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’Epaulette L Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contrat N°175 - décembre 2011 www.epaulette.org I Le travail pour loi, l’honneur comme guide Dossier L’avenir du recrutement interne > Pages 6 à 17 Vie d’officier : Page 28 Portrait du lieutenant-colonel Leleux ou le parcours d’un artilleur devenu officier, puis avocat. Vie pratique : Page 43 Retraite du combattant et victimes de guerre. Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2 4 février 2012 Journée nationale à l’AG de L’Épaulette Page 44 Actualités militaires : > Balard 2015 : un nouveau ministère, une nouvelle organisation, de nouvelles ambitions Page 20 > Reconversion : l’ARCO à l’été 2011 Page 24 > Colonel US Army Rick Rescorla héros de la guerre du Vietnam et du 11 septembre 2001 Page 26

Revue 175

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Revue quadrimestrielle de l'association L'EPAULETTE

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’EpauletteLRevue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contratN°175 - décembre 2011

www.epaulette.org

I

Le travail pour loi , l ’honneur comme guide

Dossier

L’avenir durecrutementinterne> Pages 6 à 17

Vie d’officier : Page 28Portrait du lieutenant-colonelLeleux ou le parcours d’un artilleurdevenu officier, puis avocat.

Vie pratique : Page 43Retraite du combattant etvictimes de guerre.

Éditorial du présidentle général (2s)

Jean-François Delochre Page 2

4 février 2012Journée nationale àl’AG de L’ÉpaulettePage 44

Actualités militaires :> Balard 2015 : un nouveau ministère,une nouvelle organisation,de nouvelles ambitions Page 20> Reconversion :l’ARCO à l’été 2011 Page 24

> Colonel US Army Rick Rescorla hérosde la guerre du Vietnam et du11 septembre 2001 Page 26

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 1

SOMMAIRE N° 175 DÉCEMBRE 2011

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur :Général de corps d’armée Paul Gandoët (†) (1965-1970) - Présidents d’honneur : Généralde corps d’armée (2s) Alain Le Ray (†) (1970-1982) - Général d’armée (2s) Bernard Lemattre(†) (1982-1988) - Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, (1988-1993) - Général decorps d’armée (2s) Jean-Louis Roué (†) (1993-1997), - Général (2s) Claude Sabouret (†)

(1997-2000) - Général (2s) Jean-Pierre Drouard (2000 à 2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (2005 à 2009) - Président national : Général(2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette - Conception etréalisation : Michel Guillon - Impression : Roto Press Graphic - Route Nationale 17 - 60520 La Chapelle en Serval - Tél. : 03 44 54 95 95 -Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre - Directeur administratif etfinancier : Général (2s) Marc Delaunay - Rédacteur en chef : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social : Fort Neuf deVincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 PARISCedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : [email protected] - Site Internet : http://www.epaulette.org -Blog du Président : http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris.

2 ÉDITORIAL - En couverture4 février 2012, 130 ans déjà…, par le GBR (2s) Jean-François Delochre.> P 3 - Actualité défense. Le 22 juin 2011, le général d’armée Ract-Madoux à été nommé chef d’état-major de l’armée de Terre.- Allocution du général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre, lors de son adieu aux armes du 30 août2011, aux Invalides.

6 LE DOSSIER - En couverture - L’avenir du recrutemet interne> P 6 - L’avenir du recrutement interne des officiers de l’armée de Terre.> P 7 - L’accès à l’épaulette des officiers sortis du rang.> P 11 - Lettre du général d’armée Jean Delaunay.> P 12 - La formation des officiers. Qu’est-ce qu’un chef ? - Extraits de l’allocution de l'amiral Edouard Guillaud CEMA.> P 14 - L’avenir du recrutement interne : une régression inexorable ?> P 16 - La validation des acquis de l’expérience par le capitaine Karine Gainetdinoff.

18 ACTUALITÉS MILITAIRES> P 18 - Biographie du capitaine Valéry Tholy du 17eRGP (Montauban). Biographie du capitaine Camile Levrel 152e RI(Colmar). - Biographie du Caporal-Chef Facrou Housseini Ali 19e RG (Besançon).> P 19 - Le 2e régiment de parachutistes de nouveau endeuillé.> P 20 - Balard 2015. Un nouveau ministère, une nouvelle organisation, de nouvelles ambitions.> P 24 - Reconversion : l’ARCO à l’été 2011.

26 VIE D’OFFICIER> P 26 - Colonel US Army Rick Rescorla héros de la guerre du Vietnam et du 11 septembre 2001.> P 28 - Portrait du lieutenant-colonel Jacques Leleux ou le parcours d’un artilleur devenu officier puis avocat.

30 TRIBUNE LIBRE - LIBRES PROPOS> P 30 - Le décrochage scolaire : l’inadaptation du système à l’évolution de la société.> P 32 - Code de l’adhérent - Fier d’avoir servi dans l’armée française, par le capitaine Jean-Claude Nshimiyimana OSC.> P 33 - Allocution de l’amiral Guillaud Chef d’état-major des armées prononcée lors de l’ouverture de la session del’IHEDN et de L’INHESJ le 10 octobre 2011.

37 HISTOIRE> P 37 - Le Bataillon de Choc, par le Lieutenant-colonel (H) Pierre Neuville.> P 38 - La transmission du « patrimoine » des promotions, quel avenir ? par le GDI (2s) Christian CavanVice-président de l’association, Promotion Général Kœnig EMIA 1970-1971.> P 40 - L’arc de Triomphe, la construction, par le Lieutenant-colonel (er) Paul Grinda EMIA-Promotion Capitaine Bourgin 1961-62.

42 VIE PRATIQUE par vos référents catégoriels *> P 42 - Une nouvelle politique des officiers diplômés techniques. - Parlons réforme des corps d’officiers à vocationadministrative. - présenté par le Lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle*.> P 43 - Droit à bonifications de pension pour les pères de famille. - > P 43 - Retraite du combattant et victimes deguerre. > La Réforme des retraites, nouveau décret présenté par le Commissaire colonel Michel Botella*.

44 VIE DE L’ÉPAULETTE • GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX ET PROMOTIONS :> P 44 - Journée nationale et assemblée générale de L’Épaulette le samedi 4 février 2012. - > P 45 - Bulletin réponse etPouvoir. - > P 46 - Le Triomphe aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, samedi 23 juillet 2011 - > P 48 - Mutuelle santé quelschoix ? Comment choisir… - Remises des prix du “ Trèfle ”et de L’Épaulette. - Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux : inau-guration publique le 11 novembre 2011. - > P 49 - Adieu au colonel Christophe Renou EMIA promotion Bataillon de Corée1989-1991. - > P 50 - Association - Ressources humaines et formation interne : un atout pour la société. - > P 51 - Bulletin d’adhé-sion à L’Épaulette. - > P 57 - Groupement du 83-06 - Prise d’armes de rentrée aux EMD de Draguignan. - > P 58 - Groupementdu 87 “Les chantiers de la Jeunesse Française”. - Visite du président national de L’Épaulette à Lille. - > P 59 - Siège : nomina-tion du général (2s) Marc Delaunay au poste de délégué général et directeur financier et administratif. - > P 60 - Hommage aucapitaine Geoffroy Revel. - La promotion Belvédère en Berry (mai 2011). - ESM Maréchal Davout (1977-1979), EMIA GénéralLaurier (1978-1979) réunies à Metz les 2 et 3 avril 2011. - > Bulletins de promotions reçus. - > Le site internet de L’Épaulette.

52 CARNET> P 52 - Mariages - Naissances - Adoption - Décès. > P 53 - Mesures nominatives. - > P 54 - Décorations.> P 56 - Paiement à L’Épaulette de la cotisation annuelle.

62 BIBLIOGRAPHIE> PP 62, 63, 64 - Nos sélections livres…

Le travail pour loi,l’honneurcomme guide.

En couverture n°175 :DossierL’avenir du recrutement interne.Droits réservés : Michel Guillon / L’Épaulette- Tim / Sirpa Terre.

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ÉDITORIAL

Le 4 février 1881, le Président de laRépublique, Jules Grévy, instaurait ausein de l’école de Saint-Maixent une

nouvelle voie de formation en école desofficiers : le recrutement interne.Depuis cette date, les filières autres que

saint-cyrienne se sont multipliées, naissantet disparaissant au gré des besoins et despolitiques du personnel. Aujourd’hui,l’EMIA représente la voie historique la plussymbolique de cette volonté républicaine,tant par le nombre d’officiers formés quepar les fonctions qu’ils ont occupées etoccupent toujours. Les OAEA/S sont toutaussi illustratifs de cette promotion interne,fidèles comme leurs camarades à la devisede l’ENSOA : « S’élever par l’effort ». Il enest enfin de même de tous les autres recru-tements issus du corps des sous-officiers(ou marginalement venant des militaires durang) et formés dans nos écoles comme l’estpar exemple une partie du CTA.Une autre population s’agrège doréna-

vant à ces origines internes “ stricto sensu ”.Il s’agit de celle des officiers contractuels.De recrutement direct au plan statutaire carengagés au titre du corps des officiers, ilsdeviennent de recrutement interne lors deleur activation comme l’étaient les ORSAissus du contingent, mais qui eux se fon-daient aux sous-officiers en rejoignantl’EMIA.Cette diversité, quand on la compare au

“ bloc ” du recrutement saint-cyrien, pour-rait révéler une absence d’identité com-mune et rendre difficile la fédération desaspirations de ses membres.Pourtant, on constate qu’au delà de cette

hétérogénéité de leurs origines ces officierssont surtout liés par la nature de leur voca-tion. Vocation qui s’est révélée le plus sou-vent au cours de la première étape d’une vieprofessionnelle militaire ou civile. Vocationdéveloppée à partir d’une réalité vécue évi-tant tout idéalisme excessif et protégeant enpartie des désillusions professionnelles ! Ilsont aussi en commun une détermination àréussir que leur impose un parcours d’obs-tacles, certes choisi et accepté, mais quis’avère être une véritable épreuve à handi-cap dont les règles se modifient souvent encours de jeu et imposent des remises enquestion fréquentes.Ces officiers que L’Épaulette, par ses

statuts, a vocation à rassembler possèdentdonc bien une identité commune née il y amaintenant 130 ans de la volonté de donnerà la France un corps d’officiers représenta-tif de sa diversité sociale, de sa tradition depromotion interne et de l’aspiration à servird’une partie de sa population.Aussi il serait réducteur de faire du

4 février, date anniversaire de cette créationdu recrutement interne sous sa formecontemporaine, la seule journée de traditionde l’ÉMIA et des recrutements tardifs.Ce jour appartient à tous nos officiers

“ non directs ” et doit être l’occasion poureux de manifester leur attachement auxvaleurs de leurs origines.L’Épaulette encouragera et soutiendra -à

la hauteur de ses moyens- toute action allantdans le sens d’un ancrage du 4 février dansla tradition de nos armées. �

GBR (2S) Jean-François Delochre,Président national de L’Épaulette

4 février 2012, 130 ans déjà…

«Général (2s)

Jean-FrançoisDelochre

Président nationalde L’Épaulette

Ces officiers queL’Épaulette,

par ses statuts,a vocation àrassembler

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130 ans de lavolonté de

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Le général d’armée Bertrand Ract-Madouxest né le 9 février 1953 à Saumur. Saint-Cyrien de la promotion Linarès (1972-

1974), il choisit l’arme blindée et cavalerie etrejoint l’E.A.A.B.C à Saumur pour poursuivresa formation. L’année suivante il est affecté au8ème régiment de hussards à Altkirch jusqu’en1979, date à laquelle il est muté à l’E.A.A.B.C.Nommé capitaine en 1981, il effectue son

temps de commandement d’unité élémentaireau 1er régiment de cuirassiers à Saint-Wendel(FFA). En 1984 il rejoint l’état-major de la 15ème

D.I./43ème D.M.T. en qualité de chef de la section« budget et études logistiques ». Il est promuchef d’escadrons en 1985.En 1988, il est affecté à la

D.E.M.S.A.T/E.S.G en tant que stagiaire de la102ème promotion au titre du brevet d’étudesmilitaires supérieures. En 1990 il est muté au2ème régiment de chasseurs de Verdun sur leposte de commandant en second, poste qu’iloccupe jusqu’en 1992. Au cours de cette périodeil effectue une opération extérieure commeobservateur en ex-Yougoslavie. Il rejoint ensuitele bureau études de l’E.M.A.T comme officiertraitant « ABC VBM/optronique ».En juillet 1995, il prend le commandement

du 1er régiment de spahis à Valence avant d’êtrepromu colonel le 1er octobre suivant. De févrierà juin 1996, il commande le bataillon d’infante-rie n° 2 de l’IFOR à Sarajevo en ex-Yougoslavie.A l’issue de son temps de commandement, à

l’été 1997, il rejoint le commandement militaired’Ile-de-France à Saint-Germain-en-Laye poury exercer les fonctions de chef du bureau“ recrutement ”.Auditeur au Centre des hautes études mili-

taires et stagiaire à l’Institut des hautes études dedéfense nationale en septembre 1999, il devient,à l’été 2000, adjoint au chef du bureau “ étudeset stratégie militaire ” de l’état-major des arméesà Paris. Il est le rédacteur du chef d’état-majordes armées.En août 2002, il prend la tête de la 2e brigade

blindée à Orléans où il est nommé général debrigade le 1er septembre de la même année.Au cours de cette affectation, il participe

d’octobre 2003 à février 2004 à l’opérationLicorne en Côte d’Ivoire en qualité de comman-dant tactique des forces françaises.Le 1er septembre 2004, il retrouve l’état-

major des armées à Paris où il se voit confier lesfonctions d’adjoint au major général et celles dechef de la division “ études, stratégie militairegénérale et pilotage ”. Il est promu général dedivision le 1er juin 2005.Elevé aux rang et appellation de général de

corps d’armée le 1er septembre 2007, il occupe

Monsieur le ministre, Je vous remercied’avoir bien voulu me faire l’honneur deprésider cette cérémonie, témoignant ainsi,

si tant est qu’il en soit besoin, de votre attachementà vos soldats qui vous rendent en considération ceque vous leur donnez en attention, vous me per-mettrez même, en affection.

A vous tous un grand merci pour avoir bienvoulu m’accompagner en cet instant avec unemention toute particulière pour :

• tous ceux qui ont fait un long déplacement, etnotamment mes amis Ivoiriens ;

• mes camarades CEMAT de pays amis ouleurs représentants dont la présence atteste de laqualité des relations qu’entretiennent nos arméesrespectives ;

• mes anciens et en particulier ceux du8eRPIMa chers à mon cœur, mes amis, ma famille ;

• mais aussi les délégations des différentesarmes ou subdivisions d’armes de l’armée deTerre. Il y a un demi-siècle à quelques jours près,je franchissais les grilles de la caserne Changarnierde l’Ecole militaire préparatoire d’Autun. Ensuitetout est finalement allé très vite : 9 ans à seconstruire une vocation puis 41 à servir, ce mot silourd de sens dont Maurice Barrès disait quec’était le plus beau de la langue française.

Rassurez-vous je ne vais vous retracer ni mavie ni mon œuvre, et moins encore me livrer à je nesais quel exercice hasardeux de cartomancie straté-gicoplanétaire.

Actualité défense > Nominations

depuis cette date le poste dedirecteur du cabinet du directeurgénéral de la sécurité extérieure.Le 22 juin 2011, en Conseil

des ministres, le général de corpsd’armée Ract Madoux est élevéau rang de général d’armée etnommé chef d’état-major de l’armée de Terre àcompter du 1er septembre 2011.Auditeur de l’IHEDN, breveté d'études

militaires supérieures, titulaire de deux cita-tions, le général d’armée Bertrand Ract-Madoux est commandeur de la Légion d'hon-neur et commandeur de l'ordre national duMérite. Il est marié et père de quatre enfants. �

La rédaction

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Le général d’armée Elrick Irastorza.

Le 22 juin 2011, le général d’arméeRact-Madoux a été nomméchef d’état-major de l’armée de Terre

Allocution du général d’armée ElrickIrastorza, chef d’état-major de l’arméede Terre, lors de son adieu aux armesdu 30 août 2011, aux Invalides.

«Undiplomateà la tête d’unearmée de Terreen mutation

Le général d’armée Bertrand Ract-Madoux.

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4 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

ACTUALITÉ DÉFENSEJe me contenterai tout simplement de revenir,

notamment au profit des plus jeunes, sur les quelquesmots qui me semblent bien caractériser l’armée deTerre d’aujourd’hui. Je les ai déjà bien souvent évo-qués, notamment dans nos écoles, mais puisque com-mander c’est inlassablement répéter, j’y reviendraiune dernière fois, bien convaincu qu’ils continuerontde baliser encore durablement le chemin du soldat.

Le premier de ces mots, dont nous n’avons bienévidemment pas l’apanage, mais pour moi le plusstructurant de tous, est celui de mission. À chaquefois que je l’évoque, j’ai une pensée pour nos soldatsactuellement en opérations, pour ceux qui vontchaque jour au bout de leur compétence profession-nelle et de leur courage physique et je pense tout par-ticulièrement à nos pilotes d’hélicoptères engagés enLibye aux côtés de leurs camarades marins et avia-teurs et, bien sûr, nos soldats en Afghanistan et sur lesautres théâtres ; à chaque fois, j’ai une pensée pourceux d’entre eux qui sont allés au bout de leur enga-gement personnel et professionnel au service de laFrance, pour nos courageux blessés qui poursuiventdans nos hôpitaux un autre combat acharné pourreprendre leur place parmi nous, pour leurs famillesaujourd’hui dans la peine dont je tiens à souligner,avec émotion, le courage et la grande dignité dansl’épreuve : « Oui, c’était le choix de mon fils, de monmari, de mon frère, notre peine est immense, maisnous en sommes fiers. »

Ces morts et ces blessés d’une armée de volon-taires que rien ne contraint à servir les armes de laFrance, nous rappellent avec force que lorsqu’on achoisi ce métier on ne choisit plus ses missions, sinonil faut avoir l’honnêteté de faire un autre métier. Lamission est la clé de voûte de notre vocation de soldat ;son accomplissement peut exiger le sacrifice de lavie. À ces deux titres, elle est deux fois sacrée etdevra le rester. Confiée au nom du peuple français parle Président de la République, élu au suffrage univer-sel et chef des armées, elle l’est dans l’absolu. Maisnous devrons rester vigilants : si d’aventure cettedimension sacrale venait à s’effilocher au fil des ans,notre métier deviendrait moralement inconsistant etnous serions alors bien incapables de donner du sensà l’engagement de nos soldats et moins encore à leursacrifice. Ce jour là, faute d’armée motivée, bref fauted’armée tout court, la voix de la France ne pèseraitplus grand chose.

Le second de ces mots est celui de rigueur,rigueur professionnelle s’entend. Pour mille raisonsque vous connaissez tous, les opérations militairessont devenues infiniment plus complexes et plus exi-geantes au plan technique, tactique, humain, intellec-tuel et moral, mais aussi politique et médiatique.

Nous sommes loin des assauts frontaux enligne de bataillons meurtriers et le seulcourage physique n’est définitivement plus,aujourd’hui, un palliatif commode aux insuffisancesindividuelles ou collectives. Je pars avec deuxconvictions :

- nos soldats sont aussi bien formés que possiblemais dans une armée composée à 72% de contrac-tuels, et donc en perpétuelle régénération, l’aguerris-sement et l’expérience du combat ne sont jamais défi-

nitivement acquis et comme leurs aînés avant eux, lesplus jeunes n’échappent ni au stress ni aux réactionsapproximatives des premiers combats. Je leur dit unefois de plus avec force : ayez confiance et continuez àfaire ce métier comme vous l’avez patiemmentappris, avec rigueur, quelle que soit votre ancienneté,et rien ne devrait vous surprendre, rien, surtout, nesaurait vous être reproché !

Ma seconde conviction, c’est qu’en dépit demythes toujours bien vivaces, tous nos régiments sevalent et nous en avons fini avec cette armée à plu-sieurs vitesses qui a prévalu quasiment jusqu’à la finde la professionnalisation.

Parce qu’ils procèdent du caractère, les deux motssuivants sont vraiment des vertus des temps difficiles.

Sans enthousiasme point de soldat.L’enthousiasme c’est le courage du coeur, l’élanspontané qui porte vers l’avant. Il y a vingt ans, unetrès vieille Cambodgienne au visage encore ravagépar les ans et les stigmates d’un effarant génocide jus-tifiait d’une phrase son apparent entrain quotidien :« Tous les matins, je m’oblige à l’enthousiasme ! »Pour nos hommes sur le terrain, l’enthousiasme estplus qu’une obligation professionnelle, c’est un étatd’esprit et pour bien les connaître j’atteste qu’il neleur fait pas défaut.

Malheureusement, la vie est ainsi faite que l’en-thousiasme a souvent tôt fait de s’émousser sous lescoups de boutoir quotidien. Du courage du cœur, ilfaut alors passer à celui de la tête et c’est la volontéqui commande alors de faire encore un effort, encoreun pas. Un jour, un jeune parachutiste blessé au com-bat me disait sur son lit d’hôpital : « Mon général, tousles jours je fais mes tests d’aptitude physique dans matête pour le jour où… ». Il a repris, depuis, sa placeparmi nous.

Le cinquième de ces mots est la camaraderie, pascelle des activités artificielles et autres travers super-ficiels, mais celle de la franche convivialité, desefforts, des épreuves et des peines partagées, celle del’attention portée à l’autre qui permet d’épauler dansles coups durs, notamment au combat. C’est cettecamaraderie qui fait que l’on a le cran d’aller récupé-rer son camarade blessé sous le feu, de retourner dansle blindé que l’on vient d’abandonner en flammespour y récupérer le camarade inconscient, de se cou-cher sur son camarade blessé pour le protéger aurisque d’y laisser sa propre vie et de l’y laisser d’ail-leurs. Vos soldats sont capables de ces courages là,expression ultime de cette camaraderie. À ce titre, ilsméritent la considération de la Nation et cette consi-dération ne doit pas être pesée à l’aune de la légitimitéaccordée, à titre personnel, à telle intervention plutôtqu’à telle autre, puisque le soldat ne fait que porter,sur ordre, les armes de la République.

Dans ce domaine, j’ai relevé que l’on passaitassez étonnamment de l’indifférence affective à la fri-losité compassionnelle et je m’interroge parfois surnotre capacité à faire face, collectivement, aux vicis-situdes de l’histoire. Je regrette qu’au moindre reversde fortune les polémiques viennent affaiblir la parolede la France et la force de ses armes. Dans l’adversiténotre capacité de résistance doit se traduire par unetriple obligation : honorer nos morts, surmonter nos

«« …Lorsqu’on achoisi ce métier,on ne choisit plusses missions,sinon il faut avoirl’honnêteté defaire unautre métier.La mission est laclé de voûte denotre vocationde soldat ;son accomplisse-ment peutexiger le sacrificede la vie.»

«« L’enthousiasmec’est le couragedu cœur, l’élanspontané quiporte versl’avant…l’enthousiasmeest plus qu’uneobligationprofessionnelle,c’est un étatd’esprit. »

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peines et repartir del’avant.

Nos monumentsaux morts, les plaquesde la galerie supérieurede la cour d’honneurdes Invalides, témoi-gnent de cette capacitéde résistance de notrepays. Le futur monu-ment à la mémoire denos soldats tués en

OPEX, prolongera cet indispensable témoignage etentretiendra cette flamme qui ne doit pas s’éteindre etqui s’appelle le patriotisme.

Le mot de la fin sera celui de reconnaissance.• Je suis reconnaissant à ma mère, 99 ans en cette

fin d’année, de m’avoir « collé aux enfants de troupes »comme on disait alors avec un air menaçant !

• Je suis reconnaissant à tous ces cadres militaireset professeurs civils qui m’ont élevé et supporté danstoutes les acceptions de ces deux termes avec unepensée nostalgique pour cet état d’esprit si particulierqui unissait tous ces gamins.

• Je suis reconnaissant au Lieutenant-colonelPoudelet, d’avoir forgé une belle promotion de Saint-Cyriens, la promotion général de Gaulle, très présenteaujourd’hui, et de l’avoir constamment accompagnéede son attentive affection.

• Je suis reconnaissant au Capitaine BahSouleyman, mon premier capitaine à la 1re compagniedu 3e RIMa d’avoir guidé mes premiers pas dans cemétier.

• Je suis reconnaissant à tous ceux qui m’ont com-mandé par la suite à quelque poste que ce soit, mescapitaines de la 1re du 8, Robert… et Jean-Michel,mes chefs de corps successifs, ceux du 8e RPIMa, lescolonels CANN et Vidal, et du RIMaP de NouvelleCalédonie, les colonels Soyard et Kutzmann…

• Je suis reconnaissant à tous ceux qui dans desregistres si différents et à leur manière m’ont tantappris, les généraux Servranckx, Bertin, Rideau,Zeller, Bachelet, Poulet trop tôt disparus…

• Je suis reconnaissant à mes deux prédécesseursimmédiats :

Le GAR Thorette qui m’a confié le poste deMajor en toute confiance et que je remercie de sonimplication dévouée à la tête de notre associationTerre fraternité.

Le général Cuche que j’ai secondé avec bonheur.• Je demande au général Georgelin et à l’amiral

Guillaud de voir dans l’expression de ma reconnais-sance autre chose que la traduction convenue de l’ar-ticle R3221-3 du décret 2009-869.

• Je suis reconnaissant à tous ceux qui ont servisous mes ordres de l’avoir fait avec autant de dévoue-ment, notamment dans les jours difficiles avec unepensée toute d’émotion pour mon bien cher camaradeAntoine Lecerf.

• Je suis reconnaissant à nos brigadiers et chefs decorps de porter avec autant de conviction le moral etl’excellence opérationnelle de l’armée de Terre.

• Je remercie la Délégation générale pour l’arme-ment et nos industriels de contribuer à notre capacité

opérationnelle en nous fournissant les équipementsperformants dont nous avons besoin. Je ne doute pasun seul instant que la franchise voire la rugosité denos relations soit, in fine, source d’efficacité opéra-tionnelle.

• Je suis reconnaissant à tous ceux et notammentles associations qui nous soutiennent au quotidien etplus encore aux heures sombres.

• J’ai bien évidemment le sentiment d’être injusteen oubliant beaucoup d’entre vous. Je forme le voeuque les contacts que j’aurai plaisir à conserver mepermettront de réparer cette injustice.

• Au nom de nos soldats, je voudrais exprimer mareconnaissance au service de Santé des armées pourson courage en opérations et son extrême dévoue-ment, du ramassage des blessés sous le feu à leurprise en charge dans nos hôpitaux des armées. Sanscette chaîne de solidarité et ce savoir faire rassurant etchaleureux, il n’y aurait plus aucun volontaire pourfaire notre métier.

• Naturellement je remercie mes deux adjointsdirects successifs, les généraux Joly et Margueron deleur fidélité à mes côtés et l’EMAT de son investisse-ment quotidien dans la conduite des affaires de l’ar-mée de Terre et de la sympathie qu’il m’a témoignéehier après-midi…

• Merci mon général Bruno Dary de ta grandehumanité dans l’accompagnement de nos familleséprouvées par la perte ou les blessures de nos soldats.

• Enfin, je souhaite exprimer ma reconnaissance àma famille, à mon épouse Claire-France qui achèveaujourd’hui une carrière de fille et femme de militairein fine plus longue que la mienne, et mes enfants.Anne-Laure et Adrian auxquels je vais pouvoir consa-crer un peu plus de mon temps.

Pour conclure, si je devais formuler un seul sou-hait au moment de quitter l’armée de Terre, c’est quenos concitoyens réalisent enfin à quel point ils ont debons soldats, courageux, généreux capables desactions les plus héroïques qui se puissent imaginer. Jegarde des milliers de mails qui ont bercé mon quoti-dien de CEMAT, le souvenir très présent de celui, par-ticulièrement synthétique, que m’avait envoyé un demes colonels d’Afghanistan : « Mon général, nousrentrons d’une opération très dure. Mes soldats m’ontbluffé. Mes respects mon général. »

Pour les avoir recrutés, je sais d’où ils viennent etje crois que nous pouvons être collectivement fiers decette dynamique « d’élévation par l’effort » qui faitqu’après avoir été de bons soldats, les plus perfor-mants feront les sous-officiers puis les officiers d’unearmée de Terre ayant le culte de la mission, profes-sionnellement rigoureuse, enthousiaste dans l’action,volontaire et résistante dans l’adversité et surtout sou-dée par une camaraderie à toute épreuve.

Je la quitte, je vous quitte, avec émotion et la cer-titude d’avoir fait ce qui devait l’être.

Je lui souhaite, je vous souhaite, bonne chance etsuis certain que le général Ract-Madoux y trouverabien plus que les satisfactions personnelles et profes-sionnelles qu’il appelle de ses vœux. �

«Je suisreconnaissantà tous ceux etnotammentles associationsqui noussoutiennent auquotidienet plus encoreaux heuressombres.

Allocution du général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’arméede Terre, lors de son adieu aux armes du 30 août 2011, aux Invalides.

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Cette définition s’applique au recrutementmarginal au titre de l’article L4132.10, mais enaucune manière au Saint-Cyrien, pour qui d’ailleursau terme d’externe est substitué celui de « direct ».En réalité, il s’agit pour l’armée de Terre de recruterpar concours des jeunes gens ayant, par leur cursusscolaire, apporté la preuve de leur capacité à acqué-rir des connaissances intellectuelles. L’institution faitdonc le pari que parmi eux, grâce à son système de« formation », elle fera émerger les « hauts poten-tiels » dont plus tard elle aura besoin. Ainsi, c’estbien également le principe de la promotion socialequi régit la carrière du « recrutement direct ».

Comme en tactique, la faiblesse du dispositif sesitue au point de jonction entre recrutement directou « externe » et recrutement interne. Pour êtreclair, au niveau de l’EMIA par laquelle s’effectuait lerecouvrement. En interne, ne peut-on plus discernertrès tôt les potentiels et parier sur leur capacité àacquérir eux aussi les compétences nécessairespour atteindre des postes de haut niveau ?

Un esprit « malin » pourrait soupçonner la miseen place insidieuse d’un système préconisé dans unrapport du CGA Blanc (26 juin 1958 ) : « A l’instarde ce qui est de pratique courante dans d’au-tres administrations de l’Etat on peut concevoirque cette différentiation […] soit fixée dèsl’origine en distinguant selon la provenancedes jeunes officiers deux cadres soumis par sta-tut à des règles d’avancement propres […] ontrouverait ainsi :

• un cadre de commandement issu d’unesorte « d’université militaire » et destiné à four-nir les plus hauts postes de la pyramide ;

• et un cadre d’auxiliaires du commande-ment, sortes d’ « officiers de fortune », canton-nés dans des grades subalternes et limités dansleur carrière » ; et cité par le CGA Eugène-JeanDuval (in « l’armée de Terre et son corps d’officier1944-1994 » p.116) qui ajoute immédiatement :« Le général chef d’état-major de l’armée […]ne saurait retenir une telle solution tropcontraire aux intérêts de l’armée dont elle rom-pait l’unité et aux saines traditions qui veulentque chacun y débute avec des chances égales ».

Le point clé est bien là. Ce qui importe dans unmétier comme le nôtre est la cohésion qui ne peutreposer que sur un système juste fondé pour toussur une perspective de promotion sociale sans sus-picion d’un quelconque traitement inégalitaire quiaurait d’autres bases que la compétence et la qua-lité du service rendu.

Dès lors, dans un modèle qui inéluctablementse réduit, peut-on encore afficher sur un même« campus » plusieurs écoles aux signes distinctifstellement apparents quand elles se présentent ras-semblées qu’elles ne peuvent que susciter interro-gations dans l’esprit simplificateur des représen-tants du peuple ?

Pourquoi ne pas s’inspirer du modèle de notrepropre haute administration qui recrute par l’ENA(promotion 2010-2012) 80 candidats : 40 parconcours direct, 32 par concours interne et 8 prove-nant des élus et du secteur privé (notons au pas-sage les chiffres de la promotion 2002-2004 :

Le thème générique de la table ronde denotre prochaine assemblée générale du4 février 2012 sera le recrutement interne.Le présent article est destiné à donnerquelques repères dans la perspective de

cette échéance, à ceux de nos lecteurs qui participe-ront à cette réunion, mais il peut aussi susciter lesréactions préalables des autres qui ne pourront s’yrendre.

Recrutement interne, de quoi parle-t-on ?Une définition « civile » tout d’abord :

Le recrutement interne consiste à pourvoir unposte en choisissant une personne qui travailledéjà au sein de l’entreprise. Cette méthode,lorsqu’elle est possible, est souvent préférée parles DRH en raison des avantages certains qu’ellecomporte. Tout d’abord, spécifiquement pour leprocessus de recrutement considéré, le recrute-ment interne est d’un faible coût d’exécution, lapersonne recrutée de cette façon connait l’entre-prise et est opérationnelle beaucoup plus rapide-ment (y compris s’il s’agit d’un stagiaire, intéri-maire ou consultant externe). Plus largement, lerecrutement interne permet, lorsqu’il est réguliè-rement pratiqué, de motiver les personnes travail-lant pour l’entreprise du fait que ceux-ci peuventenvisager des promotions et mutations internes.

Transposée à l’armée de Terre cette définitions’applique donc à toutes les formes d’accès àl’épaulette d’officier : EMIA, EAM (ex EMCTA),OAEA/OAES, rang, et même « OSC » soit plus destrois-quarts du corps. Ceci permettant au CEMAT etau DRH-AT de faire très justement observer queplus que jamais le recrutement interne est péren-nisé dans l’armée de Terre qui assure donc ainsi lapromotion sociale de ses membres méritants ouayant prouvé, par leurs efforts, leur capacité à pro-gresser dans la hiérarchie.

Mais alors, où est doncla question litigieuse ?Il faut, selon moi, la rechercherdans la définition du recrutement externe.

Le recrutement externe est employélorsque l’entreprise désire embaucher des indi-vidus qui ne travaillent pas dans l’organisation.Cette méthode apporte plusieurs avantages,tel l’accès à un réseau de candidats plus diver-sifié que l’on ne trouve pas toujours à l’inté-rieur de l’entreprise. Par ailleurs, recruter à l’ex-térieur apporte de nouvelles idées, de nou-velles techniques, bref un nouveau sens decréativité dans l’entreprise. Enfin, par compa-raison avec le recrutement interne, on peuts’attendre à une diminution de la friction entreles employés qui ne sont plus en compétitionpour le poste offert. La méthode peut aussiimpliquer une réduction des frais de forma-tion, puisque le candidat sélectionné aura déjàles qualifications requises à l’emploi ».

6 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

DOSSIERL’avenir du recrutement interne des officiers de

Un bref retour historique surdirects 80, internes 43, élus et privé 13 soit un totalde 136…), qui suivent ensuite le même cursus deformation, mais qui pour être objectif n’ont pas tousles mêmes perspectives de carrière ?

Dans des temps où la défense va sûrement subirles effets de la rigueur consubstantielle à la gravecrise qui frappe l’ensemble des pays développés, ilest impératif que le corps des officiers reste uni pouraffronter un avenir pour le moins incertain. Cettenécessité s’accroît quand de plus en plus le formatde l’armée de Terre se réduit et qu’insensiblement lalimite du système actuel se rapproche. Il serait dé-sormais sage de réfléchir à la question de la préser-vation de l’avenir en revisitant quelques recettesd’un passé sombre. Elles ont en commun, la préser-vation de la cohésion et le maintien des savoir-fairetechniques du corps des officiers, peut-être au détri-ment de certaines capacités d’actions immédiates,volontairement temporairement (?) sacrifiées. Plusque jamais les avantages du recrutement interne,précoce notamment, s’imposeront comme une évi-dence technique et économique.�

GDI (2s) Christian CavanVice-président de L’Épaulette

EMIA promotion Général Kœnig 1970-71

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La diversité des conditions d’acces-sion aux grades d’officiers sous laRévolution et l’Empire ont abouti àla constitution d’un corps très hété-rogène : deux officiers sur trois sor-

taient du rang. Les explications ne man-quent pas : la volonté révolutionnaire d’ef-facer les errements de l’armée royale, unétat de guerre quasiment permanent qui per-met aux sous-officiers de faire preuve deleur aptitude au commandement en cam-

pagne et la faiblesse du recrutement par lesécoles.

En 1815, la Restauration hérite doncd’un corps d’officiers dont le recrutement aété, depuis 1789, plus aléatoire qu’organisé.Devenu ministre de la Guerre en 1817,

Gouvion-Saint-Cyr organise la nouvellearmée et définit avec précision les condi-tions de son recrutement, notamment celuide ses cadres officiers. C’est l’objet du titreVI de la loi du 10 mars 1818 : désormais« nul ne pourra être officier s’il n’a servipendant deux ans comme sous-officier ous’il n’a suivi pendant le même temps lescours et exercices des écoles spéciales mili-taires et satisfait aux examens des ditesécoles ». Et il est précisé : « Le tiers dessous-lieutenances de la ligne sera donné auxsous-officiers ». C’est une loi libérale quireprend des dispositions impériales, instituedonc un dualisme dans l’accès à l’épaulette :élèves des écoles militaires et sous-officierssont désormais institutionnellement enconcurrence.

La loi Soult du 14 avril 1832 reprendl’esprit du titre VI de la loi Gouvion-Saint-Cyr en y apportant quelques modificationsdont certaines sont favorables aux sous-offi-

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l’armée de Terre

L’accès àl’épaulettedes officierssortis du rang

Élèves de la promotionCapitaine Florès de l’EMIA(2008-2010) rendant les honneursau CEMAT, lors de l’AG 2010de L’Épauletteà l’École militaire.

Ci-dessous, jeunes élèves officiersféminins de l’EOGN, lors de l’AGde L’Épaulette 2011.

le recrutement interne des officiers

Laurent Gouvion-Saint-Cyr,capitaine au 1er bataillon

de chasseurs de Paris en 1792,par Georges Rouget,1835.

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ciers : on peut désormais être sous-officierau bout d’un an de service (dont six moiscomme caporal), ce qui abrège d’un an lacondition d’ancienneté de service requisepour devenir sous-lieutenant. D’autre part,la limite d’âge inférieure pour devenir sous-lieutenant est désormais fixée 18 ans pourles élèves des écoles. Le 19 mai 1834 lemaréchal Soult fait voter une loi sur l’étatdes officiers qui garantit à ceux-ci un déve-loppement de carrière à l’abri de l’arbitrairedu pouvoir exécutif. L’officier désormais estpropriétaire de son grade. Il ne peut le per-dre que dans des cas précis : démission,déchéance de la nationalité française oucondamnation devant les juridictions civilesou militaires. Il est devenu le premier desfonctionnaires dont le déroulement de car-rière soit organisé et garanti.

Ce statut servira de modèle à la fonctionpublique, et connaîtra une rare longévitépuisqu’il restera en vigueur, avec des modi-fications mineures, jusqu’en... 1974.

Mais si la loi prévoit qu’une vacance surtrois des postes de sous-lieutenant est réser-vée aux sous-officiers, donc les deux autresaux élèves des écoles militaires, l’étude dela période 1820-1870 révèle que pendant cedemi-siècle c’est la proportion inverse quiprévaut.

L’exploitation des dossiers de 6 promo-tions de sous-lieutenants nommés en 1825,1835, 1850, 1855 et 1865, permet dedénombrer 7 137 nominations dont5 050 par le rang, 2 029 par les écoles (1 583Saint-Cyriens et 446 polytechniciens) et 58divers, soit 63 % par le rang, 36 % par les

écoles, 1 % divers. Un état établi en 1870par le cabinet du ministre, portant sur lesorigines de 18 643 officiers en service en1869, fait apparaître que 61 % d’entre euxproviennent des sous-officiers. À la veillede la guerre de 1870, près des deux tiers desofficiers sortent du rang. On en est revenu àla situation du Premier Empire.

Notons toutefois que cette proportionest très inégalement constatée selon lesarmes et services. Elle est vérifiée dans l’in-fanterie dont les officiers constituent la moi-tié de l’effectif du corps. Mais les officiersissus des sous-officiers sont bien plus majo-ritaires dans la cavalerie (70 %), les troupes

de la marine (85 %), la gendarmerie (86%)et le train des équipages militaires (100 %).Par contre les anciens élèves des écolesmilitaires sont majoritaires dans l’artillerie(50%), le génie (80%), l’intendance (86 %)et le corps d’état-major (100 %). Il n’est pasindifférent de remarquer que trois de cesarmes ou corps (corps d’état-major et lesdeux armes savantes) sont les seuls de l’ar-mée à “ disposer ” d’une école d’applicationpar où doivent transiter en totalité (corpsd’état-major) ou partie de leurs officiers.

Le décalage entre les normes de recrute-ment des officiers fixés par le législateur etla réalité des faits a plusieurs causes.

De 1818 à 1868, les effectifs de l’arméecroissent et par conséquent les besoins enencadrement. Or jamais les dotations bud-gétaires ne permettent aux écoles, celle deSaint-Cyr en particulier, de répondre à cesbesoins. De plus, quand certaines situationscomme la crise internationale de 1840 et laguerre de Crimée, exigent un accroissementbrutal des cadres et qu’on ne peut improvi-ser des promotions d’élèves-officiers, onnomme sous-lieutenants des sous-officiers :en 1840, 84 % des sous-lieutenants nomméssortent du rang, en 1855 ils sont 80 %.

C’est aussi un problème complexe devocation militaire et de condition sociale.D’abord, les nobles quittent massivementl’armée en 1830, soit qu’ils en soient éloi-gnés par des mesures gouvernementales lesprivant de privilèges acquis sous laRestauration soit que, légitimistes, ils préfè-rent démissionner. L‘auto-recrutement mili-taire, qui d’ailleurs diminue, devient plé-béien.

8 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

L’accès à l’épaulette des officiers sortis du rang

De gauche à droite, Carabiniers du 1er régiment 1836, Brigadier Hussarddu 5e régiment 1895, Trompette du 12e régiment d’artillerie, 1880.

Nicolas Joseph Maison, jeune grenadier au 1er bataillon de Paris en 1792, parLéon Cogniet, 1834. Il fût nommé Maréchal de France, le 22 février 1829.

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L’avenir de recrutement interne

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officiers compétents. Ces deux évènementspermettent aussi un relèvement sensible duniveau de la pensée et des connaissancesmilitaires. Le « vieux soldat » promu direc-tement avec toutes ses habitudes de corps degarde, cède la place au diplômé. L’élite desofficiers se recrute au nom de l’égalité deconcours nationaux qui mettent en avant lemérite et les connaissances.

En 1871, l’effectif en cadres supérieursest reconstitué à hauteur de 20 000 officiersd’active, présents. En 1893, il est de 23 719dont la moitié appartient à l’infanterie.

En 1875, la première école de sous-offi-ciers-élèves officiers est créée. Les sta-giaires suivent pendant un an un enseigne-ment complet devant les conduire au gradede sous-lieutenant. Illustration de la promo-tion sociale par le métier des armes, le suc-cès de ce premier essai entraîne la créationdes écoles de Saint-Maixent pour l’infante-rie, de Saumur pour la cavalerie et deVersailles pour l’artillerie et le génie. Lenombre des bacheliers qui présentent leconcours des grandes écoles militaires necesse de progresser : sur les 198 élèves de lapromotion de 1907-1908 de Saint-Cyr, 113possèdent le baccalauréat et 57 seulementviennent des écoles primaires civiles oud’enfants de troupe. Outre les sous-officiers,fils d’employés, d’ouvriers, d’artisans, depaysans et de fonctionnaires, les refusés deSaint-Cyr se présentent aussi. En 1880, lesofficiers sortis du rang ou des écoles desous-officiers surpassent les saint-cyriensdans la proportion de 3 à 2. À la fin de ladécennie du siècle la proportion est inverséeà la faveur des promus de Saint-Cyr. En1895, 1/10ème des officiers provient d’unepromotion directe, un peu plus d’un tierssort des écoles de sous-officiers, le resteémane de Polytechnique et de Saint-Cyr.

Jusqu’en 1914 l’accroissement du nom-bre des officiers suit la modernisation et lesmodifications quantitatives de l’arméeFrançaise.

La formation des officiersdes armes issus du rangDans ce corps d’officiers dont le recru-

tement combine donc deux systèmes démo-cratiques : la sélection par concours et lapromotion interne, il est évident que la pro-motion aux grades les plus élevés sera réser-vée aux sélectionnés par concours, surtout siune instruction complémentaire n’est pasdonnée par l’armée à ceux dont elle assurela promotion par le rang.

Vers 1860, 53 % des officiers issus desclasses populaires n’ont reçu qu’une ins-truction primaire, par rapport auxofficiers issus des classes moyennes(25 % du corps) ou aux fils de grands nota-bles (2 %), les fils d’officiers et sous-offi-ciers constituant les derniers 20 %). Alors

que 13 % des fils de grands notables devien-nent généraux et que les officiers issus desclasses moyennes obtiennent les deux tiersdes emplois d’officiers généraux et supé-rieurs (chefs de bataillon exclus), 5% seule-ment de ceux issus des classes populairesterminent leur carrière comme colonel etlieutenant-colonel, 3 % comme généraux.La majorité d’entre eux finissent capitaines,dotés d’une retraite et de la pension de laLégion d’honneur, ce qui leur assure un sta-tut social inespéré.

Mais l’efficacité de l’armée dépendmoins de cette promotion sociale incontes-table que de l’instruction générale et mili-taire donnée à ses cadres. Là réside lagrande vulnérabilité de l’armée française dumilieu du XIXe siècle. Elle néglige de don-ner une formation continue à ses officierssortis des écoles.

Développer l’instruction générale etmilitaire des sous-officiers susceptiblesd’être nommés sous-lieutenants est unobjectif qu’assigne, en 1835, le maréchalMaison, ministre de la Guerre, aux écolesrégimentaires du second degré. Le pro-gramme prévoit 180 séances de deuxheures, réparties sur deux ans, consacrées àl’enseignement de la grammaire, de lacomptabilité, de l’arithmétique, de la géo-graphie et de l’histoire militaire de laFrance, plus quelques variantes selonl’arme. Mais, dans l’ensemble, ces écoles dusecond degré sont un échec : mobilitéextrême des unités, difficulté de dégager leshoraires nécessaires et d’y rassembler lessous-officiers, difficulté de trouver à l’inté-rieur du corps des officiers pédagoguescapables d’enseigner les matières du pro-gramme et aussi réticence des sous-officiersdevant l’effort intellectuel exigé (exceptionfaite pour les écoles du génie et de l’artille-rie parce qu’elles sont sédentaires et dispo-sent d’un corps d’officiers majoritairementsortis de l’Ecole polytechnique et capablesd’assurer la formation générale et spéciali-sée des sous-officiers). Devant ce constat,Saint-Arnaud, ministre de la Guerre en 1852,décide que les sous-officiers candidats àl’avancement devront désormais faire

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D’autre part, les pertes en ligne, c’est-à-dire les démissions en cours de carrière, pro-viennent rarement des officiers sortis durang pour qui la condition d’officier est unaccomplissement, mais toujours des offi-ciers sortis des écoles appartenant auxclasses aisées ou fils de grands notablespour qui le métier militaire peut être unesituation provisoire.

Enfin la préparation du concours desécoles de formation exige un certain niveaud’instruction générale dont l’acquisitionnécessite, de la part des familles, un inves-tissement financier dont seules sont capa-bles des classes aisées. De plus, la scolaritéà Saint-Cyr et Polytechnique est payante.Bourses et demi-bourses devaient pallier cesdifficultés. Sous la Monarchie de Juillet,elles sont réservées à 90 % aux fils d’offi-ciers. En 1848, le gouvernement provisoiredécrète la gratuité des études. La loi du8 mai 1850 annule ce décret, mais décideque le nombre de bourses sera désormais illi-mité ; leur attribution dépendra d’un avis duconseil municipal de la commune où rési-dent les parents des postulants. Cette légis-lation est maintenue par Napoléon III contrel’avis d’une partie de son haut commande-ment inquiet d’une trop grande démocratisa-tion du corps des officiers.

Sont désormais bénéficiaires de boursesles exclus d’avant 1850, les enfants de sous-officiers, de soldats et les candidats issus declasses populaires.

Ainsi, entre 1815 et 1850, et après cettedate pour les non-boursiers, s’engager à dix-huit ans (17 ans à partir de 1848) est la seulesolution offerte aux fils de famillesmodestes pour satisfaire une vocation mili-taire ou exercer un métier qui, s’ils accèdentà l’épaulette, leur offre une rare sécurité del’emploi. Ils ont beaucoup de chances d’yparvenir, car la catégorie des engagés est leterreau des officiers sortis du rang. Alorsqu’elle ne représente que de 12 à 19 % ducontingent levé annuellement, elle fournitprès de 75 % des sous-lieutenants issus dessous-officiers. Elle jouit, auprès de la hiérar-chie militaire, d’un préjugé d’autant plusfavorable que parmi ces engagés d’originemodeste, se glissent des engagés « éclairés »,parfois étudiants de milieux aisés, parfoisjeunes nobles soucieux de contourner l’obs-tacle du concours sur lequel ils ont pu buterou qu’ils refusent d’aborder.

La défaite de 1870 et l’avènement de latroisième République remettent au premierplan l’armée citoyenne. Quatre grandes loissur le recrutement dans les armées jalonnentla période 1870-1914. Ce sont celles de1872, 1889, 1905 et 1913. Elles modifient lerecrutement des officiers qui devient de plusen plus démocratique. L’armée s’ouvre àtous. Elle manque d’officiers, et de sous-

Hommage aux Poilus partant au front en août 1914.

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preuve de « l’instruction générale sanslaquelle un officier ne saurait tenir convena-blement sa place ni dans l’armée, ni dans lemonde... ». Mais cela ne corrige pas l’indi-gence des instructeurs, l’absence de sallesde classe et de bibliothèques régimentaires,ni la multiplication des indisponibilités pourcause de campagnes extérieures.

Après la Seconde Guerre mondiale, il aété jugé si difficile d’assurer dans les régi-ments la mise à niveau des sous-officierscandidats à l’épaulette, qu’il a paru indis-pensable de créer une école spéciale où ilsétaient détachés pour préparer le baccalau-réat. Cette constatation doit permettre de nepas mésestimer les difficultés rencontréespar le fonctionnement des écoles régimen-taires du second degré, au milieu du XIXe

siècle, alors que l’enseignement primairen’est pas encore généralisé et que le secon-daire n’est ouvert qu’à un faible nombre deFrançais. Cet échec ne peut être attribuéseulement à des motivations politiquessacrifiant la formation des officiers sortis durang à la composition sociale du haut com-mandement.

Jusqu’en 1940, la formation des offi-ciers d’active des armes est assurée de façonséparée selon leur origine. Les élèves durecrutement direct proviennent soit del’Ecole polytechnique, soit de l’Ecole spé-ciale militaire implantée à Saint-Cyr. Lesélèves de recrutement semi-direct sont for-més dans les écoles d’armes, à Saint-Maixent pour l’Infanterie, à Saumur pourl’Arme blindée cavalerie, à Poitiers pourl’Artillerie, à Versailles pour le Génie. LesTransmissions qui ne sont pas encore une

située à 120 kilomètres d’Alger, et parl’école de Médiouna au Maroc qui, elle nefonctionnera qu’à peine un an, jusqu’en mai1943.

Le I3 décembre 1944, l’école deCherchell prend l’appellation d’Ecole mili-taire interarmes et continuera à former desofficiers jusqu’à la moitié de l’année 1945.

Le général de Lattre, sans attendre la findu conflit, lance un extraordinaire effort deformation : ce sont les écoles de cadres.

En effet, le nombre des officiers d’ac-tive servant dans les armées de la libérationen 1944 représente à peine la moitié ducorps des officiers d’active de 1939.Soucieux de doter la 1ère armée d’un enca-drement de qualité, bien entrainé, tout enprocédant à un amalgame sans précédent, ilmultiplie les écoles de cadres dont, sansdoute, la plus célèbre fut celle de Rouffach.

Le 5 juillet 1945, les missions de l écolede Cherchell sont transférées à Coëtquidan.qui devient l’école unique de formation desofficiers d’active, qu’ils proviennent durecrutement direct ou semi-direct dit « corpsde troupe ». Elle conserve l’appellationd’Ecole militaire interarmes.

Lors de l’inspection de cette nouvelleécole les 5 et 6 décembre 1945, le général deLattre de Tassigny, annonce aux élèvesqu’ils feront un stage de quinze mois dansles différentes écoles d’application desarmes qui s’installent : Infanterie : à Auvours ;Artillerie : à Idar Oberstein en Allemagne ;A.B.C : à Saumur ; Génie : à Angers ; Train : àTours ; Transmissions : à Montargis.

En mai 1947, l’Ecole militaire inter-

10 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

arme font partie intégrante du Génie Cettesituation dure pratiquement jusqu’à l’armis-tice de 1940.

À l’été 1940, toutes ces écoles sont fer-mées et ré-ouvertes à l’automne dans desvilles de la zone sud de la France, à savoir :

Aix en Provence, pour l’Infanterie,Tarbes pour l’arme blindée Cavalerie et letrain, Nimes pour l’Artillerie, Avignon pourle Génie. Ces écoles fonctionnent jusqu’àl’occupation de la zone sud par l’armée alle-mande. À partir du 8 novembre 1942 la for-mation des élèves aspirants est assurée pourtoutes les armes, par l’école de Cherchell,

Aujourd’hui, les élèves officiers de l’EMIA reçoivent un enseignement alternant formationacadémique et formation militaire. L’EMIA délivre une formation pluridisciplinaire etmilitaire dont l’esprit est marqué par la référence permanente à la spécificité militaire,l’ouverture à la société civile et la prise en compte de la dimension internationale.

La formation des officiers de Cavalerie lors des exercices sur les blindés.

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armes devient « l’Ecole spéciale militaireinterarmes » jusqu’au 13 décembre 1961 oùla décision est prise de créer deux écoles surle site de Coëtquidan : l’Ecole spéciale mili-taire et L’Ecole militaire interarmes.

La formationdes officiers desservices issus du rang

En 1939, une école militaire d’adminis-tration est implantée à Vincennes. Elle esttransformée en centre d’instruction desélèves aspirants du service de l’Intendancependant la période de guerre. Dans le mêmetemps, outre mer, sont créés des centres deformation d’aspirants d’administration àCasablanca, Beyrouth, Londres et Hanoï.

En 1946 elle trouve un emplacementdurable à Montpellier. Jusqu’en 1953 inclus,l’École militaire d’administration procèdepar concours séparé au recrutement de sespropres élèves. Les officiers des services duGénie, des Transmissions et du Matériel,des bâtiments coloniaux reçoivent àMontpellier, au cours du 4e trimestre, uneformation administrative.

À partir de 1954, les élèves sont recru-tés par le biais du concours unique des ser-vices. L’école forme les officiers d’admi-nistration d’active de l’intendance et,jusqu’en 1961, les adjoints de chancellerie,ainsi que les adjoints administratifs descorps de troupe. � La rédaction

> Le recrutement interne des officiers dansl’armée française n’est pas une nouveauté. Ils’est concrétisé après la révolution commele montrent ces extraits recueillis dans« l’Histoire de l’armée Française » d’AndréCorvisier, au tome 2 dirigé par le général(2s) Jean Delmas, et dans l’ouvrage« L’armée de Terre et son corps d’officiersde 1944 à 1994 » du contrôleur général desarmées Eugène-Jean Duval. À la fois ascen-seur social et force de cohésion des armées,il est une spécificité Française dont il seraitdommage de se priver.

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 11

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«> Lettre du général d’armée Jean DelaunayAncien Chef d’état-majorde l’armée de Terre auxOfficiers d’originesemi-directe.

Je remercie le général Le Ray, monancien chef, de m’ouvrir lescolonnes de L’Épaulette pour vousprodiguer un conseil amical. Je jugede mon devoir de vous le donner,

moi, l’ancien maréchal des logis gâté parla vie et devenu, 35 ans après, le respon-sable de l’armée de Terreet notamment de la sélec-tion des officiers et de leurdéroulement de carrière.

Ce conseil c’est le sui-vant : « Mes amis issus del’école militaire inter-armes, ayez davantageconfiance en vous, soyezun peu plus ambitieux.Travaillez davantage ».

Déjà, comme com-mandant d’école ou desécoles, j’avais prisconscience du magnifiquecapital de dévouement etde compétence que vousreprésentiez, et j’avaispréparé des mesures pourvaloriser les études àStrasbourg et àCoëtquidan afin de facili-ter votre formation conti-nue ultérieure. Cesmesures hausseront leniveau de vos jeunescamarades.

Depuis quelquessemaines je viens de pré-sider les conseils d’avan-cement de toutes lesArmes et Services, j’ai arrêté les désigna-tions d’officiers pour le CHEM et lescommandements de régiments, j’ai exa-miné les candidatures à l’ESG, à l’EMS2et à l’EEM, ainsi que les résultats obte-nus, j’ai fait faire une étude approfondiedes notes et un bilan comparatif des car-rières. Bref, j’ai une vision claire de lasituation des IA par rapport aux Saint-Cyriens.

Je peux être désormais formel : les IAne sont pas a priori désavantagés, ni parleur étiquette, ni par leur âge. On ne com-pare plus en effet que des officiers demême ancienneté, que ce soit pour l’avan-cement ou pour l’admission dans l’ensei-gnement militaire supérieur.

Il reste que dans le temps de paix oùnous sommes, le fait d’être diplômé oubreveté confère aux intéressés un avan-tage indéniable et que les IA semblent peutentés par ces concours, puisque le nom-

bre des candidats, doncdes lauréats, est faibleparmi eux.

C’est pourquoi je disà mes jeunes camaradesissus de l’IA : « Faites-moi confiance. Je cherchedes officiers compétentset non des porteurs d’éti-quettes. Quand je confieentre autres, le comman-dement du 2e REP ou ladirection des études del’ESG à un IA , je fais lapreuve qu’il n’y a pasd’ostracisme. En consé-quence je vous demanded’être raisonnablementambitieux. Appliquez ladevise de l’EMIA : « Letravail pour loi ».

Consentez l’effortpersonnel nécessaire dèsque vous aurez achevévotre temps de comman-dement de capitaine.

Soyez alors sans com-plexe et n’hésitez pas àdemander l’aide et leconseil de vos anciens.Présentez-vous aux

grands concours militaires et vous enserez récompensés. L’armée de Terre abesoin de vous. Ayez confiance en elle eten vous. Bon courage. �

Ce texte est extrait de l’ouvrage duGénéral Serge Douceret intitulé « Legénéral Leray, un patriote du XXème siè-cle ». Il est paru dans la revue L’Épaulettedu mois d’avril 1981. Reste-t-il encoretotalement d’actualité ? La rédaction

Peloton préparatoire à ESMIA de Strasbourg en 1950.

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Présentez-vousaux grands concoursmilitaires et vous enserez récompensés.L’armée de Terrea besoin de vous.Ayez confiance

en elleet en vous.

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Belle définition du maréchal Lyauteyqui disait aussi « La plus grandepreuve d’estime que l’on puisse don-ner aux gens que l’on a l’honneur dediriger, ce n’est pas de les flagorner,

mais de leur parler gravement, en leur mon-trant les choses comme elles sont ».

Gravement ! Le terme va surprendre ouchoquer. Et pourtant, ne pensez-vous pas quevotre engagement au service de la France soitun engagement emprunt de gravité et de gran-deur ? Ne pensez-vous pas que vos anciensaujourd’hui engagés en opérations soient faceà de graves et de grandes responsabilités ? Nepensez-vous pas que la guerre, l’essence mêmede notre métier, soit un sujet suffisammentgrave avec des enjeux suffisamment grandspour qu’il mérite toute votre attention et votreréflexion ?

J’attache une attention toute particulière àla formation des officiers, à la formation desfuturs chefs que vous serez demain. Votre for-mation concourt directement à la qualité del’engagement opérationnel des armées dans lesmissions qui leurs sont confiées. Mais ellen’est pas une fin en soi ! Elle est cette armaturedestinée à structurer votre vocation militaire.Elle doit faire de vous, dans la tradition sécu-laire de vos anciens, les dépositaires du succèsdes armes de la France, parce que, demain,vous serez délégataires de la force que l’auto-rité politique oppose à ceux qui menacentdirectement ou indirectement notre pays, nosintérêts ou nos valeurs !

Cela signifie très concrètement que vousdétiendrez ce pouvoir exorbitant de donnerla mort, d’engager la vie de ceux que laNation vous confie, de risquer votre proprevie pour accomplir la mission qui vous auraété donnée !

Ce n’est pas anodin. C’est un sujet gravequi mérite une véritable réflexion et mêmecette méditation dont le général de Gaulledisait qu’elle forge l’âme des chefs. Mais lemétier des armes n’appartient pas qu’« auxforts en thèmes » pour reprendre l’expressionde Marc Bloch dans « L’étrange défaite ». Ilappartient aux chefs qui, pour être chefs, ontaussi besoin d’être forts en thèmes ! Ce n’estpas la même chose; la finalité n’est pas la même !

Vous êtes ici pour apprendre à être desofficiers, c’est-à-dire demain des chefs opéra-tionnels aptes à commander et réussir les mis-sions qui leur seront confiées.

Dans cette définition du maréchal Lyautey,trois verbes structurent notre vocation d’offi-cier : servir, obéir et commander.

Servir d’abord.Parce que servir, c’est faire siennes les

notions de bien commun, de devoir et de sacri-fice. Le bien commun transcende les intérêtsparticuliers pour un intérêt supérieur quiconstruit l’avenir des générations futures. Ils’inscrit dans la préservation d’un patrimoinelégué par les générations passées. C’est unbien qui réclame parfois un sacrifice individuelou collectif pour une cause qui dépasse l’hori-zon immédiat de nos perceptions.

Vous êtes, nous sommes, des serviteurs del’Etat et de la Nation. Nous ne sommes pas lesseuls, mais notre service nous amène à porterles armes de la France dans des circonstanceshistoriques, politiques et juridiques qui sonttoujours exceptionnelles, avec toutes les res-ponsabilités que cela suppose ! C’est ce quifonde la spécificité de notre métier. Notre ser-vice a ceci de particulier : il légitime le recoursà la force, il constitue « l’ultima ratio » du chefpolitique, pour imposer la volonté de l’Etat, denotre Nation. C’est un choix de vie, c’est uneexigence de vie, c’est une vocation ! Oublierces valeurs dans notre service quotidien, c’estdirectement compromettre notre capacité opé-rationnelle et perdre le sens de notre engage-ment.

C’est pour cette raison que le soldat a étéet sera toujours une sentinelle de l’Histoire denotre pays.

Obéir, ensuite. C’est sansdoute le plus exigeant.Vous connaissez la formule consacrée :

« la discipline est la force principale desarmées » ! La discipline n’est pas une figure destyle ou l’expression d’un consentement for-mel voire formaliste. Elle n’est pas non plussoumission passive et servile à la lettre d’unordre reçu.

Elle est avant tout une adhésion active etresponsable à l’esprit d’un ordre compris etaccepté pour l’intérêt supérieur. La mission quinous est confiée possède ce caractère sacré quinous oblige parce que nous nous sommesengagés à servir. Bien entendu, cela ne signifieen aucun cas que la discipline militaire justifietout et n’importe quoi. Votre devoir d’officierest de toujours vous interroger sur le sens de lamission qui vous est confiée La discipline quel’on attend d’un officier n’est pas celle quel’on attend du soldat. Elle est plus exigeante !Il vous reviendra, à vous, d’exécuter les ordresque vous aurez reçus en fonction de l’analyseque vous aurez su faire de votre environne-ment, des circonstances, des réalités du ter-rain... L’intelligence de situation, la prise d’ini-tiatives et la volonté de vaincre devront guider

12 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

DOSSIER

Qu’est-ce qu’un chef ?La formation des officiers

Extraits de l’allocution del'amiral Edouard Guillaud,Chef d’état-major des arméesaux Ecoles de Saint-CyrCoëtquidan, prononcéele 25 février 2011.

« Un chef ! C’est celuiqui commencepar servir et par obéirpour apprendreà commander, et le faitde servir et d’obéir (...)est déjà un acte de chef,puisque c’est donnerl’exemple ».

En couverture

L’avenir de recrutement interne

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EMA

> Lire en page 34l’Allocution de l’amiral Guillaud Chefd’état-major des armées, prononcéelors de l’ouverture de la sessionde l’IHEDN et de L’INHESJle 10 octobre 2011.

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l’exécution de votre mission dont vous assu-merez l’entière responsabilité. Et souvent,vous serez seul pour prendre votre décision.

Commander, enfin,c’est ce à quoi vousaspirez en embrassantla carrière des armes.Le commandement est au cœur de votre

vocation d’officier. Il n’est pas une scienceexacte, il n’est pas modélisable, il ne se décrètepas : il s’éduque, se construit, et se vit dansl’exigence d’une existence au service deshommes qui nous sont confiés.

« On ne vit bien, que ce que l’on a rêvé etlonguement médité ! » S’il y a bien une choseessentielle dans votre formation, c’est cetteréflexion sur le sens de votre vocation, sur lesens du commandement.

Cette réflexion se nourrit des leçons del’Histoire confrontées à l’expérience vécue,celles de vos grands anciens et de ceux qui ontécrit sur ces thèmes essentiels.

Commander, c’est avant tout réfléchir,décider, assumer en ne perdant jamais de vueque la vérité du commandement, est et seratoujours sur le terrain, au milieu de vos soldats.Au combat, on ne triche pas ! Réfléchird’abord ! La réflexion précède l’action ! Laréflexion nourrit l’action ! Le maréchal Fochqui disait « à la guerre, on fait ce que l’on peutavec ce que l’on sait »... si vous savez peu,vous ferez peu, ou pire, vous ferez mal. Dansl’action, cette réflexion que vous aurez entrete-nue, cultivée, confrontée vous permettra demobiliser instantanément, inconsciemment,l’ensemble de vos connaissances. C’est ce queFoch appelle l’intuition, qui vous permettra dedécider et d’assumer, ensuite, une décision quivous engagera devant vos chefs, mais aussidevant vos subordonnés.

Décider n’est pas facile. La guerre n’estpas un modèle mathématique. L’impondérableet l’imprévisible vous surprendront dans l’ac-tion et vous ne pourrez maîtriser tous les fac-teurs. Décider au combat c’est donc toujoursprendre un risque mais un risque calculé qui nes’improvise pas et se prépare dès aujourd’hui.C’est forcément compliqué car il n’y a pas desolutions écrites. Il n’y a que vous face à l’ad-versité des circonstances, l’exigence du succèsde nos armes et le devoir de veiller à la vie dessoldats qui vous sont confiés, que vous aurezformés, éduqués, entraînés et que vous aurezappris à aimer. Il y a le chef que vous êtes, avecla somme de travail à laquelle vous aurezconsentie, la culture que vous aurez acquise, la

réflexion que vous aurez nourrie pour fairepreuve de cette intelligence de situation ou decette intuition qui vous permettra de forgervotre solution, de prendre votre décision et decommander en conscience.

Le général de Gaulle citant le maréchalPétain disait que « la plus grande difficulté dansl’action, c’est d’ordonner ! ».

S’il vous arrivait un jour de vous tromper,de prendre une mauvaise décision et de perdrel’un de vos hommes, il ne faudrait pas quevous ayez le remord de votre incompétence, devotre inconséquence ou de votre négligence. Ilne faudrait pas que vous ayez à regretter tel outel enseignement que vous n’auriez pas ou malsuivi, par paresse ou par insouciance. Au com-bat ou à la manœuvre, il y a des fautes qui nepardonnent pas comme il y a des fautes quevous ne vous pardonnerez pas.

Pour toutes ces raisons la formation d’unofficier ne supporte pas l’à peu près. Elle l’en-gage, corps et âme dans son commandementqui fait appel à toutes ses facultés. En écolevous apprenez les bases de votre métier dechef qui ne souffre ni la médiocrité, ni la négli-gence, ni l’incompétence, ni la paresse. Vousacquérez les fondamentaux dont la maîtriseréclame du temps et du travail, des procédureset des processus avec ce caractère fastidieux etrébarbatif que nous avons tous enduré. Ils sonttechniques, ils sont tactiques, ils sont aussihumains et éthiques car le commandement aucombat est un. ! Ce sont ces mêmes fondamen-taux que vous exigerez de vos hommes dansvos garnisons ! Pour eux, pour leur famille etpour la France, vous avez le devoir de l’excel-lence et du succès.

Ce devoir passe par trois vertus cardinalesque je place au cœur de notre vocation d’offi-cier !

C’est d’abordle courage.Pour un officier, c’est la vertu la plus

importante. C’est celle qui détermine sa forcede caractère. C’est la vertu des temps difficileset nous sommes formés pour les temps diffi-ciles. Le courage, comme le reste, il s’exerceau quotidien ! Il est bien sûr physique, mais ilest aussi moral et intellectuel. Le couragemoral c’est celui qui consiste à s’exposer, endonnant son propre avis, même si cet aviss’oppose à celui de la majorité. Le courageintellectuel, c’est celui qui consiste à oser !C’est le courage qui vous permet de décidercontre l’avis des autres, parce que vous avezsaisi l’esprit de la mission et pas seulement lalettre.

La deuxième vertu qu’il vous estdemandé de cultiver, c’est le sens de l’huma-nité avec cet « esprit de finesse » dont parlaitPascal qui vous permettra de connaître, decomprendre et d’aimer les hommes qui vousseront confiés. Si vous les connaissez, voussaurez fédérer les énergies et faire convergerleurs talents individuels vers un objectif com-mun. Si vous les comprenez, vous saurez lesentraîner, les faire adhérer, et gagner leurconfiance... ils sauront alors obéir dans la let-tre et dans l’esprit pour l’intérêt supérieur. Sivous les connaissez et les comprenez, alorsvous les aimerez et vous saurez les comman-der en officiers, en chef garant de l’efficacitéet du succès de nos engagements opération-nels. Vous devez être convaincus que vous negagnerez pas avec une bonne stratégie ou unebonne tactique issue de votre brillant cerveau !Vous gagnerez parce que cette tactique oucette stratégie aura été bien comprise et exé-cutée par vos subordonnés ! Ce sont bien lescapacités d’exécution d’une tactique ou d’unestratégie qui font son succès ou son échec !Ce sont les hommes que vous commanderezqui vous offriront les succès opérationnelsauxquels vous aspirez.

La troisième et dernièrevertu essentielle,c’est votre ouverture,votre rayonnement !Contrairement à ce qu’affirmait Alfred de

Vigny dans « Servitude et grandeurmilitaires » le temps n’est plus où« L’armée était une nation dans la Nation »,où le corps des officiers formait une caste àpart ! Certes, nos armées ont leur Histoire,leurs identités, leurs traditions. Elles sont nonseulement légitimes, mais nécessaires pourforger notre esprit de corps, pour sceller notrefraternité d’armes. Il s’agit néanmoins dene pas confondre, esprit de corps etcorporatisme, fraternité d’armes et« canal historique » ! Les armées n’ont pasvocation à cultiver un particularisme profes-sionnel sectaire et idéologique ! « Celui quin’est que militaire est un mauvais militaire »vous rappelle encore Lyautey ! Vous êtes lerempart de la Cité, mais vous êtes aussi dansla Cité et de la Cité ! Et vous le savez, sans lesoutien de la Cité, le rempart ne tient paslongtemps. Souvenez-vous : nous naissonstous civils !

Vous vous devez donc faire rayonnerl’esprit de défense qui vous anime en tantqu’officier français et en tant que citoyenfrançais ! �

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Le sens de l’humanité,pour comprendre et aimerles hommes.

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Ce court document résume l’ana-lyse des évolutions touchant lerecrutement des officiers faite parL’Épaulette. Cette présentationsans complaisance l’expose sans

nul doute à des réactions qu’elle souhaiteardemment parce qu’elle estime qu’unvéritable débat doit être lancé au sein del’association et au-delà sur le rôle et laplace des recrutements internes etcontractuels exposés à des mesuresqu’elle juge d’ores et déjà préjudiciables àla préservation de la valeur reconnue et àla cohésion du corps des officiers de notrearmée de Terre.

Une lente dérive

Après la seconde guerre mondiale, laformation des officiers s’est rapidementstructurée au sein de l’Ecole spécialemilitaire interarmes (ESMIA), bien quetrois promotions de l’Ecole militaireinterarmes - Rhin français, Victoire etIndochine - ont existé entre 1944 et 1947à Cherchell puis Coëtquidan, regroupantles Saint-Cyriens de l’Ecole spéciale mili-taire (ESM) et les officiers issus desécoles d’armes (recrutement corps detroupe). Des promotions comme la« Nouveau Bahut » (1945-1947) symboli-sent aujourd’hui encore cet amalgamedont la richesse a porté nos officiers enIndochine, en Algérie dans des conditionsque peu d’autres armées occidentalesauraient été capables de surmonter.

En 1962, une logique analytique toutefrançaise - les dividendes de la paix (déjà !)reprenant leurs droits - sonne le glas de cecreuset pour donner naissance à deuxentités : l’ESM historique et l’EMIA nou-velle.

Dès lors, la fissure partiellementcontenue pendant quatre décennies pardes liens résiduels et des règles de gestion :admission de « cornichons », élèves desclasses préparatoires à Saint-Cyr appelées« corniches », ouverture aux officiers deréserve en situation d’activité (ORSA), nepouvait que s’élargir à terme. D’autantque le discours laissait déjà poindre desconcepts nouveaux pour notre institution :grand corps, corps de direction et corpsd’exécution. La fascination pour lemonde civil et plus particulièrement celui

de l’entreprise, le besoin detrouver une nouvelle imagedans une société en mouve-ment, le retour de la préémi-nence des administrationscentrales sur les états-majorsopérationnels, ont fait pro-gressivement oublier lecaractère si particulier dumétier de soldat dont lesvraies valeurs se forgent face au pouvoirégalisateur des combats.

La suspension du service national à lafin des années 90 allait voir se dissoudrerapidement la ressource des ORSA et lais-ser l’EMIA faire face à une lente dérivedue à la subsistance du seul réservoir dessous-officiers.

Le différentiel universitaire s’est ainsiinexorablement creusé puisque cettesituation nouvelle ne s’est pas accompa-gnée d’une politique volontariste d’orien-tation des meilleurs sous-officiers - aumoins ceux disposant du meilleur poten-tiel officier- vers la voie de l’EMIA.

Ainsi, en 2010 encore, la formationreçue à l’EMIA validait un DEUG - sanssignification dans le nouveau cycle uni-versitaire du LMD (licence, maîtrise, doc-torat) alors que celle dispensée à l’ESMattribuait déjà un grade de Master 2 et lareconnaissance d’un diplôme d’ingénieurpour la filière sciences.

A partir de cette année cependant etdans la logique du LMD, le cursus suivi àl’EMIA débouchera enfin sur l’attributiond’une licence et de ses 180 crédits ECTS(« European Crédits Transfer System »mis en place dès 1989 dans le cadre dusystème ERASMUS, intégré aujourd’huidans le processus de Bologne qui régitnotre système LMD), à l’issue d’un longet intense engagement des différents por-teurs de ce projet.

Une ambition de plus enplus menacée

Une nouvelle rupture, encore plusinquiétante, est apparue avec les objectifsdu Livre Blanc sur la défense et la sécu-rité nationale de juin 2008 et lescontraintes de la RGPP. Une politiquedrastique de déflation des effectifs

(54 000 hommes et femmes pour laDéfense) et la réduction des forces qui yest liée, ont restreint les perspectives de laseconde partie de carrière: temps de com-mandement de régiments, accès au géné-ralat, pour les officiers du COA (Corpsdes officiers des armes, comme existeencore le CTA : corps technique et admi-nistratif) dont font partie ceux issus del’EMIA. D’autre part, le maintien de l’at-tractivité du métier militaire, conditionnécessaire à la préservation de la qualitédes recrutements directs, a conduit etconduit toujours à gérer les voies complé-mentaires comme autant des réservoirspermettant avant tout d’ajuster la res-source aux exigences budgétaires.L’ossature de la pyramide jusqu’à sonsommet reste quant à elle très prioritaire-ment constituée d’officiers de recrute-ment direct.

L’explosion des engagements contrac-tuels concernant déjà plus de 25% desofficiers de l’armée de Terre, illustre cettepolitique. La réduction spectaculaire despromotions de l’EMIA, passées d’uneffectif de 150 à 90 en quelques années,confirme l’étendue et le volontarisme desa mise en œuvre.

S’ajoutent à ces mesures visibles desrègles plus insidieuses de gestion. Ellesviennent limiter mécaniquement l’accèsdes non-directs aux voies jugées por-teuses ou freinent jusqu’à l’arrêt leur pro-gression dans ces voies : limites d’âge,accès à des formations déterminantes sou-mis à l’avis d’une commission de présé-lection travaillant sur dossier, filières deconcours fermées de facto en fonction del’origine.

L’articulation si particulière de notrearmée de Terre par rapport à celle desautres armées occidentales : 50% des

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Le président entouré de deux vice-présidents.

En couverture

L’avenir de recrutement interne

> L’avenir du recrutement interne :une régression inexorable ?

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sous-officiers issus des militaires du ranget 50% des officiers issus des sous-offi-ciers, associée à une réelle égalité deschances d’accéder aux plus hauts niveauxde responsabilité dans les nouveauxcorps, est aujourd’hui remise en cause etfragilisée par ces mesures. On risque debrûler par manque de vigilance ce quel’on a présenté comme notre force pen-dant des décennies.

Comme si les risques n’étaient pasassez grands de voir interrompre cettenécessaire osmose au sein du corps desofficiers, une orientation récente, confir-mée en 2011, vise à réduire le recrutementdirect de nos sous-officiers pour atteindreun volume de 70 à 80% de ce corps issudes militaires du rang. Untel choix aurait un effetdestructeur sur l’avenir del’EMIAqui verrait une res-source déjà fragile seréduire comme une peaude chagrin et s’ouvrir lavoie d’un corps à deuxvitesses dont les défautshistoriques ne sont mal-heureusement que tropconnus.

Ainsi, les officiers arri-vant au seuil de leurseconde partie de carrière,après le temps de comman-dement d’unité élémen-taire (TCUE), sont entrés ily a une dizaine d’annéesau moins dans une institu-tion encore structurée parles options du Livre Blanc de 1994. Ils seretrouvent aujourd’hui confrontés à desrègles de gestion, liées aux orientationsdu nouveau Livre Blanc et aux exigencesde la RGPP, beaucoup plus contraignanteset qui remettent parfois en cause dans leurapplication un discours qui reste inchangé :cohésion, égalité des chances, promotioninterne, esprit de corps, et se veut mobili-sateur.

Ce durcissement touche en priorité lesofficiers de recrutement interne précoce(EMIA, Ecole d’administration militaire),originellement appelés à occuper lesmêmes postes que leurs camarades derecrutement direct, sous réserve de mani-fester les mêmes qualités et de satisfaireaux mêmes exigences de formation(Ecole de Guerre par exemple). Or, à ce

jour, le report de la limite d’âge d’accès àl’EMIA, la fermeture de facto de cer-taines filières du concours (sciences del’ingénieur, sciences et techniques admi-nistratives), la présélection pour ce mêmeconcours par une commission statuant,entre autres critères, sur le « potentiel »des candidats, la définition de plafonds deresponsabilités (« ont vocation à... »),vont conduire inévitablement à une pré-destination par l’origine préjudiciable ausentiment d’appartenance à un mêmecorps.

Certes on oppose parfois à cette ana-lyse, peut-être pessimiste, l’accès d’unnombre significatif d’officiers issus del’EMIA au rang d’officier général.

N’oublions pas cepen-dant que dans cet exem-ple les nominationsd’aujourd’hui concer-nent des officiers entrésen service dans lesannées 70-80 et ayantdonc suivi un autre cur-sus arbitré par d’autresrègles. Ce qui seconstate en 2011« portera ses fruits »dans 10 à 20 ans avecdes conséquencesimpossibles à appréhen-der à ce jour. Les postesalibis encore proposésne doivent pas masquerdes statistiques qui sontéloquentes.

Ce qui vaut pour lerecrutement interne précoce vaut aussi,bien qu’à un moindre niveau, pour lesrecrutements internes semi tardif et tardif(OAEA/S, Rang) dont les officiers, pareffet domino, s’interrogent sur leurschances d’accéder aux fonctions qui leurétaient habituellement ouvertes (TCUEpour les OAEA par exemple). Ces offi-ciers se sentent cependant moins touchéspar les réformes en cours car leurs pers-pectives ont été délimitées dès l’originepar des règles claires. De plus, le nouveaustatut a repoussé le butoir de la limited’âge de service à 52 ans pour les capi-taines (grade terminal fixé, sauf quelquesexceptions, pour cette origine). Si onajoute à cela l’augmentation des volumesde recrutement de ces filières (OAEA/S etrang), on comprend que ces populations

soient plus « sereines » toutes proportionsgardées. Enfin, dans une armée de Terrecontractualisée à 72% tous corps confon-dus, les officiers sous contrat (OSC), quireprésentent aujourd’hui 25% des offi-ciers, sont les plus fortement exposésaux incertitudes professionnelles.Sélectionnés sur la base d’aptitudes et deniveau proches, voire supérieurs, à cellesde leurs camarades saint-cyriens, ils setrouvent du fait de l’âge relégués dans desfonctions subalternes en seconde partie decarrière, quand bien même ils ont été acti-vés (effets de la perte d’ancienneté degrade lors de l’activation par exemple).La multiplication des textes régissant leurstatut rend par ailleurs la compréhensiondes divers cursus (Encadrement,Spécialité, Pilote) particulièrement abs-conse.

Visant des objectifs rendus flous parun cadre mouvant, voire imprévisible parles gestionnaires, le système de sélectionet de promotion actuel affiche ses contra-dictions de manière récurrente. Alors quela sélection repose sur la prise en comptede niveaux d’enseignement atteints initia-lement ou en cours de carrière (Saint-Cyr,EMIA, OSC, OAEA…) et que s’afficheune volonté de préserver la promotioninterne, « la manœuvre RH » ( le terme enlui-même est troublant) semble parfoisconsister à tout mettre en œuvre pourcontrecarrer ses propres règles, seulesolution pour « faire entrer l’édredon dansla valise ».

Une régression inexorable ?

Si on tient compte de la seule flèchedes événements, c’est évident. Pourautant, tant que des mesures structurellesdifficilement réversibles - comme le casévoqué plus haut concernant le corps dessous-officiers- ne sont pas prises, le retourà une situation « ante » plus équilibrée,plus conforme à nos valeurs, ne dépendque de règles de gestion par définitionrévisables.

Il est à mon sens encore temps, dansnos « manœuvres » GRH, de remettre del’ordre dans ces trois lettres pour placerles hommes, quelle que soit leur origine,et non pas la seule ressource qu’ils repré-sentent au centre de la politique de ges-tion. �Le bureau du conseil d’administration

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d’un effectifde 150 à 90 en

quelques années,confirme

l’étendue etle volontarismede la politique

miseen œuvre.

««Réflexions sur le recrutement interne : C’est le thème surlequel l’association propose de débattre lors de la tribune deson assemblée générale le samedi 4 Février 2012 ».

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« «

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Un nouveau mode formationet un nouvel horizonpour les officiers derecrutement interne ?

Le capitaine Karine Gainetdinoff,issue de l’Ecole militaire du corpstechnique et administratif, promo-tion « Intendant général Dumas »(1998-1999), aujourd’hui l’Ecole

d’administration militaire, est d’originesemi-directe. Elle suit actuellement un cur-sus de l’enseignement supérieur en utilisantla validation des acquis de l’expérience etles dispositifs de formation à distance. Ellenous fait part de son parcours et de l’intérêtqu’une telle formation peut avoir notam-ment pour les officiers de recrutementinterne et, par voie de conséquence, pournotre Institution.

L’Épaulette : capitaine KarineGainetdinoff lors de la préparation de votremaster vous avez été amenée à réfléchir surla formation continue des adultes et vous enavez déduit que l’Institution aurait beau-coup à gagner en utilisant la validation desacquis de l’expérience et les dispositifs deformation à distance. Pouvez-vous préciservotre pensée ?

Capitaine Karine Gainetdinoff : lavalidation des acquis de l’expérience (VAE)s’est progressivement imposée en France,où cohabitent et se complètent deux disposi-tifs majeurs permettant de capitaliser etvaloriser l’expérience acquise au cours de lavie. Qu’il s’agisse d’accéder à l’enseigne-ment supérieur par dérogation de conditionde diplôme, ou d’obtenir tout ou partie d’undiplôme, d’un titre ou d’une certification,tout individu – civil ou militaire - peut fairereconnaître et valider son expérience,notamment professionnelle.

J’ai, à titre privé, eu recours à ces dispo-sitifs à deux reprises. Engagée avec le bac-calauréat, j’ai souhaité élever mon niveauscolaire par l’obtention d’un diplôme del’enseignement universitaire général(DEUG). Un Certificat militaire de languedu deuxième degré d’anglais et 6 mois d’ex-périence en multinational m’ont permis devalider la première année de DEUG, laseconde ayant été obtenue grâce à l’ensei-gnement à distance. Spécialiste ressourceshumaines, mère de trois enfants actuelle-ment en congé parental, j’ai souhaité repren-

dre ma formation pour compenser mapériode de non-activité et tenter d’accéder àl’enseignement militaire du premier degré(diplôme technique sur titre ou à titre derégularisation).

Grâce au dispositif de dérogation decondition de diplôme (VAP85), j’ai étéadmise à une formation de niveau master,que je demande partiellement au titre de laVAE, ayant complété mes lacunes par lapréparation de trois unités d’enseignementen formation à distance. Cette procédure esten phase d’achèvement, le passage devantun jury devant encore avoir lieu à la mi-novembre de cette année.

Bien que surprise par les difficultéspour constituer un dossier de validationd’acquis, mais convaincue du sérieux de cemode d’accès à la certification, j’ai surtoutréfléchi à ce que peut représenter la VAEpour les officiers de recrutement interne,durant la période d’activité et non seulementau moment de la reconversion.

L’Épaulette : de quelles difficultés vou-lez-vous parler ?

Capitaine Karine Gainetdinoff : lesdifficultés d’un parcours de VAE sont dedeux ordres : dans la forme et dans le fond.

Dans la forme, les preuves sont diffi-ciles à avancer.

Le principe de la VAE est de trouver undiplôme correspondant le plus à son expé-rience. Toutes les écoles ou universités neproposent pas la même offre de formation,de même qu’un diplôme n’est pas systéma-tiquement composé des mêmes enseigne-ments selon les universités.

À partir des référentiels et de la compo-sition précise du diplôme, il est demandé demettre ses acquis en parallèle, d’argumentersur son expérience et... de prouver sesdires...

Gestionnaire des ressources humaines,je détenais un certain nombre de documentspréalablement réunis à cette intention. Maisquid des non spécialistes ? Les fiches depostes sont demandées, les fiches de fonc-tion sont demandées, le contenu des actionsde formation est demandé, autant de docu-ments que nous ne détenons pas en tantqu’administrés.

De même, sont demandées les feuilles denotes relatives aux fonctions tenues.L’importance d’une parfaite concordance entrele parcours professionnel, les fonctions danslesquelles les personnels sont déclarés et notés,se fait singulièrement sentir.

La délivrance de la fiche de poste et dela fiche métier (TTA129) correspondant auposte réellement tenu dès qu’il subit unchangement, permettrait facilement deremédier à ces inconvénients.

Dans le fond, il s’agit d’une démarchecommerciale et marginale.

Réfléchir à son expérience représentedeux difficultés majeures.

D’une part, nous ne connaissons pas lavaleur de notre connaissance : reconnais-sants de l’ascension sociale que nous aofferte l’Institution militaire, une forme decomplexe nous empêche de concevoir lescompétences que nous mettons à son ser-vice.

D’autre part, la compétence acquise« sur le terrain » finit par être un réflexe.Ainsi, nous savons faire, mais nous ne

••• « Il y a troissortes de savoir :

le savoirproprement dit,le savoir-faire etle savoir-vivre ;les deux derniersdispensent assezbien du premier. »

(Talleyrand)

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Le capitaine Karine Gainetdinoff, issuede l’Ecole militaire du corps techniqueet administratif, promotion Intendantgénéral Dumas (1998-1999).

En couverture

L’avenir de recrutement interne

> La validationdes acquis de l’expérience

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«ment des perspectives supplémentaires à lafois en termes d’employabilité, et de moti-vation.

Cependant, le principe d’acquisition dediplôme sans formation suscite parfois desréactions récalcitrantes. A ces réfractaires,est-il possible de rétorquer que la procédurede constitution d’un dossier de validationd’acquis est longue, fastidieuse et difficile.Tous n’en auront pas l’envie, la motivation,certains abandonneront, certains échoue-ront...

Une certaine sélection, objective etintrinsèque, devrait ainsi se faire naturelle-ment.

savons pas toujours expliquer pourquoi...Il est difficile de distinguer les processusutilisés pour réaliser une tâche, les compé-tences mobilisées, etc…

La VAE nécessite une mise en avant deses propres qualités et compétences.Impudique et commerciale, elle nécessitedonc de se connaître et de connaître sesforces et ses limites en tant que profession-nel militaire et en tant qu’individu, maisaussi d’avoir une ouverture d’esprit sur lespratiques civiles à titre de comparaison.

Enfin, j’ai observé dans les réactionssuscitées par ma démarche auprès des diffé-rents responsables de mon diplôme, que lagestion militaire était méconnue et souffraitd’une image archaïque. L’enseignement quej’en tire, est que la généralisation desdemandes de validation d’acquis par les per-sonnels militaires, pourraient conduire à unemeilleure communication de nos capacités,et améliorer notre rayonnement dans lemonde professionnel civil.

L’Épaulette : Donc, selon vous, la VAEpourrait représenter un véritable tremplinpour les officiers de recrutement interne,sous réserve d’être reconnue parl’Institution militaire qui, par la même occa-sion, en tirerait profit ?

Capitaine Karine Gainetdinoff :certes, la spécificité des métiers de l’arméede Terre, ou la spécificité de l’exercice desspécialités transposables, nous marginali-sent du monde civil. Mais nos pratiques derecrutement interne parmi la population dessous-officiers, notre dispositif de formationet nos conditions particulières de travailconstituent une richesse que nous sous-esti-mons certainement. Peut-être est-ce la rai-son pour laquelle seul un titre de niveausupérieur à BAC+2 apparaît dans le registrenational des certifications professionnelles ?

Pourtant, il serait certainement avanta-geux pour l’Institution d’explorer la piste dela VAE :

• cohérence des parcours et rentabilisa-tion des acquis,

• limitation du coût de la formation austrict nécessaire,

• limitation de l’absentéisme grâce à laformation à distance partielle ou totale.

Au niveau de l’individu, un tel parcoursserait formateur et valorisant, mais surtoutdonnerait accès à un horizon professionnelélargi. Dans un contexte d’allongement dela durée des services, il apporterait certaine-

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 17

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« La connaissances’acquiert par l’expérience,

tout le resten’est que

de l’information »(Albert Einstein)

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Le principe de la VAEest de trouver

un diplôme correspondantIl serait dommage de se priver

d’un vivier de talents potentielsdans l’armée de Terre.

L’Épaulette : en conclusion, il ressort devotre analyse que pour les officiers de recru-tement interne autant que pour l’armée deTerre, la VAE trouverait sa place et sa justi-fication dans notre Institution ?

Capitaine Karine Gainetdinoff : laVAE est globalement justifiée par le besoinde faire évoluer le niveau de formation desindividus, dans le but de répondre aux muta-tions de l’emploi et aux ruptures dans la vieprofessionnelle. Elle vise aussi à prendre encompte les compétences acquises pourconsacrer l’insertion professionnelle et lapromotion des intéressés. Elle trouveraitdonc complètement sa place et sa justifica-tion dans notre Institution.

Au-delà de cela, et à l’heure où leconcept de « gestion des talents » émergedans le monde civil, il serait dommage de sepriver d’un vivier de talents potentiels dansl’armée de Terre, au motif que les compé-tences n’ont pas été recensées, validées etexploitées. �

Propos recueillis par la rédaction

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18 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

ACTUALITÉS MILITAIRES

Né !e 3 novembre 1975 à Dijon, ValéryTholy décide de s’engager à l’Ecolenationale des sous-officiers d’active en

septembre 1997.Très motivé par le métier des armes, il suit

avec enthousiasme sa formation initiale desous-officier et se voit nommé au grade desergent le 1er mars 1998. Ayant choisi de ser-vir l’arme du génie, il rejoint le 30 mars 1998,l’Ecole supérieure et d’application du génie(ESAG) à Angers.

Le 14 décembre 1998, il est affecté au31e Régiment du génie à Castelsarrasin enqualité de chef de groupe de combat. Exigeantenvers lui-même, toujours calme, il est promusergent-chef le 1er juillet 2003.

Homme de terrain, tourné vers l’action, ilrejoint le Centre national d’entraînement com-mando à Mont-Louis le 1er août 2005 pouroccuper les fonctions d’instructeur des tech-niques commandos. Ses belles qualitéshumaines et son sens de l’équité lui permet-tent de s’attacher l’estime immédiate des sta-giaires qu’il instruit. Durant cette affectation,il prépare avec rigueur et sérieux le concoursd’officier d’active des écoles d’armes qu’ilréussit brillamment en 2007.

Promu au grade d’adjudant le 1er août2007 et nommé aspirant un mois plus tard, ilrejoint une nouvelle fois l’ESAG le 3 septem-bre.

A l’issue de sa formation initiale d’offi-cier d’active, major de sa promotion, il rejointle 17e Régiment du génie parachutiste àMontauban le 1er août 2008 avec le grade desous-lieutenant. Après avoir suivi la formationexigeante d’équipier commando parachutiste,il est promu au grade de lieutenant le 1er août2009, et se distingue d’emblée comme unexcellent chef du Groupe de commandos para-chutistes (GCP) régimentaire. Officier solideet déterminé, soldat particulièrement aguerriet expérimenté, possédant un sens tactiquedéveloppé, il commande avec charisme et jus-tesse une équipe soudée et extrêmement per-formante.

Durant ses 13 années de service, le lieute-nant Tholy sert successivement en ex-Yougoslavie en 2000, en République de Côted’Ivoire en 2003, à Djibouti et en Républiquecentre-africaine en 2010.

Déployé en Afghanistan depuis le 1er août2011, au sein de la Task Force LAFAYETTE

> Biographiedu capitaineCamille Levrel152e RI (Colmar)

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> Biographiedu capitaineValéry Tholy17e RGP(Montauban)

(TFLF) - Groupement tactique interarmes(GTIA) Kapisa, le lieutenant Tholy a été tuéalors qu’il participait à une opération d’appui àl’armée nationale afghane (ANA). Les unitésde l’ANA se désengageaient d’un contrôle dezone dans la région du village de Mobayan,lorsque les unités françaises qui les couvraientont été violemment prises à partie. Les mili-taires les plus gravement blessés ont été éva-cués vers les hôpitaux militaires américains deBagram et français de Kaboul.

Décoré de la croix de la valeur militaireavec étoile d’argent, de la croix du combattant,de la médaille d’outre-mer avec agrafes« République de Côte d’Ivoire » et« République centre-africaine », de la médailled’argent de la Défense nationale avec agrafes« génie » et « mission d’assistance extérieure »,du titre de reconnaissance de la Nation, de lamédaille commémorative française avecagrafe « ex-Yougoslavie » ainsi que de lamédaille OTAN « Kosovo », chevalier de l’or-dre du Mérite ivoirien, le lieutenant ValéryTholy est mort au combat au service de laFrance.

Agé de 36 ans, il était marié et père detrois enfants de 5, 7 et 9 ans. �

Né le 3 septembre 1974 à Rennes,Camille Levrel souscrit un contratd’engagement d’une durée de cinq ans

à compter du 1er octobre 1996, au titre du1er régiment d’infanterie (1er RI) deSarrebourg.

Affecté à la 4e compagnie du 1er RI entant que tireur Milan, il est élevé à la dis-tinction de 1re classe le 1er août 1997 puis augrade de caporal le 1er décembre 1998. Aucours de son séjour au 1er RI, il effectuedeux missions de courte durée : la premièreà Mayotte en 1997, la deuxième enNouvelle Calédonie en 1999 en tant quegrenadier-voltigeur.

Extrêmement motivé et montrant enpermanence un sérieux et un grand profes-sionnalisme, il est choisi pour suivre la for-mation de sous-officier semi-direct à Saint-Maixent en 2000 et est promu sergent le1er août de la même année.

Affecté au 16e bataillon de chasseurs(16e BC) à Saarburg en Allemagne le1er septembre 2000, il y tient successive-ment les fonctions de chef de groupe et desous-officier adjoint à la 4e compagnie decombat. Il est alors engagé au Kosovo entant que chef d’engin blindé pour l’opéra-tion TRIDENT en 2001, en Afghanistan entant que moniteur pour l’opération EPI-DOTE en 2002 et au Tchad en tant que chefde groupe pour l’opération EPERVIER en2004. Il est nommé sergent-chef le 1er avril2005.

Exemplaire et démontrant des compé-tences et des qualités reconnues de tous, ilprésente le concours des officiers d’activedes écoles d’armes (OAEA) en 2008, qu’ilréussit brillamment. Après une année deformation à l’école d’application de l’infan-terie de Montpellier au cours de laquelle ilest promu sous-lieutenant le 1er janvier2009, il choisit de servir au 152e Régimentd’infanterie de Colmar et est affecté à la 1re

compagnie de combat comme chef de sec-tion. Il est promu lieutenant le 1er août 2009.

Déployé en Afghanistan depuis le31 mai 2011 dans le cadre de l’opérationPAMIR au sein du Battle group 15-2 quiarme le groupement tactique interarmes(GTIA) SUROBI, le lieutenant CamilleLEVREL a été tué le 14 août 2011 au coursd’une mission d’appui à l’armée nationaleafghane dans le sud de la Kapisa, au nord-est de Kaboul. Le militaire français a ététouché et tué par un tir isolé d’un insurgélors d’une opération de fouilles.

Totalisant 14 années de service, il esttitulaire de la médaille outre-mer avecagrafe « Tchad », de la médaille d’or de ladéfense nationale avec agrafes « infanterie »et « missions d’assistance extérieure », de!a médaille commémorative françaiseavec agrafes « Ex-Yougoslavie » et« Afghanistan » et de la médaille OTANavec agrafe « Kosovo ».

Agé de 36 ans, il était marié et père detrois enfants. �

Hommage aux mortsen Afghanistan

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 19

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> Biographiedu Caporal-ChefFacrou Housseini Ali19e RG (Besançon)

Né le 23 avril 1979 à Chouami auxComores, Facrou Housseini Ali souscritun contrat d’engagement d’une durée

de trois ans à compter du 9 janvier 2001, autitre du 19e Régiment du génie de Besançon.Affecté à la 1ere compagnie de combat entant que sapeur de combat, il est élevé à ladistinction de 1ère classe le 1er août 2001 etobtient le certificat technique élémentaire« Engin Blindé du Génie » le 24 octobre sui-vant.

Engagé en Guyane de février à juin2002 comme combattant PROTERRE, ileffectue un très bon séjour, faisant preuvenotamment d’une ardeur au travail remar-quable.

Opérateur sur engin blindé du Génie, ilest nommé caporal le 1er avril 2003 etobtient le certificat militaire élémentaire le18 décembre 2003, puis le brevet militaireprofessionnel élémentaire le 1er avril 2004.

Projeté en Côte d’Ivoire dans le cadre del’opération LICORNE de février à juin2004, en qualité de sapeur de combat, ilcompte parmi les éléments de valeur sur quil’encadrement peut compter.

Promu au grade de caporal-chef le1er avril 2005, il obtient le certificat d’apti-tude technique du 1er degré « EBG » le1er juillet 2005.

Projeté de janvier à mai 2006 auKosovo, au sein de l’opération TRIDENT,en qualité de chef de trinôme PROTERRE,puis en Polynésie de mai à septembre 2007,en qualité de conducteur de MoyenPolyvalent du Génie, il se fait à chaque foisremarquer par sa disponibilité, son enthou-siasme et son fort investissement dans laréalisation des missions confiées.

Il obtient le certificat technique du1er degré par validation d’expérience « com-bat du Génie » option « EBG », le 3 septem-bre 2008.

Engagé une seconde fois au Kosovo deseptembre 2008 à janvier 2009, en qualitéde conducteur de véhicule lourd du Génie, ilse fait à nouveau remarquer par son goût del’effort.

Il obtient le certificat de qualificationtechnique supérieure le 1er janvier 2010.

A nouveau engagé en Côte d’Ivoire dansle cadre de l’opération Licorne de février àjuin 2010 en qualité de chef d’équipe, il sedistingue par son professionnalisme, sarigueur et son esprit de camaraderie.

Déployé en Afghanistan depuis le13 juin 2011 au sein du Battle group QuinzeDeux qui arme le Groupement tactiqueinterarmes (GTIA) SUROBI comme chefd’agrès de combat du génie, le caporal-chefFacrou Housseini Ali est tué le 11 août 2011par l’explosion d’un engin explosif impro-visé lors du déplacement d’un convoi de 4véhicules de l’avant blindés (VAB) à septkilomètres au sud de Tagab. 4 autres soldatsont également été blessés dans l’explosion.

Totalisant plus de 10 ans de services, ilest titulaire de la médaille outre-mer avecagrafe « Côte d’Ivoire », de la médaille d’ar-gent de la Défense nationale avec agrafes« génie » et « mission d’assistance exté-rieure », du titre de reconnaissance de laNation, de la médaille commémorative fran-çaise pour l’ex-Yougoslavie ainsi que de lamédaille OTAN « non-article 5 ».

Agé de 32 ans, il était célibataire et pèrede deux enfants de 1 an et 7 ans. �

signe de l’intimité. De nombreux sym-pathisants se sont associés à la mémoiredu sacrifice de nos héros, morts pour laFrance en Afghanistan, en manifestantleur présence sur le pont Alexandre III,avec un drapeau français à la main, lorsdu passage du convoi funéraire qui a eulieu entre 11 heures 45 et 12 heures.

Leur présence, est restée silen-cieuse, digne et fraternelle. Elle n’avaitd’autre but que de montrer leur solida-rité à l’égard de jeunes frères d’armes etde témoigner devant la communauténationale de l’engagement des jeunesFrançais qui risquent chaque jour leurvie en opérations extérieures, pourdéfendre les intérêts du pays.

La cérémonie nationale d’hommagea eu lieu lieu le vendredi 12 août à16 heures à Calvi. �

Dimanche 7 août 2011, la France aété à nouveau endeuillée par laperte de deux soldats du 2e régiment

étranger de parachutistes de Calvi.Engagés en Afghanistan depuis le moisde juillet dernier, le caporal-chef KisanBahadur THAPA et le caporalGerhardus JANSEN ont été mortelle-ment blessés par des tirs insurgés lorsd’un accrochage au cours de l’opérationWhite Stork 3 dans la région deNawrozkhel.

Dans le cadre du plan Hommage,leurs corps sont arrivés à l’Hôtel natio-nal des Invalides le jeudi 11 août à12 heures escortés par une garde d’hon-neur de la Garde Républicaine. Leursfamilles proches venues d’Afrique duSud et du Népal et une délégation régi-mentaire leur ont rendu les honneurs aucours d’une cérémonie placée sous le

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> Le 2e régimentétranger deparachutistesde nouveau endeuillé

Caporal-chef Kisan Bahadur Thapa.

Caporal Gerhardus Jansen.

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Initié par le ministre de la Défense, leprojet “ Balard 2015 ” a recueilli l’ac-cord du Président de la République enconseil de modernisation des poli-tiques publiques (CMPP) en décembre

2007. Le chef de l’État a souhaité quecette réalisation constitue l’une desgrandes opérations d’aménagement urbaindu mandat. Cette ambition architecturaleforte alliée à la grande complexité desaménagements du programme se conju-guent dans le cadre d’une procédure inno-vante : le contrat de partenariat public

privé (PPP). Situé à Paris dans le 15ème

arrondissement, le site regroupera d’ici fin2014 la majeure partie de l’administrationcentrale du ministère de la Défense. Ceprojet est un puissant vecteur de modernitépour le ministère, qui concrétise uneconception dynamique de la Défensenationale. 9300 personnes, militaires etciviles, seront regroupées sur ce siteunique, au lieu d’une quinzaine de sitesépars à l’heure actuelle, dans un cadrefonctionnel et agréable. Il assurera lerayonnement de la Défense nationale, enFrance comme à l’étranger, tout en préser-vant son identité et ses traditions.

Faire rimer ambitionavec innovationAvec plus de 300 000 m2 à aménager,

Balard est le plus grand projet immobilierde l’État de la décennie en région pari-sienne. À l’ampleur hors norme de la sur-face à réaménager s’ajoutent la technicitéde certains équipements - le centre opéra-tionnel des armées qui sera construit sousterre et les réseaux informatiques notam-ment - ainsi que le calendrier serré à tenir.

Pour donner les meilleures chances desuccès au projet, le ministère de la

Défense s’est engagé dans une démarchede partenariat public privé. C’était la seulesolution envisageable compte tenu de lacomplexité du projet et des délais trèsréduits pour le mener à bien. Le principedu recours au contrat de partenariat a étévalidé, pour ces raisons, par l’autoritécompétente au sein du ministère del’Economie. L’État, propriétaire du ter-rain, a défini le programme de l’opérationet son calendrier. Il va confier à un opéra-teur privé la conception, la construction oula rénovation et l’entretien de l’ensembleimmobilier et des systèmes d’informationet de communication pour 30 ans. Les ser-vices (maintenance informatique, net-toyage, restauration...), ainsi que la fourni-ture des fluides et de l’énergie (eau, élec-tricité...) sont également à la charge de cetopérateur.

En contrepartie, une fois que le pro-gramme sera livré, l’État versera un loyerannuel couvrant l’ensemble des coûts. Auterme de ce contrat, les bâtiments revien-dront en pleine propriété à l’État.

Lancée en décembre 2009, la procé-dure a fait l’objet d’un appel à candida-tures auquel ont soumissionné les sociétésBouygues, Eiffage et Vinci. L’opérateur

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ACTUALITÉS MILITAIRES«Balard 2015> Un nouveau ministère, une nouvelleorganisation, de nouvelles ambitions

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Un grand projet porteur d’avenir

Le site de Balard, à Paris dans le 15èmearrondissement, regroupera d’ici fin2014 la majeure partie de l’adminis-tration centrale du ministère de laDéfense. Ce projet est un puissantvecteur de modernité pour le minis-tère, qui concrétise une conceptiondynamique de la Défense nationale.9300 personnes, militaires et civiles duministère de la Défense serontregroupées sur un site unique, au lieud'une quinzaine de sites épars àl'heure actuelle, dans un cadre fonc-tionnel et agréable.

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retenu a été désigné fin février 2011, lecontrat a été signé fin avril et les travauxdébuteront en janvier 2012.

Améliorerla gouvernancePour plus d’effîcacité dans la direction

et la prise de décision, le regroupementdes états-majors et des services centrauxmet fin à une dispersion héritée de l’his-toire.

L’implantation sur un même site don-nera une réalité concrète aux nouvellesmodalités de management mises en place(comité exécutif, comité d’investissement)et favorisera les échanges entre les diffé-rentes entités présentes sur le site (états-majors, DCA, services administratifs,organismes de contrôle,...). Elle sera l’oc-casion de mettre en oeuvre la réorganisa-tion des états-majors, décidée simultané-ment au projet Balard.

Cette organisation plus fonctionnelleaméliorera les méthodes de travail et l’ef-ficacité du ministère.

Les principaux sites parisiens cédés ouà céder :

L’Ilot Saint-Germain, Bellechasse,Saint Thomas d’Aquin, L’Hôtel de

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 21

AC

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•••

L’École Militaire fut construite en 1756 par décision de Louis XV, par l’architecte Ange-Jacques Gabriel.

L’Hôtel de Brienne fut construit en 1725. Il fut le théâtre degrandes heures de l’histoire de France.

Les Invalides furent construits en 1674 par décision de Louis XIV, par l’architecte Libéral Bruant.L’Église Saint-Louis fut construite par Jules Hardouin-Mansart, elle est inaugurée par le roi le 28 août 1706.

Son point culminant parisien de référence était alors de 101 mètres.

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Pentemont, Lourcine, Reuilly, La Tour-Maubourg, Saint-Charles, La Pépinière,Pavillon Montparnasse, EtablissementGley.

Optimiserles moyens financiers

L’objectif est de gérer de façon ration-

nelle et économique le fonctionnement del’administration centrale du ministère.Pour y parvenir, deux leviers d’actions :rationnaliser les dépenses et réinvestirl’argent économisé.

Le regroupement sur un même site desétats-majors et des services centraux allé-gera les coûts de fonctionnement en lesmutualisant. Les économies ainsi réaliséespermettront de financer l’investissementinitial et l’ensemble des coûts de fonction-nement (entretien, maintenance, services).

La vente d’une douzaine d’emprisesdégagera une ressource de près de 700millions d’euros. Cette somme sera utili-sée pour financer les programmes d’équi-pement des armées d’ici 2014.

Le coût budgétaire du projet est nuldurant la période 2010-2013, à l’exceptiondes seuls coûts de gestion intrinsèques(pilotage, assistance, conseils, études ).Au-delà, l’impact budgétaire net est égale-ment nul. Le loyer de Balard sera inférieurau coût de fonctionnement actuel de l’ad-ministration centrale et aux loyers actuel-lement payés.

Les premiers paiements significatifsn’interviendront pas avant mi 2014.

Les sites parisiensconservés

L’École militaireVocation principale : enseignement

L’Hôtel de Brienne

L’Hôtel de la MarineLe ministère a un projet de valorisationsous forme de bail emphytéotique d’unedurée supérieure à 50 ans.

Les Invalides

Musée de l’Armée etServices du Premier Ministre

L’hôtel de la Marine fut construit en 1772, selon les plans de l’architecte Jacques-Germain Soufflot, avec Jacques Gondouin de Folleville, la façade fût dessinée parAnge-Jacques Gabriel. En 1789, le secrétaire d’État à la Marine s’y installa.

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engage tous les intervenants au respect deprincipes environnementaux stricts.

La carte d’identité du projetCe projet doit répondre aux nombreuses

contraintes fonctionnelles et techniques etassurer, dans le même temps, l’inscriptiondes futurs bâtiments dans une nouvellelogique urbaine. �

Le projet immobiliercomprend :

• Les centres opérationnelsdes armées,

• Des surfaces de bureaux et salles deréunion pour 9 300 personnes,

• Des centres de restauration,• Deux salles blanches informatiques,• Des amphithéâtres et salles

de conférences,• Un espace média,• Des chambres d’hébergement

pour près de 850 personnes,• Trois crèches d’une capacité totale de

180 berceaux, ouvertes auxhabitants de Paris,

• Un centre sportif, une piscine de25 mètres et un centre médical,ouvert aux parisiens.

22 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

ACTUALITÉS MILITAIRES

> PARCELLE OUEST 7 haLes 5 ha de la parcelle accueilleront un peumoins de 5000 personnes installées :• dans une construction neuve d’unesurface de 130.000 m2 SHON (surfacehors œuvre nette),

• et dans le bâtiment Perret, d’une sur-face de 17 000 m2 SHON, qui serarénové.

> CORNE OUEST 3 haSur cette zone de 3 ha, 90 000 m2 d’im-meubles de bureaux seront construits.Leur location générera des recettesannexes venant en déduction des loyersdu ministère. L’ensemble des bâtimentstertiaires sera séparé des immeubles duministère par une voie nouvelle d’axeNord-Sud devant, à terme, relier Paris etIssy-les-Moulineaux. Entre 4 000 et 5 000salariés du secteur privé travaillerontdans ces bâtiments.

> PARCELLE EST 8,5 haLes 8,5 ha de la parcelle feront l’objetd’un réaménagement d’ensemble :• une dizaine de petits bâtiments enmauvais état sera démolie (10 000 m2)

• une dizaine d’autres bâtiments serarénovée (110 000 m2),

• un bâtiment sera reconstruit(12 000 m2),

• les deux tours A et F (ensemble50 000 m2, seront rénovées (travaux encours).

Améliorer lesconditions de travailUn projet conçu pour que les personnels

civils et militaires s’y sentent bien pour tra-vailler et accomplir leur mission.

Signés par un grand nom de l’architec-ture, modernes et respectueux de l’environ-nement, les bâtiments neufs ou rénovés offri-ront aux personnels un cadre de travailadapté en termes fonctionnels (aménagementdes espaces, circulations, SIC, etc) et deconfort. Pas moins de 4 hectares d’espacesverts seront aménagés tandis que le siteaccueillera également des services destinés àfaciliter la vie quotidienne de chacun.

Le choix dudéveloppement durableObtenir la certification HQE (Haute

Qualité Environnementale) en phase deconception, de réalisation et d’exploitationdu site est un objectif prioritaire. Le pro-gramme fonctionnel et technique a déjàbénéficié d’une certification HQE.

Le programme prévoit la construction debâtiments neufs basse consommation(BBC),la suppression des parkings à l’airlibre et la limitation des accès pour les véhi-cules. A l’instar du futur siège de l’OTAN(projet en cours), les bâtiments neufs neseront pas climatisés, mais refroidis et répon-dront à des exigences de limitation de la tem-pérature maximale. Pour les travaux, unecharte a été rédigée spécialement. Elle

•••

DR

SGA

BALA

RD

> PARCELLE OUEST

> CORNE OUEST> PARCELLE EST

Balard 2015> Un nouveau ministère, une nouvelle organisation, de nouvelles ambitions

Un grand projet porteur d’avenir

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 23

AC

TUA

LITÉS

Le regroupementsur un même sitedes états majors

etdes services centraux

allégera les coûtsde fonctionnementen les mutualisant.

Les économiesainsi réaliséespermettrontde financer

l’investissementinitial et

l’ensemble des coûtsde fonctionnement

(entretien,maintenance,

services).

DR

SGA

BALA

RD

/ADA

/IDÉE

Fac-similés extraits du dossier de presseédité par la Dicod.

> Calendrier et financement du projet Balard

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LAssociation pour la reconver-sion civile des officiers et dessous-officiers est un opérateurconventionné par la Défense,spécialisé dans le reclassement

des officiers et des sous-officiers detoutes les armées et services recher-chant des responsabilités de cadre ou decadre supérieur dans la vie civile.

L’ARCO prend en charge et accom-pagne les candidats à la reconversionqui choisissent de faire appel à elle pourla totalité de leur parcours : diagnosticinitial, bilan de compétences, élabora-tion du projet professionnel, accompa-gnement individuel dans la recherched’emploi jusqu’à l’intégration en entre-prise. Elle effectue les démarches admi-nistratives des candidats désireux d’ob-tenir des aides à la reconversion. Sesservices sont assurés par des consul-tants professionnels sur l’ensemble duterritoire métropolitain ; ils sont gratuitset confidentiels aussi longtemps que lecandidat le souhaite.

Depuis le premier janvier 2010 leministère de la Défense subordonne lasubvention annuelle qu’il octroie àl’ARCO à l’atteinte d’objectifs ambi-tieux en termes de nombre de personnesprises en charge et de reconversionsréussies.

Pour rendre compte en permanencede ses performances auprès de sa clien-tèle et de sa tutelle et pour optimiserl’emploi de ses ressources, l’ARCO amis en place un système de mesure del’avancement des parcours des candi-dats. L’état de ce tableau de bord per-met de faire le point provisoire sur lesrésultats atteints.

Performances : arrêt sur image au1er juillet 2011

ReclassementsD’expérience, la durée maximum

du parcours étant de 18 mois à 2 ans, lescandidats entament en général celui-ci2 ans avant la date à laquelle ils pré-voient de quitter le service. En 2010, du1er janvier au 31 décembre, 525 candi-dats ont entrepris leur parcours de

reconversion avec l’ARCO. Ils consti-tuent ce que nous appelons la« cohorte » 2010 et nous allons accom-pagner le parcours des derniers d’entreeux jusqu’au deuxième semestre 2012.Depuis le 1er janvier 2011, nous avonsouvert la « cohorte » 2011.

Au 1er juillet 2011 :> cohorte 2010 : sur 525 candidats,

50 ont renoncé en cours de parcourspour rester dans les armées ou pourreporter leur départ de plusieurs années,210 ont trouvé un emploi, les autrespoursuivent leur parcours, les troisquarts d’entre eux étant toujours enactivité.

> cohorte 2011 : 254 candidats sesont inscrits à l’ARCO au cours du pre-mier semestre et 20 d’entre eux ont déjà

trouvé un emploi ; 18% de ces candi-dats sont inscrits sous le régime de laconfidentialité et cette proportion s’estnotablement accrue de 2010 à 2011.

Dans la cohorte 2010 il y a 83%d’officiers et 17% de sous-officiers etofficiers mariniers. Ces proportionssont les mêmes dans la cohorte 2011.Par ailleurs, en 2010 comme en 2011 larépartition des officiers par arméesreflète fidèlement le rapport des effec-tifs de celles-ci.

RémunérationsLa plupart des candidats reclassés

déclarent leur rémunération. Parmi lescandidats de la cohorte 2010 reclassés,50% ont un salaire annuel brut comprisentre 30 et 50 k€, 30% entre 50 et

24 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

ACTUALITÉS MILITAIRES«254 candidats se sont inscrits à l’ARCO

au cours du premier semestre et20 d’entre eux ont déjà trouvé

un emploi ; 18% de ces candidatssont inscrits sous le régime

de la confidentialitéet cette proportions’est notablement

accrue de 2010 à 2011.

DR

ARCO

Reclassement des officiers et des sous-officiers de toutes les armées et services recherchantdes responsabilités de cadre ou de cadre supérieur dans la vie civile.

Reconversion : l’ARCO à l’été 2011

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 25

80 k€, 20% supérieur à 80 k€. Pour lescandidats de la cohorte 2011 reclassésau premier semestre 2011 ces four-chettes de salaires se confirment.

Rappelons qu’en 2010 la solde debase brute annuelle d’un lieutenantcolonel au premier échelon exception-nel est de 46 k€ et que le salaire médian (*)brut annuel des ingénieurs (primesincluses) en France est de 52 k€(source : enquête 2011 de l’observatoiredu CNISF).

En conclusion : le flux annuel decandidats traités s’établit à 500, dontune forte majorité d’officiers. L’objectifde taux de réussite des reclassements de75% peut être atteint et le niveau dessalaires est équivalent à celui des cadressupérieurs.

MoyensLes consultantsPour remplir sa mission l’ARCO

emploie quatre consultants en propre àParis et elle fait appel à 62 consultants,appartenant à 16 cabinets de reclasse-ment, sélectionnés pour leur aptitude àtraiter des militaires et pour leur répar-tition sur le territoire au plus près desbassins d’emploi.

Ces consultants n’accompagnentpas que nos candidats mais ils sont trèsattachés à cette population dont les

talents et les valeurs répondent auxattentes des employeurs avec lesquelsils sont en contact. Notre système d’in-formation permet de suivre en perma-nence l’avancement du parcours descandidats qui leurs sont confiés.

La carte jointe montre la répartitiongéographique de l’ensemble de cesconsultants.

Les associationsL’ARCO est une association d’asso-

ciations créée en 1972 à l’initiative duministère de la Défense pour favoriserla reconversion de ses ressortissants enfaisant jouer la solidarité des réseauxd’anciens sans qu’il y ait aucune obli-gation d’être membre de ces associa-tions pour bénéficier des services del’ARCO.

L’appartenance commune des asso-ciations à l’ARCO permet d’exploiterdes opportunités d’emploi recueilliespar leurs réseaux qui n’auraient pastrouvé directement preneur à l’intérieurde ceux-ci et qui sans cela seraient irré-médiablement perdues.

L’addition des effectifs des associa-tions avoisine les 100 000 membres etde nouvelles associations importantesadhèrent : l’association de l’enseigne-ment militaire supérieur scientifique etacadémique (« Minerve ») a rejointl’ARCO au printemps et la Saint-

Cyrienne s’apprête à faire de même àl’automne.

Conclusion

Au côté de Défense Mobilité,l’ARCO assure une part significative del’effort de l’État pour reconvertir sesmilitaires.

Le point des indicateurs à l’été 2011montre qu’elle répond aux besoins desofficiers et des sous-officiers quis’adressent à elle et qu’elle est en lignepour remplir les objectifs qui lui ont étéfixés par son autorité de tutelle.

Elle apporte une réponse pour l’en-semble des bassins d’emploi et d’im-plantation des armées. En mettant àcontribution les associations, elle béné-ficie de leurs réseaux et sensibilise leurpublic aux efforts de la Défense enfaveur de la reconversion. Enfin, lalégèreté de sa structure lui permet deremplir sa mission à un coût très avan-tageux pour le budget de l’État. �

Vice-amiral d’escadre (2s)Bernard Capart

Président de l’ARCO

> Texte proposépar le général (2s) André Genot,

ancien vice-présidentde L’Épaulette

(*) Salaire tel que la moitié des salariés de lapopulation considérée gagne moins et l’autremoitié gagne plus.

ARCO - Association pour la ReconversionCivile des Officiers et Sous-Officiers3 Rue Cépré, 75015 ParisTél. : 01 45 66 51 88

DR

CSF

M

DR

GOOGLE

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nombre mérite d’être cité comme étantle 242ème homme de devoir à avoir perdula vie dans les décombres de la tournuméro deux du WTC. Il était unancien combattant valeureux de la1st Cav. (Division aéromobile) lors dela bataille de La Drang au Vietnam en1965. Il s’agit du colonel (Ret.) RickRescorla.

Rick Rescorla était le 11 septembre2001 le vice président en charge desquestions de sécurité de la banqueMorgan Stanley international. Voyant lapremière tour brûler depuis son bureausitué au 66ème étage, il donna l’ordred’évacuation de tous les employés de sacompagnie qui étaient repartis sur plusde 30 étages. Avec les équipes de sécu-rité qu’il dirigea lui-même, il mit enœuvre les plans d’évacuation qu’il avaitélaborés après l’attaque terroriste d’Al-Quaïda au camion explosif contre leWTC en 1993. Ainsi, alors que les mil-liers d’employés de la banque avaientpratiquement évacué la tour. Celle ci futfrappée par le deuxième avion suicide.Rescorla décida sans hésitation deremonter dans la tour afin d’aider àl’évacuation des employés des autrescompagnies.

D’après Stephan New House, prési-

dent de la banque Morgan StanleyInternational, Rick Rescorla fut remar-qué par des survivants au 72ème étage,car il les dirigeait avec énergie vers lasortie aux travers des décombres et desfumées. Tout en les guidant il les encou-rageait. Il chantait pour les rassurer deschants du 7eme régiment de cavalerie etde sa Cornouaille natale. Au moment del’effondrement de la tour numéro deux,il était encore dans les escaliers au 10ème

niveau remontant les étages à larecherche des employés égarés. Hélason connaît la suite. Rick fait désormaisparti des 3000 victimes de l’attaque du11 septembre sur New York. Son corpsn’a jamais été retrouvé. Grâce à sonaction énergique la banque MorganStanley International n’eut à déplorerque six victimes dans cette tragédie.L’acte de bravoure de Rick Rescorla estconnu des Américains. Son histoire aété maintes fois racontée à la radio et àla télévision(1), dans les journaux et dansles magazines, mais aussi dans un livreintitulé - Heart of a Soldier - par JamesB. Stewart, lauréat du prix Pulitzer.Rick Rescorla apparaît également sur lapage de couverture de l’édition améri-caine du livre intitulé - We wereSoldiers, Once... And Young - co-écrit

26 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

VIE D’OFFICIER

La tragédie du 11 septembre2001 a révélé devant les télévi-sions du monde entier uneimmense tragédie où le couragedes pompiers et des policiers de

la ville de New York a été admirable.Ces corps d’élite ont agi au péril deleurs vies pour sauver celles de milliersde victimes innocentes qui se trouvaientbloquées dans les tours jumelles duWorld Trade Center (WTC). Deux centquarante et un d’entre eux y laissèrentla vie. Pour le peuple américain et pourles peuples du monde entier épris deliberté ces hommes et ces femmes enuniforme sont devenus à jamais deshéros.

Avant de devenir des héros, ilsétaient avant tout des hommes et desfemmes de devoir qui ont su dans desmoments dramatiques se sacrifier pourle plus grand nombre. Parmi tous ceshéros animés par le sens du devoir et dusacrifice, l’histoire a oublié un autrehéros invisible des caméras de télévi-sion, mais qui par son action réfléchieet déterminée a sauvé ce jour là plus de2700 personnes qui travaillaient dans laseconde tour du WTC avant que celle-ci soit frappée par un autre avion sui-cide. Ce héros méconnu du plus grand

DR

«11 septembre 2001

Colonel US Army Rick Rescorla héros de la guerredu Vietnam et du 11 septembre 2001

Des hommes et desfemmes de devoirqui ont su dans desmoments dramatiquesse sacrifier pour le plusgrand nombre.

Par le lieutenant-colonel Vincent Fauvell-ChampionMembre de L’ÉpauletteEMIA promotion du centenaire 1981-1982Ancien officier de liaison à Fort Benning 1998-2001

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 27

VIE

D’O

FFICIER

DR

L’école de l’infanteriede Fort Benningen Géorgielui a rendu hommageen 2009en inaugurantsa statue de bronzedevant l’entrée deson musée.

par le général Haï Moore et par le repor-ter photographe de guerre JosephGalloway. Ce livre raconte les premierscombats de la 1st Cav. lors de la bataillede La Drang au Vietnam. Rick étaitalors lieutenant au sein du batailloncommandé par le lieutenant-colonel HaïMoore. Ce livre a inspiré le film dumême titre sorti en 2002 avec MelGibson dans le rôle principal.

Rick Rescorla est un pur héros amé-ricain. Pourtant, il n’était pas américainà la naissance, mais sujet britanniquequi émigra aux Etats-Unis après avoirservi la reine à Chypre et en Rhodésie. Ilest devenu citoyen américain en faisantle choix de devenir soldat puis officierd’infanterie dans l’US Army. Pendant laguerre du Vietnam, il a fait preuve debravoure pour laquelle il fut décoré parles plus hautes distinctions de l’USArmy. Après la guerre du Vietnam, ilreprit des études universitaires qui luipermirent d’enseigner le droit tout encontinuant de servir l’US Army dans laréserve jusqu’au grade de colonel. Ayantpris sa retraite de soldat en 1990, ilcontinua une carrière professionnelledans la banque au sein du WTC.

L’école de l’infanterie de FortBenning en Géorgie lui a rendu hom-mage en 2009 en inaugurant sa statue debronze devant l’entrée de son musée.Elle représente le lieutenant RickRescorla lors de la bataille de La Drangmarchant à l’ennemi baïonnette aucanon à la tête de sa section.

Lors de l’inauguration de la statue,l’épouse du colonel Rick Rescorla eutces mots : « Rick ne se distingua paspour la première fois par son courage le11 septembre 2001. Cette date était seu-lement le dernier chapitre d’une viehéroïque ». Il est aussi l’esprit américaindu 11 septembre 2001 : le patriotisme.Le don de soi pour son pays et pour sescompatriotes. �

1. Dans un documentaire de la chaîne HistoryChannel datant de 1999 le colonel (Ret.) RickRescorla apparaît comme l’homme qui a prédit9/11 “ The Man Who Predicted 9/11 ”. Cette vidéopeut être vue gratuitement sur le site : http://rick-r e sco r l a . com/ the -vo i ce -o f - t he -p rophe t /

> Pour plus d’information visitez le site dumusée de l’infanterie de Fort Benning.http://www.nationalinfantrvmuseum.com/

> Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régulari-ser leur situation dans les meilleurs délais.L’Épaulette les en remercie vivement !« Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ».

Catégories 01 janvier 2011

Officiers généraux et colonels ..................................... 52 €Lieutenant-colonels et commandants....................... 45,5 €Officiers subalternes...................................................... 34 €Veufs ou veuves ............................................................. 17 €

> Rappel des cotisations…

Nouvelle adresse ?

Merci de bien vouloir nous la communiquer :

� Par courrier au siège : L’ÉPAULETTE Fort Neuf de Vincennesà l’adresse postale : Case n°115 - Cours des Maréchaux

75614 Paris Cédex 12

� Tél. : 01 41 93 35 35

� Par Fax. : 01 41 93 34 86

� Par E-mail : [email protected]

Vos nouvelles coordonnées personnelles :

NOM : ..................................................................................................................Prénoms : .............................................................................................................Promotion : ..........................................................................................................Grade : .................................................................................................................Sexe : ...................................................................................................................Né (e) le, à : .........................................................................................................Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)*

Adresse : ............................................................................................................................................................................................................................................Code Postal : ........................................................................................................Ville : ...................................................................................................................Pays : ....................................................................................................................

Tél. : ................................................Fax : ................................................ Portable : ...................................................E-mail : .................................................................................................................

Affectation : .....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

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28 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

VIE D’OFFICIER

Le lieutenant-colonel (H)Jacques Leleux est né le24 avril 1938 à Vendin le vieil,Pas de Calais, dans une famillemodeste. Il connait une jeu-

nesse difficile, pendant et après laguerre, et effectue de courtes études,comme cela était souvent le cas à cetteépoque, à l’issue desquelles il rejoint lemonde du travail.

Appelé sous les drapeaux au moisde mai 1958, il part en Algérie où ilaccomplit un service militaire de trentemois. De retour en métropole il décidede faire carrière dans l’armée et accèderapidement au statut de sous-officierd’active.

En 1970 il passe avec succès leconcours unique des services qui luiouvre les portes de l’Ecole militaired’administration à Montpellier et luipermet d’accéder à l’épaulette.

À la fin de sa formation, en 1972, ilest affecté à la Section technique del’armée de Terre en qualité de chance-lier. Ses capacités professionnellesremarquables, sa rigueur, son sens desvaleurs humaines et son comportementexemplaire lui valent d’être muté aucabinet du ministre de la Défense en1977, comme officier rédacteur.

Dans cette fonction, il se distingueparticulièrement par son action, sesconnaissances, son sens des responsabi-lités et des relations humaines.

Durant cette période, parallèlementà son activité, il poursuit, avec volontéet courage, sa formation de juriste parl’intermédiaire de la formation continuedes adultes, notamment. Il obtient unemaitrise de droit en 1976, puis undiplôme d’études approfondies en droitpublic en 1978.

En 1986 il met un terme à sa car-rière militaire qui aura duré près devingt-huit ans. Il entame alors uneseconde carrière dans le privé, en entre-prise, tout d’abord, comme secrétairefédéral de la fédération du personneld’encadrement des industries et produc-tions agro-alimentaires, des cuirs, descommerces et des services et activitésconnexes. Puis, en 1989, date à laquelleil obtient un diplôme d’études supé-

rieures spécialisées en droit du travail,il rejoint la société ELIS en qualitéd’adjoint au directeur administratif. Ilexerce alors des fonctions juridiques,d’études, de rédaction des documentsde conseils des établissements de lasociété dans les domaines de l’immobi-lier, des contrats commerciaux, précontentieux et contentieux, des contratsde prévoyance et de retraite militaire…

En 1998 il est avocat au barreau deParis. Fin juriste, passionné par sa pro-fession et riche d’une culture éclec-tique, il s’intéresse tout autant auxquestions de défense qu’à celles desdomaines public et privé, du travail etde l’entreprise, de la vie courante etprofessionnelle. Il se forge ainsi uneréputation d’expert dans l’étude desdossiers complexes qui lui sont confiés.

Durant cette période, il se consacreégalement, bénévolement, au mondeassociatif et devient le conseiller juri-dique de plusieurs associations de mili-taires d’active, retraités et de réservecomme la Mutuelle nationale militaire,L’Épaulette, l’Essor de la gendarmerie,L’officier marinier, le retraité militaire,l’Association de Saint-Cyriens dans lavie civile, l’Association des femmesmilitaires, l’Union nationale de coordi-nation des associations militaires et,

depuis 2002, la Société d’entraide desmembres de la Légion d’honneur, dansle domaine du droit du travail et desbaux.

Il publie, dans les revues et maga-zines de ces organismes, de nombreuxarticles portant sur la condition mili-taire, les droits à pension militaire deretraité et d’invalidité, le droit du tra-vail, le droit de l’assurance chômage, ledroit de la famille…

Le lieutenant-colonel (H) JacquesLeleux est chevalier de la Légiond’honneur, officier de l’Ordre nationaldu mérite et détenteur de la croix de lavaleur militaire avec étoile de bronze.Membre de L’Épaulette et conseillerjuridique de l’association, il est décédéle 18 septembre 2011 à l’hôpitalAmbroise Paré de Boulogne-Billancourt.

Homme de caractère empreint desimplicité, de gentillesse et de généro-sité, il n’a cessé de rendre, tout au longde sa vie, des services d’une exception-nelle qualité. Son parcours atypiqueexemplaire nous montre que même, enpartant de peu, il est toujours possibleavec beaucoup de travail, de la motiva-tion et de l’enthousiasme, de faire ensorte d’être utile à la collectivité et deréussir sa vie. � La rédaction

Homme de caractère empreint de simplicité, de gentillesse et de généro-sité, il n’a cessé de rendre, tout au long de sa vie,

des services d’une exceptionnelle qualité.Ci-dessous à gauche, alors lieutenant, lors d’une remise de prix en 1972.

DR

«Portrait du lieutenant-colonel Jacques LeleuxOu le parcours d’un artilleur devenu officier puis avocat.

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Arrêtons ces jérémiades et ten-tons d’analyser objectivementet sans passion le phénomène.7% à 16 ans et 15% à 25 ans !Tout d’abord il faut s’entendre

sur la notion de décrochage scolaire. Demanière habituelle et spontanée, onretient pour les comptabiliser, les jeunesjustes après 16 ans (non soumis à l’obli-gation scolaire) qui quittent donc le sys-tème sans diplôme.

On s’accorde le plus souvent sur unchiffre annuel de 120 à 140 000, alorsque dans les années 1970 ce chiffre attei-gnait largement les 200 000 ! Pourtantl’aggravation est significative en raisondes difficultés d’insertion professionnelleauxquelles tout jeune est confronté. Deplus cette barre des 16 ans est toute admi-nistrative, quand on sait qu’au niveau ducollège un certain nombre d’élèves sontdéjà « perdus » et que le système a touteles peines du monde – et parfois on sedemande s’il ne génère pas ou n’accélèrepas le processus- à juguler l’hémorragie.Quoiqu’il en soit, le chiffre de 7 à 8%caractérise ce décrochage à la bascule del’après 16 ans. Certains organismescomme l’OCDE notamment portent leurobservation sur la période de l’insertion(20/25 ans) : le taux approche alors les15 % ! Pour être précis, citons le MinistreLuc Chatel, qui en avril 2011 parlait de250 000 jeunes sortis du système (entre16 et 25 ans) sans formation diplômante,dont 70 000 étaient suivis par les missionslocales et 180 000 perdus de vue !

Pour notre part, l’analyse que nousproposons restera circonscrite aux annéescollège, au cours desquelles, effective-ment tout se joue, ou presque.

Un phénomènemultifactoriel

Avant d’entamer notre réflexion pourtenter de mieux comprendre ce décro-chage scolaire qui commence à inquiéter

sérieusement économistes et politiques,je ne résiste pas à l’envie de reprendre lesdiverses catégories de décrocheurs qu’unlaboratoire de recherche toulousain dirigépar Séraphin Alava a identifiées : lesdémotivés, les désintéressés, les agressifs,les reclus, les phobiques, les antisociaux,les délinquants, les fuyants, les isolés, lesemmurés, les accidentés, les échoués, leshyperactifs, les dépressifs, les écorchés,les surdoués. On voit combien le panel estvaste et on en déduit aisément que lesréponses à apporter ne peuvent pas êtreunivoques !

Avant d’en arriver à chercher desremèdes, intéressons nous un peu auxcauses connues ou supposées de ce décro-chage.

A l’évidence le phénomène est multi-factoriel, mettant en jeu les contextes :personnel, familial et scolaire. Beaucoupde clichés simplistes associent décro-chage et délinquance ou encore décro-chage et violence. Les choses sont beau-coup plus subtiles que cela, comme l’ex-plique fort bien Catherine Blaya, cher-cheuse spécialisée et véritable référencefrançaise dans ce domaine, depuis desannées.

« Le décrochage est le résultat de pro-cessus et du cumul de plusieurs facteurs,de ruptures d’ordre personnel, familiauxet scolaires. Le décrochage peut être lerésultat d’un écart trop grand entre leslogiques scolaires et les logiques sociales

dans lesquelles les élèves de milieuxpopulaires évoluent. Ce peut être aussi laconséquence d’une expérience scolairedouloureuse dès le début de la scolarité(un manque d’accrochage), expériencemarquée par des échecs répétés, des tran-sitions d’un cycle d’études à l’autre diffi-ciles, une marginalisation de la part despairs, un étiquetage par l’institution ins-crivant le jeune dans un continuum abou-tissant à un décrochage, seul moyend’échapper à des tensions trop fortessubies en milieu scolaire. Il peut aussi êtrele résultat de violences, de victimisationsrépétées, le seul moyen d’échapper àl’agresseur ou aux agresseurs étant par-fois l’absentéisme. »

Il est évident que ce sont dans lespopulations défavorisées que l’on trouvele plus grand nombre de décrocheurs.Quand l’étayage familial est ébranlé parla monoparentalité, quand le premiersouci du parent est de savoir commentdonner à manger à ses enfants, quand lecontexte du quartier est dominé par lestrafics et arnaques en tous genres, il fautque les enseignants soient fortementimpliqués pour intégrer tous ces paramè-tres et les conjuguer, avec la volontéinlassable de donner suffisamment desens à leur enseignement. Comme l’in-dique souvent le scientifique AlbertJacquard, il faut savoir donner à chaqueélève « le désir de comprendre ». C’esteffectivement le seul moyen d’éviter quel’absentéisme, d’abord perlé, puis lourds’installe, entrainant de facto, à terme, ledécrochage.

Pourtant notre enseignement, et plusparticulièrement au collège, est encorebien trop souvent frontal et académique ets’avère trop souvent inefficace pour desélèves dont les sources de connaissancesont bien souvent ailleurs qu’à l’école. Sij’osais, j’écrirais volontiers que le cyclede 4 ans du collège unique est devenutotalement inadapté à l’évolution actuellede notre société. Bien souvent les élèvess’ennuient au collège, ils vivent assez maldes contingences surannées exigées parcertains enseignants ringardisés parune forme de conservatisme stérile.« Déverser un savoir n’est pas savoirenseigner » me disait souvent ma mère,enseignante passionnée. La pédagogiedoit fournir aux élèves les bons codesd’un apprentissage « intelligent ». Laméthodologie est première, le savoir vientensuite facilement, pour autant qu’il soit

30 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

TRIBUNE LIBRE

IMAGE

DE

RACHEL

DEL

AGRAVE

Que n’entend-t-on pasactuellement à proposdu décrochage scolaire ?C’est la faute auxfamilles qui ne tiennentpas leurs mômes. C’est àcause des enseignantsqui ne sont pas à lahauteur. L’institutionscolaire est sclérosée,la société fout le camp…

«Le décrochage scolaire : l’inadaptation dusystème à l’évolution de la société

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abordé de manière à permettre de com-prendre le monde, de se situer dans l’his-toire du monde et de décrypter les enjeuxde la vie. Michel Develay, Professeur desuniversités en sciences de l’éducation,indique que faire sens c’est « inscrire laconnaissance au cœur des questions del’homme sur lui-même, les autres et lemonde ». Ne fait-on pas appel très tôtdans le cursus scolaire à la philosophie, àla mythologie et aux textes fondateurs descontes pour faciliter cette approche ?

Des clés pour réussir…malgré tout !

Si nous insistons sur le sens à donneraux apprentissages, c’est que nous avonseu l’occasion de constater à maintesreprises, que c’est bien là, une des clésessentielles de la réussite scolaire. Eneffet, il m’est donné de suivre de près lesdispositifs ou initiatives mis en placepour lutter contre le décrochage scolaire(classes ou ateliers relais, établissementsde réinsertion scolaire, dispositifs enalternance ou encore innovations et expé-rimentations encouragées et mises enavant par le ministère), et j’ai pu constater– sans surprise aucune- que la préventiondu décrochage passait par cette attentionportée par tous les enseignants d’un col-lège à l’ancrage des savoirs dans une réa-lité concrète, tout autant que par une com-préhension bienveillante des conditionssociales des élèves les plus démunis. Aucours de nombreuses rencontres avec deséquipes d’enseignants se débattant aumilieu de difficultés sans nom dans desquartiers « explosifs » comme à Toulouse,Montpellier ou Marseille Nord, j’ai dialo-gué avec de véritables pionniers de lalutte contre le décrochage, et en suisrevenu bluffé par leur engagement, leurinventivité, mais aussi par leurs méthodessimples et efficaces, dont on peut sedemander pourquoi elles ne sont pas pluslargement mises en œuvre.

Des dispositifs novateursEn premier lieu, tous ces personnels

(professeurs, assistants d’éducation,conseillers principaux d’éducation, chefsd’établissement et adjoints, documenta-listes, infirmières…) postulent du fait quetous les élèves sont capables de réussir.Ce regard positif est sans doute un élé-ment clé de la réussite à venir. Letravail en équipe avec une circulationrapide de l’information à propos des com-portements en classe ou dans le collège,permet d’éviter les interprétations erro-nées ou stigmatisantes qui iraient à l’en-contre de toute démarche éducatrice coor-donnée.

Ensuite, après ce mode collectif deregard sur l’élève, on en vient aux objec-

tifs éducatifs et pédagogiques partagés.Toutes les équipes performantes rencon-trées (travaillant directement avec desélèves absentéistes ou réputés être ingéra-bles ou en cours de marginalisation),insistent sur la nécessité du développe-ment des habiletés sociales comme : l’af-firmation de soi, l’estime de soi et lecontrôle de soi. Selon les lieux, les sensi-bilités, les partenariats locaux ou encoreles parcours professionnels, les modesd’action varient : on fait très souventappel à des activités de création artistique,à des rencontres d’ouverture sur lemonde, à des fabrications manuelles (ate-liers bois ou rénovation d’éléments dupatrimoine) ou à des écritures collectives.

Le premier travail pédagogiquetourne le plus souvent autour de la mai-trise de la langue. On pourrait presqueparler de pré-requis indispensable pouréviter que le décrochage latent nedevienne réel et irrémédiable. Le passageà l’écrit traditionnel étant souvent vécucomme très rébarbatif, l’astuce consiste àinviter les élèves à écrire pour informer,donc pour être lus par d’autres que le pro-fesseur. Ainsi nous avons rencontré desprofesseurs animant un dispositif deremédiation au décrochage scolaire, quiaccueillant des élèves de 5ème en voie derupture, les « remettaient sur rails » en sixsemaines avec pour colonne vertébrale detoutes les activités, le journal du collège .A partir d’un choix de rubrique parchaque élève, et un fort niveau d’exigenceau plan des idées, on ne transige pas nonplus sur la qualité de l’écriture, et çamarche !

Des projets d’établisse-ment structurants

A côté des cas extrêmes nécessitantdes stratégies visant au raccrochage, tousles collèges sont guettés par des formes dedécrochage à plus ou moins grandeéchelle. La meilleure des préventionsréside sans conteste dans des projetsd’établissements forts. Or la constructionde tels projets ambitieux pour les élèves etexigeants pour les équipes, reposent for-cément sur la qualité du chef ! Quand leleader, pardon, le Principal, est suffisam-ment armé tant pour le management despersonnels, que pour la réflexion pédago-gique, la gestion financière, la communi-cation, le dialogue constructif avec lesfamilles, et que sa seule ambition est laréussite de tous les élèves, on découvredes réalisations aussi étonnantes qu’effi-caces. Tous les élèves peuvent seconstruire des parcours adaptés à partir depropositions de classes à thème, d’ateliersspécifiques, d’évaluation par compé-tences, d’accompagnement personnaliséet de perspectives d’orientation concrètes.

On voit bien aussi combien le senti-ment d’appartenance au collège est tra-vaillé à travers des actions collectivesfédératrices, médiatiques ou solidaires.Le climat d’établissement est agréable.Les valeurs de respect et de tolérance sontà l’œuvre. La parole des élèves est priseen compte et la fonction de parent valori-sée. Rien de bien novateur me direz-vous.Effectivement, mais un cadre bienveillantet attentif aux autres est mis en place.L’écoute est privilégiée. Les enseignantsacceptent de sortir de leur sacro-saint sta-tut pour se concerter, travailler en équipe,accompagner des élèves de manière pluspersonnalisée dans le cadre de tutorats.L’évaluation de l’acquisition totale oupartielle d’une compétence remplace lanote sanction. En un mot rien ne permetplus de considérer que deux camps s’op-posent. Professeurs, élèves, parents, viescolaire, direction… tout le monde serejoint avec un objectif commun : la meil-leure réussite pour tous.

De tels collèges existent, ils sont tou-tefois assez rares. Pourquoi ? C’est sansdoute la seule question qui vaille. Hormisles quelques 100 collèges qui en 2010-2011 ont été labellisés « ambition, inno-vation, réussite », tous les autres souffrentdes maux suivants.

En premier lieu la formation desenseignants est insuffisante. Un masterdisciplinaire ne suffit pas pour transmettreun savoir. De plus la posture que les syn-dicats défendent par rapport à un statutfigé sur un nombre fixe d’heures d’ensei-gnement, condamne de fait, concertationet travail en équipe. Enfin, l’absenced’autonomie réelle des établissements lesfige dans un carcan hiérarchico-adminis-tratif d’un autre âge.

En conclusion :Comme pour le traitement des phéno-

mènes de violence dans les années 1995-2000, la question du décrochage scolaireactuellement affole les statistiques, sus-cite des initiatives osées et fructueuses,mais ne donne pas lieu à une réflexionglobale de fond, entrainant un change-ment profond de pédagogie, de formation,d’organisation. Voila pourtant un excel-lent chantier pour un programme prési-dentiel. L’Ecole doit être en phase avec lasociété évolutive. Former au mieux sajeunesse, toute sa jeunesse et pas seule-ment celle des beaux quartiers et fréquen-tant les classes prépa, représente un enjeuvital pour un pays. Je constate malheureu-sement qu’il ne semble pas vraiment prisen compte actuellement. �

Alain MonnotColonel honoraire ORSEM

Ancien directeur d’établissement.

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 31

TRIB

UN

ELIB

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Je viens de servir en tant qu’offi-cier sous contrat au sein de l’ar-mée de Terre. Très exactement aucentre national d’entraînementcommando, une formation de l’ar-

mée de Terre dont la mission est d’ensei-gner les techniques commandos auxcadres de l’armée française et aussi étran-gère dans le cadre de la coopération.

Au moment où mon contrat arrive àterme, j’éprouve un sentiment de fiertéd’avoir servi dans l’armée française.Moi que rien ne prédestinait auxmétiers des armes, et encore moins auservice de la France, je suis plein dereconnaissance pour cette tranche devie passée au sein d’une armée que j’airencontrée un peu par hasard.

En effet, la première fois que j’ai vuun militaire français, c’était dans le suddu RWANDA, fin juillet 1994. Je por-tais, sur la tête, un panier remplis devivres, de vêtements et de divers objetsde première nécessité. Je fuyais, avecma famille, au milieu de centaines demilliers d’autres personnes, les troupesdu front patriotique rwandais. A l’âgede 17 ans et « seul homme » de lafamille, je me devais de veiller sur toutle monde et notamment sur ma mèrequi, à 55 ans, avait du mal à supporterce long voyage vers l’inconnu.

C’était en milieu d’après midi, sousun soleil ardent, lorsqu’un véhiculemilitaire a surgi devant nous et, roulanttrès doucement, un des hommes à borda demandé si quelqu’un parmi nousparlait français ! J’ai voulu alors m’ar-rêter pour répondre. Au moment où jecommençai à ouvrir la bouche, la foule,dernière moi, m’a violement bousculéfaisant tomber mon panier. Dans mavolonté de nouer le contact avec lesmilitaires français, j’avais ralenti la

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LIBRES PROPOS

> ADHÉRERC’EST APPORTER AUX PLUS JEUNESLE SOUTIEN FRATERNELET L’EXPERIENCE DE L’AINÉ.C’EST AUSSI CONFORTER LES PLUSANCIENS DANS LA NÉCESSAIREPÉRENNITÉ DE LEUR ENGAGEMENTD’OFFICIER.

> ADHÉRERC’EST REJOINDREUNE COMMUNAUTÉ D’OFFICIERSFIERS DE LEUR CHOIX ET ENGAGÉSSOLIDAIREMENTÀ FAIRE VALOIR LEURRôLE AU SEIN DE LA DÉFENSEET DE LA SOCIÉTÉ.

> ADHÉRERC’EST S’ENGAGER DANS L’ACTION.UNE ACTION ANCRÉEDANS LA RÉALITÉ ET MENÉEÀ PARTIRD’UNE VISION OBJECTIVEDU CADRE ET DES POSSIBILITÉSD’INTERVENTION.

Art. 1 (ENGAGEMENT ACTIF)• En adhérant à L’ÉPAULETTE je participeactivement à la vie de l’association dans l’intérêtde tous, et cela quelle que soit mon origine.

Art. 2 (ENGAGEMENT CONSCIENT)• En tant que membre actif de l’associationje suis coresponsable de ses messages et de sesactions. J’en suis, à mon échelon, le relais.

Art. 3 (ENGAGEMENT RESPONSABLE)• En désaccord avec les buts ou modes d’actionde L’Épaulette, j’en informe sans réserveles différents échelons de l’association.

Art. 4 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)• D’active, de réserve ou en retraite mon activitéd’adhérent reste guidée par l’éthique de l’officier.

Art. 5 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)• Officier d’active et cadre responsable,je m’engage à ne pas substituer aux voiesréglementaires ouvertes par l’institution lerecours à l’association.

Art. 6 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)• Officier d’active, je m’exprime librementet sans anonymat dans le cadre de l’association.En revanche, je laisse le soin à l’association deconduire tout débat public qui remettrait encause mon obligation de réserve.

DR

SIRPA

TERRE

Fort neuf de Vincennes Bat.24Cours des Maréchaux

75614 PARIS CEDEX 12Téléphone : 01 41 93 35 35

Fax : 01 41 93 34 86PNIA : 821 941 35 35

«ServirFier d’avoirservi dansl’arméefrançaise

Code de l’adhérent

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commencé par massacrer « leshommes » susceptibles de rejoindre lesrangs des rebelles. Ensuite, ils s’étaientattaqués aux femmes et aux enfants,avant de viser tous les opposants poli-tiques. Et je me disais : « à qui letour ? ».

De l’autre côté, les informations quinous parvenaient faisaient état des mas-sacres perpétrés par les troupes rebellesà l’encontre des populations civiles, duseul fait de leur appartenance ethniqueet politique. Nous étions beaucoup àêtre pris en tenaille entre les tueurs d’uncamp ou d’un autre.

Au mois de juillet 1994, lorsqu’il afallu quitter mon village natal, à l’ap-proche des troupes rebelles du frontpatriotique rwandais, le but étaitd’échapper à la mort. De survivreencore quelques jours avant d’être tuépar les troupes et milicesgouvernementales oupar les rebelles.

Rallier la zonecontrôlée par les mili-taires français représen-tait un soulagement au-delà de l’imaginable.Pour la première fois, jevoyais un militaire quiprotège. Qui ne techerche pas des pro-blèmes parce que tu asun nez court ou long, niparce que tu viens de telou tel village.

Le regret quej’éprouve est que lessoldats français ne sontpas arrivés plus tôt pourempêcher ou du moinsréduire la portée desmassacres de mes conci-toyens.

Mon autre regret est qu’ils ont quittéle Rwanda trop tôt, puisque cela nous aobligés à nous réfugier auprès « des sol-dats-bandits » de Mobutu.

C’est en 2006, un an après ma natu-ralisation et onze en après mon arrivéeen France, que j’ai eu l’occasion decôtoyer les hommes et les femmes quej’avais rencontrés douze ans auparavantdans les conditions particulières.Titulaire d’un diplôme d’études appro-fondies en droit pénal, l’armée m’aoffert un poste de juriste au sein d’uneformation prestigieuse qui, en pointetoujours, a participé activement à lalibération de la France.

Aujourd’hui, je prends conscienceque nous devons, malgré mes regrets,

remercier les militaires de l’opérationTurquoise car ils furent les seuls à venirau secours du peuple rwandais, avecl’accord de l’organisation des nationsunies mais avec une farouche opposi-tion du front patriotique rwandais. Lesrebelles avaient certainement peur quel’armée française ne les empêche deprendre le pouvoir.

Dix-sept ans après, avec le reculnécessaire, force est de reconnaître quel’opération Turquoise n’avait pas pourmission d’entraver l’action du FPR. Aucontraire, Turquoise a facilité la tâcheaux nouveaux maîtres de Kigali qui ontpu consacrer la totalité de leur force surle reste du pays sans s’occuper de lacatastrophe humanitaire des millionsd’autres Rwandais. L’armée françaisene les a pas empêchés de prendre lepays par les armes. Et sa mission n’étaitpas de protéger le gouvernement res-

ponsable du génocide.C’était certainementl’espoir de ce gouverne-ment en déroute maisl’opération Turquoiseest restée dans le cadrede sa mission telle quefixée par la résolutiondu Conseil de sécuritédes Nations-Unies.

Il est sans contesteque l’opérationTurquoise a permis desauver des milliers devies humaines et quetous ceux qui y ont parti-cipé doivent être fiers dece qu’ils ont accomplipendant le laps de tempsque cette mission a duré.Tout cela, malgré un cli-mat politique tendu etfranchement hostile.

Pour ce qui me concerne, leFrançais que je suis devenu par natura-lisation et le Rwandais que je restenaturellement, exprime très humble-ment, son immense fierté d’avoir servidans l’armée de Terre française. Unearmée qui, au prix de sacrificeshumains, a sauvé la vie des centaines demilliers de Rwandais lors de l’opérationTurquoise. �

Jean-Claude NSHIMIYIMANAOfficier sous contrat

[email protected]

Texte proposé par le colonelNicolas Tachon, promotion

“ Lieutenant Tom Morel ” 1987-1990Chef de corps du centre national

d’entraînement commando

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marche de la foule qui, je présume,n’avait pas compris l’appel du militaire,sinon ils auraient été nombreux à cher-cher à répondre, espérant, comme moi,récolter pour l’occasion un biscuit ouune boite de conserve venus de France.

C’était plutôt raté pour la premièrerencontre. Mais il n’empêche que j’aiéprouvé un immense sentiment de sou-lagement du seul fait que j’étais arrivédans la zone Turquoise, sous comman-dement de l’armée française. Je me sou-viens avoir aperçu ce même sentimentdans les yeux d’autres personnes, toutcomme si c’était la fin du calvaire.D’ailleurs, à partir de ce moment là,tout le monde a ralenti le pas, cherchantau milieu des champs, un petit coinchaud pour passer la nuit.

Depuis le mois d’avril, je vivaisdans l’horreur et la peur. J’avais vumourir mes amis du village ainsi quemes voisins, sans distinction d’âge oude sexe, du seul fait qu’ils étaient Tutsi,ou qu’ils avaient adhéré aux partis poli-tiques proches des rebelles. L’horreurdes massacres faisait craindre le pirechez quiconque n’adhérerait pas à cettechasse à l’homme.

Aller chercher de l’eau au puits oufaire les courses sur le marché était unemission périlleuse. Le risque de croiserun tueur à la recherche d’un autre« butin » pouvait vous envoyer adpatres sans jugement.

A vrai dire, trois mois après le débutdu génocide, tout le monde pouvait ypasser. Après tout, les tueurs avaient

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Le capitaine Jean-Claude NSHIMIYI-MANA est titulaire d’un diplômed’études approfondies en droit pénal.« L’armée m’a offert un poste dejuriste au sein d’une formation presti-gieuse. »

Depuis le moisd’avril, je vivaisdans l’horreur etla peur. J’avais vu

mourir mes amis duvillage ainsi que mes

voisins, sansdistinction d’âge oude sexe, du seul faitqu’ils étaient Tutsi…

ou qu’ils avaientadhéré aux partispolitiques proches

des rebelles.

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Je suis très heureux de venir m’exprimer àl’ouverture de la session de l’Institut deshautes études de la Défense nationale(IHEDN) et de l’Institut national deshautes études de la sécurité et de la jus-

tice (INHESJ), 10 ans exactement après avoir étéà votre place. Je le suis d’autant plus que lessujets de cette année 2011-2012 sont vraimentstructurants, notamment pour la Défense.

Pourquoi ?D’abord parce que 2012 est une année poli-

tique. En France certes, mais aussi aux Etats-Unis, en Russie ou en Chine. L’issue de ces élec-tions, ou de ces désignations, aura des consé-quences sur les scènes nationales et internatio-nales dans ce contexte de grave crise financièredont nous ne mesurons pas encore tous les effets,notamment en Europe !

Ensuite parce que 2012 est le rendez-vous dela révision de notre Livre Blanc sur la Défense etla sécurité nationale ( LBDSN).

Révision ne signifie pas réécriture ! LeLBDSN 2008 reste valide à bien des égards.

Mais depuis 2008, je constate une accéléra-tion du temps stratégique : des évolutions doiventêtre prises en compte.

• les pays émergents se structurent en puis-sance. Portés par leur économie, ils changent deton et remettent en cause la légitimité des puis-sances établies à organiser le Monde. Ils se distin-guent de plus en plus les uns des autres,

• les crises financières et économiques ontd’abord touché les puissances occidentales et lesaffaiblissent,

• les Etats-Unis se tournent toujours davan-tage vers le Pacifique et invitent les Européens àmieux se prendre en main. C’est l’exemplelibyen ! Les récentes déclarations de M. Panettavont dans ce sens, après celles de R.Gates !

• les révolutions arabes ouvrent une boîte dePandore dont personne ne mesure très bien toutesles conséquences.

Dans ce contexte, il nous faut aussi prendreen compte le traité de Lisbonne, le nouveau

concept stratégique de l’OTAN, le traité franco-britannique, l’approfondissement des risquesbalistiques et nucléaires, la croissance exponen-tielle de la menace cybernétique…autant de sujetsqui appellent une réflexion. Des travaux sont encours sous l’égide du Secrétariat général de laDéfense et de la sécurité nationale (SGDSN). Lesarmées y participent.

2012 est enfin l’année de préparation de laprochaine loi de programmation militaire (LPM2013-2018) qui devra être la déclinaison législa-tive d’un Livre Blanc amendé : avec en arrièreplan la crise de la dette, l’équation sera compli-quée.

Au regard de ces rendez-vous programmésqui engagent l’avenir de notre pays, je pense quela défense doit être un vrai sujet, pas un enjeu,mais un sujet de réflexion et de débat, un sujetd’actualité et un sujet de priorité, parce que, pourreprendre l’expression du général de Gaulle :

“ la défense est la première raison d’être d’unEtat, il n’y peut manquer sans se détruire lui-même ”.

C’est donc un sujet qui doit être à la hauteurdes enjeux qu’il recouvre pour la défense de notrepays et l’avenir de l’Europe. Le contexte estconnu : le monde réarme, l’Europe désarme

Voici quelques chiffres qui sont intéressantspar les ordres de grandeur qu’ils expriment :

Entre 2001 et 2010, l’augmentation desdépenses militaires mondiales est de + 50 % : +80 % pour l’Amérique du Nord, + 70 % pourl’Asie de l’Est principalement tirée par la Chine,mais seulement + 4 % pour l’Europe de l’Ouest.Sur la même période, la part des dépenses mili-taires de l’Europe de l’Ouest est passée de 29%des dépenses mondiales à 20% !

Cette tendance, si elle devait se confirmerserait lourde de conséquences pour l’avenir d’uneEurope morcelée incapable de se positionner enpuissance globale, incapable de peser dans lesaffaires du Monde.

Malheureusement, et l’actualité nous ledémontre tous les jours, la guerre et les conflits nesont pas des notions anachroniques. Elles restentdes matrices de l’Histoire. Refuser de l’admettre

est faire preuve d’une naïveté angélique ou d’unaveuglement coupable. Le reconnaître, c’estadmettre la possibilité de l’impensable, c’est doncprendre les mesures nécessaires pour y réagir.

Vous qui êtes ici, en êtes bien conscients. Lessujets de défense aujourd’hui, pour le grandpublic, sont lointains, peu audibles et peu por-teurs. Votre simple présence ici montre que toutn’est pas perdu. !

L’absence d’ennemi visible et intelligible,l’éloignement de nos interventions, l’illusion per-sistante des dividendes de la paix et du tout tech-nologique, comme la croyance erronée en l’im-perméabilité géographique des frontières, contri-buent à reléguer les questions de défense ausecond plan. L’absence d’universalité puis la sus-pension de la conscription ont aussi participé àl’ignorance grandissante de la chose militaire,notamment chez les élites de notre pays, cellesqui étaient exemptées depuis si longtemps et quisont aujourd’hui aux affaires. A ces facteurs,j’ajoute la diminution des implantations et lesréductions de formats qui réduisent l’empreintemilitaire sur le territoire et donc dans notresociété.

Objectivement, une certaine distance s’estinstallée entre le monde militaire et le mondecivil ; distance, qui sans être nouvelle, érode l’es-prit de défense. Le sens de l’action militaire n’estdonc plus toujours très bien compris par lecitoyen français. Et en démocratie, c’est bien luiqui a le pouvoir. !

En résumé, l’esprit de défense se désincarneau rythme d’une société qui oublie qu’une paixdurable est une paix que l’on sait, que l’on peut etque l’on doit défendre. La mission de l’IHEDNtrouve ici toute sa place

L’amiral CASTEX était un visionnaire. Ilavait parfaitement compris l’enjeu national de ladéfense et qu’il était nécessaire de créer entre lesauditeurs - je le cite - « une unité de sentiment, depensée et de doctrine, meilleur gage de l’unitéd’action pour préparer en temps de paix et assureen temps de guerre la défense du pays » !

Si je devais résumer la pensée de Castexaujourd’hui, je dirai que l’esprit de défense estune garantie de la résilience de notre Nation.C’est ce message qui éclaire les principes fonda-teurs de l’IHEDN.

Pour vous auditeurs à l’IHEDN, l’esprit dedéfense passe par trois exigences:

• une connaissance de l’outil militaire de laDéfense,

• une compréhension du sens de l’action mili-taire et de son articulation avec la Politique,.

• une volonté de construire notre résilience.

Première exigenceConnaître l’outil militaire de défense, c’est

connaître à la fois, l’institution de l’Etat et l’ins-trument militaire : Le Président de la Républiquele rappelait dans l’un de ses discours : « la défenseest le fer de lance de notre diplomatie, de notresécurité, de notre rang ».

Connaître l’institution de l’Etat, c’estd’abord situer la place des armées au sein du

34 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

TRIBUNE«Allocution de l’amiral Guillaud Chef d’état-majordes armées prononcéelors de l’ouverture de la sessionde l’IHEDN et de L’INHESJle 10 octobre 2011

L’amiral GuillaudChef d'état-major

des armées DR

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ministère de la défense et dans la politique dedéfense et de sécurité autour des cinq fonctionsstratégique décrites dans le LBDSN de 2008.

La connaissance et l’anticipation : elles sontdésormais une priorité. Elles garantissent à laFrance son autonomie de décision. Ce sont parexemple nos capacités d’observations spatiales,d’écoute et de renseignement. L’année que nousvenons de vivre, notamment avec la Libye,démontre que nous avons eu raison de porternotre effort sur ces capacités. Elles sont bien lesyeux qui permettent aux bras de frapper.

La dissuasion nucléaire : elle demeure le fon-dement essentiel de notre politique de défense.Elle est la garante ultime de la sécurité et de l’in-dépendance de la France.

Ce sont nos deux composantes autour desprincipes de complémentarité et de juste suffi-sance. La composante navale océanique avec nos4 SNLE et le M51 et notre composante aéropor-tée avec le couple Rafale ASMPA ou Mirage 2000ASMPA.

La protection de la population et du territoireest au cœur d’une stratégie d’adaptation aux nou-velles menaces terroristes, informatiques, techno-logiques. C’est aussi, bien sûr, la sauvegardemaritime et la sûreté aérienne. Juste un chiffre :100 000 militaires japonais ont été mobilisés lorsde la catastrophe de Fukushima. Cela mérite uneréflexion?

La prévention des conflits et l’intervention.Nos capacités se sont concentrées sur les zones oùnos intérêts stratégiques pourraient être les plusvulnérables. La notion d’arc de crise développéeen 2008 est pertinente. En raison des évolutionsstratégiques observées depuis 2008, la zones’étendant du Maghreb à l’Iran incluant la zonesahélienne est plus que jamais prioritaire dans ladéfense de nos intérêts

Connaître l’institution de l’Etat, c’est aussicomprendre la place et le rôle particulier duCEMA dans nos institutions qui structurent leprocessus décisionnel pour l’emploi de nosarmées.

Le CEMA tient en effet une place très parti-culière : il est à la "charnière" du niveau politiqueet du niveau militaire. Il permet d’intégrer lesdonnées opérationnelles aux données du politiquequi fixe les objectifs. A la fois chef opérationneldes armées sous l’autorité directe du président dela République et conseiller militaire du gouverne-ment, il exerce ses responsabilités dans les troisdomaines majeurs que sont la conduite des opéra-tions, la diplomatie de défense et la préparation del’avenir.

Ce système, initié dès 1982, complété en2000 et formalisé par les décrets de 2005 et 2009est très cohérent.

Le CEMA commande des opérations pourlesquelles il conseille le décideur politique, avantet pendant la crise, avec des forces qu’il a trèsdirectement contribué à constituer.

Dans la gestion de crise, notre système est unvéritable atout . Il repose sur une forme d’équili-bre que peu de démocraties, me semble-t-il, onttrouvé. Celui qui donne au chef des armées une

large capacité d’action face à la crise avec uncontrôle parlementaire de nos engagements exté-rieurs qui a été renforcé. Sans cet équilibre, sansla décision du chef des armées le 19 mars d’enga-ger nos moyens aériens, les chars de Kadhafiseraient rentrés dans Benghazi. L’histoire se seraitécrite de façon différente, peut-être à la modesyrienne….

En tant que commandant opérationnel desforces, le CEMA commande aujourd’hui les10 000 militaires engagés dans 27 opérationsnationales ou multinationales (ONU, OTAN,UE), les 9 000 militaires de nos forces de souve-raineté (Antilles, Guyane, Nouvelle Calédonie,Polynésie…) et les 5 500 militaires de nos forcesde présence (aux EAU, au Gabon, à Djibouti, auSénégal…). Au total ce sont plus de 24 000 mili-taires qui sont déployés hors de la métropole. Ilsassurent des missions les plus variée, de la guerreen Libye et en Afghanistan à la lutte contre l’or-paillage clandestin en Guyane en passant par lemaintien de la paix au Liban ou au Kosovo.

Ce sont des opérations où de jeunes françaispayent le prix du sang leur engagement au servicede la France : 23 sont morts en opérations depuisle début de l’année, une centaine ont été blessés.Je voudrais dire à cette occasion que nous pou-vons tous être collectivement fiers de nos jeunesfrançais qui s’engagent et qui vont au bout de lamission que la Nation leur confie. Ils donnent uneleçon à tous les prophètes de la désespérance. Acela, il faut ajouter tous ces militaires que vousavez pu croiser dans nos villes, gares et aéroports,engagés dans le plan VIGIPIRATE ou ponctuelle-ment en soutien des services de l’Etat quand lasituation l’impose. Ce fut le cas pour les inonda-tions du Var, le 15 juin de l’an dernier.

En tant qu’acteur privilégié de la diplomatiede défense, le CEMA entretient un réseau de pre-mier plan avec les 92 missions militaires étran-gères représentées à Paris, et grâce aussi à nospropres missions militaires en ambassade ouauprès des grandes organisations internationales.C’est un vrai réseau d’influence.

Enfin, le CEMA est également responsablede la préparation de l'avenir, c'est-à-dire de la pla-nification et de la programmation des moyens denos forces armées, de notre outil de défense dedemain.

Connaître l’institution militaire, c’est enfinappréhender ce que l’on appelle, d’un américa-nisme bon teint, la transformation des armées, àl’aune des conclusions du LBDSN et de la RGPP.

En 2008, le Livre Blanc sur la Défense et laSécurité Nationale a fixé les grandes orientationsde la politique de défense et de sécurité de laFrance à l’horizon 2020. En parallèle, le présidentde la République a lancé la révision générale despolitiques publiques (RGPP). Ce double exerciceRGPP/LBDSN a été fondateur pour les armées etpour notre ministère.

Pour fixer les esprits, voici quelques chiffres :L’effort financier à consentir par la nation

pour son outil de défense avait été fixé à 377Md€sur la période 2009-2020. Les grands équilibres

reposent sur la réduction programmée de 54 000hommes avant 2015. C’est considérable (17% denos effectifs en 6 ans). 37 groupes de travailRGPP et plus de 80 dossiers de réforme sont ini-tialisés et en cours.

La loi de programmation militaire 2009-2014est la première traduction de ce double exercicequi doit permettre la restructuration de l’outil dedéfense à travers la redéfinition du format desimplantations et du soutien. Cette transformationintervient dans un contexte particulièrement défa-vorable, celui d’une crise économique et finan-cière qui pèse sur nos budgets.

Depuis 2009, les réformes se sont traduitespar la dissolution de 53 organismes majeurs, parle transfert de 25 grands organismes, par la sup-pression de 30 000 postes sur les 54 000 réclamésà la Défense. Aucune institution en France nes’est autant réformée en si peu de temps avecautant de remise en question et ceci, tout en enga-geant en permanence et en moyenne 12 000hommes sur au moins 9 théâtres différents ! Il fautle rappeler. Les armées sont vertueuses et lesarmées sont efficientes.

Quelques comparaisons : la Grande-Bretagne consacre une part plus importante de sarichesse nationale produite à sa défense. En paritéde pouvoir d’achat, les dépenses britanniquessont supérieures de près de 40 % aux nôtres alorsque nos forces sont déployées sur 9 théâtres, avecles coûts de soutien correspondants à l’éloigne-ment et à la variété des opérations que nousconduisons. Pour les opérations en Libye, l’enga-gement opérationnel des forces françaises estsupérieur à celui des forces armées britanniquesd’environ 20 %. J’en déduis que nos arméesoffrent un rapport « qualité / prix » à la hauteurdes investissements que la Nation consent pour sadéfense. Croire que nous pourrions faire d’autreséconomies en trouvant d’autres marges demanœuvre sans revoir nos ambitions estaujourd’hui une illusion. Ce seront les enjeux denotre prochaine LPM.

Après l’institution de l’Etat, l’outil militaire,connaître l’outil militaire :

• c’est connaître son emploi, ses capacités,ses limites, ses règles d’engagement. C’est ne pasconfondre l’emploi d’une force militaire avec uneforce de sécurité. Le premier se distingue par lasingularité de l’action militaire dans un cadre tou-jours exceptionnel, le second s’exerce dans uncadre de normalité relevant uniquement du droitcommun. Le soldat qui meurt au combat n’est pasune victime !

• c’est comprendre ses structures, son organi-sation, ses processus de décisions.

• c’est surtout bien appréhender la difficultéde la gestion des crises, celles que nous menonsdans un cadre national mais celles aussi, plusnombreuses, que nous menons en coalition dansun cadre multinational.

• c’est enfin mesurer l’extrême complexitéd’une opération militaire moderne avec les

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hommes et les femmes qu’elle engage et l’ensem-ble des moyens qu’elle combine sur tous leschamps d’affrontement connus : l’aéroterrestre,l’aéromaritime, l’espace et le cyber espace.

Je prends par exemple un raid sur BREGA enLybie : des rebelles à terre avec lesquels noussommes en liaison, un sous-marin nucléaire d'at-taque (SNA) qui fait de l’interception, un avionde commandement qui fait aussi de l’interception,des chasseurs en patrouille prêts à intervenir, desravitailleurs en vol, des navires en appui feunaval, un BPC (bâtiment de projection et de com-mandement) avec des hélicoptères de l’armée del’air pour la mission), des hélicoptères de combatde l’ALAT avec un PC volant, le tout commandépar un état-major interarmées… dans un espacelimité pour une durée maîtrisée ! 90 minutes dansune « boîte » de 20/20 !Toutes les composantessont utiles et utilisées Elles forment un tout cohé-rent. Nous sommes les seuls en Europe à savoirencore le faire !

Nous pouvons le faire aujourd’hui, parce quenous disposons encore de cet outil de défensecomplet et cohérent, flexible et adaptable avecdes hommes et des femmes recrutés, formés,entraînés et animés par des forces morales excep-tionnelles.

Cet outil militaire, il faut des décennies pourle construire. Bien sûr il coûte cher à entretenir età renouveler, mais il est à la hauteur de nos ambi-tions politiques sur la scène internationale.

Si la France souhaite conserver son niveaud’ambition et peser dans les affaires du Monde, sila France souhaite conserver un outil de défensecomplet et cohérent qui lui assure une autonomiestratégique, une visibilité sur la scène internatio-nale et une crédibilité de ses ambitions affichées,il faudra que la Nation française prenneconscience que le maintien de son effort dedéfense doit rester une priorité, même en périodede crise économique et financière, surtout enpériode de crise économique et financière.

Deuxième exigence :comprendre le sens de l’action militaire.Vous le savez, la Défense n’est pas un sujet

exclusif aux Armées ! C’est un sujet interministé-riel, inter-domaines, « inter agencies » dirait lesanglo saxons ; un sujet qui concerne chaquecitoyen français.

Il ne vous aura pas échappé que les barrièresqui existaient précédemment entre les notions desécurité et de défense, se sont partiellement effa-cées. Les défis de défense et de sécurité, ceux quinous sont posés aujourd’hui ne sont pas l’apanagedes seuls militaires.

Ce n’est pas un phénomène nouveau. Legénéral Beaufre, l’un des pères de la dissuasionnucléaire française, disait déjà en 1963 : « la stra-

tégie militaire amputée de ses facteurs civilsdevient souvent inintelligible. Seule une vued’ensemble restitue son sens aux décisions quiont été prises ». Si ce n’est pas un phénomènenouveau, c’est un phénomène qui s’est amplifiéavec la mondialisation et les défis globaux denotre monde.

C’est la raison pour laquelle, le LBDSN de2008 adopte « une stratégie de sécurité nationalequi associe sans les confondre, la politique dedéfense, la politique de sécurité intérieure, la poli-tique économique et la politique étrangère », cesont les mots du président de la République, chefdes Armées.

La stratégie militaire n’est donc qu’une par-tie d’un ensemble, une partie qui peut être pré-pondérante ou une partie qui peut être secondaireen fonction de la nature des crises, mais une par-tie qui interagit avec d’autres stratégies, qu’ellessoient économiques, diplomatiques, sociales…C’est ce que le général Beaufre appelait « la stra-tégie totale » et que nous qualifions aujourd’hui« d’approche globale ».

Comprenons nous bien, dans cette approche,l’action militaire est complémentaire des autres,elle n’est pas interchangeable. La force armée estsingulière, spécifique voire extraordinaire au senspropre du terme. L’outil militaire réside in finedans sa capacité à apporter, face à une menacemettant en cause la survie de la Nation, uneréponse de puissance qui peut et qui doit faireplier la volonté de combattre de l’adversaire.

Cette réponse reste un paramètre importantdes relations internationales. Ne la négligeons pas.

Troisième et dernière exigence :la volonté de promouvoir l’esprit dedéfense, c’est l’une des ambitionsde l’IHEDN.Vous le savez, l’adhésion de la Nation est une

des conditions de l’efficacité de notre Défense etde notre sécurité. Quand je parle d’adhésion, je neparle pas de consensus mou ; je parle d’adhésionactive! Préparer la Nation à l’éventualité d’unecrise grave, faire prendre conscience que notrepays peut être la cible d’actes qui pourraient bou-leverser notre quotidien confortable sont unecondition préalable à notre capacité de résilience.

C’est dans le LBDSN qu’est formalisé enFrance, pour la première fois le « concept decapacité de résilience de la société, des pouvoirspublics et des grands acteurs de la vie écono-mique et sociale ».

Il s’agit clairement de préparer la NationFrançaise à supporter les effets de la concrétisa-tion d’un risque majeur (terrorisme de masse,attaque informatique de réseaux critiques,menace balistique, crise sanitaire, environnemen-tale ou sociétale de grande ampleur).

C’est une prise de conscience qui s’est pro-gressivement imposée à la lumière des retoursd’expérience d’évènements tels les attentats du11 septembre, le passage de l’ouragan Katrina à laNouvelle Orléans, le Tsunami de 2004 en Asie duSud-est, le séisme de février 2010 à Haïti et biensûr, le double désastre de Fukushima cette année.Cette capacité de résilience, c'est-à-dire les capa-cités à s’adapter, improviser et répondre à unecrise majeure avec flexibilité et réactivité sontliées à deux facteurs essentiels, l’un moral et psy-chologique, l’autre structurel.

Le premier, c’est bien ce que l’on appellecommunément l’esprit de défense, le second estassocié aux structures de l’Etat, aux servicespublics, à la capacité de gestion interministérielledes crises, à la continuité des services de l’Etat.

L’esprit de défense n’est pas l’apanage desseuls militaires comme la défense n’est pas de laseule responsabilité des militaire. Il serait dange-reux de croire que l’esprit de défense gagneraitles Français à l’heure précise où l’Histoire feraitirruption dans leur vie quotidienne !

J’ai l’intime conviction que chacun des respon-sables que nous sommes avons notre rôle à jouerdans cette approche morale et civique de la défense.Cela passe par cette sensibilisation individuelle etcollective aux enjeux de la défense et de la sécurité.Cela passe par la promotion et la défense de nosvaleurs, celles de la République que nous servonspour lesquelles des soldats aujourd’hui souffrent etmeurent ! Ne l’oublions pas ! Cela passe par uneéducation. Nous sommes des relais, quel que soitnotre poste de responsabilité.

La capacité de résilience est aussi liée à lafiabilité des structures et des organisations del’Etat capables de planifier, d’organiser, de coor-donner l’ensemble des acteurs dans un cadreinterministériel et interservices de gestion descrises. Ce sont des capacités de veille et d’ana-lyse, des plans, des procédures, des exercicesd’entraînement. Ce sont des informations et desinstructions à communiquer autant d’outils àconnaître et à contrôler dans « une posture perma-nente de sûreté ». Il ne s’agit en aucun cas deparanoïa, mais de saine prévention à laquelle nousparticipons, dans notre domaine, celui desArmées, pour nos concitoyens.

Les responsables que nous sommes, que vousêtes, civils et militaires, du public et du privé doi-vent donc bien se connaître, pour mieux se com-prendre et travailler ensemble à la diffusion de cetesprit de défense.

Notre esprit de défense et la validité de nosorganisations sont complémentaires et garantsd’une stratégie de défense et de sécurité efficaceet crédible. Nous avons chacun notre rôle à jouerdans la promotion de l’un et l’efficience de l’au-tre. L’IHEDN y contribue. �

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«Allocution de l’amiral Guillaud Chef d’état-major des armées prononcéelors de l’ouverture de la session de l’IHEDN et de L’INHESJ le 10 octobre 2011

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Ou l’histoire d’un des fleuronsde l’armée d’Afrique telle quel’a vécue le lieutenant-colonelhonoraire Pierre Neuvillependant dix longues annéeset deux guerres.

Le bataillon de Choc voit le jour, au Centred’organisation des unités spéciales, àStaouéli (Algerie) au mois de mai 1943,d’une idée originale du chef de bataillonGambiez, récemment évadé de France par

l’Espagne, à partir de la compagnie du quartier généraldu Général Giraud, alors commandant en chef desarmées en Afrique du nord, qui lui a laissé « carteblanche » pour organiser ses moyens d’action. Cetteunité qui ne compte à sa création qu’une dizaine depersonnels, capitaine compris, d’après son acte de nais-sance (procès verbal de création rapporté dans lesconditions règlementaires) voit ses effectifs, normale-ment destinés à diverses missions spéciales, gonfler aufur et à mesure des arrivées de volontaires sollicitésdans toute l’armée d’Afrique ralliée depuis peu par denombreux jeunes et moins jeunes ayant réussi à franchirles Pyrénées, après l’invasion de la zone sud par l’arméeallemande et non sans avoir goûté aux geôles de Franco.

Ainsi, avec cet afflux inespéré de personnels, trèsrapidement, une, puis deux, puis trois unités de combat,bénéficiant d’un statut particulier pour l’époque (nonadministratives) sont constituées avec des cadres et unetroupe déjà formés dont beaucoup ont l’expérience dufeu (39/40 et Tunisie). D’où l’idée de les rassembler enun bataillon et d’en faire une unité spéciale interarmées« Le bataillon de Choc » qui pourra éventuellementaprès avoir subi un entraînement commando être para-chuté en France occupée, d’où son insigne : une Francetricolore frappée d’un parachute et d’une dague. C’estpour rappeler la mémoire d’une formation dissoute, le31° bataillon de Chasseurs à pied où il avait servi, outrela Légion Etrangère, que son créateur lui confie les attri-buts et la devise de cette unité « En pointe toujours ».

« En pointe », le Bataillon va l’être puisque dès le13 septembre de la même année il sert de « fer delance » au corps expéditionnaire de 6000 hommes duGénéral Henri Martin dépêché en Corse pour aider lesmaquis armés par les services spéciaux d’Alger à libérerl’île. Son action attire de si nombreux volontaires Corsesqu’une quatrième unité de combat doit être créée.

« En pointe » il l’est à l’Ile d’Elbe où, débarqué ensept commandos, 8 heures avant l’heure « H », il estchargé de neutraliser les batteries côtières allemandes,mission qu’il réussira parfaitement.

« En pointe » il l’est encore à Toulon, puis à Dijonet dans les Vosges au sein de la demi-brigade de Choc,après avoir été renforcé d’une cinquième compagnie(commando lourd), et en Alsace avec le 1er groupementde Choc. « En pointe » enfin avec les éléments de têtede la 1ère armée française jusqu’en Autriche.

Pour tout cela il est cité trois fois à l’ordre de l’ar-mée mais il a perdu 272 tués, 8 disparus (1) et enregis-tré près de 800 blessés.

Le 1er octobre 1945, ses effectifs renfloués pour laénième fois, tout en conservant son appellation et sesattributs, il devient le 1er bataillon du 1er régiment d’in-fanterie aéroporté dans le cadre de la mise sur pied dela 25ème division aéroportée qui est regroupée dans le

sud-ouest de l’hexagone dès la fin de 1945. Dans cerégiment de conception toute nouvelle pour l’arméefrançaise qui doit recevoir le drapeau d’un ancien régi-ment d’infanterie dissous, sont regroupés le bataillon deChoc, les commandos d’Afrique et les commandos deFrance, tout ce qui reste de l’ancien groupement dechoc n°1 créé par le général de Lattre. Le régimentquitte le Würtenberg et les Forces française enAllemagne à la fin décembre.

L’état-major, le 1er bataillon (ex choc) et le 2ème (excommandos d’Afrique) sont cantonnés au camp de LaPalud, à Bordeaux, le 3ème (ex commandos de France) àTarbes. Le 1er janvier 1946, le régiment destiné à êtreimplanté au Maroc, devient le 1er Régiment d’infante-rie de Choc aéroportée (R.I.C.A.P). Deux mois plus tard,à la suite de graves « échauffourées » ayant mis à par-tie des « commandos » et des bandes du Parti commu-niste à Tarbes, Paris ordonne la dissolution du régiment.L’ordre est rapporté deux jours après sur l’interventiondu général de Lattre de Tassigny, inspecteur général del’armée de terre mais le 3ème bataillon est retiré du régi-ment et envoyé en forteresse à Mont-Louis. Peu detemps après de ses cendre naîtra le 11ème bataillon de Choc.

Au mois d’avril 1946, des élections généralesdevant avoir lieu en Algérie la division y est acheminéepar crainte de troubles éventuels (les dramatiques évè-nements de 1945 à Sétif étant encore très présents). Lebataillon est provisoirement stationné à Koléa, (Alger).Au mois de septembre il est inspecté par le général deLattre de Tassigny, son caporal d’honneur, qui consta-tant le caractère interarmes de son personnel décide surle champ de l’appeler « 1er régiment de Choc » toutcourt et de le doter de son propre drapeau sur lequelseront inscrites les batailles des trois unités de l’anciengroupement de Choc : Corse 1943, Ile d’Elbe 1944, CapNègre-Toulon 1944, Haute-Alsace 1944-1945.

Le 25 décembre 1946, par dépêche ministérielle, ildevient « 1er bataillon parachutiste de Choc » pourconstituer avec les 1er et 3ème bataillons du 1er R.C.P la41ème demi-brigade de marche parachutiste placée sousles ordres du lieutenant-colonel Sauvagnac pour inter-venir en urgence en Indochine après le « coup dechien » d’Ho chi minh sur le delta du Fleuve rouge. Ilembarque pour l’Extrême Orient le 17 janvier 1947. Lademi- brigade, implantée au Tonkin, intervient sur l’en-semble du Viet-Nam jusqu’à la fin de 1948, effectuant,entre autres, 24 opérations parachutées. Le bataillonprend part à sept d’entre elles dont la plus importante,l’opération « Léa » dans le nord du Tonkin où plus dedeux mille hommes sont parachutés en deux jours.Largué à Bac-Kan le bataillon est mobilisé 46 jours avecles diverses exploitations, puis avec la colonne Beaufre

(près de 1500 hommes) encore 30 jours. Parachuté le7 octobre il ne rejoint sa base à Hanoï que le 23 décem-bre ; certaines de ses unités ont parcouru plus de 1700kilomètres. Il est cité deux fois à l’ordre de l’armée pources diverses opérations au cours desquelles il a perdu59 tués ou disparus et 91 blessés.

De retour d’Indochine, en fin 48, il prend provisoi-rement garnison à Tarbes avant d’être acheminé àMontauban en avril 1949. Installé au quartier Doumercil reçoit ses premiers appelés volontaires parachutistesdès le mois de juin.

Le 5 mars 1951, il est dissous en tant qu’unitéformant corps, est recréé comme 1er bataillon du14ème régiment d’infanterie parachutiste de Choc placésous les ordres du colonel Bergé, ancien des compa-gnies « para » de l’air et créateur de la 1ère Compagnieparachutiste de la France libre, tout en conservant, unefois de plus, ses attributs et son fanion. Comme en 1945il sert de noyau à la constitution d’un nouveau régimentdes troupes aéroportées.

On ne saura jamais pour quelle raison le comman-dement transforme ce régiment en unité de tirailleursparachutistes à compter du 1er janvier 1954, alors qu’ilest aux ordres du colonel de Roquigny. Le bataillondevient 19ème bataillon de tirailleurs algériens, au granddésespoir des nombreux anciens de la libération etd’Indochine en particulier, encore présents, et bien quecommandé en 1955 par un vieux parachutiste, le chefde bataillon Boffy. Employé en Tunisie, puis au Maroc ilest finalement dissous fin 1955.

Son fanion, décoré de deux croix de guerre aveccinq palmes, ne reste pas longtemps au Musée. Dès lepremier janvier 1957 il est confié au 12ème bataillonparachutiste de Choc de la 11ème D.B.P.C stationné àCalvi où, après la libération de l’île, le « bataillon »,10 mois durant, se perfectionna avant d’entreprendresa grande épopée. Durant ces six nouvelles annéesd’existence, ayant retrouvé les unités spéciales, il secouvre de nouveau de gloire, à Suez où il a 2 tués et enA.F.N notamment, où il laisse 28 des siens et de nom-breux blessés.

Le 31 décembre 1963, malgré son glorieux passé,le 1er bataillon parachutiste de Choc, ex « bataillon deChoc », est définitivement dissous ; son fanion et sesattributs sont confiés au Centre national d’entraîne-ment commando (CNEC) déjà dépositaire du drapeaudu 1er régiment de Choc.

Au cours de sa courte existence, plus que chao-tique, et pourtant si glorieuse, le « Choc » déplorera342 morts ou disparus, et plus d’un millier de blessés ;280 morts ou disparus et près de 800 blessés, en moinsde dix mois d’opérations (Corse, Ile d’Elbe et Libération)de 1943 à 1945.

En 2007, l’Amicale des Anciens du bataillon deChoc qui perpétuait depuis l’après guerre le souvenir decette belle aventure au service du Pays plutôt que sedissoudre par manque d’effectif a préféré fusionneravec celle du CNEC dont l’unité a hérité des emblèmes,des attributs et des traditions des « Chocs ». �

Lieutenant-colonel Honoraire Pierre Neuville (2)

Commandeur de la Légion d’HonneurDocteur en Préhistoire

(1) Liste nominatives établie par l’amicale en 1946.(2) Le parcours prestigieux et atypique du Lieutenant-colonel (H)Pierre Neuville est retracé à la page 37 du n°164 de la revueL’Épaulette du mois d’avril 2008.

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 37

HISTO

IRE

Une France tricolorefrappée d’unparachuteet d’une dague.

Le Bataillon de Choc

DR

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Une chose est certaine : une pro-motion doit prendre ses dispo-sitions suffisamment tôt, souspeine qu’un (ou plusieurs) deses membres, à sa disparition,

lègue à ses propres héritiers des docu-ments ou souvenirs dont ils ne saurontque faire.

En remarque préalable, l’Épaulettepar ses statuts et son organisation actuellen’a pas à intervenir dans la vie des promo-tions qui ne sont pas adhérentes à l’asso-ciation en tant que telles. Elle ne peutdonc que leur apporter conseil et aidelorsqu’elles le sollicitent. En seconde pré-caution, pour des raisons historiques cesont les promotions de l’EMIA qui sontles plus concernées, mais naturellementles éléments de réponse suivants seronttransposables aux autres formes de recru-tement si elles ont développé un quel-conque esprit de promotion.

En première approche, trois situationssont à considérer :

• la « promotion » n’a jamais eu d’ac-tivités après sa sortie d’école, il se peutque les membres du bureau école (prési-dent, secrétaire, trésorier) détiennentencore des documents, voire des fondsdécoulant de cette courte période ;

• la « promotion » a continué à vivrede façon informelle plus ou moins animéepar le bureau élu à la fin de la scolarité, cequi rapproche du cas précédent, mais avecune pérennisation dans le temps et desacteurs plus facilement identifiables ;

• la « promotion » s’est officiellementconstituée en association sous le régimeloi de 1901, dispose d’un bureau réélurégulièrement et tient des assembléesgénérales réglementaires.

Dans ce dernier cas c’est à l’assem-blée générale de l’association de déciderde la date et des conditions de sa dissolu-tion, fixant la dévolution des biens maté-riels et financiers détenus en commun.

Dans les deux autres situations, ilrevient aux détenteurs de prendre à titreindividuel les dispositions nécessairespour transmettre le « patrimoine » collec-tif détenu en partageant éventuellement ladécision avec d’autres membres identi-fiés de la promotion.

Que ce soient les biens matériels oufinancier la transmission peut se fairesous forme de dons manuels, donationsou legs, les uns et les autres obéissant àdes règles juridiques, voire fiscales qu’ilconviendra de vérifier avec précision (lesite internet http://vosdroits.service-public.fr/associations/ donne toutes lesinformations nécessaires).

En tout état de cause, le don manuelsemble le plus souple d’application.

En distinguant par type de biens :• les biens matériels, archives ou

objets divers en fonction de leur intérêtpourraient être de préférence donnés oulégués à un musée (par exemple à celuides écoles de Saint-Cyr Coëtquidan), auservice historique de la défense ou à d’au-tres organismes, sous réserve qu’ils soientautorisés à recevoir de tels dons ou legs ;

• les avoirs financiers pourraient êtreredistribués entre les membres de la pro-motion encore vivants, transmis à desassociations ou fondations, voire égale-ment donnés à un musée comme certainespromotions anciennes l’ont fait.

La transmission inter générationnellede promotion « marraine » à promotion« filleule » pourrait être envisagée, maisla question de stockage d’archives pou-vant être volumineuses et d’intérêtmodéré (sauf pour des « chercheurs »)risque de se poser.

Que disent les textes ?

Dons, donations et legsPour développer et diversifier leurs

ressources, les associations font parfoisappel à la générosité publique. Selon letype d’association et son objet, sa capa-cité à recevoir des dons et legs, ainsi queles avantages pour les donateurs, pourrontne pas être les mêmes.

Dons manuels -DéfinitionLe don manuel est effectué « de la

main à la main », sans qu’il soit néces-saire d’effectuer un acte notarié ; il estégalement admis qu’il puisse être réalisépar virement (bancaire ou postal). Il necomporte aucune contrepartie et ne donne

lieu, en principe, à la perception d’aucundroit d’enregistrement ; il doit être effec-tué du vivant du donateur, sans quoi ils’agirait d’un legs dont seules certainesassociations peuvent bénéficier (voir ci-dessous).

Le bien qui fait l’objet du don peutêtre de nature diverse : billets de banques,chèques, meubles...

Les organismes bénéficiairesToutes les associations déclarées peu-

vent, sans autorisation spéciale et quelque soit leur objet, recevoir des donsmanuels, et ce en application de l’article6 de la loi du 1er juillet 1901.

Les avantages pour les donateursSous certaines conditions, les per-

sonnes physiques qui effectuent des donset versements aux associations peuventbénéficier d’une réduction d’impôts ; uneréduction spécifique s’applique aux donset versements effectués au profit de cer-taines associations caritatives. Les règlessont fixées par l’article 200 du Codegénéral des impôts.

Cas généralOuvrent droit à une réduction d’impôt

sur le revenu égale à 50 % de leur mon-tant les sommes prises dans la limite de10 % du revenu imposable du contribua-ble qui correspondent à des dons et verse-ments effectués par le contribuable auprofit :

1° de fondations ou associationsreconnues d’utilité publique répondantaux conditions fixées au 2° ci-dessous.

38 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

HISTOIRE

Affiche du Musée de L’Infanteriede l’EAI à Montpellier.

CÉD

RIC

BO

UTE

T/DIC

OD

«La transmission du « patrimoine »des promotions, quel avenir ?Récemment, une question a été posée à l’Épaulettesur la transmission du « patrimoine »détenu par les promotions. D’apparence anodine,cette question n’est en fait pas si simple qu’il y paraît.

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Sur ce point, précisons que les fondationset les associations reconnues d’utilitépublique peuvent recevoir, pour les asso-ciations ou organismes d’intérêt généralvisés au 2° ci-dessous, des dons dans lesmêmes conditions que s’ils leur étaientdestinés, à condition que leurs statutsaient été approuvés par le Conseil d’Etat àcette fin (pratique dite « des comptesouverts »). Les associations ou fondationsqui « abritent » ces comptes doivent éta-blir des comptes annuels selon les prin-cipes définis au code du commerce et pro-céder à la nomination d’au moins un com-missaire aux comptes ; les associationsdestinataires des versements doivent alorségalement tenir des comptes annuels ;

2° d’œuvres ou d’organismes d’inté-rêt général ayant un caractère philanthro-pique, éducatif, scientifique, social,humanitaire, sportif, familial, culturel, ouconcourant à la mise en valeur du patri-moine artistique, notamment à travers lessouscriptions ouvertes pour financerl’achat d’objets ou d’œuvres d’art desti-nés à rejoindre les collections d’un muséede France accessibles au public, à ladéfense de l’environnement naturel ou àla diffusion de la culture, de la langue etdes connaissances scientifiques françaises ;

3° d’établissements d’enseignementsupérieur ou d’enseignement artistique,publics ou privés, à but non lucratif,agréés par le ministre chargé du budget,ainsi que par le ministre chargé de l’ensei-gnement supérieur, ou par le ministrechargé de la culture ;

4° d’organismes, dont la gestion estdésintéressée et ayant pour objet exclusifde participer, par le versement d’aidesfinancières non rémunérées, à la créationd’entreprises, à la reprise d’entreprises endifficulté et au financement d’entreprisesde moins de cinquante salariés ;

5° d’associations cultuelles et de bien-faisance qui sont autorisées à recevoir desdons et legs, ainsi que des établissementspublics des cultes reconnus d’Alsace-Moselle. [...]

Donations et legs - DéfinitionLa donation et le legs sont des dons

gratuits ; la donation est réalisée du vivantdu donateur ; elle doit faire l’objet d’unacte authentique (devant notaire) souspeine de nullité. Le legs peut faire l’objetd’un acte authentique, mais peut égale-ment faire l’objet d’un simple écrit (testa-ment olographe).

Les organismes bénéficiairesSeules certaines associations peuvent

recevoir des donations ou des legs, sousréserve, pour certaines d’entre elles, d’yêtre autorisées.

Associations bénéficiairesSeules les associations suivantes

peuvent, dès lors qu’elles sont dotées dela personnalité juridique (voir fiche 3),recevoir des dons et legs :

1° les associations reconnues d’utilitépublique (L. 1er juillet. 1901, art. 11 al. 2) ;

2° les associations cultuelles : pourbénéficier de donations ou de legs, ellesdoivent avoir comme objet exclusifl’exercice d’un culte (L. 9 déc. 1905, art.19) ;

3° les associations ayant pour butexclusif l’assistance, la bienfaisance, larecherche scientifique ou médicale (L. 1er

juillet. 1901, art. 6) ;

4° les unions d’associations familiales(code de l’action sociale et des familles,art. L. 211-10-3°).

Nécessité d’uneautorisationParmi les catégories

d’associations admisesà recevoir des dons etlegs, celles visées au 1°à 3° ci-dessus doivent,en outre, obtenir uneautorisation pour accep-ter ces libéralités. Cetteautorisation est donnée :

• en principe par lepréfet du départementdu siège de l’associa-tion quel que soit lemontant de la libéralité(D. n° 94-1119 du 20déc. 1994) ;

• ou, par décret enConseil d’Etat, si lalibéralité (don ou legs)donne lieu à réclama-tion d’un parent audegré successible.

Les associations qui sont tenues d’ob-tenir une autorisation pour accepter undon ou un legs doivent déposer unedemande en ce sens comportant un cer-tain nombre d’éléments qui diffèrentselon qu’il s’agit d’un don ou d’un legs(renseignements auprès de la préfecturedu siège de l’association).

La fiscalitéTaux des droits de mutationLes donations et les legs sont soumis

aux droits de mutation à titre gratuit, dontle montant est le même que pour les suc-

cessions entre frères et sœurs [...]

ExonérationCertains dons et legs font l’objet

d’une exonération de droits de mutation.Sont visés notamment (CGI, art. 795) :

• les dons et legs d’œuvres d’art, demonuments ou d’objets ayant un carac-tère historique,

• les dons et legs d’immeubles classésou inscrits sur l’inventaire supplémentairedes monuments historiques,

• les dons et legs faits à des associa-tions ou fondations reconnues d’utilitépublique dont les ressources sont exclusi-vement affectées à des œuvres scienti-fiques culturelles ou artistiques à carac-tère désintéressé. Cette exonération s’ap-plique également aux simples associa-tions déclarées, dès lors que leurs res-sources sont exclusivement affectées à larecherche médicale ou scientifique, àcaractère désintéressé,

• les dons et legs faits aux établisse-ments publics charitables, aux mutuelleset à toutes autres sociétés reconnues d’uti-lité publique dont les ressources sontaffectées à des œuvres d’assistance, à la

défense de l’environne-ment naturel ou à la pro-tection des animaux ; lesassociations non recon-nues d’utilité publiquemais poursuivant un butexclusif d’assistance oude bienfaisance bénéfi-cient de l’exonération ;

• les dons et legsfaits aux associationsd’enseignement supé-rieur reconnues d’utilitépublique et aux sociétésd’éducation populairegratuite reconnuesd’utilité publique etsubventionnées parl’Etat,

• les dons et legsfaits aux associationscultuelles, aux unionsd’associations cul-

tuelles et aux congrégations autorisées,• les dons et legs de toute nature

consentis au bénéfice de l’association« La Croix-Rouge française », sousréserve de leur acceptation régulière parle comité de direction (CGI, art. 1071). �

GDI (2s) Christian CavanVice-président de l’association

Promotion Général KœnigEMIA 1970-1971

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 39

HISTO

IRE

Une choseest certaine :une promotion

doit prendre sesdispositions

suffisamment tôt,sous peine qu’un

(ou plusieurs) de sesmembres, à sa

disparition, lègue à sespropres héritiers

des documents ousouvenirs dont ils ne

sauront que faire.

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Àla fin de 1813, l’Arc atteint19 mètres de haut. Les évé-nements de 1814 remettenttout en question. Sous laRestauration, les travaux

sommeillent. Louis-Philippe, devenuroi en 1830, relance le projet.

L’Arc de Triomphe, dédié auxarmées de la Révolution et de l’Empireest inauguré le 29 juillet 1836.

LE MONUMENTL’Arc de Triomphe mesure 49 m de

haut et plus de 45 m de large. L’arc desdeux grandes façades atteint 20,50 m dehauteur pour une largeur de 14,50 m.Les façades transversales sont percéesd’un arc haut de 19 m sur une largeur de8,50 m.

La frise qui décore les quatre facesreprésente les grands personnages de laRévolution et de l’Empire, ou encore leretour des armées d’Italie ou d’Egypte.

Sur les surfaces intérieures desgrands et petits arcs sont gravés lesnoms des généraux et des batailles célè-bres de la Révolution et de l’Empire.Sur le sol, près du tombeau du Soldatinconnu, plusieurs plaques de bronzecommémorent des événements impor-tants de l’histoire contemporaine. Ellesévoquent également le souvenir descombattants et des résistants de laSeconde Guerre mondiale, ainsi quecelui des « Morts pour la France » enAlgérie, Tunisie et Maroc.

LE MUSEEET LA TERRASSE

A l’intérieur de l’Arc de Triomphe,nous trouvons la grande salle du muséequi présente de nombreux documents :gravures, dessins, photos, maquettes et

pièces originales sur la construction etle décor de l’Arc ainsi que sur les évé-nements qui ont marqué l’Histoirecomme le retour des cendres deNapoléon 1er le 15 décembre 1840, laveillée funèbre de Victor Hugo le29 mai 1885, le défilé de la Victoire le14 juillet 1919, l’arrivée du Soldatinconnu le 28 janvier 1921, l’hommagedu général de Gaulle sur la tombe duSoldat inconnu dans Paris libéré le 26août 1944. Depuis la terrasse, un splen-dide panorama s’offre à la vue.

LE TOMBEAUDU SOLDAT INCONNU

L’Armistice, qui met fin aux com-bats de la Première Guerre mondiale,est signé le 11 novembre 1918. La joiede la Victoire est endeuillée par la mortde 1 500 000 hommes. Bientôt partout,on élève des monuments aux Morts eton appose des plaques commémora-tives.

En 1920, le Parlement décide queles restes d’un des soldats non identifiésmorts au champ d’honneur au cours dela guerre seront inhumés sous l’Arc deTriomphe. Huit corps de soldats fran-çais non identifiés, choisis sur les diffé-rents secteurs du front, sont alors trans-portés dans la citadelle de Verdun.

Le 10 novembre 1920, à 15 h, le sol-

dat Auguste Thin, fils d’un combattantlui-même disparu au cours de la guerre,dépose un bouquet de fleurs sur l’un descercueils, désignant ainsi celui qui seraamené à Paris.

Le 28 janvier 1921, le Soldatinconnu est inhumé sous l’arche princi-pale, face aux Champs-Elysées.

LE SYMBOLEDE LA FLAMME

En 1923, un journaliste, GabrielBoissy, suggère qu’une Flamme duSouvenir veille sur la Tombe du Soldatinconnu.

Le 11 novembre 1923, pour la pre-mière fois, la Flamme est allumée parAndré Maginot, alors ministre de laGuerre.

Depuis cette date, la Flamme nes’est jamais éteinte. Chaque soir à 18 H30, elle est ravivée par des représen-tants d’associations d’anciens combat-tants ou d’associations dont le civismeest reconnu (telle la Croix-Rouge).

Ce cérémonial n’a jamais été inter-rompu, même pendant l’Occupation,entre 1940 et 1944. La Flamme rendhommage à ceux qui ont donné leur vieafin qu’aujourd’hui nous puissionsvivre dans un pays libre.

40 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

HISTOIRE

DR

L’arc de Triomphe, la constructionRéalisé par l’architecte Chalgrin

En février 1806, Napoléon 1erordonne la constructiond’un Arc de Triomphe pourcommémorer les victoires deses armées. Il décide de lefaire édifier sur la place del’Etoile. La première pierredu monument est posée le15 août 1806. Les plans rete-nus sont ceux de l’architecteChalgrin.

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LE RAVIVAGEDE LA FLAMME

Un cérémonial précis est observé.Chaque jour, au moins deux membresdu Comité, des commissaires de laFlamme, sont désignés pour accueillirles associations et ordonnancer la céré-monie.

Les participants prennent place depart et d’autre de la Dalle Sacrée et lesporte-drapeaux sont disposés en cercle

sur la face ouest de la Dalle.Auparavant, le commissaire et le gar-dien de service ont fait mettre en placele drapeau de « La Flamme », le claironet le tambour de la Garde républicaine.Enfin, le commissaire de la Flamme etles présidents d’associations rejoignentla Dalle, tandis que retentit la sonnerie« La Flamme ».

Les délégations sont alors invitées àdéposer leur gerbe, puis le commissairese place à hauteur de la Flamme ettransmet le glaive au président en l’in-vitant à faire le geste du ravivage. Lasonnerie « Aux Morts » retentit, les dra-peaux s’inclinent, une minute de silenceest observée.

Le président et les autorités pré-sentes vont signer le livre d’or, puisdans un geste fraternel, saluer les porte-drapeaux, les commissaires de laFlamme, les membres des associationset les invités alignés le long de la Dalle.Tous se retrouvent au pied de la Tombeet les musiciens jouent l’hymne« Honneur au Soldat inconnu ».

POUR LES JEUNES,UN GESTE CITOYEN

Pour les jeunes, participer à la céré-monie de Ravivage de la Flamme, c’estd’abord accomplir un devoir demémoire : aux côtés d’anciens combat-tants, ils rendent hommage aux soldatsde la guerre de 1914-1918, de laSeconde Guerre mondiale et à tous lessoldats des conflits contemporains.

Ce geste est aussi pour eux unefaçon de prendre place dans ta citoyen-neté et de commencer à assumer leurresponsabilité de futur citoyen.

C’est pourquoi, ceux qui ont le pri-vilège d’y participer sont aussi lesreprésentants de leur collège, de leurlycée ou de leur commune, par leur pré-sence, ils témoignent de leur volonté etde leur aptitude à entrer dans la commu-nauté des citoyens dont ils seront bien-

tôt les forces vives. Dans le bulletin n°161 de L’Épaulette, c’est avec un grandplaisir, pour ne pas dire avec « gour-mandise », que je me suis régalé dutexte du général Mouton intitulé« Histoire orientée et mémoire sélective ».

Avec vigueur, il s’élève contre l’en-treprise de dénigrement et de culpabili-sation de l’Histoire de notre pays qui,aux dires de certains « historiens » ( ?),politiques et penseurs orientés, seraitpratiquement à l’origine de tous lesmalheurs de certains continents ou despopulations de nos régions et départe-ments d’outre-mer.

Concernant le cas de l’esclavage quiest effectivement une horreur et quiexiste depuis l’antiquité, nos humani-taires justiciers devraient faire un tourau Sénégal et plus précisément à l’île deGorée.

Après la visite de la maison desesclaves (construction effectuée et utili-sée par les premiers colonisateurs duSénégal : les portugais), il serait bonqu’ils aillent faire un tour dans le fort de

cette île. Quand j’y suis passé il y aquelques années, il y avait dans unesalle une fresque qui, si elle existeencore, représentait les différentesétapes du passage des esclaves danscette région. De l’arrivée du convoi àl’embarquement sur les bateauxnégriers en passant par l’enclos de par-cage et le marché, nos bons apôtrespourraient remarquer que les person-nels d’encadrement, les gardiens et lesmarchands représentés par les artistesafricains ne sont pas des européens !

Il est bon que certains, comme legénéral Mouton, réagissent aux proposdénigrants pour ne pas dire insultantsau sujet de notre Histoire et de ceux quil’ont faite. Un seul regret, c’est que cesréactions restent du genre « confidentiel »ou « diffusion restreinte ». �

Lieutenant-colonel (er)Paul GRINDA EMIA-Promotion

Capitaine Bourgin 1961-62

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 41

HISTO

IRE

AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE

> Quelques consignes pratiques !

Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, au format RTF

([email protected]). Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue (soit 3000 signes/page)

iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous forme de fichiers numé-

riques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut acceptation par l’auteur

de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction

> Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

DR

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L’Arc de Triomphe, dédié aux arméesde la Révolution et de l’Empireest inauguré le 29 juillet 1836.

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42 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

VIE DE L’ÉPAU-VIE PRATIQUE

Dans la continuité du nouveau modèled’officiers, une nouvelle politiqueDT a été validée début janvier 2010

par le DRHAT. Elle est fondée sur 4grands principes : la rentabilisation de laformation, la lisibilité, l’attractivité,l’équité et la cohérence.

Qu’est-ce qu’un officierdiplômé technique ?

C’est un officier aux compétencestechnico-opérationnelles de haut niveau,nécessaires au fonctionnement et à l’enga-gement des armées, destiné à occuper desemplois en adéquation avec le métier duDT, y compris opérationnels, en interar-mées et à l’international.

Rentabilisation de la formationAjustement de la durée de la formation

au strict besoin des armées, en privilégiantdes diplômes supérieurs ou différents deceux déjà détenus.

Application de cette politique auxofficiers ayant acquis un DT, par voie deconcours sur épreuve, sur titre oupar régularisation (DTR), dans lesconditions de l’instruction n°13013/DEF/TH-AT/PRH/OFF du 5 mai 2009.(Pour les officiers de carrière ou souscontrat étudiés à l’intégration, titulairesd’un DTR antérieur à 2010, applicationaux conditions suivantes : emploi sur unposte de la maquette DT, dans le domaineet le métier de son diplôme, dans lesconditions de l’instruction 13013).

Affectation sur des postes DT pen-dant12 ans en moyenne, sur un parcours pro-fessionnel de deuxième partie de carrièred’une durée moyenne de 19 ans, soit deuxtiers du temps sur des postes DT et un tiersdu temps sur des postes non DT.

LisibilitéMaquette DT 2014 et parcours profes-

sionnels DT associés, déclinés par métier,consultable en ligne sur le site « intra-terre » de la DRHAT/politique RH/ poli-tique desmétiers/TTA129/tome 5.

Validation des TR2 après cotation despostes DT.

Inscription des postes DT et des TR2dans les DUO à partir de 2011.

Actualisation annuelle de la maquetteDT.

AttractivitéParcours professionnels valorisés par

l’alternance de postes DT (2/3) relatifs au

diplôme détenu et de postes non forcé-ment DT, notamment opérationnels (1/3).

A qualité égale d’officiers, prise encompte favorable du DT pour l’avance-ment.

Vocation à la prime tardive (ou futurBES1), mesure non exclusive de l’accèsaux échelons exceptionnels.

Principe de différenciation respecté enterme d’attractivité, entre d’une part lesDT et les brevetés et, d’autre part, entre lesDT et les DEM.

Équité et cohérenceÉquité de traitement entre domaines et

filières ayant des DT.Ouverture plus large mais maîtrisée de

TR2 aux domaines ne possédant pas depostes DT (après cotation des postes).

Valorisation du diplôme (DT) et desresponsabilités (TC2-TCOS-TR2 non DT)pour l’accès à la prime tardive (ou futurBES1), mesure non exclusive de l’accèsaux échelons exceptionnels. �

> Extraits de « Terreinfo du mois d’avril2010 (un rappel de la rédaction à toutes finsutiles).

> Parlons réformedes corps d’officiersà vocation administrative

Reférent pour les officiers d’active> Le lieutenant-colonelJean-Marie Mosèle

>

Cette réforme a franchi une étapedéterminante, après plusieurs mois detravail sous l’égide de l’état-major desarmées, avec les orientations et déci-sions prises par le ministre de laDéfense au mois de juin 2011, et leurprésentation à la 85e session du Conseilsupérieur de la fonction militaire(CSFM) un peu plus tard.

D’où vient cette réforme ?Elle est le prolongement de la

réforme du soutien devenu interarméesavec le souhait de créer un corps d’offi-ciers d’administration dédié.

Elle est liée à la création du servicedu commissariat des armées (SCA) le 1er

janvier 2010 et la fusion annoncée descorps de commissaires Terre/Air/Mer en2013.

Elle est la conséquence de la réduc-

tion du nombre de corps d’officiers dansle cadre de la transformation. de ladéfense.

Où en est cette réforme ?Elle prévoit la création d’un corps

interarmées de direction et de concep-tion de l’administration militaire, corpsà vocation ministérielle par:

La fusion des trois corps de commis-saires le 1er janvier 2013.

L’intégration progressive, de 2014 à2016, de certains officiers des corpstechniques et administratifs (OCTA),du corps des officiers des bases de l’airet du corps du cadre spécial (CS).Pour les OCTA Terre et le CS, celaconcernera une centaine d’officiers desdomaines de spécialité (DS) « Pilotage-budget-finances » et « réglementationet activités juridiques » principalement,l’administration et soutien de l’hommedans une moindre mesure. Le DS ges-tion des ressources humaines n’est pasconcerné.

L’Ancrage d’armée marqué au sein dece corps, avec notamment un choix d’ar-mée effectué au moment du concoursd’entrée (comme actuellement).

L’Implantation de l’école de forma-tion unique du SCA à déterminer entreSalon de Provence et St Mandrier (à ladate de rédaction de cet article), avecune ouverture des scolarités prévue lorsde la rentrée 2013-2014,

La création du corps des officierslogisticiens des essences (au lieu desOCTA SEA), La mise en extinction descorps d’OCTA du 1er janvier 2014 au1er janvier 2016.(*)

La création du corps des officiersspécialistes de l’armée de Terre(COSAT), qui se substituera au CTATerre et au CS.

Que reste-t-il à déterminer ?Les modalités de transfert - sur la

base du volontariat - des officiers duCTA et du CS appelés à rejoindre lefutur corps d’officiers d’administration.

Le travail sur les statuts (été 2011).La présentation du projet aux CFM

d’armées (octobre 201).Présentation au CSFM (novembre-

décembre 2011).(*) La décision de suspendre le

recrutement direct dans le CTA/Terre àcompter de l’année 2012 aurait été prisepar la DRHAT.

> Une nouvelle politique des officiersdiplômés techniques

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 43

VIE

PRA

TIQU

E

Deux articles parus dans lesnuméros 172 et 174 de la revue« L’Epaulette », et plus particulière-

ment le premier, précisaient les conditionsdans lesquelles certains militaires admis à laretraite entre le 1er mai 1990 et le 1er janvier1997 ne disposant pas d’une pension à tauxplein de 80%, pourraient bénéficier d’unebonification de pension, à ne pas confondreavec la majoration pour charge familiale, lesdeux pouvant éventuellement se cumuler, enparticulier pour ceux qui ont élevé au moinstrois enfants.

En effet il ressort de la jurisprudenceque le bénéficiaire d’une pension de retraitedont le certificat ne comporte pas au versodans la case « avis au titulaire » une mentionconcernant les voies et délais de recours encontentieux, c’est-à-dire l’indication ducaractère de la juridiction susceptible d’êtresaisie (Tribunal administratif ou Conseild’Etat), sont en droit de contester la base deliquidation de leur pension.

Or depuis la parution de ces articles, lasituation a évolué. En effet tout en nécessi-tant une action en justice pour obtenir satis-faction, le jugement n’est plus rendu par leConseil d’Etat comme précédemment mais,désormais, par un tribunal administratif, cequi simplifie la procédure et ne nécessiteplus de faire appel à un avocat accrédité auConseil d’Etat. Les officiers concernés, quiremplissent toutes les conditions (voir arti-cle dans le n°172 de la revue) peuvent pren-dre contact avec le siège de L’Épaulette, sipossible par e-mail ([email protected] ou01 41 93 35 35), qui les mettra en contactavec un consultant spécialisé dans les pen-sions de retraite des militaires, lequel procé-dera à une vérification complète du dossieret leur indiquera s’il lui semble que toutesles conditions sont remplies pour engagerfavorablement une action contentieuse, afind’éviter l’introduction d’une requête nonfondée qui serait rejetée.

Il les mettra alors, s’ils le souhaitent, encontact avec un avocat en mesure de se sai-sir du dossier et habilité à fournir un avisjuridique et engager l’action contentieusedevant l’instance juridique.

Par ailleurs, les militaires qui estimentremplir les conditions requises, mais ont étédéboutés lors d’une précédente démarche,peuvent introduire une nouvelle démarchefondée sur cette base juridique nouvelle.

Les veuves dont le mari est décédé aucours de la période précitée, alors qu’il étaiten position d’activité et, dans certains cas,celles dont le mari avait formulé unedemande en ce sens avant son décès, sontégalement susceptibles d’être concernées. � D

RTI

M

> Droit à bonificationsde pension pourles pères de famille > Retraite du

combattant etvictimes de guerre

> La réformedes retraitesnouveau décret

Vers une avancée en 2012

Le projet de budget 2012 pour lesAnciens combattants et victimes deguerre a été présenté par le secrétaire

d’Etat à la défense. Il fait état de créditsdestinés à augmenter la retraite du com-battant de 4 points l’an prochain.

Il est rappelé que, pour bénéficier dela retraite du combattant, il faut être titu-laire de la Carte du combattant, laquelledoit faire l’objet d’une demande spéci-fique auprès du service concerné.

Outre la retraite du combattant, cettecarte – ainsi que le Titre de reconnais-sance de la Nation (TRN) – permet de seconstituer un avantage extrêmementimportant (et spécifiquement réservéaux anciens combattants et aux famillesde « Mort pour la France ») en bénéfi-ciant du droit à une rente mutualiste« Ancien combattant » subventionnéepar l’Etat (12,50 à 60 %) dont les verse-ments sont déductibles du revenu impo-sable (moins d’impôt à payer, voire lanon imposition selon les cas), rentemutualiste non imposable, capital –selon les options – reversé intégrale-ment sans droit de succession au bénéfi-ciaire désigné, lors du décès du rentiermutualiste. �

Extraits du journal officiel de laRépublique Française du 2 août 2011

Le décret n° 2011-916 du 1er août2011 relatif à la réforme des retraitesprécise la durée d'assurance néces-

saire pour bénéficier d'une pension deretraite à taux plein ainsi que la duréedes services et bonifications nécessairepour obtenir le pourcentage maximumd'une pension civile ou militaire deretraite applicable aux assurés nés en1955.

Il concerne les assurés du régimegénéral, des régimes alignés (salariésagricoles, artisans, commerçants), destravailleurs non salariés agricoles, desprofessions libérales, des avocats, durégime de la fonction publique de l'Etat,des régimes de retraite des fonction-naires territoriaux et hospitaliers et desouvriers de l'Etat et du régime social desministres du culte.

Il entre en vigueur le lendemain dela publication pour les assurés nés en1955 et a pour objet de porter à 166 tri-mestres la durée d'assurance requise desassurés concernés pour bénéficier d'uneretraite à taux plein, conformément auxdispositions de l'article 5 de la loin° 2003-775 du 21 août 2003 portantréforme des retraites, modifié par l'arti-cle 17 de la loi du 9 novembre 2010 por-tant réforme des retraites. Ce nombre detrimestres est fixé de manière à mainte-nir constant le rapport constaté en 2003entre, d'une part, la durée d'assurancerequise ou la durée des services et boni-fications nécessaire pour bénéficierd'une retraite à taux plein et, d'autre part,la durée moyenne de la retraite. �

Le texte modifié par le présentdécret peut être consulté, dans sarédaction issue de cette modifica-tion, sur le site Légifrance(http://www.legifrance.gouv.fr).

>Reférent pour les retraités> Le commissaire colonelMichel Botella

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La journée nationale de L’ÉPAULETTE se tiendra le samedi 4 février 2012 à Paris, à l’Ecole militaire, amphi Foch(métro Ecole Militaire) de 09 H 30 à 17 H 30. Elle s’achèvera par le ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe.

Elle comporte, en particulier, une assemblée générale, une réunion du conseil d’administration, une tribuneet des activités de tradition.

PROGRAMME

08 H 30 : accueil, inscription sur les listes de présence et vérification des pouvoirs,

09 H 30 : assemblée générale,

10 H 45 : accueil des autorités,allocution du président,tribune avec interventions de personnalités extérieures à la Défense,

13 H 00 : vin d’honneur et repas,

15 H 00 : vie et activités des promotions,

17 H 00 : conclusion du président,

18 H 00 : ravivage de la Flamme à l’Arc de Triomphe.

ORDRE DU JOUR DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

• approbation du procès-verbal de l’assemblée générale du 5 février 2011,• élection des membres du conseil d’administration,• situations des effectifs et financière,• rapport moral 2011,• Vœux de L’Épaulette au ministre.

VIN D’HONNEUR ET REPAS

Un vin d’honneur servi à la Rotonde de l’École militaire à 13 H 00 accueillera les autorités, les invités deL’Épaulette et tous les participants à cette journée. Il sera suivi d’un repas sous forme de buffet.Une participation de 28 euros est demandée à chaque participant à l’exception des élèves, des correspondantsd’école et de formation et des présidents de groupement.

RAVIVAGE DE LA FLAMME

Le ravivage de la flamme aura lieu à 18 H 30 sous l’Arc de Triomphe. Rassemblement des participants à 18 H 00,devant l’amphi. Foch.Un service de car aller-retour sera prévu entre l’Ecole militaire et l’Arc de Triomphe.Tenue pour les officiers en activité : interarmées B2, armée de terre n° 21.

SANS VOTRE POUVOIR, L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE NE PEUT PASDÉLIBÉRER. PENSEZ À L’ENVOYER

44 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

VIE DE L’ÉPAULETTEJournée nationale

et assemblée générale de L’Épaulettele samedi 4 février 2012

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Le, ……………………………………………………………………………………………………………………………(grade, nom, prénom)

Adresse………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………….………….

• Participera à l’assemblée générale OUI � NON �

• Déjeunera OUI � NON �

• Assistera au ravivage de la Flamme OUI � NON �

> Ci-joint un chèque de 28 euros libellé à l’ordre de L’Épaulette (sauf pour les élèves, les correspondantset les présidents de groupement).

Renouvellement du Conseil d’administration

En 2012, le conseil d’administration de L’Épaulette sera renouvelé, à raison de cinq administrateurs en finde mandat.Un appel à candidature est lancé, dès à présent, auprès des adhérents qui souhaitent s’investir un peuplus dans le fonctionnement de l’association, quels que soient le type de recrutement et la catégorie depersonnel auxquels ils appartiennent.L’Épaulette, à l’instar de l’armée de Terre, de la Gendarmerie et des Services, s’adapte au changement fon-damental que vit l’Institution militaire aujourd’hui. Elle a des projets et l’ambition de les réaliser pour etavec l’ensemble de ses adhérents.Les volontaires sont priés de retourner au siège dans les meilleurs délais, et au plus tard le 27 janvier2012, le bulletin réponse ci-dessous accompagné d’un texte court de présentation et de motivation rédigésous forme libre.

La Direction

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 45

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTEBulletin Réponse

Journée nationale de L’Épaulettele samedi 4 février 2012

PouvoirPour l’assemblée générale du samedi 4 février 2012

Je donne pouvoir à …………………………………………………………………………………………...............…(grade, nom, prénom) Au besoin, laisser en blanc

pour me représenter à l’assemblée générale 2012 et voter en mon nom sur les questions inscrites à l’ordredu jour.

« Bon pour pouvoir » manuscrit (1) Signature

(1) aucun administrateur ne peut recevoir de pouvoir.

> Fiche à retourner avant le 27 janvier 2012 à :L’ÉPAULETTE – Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cedex 12

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46 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

VIE DE L’ÉPAULETTE«Le Triompheaux écoles deSaint-CyrCoëtquidansamedi 23 juillet 2011

Avant le défilé de nuit, les promotions et leurs drapeaux,ont pris place sur le marchfeld pour un solennel rappel

historique en hommage à Napoléon et à ses Maréchaux.> L’École spéciale militaire fut créée par la loi

du 11 Floréal an X (1er mai 1802) sur ordre du 1er ConsulNapoléon Bonaparte, qui l’installe d’abord au château

de Fontainebleau par l’arrêté du 8 Pluviôse an XI(28 janvier 1803) puis, en 1806, à Saint-Cyr-l’École(Yvelines), dans les bâtiments de la Maison royalede Saint-Louis, fondée par Madame de Maintenonen 1686. > L’origine actuelle de l’école de Saint-Cyr

Coëtquidan (coët, bois et idan, au-dessous)remonte à 1873.

La soirée à été cloturée par un superbe feu d’artifice.

Nicolas Lefèvre et Fabienne Deveaux, respectivementmajor de l’EMIA et du CTA de L’EAM (école d’adminis-tration militaire) ainsi qu’aux aspirants ValentinHugou, Yvann Bassement et Clément Loison, officierssous contrat majors des domaines Encadrement,Spécialistes et Pilote. Le général (2s) Alain Bourdeneta remis une dague au sous-lieutenant Orou ToriIbraima du Benin.

Plus tard, dans la soirée, se sont déroulées lesactivités de tradition avec le baptême des promotions,

Une fête militaire qui rythmela vie des écoleset qui rassemble plus de15000 visiteurs chaque annéesur le site des écoles deSaint-Cyr Coëtquidan.

Le Triomphe marque la fin du cycle d’études desélèves en dernière année de scolarité tout enassociant, désormais, les officiers des recrute-

ments semi-direct tardif et tardif, issus du corps dessous-officiers, ainsi que les élèves officiers souscontrat. Cette manifestation traditionnelle, à la foissolennelle et festive, est un moment de grande émo-tion pour ceux qui partent et, au-delà, pour les familleset les amis qui sont venus les accompagner à l’occa-sion de cette journée indélébile dans la carrière d’unofficier. Mais, c’est aussi une manifestation de prestigedédiée au lien Armée-Nation qui met en relation 2500militaires appartenant à presque tous les régiments deFrance, présents ou représentés ce jour là, avec lesquelque 15000 civils venus assister aux différentesprésentations et démonstrations militaires.

Pour les Saint-cyriens de la promotion « Chef d’es-cadrons Francoville » c’était l’aboutissement de troisannées d’études. C’était aussi le moyen de perpétuer latradition du Triomphe du tonneau et l’instant attendupour faire leurs adieux à l’Ecole spéciale militaire.

Pour les officiers élèves de la promotion «Général Bigeard » de l’Ecole militaire interarmes dontla scolarité se déroule sur deux ans, cet évènementétait l’occasion de présenter leur savoir-faire militairesur le terrain.

Les élèves officiers de la promotion « MaréchalPérignon » de l’Ecole d’administration militaires’étaient joints à leurs camarades de l’Ecole militaireinterarmes pour participer aux démonstrations et auxdéfilés. Leur scolarité, commune aux élèves des recru-tements direct et semi-direct du corps technique etadministratif et celui des élèves commissaires, dureune année pour les premiers et deux ans pour lesseconds. Elle alterne les formations académique etmilitaire.

Quant aux officiers sous contrat de la promotion,« Lieutenant Jean-Yves Alquier » du 4eme bataillon, leurparticipation au Triomphe a une valeur toute particu-lière puisqu’elle représente, pour eux, le premier grandcérémonial commun aux écoles, renforçant ainsi, leursentiment d’appartenance au corps des officiers.A l’is-sue des présentations et démonstrations militaires aeu lieu, en fin d’après-midi, la remise des prix auxmajors des différentes promotions. Le général (2s)Jean-François Delochre, président national deL’Épaulette a remis un sabre aux sous-lieutenants

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 47

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

la remise de leur galon de sous-lieutenant aux officierssous contrat du 4ème Bataillon et de l’Ecole militaired’administration militaire, ainsi que la remise desépaulettes aux élèves du 2ème Bataillon de l’ESM.

Cette journée de tradition s’est terminée par letrès solennel défilé nocturne, départ symbolique de cespromotions vers les écoles d’application pour y suivreleur formation de spécialité et un somptueux feu d’ar-tifices qui a clôturé magistralement l’année acadé-mique et de formation militaire.

La rédaction

La remise de l’épaulette aux officiers issus des écoles d’armes (OAEA et OAES) et Rang.

La traditionnelle remise des sabres aux majorsdes promotions fut riche au sens de la tradition.De haut à gauche et ci-dessus,le général (2s) Jean-François Delochre(président de L’Épaulette)remet le sabre au major CTA de l’école militaired’administration (EAM) le sous-lieutenantFabienne Deveaux et à l’aspirant Clément Loisonmajor des OSC pilote.

Ci-contre, le général (2s) Alain Bourdenet(délégué général de L’Épaulette), remet ladague à L’EOI Orou Tori Ibraima, du Benin.

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Les honneurs sont rendus au Mindef M. Gérard Longuet,et au Cemat, le général Elrick Irastorza.

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Remisesdes prix du “ Trèfle ”et de L’Épaulette

Le lundi 27 juin 2011, le générald’armée (2s) Jean-Marc Denizot,président de la société du Trèfle, et

le lieutenant-colonel Girault, représen-tant 1’association de L’Épaulette, ontrécompensé les officiers des ler et 2er

groupements les plus méritants en pré-sence du général de brigade MichelRobiquet, commandant en second de1’École des officiers de la Gendarmerienationale.

Au cours de cette manifestation etpour souligner 1’importance de la soli-darité au sein de 1’Arme, le générald’armée (2S) Denizot a remis un prixaux trois officiers élèves et élève offi-cier élus par leurs pairs pour leur espritde camaraderie :

• le sous-lieutenant Cyril-MarieGibiot du ler groupement,

• le capitaine Raphaël Bastardo duler groupement (Venezuela), au titre desélèves étrangers,

• 1’aspirant Yannick Bellier du2e groupement.

Au cours de cette même cérémonie,le lieutenant-colonel Girault, représen-tant 1’association L’Épaulette, a remisun prix aux deux majors de promotion :• le sous-lieutenant Frédéric Sanchez,major de promotion du ler groupement,• 1’aspirant Yannick Buffet, major depromotion du 2e groupement. �

48 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

VIE DE L’ÉPAULETTE

DR

Grande tombe 1914-1918 de Villeroyoù est enterré Charles Péguy.

DR

MUSÉ

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Début septembre 1914, un mois à peine aprèsle déclenchement des premières hostilités dela Première Guerre mondiale, le pays de

Meaux est directement touché par la fureur de laguerre. La menace directe atteint son paroxysmeles 3 et 4 septembre 1914, lorsque les armées alle-mandes, se dirigeant à toute allure vers Paris, setrouvent en plein pays de Meaux. Elles occupentun à un les villages situés sur la rive droite de laMarne. Mais, le sursaut de l’armée francaise luiassure, entre le 5 et le 8 septembre, une victoire

décisive, sur les bords de l’Ourcq et de la Mame, aucœur du pays de Meaux. Cette “ Victoire de laMarne ” sauve la capitale et fait replier lesAllemands au-delà de la Somme.

La mémoire collective du pays de Meaux atoujours honoré la Bataille de la Mame et ses sacri-fices. Le musée de la Grande Guerre devient lepoint d’ancrage du territoire à cette mémoire his-torique. C’est une véritable machine à remonter letemps. Les combats y sont abordés notammentsous une grande nef où deux tranchées, une alle-mande et une française, se dressent, séparées parun no man’s land, et survolées par deux avions : unBlériot XI et un Spad XIII. Un char Renault, quicontribua largement à la victoire, surgit du sol. Au-delà des batailles, c’est l’homme qui est au cœurde la muséographie. Les femmes et les combat-tants d’outre-mer sont également représentés. Lasouffrance, celle des blessés (les fameuses« gueules cassées », les amputés) et celle despopulations des zones occupées, est très présente.�

La rédaction

Depuis de nombreuses années, la Sécuritésociale souffre d’un déficit chronique. Lesdifférents gouvernements se sont penchés

sur « la malade », sans grand succès.Parmi les divers « remèdes » présentés ou

imposés, il en est un utilisé à forte dose, il s’ap-pelle « diminution des remboursements ».

Pour compenser ce déremboursement de laSécurité sociale, 90% des Français souscriventun contrat auprès d’une complémentaire santé.

Comme son nom l’indique, un complémentest apporté aux remboursements de la Sécuritésociale, mais comment choisir entre les assu-rances, les organismes de prévoyance ou lesmutuelles ?

Le milieu militaire, traditionnellementattaché au principe de solidarité aura plutôttendance à choisir une mutuelle.

Mais comment choisir sa mutuelle ?Les comparaisons sont difficiles, car il faut

faire intervenir plusieurs critères : les presta-tions, les cotisations parfois différentes entrel’activité et la retraite, les forfaits éventuels etleur plafonnement, les délais de stage, leslimites d’âge...

Mais il faut également s’intéresser auxtranches d’âge. En effet, la répartition entranches d’âge permet habituellement d’aug-

menter les cotisations, par exemple après 20ans, 60 ou 70 ans, au prétexte de justifier la pro-gression des besoins avec l’âge.

Quelques rares mutuelles « cristallisent » lestranches d’âge, c’est un élément de choiximportant. Mais comment cela fonctionne-t-il ?

Supposons une adhésion avant l’âge de 60ans, à un tarif mensuel de 50 €.

En conservant le même contrat, les éven-tuelles augmentations annuelles seront prisesen compte, mais la cotisation ne passera pas à75 €, tarif correspondant à une adhésion après60 ans.

Cette recherche d’informations et l’analysecomparative peuvent conduire au changementde mutuelle. Dans ce cas, comment procéder ?

La souscription d’un contrat impose généra-lement une échéance au 31 décembre avec unpréavis de deux mois.

La demande de résiliation par lettre recomman-dée doit donc être adressée avant le 31 octobre.

Toutefois, il existe quelques exceptions àcette règle : le chômage, le mariage, le divorce, ledécès, mais aussi la connaissance de l’augmenta-tion des cotisations de l’année suivante, si cetteinformation est portée à la connaissance desadhérents après le 1er novembre, la résiliation peutintervenir dans le mois qui suit. �

La rédaction

> Mutuelle santéquels choix ?Comment choisir…

> Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux :inauguration publique le 11 novembre 2011

Le lieutenant-colonel Girault,EMIA promotion

Bataillon de Corée 1989-1991,administrateur de L’Épaulette.

Ci-dessous lors de son interventionle lundi 27 juin 2011.

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Le colonel, Christophe Renou s’engage en1986 au titre de l’Ecole nationale dessous-officiers d’active de Saint-Maixent

pour rejoindre, trois ans plus tard, l’Ecolemilitaire interarmes à Coëtquidan. Il s’yaffirme comme l’un des meilleurs élèvesofficiers de sa promotion, grâce à ses quali-tés humaines et professionnelles.

A l’issue de sa formation, il sert commejeune officier au sein du 12e régiment d’ar-tillerie en Allemagne. Très vite, sa loyauté etson efficacité sont remarquées et appréciéesde ses chefs. Il prend ainsi logiquement latête d’une batterie de tir. Il en fait l’une desmeilleures unités du régiment, grâce à sonsens inné du commandement et à sa grandecompétence.

Par delà sa batterie, son implicationdans la vie du régiment, dans laquelle il dif-fuse ses valeurs de justice, de fidélité etd’honneur, lui vaut l’estime de tous. C’estavec beaucoup de regret que le personnel durégiment le voit quitter ses rangs.

Sa haute conception du métier militaireet sa grande rigueur morale le désignentpour rejoindre le Commandement de laForce d’action terrestre à Lille. Exigeant etconsciencieux, tourné vers l’action, il estnaturellement proposé pour partir en opéra-tion extérieure, au Kosovo, au sein de l’état-major multinational des forces. De retour demission, il se lance avec beaucoup de déter-mination, dans la préparation de l’admissionau Cours supérieur d’état-major. Un inves-tissement permanent qui l’amène à intégrercette prestigieuse école, pour ensuite suivreles cours du Collège interarmées de Défenseoù il s’affirme comme un élément moteur etfédérateur de sa promotion. Au terme d’uneannée de pleine réussite au sein du collège,il obtient le Brevet d’études militaires supé-rieures.

A l’issue de sa formation supérieure ilretrouve son régiment de cœur, pour y tenirles fonctions de chef du bureau opérations -instruction. Sa riche expérience interarméeset interrnationale lui permet d’apporter unecontribution de tout premier plan au sein duposte de commandement de l’unité néerlan-daise où il sert en qualité de « Fire SupportOfficer ».

Officier expérimenté, son aisance natu-relle et ses indéniables compétences profes-sionnelles le conduisent à prendre le posted’officier de liaison instructeur àRheindalhen, toujours en Allemagne.

Il décide, ensuite, de rejoindre le mondede la Sécurité Civile, dont les valeurs d’al-truisme et d’efficacité opérationnelle coïn-cident avec son envie de commander, tou-jours au service des autres.

Il est affecté au Commandement desformations militaires de la sécurité civile, au

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 49

HO

MM

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EDR

> Adieu au colonel Christophe RenouEMIA promotion Bataillon de Corée 89-91

Catégories 01 janvier 2012

Officiers généraux et colonels ..................................... 52 €Lieutenant-colonels et commandants....................... 45,5 €Officiers subalternes...................................................... 34 €Veufs ou veuves ............................................................. 17 €

> Rappel des cotisations…

sein de la Direction de la sécurité civile duministère de l’Intérieur, où il crée le« bureau pilotage –synthèse » qui sera rapi-dement cité en exemple au sein de l’ensem-ble de la Direction pour la pertinence de sesanalyses et de ses actions de pilotage.

Le personnel de la Direction, civilcomme militaire, avec lequel il est amené àtravailler apprécie sa compétence, sa convi-vialité et sa chaleur humaine.

Son sens des responsabilités et de l’inté-rêt public font de lui un collaborateur avisépour le général commandant les formationsmilitaires.

C’est donc tout naturellement que le 18juin 2009, le commandement de l’UIISC n°1 de Nogent le Rotrou lui est confié. Il peutenfin exprimer pleinement ses qualités dechef et effectuer, avec une totale réussite, untemps de commandement tout de rigueur, desens de l’humain, de compétence opération-nelle et d’intelligence de situation, maisaussi de décontraction et d’humour.

La grande qualité de son commande-ment lui permet de s’imposer à ses subor-donnés mais aussi vis-à-vis de ses pairs et deses chefs. Elle lui vaut également l’estime etla considération de l’ensemble des élus quesa fonction l’amène à côtoyer régulièrement.

C’est à la tête de son régiment qu’il a ànouveau prouvé ses qualités humaines et sescompétences professionnelles, en participantà deux « détachements d’intervention catas-trophe naturelle » à Sumatra en 2009 et enHaïti en 2010. Il s’y est particulièrement dis-tingué par son professionnalisme sans faille,sa détermination et sa remarquable intelli-gence de situation.

Détaché le 16 juin 2011 au Ministère del’écologie, de l’environnement, du dévelop-pement durable, des transports et du loge-ment, pour servir au sein du Service dedéfense, de sécurité et d’intelligence écono-mique, il s’impose très rapidement avecbeaucoup de tact et de discernement, dansun environnement totalement nouveau pourlui. Ses collaborateurs le reconnaissentcomme un officier de grande valeur, tant surle plan humain que sur le plan professionnel.Nommé chevalier de la Légion d’honneur en

2006, il a été décoré de la médaille commé-morative française avec agrafe « ex -Yougoslavie » en 2000, agrafe « Afghanistan »en 2006 et agrafe « Haïti » en 2010. Il détientégalement la médaille d’argent de la Défensenationale avec agrafe « artillerie et missionsd’assistance extérieure » en 2001, lamédaille de bronze pour actes de courage etde dévouement en 2010, la médaille vermeilpour actes de courage et de dévouement en2010,la médaille d’argent de 2e classe pouractes de courage et de dévouement. en 2011.

Le 13 octobre 2011, une maladie brutalel’emporte loin de tous, loin de nous et loindes siens, alors qu’il avait tant à faire dansla vie et qu’il avait encore tant à donner et àpartager, sans jamais rien demander qui nesoit en faveur de ceux dont il avait la respon-sabilité.

Officier droit, profondément attaché àses hommes et dévoué, conscient que rien debien ne se fait sans un travail acharné et per-manent, le colonel Christophe Renou, toutau long de sa carrière, est allé au bout de sesconvictions personnelles et de son engage-ment professionnel. �Le président, le personnel de la direction etles adhérents de L’Épaulette, dont il étaitl’un des membres, s’associent à la douleurde sa famille et de ses proches, auxquels ilsprésentent leurs condoléances attristées.

La rédaction

> Extraits de l’éloge funèbre prononcé lemardi 18 octobre 2011 par le général JacquesDefretin, Adjoint militaire du Directeurgénéral de la sécurité civile et de la gestiondes crises. Commandant les formations mili-taires de la sécurité civile.

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50 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

ASSOCIATIONLe CSF : une exemple de formation interne des cadres

«Aujourd’hui, l’encadrementfait clairement état de laformation comme un desleviers de leur réussite dansl’évolution de leurs résultats.

DR

Le Crédit social des fonctionnaires(CSF) est une association loi 1901créée en 1955 par des fonctionnaires

pour des fonctionnaires. Son rôle est desélectionner les services de crédit, d’as-surance et d’épargne les plus adaptésaux agents des services publics.

Promouvoir les intérêts de ses adhé-rents est au centre de son action depuisplus de cinquante ans. Pour apporter lesréponses les plus adaptées, le CSF dis-pose de filiales et de structures spéciali-sées dans le crédit, l’assurance et la ges-tion de patrimoine

Par ailleurs, la Fondation d’entre-prise Crédit social des fonctionnairesoutient les projets sociaux portés pardes fonctionnaires et finance desactions ayant pour but de valoriser lesservices publics.

Les enjeuxde la formation au CSF

Il y a trois ans la stratégie de déve-loppement s’est beaucoup recentrée surles métiers du crédit immobilier (cau-tion et assurance des emprunteurs). Elleest aujourd’hui à la base des enjeux dela formation. Il a été alors indispensablede faire bouger les lignes en accompa-gnant de façon déterminée et profes-sionnelle cette stratégie.

Force a été de constater une attentedes salariés et de l’encadrement entermes de professionnalisation ou dedéveloppement personnel. Les évolu-tions des outils, des technologies, desattentes de nos adhérents face à un envi-ronnement difficile à décrypter, tous ceschangements ont nécessité de remettreen question notre accompagnementauprès des équipes qui sont au service

de ceux qui assurent une mission de ser-vice public.

La Direction des ressourceshumaines a donc décidé, sous l’impul-sion du Directeur général, de confier lagestion de sa formation à des profes-sionnels en externalisant cette fonctiontout en conservant le pilotage du plan.

Le premier avantage d’une telledécision vient d’abord de la nécessitéde décrire précisément l’existant, neserait-ce que pour écrire le cahier descharges permettant de lancer un appeld’offres et rechercher des organismesde formation en capacité d’y apporterdes réponses personnalisées et prochesde nos spécificités.

Cette étape fut assez « décapante ».Conduite en profondeur et sans conces-sions, elle fut essentielle pour, ensuite,en collaboration avec le prestatairechoisi, adapter toutes nos formationsafin qu’elles puissent rapidement êtreperçues comme plus personnelles etplus immédiatement opérationnelles.Dégagées des charges de gestion, lesressources humaines ont pu consacrerplus de temps aux besoins et aux conte-nus des formations. C’est d’ailleurs làque se trouve sa valeur ajoutée.

Les évolutionsdes outils pédagogiquesde formation

Les premières formations mises enœuvre, qui ont largement fait appel auxressources internes de l’entreprise, spé-cifiquement à destination des équipescommerciales, conseillers et directeursd’agence, ont vite fait apparaître denouveaux besoins.

Les formations en salle, appelées

« présentielles », largement utiliséesjusqu’alors, ont été progressivementréduites au profit de modules de@Learning notamment sur les sujetstechniques, permettant ainsi une meil-leure auto-évaluation et évaluationde l’acquisition des connaissances, touten restant à la disposition de ceux quisouhaitent revoir un item ou un autre.

Les formations « présentielles » sesont donc focalisées sur les bonnes atti-tudes comportementales. Elles laissentune large place aux échanges et auxjeux de rôle, avec une participation desmanagers qui peuvent participer à l’ani-mation des formations, leur permettantde progresser dans leur propre rôled’accompagnant.

Aujourd’hui, l’encadrement faitclairement état de la formation commeun des leviers de leur réussite dansl’évolution de leurs résultats.

En conclusion

La formation est aujourd’hui moinsvécue par les opérationnels comme unecontrainte, mais plus comme un outilindispensable à la progression de laqualité de nos prestations, des résultatset au respect des contraintes réglemen-taires de nos métiers. C’est déjà uneréussite car nous avons lourdementaugmenté la charge de formation dansles emplois du temps. Le succès appe-lant le succès, nous constatons une plusgrande implication des services qui per-met ainsi de rester créatif et de donnerdu sens à la professionnalisation deséquipes. �

La Direction des ressourceshumaines du CSF

> Ressources humaines et formation interne :un atout pour la société

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 51

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

BULLETIN D’ADHÉSION À L’ÉPAULETTE

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénoms : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Né (e) le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)*Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Numéro de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Situation militaire : Active – Retraite*

Affectation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année du grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année de nomination sous-lieutenant d’active : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Arme ou Service : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

École d’officiers d’origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom de Promotion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Diplôme militaire le plus élevé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Décorations : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cotisations :Général et Colonel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 eurosLt-colonel et Commandant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,5 eurosOfficier subalterne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 eurosElève en 1ère année : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . GratuitConjoint d’adhérent décédé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 euros

Je souhaite adhérer à L’Épaulette et je joins au présent bulletin un chèque de euros (C.C.P. : 295-97 B PARIS).Pour les cotisations ultérieures, j’opte pour le prélèvement automatique et je joins ma demande : OUI - NON*L’ÉPAULETTE - Case N°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12

Fait à .................................................................................. le .............................................................................................Signature :

* Rayer les mentions inutiles

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MARIAGES> Clément, fils du Lieutenant-colonelChristian BERCY (ABC-EMIA-Lieutenant-colonel Broche-79/80) et de Madame, avecMademoiselle Noriko NEGISHI, fille deMonsieur et Madame Hironori NEGISHI, àTokyo.

> Mademoiselle France KLEPPER, petite-fille du Général Michel LAFITTE (TDM-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/53) et deMadame, arrière petite-fille du Général decorps d’armée Gabriel CARLES, avec leLieutenant Ivan EPHRITIKHINE.. �

> L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux debonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES> Léïna, arrière petite-fille du ColonelFrancis THOMAS (INF-ESMIA-Ceux deDien Bien Phu-53/54) et de Madame, aufoyer de Gwenaël et Melissa, le 27 janvier2011 à Vannes.> Eloi, sixième enfant du Chef d’escadronThibaut LUCAZEAU (GND) et de Madame,le 27 avril 2011 à Dinan.> Alix, sixième enfant du CommandantCharles-Henri MATHOT (ABC-EMIA-Lieutenant Schaffar-95/97) et de Madame, le22 mai 2011 à Abu Dhabi.> A drien, premier arrière-petit-fils duColonel Roger RUSQUES (TRN-OR-61) etde Madame, et petit-fils du GénéralDominique HAN et de Madame, au foyer deThomas HAN et de Madame, le 27 juin2011.> Louis, deuxième petit-fils du Lieutenant-colonel François DERLAND (INF-EMIA-Connétable Du Guesclin-66/67) et deMadame, au foyer de Christophe et CyrilleDERLAND, le 23 juin 2011 à Suresnes.> Capucine, sixième petit-enfant du ColonelJean-Claude PANNEQUIN (GND-EMIA-Aspirant Zirnheld-64/65) au foyer de Pierreet Sandrine, le 3 juillet 2011 à Annecy.> Clément, premier enfant du Capitaine EricDESSE (GND-EMIA-Capitaine Coignet-00/02) et de Madame, petit-fils duLieutenant-colonel Philippe DESSE (ABC-EMIA-Général Marceau-72/73), le 6 juillet2011 à Belfort.

> Gauthier, premier petit-enfant duLieutenant-colonel Christian BERCY(ABC-EMIA-Lieutenant-colonel Broche-79/80) et de Madame, au foyer de leur filleCaroline et de Pierre-Louis GARRIGOUGRANDCHAMP, le 9 juillet 2011 à Paris.> Gabriel, vingt-deuxième petit-enfant duGénéral François GAUDY (CS-EMIA-Connétable Du Guesclin-66/67) et deMadame, au foyer de Antoine et LaetitiaGAUDY, le 28 juillet 2011 à Périgueux.> Antoine, petit-fils du Chef de bataillonLuc INSERGUEIX (GEN-ORSA) et deMadame, au foyer de Frédéric et KarineCARUELLE, le 4 août 2011 à Amiens.> Tristan, enfant du Lieutenant Gaël SOU-LEZ (EMIA-Lieutenant de La Bâtie-06/08)et de Madame, le 15 août 2011 à Issoire.> Gatien, troisième enfant du CapitaineGéraud SEZNEC (CTA-ESM-MaréchalBerthier-2002) et de Madame, le 3 septem-bre 2011 à Aubagne.

> Téo, petit-enfant du Lieutenant-colonelJean-Louis GERARD (MAT-EMIA-deBelsunce-76/77) et de Madame, au foyer deSven et Vanessa GERARD, le 17 septembre2011 à Müllheim (RFA).> Baptiste, huitième petit-enfant duLieutenant-colonel Claude JOUSSEMET(MAT-OAES-LTN Lafitte-78/79) et deMadame, au foyer du Capitaine Cédric PIAT(EMIA-Général de Lanlay-03/05) et deMadame, le 22 septembre 2011 à Saint Jeande Braye.> Agathe, troisième petit-enfant du GénéralPhilippe LAFOIX (GND-EMIA-GénéralLaurier-78/79) et de Madame, au foyer deGeoffroy et Claire BRICHLER, le 5 octobre2011 à Paris.> Hippolyte, quatrième petit-enfant duGénéral Philippe LAFOIX (GND-EMIA-Général Laurier-78/79) et de Madame, aufoyer de Arnaud et Caroline de BELENET,le 5 octobre 2011 à Meaux.> Clémence, premier petit-enfant duLieutenant-colonel Dominique MUSSEAU(TRS-EMIA-Capitaine Cozette-80/81) et deMadame, arrière-petite-fille du ColonelClaude MARTIAL (†) (ESMIA-UnionFrançaise-et de Madame, au foyer deMonsieur et Madame Guillaume ETIE-VANT, le 10 octobre 2011 à Lyon.> Louis, enfant du Capitaine FrançoisDEBACKER (EMIA-Colonel Delcourt -05/07) et de Madame, le 11 octobre 2011 àStrasbourg. �

52 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

CARNET

ADOPTION> - Eliott, né le 20 septembre 2010, estarrivé au foyer du Capitaine Jean-ChristopheJACQUOT (TDM/INF-OAEA-CapitaineLucien-02) et de Madame, le 3 décembre2010 à Carcassonne. �

> L’Épaulette adresse ses félicitations auxheureux parents et grands-parents.

DÉCÈS> Lieutenant-colonel Gabriel CARRERE(CS-OR-Tunisie-48) en 2008 à Paris.> Lieutenant-colonel Hubert ISSAVER-DENS (ABC-OA-38) en 2009 à Rennes.> Colonel Alexandre DELAVEAU (TRS-OR-44) le 27 novembre 2010 à Levallois-Perret.> Colonel Jean DALLE (INF-OR-45) le4 décembre 2010 à Mons en Baroeul.>Madame Véronique DELÉTANG, sœur duColonel Jean-Marc DELÉTANG (GND-EMIA-Capitaine Cozette-80/81) le 2 février2011 à Lucé.> Colonel André SOYER (TRN-OR-58) le24 mars 2011 à Angers.> Commandant Jacques DELAMARE-GLORIEUX (CS-EMIA-Libération deStrasbourg-68/69) le 27 mai 2011 à Angles.> Lieutenant-colonel Louis HAVES (ART-OA-39) le 8 juillet 2011 à Fréjus.> Madame Yvonne KLEPPER, épouse duLieutenant-colonel Guy KLEPPER (TDM-Poitiers-39) et mère du Lieutenant-colonelPierre KLEPPER (INF-EMIA-GénéralLaurier-78/79), le 19 juillet 2011;>Madame Monique BIDALLED, épouse duLieutenant-colonel Jean-Louis BIDALLED(ABC-EMIA-Général Brosset-73/74) le 18août 2011 à Pouliguen.> Madame Maryse RENARD, veuve duLieutenant-colonel Abel RENARD (INF-ESMIA-Terre d’Afrique-58/59) le 21 août2011 à Montpellier.

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 53

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

> Colonel Michel GENGEMBRE (GND) le25 août 2011 à Dijon.>Gwenola, fille du Colonel FrancisREPEL-LIN (INF-EMIA-Connétable Du Guesclin-66/67) et de Madame, et sœur du Chef debataillon Thibault REPELLIN, le 25 août2011.> Capitaine Geoffroy REVEL (INF-EMIA-Colonel Gueguen-04/06) le 6 septembre2011 à Rumilly.> Colonel Camille BOUTIN (TDM-ESMIA-Terre d’Afrique-58/59) le 18 sep-tembre 2011 à Carcassonne.> Lieutenant-colonel Jacques LELEUX(CS-OA-71) le 19 septembre 2011 àBoulogne-Billancourt.> Madame Pierrette BOTELLA néeBOTELLA, mère du Commissaire ColonelMichel-Patrick BOTELLA (ABC-OR-77) le24 septembre 2011 à Apt.> Colonel Edmond DRUART (INF-EMIA-Victoire-45/46) le 28 septembre 2011 àGuyancourt.> Colonel Christophe RENOU (ART -EMIA-Bataillon de Corée-89/91) le 13 octo-bre 2011 à Poissy.

> Commandant Charles VERNET (GND-OR-54) le 5 novembre 2011 à Perpignan. �

> L’Épaulette partage la peine des familleséprouvées par ces deuils et leur adresse ouleur renouvelle ses condoléances attristées.

MESURESNOMINATIVES

JORF du 3 juillet 2011Décret du 1er juillet 2011

portant nomination dansl’armée active

OFFICIERS SOUS CONTRAT

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

Au grade de sous-lieutenant

Pour prendre rang du 1er avril 2011

> les aspirants : Audrey VERDOUX (TRN) -Coralie BENTZ (TRN) - Romain DESNOYERS(MAT) - Vincent AUDOYER (TRN).

JORF du 26 juillet 2011Décret du 25 juillet 2011

portant nomination dans la2éme section d’officiers généraux

ARMÉE DE TERRE

Article 3. Sont nommés dans la 2èmesection des officiers généraux de

l’armée de terre

Au grade de général de brigade

Pour prendre rang du1er septembre 2011

> M. le colonel de l’arme blindée et cavalerieManuel SALAZAR.

Pour prendre rang du30 septembre 2011

> M. le colonel de l’artillerie René GRISOLLE.

JORF du 27 août 2011Décret du 24 août 2011

portant nomination et promotiondans l’armée active

ARMÉE DE TERRE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers des armes

Au grade de lieutenant-colonel

Pour prendre rang du 1er août 2011

> les commandants : Jean-Luc KOCH (TRS) -Eric BODENES (TRN) - Jacques VAGANAY(ART) - Jean-Christophe GÉRARD (TDM/INF) -Martial BOULET (TRS) - Jean-PhilippeROMERO (ART) - Laurent BOURDEAU (MAT)- Eric Du PONTAVICE (INF) - Rémy CAZE-NAVE-LAVIE (INF) - Emmanuel GRUNNER(MAT) - Frédéric ETTORI (TDM) - Franck BON-NARD (TRS) - Bertrand GÜTTER (ALAT/MAT)- Gabriel FOISEL (GEN) - Arnaud deRICHOUFFTZ (GEN).

Au grade de commandant

Pour prendre rang du 1er août 2011

> les capitaines : Damien AMMIRATI (INF) -Raynald LEFEBVRE (ART) - Antony MORAIS(ART) - Eric PERQUIN (TDM/INF) - Guy-Pierre

SEGUI (TDM/INF) - Jean-Claude LEDORÉ(ART) - Hervé TILLETTE de CLERMONT-TON-NERRE (ABC) - David PEREZ (MAT) - LoïcCARRASQUEDO (TRN) - Dominique FROIS-SART (MAT) - Nicolas BORDEY (MAT) - YannBOURDONNEC (TRS) - Richard de PAUW(MAT) - Edouard Le JARIEL des CHATELETS(ABC) - Julien MAUREL (TDM) - Morgan MAR-CHAL (TRS) - David CROIZÉ (ABC) - ThomasBILLARD (TRS).

Au grade de capitaine

Pour prendre rang du 1er août 2011

> les lieutenants : Mathieu CROCQFER (TRS) -Pascal GATEAU (ABC) - Lionel GACHET(TRN) - Romuald CHEVALIER (GEN) - MathieuBONREPAUX (TRN) - Léonard LEBRET (INF) -François LACAM (TRS) - Sébastien PERON-NIER (TRS) - Davor VIDOVIC (TRS) - ThomasBROSSET-HECKEL (GEN) - Sylviane CHA-MAND (TRS) - Brice RAGUIN (ART) - JordaneMACHEPY (TRN) - Pierre-Marie EDLINGER(TRN) - Stéphane RIPES (INF) - Sébastien COU-CHAUX (ALAT) - Nicolas PEDRO (ART) -Dominique BAUER (GEN) - Régis PENAUD(INF) - Romain PETRY (INF) - Marie LANDINI(MAT) - Jean FRANCIS-GAIGNEUX (INF) -Simon LEDOUX (ART) - Jean URBANO (ART)- Thierry DEVILEZ (ART) - Alexis PILLOUD(TRN) - Antoine DENIZOT (ART) - BaudouinCARRARD (INF) - Benoit ARENE (INF) -François GUIOT (INF) - Pascal GRIFFAULT(TRN) - Guillaume JOB (INF) - Loïc KARRAM-KAN (ART) - Raphaël HEUILLARD (ART) -Julien TURROC (INF) - Charles-Henri RENARD(INF) - Gérard JANNET (INF) - Alexandre KAR-MANN (INF) - Lionel BOLLEY - PhilippeJOURNÉE (TRN) - Stéphane AKCHOTÉ (TRS) -Michaël BLAISE (TDM/INF) - Laurent HOBON(TRS) - Aymeric CAILLAUT (ABC) - PhilippeCONUS (TRS) - Hugues d’ORSANNE (TRN) -Florent CHALMANDRIER (GEN) - BrunoBARAZER (TRN) - Yann ALENTADO (TRN) -David PEYTAVIN (TRN) .

Corps technique et administratifde l’armée de Terre

Au grade de commandant

Pour prendre rang du 1er août 2011

> les capitaines : Patrick PAULIN - StéphaneJARDIN -Fabienne GRIMAULT - Patrick ROL-LAT.

Au grade de capitaine

Pour prendre rang du 1er août 2011

> les lieutenants : Gabrielle VERNET - FrédéricPASCAL - Xavier-Yves JOLY - Cyrille PATRICE- Nathalie ENFRIN - Guillaume LERIQUE -Céline BRASSELET - Céline BERG - Aurélie LECOQ - Emeline BEC - Nicolas YVER - FrédéricSANZ - Odile SABIUS - Vincent RUAUT - Fanny •••

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54 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

CARNET••• Pour prendre rang du

1er octobre 2011

> le commandant Yvan TREGUER (GEN).

Corps technique et administratifde l’armée de Terre

Au grade de commandant

Pour prendre rang du1er décembre 2011

> les capitaines : Paul COYSSI - PhilippeLAUTRIDOU - Nathalie CRISPIN.

JORF du 27 octobre 2011Décret du 25 octobre 2011

portant nomination et promotiondans l’armée active

GENDARMERIE NATIONALE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers de gendarmerie

Au grade de capitaine

Pour prendre rang du1er août 2011

> le capitaine Pierre MAYET, rang du 1er août2010. �

DÉCORATIONSORDRE NATIONAL

DE LA LÉGION D’HONNEUR

JORF du 3 juillet 2011Décret du 1er juillet 2011

SORY - Michael WION - Julien GALLET - AlainFROITIER -

OFFICIERS SOUS CONTRAT

Corps des officiers des armes

Au grade de lieutenant

Pour prendre rang du 1er août 2011

> les sous-lieutenants : Michel AUVERT (INF) -Thomas BERANGER (TRS) - Stéphane COTTE -Sébastien BELTRAN (TRN) - Etienne HOU-ZELLES (GEN) - Stéphane CAYRE (ART) -Eléonore RUFF (TRN) - Ilya PROKOPIK (ABC)- Nicolas BOUILLON (INF) - Julien MARQUES(GEN) - Jean DEFFAY (ABC) - Luc BEAU-JOUAN - Nicolas CAMPOY (INF) - Cindy REY-NIER-SALESSES .

Corps technique et administratifde l’armée de Terre

Au grade de commandant

Pour prendre rang du1er août 2011

> le capitaine Tristan LEROY.

Au grade de lieutenant

Pour prendre rang du 1er août 2011

> les sous-lieutenants : Aurélia PESQUET -Maryline LAM - Annelise BAILLY - GaylordHESSE - Julien GOUNON - Laure BILLON-LANFRAY - Axèle DELLEZIGNE - Pierre-Laurent BETHMONT - Camille DAVICCO -Régis RODET - Jessy CALISTE - Marie LOU-BAT - Samuel RÉSIN - Michaël THOUN - AnneCELHAIGUIBEL - Laurine VIDAL - ElodieJOANIDES - Alexandra GRUET - NicolasQUERCI - Marie MOREL - Julien LEVEL -Guillaume EPP - Florian PECCOUD - LouiseDOUMENJOU - Olivier ROBERT - FrédéricROLLAND - Vincent PROPSON - MaximeSIMONNOT - Julien METZGER - SéverineLACROIX - Pauline LEDOUX - Floriane BRIS-SAT - Tiffany CHASTEL - Fabien SERRIÈRE -Douce-Marie JOIGNANT - Dina MARCIANO -Marine PASCOËT - Rémi COPEL - Vincent FLU-CHERE - Sébastien PRADIER - Arnaud BOU-GUENNEC - Charlotte PILARD - Karine MER-GNAC - Gilles VILLENEUVE - Gregory GIO-VANNONI - Pierre-Yves ROYER - Coralie GAI-GNIER.

SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES

Corps technique et administratif

du service de santé des armées

Au grade de capitaine

Pour prendre rang du1er août 2011

> les lieutenants : Perrine MAZIN - EmmanuelMARRY - Venugopal SIVANANDAME.

SERVICE DES ESSENCESDES ARMÉES

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps technique et administratifdu service des essences

des armées

Au grade de capitaine

Pour prendre rang du1er août 2011

> les lieutenants : Julie KROHER - Célia DOUA-RED - Eddy MOUTOUSSAMY - Grégory PIQUE- Jacques TROTIN.

JORF du 9 octobre 2011Décret du 7 octobre 2011

portant nomination et promotiondans l’armée active

ARMÉE DE TERRE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers des armes

Au grade de lieutenant-colonel

Pour prendre rang du1er octobre 2011

> le commandant Gilles HUSSON (TRS)

Pour prendre rang du1er décembre 2011

> les commandants : Philippe DESPRES(TDM/INF) - Raphaël HUMBERT (MAT) - Jean-François LENOAN (ABC)

OFFICIERS SOUS CONTRAT

Corps des officiers des armes

Au grade de lieutenant-colonel

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 55

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

Militaires appartenantà l’armée active

portant promotionAu grade de commandeur

ARMÉE DE TERRE

> Général de brigade Gérard DUBOIS (TDM/INF).Cité. - Général de division Claude REGLAT (TDM-INF) - Général de brigade Jacques RENAUD (TDM-INF).

portant promotion et nomination

Au grade d’officier

ARMÉE DE TERRE

> Lieutenant-colonel Richard FAUVEAU (INF).Cité.

Au grade de chevalier

ARMÉE DE TERRE

> Lieutenant Corentin VERDET-DECKERT (ART).Blessé et cité.

Au grade d’officier

ARMÉE DE TERRE

> Général de brigade Dominique ARTUR(TDM/ABC) - Colonel Patrice DUMONT SAINTPRIEST (ABC) . Cité. - Général de division PascalVANDENBUSSCHE (MAT).

Au grade de chevalier

GENDARMERIE NATIONALE

> LCL Rémy BIGUENET - LCL Christian DUVI-GNEAU - LCL Jean GENEAU - COL Pierre POTY -LCL Didier RAHMANI -

ARMÉE DE TERRE

> LCL Hervé AUROY (TRN) - LCL SouleymaneBAH (MAT) - LCL Denis BEAUSOLEIL (INF) -LCL Frédéric BOTTO (GEN) - LCL Xavier BRE-HIER (GEN) - LCL Thierry CHOINIER (GSEM).Cité. - LCL Jean-Yves CORDIER (INF) - LCLFabrice DELFAUX (GSEM) - LCL OlivierDOUENCE (MAT) - LCL Richard DUMONT (TDM)- CBARichard FABRE (TDM). Cité - CBAAlexandreGASC (TDM). Cité. - LCL Jean-Yves GATTEFOSSÉ(TDM) - CBA Armand GOVYS (INF). Cité. - LCLGilles MAURICE (TRS) - LCL Soulé MOUSTAPHA(TRN). Cité. - CBA Jean-Christophe OTT (INF). Cité.- LCL Ronald PALECZNY (MAT). - LCL Pierre PEL-LOUX (MAT) - LCL Jean-Luc RUBOD (GEN) - CESJean-Charles SANSGUILHEM (ABC). Cité. - LCLJean-Didier SUDRIE (TRN) - LCL Alain THEVE-NOT (GEN) - LCL Michel VERVAECKE (GEN) -LCL Alain VITRY (MAT).

SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES

> Colonel Christian BARDOT.

SERVICE DES ESSENCESDES ARMÉES

> Lieutenant-colonel Franck RABEAU. Cité.

ORDRE NATIONAL DU MÉRITE

JORF du 5 novembre 2011Décret du 4 novembre 2011

portant promotion et nomination

Militaires appartenantà l’armée active

Au grade d’officier

GENDARMERIE NATIONALE

> Colonel Pascal PAGES XATART PARES.

ARMÉE DE TERRE

> LCL Robert BAILLY (ART) - LCL Philippe BAR-REAU (TDM) - LCL Denis BRETAUDEAU (ABC) -LCL Thierry CROUZET (TRS) - COL Jean-MarcDÉGOULANGE (TRS) - LCL Philippe LACHICHE(ART) - LCL Serge LE CLOIREC (INF) - LCLDominique MALIVOIR (ART) - LCL Robert MAR-TEL (TRS) - COL Paul MORILLON (ART) - LCLJean-Michel POUILHE (INF) - COL Lucien RIZZO(TRS) - LCL Didier ROSSI (GEN) -

Au grade de chevalier

GENDARMERIE NATIONALE

> CEN Jean-Marc BUHR - CEN Bruno CURÉ -CEN Thierry LANG.

ARMÉE DE TERRE

> LCL Jean-Paul d’ANNA (ART) - CBA FrédéricAUBANEL (TDM) - LCL François AUDY (TDM) -CNE Didier BECK (TRS) - LCL Jacques-Philippe deBERNARD de la BARRE de DANNE (ART) - CBAEddy BIZEAU (GEN) - LCL Pascal BOISGARD(ART) - LCL Rémy CAZENAVE-LAVIE (INF) -CNE Jean-François DEFOSSE (INF) - LCL PhilippeDEVILLARD (ART) -LCL Christelle ERISSY,épouse HONDERMARCK (TRS) - LCL SalvadorESTEBAN (MAT) - LCL Emmanuel GRUNNER(MAT) - CNE Nicolas JUIN (ABC) - CNE Yann LEGALL (TDM) - CEN Jean-Claude LEDORÉ (ART) -LCL Stéphane LESCOFFIT (TRN) - LCL BrunoLHERBIER (TDM) - LCL Bertrand LIHOREAU(INF) - CNE Jean-Christophe MARTIN (GEN) - CENHenri NAVARRO (TRN) - LCL Claude NIHOUARN(TRN) - LCL Thierry NOUAUX (TRN) - LCLPhilippe PAYRÉ (TDM) - CBA Louis de PERIER(INF) - CNE Martial PIED (GEN) - LCL DavidPROUVOST (MAT) - LCL Charles VINOT PRE-FONTAINE (ABC) - LCL Laurent VONDERSCHER(INF) - LCL Olivier ZAFRILLA (ART).

Militaires n’appartenantpas à l’armée active

Au grade de commandeur

ARMÉE DE TERRE

> COL Jacques BOUDET (GEN) - COL MarcelDARDENNES (CS)

Au grade d’officier

GENDARMERIE NATIONALE

> Colonel Christian PUJOL.

ARMÉE DE TERRE

> COL Patrick BARGAIN (ABC) - LCL Jean-ClaudeBAURENS (INF) - LCL Jean BLANCHARD (CTA) -LCL Alain CENDRE (INF) - LCL Pierre LECLÈRE(GEN) - COL Jean-Charles MARIE (MAT) - COLBernard MARQUELET (TDM) - LCL Gabriel MAS-SON (ABC) - CEN Guy PERTUSA (ART) - LCLGérard PIGACHE (TRS) - LCL Elie VAYSSIÈRE(TRS). �

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56 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

• Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion etpourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier ci-dessus, dans les conditions prévues par ladélibération n° 80 du 1/4/80 de la Commission informatique et libertés.

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 57

Lors de la prise d’armes de rentrée desécoles militaires de Draguignan(EMD) du 30 septembre 2011, le

général Ribayrol a rappelé la missionpremière des écoles : « préparer lesfuturs cadres aux engagements opéra-tionnels ».

Pour la première fois depuis la créa-tion des EMD, officiers et sous officierset civils de la défense étaient regroupéslors de cette prise d’armes. Un instantsolennel partagé par le général Ribayrolcommandant les écoles et le généralTrégou commandant l’école d’artillerie.

Dans son discours, le général a réi-téré ses vœux de bienvenue aux élèves,cadres et leurs familles pour inaugurerce nouveau cycle de formation au coursduquel les EMD vont, comme les autresécoles, préparer ces futurs cadres auxengagements opérationnels partout oùla France engage ses armées.

Il s’est ensuite adressé aux forma-teurs auxquels il a demandé « de trans-mettre un savoir-faire sans cesse remisà jour, avec rigueur, dynamisme, compé-tence. »

Après une minute de silence obser-vée en mémoire des militaires françaistombés en Afghanistan, 29 sous-offi-ciers recevaient le sabre d’officier. Cerituel, issu de la chevalerie, confère auxjeunes officiers certains devoirs, notam-ment celui de commander avec dignité,respect des subordonnés et foi en lamission. La promotion OAEA 2011portera le nom de lieutenant-colonelAlbert Grand, né le 5 octobre 1914 enHaute Saône.

Actuellement, l’école d’artilleriecompte 124 stagiaires, parmi lesquels36 lieutenants et 80 sous-officiers.L’école de l’infanterie regroupe pour sapart 307 stagiaires, dont 90 lieutenantset 142 sous-officiers. Cette année, lesécoles militaires ont accueillis 207 nou-veaux arrivants et comptent 588 perma-nents, Parmi ses permanents, les EMDcomptent également 53 personnelscivils, 49 officiers, 101 sous officiers et94 militaires du rang.

Avec le GSBdD, les formations sta-tionnées à Canjuers, au Cannet desMaures, à Fréjus, Hyères, Toulon, etc…nul doute que les effectifs des adhérentsà L’Épaulette vont sérieusement s’étof-fer dans le Groupement (sous réserved’y faire adhérer un peu plus d’officiersd’active [note du Président de groupe-

ment). Lors de la prise d’armes, le lcl deCamaret a été décoré de la croix de lavaleur militaire avec l’étoile de bronze.Le capitaine Juret a reçu la médailled’or de la défense nationale avec étoilede bronze. Ces deux officiers se sontdistingués en Afghanistan.

Le général (2S) Delochre, présidentnational, accompagné du général (2S)Marc Delaunay, a participé à cette céré-monie puis au buffet qui a suivi en pro-fitant de ces occasions pour nouer descontacts longs, fraternels et informelsavec les cadres et élèves des écoles.

Il faut dire que la veille se tenaitégalement à Draguignan le cocktail derentrée de L’Épaulette sous la directionde notre président national.

Tout était calé : accueil en gare puisà la tour de commandement, présencedes correspondants des formations sta-tionnées, amphi avec les cadres d’activedes EMD, GA et DA, etc… ; seul hic,c’est que le TGV parisien a été bloquévers Aix, puis est resté longuementarrêté quelque part entre Marseille etToulon, avant que notre président nedécide de débarquer en rase campagneprès d’Ollioules. Restait plus qu’à l’of-ficier communication des EMD chargéde l’accueil de quitter rapidement lagare initialement prévue des Arcs-Draguignan pour rejoindre celle moinscélèbre d’Ollioules. Sans carte routièreni carte d’autoroute et ceci en pleineheure d’affluence, c’est peu de dire quece fut mission délicate pour arriver àtemps. Le relais amphi devant plusd’une centaine d’officiers a été assuré

par le président de groupement avant derecevoir enfin (deux heures plus tarddonc) notre président attendu par legénéral commandant les EMD et sonadjoint au cercle-mess. Avant le cock-tail, le général (2S) Delochre s’estadressé à l’assemblée en insistant enparticulier sur le rôle du jeune officieret a remis au général Ribayrol le livrede L’Épaulette dédicacé par ses soins.Les discussions sont allées bon train enprenant le verre de l’amitié avant depoursuivre les débats autour d’un buffetcordial et très sympathique. Nul douteque ces contacts et ces activités ont étéenrichissantes pour tous. �

Lieutenant-colonel (er) Ph DentingerPrésident groupement 83-06

EMIA Promotion Lieutenant Chézeau(1977-78)

Avec la collaborationdu lieutenant (F) Karine DesfoliesOfficier communication des EMD.

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

> Groupement du 83-06Prise d’armes de rentrée aux EMD de Draguignan

29 sous-officiers recevaient leur sabre d’officier. Ce rituel, issu de la chevalerie,confère aux jeunes officiers certains devoirs, notamment celui de commanderavec dignité, respect des subordonnés et foi en la mission.

Après son allocution, le général Ribayrolà reçu du président Delochre le livre deL’Epaulette dédicacé par ses soins.

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Sujet délicat à traiter en raison ducontexte de l’époque. C’était le thèmedu témoignage du lieutenant colonel

Pierre Bignaud - EMIA Victoire 1945 -incorporé en 1940 au Chantier de la forêtdomaniale de Tronçais, dans l’Allier.Notre ancien s’est bien tiré de l’épreuve,devant une quarantaine d’auditeurs, dontle Général Delochre président national, legénéral (2s) Dumont Saint Priest, anciendu Chantier de Tronçais, et le lieutenantcolonel Courtiaud président de l’AOR duLimousin. Les Chantiers, contestés carmarqués par le régime du maréchalPétain, furent décidés en juin 1940 pourencadrer les appelés que l’armée de l’ar-mistice ne pouvait plus accueillir.

Encadrés pour l’essentiel par des offi-ciers et sous-officiers démobilisés, ils for-mèrent des jeunes qui ont pour certainsrejoint le maquis et plus tard les unitésrégulières de la libération de la France. Enaoût 1944, le Chantier de Tronçais parti-cipa ainsi, avec notre camarade, à larecréation du 1er RI. Le régiment futengagé contre la Division allemandeElster - 18 000 hommes capitulerons enseptembre dans la région de Beaugency -puis dans la poche de Royan et dans lescombats pour la libération de la France.De même, le 7e RCA, mis sur pied en1943 par le lieutenant colonel Van Hecke,avec le Chantier de Ben Chicao prèsd’Alger, s’illustra en Italie, de laProvence aux Vosges et en Allemagne.Voilà deux exemples du rôle desChantiers de la Jeunesse Française dans larenaissance de l’armée de la victoire.

Notre ancien a conté par le menu la créa-tion des Chantiers, à partir du néant, leurfonction de production, bois, pommes deterre… et leur vie quotidienne. Toute unehistoire !... Merci de tout cœur.

Au préalable, le président départe-mental fit le point de la situation militairelocale et de celle du Groupement -45 adhérents, dont seuls 34 participentvraiment - Nous continuons cependant enespérant que les creusois viennent un jourvers nous. La date de la réunion de gala aété fixée au vendredi 17 février, après lesfrimas, avant le Carême et les vacancesscolaires, en suivant le scénario habituel :messe, instant de tradition, dîner dansant.

Le général Delochre avait déjà tenu lascène une heure en juin. Il est intervenubrièvement cette fois, sur les affaires encours à l’Épaulette et le dernier rapportannuel de l’armée de terre auquel ilassiste es qualité. Pour finir, le dîner aurestaurant pédagogique du lycée SaintJean fut apprécié et animé. A 22h45,heure raisonnable, il a fallu lever le siège,car les élèves ont cours le lendemain.

Le président remercie le capitaineBiletta, intendant général de l’ensemblescolaire Charles de Foucauld, de son aideprécieuse dans la préparation de la réu-nion. Il félicite les nouveaux mariés, JeanRaymond et Christiane Drault, qui ontoffert le champagne en conclusion de lasoirée. Il souhaite enfin la bienvenue àL’Épaulette au lieutenant colonel (r)Lucien Courtiaud, nouvel adhérent. �

Colonel (er) Lucien Suchet,EMIA Belvédère 1963-64

C’est à l’invitation du colonelDominique Cambournac, corres-pondant local de L’Épaulette, que le

président national, le général Delochres’est rendu à Lille, le mercredi 25 mai2011 en fin d’après-midi.

La garnison de Lille a en effet laparticularité d’être une ville concentrantdeux états-majors d’importance : leCommandement des Forces terrestrestout d’abord, comprenant plus de septcents cadres et le Corps de réactionrapide - France, composé de l’ordrequatre cents personnes, dont environsoixante-dix alliés. Mais il convientaussi de ne pas oublier d’autres orga-nismes tels que l’Etat-major interar-mées de zone de défense et de sécuritéNord, la Base de défense de Lille, ainsique le Service d’infrastructure de ladéfense.

Au plan militaire, Lille présentedonc un double aspect : d’une part, celled’être une ville concentrant des états-majors numériquement importants et dehaut niveau et d’autre part, celle d’unegarnison accueillant en majorité descadres supérieurs, qu’ils soient d’ail-leurs officiers ou sous-officiers.

Au-delà des visites qu’il effectuedans nos écoles, il était donc intéressantque le Président national, vienne ren-contrer des officiers d’état-major issusde nos recrutements.

Après s’être entretenu avec le géné-ral de corps d’armée Hervé Charpentier,

58 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

VIE DE L’ÉPAULETTE> Groupement du 87“Les chantiers de la Jeunesse Française”

> Visite du président nL’Épaulette à Lille

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87

Le général Delochre est intervenudevant les auditeurs, sur les affairesen cours à l’Épaulette et le dernierrapport annuel de l’armée de Terreauquel il assiste es qualité.

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national de

commandant les Forces terrestres, legénéral Delochre était accueilli au cer-cle de garnison où l’attendait environune centaine d’officiers. Le présidentnational a, dans un premier temps et surun mode très vivant, présenté L’Épau-lette, en s’attachant à montrer à sonauditoire le dynamisme de notre asso-ciation, en particulier les nombreusesactions entreprises auprès des diversesautorités qu’il rencontre sur un moderégulier, que ce soit auprès du CEMAT,mais aussi du DRHMD, du cabinet duministre de la Défense, ou auprès duministre lui-même et dont le but est tou-jours identique : faire connaître L’Épau-lette auprès de nos chefs et appeler leurattention sur l’existence des diversrecrutements internes et les probléma-tiques qui leur sont associées.

Il a également pu entre autres pré-senter aux participants le nouveau siteInternet de L’Épaulette et les encoura-ger à en consulter le blog, mais surtoutà s’y exprimer, suite aux nombreuxthèmes que le président y aborde.

Puis, après avoir répondu à desquestions de l’auditoire, c’est en toutesimplicité autour d’un verre de l’amitié,que les discussions ont pu se prolonger,concluant ainsi une visite qui, de l’avisgénéral, a été très intéressante etconquis l’assemblée. �

Lieutenant-colonel Jean-Marie MoselleEMIA - Promotion Lieutenant

B. de Lattre de Tassigny 1984-85

Le général (2s) Marc Delaunay a prisles fonctions de délégué général etdirecteur administratif et financier de

L’Épaulette le 1er septembre 2011 en lieuet place du général (2s) Alain Bourdenetqui, après quatre ans de présence et pourdes raisons strictement familiales, a sou-haité céder ce poste pour ne conserverque celui de rédacteur en chef de larevue.

Le général (2s) Marc Delaunay est néle 13 mars 1952 à Neuilly sur Seine. Sonpère, général d’armée, a été CEMAT de1980 à 1983. D’origine EOR, il effectueson service national au 503ème Régimentde chars de combat (RCC) deMourmelon comme aspirant, chef depeloton de chars AMX 30.

En 1976 il accède à l’Ecole militaireinterarmes au sein de la promotion« Capitaine de Belsunce ». A l’issue de sascolarité, il choisit l’arme blindée cavale-rie et rejoint l’EAABC où il effectue sonstage d’application.

Nommé lieutenant en 1978, il estaffecté au 1er régiment étranger de cavale-rie (REC), à Orange comme chef de pelo-ton AML, avant de rejoindre, en 1980, la13ème demi-brigade de légion étrangère(DBLE) à Djibouti dans la même fonc-tion. En 1982, Il est promu capitaine etretrouve le 1er REC en qualité d’officieradjoint dans un escadron blindé.

En 1984 il est muté au 1er régimentde spahis, à Valence pour participer à saprofessionnalisation comme comman-dant d’unité anti-char puis d’AMX10RC.

Son temps de commandement ter-miné, il rejoint le bureau emploi de l’état-major de la 27ème division alpine, àGrenoble, comme chef de section. Il estnommé chef d’escadrons en 1988.L’année suivante, il intègre l’Ecole supé-rieure de guerre, à Paris, comme stagiaire

de la 103ème promotion où il obtient leBEMS/G en 1991.

A l’issue de sa scolarité, il est affectéau 4ème régiment de dragons-503ème RCC,à Mourmelon, en tant que chef du bureauopérations-instruction. Promu lieutenant-colonel en 1992, il prend en 1993 lafonction d’adjoint ORG-LOG auCommandement de la légion étrangère(COMLE) à Aubagne.

En 1994, il est détaché de l’EMAT enqualité d’officier de programme auNational Simulation Center à FortLeavenworth, KS, Etats-Unis.

Nommé colonel en 1996, il prend lecommandement du 1er régiment de cui-rassiers à St Wendel (RFA). A l’issue, ilest muté à l’état-major de force n° 2 àNantes comme chef du bureau opérationspuis chef de la division emploi.

En 2001, il prend le commandementdes forces terrestres des ForcesFrançaises stationnées à Djibouti (FFDj).A son retour en métropole, en 2003, il estaffecté à Lille comme chargé de missionpuis comme chef de corps et adjoint auchef d’état-major du commandement dela force d’action terrestre (CFAT).

En avril 2006, il devient, commegénéral de brigade, chef de l’équipefrançaise de planification auprès duSACEUR, au SHAPE à MONS enBelgique jusqu’en septembre 2008, datede son adieu aux armes et de son admis-sion en 2ème section.

Le général (2S) Marc Delaunay aeffectué cinq séjours opérationnels auTchad, au Liban, dans les Balkans et auSoudan. Officier de la Légion d’honneur,commandeur de l’Ordre national dumérite, il est titulaire de la croix de lavaleur militaire avec deux citations.Détenteur d’un master en droit public etsécurité européenne, il est marié et pèrede deux enfants. � La rédaction

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 59

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

> Siège : un nouveau déléguégénéral pour L’Épaulette

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Le général (2s)Marc Delaunay a prisles fonctions de déléguégénéral et de directeuradministratif et financierde L’Épaulette.

Le colonel Dominique Cambournaclors de sa transmission de drapeauen Afghanistan.

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60 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

VIE DE L’ÉPAULETTEavec une citation à l’ordre de la division.

Quinze jours avant la fin de son séjour, enmai 2009, atteint d’une leucémie foudroyante,il est rapatrié sanitaire à l’hôpital d’instructiondes armées Percy. Son état va nécessiter unegreffe de moelle osseuse. Pendant deux ans illutte avec foi et courage contre la maladie, sibien que sa santé peu à peu s’améliore, lais-sant entrevoir une guérison attendue de tous.Elle lui permet de reprendre du service etmême de regrimper avec quelques amis chas-seurs, sur les hauts sommets alpins, à la stupé-faction générale. Mais, en avril 2011, ilrechute et au mois d’août le diagnostic médi-cal est sans appel : la prolifération des cellulescancéreuses a repris, ne laissant à la médecineplus aucun espoir de le sauver.

Jusque dans ses derniers instants le capi-taine Geoffroy Revel a relevé les défis qui sesont présentés à lui.

Homme de foi, généreux et empreintd’humanisme, il a su réaliser ses ambitionsdans sa vie professionnelle comme dans sa vieprivée. Tout jeune, passionné par la montagne,il a eu très vite la vocation alpine. C’est à cetteépoque, notamment, qu’il a acquis le goût del’effort, du dépassement de soi et la volonté devaincre. Son désir était d’être chasseur alpin.C’est un rêve de jeunesse qu’il a concrétisé.Particulièrement proche de ses hommes, ilparlait souvent de ses camarades soldats du27ème BCA, hommes du rang, sous-officiers,officiers. Il les portait tous dans son cœur,ayant étroitement uni sa destinée à la leur. Illes aimait. Dans le même esprit et au plus fortde sa maladie, soucieux de l’enseignementdonné à ses enfants et, d’une manière pluslarge, de celui donné aux enfants des famillescatholiques, il a trouvé la force de se lancerdans la fondation d’une école primaire privée,hors contrat, à Annecy - l’Ecole Sainte Cécile- dont l’ouverture s’est faite deux jours aprèsson inhumation.

Le capitaine Geoffroy Revel s’éteint le6 septembre 2011 dans une paix spirituelle quia fait l’admiration de ses proches tellement ila accepté de manière irrévocable sa mort pro-chaine dans la plus grande sérénité et dans undon total dont seuls les hommes d’exceptionsont capables.

Le 27ème Bataillon de Chasseurs alpins, enhommage à ses qualités d’homme et de soldat,à sa grandeur d’âme et à la hauteur de sonengagement lui a rendu d’émouvants et solen-nels honneurs militaires.

D’origine EMIA, de la promotion ColonelGueguen (2004-2006), il était membre deL’Épaulette depuis sa sortie d’école. Le prési-dent, les membres du conseil d’administrationet les adhérents de l’association présentent àson épouse Constance et à ses trois enfantsBérénice, Enguerrand et Tugdual, ainsi qu’àses parents et à ses proches, leurs condo-léances attristées. �

Le capitaine Geoffroy Revel est né le 10 mai1980 à Lille dans une famille de neufenfants, dont il est le quatrième. Il effectue

de solides études secondaires et obtient unbaccalauréat littéraire en1998. L’année sui-vante il s’engage et rejoint l’Ecole nationaledes sous-officiers de Saint-Maixent. À la finde sa scolarité de sous-officier il est affecté au92ème régiment d’infanterie de ClermontFerrand avec lequel il effectue deux opéra-tions extérieures, au Kosovo en 2001 et, « entournante », au Sénégal en 2002.

En 2004, ayant réussi le concours d’entréeà l’Ecole militaire interarmes, il rejoint lesécoles de Saint-Cyr Coëtquidan, au sein de lapromotion « Colonel Gueguen ». A l’issue desa formation initiale de deux ans, au cours delaquelle il est remarqué pour ses qualités intel-lectuelles, physiques et humaines, il choisit deservir dans l’Infanterie.

En 2006 il est envoyé à l’Ecole d’applica-tion de l’infanterie à Montpellier pour effec-tuer son stage d’application. Son très bon clas-sement de sortie lui permet de choisir lestroupes de montagne. En 2007 il est muté au27ème bataillon de Chasseurs Alpins à CranGevrier, en Haute Savoie, en qualité de chefde section. Ses états de service le présententcomme un officier complet et agréable à com-mander qui suscite l’adhésion sans faille deses subordonnés et la considération de sessupérieurs.

En octobre 2008 il est projeté enAfghanistan avec sa compagnie où il démon-tre ses qualités exceptionnelles de chef et detacticien. Son comportement exemplaire luivaut d’obtenir la croix de la valeur militaire

Nous étions environ 60 à nous retrou-ver à Neuvy-sur-Barangeon du 24 au26 mai pour notre réunion annuelle,

au Domaine de la Grande Garenne quiappartient à la Fédération NationaleAndré Maginot (FNAM). La messe depromo dans l’église du village a retenti duchant de la Prière le 25 matin. Ensuitel’A.G a réuni les officiers pendant que lesépouses visitaient l’immense parc duDomaine .

La visite de deux joyaux de la ville deBourges occupa l’après-midi, à savoir, lacathédrale Saint-Etienne et le PalaisJacques Cœur. Le magnifique édifice desXIIe et XIIIe siècles fut longuement pré-senté par une guide érudite et spirituelle.L’éblouissement prend à l’intérieurdevant tant de beauté, ainsi que devant lescinq portails de la façade occidentale.Quant au Palais Jacques Cœur, on selaisse emporter autant par l’architecturedu lieu que par l’histoire du grand argen-tier de Charles VII .

Le 26 matin débuta par la visite duMusée d’histoire militaire de la FNAM àl’intérieur du Domaine. C’est une mer-veille de réalisme et de pédagogie, consa-cré surtout à la guerre de 1914-1918, pré-sentée par un mannequin animé, aliasAndré Maginot et par un conservateurpassionné. L’après-midi fut consacrée à lavisite du château de Valençay qui a appar-tenu en 1803 à Charles-Marie deTalleyrand-Périgord. Là aussi se mêlent

> Hommage aucapitaineGeoffroy Revel

> La promotionBelvédère en Berry(mai 2011)

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N27

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Le Capitaine Geoffroy Revel lors d’uneprise d’arme au 27e BCA.

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 61

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTEV

IED

EL’ÉPA

ULETTE

> ESM Maréchal Davout (1977-1979),

EMIA Général Laurier (1978-1979)

réunies à Metz les 2 et 3 avril 2011

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Nous étions 60 à nous retrouver àNeuvy-sur-Barangeon du 24 au 26 maipour notre réunion annuelle, auDomaine de la Grande Garenne quiappartient à la Fédération NationaleAndré Maginot.

Après les retrouvailles, l’après-midi du samedi fut consacrée à lavisite du nouveau et superbe centre Pompidou Metz.

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Depuis la sortie d’école, nos deux pro-motions ont pris l’habitude de se réu-nir ensemble régulièrement ; ce fut à

nouveau le cas cette année à Metz. Cechoix était dicté par la présence dans cettebelle ville de Lorraine de représentantsdes deux promotions en nombre suffisantpour organiser cette activité.

Après les retrouvailles, l’après-mididu samedi fut consacrée à la visite du nou-veau et superbe centre Pompidou Metz etaux assemblées générales des promo-tions ; la journée se termina par un dînerpar promotion au cercle-mess et unregroupement des deux promotions en finde soirée.

Le dimanche, dès 8h30, une messenous rassemblait à nouveau ; puis ce futune visite à pied de la ville et enfin, l’ac-

cueil au Palais du Gouverneur pour ledéjeuner (le Gouverneur est de laDavout ).

Une fois encore, grâce à l’alternanced’activités distinctes, permettant à chacunde vivre pleinement sa vie de promotionet ses traditions, et d’activités communes,au cours desquelles les amitiés créées aucours de la carrière effacent totalement lesdifférences d’origine, ce fut pour nos deuxpromotions un très bon moment de vraiecamaraderie, de joie et d’émotion parta-gées.

Au moment de se séparer, nombreuxs’interrogeaient déjà sur la date et le lieude la prochaine réunion conjointe… �Général de corps d’armée Hervé Giaume

Secrétaire de la LaurierEMIA 1978-1979

l’harmonie des bâtiments plus anciens à lalégèreté due aux remaniements des17e et 18e siècles et bien sûr à l’histoirequ’a vécue ce château de 1808 à 1814.

Le musée de l’automobile de Valençaynous a accueilli ensuite avec plus de60 voitures anciennes de 1898 à 1979.

Comme chaque année, le dîner depromotion clôtura cette réunion auDomaine de la FNAM où l’on promit dese revoir l’année prochaine à Pau en sep-tembre 2012. �

Général (2s) Bernard JouishommeSecrétaire de la Belvédère

EMIA 1963-1964

> BULLETINSDE PROMOTIONSREÇUS• Garigliano - 49/51 - Mai 2011.• Cinquantenaire de Verdun - 65/66 -Juin 2011.

• Maréchal de Lattre - 51/53 - Été 2011.• Extrême-Orient - 50/52 - Juin 2011.• Lieutenant-colonel Jeanpierre- 59/61 -Juillet 2011.

• Amilakvari - 54/56 -• Franchet d'Esperey - 55/56 - Juillet2011.

• Général de Gaulle - 70/72 - Année2011.

> Comme certains ont pu s’en rendre compte, notre site Internet a été revisité. Le forum est la pièce maîtresse de lanouvelle version. En mai dernier, il a été décidé, à l’unanimité, que ce forum devait être ouvert à tous et qu’il seraitmodéré a posteriori. Cela signifie que nous acceptons de laisser s’afficher librement et instantanément les contribu-tions afin de favoriser le dynamisme des débats et de réaliser un contrôle des contenus après diffusion. Il peut alorsse produire quelques dérapages, mais nous sommes en nombre suffisant pour alerter, avertir et, dans les cas les plusgraves, bannir les personnes indésirables. Bien sûr, il existe des tas de possibilités techniques pour contournerl’obstacle et mettre à mal la nétiquette, mais c’est un risque calculé et accepté.

Nous allons avoir besoin de toutes les compétences en informatique pour que ce site vive, ce qui n’est pas le casdepuis que L’Épaulette existe sur la toile (modération et animation des rubriques du forum, surveillance du livre d’Or,révision des pages jaunies, mise à la disposition des promotions qui n’ont pas encore leur site de compétences en infor-matique, etc.). Bref notre site sera à l’image de ce que vous voudrez bien en faire. Si vous pensez pouvoir apporter votrepièce à l’édifice, n’hésitez pas à prendre contact avec le secrétariat de L’Épaulette qui transmettra au webmestre.

Lieutenant-colonel Michel Rohan - Promotion général Marceau EMIA (72-73)Webmestre de L’Épaulette

> Le site internet de L’Épaulette

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62 • L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

BIBLIOGRAPHIE

DES CANONSET DES HOMMES

Une histoire del’artillerie française

Colonel (er)Patrick MERCIER

Depuis le XIVème siècle, l’artillerie estau coeur de toutes les batailles quiont fait l’histoire de la France.Vouloiren écrire une histoire exhaustiverelève de la gageure et plusieurstomes y suffiraient à peine. En effet,il faudrait traiter, en détail, de l évo-lution des matériels et des systèmesd’arme, des organisations, de l’em-ploi qui a évolué fortement au fil dutemps mais aussi des artilleurs quiont donné ses lettres de noblesse àcette arme et les batailles au coursdesquelles ils se sont illustrés.Plus modestement, tout en abordantces différents aspects, cet ouvragede synthèse vise simplement à rap-peler ce que tout honnête homme,artilleur ou passionné d’histoire mili-taire, doit connaître sur l’artilleriefrançaise.Ainsi, dans une première partie pré-sentée chronologiquement, il estpossible d’avoir une vision complètede l’évolution de cette arme, deconnaître ceux qui l’ont forgée et deretenir les principales batailles oùson rôle fut déterminant.Dans une deuxième partie, l’histoiredes subdivisions d’arme présentesaujourd’hui, permet de mettre envaleur les différentes spécialités del’artillerie, d’en préciser les évolu-tions mais surtout d’approfondir cequi avait seulement pu être évoquédans la première partie.Enfin, dans une troisième partie,l’ouvrage détaille les historiques etfiliations de toutes les formationsd’artillerie figurant encoreaujourd’hui à l ordre de bataille.

400 pagesFormat : 14,8 x 21 cmEditions LavauzelleBP 887350 PANAZOL

FRÈRES D’ARMES ?

Soldats d’Étatet soldats privés

Sous la directiondeChristian MALISDidier DANET

Sur les théâtres d’opérations - volensnolens - les forces armées d’aujourd’hui,singulièrement les armées de Terre, doivent cohabiter sinon coopérer avecdes soldats sans uniforme obéissant à des intérêts privés. Frères d’armesou frères ennemis ?Le maintien de la légitimité est une condition de réussite des missions destabilisation et de sécurisation qui constituent la plupart des missions àl’heure actuelle. Cette exigence risque d’être compromise par la nécessitéd’opérer conjointement avec des sociétés militaires privées qui évoluentdans un vide juridique et éthique maintes fois souligné. Pourtant, nospetites armées professionnelles ne sauraient sans leur concours contrôlerde vastes territoires, ni atteindre l’objectif plus global de reconstructionde l’État et de la sociétéFace à cette situation, les pays occidentaux apportent des réponses diffé-rentes, selon leurs législations et leurs cultures nationales. Ainsi la culturelibérale des Anglo-Saxons est-elle nettement plus ouverte aux compa-gnies militaires privées que la culture française très fortement régalienne.

188 pagesFormat : 15,6cm x 24cmEditions Economica49 rue Héricart75015 PARIS

GYROPHARE ÉTHIQUEpour SOLDATS DE CRISE

Frère Marie-Angel etSamuel Rouvillois

Préface de Mgr Luc Ravel,évêque aux Armées françaises

Ce livre est unique. Pour la première fois, des pompiers témoignent deleur engagement au feu lors de l'embrasement des banlieues en 2005,des gendarmes d'élite du GIGN évoquent leurs interventions, notammentà Marignane en 1994, des médecins de leur dévouement dans des catas-trophes, des policiers anti-terroristes de leurs réflexions éthiques. Marie-Angel Carré a convaincu ces hommes d'armes et soldats de crise issus dumonde civil et militaire de livrer leur témoignage incroyablement pudiqueet d'une profondeur inouïe.Soldats du Feu, soldats de la Vie, soldats de la Paix, quelle que soit leurvocation spécifique, ils ont en commun d'avoir pris le sentier étroit ducourage et de l'abnégation.Voici leurs mots clés issus de l'expérience, à transmettre aux générationsmontantes.

188 pagesFormat : 15,5cm x 24cmEditions Economica49 rue Héricart - 75015 PARIS

L’ARMISTICEDE JUIN 1940

Faute ou nécessité ?

Sous la directionde

Philippe RICALENSJacques POYER

Dans l’opinion française, l’armistice signépar le Gouvernement français le 18 juin1940 reste un sujet de controverses parfoisvives : fut-il une faute ou une nécessité ?A partir des interventions à un colloqueorganisé sur ce thème par la Société fran-çaise d’histoire militaire, les EditionsEconomica proposent un ouvrage quitente, soixante-dix ans après, de faire lepoint des thèses en présence et des der-nières recherches historiques relatives à cedrame. Fallait-il poursuivre la lutte coûteque coûte, ou conclure un armistice, oucapituler ? L’armée française pouvait-elleencore se battre en métropole, ou devait-elle et pouvait-elle le faire à partir desterres françaises d’outre-mer ? Où étaientl’honneur et le salut de la Patrie ?

Pour répondre, convient-il de ne tenircompte que de ce que l’on savait alors, oudoit-on trancher à la lumière des événe-ments ultérieurs ? Les contributions sontcomplétées par des citations illustrant lespensées et les arrière-pensées des princi-paux acteurs de l’époque, allemands, bri-tanniques et français, ainsi que par uneprésentation des faits et des responsabili-tés tels que croient les connaître les histo-riens actuels, qui bénéficient d’un temps derecul permettant de dépasser les attitudespartisanes et de parvenir à une réflexionéclairée. Une très importante bibliographiedont des résumés de livres remarquésaidera le lecteur à se faire une opinionpersonnelle.

234 pagesFormat : 15,5cm x 24cmEditions Economica49 rue Héricart75015 PARIS

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L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 • 63

BIB

LIOG

RA

PHIE

LE COMPLEXEDE L’AUTRUCHE

POUR EN FINIRAVEC LES DÉFAITES

FRANÇAISES

Pierre SERVENT

La France est victime d’un malétrange : elle a tout pour gagner,mais mord souvent la poussière.Elle éprouve les plus grandes diffi-cultés à regarder en face les défisqu’elle doit relever. Elle préfère sou-vent l’idée qu’elle se fait des chosesà la réalité crue, et incline à repous-ser au lendemain les choix difficiles.Ce complexe de l’autruche qui lafrappe est à l’origine de ses plusretentissants échecs civils, de sesplus cuisantes défaites militaires.Qu’il s’agisse des déroutes de 1870,

1914 ou 1940, de la débâcle de lacoupe du monde de football à l’été2010 ou des grands contrats perdusd’un bout à l’autre de la planète,des processus similaires sont àl’œuvre.En relisant l’histoire militaire - lesrevers d’hier sont d’une troublanteactualité ! -, mais aussi quelquesépisodes des batailles industriellesmajeures, Pierre Servent met à jourles défauts qui nous terrassent - leconformisme, le clonage des élites,l’arrogance intellectuelle, le refusd’écouter les voix qui dérangent, lapeur de l’initiative... - et fait émergerles remèdes qui permettront deretrouver la France qui gagne.Le redressement n’est pas loin, maisil exige de la lucidité, du courage, del’imagination : pour gagner les com-bats d’aujourd’hui, il suffit de sortirla tête du sable. Rien n’est perdu,montre Pierre Servent.

358 pagesFormat :15,6x 24,1 x 2,6cmEditions Perrin76, rue de Bonaparte75006 PARIS

LA PLUIE SOLEIL

Alain BADIRAC

Invité par une tante, Arnauds’envole vers l’ile Maurice.Il croise un regard, unesilhouette, Claire Stevens.Emporté par ses rêves, il estébloui. Elle est séduite par sajeunesse, et son audace.Elle oublie son âge, sa noto-riété, sa fortune.Le souffle de l’île les enve-loppe, puis les unit.Du « fruit vert » de leur rencontre, ils glissent vers celui de la « passion ».Ils négligent les ombres des périls qui virevoltent autour d’eux, ils omet-tent de s’imaginer loin des parfums des filaos.Et virevolte une comptine non loin des flamboyants : « La pluie soleil…Diable marié en bas pied piment…».300 pagesEditions Libre Label12, rue CorneillanBP 84 - 33460 MARGAUX

LIBÉRATIONDES OTAGESEN COLOMBIE

Opération “Jaque”

La véritable histoireracontée par

les protagonistes

Juan Carlos TORRES

Le 2 juillet 2008 entrera dans la pos-térité comme le jour de la plus auda-cieuse opération militaire, qui sup-planta celle d’Entebbe, réalisée parles Israéliens, déjà entrée dans lalégende. A cette date, en effet, uncommando de la Force Publiquecolombienne sauva quinze per-

sonnes - Ingrid Bétancourt, troisNord-américains et onze militaires etpoliciers - séquestrés depuis desannées par les FARC.Ce livre décrit l’opération jusquedans ses moindres détails : commentelle prit forme, quel fut le stratagèmeemployé pour tromper les guérille-ros, combien de personnes intervin-rent et quel fut leur rôle. Par un récittrès émouvant, l’auteur dévoile desconfidences surprenantes : Y avait-ileu d’autres possibilités de sauvetageauparavant ? Jusqu’à quel point lesEtats-Unis y prirent part ? Quellesfurent les fonctions de César et deGafas, les chefs du premier front ?Les otages avaient-ils envisagé des’emparer de l’hélicoptère ?Sans aucun doute, il s’agit là de l’undes reportages les plus passionnantsde ces dernières années.

255 pagesFormat : 15,5x24 cmEditions LavauzelleBP 887350 PANAZOL

LES GÉNÉRAUXFRANÇAIS AU XX° SIÈCLE

Contrôleur Généraldes Armées FrançoisCAILLETEAU

Etude consacrée aux généraux qui furentà la tête de l’armée de terre françaisetout au long du XXe siècle. Evoquant lesdifférents conflits qui ont marqué le siè-cle, l’auteur examine le rôle et l’attitudedes généraux en tant que groupe socialafin de rendre compte de leur position

centrale au sein de la politique nationale française.La France a connu un XXe siècle dominé par les conflits armés dont lesconséquences humaines et politiques furent immenses. Deux guerresmondiales, deux conflits coloniaux majeurs, un quart de siècle de pacifi-cation du Maroc et de très nombreuses opérations de maintien de l’ordredans l’empire, parfois très lourdes. Les deux premiers tiers du siècle sontmarqués par un engagement à peu près continuel des forces françaises,celles de l’armée de terre surtout. La fin du siècle, si elle est moins san-glante, voit la fin de la guerre froide puis le développement des opéra-tions extérieures. Cela justifie amplement d’étudier les généraux à la têtede cette armée, non pas par une série de biographies individuelles maiscomme une collectivité dont il importe de voir comment elle se constitue,comment elle se définit par rapport à la collectivité nationale et auxautres élites, comment elle pense les affrontements à venir et commentelle y fait face. C’est ce que l’on tente ici en examinant le groupe socialdes généraux de l’armée de terre tout au long du siècle;

Reliure : Broché - 309 pagesFormat : 24x16 cmEditions Economica49, rue Héricart - 75015 PARIS

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BIBLIOGRAPHIE

SARAGOSSE(1808-1809)

“La guerreau couteau”

Jean TABEUR

L’Espagne a gardé le souvenir glo-rieux de Sagonte et Numance. Cesdeux noms demeurent dans lamémoire collective espagnolecomme un exemple d’abnégation dela part d’un peuple en proie à unfuneste destin : assiégé, réduit à ladernière extrémité, il se trouva dansla cruelle alternative de se rendre etvivre en esclave ou de se battre etmourir dans l’honneur. Les habitantsde ces deux illustres cités choisirentle dénouement fatal en faisant lesacrifice de leur vie.Tout comme Sagonte et Numance,Saragosse allait devenir, vingt sièclesplus tard, le symbole de la résistanceespagnole à l’invasion d’une puis-sance étrangère. Il ne s’agissait pluscette fois de résister à des arméescarthaginoises ou romaines, mais àcelles de Napoléon alors quel’Espagne était l’alliée de la Francedepuis la paix de Bâle, en 1795. Envoulant imposer sa politique d’ex-pansion économique et dynastiquesur la péninsule ibérique, Napoléonprovoqua la réaction du peupleespagnol et une guerre qui allait leconduire au désastre de Waterloo.Exprimant à Sainte-Hélène desregrets tardifs, il confia à Las Cases :"Quoi qu’il en soit, cette malheu-reuse guerre d’Espagne a été unevéritable plaie, la cause première desmalheurs de la France".Une guerre payée au prix d’un lourdbilan humain, évalué à plus de sixcent mille victimes espagnoles tantciviles que militaires, contre deuxcent soixante mille soldats de laGrande Armée, y compris lessoixante mille auxiliaires étrangerstués au combat ou morts dans leshôpitaux. Une guerre à laquelle ont

Les FORCES SPÉCIALESFRANÇAISESdans la GUERREdu GOLFE - 1991 -

sous la directionde Jacques Rosier etd’Étienne Leclèreavec des photosexclusivesde Bernard Sidler

Au sein de la division Daguet, les forces spéciales furent les premières àpénétrer les frontières du Koweit envahi en 1991 par Saddam Hussein.Ce furent les hommes des 1er RHP, 2e REP, 35e RAP, 1er, 3e, 6e et 8e RPIMa,7e RCPS. Leurs objectifs : la conquête d’As Salman, un fort stratégique surla route de Koweït-City.Ce livre donne des informations de première main sur cette épopée qui ser-vira lors de la constitution du COS. Les soldats français engagés aujourd’huisur les théâtres extérieurs bénéficient de ce retour d’expérience.192 pages, relié, 23x30 cm,300 photos et illustrations env., dont 50 photosEditions LBM15, rue du Colisée - 75008 PARIS

participé dix-huit maréchaux del’Empire, avec plus ou moins de suc-cès, mais sans jamais remporter devictoire décisive. Deux caresserontl’espoir d’être roi, Murat à Madrid,Soult à Lisbonne, seul le frère aîné deNapoléon portera la couronned’Espagne, sans d’ailleurs beaucoupd’enthousiasme ni de conviction.

220 pagesFormat : 24 x 15,5 cmEditions Economica49, rue Héricart75015 PARIS

COMPRENDRELA DETTE

Raphaël DIDIER

La question de la dette a gagné enintensité avec la crise, car les Etatsdu monde se sont massivementendettés pour relancer la croissanceet venir en aide à leur système ban-caire : la dette publique des Etats-Unis a ainsi dépassé 14 000 mil-liards de dollars ! En Europe, suiteaux difficultés rencontrées par leséconomies de la Grèce et del'Irlande, la question des financespubliques s'est posée avec uneacuité particulière, témoignant durôle important joué par la dette dansla gestion d'un Etat.Ce livre guide le lecteur dans lesméandres de la dette, en proposantdéfinitions précises et exemples,schémas, graphiques et encadrés.Les idées fortes sont mises en avant,faisant ainsi de ce livre un outil pra-tique et accessible pour tous ceuxqui souhaitent comprendre lesdébats actuels sur la dette.

190 pagesFormat : 14,5cm x 21cmEditions Ellipses32, rue Bargues75740 PARIS CEDEX 15

VOYAGE AUX PAYSDES RÉSEAUX HUMAINS

Guide pratiquepour développerses réseaux relationnels

Jérôme BONDU

Préface del’Amiral Pierre LACOSTE

Dites-moi à quels réseaux vous appartenez, je vous direz qui vous êtes !Le phénomène des réseaux humains, réseaux d’influence, réseauxd’écoles, réseaux politiques, réseaux terroristes, ... semble plus que jamaisoccuper le devant de la scène. Mais que se cache-t-il réellement derrièreces « réseaux » que l on retrouve dans tous les articles de journaux et surtoutes les bouches ?Après un patient travail d’enquête de trois ans, Jérôme Bondu livre cetouvrage qui fait le point sur la question.On y trouvera en première partie un abécédaire qui donne 26 clés d’en-trée pour comprendre le phénomène des réseaux. La seconde partie, estcomposée de plus de 100 témoignages, issus de spécialistes des réseaux,mais aussi de chefs d’entreprise, journalistes, politiques, sportifs,chômeurs, SDF, ...Toutes les composantes de la société sont représentées. Tous présententavec honnêteté leur vision et leur pratique des réseaux ! On y découvrecomment les réseaux sont construits et utilisés, dans un langage clair etsimple. Cette présentation concrète apporte une lumière nouvelle à unsujet qui charrie beaucoup d idées reçues.

400 pagesFormat : 15,5x24cmEditions LavauzelleBP 887350 PANAZOL

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