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REVUE TRIMESTRIELLE DE L’ASSOCIATION D’ÉDUCATION PRÉSCOLAIRE DU QUÉBEC Vol. 49, No 3 • Été 2011 Revue Dossier : La relaxation Dossier : La relaxation

Revue Été 2011 · • un centre de ressources qui informe et ren-seigne ses membres sur les programmes, livres, outils pédagogiques, dernières paru-tions et récentes études

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R E V U E T R I M E S T R I E L L E D E L ’A S S O C I A T I O N D ’ É D U C A T I O N P R É S C O L A I R E D U Q U É B E C

Vol. 49, No 3 • Été 2011

Revue

Dossier :La relaxationDossier :La relaxation

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2 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

L’AÉPQ est un organisme qui a comme rôle d’être :• un soutien pour tous les adultes qui œuvrent

auprès des enfants d’âge préscolaire;• un porte-parole pour ses membres;• un centre de ressources qui informe et ren-

seigne ses membres sur les programmes,livres, outils pédagogiques, dernières paru-tions et récentes études concernant l’enfantde moins de sept ans;

• un agent de relation entre vous et les diversregroupements dont les intérêts et le travailtouchent le monde de la petite enfance.

L’AÉPQ est un outil d’intervention quivous donne la possibilité :• d’apporter votre collaboration en publiant

dans la Revue préscolaire vos idées et vosexpériences;

• de vous intégrer à des groupes de recherche qui étudient les projets de loi et les énoncés politiques;

• de préparer des représentations en com-mission parlementaire.

L’AÉPQ est un porte-parole actif et entendudes diverses organisations reliées au monde del’éducation, tant au niveau des ministèresqu’auprès des universités ou de tout autreorganisme professionnel et syndical.

Le mode de fonctionnement de l’AÉPQdonne la possibilité de planifier, au moment del’assemblée générale annuelle, les actions àentreprendre à l’échelle provinciale. Il permetégalement de représenter les régions par lescomités de section, et assure la représentativitéau plan national par son conseil d’administration.

Devenir membre de l’AÉPQ, c’est :• s’intéresser activement au monde de la

petite enfance;• choisir de participer aux décisions visant à

assurer aux enfants des conditions de viefavorables à leur développement intégral;

• s’interroger avec des collègues sur ce quipourrait améliorer le mieux-être des enfants;

• se ressourcer auprès d’intervenants de quali-té à l’affût des nouvelles découvertes con-cernant le monde de l’enfance;

• exprimer ses idées;• se donner la possibilité d’être informé de la

tenue du congrès annuel et d’y participer.

SommaireVolume 49, Numéro 3 • Été 2011

Page couverture:

Marwa, école Saint-Bernardin

Conseild’administration

Francine BoilyPRÉSIDENTE

Mélanie BoulangerVICE-PRÉSIDENTE

Suzie Nadeau SECRÉTAIRE

Véronique ChalouxTRÉSORIÈRE

Sophie BradleyCONSEILLÈRE

Lise AllardCONSEILLÈRE

Sylvie DrouinCONSEILLÈRE

Danielle JasminCONSEILLÈRE

Revue trimestrielle publiée par l’Association d’éducation préscolaire du Québec,C.P. 99039, CSP du Tremblay, Longueuil, QC, J4N 0A5, tél. : (514) 343-6111poste 49157Les textes apparaissant dans la Revue préscolaire n’engagent que la responsabilitédes auteurs et, à moins de mention contraire, ne constituent pas une prise deposition de l’Association d’éducation préscolaire du Québec (AÉPQ). Toutes lesdemandes de reproduction doivent être acheminées à Copibec ( reproductionpapier ) au ( 514 ) 288-1664 ou 1-800-717-2022, [email protected]. Enoutre, un article publié depuis plus d’un an dans la Revue préscolaire peut êtrereproduit sur un site Web, mais à la condition d’avoir au préalable obtenu l’accordécrit de l’auteur et de l’AÉPQ. L’utilisation du féminin n’a d’autre but que d’allégerles textes.

DIRECTION :Francine Boily

Raymonde GagnonAnnie Stocchero

PRODUCTION :Association d’éducationpréscolaire du Québec

PUBLICITÉ :Monique Benoît

CONCEPTION GRAPHIQUE :LettraGraphWalter Lamon, infographiste

RÉVISION :Michèle Jean

IMPRESSION :Regroupement Loisir-Québec

Revue

12 La détente : chacun à sa façonSonya Côté14 La relaxation, à passer au suivantNadia Bazinet17 Yogamin, un esprit sain dans un corps sain... dès l’enfance!Karine Bélanger19 Le retour au calme... souffle de fraîcheur dans notre quotidien!Josée Sénéchal21 Relaxer = mission impossible ???Peggy Gendron23 Cet été, pourquoi ne pas essayer le PedaYOGA!France Hutchinson25 L’approche corporelle à l’école pour mieux apprendreDomitille Dervaux28 Grandir en famille! Yoga pour l’enfant en soi!Catherine Lesage29 À la rentrée, je respire et je relaxeFrancine Hervé-Cauchy32 Les petites mains Magiques : leçon de massageDominique Dumont et Françoise Bisson

Dossier: La relaxation

3 Mot de la présidenteFrancine Boily

4 OMEP-CanadaRolande Filion

6 AÉPQ en actionMélanie Boulanger

7 L’enseignant du préscolaire, un acteur clé dans lecontrôle de la parole de l’enfant qui bégaieAnne-Marie Bégin

10 Coopérer à 5 ansJohanne Potvin et Caroline Ruel

34 Situation d’apprentissage : Je me détendsN. Lavoie, J. Lamarche, J. Nadeau et L. St-Denis

36 Connaissez-vous ces trois ressouces TIC pour le préscolaire?Julie Beaupré

37 La chronique du RÉCIT à l’éducation préscolairePascale-Dominique Chaillez et Lynda O’Connell

39 Imagilivre : Bonjour DocteurJosé0 Rochefort

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3Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

T out le monde connaît la vie trépidanteque vivent les enfants dont les deuxparents travaillent et qui, dès leur plus

jeune âge, doivent se lever tôt, la nuit à peineécoulée, le déjeuner vite avalé, pour aller à lagarderie ou au service de garde. Ce rythme devie continue jusqu’à ce que l’enfant soit enâge de se garder seul. De plus, la familleactuelle n’a plus cette stabilité qu’elle avaitdans le passé avec le modèle dit « tradition-nel ». À ce propos, on remarque une aug-mentation du nombre de divorces, de famillesmonoparentales et de familles recomposées.Selon les dernières recherches ( ministère dela Famille et de l’Enfance, 2003 ), la structurefamiliale et surtout la qualité des relationsentre les membres de la famille peuvent de-

venir des sources importantes de con-flits et de stress. Certains événementsprécis de la vie peuvent aussi générer dustress : décès, maladie d’un membre dela famille, déménagement, etc. Les exi-gences entourant les soins à donneraux enfants peuvent devenir lourdes àporter pour les parents. L’ampleur de latâche varie beaucoup d’une famille àl’autre, selon le nombre d’enfants etleur âge respectif. Les problèmes finan-ciers peuvent également provoquer un

stress important dans la famille, car ilsajoutent de la pression supplémentaire. Lesenfants ressentent ce stress et en subissent lesconséquences.

Devant le rythme effréné imposé par lavie moderne ou en raison d’un environnementparfois perturbé et instable, l’enfant peutavoir de la difficulté à trouver ses repères. Lecorps est le premier instrument dont il disposepour assimiler et comprendre le monde. Larelaxation devient alors un outil importantpour le rassurer, le sécuriser et lui permettrede développer ses capacités d’attention et deconcentration, de trouver une stabilité in-térieure pour mieux construire son identité etparvenir à une meilleure connaissance de soiet des autres. Elle l’aide à grandir dans la

Mot de la présidenteFrancine Boily

découverte de sesressentis et la confi-ance en ses capacités.

J’ai même entendu dire que la relaxation ai-de beaucoup les enfants dyslexiques et ceuxqui n’arrivent pas à se concentrer. Elle peutaussi être bénéfique à tous ceux qui ont desproblèmes somatiques, comme les insom-nies, les tics, l’eczéma ou le bégaiement. Larespiration reste, semble-t-il, la base de ladétente.

On nous recommande fortement d’expéri-menter, de vivre et de sentir la relaxationsous différentes formes ainsi que d’apprendreà l’utiliser au quotidien avec les enfants.Mais, pour cela, il faut, paraît-il, y plongernous-mêmes et découvrir notre monde in-térieur afin d’être un bon accompagnateur.Lorsque notre travail consiste effectivementà accompagner l’enfant dans son développe-ment, pouvons-nous prendre le temps d’ex-plorer la littérature sur le sujet ou d’essayerles moyens proposés dans les articles de cetterevue?

Et vous, êtes-vous prêtes à vous adonner àla détente? À en faire un projet-école?

Devenus adultes, les enfants auront peut-être eu le temps de s’arrêter et de savourerl’instant présent. Je le souhaite! ■

ou l’art de prendreconscience de soi

La relaxation...

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OMEP-Canada• ORGANISATION MONDIALE POUR L’ÉDUCATION PRÉSCOLAIRE

www.omep-canada.org

C’est avec grand plaisir que je vous présente la ludothèque de Kinshasa, en République démocratique du Congo,mise sur pied en janvier 2011.

P longée dans une grande pauvreté, cetteville a maintenant sa ludothèque, grâce àOMEP-Canada et à la précieuse partici-

pation dans ce dossier de Madeleine Baillargeon(vice-présidente de l’OMEP-Amérique du Nord etCaraïbes), au partenariat mené conjointementavec l’ONG française C.I.E.LO (CoopérationInternationale pour les Équilibres Locaux) qui meten place des ludothèques en zones défavorisées,à l’appui du partenaire local l’AFA (Associationpour la FAmille), une association œuvrant pourle bien-être des familles de Kinshasa et enfin, ausoutien de nos donateurs et partenaires finan-ciers en France et au Québec.

Ce projet comportait une première mission decinq jours à Kinshasa au cours de laquelle Patrick Bernard de C.I.E.LO et moi-même de

l’OMEP-Canada avons eu l’occasion de former six candidatsludothécaires pour en sélectionner un seul. Monsieur MartinMbuyi a été retenu pour occuper cet emploi pendant au moinstrois ans, si les conditions sont bien remplies. Sur place, nousavons également acheté le matériel ludique et l’ameublement,visité des classes maternelles et primaires et guidé le partenairecongolais afin qu’il s’approprie et prenne en charge laludothèque.

Cet espace de jeu est situé au cœur du quartier de Righini àKinshasa, près d’une école et non loin d’une rue très passante.Ce lieu constitue une structure d’éducation informelle des-tinée à contrer certains effets de la pauvreté, dans une approchedurable, soutenue par la communauté.

Kinshasa a maintenant sa ludothèque!Rolande Filion, conseillère et chargée du projet ludothèques à l’OMEP-Canada, professeure au Cégep de Sainte-Foy, Québec

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OMEP-Canada

Dès les deux premiers jours d’ouverture de la ludothèque, 259 personnesl’ont fréquentée. Cet espace ludique prend tout son sens dû au fait notam-ment que le coût des jeux chez les marchands de Kinshasa est très élevé etque les conditions socioéconomiques des familles ne leur permettent pas des’en procurer. Les terrains récréatifs extérieurs sont inexistants et il existe égale-ment de réels dangers de jouer tout simplement dans la rue. À l’issue de cetteexpérience vécue dans des conditions de vie difficiles, sans eau courante, avecrarement d’électricité, sous une chaleur humide et il va sans dire sans cli-matisation, il m’apparaît encore plus clair qu’il faut soutenir des actions tan-gibles et peu coûteuses comme la création de cette ludothèque.

Quelques mois plus tard...Kinshasa est une ville qui compte plus de 10 millions d’habitants. Quand j’ysuis revenue, chargée comme un mulet avec mes deux gros cartons remplisde jouets et de jeux, je fonçais tête baissée dans le noir complet dû au manqued’électricité, protégeant ma hotte de père Noël, qu’on avait plusieurs fois tentéd’ouvrir : « La vie est difficile à Kinshasa «madame», «je sais, je sais».

J’avais au total, 89 jeux et un ordinateur portable provenant de personneset d’organismes du Québec, pour cette ludothèque de quartier située au cœur d’une zone urbaine défavorisée. Outre le plaisir que j’avais d’arriver avec tous ces jeux triés sur le volet, mon rôle dans cette mission de suivi consistait à poursuivre la formation du ludothécaire, l’ac-compagner dans la gestion et l’évaluation des résultats de la ludothèque en fonctionnement et d’élaborer avec lui un plan d’action pour l’année à venir.

Au moment où j’écris ces lignes, la ludothèque compte plus de680 usagers dont 130 enfants, viennent d’une autre partie de laville et fréquentent la ludothèque, grâce au dynamisme de MartinMbuyi, ludothécaire et d’un pasteur qui a découvert la ludothèquerécemment. Selon Martin, « la plupart de ces enfants n’ont jamaisvu un puzzle »...

Malgré les difficultés que présente la vie à Kinshasa, au termede cette mission de suivi exigeante, où nous avons transporté àpied sur une route de sable et à bout de bras des étagères, acheté,classé, lavé des jouets et repensé le système de prêt de jeux à tra-vers les cris des enfants qui jouaient, j’ai néanmoins quitté laludothèque à regret avec un fort désir d’y retourner. Principalement,parce que j’ai le sentiment de contribuer à un projet éducatif tan-

gible qui répond àun besoin essentielpour le développement de l’enfant. J’ai également le sentiment de collaborer à une action socialequi priorise les enfants dans un pays émergent. Comme le rappelle le texte d’Amandou HanpâtéBâ, poète africain, que j’ai transcrit sur un mur de la ludothèque. « Si vous voulez sauver des con-naissances et les faire voyager à travers le temps, [...] confiez-les aux enfants.»

La prochaine phase se déroulera en octobre 2011, où aura lieu à Abidjan, en Côte d’Ivoire, lapremière rencontre de travail favorisant, entre autres, la mise en réseau des ludothèquesafricaines C.I.E.LO. OMEP-Canada y participe (notamment à la formation) et elle a obtenu la totali-té des fonds auprès de l’UNESCO.

Pour tous ces projets, nous remercions chaleureusement tous nos bailleurs de fonds qui ontdonné généreusement afin de soutenir nos actions d’éducation destinées directement aux plusdémunis.

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T out d’abord, Francine Boily et MélanieBoulanger ont eu la chance de ren-contrer monsieur Paul Inchauspé, que

l’on nomme le père de la réforme de l’édu-cation. Celui-ci a commencé son propos enprécisant qu’il se voyait plutôt comme l’ac-coucheur de cette réforme et qu’il ne se sen-tait pas du tout responsable de sa mise enapplication par la suite. Il a cependant préciséque lorsque la première version du programmeest sortie, cela ne fonctionnait pas et que lepremier programme devait être réécrit. Mon-sieur Robert Bisaillon, du MELS, a réécrit leprogramme. Monsieur Inchauspé a ensuiteparlé de son livre intitulé Pour l’école. Lettresà un enseignant sur la réforme des pro-grammes ( Liber, 2007) dans lequel il veut re-donner son élan premier à la réforme et enrétablir l’image. Il a dit qu’il y avait au Qué-bec une réforme des programmes d’étudesextraordinaire. Par ailleurs, il est conscientque la réforme a donné lieu à divers com-mentaires pas toujours agréables. Une descauses à ces commentaires dits «stériles», est,entre autres, l’utilisation de textes savants quiont été mal digérés.

Ensuite, monsieur Inchauspé a abordé latransformation de la grille-matière. Quand onsépare les matières, cela ne favorise pas l’intégration des connaissances des élèves.Dans le rapport Corbo : L’école tout un pro-gramme (1997), on se posait la questionsuivante: «Que faut-il transmettre aux jeunespour qu’il y ait des savoirs durables qui de-meurent pour toute la vie? » Ainsi, la réformedu curriculum d’études n’est pas d’abord uneréforme ou un renouveau « pédagogique ».C’est la réforme du programme d’études quivise à traduire ce qui se faisait déjà, mais ens’assurant que les concepts de base, doncles apprentissages, restent toute la vie. Il arappelé que la réforme est une refonte desprogrammes d’études, orientée par une pers-pective culturelle. Les enseignants doiventêtre des «passeurs culturels» et des «éveilleursd’esprit», a-t-il insisté. Puis, il a cité le rapportRioux ( 1968 ), qui parlait de l’importance de

AÉPQ en action...

Le 26 mars dernier, Francine Boily, présidente de l’AÉPQ, et Mélanie Bou-langer, vice-présidente de l’AÉPQ, ont assisté à la journée d’étude organiséepar le Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec (CPIQ) qui avait lieuà l’Université du Québec à Trois-Rivières. Les thèmes abordés lors de cette journée d’étude étaient les suivants : Unregard rétrospectif sur la réforme et Évaluation du renouveau à l’en-seignement secondaire Projet ERES. Le premier thème a été présenté parmonsieur Paul Inchauspé, ancien directeur général du collège Ahuntsic, com-missaire aux États généraux sur l’éducation, président du Groupe de travailsur la réforme des curriculums et aujourd’hui consultant en éducation. Ledeuxième thème a été présenté par monsieur Simon Larose, professeur auDépartement d’études sur l’enseignement et l’apprentissage à la Faculté dessciences de l’éducation de l’Université Laval.Dans cet article, nous ferons un compte-rendu de cette journée enri-chissante sur une rétrospective de la réforme, plus de dix après son implan-tation dans les écoles du Québec.

Parlons réforme...Mélanie Boulanger, vice-présidente de l’AÉPQ et conseillère pédagogique à laCommission scolaire de la Pointe-de-l’Île

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développer chez l’enfant la création artis-tique et d’intégrer l’art à l’école. La réformese devait donc d’en tenir compte.

Monsieur Inchauspé a poursuivi sa con-férence en faisant la différence entre l’appli-cation de la réforme au primaire et celle ausecondaire.

Pour terminer, il a pris le temps de dire queson ambition actuelle était de revaloriser lerôle social des enseignants. Pour en savoirdavantage sur les propos de monsieur PaulInchauspé, nous vous invitons à consulterson livre intitulé Pour l’école. Lettres à unenseignant sur la réforme des programmes(Liber, 2007).

La deuxième conférence offerte par mon-sieur Simon Larose avait pour sujet la présen-tation des résultats du projet Évaluation durenouveau à l’enseignement secondaire(ERES). Il a tout d’abord présenté le contextedu renouveau pédagogique au secondaire.Ensuite, il a expliqué les orientations du pro-jet ERES ainsi que la méthodologie de l’étude.Celle-ci portait sur la qualité de vie à l’écolesecondaire et les perceptions de l’enseigne-ment : une analyse comparative du point de

vue des jeunes et de leurs parents avant etaprès l’implantation du renouveau péda-gogique au secondaire.

Les fondements du projet ERES sont lesprocessus sociomotivationnels et scolairesde l’engagement, de la réussite et de la per-sévérance scolaires, soit la théorie de l’auto-détermination, la théorie des buts d’appren-tissage, la théorie des besoins motivationnelset les liens avec l’environnement pédagogique.

Monsieur Simon Larose nous a fait réflé-chir en posant la question suivante : le pro-gramme officiel, donc celui enseigné, est-ille programme vécu par les élèves et les en-seignants? Il a souligné les changementsapportés avec le renouveau pédagogique ausecondaire. Les programmes disciplinairesont été enrichis, les pratiques profession-nelles encouragées, un nouveau cadre ré-férentiel et une réorganisation des servicesétablis.

Puis, avant de nous dévoiler les résultats del’étude, il a cité cette phrase en guise d’in-troduction: «Ce n’est pas parce que ça chan-ge que ça va mieux, mais je sais qu’il fallaitque ça change pour que ça aille mieux. »

Ainsi, le fonctionnement scolaire et les per-ceptions de l’enseignement selon que les élè-ves aient été exposés ou non au renouveaupédagogique restent les mêmes. En effet,les résultats des questions posées aux élèveset aux parents des cohortes 2004 (avant lerenouveau pédagogique ), 2006 ( premièreannée d’implantation du renouveau péda-gogique) et 2007 ( deuxième année d’im-plantation du renouveau pédagogique ) sontsensiblement les mêmes. Vous pouvez pren-dre connaissance du tableau sommaire deseffets sur les cohortes (directs et indirects)ainsi que les variables associées à l’expositionen visitant le site www.eres.fse.ulaval.ca.

Finalement, cette journée d’étude nous apermis de réfléchir sur la réforme et ses effetsplus de dix après son implantation et sonapplication dans les écoles du Québec. Nousremercions le CPIQ pour l’organisation decette journée fort appréciée qui a permis auxmembres des conseils d’administration desdifférentes associations de se rencontrer et dediscuter sur un sujet encore d’actualité enéducation, soit la réforme du programmed’études. ■

AÉPQ en action...

Dernièrement, la sortie du film Le discours du Roi de David Seidler (2010) a mis à l’écran un problème de com-munication encore méconnu et pourtant si lourd de conséquences pour les gens qui en souffrent. Le bégaiementtouche 1 % de la population en général et 4 à 6 % des enfants. Ce qui signifie qu’en tant qu’enseignant, il estfort probable que vous rencontriez un ou des enfants aux prises avec ce problème. Mais êtes-vous outillés pourguider ces jeunes qui font déjà face à des exigences élevées en matière de communication? Cet article abordela nature du bégaiement, les facteurs qui l’influencent, ses impacts sur la vie des jeunes bègues, les moyens d’in-tervention, les comportements que l’enseignant du préscolaire devrait adopter et les ressources qui peuvent l’ac-compagner.

Note : La forme masculine a été utilisée pour alléger le texte.

L’enseignant du préscolaire, un acteur clé dans lecontrôle de la parole de l’enfant qui bégaieAnne-Marie Bégin, MOA orthophoniste

Qu’est-ce que le bégaiement?Le bégaiement est un trouble de coordinationmotrice de la parole dont la cause est jusqu’à

aujourd’hui inconnue. Il apparaît le plus sou-vent entre l’âge de 2 et 5 ans et touche 4 foisplus de garçons que de filles. Ce problème est

caractérisé par des interruptions dans laparole qu’on appelle des disfluidités. En plusd’être plus fréquentes, les disfluidités carac-téristiques du bégaiement diffèrent des inter-ruptions de la parole normale. En effet, ilnous arrive tous d’hésiter, par exemple lorsque

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8 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

nous nous retrouvons en situation stressanteou que nous sommes fatigués. Nous pou-vons alors répéter des mots ou des bouts dephrases, produire des phrases incomplètes,modifier notre phrase en cours de route ouencore, ajouter des « euh... ben... » dans notrediscours. Ces disfluidités sont normales.

Lorsqu’une personne bégaie, le débit desa parole est interrompu d’une façon parti-culière. Il peut s’agir de répétitions de sonsou de syllabes ( ex. : Bon-bonjour ), de blo-cages (un arrêt dans le flot de paroles commedans B.......onjour) ou de prolongements desons ( ex. : Sssssalut ). Les répétitions de sonsou de mots peuvent être nombreuses etdurer une fraction de seconde ou mêmequelques secondes. Il se peut que les disflui-dités soient accompagnées de tension oude mouvements. On peut alors remarquer quela personne cligne des yeux, hoche la tête,pince les lèvres ou encore tape du piedlorsqu’elle tente de dire un mot. Toutes cesmanifestations sont reliées au bégaiementmais chaque problème de fluidité est unique.Ainsi, le bégaiement varie d’une personne àl’autre et même d’une période de temps àl’autre chez une même personne.

Qu’est-ce qui influence le bégaiement?Plusieurs facteurs peuvent faire en sortequ’un enfant bégaie davantage et il seraittrop long de tous les nommer. La fatigue, l’ex-citation, la maladie sont souvent évoquées.Dire des mots longs ou complexes, parler à unétranger ou à une personne qui détient l’au-torité, vouloir bien performer sont d’autresvariables qui peuvent affecter la parole del’enfant.

Les contraintes de temps peuvent égale-ment agir sur la fluidité de la parole. Parexemple, si l’enfant sent qu’il n’a pas beau-

coup de temps pour dire son message parceque la fin des classes est proche, les disflui-dités pourraient être plus nombreuses. Deplus, si l’enseignant est peu attentif, s’il fronceles sourcils, soupire ou lui coupe la parole, lebégaiement risque d’être plus prononcé. Eneffet, les attitudes du partenaire de commu-nication peuvent être une source de stresssupplémentaire pour l’enfant qui bégaie.

Le type de communication a aussi un im-pact sur la fluidité. Il n’est pas rare de cons-tater que des personnes qui bégaient ne lefont pas ou moins lorsqu’elles récitent untexte par cœur, se parlent à elles-mêmes ouà des animaux, chantent, changent leur voixou jouent un rôle. Certains de ces comporte-ments impliquent une planification motricedifférente de la parole normale, plus facile àréaliser. De plus, le stress est moins importantlorsque la personne se parle à elle-même carelle n’est pas interrompue ou jugée par l’in-terlocuteur, il n’y a pas d’échange.

La variabilité dans la fréquence et la sé-vérité du bégaiement s’observe également àtravers le temps. Il est fréquent que les dis-fluidités s’atténuent à un point tel que les pa-rents pensent que le problème est disparu. Ilspeuvent même être tentés de retarder oud’annuler un suivi en orthophonie. À l’opposé,il arrive aussi que le bégaiement s’accentuedu jour au lendemain.

Toute cette variabilité peut être décon-certante pour l’enseignant, les parents et lejeune qui bégaie. L’important est d’identifierles facteurs qui influencent le bégaiement del’enfant afin de pouvoir ajuster les commu-nications lorsque c’est possible ou simplementaccepter les « moins bonnes journées ».

Quels peuvent être les impactsdu bégaiement sur la vie socialeet scolaire?Les émotions que peut vivre un enfant en lienavec son bégaiement sont variées (gêne,honte, peur, anxiété, etc.), mais en aucun caselles ne sont à l’origine du problème. Autre-ment dit, l’enfant ne bégaie pas parce qu’il estde nature timide, mais il est possible queson bégaiement fasse en sorte qu’il le soitdans certaines circonstances.

Imaginons un enfant de la maternelle quiprésente un bégaiement important. Il pour-rait avoir de la difficulté à participer auxcauseries et aux présentations orales. S’il est

conscient de ses difficultés, le jeune pourraitvivre beaucoup d’anxiété avant et pendant latenue de telles activités et même tenter de leséviter en prétendant être malade ou en fei-gnant de ne pas s’être préparé.

L’enfant gêné par son bégaiement pourraitaussi s’empêcher de poser des questions de-vant la classe et risquer de ne pas compren-dre toute la matière enseignée. Ou encore direqu’il ne connaît pas la réponse à une questionafin d’éviter de bégayer. Il pourrait se retenirde partager ses idées, privant le groupe d’opi-nions et de propos enrichissants. Enfin, il estpossible qu’il subisse des moqueries de lapart de ses camarades de classe et mêmequ’il vive du rejet.

Chaque jeune, chaque classe et chaquebégaiement étant différents, les impacts dece dernier varient d’une personne à l’autre etmême d’une année scolaire à l’autre. Étantdonné que les exigences en matière de com-munications orales de même que le désird’appartenir à un groupe augmentent avecl’âge, il est probable que l’impact du bé-gaiement sur la vie du jeune prenne de l’am-pleur en vieillissant. Voilà pourquoi il estimportant d’intervenir tôt.

De quelle façon l’enfant retrou-vera-t-il une parole fluide?Entre 50 et 70 % des enfants retrouverontnaturellement une parole fluide. On appelle« bégaiement transitoire ou passager » unproblème de fluidité qui survient dans l’en-fance (généralement avant 5 ans) et qui nedure pas plus de 4 à 6 mois. La complexifi-cation rapide du langage en bas âge peutamener l’enfant à avoir une parole disfluidependant une période de temps. Les disflui-dités ne s’accompagnent pas de tension ets’estompent après quelques mois.

Au-delà de 6 à12 mois, il est fort probableque le bégaiement ne soit pas transitoire etque l’enfant nécessite un suivi orthophonique.Cependant, la littérature rapporte des casd’enfants qui ont retrouvé naturellement uneparole fluide jusqu’à deux ans après le débutdu problème.

Le contrôle de la parole s’acquiert au moyend’interventions spécifiques que maîtrisel’orthophoniste. De façon générale, plus l’en-fant est jeune, meilleurs sont les résultats. Deplus, les jeunes enfants sont souvent peupréoccupés par leur problème de communi-

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L’enseignant du préscolaire,un acteur clé dans le contrôle de la parole de l’enfant qui bégaie

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cation et n’ont pas encore développé d’émo-tions négatives ni de comportements visantà éviter de bégayer ou de communiquer. Ilimporte donc de diriger rapidement un enfantqui bégaie vers un orthophoniste afin deminimiser l’impact du trouble sur lui.

Que peut faire l’enseignant aupréscolaire pour aider le jeuneenfant qui bégaie?DÉPISTER LE BÉGAIEMENTL’enseignant au préscolaire peut jouer unrôle primordial dans le dépistage du problème.En effet, certains parents ne sont pas cons-cients des difficultés de communication deleur jeune, tandis que d’autres diront queleur enfant hésite seulement. Si vous jugezque la parole d’un enfant semble anormale,que les hésitations sont nombreuses ou par-ticulières, parlez-en aux parents et encou-ragez-les à consulter un orthophoniste. Celui-ci sera en mesure de juger si les hésitationssont normales ou non. Si le problème s’avèreêtre du bégaiement, une intervention pour-ra être offerte rapidement avant que l’enfantne commence son cours primaire.

PARLER OUVERTEMENT, BRISER LE TABOULe plus tôt possible, signalez aux parents vosobservations sur la parole de l’enfant. In-formez-les des réussites et des difficultésqu’il vit en classe. Ils auront ainsi un portraitclair des communications du jeune dans sonquotidien. Si ce dernier est conscient de sesdifficultés de communication et que vousavez l’accord des parents, parlez seul à seulavec lui du bégaiement. Vous pouvez utili-ser des phrases simples comme « Les motsrestent souvent pris dans ta bouche » ou «Cen’est pas facile de parler aujourd’hui. » Il s’a-git de lui faire savoir que vous le soutenezdans les efforts qu’il met à communiquer etqu’il peut compter sur vous pour l’encouragerou se confier. Pas besoin de s’étendre sur lesujet, simplement ouvrir la porte à d’éven-tuelles discussions. Cependant, si l’enfantn’est pas encore conscient de son bégaiement,demandez aux parents ou à l’orthophonistequi le suit si vous pouvez ou non aborder lesujet avec lui.

ÉCOUTER ACTIVEMENTÉcoutez ce que dit l’enfant et non comment

il le dit. Mettez-vous à sa hauteur et regardez-le dans les yeux, même s’il dévie son regard.Ne coupez pas votre respiration, restez calmeet attentif. Attention au langage non verbal(froncements de sourcils, soupirs, bras croisés)qui véhicule vos émotions (malaise, impa-tience, etc.).

PRENDRE LE TEMPSFaites des pauses entre les tours de parolepour permettre à l’enfant de dire son message.Laissez-le terminer son moment de bégaie-ment et surtout, ne lui coupez pas la paroleni ne complétez ses phrases. Si vous n’êtes pasdisponible, dites-le à l’enfant et proposez-luiun autre moment pour qu’il puisse venir vousparler. Si l’enfant vient de vivre une grosseémotion (excitation, peur, tristesse, etc.) et quesa parole est disfluide, laissez-lui le temps dese ressaisir avant de lui demander de parler.De plus, si l’enfant connaît une « mauvaisejournée », il pourrait être sage de remettre aulendemain les longues conversations et lescommunications devant toute la classe.

S’ABSTENIR DE CONSEILLER Les conseils comme « Ralentis, prends unegrande respiration, calme-toi » nuisent àl’échange et sont rarement utiles. Ils attirentl’attention sur le bégaiement. Ils peuventainsi ajouter un stress sur la communicationet risquer d’augmenter les disfluidités del’enfant.

INTERVENIR POUR ENRAYER LES MOQUERIESNe tolérez aucune moquerie de la part desautres élèves. Favorisez l’acceptation des dif-férences en expliquant aux jeunes ce qu’estle bégaiement. L’enfant lui-même sera peut-être capable de vous aider à préparer uneactivité de sensibilisation pour ses cama-rades de classe.

Qui peut vousaider?Si vous avez besoind’informations ou deconseils, l’orthopho-niste de votre écolepeut vous aider. Ilsaura répondre à vosquestions et vous diri-ger vers des ressourcesappropriées. Peut-être

même qu’il détiendra le mandat d’offrir unsuivi direct aux enfants qui bégaient. Caraprès tout, les communications font partie duprogramme scolaire et un problème debégaiement peut compromettre les appren-tissages d’un élève, du moins en partie.

Il existe également des associations quipeuvent vous donner de l’information. Laprincipale association québécoise qui s’adresseaux jeunes et à leur entourage est l’Associa-tion des jeunes bègues du Québec (AJBQ). L’AJBQ possède une ligne téléphonique sansfrais (1 800-661-2348) et un site Internet surlequel on retrouve une foule d’informations(www.ajbq.qc.ca). On y trouve même un pro-gramme de sensibilisation pour les écolesqui comprend des textes pour les enseignants(surtout du primaire) et des idées d’activitésà faire avec les élèves.

En conclusion, l’enseignant du préscolairepeut jouer un rôle important dans les com-munications actuelles et futures de l’enfantqui bégaie en dépistant le problème, enaccompagnant le jeune et ses parents vers unsuivi orthophonique et en mettant en placeau sein de sa classe, un climat de respect etde saines communications. ■

Références

BEAUSOLEIL, NATACHA. Comment aider unélève qui bégaie? AJBQ, novembre 2002, 8 p.(sur le site Internet : www.ajbq.qc.ca)

MONGEAU, MÉLANIE. La fluidité à l’école :Soutenir l’élève qui bégaie. AJBQ, 2 p. (sur lesite internet : www.ajbq.qc.ca)

www.calspa.ca

www.ooaq.qc.ca/fiches/bégaie.htm

L’enseignant du préscolaire,un acteur clé dans le contrôle de la parole de l’enfant qui bégaie

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O n peut dire que l’on vient de définirla coopération. Pour paraphraser JimHowden quand il parle de la « théorie

des petits pas », il faut d’abord instaurer desvaleurs, pour ensuite apprendre à coopérer etdans un troisième temps coopérer pourapprendre.

Les valeursPour des enfants de maternelle, le plaisir vasans aucun doute conduire à l’engagement etinversement, on peut croire que l’engage-ment conduira au plaisir d’apprendre, de dé-couvrir et de grandir. Selon Élisabeth Cohen,« l’apprentissage coopératif repose sur unecroyance : personne ne possède toutes leshabiletés; chacun de nous en possède quel-ques-unes1 ». On pourrait dire que nul n’estplus intelligent que nous tous ensemble.Chaque petite réussite développe sa con-fiance et son ouverture aux autres. Lacoopération est aussi basée sur l’entraide etl’attitude de l’enseignante est primordialepour amener l’enfant à prendre des risques.D’où l’importance de ne pas mettre l’accentsur le résultat, mais bien sur le développementdes habiletés et l’instauration des valeurs.

La formation des groupesIL EXISTE TROIS TYPES D’ÉQUIPES :Au début de l’année, l’enseignante aura ten-dance à former des équipes informelles auhasard à l’aide de la structure méli-mélo, la

distribution de jetons de couleurs ou d’objetsfamiliers de la classe. Ce genre de groupe-ment habitue les enfants à travailler avec dif-férents enfants de la classe. L’enseignantepourra ainsi observer les interactions entreses élèves.

Pour certaines activités, elle formera deséquipes par intérêt. Par exemple, pour déco-rer une citrouille à l’Halloween, il peut êtreplus efficace de laisser les enfants se re-grouper selon leur préférence (princesse,chat...).

« Les groupes de base constituent desgroupes stables d’enfants travaillant ensem-ble sur une durée suffisamment longue pourpermettre de créer des liens susceptibles desusciter un sentiment d’appartenance. C’estce qu’on appelle un groupe formel : rien n’estlaissé au hasard dans les particularités de laformation du groupe2 ». Le sociogramme deBany et Johnsons3 a été adapté4 pour lepréscolaire et permet de déterminer les per-ceptions des enfants pour nous aider à fairedes groupes équilibrés.

L’interdépendance positive et laresponsabilisationL’enseignante encourage « la responsabilisa-tion de chacun envers lui-même et envers lasituation d’apprentissage. En fait, l’inter-dépendance et la responsabilisation sont lesdeux principaux objectifs de toute activitéd’apprentissage. On pourrait illustrer l’inter-

dépendance des objectifs comme suit : « J’aibesoin de toi et tu as besoin de moi pour réus-sir5. »

Pour créer une interdépendance positive,nous pouvons utiliser les buts communs (undessin par équipe), les ressources matérielles(un bâton de colle par équipe), les tâches(un enfant qui cherche, un qui découpe et unqui colle), ainsi que les rôles (responsable dumatériel, le gardien du temps, l’harmonisateur,le bâtisseur et le rapporteur de trésors d’idées).

Les habiletés de baseLa coopération s’apprend. À la maternelle,nous pratiquons les habiletés de base enfaisant comprendre aux enfants que si les rè-gles sont respectées, le travail sera plus plai-sant et plus efficace. Voici un exemple queLouise Bernard, une enseignante de mater-nelle, a donné à ses élèves : « Notre classeressemble à un restaurant. Quand vous allezau restaurant, chaque petite tablée s’occu-pe de ce qui se passe à sa table. Personne necircule, on demande poliment au serveur sion a besoin de quelque chose et si on doit cir-culer, on le fait sans bruit. Nul ne parle fortpour ne pas déranger les autres tables. Et onessaie de rendre le repas agréable grâce à labonne entente6. » L’enfant fera facilement lelien entre la vraie vie et ce qu’on lui demandede faire.

Voici les quatre habiletés de base que nousdéveloppons à la maternelle : • Je me déplace sans bruit; • J’écoute la personne qui parle;• Je parle à voix basse;• Je joue sans me chicaner.

Pour aider les enfants à prendre consciencede leur capacité à développer ces habiletés, ilest important de faire un retour sur celles-ci.Il existe plusieurs outils de motivation pourpratiquer les habiletés de base au niveau dugroupe-classe. Par exemple, pour le bocal debilles, on se procure un bocal ou une bouteillede verre et de petites billes. L’enseignanteannonce qu’elle mettra une bille chaque foisqu’elle verra un enfant pratiquer une habileté.Le son de la bille dans le pot attirera leur at-tention et les encouragera à suivre la con-signe.

On peut utiliser un arbre de la même façon

Johanne Potvin et Caroline Ruel, enseignantes à l’école Iona, Commission scolaire de Montréal

La coopération, est-ce une façon différente d’apprendre, un prétexte pourl’implantation de valeurs essentielles dans les relations humaines, une façond’instaurer un climat de classe propice à l’apprentissage, de développer unsentiment d’appartenance ou une attitude de collaboration?

Coopérer à 5ans

1. Cohen, E. G. Le travail de groupe : Stratégies d’enseignement pour la classe hétérogène, traduit par F. Ouellet, Montréal, Les Éditions de la Chenelière, 1994, p. 123.

2. Potvin, J., Robillard, I., Ruel, C., Sabourin, M. Coopérer à 5 ans, Montréal, Les Éditions de la Chenelière, 2005, p. 26.3. Bany, M. A., Johnson, L. V. Dynamique des groupes et éducation. Le groupe classe, traduit de l’américain, Paris, Dunod, 1969.4. Potvin, J. et collab., op.cit., p. 27-28.5. Howden, J., Laurendeau, F. La coopération : un jeu d’enfant, Montréal, Les Éditions de la Chenelière, 2005, p. 4.6. Potvin, J. et collab., op. cit., p. 31.

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en ajoutant des pommes ou des feuilleschaque fois que l’habileté à travailler est ob-servée et ainsi de suite selon le thème ou lasaison du moment.

Le rôle de l’enseignanteL’enseignante se doit d’être une personnesignifiante pour l’enfant. Elle doit percevoirchez celui-ci sa capacité d’apprendre à ap-prendre. En ayant cette attitude, l’enseignantemettra en place une démarche à suivre pouramener les enfants à coopérer.

La rétroaction« La rétroaction sur le processus pour décrireles apprentissages et les nommer nous sem-ble beaucoup plus profitable que le seul re-gard évaluatif des enseignantes sur le produitfinal7. »

« Le défi que les enseignantes du préscolairedoivent relever consiste à faire rétroagir lesenfants. L’enfant de 5 ans réagit dans l’immé-diat. Revenir sur ce qui s’est passé lors des ap-prentissages après une activité coopérativepeut comporter une difficulté que les ensei-gnantes devront surmonter8. »

La rétroaction peut aussi porter sur le con-tenu. Par exemple, si l’activité était de seplacer en ordre de grandeur, la rétroactionpeut tout simplement être de demander quiest le plus grand et qui est le plus petit. Celaamène les enfants à réaliser que la taille necorrespond pas toujours à l’âge. Un autreexemple serait de demander aux enfants dereplacer une histoire en ordre dans un premiertemps et de raconter l’histoire par la suite.

Elle peut également porter sur l’apprécia-tion de l’activité. Si l’enfant a aimé l’acti-vité, il se place dans le coin identifié par uncœur. Celui qui a trouvé l’activité difficile seretrouve dans le coin identifié par un bon-homme avec la bouche en zigzag.

Enfin, la rétroaction peut se faire sur le plande la métacognition. Comment avez-vousfait pour savoir où placer votre mot? A-t-ilété difficile de vous mettre d’accord?

Les structures coopérativesIl y a neuf structures coopératives simples. Onfait vivre aux enfants une structure avec uncontenu simple au début afin qu’ils s’appro-prient les différentes étapes. Ensuite, on mo-

difie le contenu tout en gardant la mêmestructure connue des enfants. On refait le mê-me processus avec chacune des structures.

La première structure présentée est À laligne. On invite les enfants à se placer en lignedans un ordre correspondant à un critèrecomme se placer en ordre de grandeur. Dansun deuxième temps, on pourrait demanderaux enfants de se replacer en ligne en met-tant en ordre les images d’une histoire.

La deuxième structure est La chasse à lapersonne. Les enfants partent à la recherchede personnes possédant certaines caracté-ristiques. Cela leur permet de prendre con-tact avec le plus de personnes possible afin demieux les connaître. Par exemple, les enfantsdoivent remplir une fiche sur laquelle oninscrit le nom d’un ami qui aime la couleurrouge, un autre qui aime la crème glacée auchocolat... en suivant la consigne de toujoursinscrire le nom d’un ami différent.

La structure Méli-mélo permet aux enfantsde pratiquer les habiletés de base et de for-mer des équipes informelles. Par exemple,un enfant ayant le carton « avant » se jumel-lera avec celui qui a le carton «après». On peutjumeler un mot et une image, des morceauxde casse-tête...

Pour Les coins, l’enseignante place des af-fiches dans les différents coins de la classe etles enfants doivent se placer ou replacer desimages selon la consigne. Par exemple, cinqcartons identifiant cinq formes différentessont placés dans les coins de la classe. Lesenfants partent à la recherche d’objets surlesquels on retrouve une de ces formes. Ainsi,un enfant qui cherche des objets en forme derectangle pourra y placer un cartable.

Pour La fiche d’identité, l’enfant remplitune fiche sur laquelle apparaissent certainescaractéristiques (couleur, animal, alimentpréféré...). Il partage son contenu avec unou plusieurs enfants. Cette structure permetaux enfants de prendre conscience de sesgoûts et de ceux des autres.

La structure Les cercles concentriques de-mande un peu d’adaptation pour les enfantsdu préscolaire. Les enfants se placent de fa-çon à former deux cercles, un intérieur et unextérieur. Ils se retrouvent ainsi face à face.La consigne étant de se déplacer de deuxpas vers la droite. Il est plus facile d’utiliser des

chaises ou de faire déplacer seulement lecercle extérieur. Deux par deux, ils mettent encommun leurs idées. Par exemple, les enfantsdu cercle extérieur possèdent une carte illus-trant un sujet et ceux du cercle intérieurdétiennent une carte illustrant une action.Ceux-ci doivent composer une phrase.

Il y a beaucoup d’activités qui travaillent lastructure Chacun son tour. Ainsi, chaqueenfant parle et agit à tour de rôle. Cela per-met aux enfants de développer des habiletéstelles qu’attendre son tour, écouter l’autre etrespecter les délais.

Dans le Graffiti collectif, on regroupe lesenfants autour d’une feuille divisée en autantd’espaces qu’il y a d’enfants. Chaque espaceest identifié par une catégorie ou une con-signe. Comme pour la préparation de la fêted’Halloween, les enfants pourraient dessinerune idée de décoration, de costume, de col-lation et un jeu. Chaque enfant dispose d’unterritoire pour exécuter la consigne indiquée.Il signe son nom au bas de cet espace. Lorsqueles enfants d’une équipe ont terminé leurdessin, ils tournent la feuille et font le dessinde la consigne face à eux et ainsi de suite,jusqu’à ce que chaque enfant ait visité tousles espaces.

La dernière structure simple s’appelle S’ex-primer, écouter, discuter et choisir. En équipe,les enfants expriment leurs idées sur un sujet.L’enseignante veille à ce que chaque enfantécoute les idées des autres et participe auchoix des meilleures idées du groupe. Unefaçon intéressante de procéder consiste àremettre deux jetons à chaque enfant. Il enutilise un pour chaque prise de parole.

ConclusionNous espérons que ces outils de gestionfaciliteront l’implantation de l’approchecoopérative en classe et amèneront plus d’en-seignantes du préscolaire à adopter cettepratique avec les jeunes enfants. Nous croyonsque la pratique de la coopération permetd’améliorer l’apprentissage chez les enfantspar une gestion différenciée de la classe et dedévelopper leurs habiletés sociales.

Cet article n’est qu’un survol de l’appren-tissage coopératif. Si vous voulez tenter l’ex-périence, des formations et des ouvrages per-tinents vous permettront d’enrichir votrebagage pour vous lancer dans l’aventure de lacoopération. ■

Coopérer à 5ans

7. Ibid., p. 41.8. Ibid., p. 42.

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L orsque l’enfant a de la difficulté àdemeurer calme durant cette pause,cela peut-être dû à plusieurs facteurs.

Le système sensoriel est un de ces facteurs.En effet, certains enfants ont de la difficultéà respecter le silence. Ils ont tellement de dif-ficulté à tolérer ce silence qu’ils font, parexemple, des bruits avec la bouche lorsquec’est trop calme.

Pour d’autres, l’inconfort ou le besoin debouger les empêche de relaxer la tête ap-puyée sur la table. Il y a également desenfants qui sont dérangés par le moindrebruit, le moindre mouvement ou encore sim-plement par la présence d’autres personnesautour d’eux.

Chaque enfant, comme chaque adulte,possède son propre système sensoriel. Cer-taines personnes surréagissent aux stimuli del’environnement et d’autres sous-réagissent.Nous sommes tous, à des degrés divers, soithypersensibles (surréagir) soit hyposensibles(sous-réagir).

C’est encore plus vrai chez le tout-petit dequatre ou cinq ans qui a un système sensorielen construction. Gérer les stimuli de l’envi-ronnement avec ce système encore bien im-mature relève, pour certains, d’un défi quo-tidien. Alors, lorsque vient le temps de calmerce système, cela peut être encore plus undéfi. Comment pouvons-nous faire pourl’aider?

Tout d’abord, il est important de connaîtreles différences individuelles et d’offrir auxenfants différents moyens de se détendre.En effet, nous ne souhaitons pas les voir dor-mir, mais plutôt mieux les disposer aux ap-prentissages. Selon son système sensoriel,l’enfant aura besoin pour favoriser ses appren-tissages :• de s’isoler (hypersensible);• de bouger (hyposensible);• de se centrer sur lui-même (hypersensible

et hyposensible);• d’avoir de la proprioception (hypersensible).

L’enfant peut utiliser différents moyenspour arriver à se détendre. Voici quelquessuggestions :

En regardant le programme du 30 e Congrès, nous avons remarqué que plusieurs atelierstouchaient le thème de la relaxation. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il serait intéres-sant de préparer un dossier sur le sujet.

Qu’en est-il exactement de la relaxation? Afin d’en connaître davantage sur ce moyen d’in-tervention auprès des enfants de 4-5 ans, plusieurs animateurs ont accepté généreuse-ment de nous faire part de leurs connaissances et témoignages, vous invitant à entrer danscet univers. Bonne lecture!

DossierLa relaxation

Les enfants ont besoin d’une pause à l’école. C’est pourquoi la plupart des enseignants du préscolaire incluent

dans l’horaire ou planifient une période de calme, le plus souvent au retour du dîner. Si elle est bénéfique pour

tous, elle n’est certainement pas vécue comme telle par tous.

Sonya Côté, ergothérapeute, Groupe Ergo Ressources

La détente : chacun à sa façon

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13Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

POUR S’ISOLER• utiliser des coquilles auditives de tra-

vailleur;• lui faire écouter de la musique de Mozart

( cela permet également à l’enfant deprendre une pause sans tomber en état desommeil );

• permettre à l’enfant de se retirer dans uncoin de la classe (coin détente, tente, etc.).

POUR BOUGERSi la détente a pour effet d’endormir l’enfantou s’il est moins attentif par la suite, ce n’estpeut-être pas le meilleur moyen pour lui defavoriser ses apprentissages. Cet enfant sous-réagit probablement aux stimuli de son envi-ronnement, la détente est donc moins favo-rable pour lui. Typiquement, les enfants quisous-réagissent à l’environnement ont ten-dance, en classe, à entrer facilement dans leurbulle, à démarrer lentement les tâches et àêtre plus efficaces après la récréation oul’éducation physique.

Je vous suggère de leur faire faire unecourse (par exemple, leur donner la respon-sabilité d’aller porter les présences au secré-tariat) lorsque les autres font la détente. Sivous avez plus d’un enfant dans votre classequi présente ce profil, vous pourriez leurenseigner une routine d’éveil qu’ils pour-raient faire ensemble dans le corridor lorsquec’est possible ou encore dans un endroit quine dérangerait pas les autres. Généralement,lorsque l’enfant a vraiment besoin d’un outil,il l’utilisera avec plaisir et fera en sorte de nepas se le faire enlever par un comportementinapproprié.

Routine d’éveil pour l’enfantqui est centré sur lui-même Vous pouvez également suggérer cette rou-tine aux parents. Elle peut être faite dans lecalme, le mouve-ment peut être plusou moins lent.

Genou et coude croi-sés, 10 répétitions dechaque côté (coudegauche vient tou-cher le genou droit).

Mains et piedscroisés, 10 répéti-tions ( la maingauche touche lepied droit à l’ar-rière).

Dix sauts papillon(jumping jack).

Éléphant à troisreprises ( on for-me une trompeen ayant un brasallongé vers lehaut et collé àl’oreille).

Étirement et ac-tivation du bras(bras allongé versle haut et brascollé à l’oreille, onétire avec l’autrebras).

POUR SE CENTRER SUR LUI-MÊMELa tortue qui entre dans sa maison ou laposition de l’enfant en yoga sont deux activi-tés qui permettent de se recentrer. Si l’enfantéprouve de la difficulté à le faire près desautres enfants, il peut se placer dans un coinde la classe.

Pour avoir de la proprioceptionVoici une petite routine de détente :• appuyer les mains l’une à l’autre, maintenir

la pose 3 à 5 respirations;• faire 5 pompes sur chaise, compter 3 se-

condes avant de redescendre;

• faire un appui avec les doigts sur la racinedes sourcils (la position doit être exactepour faire effet);

• faire la pieuvre,la tête baisséedurant 10 se-condes (croiserles mains et lesretourner verssoi).

Lorsque l’on permet aux enfants de res-pecter leur différence sensorielle, on leurapprend également le respect du systèmesensoriel de l’autre, mais également l’accep-tation de cette différence. On a autrefoisappris à respecter le besoin de certaines per-sonnes d’avoir des lunettes, cela fait main-tenant partie du quotidien. Je vous invite àtenter la même chose pour le système sen-soriel, le vôtre et celui des enfants!

Bonne détente! ■

DossierLa relaxation

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14 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

C ette phrase, je l’ai répétée souvent àmes stagiaires pendant les cinq ansque j’ai été superviseure à l’Université

de Montréal. Tel un mantra, je la répétais en

espérant que certains d’entre eux s’en sou-viendraient encore dans quelques années.Quel lien y a-t-il ici à faire avec l’enseigne-ment de la relaxation? Il est tout simple,

quasi invisible, comme la respiration.Comment un enseignant peut-il aspirer à

communiquer la passion de la lecture s’iln’aime pas lire ou pire, s’il ne lit jamais? Lesenseignants qui se soumettent à la pratiquede l’écriture sur une base régulière ne sont-ils pas ceux qui sont les mieux disposés àcomprendre les défis que représente le proces-sus d’écriture aux yeux de leurs élèves? Bref,l’enseignement efficace d’une pratique nepeut être transmis sans que nous prenions lesoin de la pratiquer nous-mêmes. C’estassurément le cas de la relaxation!

Parents, enseignants, auteurs, praticiens,nous sommes de plus en plus nombreux ànous pencher sur l’importance de communi-quer le mécanisme de la relaxation, particu-lièrement aux enfants.

La relaxation gagne ses lettresde noblesseDOCTEUR HENRY WINTREBERT Ce psychiatre-psychothérapeute est consi-déré comme une sommité dans le domaine dela relaxation et de l'enfance. Il a été un desleaders de la relaxation de l’enfant en France.Ses travaux ont pris naissance à l’hôpital dela Salpêtrière à Paris. Avant-gardiste, HenryWintrebert avait déjà noté, dès 1959, tout ceque la relaxation pouvait apporter à l’enfantet toute l’importance de l’intégration du vécucorporel à la pensée du sujet pour son équi-libre. Il faisait ainsi entrer la relaxation dansle champ thérapeutique et psychothérapiquedes divers troubles de l’enfant. Il est l’auteurde La Relaxation de l’enfant, publié aux édi-tions de L’Harmattan en 2003, dans lequel ilsoulève les questions suivantes :

DossierLa relaxation

C’était en 2007. J’assistais pour la première fois au congrès de l’AÉPQ àtitre d’exposante et d’animatrice d’un atelier intitulé Saines habitudes ali-mentaires et relaxation pour les tout-petits : des outils pour la vie!...Dansmon baluchon, j’avais mes expériences d’enseignante, de mère de deuxenfants d’âge préscolaire, de superviseure à la formation des maîtres etd’auteure... et je l’avoue humblement : je ne savais pas trop à quoi m’at-tendre. Ce que je savais, c’est que je voulais passer au suivant ce que j’avaisappris sur la relaxation. Je suis arrivée devant les participants à mon ate-lier avec une phrase en tête : «On enseigne avec ce que l’on est! »

La relaxation, à passer au suivant

Nadia Bazinet, auteure et conseillère pédagogique en français langue seconde à la Commission scolaire English-Montréal

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15Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

DossierLa relaxationL’enfant a-t-il besoin, déjà, à son âge de se

relaxer? Est-il soumis lui aussi comme l’adulteau stress, à l’angoisse, à l’insomnie, aux ma-ladies psychosomatiques, aux phobies, etc.?Sa réponse :La réponse est oui, évidemment, car l’enfantsubit peut-être plus qu’autrefois les trauma-tismes psychologiques mettant en cause sonéquilibre psychoaffectif. L’augmentation desdivorces, la précarité de la stabilité profes-sionnelle des parents, la compétitivité sco-laire, l’attraction des objets de communicationet de consommation, le surmenage des mèressont autant de facteurs faisant apparaîtrechez l’enfant une insécurité permanente,source de tensions psychiques et physiques. Ily a en plus chez lui la construction et l’évolu-tion de sa propre vie psychique et l’organisa-tion de son imaginaire qui sont aussi sourced’angoisses et de craintes perturbant le som-meil, la scolarité et les relations parentales.L’enfance n’est pas sereine. La relaxationengendre un état physique de profondedétente qui entraîne des changements tantphysiques qu’émotionnels en réponse austress...

GENEVIÈVE MANENT Plus contemporaine, Geneviève Manent,auteure de L’enfant et la relaxation qui a étépublié en 2009, traite du sujet ainsi :

Chaque enfant est riche d’un monde in-térieur que nous méconnaissons souvent,pris que nous sommes dans notre hâte.L’enfant lui-même est souvent perplexe etpartagé entre son monde et celui des adultes;il cherche des repères et son identité.

L’auteure poursuit en mentionnant quegrâce à la relaxation...

L’enfant pourra s’épanouir dans sa dimen-sion globale et trouver l’harmonie tout aulong de sa croissance; il saura utiliser ses cinqsens, habitera intimement et avec bonheurson corps, se reliera plus facilement aux autreset à son environnement. En favorisant uneconnaissance de lui enracinée dans le corps, larelaxation l’aidera à avancer avec plus deconscience et de sécurité. Il pourra alors en-trer sereinement dans le monde adulte.

DOCTEUR HERBERT BENSON En 1975, un dénommé Herbert Benson,médecin et professeur associé à l’école demédecine de Harvard, démontrait dans une

étude intitulée The RelaxationResponse les effets mesurables de larelaxation sur le corps humain. Ilapporte la preuve scientifique deseffets suivants sur le corps humain : • Diminution du rythme respiratoire• Diminution de la pression sanguine• Diminution du rythme cardiaque• Diminution de la tension artérielle

Herbert Benson fait la constatationque la solution se trouve dans notremanière de répondre au stress. Lestravaux du Dr Benson furent revisitésen 2006, alors que la papesse de la té-lé américaine, Oprah Winfrey, a inter-viewé le célèbre cardiologue améri-cain en le présentant comme n’étantrien de moins que le Bill Gates del’équilibre mondial... Fondateur duMind/Body Medical Institute del’Hôpital général du Massachusetts etprofesseur associé à l’Université Har-vard, le Dr Benson est un véritablepilier dans le domaine de la rechercheaxé sur la relation corps-esprit dansle domaine des sciences médicales.Ses activités de recherche ciblent lestress et la réponse au stress par larelaxation.

L’abc de la relaxationNombreux sont ceux qui confondent sommeilet relaxation. Il est clair que tous les expertss’entendent sur ce fait : la relaxation, cen’est pas DORMIR. S’il est vrai que le sommeilde certaines personnes peut avoir un effet cal-mant, sur d’autres, il est surtout vrai que la re-laxation peut avoir l’effet de prédisposer ausommeil réparateur. Toutefois, ce n’est pasdans le sommeil que la relaxation puise saforce. En résumé, une séance de relaxationtelle que préconisée par le Dr Benson est unedétente profonde et dirigée d’une durée de 20minutes. Le but : détendre chacune des par-ties du corps et se centrer sur la respirationtout au cours de l’exercice.

Quoi de plus personnel à chacun que sonsouffle. Prendre le temps de se brancher sursa respiration, ça veut dire se CENTRER sur unélément essentiel qui nous tient en vie etque nous pratiquons de façon inconsciente.Relaxer c’est aussi prendre le temps de s’ex-tasier devant le mécanisme du corps humain,prendre son pouls à la fois physiquement et

symboliquement et sentir son cœur battredans sa poitrine, tout en prenant conscienceque trop souvent nous ne prenons pas letemps d’être à l’écoute de ce système extra-ordinaire qui nous envoie des messages toutau long de nos journées. Les maux de têteset autres malaises nous confirment souventque le mal est fait. La relaxation, c’est doncapprendre à être à l’écoute de soi. Les appel-lations sont nombreuses : sophrologie, re-laxation, détente, réponse au stress. Pour mapart, je lui ai donné le nom de Relaxation pourles Tout-Petits, une collection de cinq CDayant pour thèmes des sujets adaptés à lasalle de classe ( les insectes, les saisons, lescinq sens ). Mon but était de permettre auxenfants de développer les mécanismes de larelaxation d’une manière à la fois amusanteet captivante, car la relaxation c’est aussidévelopper le sens de l’ouïe en passant parl’écoute de soi.

L’abc de la relaxation...en classe préscolairePour le cas qui nous intéresse ici, nous obser-

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vons la relaxation comme faisant partie inté-grante de la routine quotidienne au présco-laire. Cette période d’une vingtaine de minu-tes a pour effet de permettre aux enfants dese reposer, de faire le plein d’énergie et de secentrer sur leur ressenti. Bref, il ne s’agit pasici d’un roupillon qui est, avouons-le, impos-sible à faire pour certains enfants. La relaxa-tion n’est pas un processus passif mais bienun exercice actif qui encourage l’écoute desoi; et la base de cette écoute passe par l’é-coute de la respiration. C’est bien beau toutça, mais dans la réalité de tous les jours,comment transmettre la relaxation aux en-fants? Il n’est pas facile de prendre le tempsd’inculquer cette pratique au quotidien surune base autonome. De là l’importance de larelaxation dirigée.

Personnellement, je l’ai fait en réponseaux demandes d’élèves de les faire voyagerpendant la période de détente qui suivaitmon cours de théâtre. La détente a pris unedimension ludique, créative et mon but, desemaine en semaine, fut de permettre à mesélèves de développer les mécanismes de larelaxation afin qu’ils puissent y avoir recoursen temps voulu. Mon but ultime : leur per-mettre d’atteindre un état de détente optimalen relaxant chacune des parties du corps eten encourageant les élèves à pratiquer unerespiration profonde et dirigée tout en restantparfaitement conscient.

« ON ENSEIGNE AVEC CE QUEL’ON EST »Certes, la relaxation n’est pas une compétencedisciplinaire, mais elle est un des savoirs es-

sentiels mentionnés dans les domaines géné-raux de formation du programme de forma-tion de l’école québécoise. En effet, le domaineSanté et bien-être stipule que l’axe de déve-loppement de ce domaine a pour but que l’en-fant prenne «Conscience des conséquencessur sa santé et son bien-être de ses choixpersonnels : alimentation, activité physique,sexualité, hygiène et sécurité, gestion dustress et des émotions. » Il doit bien y avoirune raison pour cela, n’est-ce pas?

En vérité, la relaxation est un de ces ca-deaux qui nous donne envie de passer ausuivant. C’est à la fois un jeu et une habitudede vie essentielle qui se peaufine avec lapratique. Si nous considérons comme essen-tiel de se brosser les dents deux fois par jourpour maintenir une bonne santé buccale, larelaxation devrait aussi être une pratiquequotidienne régulière pour maintenir l’équi-libre mental, émotionnel et physique. La di-mension ludique est donc essentielle pourréussir à transmettre aux enfants les élé-ments de base de cette pratique.

La relaxation, la pratiquer soi-même, vrai-ment? Je pense personnellement qu’il n’y apas d’autre façon de faire. Ne disons-nous pasque nous sommes à bout de souffle et quenous courons tous après notre temps lorsquevient la fin de l’année scolaire? Ainsi, en ter-minant, je vous pose la question : N’est-ce pasen prenant soin de nous que nous sommesplus à même de prendre soin des autres?N’est-ce pas en modélisant que nous deve-nons un meilleur passeur d’idées ou de litté-rature?

Je vous souhaite de faire le plein d’énergie

et surtout de prendre le temps de respirer etde RE-LA-XER.

Au sujet de l’auteureDotée d’une solide expérience en enseigne-ment, Nadia Bazinet est conseillère pédago-gique en français langue seconde à la Com-mission scolaire English-Montréal. Elle estaussi auteure jeunesse et récipiendaire duprix littéraire Gourmand Cookbook Award2007 pour le Canada - Meilleur livre de cui-sine pour enfant et pour la famille, pour letitre : Dinde recherche farce désespérémentde Clafoutine et ses amis, une collectiondestinée aux 4 à 8 ans et publiée aux ÉditionsLa Presse. Mme Bazinet est également pro-ductrice de la Relaxation pour les Tout-Petits,de Nadimadi.Pour plus d’info : www.nadimadi.ca http://librairie.cyberpresse.ca/categories/litta-rature-jeunesse-35.html. ■

RéférencesBENSON, HERBERT. The Relaxation Response,Avon, 1976, 222 p.

MANENT, GENEVIÈVE. L’enfant et la relaxation- S’il te plaît, apprivoise-moi!, Le Souffle d’Or,collection « Chrysalide », 2009 (4e édition).

Programme de formation de l’école québé-coise, éducation préscolaire, enseignementprimaire, version approuvée juillet 2003.

WINTREBERT, HENRY. La relaxation de l’en-fant, L’Harmattan, 2003, 282 p.

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Le programme YogaminLa nouvelle approche du programme Yogaminest une excellente façon pour les éducateurset les enseignants de faire bouger les enfantsintelligemment afin de les maintenir en bonnesanté physique et mentale. En effet, ce pro-gramme d’exercices physiques et de détenteaide les enfants à développer leur motricitéglobale, la connaissance de leur corps, leurperception de l’espace, leur concentration etleur capacité à interagir avec les autres.

Puisque bouger et se détendre sont des

éléments essentiels à la santé, le programmeYogamin est structuré en deux volets complé-mentaires : l’exercice et la détente. Le premiervolet incite à faire bouger les enfants en fai-sant appel à trois disciplines reconnues : le yo-ga, le tai-chi et la méthode Pilates. Yogaminprésente sept histoires qui stimulent la créa-tivité des enfants en les plongeant dans leurmonde imaginaire. Le thème de chaque his-toire rejoint les enfants et ceux-ci incarnentles personnages, les créatures ou les objets del’histoire par les enchaînements de mouve-

ments ( yoga, tai-chi et Pilates ) proposés.Quant au deuxième volet, il invite à ladétente par différentes techniques de mas-sage ( le massage du dos, des pieds, de la têteet des épaules, ainsi que l’automassage), à lagymnastique passive, à la visualisation et àla découverte du chi.

Bouger, un besoin fondamentalpour l’enfantNaturellement, l’enfant éprouve le besoinirrépressible de se livrer à des activités quidemandent une grande dépense d’énergie,comme courir, grimper, sauter. Le programmeYogamin tente de répondre au besoin debouger des jeunes enfants. Il permet égale-ment de réduire les tensions, de calmer l’agi-tation et les comportements agressifs, enplus de développer l’agilité physique et l’en-durance des jeunes enfants. En fait, sur le planphysiologique, chaque posture de yoga, detai-chi et de Pilates agit sur les plans struc-turaux et fonctionnels. Lorsque l’enfant exé-cute les postures, il rend son corps à la foisplus mobile et plus souple.La circulation san-guine stimulée permet de retrouver force etvitalité. Par le yoga, le tai-chi et le Pilates, ilapprend à mieux gérer sa respiration, ce quiprocure un supplément d’oxygène au corps,mais aussi au cerveau : la concentrations’améliore à tous les niveaux.

Partir à la découverte de son corpsLe développement du corps et celui de l’espritsont indissociables. Plus les enfants acquièrent

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L’adage mens sana in corpore sano, «un esprit sain dans un corps sain »,témoigne de l’importance que les Grecs anciens attribuaient à l’éducation.Tous les jeunes de l’Antiquité devaient faire de l’exercice physique, car lesGrecs étaient persuadés de l’interdépendance entre l’équilibre psychique,intellectuel et physique. De nos jours, cet équilibre n’est pas autant mis del’avant qu’il le devrait. Le mode de vie actuel des enfants de notre sociétéest de plus en plus passif. En effet, selon les recherches, la télévision, lesjeux d’écran et l’ordinateur clouent littéralement les enfants devant un écranplus de 30 heures par semaine! La malbouffe est également un phénomèneà la hausse ce qui, par conséquent, augmente les problèmes liés au poids,même chez les enfants. Il est donc important que l’enfant acquière très tôt,à l’école et dans les milieux de garde, de saines habitudes de vie. Éduca-teurs, enseignants et parents soucieux de la santé physique et émotive desenfants doivent s’unir et passer... à l’action.

YogaminUn esprit sain dans un corps sain...

dès l’enfance!Karine Bélanger, enseignante à la Commission scolaire de Sherbrooke et auteure du programme Yogamin

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tôt des habiletés motrices variées (coordina-tion des mains et des yeux, rotations, culbutes,bercements, actions de pointer, de sauter, delancer, etc.) plus ils sont susceptibles de ré-colter des bénéfices dans leur parcours sco-laire ( lecture, réaction en situation de stress,écriture, concentration, mémoire et éveil sen-soriel ).

Cependant, le simple fait de bouger n’estpas garant du développement moteur. Il fautse rappeler que la répétition d’un mouvementou d’un exercice ne consiste qu’en la repro-duction de ce que nous connaissons déjà.Pour se développer, les enfants doivent fairequelque chose de nouveau. L’une des parti-cularités du programme Yogamin est de pro-poser aux enfants des postures qu’ils n’ont pasl’habitude de faire, ce qui favorise le dévelop-pement moteur. À l’extérieur de leur zone deconfort, les enfants doivent se concentrer,s’observer et envoyer des commandes précisesau cerveau pour réussir la posture demandée.De plus, la chorégraphie liée à chaque histoireoblige les enfants à se déplacer continuelle-ment pour adopter la nouvelle posture : ainsi,ils sont constamment stimulés.

Par le yoga, tai-chi, et Pilates, les enfantsprennent également conscience de leur sché-ma corporel et de leurs limites. La latéralisa-tion est parmi les premiers atouts. La latérali-sation est un processus qui consiste à passerd’une utilisation indifférenciée de l’un ou del’autre côté de son corps à une différenciation,puis à l’établissement d’une dominance d’uncôté du corps sur l’autre. Dans le programme

Yogamin, chaque position est demandée ducôté gauche et du côté droit. Lorsque lesenfants effectuent les positions demandées,ils réalisent qu’un côté est plus facile àaccomplir que l’autre. Ils découvrent donc lescapacités de leur corps ainsi que la domi-nance d’un côté du corps sur l’autre. Cettedominance lui assure une plus grande effi-cacité dans ses mouvements et elle l’aideraplus tard à accomplir des tâches commel’écriture.

Yogamin, c’est aussi le jeuSelon le programme de formation de l'écolequébécoise, le jeu constitue pour l’enfant lemoyen par excellence d’explorer le monde, dele comprendre, de l’imaginer, de le modifier etde le maîtriser. Par le jeu et l’activité sponta-née, l’enfant s’exprime, expérimente, apprend,structure sa pensée et construit sa vision dumonde. Il apprend à être lui-même, à inter-agir avec les autres et à résoudre des pro-blèmes. Il développe également son imagi-nation et sa créativité. Lorsque l’enseignantou l’éducateur anime une histoire de Yogamin,il permet à l’enfant d’entrer dans un universimaginaire issu de sa créativité et de sesconnaissances. La créativité et l’imaginationsont essentielles à l’approche mise de l’avantpar ce programme.

Se détendre, tout un défiPar le volet détente, l’enfant est appelé àavoir de doux contacts physiques avec sescamarades et à subtilement établir un lien

entre son corps et celui des autres. Apprendreà faire un massage n’est pas seulement unetechnique : c’est aussi une combinaison derythmes, de pressions et de mouvementscontinus appliqués sur la personne massée.Le volet détente s’enchaîne au volet exer-cice de manière à permettre à l’enfant decontinuer à baigner dans l’univers imagi-naire de l’histoire. La séance de détente per-met à l’enfant d’affiner sa coordinationmanuelle, de respecter le corps des autres etde partager des moments d’intimité. Parmi lesexpériences de détente offertes, l’enfant ap-prend à dé-contracter ses muscles, à s’aban-donner et à faire confiance aux autres. Dansces échanges tout en douceur, l’enfant ap-prend à se laisser toucher et à toucher ten-drement les êtres qui l’entourent.

C’est à votre tour!Je vous invite à découvrir et à expérimenterun programme qui a fait ses preuves. À monavis, il s’agit d’un outil indispensable pour leséducateurs, les enseignants et les parentsqui se soucient du développement desenfants. Il propose une excellente approchepour les faire bouger dans un endroit restreintet pour développer la concentration, lamotricité globale, la connaissance du corps,l’imagination, l’interaction avec les autres, lesens de l’espace et la détente, notamment. Leprogramme Yogamin aide les enfants àdemeurer sereins et à s’épanouir par la décou-verte de leur corps.Bonne aventure... physique! ■

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Je dois devenir grand!Nous n’avons qu’à regarder le nourrisson en-dormi pour reconnaître, peinte sur son visa-ge, l’image de précieux instants de paix quinous font envier ce doux temps où le labeurdu quotidien n’avait pas encore entaché notrevie. À peine quelques mois se sont-ils égrainés,que le tout-petit se transforme en un jeuneenfant qui, d’un sourire ou d’un éclat de rire,nous rappelle qu’il vibre à une fraîcheur in-térieure que nous avons délaissée. Puis, voilàque l’entrée à la garderie installe lentement,chez notre cher petit, une routine qui déjà luiimpose des contraintes le poussant à... devenirgrand!

Tout juste a-t-il le temps de pousser dequelques centimètres que l’école lui ouvre sesportes. De grands corridors, des portes fer-mées derrière lesquelles il faut s’asseoir etapprendre, de nouveaux amis et professeurs,de nouvelles expériences qui façonnerontson devenir composent alors son nouveaumonde. Que dire de la découverte des di-verses technologies, toujours à la fine pointede l’inédit, qui maintiennent ses sens en étatde stimulation grandissante et qui installentgraduellement, chez lui, une dépendance àleur égard? Le voilà qui commence à s’iden-tifier à une multitude de héros et d’héroïnes,de chanteurs et de chanteuses... Son univers

est envahi d’une telle abondance d’imagesqu’il aborde l’adolescence en cherchant à secréer une identité qui lui est propre. Il en estarrivé à oublier ce calme qui l’habitait et qui,pourtant, se veut une partie intégrante de sonunivers.

Et puis, le monde de l’adulte l’interpelle etil relègue aux oubliettes la joie première quicomposait son être. La performance, déjàbien installée depuis toutes ces années de sco-larisation, est au rendez-vous plus que jamais!

Je ne sais plus quoi faire!Les enfants ne démontrent pas tous la mêmecapacité de concentration. Toutefois, cette

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Est-il possible, en ces temps de sti-mulations constantes, d’adoucir levacarme de nos pensées, de nousaccorder une pause et de simple-ment... respirer? Est-il concevablede pouvoir freiner ce tourbillon sansfin d’images mentales maintenantnotre cerveau en constante ébulli-tion? Est-il pensable que nos jeunespuissent se concentrer pour une pé-riode continue sans que l’appel destimuli extérieurs résonne en eux?Où donc est passé ce calme si essen-tiel à notre survie physique, psy-chique et mentale?

Le retour au calme...souffle de fraîcheur

dans notre quotidien!Josée Sénéchal, enseignante à la retraite et éditrice aux Éditions Paume de Saint-Germain

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capacité peut se développer et varier selon leschamps d’intérêt de chacun. « Pourquoi dois-je faire mes devoirs? J’ai tellement le goût dejouer. Je ne comprends pas ce que le pro-fesseur veut que je fasse... Je n’aime pas l’é-cole. Je peux facilement jouer pendant de lon-gues minutes avec mon jeu vidéo, mais jen’arrive pas à me concentrer en classe sur cequi est dit. Ma tête est ailleurs. J’ai peur d’untel; il m’agace et rit de moi. Je n’ai pas d’amis,je me sens seul. » N’est-ce pas ce qu’exprimentcertains jeunes éprouvant des difficultés àmaintenir leur concentration? L’une des tâ-ches qui incombent aux parents et aux édu-cateurs est d’aider le jeune à développer saconcentration en lui fournissant des outils quilui permettent de consolider son estime desoi, inséparable compagne de toute une vie.

Une approche tout en douceur...Diverses techniques se présentent afin denous aider à retrouver le calme intérieur et lajoie qui font partie de notre être et que nousavons oubliés. Une de ces techniques, utiliséesdepuis des siècles sous diverses formes, est la

méditation. Adaptée pour le jeune, elle l’inciteà focaliser sur un point bien précis et l’inviteà la découverte de la richesse de son mondeintérieur, de la beauté qui l’habite et qui l’en-toure. Elle lui permet d’améliorer sa concen-tration et d’augmenter sa confiance en lui. Ellefavorise l’épanouissement de la joie naturellequi est sienne et peut l’aider à se bâtir unintérieur fort qui lui permettra d’affronterles diverses situations qui se présenterontsur son chemin. Elle s’offre tel un temps d’ar-rêt et d’introspection.

Nous avons médité en classe!Certains professeurs peuvent craindre de s’at-tirer les foudres des parents lorsque ceux-ciapprendront que leur enfant a médité enclasse. Méditer n’est qu’un mot pour dési-gner un temps d’arrêt et de concentration. Ilfaut bien comprendre que la méditation n’ap-partient à aucune culture ou religion parti-culière. Elle est libre de toutes connotationset se veut à la portée de tous. Bien sûr, elle estsouvent associée à l’hindouisme et au boud-dhisme reconnus pour l’utilisation de cette

technique. C’est, sans aucun doute, uneapproche universelle.

Selon Wikipédia, la méditation est au cœurde la pratique du bouddhisme, de l’hin-douisme, du taoïsme, du yoga, de l’islam, dela chrétienté ainsi que d’autres formes plusrécentes de spiritualité mais également de lamédecine. C’est une pratique visant à pro-duire la paix intérieure, la vacuité de l’esprit,des états de conscience modifiés ou l’apai-sement progressif du mental, voire une sim-ple relaxation, obtenus en se « familiarisant »avec un objet d’observation : qu’il soit exté-rieur (comme un objet réel ou un symbole)ou intérieur (comme l’esprit ou un concept,voire l’absence de concept).

Maman, j’ai une nouvelle amiequi s’appelle... Lumière!Depuis quelque temps déjà, une techniqueméditative portant le nom de La Jyoti1- termesanscrit Jyoti signifiant « Lumière» - est utili-sée dans certains hôpitaux de Montréal et parcertains professeurs de diverses commissionsscolaires. Conçue pour les enfants de cinq àdouze ans, elle se révèle un support efficaceet pratique tant pour les jeunes que pour lesadultes. Elle décrit de quelle façon l’enfantpeut voyager à l’intérieur de son corps encompagnie de son amie Lumière, cette pré-cieuse compagne offrant son éclat et sesbienfaits partout sur son passage. Elle déposesa chaleur sur le cœur qui est triste, sa joiesur les pensées qui s’inquiètent, sa brillancesur un point de concentration qui s’éparpille,sa douceur sur un malaise qui persiste, soncalme sur le corps qui s’agite. Elle lui permetde prendre conscience que chacun de sescompagnons a, tout comme lui, une amieLumière qui l’habite sans distinction de races,de couleurs ou de religions. Après un certaintemps de pratique, l’amie Lumière peut, àvolonté, être contactée en toutes circons-tances, tant dans l’action qu’au repos.

La Jyoti se révèle une fidèle alliée qui peutaccompagner l’enfant dans tous les stades deson développement. Elle lui permet de secentrer, de toucher au calme, d’alléger son êtreen quelques clins d’œil. Pour l’adulte quidésire contacter à nouveau son cœur d’enfant,La Jyoti est une merveilleuse technique àexpérimenter.

À vous maintenant de la découvrir! ■

1. Sri Adi Dadi. Jyoti pour enfants - Méditation de Purification par la Lumière, Éditions Paume de Saint-Germain, Montréal, Canada2009, 27 p. Ce livre s’accompagne d’un cédérom.

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Des choses que nous tenonspour acquises... à tort! Ce que nous oublions souvent comme adultes,c’est que le besoin de relaxer vient biendavantage de nous que des enfants eux-

mêmes. D’ailleurs, neprojetons-nous pas

sur eux notre be-soin qu’ils se cal-

ment? Jevous donneune petite

preuve anec-dotique de ceque j’avance...Vous avez déjà

entendu la phrased’enfant « Maman,pourquoi quand TUes fatiguée, c’estMOI qui dois aller

me coucher?» Ça en dit long, non? Par là,l’enfant nous exprime « Moi, j’ai encorede l’énergie et je veux bouger : pas aller mecoucher! » Si l’enfant n’a pas envie de sereposer, de se calmer ou d’aller faire dodo,c’est possiblement qu’il n’a pas suffisam-ment bougé dans sa journée, fort malheu-reusement pour lui, pour sa santé... de mêmeque pour vous!

Bouger d’abord, relaxer ensuite! Je crois personnellement qu’il est un peu

illusoire de vouloir faire relaxer les enfants s’ilsn’ont pas d’abord comblé un besoin encoreplus criant chez eux : celui de bouger. Depuisplus de six ans, je travaille avec cette clien-tèle et j’ai reçu des dizaines de témoignagesd’enseignantes et d’éducatrices qui me disentqu’en intégrant plus d’activité physique àleur programmation quotidienne, elles ontvu non seulement des bienfaits sur les enfants,mais aussi sur la gestion de leur groupe. Lesenfants qui bougent plus régulièrement etplus intensément sont ensuite naturellementplus calmes, plus concentrés, plus aptes à

apprendre et à faire des tâ-ches plus difficiles.

Alors, pourquois’en priver? Si vous ne le

faites pas déjàbeaucoup, jevous mets audéfi de bouger

davantage avecvos élèves et deconstater les effets

relaxants sur eux.Vous verrez bien! Voici quelques pistes d’in-tervention qui vous seront utiles pour releverle défi...

Les exercices cardiovasculaires :naturellement relaxants!Lorsque nous observons l’intensité de l’activité

physique chez les enfants, nous constatonssouvent qu’elle est légère à modérée. L’in-tensité élevée qui se caractérise par le faitd’être essoufflé et d’avoir chaud est rarementvisée. Pourtant, cette intensité est impor-tante et atteignable facilement, même enbougeant sur place, en classe. À preuve, nousle faisons régulièrement au moyen d’histoiresactives, de capsules actives, de défis actifs, etc.Ainsi, grâce à une grande gamme d’activitésqui requièrent très peu d’espace et qui per-mettent de bouger considérablement, lesenfants (tout comme nous) peuvent profiterd’une bonne dose d’endorphine. Cette hor-mone, sécrétée naturellement par le corpshumain après un exercice intense, a un effetrelaxant. En plus de donner le sentiment des’être défoulé, d’avoirfait sortir la pres-sion et le stress demanière saine,l’exercice intensepe rme t d e s evider l’espritet d’êtreensuitepluscalme,plusattentif etplus concentrépour des tâchesmentales.

DossierLa relaxation

Il arrive très souvent que des enseignantes ou des éducatrices me demandent sur un ton quelque peu

découragé « Comment fait-on pour que les enfants se calment et relaxent? » À cela je réponds, à leur grand

étonnement : « Les faites-vous bouger? »

Relaxer = mission impossible ???Peggy Gendron, PDG, kinésiologue, auteure et formatrice, CréActif Média inc.

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Relaxer, c’est possible...mais comment? Après avoir bougé, un retour au calme gra-duel s’impose souvent et peut être très béné-fique. Mais encore là, il ne suffit pas de direà un enfant «Calme-toi » ou «Relaxe », puis-que cela signifie souvent pour lui «Assieds-toiet arrête de bouger. » Pourquoi cela? Parceque nous n’expliquons pas à l’enfant commenty arriver. Il ne suffit pas non plus de lui direde respirer par le nez. (Le fait de respirer estdéjà très abstrait pour lui. Et surtout, c’estplutôt monotone!)

Il faut outiller l’enfant avec des exercicespratiques et concrets, lui montrer commentfaire et lui donner des trucs bien adaptés à sescapacités, à ses connaissances et à ses champsd’intérêt. Souvent, avec les jeunes enfants, ilfaut leur présenter des exercices symboli-ques et significatifs pour eux, afin de faire denos jeux de détente des succès instantanés!Par exemple, associez lesexercices de relaxation àdes symboles qu’ilsaiment pour rendre la relaxation plusamusante, plusattrayante, plusmotivante et, parconséquent, beau-coup plus efficace! Parexemple :• Les petits garçons de

votre classe adorent Spiderman?Faites semblant de lancer des toilesd’araignée, tout en étirant les bras versl’avant et en expirant profondément.

• Vous travaillez sur le thème des dinosaures?Imitez les postures de ces géants! Parexemple, imitez le brachiosaure (dinosaureà long cou) en vous plaçant sur lapointe des pieds et en étirantvotre cou, imitez le ptéro-dactyle qui déploie sesgrandes ailes et qui vole trèsdoucement, en inspirantquand il soulève sesailes et en expirant lors-qu’il les descend ( tel quereprésenté par l’exercicedu parapluie à votredroite ), etc. En somme, personnalisez et

adaptez vos détentes à des con-

textes précis, ludiques et ima-ginatifs. Ainsi, les enfants n’y verront que dufeu et ils seront en train de relaxer et de seconcentrer, tout en jouant. Du même coup,ça leur donnera des exercices faciles àmémoriser et auxquels ils pourront se réfé-rer en cas de besoin. Et par-dessus tout, ilsprendront plaisir à relaxer et à se calmer.(Mots qui les rebutent souvent d’emblée!)

Une physiologie bien différentede l’adulte! Que vous fassiez des exercices de respiration,d’étirement, de yoga ou toute autre forme dedétente, n’oubliez jamais que l’enfant n’estpas un adulte en plus petit, mais bien quel-qu’un de très différent sur le plan anatomiqueet que, de ce fait, il faut toujours adapter lesexercices correctement. Voici certaines pré-cisions à ce sujet : •Lorsque vous faites des exercices de res-

piration, gardez à l’esprit que lespoumons des enfants représententune fraction du volume des vôtres.

Ajustez alors la vitesse de respira-tion à celle des enfants et non pas à lavôtre. ( Évidemment, accordez-vous despetites pauses pour reprendre votre proprerythme!)

• Pour les exercices de flexibilité, évitez deforcer l’étirement : il faut plutôt y allergraduellement et doucement pour fairedes étirements légers et amusants. N’ou-bliez pas que les enfants sont en effettrès flexibles, mais aussi queleurs articulations sont

fragiles en raisonde la crois-

sance desos, des ten-dons et des ligaments.

Favorisez les exercicesdynamiques (exercicesqui bougent : rotations,flexions, etc.) auxexercices statiques(maintien d’une posi-tion), puisqu’ils sont

plus amusants pour lesenfants.

• Pour les exercices de yoga, évitez ceuxqui impliquent de faire une hyperextensiondu dos ou du cou (dos ou cou très arquévers l’arrière). Évitez aussi les étirementsqui ne sont pas dans l’axe naturel de l’ar-ticulation et qui créent une torsion. Enraison du manque de contrôle raffiné desmouvements de l’enfant, ces exercicesprésentent plus de risque de blessures,micro déchirures musculaires, etc.

À la recherche d’autres idées?Vous voulez en savoir plus et avoir d’autrestrucs? Visitez le www.gigote.com pour desoutils et des articles gratuits, de même quepour des animations et des formations quivous aideront à travailler dans un contexte àla fois plus dynamique et plus paisible pourtous.

Bonne relaxation efficace à tous! ■

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23Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

Les cinq étapes essentielles pour ressentir les bienfaits de la relaxation :1. Respirez profondément;2. Ressentez les sensations de chaque respi-

ration jusqu’au bout des orteils;3. Observez le calme qui s’installe en vous;4.Bougez lentement le corps afin de pratiquer

les postures;5. Revenez à votre respiration en fermant les

yeux et ressentez la plénitude s’installer envous.

Voici cinq pos-tures à pratiquercet été :

1. L’arbre

Posture favorisant l’équi-libre et le calme. Prati-quez les deux côtés.

2. La grenouille Posture pour dé-penser l’énergieen surplus.Amusez-vous etretrouvez votreenfant intérieur.

3. L’oiseau

Posture qui amènel’équilibre entre lesdeux cerveaux, lesmouvements gra-cieux des ailes del’oiseau, le calme.

4. Le chienPosture éner-gisante. Res-pirez profon-dément pouren retirer tousles bienfaits.

5. Le nuage

Posture pourharmoniser l’é-nergie du corps,prenez le tempsde respirer au moins 5 à 10 respirations com-plètes. Et profitez-en pour pratiquer cetteposture à l’extérieur et observer le mouvementdes nuages.

DossierLa relaxation

Voici quelques conseils afin de savourer chaque moment de votre été!

Parfois, nous avons de la difficulté à ralentir sans se sentir coupable. Est-ce votre cas?

Voici donc quelques exercices que vous pourrez pratiquer seul, avec les enfants, et ce,

peu importe où vous êtes. Que vous soyez dans la forêt à prendre une marche, près de

la plage à admirer les reflets du soleil sur l’eau ou que vous soyez en voiture pour vous

rendre à votre centre de camping préféré, vous pouvez pratiquer le PedaYOGA à tous

moments en modifiant légèrement l’exercice.

France Hutchinson, enseignante et coach éducationnel, PedaYOGA

Cet été, pourquoi ne pas essayer le

PedaYOGA!

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Vous aimeriez pratiquer d’autres posturesde PedaYOGA? Vous pouvez consulter le sitewww.pedaYOGA.ca ou vous procurer le guidePedaYOGA, le DVD des postures ou encoreutiliser notre toute nouvelle ser-viette de plage avec toutesles postures de PedaYOGA.

PedaYOGA dans les écoles et garderies en 2011-2012Vous désirez inviter notre mascotte Na-masté afin qu’il pratique le PedaYOGA avec

vos élèves en classe, écrivez-nous à :[email protected]

Nous avons aussi des formations pour lesenseignants du milieu scolaire et préscolaire.

Qui est Namasté?Namasté est un petit singe hyperactif

qui apprend à faire du PedaYOGA. Ildésire montrer aux enfants com-ment le yoga l’aide à se concen-trer, à se calmer et à prendre con-

fiance en lui. Il se sent souventagité mais grâce au PedaYOGA, il

peut apprendre à maîtriser sonimpulsivité. Namasté se

rendra dans les garderieset écoles afind’aider les en-fants à ap-prendre destechniques debase de yoga,de relaxationet de visuali-sation.Invitez Na-masté dansvotre classe!Vous aurezalors une

année scolaire ZEN! Dans leurs chroniques,Namasté et France vous offriront des conseilsafin d’aider les enfants à se concentrer, à secalmer et à stimuler leur cerveau!

Qui est France Hutchison?C’est à titre d’enseignante au primaire et aupréscolaire que France Hutchison a com-mencé ses classes. Mère de deux enfants,dont un dysphasique, elle a eu la chance detravailler en collaboration avec plusieurs spé-cialistes afin d’offrir à sa fille une éducationmieux adaptée au caractère spécifique deson développement.

Par la suite, France s’est spécialisée dansl’éducation des enfants ayant des troublesd’apprentissage, pour aujourd’hui, en tantque coach éducationnel, se consacrer à l’ac-compagnement et à la formation des parentset enseignants ayant des enfants à besoinsspéciaux.

Elle a lancé la trousse PedaYOGA conçuespécialement pour favoriser la concentra-tion, l’apprentissage et la relaxation desenfants. ■

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DossierLa relaxation

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L e programme de psychomotricité pourles maternelles et prématernelles a vule jour en 2009, grâce au précieux sou-

tien du YMCA de Ville Saint-Laurent, de Qué-bec en Forme et du programme des SainesHabitudes de vie de l’arrondissement Saint-Laurent. Il a comme objectif d’apprendre leplaisir de bouger à l’enfant et l’enrichissementde la connaissance de son corps. Ce pro-gramme est appliqué dans plus de dix écolesde ce quartier à ce jour.

Un atelier hebdomadaire de ressource-ment en somato-psychopédagogie pour lesenseignants a été proposé également à l’écoleEnfant-Soleil, grâce à l’équipe dynamique etsoucieuse de son évolutivité. Le projet a pourmandat d’apprendre à prendre soin de soi età se détendre.

C’est dans ces deux contextes que j’ai uti-lisé les outils de ces deux professions, mesdeux couleurs de formation de base, pouraccompagner enfants et enseignants vers unbien-être global. C’est donc avec joie que jevous fais part dans cet article de mon expé-rience d’accompagnante, à partir de ces deuxapproches corporelles, à l’école Enfant-Soleil.

La psychomotricité à l’écoleDÉFINITIONLa psychomotricité est l’unité étroite qui

existe entre le corps et le psychisme. Elle secaractérise par l’épanouissement global de lapersonne et sa prise d’autonomie, en favo-risant la connaissance du corps, son appro-priation, la communication et le plaisir. Elle seconçoit dans un cadre de sécurité affectiveet psychique. Elle replace sans cesse l’indi-vidu dans une dynamique relationnelle afinqu’il accède à un équilibre personnel etsocial.

La psychomotricité à l’école vise le déve-loppement global de l’enfant (cognitif, moteur,affectif et social) afin de permettre unemeilleure adaptation au milieu environnant,une plus grande connaissance de son corps etune prise de conscience de soi.

DÉVELOPPEMENT PSY-CHOMOTEURLe développement psy-chomoteur représente lesétapes successives que l’en-fant franchit spontanémentdans les trois sphères :motrice, affective et intel-lectuelle.

Processus dynamique, ildépend de facteurs endo-gènes (maturation neuro-logique, traits particuliers

de l’enfant) et de facteurs exogènes (envi-ronnement familial et socioéducatif).

CLIENTÈLE VISÉEEn employant des outils d’évaluation sophis-tiqués, l’intervenant en psychomotricité dansles écoles identifiera les éléments du déve-loppement de l’enfant qui nécessitent uneintervention plus pointue. Des exercices plusspécifiques seront donc proposés pour accom-pagner le développement des aspects difficilesà dépister.

La prise en charge psychomotrice peut sefaire en grand groupe, pour des enfants né-cessitant une stimulation simple; en grouperestreint ou en individuel, pour les enfantsprésentant des problématiques particulières(troubles de l’attention, de la concentration,troubles moteurs, difficultés d’apprentissage,troubles envahissants du développement,trouble de l’organisation spatiotemporelle...)

À l’école, pour les enfants dematernelle et de prématernellePar le biais des ateliers hebdomadaires, l’in-

DossierLa relaxation

De nombreuses personnes ont démontré de l’intérêt pour la psychomotricitéau service des enfants et de la somato-psychopédagogie pour prendre soindes enseignants lors du 30e Congrès de l’Association d’éducation pré-scolaire du Québec, le 19 novembre 2010. Le présent article vise à pré-senter la théorie et la pratique de ces deux approches corporelles.

L’approche corporelle à l’école pour mieux apprendre

Domitille Dervaux, psychomotricienne et somato-psychopédagogueIntervenante en psychomotricité à l’école Enfant-Soleil, Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys

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tervenant en psychomotricité fait effectuerdes activités aux jeunes enfants dans lesdomaines de l’équilibre, des coordinations, duschéma corporel, de la motricité fine, de la la-téralité, de l’espace et du temps.

Une séance type se déroule avec un tempsd’ancrage, de mise en soi, suivie par un tempsde jeu, avec un ou deux exercices sensorielset moteurs sur le thème hebdomadaire. Puisvient un temps de détente pour favoriserl’intégration et enfin un temps ensemble demise en mots.

Exemples de relaxation à pratiquer avec les enfants de maternelleLes professionnels de la petite enfance s’ac-cordent sur la nécessité de favoriser uneambiance calme et porteuse pour les appren-tissages. En effet, il est bon et nourrissant pourchacun de retrouver régulièrement dans sajournée un bien-être dans son corps dansune atmosphère paisible. Je vous proposedonc des pratiques que vous pourrez instau-rer dans vos classes pour favoriser le ludiqueet la détente avec les enfants.

La relaxation des coquillagesLa classe devient la mer où il y a une sirèneà la recherche d’un coquillage magique. Lasirène s’appelle Roza. Elle désire se fabriquerle plus beau collier de coquillages du monde.

Les enfants devront imiter le coquillageavec leur corps. Il peut être rond, allongé, trèspetit, très grand...

L’enfant se choisit une place au sol ou surune couverture et commence à former soncoquillage.

Quand tous les coquillages sont formés,Roza va passer admirer les différents coquil-lages sur la plage. Quand elle touche douce-ment le dos de l’enfant, celui-ci change deforme de coquillage.

Le massage des tortues Matériel : 1 balle par dyadeConseils : choisir une musique douce en fondsonore et un éclairage doux.Les enfants se placent deux par deux. Unenfant va faire la tortue et l’autre est lemasseur.Les tortues :• Dire aux enfants de se placer à quatre

pattes, jambes jointes, de s’asseoir sur leurs

talons et de poser le front par terre. Leurcolonne vertébrale doit rester bien droite.

• Leur demander d’étendre leurs bras derrièreeux le long de leurs jambes en tournant lespaumes de leurs mains vers le haut.

• Leur demander de rester quelque tempsdans cette position et de se décontracter.N.B. - On peut proposer à l’enfant un petit

coussin plat pourreposer sa joue ouson front afin qu’ilpuisse maintenirla posture con-fortablement.

Les masseurs :• Leur demander de bien s’asseoir près de la

tortue dont ils prendront grand soin. • Leur demander de faire doucement, avec

une balle, un grand cercle en haut du dosde la tortue, puis un autre et encore unautre.

• Laisser descendre la balle petit à petit etfaire des ronds dans le milieu du dos de latortue, puis dans le bas du dos.

• Inviter les masseurs à faire un grand traitavec leur balle au milieu du dos de latortue, de haut en bas.

• Leur demander de dessiner d’abord ce traitsans trop de pression dans leur main et derépéter ce geste deux fois de haut en basavant de terminer librement sur le dos deleur tortue.Les tortues doivent être calmes, se repo-

ser et porter leur attention sur le réveil de leurdos. Elles essayent de deviner quel est cedessin tracé dans leurs dos. En chuchotant,chacun partage son ressenti à l’oreille de sonami. Puis, ils changent de rôle. Vous pouvezéteindre la musique pendant la transition.La même démarche se répète.

N. B. - Il est important que, dans un pre-mier temps, l’enfant qui masse demande àl’enfant en tortue s’il veut bien du massage.Si ce n’est pas le cas, l’enfant en tortue restedans le groupe et bénéficie de l’ambiance,mais il est important de respecter son choixconcernant le toucher.

La somato-psychopédagogiedans le milieu scolaire (SPP)La somato-psychopédagogie est une discipli-ne d’orientation pédagogique avec des effetssoignants. Cette approche est issue des tra-

vaux de recherche du professeur agrégé DanisBois de l’Université Fernando Pessoa du Por-tugal et de son équipe. (www.aqmdb.com)

Somato : désigne le corps, parce que cetteapproche nous apprend à ressentir notrecorps plus finement.

Somato-psycho : indique que cette mé-thode sollicite le lien entre le corps et le psy-chisme. Elle sollicite ce lien dans les deux sens,d’une part en nous invitant à nourrir notre ré-flexion d’informations venant du corps, d’autrepart en nous apprenant à reconnaître et àprendre en compte les effets de la pensée surle corps.

Somato-psychopédagogie : désigne unediscipline qui étudie les moyens par lesquelsnous pouvons apprendre et grandir en cons-cience à partir d’un vécu corporel plus richeet mieux ressenti.

La SPP utilise quatre outils : l’introspec-tion sensorielle, la gymnastique sensorielle, lafasciathérapie et l’entretien verbal.

Nous développerons ici seulement les deuxpremiers outils, utilisés à l’école.

L’INTROSPECTION SENSORIELLEUn temps de silence guidé pour mobiliser sescompétences d’attention. L’introspectionsensorielle se réalise en position assise, lesyeux fermés. Cette pratique offre des condi-tions pour développer l’écoute et l’observa-tion. Elle installe un silence en soi et permetde s’installer dans le moment présent.

LA GYMNASTIQUE SENSORIELLELa gymnastique sensorielle consiste en desenchaînements de séquences gestuelles per-mettant aux articulations de retrouver toutesleurs possibilités. Des mouvements simples,mais inhabituels sont effectués dans unelenteur relâchée qui sollicite la globalité ducorps. Cet entraînement précis et agréabledéveloppe la perception, la coordination etl’équilibre. Le geste est habité : il est à la fois« mécanique » et sensoriel; perçu et savourépar la personne qui pratique la gymnastiquesensorielle.

La volonté et la force musculaire s’effacentau profit du relâchement et de la propulsionpar notre vitalité profonde. Nos tensionss’estompent. Nous devenons alors plus pré-sents à nous-mêmes et conscients de nosgestes de tous les jours. Notre solidité psy-chologique grandit, car cette réalité cor-

DossierLa relaxation

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porelle stable offre un sentiment d’existerporteur et nourrissant. Notre sentiment d’identité et notre potentiel se déploient.Pratiquer la gymnastique sensorielle : • Accéder à la conscience de ses gestes et

s’ouvrir à la connaissance de soi;• Rétablir la cohérence du geste, être dans le

respect de la physiologie du corps;• Enrichir la perception du corps, être à l’é-

coute de soi, se rendre plus disponible.• Goûter au plaisir de bouger, accorder son

corps, sa tête et son cœur;• Se ressourcer, entretenir sa vitalité;• Enrichir la présence à soi et accroître la

richesse de son geste.Depuis deux ans, j’anime un tel groupe de

gymnastique sensorielle à l’école Enfant-Soleil. Les enseignants qui le désirent par-ticipent une fois par semaine à un atelier deSPP ressourcement. Nous nous sommes re-trouvés de 6 à 10 personnes à chaque séance.Voici quelques témoignages que j’ai reçusdes participants en fin de session en réponseà la question : qu’est ce que j’ai appris durantces cours de gymnastique sensorielle heb-domadaires?

«Un bien-être dans l’instant présent et quiperdure », « un enthousiasme, un calme, unelégèreté», «une nouvelle lenteur», « un tempsde repos », « une prise de conscience de maglobalité », «un autre niveau de communica-tion avec le groupe dans le cours et entre lesséances», «des découvertes sur soi, son corpset l’espace dans un esprit d’équipe. »

PROPOSITION D’UN EXERCICE PRATIQUE POUR VOUS : ÉVEIL SENSORIEL DE LA TÊTECette pratique est particulièrement adaptéequand vous êtes fatigués, tendus et préoc-cupés.

Prenez le temps de vous poser, de vousasseoir confortablement en prenant soin devos appuis au niveau des pieds sur le sol etde votre bassin sur la chaise. Relâcher les ten-sions du dos, du cou, des mâchoires et desbras. Les mains seront posées sur les cuiss-es. Vous pouvez garder les yeux ouverts audébut, puis fermez-les pour entrer pleinementen relation avec les sensations internes.

Tous les mouvements doivent être réali-sés dans la lenteur, le relâchement et la flui-dité, au plus proche d’une sensation de glisse-ment.

1er mouvement :flexion et extension de la tête1. Laissez descendre lentement le menton

vers le sternum. Point d’appui (temps depause, d’accueil, de relâchement global etd’écoute de votre corps). Laissez remonterle menton vers le haut.

2. Sentez le glissement de l’occiput (os situéen arrière, à la base du crâne) vers le hautquand le menton glisse vers le bas etinversement. Réalisez plusieurs fois lemouvement lentement en faisant despoints d’appui (= temps de pause) au boutde chaque trajet.

2e mouvement : inclinaisonlatérale de la tête1. Amenez l’oreille droite vers l’épaule droite

(sans faire monter l’épaule). Point d’ap-pui. Amenez l’oreille gauche vers l’épaulegauche. Point d’appui.

2. Portez l’attention du côté qui s’étire : sen-tez la partie gauche qui s’ouvre quandvous amenez l’oreille droite vers l’épauledroite. Puis, retour : sentez la partie droitequi s’ouvre quand vous amenez l’oreillegauche vers l’épaule gauche.

3. Toujours dans ce même mouvement, sen-tez le glissement en sens opposé de vosdeux oreilles en même temps : l’oreille droi-te glisse vers le bas pendant que l’oreillegauche glisse vers le haut. Point d’appui =arrêt. Et inversement.

3e mouvement : rotationgauche, droite de la tête1. Amenez votre menton vers la droite. Point

d’appui. Votre tête pivote comme un disquequi gagne en amplitude. Puis, revenez auneutre et amenez lentement votre mentonvers la gauche. Point d’appui.

2. Posez votre attention sur vos oreilles. Quefont-elles quand vous vous tournez? Quandvous tournez vers la droite, l’oreille droitese dirige vers l’arrière, l’oreille gauche sedirige vers l’avant. Elles glissent chacunedans un rail vers l’avant ou l’arrière. Réalisezplusieurs fois le mouvement jusqu’à sentirle croisement de ces deux mouvements.

• Pensez à faire des temps de pause à la finde chaque trajet pour écouter votre corpset lui laisser le temps d’intégrer.

• Observez maintenant le gain, le change-ment qui s’est produit au fil de ces mou-

vements de la tête dans les trois plans del’espace. J’espère que vous avez goûté àvotre mouvement sur ce petit temps dedécouverte. Je tiens à vous informer que la gymnastique

sensorielle peut être adaptée et utilisée avecles enfants en favorisant le côté ludique et enfacilitant le rythme. De nombreux accompa-gnements existent en France. Un tel groupeadapté a eu lieu à l’école Enfant-Soleil en au-tomne dernier pour un petit groupe de cinqenfants afin de les accompagner et de lesaider à enrichir leur attention. J’ai vu au fildes séances leur attention se muscler et setourner davantage vers leur corps. Les enfantsont gagné en recentrage, en détente, enécoute et en mobilisation de leur attention.

Ce fut un plaisir de partager dans cet arti-cle mon goût du mouvement et du relâche-ment dans le respect de soi et avec les en-fants. J’espère qu’il vous a éclairé sur cesapproches corporelles qui favorisent le bien-être et la détente.

Bonne pratique personnelle et dans vosclasses! ■

RÉFÉRENCES :APSFQ, Site de l’Association des somato-psychopédagogues et fasciathérapeutes duQuébec : http://www.aqmdb.com

CABROL, C. et RAYMOND, P. La Douce :méthode de gymnastique douce et de yogapour les enfants, Graficor, 1987.

DERVAUX, D. www.domitille-spp.com

ESCHALIER, I. La gymnastique sensoriellepour tous, Trédaniel, 2009.

HUTCHISON, F. PédaYOGA, 2009.

ISIMAT-MIRIN, M. Se détendre pour mieuxapprendre - accompagnement de l’élève àl’école, à la maison, 2007.

NADEAU, N. 40 jeux de relaxation pour lesenfants de 5 à 12 ans, Quebecor, 2001.

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28 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

L es enfants sont de véritables yogis quisont fascinés par le monde naturel danslequel le yoga prend ses racines. Ils

s’identifient facilement aux positions ani-mées qu’on leur propose afin de vivre pleine-ment cette aventure. Une telle expériencede mouvement devient alors un vaste universqui prend forme à travers les jeux coopéra-tifs, les histoires, la musique, les techniquesde relaxation et de respiration imaginative qui sont utilisées. Les enfants trouvent alorsleurs racines dans un monde qui reflète leurspécificité, créativité, amour et paix intérieure.Leurs ailes leur permettent de réaliser qu’il n’ya pas de limite à ce qu’ils peuvent accomplirlorsqu’ils laissent libre cours à leur imagina-tion et se permettent de vivre leurs rêves.

« Une véritable paix ne pourra être obte-nue que si l’on fait des enfants une prio-rité » ( Gandhi )

Les enfants ressentent indéniablement leseffets du stress. Les activités parascolaires, les

attentes croissantes à leur égard, la réductionconsidérable de leur niveau d’activité phy-sique, l’utilisation croissante des jeux vidéoet le rythme de vie effréné de leurs parentscontribuent à l’augmentation du niveaud’anxiété et au manque de motivation desenfants. La création d’un environnement mo-tivant permet aux enfants de nourrir leurénergie créative grâce aux activités de yoga.Cela permet ultimement aux enfants dedevenir plus heureux, plus sains et plus équili-brés. C’est renforcer ce qu’ils savent déjà aufond d’eux-mêmes.

Le yoga facilite différentes formes d’ap-prentissage où le jeu et la créativité sont en-couragés sans toutefois qu’il y ait de pressionà performer. Les enfants peuvent ainsi s’ex-primer de façon authentique, partager, mon-trer, construire, rire et se découvrir dans unenvironnement sécurisant. Le yoga leur per-met de nourrir leur créativité tout en hono-rant leur innocence et en augmentant leurniveau de confiance. À cet égard, l’imagina-tion et la créativité sans limites d’Albert

Einstein ont possiblement davantage con-tribué à son succès que sa grande intelli-gence.

«Nous sommes plus heureux lorsque nousavons la chance de créer. En fait, l’état leplus noble qui est à la portée de tous résidedans l’acte créatif » ( Leo Buscaglia )

Les enfants sont de véritables éponges. Ilsabsorbent et reflètent tout ce qu’ils voient etressentent dans leur environnement immédiat.Ils perçoivent les messages provenant dumonde adulte à travers le filtre de leur inno-cence et de leur sagesse. Tout comme lesadultes, les enfants vivent une croissancephysique, intellectuelle, émotive et spirituelle.En créant avec les enfants et en leur offrantdes habitudes de vie saines par l’entremise duyoga, nous contribuons à leur croissance àtous les niveaux. Et voici le secret : la quali-té d’expérience que vous partagerez avec lesenfants contribuera à nourrir votre proprecroissance!

Joignez-vous aux enfants qui vous en-tourent et laissez libre cours à votre créati-vité et votre curiosité par le biais du yoga.N’hésitez pas à plonger dans un monde nedemandant qu’à être exploré afin de décou-vrir les merveilles qui gisent à l’intérieur dechacun de vous et de chacun des enfantsavec lesquels vous vivrez une telle expérience.Il vous appartient maintenant d’étendre vosracines et d’ouvrir vos ailes. ■

«La croissance à double sens : vous gran-dissez en même temps que votre enfantgrandit » ( Helen Garabedian )

DossierLa relaxationDossierLa relaxation

« Béni soit celui qui donne des racines et des ailes à son enfant »

Les enfants de tous âges aiment vivre toutes sortes d’expériences de mou-vement. En fait, le mouvement et le jeu sont au cœur du développementglobal d’un enfant. Par le yoga, les enfants sont encouragés à utiliser leurcorps comme véhicule de conscience de soi et de découverte des liens exis-tant entre le macrocosme de leur environnement et le microcosme de leurcorps. Un processus créatif s’ensuit alors qu’ils réalisent l’interdépendancedes choses et des personnes qui les entourent.

Grandir en famille!

Catherine Lesage de Littlefeet Yoga (www.littlefeetyoga.com)

Yoga pour l’enfant en soi!

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L a pratique du yoga, dans une formeadaptée, est dans les programmes desministères de l’Éducation de plusieurs

pays, entre autres l’Italie depuis plusieursannées. Le yoga est simple, ludique et dy-namique et il peut s’exercer aussi bien sur untapis qu’en classe. Tout est jeu pour bouger,bien respirer et se détendre sans s’ennuyer,c’est là son but et il est très apprécié desenfants et des enseignants. Un peu dedétente, soupirons et respirons!

Pour l’enfantLa rentrée à la maternelle peut être détermi-nante pour l’enfant. Celui-ci vit à la fois unstress positif, l’excitation d’être grand etd’aller à l’école, et en même temps un stressnégatif, car il se retrouve parmi les plus petitset fait face à sa fragilité et à l’inconnu.

L’entourage le prépare, à sa façon, ne man-quant pas d’alimenter son imaginaire en serappelant sa propre expérience. En réponse,l’enfant penche tantôt vers l’agitation eupho-rique « c’est l’fun! » tantôt vers l’angoisse « jene sais pas si je vais y arriver! ».

Tout vient nourrir son stress : des appren-tissages nouveaux à la vie en plus grandgroupe, le sérieux, le défi, l’attente des pa-rents à satisfaire « tu vas être le meilleur », lespairs qui ne sont pas toujours tendres. Toutconcourt à générer des tensions, des peursplus ou moins conscientes, de l’agitation ouau contraire l’inhibition et le silence.

Pour vous, les enseignantsTout ce qui permet à vos élèves d’apprendredans de meilleures conditions est bénéfique,surtout dans ce contexte de rentrée. Les ten-sions sont bien réelles et vous les percevez dèsles premières heures. La pression à laquelles’ajoutent le stress des enfants « dans l’airambiant », l’attente des parents, la sommephénoménale de choses à penser, à faire, àamorcer : il vous faut gérer, expérience pro-fessionnelle à l’appui, heureusement. Mais àquel prix?

Au secours de tousIl est tellement simple d’introduire de petitsexercices où l’enfant bouge, fait le vide et

DossierDossierLa relaxation

Le titre est prometteur, mais est-ce possible?À cette question je réponds OUI c’est possible.

Je suis enseignante et directrice « à la retraite » d’une école maternelle et j’ai introduit le yoga dans le pro-

jet éducatif. Pendant plusieurs années, le yoga a été vécu dans toutes les classes. Tout le monde y adhérait :

collègues, supérieurs, parents, mais surtout les enfants qui attendaient impatiemment cette pause yoga, me

questionnant lors de nos rencontres dans les couloirs : « C’est quand, Francine, le yoga? »

Francine Hervé-Cauchy, formatrice en yoga pour enfants, Commission scolaire de Montréal

À la rentrée, je respire et je relaxe

crée l’espace pour l’apprentissage de nou-velles notions. Le yoga convient à tous lesenfants, plus particulièrement aux turbu-lents qui apprendront à contrôler leurs mou-vements et à ne pas bouger inutilement. Lesdistraits seront stimulés, car les exercicessont plaisants. Ils comprendront vite quepour réussir une posture, ils doivent se disci-pliner et ne pas relâcher leur attention. Lesmaladroits progresseront, car la maladresseest liée à des inhibitions et à une mauvaisecoordination des gestes.

Pour les plus timides, la confiance en sois’installera assez rapidement. Tous appren-dront d’abord à se détendre, puis à mieux con-trôler leurs mouvements. À mesure qu’ilsprogresseront dans les exercices, ils gagne-ront en assurance.

Une « routine en classe » Voilà qui peut faire baisser la pression etcréer un espace plus serein, afin que chacunprenne sa place plus confortablement! Conçuepour favoriser la capacité d’adaptation, uneroutine est ce qu’il faut à tous, adultes etenfants, pour effectuer ce passage calme-ment.

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30 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

LE GUERRIER PACIFIQUEEn position debout,derrière ta chaise,écarte les pieds à lalargeur des épaules,ton corps est droit etstable. Respire bien.Lève les bras à hau-teur des épaules, puistourne ton corps etle pied droit vers ladroite, fléchis le ge-nou droit. Les deuxmains reposent surla cuisse droite. Re-dresse-toi, comme leguerrier courageux et pacifique. Reste ainsiquelques instants en respirant bien. Faitesinverser les côtés et répéter 3 fois. L’enfant vadévelopper la confiance en soi, stabilité,enracinement, équilibre.

LA GIROUETTEEn position assisesur la chaise, ge-noux écartés, lèveles bras en croix,puis sans changer laposition des bras,tourne le buste pouraller toucher le ge-nou droit avec tamain gauche et entournant la têtepour regarder tamain droite. Respirebien. Inversez et re-prenez 10 fois à un

rythme régulier, ni lent, ni rapide. Là, nouséliminons les tensions émotionnelles qui fontbarrage à la circulationde l’énergie.

LA CHEMINÉEEn posit ion ass ise .Appuie le majeur sur lanarine droite pour laboucher et respire parla gauche. Dix respira-tions. Puis, bouche lanarine gauche et respi-re par la droite. Dix res-pirations. Tu comptes

dans ta tête en même temps. Nous favorisons ainsi l’équilibre de

l’énergie.

Pourquoi faire pratiquer larelaxation aux enfants?Les enfants, comme les adultes, fontface au stress quotidiennement.Quand c’est du bon stress qui motive,qui stimule et qui permet d’être per-formant, tout va bien. Si nous con-sidérons objectivement la vie d’unenfant qui entre à la maternelle, toutest nouveau, ce qui nécessite uneadaptation permanente à un rythmequi ne le respecte pas forcément.

Or, c’est lorsque cette capacitéd’adaptation, trop sollicitée, atteint un degréde saturation que le stress commence à s’ins-taller. S’il n’est pas éliminé, il sera cumulé etfera barrage au bien-être de l’enfant et àses possibilités d’apprentissage. C’est ce qu’onappelle le mauvais stress. Il se manifestesouvent par le mal au ventre et les troublesdu sommeil. Le comportement de l’enfantva se modifier, évoluant de l’excitation versl’hyperactivité ou, s’il se renferme sur lui-même, vers l’apathie.

Quoi faire?Pour aider les enfants à évacuer le stress, il estd’abord important d’être à l’écoute et de lesencourager à se raconter. Une causerie endébut de journée fait très bien l’affaire. Ellevous permettra d’anticiper avec eux les chan-gements et d’intégrer de nouvelles habitudes,comme les pauses yoga, pour leur donner lachance de décompresser et de construire laconfiance en soi.

Et le programme dans tout ça!Je vous entends. Considérez cepen-dant combien il peut être péniblepour les enfants, après les vacances,de rester assis, quasi immobiles oucourbés devant leur table. Ce dontils ont besoin, c’est de canaliserleur énergie vitale et cela passenotamment par le contrôle desmouvements et de la respiration.De plus, la pratique relaxante duyoga développe leur capacité d’écoute et permet de donner letemps aux acquis de se stabiliser.

Enfin, et ce n’est pas le moindre avantage, elleamène à un plus grand respect de soi et del’autre, ce qui établit l’harmonie dans la classeoù les troubles du comportement sont une descauses de pertes de temps.

Sachez que dans l’état de relaxation, lecerveau fonctionne au rythme Alpha, ce quia pour effet de développer une meilleureconcentration, une meilleure mémoire, unemeilleure capacité d’adaptation, de mieuxgérer le stress et les états émotionnels etd’avoir un meilleur contrôle des réactions.

L’impact n’est pas toujours immédiate-ment visible en matière d’apprentissages et derésultats scolaires améliorés, mais les modi-fications sur le plan du comportement et leseffets sur la qualité relationnelle sont rapi-dement évidents.

Au bout de quelques semaines de pratiquerégulière, vous constaterez d’autres évolutionsappréciables, comme plus de confiance en soi,davantage d’attention et d’ouverture. Lesenfants seront plus motivés à apprendre etl’ambiance plus agréable parce qu’ils serontmoins stressés.

Faites-en l’expérience,vous serez convaincus!Voici une séance concoctée pour vous. Ellepeut durer de 10 à 20 minutes selon le nom-bre de répétitions. J’y ai rassemblé des exer-cices simples, mais efficaces, pour établirune belle ambiance de travail dans votreclasse. Poussez les tables et les chaises. Vousêtes prêts!

LA FLÈCHE

DossierLa relaxation

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31Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

Debout, les pieds écartés en position ouverte,lève latéralement les bras à hauteur desépaules. Replie la jambe droite et amène lecoude droit sur la cuisse droite. Lève le brasgauche au-dessus de la tête et proche de l’oreille. Le bras gauche, c’est la flèche. Re-garde où tu envoies ta flèche. Reste dans laposture et respire bien. Reviens doucement àla position de départ. Faire la même chose del’autre côté. Répétez 3 fois. Développe enraci-nement et stabilité.

LE ROSEAUDebout pieds écar-tés de 15 cm. Croi-se les doigts, diri-ge les paumes versle sol. Lève les brasau-dessus de la tête, soulève lestalons et étire toncorps vers le ciel.Ramène lentementles talons au sol etbaisse les bras. Re-commence en gar-dant les talons surle sol et en pen-chant tantôt d’uncôté, tantôt de

l’autre, sous l’effet du vent, avec la souplessedu roseau. Répétez plusieurs fois. Développeenracinement, équilibre et concentration.

LE SAULE PLEUREUREn position debout, pieds légèrement écartés,les bras le long du corps, tiens-toi droit

comme un i. Respirecalmement. En ins-pirant, grandis ent’étirant, puis en ex-pirant, penche-toien avant lentement.Tes bras sont déten-dus, le cou et les é-paules, aussi. Resteainsi et respire bien.Retourne tranquille-ment dans la posi-tion de départ.Répétez 3 fois. Fa-

vorise l’adaptationet renforce face austress.

L’ARBRE MAGIQUEDebout, pieds joints, bras le long du corps, fixeun point devant toi, respire normalement.

Plie la jambe droiteet amène le pieddroit au niveau dumollet. Monte lesbras latéralement etlentement, en gar-dant la concentra-tion sur le point, tesmains se joignentau-dessus de la tête.Reste quelques ins-tants dans la posi-tion et ressens la for-ce et la stabilité del’arbre. Redescendslentement. Reprends avec l’autrejambe. Faites 3 foisd e c h a q u e c ô t é .Calme et équilibre.

LE NAGEURAllonge-toi sur le ventre, les bras étirés enavant. Tes deux jambes se touchent. Prendsune grande respiration en levant la tête et le

bras droit étiré devant toi, puis lève la jambegauche, étirée elle aussi. Respire bien. Puislentement, tu ramènes bras, jambe et têtedoucement sur le sol. Changez de côté etrépétez 5 à 10 fois. Étire la colonne vertébrale,favorise la visualisation et l’apprentissage dela lecture.

LA RESPIRATION DE L’ABEILLEEn position assise, place tes pouces devant tesoreilles et les autres doigts sur la tête, desserretes mâchoires, les dents du haut et du bas nese touchent pas. Inspire profondément par lenez, puis bouche tes oreilles, fais le bour-

donnement de l’abeille et écoute-le. Répétez10 fois. Calme les tensions dues à la colère età l’anxiété, la tension nerveuse

POSTURE DE L’ENFANTAssis sur les talons, les genoux joints, penche-toi en avant à partir des hanches, amène le

front au sol et tes bras de chaque côté ducorps. Respire tranquillement, repose-toi.Repose et calme.

Vive la rentrée!C’est vraiment le bon moment pour introduirecet espace-yoga. L’enfant y est considérédans sa globalité et dans l’unité de son dé-veloppement corporel, cognitif, affectif etsocial. Les postures sont accessibles. Uneroutine ne «mange pas de temps» et remplaceagréablement les pertes de temps à faire dela « discipline ». Son efficacité? Je vous laissela découvrir à votre tour. ■

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32 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

Livres et conceptChaque livre de la collection Les petitesmains Magiques est un outil pédagogique quis’adresse aux intervenants en éducation etaux parents dans le but de créer une relaxa-tion interactive avec les enfants.

MASSAGE-MOI UNE HISTOIRE, UNE CHANSONLe concept Massage moi une histoire, unechanson associe des personnages à des tech-niques de massage. Lorsqu’un personnage

apparaît dans l’histoire ou dans la chanson,l’enfant ou le parent doit appliquer la tech-nique de massage correspondant au dit per-sonnage.

MASSAGE POURPETITES MAINSLe livre Massagepour petites mainsrenferme le mêmeconcept que le pre-mier livre. Sa par-

ticularité consiste en cinq continents pourexplorer cinq parties du corps : la tête, les bras,les jambes, le dos et les pieds.

Les mouvements suggérés, reconnus com-me des techniques de massage classique,sont associés au vent, à des animaux, etc.Ainsi, l’enfant masseur et celui qui reçoit lemassage font des liens avec la nature, ce quistimule leur imagination. (Disponible en ligneou dans toutes les bonnes librairies)

Lors de l’expérimentation des techniquesde massage, les enfants sont installés ensous-groupes (en petit train) pour faciliter lasupervision des techniques de massage parl’enseignant, afin qu’elles soient exécutéescorrectement.

DossierLa relaxation

MissionAyant à cœur le bien-être des enfants et de ceux qui les en-tourent, Les petites mains Magiques ont comme mission d’en-seigner de façon originale des techniques de massage. Cette approchefavorise un climat de respect, de confiance et de partage dans lequell’enfant apprend à être à l’écoute de lui-même et desautres.

Cinq voletsLes petites mains Magiques ont connu plusieurs étapes dedéveloppement. Aujourd’hui, le concept est composé de cinq grandsvolets distincts :• Livres et concept• Animation et conférences• Formation• Guide pédagogique• Produits dérivés

Les petites mains Magiques : leçons de massage

Dominique Dumont, massothérapeute, auteure et conférencièreFrançoise Bisson, massothérapeute, animatrice certifiée

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33Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

Une fois cette étape bien apprise, les enfantsse mettent en dyade afin d’expérimenter,de donner et de recevoir le cadeau du mas-sage.

À la suite du massage, l’enfant remercie sonami pour le massage donné par celui-ci.

Celui qui a donné reçoit à son tour le massage.

Pour l’enfant, l’action que font les per-sonnages (techniques de massage), fait imagedans sa tête, donc les techniques de massagesont plus faciles à intégrer.

À la suite de cette période de détente engroupe, il se crée un apaisement dans le res-pect de chacun qui rehausse l’estime de soide l’enfant parce que lui aussi peut procu-rer du bien-être à l’autre en donnant le mas-sage tout comme lui-même en le recevant.

Il est important de privilégier un tempsdans l’horaire quotidien de la classe afin quel’enfant puisse intégrer progressivement cettesaine habitude de vie.

Essayez-le, c’est... Magique!

LÉON LE PAPILLON ET SES AMISPour le livre Léon le papillon et ses amis, unecomposition musicale unique a été crééepour animer les différents éléments rat-tachés à l’histoire et permettre à l’enfantde vivre un moment de relaxation et dedétente, tandis que les deux chansons vien-nent agrémenter la routine de massage.

(Disponible en ligne :www.chapytrepremier.com ou sur com-mande : Laure St-Amour au 450 759-2450.)

Le livre Léon le papillon et ses amis s’a-dresse aux enfants du préscolaire. Il a commeobjectif d’initier l’enfant aux techniques demassage de base pour le dos, à travers unehistoire et deux chansons. Le dos qui supportela colonne vertébrale et qui est synonymed’énergie vitale du corps humain. C’est unerégion sujette au stress et aux tensions mus-culaires. De là, l’importance de relaxer sesmuscles pour favoriser la détente et diminuerl’anxiété chez les petits comme les plusgrands.

Le livre Léon le papillon et ses amis est unoutil idéal pour sensibiliser les enfants àl’importance de saines habitudes de vie et àles conscientiser à ce qu’est la relaxationainsi que le bien-être. Il lui donne l’occasiond’être à l’écoute de lui-même et des autres,en apprenant à donner et à recevoir. Il apportecalme et détente à l’enfant.

Universel et uniqueCe qui démarque les livres de cette collectiondes autres ouvrages, c’est la façon dont sontprésentés les personnages pour favoriser lacréativité et la participation des enfants auxmanœuvres de massage exposées tout aulong de l’histoire. Les petites mains Magiquessont directement en lien avec le programmed’éducation préscolaire, qui sollicite l’enfantdans son imaginaire, ses facultés sensorielleset motrices, de même que son émerveillement,ce qui accentue les bienfaits dans sondéveloppement. ■

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34 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

N. Lavoie, J. Lamarche, J. Nadeau, L. St-Denis Groupe de développement de SAE

Nous savons que les enfants aiment jouer, qu’ils aiment bouger. Nous savons tous également qu’ils ont besoin

aussi, à un moment donné, de se calmer, de se reposer, de se relaxer... Voici quelques suggestions de détente

à effectuer selon les mois de l’année. Utiliser le jeu pour obtenir le calme, voilà un plaisir pour les enfants!

Situation d’apprentissage : Je me détendsRéférence : http://recit.cstroislacs.qc.ca:8080/recit1/IMG/doc/Je_sais_me_detendte-2.doc

Situation de départ Comment donner aux enfants des moyens de se détendre?

Santé et bien-êtreAxe : conscience des conséquences sur sa santé et son bien-être, de ses choix personnels : alimentation,activité physique, sexualité, hygiène et sécurité, gestion du stress et des émotions.

Intention éducativeDGFAxe de développement

Les élèves sont capables de reconnaître, de choisir et de pratiquer les meilleurs moyens pour se détendreet pour gérer le stress.

Compétences et critères d’évaluation :

Agir avec efficacité sur le plan sensoriel et moteur• Reconnaissance d’éléments favorisant le bien-être

(santé et sécurité)

Affirmer sa personnalité• Utilisation de moyens appropriés pour répondre à ses besoins

Intentions pédagogiques(Compétences et critèresd’évaluation)

Sept. Oct. Nov. : l’élève se dessine dans l’activité de détente et entoure le pictogramme associé à son appré-ciation.Déc. : choix du meilleur moyen de se détendre par l’élève sur la feuille d’appréciation.On peut refaire cette évaluation à la fin de la 2e étape.À la fin de l’année scolaire, on demande aux élèves de faire un palmarès de leurs moyens de détente préférés.

Moyens d’évaluation

Connaissances

Connaissances se rapportant au développementsensoriel et moteur• Les besoins physiques• Les différentes façons de se détendre

Stratégies

Stratégies motrices et psychomotrices• Pratiquer des activités pour renforcer le tonus,

assouplir le mouvement, accroître l’endurance• Utiliser la détente pour diminuer le stress

Savoirs essentiels

Textes qui expliquent l’origine du yoga et des mandalas.Repères culturels

Titre Je me détends

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35Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

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Dès le mois de septembre, on présente un moyen de détente aux élèves ainsi que les règles de déroulement et de fonctionnement.L’activité dure 15 min environ.

Suggestions de moyens de détenteSept. : détente sur un matelas ou une serviette et musique douceOct. : massages avec Léon le papillonNov. : yogaDéc. : on reprend les trois moyens utilisés de sept. à nov.Janv. : les mandalasFévr. : regarder des livres d’histoiresMars à juin : choix des élèves

La première semaine du mois de décembre, le lundi, on revient à la détente avec la musique douce, le mardi avec les massages etle mercredi avec le yoga. Le jeudi, on leur demande de choisir le moyen qui leur procurera la meilleure détente. On leur demandede noter leur choix sur la feuille d’appréciation.

En janvier, on présente et on fait vivre les mandalas pendant une semaine. Puis, on revient au choix des enfants entre les quatremoyens connus.En février : lecture de livres variés. Ceux-ci sont déposés au centre de la table; cela évite que les élèves se déplacent pendant la pé-riode de détente. Puis, on revient au choix des enfants entre les cinq moyens connus.Mars à juin : choix des élèves.

À la fin de la période de détente, on fait un retour à l’oral avec les enfants.Quel est le moyen choisi? Pourquoi as-tu choisi ce moyen? Comment te sens-tu à la fin de la période de détente? Cette périoded’échange est importante, car elle permet d’observer si les élèves reconnaissent les éléments favorisant le bien-être (C.1 cr. 4) etutilisent des moyens appropriés pour répondre à leurs besoins (C.2 cr. 1)

Palmarès des meilleurs moyens de détente.

On peut aussi demander aux élèves s’ils continueront à utiliser ces moyens de détente lorsqu’ils ne viendront plus à l’école, lorsqu’ilsseront en vacances.

Déroulement

On pourrait également faire le lien avec les situations qui sont source de stress pour les élèves.On pourrait suggérer aux élèves de les utiliser lorsqu’ils se sentent agités, très fatigués ou quand ils sont fâchés.

BibliographieCABROL, C., RAYMOND P. La Douce, Graficor, 1987.

DUMONT, D. Léon le papillon et ses amis, Outil pédagogique d’initiation au massage, Chapitre Premier, 2005.

MALENFANT, N. Jeux de relaxation, Les publications du Petit Matin, 2005.

Commentaires

Situation d’apprentissage : Je me détends

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36 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

Dix-neuf situations d’apprentissage Animer facilement des projets TIC avec lespetits, vraiment? C’est le défi qu’a décidé derelever le sympathique duo du Service natio-nal à l’éducation préscolaire. Ces deux con-seillères pédagogiques proposent 19 situationsd’apprentissage originales et thématiques.Voyez comment les dinosaures, le père Noël,les collations, les animaux et les métiers fontbon ménage avec le microphone de table, latablette graphique et la caméra numérique!

Un truc? Cliquez sur l’icôneTBI pour obtenir des pistes afind’animer votre activité préférée

à l’aide du tableaublanc interactif. http://recitpresco.qc.ca/

situations/resultats

Des images libres de droitsFacile de trouver des images libres de droitspour votre classe? Plus que jamais! Sachezseulement où et comment les chercher etvous serez légal jusqu’au bout des doigts!

PREMIER ARRÊT : L’outil de recherche multimédia de Carrefouréducation.

Entrez votre mot-clé et cherchez en unseul clic parmi les 47 000 images de noshuit partenaires. Ceux-ci ont tous libéré lesdroits pour un usage éducatif. En toute lé-

galité, vous pouvez insérer les photos et illus-trations dans vos documents, vos projectionsou vos étiquettes mots.

DEUXIÈME ARRÊT : Les autres suggestions de cette section mul-timédia.

Voyez la mine d’or que représente cettesoixantaine de banques d’images. Pour cha-cune, nous avons vulgarisé les fameux « petits caractères » des licences octroyéespour vous, en tant que professionnel de l’en-seignement. Clic images 2.0, Grand mondedu préscolaire, l’Épicerie des jeunes vousintéresseront particulièrement. En prime,découvrez Tic Tac et Jamendo qui vous per-mettront d’utiliser des sons ou de la musiquelibres pour vos projets ou spectacles de classe.

Un truc? Utilisez Flickr! En effet, il est pos-sible de filtrer lesimages qui peu-vent être utiliséesen toute sécuritédans votre classe. C’est facile comme tout :dans la recherche avancée, cochez «Limiter larecherche au contenu sous licence CreativeCommons ». Un jeu d’enfant!

http://carrefour-education.qc.ca/multimedia

Des sites Internetvraiment pertinentsConnaissez-vous l’outil de recherche deCarrefour éducation? Ce moteur unique etperformant a été conçu spécifiquement pour

les enseignants. En un seul endroit, trouvez lesmeilleures ressources répertoriées par nospartenaires.

Depuis les 11 dernières années, l’équipepédagogique de Carrefour éducation fouilleles meilleurs contenus pour la classe. Pour lepréscolaire, 850 sites ont retenu l’attention denos enseignants collaborateurs. Entrez votreniveau d’enseignement et votre mot-clé dansl’outil de recherche et trouvez les sites qui ontété validés et classés en fonction du pro-gramme de formation de l’école québécoise.

Un truc? Cherchez les références identifiéesavec l’icône d’un personnage. Cela vous per-mettra de cibler les sites susceptibles d’êtrevisités de manière autonome par vos élèves.

http://carrefour-education.qc.ca/recherche

Trouvez vite, trouvez mieux avec Carrefouréducation. Ce site gratuit est mandaté par leministère de l’Éducation, du Loisir et du Sportdu Québec. Il offre un accès rapide et efficaceà des ressources pertinentes et validées.

www.carrefour-education.qc.ca ■

Julie Beaupré, coordonnatrice de Carrefour éducation et chargée de cours en intégration des TIC au préscolaire et au primaire

Le Web éducatif est vaste. Il est facile de passer des heures à interroger Google sans qu’il vous permette de trou-

ver le petit « je ne sais quoi » qui vous inspirera. Faites vite, mais faites bien! Voici quelques idées pour inté-

grer les TIC à votre enseignement selon votre groupe, votre rythme et votre personnalité.

Connaissez-vous ces trois ressources TIC

pour le préscolaire?

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37Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

Le premier pas : acquérir unappareil photo numérique! Les commerçants font la promotion d’ap-pareils photo contenant un nombre élevé demégapixels. Le problème pour les ensei-gnantes est que les photos produites sont trèslourdes pour l’utilisation que nous en faisonsen classe et à la maison. Si vous n’avez pasd’intention professionnelle et que votre butest de conserver des traces des apprentissagesdes enfants, des souvenirs, des activités que

vous avez vécues avec eux, nous vous pro-posons quelques trucs utiles qui faciliterontla publication et le partage, que ce soit dansvotre milieu de travail ou dans votre vie per-sonnelle.

Le premier conseil, le plus simple de tous lestrucs que nous vous proposons, est de réduirele nombre de mégapixels sur l’appareil photo.En effet, avant même de l’utiliser, modifier lesparamètres de votre appareil pour l’amener àquatre mégapixels. Ainsi, vous pourrez ef-fectuer quelques retouches sur les photos, lesrogner et les produire dans un format stan-dard que vous trouverez dans la majorité descommerces qui en font l’impression.

Si vous n’avez pas modifié les paramètres,il n’est pas trop tard pour réduire le poids devos photos. Cependant, cela vous deman-dera quelques manipulations. Il faudra télé-charger et installer un logiciel selon le systèmed’exploitation de votre ordinateur. Nous voussuggérons quelques logiciels vous permettantla compression de photos.

iPhotosCe logiciel est inclus àl’achat d’un ordinateuravec le système d’ex-ploitation Mac OS. Dansle futur, les nouvellesversions de ce logiciel serontpayantes. iPhotos vous permettra de gérer vosalbums de photos, de faire des retouches en

La chronique du à l’éducation préscolaire

Pascale-Dominique Chaillez et Lynda O’Connell,Conseillères pédagogiques du Service national du RÉCIT* à l’éducation préscolaire*RÉseau pour le développement des Compétences par l’Intégration des [email protected]

Les appareils photo sont de plus en plus performants et

gourmands pour nos ordinateurs. Plusieurs ensei-

gnantes nous écrivent pour demander conseil afin de

réduire le poids des photos. Que ce soit pour participer

à nos projets et nous faire parvenir leurs photos par courriel ou pour

partager celles-ci, comment s’y prendre pour diffuser ces photos sans blo-

quer votre boîte de courriel ou celle du destinataire?

Nous vous proposons deux articles pour vous outiller à compresser vos

photos et vos séquences vidéo. Dans ce numéro, la première chronique

traitera des photos et dans la prochaine revue, elle portera sur les

séquences vidéo.

Régime minceur pour

photos

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38 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

quelques clics (pivoter, rogner, corriger lesyeux rouges, retoucher...), de les exporter endifférents formats (pages Web, petits, moyenset grands formats, différentes qualités) et deles partager sous différentes formes (iPod,iPad, Picasa, Flickr, Facebook).

PhotoFiltreCe logiciel de retouched’images est gratuitpour une utilisationprivée ou éducative. Ilest disponible pour lesystème d’exploitationWindows. Son interface est simple et ellepermet de retoucher rapidement vos images.Vous pouvez faire pivoter les photos, les redi-mensionner, les recadrer, leur ajouter des ef-fets et diminuer leur poids très simplement.Une option très intéressante de ce logiciel estqu’il permet de modifier vos photos pargroupe en utilisant le traitement par lots.

Il existe même une version portable quevous pouvez installer sur une clé USB. L’a-vantage de cette version est qu’il n’est pasnécessaire d’installer le logiciel sur un ordi-nateur. Vous pouvez l’utiliser partout en trans-portant seulement votre clé USB et l’appli-cation sera toujours disponible.http://photofiltre.free.fr

ConversionMagickVous avez pris des photosavec un nombre élevé demégapixels, les photos sontlourdes, il y a encore une

solution pour les réduire. Vouspouvez installer le logiciel ConversionMagick.Cette application libre et gratuite, peu importele système d’exploitation qui se trouve dansvotre ordinateur, s’appuie sur Imagemagickpour fonctionner.

En quelques clics seulement, toutes vosphotos seront réduites. ConversionMagickvous permet de compresser tout un dossier enlots. Sur le site, un tutoriel animé vous per-met, en moins de deux minutes, de com-prendre le fonctionnement du logiciel.http://zonelibre.grics.qc.ca/spip.php?article173

Publication surPicasa et Flickr Vous avez pris une grandequantité de clichés lors d’une

sortie et vous désirez les partager avec les pa-rents? Par contre, vous ne souhaitez pas pas-ser des heures à les envoyer par courriel à cha-cun des parents et l’école ne dispose pas desite Web. Une façon intéressante de rejoindreplusieurs personnes est de publier les photos

sur Internet, sur un sitetel que Picasa etFlickr.

En effet, vous pouvez y déposer vos photos,les retoucher, créer des albums, les regrouper,les disposer comme bon vous semble et écriredes commentaires. Bref, plusieurs possibilitéss’offrent à vous à partir d’un même site. Pource faire, vous devrez tout d’abord vous créerun compte afin d’utiliser les services de cessites. Vous disposerez alors d’un espace gra-tuit pour stocker vos photos et vidéos. Biensûr, vous pourrez acheter, à faible coût, de l’es-pace supplémentaire selon vos besoins. Quiaura accès à vos photos publiées? Ne soyezpas inquiet, vous avez le loisir de choisir lesparamètres de votrecompte. Vous souhai-tez rendre vos publi-cations publiques ouprivées, ce sera votredécision. À ce cha-pitre, nous vous sug-gérons, pour la sécu-rité des enfants, delaisser votre compteprivé et de partagervos photos seulementavec les personnesconcernées.

Un aspect très in-téressant de ces siteset de pouvoir utiliserl’application PicNikpour retoucher lesphotos. Vous souhai-tez enlever les yeuxrouges, rogner unepartie de la photo ouajouter un effet? Toutest intégré dans cemodule complémen-taire.

Si vous décidezd’utiliser ces ressour-ces pour votre classe,n’oubliez pas de de-

mander l’autorisation parentale avant depublier les superbes images de vos petits tré-sors.

En conclusion, il est possible de trouver surle marché un appareil photo à un prix rai-sonnable qui vous permettra de prendre desuperbes photos. Ne vous laissez pas impres-sionner par un nombre élevé de mégapixels.Demandez-vous quels sont vos besoins? Sicomme la majorité des gens, vous souhaitezconserver quelques souvenirs et pouvoir filmerà l’occasion, vous trouverez aisément un pro-duit qui respectera votre budget et vos désirs.Prenez le temps de connaître votre appareilphoto afin de réduire rapidement les méga-pixels. De plus, nous vous suggérons d’ins-taller sur votre ordinateur un logiciel de votrechoix pour réduire le poids de vos photos.Celui-ci permettra d’effectuer vos retouchestout en favorisant, par sa fonction première,la réduction de poids de photos. Vous verrezque c’est souvent très utile, que ce type delogiciel devient un incontournable! ■

La chronique du à l’éducation préscolaire

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39Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

Une histoire dansune histoireLes patients dans le bureau du docteur ontchacun quelque chose à soigner d’un peuparticulier. Un crocodile qui a mal aux dents,c’est assez impressionnant pour un docteur.Quand il ouvre grande sa gueule, c’est pour-tant lui qui s’inquiète en voyant le docteurarriver avec des pinces. Finalement, ouf, cen’est pas une dent qu’il lui enlève mais unbâton de sucette. Quel soulagement! Bon,ce problème de dentition résolu nous permetde revenir à la salle d’attente. Ce rythmeponctue le récit. Le bureau, la salle, le bureau.Il semble que l’histoire sera construite commeça, avec cette respiration, une structure à lafois répétitive et cumulative. Mais dès notreretour dans la salle d’attente, nos prédic-tions sont ébranlées.

Cette histoire surprenante est untout carton, classée pour les boutsde choux de deux à quatre ans. Cespetits lecteurs qui mangent les livresau sens littéral. Par des couleursfranches, découpées sur un fond deblanc, les personnages apparaissentdans un style graphique simple etefficace.Il ne faut pourtant pas se laisserprendre par cette supercherie, celivre est un résistant, parfaitementcomme on les aime.Pour vous assurer encore plus deplaisir, lisez-le avant de lire cetarticle et comparez ensuite vosréactions.

Une salle d’attente peu communeLa compréhension demande des allers-retoursà travers les illustrations. Certains événe-ments du récit semblent n’être là que pourendormir le lecteur face aux réelles péripétiesde l’histoire.

La trame est-elle vraiment celle d’unebanale salle d’attente, remplie d’animauxvenus rencontrer ce cher docteur? Il y a unmouton, un canard, un lapin, un loup, un élé-phant et un crocodile. Chacun lit quelquechose, la plupart lisent des livres, mais leloup lit un journal qui semble donner desnouvelles... de loup. Le mouton, quant à lui,semble plutôt sommeiller. La salle est calme,seul le cri « SUIVANT » du docteur (le seulhumain d’ailleurs ) vient rompre cette attente.

Qui sera le premier patient? On s’imaginebien que ce sera l’animal le plus près de laporte car le crocodile regarde déjà le docteur,tout sourire.

José Rochefort, conseillère pédagogique et animatrice en littérature jeunesse

ImagilivreImagilivreBonjour

DocteurAuteur : Michaël Escoffier, Matthieu MaudetÉditions : École des LoisirsCollection : Loulou et Compagnie

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40 Vol. 49 no 3 • Été 2011 • Revue préscolaire

Avant même la demande du docteur quidit: «SUIVANT», il manque un personnage. Lesquestions se bousculent. Lequel était assis àcet endroit? Est-il aux toilettes? Forcément,le lecteur retourne derrière, il reprend la lec-ture de l’histoire. Des indices laissent croireque le lapin est parti bien vite. Son livre est parterre et quelques poils traînent sur le canapé.Pourquoi le loup lit-il maintenant son journalà l’envers? Vite, la page se tourne, on désireen savoir plus.

Qui sera le prochain?Pas de nouvelles du lapin, c’est l’éléphant quifait son entrée dans le bureau du charmantdocteur. Ce gros balourd a mal au nez. Voilàqui est normal quand une gomme à mâchery est coincée. L’éléphant souffle et souffle, etPAF! Une immense bulle rose éclate. Ouf,quel soulagement! Ce court épisode nousfait un peu oublier les événements étrangesde la salle d’attente. Saurons-nous ce qu’afait le lapin? À qui le tour?

La logique voudrait que ce soit le tour duloup : c’est bien lui qui est confortablementinstallé sur la chaise suivante.

De retour dans la salle d’attente, le lecteurconstate d’autres changements. Il y a main-tenant trois chaises vides avant le loup. Pour-quoi trois et non deux comme le nombre depatients rencontrés? En revenant en arrièreencore une fois, le lecteur constate que l’élé-phant était assis sur DEUX chaises; on envoit les pattes. De plus, il y a une autre dis-parition. Cette fois-ci, c’est le canard qui n’yest plus. Il était le voisin du lapin. Des indicesdans l’illustration inquiète. Le livre est au solet quelques plumes légères flottent au-dessusdu canapé. Le loup se lèche les babines et laplante verte a perdu quelques feuilles. Ça yest, le doute s’installe. Est-ce lui?

Seul le mouton endormi ne semble rien voirdu drame qui se vit autour de lui. On y recon-naît bien le silence des agneaux.

Encore une fois, le lecteur est tenté de re-prendre l’histoire depuis le début. Y a-t-ildes indices qu’il aurait manqués? Et le doc-teur, pourquoi ne semble-t-il pas nerveux à lavue d’un loup? Voit-il que ses clients dis-paraissent avant leur visite dans son bureau?SUIVANT!

Où as-tu mal?Le loup entre dans le cabinet du docteur. Il fal-

lait bien le prévoir, le loup a mal au ventre.Comme les enfants lorsqu’ils mangent trop debonbons. A-t-il mal parce qu’il a mangé lelapin et le canard? Est-ce une ruse pour s’ap-procher du docteur? Aux grands maux, lesgrands moyens. Le docteur demande au loup:« Ouvre grand! » Quand le docteur sembledécouvrir le pot aux roses dans l’intérieur dela gueule du loup, hop, le loup n’en faitqu’une seule bouchée. GLOUPS!

À bien y penser! Si on y songe bien, qui reste-t-il dans la salled’attente?

Récapitulons. Il y a eu le crocodile, l’élé-phant et le loup qui sont entrés dans le cabi-net du docteur. Le lapin, le canard et le doc-teur ont été mangés par le loup. Donc, il nereste que le mouton. S’il s’est éveillé à temps,il devrait s’être sauvé sinon sera-t-il le pro-chain repas du loup? Le lecteur est en haleine.

La dernière image nous offre un loup enhabit de docteur dans le cadre de la porte quicrie : « SUIVANT ». Pour la première fois del’histoire, le mouton ouvre des yeux terrorisés.Est-il trop tard?

Cette fin ouverte permet aux jeunes lec-teurs de choisir. Il est suggéré par l’image quele loup a bien les mêmes intentions qu’avecles autres, soit de manger le mouton. Mais, lefait qu’ils sont tous les deux à une distancel’un de l’autre peut suggérer aussi que lemouton pourra s’échapper. Pour les lecteurssensibles, cette possibilité est immense. Ellelaisse aussi présager que le lapin et le canardse sont sauvés et que finalement, seul ledocteur a été mangé. Cela, on ne peut lenier.

Une histoire pour amuser les petits? C’estcertain. Une histoire pour rire et relire? Sansaucun doute. Une histoire pas banale etpleine de rebondissements? À coup sûr.

Voici un titre d’une richesse insoupçonnable.

À exploiter sans attendre• Profitez de chacune des pages pour inciter

vos enfants à l’anticipation. Le texte estcourt, mais les images sont éloquentes.

• Inventez la raison pour laquelle un autreanimal pourrait venir en consultation et enfaire une courte histoire, comme si c’étaitun mini chapitre entre l’animal et le doc-teur.

Imagilivre• Inventez la séance qui aurait pu se produi-

re entre le lapin et le docteur. Si on y re-garde de près, le lapin porte des bouchonsd’oreilles : venait-il consulter pour ce pro-blème?

• Explorez ce que contiennent les livres de lasalle d’attente. Les élèves pourraient inven-ter des pages couvertures de chacun deslivres déposés sur la table.

• Profitez de ce livre pour partir un coin ca-binet de docteur dans la classe. Quelqueschaises en ligne, une table, quelques livreset revues, un sarrau blanc, un stéthoscope,quelques feuilles de diagnostic, et le tourest joué.

• Faites, exceptionnellement, un concoursde bulles de gomme.

• S’inspirez de la double page où la tête duloup est en gros plan et faites dessiner destêtes de loup aux enfants. Vous pourriezaussi faire une recherche d’illustrationsde têtes de loup par différents illustrateurs(Olivier Tallec, Grégoire Solotareff, Geoffroyde Pennart, Mario Ramos, etc.) Le loupdit : « Gloups » (on peut y lire le mot loup).Demandez aux enfants d’écrire un bruitd’estomac. ■

Livres à mettre en lien

Les moutons

L’agneau qui ne voulait pas être un mouton,Didier Jean et Zad, Syros.

Le loup qui voulait être un mouton, MarioRamos, Pastel.

Qui mange qui?

Attends! Je veux te raconter une histoire, TomWillans, Kaléidoscope.

Koulkoul et Molokoloch, Anne Catherine DeBoel, Pastel.

Tous derrière le tracteur, Yuichi Kasano, Écoledes Loisirs.

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(Taxes incluses : No TPS : 127734713 - TVQ : 1010097327)

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13 Laval

14 Lanaudière

15 Laurentides

16 A Montérégie

17 Centre du Québec

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L'atelier A-3 - répété en E-2 "Illustratrice de livres pour enfants" a été ANNULÉ.

L'atelier B-7 - répété en D-8 "Jeux d’enfants, apprendre avec toi" a été ANNULÉ.

Quatre nouveaux ateliers s'ajoutent :A-34 - répété en E-36 La philosophie pour enfants - théorie et pratiqueanimatrice : Anne-Marie Duclos

Description: Cet atelier vous propose une formule «théorie-pratique» en lien avec le programme de Philosophie pour enfants deMatthew Lipman (PPE). D'abord, la partie théorique est essentielle afin de mieux comprendre les fondements ainsi que les viséesde la PPE. Puis, les participantes et participants exploreront une introduction à la PPE adaptée aux enfants du préscolaire sous formede jeux et de discussions.

A-35 - répété en B-35 Favoriser le développement sain de la sexualité chez l'enfant d'âge préscolaireanimatrice : Geneviève Labelle

Description: Tout intervenant se pose des questions concernant la sexualité des enfants. Qu’est-ce qui constitue un comportement« normal » chez l’enfant? Comment doit-on réagir ? Peut-on respecter nos limites tout en étant un bon guide pour l’enfant? Cetatelier présente le développement normal de l’enfant. On y aborde aussi les attitudes souhaitables de la part des intervenants ainsique leur rôle et ses limites.

C-19 Des livres pour apprendre la vieanimatrice : Sylvie Roberge

Les participants sont invités à établir des liens entre plusieurs albums sélectionnés pour la qualité de leur contenu afin d'amener les enfants à développer des compétences langagières, intellectuelles, sociales et artistiques.

G-32 Présentation d'une démarche favorisant l'appropriation du vocabulaire et des concepts de base liés à l'univers mathématiqueanimatrice : Sophie Gilbert

Description: Dans le respect du programme à l’éducation au préscolaire, comment peut-on guider les enfants vers une meilleurecompréhension des concepts abstraits ? Utiliser l’action le jeu et la communication comme porte d’entrée tout en impliquant l’ensem-ble des sphères du développement global des enfants; voici une avenue à exploiter !

L'atelier E-30 sera répété en G-31Connaître son instrument vocal par le chant et la respirationanimatrice : Myriam Boivin

Merci de consulter le site internet aepq.ca pour connaître les derniers détails concernant le 31e congrès.

Merci de prendre note des modifications suivantesqui sont apportées aux ateliers du 31e congrès.

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Société canadienne des postesEnvois de publications canadiennesContrat de vente no 42191519

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ISSN 1925-1181