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1 PROJET DE COMPLEXE SOLAIRE DE MIDELT – PHASE I PAYS : ROYAUME DU MAROC RESUME DES PLANS D’ACQUISITION DES TERRAINS (PAT 1, 2 et 3) Equipe d’évaluation Chef d’équipe Adama MOUSSA, Ingénieur Electricien Principal RDGN1/COMA Membres de l’équipe Succès MASRA, Economiste et Analyste financier principal PERN1/COCM William DAKPO, Coordonnateurs régional des acquisitions SNFI1/RDGN Modeste KINANE, Environnementaliste Principal SNSC Mamadou YARO, Coordonnateur régional de gestion financière SNFI2/RDGN Patrice HORUGAVYE, Socio-économiste en Chef SNSC Vincent CASTEL, Economiste en chef, RDGN1/COMA Wadii RAIS, analyste Financier, COMA Iman SERROKH, Assistante aux décaissements FIFC3/COMA Chef Division sectoriel p.i Adama MOUSSA RDGN1 Représentante Résidente Yacine FAL COMA Directeur Général régional Mohamed EL AZIZI RDGN Directeur pour le secteur Ousseynou NAKOULIMA PERN GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

RESUME DES PLANS D’ACQUISITION DES … · Le projet « Noor Midelt » constitue la deuxième phase du plan solaire marocain et consiste en ... Le projet Noor Midelt (NOORM) consiste

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PROJET: PROJET DE COMPLEXE SOLAIRE DE MIDELT – PHASE I PAYS : ROYAUME DU MAROC

RESUME DES PLANS D’ACQUISITION DES TERRAINS (PAT 1, 2 et 3)

Equipe

d’évaluation

Chef d’équipe Adama MOUSSA, Ingénieur Electricien Principal RDGN1/COMA

Membres de l’équipe

Succès MASRA, Economiste et Analyste financier

principal

PERN1/COCM

William DAKPO, Coordonnateurs régional des

acquisitions

SNFI1/RDGN

Modeste KINANE, Environnementaliste Principal SNSC

Mamadou YARO, Coordonnateur régional de gestion

financière

SNFI2/RDGN

Patrice HORUGAVYE, Socio-économiste en Chef SNSC

Vincent CASTEL, Economiste en chef, RDGN1/COMA

Wadii RAIS, analyste Financier, COMA

Iman SERROKH, Assistante aux décaissements FIFC3/COMA

Chef Division

sectoriel p.i

Adama MOUSSA RDGN1

Représentante

Résidente

Yacine FAL COMA

Directeur Général

régional

Mohamed EL AZIZI RDGN

Directeur pour le

secteur

Ousseynou NAKOULIMA PERN

GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE

DEVELOPPEMENT

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Projet : Complexe solaire Noor de Midelt – Phase I No. du projet: P-MA-FF0-004

Pays : Royaume du Maroc Département : PICU

Catégorie : 1

RESUME DES PLANS D’ACQUISITION DES TERRAINS (PAT 1, 2 et 3)

Introduction

Dans son effort de satisfaction de besoins en énergie correspondant à son ambition de

développement socio-économique, le Maroc a entrepris la mise en œuvre d’une stratégie de

grande envergure dans le secteur de l’énergie électrique visant à augmenter sa production des

énergies renouvelables. A horizon 2020, les capacités installées éolienne, hydraulique et solaire

devraient atteindre chacune 2 000 MW. C’est dans ce cadre que le programme de

développement des 2 000 MW d’énergie électrique solaire a été élaboré et confié à MASEN

pour exécution.

Le projet « Noor Midelt » constitue la deuxième phase du plan solaire marocain et consiste en

la construction d’un complexe de production d’électricité d’origine solaire d’une puissance

minimale de 500 MW projeté à proximité de la ville de Midelt.

La mise en œuvre de cette phase du programme n’engendrera pas de déplacement physique des

populations. Cependant, la construction du complexe solaire sur un terrain d’environ 4141 ha

acquis dans le cadre de la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique (objet du

rapport PAT1) ; la réalisation des infrastructures communes routières hors site notamment la

route d’accès au complexe et le pont sur l’oued Sidi Ayad(objet du PAT 2) et ainsi que la

réalisation des infrastructures relatives à l’adduction d’eau brute (objet du PAT 3),

nécessiteront la mobilisation des terres appartement à différentes parties prenantes (domaine

public forestier ou hydraulique ou routier, collectifs, etc.) et engendreront des indemnisations

pour les groupes ou personnes affectées. Les différents PAT ont été établit conformément à la

législation marocaine et en conformité avec les directives des Institutions Financières

Internationales IFIs1en matière de déplacement involontaire de personnes et d’acquisition de

terrains. Ainsi, en plus d’exigences nationales ; les présents PAT ci-après résumés tiennent

aussi lieu des Plans de réinstallation involontaire des personnes affectées telles que le préconise

les politiques des IFIs, notamment la politique de déplacement involontaire des populations

de la Banque africaine de développement.

Après une brève description du projet ; le document rappelle les objectifs poursuivis par

l’élaboration des différents plans d’acquisition des terres, le cadre légal de l’acquisition des

terres au Maroc et la description des plans respectifs proprement dit. Cette description

comprend le statut des terres, le cadre légal de gestion des terres, les procédures de mobilisation

1 Standard de performance 5 issu de la politique opérationnelle 4.03 de la Banque Mondiale, sauvegarde opérationnelle n°2 de la BAD sur la réinstallation involontaire, standard n°6 du Manuel environnemental et social de la BEI, directives environnementales et sociales de la KfW et de l’AfD.

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des terrains nécessaires, les processus de consultations, les mesures de gestion des plaintes et

des indemnisations, ainsi que les responsabilités d’exécution et de suivi.

1. DESCRIPTION SOMMAIRE DU PROJET

Le projet Noor Midelt (NOORM) consiste en la construction d’un complexe de production

d’électricité d’origine solaire composé de plusieurs tranches (centrales). Son développement

est prévu en plusieurs phases dans un cadre de partenariat public privé (PPP) de production

privée d’électricité sous la forme IPP2, portant sur la conception, le financement, la

construction, l’exploitation et la maintenance sur une période de 25 ans de centrales solaires.

La première phase « NOORM Première Phase », objet du présent projet, abritera deux (02)

centrales de technologie solaire hybride (mix entre les technologies CSP et PV)). Chaque

centrale devra proposer une capacité CSP de 150 MW à 190 MW et sera dotée d’un dispositif

de stockage d’énergie thermique permettant son fonctionnement pendant, au moins 05 heures,

sans radiation solaire (après le coucher du soleil ou lors de passages nuageux). La technologie

CSP pourrait-être de type à capteurs cylindro-paraboliques ou à tour solaire (voir analyse

section sur l’analyse des alternatives pour les détails).

Le projet comprend une seule composante ci-dessous détaillée.

Tableau 1 : composantes du projet

Composantes du projet (montants en millions d’UC)

Désignation Description des composantes

Infrastru

ctures

électriqu

es

Centrale

NOORm

I

Conception et développement de deux centrales solaires de

technologie solaire hybride PV/CSP (de 150 à 190 MW de CSP

chacune), incluant, aménagements des sites, champs solaires,

centrales électriques, systèmes d’évacuation d’énergie électrique,

dispositifs de stockage d’énergie thermique, systèmes de transfert

d’énergie calorifique, dispositifs de refroidissement, mesures

environnementales et sociales, assistance technique, ingénierie et

développement, contrôle et supervision des travaux, administration et

gestion du projet, audits des états financiers, suivi-évaluation, etc.

Centrale

NOORm

II

Coût total du Projet 1,7 milliards d’unité de compte soit 2,3 milliards de dollars

Les infrastructures associées sont les suivantes :

Infrastructures d’eau: (i) Prise d'eau au niveau de la retenue du barrage Hassan II; (ii)

Stations de relevage et de débourbage; (iii) Conduite d'eau de la station de débourbage

près du barrage au réservoir de stockage sur site; (iv) Alimentation électrique des

équipements hydriques (ligne 22kv) ;

Infrastructures routières : (i) Aménagement de la route d'accès principale sur une piste

existante depuis la RN13 jusqu’au site; (ii) Aménagement d'une seconde route d'accès

depuis le barrage Hassan II jusqu’au site sur une piste existante ;

Infrastructures électriques : Deux lignes électriques 22 kV sont prévues pour alimenter

le site et les ouvrages hydrauliques à savoir : (i) Ligne N°1 : Reliant le poste de Zaïda

2 Independent Power Producer

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au site via la route nationale et l’emprise de la route d’accès au site, cette ligne sera

prolongée jusqu’au barrage pour assurer la redondance ; (ii) Ligne N°2 : Reliant le

poste de Mibladen au site via une ligne ancienne de 20 kV et l’emprise de la route

d’accès au site à partir du barrage.

Les infrastructures électriques développées par l’ONEE pour l’évacuation de l’énergie produite

par les centrales (Lignes 225 kV, créations de postes, extensions de postes, rabattements de

lignes, etc.) feront l’objet d’EIES et de plans de réinstallation spécifiques. Les autres

infrastructures ont été couvertes par la présente EIES.

Zone du projet

Le site du futur complexe solaire de Midelt (NOORM) est situé administrativement dans la

province de Midelt, sur un plateau de la Haute Moulouya à environ 20 km au Nord-Est de la

ville de Midelt. Il est accessible à 30 km à partir de la route nationale RN13, reliant Meknès à

Midelt.

Justification du choix du site. Le choix du site du complexe s’explique notamment par le profil

plat du site, favorable à l’implantation d’un complexe solaire. Le site est aussi situé à 14 km du

barrage Hassan II (400 millions m3) à partir duquel se fera l’alimentation en eau du complexe.

Il y a lieu d’ajouter la proximité du site, à environ 10 km, du poste de transformation (225 kV)

de Mibladen qui pourra servir pour l’évacuation d’une partie de la production électrique du

complexe.

Figure 1 : Carte de situation du projet dans la province de MIDELT

Figure 2 : Carte de situation du projet sur la carte topographique au 1/50.000

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Zone d’influence du projet

Le site qui abritera le projet est composé de deux parties :

Une zone principale d’une superficie globale de 3 153.06 Ha, qui se compose de deux

parcelles appartenant au domaine forestier relevant du Haut-Commissariat aux Eaux et

Foret et la Lutte Contre la Désertification d’une superficie totale de 956.31 Ha et une

parcelle de nature collective appartenant aux collectivités ethniques Ait Oueflla et Ait

Masoud Ouali Enjil d’une superficie de 2196.75 Ha;

Une zone d’extension : d’une superficie globale de 988.07 Ha, qui se compose d’une

parcelle appartenant au domaine forestier relevant du HCEFLCD d’une superficie totale

de 471.17 Ha et une parcelle de nature collective appartenant à la collectivité ethnique

Ait Rahou Ouali d’une superficie de 516.90 Ha

Zone d’impact de proximité immédiate : Il semble évident que les communes d’implantation

du projet, à savoir celle de Zaïda et Mibladen dans la Province de Midelt sont les premières

concernées. A celles-ci il est proposé d’adjoindre également la commune d’Aït Ben Yacoub,

située dans la Province de Midelt, et la Commune de Enjil, appartenant à la Province voisine

de Boulemane. De par leur localisation dans le voisinage immédiat du site, toutes ces communes

relèvent de la zone d’impact de proximité.

La zone d’impact de proximité rassemblerait actuellement un peu moins de 30 000 habitants,

dont près de la moitié pour le centre de Zaïda et son arrière-pays rural. Cette zone comprend

assez peu d’implantations humaines et les quelques localités villageoises identifiées dans la

zone et méritant d’être signalées sont : (i) Aït Ghiat : 490 habitants pour 131 ménages ; (ii)

Agoudim: 420 habitants pour 84 ménages ; (iii) Arbane : 360 habitants pour 72 ménages ; (vi)

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Ahouli : 126 habitants pour 26 ménages ; (vii) Rahala Sidi Ayad : 432 habitants pour 52

ménages ; (viii) Aïn Dheb : 51 habitants pour 15 ménages.

Zone d’impact éloignée : Le projet est appelé à être un élément économique structurant majeur

devant avoir des répercussions considérables dans toute une sous-région caractérisée d’une part

par un environnement physique austère et d’autre part par la grande faiblesse de ses bases et

structures économiques. On considérera ainsi comme zone d’impact socio-économique

éloignée du projet, les 2 provinces d’économie fragile où il est implanté, à savoir les provinces

de Midelt et de Boulemane. Il y a lieu de relever que malgré son implantation dans la proximité

géographique immédiate de la Province de Boulemane, l’essentiel des activités du projet sera

tournée vers la Province de Midelt.

Pour la mobilisation du foncier nécessaire à la réalisation de ce Projet, MASEN a mis en place

3 plans d’acquisition de terrain (PAT 1, 2 et 3) et ce en conformité avec la législation marocaine

en vigueur notamment en matière de gestion et d’aliénation des biens collectifs et des biens du

domaine forestier.

Les terrains acquis dans le cadre du PAT 1 recevront les infrastructures pour le complexe de

production de l’énergie solaire, répartis en plusieurs centrales. Chaque centrale sera dotée d’un

dispositif de stockage d’énergie thermique.

Les terrains du PAT2 recevront les infrastructures à réaliser hors site et qui portent sur la route

d’accès et le pont sur l’oued Sidi Ayad.

S’agissant des infrastructures communes concernées par le PAT 3, elles consistent en une

adduction permettant de ramener de l'eau brute du barrage Hassan II vers un réservoir de

stockage, puis vers le complexe solaire Noor Midelt sur un linéaire d'environ 14 Km. Il s’agira

en fait de: construire : (i) une prise d'eau au niveau du barrage, (ii) un réservoir d’eau ; (iii) un

réservoir de mise en charge ; (iv) une conduite d'eau du barrage au réservoir de stockage puis

vers le site ; (v) une ligne d’alimentation électrique des équipements hydriques et ; (vi) une

route d'accès le long de cette conduite.

2. IMPACTS POTENTIELS DU PROJET

La mise en œuvre du projet aura des impacts à la fois positifs et négatifs sur les populations de

la zone d’influence directe et indirecte du projet tout au long de son cycle de vie.

Les sources d'impact sont constituées de l'ensemble des activités et des installations prévues

lors des phases de construction et d'exploitation du projet qui sont susceptibles d’affecter

l'environnement naturel et humain. Pendant la construction, il s’agira des travaux de

construction de la centrale et de ses infrastructures associées et connexes telles que les

infrastructures hydrauliques, les infrastructures électriques, les routes d’accès et la ligne de

transport électrique. Ces travaux pourront provoquer des potentiels impacts tels que la

dégradation des sols, la pollution de l’eau et de l’air, la production des déchets, les bruits

sonores, les risques d’accident, etc. Pendant l’exploitation, les sources d’impacts concernent

surtout le fonctionnement du complexe avec les bruits et la présence humaine qu’il requiert ;

les risques d’accident et de pollutions, etc.

Les impacts positifs concernent notamment le désenclavement, la création d’emplois,

l’accroissement des activités des entreprises impliquées dans les travaux, la réduction du temps

et des coûts de transport; bref la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie

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des populations (particulièrement des femmes) à proximité de ses sites de production électrique

ainsi que la préservation de l’environnement (atténuation des émissions des gaz à effet de

serre).

Les impacts négatifs portent sur l‘expropriation et l’utilisation des terres appartenant à autrui

(collectivités locales ou du domaine public de l’Etat), les risques industriels et de santé au

travail accrus (accidents, déversements des produits dangereux, électrocution, etc.) ; les risques

de pollutions des sols et des eaux surtout pendant les travaux, l’accroissement des besoins en

eau et des prélèvements sur le barrage Hassan II ; risques d’incendie, etc.

Il convient de souligner que l’acquisition des terres nécessaires pour la mise en œuvre des

différentes composantes du projet constitue une des contraintes majeures. En effet, bien que ces

terres ne soient pas très bien indiquées pour un usage agricole ou de pâturage et qu‘il n’y ait

aucune perte d’habitations ou de cultures, leur utilisation par le projet peut constituer une

limitation pour un éventuel usage ultérieur par les propriétaires. Des accords et une

compensation juste doivent préalablement intervenir conformément aux exigences des

politiques en vigueur dans le pays et dans les institutions internationales de financement

impliquées dans le projet. Les différents PAT élaborés, objet du présent résumé, répondent à

cette exigence.

3. PROFILS SOCIOECONOMIQUES DES PERSONNES AFFECTEES PAR LE

PROJET

Les populations de la zone d’impact de proximité du projet sont estimées à environ 30 000

habitants. Mais les communes les plus concernées sont les communes de Zaida (13181

habitants), Aît Ben Yacoub (4012 habitants) et Mibladen (3084 habitants). Près de 50; 5 % de

ces population affectées sont des femmes.

Ces populations vivent essentiellement de l’agriculture traditionnelle. Elles affichent un taux

d’analphabétisme élevé, particulièrement chez les femmes : 28% pour les hommes et 50% pour

les femmes à Zaida ; 37% pour les hommes et 59% pour les femmes à Aît Ben Yacoub et 44%

pour les hommes contre 62% pour les femmes à Mibladen contre 38% pour les femmes et 18%

pour les hommes au niveau national. En conséquence ; le taux de chômage y est également très

élevé ; surtout parmi les femmes : taux global de chômage de13, 4% à Mabladen contre 53%

pour les femmes ; 12,5% à Aît Ben Yacoub contre 17,6% pour les femmes et 11% à Zaida

contre 25% pour les femmes. Sur le plan de la santé, la couverture médicale est très faible pour

toutes les communes. Les taux de mortalité maternelle et infantile sont deux fois plus élevés

que les moyennes nationales estimées respectivement à 27,6% et 121 décès pour 100.000

naissances. L’accès aux services publics d’électricité (par exemple : 75% à Mibladen contre

plus de 90% au niveau régional); d’eau potable (de 69% à Aît Ben Yacoub et 75% à Mibladen)

et de transport , restent relativement bas comparés à d’autres régions.

4. CADRE LEGAL D’ACQUISITION DES TERRAINS ET PROCEDURES POUR

INDEMNISATION ET COMPENSATION AU MAROC

4.1 Objectif des plans d’acquisition des terrains

Les différents plans d’acquisitions des terrains, objet du PAT1., PAT2 et PAT 3 poursuivent

les mêmes objectifs. Il s’agit globalement de décrire, les procédures qui ont été suivies pour la

mobilisation de terrains, en insistant notamment sur (i) le périmètre étudié et le statut juridique

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des terrains, (ii) le cadre légal régissant l’acquisition des terrains ; (iii) les procédures

d’acquisition de terrain qui ont été adoptées, (iv) les modalités de consultation de la population

et (v) les méthodes d’indemnisation et les mesures d’atténuation préconisées, le cas échéant.

Pour rappel, le Plan d’acquisition des terrains, objet du rapport PAT 1 décrit les procédures

d’acquisition des terrains qui abriteront le complexe de production de l’énergie ; le PAT2 décrit

la procédure d’acquisition des terrains nécessaires à la réalisation des infrastructures communes

routières hors site notamment la route d’accès au complexe et le pont sur l’oued sidi Ayad et le

PAT 3 décrit les procédures portant sur l’acquisition des terrains pour les infrastructures

d’alimentation du complexe solaire de Noor Midelt en eau brute depuis le barrage Hassan II

notamment la conduite d'eau du barrage au réservoir de stockage, l’alimentation électrique des

équipements hydriques et la route d'accès le long de cette conduite.

4.2.. Régimes fonciers au Maroc

Le cadre juridique régissant l’acquisition des terres, indemnisations et compensation au Maroc

distingue les différents régimes de propriété des terres en terres collectives, terres du domaine

privé ; terres du domaine public et privé de l’Etat, domaine forestier de l'Etat ; etc. Les

procédures d’acquisition varient donc en fonction du statut de la propriété du terrain concerné

ou du régime foncier régissant cette terre. Il convient de rappeler que la propriété privée de la

terre est le statut largement prédominant. Les terres sous ce régime appartiennent à une ou

plusieurs personnes qui en ont la pleine jouissance.

Les terres collectives appartiennent à des collectivités tribales et sont soumises à la tutelle du

Ministère de l’Intérieur. Elles sont « imprescriptibles, inaliénables et insaisissables » Les ayants

droits n’en ont qu’un droit de jouissance (usufruit), lui-même inaliénable. Les collectivités

dotées de la personnalité morale sont propriétaires à titre collectif d’un domaine qui peut être

immatriculé et délimité.

Le Domaine Public de l’Etat est constitué de toutes les parties du territoire et tous les ouvrages

qui ne peuvent être possédés privativement parce qu’ils sont à l’usage de tous, et dont

l’administration appartient à l’Etat tuteur de la communauté. Le domaine public est inaliénable,

imprescriptible et insaisissable. Pour les besoins du développement économique et des projets

d’investissement, le domaine public peut faire l’objet de contrat d’occupation temporaire de

moyenne ou de longue durée (Dahir du 30-11-1918) ou de mise à disposition par des

conventions spécifiques.

Le domaine privé de l’Etat est composé de différents biens (terres comprises) provenant des

acquisitions amiables, du déclassement du Domaine Public, des expropriations pour utilité

publique et des successions vacantes.

Sont considérés partie du domaine forestier de l'Etat ; les forêts domaniales (peuplement végétal

ligneux d'origine naturelle); les terrains couverts d'alfa, dits " nappes alfatières " ; les dunes

terrestres et les dunes maritimes jusqu'à la limite du domaine public maritime ; les maisons

forestières et leurs annexes, les chemins forestiers; les terrains domaniaux reboisés ou à

reboiser, les terrains acquis par le domaine forestier en vue de leur reboisement, ainsi que leurs

annexes : maisons forestières, pépinières, etc. Le domaine forestier est inaliénable et

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imprescriptible. Sa distraction du régime forestier ne peut intervenir que dans un but d'utilité

publique.

4.3 Modalités d’acquisition de terrains

L’acquisition d’un terrain s’effectue au Maroc dans le cadre de la règlementation en vigueur,

comme suit :

Acquisition par cession de gré à gré (vente, échange, donation) ; ou ;

Acquisition par suite de succession (héritage et partages successoraux) ; ou

Acquisition par expropriation pour utilité publique (au profit de l’Etat ou des

établissements publics); ou

Acquisition suite à une décision judiciaire (saisie, commandement, résolution de

litiges).

Ces acquisitions sont consenties par des actes authentiques conformément à l’article 4 de la loi

39/08 relative au code des droits réels. Ci-dessous les modalités d’acquisition et la procédure

d’expropriation sont détaillées.

(i) Modalité d’acquisition de terres collectives

Placées sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur, ces terres sont cédées par le conseil de tutelle

des collectivités propriétaires, présidé par le Ministère de l’Intérieur et comprenant aussi

l’agriculture et les eaux et forêts. Conformément à la loi du 27 avril 1919 ; et de par leur nature ;

ces terres sont imprescriptibles, inaliénables et insaisissables. L’Etat, les établissements publics

et les collectivités communales peuvent cependant par dérogation au Dahir du 27 avril 1919

organisant la tutelle administrative des collectivités ethniques et réglementant la gestion et

l’aliénation des biens collectifs, acquérir un terrain collectif.

(ii) Modalité d’acquisition de terrains forestiers

La loi marocaine a consacré le principe de la domanialité des forêts, en se basant sur le principe

de la présomption, et de leur inaliénabilité à l’exception des trois formes de transactions

foncières prévues par la réglementation ; à savoir la distraction du régime forestier; l’échange

immobilier et l’occupation temporaire du domaine forestier.

La distraction du régime forestier d’une parcelle de terrain ne peut intervenir que dans un but

d’utilité publique. Elle est prononcée par décret après avis d’une commission administrative.

Elle est de droit lorsqu’elle résulte d’une expropriation pour cause d’utilité publique ou d’un

échange immobilier. Ce dernier est consenti pour permettre le remembrement du domaine

forestier pour des terrains présentant un intérêt imminent pour le domaine forestier. Le terrain

forestier à prendre en échange doit être destiné à recevoir un projet d’investissement dûment

validé par les services compétents. L’échange se fait à valeurs égales ou avec soulte. Les valeurs

vénales des terrains à échanger ou à acquérir sont déterminées par les commissions

administratives d’expertise.

Quant à l’occupation temporaire du domaine forestier, elle est l’une des exceptions au principe

fondamental de l’inaliénabilité du domaine forestier. Elle constitue de ce fait, et en l’absence

d’autres alternatives en dehors du domaine forestier, une procédure par laquelle

l’Administration met à la disposition du demandeur (organisme public, semi public,

collectivité, société, particulier,…), à titre précaire et provisoire, une parcelle du domaine

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forestier, pour un usage compatible avec la vocation de ce domaine et sans dommage pour

l’intérêt public.

(iii) Procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique

Le droit de propriété est un droit constitutionnel. Mais la loi peut en limiter l’étendue et

l’exercice si les exigences du développement économique et social de la Nation en dictent la

nécessité. Cela se fait dans ce cas par une déclaration d’utilité publique conformément à la loi

marocaine n°07/81 réglementant la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique.

La procédure de l’expropriation, qui ne peut porter que sur des biens immobiliers et sur tous les

droits qui y sont inscrits, tend à maintenir un équilibre entre les intérêts des propriétaires et

l’intérêt général. Cette préoccupation législative apparaît dans les conditions et les obligations

dictées par la loi, imposant à l’expropriant d’accomplir de manière intégrale des formalités

précises et bien définies dans le temps et dans l’espace, dont le but est d’informer les ayants

droit.

Cette procédure se fait en deux phases : phase administrative et phase judiciaire. La phase

administrative est déclenchée suite à la déclaration de l’utilité publique et la désignation des

biens à exproprier. Elle renferme des formalités rigoureuses dont l’accomplissement est

nécessaire, voire obligatoire pour le déclenchement de la phase judiciaire. Elle passe par les

étapes suivantes : déclaration d’utilité publique, l’enquête administrative; détermination du

contenu indemnisable, évaluation des actifs affectés, accord amiable, Acte de cessibilité

(approuvé par le chef du gouvernement), la consignation des indemnités à la Caisse de Dépôt

et de Gestion (CDG) en cas de non perception immédiate des indemnités payés à l’amiable.

La phase contentieuse requiert l’approbation et la publication préalable de l’acte de cessibilité,

le Décret Définitif d’expropriation. Elle se déroule en trois étapes: la prise de possession

(ordonnée par le juge après confirmation de l’utilité publique), le transfert de propriété et la

fixation de l’indemnité (en cas de contestation du montant proposé par l’expropriant à l’étape

de l’amiable).

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5. PROCEDURES D’ACQUISITION DES TERRAINS DU PROJET NOOR MIDELT

Il sied de rappeler que le cadre légal et réglementaire régissant l’acquisition des terrains est le

même au Maroc quel que soit le projet visé. Les procédures suivies pour chacun des PAT

dépendent du statut juridique du terrain et ont été menées en conformité avec la règlementation

nationale. Ci-après résumées les grandes lignes suivies pour les PAT 1, PAT 2 et PAT 3.

5.1 Procédures d’acquisition des terrains du complexe de production de l’énergie

(PAT1)

Les terrains concernés sont des terres collectives et des terres du domaine forestier. Pour

l’acquisition du terrain devant abriter le complexe de production Noor Midelt, MASEN a choisi

de procéder par un accord de gré à gré, en conformité avec la législation en matière de gestion

des terrains Collectifs et des terrains du Domaine Forestier. Ce terrain est composé par 5

parcelles étendues sur les terres collectives et sur les terrains du domaine forestier. Dans le

cadre de ce gré à gré sur les terres collectives, le schéma suivant a été adopté : (i) détermination

du prix de cession du Terrain par une commission d’expertise conformément à la loi du 19 mars

1951 et (ii) obtention des autorisations requises auprès des autorités compétentes (accord écrits

de collectivités et autorisation par le conseil de tutelle des terres collectives). Il convient de

préciser que le montant des indemnisations, aussi bien pour les dégâts superficiels que pour la

valeur vénale des terrains (valeur marchande) a été fixé, sur la base des prix en cours des terrains

agricoles sur le marché dans la région, à la somme de 20.000,00 MAD à l’hectare. En plus, la

superficie des terrains à distraire ne représente que 5 à 10% des terres collectives et 5% du

domaine forestier objets de la distraction.

Sur les terres du domaine forestier, MASEN a adressé une demande de distraction soumise

au Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification approuvé par

la commission chargée d’émettre un avis. Par la suite, une commission d’expertise s’est réunie

pour estimer la valeur vénale du terrain objet de la distraction, puis le projet de distraction a été

adressé par le HCEF au Ministère pour étude et signature.

Toutefois, suite aux litiges entre les collectivités et le domaine forestier pour les parcelles 1,2

et 5, ainsi qu’une opposition d’une tierce partie sur la parcelle n°3 (voir carte ci-dessous) n’étant

pas été résolus après près de 2 ans de négociation, Masen a finalement entamé une procédure

d’expropriation pour cause d’utilité publique. Cette procédure a été déclenchée pour i)

maintenir un équilibre entre les intérêts des propriétaires et l’intérêt général et (ii) préserver les

droits de toutes les parties concernées. Elle a suivi les étapes suivantes : (i) préparation du projet

de décret d’expropriation et sa soumission aux formalités de publicité et d’affichage, (ii) une

enquête administrative destinée à recueillir d’éventuelles revendications des parties

intéressées et (iii) et transmission du décret définitif d’expropriation préparé par le Ministère de

l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement (MEMEE) pour approbation par le Chef

du Gouvernement, (iv) Commission Administrative d’Evaluation pour fixation des indemnités

provisionnelles, (v) Publication de Décret Définitif d’Expropriation, (vi) Consignation des

indemnités à la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), (vii) Ordonnance de prise de possession

par le juge, (viii) Transfert de propriété. Le montant pour l’acquisition de terrain pour le site

Noor Midelt a été estimé à près de 83. 000.000DH

Carte 1 : Plan parcellaire du complexe Noor Midelt

12

5.2 Procédures d’acquisition des terrains du complexe de production de l’énergie (PAT2)

Les infrastructures concernées par le PAT 2 incluent la route d’accès au site, l’ouvrage d’art

sur Oued Sidi Ayyad ainsi que les infrastructures électriques MT nécessaires à l’alimentation

du complexe Noor Midelt depuis le centre de Zaïda. Les terrains visés relèvent essentiellement

du domaine public.

S’agissant du processus d’acquisition, la route d’accès et les lignes électriques d’alimentation

en MT seront construites sur l’emprise de la Route Provinciale N° 7321 sur une longueur

d’environ 10 Km puis sur une longueur de 14 Km suivant la piste existante menant à Sidi Ayad.

Une partie de cette piste traverse une parcelle de terrain occupée par des stations de mesures

sismiques réalisées par le Centre national de recherche Scientifique et Technique - CNRST, et

sera déviée par mesure de sécurité.

L’emprise de ces infrastructures communes, d’une longueur d’environ 24 km, est composée de

quatre tronçons (carte ci-dessous). Le Tronçon n°1, d’une longueur d’environ 10 km à partir de

la jonction avec la route nationale RN 13, sera aménagé sur la route provinciale N°7321 faisant

partie du domaine public routier. Le Tronçon n°2, d’une longueur d’environ 14 km, est situé

sur des terres de la collectivité « Ait Rahhou Ouaali ». Le Tronçon n°3, d’une longueur

d’environ 125 m, faisant partie du domaine public Hydraulique (Ouvrage d’art). Le tronçon n°4

d’une longueur d’environ 445m, est situé sur des terres des collectivités « Ait Oufella ».

Carte 2 : Route d’accès au complexe solaire Noor Midelt

13

Le Tronçon n°1 de la route d’accès au site sera construit sur la route provinciale

n°7321(actuellement piste publique à aménager et à élargir). Il est à préciser que cette route est

classée domaine publique et son aménagement ne nécessite aucune mobilisation ou acquisition

de nouveaux terrains.

Les Tronçons 2 et 4 seront construits sur une piste publique existante et considérée comme une

servitude de passage grevant les propriétés des collectivités (Ait Rahhou Ouaali et Ait Oufella).

Ainsi, aucune mobilisation ou acquisition de nouveaux terrains n’est nécessaire. Par mesure de

sécurité et après accord des parties concernées, une partie de cette piste sera déviée pour éviter

les stations de mesures sismiques installées par le CNRST au passage de l’ancienne piste. Les

terrains concernés par le nouveau tracé sont désertiques et de faible valeur économique, et leur

mobilisation n’engendre aucune réinstallation de population ou d’activités économiques.

L’aménagement de ces Tronçons 2 et 4 sera réalisé conformément aux dispositions de la loi 39-

08 concernant les servitudes de passage, promulguée par le Dahir n°1-11-178 du 22/11/2011

qui stipule en son article 44 que « le détenteur de droit d'une servitude de passage sur un bien

d’un tiers peut faire tous les travaux nécessaire à l'exploitation et à l'entretien ainsi que les

aménagements nécessaires pour rendre cette servitude accessible et facilement praticable à ses

frais et sans autant causer des préjudices graves au fond servant ». Les deux collectivités et les

autorités provinciales ont donné leur accord pour la construction des infrastructures routières

concernant ces tronçons.

14

Le tronçon n°3 concernant la construction d’un ouvrage d’art sur Oued Sidi ayyad, sera réalisé

sur le Domaine publique Hydraulique. La régularisation de ce tronçon a été faite avec l’agence

du bassin hydraulique de la Moulouya (ABHM) dans le cadre d’une occupation temporaire.

5.3 Procédures d’acquisition des terrains du complexe de production de l’énergie (PAT3)

S’agissant du PAT3, il convient de rappeler que les infrastructures à réaliser sur ces terres

consistent à faire ramener de l'eau brute du barrage Hassan II vers un réservoir de stockage,

puis vers le complexe solaire Noor Midelt sur un linéaire d'environ 14 Km. Les terrains

nécessaires recevront les infrastructures hydrauliques ; les infrastructures routières et les

infrastructures électriques alimentant en énergie les infrastructures hydrauliques. La carte ci-

dessous montre les infrastructures prévues et leur localisation.

Mobilisation de terrains par statut de terrain

Au regard du statut des terres traversées ; la mobilisation des terrains nécessaires pour ce sous

projet inclut la mobilisation des terrains collectifs, l’occupation temporaire des terrains du

domaine forestier et l’occupation temporaire des terrains du domaine publique hydraulique.

Ci-après décrits les trois tronçons de terrains composant ce terrain (voir aussi carte): (i) le

tronçon n°1, composé de deux parcelles d’une superficie globale d’environ 06Ha de nature

collective appartenant à la collectivité « Aït Oufella » sur une superficie de 0.67 Ha faisant

partie de la DA 425 et à la collectivité « Aït Rahhou Ouaali » sur une superficie de 5.47 ha

faisant partie de la réquisition d’immatriculation n° R5780/42 ; (ii) le tronçon n°2, composé

d’une parcelle d’une superficie globale d’environ 49.5Ha appartenant au Domaine Forestier et

faisant partie de la réquisition d’immatriculation n° R3339/42 et (iii) le tronçon n°3, composé

de deux parcelles d’une superficie globale d’environ 1 Ha 28A, faisant partie du Domaine

public Hydraulique. La première d’une superficie de 84A au niveau du barrage et la seconde

d’une superficie de 44A au niveau de la traversée d’Oued Sidi Ayyad.

Les terrains collectifs portent sur les deux parcelles du tronçon n°1 et seront acquis dans le

cadre de l’aménagement d’une piste publique existante et considérée comme une servitude de

passage grevant les propriétés des collectivités (Ait Rahhou Ouaali et Ait Oufella).

L’aménagement de ce tronçon sera réalisé avec l’accord des deux collectivités et les autorités

provinciales conformément aux dispositions de la loi n°1-11-178 du 22/11/2011, relative au

Code des droits réels.

S’agissant des terrains du domaine forestier ; leur occupation devait passer par les étapes de (i)

délimitation des portions de terrains du domaine forestier par un ingénieur géomètre topographe

(avec indication des références administratives et juridiques) ; (ii) instruction du dossier par les

services concernés ; (iii) sortie d’un arrêté d’occupation temporaire délivré par ; après paiement

par MASEN des redevances définies par la commission d’expertise.

L’occupation temporaire des terrains du domaine publique hydraulique du tronçon n°3 se fera

dans le cadre du contrat de concession, relatif à l’utilisation des eaux de la retenue du barrage

Hassan II pour la réalisation et l’exploitation du complexe solaire Noor Midelt. Le montant de

la redevance à payer est encore en négociation mais ne devrait pas être très élevée étant donné

que les deux parties en négociation sont toutes des structures publiques.

15

Carte 3 : Localisation des infrastructures du PAT 3

6. CONSULTATIONS PUBLIQUES ET INFORMATION DE LA POPULATION

Les consultations publiques ont constitué une étape cruciale dans le cadre de l’acquisition des

terrains et le serra aussi plus tard pour une mise en œuvre harmonieuse du projet. Ainsi, elles

doivent être conduites de manière appropriée et viser à être les plus inclusive possible. Les

étapes ci-après ont été suivies : (i) réunions d’information et obtention de l’accord des parties

prenantes et (ii) la mise en place d’un mécanisme de Prévention et gestion des doléances.

Les objectifs spécifiques étaient de: (i) établir et maintenir un dialogue constructif entre le

promoteur, les collectivités touchées et d'autres parties intéressées tout au long du cycle de vie

du projet ; (ii) veiller à ce que toutes les parties prenantes (les populations vulnérables incluses)

soient correctement identifiées, associées dans la prise de décisions et engagées et (iii)

impliquer les parties prenantes dans le processus de divulgation, de l'engagement et des

16

consultations tout au long du cycle de vie du projet en ligne avec les principes de la participation

du public, de la non-discrimination et de la transparence .

Ces mêmes objectifs sont réitérés dans le plan d’engagement des parties prenantes préparé par

MASEN qui vise à s’assurer que les populations locales concernées par le projet et toutes ses

composantes reçoivent toute l'information nécessaire, dans un format simple et clair, afin

qu’elles comprennent les incidences du projet sur leurs communautés; et les mesures

d'atténuation proposées et conçues pour soutenir la population et atténuer les éventuels effets

négatifs. Les activités nécessaires à cet engagement (résume de l’EIES cadre ; organisations

des consultations, tenue des réunions, rapports de réunions ; etc.) ont été entreprises dans le

cadre de l’étude cadre d’impact environnemental et social.

Lors de l’acquisition dans le cadre du PAT 1, des réunions de consultations entre différentes

parties concernées par le projet du complexe énergétique de Midelt et les infrastructures

communes y afférentes à réaliser ontété organisées. Elles étaient aussi placées dans le cadre de

l’étude d’impact environnemental et social cadre .Elles visaient à répondre aux questions des

populations et à procéder à la collecte de leurs avis et propositions. Ces réunions ont regroupé

les autorités provinciales et locales, les Présidents des communes territoriales concernées, les

représentants de la population et Nouabs des collectivités concernées, les directeurs et

responsables des départements administratifs à Midelt, les associations locales, les

représentants de la société civile et les habitants des Douars et villages avoisinants.

MASEN a organisé une réunion de consultation et d’information le 10 mars 2016 à la salle «

Afrah Atlas » à Midelt. La langue de communication utilisée pour ces réunions est l’arabe

dialectal et avait été convenue avec les participants. Les invitations ont été faites par courrier

transmis aux autorités locales pour affichage sur les bureaux et à travers les journaux nationaux

en arabe et en français.

Au cours de ces réunions, les principales préoccupations soulevées par les populations ont porté

sur les éléments ci-après : acquisition des terres et compensation, choix du site et impact des

rayonnements des miroirs sur la santé des populations voisines du site, l’impact de la

consommation de l’eau du barrage Hassan II sur l’alimentation en eau potable des populations

des villages voisins, l’emploi des jeunes de la zone et le recrutement ainsi que les actions

sociales que MASEN compte mener. Tous ces questionnements ont trouvé des réponses

appropriées et des actions seront prises pendant la mise en œuvre du projet.

Ce processus de consultation sera poursuivi pendant les phases d’exécution et d’exploitation du

projet pour s’assurer de l’adhésion et du soutien continus de la population aux objectifs et

activités du projet.

S’agissant du PAT 2, à l’instar du PAT 1 ; MASEN a organisé une réunion d’information et

accord avec les parties prenante le 10 mars 2016 à Midelt. Ces parties prenantes sont

essentiellement la Direction des routes, les Nouabs des collectivités concernées et l’agence du

bassin hydraulique de la Moulouya – ABHM. Ont pris part à cette réunion les autorités

provinciales et locales, les Présidents des communes territoriales concernées, les représentants

et Nouabs des collectivités concernées, les directeurs et responsables des départements

administratifs à Midelt les associations locales, les représentants de la société civile et les

habitants des Douars et villages avoisinants. A l’issue de cette consultation, tous les accords ont

été obtenus avec la Direction des routes et ABHM.

17

MASEN a procédé de la même manière pour le PAT 3. Avec la réunion de consultation et

d’information, l’agence visait à (i) établir et maintenir un dialogue constructif entre le

promoteur, les collectivités touchées et d'autres parties intéressées tout au long du cycle de vie

du projet ; (ii) identifier et engager toutes les parties prenantes; (iii) impliquer les parties

prenantes dans le processus de divulgation, de l'engagement et des consultations de manière

appropriée et efficace tout au long du cycle de vie du projet (y compris les infrastructures

communes), en ligne avec les principes de la participation du public, de la non-discrimination

et de la transparence et enfin à garantir que les parties prenantes concernées, y compris les

groupes marginalisés couramment en raison du genre, de la pauvreté, du profil scolaire et

d'autres éléments de vulnérabilité sociale, aient la même opportunité et possibilité d'exprimer

leurs opinions et leurs préoccupations, que ceux qui sont comptabilisés dans le processus du

projet de décision.

7 MECANISMES DE PREVENTION ET DE GESTION DES PLAINTES

Les consultations publiques servent aussi de cadre pour détecter et traiter tout mécontentement,

doléance ou conflit qui pourraient surgir au cours des différentes phases de préparation, de mise

en œuvre et d’exploitation.

Le mécanisme de gestion des plaintes sera composé de plusieurs éléments : (i) Publication du

SEP et du compte rendu de la consultation publique sur le site web du promoteur du projet

(www.masen.org.ma) ; (ii) Mise à disposition des renseignements de contact : adresse,

téléphone, fax et email ; (iii) Mise en place d'un registre de consignation des plaintes ; (iv) Mise

à jour du registre.

Les plaintes peuvent être déposées aussi via l'adresse email [email protected]. Un expert

qualifié sera recruté pour recueillir et traiter les plaintes et doléances, gérer les conflits et enfin

s’occuper du suivi -évaluation des projets de développement local. MASEN établira une

communication et des rapports réguliers destinés aux communautés et aux personnes

concernées tout au long du cycle de vie du projet. Pour une gestion efficace des réclamations,

la conservation d’une trace écrite de toutes les plaintes est essentielle. Le dossier enregistré

comprendra la date de la plainte, toutes les actions de suivi, leur résultat final et les moyens et

date de communication de cette décision aux plaignants. Toutes les plaintes enregistrées

devront recevoir une réponse dans les 30 jours.

8. INDEMNISATIONS POUR PERTE DE TERRES

L’acquisition dans le cadre du PAT 1 a donné lieu au paiement des indemnisations dans le cadre

d’expropriation pour cause d’utilité publique. Suite à cette expropriation, des indemnités seront

payées aux ayants- droit. Les montants des indemnisations fixées par la commission

administrative d’évaluation au cours de la phase administrative de la procédure d’expropriation

ont été consignés comme indemnités provisionnelles à la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG)

par MASEN. Une fois le jugement définitif de Transfert de propriété est prononcé et les

formalités requises de publicité et d’affichage sont effectuées, une main levée sur l’indemnité

consignée est délivrée aux ayants droits.

Le PAT 2 n’a donné lieu à aucun déplacement physique ni à aucune compensation étant donné

que les terres concernées n’avaient pas vocation d’habitation pour la population locale, mais

une utilisation pour les besoins de déplacement et de passage de la population.

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Dans le cadre du PAT 3, seule l'occupation temporaire des portions du domaine forestier fera

l’objet d’un paiement d’une redevance annuelle ; les autres terrains (domaines hydrauliques et

terrains des collectivités d’Ait Rahhou Ouali et d’Aït Oufella) seront respectivement consentis

à titre gratuit ou utilisés dans le cadre de l’aménagement des pistes existantes (terrains des

collectivités).

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9. CALENDRIER DE MISE EN ŒUVRE DES PAT

La mobilisation du terrain pour le complexe (PAT1) a suivi la chronologie reprise ci-dessous

processus d’acquisition

2014 Début des procédures d’acquisition

01/10/2014 Obtention de l’accord des Nouabs de « Ait Oufella »

et « Ait Massoud Ouali »

31/03/2015 Obtention de l’accord des nouabs de « Ait Rahou

Ouaali »

11/06/2015 Obtention de l’avis de la commission HCEFLCD

02/03/2016 Lancement de la procédure d’expropriation

05/05/2016 Fixation du prix par la commission administrative

d’évaluation (CAE)

03/10/2016 Publication du décret définitif d’expropriation

05/12/2016 Consignation des indemnités dans un compte de la

CDG

09/12/2016 Requête auprès du tribunal administratif pour

l’ordonnance de prise de possession

16/12/2016 Ordonnance de prise de possession des terrains par

Masen

27/12/2016 Déclaration de la consignation de la compensation à la

CDG

25/01/2017 Requête auprès du tribunal pour fixation de

l’indemnité finale et transfert de propriété au nom de

MASEN

01/03/2017 Prononcé du jugement de transfert définitif de

propriété au nom de Masen et fixation de l’indemnité

d’expropriation en 1ère instance.

2ème trimestre 2017 Inscription des propriétés expropriées au nom de

MASEN

A venir Jugement définitif de fixation des indemnités

d’expropriation et décaissement des montants

consignés au profit des ayants droits

Pour rappel, les terrains acquis dans le cadre du PAT2 ont été mobilisés à titre gracieux auprès

des collectivités Ait Rahhou Ouaali et Ait Oufella et auprès de l’administration de l’Agence du

Bassin Hydraulique de la Moulouya (ABHM). Les dates clés pour la mobilisation de ces

terrains des tronçons 2, 3 et 4 sont reprises ci-dessous. Il convient de noter que le Tronçon n°1

de la route d’accès sera construit sur la route provinciale n°7321 classée domaine publique et

son aménagement ne nécessite aucune mobilisation ou acquisition de nouveaux terrains.

10/03/2016 Réunion de consultation et d’information à

Midelt dans le cadre de l’étude d’impact

environnemental et social cadre FESIA

16/06/2016 Accord avec les collectivités pour tronçon 2

30/06/2016 Accord avec ABHM pour occupation

temporaire du tronçon 3

15/07/2016 Accord avec ABHM pour tronçon 4

20

L’acquisition des terrains relatifs au PAT3 est en cours de finalisation. Le processus est a été

conduit selon le calendrier ci-après:

30/06/2016 Accord de principe de l’ABHM pour l’occupation temporaire dans le cadre du

contrat de concession

30/12/2016 Demande d’occupation temporaire auprès du HCEF

05 /01/2017 Demande de mobilisation des terrains collectifs auprès de la tutelle par MASEN

04 /05/2017 Obtention de l’accord de principe du HCEF

05 /01/2017 Obtention des accords des nouabs des 2 collectivités ‘Ait Oufella &Ait Rahou

Ouali

Q3 2017 - Délibération du conseil communal ;

- Commission d’expertise pour fixer le montant de la redevance

Q3 2017 Signature du contrat de concession entre MASEN entre l’ABHM

10. COUTS ET FINANCEMENT

Le financement des coûts générés par le processus d’acquisition des terrains est pris en charge

par le budget d’investissement propre de MASEN. Le montant pour l’acquisition de terrain pour

le site Noor Midelt a été estimé à près de 83 millions de DH. Le montant couvrant les redevances

annuelles payables pour le domaine forestier et le domaine hydraulique dans le cadre du PAT3

n’est pas encore connu. Il devrait être ajouté à ce montant. L’acquisition dans le cadre du PAT2

n’implique pas de paiement. Il s’agit plutôt des accords avec les différentes administrations et

collectivités, soit comme une servitude de passage ; soit utilisé au titre d’une terre appartenant

au domaine public.

11. SUIVI EVALUATION

Le suivi et l’évaluation de la mise en oeuvre des engagements pris vis-à-vis des populations et

des collectivités affectées constituent des étapes importantes dans la conduite et l’atteinte des

objectifs du projet. A cet effet ; ayant consulté les parties prenantes lors de la phase des études

et de la préparation, MASEN à travers sa Direction Prospection et l’équipe Projet assureront un

suivi et une évaluation systématiques: Pour chaque opération d’acquisition et d’indemnisation,

les tableaux de suivi des opérations élaborés seront mis à jour. Ils seront disponibles en cas de

besoin pour toute consultation et seront transmis régulièrement aux IFIs, dans le cadre des

rapports semestriels d’avancement et autant de fois que demandé par l’IFIs pour les tenir

informés des principales évolutions. Le budget relatif au suivi sera intégré au budget global de

MASEN. En outre, un expert en matière sociale sera recruté par MASEN, et sera basé sur site

à Midelt et directement rattaché au département développement local de MASEN, sera chargé

du recueil et du traitement des plaintes et doléances en cas de conflits et enfin du suivi et de

l'évaluation des projets de développement local.

Par ailleurs, un mécanisme de communication avec la population sera établi; avec pour objectif

de permettre une bonne gestion de toute requête émanant des populations. Des rapports

réguliers destinés aux communautés et aux personnes concernées tout au long du cycle de vie

du projet seront également produits.

12. CONCLUSION

Les démarches d’acquisitions des terrains, objet des PAT 1, PAT2, PAT3, ont toutes été

entreprises et sont bien avancées. Elles ont été conduites conformément à la loi en vigueur au

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Maroc et conformément aux exigences des bailleurs de fonds internationaux. Les

indemnisations seront payées conformément à la loi là où le statut de propriété des terres

concernées le requiert. Les populations concernées ont été consultées et le seront tout au long

du cycle de vie du projet. Des activités socio- économiques en leur faveur seront entreprises

après étude socioéconomique approfondie et concertations des populations autour des projets

de nature à renforcer l’impact du projet.

13. REFERENCES ET CONTACTS

Le résumé a été élaboré sur la base des documents suivants :

MASEN- Projet de Complexe d’énergie solaire de 800 MW à Midelt – Maroc. Plan

d’Acquisition de terrain (PAT1) ; Juin 2017

MASEN- Projet de Complexe d’énergie solaire de 800 MW à Midelt – Maroc. Plan

d’Acquisition de terrain lié aux infrastructures communes routières (PAT 2) ; juin 2016

MASEN- Projet de Complexe d’énergie solaire de 800 MW à Midelt – Maroc. Plan

d’Acquisition de terrain lié à l’adduction d’eau brute (PAT3) ; Juin 2017.

Pour la Banque Africaine de Développement (BAD)

Adama MOUSSA, BAD, Maroc, Email : [email protected] ;

Patrice HORUGAVYE, BAD, Cote d’Ivoire, [email protected] ;

Modeste KINANE, BAD, Cote d’Ivoire, Email : [email protected]