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Crédit photo : MINUSTAH Source des indicateurs de base: 1. Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), 2. Banque Mondiale, 3, 4, 5 et 6. Rapport sur le développement humain(RDH), 7. UNICEF/OPS/OMS REVUE SEMESTRIELLE HAÏTI Mise à jour de juillet 2014 Établi par OCHA au nom de l’équipe humanitaire du pays BESOINS PRIORITAIRES 1 Services de base, protection et solutions durables pour les personnes déplacées On estime que 104 000 personnes, réparties dans 172 camps, sont encore déplacées en Haïti près de cinq ans après le séisme de 2010. Les services de base dans les camps, y compris les services d’approvisionnement en eau potable, assainissement ethygiène (EPAH) et les services médicaux, ont diminué plus rapidement que le rythme de retour ou de réinstallation des personnes déplacées. En juin, on comptait 8 234 familles déplacées vivant dans 46 camps, considérées comme exposées au risque d’expulsion forcée (risques faibles et forts). 56 506 personnes réparties dans 53 camps sont exposées à un risque particulièrement élevé d’inondations. On estime que 17 099 ménages, soit 69 399 personnes déplacées, ne sont, à ce jour, pas ciblées par les programmes de retour ou de réinstallation. Les solutions de retour, de réinstallation ou d’intégration locale doivent être intensifiées pour empêcher les déplacements continus qui détériorent les conditions de vie et provoquent des besoins urgents de protection. 2 Services EPAH et de santé liés à l’épidémie de choléra Malgré une réduction significative de l’incidence du choléra, Haïti continue d’abriter la plus grande épidémie de choléra de l’hémisphère occidental. 6 406 cas suspects et 45 décès ont été enregistrés entre janvier et juin 2014. Selon les estimations, 15 000 cas pourraient être enregistrés d’ici la fin 2014, alors que le nombre de cas envisagés était initialement de 45 000. 20 communes dans quatre départements ont été identifiées comme les zones les plus touchées. 3 Grave insécurité alimentaire et nutritionnelle 2,6 millions d’Haïtiens continuent de souffrir d’insécurité alimentaire, dont 200 000 personnes de façon sévère. Alors que la saison agricole du printemps a pu améliorer la situation dans certaines régions, la fin précoce de la saison des pluies et le phénomène hydro-atmosphérique El Niño pourraient détériorer davantage les conditions de la sécurité alimentaire, en particulier dans les départements du Nord du pays. La prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) chez les enfants de moins de cinq ans s’élève à 6,5 %, tandis que 10 communes du pays affichent un taux de MAG dépassant le seuil d’urgence de 10 %. En outre, environ 100 000 enfants de moins de cinq ans sont concernés par la malnutrition aiguë modérée (MAM). 4 Vulnérabilité élevée et faible résilience face aux risques naturels Haïti est l’un des pays les plus exposés et vulnérables aux risques naturels, notamment les ouragans, les inondations, les tremblements de terre, les glissements de terrain et la sécheresse. Selon les autorités nationales, 500 000 personnes pourraient être affectées cette année non seulement par des inondations pendant la saison des cyclones, mais aussi par l’action d’El Niño. Selon le plan d’urgence national, 60 communes sont très vulnérables face à ces risques.

REVUE SEMESTRIELLE HAÏTI - HumanitarianResponse...de 38 ans) ; 57 % des personnes déplacées sont sans-emploi et plus de 57 % des familles dans les camps sont monoparentales, soulignant

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  • Crédit photo : MINUSTAH Source des indicateurs de base: 1. Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), 2. Banque Mondiale, 3, 4, 5 et 6. Rapport sur le développement humain(RDH), 7. UNICEF/OPS/OMS

    REVUE SEMESTRIELLE

    HAÏTI Mise à jour de juillet 2014 Établi par OCHA au nom de l’équipe humanitaire du pays

    BESOINS PRIORITAIRES 1 Services de base, protection et solutions durables pour les personnes

    déplacées On estime que 104 000 personnes, réparties dans 172 camps, sont encoredéplacées en Haïti près de cinq ans après le séisme de 2010. Les services debase dans les camps, y compris les services d’approvisionnement en eau potable,assainissement ethygiène (EPAH) et les services médicaux, ont diminué plusrapidement que le rythme de retour ou de réinstallation des personnes déplacées.En juin, on comptait 8 234 familles déplacées vivant dans 46 camps, considéréescomme exposées au risque d’expulsion forcée (risques faibles et forts).56 506 personnes réparties dans 53 camps sont exposées à un risqueparticulièrement élevé d’inondations. On estime que 17 099 ménages, soit69 399 personnes déplacées, ne sont, à ce jour, pas ciblées par les programmesde retour ou de réinstallation. Les solutions de retour, de réinstallation oud’intégration locale doivent être intensifiées pour empêcher les déplacementscontinus qui détériorent les conditions de vie et provoquent des besoins urgentsde protection.

    2 Services EPAH et de santé liés à l’épidémie de choléra Malgré une réduction significative de l’incidence du choléra, Haïti continued’abriter la plus grande épidémie de choléra de l’hémisphère occidental. 6 406 cassuspects et 45 décès ont été enregistrés entre janvier et juin 2014. Selon lesestimations, 15 000 cas pourraient être enregistrés d’ici la fin 2014, alors que lenombre de cas envisagés était initialement de 45 000. 20 communes dans quatredépartements ont été identifiées comme les zones les plus touchées.

    3 Grave insécurité alimentaire et nutritionnelle 2,6 millions d’Haïtiens continuent de souffrir d’insécurité alimentaire, dont200 000 personnes de façon sévère. Alors que la saison agricole du printemps apu améliorer la situation dans certaines régions, la fin précoce de la saison despluies et le phénomène hydro-atmosphérique El Niño pourraient détériorerdavantage les conditions de la sécurité alimentaire, en particulier dans lesdépartements du Nord du pays. La prévalence de la malnutrition aiguë globale(MAG) chez les enfants de moins de cinq ans s’élève à 6,5 %, tandis que10 communes du pays affichent un taux de MAG dépassant le seuil d’urgence de10 %. En outre, environ 100 000 enfants de moins de cinq ans sont concernés parla malnutrition aiguë modérée (MAM).

    4 Vulnérabilité élevée et faible résilience face aux risques naturels Haïti est l’un des pays les plus exposés et vulnérables aux risques naturels,notamment les ouragans, les inondations, les tremblements de terre, lesglissements de terrain et la sécheresse. Selon les autorités nationales,500 000 personnes pourraient être affectées cette année non seulement par desinondations pendant la saison des cyclones, mais aussi par l’action d’El Niño.Selon le plan d’urgence national, 60 communes sont très vulnérables face à cesrisques.

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    PERSONNES DANS LE BESOIN À la suite des chocs antérieurs et en raison d’un contexte de fragilité extrême, 2,6 millions d’haïtiens continuent de souffrir des conséquences de besoins aigus et chroniques non satisfaits. Ils doivent faire face aux déplacements, à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. Parmi ceux-ci, environ 404 000 personnes dans le pays nécessitent toujours une aide humanitaire immédiate. Ce chiffre est à comparer au million de personnes dans le besoin identifiées en 2013. Elles se répartissent ainsi :

    103 565 personnes  déplacées  vivant dans 172 camps dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, à la suite du tremblement de terre de 2010. 53 % de ces personnes déplacées sont des femmes. En juin 2014, 8 542 familles déplacées réparties dans 46 camps étaient considérées comme exposées au risque d’expulsion forcée (risques hauts et bas). 56 506 personnes réparties dans 53 camps sont considérées comme exposées à un risque environnemental. La plupart des personnes déplacées vivant dans les camps ont un accès très limité aux services de base. En juin 2014, entre 47 %1 et 49 %2 des 172 camps disposaient d’installations d’assainissement adéquates, et seul un tiers disposait d’un point d’eau. En raison de l’insuffisance de financements, on estime qu’environ 17 099 ménages, soit 69 399 personnes déplacées, ne sont actuellement pas ciblées par les programmes de retour ou de réinstallation et sont susceptibles de rester dans les camps au delà de 2014. En outre, 5 680 ménages (25 356 personnes) vivent dans 22 sites comportant plus de 50 % d’habitations précaires. Les personnes déplacées sont considérées comme étant les plus vulnérables de la population, compte tenu du peu d’options et des mécanismes d’adaptation dont ils disposent pour mettre fin à leur déplacement.

    15 000 personnes pourraient être touchées par le choléra en 2014 : Cette estimation se fonde sur le taux d’incidence hebdomadaire enregistré dans les six premiers mois de 2014, qui est inférieur à 300 cas par semaine. Quatre départements (les départements de l’Ouest, de l’Artibonite, du Centre et du Nord) sont considérés comme les plus à risque s’agissant de la transmission du choléra. Le risque est identique pour les femmes, les hommes et les enfants dans tout le pays.

    200 000 personnes vivent dans l’insécurité alimentaire, à la suite de problèmes structurels et des conséquences prolongées des chocs de l’année dernière. Six zones agro-écologiques dans cinq départements ont été identifiées comme étant en phase 3 (crise) selon le cadre intégré de classification des phases (IPC). Les 200 000 personnes affectées ont un besoin urgent de manière à protéger leurs moyens de subsistance et à réduire la malnutrition aiguë. Vingt-neuf autres zones agro-écologiques dans 10 départements sont en phase II (stress) selon l’analyse de l’IPC et on estime qu’elles concernent 2,4 millions de personnes.

    100 000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë globale (MAG) dont 20 000 souffrent de malnutrition aiguë sévère (MAS). Sans interventions thérapeutiques et vitales, ces enfants présentent un risque élevé de mortalité

    500 000 personnes pourraient être potentiellement affectées par des catastrophes : le plan de contingence du gouvernement haïtien se base sur une estimation de 500 000 personnes qui pourraient, dans le pire des scénarios, être touchées par un risque hydrométéorologique. Des partenaires internationaux ont prévu de couvrir pour une période de deux semaines les besoins immédiats de base en termes d’abris, de protection, de santé, de nourriture, d’éducation et d’hygiène pour environ 250 000 des personnes potentiellement affectées. Soixante communes sont identifiées comme les plus vulnérables dans le plan de contingence national.

                                                                1Source DRU-DINEPA, mai 2014 2 "Source OIM, DTM, juin 2014

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    ZONES LES PLUS EXPOSEES AUX ALEAS NATURELS

     

     

    [_

    Cuba

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    Baraderes Anse-a-Veau

    PetiteRiviere de

    NippesL'Asile

    Cotede Fer

    La valleede Jacmel

    MarigotBelleAnse

    Ernnery CapotillMontOrganise

    CercaCarvajal

    Vallieres

    TerrierRougeTrou du

    Nord

    Cerca LaSource

    Thomassique

    BelladereLascahobasSautD'eau

    Thomonde

    Maissade

    Pignon La Victoire

    MombinCrochu

    Bahon

    MilotLimonade

    QuartierMorin

    GrandeRiviere du Nord

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    Ranquitte

    Marmelade

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    l'Attatalaye

    Dessalines

    PetiteRiviere del'Artibonite

    Verrettes

    La Chapelle

    Mirebalais

    DesdunesL'Estere

    AnseRouge

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    JeanRabel

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    Chansolme Anse-a-Foleur

    Saint Louisdu Nord

    PortMargot

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    GrosMorne

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    Plainedu Nord

    Anse apitres

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    Leogane

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    Acul duNord

    TerreNeuve

    Boucancarre

    Kenscoff

    CarrefourPetionVille

    Gressier

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    Plaisancedu Sud

    ArnaudPaillant

    Anse-a-Galets

    Pointe-a-Raquette

    La Tortue

    SainteSuzanne

    Caracol

    Ouanamin

    SaintMarc

    St Louisdu Sud

    Bainet

    Pestel

    CayesJacmel

    GrandeSaline

    Le Borgne

    Fond desNègres

    CiteSoleil

    TabarreDelmas

    Savanette

    Port dePaix

    FortLiberte

    Gonaives

    JacmelLesCayes

    Hinche

    Miragoane

    CapHaitian

    Jeremie

    Port-au-Prince Port-au-Prince

    72°0'0"W

    72°0'0"W

    72°30'0"W

    72°30'0"W

    73°0'0"W

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    73°30'0"W

    74°0'0"W

    74°0'0"W

    74°30'0"W

    74°30'0"W

    20°0'0"N 20°0'0"N

    19°30'0"N 19°30'0"N

    19°0'0"N 19°0'0"N

    18°30'0"N 18°30'0"N

    18°0'0"N 18°0'0"N

    Sources de données: NATHAT, CNIGS,CNSA, NOAA, WFP

    Canal du Sud

    Océan Atlantique

    Date : Février 2014Système de coordonnées: Géographique/WGS84

    Echelle 1:500,0000 5025

    Kilomètre

    Canal deSaint Marc

    Baie de La Gonâve

    SéismeValeur

    NégligeablesFaibleMoyenElevéLimite Départementale

    Glissement de TerrainValeur

    NégligeablesFaibleMoyenElevéLimite Départementale

    InondationValeur

    NégligeablesFaibleMoyenElevéLimite Départementale

    OuraganValeur

    NégligeablesFaibleMoyenElevéLimite Départementale

    SécheresseValeur

    NégligeablesFaibleMoyenElevéLimite Départementale

    Le Programme Alimentaire Mondial etOCHA utilisent les sources de donnéesles plus fiable disponible sur les Aléaset recommandent des vérifications etcollectes de données additionnellessur le terrain pour l’améliorationde la précision des données NATHAT.

    Note Aléas PoidsSéisme 15 %Glissement deTerrain

    5 %

    Inondation 30 %Ouragan 25%Sécheresse 25%

    H A I T I C a r t e M u lt i -A lé a s

    Pour plus d'informations'il vous plaît contacter:[email protected] [email protected]

    Mer des Caraïbes

    [_ Capitale Nationale

    Capitale Départementale

    Capitale Communale

    Limite DépartementaleLimite Communale

    Mer des Caraïbes

    Multi-AléaValeur

    Faible

    Elevée

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    PRINCIPALES PREOCCUPATIONS HUMANITAIRES

    Services de base, protection et solutions durables pour les personnes déplacées Vue d’ensemble

    103 565 personnes déplacées (soit 28 134 ménages) vivent toujours dans 172 camps près de cinq ans après le tremblement de terre. Cela représente une diminution de 92 % depuis le pic de 1,5 million de personnes déplacées en juillet 2010. La zone métropolitaine de Port-au-Prince accueille la majorité des camps et des personnes déplacées (96 %)3. 53 % des personnes déplacées sont des femmes. L’opération d’enregistrement/d’établissement des profils menée en 2012, révèle que la moyenne d’âge dans les camps est de 23,5 ans (en comparaison, la moyenne nationale est de 38 ans) ; 57 % des personnes déplacées sont sans-emploi et plus de 57 % des familles dans les camps sont monoparentales, soulignant la désorganisation du tissu social des personnes vivant dans des camps.

    On estime que 69 399 personnes déplacées pourraient encore vivre dans les camps à la fin de 2014. Vu le taux actuel de retour des personnes déplacées, les programmes en cours et les fonds disponibles pour soutenir des solutions alternatives au profit des PDI, on estime que 69 399 personnes pourraient potentiellement encore vivre dans les camps au delà de 2014. Pour assister cette population, des ressources seront nécessaires pour fournir des services essentiels dans les camps, faciliter le retour et la réinstallation et promouvoir des solutions durables.

    Les évictions forcées des camps de personnes déplacées ont diminué mais les risques demeurent.Grâce à la fermeture croissante des camps conduite avec des subventions au loyer (allégeant la pression sur les propriétaires) et à la sensibilisation des autorités haïtiennes et des propriétaires privés par la communauté humanitaire, seule une éviction forcée a eu lieu au cours des six premiers mois de 2014. Elle était liée à la violence des gangs. Le risque de menaces et d’éviction forcée de personnes déplacées reste cependant élevé car aucune option n’a encore été identifiée pour faciliter des solutions durables au profit des quelque 69 399 personnes déplacées non visées par les programmes actuels de retour et de réinstallation par manque de financements. D’anciennes personnes déplacées réinstallées

                                                                3 Source DTM – IOM & Cluster CCCM&Shelter – Juin 2014. Les cartes et informations de DTM sont disponibles sur http://iomhaitidataportal.info/dtm/

    Le problème des habitations précaires : Vingt-deux camps, dont plus de 50 % d’habitations précaires (représentant 25 356 personnes déplacées) sont toujours inclus dans la liste DTM. Beaucoup se trouvent sur des terrains privés et les baux de location pour l’utilisation des terres arrivent à expiration ou ont déjà expiré (les personnes déplacées restent cependant sur le site). Les personnes déplacées vivant dans ces endroits sont donc exposées à un risque accru d’expulsion. Des solutions à long terme pour les personnes déplacées dans ces sites doivent être envisagées.

    déc.13déc.13

    Personnes déplacées

    104 000 déplacés en juin 2014

    Juil.10 juin.14 Juil. 10 juin.14

    1.5 million IDPs 1 555 camps

    104 000145 000

    172271

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    dans des implantations anarchiques dans la région métropolitaine, courent également un risque élevé d’éviction forcée (Canaan, Jérusalem, Corail, etc.).

    Les conditions de vie dans les camps et l’accès aux services se détériorent. Les personnes demeurant dans les camps bénéficient de moins en moins de services de base. La plupart des camps ont peu ou pas d’accès aux services les plus essentiels et offrent des conditions bien en deçà des normes internationales. Il faut également souligner, cependant, que l’accès limité aux services de base n’affecte pas uniquement les camps de personnes déplacées. Il s’agit d’un problème plus large qui touche un plus grand nombre d’Haïtiens vivant à l’extérieur des camps et disposant de ressources économiques limitées.

    Les conditions sanitaires dégradées dans les camps augmentent le risque de choléra et d’autres maladies hydriques. La défécation en plein air a été signalée dans 88 camps en mai 2014 (51 % des camps étudiés)4. Le nombre moyen de personnes par latrines opérationnelles s’élève à 82 (il doit être de 20 selon la norme Sphere et de 100 selon le document stratégique de la DINEPA définissant les infrastructures et les services requis par site après un séisme)5. Seuls 49 % des camps de personnes déplacées possèdent des latrines fonctionnelles, ce qui correspond à environ 67 % de la population totale des camps mais prive environ 34 650 personnes déplacées d’accès à des latrines6 L’utilisation d’installations d’hygiène collectives augmente le risque de violence sexuelle contre les femmes et les filles. On estime qu’en 2013-2014, la réduction du nombre de partenaires WASH dans des camps, assurant l’entretien régulier des latrines et des installations WASH a eu des incidences négatives sur la sécurité des femmes et filles lors de l’accès à ces équipements, d’autant plus que les lampes solaires disposées autour de ceux-ci ont peu à peu été volées ou vandalisées. Des mesures de protection et de sécurité telles qu’un éclairage adéquat et si possible des patrouilles de sécurité communautaires devraient donc être intégrées dans les programmes. Étant donné que les activités de promotion de l’hygiène ont continué à diminuer, 59 %7 des personnes vivant dans les camps ont pu citer trois bonnes pratiques pour prévenir le choléra, mais la grande majorité d’entre elles n’avaient pas accès aux installations élémentaires permettant le lavage des mains.

    L’incidence du choléra a tendance à augmenter dans les camps depuis janvier 2014. Depuis le début de 2014, 1 332 cas présumés de choléra ont été enregistrés dans 102 camps, alors que 1054 cas dans 73 camps avaient été reportés sur toute l’année 2013. L’OIM assure la surveillance de 102 camps, mais il existe des lacunes dans la surveillance sanitaire pour les autres camps vu que le nombre de partenaires travaillant sur ces sites est insuffisant.

    On considère que 56 506 personnes dans 53 camps courent un risque environnemental particulier et 39 de ces camps font partie des camps visés comme prioritaires par le gouvernement pour les programmes de retour. Les risques élevés d’inondations en Haïti au cours des deux saisons des pluies annuelles présentent des défis importants en termes

    d’assainissement (et augmentent donc le risque de choléra). Dans plusieurs cas, les inondations ont causé le débordement de toilettes dans les camps, disséminant des matières fécales sur une large partie du site et

                                                                4Source DINEPA, mai 2014 5 Ibid. 6 Source OIM, DTM, juin 2014 7 Source DRU-DINEPA, mai 2014

    La gestion des déchets dans les camps reste un défi majeur. La grande quantité de déchets trouvés dans les toilettes complique la tâche de vidange et décourage la population d’améliorer son environnement, ce qui génère plus de déchets et des pratiques moins hygiéniques. Cela a également entraîné la fermeture temporaire des deux seules installations de traitement des déchets humains du pays pour maintenance, car elles n’ont pas été conçues pour traiter des déchets solides dans de telles proportions. Comme mentionné dans le HNO 2014 initial, il s’agit d’une grave lacune dans la prise en charge de l’assainissement pour les personnes déplacées dans les camps. Une lacune qui n’est actuellement pas comblée car il existe un flou dans le rôle que doit jouer chaque acteur institutionnel sur ce point, qui par ailleurs n’entre pas dans le cadre du mandat de la DINEPA.

    Les taux de malnutrition dans les camps dépassent les seuils d’urgence.Selon une étude réalisée par ACF en mars-avril 2014, les taux de malnutrition dans les camps de personnes déplacées sont très préoccupants. Dans l’échantillon de 20 camps étudiés, le taux global aigu (à la fois modéré et sévère) s’établissait à 12,5 %. L’enquête a également révélé que seulement 3 % des femmes interrogées connaissaient les bonnes pratiques en matière d’allaitement. Seulement 3 % des bonnes pratiques en matière d’hygiène étaient respectées par les ménages visités.

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    provoquant de multiples cas de choléra. Des mesures d’atténuation des risques doivent être prises dans les camps situés dans des plaines inondables. Parmi ces 53 camps à risque d’inondations, 17 ne sont pas ciblés par des projets de retour, de relocalisation ou de réinstallation. En tenant compte de la fermeture de ces camps, seuls 36 disposent de comités de suivi et de planification de la réponse auxurgences8et de services d’atténuation des risques. La réduction du nombre de comités de planification de réponse aux urgences s’explique par la priorité que ces camps vulnérables donnent au retour et à la réinstallation avant la saison des ouragans. L’absence de services d’approvisionnement en eau potable, assainissement et hygiène (EPAH) et de santé de même que l’inexistence de la gestion des déchets, les vidanges limitées ainsi que l’exposition aux inondations contribuent à une situation potentiellement dangereuse sur le plan de la propagation de maladies transmises par l’eau.

    BESOINS ESSENTIELS

    Les besoins essentiels pour les personnes déplacées pour l’année 2014 comprennent la fourniture de services de base minimaux, la surveillance de la situation deprotection, la capacité d’intervention ainsi que la recherche et la promotion de solutions durables. Étant donné les 69 399 personnes qui pourraient encore se trouver dans des camps d’ici la fin 2014, un minimum de services, en particulier en ce qui concerne la santé, l’eau et l’assainissement, demeure essentiel, dans l’attente de la recherche de solutions alternatives et durables. La surveillance accrue des incidents de protection, y compris celle des violences à caractère sexiste et des évictions forcées, restera aussi cruciale. Il demeure urgent de développer des solutions à moyen et long terme pour les personnes déplacées tenant compte d’un certain nombre de facteurs, tels que le degré d’intégration des personnes déplacées au sein des communautés avoisinantes, l’accès aux services de base, la propriété du terrain sur lequel le camp est situé, la sécurité, les risques environnementaux et d’autres vulnérabilités.

    Il est urgent de développer une stratégie visant à transformer certains camps provisoires en quartiers permanents. Malgré la volonté du Premier ministre de fermer tous les camps de personnes déplacées d’ici la fin 2014,il est probable que certains camps demeurent après 2014 et que leur population nécessite des solutions durables et autonomes, notamment en termes d’accès aux services d’eau et d’assainissement. Les acteurs humanitaires doivent développer les moyens appropriés afin de mettre en place des services d’approvisionnement en eau potable, assainissement et hygiène (EPAH) gérés par la communauté. Il est a craindre que ces activités situées à la frontière entre l’humanitaire et le développement puissent être abordées dans le cadre du HAP, mais pas dans les programmes de développement des donateurs. En outre, il est de plus en plus important de mettre en parallèle la problématique des personnes déplacées et le contexte de la pauvreté urbaine structurelle, car il existe de très grands groupes de personnes pauvres qui vivent en milieu urbain ayant les mêmes besoins d’accès aux services de base et de protection.

    Le Rapporteur spécial de l’Organisation des Nations unies sur les droits de l’homme des personnes déplacées a émis les recommandations suivantes :

    Il est temps d’intensifier la recherche de solutions durables pour les personnes déplacées, à l’intérieur comme à l’extérieur des camps, ainsi que pour les plus vulnérables d’Haïti, grâce à des activités axées sur le développement, au-delà de l’aide humanitaire.

    La fermeture des camps de personnes déplacées n’est pas suffisante pour parvenir à des solutions durables à long terme pour ces personnes. Il s’agit d’une solution d’hébergement intermédiaire qui doit s’accompagner d’activités pour les aider à accéder à l’emploi, à des activités génératrices de revenus ainsi qu’aux services sociaux de base afin d’assurer la pérennité de la solution

    L’aide humanitaire doit être maintenue dans les camps restants en vue d’améliorer les conditions de vie précaires des personnes déplacées dans ces sites. Toutefois, le gouvernement haïtien est chargé de rechercher des solutions durables pour ces personnes déplacées afin de faciliter leur intégration dans les quartiers et de leur permettre d’intégrer une vie normale. Des politiques adéquates doivent être élaborées pour faciliter ce processus, en s’attaquant à des problèmes tels que l’accès à la propriété, au logement et la justice, notamment pour les femmes.

                                                                8Source Cluster CCCM &Shelter 

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    Les besoins doivent être évalués pour toutes les populations déplacées, y compris celles à l’intérieur et à l’extérieur des camps, et une étude doit être menée pour identifier des solutions durables pour ces personnes.

    Choléra Vue d’ensemble

    Des progrès importants ont été réalisés dans la lutte contre le choléra. Les efforts haïtiens et internationaux concertés ont réussi à réduire sensiblement le bilan de l’épidémie. Le nombre de cas a diminué de 82 % lors du premier semestre de 2014, comparé à la même période l’an dernier. Le taux de létalité global s’élève à 0,69 %, ce qui est bien inférieur à l’objectif de 1 % fixé par l’Organisation mondiale de la santé. 6 406 cas suspects et 45 décès ont été enregistrés en 20149, ce qui reflète une réduction significative du nombre de cas depuis le début de la saison sèche en novembre 2013. En juin 2014, 923 cas suspects 9 décès ont été enregistrés. Les pluies limitées et la stratégie d’intervention mises en place par le gouvernement d’Haïti avec le soutien de l’Organisation des Nations unies et des partenaires internationaux ont eu un rôle décisif dans l’évolution positive de la situation.

    Quatre départements continuent d’être des foyers persistants de choléra. Un nombre élevé de cas suspects de choléra y est systématiquement et régulièrement signalé depuis le début de l’épidémie. Il s’agit des départements de l’Ouest, d’Artibonite, du Centre et du Nord. En 2013, une tendance similaire a été observée. La plupart des alertes signalées au cours de l’année 2014 provenaient de ces quatre secteurs, qui sont maintenant considérés comme des zones de transmission persistante du choléra. Ces zones font l’objet d’une attention particulière et des

                                                                9 Du 1er janvier au 28 juin 2014

    28 134 total de famillesde déplacés

    172 camps sites de déplacésà risque d’évictionforcée .

    sites de déplacés àhaut risque d’inondation.

    sites de déplacés à hautrisque d’éviction forcéeet non ciblés par des pro-jets de retour.

    familles à risqued’éviction forcée. familles à haut

    risque d’inondation..

    familles non ciblées pardes projets de retour.

    46 53 68

    8 542 15 603 17 099

    7 257

    avr. mai juin juil.jan. fév. mars

    2 593

    1 396

    923

    sept. oct. nov. déc.août

    Cas suspects2013Cas suspects2014

    Cas suspects de choléra par mois (2013 à juin 2014)

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    efforts concertés y sont appliqués en termes de services WASH et de santé.

    La vérification des cas est maintenant plus importante que jamais. Depuis le début de l’année, l’incidence des cas suspects de choléra est en dessous des niveaux d’incidence de la diarrhée aiguë, enregistrés par le ministère de la Santé avant la déclaration de l’épidémie de choléra en Haïti (notamment chez les enfants moins de cinq ans). Cela signifie que la confirmation de cas de choléra est devenue indispensable afin de distinguer les cas de choléra de ceux de diarrhée aiguë et d’être en mesure de concentrer les efforts d’élimination dans les zones où le vibrion est toujours présent.

    La deuxième phase de la campagne de vaccination aura lieu en août-septembre 2014 : L’ONU donne son appui au ministère de la Santé pour procéder à la vaccination supplémentaire de 200 000 personnes ciblées par la stratégie du gouvernement, dans les zones de persistance du choléra. Étant donné le coût élevé et la disponibilité limitée des vaccins, cette mesure doit s’accompagner d’autres efforts d’élimination de choléra dans les domaines prioritaires identifiés par le gouvernement. L’accès à l’eau et l’assainissement continuent d’être le principal défi pour éliminer le choléra. Les principales causes de la persistance du choléra en Haïti sont le manque d’accès à l’eau potable, des installations d’assainissement insuffisantes et de mauvaises pratiques d’hygiène. La réduction du choléra doit passer par l’amélioration de l’accès à l’eau et de l’assainissement dans tout le pays. Selon les chiffres les plus récents, 64 % de la population totale (77 % dans les zones urbaines, 48 % en milieu rural), a accès à l’eau potable10 ; seulement 26 % a accès à une structure d’assainissement amélioré (34 % dans les zones urbaines et 17 % dans les zones rurales) et 40 % des Haïtiens pratiquent la défécation en plein air.

    Si les tendances actuelles se confirment, on estime que l’on peut s’attendre à 15 000 cas suspects de choléra en 2014, contre 101 151 en 2012(selon les estimations de l’OPS/OMS). Le nombre moyen de cas par semaine a chuté de 1 000 l’année dernière à 300 cette année. En tenant compte de cette tendance, les estimations pour l’année ont été revues à la baisse de 45 000 à 15 000. On peut s’attendre à une recrudescence des cas au cours de la saison des ouragans (de juin à novembre).

    Zones touchées

     

                                                                10source Joint Monitoring Plan. Mise à jour de 2013

    Nombre d’alertes> 15

    11 - 15

    6 - 10

    1 - 5

    0

    Port-au-Prince

    20kmDate de création :Commentaires et suggestions :

    24 juillet 2014 PAHO/OMSSources:www.unocha.org www.reliefweb.int http://haiti.humanitarianresponse.info

    HAITI : Alerte de Choléra par département (1er janvier au 22 juillet 2014)

    Les limites et les noms indiqués et les désignations utilisés sur cette carte n’impliquent pas de reconnaissance officielle ou d’acceptation par l’Organisation des Nations Unies.

    28

    15

    9

    2

    2 0

    0

    142

    1

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    Besoins essentiels 1. La surveillance épidémiologique et les systèmes d’alerte doivent être améliorés : L’obtention, l’analyse

    et la communication en temps utile des données dans tout le pays demeurent un défi, en particulier au niveau communautaire. Il est nécessaire de poursuivre l’utilisation systématique de tests rapides pour différencier les cas de choléra de ceux de diarrhée aiguë et de renforcer la participation du laboratoire national pour confirmer les tests.

    2. Financement pour le fonctionnement des équipes EMIRA : Le ministère de la Santé a déployé un certain nombre d’équipes d’intervention rapide (similaires à celles déployées par les ONG internationales) pour progressivement prendre en charge la réponse rapide aux alertes de choléra. Ces équipes ont pour mission de travailler aux côtés de partenaires internationaux pour progressivement prendreen charge leurs responsabilités. Les fonds nécessaires pour établir et maintenir ces équipes, font toutefois défaut.

    3. Les prestataires de santé doivent être formés et rémunérés pour assurer des soins médicaux appropriés : En raison du retrait de nombreux partenaires, la plupart des installations de traitement de choléra sont maintenant gérées par le ministère de la Santé, qui a des capacités limitées pour maintenir la qualité de traitement des patients suspectés de choléra. Il ne dispose pas du budget pour assurer une présence du personnel 24 heures sur 24. C’est pourquoi les capacités de traitement ont été réduites de manière significative. En outre, en raison de la fermeture de nombreux centres de traitement du choléra, les patients doivent voyager sur de longues distances pour rejoindre les centres de traitement. À leur arrivée, ils souffrent souvent de déshydratations plus sévères, contribuant probablement à l’augmentation du taux de létalité accru en milieu hospitalier. Le paiement du personnel médical sur site est une priorité essentielle, tout comme l’établissement de registres permettant de mobiliser du personnel qualifié supplémentaire pour répondre aux alertes. La formation du personnel médical doit également être renforcée pour garantir le bon suivi des protocoles d’assistance.

    4. Les infrastructures sanitaires doivent être améliorées : Les centres de soins du pays sont en mauvais état. Ils doivent disposer d’un accès à l’eau potable, d’installations sanitaires adéquates et d’infrastructures pour gérer leurs déchets.

    5. Les efforts de sensibilisation doivent être poursuivis : Dans un pays où la population ne connaissait pas le choléra avant 2010, les activités de sensibilisation sont essentielles pour interrompre la transmission de la maladie. Le ministère de la Santé a présenté une nouvelle stratégie pour les agents de santé communautaires en 2013 qui prévoit un agent de santé communautaire polyvalent pour 500 à 1 000 personnes. Cette stratégie nécessiterait environ 10 500 agents de santé communautaire à l’échelle nationale, dont environ 50 % seraient en milieu rural. Jusqu’ici, seulement 2 000 agents de santé communautaire ont été formés et en moyenne 400 agents de santé communautaire sont formés chaque année. La formation et le recrutement d’agents de santé communautaires supplémentaires sont donc essentiels, en particulier dans les zones les plus touchées par le choléra.

    6. Les activités liées à l’eau et à l’assainissement doivent être renforcées : Des interventions de base sont nécessaires, comme le recommande le plan national pour l’élimination du choléra, pour améliorer à la fois la santé et les installations WASH dans tout le pays, notamment dans les localités à risque. Une campagne d’assainissement total a été lancée par le gouvernement d’Haïti et les Nations Unies en juillet 2014 pour répondre à certaines de ces lacunes.

    7. Les efforts de vaccination doivent être poursuivis : D’ici septembre 2014, 300 000 personnes sur les 600 000 visées par le ministère de la Santé (MSPP) recevront une vaccination anticholérique orale. De nouvelles ressources devront être mobilisées pour financer l’achat des doses restantes et couvrir la population ciblée par le Ministère.

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    8. Les exigences de financement doivent être respectées : Moins de 50 % du financement nécessaire pour mettre en œuvre le plan opérationnel national de deux ans a été mobilisé. Un financement additionnel, prévisible, durable et à moyen terme est nécessaire pour intensifier les efforts de l’Organisation des Nations unies et du gouvernement d’Haïti et lutter durablement contre l’épidémie.

     

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    Insécurité alimentaire et nutritionnelle Vue d’ensemble

    L’insécurité alimentaire continue à être très préoccupante en Haïti. Les résultats de l’enquête sur la sécurité alimentaire nationale menée en août 2013 révèlent que la population s’est en grande partie remise des effets aigus des divers chocs subis en 2012 qui ont touché plus de 50 % de la population haïtienne. Heureusement, Haïti a été épargné par les grands chocs en 2013, ce qui a facilité un relèvement significatif de la population. Néanmoins, selon le groupe consultatif technique (GCT)14 de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA) environ 2,6 millions de personnes demeurent en situation d’insécurité alimentaire à la suite des problèmes structurels et des conséquences durables des chocs de 2012. Parmi ceux-ci, 200 000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire et ont besoin d’aide immédiate pour retrouver leurs moyens de subsistance et lutter contre la malnutrition aiguë.

    L’analyse d’avril 2014 du cadre intégré de classification des phases (IPC) permet d’identifier des zones agro-écologiques à risque. Alors que l’IPC a identifié 13 communes en phase 3 (crise) dans le pays fin 2013, la mise à jour d’avril 2014, qui mettait l’accent sur des zones agro-écologiques, a identifié six de ces zones dans cinq départements (Nord, Nord Ouest, Artibonite, Sud Ouest et Nippes) en phase 3 (crise), affectant environ 200 000 personnes. 29 autres zones agro-écologiques dans 10 départements du pays sont en phase 2 (stress). Elles comprennent environ 2,4 millions de personnes (voir la carte IPC actualisée ci-dessous).

    La saison agricole du printemps peut apporter un répit dans certains domaines : La saison agricole du printemps, la saison la plus importante pour le pays, qui commence avec la saison des pluies au mois de mars, apportera un répit à certaines régions comme le Sud, certaines communes dans l’Ouest et les plateaux centraux ainsi que dans les zones montagneuses humides. Les récoltes sont déjà faites dans les zones qui ont bénéficié de pluies précoces et, selon les prévisions, les récoltes seront bonnes cette saison si aucune tempête ne vient endommager les cultures ou le matériel.

    Le déficit en pluie dans d’autres zones pourrait cependant amplifier la détérioration des conditions de sécurité alimentaire dans les départements du Nord : L’Observatoire de la CNSA a signalé un arrêt des pluies précoce dans plusieurs zones du pays, affectant la longue saison des pluies dans les régions agro-pastorales sèches du Nord-est et du Nord-ouest. Cette situation a poussé la CNSA à émettre des avertissements sérieux pour ces zones dans son dernier bulletin15. En outre, le Caribbean Climate Outlook Forum (CARICOF) prévoit des pluies irrégulières dans la partie occidentale du Sud-Est, le Haut Artibonite et le Bas Nord-Ouest, ce qui pourrait considérablement affecter les cultures semées en avril et en mai et impacter encore davantage la sécurité alimentaire.

    L’impact d’El Niño pourrait entraîner des pluies anormales et aggraver les niveaux d’insécurité alimentaire dans le pays dans les mois à venir : L’analyse duCadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) révèle que les améliorations en matière de sécurité alimentaire prévues pour début juillet pourraient ne constituer qu’un répit temporaire pour les ménages les plus vulnérables des zones touchées. On estime que le manque de pluies et la possible sécheresse provoqués par El Niño pourraient amener 215 000 personnes supplémentaires à souffrir

                                                                11 ENSA mai 2011 12 ESSAN août 2012, EFSA après Isaac et EFSA après Sandy 13 ENSA août 2013 14 Le groupe consultatif technique de la CNSA est composé de représentants du gouvernement (MARDNR, MSPP et CNSA au niveau central et départemental), de donateurs (USAID, UE, ECHO), d’agences des Nations Unies (FAO, PAM, UNICEF et OCHA) et de représentants de la communauté des ONG. 15Perspectives d’Haïti sur la sécurité alimentaire d’avril à septembre 2014. CNSA. Avril à septembre 2014

    Année Personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère

    Personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée

    Nombre total de personnes en situation d’insécurité alimentaire

    201111 0,6 million 2,6 millions 3,2 millions

    201212 1,5 million 5,2 millions 6,7 millions

    201313 0,6 million 2,4 millions 3 millions

    2014 0,2 million 2,4 millions 2,6 millions

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    d’insécurité alimentaire sévère dans les départements du Nord-est et du Nord Ouest. Des estimations pour d’autres zones doivent encore être établies.

    Une nouvelle analyse de la sécurité des aliments sera publiée en septembre 2014 : La CNSA réalise actuellement un certain nombre d’études et d’enquêtes. Les analyses suivantes devraient être disponibles dans les prochains mois :

    Évaluation provisoire des performances de la saison agricole du printemps (septembre 2014) Mise à jour du cadre intégré de classification des phases (IPC) pour la carte de sécurité alimentaire

    (septembre 2014) Mise à jour des perspectives en matière de sécurité alimentaire (août 2014) Carte IPC chronique (janvier-février 2015)

    Malgré l’amélioration de la situation en matière de sécurité alimentaire, la prévalence de la malnutrition aiguë globale parmi les enfants de moins de cinq ans est passée de 5,1 % (EMMUS) en 2012 à 6,5 % en 2013. 100 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de Malnutrition aiguë globale (MAG), 20 000 d’entre eux sont touchés par la Malnutrition aiguë sévère (MAS). En ce qui concerne la malnutrition chronique, la prévalence est restée stable à 21,9 %16. Toutefois, la situation nutritionnelle dans le pays demeure fragile. Les progrès réalisés jusqu’à présent s’expliquent par les investissements importants réalisés et par l’appui technique apporté au gouvernement par les partenaires internationaux. Compte tenu de la réduction du financement disponible, un certain nombre de partenaires clés ont dû progressivement cesser leur activité alors que leurs homologues nationaux ne s’étaient pas encore approprié le programme nutritionnel. Actuellement, le ministère de la Santé, accompagné par l’UNICEF soutient environ 50 % des centres de soins MAS. De plus, les pratiques d’allaitement sont clairement insuffisantes. Seuls 40 % des enfants âgés de 0 à 6 mois sont exclusivement nourris au sein. 65 % des enfants âgés de 6 à 59 mois et 49,3 % des femmes sont anémiques. Seulement 44 % des enfants âgés de 6 à 59 mois reçoivent de la vitamine A (EMMUS 2012). La prévalence des troubles liés à une carence en iode reste élevée et présente des disparités géographiques. La couverture en iode est de 18 % pour l’ensemble du pays. Les principaux défis pour le secteur de l’alimentation sont donc : le manque de fonds disponibles pour l’achat de médicaments et de fournitures de base ; la nécessité de maintenir (au minimum) les interventions nutritionnelles actuelles et le manque d’appropriation et de financement du gouvernement, qui l’empêchent d’assurer la transition entre le relèvement et le développement.

    Selon une étude récente17, 10 communes dans le pays présentent des taux de malnutrition aiguë globaux au-dessus des seuils d’urgence. D’après une étude réalisée par la CNSA et le MSPP dans le cadre du rapport sur les objectifs de développement du millénaire pour Haïti, dix communes ont été identifiées en situation d’urgence nutritionnelle. Il s’agit notamment des communes de la Grande Saline (23,6 %), de Mont-Organisé (17,2 %), de Maniche (10,1 %), de Lachapelle (12,7 %), de Terrier Rouge (12,3 %), de Saint-Jean-du-Sud (11,8 %), de Gonaïves (10,4 %), de Mirebalais (11,1 %) et de la Tortue (14,2 %).

                                                                16 ESSAN 2013 et EMMUS 2012 17Perspectives d’Haïti sur la sécurité alimentaire. Avril à Septembre 2014, CNSA.

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    Domaines prioritaires

    Le protocole d’IPC, reconnu au niveau international, a été adopté en 2013 pour classer les départements et les communes selon la gravité de l’insécurité alimentaire. Grâce à cette méthodologie, le groupe technique a identifié 13 communes dans six départements en situation de crise alimentaire (catégorie 3 du classement IPC) en 2013, où une intervention immédiate était nécessaire pour protéger les moyens de subsistance et réduire la malnutrition aiguë. En avril 2014, une analyse a été effectuée en se concentrant sur des zones agro-écologiques spécifiques à risque plutôt que des communes (voir carte et chiffres ci-dessous). Une mise à jour indiquant l’évolution de la situation sera publiée en septembre 2014.

    OUEST

    SUD

    CENTRE

    ARTIBONITE

    NORD

    SUD EST

    NIPPES

    NORD EST

    NORD OUEST

    GRANDE ANSE

    HAITI : (Avril - juin 2014)

    Sources: CNSA, Coordination nationale de la sécurité alimentaire.4 Avril 2014Date de création Date:

    Classification de la sécurité alimentaire intégrée

    Phases de l’IPC

    Aucune / Minimum

    Stress

    Crise

    Urgence

    Catastrophe / Famine

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    Les domaines prioritaires pour la malnutrition sont en revanche établis par une analyse combinée de la prévalence et des capacités d’intervention.La malnutrition peut avoir des conséquences désastreuses, notamment pour les enfants à risque, qui peuvent développer des déficiences au cours de leur croissance physique et cognitive s’ils ne reçoivent pas les nutriments dont ils ont besoin. En Haïti, la malnutrition peut souvent être attribuée aux mauvaises conditions d’hygiène et de soins des enfants, ainsi qu’aux aliments insuffisamment variés et aux qualités nutritionnelles insuffisantes. Le fait de se concentrer sur la prévalence de la malnutrition aiguë sévère permet de fournir un indicateur clé aux acteurs œuvrant dans le secteur de la nutrition. Un enfant souffrant de malnutrition aiguë sévère est neuf fois plus susceptible de mourir qu’un enfant correctement nourri. C’est pourquoi la priorité dans le secteur de la nutrition est de mettre en place des interventions nutritionnelles précoces pour prévenir les décès chez les enfants âgés de 6 à 59 mois présentant une malnutrition aiguë sévère (MAS) et pouvoir faire face aux situations d’urgence potentielles dans tout le pays. Cependant, la prévalence de la malnutrition aiguë sévère n’est pas le seul indicateur. La capacité d’intervention est le deuxième élément clé à prendre en considération lors de la mise en place de la cartographie des interventions nutritionnelles prioritaires. Les communes qui ne bénéficient d’aucune intervention nutritionnelle ou sont incapables d’améliorer l’état d’un cas de MAS constituent une cible hautement prioritaire. Tous les enfants doivent pouvoir bénéficier d’interventions nutritionnelles, quelle que soit la prévalence de la MAS, afin d’éviter une augmentation de la mortalité infantile liée à la malnutrition (Voir carte ci-dessous)

    Prévalence> 7

    5 - 7

    < 5

    AQUIN

    HINCHE

    JACMEL

    GONAIVES

    JEREMIE

    GANTHIER

    SAINT-MARC

    SAINT-MICHEL

    BAINET

    ARCAHAIE

    JEAN RABEL

    LEOGANE

    ANSE ROUGE

    BELLE ANSE

    PESTEL

    VERRETTES

    PETIT-GOAVE

    GROS MORNE

    MAISSADE

    MIREBALAIS

    ENNERY

    ANSE-A-GALET

    BELLADERE

    THOMAZEAU

    L'ASILE

    ROSEAUX

    THOMONDE

    CABARET

    BORGNE

    CAVAILLON

    CECA LA SOURCE

    MARIGOT

    PILATE

    LES CAYES

    LIMBE

    KENSKOFF

    L'ESTEREPIGNON

    VALLIERE

    TIBURON

    BASSIN BLEU

    LA TORTUE

    SAUT-D'EAU

    CORAIL

    SAVANETTE

    MANICHELES IROIS

    BAHON

    CROIX-DES-BOUQUETS

    PORT DE PAIX

    MORON

    BOUCAN CARRE

    TORBECK

    MARCHAND DESSALINES

    LASCAHOBAS

    FORT LIBERTE

    GRAND-GOAVE

    CHANTAL

    THOMASSIQUEPETITE RIVIERE DE L'ARTIBONITE

    POINTE A RAQUETTE

    BARADERESBEAUMONT

    FONDS-VERRETTES

    ST. RAPHAEL

    THIOTTE

    MIRAGOANE

    OUANAMINTHEDONDON

    BAIE DE HENNE

    ANSE-A-PITRE

    CARREFOUR

    COTE-DE-FER

    TERRE NEUVE

    LIMONADEACUL DU NORD

    PETION-VILLE

    MILOT

    MOMBIN CROCHU

    LA CHAPELLE

    PLAISANCE

    MOLE SAINT NICOLAS

    BOMBARDOPOLIS

    ST. LOUIS DU SUD

    TERRIER ROUGE

    ABRICOTS

    LES ANGLAIS CAMP PERRIN

    DESDUNES

    CERCA CARVAJAL

    MARMELADE

    ARNAUD

    GRESSIER

    CORNILLON / GRAND-BOIS

    PORT MARGOT

    TROU DU NORD

    LA VALLEE

    SAINTE SUZANE

    PORT-SALUT

    ANSE-A-VEAU

    DAME-MARIE

    FERRIER

    CARACOL

    CARICE

    COTEAUX

    PAILLANT

    RANQUITTE

    PETIT TROU DE NIPPES

    CHARDONNIERES

    PESTEL

    MONT ORGANISE

    ANSE-D'AINAULT

    PLAINE DU NORD

    CAPOTILLE

    CHAMBELLAN

    CAYES-JACMEL GRAND GOSIER

    SAINT LOUIS DU NORD

    BAS LIMBE

    PLAISANCE DU SUD

    GRANDE RIVIERE DU NORD

    ANSE A FOLEUR

    FOND DES NEGRES

    CAP HAITIEN

    CHANSOLME

    PERCHES

    ST. JEAN DU SUD

    BONBON

    ILE A VACHE

    PORT-A-PIMENT

    QUARTIER MORIN

    PETITE RIVIERE DE NIPPES

    DELMAS

    GRANDE SALINE

    TABARRE

    ROCHE-A-BATEAU

    GRAND BOUCAN

    LA VICTOIRE

    PORT-AU-PRINCE

    CITE SOLEIL

    ARNIQUET

    AQUIN

    Port-au-Prince

    CayesJacmel

    Jérémie

    Gonaives

    Miragoane

    Cap-Haitien

    Fort-Liberté

    Port-de-Paix

    20km

    HAITI: Prévalence de malnutrition aiguë globale (en date du 15 novembre 2013)

    ESSAN

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    Date de création:Commentaires:

    13 novembre 2013 Source:www.unocha.org www.reliefweb.int http://haiti.humanitarianresponse.info

    Les limites, les noms indiqués et les désignations utilisés sur cette carte n’impliquent pas de reconnaissance officielle ou d’acceptation par l’Organisation des Nations Unies.

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    Besoins essentiels

    Les 2,4 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire et les 200 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère ont besoin de solutions intégrées à court et moyen terme. Cela concerne les personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère ayant perdu quasiment tout moyen de subsistance, les personnes les plus vulnérables des communautés de pêcheurs fortement impactées par les précédents chocs et les personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée, fragilisées par des conditions de vie précaires et susceptibles de rapidement se retrouver en insécurité alimentaire sévère si aucune aide extérieure n’est fournie pour rétablir et protéger leurs moyens de subsistance. Ces personnes ne peuvent satisfaire leurs besoins alimentaires de base sans une aide externe et dépendent le plus souvent de petites productions, de petits boulots et, pour les plus pauvres, de dons de l’entourage et de mendicité. Sont également incluses les personnes en situation d’insécurité alimentaire chronique ayant dumal à accéder aux aliments du fait des problèmes structurels omniprésents en Haïti.

    En ce qui concerne la nutrition, la disponibilité du matériel thérapeutique pour la gestion de la malnutrition aiguë sévère demeure une préoccupation cruciale. En outre, répondre aux demandes urgentes découlant de l’augmentation du nombre de structures de traitement va devenir de plus difficile compte tenu du retrait d’un certain nombre des principaux partenaires de divers secteurs, au moment même où les autorités ne sont pas suffisamment prêtes pour satisfaire tous les besoins. Par ailleurs, les partenaires de la nutrition estiment qu’un total de 24 000 enfants de moins de cinq ans, répartis dans 27 communes en situation de crise alimentaire, dans des poches traditionnelles de malnutrition, doivent être immédiatement pris en charge pour des cas de malnutrition aiguë modérée.

    Des interventions de résilience seraient plus appropriées pour s’attaquer à l’insécurité alimentaire récurrente du pays. En tenant compte des tendances positives de sécurité alimentaire et sachant qu’Haïti est une zone fortement exposée aux catastrophes, une aide doit être prévue et fournie selon une approche globale de

    AQUIN

    HINCHE

    JACMEL

    GONAIVES

    JEREMIE

    GANTHIER

    SAINT-MARC

    SAINT-MICHEL

    BAINET

    ARCAHAIE

    JEAN RABEL

    LEOGANE

    ANSE ROUGE

    BELLE ANSE

    PESTEL

    VERRETTES

    PETIT-GOAVE

    GROS MORNE

    MAISSADE

    MIREBALAIS

    ENNERY

    ANSE-A-GALET

    BELLADERE

    THOMAZEAU

    L'ASILE

    ROSEAUX

    THOMONDE

    CABARET

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    CAVAILLON

    CECA LA SOURCE

    MARIGOT

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    LES CAYES

    LIMBE

    KENSKOFF

    L'ESTEREPIGNON

    VALLIERE

    TIBURON

    BASSIN BLEU

    LA TORTUE

    SAUT-D'EAU

    CORAIL

    SAVANETTE

    MANICHELES IROIS

    BAHON

    CROIX-DES-BOUQUETS

    PORT DE PAIX

    MORON

    BOUCAN CARRE

    TORBECK

    MARCHAND DESSALINES

    LASCAHOBAS

    FORT LIBERTE

    GRAND-GOAVE

    CHANTAL

    THOMASSIQUEPETITE RIVIERE DE L'ARTIBONITE

    POINTE A RAQUETTE

    BARADERESBEAUMONT

    FONDS-VERRETTES

    ST. RAPHAEL

    THIOTTE

    MIRAGOANE

    OUANAMINTHEDONDON

    BAIE DE HENNE

    ANSE-A-PITRE

    CARREFOUR

    COTE-DE-FER

    TERRE NEUVE

    LIMONADEACUL DU NORD

    PETION-VILLE

    MILOT

    MOMBIN CROCHU

    LA CHAPELLE

    PLAISANCE

    MOLE SAINT NICOLAS

    BOMBARDOPOLIS

    ST. LOUIS DU SUD

    TERRIER ROUGE

    ABRICOTS

    LES ANGLAIS CAMP PERRIN

    DESDUNES

    CERCA CARVAJAL

    MARMELADE

    ARNAUD

    GRESSIER

    CORNILLON / GRAND-BOIS

    PORT MARGOT

    TROU DU NORD

    LA VALLEE

    SAINTE SUZANE

    PORT-SALUT

    ANSE-A-VEAU

    DAME-MARIE

    FERRIER

    CARACOL

    CARICE

    COTEAUX

    PAILLANT

    RANQUITTE

    PETIT TROU DE NIPPES

    CHARDONNIERES

    PESTEL

    MONT ORGANISE

    ANSE-D'AINAULT

    PLAINE DU NORD

    CAPOTILLE

    CHAMBELLAN

    CAYES-JACMEL GRAND GOSIER

    SAINT LOUIS DU NORD

    BAS LIMBE

    PLAISANCE DU SUD

    GRANDE RIVIERE DU NORD

    ANSE A FOLEUR

    FOND DES NEGRES

    CAP HAITIEN

    CHANSOLME

    PERCHES

    ST. JEAN DU SUD

    BONBON

    ILE A VACHE

    PORT-A-PIMENT

    QUARTIER MORIN

    PETITE RIVIERE DE NIPPES

    DELMAS

    GRANDE SALINE

    TABARRE

    ROCHE-A-BATEAU

    GRAND BOUCAN

    LA VICTOIRE

    PORT-AU-PRINCE

    CITE SOLEIL

    ARNIQUET

    AQUIN

    Port-au-Prince

    CayesJacmel

    Jérémie

    Gonaives

    Miragoane

    Cap-Haitien

    Fort-Liberté

    Port-de-Paix

    20km

    HAITI: Lacunes de la capacité de réponse de la nutrition (en date du 13 novembre 2013)

    Date de création:Commentaires:

    13 novembre 2013 MSPP, UNICEFSources:www.unocha.org www.reliefweb.int http://haiti.humanitarianresponse.info

    Les limites, les noms indiqués et les désignations utilisés sur cette carte n’impliquent pas de reconnaissance officielle ou d’acceptation par l’Organisation des Nations Unies.

    DO

    MIN

    ICA

    N R

    EP

    UB

    LIC

    Couverture du service nutritionnelPas de services

    < 50%

    50% - 100%

    >= 100%

  • VUE D’ENSEMBLE DES BESOINS HUMANITAIRES       Haïti Mise à jour de juillet 2014

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    résilience, incluant des interventions à court et long terme, qui viserait à protéger, restaurer et améliorer les systèmes alimentaires et agricoles face aux menaces qui touchent l’agriculture, la nutrition, l’accès à la nourriture et à la sécurité alimentaire. Compte tenu de la prévalence de la pauvreté, de la forte détérioration de l’environnement et de la capacité limitée des autorités à faire face aux crises, Haïti demeure très vulnérable, même à des événements climatiques modestes. Ainsi, les interventions d’urgence à court terme doivent être fortement liées et intégrées à des programmes de développement à moyen et long terme de manière à mettre en place un redressement rapide, augmenter la croissance socio-économique et contribuer à la réduction de la pauvreté chronique. Il est essentiel que les systèmes d’alerte précoce soient également développés au niveau communal pour fournir des garanties liées au traitement des informations provenant du terrain.

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    Préparation et interventions d’urgence Vue d’ensemble

    Haïti est vulnérable à un certain nombre d’aléas climatiques qui affectent le pays presque chaque année et surpassent souvent les mécanismes d’adaptation nationaux. Les risques comprennent, parmi d’autres désastres potentiels, les cyclones tropicaux, les inondations (aggravées par une déforestation massive, et les tremblements de terre). Les risques que représentent ces aléas sont aggravés par l’urbanisation à grande échelle, la pauvreté et les migrations internes. En cas d’urgence, les capacités nationales et locales peuvent être facilement débordées, d’où la nécessité d’uneaide internationale. La majorité de la population haïtienne est incapable de se remettre de ces chocs périodiques durablement, augmentant le risque de retomber dans la pauvreté et d’atteindre des niveaux plus élevés d’insécurité alimentaire et de déplacements internes tout en s’exposant aux maladies. La préparation est donc essentielle pour accroître la résilience au niveau communal et départemental.

    Les scénarios prévus pour Haïti suggèrent une saison 2014 des ouragans plus calme qu’habituellement en raison du phénomène El Niño. Les dernières prévisions concernant la saison des ouragans ont été publiées par l’Université du Colorado en juillet et sont légèrement plus inquiétantes que les prévisions d’avril. Le nombre de tempêtes tropicales possibles est passé de 9 à 10 (sur une moyenne de 12) et le nombre d’ouragans est passé de 3 à 4 (sur une moyenne de 6,5). Toutefois, le nombre d’ouragans majeurs attendus est resté à 1 (sur une moyenne de 2). Le phénomène El Niño devrait développer ses premiers effets à partir de juillet 2014, culminant dans le dernier trimestre de 2014.18Haïti est située précisément dans les zones susceptibles de connaître une réduction de la fréquence des ouragans et des chutes de pluies inférieures à la moyenne, ce qui pourrait entraîner des conditions climatiques plus sèches qu’habituellement, affectant ainsi les récoltes et augmentant l’insécurité alimentaire.

    D’aprèsles estimations réalisées dans le cadre de la planification de la préparation aux ouragans, 500 000 personnes pourraient être affectées pendant cette saison des ouragans.Compte tenu du niveau élevé de vulnérabilité du pays, le gouvernement haïtien et la communauté humanitaire se basent sur un chiffre de 500 000 personnes potentiellement affectées, non seulement par des inondations provoquées par la saison des cyclones, mais aussi par le phénomène El Niño (il est probable qu’il soit plus important cette année d’après la National Oceanic and Atmospheric Administration américaine). On estime que ces personnes nécessiteront une aide d’urgence pendant les 72 heures suivant une catastrophe. Parmi ces personnes, environ 175 000 pourraient potentiellement avoir besoin d’aide au-delà de la fenêtre de 72 heures suivant les catastrophes et seraient logées dans des abris transitoires (si leurs maisons étaient détruites et qu’aucune possibilité d’hébergement n’était possible). En se basant sur ces chiffres, la direction de la protection civile (DPC), ainsi que des organisations partenaires, ont mis à jour le plan annuel d’urgence au niveau national et départemental.

    La répartition par département est la suivante :

    Départements Morts Personnes disparues Personnes évacuées Personnes en abris d’urgence

    Artibonite 20 15 50 000 10,00 % 20 000 9,11 %

    Centre 15 5 30 000 6,00 % 17 500 7,97 %

                                                                18http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/analysis_monitoring/enso_advisory/ensodisc.html; http://iri.columbia.edu/our-expertise/climate/forecasts/enso/current/?enso_tab=enso-cpc_plume

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    Grand’Anse 17 17 30 000 6,00 % 19 000 8,66 %

    Nippes 18 13 30 000 6,00 % 12 000 5,47 %

    Nord 12 7 35 000 7,00 % 15 000 6,38 %

    Nord Est 15 5 20 000 4,00 % 8 000 3,64 %

    Nord Ouest 10 5 25 000 5,00 % 12 000 5,47 %

    Ouest 45 35 130 000 26,00 % 75 000 34,17 %

    Sud 25 15 55 000 11,00 % 20 000 9,11 %

    Sud-Est 15 5 45 000 9,00 % 21 000 9,57 %

    Autres 50 000 10,00 %

    Total 192 122 500 000 100,00% 219 500 100,00%

    Besoins essentiels :

    1. Les capacités locales nécessaires pour la définition de plans d’urgence départementaux et municipaux nécessitent encore un appui extérieur ; tandis que la coordination entre les différents niveaux du système d’intervention d’urgence doit être renforcée.

    2. Malgré des progrès continus et cohérents, des activités de préparation, ainsi que les campagnes d’information,de sensibilisation et des mesures d’atténuation des risques, les actions engagées dans tout le pays sont encore insuffisantes pour couvrir toutes les communautés vulnérables.

    3. En ce qui concerne la prévention, des exercices de simulation réguliers doivent être organisés aux niveaux départemental et communal, tant pour évaluer les lacunes (connaissances, formation, ressources disponibles) que pour former les partenaires locaux aux procédures opérationnelles. Ces exercices contribueraient aussi grandement à l’identification des groupes/personnes vulnérables avant tout danger potentiel et permettrait de mieux les protéger en cas de crise.

    4. Les capacités opérationnelles d’évaluation d’urgence et d’intervention organisée et ciblée dans les zones touchées du pays sont peu développées et sont même censées diminuer davantage en raison de la réduction continue des fonds humanitaires et du départ des acteurs humanitaires.

    5. La majorité (plus de 55 %) des stocks de vivres demeure située dans le département de l’Ouest, ce qui ne permet pas une distribution rapide dans des régions éloignées. Cela est dû en partie au manque de financement disponible pour entretenir les sites de stockage existants.

    6. En ce qui concerne la gestion et la coordination des camps (CCCM), les abris et les besoins non alimentaires : La disponibilité des moustiquaires, des matelas et d’autres articles non alimentaires peut également s’avérer insuffisante.19Même si des efforts ont été faits pour mettre en œuvre des procédures d’évacuation alignées sur les normes internationales, le manque d’infrastructures pour les abris temporaires pourrait mettre des vies en danger en cas d’évacuation. Face à la baisse du nombre de partenaires opérationnels dans le pays, les capacités nationales d’intervention d’urgence à grande échelle pourraient être aisément dépassées, tandis que la charge représentée par la construction d’abris serait reportée sur des bâtiments publics cruciaux tels que les écoles, les hôpitaux et les églises.

                                                                19 Source Cluster CCCM&Shelter

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    7. Malgré des améliorations récentes, les mécanismes communs d’évaluation multisectorielle rapide doivent encore être renforcés et soutenus. La collecte et l’analyse d’informations doivent être améliorées, notamment en formant les partenaires sur le terrain, pour garantir l’exactitude de la collecte de données et l’utilisation des outils d’évaluation nécessaires à l’analyse post-choc.

    8. Les principales lacunes en matière de sécurité alimentaire sont les capacités d’intervention limitée dans certaines régions éloignées du pays. En termes de stocks, des plans doivent être prêts pour couvrir les besoins en nourriture de 250 000 habitants pendant un mois, au cas où une catastrophe toucherait 500 000 personnes comme anticipé dans les plans établis par le gouvernement. Les stocks actuels sont principalement composés de matières premières fournies par les organisations internationales, les capacités nationales restant extrêmement faibles et devant encore être complétées par une aide externe complémentaire.