Reviser Son Bac Avec Le Monde Sciences Economiques Et Sociales Terminale

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  • 7/27/2019 Reviser Son Bac Avec Le Monde Sciences Economiques Et Sociales Terminale

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    Term ES

    lssntil du cou

    Des fches synthtiqu

    Les points et dfnitions

    Les repres important

    ds sujts d bc

    Des questions types

    Lanalyse des sujets

    Les problmatiques

    Les plans dtaills

    Les piges viter

    ds ticls duMO

    Des articles duMonde

    en texte intgral

    Un accompagnement

    pdagogique de chaqu

    article

    un guid tiqu

    La mthodologie

    des preuves

    Astuces et conseils

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    Avec la collaboration de :Michel Robichez

    Sylvie Fleury

    Sciences conomiques et socialesTerminale, srie ES

    Une ralisation de

    En partenariat avec

    Rviser son bacavec

  • 7/27/2019 Reviser Son Bac Avec Le Monde Sciences Economiques Et Sociales Terminale

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    E aeaia aec

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    Edit par la Socit Editrice du Monde 80, boulevard Auguste Blanqui 75013 ParisTl : +(33) 01 57 28 20 00 Fax : +(33) 01 57 28 21 21

    Internet : www.lemonde.frPrsident du Directoire, Directeur de la Publication : Louis Dreyfus

    Directeur de la rdaction : Alain FrachonImprim par Maury

    Commission paritaire des journaux et publications : n 0712C81975Dpt lgal : mars 2013

    Achev dimprimer : mars 2013Numro hors-srie ralis par Le Monde Le Monde rue des coles 2013.

    AvAnt-propos

    Louvrage que vous avez entre les mains a pour objectif de vous aider dans la prparation de lpreuve

    de sciences conomiques et sociales au baccalaurat. Son intrt rside dabord dans la manire dont il

    reprend, point par point, les diffrents thmes du programme determinale en synthtisant dans Lessentiel

    du coursle socle des connaissances que vous devez matriser, mais aussi en listant dans les colonnes, lesnotions et les mots-cls dont vous devez connatre la dnition prcise.

    Un sujet corrig ou une partie de sujet vous est propos ensuite pour chaque thme. Les preuves tant

    nouvelles, nous avons cherch vous soumettre des sujets varis dans leur forme, mais qui respectent le

    cahier des charges des sujets publis par le ministre.

    Cependant, la vritable originalit de cet ouvrage tient la mise en perspective des questions du pro-

    gramme quapportent les articles tirs du journal Le Monde. Vous y trouverez des articles approfondis, par-

    fois polmiques, dont certains ont pour auteurs des spcialistes reconnus en conomie et en sociologie. Ils

    doivent vous permettre dajouter la vision scolaire du programme un angle dattaque plus document

    qui enrichira votre copie lexamen en vous fournissant, en particulier, des exemples.

    Certaines questions du programme sont totalement nouvelles (environnement et politique climatique),

    dautres, reformules, reprennent des thmatiques capitales, comme celle des difcults que connat lEu-

    rope consolider son unit. Dautres, enn, exigent de croiser vos regards en mlangeant les axes dana-

    lyse de lconomie et de la sociologie.Vous trouverez par ailleurs, en n douvrage, un guide pratique qui vous rappelle les grands principes de la

    mthodologie de la dissertation et de lpreuve compose. Pensez galement vous inspirer des conseils

    que nous vous donnons sur le calendrier des rvisions. Ces conseils sont bien sr gnraux et chacun

    dentre vous saura les adapter son temprament et ses mthodes de travail.

    Il nous reste vous souhaiter bon courage en esprant que nous aurons, travers cet ouvrage, contribu

    votre succs.

    M. r.

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    LESSENTIEL DU COURS

    CROISSANCE, FLUCTUATIONS ET CRISES p. 5

    chapitre 01 Quelles sont les sources de la croissance conomique? p. 6chapitre 02 Comment expliquer linstabilit de la croissance? p. 12

    MONDIALISATION, FINANCE INTERNATIONALE ET INTGRATION EUROPENNE P. 17chapitre 03 Quels sont les fondements du commerce international

    et de linternationalisation de la production? p. 18chapitre 04 Comment sopre le financement de lconomie mondiale ? p. 24chapitre 05 Quelle est la place de lUnion europenne dans lconomie globale? p. 30

    CONOMIE DU DVELOPPEMENT DURABLE p. 35

    chapitre 06 La croissance conomique est-elle compatible avec la prservationde lenvironnement? p. 36

    chapitre 07 Quels instruments conomiques pour la politique climatique? p. 42

    CLASSES, STRATIFICATION ET MOBILIT SOCIALES p. 47chapitre 08 Comment analyser la structure sociale? p. 48chapitre 09 Comment rendre compte de la mobilit sociale? p. 52

    INTGRATION, CONFLIT, CHANGEMENT SOCIAL p. 59

    chapitre 10 Quels liens sociaux dans des socits o saffi

    rme le primatde lindividu? p. 60chapitre 11 La conflictualit sociale: pathologie, facteur de cohsion ou moteur

    du changement social? p. 64

    JUSTICE SOCIALE ET INGALITS p. 69chapitre 12 Comment analyser et expliquer les ingalits? p. 70chapitre 13 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer la justice

    sociale? p. 76

    TRAVAIL, EMPLOI, CHMAGE p. 81chapitre 14 Comment sarticulent march du travail et organisation

    dans la gestion de lemploi? p. 82chapitre 15 Quelles politiques pour lemploi? p. 88

    LE GUIDE PRATIQUE p. 93

    SOMMAIRE

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    CROISSANCE,FLUCTUATIONS

    ETCRISES

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    LESSENTIEL DU COURS

    Croissance, fluctuations et crises

    MOTS CLSCOEFFICIENT DINTENSITCAPITALISTIQUE

    Quotient de la valeur des quipe-ments techniques dune entre-prise rapporte au nombre desalaris temps plein. Mesurela valeur moyenne dun poste detravail et augmente en fonctionde la tendance engendre parlautomatisation sur une longuepriode.

    EUROS COURANTS/EUROS CONSTANTS

    Quand on value une productionaux prix de lanne en cours (eneuros courants), on est victime

    dune

    illusion montaire

    puisquune partie de laugmen-tation constate sur lanneprovient en fait de la hausse desprix et non de laugmentation desvolumes produits. Il faut doncdflater, chaque anne, la valeurapparente de la production, dela hausse des prix de lanne,pour obtenir une srie en eurosconstants.

    PIBProduit intrieur brut. Principalagrgat de la comptabilit

    nationale. Mesure la valeur dela production dun pays en uneanne. Se calcule en additionnantla valeur ajoute cre par len-semble des agents conomiquesrsidents dans un pays. Se dcom-pose en PIB marchand et PIB nonmarchand.

    PRODUCTIVITDU TRAVAIL

    Rapport entre la productionralise et la quantit de travailutilise. Peut se calculer partte ou par heure (productivit

    horaire).

    VALEUR AJOUTEMesure la contribution propredune entreprise la cration derichesses. Se calcule en soustrayantdu chiffre daffaires le total desconsommations intermdiairesutilises par lentreprise, cest--dire les achats de biens nondurables et de services dautresentreprises.

    Quelles sont les sources de

    la croissance conomique?

    La croissance conomique est, pour un pays, un enjeu de premire importance parce quelle conditionne llvation dniveau de vie de ses habitants. Elle reprsente, pour les pou

    voirs publics, lobjectif principal de la politique conomique. Maises origines sont difficiles prciser.

    Quest-ce que la croissance

    conomique?La croissance conomique est laugmentation sou-

    tenue, sur une longue priode, de la production debiens et de services dun pays. On la mesure par letaux de croissance du produit intrieur brut (PIB) prix constants, calcul par anne. Le PIB comportedeux sous-ensembles: lePIB marchand (somme desvaleurs ajoutes cres par les units de productionrsidentes sur le territoire national en un an) et lePIB non marchand (valeur de la production nonmarchande cest--dire disponible gratuitement ou un prix infrieur son cot de production, ce quirecouvre les biens et services produits par les admi-nistrations publiques et prives mais ne schangeantpas sur un march).

    On calcule le PIB par habitant en rapportant le PIB la population du pays, ce qui fournit une valuationassez grossire du niveau de dveloppement du pays.

    Les insuffisances du PIB commeindicateur de niveau de vie et dedveloppementPour comparer les PIB/habitant de diffrents pays, ilfaut les traduire en une unit montaire commune.Lutilisation des taux de change officiels des monnaiesest proscrire, parce que ces parits montaires sontinstables et fluctuent sans cesse, et parce quelles nerefltent pas les parits de pouvoir dachat entre les

    pays. La mthode des parits de pouvoir dach

    permet dliminer cette diffi

    cult.Mais les insuffisances du PIB tiennent surtout auimprcisions concernant la valeur de certains bienou services, notamment les services non marchanqui, nayant pas de prix sur un march, sosimplement valus leurs cots de productioDe mme, les activits non rmunres (bnvolautoconsommation, entraide) ne font pas lobjdune valuation comptable et sont donc hors dprimtre de calcul. Lconomie souterraine (travail au noir, les trafics, etc.) chappe galemenla comptabilisation.Enfin, le PIB inclut, dans son calcul, les activits rparation de dgts conomiques et sociauqui accompagnent lactivit conomique: crimes

    dlits, accidents de la route, pollutions, alcoolismdrogue, etc. Cet agrgat ne prend pas non plus ecompte la perte de richesse collective que constituen long terme, lpuisement des ressources naturellet les atteintes irrversibles lenvironnement.

    Les indicateurs complmentairesDe nombreux conomistes ont, depuis les annsoixante-dix, pris conscience de ces insuffisancet utilisent des indicateurs complmentaires povaluer le niveau de dveloppement des pays eprenant en compte des lments qualitatifs varisLindicateur le plus connu est lindice de dvelo

    pement humain (IDH), laboen particulier par le Prix Nob

    Amartya Sen, et calcul depuis dbut des annes quatre-vingdix par le PNUD (Programme dNations unies pour le dvelopement). Cest un indice composite intgrant trois critreslesprance de vie la naissancle revenu national brut par habtant, le niveau dinstruction de population (repr par la durde scolarisation des adultes et dure de scolarisation escomptdes enfants).

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    LESSENTIEL DU COURS

    Croissance,fluctuations et crises

    NOTIONS CLSLE CAPITAL HUMAIN

    Cre par le Prix Nobel dconmie G.Becker, cette expressiodsigne les savoirs et savoir-faiaccumuls par une personne. mot capital est utilis parquon considre que ce stock ele rsultat des investissementsraliss au cours de la vie, plducation initiale lcole, pupar la formation professionnelpendant la vie active. Mais, ces lments sont mesurabl(niveau de diplme, dpensde formation), dautres aspecmoins chiffrables en font auspartie : changes spontans d

    connaissances dans le milieprofessionnel, exprience accmule, ou encore tat de sant dla population et aptitude physiquet mentale au travail.

    LA MTHODE DES PPALes comparaisons internatinales des niveaux de vie sondlicates et ne peuvent se faien utilisant, pour convertir ldiverses donnes nationales, ltaux de change officiels : dunpart, ceux-ci fluctuent sans cessur le march des changes e

    par ailleurs, ils ne refltent ples rapports des prix entre payIl faut donc utiliser des taude change PPA qui rendenquivalent, dans tous les pays,prix dun panier de rfrenccompos approximativement dmmes biens et services.

    LE PROGRS TECHNIQUQuelle est lorigine du progrs tecnique? Est-il un facteur exognextrieur au champ de lactiviconomique, ou au contraiun facteur endogne de la croi

    sance, produit par elle et permetant en retour de la renforcerCertains conomistes comme lAmricains Paul Romer et RobeBarro mettent particuliremelaccent sur la course linnovtion, lamlioration qualitativdu capital humain ou linfluendes externalits positives conscutives laction des pouvoipublics (amlioration du niveadducation et des infrastructurcollectives).

    LIDH a une valeur comprise entre 0 et 1, le niveaude dveloppement tant dautant plus lev quilest proche de 1. Ainsi, en 2011, la Norvge, lAustralieet les Pays-Bas occupent les premires places duclassement (de 0,943 0,910), alors que le Nigeret la Rpublique dmocratique du Congo sont auxderniers rangs (0,295 et 0,286).Certains autres indicateurs mettent laccent sur lim-portance de la pauvret ou sur lamplitude des in-galits sociales ou des ingalits hommes/femmes,dautres intgrent la dimension cologique commecritre dvaluation de la qualit de la croissance.

    Quelles sont les sourcesde la croissance?Cette question est une des plus discutes de la scienceconomique car la rponse apporte a des impli-cations importantes sur la politique conomique.Certains conomistes ont cherch mettre en qua-

    tion le lien existant entre les facteurs de production,les input, (le travail et le capital) et la productionralise, loutput.La fonction Cobb-Douglas (du nom de deux cher-cheurs amricains) se prsente, par exemple, sousla forme suivante : Y = f(K,L), dans laquelle laproduction (Y) est fonction des quantits respectivesde capital productif (K) et de travail (L) utilises parlappareil de production. La croissance de la produc-tion (Y) sexpliquerait en partie par laccroissementdes quantits de facteurs (K etL) mises en uvre.Dautres travaux (notamment ceux de lAmricainRobert Solow ou des Franais Jean-Jacques Carr,Paul Dubois et Edmond Malinvaud) ont montr quelexplication de la croissance par laccroissement des

    quantits de facteurs ne permet de rendre compteque dune faible part de la croissance observe.Il faut donc faire appel des facteurs qualitatifs pourexpliquer ce que R.Solow appelle le rsidu (partinexplique de la croissance). Ce rsidu correspond,en ralit, ce quon peut dsigner par lexpres-sion progrs technique . Cette notion un peuvague recouvre tous les lments qui, quantitsde facteurs inchanges, permettent dobtenir uneproduction suprieure, cest--dire damliorer laproductivit globale des facteurs de production (connaissances scientifiques accrues, savoir-faireamlior, exprience, accroissement de la qualifica-tion de la main-duvre, technologies plus efficaces,meilleure organisation productive, etc.). Parmi ces

    lments, Gary Becker met laccent sur la notion decapital humain.

    Lhistorien Douglass North, quant lui, a montrlimportance du cadre institutionnel dans le pro-cessus de croissance. La qualit des administrationspubliques, la protection des droits de la propritou encore lintgrit de lappareil politique sont,selon lui, des incitations fortes linitiative etau dynamisme conomique, donc la croissanceconomique.

    Joseph Schumpeter (1883-1950).

    Lobservation des tendances longues de la croissanceconomique permet de remarquer quil ne sagitpas dun mouvement rgulier et harmonieux. Despriodes exceptionnelles mergent (les clbres Trente Glorieuses des annes 1945-1975) maisaussi des priodes de crise (1929 ou 2008), venantinterrompre le trend de croissance. Cette configu-ration cyclique de lconomie, tudie notammentpar lAutrichien Joseph Schumpeter, serait lie auprocessus de destruction cratrice engendrpar le rythme discontinu de linnovation (grappesdinnovations). Celle-ci, avant de produire ses effetsbnfiques, disqualifie les produits et les modes deproduction antrieurs, engendrant des priodes deralentissement conomique voire de dpression,

    gnratrices de faillites et de chmage, avant quunnouveau cycle de croissance ne samorce.

    DEUX ARTICLES DU MONDE CONSULTER

    Une stratgie europenne dinvestissement p.10-11(Jean Franois Jamet, conomiste et porte-parole dEuropaNova, 15 juin 2012.)

    LEurope a les atouts pour inventer lindustriede demain p.11(Franck Lirzin, conomiste, pour la fondation Robert-Schuman, 15 mars 2012.)

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    9/988 Croissance, fluctuations et crises

    UN SUJET PAS PAS

    Document 1

    Document 2Les pays industrialiss ont connu des gains de pro-ductivit dune ampleur fantastique depuis 1870: laproduction par emploi a t multiplie par environ12 en France et 8,5 aux tats-Unis sur ces 130 annes.Les Trente Glorieuses de laprs Seconde Guerremondiale au 1er choc ptrolier sont les annes fastesde forte croissance de la productivit. Cest la fameusegrande vague de productivit, voque par Gordon,dferlant sur les tats-Unis ds 1913. Puis, succdent desannes de fort ralentissement de la productivit, ds lemilieu des annes soixante aux tats-Unis, et aprs le1erchoc ptrolier dans les diffrents pays industrialiss.Le rattrapage des niveaux de productivit amricains

    par les conomies europennes et japonaises samorceau dbut des annes cinquante pour se poursuivrejusquau dbut des annes quatre-vingt-dix, sans treinterrompu par le 1er choc ptrolier. Puis sopre unerelle rupture des volutions relatives de productivit

    au cours des annes quatre-vingdix: une acclration de la produtivit aux tats-Unis et au contraiun ralentissement dans les paeuropens. [...]Les carts de gains de producvit entre lEurope et les tatUnis : la production et la diffsion des TICLimpact de la production et ddiffusion des technologies dlinformation et de la communcation (TIC) sur les gains de prductivit du travail transite ptrois canaux:

    grce laugmentation des peformances des processeurs, la baisse rapide des prdes TIC amplifie la forte hausse des volumes produpar ces secteurs et permet des gains de productiviglobale des facteurs dans ces secteurs et dans lcnomie avec le renforcement de leur part dans le PIB la diffusion des TIC permet aussi daugmenter productivit globale des facteurs des secteurs non-Tqui utilisent intensment ces technologies, commles assurances, la finance, la grande distribution olaronautique, grce notamment une meilleucoordination des acteurs du processus de productio linvestissement en TIC entrane une hausse du stode capital TIC disponible par emploi (substitutiodu capital au travail) et un renouvellement plu

    rapide des matriels, et aurait un effet positif sur productivit du travail.

    (Source: Rapports de Patrick Artus et GilbeCette,Productivit et croissance, Conseil dAnaly

    conomique, n4, 2004

    CONOMIES DCHELLEDiminution du cot moyen deproduction en raison de laccrois-sement des quantits produites, lescotsfixes stalant sur un volumede production croissant.

    INVESTISSEMENTBRUT/NET

    Le capitalfixe dune entreprise estun stock aliment par deux fluxde sens opposs: un flux entrant(linvestissement brut) et un fluxsortant (le matriel dclass parcequil est us ou obsolte). Le soldede ces deux flux, linvestissementnet, mesure laccroissement rel

    des capacits de production delentreprise.

    RECHERCHE-DVELOPPEMENT

    Lexpression dsigne la chanequi va de la recherche fondamen-tale (dcouvertes scientifiques) lapplication industrielle etcommerciale (dveloppement),en passant par la recherche appli-que (mise au point dun proto-type). Leffort de recherche-dve-loppement dun pays est mesurpar la DIRD (dpense intrieure

    de R-D), souvent prsente en%du PIB.

    TAUX DINVESTISSEMENTAu niveau macro-conomique, ilse calcule par la formule: FBCF/PIBx100. Il traduit leffort dinves-tissement consenti par un payspour prparer lavenir. En France,il est de lordre de 20%.

    TAUX DUTILISATIONDES CAPACITSPRODUCTIVES

    Il rend compte de la part du poten-

    tiel dune entreprise qui, lins-tant t, est effectivement utilise.Il dpend largement de lintensitde la demande, une entreprisepouvant se trouver, certainespriodes, en surcapacit de produc-tion momentane. On considregnralement que le plein-emploides capacits se situe autour de85%, une marge de scurit tantncessaire pour permettre lesoprations de maintenance et derparation.

    preuve compose, 3epartie:

    laide de vos connaissances etdu dossier documentaire, vousmontrerez comment le progrstechnique favorise la croissanceconomique

    NOTIONS CLS

    AUTRES SUJETS POSSIBLES SUR CE THME

    Mobilisation des connaissancesEn quoi les gains de productivit sont-ils un facteur de croissance ?Le PIB est-il un bon indicateur du niveau de dveloppement dun pays ?

    Contribution des facteurs de production la croissance

    Taux de croissance annuels moyens en %1966-1970 1971-1980 1981-1990 1991-1995 1996-2008

    tats-UnisPIB 3,4 3,2 3,1 2,4 2,8

    Travail 1,6 1,6 1,7 1,3 1,1

    Capital 0,6 0,5 0,3 0,2 0,5

    Productivit globale des facteurs 1,2 1,1 1,1 0,8 1,2

    Union europenne 15PIB 5,0 3,2 2,4 1,7 1,9

    Travail - 0,7 - 0,6 0,1 - 0,7 0,9

    Capital 1,8 1,4 0,7 1,0 0,5

    Productivit globale des facteurs 3,8 2,4 1,5 1,4 0,5

    Source : Eurostat 2010.

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    10/98 9Croissance,fluctuations et crises

    UN SUJET PAS PAS

    ZOOM SURLa notion dlasticitLes conomistes calculent unlasticit pour tudier dans quelmesure une variable Y varie quanun de ses dterminants X varLlasticit est gale au rapporvariation de Y (en%) sur varition de X (en%). Par exemple,la demande dun bien augmende 20% quand son prix baisse d10%, llasticit de la demandpar rapport au prix est gale 20/-10 = -2. La demande de ce bieest trs sensible aux variationde prix. linverse, llasticide la demande/prix de certainbiens est trs faible: la demand

    de poivre est trs peu sensibaux variations de son prix, ququen soit le sens. Par contre, ltudes de march montrent qula demande dun journal quodien a une forte lasticit/priOn peut calculer de nombreuslasticits, par exemple llasticide la consommation par rappoau revenu: une personne percvant le RSA qui voit son revenaugmenter va accrotre son niveade consommation, alors quumilliardaire naugmentera psa consommation si son reven

    saccrot. Une lasticit leventre deuxvariables suggre donun lien de causalit entre ces deulments ou, au moins, leur liaisoventuelle avec une 3e variable.

    La notion de productivit globaldes facteursLa productivit mesure le rappoentre une production et la quantidun facteur de production utilispour la produire. On peut aincalculer la productivit du travaou la productivit du capital. Ma

    il est difficile disoler, dans lacproductif, la contribution prcide chaque facteur. La producvit globale des facteurs a pouobjet de synthtiser lefficacide lensemble du processus dproduction en incorporant donleffet du progrs technique. Else calcule en rapportant la prodution la valeur totale des facteu(travail +capital +consommationintermdiaires) mobiliss poulobtenir.

    Document 3

    Exemple de corrig rdigLa question des origines de la croissance cono-mique amne sinterroger sur le rle quy joue

    le progrs technique. Les modles de croissanceextensive du pass se sont plutt fonds sur lac-croissement des quantits de facteurs de produc-tion mis en uvre (travail et capital). Aujourdhui,la croissance de la production est souvent le rsultatde gains de productivit obtenus dans lutilisationdes facteurs. Or ces gains de productivit sonten grande partie des consquences du progrstechnique.Les tudes sur la contribution des facteurs de pro-duction la croissance montrent quune partieimportante de laccroissement de la productionne peut sexpliquer, de manire mcanique,par laugmentation des quantits de capital etde travail. Ainsi, dans lUnion europenne, la

    croissance des annes 1966-1970 sexplique-t-elle,pour 3,8 points sur 5, par des facteurs qualitatifs.Le constat peut tre reproduit pour la priodercente: aux tats-Unis, la moiti de la croissance(1,2 point sur 2,8) a t obtenue, entre 1996 et2008, par une progression de la productivitglobale des facteurs.Mais le progrs technique recouvre une ra-lit complexe. Il se compose dlments quisincorporent aux facteurs de production. Ainsi,lamlioration du niveau des connaissances parla recherche et la diffusion des savoirs par le sys-tme denseignement constituent des lmentsmajeurs de laccroissement de lefficacit dutravail. De mme, les innovations de procds

    qui rvolutionnent les modes de production desbiens et des services sincorporent gnralementau capital technique par lintermdiaire desinvestissements de productivit. Les gains deproductivit issus des innovations de procdont deux types de consquences favorables surla croissance conomique : dune part, ils fontbaisser les cots unitaires de production et,en aval, les prix de vente des biens ; dautrepart, par laccroissement des revenus (salaires,profits) quils engendrent, ils entranent unaccroissement de demande qui suscite une offresupplmentaire.

    Cependant, lconomiste autri-chien Joseph Schumpeter (1883-1950) a montr que cet impactdu progrs technique sur laproduction nest pas linaire etcontinu. Il procde par vagues(les grappes dinnovation) qui, demanire relativement rgulireselon Schumpeter, dclenchentun processus de destructioncratrice : une innovationmajeure disqualifie les modesde production et les produitsanciens et provoque souventune phase de crise, avant que

    la diffusion du progrs ne relance une phase decroissance. Schumpeter a expliqu de cette manireles clbres cycles Kondratieff dune dure totale

    de 50 ans, marqus par lalternance dune phase dedpression et dune phase de prosprit.

    Ce quil ne faut pas faire Oublier de dfinir les concepts cls de producti-

    vit, lasticit, innovation. Plaquer des parties de cours sans organiser leur

    articulation au sujet. Ne pas utiliser un ou plusieurs des documents

    accompagnant le sujet.

    Cette relation entre progrs technique et croissanceconomique fait aussi intervenir le rle du cadre

    institutionnel et de laction des pouvoirs publics.La nature des droits de proprit, par exemple, estplus ou moins favorable linitiative: en assurantaux innovateurs, par la protection des brevets, unercompense montaire, les pouvoirs publicsencouragent linnovation. Un autre aspect positifde lintervention active de ltat peut tre la mise enuvre dune politique de recherche-dveloppementadosse un financement public, notamment en cequi concerne la recherche fondamentale, phase laplus onreuse et la plus alatoire de la recherche.Laccompagnement de la croissance par le dvelop-pement efficace des grandes infrastructures collec-tives innovantes (transports, communications...)gnre des externalits positives pour les acteurs

    conomiques privs et a des retombes favorables la croissance.Cette contribution des pouvoirs publics qui, parleurs actions, facilitent lapparition de linnovationest lgitime par les thories dites de la croissanceendogne . Celles-ci considrent que le progrstechnique, loin dtre un facteur extrieur nonmatrisable et un peu alatoire, peut tre suscit etencourag par les politiques publiques en matirede recherche et denseignement. Cest la constancede cet effort, y compris en priode de ralentissementconomique, qui fait la diffrence entre les paysleaders et les autres.

    Innovation de procd

    Croissance de laproductivit

    Baisse de prix

    lasticit prixde la demande

    Ct offre

    Ct demande

    Augmentation de loffre

    Augmentation de la demande

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    LES ARTICLES DU

    Croissance, fluctuations et crises

    Pendant trop longtemps,le dbat avait oppos lesdfenseurs du modleallemand de promotion des

    exportations par la rductionngocie des cots du travail(avec comme contrepartie lemaintien de lemploi sur le ter-ritoire) et ceux dune stratgiede croissance par la relance dela consommation (correspon-dant en France aux mesuresdestines soutenir le pouvoirdachat).Pourtant, aucune de ces strat-gies nest entirement satisfai-sante. La premire est difficile-ment gnralisable au sein de lazone euro parce quelle dprime

    les salaires et la consommationintrieure et que la comptiti-vit ne repose pas uniquementsur les cots. La seconde gnredes dficits commerciaux et setraduit souvent par des bullesimmobilires. Elle ne permet pasdacclrer les gains de producti-vit et denclencher ainsi un cyclevertueux de croissance.Le grand absent de ces dbatsavait t linvestissement. Ilrevient aujourdhui au premierplan.Ce nest que justice puisque

    linvestissement dtermine lem-ploi et la croissance de demain.Cest vrai pour linvestissementpriv productif mais aussi pourlinvestissement public : unrapport sur la croissance de laBanque mondiale, labor par despersonnalits venues dhorizonstrs divers, a ainsi montr quela croissance est durablementplus forte dans les pays o lapart de linvestissement publicdans le PIB est plus leve, mme

    si lobjet de linvestissement doittre diffrent dans des conomiesproches de la frontire technolo-gique (o linnovation est une cl

    essentielle de la croissance).Or linvestissement est sur unemauvaise pente en Europe. Lapart de linvestissement dans lePIB a recul sensiblement depuis1990 dans lUnion europenne:de 23,5 % cette date, elle estpasse 19% en 2011, alors que,dans le mme temps, elle aug-mentait dans les pays mergents,passant de 26% 31,7%. Cet effetde ciseaux a en ralit un impactbien plus grand sur lemploi queles dlocalisations : il traduit lechoix des entreprises de localiser

    leurs nouvelles capacits de pro-duction hors dEurope plutt quedans les tats membres.La crise a galement port uncoup brutal linvestissementdans les tats les plus touchspar la crise : entre 2007 et 2011linvestissement a baiss de 57%en Irlande, de 47% en Grce, de29% en Espagne. Au niveau de lazone euro dans son ensemble, ila diminu de 12% au niveau dela zone euro. Dans les pays olinvestissement a le plus recul,le chmage a explos.

    Il est urgent de prendre ce dfi bras-le-corps et de dfinir unestratgie europenne dinves-tissement. Pourquoi au niveaueuropen ? Tout simplementparce que les finances publiquesdes tats membres sont malen point et que la capacit financer un programme dinves-tissements est plus grande lchelon europen. Sans cettestratgie commune, les paysles plus touchs ne pourront

    investir suffisamment et sen-fonceront dans la crise. Cettestratgie europenne dinves-tissement doit reposer sur les

    piliers suivants

    :La sanctuarisation de linvestis-sement public dans le contextedes politiques daustrit. Ilfaut tout prix viter quelaustrit touche les politiquesdinvestissement public. Cestdifficile parce que la rductiondes dpenses courantes est peupopulaire (salaires des fonc-tionnaires, train de vie de ltat,prestations sociales), mais ilfaut expliquer quon ne sauraitpayer la dette en hypothquantla croissance future: ce nest ni

    crdible, ni souhaitable.La priorit donne linvestisse-ment productif. La crisefinancirea montr que des prts excessifsavaient t consentis pour lefinancement dinvestissementsnon productifs (essentiellementdes emprunts immobiliers et desplacements spculatifs). Non seu-lement la part de linvestissementdans le PIB a recul en Europe maislinvestissement a trop souvent tun investissement dans la pierre.Cette prfrence pour la pierre,qui a aliment des bulles immo-

    bilires, rsulte de lesprance deprofits faciles dans des marchsdurablement en hausse avantleffondrement. Elle est pourtantdommageable au moins troistitres: en alimentant la hausse desprix de limmobilier, elle rduitle pouvoir dachat des primo-accdants et les force sendettersur des priodes de plus en pluslongues; elle expose les mnages de brusques retournementsdu march ; enfin, elle dtourne

    linvestissement dusages pluproductifs.

    La mobilis atio n des fina ncments privs et publics. Pou

    reconstituer leur profi

    tabilitles banques prtent des taubien plus levs quelles ne srefinancent auprs des banquecentrales. Le crdit sest de nouveau contract dans la zone eurPour mobiliser lesfinancemenprivs et publics, il est essentique lUnion europenne dvloppe les instruments dont eldispose dj, en accroissanpar exemple les capacits dprts de la Banque europenndinvestissement.

    La crat ion demprun ts euro

    pens pourfinancer des projecommuns. Pour accrotre lecapacits dinvestissemeneuropennes, des project bonddevraient tre crs. Garantis ple budget de lUnion europennils seraient utiliss pour aumenter les moyens de la Banqueuropenne dinvestissement. Ipourraient en outre tre renduaccessibles aux particuliers danle cadre dun plan dpargneuropen.

    Lutilisation de cesfinancemen bon escient. La qualit de lin

    vestissement est essentielle devrait conduire lUnion eurpenne identifier les besoinprioritaires de faon systmtique. Un certain nombre ddomaines semblent aujourdhuimposer des investissemenimportants au niveau europen: cest le cas par exemple dlnergie et du dveloppemende nouveaux produits commecialisables (le D de R&DDautre part, les investissemen

    Une stratgie europenne

    dinvestissementAlors que la zone euro devrait voir son PIB baisser en 2012 (de 0,3% daprs les denires prvisions de la Commission europenne) et son taux de chmage progresse 11%, un consensus est apparu entre les tats membres pour soutenir la croissanceNanmoins, les solutions divergent sur les moyens dy parvenir

  • 7/27/2019 Reviser Son Bac Avec Le Monde Sciences Economiques Et Sociales Terminale

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    LES ARTICLES DU

    11Croissance,fluctuations et crises

    europens devraient tre utilisspour lutter contre la crise dansles pays o linvestissement sesteffondr. Ce serait la fois unsigne de solidarit et un moyende stopper la descente auxenfers de ces tats qui risquentde faire faillite si la rcessiondure trop longtemps.

    La lutte contre la crise des dettessouveraines et des banques.Celles-ci poussent les tauxdintrt la hausse dans lesconomies les plus fragiles, frei-nant dautant le financement

    des projets dinvestissement.Pour y remdier, il est urgentde mettre en uvre les moyensde limiter la fuite des investis-seurs. Dune part, la crationde lUnion bancaire que la BCEappelle de ses vux. Dautrepart, la cration de bons dutrsor europens (eurobills),permettant aux tats membresde financer leur dette de courtterme (dans la limite de 10 %du PIB) sans risque dtreexposs une spculationdstabilisatrice.

    La mise en uvre dune tellestratgie permettrait lUnion derpondre concrtement aux pr-occupations de ses citoyens et deses cranciers, qui exigentchacun quelle explique com-ment elle entend retrouver sondynamisme.

    Jean Franois Jamet(conomiste

    et porte-paroledEuropaNova)

    (15 juin 2012)

    Premier exportateur de pro-duits chimiques, pharma-ceutiques et automobiles,au cur des changes interna-tionaux, tout en parvenant quilibrer sa balance commer-ciale, lUnion europenne, quoiquon en dise, est une puissanceindustrielle de premier rang, au

    mme titre que les tats-Unis oula Chine. Aujourdhui, 71,6mil-lions dEuropens travaillentdirectement ou indirectementpour lindustrie, cela reprsenteun emploi sur trois.Pourtant, alors quaucune autrepuissance ne semble dtenirautant datouts technologiquesou culturels pour inventer lin-dustrie et le monde de demain, leVieux Continent senlise dans unecrise conomique et sociale dontpersonne ne peut prdire lissue.La cration de lUnion conomique

    et montaire (UEM) a lev lesfreins la circulation des biens etdes capitaux, ouvrant de nouvellesperspectives aux citoyens et auxentreprises. Certes, mais elle asurtout profit aux rgions lesplus innovantes et aux entreprisesles mieux implantes. Le niveaude vie en Europe sest lev, maisici sur des bases solides, l-bas dusable mouvant crant des dispa-rits et des ingalits intenablesqui font aujourdhui trembler la

    zone euro. Les activits les plusproductives se sont concentresau cur de lEurozone, tandis queles pays de la priphrie se sontengags sur le chemin dune crois-sance crdit et non soutenable.Aucune structure politique nepeut tenir sans union des peuples.La crise desfinances publiques des

    gouvernements de la zone euro amis en vidence la ncessit derintroduire des outils de poli-tique industrielle au cur de lapolitique conomique de lUnioneuropenne. Alors que lessen-tiel de la politique europennetient dune logique horizontalede rglementation des marchs,de garantie dune concurrencenon fausse et dune harmo-nisation des environnementsconomiques, il faut aujourdhuilui adjoindre des politiques ver-ticales, prenant en compte les

    caractristiques de chacun dessecteurs et linfluence des facteursgographiques et culturels.

    lheure o la croissance reposede plus en plus sur la capacit relier ce qui est a priori diffrentet loign, lUnion europennea la chance dtre un territoirecomplexe aux multiples res-sources et davoir appris depuisla Seconde Guerre mondiale travailler en complmentarit

    plutt quen opposition. Unecartographie des avantages com-paratifs de chaque rgion seraitun premier pas pour prendreconscience de la richesse indus-trielle de nos territoires, et lesrelier entre eux par des rseauxde clusters, des programmes deR&D ou des partenariats com-merciaux. La Grce sera sauvelorsque ses entreprises et sesuniversits seront rellementrintgres dans les rseauxconomiques et politiqueseuropens, tissant des liens

    avec le reste du continent, etnon lorsque laustrit aura euraison de ses forces vives.

    Les avantages comparatifs doivensaffirmer, ils peuvent aussi sconstruire. La cration de Centreeuropens dinnovation et dindustrie, rassemblant autour dthmatiques donnes lensembdes outils dinnovation, depuis recherche fondamentale jusqulaccompagnement la croissanc

    des entreprises, serait un outpertinent de relocalisation deactivits productives dans toulEurope : ils permettraient noseulement la circulation decapitaux et des biens, mais ausset surtout, celle des hommeentrepreneurs, chercheurs, ingnieurs, dans un brassage dideet de cultures ncessaire uninnovation moderne.Si lUnion europenne veucontinuer tre un lieu de dmocratie, dfendant un niveau dvie lev, gardant la matrise d

    son destin et poursuivant lobjectif dun modle social avancelle doit apprendre penser spropre gographie, et fairpreuve dune solidarit qui nsoit pas empreinte de navetmais constitue la cl de la croisance du march intrieur.

    Franck Lirzi(conomiste, pour

    Fondation Robert-Schuman(15mars 201

    LEurope a les atouts pour inventerlindustrie de demain

    POURQUOI CET ARTICLE?Sur quel moteur de croissance lEurope doit-elle agir pour relancelactivit ? Effort lexportationRelance de la consommation intrieure? Lauteur plaide pour unerelance slective et solidaire delinvestissement productif, dansles secteurs innovants. Pour celail faut crer des supports demprunts europens permettant demobiliser lpargne.

    POURQUOI CET ARTICLE?LEurope possde des atouts irremplaables pour promouvoir lesactivits industrielles de demain et rinventer un mode de crois-sance fond sur lexcellence technologique. Il faudrait crer danscette optique, partir des ressources existantes, un vritable rseaueuropen dinnovation.

  • 7/27/2019 Reviser Son Bac Avec Le Monde Sciences Economiques Et Sociales Terminale

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    LESSENTIEL DU COURS

    Croissance, fluctuations et crises

    MOTS CLSCROISSANCEPOTENTIELLE

    Elle reprsente laccroissementoptimal (sans acclration delinflation) du niveau de produc-tion dun pays compte tenu descapacits de production et de lapopulation active disponible. Elledpend la fois de la croissancedu volume de main-duvre et desgains de productivit.

    DEMANDE GLOBALEConstitue de laddition de toutesles utilisations possibles de laproduction dun pays, la demandeglobale comprend la consomma-

    tionfi

    nale +

    la formation brute decapitalfixe +les exportations +lesvariations de stocks. Les volutionsde ses composantes conditionnentle niveau de la croissance du PIB.

    INFLATION/DSINFLATION/DFLATION

    Linflation dsigne un mouvementgnral et continu de hausse desprix, la dflation correspond unmouvement de baisse des prix. Leterme dflation est aussi utilispour dsigner la baisse de lacti-

    vit conomique, conscutive laspirale baisse des prixbaisse desrevenus baisse de la demande.On appelle dsinflation le ralentis-sement de linflation.

    POLITIQUE BUDGTAIRELa politique budgtaire est unensemble de mesures ayant desconsquences sur les ressourcesou les dpenses inscrites aubudget de ltat et destines agirsur la situation conomique dumoment (on parle de politiqueconjoncturelle).

    POLITIQUE MONTAIRELa politique montaire est unensemble de mesures destines agir sur les conditions du finan-cement de lconomie travers levolume de la masse montaire etles taux dintrt. Une politiquemontaire peut tre restrictivepour endiguer les risques dinfla-tion ou au contraire expansivepour favoriser la relance delconomie.

    Comment expliquer

    linstabilit de la croissance?

    La croissance conomique ne suit pas, sur le long terme, urythme rgulier et connat des priodes dacclration et dralentissement, voire de recul. Les conomistes divergent su

    les explications de ces fluctuations conomiques. Les politiquedestines faire face cette instabilit prsentent des instrumentvaris qui comportent cependant des limites.

    Le constat de lirrgularitde la croissance conomiqueLobservation statistique a, depuis la fin duXIXesicle, confirm linstabilit de la c roissance:le Franais Clment Juglar ou le Russe NikolaKondratiev ont mis en vidence des ondula-tions de la vie conomique, notamment durythme de la production. La France, par exemple,a connu une longue phase de croissance forte, lesTrente Glorieuses entre 1945 et 1975, laquellea succd une priode de rcession. La diffrenceavec la Grande Dpression de 1929 est que,depuis 1975, les baisses du PIB ont t peu nom-breuses, la production continuant progressermais un rythme ralenti. En 2009, cependant, la

    suite de la crise financire de 2008, les pays dve-lopps ont connu un recul de leur PIB ( 2,7 % pourla France et 6,3% pour le Japon, par exemple).

    Jeudi noir du 24 octobre 1929, Wall Street.Des explications multiplesLes diffrentes hypothses avances pour expliquercesfluctuations refltent des clivages danalyse rv-lateurs de lventail thorique et idologique de lascience conomique.

    Linsuffi

    sance de la demande: le Britannique JohMaynard Keynes (1883-1946) a mis au cur de son an

    lyse de la crise linsuffisance de la demande globaPour lui, le ralentissement du rythme de la productioest li linsuffisance de dbouchs au niveau dla consommation des mnages et, par rebond, dlinvestissement des entreprises. Face la dpressiode 1929, Keynes dcrit le cercle vicieux qui alimentecrise: baisse de la demande globale ralentissemede lactivit conomique monte du chmage baisse des revenusbaisse de la demande, etc.La crise de surproduction : Karl Marx (1818-188met en cause la logique de laccumulation des profiraliss par les capitalistes, accumulation qui lamne sur-dvelopper les capacits de productio

    par rapport aux dbouchs de la consommatioCe dcalage rcurrent amne un retour rgulier dcrises de surproduction qui engendrent un chmagde masse aggravant la surproduction. Marx vodans le retour cumulatif des crises un processus ddestruction terme des structures du capitalismeLe choc doffre de linnovation: lexpression chdoffre dsigne les effets sur lconomie dune tranformation soudaine et importante des conditions dla production. J.Schumpeter (1883-1950) a dveloppune analyse des cycles conomiques fonde sulirruption, intervalles rguliers, dinnovationmajeures rvolutionnant les modes de production de consommation. Ce choc sur loffre se traduit, daun premier temps, par llimination des structur

    vieillies et des produits obsoltes (situation de criet monte du chmage), mais provoque ensuite unphase de croissance dynamique lorsque les effets dlinnovation se diffusent.La crise ptrolire, choc doffre et de demande: crise des annes 1970 est souvent attribue lenvoldu prix du ptrole (multipli par 4 en quelques moen 1974, car la rpercussion de cette hausse sur lcots de production des entreprises a nui leucomptitivit. Cette pression sur les cots contrailes entreprises les plus fragiles rduire leur prodution et entrane la faillite de certaines dentre elleMais, pour les mnages, cette hausse dclenche u

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    LESSENTIEL DU COURS

    Croissance,fluctuations et crises

    NOTIONS CLSCYCLES JUGLARET KONDRATIEV

    Le cycle Juglar a une dure de 810 ans. Le cycle Kondratiev, dundure moyenne de 50 ans enviroalternerait une phase de forte crosance de 25 ans, suivie dune phade mme dure de ralentissemeconomique pouvant dbouchsur une baisse de la productio(dpression).

    LA DESTRUCTIONCRATRICE

    Concept dvelopp par lconmiste autrichien J.Schumpet(1883-1950) pour dcrire

    processus contradictoire auquon assiste lors des grandes crisela destruction des lments vielis (industries traditionnellemodes de production anciens) la cration dlments neufs(nouvelles technologies, nouveauproduits). Ce processus, souvesocialement douloureux, sera lorigine de la dynamique dcapitalisme.

    LINNOVATIONSchumpeter distingue cingrandes formes dinnovation

    nouveau produit, nouveau procde production, nouveau dboch, nouvelle matire premirnouvelle organisation des strutures productives. Aujourdhui, odistingue innovation de produiet innovation de procd innovation organisationnelle

    ZOOM SURLa BCE, pilote montairede la zone euro

    La Banque centrale europenn(BCE) a pour mission de grla monnaie de la zone euro emaintenant la stabilit des priSon principal outil de rgulatiodu crdit est le taux directeur, tauauquel les banques commercialse refinancent auprs delle. Depu2008, la BCE a ouvert des facilitde refinancement pratiquemesans limites, pour viter leffodrement du systme bancaieuropen.

    choc de demande: en augmentant lafacture nergtique dans les budgets, ellecomprime le pouvoir dachat et rduit laconsommation de produits manufacturset de services. La spirale de la rcession estalors en marche.Crise financire, crise du crdit : uneautre explication met en avant le rle desdsordres financiers dans la gense de lacrise. Si la crise de 1929 a t dclenchepar le krach boursier de Wall Street, ellesest rapidement diffuse la sphre dela production en raison de la contractiondu volume du crdit (credit crunch) quien a rsult.Sur le mme schma, la bulle financireengendre par la spculation immobi-lire des annes 2000 aux tats-Unis adbouch sur la crise des subprimes

    partir de 2007. Ces emprunts risque,accords des dbiteurs incapables deles rembourser, ont fait seffondrer la valeur dupatrimoine de ceux qui dtenaient ces titres dansleurs portefeuilles de valeurs. Les rpercussionsen chane sur les banques, les entreprises et lesmnages ont diffus la crise de la sphre financire lconomie relle avec un impact sur la productionet lemploi.

    Agir face aux fluctuations:les politiques conjoncturellesLes politiques publiques ont pour but dagir demanire contra-cyclique, pour ralentir lactivitlorsquelle est en surchauffe, mais surtout pour

    la relancer en priode de rcession. Les deuxinstruments classiques de ces politiques conjonc-turelles (court terme) sont la politique budgtaire( travers les dpenses et recettes de ltat) et lapolitique montaire (agissant sur le crdit et surla monnaie).La politique budgtaire, dinspiration keynsienne,vise, en priode de crise, accrotre les dpensespubliques pour relancer la croissance, en favorisantla reprise de linvestissement public et priv, et ensoutenant la consommation des mnages.La politique montaire consiste rguler la progres-sion de la masse montaire, mais elle pose aujourdhuiun problme: si certains tats ont encore la matrisede leur monnaie (tats-Unis, Grande-Bretagne, Japon),

    les pays de la zone euro ont dlgu le pouvoir mon-taire la Banque centrale europenne, indpendantedes autorits politiques nationales.

    Sige de la BCE, Francfort.

    Les limites des politiquesconjoncturelles: dflationet endettement publicLaction des tats pour agir sur la conjoncture estlimite, dune part par le risque de dflation, dautrepart par la situation dgrade desfinances publiques.Les politiques de rigueur pour contenir linflation parun contrle strict de la cration montaire et du crditpeuvent gnrer la stagnation, voire la rgression delactivit. Ces politiques de dsinflation ont, ces der-nires annes, atteint leurs objectifs de modration des

    prix, mais elles se sont accompagnes dun fort ralentis-sement conomique faisant craindre la dflation (baissede la production, des revenus, de la demande dans unespirale auto-entretenue gnratrice de chmage).Mais la forte progression de lendettement public etlincapacit des tats rduire le dficit budgtairerendent problmatique la mise en uvre de poli-tiques de relance. Le dficit public de la France en 2011a atteint 5,7% du PIB, par exemple. La dette publiqueatteint, pour certains pays, 80 140% du PIB, rendantinoprants les instruments keynsiens de relance delactivit conomique.Face ces cueils, il faut sinterroger sur ce que lesconomistes appellent la croissance potentielle.Ce concept dfinit la limite maximale quun pays peut

    esprer atteindre en termes de croissance conomiqueen vitant les tensions inflationnistes. Cette normedpend de la capacit de mobilisation du facteur travail

    et du facteur capital disponibles,mais aussi de la productivit glo-bale des facteurs de production.Pour lever le niveau de la crois-sance potentielle, des politiques deplus long terme (structurelles) sontncessaires pour amliorer leffica-cit de lconomie en agissant sur laproductivit du travail, linnovationou le fonctionnement des marchs.

    DEUX ARTICLES DU MONDE CONSULTER

    Laustrit, viatique vers la croissance p.15-16(Jean-Marc Daniel, Fondapol, 7 octobre 2011.)

    Rigueur ou croissance ? p.16(Pierre-Cyrille Hautcoeur, 6 septembre 2011.)

  • 7/27/2019 Reviser Son Bac Avec Le Monde Sciences Economiques Et Sociales Terminale

    15/9814 Croissance, fluctuations et crises

    UN SUJET PAS PAS

    Prsentation du documentLe document, labor par lINSEE, prsente lvolution

    entre 2006 et 2010, en France, de la contribution la croissance du produit intrieur brut (PIB) desdiffrentes composantes de ce dernier.Il distingue donc les quatre grands moteurs de lacroissance du produit intrieur brut:la consommation des mnages et des administrations,composante essentielle puisquelle reprsente plus de70% du PIB;

    Ce quil ne faut pas faire Omettre de prsenter globalement

    le document. Ne pas contextualiser lanalyse

    de lanne 2010 la lumire

    des annes prcdentes.

    linvestissement des entrepriset des administrations (appeaussi formation brute de capitfixe ou FBCF); le solde du commerce extrie(exportations moins importationsla variation des stocks qui pe

    tre positive ou ngative selon conjoncture et les anticipationdes entreprises.

    Analyse du documentLe graphique montre que2006 et 2007, le PIB en Franceprogress positivement (+ 2,5puis + 2,3 %) sous leffet dunconsommation des mnagrelativement dynamique, relaypar des dpenses dinvestissemedes entreprises en augmentatio

    Par contre, ds 2007, la dgradation des changextrieurs a un effet ngatif sur la croissanc

    Les annes 2008 et 2009 sont des annes drcession (- 0,1 % puis - 2,7 % pour le PIB), eraison du ralentissement de la consommation dmnages et, en 2009, de la contraction des dpensdinvestissement. Lajustement la baisse dstocks, cette anne-l, amplifie encore les tendancrcessionnistes.2010 est donc une anne de rebond de la croissandu PIB (+1,5%), notamment en raison de la reprise dla consommation des mnages et des administrationce qui redynamise la production en contribuant audeux tiers de la croissance observe (1 point dcroissance). Ce rebond attnue les effets ngatifs dlinvestissement des entreprises alors que reconstitution de leurs stocks participe pour 0,5 poi

    environ cette modeste reprise de lconomfranaise.

    CHOC DE DEMANDEEffet dune modification brutaledes conditions de la demande debiens ou de services, par exempleune baisse des exportations lie lafermeture dun dbouch extrieurou une baisse de la consommationdes mnages lie une montedes anticipations pessimistes desmnages ou une diminution deleur revenu disponible.

    CHOC DOFFREIl est provoqu par un changementbrutal et important des conditionsde la production de biens et deservices, par exemple une hausse

    ou une baisse inattendue et fortedu prix dune matire premire oudes gains exceptionnels de produc-tivit conscutifs une innovationtechnique.

    CREDIT CRUNCH

    Expression anglo-saxonne quidsigne le rationnement du crditpour les entreprises et les parti-culiers, engendr par le durcisse-ment des conditions doctroi desprts par les banques, en raisondes craintes dinsolvabilit desemprunteurs.

    RELANCECette politique conomique vise redynamiser le rythme de lactivitconomique. Elle peut se faire encherchant augmenter les reve-nus des mnages pour que cesderniers accroissent leurs dpensesde consommation (relance par laconsommation). Elle peut aussiprivilgier les mesures en directiondes entreprises pour que celles-ciaugmentent leurs achats dqui-pements (relance par linvestisse-ment productif).

    RIGUEURCette politique est axe sur la dimi-nution des dpenses publiques etla hausse de lafiscalit, dans le butde rduire le dficit des financespubliques ou de lutter contre lestensions inflationnistes. Elle setraduit le plus souvent par unecontraction du revenu disponibledes mnages, raison pour laquelleses dtracteurs la qualifient de poli-tique daustrit.

    preuve compose, 2e partie:

    Vous prsenterez le document,puis montrerez comment il permetdexpliquer lvolution du PIB en 201

    NOTIONS CLS

    AUTRES SUJETS POSSIBLES SUR CE THME

    Mobilisation des connaissances Expliquez, en vous appuyant sur un exemple, ce quest un choc doffre. Comment une politique budgtaire peut-elle relancer la croissance? Quest-ce quun cycle conomique? Comment sexpliquent les crises conomiques selon Keynes? Quest-ce quune politique de rigueur?

    Consommation

    Contributions lvolution du PIB en volume (en points)

    Solde du commerce extrieurInvestissementVariation de stocks

    Produit intrieur brut (PIB)en %

    3,0

    2,52,5

    2,3

    -1,0

    -2,7

    1,5

    2,0

    1,5

    1,0

    0,5

    0,0

    -0,5

    -1,0

    -1,5

    -2,0

    -2,5

    -3,02006 2007 2008 2009 2010

  • 7/27/2019 Reviser Son Bac Avec Le Monde Sciences Economiques Et Sociales Terminale

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    LES ARTICLES DU

    15Croissance,fluctuations et crises

    Dans les programmesprsidentiels qui com-mencent sesquisser,

    la rduction de la dette publiquefait figure de priorit. Pourautant, les moyens dy parvenirne font pas lunanimit. Nousavons vu dans un prcdentarticle que toute politique derduction de la dette se devait,pour tre efficace, de prendre encompte les cycles conomiques.Au-del de cette condition

    sine qua non, parmi toutes lespolitiques conomiques envi-sageables, quelles sont cellesqui permettront de rduire nosdficits, donc notre dette, touten prservant la croissance?

    Les pistes viter:linflationet laugmentationdes imptsSelon les tudes rcentes et les

    exemples de rduction du dfi

    cit(donc de la dette publique), lespolitiques optimales sur le planconomique sont celles quisont fondes sur une combi-naison entre la baisse de la partdes dpenses dans le PIB et unaccroissement rapide du PIB.Cette augmentation pouvantsobtenir en valeur, la tentationnaturelle des gouvernements estde chercher dans linflation unremde leur endettement.

    Mais les nostalgiques de linfl

    a-tion refusent de voir quaprsavoir t une solution au pro-blme de la dette dans les annes1950 et 1960, elle est devenueune bombe retardement dansles annes 1970, obligeant lesgouvernements des annes 1980 mener des politiques restric-tives freinant la croissance etrecrant un dsquilibre des

    finances publiques. Cela a ra-liment le mcanisme daccu-mulation de la dette publique:linflation nous dfait de la dettedaujourdhui en prparant ladette de demain.La voie de la hausse des impts, linstar de celle de linflation,est ferme. En effet, au regarddu niveau de prlvementsobligatoires 44% de faon ten-dancielle, nous estimons quunalourdissement serait dlicat.

    Nanmoins, si cela savraitindispensable, il faudrait va-luer comment procder afindhandicaper le moins possiblela croissance conomique. Enfait, la meilleure modalit derduction du dficit est la baissedes dpenses, prfrable lahausse des impts.

    Austritet croissance: Keynescontre RicardoEn luttant contre les dficits,ne risque-t-on pas de freinerla croissance et daggraver terme la situation des financespubliques en grevant lesrecettes ? La question mritedtre pose. Sur le plan de lathorie conomique, une poli-tique daustrit budgtaire peutavoir deux types deffets sur lacroissance: les effets keynsienset lquivalence ricardienne.

    On parle deffet keynsienlorsque la rduction de ladpense publique entrane unecontraction de la demande glo-bale, qui elle-mme conduit unralentissement de la croissance. linverse, selon la thoriede lquivalence ricardienne,une politique de relance parla dpense publique cre unphnomne dviction sur les

    dpenses prives. Chaque fois queltat augmente ses dpenses, lesagents privs sont obligs de dimi-nuer les leurs. En effet, la dpensepublique entrane laugmenta-tion des impts ou le recours lemprunt public. Dans les deuxcas, les agents privs remettentleurs dpenses plus tard.Cette notion dquivalence ricar-dienne se retourne positivementdans le cas o ltat naccrotpas son dficit mais le rduit.

    En effet, dans cette ventualit,lquivalence ricardienne, quipostule que le dficit augmentelpargne, conduit constaterque les politiques de rigueur fai-sant baisser le dficit impliquentune rduction de lpargne, parconsquent un accroissement,directement de la consom-mation, ou indirectement delinvestissement.Les exemples rcents montrentque les politiques dassainisse-

    ment budgtaire favorisent lacroissance, donc que les effetsnoricardiens lemportent surles effets keynsiens.

    Laustrit facteurde croissance?La preuvepar lexprienceLOCDE a men une tude concer-nant les politiques conomiquesde seize pays sur la priode 1970-

    2002. Il en ressort que si, engnral, les politiques dassainis-sement budgtaire ralentissentla croissance, celle-ci se redresseassez vite.Dans une publication plus rcente,lorganisation internationale,reprenant lanalyse sur longuepriode des politiques budg-taires, constate, pour les pays dela zone OCDE, que toute rduction

    du dficit budgtaire dun poide PIB conduit en moyenneune rcession de 0,7%. Mais ceffet sur la croissance est effaau bout de deux ans, et les paqui reviennent lquilibre bugtaire ont en cinq ans un PIB pllev que sils avaient maintenleur dficit public.Le cas particulier de la Sudest particulirement loquenEntre 1991 et 1994, la Sudeconnu une crise conomiqu

    trs violente. Son PIB en 199est infrieur de 5 % celui d1991. Constatant que le creusment du dficit budgtaire nparvient pas ramener la croisance, les sociaux-dmocratsudois changent de politiqubudgtaire. Entre 1994 et 1999, gouvernement sudois diminuconsidrablement la dpenpublique, qui passe de 67 53du PIB. Quel a t le rsultat dcette baisse drastique?

    En 2000, lexcdent budgtaiatteint 5% du PIB. Sur la dure dcycle conomique concomita cet assainissement, le PIB ptte en Sude sest accru de 2,8par an. Le taux de chmage, qtait mont 8,5% en 1993, eredescendu lorsque lon a atteintsommet du cycle, en 2000, 4%

    Les ingrdients dunepolitique daustrit

    russieLa politique conomique sudoise a connu cette russiexceptionnelle grce la repride linvestissement priv. court terme, celle-ci a donn demande ncessaire la crosance, et long terme elle a fourles moyens permettant auentreprises de produire davatage. Cet effet de substitutio

    Laustrit, viatique vers la croissance

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    LES ARTICLES DU

    Croissance, fluctuations et crises

    Rigueur ou croissance?

    Le gouvernement est prisdans un dilemme conjonc-turel apparemment inso-

    luble: dun ct, la crainte duneattaque des marchs sur unedette publique quils considre-raient soudain comme insoute-nable impose une politique derigueur budgtaire ; de lautre,la faiblesse de la croissance etla reprise du chmage appellentune relance.La meilleure solution serait unrquilibrage coordonn de lademande au sein de la zone euro.Le danger actuel vient en effetde la mise en place simultanede plans de rigueur dans toute lazone, qui vont conduire la rduc-tion concomitante des demandesinterne et externe dans tous lespays, et dabord des voisins euro-pens. Jamais la demande en pro-venance de lextrieur de la zonene compensera ces rductions, carelle reprsente une trop petite partde la demande europenne.

    Or, au sein de la zone euro, certainspays sont en mesure deffectuerune relance, qui pourrait com-penser les effets rcessionnistesdes politiques daustrit desautres tats sans menacer leurpropre situation. LAllemagne, enparticulier, mais aussi les Pays-Baset lAutriche pourraient accrotreleur consommation ou, encoremieux, leur investissement, demanire stimuler lconomieeuropenne. Une hausse dessalaires (ou des primes ponc-tuelles) en serait un excellentmoyen, que les salaris pourraientngocier comme contrepartiede leurs efforts de ces derniresannes. dfaut, une relance delinvestissement public y pour-voirait: mme si elle saccroissaitquelque peu, leur dette publiqueresterait une valeur refuge. Larduction de leurs excdentscommerciaux rquilibrerait lasituation au sein de la zone euro.Si un dficit de la balance courantede celle-ci apparaissait, il pourrait

    pousser une rduction du coursde leuro, qui faciliterait aussi lareprise.Parce que la contagion desattaques spculatives contre lesdettes publiques rsulte princi-palement des incertitudes sur lasolidarit europenne, une tellepolitique serait un signal fort.Mais Berlin ne semble pas vouloiren entendre parler, considrantquil doit montrer lexemple de

    la rigueur et obtenir, comme dansles annes 1930, la comptitivitpar la dflation. Socialement, cerefus correspond la domina-tion de la politique allemandepar une population aise etge qui entend pargner, sansse rendre compte que la valeurmme de son pargne dpend dela stabilit de lEurope. Sans cetterelance, une rcession lchelleeuropenne est probable, et lesdsquilibres internes la zone nepeuvent que se perptuer, surtouten labsence dun budget euro-pen consquent qui permettraitdy remdier.Rien ne peut plus gure treattendu de la politique montaire,dj fortement expansionnisteet emptre dans les difficultsdu systme financier. Au niveaufranais, la seule faon de rduirelimpact ngatif de la ncessairerigueur budgtaire sur la crois-sance est de limiter, dans unpremier temps, les prlvementsportant sur la consommation et

    de frapper en priorit les revenusfortement pargns ou les contri-buables pargnant une proportionimportante de leur revenu. Cest lecas des revenus du capital et descontribuables gs aux revenuslevs.En ce sens, la suggestion delInspection des finances desupprimer labattement de 10%dont bnficient les pensions deretraite pour limpt sur le revenu

    est simple, rapide dexcutioet juste. Mais les contribuablen question forment le cur dllectorat de lUMP et apprciensans doute moins le sacrifice quine le disent parfois. Ils devraienmditer linitiative des quelqutrs hauts revenus qui ont prpos daccrotre leur contributiofiscale. Cette proposition ne relvpas de la gnrosit ou duntentative machiavlique dvitdes hausses dimpts futures, elrsulte de la prise de consciencque la stabilit de ltat est condition premire des affairprives et quune crise majeudesfinances publiques affecterabien plus les finances prives ququelque impt que ce soit.Tant que les Franais ne dprennent pas de la drogue dedficits et de la dpendancenvers les marchs qui en rsultils ont besoin dune dette crdibet des bas taux dintrt qui vonavec. Il est dommage que les enggements du Pacte de stabili

    europen aient t si souvenviols que linscription dun rgle dor dans leConstitutions puisse sembler unsolution. Les politiques doivenngliger les calculs de court termpour sengager en faveur de soltions durables.

    Pierre-Cyrille Hautcoeu(6 septembre 201

    positive de linvestissement priv la dpense publique fonctionne trois conditions. Tout dabord,la politique dassainissement ne

    doit pas pnaliser les entreprises,ce qui impose que leurs imptsnaugmentent pas. Ensuite, lesmnages doivent maintenir leurdemande, et donc, l encore, nepas tre pnaliss par des imptssupplmentaires allant au-del

    de leur capacit et de leur volontde dspargne.Enfin, la visibilit de la politiqueconomique doit tre suffisam-

    ment claire pour que la dyna-mique de linvestissement fonc-tionne parfaitement. Cettevisibilit, dans les cas de russitede la politique daustrit,se traduit en gnral par unebaisse des taux dintrt. Cest

    ces conditions quaustritbudgtaire et croissance durablevont de pair.

    Jean-Marc Daniel (Fondapo(7octobre 201

    POURQUOI CET ARTICLE?Les plans de rigueur dans la zoneeuro risquent dengendrer unercession en spirale, en dprimant la fois la demande interne et ex-terne (puisque lessentiel du com-merce des pays de la zone est intra-europen). La rigueur budgtairedoit pargner la consommationet frapper plutt lpargne.

    POURQUOI CET ARTICLE?Au nom dun think tank dinspiration librale, un plaidoyer pour la baissedes dpenses publiques et une vigoureuse attaque contre la tentation de larelance keynsienne. Lauteur prconise une purge vertueuse daustrit qui doit, terme, nous ramener la croissance.

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    MONDIALISATION, FINANCEINTERNATIONALE

    ETINTGRATIONEUROPENNE

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    LESSENTIEL DU COURS

    Mondialisation,finance internationale et intgration europenne

    NOTIONS CLSAVANTAGE COMPARATIF

    Selon cettethorie, dveloppe parD.Ricardo (1772-1823), chaque paysa intrt se spcialiser dans laproduction du ou des biens pourlesquels il dispose dun avantagecomparatif par rapport aux autrespays et acheter les biens quil napas produits. Lavantage est ditcomparatif parce quil est envi-sag par rapport aux autres payset surtout par rapport aux autresbiens que le pays est susceptiblede produire.

    COMPTITIVITCapacit qua une entreprise

    conserver ou augmenter sesparts de march en faisant face ses concurrents. On parle decomptitivit-prix lorsque lacomptition porte sur le prix duproduit. La comptitivit hors-prixou structurelle porte sur la naturedu produit (sa qualit, son imagede marque, son mode de commer-cialisation, etc.).

    DIPPLa dcomposition internationale desprocessus productifs est le fraction-nement des processus de fabrication

    dun produit complexe lchelle dumonde, en jouant sur la spcialisa-tionfine et les avantages comparatifsde chaque site de production.

    DUMPING

    Vente perte pendant un temps,afin de pntrer sur un march oudaccrotre ses parts de march.Quand une entreprise dlocalisesa production afin de tirer avantagede diffrences de lgislation socialeet dun cot du travail moins lev,on parle de dumping social.

    TERMES DE LCHANGEIl sagit du rapport entre lindicedes prix des exportations et lin-dice des prix des importations. Ondit que les termes de lchange sedgradent si, par rapport uneanne de rfrence, une mmequantit de marchandises expor-tes permet dacheter une quan-tit moindre de marchandisesimportes. Les termes de lchangemesurent lvolution du pouvoirdachat des exportations.

    Quels sont les fondements

    du commerce internationalet de linternationalisationde la production?

    L

    e dveloppement des changes internationaux depuis 195sest accompagn dune transformation des logiques dlchange et de la rpartition mondiale des activits, sou

    lgide des entreprises multinationales. Mais le retour des crisea conduit une rsurgence des rflexes protectionnistes et uncourse aux avantages de la comptitivit. Ces transformationont modifi la hirarchie conomique entre les rgions du mondefaisant merger de nouveaux partenaires.

    Les grandes tendancesde lvolutionEn un demi-sicle, le degr douverture des cono-mies sest accru, le commerce international progres-

    sant plus rapidement que la production mondiale.Le nombre des pays participant lchange sestlargi des partenaires plus divers, notamment lesgrands pays mergents (Chine, Brsil, Inde). Dans lastructure des changes, la part des produits manu-facturs a augment alors que celle des produits debase (miniers et agricoles) a rgress et les changesde services ont fortement progress. Par ailleurs,les changes intra-branche (changes croiss deproduits appartenant la mme branche productive)se sont fortement dvelopps. Cette volution sestaccompagne dune forte diminution des cots detransport des marchandises et des communicationsdu fait dinnovations importantes dans ce secteur.La cartographie des changes commerciaux montre,

    dune part, limportance du commerce entre les plesde la Triade (Amrique du Nord, Europe occidentale,Asie), dautre part la persistance du commerce intra-zone: en 2011, par exemple, 70% des exportations delEurope sont alles vers un pays europen. Le grandabsent de ces changes reste lAfrique qui na repr-sent, en 2011, que 3% des exportations mondiales.

    Le dbat thorique: libre-change ouprotectionnisme?En situation de libre-change, les changes extrieursdun pays ne sont pas entravs, le protectionnismedsignant une situation o un pays se protge de la

    concurrence trangre en limitant, par diffrenmoyens, ses importations.La thorie des avantages comparatifs de lconmiste David Ricardo soutient quun pays doit

    spcialiser dans les productions pour lesquellesdispose de lavantage comparatif le plus lev (ou ddsavantage comparatif le plus faible), cest--didans les branches o la productivit du travail est plus leve. Gnralise, cette logique conduit undivision internationale du travail (DIT), rpartitiooptimale des activits au niveau mondial.Reprenant la logique de Ricardo, le thorme H.Omet en avant la disponibilit des facteurs de prduction (travail et capital) dans chaque pays poufonder cette DIT sur la dotation factorielle plus favorable.

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    LESSENTIEL DU COURS

    Mondialisation,finance internationale et intgration europenne

    ZOOM SURLe dbat libre-change/protectionnismeLes conomistes libre-changistinsistent sur le gain lchangeissu de la spcialisation des acvits : baisse des cots, baisdes prix, gains pour les consommateurs. Le protectionnismen protgeant les conomide la concurrence, freinerait modernisation des entrepriserenchrirait les prix des biens ralentirait la diffusion du progrtechnique. Les opposants au librchange constatent lextrmhtrognit des conditionde production dans le monde

    les niveaux de salaires, lsystmes de protection sociaet les contraintes cologiqupesant sur les entreprises soincomparables entre pays dvlopps, pays mergents et pays edveloppement. La concurrenentre ces appareils productiest donc fausse et la divisiointernationale du travail condu la dsindustrialisation des padvelopps et une destructiode leurs emplois.

    CITATIONSDeux points de vue antagonistesur le libre-change Dans un systme dentilibert de commerce, chaque paconsacre son capital et son indutrie tel emploi qui lui parat plus utile. Les vues de lintrt indviduel saccordent parfaitemeavec le bien universel de toute socit. (D. Ricardo,Principes lconomie politique et de limp1817)

    La monte dun proltarichinois sous-pay a un effgravement dflationniste sules prix et les salaires des payindustrialiss et elle nest pas prdtre enraye, car la Chine eun pays totalitaire. Il faut dondes barrires douanires et dcontingentements provisoires(Emmanuel Todd, interview poTlrama, 2007)

    Face ces thories libre-changistes, les tenants duprotectionnisme dfendent la ncessit de protgerles industries naissantes, encore trop fragiles pourrsister la concurrence des pays plus dvelopps( protectionnisme ducateur de lAllemandFriedrich List au milieu du XIXesicle).

    Enfin, les analyses tiers-mondistes considrent quelasymtrie des relations entre les pays du Nord etceux du Sud conduit le commerce international unchange ingal dbouchant sur une dgradation destermes de lchange des pays pauvres.

    Caractristiques et conditionsde la mondialisationLe processus dinternationalisation des conomies,qualifi dsormais de mondialisation, sest acc-lr depuis quatre dcennies environ et se dclineaujourdhui sous trois aspects essentiels:

    linternationalisation des changes de biens et ser-vices avec louverture des frontires et la diminutiondes obstacles aux changes, linternationalisation de la production et la miseen place dune dcomposition internationale desprocessus productifs, la globalisation financire lie la libralisationinternationale des mouvements de capitaux.Au cur de la mondialisation se trouvent les entre-prises transnationales (oumultinationales), oprant lchelle du monde. La plupart ont dvelopp desstratgies de dlocalisation de leurs sites traditionnelsde production en sappuyant sur la recherche dunavantage de cot (souvent de cot du travail). Celales a conduites, au-del des dlocalisations, mettre

    en place une dcomposition internationale des pro-cessus productifs (DIPP) qui fait clater la fabricationdun produit entre plusieurs sites de production, enjouant sur la spcialisation fine et lavantage com-paratif de chaque site. Elles intgrent souvent cesstratgies une externalisation de certains segmentsdu processus de production vers des sous-traitantslocaux produisant bas cots.La mondialisation sest, par ailleurs, opre dans uncadre institutionnel renouvel: aprs les multiplesaccords du GATT sur labaissement des barrirestarifaires (1947-1995), lOrganisation mondiale ducommerce (OMC) conduit les ngociations commer-ciales en faveur du libre-change en tant dote dunpouvoir darbitrage et de sanction travers lOrgane

    de rglement des diffrends.

    Commerce internationalet comptitivit:des enjeux renouvelsLa traditionnelle logique ricardienne de la spciali-sation et de la complmentarit dans lchange estaujourdhui en partie dmentie par les faits. Unegrande part du commerce mondial est constituedchanges intra-branche, sur les mmes cat-gories de produits : la France vend et achte desvoitures lAllemagne ou lItalie, par exemple. Il ny apas rellement de spcialisation. Ici, la comptitivit

    sappuie, non sur la recherche dun avantage de prix(comptitivit-prix), mais sur dautres critres decomptitivit (diversit, qualit, image de marque,etc.), cest--dire sur une comptitivit hors-prix,appele aussi comptitivit structurelle.Enfin, une large part des changes internationauxest constitue dun commerce intra-firme, cest--dire dchanges entre les filiales dune mme firmemultinationale (notamment dans le cadre de la DIPP).Lintrt de ce type dchanges est, pour les firmes, depouvoir, travers les procdures de facturation interne,faire apparatre les marges de profit dans les pays ayantlafiscalit sur les bnfices la plus avantageuse.

    Le transport par conteneurs, cl de vote du commercemondialis.

    Des gagnants et des perdantsLe Prix Nobel dconomie Joseph Stiglitz, tout en tantfavorable aux principes du libre-change, reconnat,

    dansLa Grande Dsillusion, que les conditions danslesquelles sest opre la mondialisation conomiqueconduit distinguer des gagnants et des perdants.Contrairement loptimisme ricardien du jeu somme positive pour tous, certaines conomies ontsouffert et souffrent encore de la mise en concurrencebrutale de leur appareil productif avec des paysbnficiant davantages dcisifs. Dautres restentencore largement en dehors du jeu, de lchange.On peut esprer qu long terme lchange favoriselhomognisation des niveaux de dveloppement etpermette des relations plus harmonieuses. Force estde constater que ce nest pas encore le cas.

    TROIS ARTICLES DU MONDE CONSULTER

    OMC : les enjeux de ladhsionde la Russie p.21(Laure Beaulieu, 22 aot 2012.)

    Le rapport Jacob-Guillon prconise la luttecontre la mondialisation dloyale p.22(Alain Faujas, 30 mars 2012.)

    Dix ans de Chine lOMC : bilan p.23(Alain Frachon, 30 septembre 2011.)

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    21/9820 Mondialisation,finance internationale et intgration europenne

    UN SUJET PAS PAS

    Lanalyse du sujetIl sagit dexplorer les raisons de lessor du commerceinternational de marchandises. Il faut partir desanalyses classiques de lchange et montrer quellesnexpliquent pas toutes les caractristiques ducommerce mondial. Le bagage thorique ncessaireest donc consquent.

    La problmatique

    Depuis Ricardo, la spcialisation est au cur desanalyses de lchange. Mais la comprhension ducommerce mondial actuel exige de prendre encompte les stratgies des firmes transnationales.

    Sige social dune firme transnationale.

    IntroductionLe commerce international a connu, depuisles annes 1950, une croissance plus rapide quecelle de la production mondiale. Cette volutiontmoigne des progrs du libre-change et delouverture des conomies. Les thses traditionnellessur la spcialisation des conomies et la division

    internationale du travail sont en partie invalidesaujourdhui, ce qui conduit se pencher sur le rledes firmes transnationales dans le remodelage delconomie mondiale.

    Ce quil ne faut pas faire Se borner faire un constat du commerce

    mondial en ngligeant la consigne dexplication Ne pas utiliser les outils thoriques danalyse le

    plus frquents sur ce thme. Omettre de mobiliser les concepts dchanges

    intra-branches et intra-firmes.

    Le plan dtaillI. la base de lchange, complmentarit spcialisationa) Pourquoi change-t-on?La logique ricardienne.b) changes internationaux et croissance conomiquOuverture aux changes et croissance (les exemplhistoriques de la Grande-Bretagne et de la Chine)c) Les fondements de la spcialisationLe thorme HOS et sa critique.

    II. Au cur des changes, des acteurs en concurrena) Limportance des changes intra-brancheDiffrenciation fine et largissement des gamme

    lexemple de lU.E.b) Lomniprsence des firmes transnationalesLes changes intra-firmes, instruments de concurrence mondialise et de loptimisationfiscac) DIT ou DIPP, la nouvelle alternativeDlocalisations, IDE et remodelage mondial dmodes de production.

    ConclusionLa mondialisation redistribue les cartes de puissance. Si la logique de la complmentarit na pdisparu, la concurrence entre les firmtransnationales impose une autre logique qremodle la carte des flux dchange en jouant sur comptitivit-prix. Les carts de cot du trava

    obligent les pays dvelopps recentrer leuchanges sur la comptitivit hors-prix en accentuala course la technologie. Dans cette course, lEuropa videmment pris du retard.

    COMMERCEINTRA-BRANCHE

    changes de produits de mmenature, sur la base dune divi-sion du travail horizontale.Ils ne refltent pas une compl-mentarit mais des rapports deconcurrence.

    COMMERCE INTRA-FIRMEchanges de biens entre lesfilialesdune mmefirme multinationalepermettant de faire apparatreles profits dans les pays ayant lafiscalit la plus avantageuse pourlafirme.

    COMMERCEINTRA-RGIONALPolarisation rciproque deschanges dun ensemble depays vers les pays appartenant la mme zone conomique.Par exemple, 70% environ deschanges des pays de lUnioneuropenne se font avec des paysappartenant lUE.

    DLOCALISATIONDplacement gographique duneunit de production du territoirenational vers un autre pays en

    fonction dun avantage de cot deproduction ou pour se rapprocherdes marchs de consommation.

    FILIALEPlusieurs entreprises lies pardes participations constituent ungroupe, compos dune socitmre et defiliales. Le capital dunefiliale est dtenu majoritairementpar une autre socit.

    IDEInvestissement direct ltrangerralis par une firme hors de son

    pays dorigine pour prendre lecontrle, au moins partiel, duneentreprise ou en crer une nouvelle.

    LIBRALISATIONDU COMMERCE

    Ensemble des mesures ayantpeu peu aboli les entraves auxchanges internationaux, dabord travers les ngociations du GATT,et aujourdhui par lintermdiairede lOrganisation mondiale ducommerce (OMC).

    Dissertation:Comment

    peut-on expliquer les changesinternationaux de marchandises?

    MOTS CLS

    AUTRES SUJETS POSSIBLES SUR CE THME

    Dissertation Quels sont les effets de la mondialisation sur lemploi dans les pays dvelopps ? Quel rle lesfirmes multinationales jouent-elles dans la mondialisation? Libre-change ou protectionnisme: un dbat dpass?

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    LES ARTICLES DU

    21Mondialisation,finance internationale et intgration europenne

    Quest-ce que lOrganisa-tion mondiale ducommerce?Organisation inter-

    nationale cre en 1994, lOMCsoccupe des rgles rgissant lecommerce international, dansle but de favoriser la libert et la

    transparence dans les changes.Les gouvernements membresngocient des accords commer-ciaux et rglent leurs diffrendscommerciaux lOMC.Quel est le processus dadhsion lOMC? Tout tat ou territoire doua-nier jouissant dune entireautonomie dans la conduite desa politique commerciale peutaccder lOMC des conditions convenir entre lui et les membresde lOMC , selon laccord de

    lOMC. Le processus complexedaccession lOMC prend laforme de ngociations bilatraleset multilatrales. Pour la Russie,candidate depuis la cration delOMC, les ngociations aurontdonc dur dix-huit ans. Pourquoiun processus si long ? Le sou-tien politique ladhsion de laRussie a longtemps fait dfaut.Dominic Fean note le scepti-cisme rcurrent de Poutine lgard de lOMC, dans son article La Russie et lOMC, mariagedamour ou de raison, publi enfvrier. En outre, le problme de laGorgie a longtemps constituun obstacle majeur lentre dela Russie dans lOMC, explique lechercheur. Grce laugmentationdu prix du ptrole, enfin, la Russieconnaissait un enrichissementconomique, et stait dveloppela croyance que le pays suivaitson propre modle de dvelop-pement , sans avoir besoin delOMC. Cest la crise conomique

    mondiale de 2008-2009 qui afinalement persuad Moscou dubien-fond de ladhsion.Quest-ce quimplique ladhsionpour un pays devenu membre? Chaque tat adhre desconditions spcifiques, qui ontt dfinies par un long pro-

    cessus de ngociations avec lespays membres de lOMC qui sontintresss. La premire implica-tion dune adhsion dun tat lOMC est donc de se conformeraux rgles de fonctionnementde lOMC , explique JulienVercueil, conomiste spcialistede la Russie. Pour respecter cesrgles, la Russie devra baisserses droits de douane 7,8% surles produits, ouvrir davantageun certain nombre de secteurs(dindustries et de services) aux

    investisseurs trangers et seconformer aux rgles interna-tionales en matire de rglemen-tations antidumping, poursuitle chercheur. Ladhsion lOMCdonne des devoirs mais aussi desdroits. Les nouveaux membresbnficient des privilges queleur accordent les autres paysmembres et de la scurit queleur procurent les rgles com-merciales , explique lOMC.Ainsi, la Russie a dsormaisaccs non seulement aux pra-

    tiques commerciales des paysmembres mais aussi aux dispo-sitifs communs darbitrage, enparticulier lOrgane de rglementdes diffrends, qui permet dergler des conflits commerciauxentre deux pays membres, noteJulien Vercueil.Ladhsion lOMC peut-elletre une bonne chose pour lco-nomie dun pays?La Chine a connu, aprs son int-gration, en 2001, une dcennie

    conomique faste du fait delimplantation des entreprisestrangres dans le pays. La Russieespre connatre le mme sort.Le commissaire europencharg du commerce, Karel deGucht, croit aux consquencespositives pour la Russie de

    son adhsion lOMC, qui vafaciliter les investissementset le commerce, permettredacclrer la modernisationde lconomie russe et offrirde nombreuses opportunitscommerciales pour les entre-prises russes et europennes,crit-il dans un communiqu.La Banque mondiale a calcul,sur la base des prix de 2010, quelentre dans lOMC devrait rap-porter la Russie court termepas moins de 49 milliards de

    dollars par an, soit au moins 3

    %de son produit intrieur brut(PIB). Selon Julien Vercueil, lad-hsion russe permettra aussi defaire disparatre des faiblessesdans le systme lgal encadrantles affaires: cette amliorationpeut bnficier aux entre-prises trangres, mais aussiaux entreprises russes qui ontbesoin dun environnementinstitutionnel stabilis.Ladhsion: une mauvaise nou-velle pour lconomie russe?

    Principal problme : la baisdes droits de douane devrapermettre aux pays trangedinonder le march russe dproduits bon march, signanlarrt de mort de nombreusindustries hrites de lpoqusovitique. Maxime Medvedko

    charg du dossier dadhsionlOMC, a reconnu dans un qutidien officiel russe que lrisques de cette adhsion sola baisse des taxes dimporttion, la limitation des formes dsoutien de ltat certains seteurs et par consquent hausse de la comptitivit dproduits trangers . SeloJulien Vercueil, la Russie risqude ne pas suivre la mme voque la Chine, car les conditionsont totalement diffrentes

    Les exportations russes porteessentiellement sur le ptrole le gaz, qui ne sont pas sujetsdes barrires commerciales. Lcots du travail levs ne foen outre pas de la Russie unterre propice la dlocalisatioLa situation conomique esurtout trs diffrente de celde 2001, date dentre de Chine. tant donn la dgradtion de la situation conomiqude lUnion europenne, leffets positifs esprs par la

    hsion lOMC sur la diversication de lconomie russeront limits, puisquunpartie de ces effets dpend dlintensit de lactivit conmique de lUE, son premipartenaire daffaires, expliquJulien Vercueil. La Russie audonc du mal faire aussi bieque le gant chinois.

    Laure Beaulie(22aot 201

    OMC: les enjeux de ladhsion

    de la RussieLa Russie est entre au sein de lOrganisation mondiale du commerce (OMC) l22aot, devenant son 156emembre

    POURQUOI CET ARTICLE?Longtemps rticente lgarddes contraintes commercialesde lOMC, la Russie estime quilest dsormais de son intrt derejoindre lorganisation. Le paysva devoir cependant ouvrir sonmarch intrieur en abaissantles droits de douane qui prot-geaient ses industries.

  • 7/27/2019 Reviser Son Bac Avec Le Monde Sciences Economiques Et Sociales Terminale

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    LES ARTICLES DU

    Mondialisation,finance internationale et intgration europenne

    S

    oixante-seize pour centdes briquets imports

    au sein de lUnion euro-penne essentiellement desbriquets chinois ne sontpas conformes la normeISO 9994. LUnion veut pr-venir lexplosion du briqueten lobligeant rsister troischutes successives de 1,5 mtre.Les laboratoires chinois certi-fient conformes des produitsqui ne le sont pas selon lUnioneuropenne. Cette tricherie estdommageable au franais Biccontraint des dpenses dontsexonrent ses concurrents

    chinois. Cet exemple est lundes plus criants que cite lerapport En finir avec la mon-dialisation dloyale! publi,jeudi 29mars, par Yvon Jacob,ambassadeur de lindustrie,et Serge Guillon, contrleurgnral conomique et finan-cier. Chargs de faire la lumiresur les causes de la dsin-dustrialisation de la Francepar le ministre des affairestrangres et europennes etle ministre de lconomie,des finances et de lindustrie,

    les auteurs ont recens leshandicaps europens. Car, leurs yeux, lEurope est tropouverte la concurrence etun peu trop nave par rapportaux pratiques dloyales deses partenaires commerciaux.Cette publication tombe enplein dbat, quexaspre la

    campagne lectorale, sur lancessit de recourir au pro-

    tectionnisme pour protgerles emplois franais. Aussi,M. Jacob prend-il la prcau-tion de prciser en prambulequil ny a pas de sous-jacentprotectionniste dans notredmarche, mais le libre-change que nous prconisonsse doit dtre honnte.Car il ne suffit pas de mesurerles dsquilibres commer-ciaux quantitatifs que fontapparatre les balances com-merciales. Le rapport cible les

    anomalies qualitatives quepratiquent nombre de paysmergents et que ne com-pense pas la rciprocit des concessions do