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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 51 du 14 au 19 – 12 - 2015 PATRONAT Le Medef veut un état d'urgence sur l'emploi pour créer un "électrochoc de confiance" 15 décembre 2015 Reuters Le Medef a appelé mardi à une large réflexion nationale autour de ses propositions pour un plan d'urgence contre le chômage, qu'il estime indispensable pour créer "un électrochoc de confiance pour la croissance et l'emploi". Ce mardi 15 décembre, le patron du Medef a présenté ses propositions pour lutter contre le chômage. Pierre Gattaz avait appelé la semaine dernière le gouvernement à mettre en place de telles mesures, à l'instar de l'état d'urgence décrété à la suite des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. "Il est temps d'agir et il faut agir de façon extrêmement musclée", a déclaré Pierre Gattaz mardi lors d'une conférence de presse. "On est capable de faire un plan état d'urgence après les attentats. Pour la COP21, on est capable de réunir 195 pays", a-t-il relevé en demandant que le problème du chômage soit pris en compte "aussi sérieusement qu'on a traité les attentats terroristes, c'est-à-dire avec un état d'urgence économique pour la croissance et pour l'emploi." L'instance patronale avance 15 mesures qui visent notamment à lever les réticences des employeurs à l'embauche, à favoriser l'emploi des jeunes et des seniors, à lutter contre le décrochage scolaire et réhabiliter les filières d'apprentissage. Le Medef plaide en outre pour un allègement des charges et une simplification de l'environnement législatif et réglementaire car "chaque fois qu'on crée une nouvelle taxe ou un nouvelle règle, on crée du chômage", a estimé Pierre Gattaz. "Si on travaille sur la compétitivité, la confiance, l'agilité, on remettra en plus le moteur de la croissance en marche autour de la mondialisation de notre économie", a-t-il dit. SUSCITER LE DÉBAT Le document réunissant les propositions du Medef a été décrit par Pierre Gattaz comme "une ébauche, un document de travail destiné à susciter le débat et à générer des contre-propositions" et à "alimenter des discussions et une réflexion nationale transpolitique sur le sujet". Il a été communiqué au cabinet du Premier ministre et devrait être transmis dans la semaine à la plupart des membres du gouvernement, à l'ensemble des partenaires sociaux et des partis politiques, y compris d'extrême droite et d'extrême gauche. Manuel Valls a annoncé lundi soir sur France 2 que François Hollande et le gouvernement dévoileraient en janvier de nouvelles mesures pour lutter contre le chômage, avec notamment pour priorités la formation des chômeurs et l'apprentissage. Le taux de chômage a grimpé à son plus haut niveau depuis 18 ans au troisième trimestre et la hausse du nombre de demandeurs d'emplois a été la plus forte en octobre depuis janvier 2013. GOUVERNEMENT Macron, révélation de l'année 2015 pour le quotidien allemand Handelsblatt 13/12/2015 AFP 1 UD FO 37

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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSESemaine 51 du 14 au 19 – 12 - 2015

PATRONAT Le Medef veut un état d'urgence sur l'emploi pour créer un "électrochoc de confiance" 15 décembre 2015 Reuters Le Medef a appelé mardi à une large réflexion nationale autour de ses propositions pour un plan d'urgence contre le chômage, qu'il estime indispensable pour créer "un électrochoc de confiance pour la croissance et l'emploi". Ce mardi 15 décembre, le patron du Medef a présenté ses propositions pour lutter contre le chômage. Pierre Gattaz avait appelé la semaine dernière le gouvernement à mettre en place de telles mesures, à l'instar de l'état d'urgence décrété à la suite des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. "Il est temps d'agir et il faut agir de façon extrêmement musclée", a déclaré Pierre Gattaz mardi lors d'une conférence de presse. "On est capable de faire un plan état d'urgence après les attentats. Pour la COP21, on est capable de réunir 195 pays", a-t-il relevé en demandant que le problème du chômage soit pris en compte "aussi sérieusement qu'on a traité les attentats terroristes, c'est-à-dire avec un état d'urgence économique pour la croissance et pour l'emploi." L'instance patronale avance 15 mesures qui visent notamment à lever les réticences des employeurs à l'embauche, à favoriser l'emploi des jeunes et des seniors, à lutter contre le décrochage scolaire et réhabiliter les filières d'apprentissage. Le Medef plaide en outre pour un allègement des charges et une simplification de l'environnement législatif et réglementaire car "chaque fois qu'on crée une nouvelle taxe ou un nouvelle règle, on crée du chômage", a estimé Pierre Gattaz. "Si on travaille sur la compétitivité, la confiance, l'agilité, on remettra en plus le moteur de la croissance en marche autour de la mondialisation de notre économie", a-t-il dit. SUSCITER LE DÉBAT

Le document réunissant les propositions du Medef a été décrit par Pierre Gattaz comme "une ébauche, un document de travail destiné à susciter le débat et à générer des contre-propositions" et à "alimenter des discussions et une réflexion nationale transpolitique sur le sujet". Il a été communiqué au cabinet du Premier ministre et devrait être transmis dans la semaine à la plupart des membres du gouvernement, à l'ensemble des partenaires sociaux et des partis politiques, y compris d'extrême droite et d'extrême gauche. Manuel Valls a annoncé lundi soir sur France 2 que François Hollande et le gouvernement dévoileraient en janvier de nouvelles mesures pour lutter contre le chômage, avec notamment pour priorités la formation des chômeurs et l'apprentissage. Le taux de chômage a grimpé à son plus haut niveau depuis 18 ans au troisième trimestre et la hausse du nombre de demandeurs d'emplois a été la plus forte en octobre depuis janvier 2013.

GOUVERNEMENT Macron, révélation de l'année 2015 pour le quotidien allemand Handelsblatt 13/12/2015 AFP

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! ! De gauche à droite, Henrik Enderlein, Emmanuel Macron, Sigmar Gabriel et Jean Pisani-Ferry, le 27 novembre 2014 à /AFP) Le ministre français se voit dresser un portrait des plus flatteurs dans le quotidien allemand des affaires.

Une double page dans un journal allemand sur un ministre français, c'est bien. Mais quand il est «la révélation de l'année 2015» du très sérieux Handelsblatt, c'est encore mieux! «Emmanuel Macron est passé en 18 mois du statut de conseiller démis du président à celui de star du gouvernement», peut-on lire. Cela faisait bien longtemps que l'on avait plus entendu des Allemands parler comme cela d'un homme politique français… L'article intitulé «de l'esprit du charme et du courage» y dépeint un Emmanuel Macron tout en modernisme, sur le fond et la forme -«la classe»…- en faisant une sorte d'idole de la France moderne. Louant même son côté réformateur social démocrate -qui doit pourtant faire face à l'opposition de son propre parti. Le journal parle de l'avenir de l'actuel locataire de Bercy: Futur «président Macron?», s'interroge-t-il ainsi. Bien conscient néanmoins que si la gauche ne repasse pas à la présidentielle de 2017, l'homme pourrait repartir dans le privé. Ce qui, selon le quotidien des affaires, serait dommage: «L'Europe a besoin d'homme politique comme lui», conclut l'article.

L'auteur de ce papier est Henrik Enderlein. Ce professeur d'économie politique et directeur de l'Institut Jacques-Delors de Berlin connaît bien le ministre, mais aussi la France. Non seulement pour avoir étudié à Sciences-Po à Parie, mais aussi parce qu'il a récemment travaillé avec Jean Pisani-Ferry, le patron de France stratégie, à des pistes franco-allemandes pour renforcer la croissance européenne. Un rapport demandé par… Emmanuel Macron et son homologue allemand, Sigmar Gabriel. En novembre 2014, les deux économistes avaient présenté leur document à Bercy

Commentaire : C’est bien la démonstration que notre ministre de l’économie E. MACRON, est plus proche des décideurs financiers, des grands patrons qui tirent les ficelles de l’économie mondiale et ceci au nom du libéralisme économique, que des souffrances des citoyens français, des difficultés que rencontrent quotidiennement les travailleurs, les retraités, les chômeurs.

Rien n’est surprenant quand on sait qu’il fût le « gratte papier, le « nègre » Du sieur ATTALI ancien Ministre dit « socialiste » pour le rapport demandé par le Président de la République N. SARKOSY. Rapport qui lui fût remis de 23 janvier 2008 avec 20 propositions chocs notamment : l’auto entreprise, le travail du dimanche, etc.

EMPLOI La mobilité géographique ne favorise pas l’emploi pour tous LE MONDE | 15.12.2015

Tous les rapports publics depuis la fin des années 2000 arrivent à la même conclusion : pour fluidifier le marché du travail en France, il faut favoriser la mobilité. Car une plus grande mobilité géographique des actifs permettrait de mieux adapter la localisation de la main-d’oeuvre aux besoins du tissus productif et réduire les déséquilibres territoriaux créés par la crise. Dans le dernier numéro de Connaissance pour l’emploi, publié en novembre 2015, par le Centre d’études de l’emploi (CEE, n°125), le sociologue Thomas Sigaud s’affranchit de ce discours normatif. « Depuis quarante ans, les pouvoirs publics multiplient les dispositifs financiers pour pousser les actifs à bouger : aide du 1% logement, clauses de mobilité, indemnité de déménagement… », en faisant, «

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totalement abstraction de la territorialisation croissante des modes de vie des Français. » En 1970, 2,9% des actifs âgés de 15 à 59 ans avaient changé de département de résidence par rapport à l’année précédente, contre 2,2% seulement en 2013. constate-t-il.

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Et en comparant la mobilité géographique et les entrées et sorties de l’emploi sur quatre décennies, à travers les enquêtes Emploi de l’Insee, Thomas Sigaud constate que « les chances de retour à l’emploi des chômeurs ayant changé de département sont de plus en plus proches de celles des actifs qui n’ont pas bougé » et. En distinguant les niveaux de qualification, le chercheur note en outre que les moins qualifiés ont deux fois moins de chance de retrouver un emploi s’ils bougent que s’ils n’ont pas bougé. Trouver un emploi est un événement qui est aujourd’hui de moins en moins lié à la mobilité professionnelle. «Autant entre 2004 et 2007 où le contexte était plutôt porteur, s’installer dans un autre département augmentait la probabilité pour les chômeurs de renouer avec l’emploi, autant depuis la crise de 2008-2009, ce n’est plus du tout le cas », souligne Thomas Sigaud. « Les opportunités d’emploi à saisir par les chômeurs ont été réparties de manière particulièrement inégales sur le territoire » précise l’étude. Mais ce n’est pas la seule explication. Ce qu’a démontré cette étude réalisée à partir d’un double modèle mesure mobilité et entrée et sortie de l’emploi en utilisant dans un premier temps « la mobilité résidentielle comme seule variable indépendante » puis dans un second temps «trois variables -âge, sexe, niveau de diplôme- pour décrire la situation des chômeurs un an avant l’enquête » est que ce n’est pas tant la mobilité géographique qui est une ressource pour entrer dans l’emploi que la mobilité cumulée à d’autres ressources, comme le diplôme

Un risque pour les actifs occupés La mobilité peut même être un risque pour les actifs occupés. « Depuis 1973, ils ont plus de risques, en étant mobiles, de perdre leur emploi que de le garder », assure-t-il. « Ce résultat est d’autant plus significatif que les titulaires de la fonction publique (qui lorsqu’ils sont mobiles ne sortent que très rarement de l’emploi) sont inclus dans la population étudiée » précise le chercheur. L’analyse des données indique que dans les années 1970, le changement de lieu de résidence des actifs pouvait être sécurisé sur le plan de l’emploi, ce qui n’est plus le cas. « Quand on déménage, on doit réussir à lire son nouveau territoire et à s’y projeter », analyse le chercheur. « Cela nécessite de mettre en œuvre tout un ensemble de compétences qui ne sont pas forcément maîtrisées par tous. » Les disparités sont importantes selon le sexe, l’âge et le diplôme. « La mobilité géographique constitue plutôt un handicap pour les femmes, les plus de 40 ans et les salariés les moins qualifiés, et un atout pour les hommes et les plus diplômés. » Pour les cadres, en 2012, la mobilité géographique a accrû la probabilité de retrouver un emploi. C’est enfin un levier qui favorise les jeunes. A diplôme et sexe égal, bouger augmente de 51% les chances de décrocher un poste chez les 15-29 ans alors que l’effet est strictement inverse pour les 50-59 ans. Preuve que la simple équation mobilité égal emploi d’un côté et ancrage territorial égal chômage de l’autre ne tient plus. « Il faut arrêter de présenter la mobilité comme la recette miracle face au chômage », conclut Thomas Sigaud. « On est toujours sur le fil entre opportunité libératrice et contrainte écrasante. »

Assurance-chômage: les partenaires sociaux revoient leur copie le 19/12/2015 AFP

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Le calcul du délai entre la date de licenciement et le début de l'indemnisation d'un chômeur ne prendra plus en compte les éventuelles sommes perçues aux prud'hommes. Une affaire rondement menée. Réunis ce vendredi matin au Medef, le patronat et les trois syndicats signataires de la convention actuellement en vigueur (CFDT, FO et CFTC) se sont accordés pour modifier les règles de l'assurance chômage qu'ils avaient adoptées à l'été 2014. Les partenaires sociaux répondaient ainsi à la décision du Conseil d'État du 5 octobre. Saisie par la CGT et des associations de chômeurs, la plus haute juridiction administrative avait estimé «illégales», entre autres, les nouvelles règles de différé d'indemnisation (période d'attente avant que le chômeur commence à recevoir ses allocations) en place. Et la convention avait été annulée… Les règles portaient de 75 à 180 jours le plafond de ce différé d'indemnisation et intégraient, dans son calcul, les dommages et intérêts perçus par un chômeur ayant fait condamner son ex-employeur pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Autrement dit, théoriquement, un chômeur ayant touché une somme très importante aux prud'hommes pouvait attendre jusqu'à six mois pour que se déclenche son indemnisation. Ce décalage dans le temps devait permettre à l'Unédic de réaliser des économies. Pour le Conseil d'État, les règles «pouvaient aboutir à priver certains salariés licenciés illégalement de toute indemnisation des préjudices autres que la perte de revenus liée au licenciement». Nouvelle assurance chômage à négocier Pour corriger le texte, les partenaires sociaux ont choisi la simplicité. Ils sont revenus en arrière et ont exclu des calculs du différé le sommes perçues aux prud'hommes. La décision se traduira par un relatif faible manque à gagner de plusieurs dizaines de millions d'euros par an pour l'assurance -chômage, un régime déjà endetté à hauteur de… 25,9 milliards d'euros. Dans la pratique, la règle de calcul du différé s'appliquait en effet très rarement. La grande majorité des décisions prises par les prud'hommes étant contestée, les procédures ont tendance à s'étaler sur plus de dix-huit mois en moyenne. Les partenaires sociaux ont donc choisi d'avancer vite sur ce dossier symbolique. D'autant qu'ils se retrouveront dès fin janvier pour entamer un nouveau dossier: la renégociation de la convention de l'assurance-chômage, qui courra de 2016 à 2018.

ECONOMIE

Pour l’Insee, la reprise française est enclenchée le 18 décembre 2015 AFP/ Usine nouvelle L'investissement des entreprises et la consommation des ménages devraient tirer la croissance en 2016. Cette fois-ci, c’est la bonne. Les économistes de l’Insee espèrent désormais que "le dynamisme de la reprise est enclenchée" en France. La croissance devrait atteindre +0,4 % au premier et deuxième trimestre 2016. Contrairement aux années précédentes, la France n’est plus à la traîne de ses voisins de la zone euro. L’activité devrait progresser plus ou moins au même rythme qu’en Allemagne et qu’en Italie. Après une hausse du PIB de 1,1 % en 2015, l’Insee anticipe une légère accélération de la reprise. Toutes les inquiétudes ne sont pas dissipées. L’Insee a été obligé de réviser à la baisse ses prévisions pour le dernier trimestre 2015, ramenées à +0,2 %; après les attentats qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre. Les statisticiens estiment que les attaques terroristes ont amputé de près de 0,1 point la croissance, en pesant sur la consommation et en particulier le secteur de l’hôtellerie-restauration. La relative chaleur des derniers mois a aussi réduit les dépenses de chauffage des ménages. Mais " les déterminants de fonds restent solides. Ce fléchissement devrait être uniquement temporaire", estime Vladimir Passeron, le chef du département conjoncture de l’Insee. De fait, la consommation qui reste le principal moteur de l’économie française devrait continuer à tirer l’activité jusqu’à l’été 2016. L’autre moteur solide est à chercher du côté de l’investissement. En recul depuis deux ans, les dépenses d’investissement des ménages, principalement en logement devrait seulement se stabiliser en début d’année. En revanche, les entreprises mettent les bouchées doubles. Depuis le début de l’année, l’investissement des entreprises a déjà nettement progressé de 2 % sur 2015. La tendance devrait encore s’accélerer début 2016, avec une hausse de 0,9 % puis 0,8 % sur les deux premiers trimestres. Dans les enquêtes, "les perspectives d’investissement sont désormais supérieures à leur moyenne de longue période", estime Dorian Roucher, le chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee. CLIMAT DES AFFAIRES AU DESSUS DE LA MOYENNE

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Tous les signaux sont repassés au vert pour inciter les chefs d’entreprises à sortir leurs projets des tiroirs. Le moral est revenu. Dans l’industrie, le climat des affaires est revenu depuis avril au-dessus de sa moyenne de longue période. En décembre, il a progressé à nouveau. De fait, les perspectives de demande sont bien orientées pour les prochains mois. Surtout les marges des entreprises se sont fortement redressées en 2015. Du fait de la mise en œuvre progressive du pacte de responsabilité et de la baisse du pétrole, elles devraient atteindre 31,8 % à mi-2016, ce qui constituerait leur plus haut niveau depuis le début de la crise financière fin 2008. En conséquence, les entreprises ont retrouvé une capacité d’autofinancement inégalée depuis huit ans. S’y ajoute aussi pour l’Insee l’effet de la mesure de sur amortissement décidée par le gouvernement. L’investissement des entreprises profite aussi de l’assouplissement des conditions de crédit. Selon l’Insee, la politique monétaire très accommodante de la BCE aurait représenté un surplus de 0,2 points de croissance française. La baisse de l’euro par rapport au dollar aurait eu un effet similaire en dopant les exportations. Le redémarrage de l’activité devrait être suffisant pour entrainer la reprise de l’emploi. Les créations d’emplois dans le secteur marchand devraient atteindre 35 000 au premier semestre 2016, après 24 000 au deuxième semestre 2015.

INTERNATIONAL

Algérie. La chute du prix du pétrole annonce la fin de la paix sociale 11/12/2015 Le piège de la rente pétrolière est en train de se refermer sur l’Algérie. Si la tendance à la baisse du prix de l’or noir se poursuit, le pays va rapidement manquer d’argent pour financer ses projets de développement et pour maintenir les subventions. L’Opep [Organisation des pays exportateurs de pétrole] a paru bien divisée, bien affaiblie lors de la réunion du vendredi 4 décembre. Résultat : l’organisation a décidé le maintien de la production, en dépit d’un excès de l’offre qui pousse les prix à la baisse. Face à l’Arabie Saoudite qui tient toujours à sa politique de défense des parts de marché, le bloc des pays les plus touchés par la crise – Algérie, Venezuela, Nigeria, Iran – n’est toujours pas parvenu à un consensus sur l’organisation d’un sommet de chefs d’Etat de l’Opep qui pourrait décider d’une baisse de production. Hors Opep, la Russie comme à l’accoutumée fait cavalier seul. Elle poursuit comme l’Arabie Saoudite une politique perdante qui consiste à augmenter les volumes de production, pour atténuer les effets de la baisse des prix sur ses revenus pétroliers. Cette indécision va plomber les prix en 2016, surtout qu’on annonce pour le début de l’année prochaine une augmentation de la production de l’Iran. Le budget n’est plus soutenable Selon des experts, les prix du pétrole pourraient descendre jusqu’à atteindre moins de 40 dollars [ce fut le cas le 8 décembre]. L’impact d’une telle évolution des prix aura des effets désastreux sur l’économie nationale : hausse des prix [à l’importation] des produits de large consommation du fait d’une dévaluation plus importante du dinar et, partant, une perte du pouvoir d’achat de la majorité des Algériens, augmentation du chômage en raison du gel des recrutements dans la fonction publique et de la baisse des investissements publics.

Ces effets négatifs vont être accentués avec l’abandon programmé des subventions envisagées par les pouvoirs publics vers fin 2016, voire en 2017. Au plan macroéconomique, on assistera à une fragilisation de la situation financière du pays : une baisse importante des réserves monétaires – diminution d’au moins 30 milliards de dollars des réserves en devises et quasi-extinction du Fonds de régulation vers fin 2016 [le Fonds de régulation des recettes (FRR), alimenté par l’argent du pétrole quand les prix étaient à la hausse et dépassaient les 100 dollars le barils, sert à financer le déficit budgétaire et des mesures urgentes du gouvernement]. Au rythme actuel de dépenses, les réserves de change ont une durée de vie de cinq ans, le Fonds de régulation un à deux ans. A court terme, la grosse difficulté financière de l’Algérie sera donc d’ordre budgétaire. Car le budget de l’Etat n’est soutenable qu’à un prix du pétrole de plus de 100 dollars. On en est loin. Le gouvernement aura ainsi de grosses difficultés à financer ses dépenses de fonctionnement et d’investissement. Moins de recrutements, moins de contrats, les entreprises pâtiront également de cette conjoncture morose.

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Le gouvernement en manque de stratégie Face à cette grave situation, le gouvernement tergiverse. Il n’a pas paradoxalement une stratégie claire, cohérente, pour surmonter cette crise, se contentant de demi-mesures, voire de mesurettes. Faut-il que la situation économique de l’Algérie se dégrade davantage pour agir ? Cette indécision au plus haut niveau de l’Etat augure la fin de la paix sociale et un grand bonjour à l’instabilité politique.A moins que l’exécutif se transforme en un véritable gouvernement de crise et décide des mesures qui atténueront les effets de cette baisse des prix du pétrole sur les citoyens : mieux appréhender l’assiette fiscale en s’orientant vers les niches fiscales, mise en œuvre de la loi sur la normalisation [pour certifier la conformité d’un produit aux normes techniques, à travers le certificat de conformité ou l’étiquetage, indispensable pour qu’une entreprise soit autorisée à commercialiser ses produits sur le marché extérieur], réduction du train de vie de l’Etat, alternatives financières au financement par le budget des investissements publics, amélioration du climat des affaires et actions pour drainer les capitaux de l’étranger et pour stopper efficacement les transferts illégaux de devises.

EUROPE Bulgarie : Le système de santé bulgare est le pire d'Europe 18 déc. 2015 Euractiv Malgré un nombre d’hôpitaux par habitant le plus élevé d’Europe et des dépenses de santé publique en augmentation, la Bulgarie détient toujours le record européen de mortalité. Un bilan qui a poussé Sofia à lancer une vaste réforme. Avec un taux de mortalité de 15 décès pour 1 000 habitants, « la Bulgarie occupe toujours le dernier rang de l'Union européenne », se désole le directeur de l'Institut des statistiques, Serguei Tsvetarski, devant un indicateur qui n'a guère connu d'amélioration en 10 ans. Tous les indices sont dans le rouge : l'espérance de vie de 74 ans est parmi les plus basses de l'UE tandis que « la probabilité de décès d'un enfant de moins de cinq ans en Bulgarie est deux fois plus élevée que la moyenne européenne », un chiffre « cauchemardesque », selon Petar Moskov, le ministre de la Santé. La mortalité infantile atteint même 20 pour 1 000 au sein de la minorité Rom, la plus défavorisée dans ce pays lui-même le plus pauvre de l'UE. « Ce système a besoin d'un changement douloureux », indique à l'AFP le ministre de la Santé, qui a engagé une réforme de la santé aussi ambitieuse que controversée. Objectif : réduire le taux de mortalité de 20 % d'ici 2020. Pour le gouvernement conservateur du Premier ministre Boïko Borissov, tout le financement du système doit être revu. Les dépenses de santé ont certes augmenté de 53 % en cinq ans, mais « sans amélioration tangible de la qualité », relève le ministre des Finances, Vladislav Goranov. La santé publique coûte cher à l'État mais aussi aux patients, alors qu'un Bulgare sur cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté de 323 leva (165 euros) par mois. « Des paysans pauvres vendent des chevaux, des charrettes pour se procurer de l'argent pour se soigner », témoigne Ivan Gueorguiev, médecin de Pleven, au nord du pays. La Banque mondiale s'est encore récemment alarmée de la part disproportionnée que les assurés sont obligés de payer de leur poche pour les soins et les médicaments. Cette part atteignait 43 % en 2013, le taux le plus important d'Europe. « J'ai des patients hypertoniques qui refusent un médicament efficace et en demandent un moins cher, avec le risque que leur état empire », témoigne Hristo Nikolov, généraliste. L'assurance maladie ne couvre que 25 % du prix des médicaments soignant l'hypertonie, une tension excessive des muscles. Même la dialyse, incontournable pour les malades souffrant d'insuffisance rénale, n'est pas entièrement prise en charge. Parallèlement, l'assurance maladie peine à rembourser les frais facturés par des établissements hospitaliers qui poussent comme des champignons et prescrivent des soins parfois superflus, voire imaginaires. Le ministre de la Santé dénonce d’ailleurs une « sur hospitalisation », le taux de traitement à l'hôpital étant de 40 % plus élevé que la moyenne européenne. Une pratique malheureusement directement liée au remboursement des soins : « J'ai passé trois jours à l'hôpital pour un simple examen des intestins qui a pris une demi-heure, mais si j'étais partie plus tôt, cet hôpital privé n'aurait pas été remboursé », car la durée minimale de séjour pour être remboursé est de trois jours, affirme Rossitsa Smilova, une vendeuse de Sofia. La corruption contribue également au coût élevé des soins. « Nous avons graissé la patte aux infirmières pour qu'elles ne négligent pas mon père », hospitalisé pour un infarctus, reconnaît Kiril Stankov, électricien.

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La réforme de la santé entend donc faire le ménage dans le système. Le nombre d'hôpitaux financés par l'assurance maladie sera réduit, selon le type de soins offerts. Parallèlement à cela, les empreintes digitales des malades seront prélevées pour limiter le nombre d'hospitalisations fictives. L'accent sera mis sur la prévention, inexistant, notamment au sein de la minorité Rom. Une taxe sur les aliments à haute teneur en sucre et en sel est également envisagée, même s’il existe déjà des taxes sur certains aliments. La continuité et la gratuité des soins aux malades dont la vie est en jeu sera désormais assurée, affirme le ministre de la Santé. « Il n'y aura plus de différence entre pauvres et riches face aux maladies graves. Les infarctus, les accidents cérébraux et les cancers seront immédiatement traités et totalement gratuits aussi longtemps que nécessaire », assure-t-il.

JURISPRUDENCE

SOCIAL Les modalités de reclassement à l’international en cas de licenciement économique sont précisées 14 décembre 2015 AFP

Le décret relatif à la procédure de reclassement hors du territoire national en cas de licenciement économique a été publié au Journal officiel du 12 décembre. Depuis la loi sur la croissance et l’activité (loi Macron), l’employeur n’a plus à proposer un poste à l’étranger dans le cadre de son obligation de reclassement lorsque survient un licenciement économique, sauf si le salarié en fait la demande. Le décret précise donc les modalités pratiques de cette procédure.

Des baisses de charges et d’impôts plutôt qu’un coup de pouce au Smic 14 décembre 2015 Le gouvernement a décidé de ne pas donner de coup de pouce au Smic. Il préfère renforcer la compétitivité par des baisses de charges sociales. Au lendemain des élections régionales, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a demandé de faire de la lutte contre la précarité une nouvelle priorité du gouvernement. Mais ce n’est pas manifestement pas par la hausse du smic que cela passera. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a annoncé ce lundi que le smic augmenterait au 1erjanvier de 0,6 %, passant de 9,61 à 9,67 euros brut de l’heure. Il n’y aura pas donc pas de coup de pouce cette année encore pour le salaire minimum, comme nous l’écrivions dernier. Un salarié à temps plein rémunéré au salaire minimum touchera 1.466,62 euros le mois prochain. Le dernier coup de pouce significatif date du 1er juillet 2012 (+2 % au lieu de 1,4 %), dans la foulée de l’élection de François Hollande. « Dans le contexte actuel, nous considérons qu’un coup de pouce n’est pas la meilleure solution pour augmenter le pouvoir d’achat compte tenu de ses effets sur le coût du travail et donc l’emploi », a expliqué Myriam El Khomri devant la commission nationale de la négociation collective (CNCC) sur le smic. Cette hausse, même minime, reste toutefois supérieure à ce qu’elle aurait dû être si le gouvernement avait appliqué à la lettre le calcul de la hausse automatique, puisqu’elle aurait alors atteint 0,5 %. Le gouvernement privilégie d’autres outils Pour justifier cette modération, la ministre du Travail a expliqué que le gouvernement privilégiait d’autres outils pour « favoriser le pouvoir d’achat ». Comme par exemple la baisse de 2 milliards d’impôts supplémentaires pour les ménages modestes inscrite dans le budget 2016, ainsi que la mise en place de la prime d’activité à partir du 1erjanvier 2016 versée aux travailleurs modestes. L’exécutif compte aussi sur le prolongement des baisses de charges prévues par le pacte de responsabilité. Depuis le début de l’année 2015, l’employeur d’un salarié au smic ne paie plus aucune cotisation de Sécurité sociale. Les allégements de charge sont ensuite progressifs jusqu’à 1,6 smic. A partir du 1er avril 2016, les cotisations familiales seront aussi abaissées (passant de 5,25 à 3,45 %) pour tous les salaires allant jusqu’à 3,5 smic, soit près de 4.000 euros nets par mois. L’ensemble de ces baisses de charges représente 8 milliards d’euros de manque à gagner pour l’Etat, auxquels s’ajoutent les 30 milliards du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l’emploi qui touchent tous les salaires compris entre 1 et 2,5 smic. En réalité, ces mesures sont bien davantage destinées à accroître la compétitivité des entreprises françaises qu'à relancer le pouvoir d’achat, car elles ne sont pas censées se traduire par des augmentations de salaires

Pourquoi le smic augmente si peu 15 Déc. 2015 Le Parisien

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Le salaire minimum ne progressera que de 0,6 % au 1er janvier. En n'accordant pas de coup de pouce supplémentaire, le gouvernement veut préserver les entreprises. Commentaire : Mais c’est aussi ce que voulait la CFDT par la voix de son secrétaire Général. Dans les entreprises, les SMICARDS vont pouvoir lui dire merci et lui faire savoir lorsqu’ils seront appelés à voter pour élire les représentants du personnel dans leurs entreprises.

Six euros net de plus par mois... C'est l'augmentation offerte aux smicards à partir du 1er janvier 2016. Le salaire minimum pour un plein-temps s'élèvera à 1 143 € net (1 466,62 € brut)... Le gouvernement a en effet officialisé hier l'évolution du salaire minimum pour 2016 à + 0,6 %, douchant ainsi les espoirs des syndicats qui espéraient un coup de pouce. Le gouvernement s'en est, à peu de chose près, tenu à l'augmentation dite « automatique» du smic. Cette dernière est calculée grâce à une formule mathématique. tenant compte de l'inflation (- 0,1 % cette année) et de l'évolution du pourvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier et employé (1,2 % sur un an). « Dans le contexte actuel, nous considérons qu'un coup de pouce n'est pas la meilleure solution pour augmenter le pouvoir d'achat », a justifié hier Myriam El Khomri. Pourquoi? Car la ministre du Travail craint des effets négatifs sur « le coût du travail et donc l'emploi ». « Augmenter le smic, c'est aussi augmenter le coût du travail. Et le gouvernement a fait le choix de rie pas nuire à la compétitivité des entreprises », décrypte< Yannick r;'Horty, économiste à l'université Paris Est de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne).

Or, pour les milieux patronaux - une opinion partagée par nombre d'économistes -, un coût du travail en hausse, ce sont des embauchés qui ne se font pas. « Une telle disposition viendrait en effet renchérir le coût du travail et freinerait les perspectives .d'embauché », explique-t-on, ainsi, à l'Union professionnelle artisanale (UPA). Avant de préciser :. « Les entreprises ne disposent pas des marges de manœuvre qui permettraient d'envisager dès à présent une hausse des salaires. »

Effet sur les autres salaires D'autant que, selon l'UPA, les effets sur le coût du travail ne se limiteraient pas seulement aux smicards. Un coup de, pouce nuirait à « la progressivité des salaires dans les entreprises de l'artisanat et du commerce de proximité ». En effet, lorsque le bas de l'échelle des salaires est relevé, les étages supérieurs bougent aussi... « Les augmentations du smic se répercutent sur les autres salaires, jusqu'à 1,5 smic », assure Eric Heyer, économiste à l'OFCE. Ayant débloqué 40 Mds€ pour restaurer les marges des entreprises avec le pacte de responsabilité, le gouvernement semble vouloir poursuivre sa politique en faveur de la compétitivité. Et ce, même si les résultats sur le front de l'emploi ne sont toujours pas au rendez-vous. Le taux de chômage de l'Insee a atteint 10,2 % de la population active en métropole au troisième trimestre. Du jamais-vu depuis 1997. Pour favoriser l'emploi, ne faudrait-il pas plutôt, comme le préconisent les syndicats, parier sur un coup de pouce au pouvoir d'achat qui remettrait un peu.de carburant dans l'économie? « Pour le pouvoir d'achat, le gouvernement préfère s'appuyer sur des leviers fiscaux comme la future prime d'activité (NDLR : fruit de la fusion entre la prime pour l'emploi et le RSA dit « activité »). Cela permet de mieux cibler les bas revenus qu'une hausse du smic. Un smicard peut en effet vivre avec quelqu'un de plus aisé », explique l'économiste Yannick L'Horty. Techniquement, la décision se tient. Politiquement, au lendemain d'élections régionales marquées par un fort recul de la majorité et un score record du Front national, elle fait l'effet d'une petite bombe. « Le gouvernement continue comme s'il ne s'était rien passé », a ainsi fustigé Jean Claude Mailly, numéro un de Force ouvrière, hier:

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«Le smic ne protège pas contre la pauvreté et les inégalités»

INTERVIEW - Pour la troisième année consécutive, le smic a été augmenté sans coup de pouce. Le gouvernement n'a donc pas répondu à la demande des frondeurs. En période de chômage élevé, faut-il augmenter le smic ? Explications avec deux économistes. Gilbert CETTE ** LE FIGARO - Depuis le début de la crise financière, le smic a grimpé de plus de 11% quand le chômage a augmenté de 3 points. Est-ce vraiment une bonne idée d'augmenter le smic? Bertrand MARTINOT * - La hausse de 0,6% prévue le 1er janvier est anecdotique. Le problème du smic, ce ne sont pas les augmentations mais son niveau. C'est l'un des plus élevés d'Europe avec celui du Benelux et de l'Irlande. On paie aujourd'hui les dérives des 30 années...

Depuis le début de la crise financière, le smic a grimpé de plus de 11% quand le chômage a augmenté de 3 points. Est-ce vraiment une bonne idée d'augmenter le smic? La hausse de 0,6% prévue le 1er janvier est anecdotique. Le problème du smic, ce ne sont pas les augmentations mais son niveau. C'est l'un des plus élevés d'Europe avec celui du Benelux et de l'Irlande. On paie aujourd'hui les dérives des 30 années d'avant 2007. Depuis la création du smic, le smic a progressé aussi vite que le salaire moyen, grâce aux coups de pouce donnés par les différents gouvernements. Gilbert CETTE ** - Il faut savoir que cette hausse n'est pas un choix gouvernemental mais une application stricte de la réglementation prévue dans le Code du travail. La France est le pays développé au monde où le salaire minimum est le plus contraint par une formule rigide. Dans beaucoup de pays, il n'existe pas de relèvement automatique. Au lieu d'augmenter le smic, le baisser progressivement serait plus judicieux en cette période où le chômage va de record en record. Les économies réalisées devraient être mobilisées pour lutter contre la pauvreté via notamment le RSA [Revenu de solidarité active, NDLR], qui est un dispositif justement ciblé sur les pauvres et qui peut être en particulier ciblé pour réduire la pauvreté des enfants.

C'était pourtant l'objectif initial fixé lors de la création du smic? G. C.- Le smic ne protège pas contre la pauvreté et les inégalités. C'est un salaire horaire minimal alors que les principaux facteurs de pauvreté sont l'accès à l'emploi ou les charges de famille. B. M.- Alors qu'il ne devait servir que de filet de sécurité, le smic s'est avéré être un «booster» pour les salaires, biaisant les négociations dans les branches professionnelles. Jusqu'en 2007, aucun gouvernement de gauche comme de droite n'a compris que le smic était aussi un élément du coût pour le travail et pas uniquement un élément de pouvoir d'achat. Il a donc été perçu comme un outil bon pour la croissance. Dans la deuxième partie des années 90, les gouvernements ont pris conscience qu'il augmentait le coût du travail. Mais au lieu de le baisser, ils ont continué de l'augmenter tout en diminuant les charges pour les entreprises. Le cas extrême a été le passage aux 35 heures payées 39. Ce qui a eu pour effet de plomber nos finances publiques. Depuis 2007, il n'y a plus de coup de pouce. Mais les 30 années précédentes pèsent toujours.

Le smic est-il l'ennemi de l'emploi? B. M.- Le niveau du smic a clairement découragé des entreprises à recruter des salariés, notamment des jeunes ou des personnes peu ou pas qualifiées. Onze travailleurs sur cent en France sont concernés par le smic, c'est-à-dire que leur rémunération de base est à un niveau équivalent à celui du smic. C'est le taux le plus élevé en Europe. Quant aux jeunes actifs de 16 à 24 ans (hors apprentis), 30% d'entre eux ont leur salaire fixé au smic, donc administrativement. Ce qui comprime anormalement l'éventail des bas salaires. G. C. - Paradoxalement, il se retourne contre les personnes qu'il est censé protéger, comme les jeunes et les personnes peu ou pas qualifiées. Il n'empêche: le smic est indispensable pour certaines catégories de population qui n'ont pas de pouvoir de négociation salariale, mais il faut le réformer.

! Comment réformer ce smic? ! B. M.- Je suis favorable à un smic différencié. Le coût de la vie est très différent selon le lieu de résidence. Je propose de prendre des jeunes en CDI à temps plein et de les payer avec une décote sur une période de deux ou trois ans. Mieux vaut un boulot à temps plein à 80% du smic que pas de boulot du tout. On pourrait expérimenter cette idée dans quelques bassins d'emploi et mesurer l'impact sur l'emploi des jeunes. G. C.- Il serait préférable plutôt que de perdre son temps à réfléchir au niveau du smic de travailler sur la mobilité sociale des chômeurs. Car rien de plus difficile que de sortir du smic aujourd'hui. Il est impératif que le gouvernement propose aux personnes peu qualifiées des formations pour booster leur carrière salariale. Nous avons fait de telles propositions au gouvernement qui ne nous a pas entendu. Le smic est un marqueur politique et devient du coup un totem, comme les 35 heures, qu'on ne peut pas réformer ou remettre en cause. Les débats ne sont pas sereins et les positions politiques caricaturales.

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! Ce graphique, qui calcule le poids du salaire minimum dans le salaire médian, montre que le smic français (FRA) est le plus élevé d'Europe (derrière le Chili (CHL) et la Turquie (TUR)). «Cela prouve que la distribution des salaires en France est anormalement tassée et qu'il n'y a pas de négociations pour les bas salaires qui sont fixés administrativement», explique Bertrand Martinot. Source: OCDE

Second mandat compromis pour la présidente de la CGC LE 14/12 LES ÉCHOSLa fédération de l'énergie, dont elle est issue, refuse de présenter Carole Couvert.Le congrès du syndicat de l'encadrement est prévu en juin prochain. La réunion, ce lundi, du comité directeur de la CGC, où siègent tous les numéros un de fédération de la centrale de l'encadrement, était programmée de longue date. Mais les hasards du calendrier vont modifier le climat de ce rendez-vous a priori sans grand relief. La confédération doit de nouveau désigner son équipe dirigeante en juin, lors de son 36e congrès. Ses statuts prévoient que tout candidat doit être présenté par sa fédération d'origine. Or Carole Couvert, qui achève son premier mandat de présidente, n'a pas réussi à obtenir l'aval de la sienne. Jeudi, le conseil national de sa fédération des industries électriques et gazières (son parlement) a refusé de l'investir pour postuler à un second mandat. Le prédécesseur de Carole Couvert, Bernard Van Craeynest, avait failli connaître la même mésaventure avec la métallurgie. Le divorce pourrait cette fois-ci être définitif car il a été acté par un vote lors duquel Carole Couvert n'a recueilli que 40 % des voix. Si elle n'a pas l'aval de sa fédération d'origine, la présidente de la CGC peut compter sur plusieurs poids lourds de la confédération. Une déclaration de soutien de 14 fédérations qui pèseraient 61 % de la centrale a été diffusée. « Vous ne pouvez pas voter toutes les décisions confédérales et ensuite critiquer la politique confédérale », considère Régis Dos Santos, le numéro un de la fédération des banques. « Carole Couvert a obtenu un mandat confédéral en 2013, elle n'est plus la propriété de sa fédération », estime-t-il. Mais celle-ci apparaît en très mauvaise posture. L'hypothèse d'un nouveau vote est d'autant moins probable que la fédération de l'énergie a plébiscité jeudi un autre de ses élus à la direction nationale confédérale. Alexandre Grillat a obtenu plus de 85 % des voix non pas pour un poste précis mais pour le bureau confédéral en général, donc éventuellement la présidence. « Les mutations que connaît notre pays appellent une CFE-CGC forte, c'est pour cela que j'ai souhaité continuer à oeuvrer au bureau national pour un projet de rassemblement », se contente d'expliquer celui qui est aujourd'hui secrétaire national au logement à la confédération. Changement des statuts Parmi les ripostes possibles figure un changement dans les statuts de la CGC permettant aux sortants de s'affranchir de leur fédération d'origine. A priori, la présidente dispose d'une majorité suffisante pour convoquer l'assemblée générale extraordinaire ad hoc. Mais il lui faudrait obtenir une majorité des deux tiers sur la modification elle-même. « On ne change pas les règles du jeu en cours de partie, même si elle est

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compliquée, et pas à quelques mois d'un congrès. Ce ne serait pas recevable par les gens de chez moi », explique Gabriel Artero, le numéro un de la métallurgie. Un autre scénario évoqué est le changement de fédération d'affiliation pour Carole Couvert. Son employeur d'origine, Engie, n'a pas forcément intérêt à se mettre à dos la fédération CGC de l'énergie. La période qui s'ouvre s'annonce tourmentée

Les retraités français ont l’un des meilleurs niveaux de vie au monde LE 14/12 LES ÉCHOSLes plus de 65 ans sont bien mieux lotis que les autres dans l’OCDE. Depuis vingt ans, leur niveau de vie est supérieur à celui des actifs. Ca va de mieux en mieux pour les retraités. Selon le projet de rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR), auquel ont eu accès « Les Echos » et qui doit être présenté ce mercredi, la situation financière des seniors est plutôt meilleure que celle des actifs. « Les ménages retraités ont en moyenne, actuellement, un niveau de vie légèrement supérieur aux autres ménages, un niveau de consommation à peu près égal, et un niveau de patrimoine supérieur. Au milieu des années 1990, les ménages retraités avaient déjà un niveau de vie un peu supérieur en moyenne aux autres ménages, mais leur niveau de consommation était encore inférieur et leur patrimoine n’était pas encore supérieur. », écrivent les auteurs de ce document. Un niveau de vie atteignant 105 % de celui des autres ménages Si la pension moyenne brute est de 1.884 euros pour les hommes et de 1.314 euros pour les femmes en 2013, avec un taux de remplacement (le rapport entre la pension et le dernier revenu d’activité) médian de 73,3 % pour les deux sexes, les transferts sociaux et fiscaux plus le faible nombre de personnes à charge leur permettent d’afficher un niveau de vie atteignant 105 % de celui des autres ménages. Une tendance qui devrait d’ailleurs s’inverser , du fait de l’indexation des pensions sur l’inflation et non plus sur les salaires. Quant à la consommation, elle augmente chez les retraités, au fur et à mesure que les anciennes générations plus économes disparaissent. L’écart de niveau de consommation était de 10 points en 2000 ; il n’est plus que de 3-4 points avec les retraités qui n’ont pas vécu la guerre. Ils épargnent à peu près autant que les autres ménages (15 %), contrairement à la théorie économique qui veut que les personnes âgées réduisent leur épargne. Cela s’explique en partie par la précaution (mettre de l’argent de côté en cas de dépendance), le vœu de transmettre, mais aussi par les donations, le souci d’aider les enfants et petits-enfants (4 % de leur revenu disponible). Un effet de génération Enfin, le patrimoine des retraités progresse plus rapidement que celui du reste de la population, et le montant de leur patrimoine médian est devenu supérieur en 2010. Il faut y voir un effet de génération : les carrières ont été plus lucratives et plus longues que celles des générations précédentes, d’où une certaine prospérité. Le taux de pauvreté est inférieur à celui de l’ensemble de la population, du fait d’un système de protection sociale efficace : il fluctue entre 8 et 10 % contre 13 à 15 %. En 2013, il y avait 557.800 allocataires du minimum vieillesse, soit 4 % des retraités. Leur nombre a fortement baissé jusque dans les années 2000. La plupart des retraités ayant perçu de petits salaires touchent des minima de pension et n’ont donc pas besoin du minimum vieillesse qui s’adresse aux carrières courtes ou aux personnes n’ayant pas acquis de droits directs.

Tous les retraités ne sont pas logés à la même enseigne. Notamment devant l’accès aux soins : les 20 % de ménages les moins aisés consacrent plus de 10 % de leur revenu disponible aux dépenses de santé, en excluant les plus pauvres qui bénéficient de la couverture maladie universelle complémentaire ou de l’aide à la complémentaire santé. Autre inégalité : celle entre les retraités qui peuvent se maintenir à domicile, et ceux qui sont hébergés dans une institution spécialisée. « Alors que le montant médian de leurs ressources est estimé à un peu moins de 1.200 euros par mois en 2011, ces frais s’élèveraient à 1.600 euros par mois pour un pensionnaire ayant ce niveau de ressources », écrit le Conseil. Plus question pour ces retraités-là d’épargner et d’aider leurs enfants... la situation se renverse.

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En 2025, les retraités auront le même niveau de vie que les autres 15.12.2015 Minutes 20

Le niveau de vie des retraités devrait baisser continuellement entre 2025 et 2060... Depuis une vingtaine d'année, les retraités ont un niveau de vie supérieur à celui du reste de la population. Mais cette situation ne durera pas éternellement, prévient le Conseil d'orientation des retraites (COR). Elle prendra même fin dès 2025. Alors qu'en 2012 et 2013, le niveau de vie moyen des retraités représentait, en moyenne, 105% de celui du reste de la population, il devrait rester supérieur ou égal dans les dix prochaines années, puis commencer à passer sous la barre des 100% à partir de 2025.

Des excédents pour le système de retraite A législation inchangée, ce niveau de vie devrait alors diminuer jusqu'en 2060. A cette date-là, les prochaines générations de retraités auront un niveau de vie qui représentera 74% à 94% de celui du reste de la population. Cette évolution devrait conduire à «des excédents du système de retraite», estiment les auteurs du rapport. Cette baisse s'expliquerait notamment par l'indexation des pensions sur l'évolution des prix et non plus sur les salaires, ces derniers augmentant plus vite que l'inflation. La tendance serait aussi liée à une baisse au fil des générations des taux de remplacement (différence entre les anciens revenus et la pension

CFE-CGC : les relations entre élus et salariés au cœur du diagnostic sur les RPS à la confédération déc. 15 2015 Miroir social

C’est dans un contexte particulier de luttes intersyndicales à l‘approche du congrès de la CFE-CGC de juin 2016 que fuite un rapport d’évaluation des RPS au siège de la confédération. Ce rapport dont nous avons pris connaissance illustre d’abord le choix pour les représentants du CHSCT de cette PME syndicale de ne pas user de son droit à expertise à la suite d’un droit d’alerte. Si la direction confédérale a allégé et nuancé la première version de ce rapport produit par un cabinet IPRP sélectionné par ses soins, la version finale illustre malgré tout à quel point les relations entre élus et salariés se trouvent au cœur du diagnostic sur les RPS à la confédération. Une problématique d'ailleurs largement partagée dans toutes les structures ou élus et salariés cohabitent : syndicats, associations, mutuelles, gros comités d’entreprise…conseil régionaux

Branches professionnelles: enfin une rationalisation en vue 18/12/2015 AFP Un rapport préconise que ce soient d'abord le patronat et les syndicats, par la négociation, qui pilotent la fusion des branches professionnelles. C'est une des plaies du système social, administratif et fiscal français: la sédimentation. Lorsqu'un nouvel échelon ou nouveau dispositif se crée, il s'ajoute aux anciens qui ne disparaissent pas. Le cas des branches professionnelles est révélateur à cet égard. Hors agriculture, la France en compte 700! Certains secteurs, comme le commerce, sont particulièrement émiettés, comme le remarque un rapport du conseiller d'État Patrick Quinqueton remis jeudi à la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Ainsi, il existe une branche spécifique pour le commerce de gros de bonneterie, lingerie et confection, qui ne compte plus que 8000 salariés, ou encore une autre pour le commerce de gros de tissus, tapis et linge de maison (2000 salariés). La métallurgie comporte, quant à elle, une convention distincte pour les ingénieurs et cadres, mais aussi quelques 70 branches territoriales, dont certaines sont à la limite du croquignolesque. Ainsi, une des conventions s'applique uniquement au département des Pyrénées-Atlantiques et au canton de Saint-Martin de Seignanx, dans les Landes. Autant dire que nombre de ces «mini-branches» n'ont plus de vie: il ne s'y négocie plus aucun accord. Le gouvernement a souhaité faire le ménage dans ce maquis. Avec un objectif, fixé par Manuel Valls: passer à 400 branches fin 2016, à 200 d'ici deux ans et à une centaine à terme. En mai dernier, il a été décidé, en accord avec les partenaires sociaux, de fusionner 17 branches, auxquelles s'ajoutent 18 branches du secteur agricole. La branche des rubans tisseurs de la région stéphanoise rejoindra ainsi celle de l'industrie textile, et celle de l'industrie du peigne de l'Ariège celle de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie. Travail sur quatre ans Mais la réforme du droit du travail, annoncée cet automne, rend ces fusions encore plus impérieuses. En effet, le secteur d'activité -donc la branche- sera un niveau très important de négociations entre partenaires

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sociaux: c'est sur cet échelon que se reposeront les PME et les TPE qui n'auront pas la capacité de discuter en interne. L'exécutif veut donc accélérer. Reste que le rapport de Patrick Quinqueton souligne que le processus sera forcément long. Le conseiller d'État propose de prendre un an pour délimiter le cadre général d'action: principes de regroupement et mécanismes précis. Puis de se donner trois ans pour réaliser concrètement les fusions partout en France. En effet, le rapport estime qu'il faut d'abord laisser les partenaires sociaux négocier, l'État ne reprenant la main qu'en cas de blocage. Suite à la décision de fusion, patronat et syndicat auraient ainsi quinze mois pour élaborer un nouvel accord, couvrant l'ensemble des salariés des anciennes branches. De fait, il n'est jamais simple de rapprocher des avantages acquis par les uns et les autres

SANTE-SECURITE

DIVERS

"Les Français ont des poils dans la main", lâche Gérard Longuet le 16-12-2015 NO C'est une vérité", assène le sénateur Les Républicains de La Meuse, selon lequel la France serait un pays de fainéants où les chômeurs rechigneraient à travailler. "Les Français ont des poils dans la main" : la formule risque de faire date. Elle a été prononcée mardi 15 décembre par Gérard Longuet, lors de l'émission "Preuves par 3", sur Public Sénat. Interrogé sur la question du chômage et de la formation professionnelle, le sénateur Les Républicains de la Meuse a répondu par cette tirade : Nous avons des Français qui ont des poils dans la main, il faut le savoir. 'C'est trop dur’, 'c'est trop loin’, ' c'est pas ce que je veux’, 'comprenez moi j'ai été formé pour faire du théâtre et on me propose de faire du commercial’." Relancé sur cette expression de "poil dans la main", l'ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy a insisté : "C'est une vérité." "Tous les employeurs qui vous disent 'Il y a des jeunes qui viennent pointer chez moi et qui me disent 'Surtout ne me proposez rien j'attends plusieurs mois avant de [...]'", a ajouté le sénateur. De manière globale, "nous avons trop d'inactifs, on commence trop tard, on arrête trop tôt, on ne fait pas assez d'heures par semaine, pas assez de semaines dans l'année", a encore expliqué Gérard Longuet. Le Premier ministre, Manuel Valls, a affirmé lundi que le gouvernement annoncerait au mois de janvier des mesures pour l'emploi, dont un plan "massif" de formation des chômeurs. "Nous n'avons pas tout essayé" pour essayer de faire baisser le chômage, a ajouté Gérard Longuet, évoquant "un coût du travail écrasé par les charges".

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