1

Retoursurla«Miseenlumièrepourleclimat»RegardscroisésdeCOPenCOP:dunouveauaprèslaCOP25?

quis’estdérouléele18décembre2019

SalleLouisLumièredel’Hôteldel’Industrie4placeSaintGermain-des-Prés,Paris6e

Retrouvezicil’intégralitédelaMiseenlumière2019envidéo.Etci-dessouslecompte-rendudétaillédesinterventionsetéchanges

2

Décembre2019Accueildesparticipants

OlivierMousson,SylvianneVillaudièreetJean-PierreCordierOlivier Mousson, président de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, aouvertle18décembre2019àl’Hôteldel’IndustrieàParis,lasoiréeannuellede«Miseenlumièrepourleclimat»surunenoted’optimismetranchantavecleretourpessimistequelapresseadonnédelaCOP25venantdeseteniràMadrid.«Dans lasociétéciviledepuis5ansçabouge,çabougechez les jeunes,çabougechez lesconsommateursetçabougeégalementchezlesentrepreneurs»adéclaréOlivierMousson.«Ilestrarequelespolitiquessoientprécurseurs,ilssuiventplutôtl’évolution.EffectivementonpeutêtredéçuparlaCOPetparlesrapportsscientifiquespessimistes,maisjetrouvequeça évolue très favorablement dans la société civile» a-t-il ajouté en accueillant lesparticipantsàquiilasouhaité«unbonretourdeCOP».OrganiséedepuislaCOP21parlaSociétéd’Encouragementpourl’IndustrieNationale(SEIN),la soiréede«Miseen lumièrepour lumièrepour leclimat»est le rendez-vousannueldecollectifsd’acteurs,associationsetréseauxd’entrepreneurs,enactionpourleclimat.La Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale est une association, la premièrereconnue d’utilité publique, qui a été fondée en 1801 pour favoriser l’engagement de laFrancedanslarévolutionindustrielleetfavorisertouteslesformesdecréationauservicedel’intérêt national. Soutenant ainsi depuis plus de 200 ans les réseaux d’entrepreneurs etd’innovateurs,laSociétéd’Encouragementsemobilisedésormaistoutparticulièrementpourceuxquicontribuentaudéveloppementdurableetnotammentàl’atteintedesobjectifsdel’AccorddeParis,cetaccorduniverseladoptélorsdelaCOP21endécembre2015àParis.

3

Décembre2019

DeCOPenCOP, il s’agitdoncchaqueannéeavec la«Miseen lumièrepour leclimat»decontribueraurepéraged’entrepreneursetinnovateursayantdéveloppédestechnologiesetsolutions remarquables pour le climat, de décrypter les nouveaux enjeux pour lesentreprisesetdeprésenterdesactionspharessouventméconnue.En présence d’experts et d’acteurs de l’innovation, l’édition 2019 a mis l’accent, lors deplusieurs tables rondes, sur le contexte préoccupant de la COP25, sur les actions-clésd’entrepreneurs au service des territoires, sur les questions de coopération et dedéveloppementdel’Afriqueetsurl’actiondesfemmesfaceaudérèglementclimatique.Séquenced’ouverture«RegardscroisésdeCOPenCOP:dunouveauaprèslaCOP25?»Participants: Brice Lalonde, ancien ministre français de l’Environnement, présidentd’Equilibredesénergies,JeanJouzel,climatologue,directeurderechercheémériteauCEAetmembreduCESE,médailled’OrduCNRS,prixVetlesen,etancienvice-présidentdugroupescientifiqueduGIEC.Modération:SarahSchonfeld,directriceduComité21 En introduisantBriceLalondeet Jean Jouzel, venusdonner leurs sentiments sur laCOP25,Sarah Schonfeld s’est déclarée plutôt confiante, convaincue que la société civile allaitcontinueràmettrelapression,mêmesi,a-t-ellerappelé,laCOPn’apasétéàlahauteurdesenjeux,desattentesdelasociétécivileetdecequelesscientifiquesappellent.

4

Décembre2019JeanJouzelnotel’absencederésultat«Iln’yapasuneCOPdanslaquelleonnetrouvepasquelquechosemaislàj’aidumalàtirerdes choses positives, même les négociateurs disent qu’on n’a pas vu d’avancée mêmetechnique.Onn’apassentiunsouffledepaysquiontditonvaallerdel’avant»«Certes,laCOPfutbienorganiséeetagréablemaissurlerésultatlui-mêmepasgrandchosedepositif,pasdepointsatisfaisant.»Jean Jouzelnote, toutdemême,qu’il yadesbonnesnouvellesquiarriventde l’extérieurcitantnotammentle«greendeal»etilespèrequel’Europevatenirsesengagements.

BriceLalonde,SarahSchonfeldetJeanJouzelBriceLalonde:onsaitcequ’ilfautfaire,ilfautlefairec’esttout.BriceLalondeévoqueunmalentendu,uneCOPpardéfaut:«ilyaunmalentendupremier,l’ONU n’est certainement pas la bonne enceinte. Les négociateurs sont des juniors, destechnicienspasdeschefspolitiques. Ilsontpourmissionde faireavanceràpas lilliputiensdestextesextrêmementbarbants.Dansl’ordredujour,cen’estpasmarquésoyezbons.Onad’uncôtédesgensquiveulentsauverlemondeetenfaceonadesgarsquiveulentviderle lac Léman avec une cuillère, ce n’est pas possible, on ne peut pas demander auxnégociateursdesauverlemonde,c’estuneaffairedechefsd’Etat,c’estauxchefsd’Etatdelefaire…Pourautant,c’estévidentqueçavasefaire.Lemondeestentraindechanger, les jeunesquiarriventsontconvaincusqu’ilfautfairequelquechose,doncçavasefairemaisceseratroptard.»L’ancienministres’enprendauxpolitiquesquineserendentpascomptedelagravitédelasituation,etdénonceunedéconnexionentrelesparolesetlaréalité.

5

Décembre2019Il affirme que les engagements non tenus vont anéantir la parole politique, notant aupassagequeleschefsd’entreprisessontenavancesurlesnégociateursquionttendanceàfreiner…vraiproblème!Ilmetl’accentsurl’adaptationquidevientextrêmementurgente:«Onsaittrèsbiencequ’ilfaut faire, il faut le faire c’est tout.…Il faut sortir des combustibles fossiles,charbon/pétrole/gaznaturel,ilfautagirdanslebâtimentoùlecimentenvoieduCO2…etc.»

BriceLalonde,SarahSchonfeldetJeanJouzel

JeanJouzel:Expliquantquesedéplacer,senourriretselogerreprésente50pourcentdesémissions,ilmet l’accent sur les actions individuelles. Elles ne sont pas négligeables, elles sont trèsimportantes mais doivent être relayées collectivement. Il reste confiant dans la capacitéd’adaptationdesjeunes,ilcroitenladynamiquecitoyenne,soulignantqu’àl’urgencedelasituations’ajoutel’énormitédelatâche.«IlresteunanpourseressaisiravantlaprochaineCOPquisetiendraàGlasgow»ajoute-t-il.BriceLalonde:«Il y a urgence climatique mais ce n’est pas la fin du monde. L’une des clés estl’électrification,ilfautmisersurl’électrification,c’estàdireélectrifierlepluspossiblel’usagepourpasserd’unusageactuellementde25%à50%,»Brice Lalonde ajoute qu’on sait produire de l’électricité décarbonée mais qu’il fautmaintenant trouver lemoyende la stocker avant de terminer sur une touched’espoir: «l’électricitéplusl’hydrogèneçapeutêtreuneréponse,c’estuneperspectivemagnifique,çaveutdirequ’ilyadel’espoir,beaucoupplusd’espoirqu’oncroit!»Onparled’espoir…dequellefaçonl’espoirs’incarne?interrogeSylvianneVillaudière,vice-présidente de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, avant d’ouvrir lapremièretableronde.

6

Décembre2019Table ronde : Comment agir pour le climat et le développement des territoires ? Intervenants: Michel Derdevet, président de l’Union nationale des Points InformationMédiation Multi-Services (PIMMS). Louise-Marie Véron, directrice du développement desstart’updeParis&CoprésenteValérieMas, présidente fondatriceWeNow. GillesVermot-Desroches, directeur du développement durable de Schneider Electric, coordinateur duFrench Business Climate Pledge présenté à la Rencontre des Entrepreneurs de France(LaREF19)organiséeparleMEDEF,avecletémoignagedeNicolasdeWarren,directeurdesrelations institutionnelles d’Arkema et président de l’Union des industries utilisatricesd’énergie (Unidem).David Laurent, coordinateur du programme ZEN de Entreprises pourl’Environnement(EpE)Grand témoin:Nathalie Lhayani, directrice de la politique durable du Groupe Caisse desDépôtsModération:SylvianneVillaudière,vice-présidentedelaSEIN,ex-coordinatricegénéralede«SolutionsCOP21»etde«EntreprisesCOP22»

Lesdirigeantsde collectifsd’acteursprésentent lesentrepreneursqu’ilsont retenuspourexposer des initiatives et solutions concrètes pour le climat dans le cadre de démarchescollaborativesetterritoriales.

7

Décembre2019MichelDerdevet(Enedis)etlesréseauxMichelDerdevetprésente l’actiondesPIMMS(Pointsd’InformationetdeMédiationMultiServices)aveclesentreprisesetlesterritoiresdanslecadredelaprécaritéénergétique.Evoquant laquestionsocialeet laquestionde laprécaritéénergétiquedans les territoires(Quel reste à vivre pour le citoyen après la dépense énergétique?) et indiquant que lescollectivités et pas seulement les jeunes veulent s’emparer du sujet, il affirme que laprécariténepourrapassetraitersions’enfermechacundanssonespace.IlexpliquequelesPIMMSontétécrééspardesassociationslocalespourtouslesgensquiontdesproblèmesd’accèsauxinformationsdebase,etqu’ilsontétésoutenusdèsledébutpar une dizaine d’acteurs publics et privés. Tous ces acteurs croient qu’il faut se nourrirconcrètement de l’interaction entre ce qui marche au niveau local et ce qui relève dunational.L’époque change, pour cette interaction on a besoin aujourd’hui des réseaux. C’estprécisément la mission que se donnent les PIMMS: mobiliser les réseaux pour uneinteractionentre les initiativesde terrain auniveaudes territoiresmais aussi dunational.Partir de ce quimarche localement sur le terrain et le faire remonter, sortir du dualismegirondins/jacobins.Concrètement sur le terrain, la médiationPIMMS a concerné l’an dernier 2 millions depersonnesaccueilliesoutraitéespar450médiateurs.DavidLaurentetlaforceducollectifDavidLaurentprésentel’étudeZEN2050del’associationEntreprisespourl’Environnement(EpE)dontilestlecoordinateur,surlethème:peut-onêtreZEN(cequiveutaussidireZéroEmissionsNettes)dansl’urgenceclimatique?

DavidLaurent

8

Décembre2019DavidLaurentcommencepardeuxquestions:comment l’AccorddeParissur laneutralitécarbonesedéclineauniveaudelaFrance,etqu’est-cequ’onpeutfairepourêtreneutreencarbone?D’après l’étude qui a été menée au niveau des entreprises, il s’avère que la neutralitécarbonesurleterritoireestpossible:c’estpossibleaveclechangementdescomportements(transports,alimentationetc..), c’estpossibleenconservantdesmodesdevieattractifsetc’est compatibleavec la croissanceéconomique.«Iln’yadoncpasde raisondenepasyaller»,affirmeM.Laurent.«Par contre, faire cette transition doit être quelque chose de massif, il ne s’agit pasuniquementd’uneffortindividuelmaisd’uneffortcollectif»poursuit-il.Dèslorsseposelaquestiondecommentmettreenmarcheunmouvementcollectif?Etantentenduqu’ils’agitde«protégerlecitoyendudérèglementclimatique,etquelatransitionécologique requiert un double consensus: un consensus scientifique qu’on a, et unconsensussociétaletpolitiquequ’onn’apas.C’estcequifreine.»SelonM.Laurent,onaeutroptendancedans lepasséànepas impliquer lecitoyen,or latransition ne pourra pas se faire sans le citoyen. Il explique donc que pour impliquer lecitoyen, il fautune interactionà troisniveaux:«celuidescitoyens,desentreprisesetdespouvoirspublicsdanslerôleduchefd’orchestre,donnantainsitoutesaforceaucollectif»avant de conclure que cette étude a été un formidable exercice d’appropriation pour lesgensquiyontparticipé.

Louise-MarieVeronetValérieMas, start-upset incubateurspourassocier l’économieetl’écologieComment réduire la consommation énergétique? Sur quel terrain, avec quels acteurs?Comment changer nos modes de fonctionnement, comment accompagner des«innovateurs»?Louise-MarieVeronetValérierépondent.Louise-MarieVeron(Paris&Co):pouvoirtesterL’idée c’est quoi? se demande la directrice du développement des startups de Paris&Co(agence de développement économique et d’innovation de Paris et de la métropole quifavoriseladiffusiondel’innovationàtraversl’incubationdequelque400startups)L’idéec’estqu’il faut changer la vie,qu’il faut changer les comportements,maisqu’il fautpouvoiraussitester:onnepeutpasétendreundispositifàlavillesansl’avoirtestédansunquartier.Pour répondre aux enjeux de demain, les start-ups de Paris&COont donc développé unecentainedeprogrammessectorielsavecdesinitiativesquineconcernentpasseulementlescomportements individuelsmaisaussi lescomportementscollectifsviadesassociationsoudesentreprises,afindetesterdenouveauxcomportements,expliqueMmeVéronavantdeprésenterValérieMasfondatricedeWeNow,unestartupqui faitadopter l’éco-conduiteàsesclients.

9

Décembre2019ValérieMas(WeNow):agirdèsmaintenantLafondatricedeWeNow,start-upfrançaisedugreentechetduTech4Good,expliquequ’ondoitetqu’onpeutagirdèsmaintenant (d’où lenomde sa sociétéWeNow) sansattendreque le changement technologique qui va arriver, c’est certain, semette en place, ce quiprendradutemps.Prenant l’exemple des entreprises qui possèdent une flotte automobile, elle expliquecommentWeNowfaitadopterl’éco-conduiteàsesclients:sachantquelavoitureestsourced’émissiondeCO2etcontribueauréchauffementclimatique,viaundispositifconnectéonmesure les émissions de CO2, on identifie les gestes qui permettent d’économiser laquantité de CO2, on teste l’ensemble des conducteurs et on incite chacun à réduire saconsommationdanslesgestesquotidiens.En résumé: on mesure, on réduit et on compense en finançant la recherche avec leséconomiesréalisées.

Louise-MarieVeron,ValérieMas,GillesVermot-Deroche,NathalieLhayani

GillesVermot-Desroche(Medef):l’innovationestlacléAvant d’expliquer comment les grandes entreprises qui se mobilisent pour le climat,expriment et mesurent les progrès qu’elles font, Gilles Vermot-Desroches note plusieursreculées (Etats-Unis, brexit) et déplore qu’à la COP on se mobilise pour être au mêmeendroit sans se rencontrer: les négociateurs ne rencontrent jamais les acteurs qu’ilsreprésentent,iln’yadoncpasdefertilisationcroisée!QuelleestnotredémarchedepuisquelquesannéesenlienavecleMedef?«Quand on est dans l’entreprise et qu’on recherche la prospérité, la question del’innovationpouravancerdansunmondebascarbone,plusdansl’économiecirculaire,plusmobilisépourregarderl’avenir,laquestiondel’innovationestunsujetessentiel:le«FrenchBusinessClimatePledge»initiéparleMedefacettevolonté.

10

Décembre2019 Lancéen2017etactualiséen2019aveclacontributionde100entreprisesdepremierplan,le Pledge, c’est la foi et lesœuvres, le Pledge c’est un engagement, c’est inviter chaqueentrepriseàdire sa visionàmoyen terme sur le sujet, àdécrire sesengagementsà courttermeetàvérifierquelesengagementsontététenus.Il iIlustre la question de l’innovation avec les smartphones: «il y a 10 ans aucun d’entrenousn’enpossédaient, lesapplications çan’existaitpas…En10ans çaa changé la viedetoutlemonde,onnepeutpluss’enpasser.Alorsilfautcesserdenousembobinerendisantqu’en10ansonnepeutrienchangersurleplastique.Arrêtonsdenousfairepeur».«L’innovation c’est le cœur, c’est le fil, c’est la clé de la prospérité», ajoute-t-il enconclusion.NicolasdeWarren(Arkéma):faceàl’échelledutempsCommentnepaspolluerquandonestleaderdansunsecteurplutôtcontroversé(lachimie)pollueuretémetteurdeC02?«Nous sommes une entreprise de recherche, et nous croyons fondamentalement quetoutes les innovations passeront par la recherche. Mais nous sommes renvoyés à uneéchelle du temps» indique le dirigeant d’Arkema qui prend l’exemple des voituresélectriques.Bientôt, les véhicules automobiles seront électriques ou hybrides, il faut donc que leconsommateursoitincitéàacheterélectrique.Maispourqueleconsommateursautelepasilfauttravaillersurlesverroustechnologiquesàfairesauter,pourcelailfautdutemps…»M. deWarren donne également l’exemple de la batterie et de la 3G «pour passer de lagénération3àlagénération4,ilnefautpasseleurrerilfaudra20ans…»Letempsdelarecherchen’estpasletempsdel’industrialisation,larechercheasonrythme,ces deux paramètres sont à prendre en compte dans la lutte contre le réchauffementclimatique.

NicolasdeWarren,SylvianneVillaudière

11

Décembre2019TABLERONDE:COMMENTINVESTIRALAFOISPOURLECLIMATETLEDEVELOPPEMENTDEL’AFRIQUE?Intervenants: Pierre Victoria, directeur du développement durable de Véolia et OlivierGilbert, ancien directeur du développement durable Afrique de Véolia,Armelle de Saint-Sauveur,directricegénéralefondatricedeMoringa&CO,DenisDeschamps,déléguégénéraldelaconférencepermanentedesChambresConsulairesAfricaines(CPCCAF).Grandtémoin:StéphanieRivoal,ancienneambassadricedeFranceenOuganda,SecrétairegénéraleduSommetAfrique-Francequi se tiendraen2020àBordeaux sur le thèmede laVilleDurable Modération: Jean-Pierre Cordier, vice-président de la SEIN, président de la CommissioninternationaleenchargedelaplateformeFranco-fil.

DenisDeschamps,ArmelledeSaint-Sauveur,PierreVictoriaetOlivierGilbert

Notantlacontradictionentredéveloppementéconomiqueetdéveloppementdurable,Jean-Pierre Cordier demande aux quatre participants comment résoudre cette apparentecontradictiondansunobjectifdeluttecontreleréchauffementclimatiqueenAfrique.

12

Décembre2019PierreVictoria(Véolia)etl’exempledeDurbanRappelant que le métier principal de Véolia est l’accès à l’eau, l’assainissement et lamaintenance,etàcetitre,présentenAfrique,PierreVictoriasoulignelelienentrelesocialet l’environnemental. Il rappelle que les pays pauvres sont les plus vulnérables auxcatastrophes naturelles, les plus dépendants du patrimoine naturel et que dégrader lepatrimoinenaturelc’estlesrendreencorepluspauvres.En Afrique, la stratégie de Véolia s’inscrit, comme partout ailleurs, dans le cadre del’économiecirculaire.Enétantunacteurdel’économiecirculaireonestunacteurdelaluttecontreleréchauffementclimatique.Indiquant que l’adaptation au changement climatique se fait en terme d’approche etd’innovation, Pierre Victoria prend, pour expliquer la stratégie de Véolia en Afrique,l’exempledeDurban(AfriqueduSud)oùlestresshydriqueesttrèsimportant.L’approchedeVéoliaàDurbanoùlavilletraiteleseauxusées,aétédeproposeràlavillederacheter les eaux usées, de les purifier et de les revendre aux industriels. Dans le cadred’unejoint-ventureà50/50aveclaville,ilaainsiétépossiblederecycler98pourcentdeseauxuséesetd’enfaireunusagedomestique.Actantcettedémarchedugagnant/gagnant,PierreVictoriaconstateque«onpeuttrouverpartout des solutions» et il délivre le message qu’il faut accompagner ces solutions auservicedespuissancespubliques.«Nousnedonnonspas lasolutionmaissommesdescontributeursdesolutionsauservicedenosclients»précise-t-il,concluantqu’ona«besoindepartageetdecoopération.» OlivierGilbertetl’expertise«Accès»OlivierGilbertexpliquepoursapartcommentaveclamiseenplacedel’expertise«Accès»qui a notamment pour mission d’identifier et d’expertiser les fuites dans l’accès à l’eau(fuites d’eau résultant de la maintenance, fuites d’argent résultant notamment de lafacturation,etc…) ilestpossibled’adapter lesservicesgérésparVéoliaaucontexteetauxcontraintes climatiques tout en prenant en compte les nécessités du développement desterritoires.Dans lecadreduprincipedel’égalitédevant leservicepublic, l’expertise«Accès»permetdedistribuer lemême service àplusdemondeavec lesmêmes installations et sans faired’investissementsupplémentaire.ArmelledeSaint-Sauveuretl’arbreMoringaDe formation agronome, Armelle de Saint-Sauveur explique comment, dans le cadre dutraitementdeseauxenAfrique,elles’estd’abordintéresséeà l’arbreMoringapourvoirsionpouvaitl’utiliserpourclarifierleseauxavantlapurification.Cetarbre, leMoringa,aétéplantépardesagriculteurspartoutauNiger tout simplementparcequ’ilconstitueuneressourcealimentaire(onconsommesafeuillecommel’épinard).

13

Décembre2019

ArmelledeSaint-Sauveur

Oràtraverslatransformationdesafeuilleetdesagraine,cetarbrequiestuneressourceagricoleetéconomique,aégalementdeseffetsclimats:effetdecaptationdecarbone,effetoasisetalternativeàlaconsommationdeviandeenraisondesonforttauxdeprotéine,etpasseulementenAfrique.Plutôt mal considéré, parce que utilisé comme la plante des grand-mères, la plante dupauvreetde la famine, leMoringaacommencéà intéresser lesmarchésafricains,etplusencore…D’oùl’initiatived’ArmelledeSaint-SauveurdecréeràtraversdesONGetgrâceàdesfondseuropéensleréseau«MoringaNews»afindefaireconnaîtreleMoringa.En 5 ans, le réseau a explosé. A partir d’une structure à toute petite échelle, un réseaumondials’estcréé,faisantdecette«plantedegrand-mère»cultivéelocalement,unproduitd’intérêtéconomiqueetclimatiquemondial.Belexempled’innovation,àpartirdelamiseenvaleurd’uneplantequiexistait…DenisDeschamps(CPCCAF)etlesPMEafricainesDenis Deschamps présente les projets de coopération de la Conférence Permanente desChambresConsulairesAfricainesetFrancophones(CPCCAF)pour2020avecunfocussurlafutureplateformenumériqueFranco-filquiseralancéeprochainementenpartenariataveclaSociétéd’Encouragementpourl’IndustrieNationale.«Notre credo c’est que le développement économique en Afrique passe par ledéveloppementdusecteurprivéetparledéveloppementdesentreprisesafricaines».D’où l’importancedupartenariatavec lesentreprisesafricainesetplus spécifiquement lesPME,et lanécessitéderepérer lespetitesentreprisesafricainesmodèlesaveclesquelles ilserapossibledepasserdespartenariats.

14

Décembre2019

StéphanieRivoal

StéphanieRivoal:qu’allons-nousfaireensemble?Invitéeàdonnersonsentimentsurlesinterventionsprécédentes,l’ancienneAmbassadricede France enOuganda commencepar unepetite pointe deprovocation: «Qu’est-ce quepensentlesAfricainsquinousregardentetnousécoutent?».On pense communément que l’Afrique doit se développer et donc le faire de manièredurable.Orl’Afriqueestlecontinentlemoinspolluantetsapopulation,lapremièrevictimeduchangementclimatique. NousdemandonsauxAfricainsdesedévelopperdemanièrevertueusealorsquenous lesOccidentaux,onaétéincapablesdelefaire:siilyadesgensquidoiventfairedesefforts,cesont les Occidentaux, les territoires, les citoyens dans leur comportement, dans leurconsommationd’énergie…LesAfricainsontenviedesedéveloppermaispasàleurdétriment.Alorscommentrésoudrelaquadraturedececercle?«Jesuisfascinéeparl’innovationquejevoisenAfriqueetl’approcheclimatique:pourlesAfricains,l’agroécologiec’estnaturel,ilsfontçatouslestouslesjours.C’estnousquiavonseu tout faux sur l’agriculture après la seconde guerre mondiale, en faisant de lamonoculture,encoupant lesarbres,enutilisantduchimique.Quelles leçonsavons-nousàdonneràl’agriculteurafricainquifaitdubio?Cen’estpasunretourenarrière,mais l’Afriqueoùtoutestrecycléparnécessité,estpourmoi une source d’inspiration dans sa manière de grandir et de faire du développementéconomiquedefaçondurable.»PrésentantleprochainsommetFrance-Afrique,ellesedemande:«Qu’allons-nousfaireensemblepourconstruiredesvillesetdesterritoiresdurablesenAfriqueetenFrance?»etenvisagedanslafouléeunsommetprofessionnelFrance-Afrique.

15

Décembre2019«Car,dit-elle,oncommencetoujourspar l’argent,or il fautcommencerpar lesbesoinsetlesprojetsquiyrépondent,etensuitesetournerverslesfinanceurs.»L’AfriquenouvelleprioritééconomiquedelaFrance?Aveclesmarqueursfrançaisquesontlaprotectiondel’environnementetdusocial…DIALOGUESUR«FEMMESETCLIMAT»Intervenants: Chiara Corazza, directrice générale du Women’s Forum, et Antoine Sire,directeurdel’EngagementetmembreduComitéexécutifdugroupeBNPParibas.La soirée se poursuit avec le duo Chiara Corazza/Antoine Sire sur le thème introduit parSylvianne Villaudière: à travers deux causes majeures, agir pour les femmes et agir enurgencepour le climat, peut-ondémultiplier l’actionet le progrèsdans lemonde? Est-cevéritablementpossiblecommel’indiquelaCharteFemmesetClimatduWomens’Forum?

ChiaraCorazza,AntoineSireetSylvianneVillaudière ChiarraCorazza(Women’sForum)etlavisiondifférenciéedesfemmesEn premier lieu, Chiara Corazza présente la Charte d’engagement inédite «Femmes etclimat»deWomen’s Forumqui a étédévoilée à l’occasionduG20en juin2019àKyoto,affirmantd’embléequequandonestconfrontéàl’urgenceonnepeutpaslaisserlamoitiéde la planète les bras croisés à attendre que l’autremoitié agisse. En effet, les femmes,responsables de 85 pour cent des choix de consommation, sont celles qui peuventvéritablementagir.Notantaussiquelesfemmessontlesprincipalesvictimesdudérèglementclimatique,MmeCorazzasedemandeavecvirulencepourquoiellessontabsentes,outrèspeunombreuses,làouellespourraientvéritablementagir(conseilsd’administration,ministèresetorganismesdel’Environnement,mairesdegrandesvillesetc.)

16

Décembre2019D’autantque,ayantunevisionà long termeparcequ’elles sontmèresetqu’ellesontdesenfantsànourrir, les femmesont forcémentunevisiondifférentesur leclimat. Il importedoncdeprendreencompteleurapprochedifférenciée.CommeledécritlaCharteFemmesetClimatquechacunestappeléàsigner,ens’occupantàlafoisdesfemmesetàlafoisduclimat,onœuvreàunedoublevictoire:enagissantpourlesfemmes,onagitpourleclimat.AntoineSire(BNPParibas):accompagnerl’incroyablecompétencedesfemmesAntoineSirerappellequelabanqueBNPParibasaétécrééeilya200anspourfinancerlaconstructiondumondeindustrieldanslequelonvitaujourd’hui,etquedelamêmemanière«qu’onagérélatransitionversunmondeindustriel,onvagérerlatransitionversunmondedécarboné».Lemondecarboné/décarbonéc’estl’affairedeBNPParibas.La banque s’engage pour le climat en ne finançant plus des projets charbons mais desprojetsd’énergierenouvelablepourlesquels,admet-il,ilfautmettrelesbouchéesdoubles.Onyretrouvelesfemmesquandonfinancedesprojetssurl’accompagnement.Commeellessontsouventlesvictimesduchangementclimatique(ellestravaillentdansl’agriculture)lesfemmes ont souvent aussi les solutions. Sauf que, bien qu’elles aient les solutions sur leterrain,ellesnedisposentpas forcémentdes leviersdedécisionqui leurpermettraientdejouerleurrôle.Ilfautdonclesaccompagnerdansleurprojetetleurpermettredes’exprimerdansleslieuxdepouvoir.BNPParibasestaidédanscettedémarcheparl’ONUFemmesquiidentifielesprojetsàfinancer.Antoine Sire donne l’exemple d’une des régions du nord du Sénégal où à cause duréchauffement climatique, un certain nombre de cultures faites depuis longtemps ont dûêtreabandonnées. Leshommesontalorsmigrépourallerchercherailleursdutravailquesouvent ilsn’ontpastrouvé,etcesont lesfemmesquiontsauvé lesvillagesenymettantdes cultures pour terrains secs, développant pour se faire des compétences du niveaud’ingénieursagronomes,etdevenantdevéritablesindustriels.Maintenantqueçasepassebien,ellesontbesoind’expliquerauxhommesque,ouiellesontfaitleboulotetquenon,cen’estpasaumomentoùçacommenceàmarcherqu’ellesvontleurcéderlaplace.C’est ainsi, que présent au Sénégal, BNP Paribas, de concert avec l’ONU Femmes,accompagne les femmes sur le terrain pour que face aux chefs de village, elles puissentobtenir les droits sur le sol, acquérir encore plus de compétence technologique et dematurité financière, et les met en relation avec des financiers qui vont acheter leursproduits.Endonnantàcesfemmes,devenuesdeschefsd’entreprises incroyablementcompétentes,lesleviersdepouvoirleurpermettantdeprendrelesdécisionsimportantes,démonstrationestfaitequecroiserlacausedesfemmesetcelledesbanques,démultipliel’actioncontreledérèglementclimatique.

17

DECEMBRE2019

StéphanieRivoal,BenoitHalgand,AlicePégorieretChiaraCorazza

Enfin, rappelantque lesmanifestesetmouvementsde jeunesà travers lemondeontétéuneformidablesourced’inspirationpourlapréparationdecetteCharteFemmesetClimat,Sylvianne Villaudière invite deux étudiants du collectif «Pour un Réveil écologique»àprendrelaparole,AlicePégorier(Paris-Dauphine)etBenoitHalgand(EcolePolytechnique):Evoquant l’espoir qui repose sur les jeunes et expliquant que les jeunes particulièrementconcernésparlaquestionécologique,nepourrontpastoutfairetoutseuletconstatantquechanger les comportements individuels ne suffira pas à éviter la catastrophe écologique,deux des leurs présentent le manifeste «Pour un réveil écologique» qui date d’octobre2018etdéjàsignépar32000étudiantsenFrance.Danscemanifestelesétudiantssedisentprêts à s’engager et à sortir de leur confort, enparticulier enprenant en comptedans lechoixdeleurpremieremploilesentreprisesquirespectentlesenjeuxécologiques.Enconclusiondelasoiréeaveccesjeunes,StéphanieRivoalrevientsurl’urgenced’agirsurlescomportementsnocifsdesOccidentauxetlanécessitédereveniràdescomportementsplus vertueux qui existaient déjà il n’y a pas si longtemps, prenant l’exemple duvestimentaire. «Vous avez le pouvoir» dit-elle aux jeunes «on est derrière vous, prenezcetteconfianceetsivousêtesexigeantsonseraobligédechanger».Sylvianne Villaudière et Jean-Pierre Cordier remercient les intervenants pour leurtémoignage,etencouragel’assistanceàcontinueràagirensemblepourleclimat.Jean-Luc Fessard, présidentde l’associationBonpour leClimat, qui agit pour la transitionalimentaire en faveur le climat, annonce que les participants pourront bénéficier d’uncocktailéco-responsable,bonpourleclimatetpositifpourlasanté.

18

S.E.M.ChakibBenmoussa,AmbassadeurduRoyaumeduMarocenFrance,s’estexcusédenepaspouvoirparticiper,maisatenuàrappelersonsoutien:

L’ambassadeduRoyaumeduMarocàParisfélicitelesorganisateursdelarencontre«MiseenlumièrepourleClimat»quiintervientaulendemaindelaCOP25.

Uneconférenceinternationalequ’ilfaudraitcompléter,renforcer,soutenirpardesformesd’actions plus concrètes des collectifs d’acteurs, fondations, ONG à l’instar de la Sociétéd’Encouragement qui soutient entrepreneurs et innovateurs à œuvrer à l’atteinte desobjectifsdedéveloppementdurablede l’accorddeParis,aucœurdesengagementsde laCOP22deMarrakech.

Le premier forum mondial des réfugiés qui s’est tenu hier à Genève nous rappellel’impérieuse nécessité d’apporter une réponse collective aux déplacements massifs despopulationsvictimesdeschangementsclimatiquesdontl’Afriqueestlapremièreàsouffrirentermesnotammentd’insécuritéalimentaire.Monpays,leMaroc,pilotedepuis2016unecoalition de 35 pays, la fondation AAA adaptation de l’agriculture africaine pour uneagricultureclimatointelligentesoutenuepar labanquemondiale, labanqueafricainededéveloppementetl’AgencedesNationsuniespourl’agricultureetl’alimentation(FAO).Lafondation intègre à la fois des pratiques et des innovations politiques, agricoles de co-développement et des projets de territoires qui peuvent aider à réduire les effetsdramatiquesdesdéplacementsmassifsdepopulationsetdel’immigrationclandestine…

C’est enpartenariatavec les sociétés civiles, les entreprises et tous lesacteurs concernéscomme la société d’Encouragement et en intelligence collective que nous pourrionsapporterdessolutionsauréchauffementclimatique.

ContactsMiseenLumièrepourleClimatetFranco-fil

SylvianneVillaudière,vice-présidentedelaSociétéd’EncouragementJean-PierreCordier,vice-présidentetprésidentdelacommissioninternationaledelaSociétéd’EncouragementSophieSaudrais,chargéedecommunicationdelaSociétéd’EncouragementDominiqueDoyen,déléguéegénéraledeFranco-fil

Sociétéd’Encouragementcontact@industrienationale.fr-0144392050

industrienationale.fr