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SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES ISSN: 1977-5350

SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE …

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SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES

DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES

ISSN: 1977-5350

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Les opinions exprimées et les arguments avancés dans la présente synthèse ne reflètent pas nécessairement les opinions officielles de l’Organisation, des gouvernements de ses pays membres ou des États membres de l’Union européenne.

Ce document et toute carte qu’il peut comprendre sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s’exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région.

1. Note de la Turquie:

Les informations figurant dans ce document et faisant référence a «Chypre» concernent la partie méridionale de l’ile. Il n’y a pas d’autorité unique représentant a la fois les Chypriotes turcs et grecs sur l’ile. La Turquie reconnait la République turque de Chypre du Nord (RTCN). Jusqu’a ce qu’une solution durable et équitable soit trouvée dans le cadre des Nations unies, la Turquie maintiendra sa position sur la «question chypriote».

2. Note de tous les États de l’Union européenne membres de l’OCDE et de la Commission européenne:

La République de Chypre est reconnue par tous les membres des Nations unies, sauf la Turquie. Les informations figurant dans ce document concernent la zone sous le contrôle effectif du gouvernement de la République de Chypre.

Remerciements

Le présent document a été rédigé par David Halabisky sous la supervision de Jonathan Potter, tous deux membres du Centre pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Une étude spécialisée contenant des données utiles pour la présente synthèse a été préparée pour l’OCDE par le professeur Karl Wennberg de l’université de Linköping et Michel Elmoznino Laufer du Create Business Incubator. Le présent document contient des contributions et des suggestions émanant de la Commission européenne, notamment de Suvi Lammi, Guy Lejeune, Kathrin Riedler et Shadim Viratham de la direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion. Karen Maguire, cheffe par intérim de la division «Emploi local, compétences et innovation sociale» du Centre pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes de l’OCDE, a également fourni des commentaires et des suggestions.

Ce document a été préparé dans le cadre du programme de travail du Programme de développement économique et création locale d’emplois (LEED) de l’OCDE du Centre pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes. Il fait partie d’une série de synthèses relatives a l ’entrepreneuriat i nclusif, r édigées par l e Centre de l ’OCDE pour l ’entrepreneuriat, l es PME, les régions et les villes et par la Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion de la Commission européenne. Ces travaux sont menés sous la direction de Jonathan Potter, assisté par David Halabisky et Cynthia Lavison de l’OCDE.

Les liens contenus dans le présent document étaient exacts au moment de sa rédaction.

© Photo de couverture: Shutterstock

Réutilisation autorisée, moyennant mention de la source. La politique de réutilisation des documents de la Commission européenne est régie par la décision 2011/833/UE (JO L 330 du 14.12.2011, p. 39).

Pour les photos non protégées par le droit d’auteur de l’OCDE/Union européenne, il convient de demander directement l’autorisation aux détenteurs desdits droits d’auteur pour toute utilisation ou reproduction.

De nombreuses autres informations sur l’Union européenne sont disponibles sur l’internet (http://europa.eu).

De nombreuses autres informations sur l’OCDE sont disponibles sur l’internet (http://www.oecd.org).

Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne, 2020

PDF ISBN: 978-92-76-17343-4 ISSN: 1977-5350 KE-BE-19-001-FR-N

© OCDE/Union européenne, 2020

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SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES

DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES

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TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6La crise du chômage des jeunes s’atténue … . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6

…et d’autres défis apparaissent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6

QUEL EST LE POTENTIEL DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7Les jeunes ont tendance a voir le statut d’indépendant comme désirable et atteignable... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7

… mais peu de jeunes travaillent a leur compte ou ont lancé leur entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7

Les jeunes entrepreneurs ont tendance a exercer leurs activités sur des marchés a faible potentiel de croissance… .9

…mais ils sont aussi plus susceptibles d’être innovants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

Peu de jeunes entrepreneurs embauchent du personnel… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11

… mais certains s’attendent a créer un grand nombre d’emplois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12

QUELLES SONT LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES JEUNES QUI SOUHAITENT CRÉER LEUR PROPRE ENTREPRISE? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

L’insuffisance d’information et de modèles auxquels s’identifier comme entrepreneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

Le manque de compétences entrepreneuriales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

La difficulté d’accès au financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15

Des réseaux d’entrepreneurs de taille limitée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15

QUEL EST LE RÔLE DES POLITIQUES DANS LE SOUTIEN AUX JEUNES ENTREPRENEURS? . . . .161. Promouvoir et stimuler l’entrepreneuriat a l’aide de modèles a suivre et de concours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16

2. Intégrer l’éducation a l’entrepreneuriat dans l’enseignement obligatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18

3. Proposer des formations a l’entrepreneuriat en dehors de l’enseignement formel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

4. Offrir des services de coaching et de mentorat dans le domaine de l’entrepreneuriat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

5. Améliorer l’accès au financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24

6. Soutenir le développement des réseaux d’entrepreneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26

PRINCIPALES CONSIDÉRATIONS POUR LA DÉFINITION DE POLITIQUES ET DE PROGRAMMES EN FAVEUR DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28

1. Sélection des participants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28

2. Présentation des offres de soutien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28

3. Effets de déplacement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

4. Offre numérique de soutien en faveur de l’entrepreneuriat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

CONCLUSIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30

LECTURES COMPLÉMENTAIRES SUGGÉRÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32

RÉFÉRENCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32

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MESSAGES CLÉS• Bien que la crise du chômage des jeunes ne soit pas encore totalement résolue, le chômage des jeunes dans

l’Union européenne a chuté après avoir atteint récemment son niveau record. Par conséquent, la politique en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes privilégie de plus en plus la qualité plutôt que la quantité des entreprises créées, ainsi que les parcours permettant d’ouvrir de meilleures perspectives d’emploi.

• Près de la moitié des jeunes déclarent qu’ils préféreraient l’entrepreneuriat au travail salarié. Ils sont cependant nettement moins nombreux que les adultes a travailler a leur compte. Les jeunes entrepreneurs se heurtent a des obstacles dans les domaines de la sensibilisation, des compétences, des financements et des réseaux en faveur de l’entrepreneuriat. Ils sont aussi souvent désavantagés par leur manque d’expérience sur le marché du travail et leur absence d’antécédents de crédit.

• Les politiques publiques peuvent permettre de corriger de nombreuses défaillances qui entravent l’entrepreneuriat des jeunes en contribuant a mieux faire connaitre le potentiel de cette activité, et ce en intégrant l’éducation a l’entrepreneuriat a tous les niveaux du cycle d’enseignement, en proposant des formations et un encadrement en dehors de l’enseignement, en améliorant l’accès au financement et en soutenant le développement des réseaux de jeunes entrepreneurs.

• Les décideurs politiques doivent éviter d’essayer de sélectionner des «gagnants» pour l’octroi des aides compte tenu de la difficulté de déterminer a l’avance quelles jeunes pousses seront viables. En revanche, il ressort des exemples de bonnes pratiques dans les politiques qu’il peut s’avérer efficace de proposer un soutien par étapes, permettant aux entrepreneurs qui pilotent des projets concluants de bénéficier d’un suivi.

• Le soutien stratégique est plus efficace lorsque les mesures d’aide assortissent le financement d’une aide sous forme de conseils, de formations et de mise en réseau. Les politiques doivent prendre en considération la possibilité d’effets de déplacement, en s’efforçant de mesurer le déplacement dans le cadre d’évaluations et de détourner les entrepreneurs des secteurs où l’offre est excédentaire. Il convient également d’explorer le potentiel des technologies numériques pour certains aspects de la mise en œuvre des programmes.

• Il importe de reconnaitre que l’entrepreneuriat ne convient pas a tout le monde. Les décideurs politiques ne doivent pas partir du principe que tous ceux qui participent a une initiative stratégique en faveur de l’entrepreneuriat vont créer une entreprise. Il n’en reste pas moins que les participants pourront tout de même en tirer parti et se servir ensuite de ce qu’ils auront appris sur le marché du travail.

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INTRODUCTION

La crise du chômage des jeunes s’atténue…

La crise du chômage des jeunes a constitué l’un des plus grands défis politiques de la dernière décennie pour les pays de l’Union européenne (UE). Au niveau de l’UE, le taux de chômage des jeunes a atteint son point le plus haut en 2013 (23,7 %), mais il était bien plus élevé encore dans plusieurs États membres, comme la Grèce (58,3 %), l’Espagne (55,5 %) et la Croatie (50,0 %). En Italie, c’est un an plus tard que le taux de chômage des jeunes a atteint son sommet, culminant a 42,7 %. En parallèle, le nombre de jeunes ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ou de formation (les «NEET») a lui aussi connu une hausse rapide.

Ce contexte a entrainé une série de mesures stratégiques au sein de l’UE, parmi lesquelles la garantie pour la jeunesse (European Union, 2013[1]), un engagement pris par l’ensemble des États membres de l’UE sous la forme d’une recommandation du Conseil. La garantie pour la jeunesse a pour objet de veiller a ce que tous les jeunes de moins de 25 ans se voient proposer un emploi de qualité, une formation continue, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois suivant la perte de leur emploi ou leur sortie de l’enseignement formel. L’initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ) est l’un des principaux instruments financiers utilisés pour mettre en œuvre la garantie pour la jeunesse dans les États membres. Lancée en 2012, cette initiative vient en aide aux jeunes qui vivent dans des régions où le chômage des jeunes est supérieur a 25 %. L’IEJ fournit des ressources financières destinées a compléter les mesures financées par les budgets nationaux dans les États membres, ainsi que celles soutenues par des fonds de l’UE, comme le Fonds social européen (FSE). En 2017, le Conseil et le Parlement ont décidé d’augmenter le budget de l’IEJ de 2,4 milliards d’EUR pour les États membres éligibles pour la période 2017-2020, portant le budget total a 8,8 milliards d’EUR pour 2014-2020 (European Commission, 2018[2]).

Même si le chômage des jeunes n’a pas encore été totalement enrayé, il a retrouvé son niveau d’avant la crise (2007) dans la plupart des États membres. En outre, la part de jeunes (de 15 a 29 ans) ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ou de formation (les «NEET») a baissé dans l’UE depuis 2011, passant de 15,4 % a 13,4 % en 2017 (Eurostat, 2018[3]). Il convient toutefois de noter que ces tendances varient considérablement au niveau régional et que de nombreuses régions sont encore confrontées a des niveaux élevés de chômage des jeunes. De plus, les taux de participation des jeunes au marché du travail de l’UE continuent a baisser et ont perdu près de 10 points de pourcentage au cours de la dernière décennie (Eurostat, 2018[3]).

Le chômage des jeunes et leur entrée tardive sur le marché du travail inquiètent les décideurs politiques dans la mesure où les conséquences a court et a long terme peuvent être considérables. Ces dernières incluent des répercussions néfastes sur les revenus et les possibilités d’emploi, même 20 ans plus tard (Schmillen & Umkehrer, 2017[6]). De plus, les périodes prolongées sans emploi peuvent réduire la participation civique de même que la confiance dans la société et les autres citoyens, voire faire basculer les jeunes dans la criminalité (Carcillo, Fernández, Königs, & Minea, 2015[7]). Le chômage des jeunes représente aussi un coût considérable pour les économies. Par exemple, selon des estimations récentes, les NEET âgés de 15 a 29 ans coûteraient chaque année 142 milliards d’EUR a l’économie de l’UE (Eurofound, NEETs, 2019[8]).

… et d’autres défis apparaissent

Parallèlement, un certain nombre de changements structurels transforment actuellement le marché du travail. De plus en plus de travailleurs acceptent des conditions de travail atypiques, comme des contrats a temps partiel ou sous statut d’indépendant. Ces tendances varient d’une région a l’autre (OECD, 2018[9]).

Le travail non conventionnel augmente dans tous les groupes d’âge, mais il touche les jeunes de façon disproportionnée – en 1995, 23 % des jeunes travailleurs âgés de 25 a 39 ans étaient liés par un contrat non conventionnel, un chiffre qui est passé a 36 % en 2016 (European Commission, 2017[10]). Cette tendance s’explique par l’augmentation de l’emploi a temps partiel et des travailleurs salariés temporaires (Eurostat, 2018[3]), des conditions de travail qu’ils acceptent généralement par contrainte (European Commission, 2017[10]).

En outre, l’émergence de l’économie «des petits boulots» présente de nouveaux défis pour les décideurs politiques, comme la question du «faux» travail indépendant, c’est-a-dire des accords de travail qui consistent a engager des individus sous le statut de travailleurs indépendants plutôt qu’en tant que salariés pour éviter réglementation, fiscalité et syndicats. Ce type de travail a des répercussions disproportionnées sur les jeunes, étant donné que ces derniers constituent le groupe le plus actif dans cette économie «des petits boulots». Dans la mesure où de tels arrangements peuvent avoir des conséquences négatives sur les travailleurs comme sur les entreprises, de nombreux gouvernements s’efforcent de limiter ce type d’emploi, notamment en réduisant les écarts fiscaux et réglementaires entre les différentes formes de travail.

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La politique en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes peut faire partie intégrante de l’ensemble de mesures stratégiques destinées a aider les jeunes a entrer sur le marché du travail et a y être actifs. Si l’entrepreneuriat ne convient pas a tous les jeunes, certains seront néanmoins en mesure de créer des emplois de qualité pour eux-mêmes et, peut-être, pour d’autres. Pour ceux qui décident de ne pas se lancer dans cette

entreprise ou ceux dont le projet échoue, les programmes en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes peuvent tout de même s’avérer bénéfiques, car ils leur permettront d’étendre leurs réseaux, de développer leur esprit d’entreprise et d’acquérir de l’expérience et des compétences qui pourront leur servir pour trouver un emploi (European Commission, forthcoming[11]).

QUEL EST LE POTENTIEL DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES?

Les jeunes ont tendance à voir le statut d’indépendant comme désirable et atteignable…

Les jeunes sont davantage susceptibles de déclarer préférer le statut d’indépendant au travail salarié que les adultes. Les enquêtes indiquent que près de la moitié des jeunes disent préférer le statut d’indépendant au travail salarié, alors que cette proportion passe a environ un tiers chez les personnes de plus de 40 ans (European Commission, 2013[12]).

De plus, les jeunes ont aussi tendance a déclarer que cette option serait viable. Des enquêtes internationales indiquent

qu’environ 40 % des jeunes (de 15 a 24 ans) estiment que l’emploi indépendant serait une activité réalisable au cours des cinq prochaines années, indépendamment de leur intérêt pour ce statut (European Commission, 2013[12]). Cette proportion était légèrement supérieure a celle de cohortes plus âgées – environ un tiers chez les 40-54 ans et un sixième chez les 55 ans et plus.

… mais peu de jeunes travaillent à leur compte ou ont lancé leur entreprise

Malgré l’enthousiasme que suscite le statut d’indépendant, les jeunes qui travaillent a leur compte sont relativement peu nombreux. En 2017, 6,6 % des jeunes (âgés de 20 a 29 ans) qui travaillaient dans l’UE étaient des indépendants, ce qui représentait moins de la moitié du pourcentage total (comprenant les adultes de 15 a 64 ans), soit 13,7 % (graphique 1). En 2017, les taux de travail indépendant des jeunes les plus élevés ont été enregistrés en Grèce (13,5 %), en Italie (13,4 %) et en Roumanie (11,3 %) et les taux les plus faibles ont été comptabilisés en Irlande (2,9 %) et en Allemagne (3,0 %).

Une autre manière de mesurer les activités d’entrepreneuriat consiste a examiner la part de jeunes qui sont parvenus a créer une nouvelle entreprise. Les données d’enquête du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) indiquent qu’au cours de la période 2013-2017, environ trois pour cent des jeunes (de 18 a 30 ans) dans l’UE sont parvenus a fonder une nouvelle entreprise ou en géraient une créée moins de 42 mois auparavant (graphique 2).

Les données du GEM indiquent qu’au niveau de l’UE, les jeunes étaient plus susceptibles que les adultes de créer une nouvelle entreprise ou d’en gérer une au cours de cette période. Les pays de l’UE où les jeunes étaient les plus actifs dans le domaine

de l’entrepreneuriat étaient la Lituanie (7,9 %), la Lettonie (7,7 %), la Roumanie (7,0 %), les Pays-Bas (7,0 %) et l’Estonie (6,2 %). Ce sont aussi les pays où les taux de nouvelles activités étaient les plus élevés pour la population dans son ensemble.

Il ressort des données sur le statut d’indépendant et du GEM que ces deux aspects sont liés, étant donné que beaucoup de pays qui affichent des taux de travail indépendant élevés affichent aussi un grand nombre de nouveaux entrepreneurs. Des pays tels que l’Italie font toutefois exception. Ces différences peuvent souvent s’expliquer en observant les types d’entreprises dirigées par les jeunes entrepreneurs. Certains types d’activités ont moins de chances d’être visés par les questions des enquêtes sur la population active, tandis que d’autres ont peu de chances d’être concernés par le questionnaire du GEM. En Italie, les jeunes indépendants sont surreprésentés dans les services d’hébergement et de restauration, ainsi que dans le secteur des arts, du spectacle et des loisirs. Ces jeunes indépendants ne se considèrent pas toujours comme des «entrepreneurs» et ne se définissent dès lors pas forcément comme tels dans les enquêtes du GEM.

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Graphique 1. Peu de jeunes sont indépendants

Part de travailleurs ayant le statut d’indépendant, 2017

Source: (Eurostat, 2018[3]).

Graphique 2. Les jeunes sont bien représentés parmi les nouveaux entrepreneurs

Part de la population qui est actuellement propriétaire-gérant d’une nouvelle entreprise qui verse des salaires, des traitements ou d’autres paiements aux propriétaires depuis plus de trois mois, mais moins de 42 mois, 2013-17

Note: la moyenne de l’Union européenne ne prend pas Malte en considération, ce pays n’étant pas inclus dans l’enquête du GEM.Source: (Global Entrepreneurship Monitor (GEM), 2018[13]).

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Les jeunes entrepreneurs ont tendance à exercer leurs activités sur des marchés à faible potentiel de croissance…

En moyenne, les jeunes entrepreneurs qui lancent leur entreprise ont des motivations différentes de celles des adultes. Ils ont légèrement plus tendance que la population

d’entrepreneurs en général a déclarer avoir lancé leur entreprise faute d’opportunités professionnelles en tant que salariés (graphique 3).

Les jeunes entrepreneurs ont aussi tendance a se lancer dans des entreprises a moindre intensité de capital et sur des marchés caractérisés par une concurrence par le prix plutôt que par une concurrence non tarifaire (fondée par exemple sur la différenciation des produits ou la reconnaissance de la marque). Les jeunes qui travaillent a leur compte sont surreprésentés dans les secteurs de la construction, des autres activités de service [comme le lavage et le nettoyage (a sec) des textiles, la coiffure, les soins de beauté] et dans celui des arts (OECD/EU, 2017[14]).. Ces secteurs sont généralement caractérisés par de faibles barrières a l’entrée. Les jeunes entrepreneurs dont le capital ou l’expérience sont limités y ont dès lors plus facilement accès.

Les jeunes indépendants (de 20 a 29 ans) étaient aussi nombreux que les jeunes salariés a avoir fait des études supérieures en 2017 (graphique 4). Les jeunes ayant suivi un enseignement postsecondaire non supérieur avaient plus de chances de travailler comme salariés, mais ceux qui n’étaient pas allés plus loin que le secondaire inférieur étaient plus souvent indépendants. Des différences s’observaient aussi selon le sexe. Les jeunes femmes qui travaillaient sous le statut d’indépendant étaient plus susceptibles d’avoir fait des études supérieures (46,5 %) que leurs homologues masculins (26,8 %) et que les jeunes femmes salariées (40,8 %).

Graphique 3. Les jeunes entrepreneurs sont davantage susceptibles d’avoir lancé leur entreprise par «nécessité»

Part de nouveaux jeunes entrepreneurs ayant lancé leur activité faute d’opportunités professionnelles, 2013-2017

Note: la moyenne de l’Union européenne ne prend pas Malte en considération, ce pays n’étant pas inclus dans l’enquête du GEM.Source: (Global Entrepreneurship Monitor (GEM), 2018[13]).

% Jeunes (18-30 ans) Adultes (18-64 ans)

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Graphique 4. Les jeunes indépendants ont un niveau d’instruction similaire à celui des salariés

Répartition des indépendants et des salariés (de 20 à 29 ans) par niveau d’instruction, 2017

Source: (Eurostat, 2018[3]).

… mais ils sont aussi plus susceptibles d’être innovants

Il apparait que les jeunes entrepreneurs (de 18 a 30 ans) ont davantage tendance a déclarer avoir lancé de nouveaux produits et services (graphique 5). Près d’un tiers des nouveaux jeunes entrepreneurs (29,7 %) ont indiqué que leur entreprise

proposait des produits ou des services que leurs clients considèrent comme nouveaux et inhabituels entre 2013 et 2017, ce qui était légèrement supérieur a la part de nouveaux entrepreneurs en général.

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% Indépendants Salariés

Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes

Inférieur à l'enseignement primaire, primaire ou moins enseignement

secondaire (niveaux 0 à 2)

Enseignement secondaire supérieur et postsecondaire enseignement

non supérieur (niveaux 3 et 4)

Enseignement supérieur (niveaux 5 à 8)

Page 11: SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE …

1111

Graphique 5. Les jeunes entrepreneurs sont plus susceptibles d’être innovants

Part des nouveaux entrepreneurs qui proposent des produits ou des services que leurs clients jugent nouveaux et inhabituels, 2013-2017

Note: la moyenne de l’Union européenne ne prend pas Malte en considération, ce pays n’étant pas inclus dans l’enquête du GEM.Source: (Global Entrepreneurship Monitor (GEM), 2018[13]).

Peu de jeunes entrepreneurs embauchent du personnel…

Il apparait qu’environ un jeune travailleur indépendant sur dix disposait d’au moins un employé, ce qui est bien inférieur a la part de l’ensemble des travailleurs indépendants comptant des employés – un peu moins de 30 % (OECD/EU, 2017[14]).

Si les jeunes entrepreneurs ont moins tendance a embaucher de salariés, ils sont relativement susceptibles de travailler en équipe (graphique 6). Au cours de la période 2013-2017, 21 % des jeunes entrepreneurs (de 18 a 30 ans) ont déclaré avoir lancé leur entreprise au sein d’une équipe de trois

personnes ou plus. Ce pourcentage était légèrement supérieur a celui relatif a l’ensemble des entrepreneurs (18,5 %). Les jeunes entrepreneurs en Slovénie (33,1 %), en Hongrie (31,4 %) et en Irlande (31,0 %) étaient les plus susceptibles de travailler en équipe, tandis que ceux aux Pays-Bas (11,4 %), en Italie (10,9 %) et en Pologne (8,8 %) étaient ceux qui l’étaient le moins.

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Graphique 6. Les jeunes entrepreneurs sont plus susceptibles de travailler au sein d’équipes de trois personnes ou plus

Part des nouveaux entrepreneurs qui travaillent au sein d’une équipe de trois personnes ou plus, 2013-2017.

Note: la moyenne de l’Union européenne ne prend pas Malte en considération, ce pays n’étant pas inclus dans l’enquête du GEM.Source: (Global Entrepreneurship Monitor (GEM), 2018[13]).

… mais certains s’attendent à créer un grand nombre d’emplois

Environ un nouveau jeune entrepreneur sur dix (de 18 a 30 ans) dans l’UE prévoyait de créer au moins 19 nouveaux emplois dans les cinq années a venir entre 2013 et 2017 (graphique 7). Si ce pourcentage était a peu près similaire a celui de l’ensemble des entrepreneurs interrogés dans l’UE (9,8 %), il était légèrement inférieur a celui enregistré dans d’autres régions du monde, comme l’Amérique du Nord.

Les nouveaux jeunes entrepreneurs qui s’attendaient le plus a créer un grand nombre d’emplois se trouvaient en Hongrie (20,6 %) et en Roumanie (20,0 %), et ceux qui s’y attendaient le moins se situaient en Grèce (3,3 %) et en Bulgarie (1,2 %). Il est important de noter que la création d’emplois attendue ne se traduit pas forcément par des emplois effectivement créés, et il est probable que les jeunes entrepreneurs surestiment leurs compétences en gestion d’entreprise et sous-estiment les difficultés qu’ils sont susceptibles de rencontrer.

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35% Jeunes (18-30 ans) Adultes (18-64 ans)

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Graphique 7. Les jeunes entrepreneurs s’attendent davantage à créer un grand nombre d’emplois

Part des nouveaux entrepreneurs qui s’attendent à créer au moins 19 emplois dans les cinq années à venir, 2013-2017

Note: la moyenne de l’Union européenne ne prend pas Malte en considération, ce pays n’étant pas inclus dans l’enquête du GEM. Source: (Global Entrepreneurship Monitor (GEM), 2018[13]).

% Jeunes (18-30 ans) Adultes (18-64 ans)

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Page 14: SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE …

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QUELLES SONT LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES JEUNES QUI SOUHAITENT CRÉER LEUR PROPRE ENTREPRISE?

L’insuffisance d’information et de modèles auxquels s’identifier comme entrepreneurs

Compte tenu de leur expérience professionnelle limitée et de la petite taille de leurs réseaux, beaucoup de jeunes n’ont été que peu en contact avec des entrepreneurs pouvant leur servir de modèles et susceptibles de les aider et de les conseiller (Schøtt, Kew and Cheraghi, 2015[15]

). Ceux dont les parents sont eux-mêmes entrepreneurs ont beaucoup plus de chances de devenir entrepreneurs eux aussi compte tenu de leur capital social plus important et de leur meilleur accès aux connaissances tacites (Geldhof et al., 2014[16]). Les expériences montrent que

les étudiants de l’enseignement supérieur qui sont exposés a des mentors entrepreneurs ont plus de chances de devenir entrepreneurs eux-mêmes, en particulier ceux dont les parents ne le sont pas (Eesley and Wang, 2017[17]).

En outre, les jeunes ne sont pas toujours au courant de l’existence des programmes d’aide a la création d’entreprises.

Le manque de compétences entrepreneuriales

Les jeunes sont peu nombreux a être convaincus de posséder les compétences requises pour devenir entrepreneurs. Dans l’ensemble, 36,3 % des jeunes (de 18 a 30 ans) ont déclaré posséder les compétences et les connaissances nécessaires pour lancer leur propre entreprise au cours de la période 2013-2017 (graphique 8), un pourcentage qui était plus élevé chez les adultes, a savoir 41,9 %.

La part de jeunes ayant déclaré posséder les connaissances et les compétences nécessaires pour lancer leur entreprise allait de 25,2 % au Danemark a 50,6 % en Pologne. Dans tous les pays, les jeunes étaient moins nombreux que les adultes a penser posséder de telles compétences, a l’exception de la Lettonie, de la Roumanie, de la Tchéquie et de l’Estonie, où ils étaient aussi nombreux que les adultes.

On observe également un léger écart entre un grand nombre de pays de l’UE et des pays tiers, comme le Canada et les États-Unis. Un peu plus de 40 % des jeunes au Canada et aux États-Unis ont déclaré posséder les compétences nécessaires pour lancer leur entreprise, ce qui représente un peu plus de 5 points de pourcentage de plus que la moyenne de l’UE (OECD/EU, 2017[14]).

Plus précisément, ce déficit de compétences peut être constaté dans les domaines de la reconnaissance des opportunités, de la planification des activités, de la gestion financière, de la vente et du marketing (European Parliament, 2015[18]).

Un autre problème concerne le manque de programmes d’éducation et de formation qui apportent une base solide pour soutenir les ambitions entrepreneuriales des jeunes. Le Parlement européen a souligné l’importance de la promotion de l’entrepreneuriat dans l’enseignement non formel et informel en vue d’améliorer les perspectives d’emploi des jeunes en décrochage scolaire (European Parliament, 2015[18]).

Page 15: SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE …

1515

Graphique 8. Les jeunes sont moins susceptibles de déclarer posséder des compétences entrepreneuriales

Part de la population déclarant posséder les connaissances et les compétences requises pour lancer une entreprise, 2013-2017

Note: la moyenne de l’Union européenne ne prend pas Malte en considération, ce pays n’étant pas inclus dans l’enquête du GEM.Source: (Global Entrepreneurship Monitor (GEM), 2018[13]).

La difficulté d’accès au financement

La crise financière de 2008 a rendu plus difficile l’accès au financement extérieur pour les jeunes entrepreneurs. Selon Eurofound, 82 % des jeunes européens ont indiqué que le manque de fonds et de soutien financier constituait le principal obstacle a l’entrepreneuriat (Eurofound, 2015[19]). Les jeunes ont parfois plus de mal que les entrepreneurs plus âgés a obtenir des financements extérieurs en raison de leur manque d’expérience avérée et de l’insuffisance de leur épargne personnelle, de leurs garanties et de leurs antécédents de crédit (Eurofound, 2016[20]) (Schøtt, Kew and Cheraghi, 2015[15]).

Les entrepreneurs plus jeunes ont en général eu moins le temps que leurs homologues plus âgés de se constituer une épargne personnelle a investir dans la création de leur entreprise. Les recherches indiquent que le niveau de richesse a une incidence positive sur les chances de survie des nouvelles entreprises (Oreland, 2016[21]).

Des réseaux d’entrepreneurs de taille limitée

Compte tenu de leur expérience professionnelle limitée, les jeunes entrepreneurs ont eu moins de temps que les entrepreneurs plus âgés de se construire un réseau professionnel et ils doivent dès lors s’appuyer dans une plus large mesure sur le soutien familial. Les réseaux sociaux sont importants non seulement pour se constituer une clientèle, mais aussi pour obtenir le soutien et les encouragements nécessaires pour lancer une nouvelle entreprise (Jones, Brinkley and Crowley, 2015[22]). Les réseaux sociaux constituent parfois une source de motivation et d’inspiration importante: par exemple, ils permettent de recevoir un soutien de la part des proches ou des amis ou de mettre en avant des entrepreneurs qui peuvent servir de modèles.

Les réseaux professionnels ont cependant tendance a être plus intéressants, car ils permettent de nouer plus facilement des liens avec des fournisseurs ou des clients potentiels ou d’autres parties prenantes (Hite, 2005[23]) (Davidsson and Honig, 2003[24]). En l’absence de réseau professionnel, l’entrepreneur aura souvent du mal a identifier les différents acteurs publics susceptibles de lui offrir un financement et un soutien. Tous ces éléments peuvent avoir des conséquences négatives sur sa capacité a obtenir des fonds ainsi que sur sa manière d’utiliser les ressources obtenues (Laufer and Wennberg, 2017[25]).

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Jeunes (18-30 ans) Adultes (18-64 ans)

Page 16: SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE …

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QUEL EST LE RÔLE DES POLITIQUES DANS LE SOUTIEN AUX JEUNES ENTREPRENEURS?

1 . Promouvoir et stimuler l’entrepreneuriat à l’aide de modèles à suivre et de concours

Objectif

Sensibiliser davantage les jeunes a l’entrepreneuriat et les aider a mieux comprendre la question peut accroitre le nombre de jeunes désireux de se lancer dans une activité a temps plein ou a temps partiel, que ce soit lorsqu’ils sont jeunes ou plus tard dans la vie.

Approche

Le système d’enseignement formel est l’un des moyens les plus efficaces de promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes, et les médias, de même que les campagnes en ligne, peuvent mettre en lumière les modèles a suivre. On constate cependant une tendance croissante a recourir a des approches plus actives, comme les concours, pour inspirer les jeunes et les intéresser a l’entrepreneuriat. Quelle que soit la méthode utilisée, l’objectif doit être d’informer les jeunes sur le rôle de l’entrepreneuriat dans l’économie et sur ce qu’il faut faire pour créer et gérer une entreprise et de leur donner envie de tenter leur chance s’ils le souhaitent.

Les écoles jouent un rôle fondamental dans la promotion de l’entrepreneuriat étant donné que tous les jeunes ou presque fréquentent un établissement scolaire. Le système d’enseignement formel peut encourager l’entrepreneuriat en l’intégrant dans les programmes scolaires (voir le point 3 de la partie consacrée aux politiques pour en savoir plus sur l’éducation a l’entrepreneuriat) et en organisant des activités périscolaires.

Si beaucoup de ces activités périscolaires sont organisées par des enseignants (comme les clubs d’entrepreneurs), d’autres peuvent faire intervenir une série d’acteurs issus des secteurs public, privé et de l’économie sociale. À titre d’exemple, en Finlande, l’Année de l’entrepreneuriat des jeunes a été organisée dans le cadre du programme régional Helsinki-Uusimaa (encadré 1). Dans le contexte du projet Région européenne entreprenante (REE) de la Commission européenne, plus de 80 événements ont été organisés dans la région pour sensibiliser les élèves de secondaire a l’entrepreneuriat.

Les politiques en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes reposent souvent sur quatre arguments. Premièrement, il apparait que les obstacles a la création d’entreprise et au statut d’indépendant sont plus nombreux pour les jeunes que pour les générations plus âgées. Ces entraves découlent des défaillances du marché et des carences institutionnelles et donnent lieu a des difficultés plus grandes a accéder a des ressources telles que les financements. Deuxièmement, beaucoup de jeunes ont du mal a intégrer le marché du travail et l’entrepreneuriat est parfois un autre moyen pour eux, a côté du travail salarié, d’y accéder. Troisièmement, le fait de venir en aide a des jeunes talentueux, y compris des diplômés, dont les projets commerciaux recèlent un fort potentiel, peut

déboucher sur des gains économiques et des innovations. Enfin, les programmes d’entrepreneuriat peuvent aider les jeunes a développer des compétences transversales qui les aideront dans leur carrière, qu’ils décident au final ou non de créer leur entreprise.

Les décideurs politiques ont a leur disposition un certain nombre d’instruments pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes et ce chapitre examine les principales approches utilisées pour encourager et promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes dans l’UE.

Page 17: SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE …

1717

Encadré 1 . L’année de l’entrepreneuriat des jeunes, FinlandeGroupe cible: élèves du secondaire et étudiants des universités.

Type d’intervention: événements destinés a susciter des attitudes positives envers l’entrepreneuriat.

Description: cette année thématique s’inscrivait dans le cadre du projet Région européenne entreprenante

(REE), mis en place par la Commission européenne avec l’aide d’autres parties prenantes, comme les Eurochambres. L’objectif de ce projet continu est de distinguer et de récompenser les régions de l’UE qui affichent une stratégie d’innovation en matière de politique a l’égard des entreprises.

L’Année de l’entrepreneuriat des jeunes a été organisée en 2012 a Helsinki-Uusimaa. Cette initiative était principalement motivée par la baisse du nombre de nouvelles entreprises créées dans la région et par la hausse simultanée du nombre de fermetures d’entreprises. Ses objectifs étaient les suivants:

• stimuler l’intérêt pour l’entrepreneuriat;

• promouvoir l’activité entrepreneuriale, la créativité et l’esprit d’entreprise;

• développer le savoir-faire commercial;

• créer de nouveaux réseaux; et

• susciter un intérêt pour l’activité économique et l’innovation dans la région.

Environ 80 événements ont été organisés dans le cadre de cette année thématique, qui allaient de grandes conférences a de petits événements de réseautage. Ces événements

étaient souvent destinés aux jeunes et aux étudiants, mais certains faisaient aussi intervenir des décideurs politiques et le milieu des affaires. La majorité des activités visaient a inspirer les jeunes et a les sensibiliser au potentiel d’une carrière de chef d’entreprise. En parallèle, des initiatives en ligne ont été organisées via différentes plateformes de réseaux sociaux.

Résultats obtenus: une évaluation a mesuré l’incidence de l’année de l’entrepreneuriat 2012 a Helsinki-Uusimaa au moyen de deux enquêtes

menées auprès de 1 598 étudiants de deuxième année, âgés de 17 a 18 ans. Cette évaluation a révélé que l’image que se faisaient les jeunes de l’entrepreneuriat s’était légèrement améliorée au terme de l’année thématique. Il était cependant difficile d’attribuer directement cette évolution aux actions menées dans ce cadre, le contexte de morosité économique d’alors faisant qu’il était difficile de trouver un emploi. En outre, plusieurs autres facteurs influencent les attitudes a l’égard de l’entrepreneuriat, comme la culture ou les médias.

Leçons tirées pour d’autres initiatives: l’évaluation met en évidence les résultats qui peuvent être obtenus

lorsque l’on développe une culture de l’entrepreneuriat au moyen d’activités a long terme et que l’on crée des structures destinées a encourager et a soutenir l’entrepreneuriat, comme des formations dans le domaine de l’esprit d’entreprise, des organisations de soutien aux entreprises et des politiques concrètes en faveur de l’entrepreneuriat.

Source: (Rantanen and Järveläinen, 2016[26]).

Il est important de promouvoir des modèles a suivre, car cela rend l’entrepreneuriat tangible grâce au partage d’expériences. Cela peut se faire en invitant des orateurs lors d’événements ou dans les écoles, ou en relatant l’histoire de certains entrepreneurs au travers de campagnes médiatiques. Pour attirer les jeunes, les modèles choisis doivent illustrer tout un éventail d’activités entrepreneuriales, c’est-a-dire pas seulement des entreprises actives dans les technologies innovantes, mais aussi dans d’autres secteurs, de même que des entreprises ayant des objectifs sociaux. Il est important aussi de mettre en avant de jeunes entrepreneurs, auxquels les jeunes pourront plus facilement s’identifier.

Les concours peuvent également être intéressants, car ils donnent aux jeunes une idée de ce que veut dire être entrepreneur dans le cadre d’un projet a court terme. Les

concours de ce type destinés aux jeunes sont en augmentation dans l’UE (Eurofound, 2016). Ces concours consistent a inviter les jeunes participants a relever un défi en mettant au point un projet. Les étapes consistent en général a définir les objectifs, a préparer un plan et a le présenter devant un jury. Certains concours proposent aussi des séminaires et un encadrement des participants pendant l’élaboration de leurs plans. Les lauréats remportent parfois une série de prix, qui comprennent souvent une petite somme d’argent destinée a soutenir la réalisation du projet.

Page 18: SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE …

1818

2 . Intégrer l’éducation à l’entrepreneuriat dans l’enseignement obligatoire

Objectif

L’introduction de modules et d’activités axés sur l’entrepreneuriat aux différents niveaux de l’enseignement peut contribuer a faire en sorte que les enfants et les jeunes soient exposés a la question de différentes manières. Les initiatives de ce type sont censées permettre aux jeunes de mieux comprendre ce qu’est l’entrepreneuriat et son rôle dans la société. Elles peuvent aussi contribuer a développer les compétences entrepreneuriales des étudiants, leur état d’esprit et leurs motivations (European Parliament, 2015[18]) et améliorer leur sentiment d’efficacité personnelle (Schøtt, Kew and Cheraghi, 2015[15]) (Oosterbeek, van Praag and Ijsselstein, 2010[27]). Les étudiants qui participent a des programmes d’éducation a l’entrepreneuriat sont davantage susceptibles de lancer leur propre entreprise et ceux qui ont fréquenté des cours d’éducation a l’entrepreneuriat ont moins de risques de se retrouver sans emploi (European Parliament, 2015[18]). Au niveau économique, ces apprenants sont censés contribuer a stimuler l’innovation (European Commission, forthcoming[11]) (EU, 2013[28]).

Approche

L’éducation a l’entrepreneuriat est encouragée auprès des États membres de l’UE par l’intermédiaire de plusieurs stratégies et initiatives au niveau de l’UE, comme ET 2020 (Éducation et formation 2020), le plan d’action «Entrepreneuriat 2020» et la stratégie pour repenser l’éducation.

L’éducation a l’entrepreneuriat intervient le plus souvent dans l’enseignement supérieur, mais aussi, de plus en plus, dans l’enseignement secondaire. Les activités sont moins nombreuses au niveau du primaire et du secondaire inférieur. Les recherches indiquent néanmoins que l’éducation a l’entrepreneuriat peut s’avérer particulièrement importante chez les plus jeunes (Elert, Andersson and Wennberg, 2015[29]) (Oosterbeek, van Praag and Ijsselstein, 2010[27]).

La mise en œuvre de l’éducation a l’entrepreneuriat est inégale a l’échelle des États membres de l’UE. Si beaucoup de pays ont mis en place des stratégies et des approches partielles ou spécifiques en matière d’éducation a l’entrepreneuriat, l’absence d’objectifs et d’approches communs, conjuguée a la fragmentation des systèmes d’enseignement, entravent le développement d’une approche plus systématique a l’échelle de l’UE (European Commission, 2017[30]). Le tableau 1 donne un aperçu des approches utilisées dans les États membres de l’UE en matière d’éducation a l’entrepreneuriat.

Tableau 1. Aperçu de l’approche stratégique des États membres en matière d’éducation à l’entrepreneuriat

Objet Stratégie globale spécifique Intégration dans des stratégies plus larges

Programmes et initiatives uniques

État membre Belgique, Danemark, Estonie, Finlande, Pays de Galles (UK), Suède

Autriche, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Écosse (UK), Estonie, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Irlande du Nord (UK), Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie

Allemagne, Angleterre (UK), Espagne, Italie, Malte, Portugal, Tchéquie

Source: adapté de (European Parliament, 2015[18]) et (European Commission/EACEA/Eurydice, 2016[31]).

Seule une minorité d’États membres ont mis en œuvre une stratégie nationale spécifique en matière d’éducation a l’entrepreneuriat. C’est le cas, par exemple, de la Stratégie en faveur de l’éducation et de la formation a l’entrepreneuriat

mise en place au Danemark, qui montre comment l’éducation a l’entrepreneuriat peut être coordonnée dans l’ensemble du système éducatif (encadré 2).

Page 19: SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE …

1919

Encadré 2 . «La stratégie en faveur de l’éducation et de la formation à l’entrepreneuriat» et «Danemark – une nation de solutions», Danemark

Groupe cible: apprenants de tous les niveaux de l’enseignement, du primaire a l’enseignement supérieur.

Type d’intervention: stratégies nationales en faveur de l’éducation a l’entrepreneuriat.

Description: le gouvernement danois a lancé la Stratégie en faveur de l’éducation et de la formation

a l’entrepreneuriat en 2009. Le principal objectif de cette stratégie était d’intégrer l’entrepreneuriat a tous les niveaux de l’enseignement et de définir des objectifs en matière d’éducation a l’entrepreneuriat pour l’enseignement primaire, secondaire supérieur (y compris l’EFP) et pour l’enseignement supérieur. Deux autres objectifs importants consistaient a créer i) une institution ayant pour mission d’assurer un engagement national cohérent en faveur de l’éducation et de la formation a l’entrepreneuriat et ii) un partenariat entre les quatre grands ministères qui jouent un rôle dans la définition et/ou la mise en œuvre de l’éducation et de la formation a l’entrepreneuriat (ministère de la science, de la technologie et de l’innovation, ministère de la culture, ministère de l’éducation et ministère de l’économie et du commerce).

Cette nouvelle institution – la Fondation danoise pour l’entrepreneuriat (FFE-YE) – a été créée en janvier 2010 a la suite du partenariat entre les quatre ministères. Elle est responsable de la promotion de l’éducation a l’entrepreneuriat, du financement des projets entrepreneuriaux, ainsi que de la recherche et de l’analyse dans le domaine de l’éducation a l’entrepreneuriat. La FFE-YE a soutenu le développement des compétences des enseignants, des outils pédagogiques,

des analyses d’impact ainsi que des formulaires et tests d’évaluation. Elle continue a développer un modèle d’éducation global en vue d’améliorer la qualité de l’éducation a l’entrepreneuriat.

En 2012, la stratégie en faveur de l’éducation et de la formation a l’entrepreneuriat a été remplacée par la nouvelle stratégie pour l’innovation «Danemark – une nation de solutions». Cette nouvelle stratégie, qui visait a améliorer les cadres et le soutien a l’innovation commerciale, était axée sur trois objectifs:

1. répondre aux défis sociétaux par l’innovation;

2. traduire le savoir en valeur;

3. augmenter la capacité d’innovation par l’éducation.

Résultats obtenus: une étude de la FFE-YE de 2013 sur les effets de l’éducation a l’entrepreneuriat a

l’école, fondée sur une enquête menée auprès de 2 000 élèves âgés de 15 a 16 ans, a révélé que l’ensemble ou presque des répondants (95 %) avaient une vision positive de l’entrepreneuriat. Selon les résultats de cette évaluation, la FFE-YE est parvenue a doubler le nombre d’apprenants ayant suivi un programme d’éducation a l’entrepreneuriat entre 2010 et 2014.

Leçons tirées pour d’autres initiatives: cet exemple indique qu’une coordination cohérente de l’éducation

a l’entrepreneuriat entre un vaste éventail d’acteurs des milieux politiques et éducatifs au moyen d’une agence centralisée peut donner des résultats positifs.

Source: (Eurofound, 2016[20]) (Eurofound, 2015[19])

Page 20: SYNTHÈSE SUR LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE …

2020

La Commission européenne met l’accent sur les investissements dans les compétences transversales dans sa communication de 2012 intitulée «Repenser l’éducation» (European Commission, 2012[32]). L’accent était mis sur les compétences transversales telles que l’esprit critique, l’esprit d’initiative, ainsi que la capacité de résolution de problème et de collaboration. Les compétences entrepreneuriales et l’esprit d’entreprise sont des connaissances transversales essentielles qui contribuent a l’employabilité des jeunes et a les préparer a un marché du travail en mutation rapide.

La Commission européenne recommande aux États membres de favoriser le développement des compétences entrepreneuriales dès l’école primaire grâce a des méthodes créatives d’enseignement et d’intégrer l’apprentissage fondé sur la résolution de problèmes et des liens avec les entreprises a toutes les disciplines, en les adaptant a tous les niveaux d’enseignement. Elle a ainsi mis au point le cadre des compétences entrepreneuriales pour soutenir la mise en œuvre de l’éducation a l’entrepreneuriat (encadré 3).

Encadré 3 . EntreComp: le cadre des compétences entrepreneuriales

Le cadre EntreComp est une initiative de la Commission européenne destinée a reconnaitre les compétences entrepreneuriales. L’un des principaux objectifs d’EntreComp est d’élaborer une approche conceptuelle commune, qui favoriserait l’amélioration des compétences entrepreneuriales dans l’UE.

Ce cadre propose une définition commune de l’entrepreneuriat en tant que compétence et offre un outil aux initiatives destinées a améliorer la capacité entrepreneuriale des individus et des organisations en Europe. Il vise a établir un consensus autour d’une interprétation commune des compétences entrepreneuriales en définissant trois domaines de compétence,

une liste de quinze compétences et 442 acquis d’apprentissage auxquels pourront se référer les initiatives actuelles et futures. Ce cadre peut servir de base a l’élaboration de programmes et d’activités d’apprentissage visant a promouvoir l’entrepreneuriat en tant que compétence.

EntreComp a été développé par le Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne pour le compte de la direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion (DG EMPL).

Source: (Bacigalupo, Kampylis, Punie, & Van den Brande, 2016[33])

Les gouvernements ont un rôle important a jouer dans le développement de l’éducation a l’entrepreneuriat. Premièrement, ils doivent faire en sorte que les ressources nécessaires soient disponibles pour permettre l’élaboration des programmes et l’introduction du matériel pédagogique. Cela passe par des enveloppes budgétaires suffisantes, mais aussi par le financement d’initiatives spécifiques destinées a préparer les manuels scolaires ou les activités (comme des Start-Up Weekends).

Deuxièmement, les enseignants doivent pouvoir compter sur des ressources suffisantes pour les aider. Il sera notamment question de leur proposer des formations (tant pour les nouveaux enseignants que pour le perfectionnement professionnel continu) en vue de favoriser le développement de l’esprit d’entreprise chez les enseignants et veiller a ce qu’ils soient armés pour travailler avec les apprenants (European Commission, 2017[30]). Une attitude positive chez les enseignants est une condition préalable importante pour que l’intégration de l’entrepreneuriat dans l’enseignement soit une réussite. Différentes approches sont utilisées en matière de formation des enseignants, comme les exercices d’apprentissage par l’expérience, qui mettent l’accent

sur la collaboration et l’innovation, et les stages en entreprises (European Commission, 2017[30]). Des réseaux d’enseignants et des observatoires des bonnes pratiques peuvent également être mis en place pour apporter un soutien aux enseignants.

Il importe également de reconnaitre que les activités périscolaires sont un élément essentiel de l’éducation a l’entrepreneuriat. Ces activités peuvent comprendre des concours, des ateliers pour les apprenants et des clubs d’entrepreneuriat. Elles sont souvent organisées par des enseignants de manière individuelle, mais certaines sont soutenues par des organisations non gouvernementales, comme Junior Achievement. Les partenariats avec des entreprises et des organisations commerciales s’avèrent parfois importants pour concevoir et mettre en œuvre les activités (European Commission/EACEA/Eurydice, 2016[31]).

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3 . Proposer des formations à l’entrepreneuriat en dehors de l’enseignement formel

Objectif

Il est essentiel d’offrir aux jeunes la possibilité d’acquérir des compétences entrepreneuriales en dehors de l’enseignement formel pour faire en sorte que les jeunes et les jeunes adultes non scolarisés aient une chance d’acquérir de telles compétences et de se forger un esprit d’entreprise. La plupart de ces programmes visent avant tout a enseigner les compétences pratiques en gestion commerciale nécessaires pour pouvoir créer et gérer une nouvelle entreprise.

Approche

Les compétences entrepreneuriales, l’esprit d’entreprise et les attitudes entrepreneuriales se développent souvent en dehors du système d’enseignement formel, ce qui témoigne de la nature de l’entrepreneuriat, une activité pour laquelle l’expertise s’acquiert en grande partie par l’expérience plutôt que dans une salle de classe classique (Elert, Andersson and Wennberg, 2015[29]) (Politis, 2015[34]).

Les formations en entrepreneuriat pour les jeunes sont généralement axées sur la création d’entreprise et se donnent dans le cadre de cours structurés traditionnels, d’ateliers thématiques et de cours en ligne. Les participants peuvent, par exemple, se former dans des domaines comme la comptabilité et la finance, le droit et les questions juridiques, le renforcement d’équipe et le développement personnel.

L’un des principaux facteurs de réussite dans les programmes de formation dans le domaine de l’entrepreneuriat des jeunes concerne les formateurs, qui doivent être dotés des connaissances et de l’expérience nécessaires pour dispenser les modules concernés aux jeunes. Ils doivent aussi posséder de solides compétences en communication et être capables de motiver et d’inspirer les jeunes.

Il est important également de recourir a des méthodes d’apprentissage actif, plutôt qu’a des méthodes traditionnelles d’enseignement en classe. Ces méthodes permettent aux apprenants d’acquérir une expérience pratique par l’intermédiaire de jeux, de simulations et de projets a court terme.

Ces programmes sont souvent proposés en association avec d’autres types d’aide, comme une aide financière au démarrage. Les données d’évaluation indiquent souvent que les formations sont plus efficaces lorsqu’elles sont associées a un soutien individuel plus intensif, comme un coaching (pour plus d’informations, voir le point 4 de la partie consacrée aux politiques) ou une aide financière au démarrage, qui peuvent permettre au jeune entrepreneur de lancer son projet et de mettre en pratique ce qu’il apprend. Le programme d’entrepreneuriat des jeunes en Hongrie (GINOP et VEKOP) (encadré 4) est un exemple de programme qui offre aux jeunes une formation a l’entrepreneuriat (conjuguée a une aide financière).

Encadré 4 . Programme en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes (GINOP et VEKOP), HongrieP),

Groupe cible: les jeunes de moins de 25 ans et les demandeurs d’emploi de 30 ans ou moins.

Type d’intervention: soutien financier, formation et mentorat.

Description: le programme en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes a été lancé en 2014. Ce programme est mis

en œuvre sous le nom de VEKOP en Hongrie centrale et de GINOP dans les autres régions, mais il s’agit essentiellement du même programme. Ces programmes proposent une formation a l’entrepreneuriat et une aide financière au démarrage. La mise en œuvre se fait au niveau régional, ce qui permet d’assurer la flexibilité nécessaire pour adapter le contenu du programme aux besoins locaux.

Ces programmes prévoient deux composantes. Dans le cadre de la première (GINOP 5.2.2 et «Soyez un jeune entrepreneur en Hongrie!»), les prestataires de service offrent des formations et des services de mentorat et de conseil axés sur l’élaboration de plans d’affaires. Dans le cadre de la seconde (GINOP 5.2. et VEKOP 8.3.1), les participants peuvent prétendre a une

subvention pouvant aller jusqu’a 3 millions de HUF (environ 10 000 EUR) pour couvrir leurs frais de démarrage s’ils ont suivi le programme de formation et disposent d’un plan d’affaires accepté. Les jeunes entrepreneurs doivent néanmoins apporter au moins 10 % des fonds de démarrage nécessaires.

Dans la mesure où ces programmes font partie de la garantie pour la jeunesse de la Hongrie, les jeunes doivent passer par l’Office national pour l’emploi pour y accéder (OECD, 2016[35]). Ils sont cofinancés par le Fonds social européen.

Résultats obtenus: GINOP et VEKOP visent a aider 6 500 jeunes a créer leur entreprise d’ici la fin 2022.

Les données indiquent que les mesures proposées par GINOP et VEKOP avaient attiré 1 359 candidats fin 2018, et que 616 projets avaient pu bénéficier d’une aide jusqu’ici, soit environ 9,4 % de l’indicateur cible. Ce chiffre est inférieur a l’objectif initial fixé en raison de quelques retards dans la mise en œuvre. Le recours au programme devrait augmenter a la suite des adaptations qui entreront en vigueur a la mi-2019, comme l’assouplissement des conditions et l’augmentation du budget.

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Leçons tirées pour d’autres initiatives: la force de cette approche réside dans le fait qu’elle

propose une offre intégrée, qui est adaptée aux besoins

des différents participants. Les méthodes de mise en œuvre sont déterminées au niveau régional, ce qui permet au programme de s’ajuster aux conditions économiques locales.

4 . Offrir des services de coaching et de mentorat dans le domaine de l’entrepreneuriat

Objectif

Le soutien individuel offert par les coaches et les mentors vise a améliorer les chances de réussite des jeunes dans la création ou le développement d’entreprises. Cette aide peut contribuer a compenser leur manque d’expérience sur le marché du travail, mais aussi les encourager et les inspirer.

Approche

Le coaching et le mentorat dans le domaine de l’entrepreneuriat sont souvent abordés de façon groupée, mais nombreux sont ceux qui font une distinction entre les deux (OECD/EU, 2014[36]). Le coaching désigne généralement une relation a court terme, qui vise a développer les compétences entrepreneuriales ou a aborder une problématique commerciale spécifique. Le mentorat est en général une relation a plus long terme, qui met davantage l’accent sur le développement personnel que sur le développement commercial.

Les coaches et les mentors offrent en général des conseils et des informations aux jeunes entrepreneurs avant la création de leur entreprise et au début de la phase de développement. Ces conseils reposent souvent sur leur expérience et sont prodigués selon les besoins au jeune entrepreneur. Ces services peuvent néanmoins comprendre un plan de développement plus formel, qui prévoit des échéances pour l’entrepreneur et son entreprise. Une autre mission importante pour les coaches et les mentors consiste a donner accès a leurs réseaux aux jeunes entrepreneurs.

Les conseillers en affaires, les coaches et les mentors sont tantôt des professionnels rémunérés, tantôt des bénévoles. Lorsqu’il est fait appel a des bénévoles, des mesures d’incitation suffisantes s’imposent pour s’assurer leur participation. Ces mesures peuvent comprendre des événements de réseautage pour les conseillers ou une reconnaissance publique, par exemple (comme des récompenses). Les programmes qui recrutent des conseillers et des mentors bénévoles doivent s’assurer que ceux-ci possèdent aussi l’expérience et les compétences nécessaires pour travailler avec les jeunes, y compris de solides compétences en communication.

L’un des principaux facteurs de réussite pour les relations de coaching et de mentorat dans le domaine de l’entrepreneuriat concerne le fait d’arriver a mettre en contact les jeunes entrepreneurs avec des coaches ou des mentors qui sont en mesure de répondre a leurs besoins. Pour ce faire, chaque partie

est en principe invitée a décrire ses objectifs et ses responsabilités par écrit au début de la relation. Il est intéressant pour les coaches ou les mentors de posséder de l’expérience dans un secteur correspondant, car cela peut permettre a l’entrepreneur de se sentir plus rapidement en confiance.

L’accessibilité du coach ou du mentor est aussi un facteur de réussite important. Lors de leur travail auprès des jeunes, il sera important que les coaches et les mentors soient prompts a réagir. Il est essentiel également qu’ils puissent communiquer via des canaux adaptés, comme la messagerie électronique ou les textos.

Lors de la mise en place de programmes de coaching ou de mentorat destinés aux jeunes entrepreneurs, les décideurs politiques doivent s’efforcer d’établir des partenariats avec des professionnels ou des organisations du monde des affaires qui ont de l’expérience dans la collaboration avec les jeunes. Les coaches et les mentors sont souvent identifiés par le biais d’appels ouverts lancés par des organisations partenaires.

Les programmes de coaching et de mentorat peuvent essayer d’améliorer la qualité des relations en proposant des formations aux coaches et aux mentors. Ces formations peuvent porter sur la communication avec les jeunes et fournir des conseils pour gérer la relation entre les formateurs et les apprenants.

Les évaluations des programmes sont en général positives en ce qui concerne ces programmes de coaching et de mentorat: l’accompagnement individuel renforcé améliore généralement la viabilité de l’entreprise (Jones, Brinkley and Crowley, 2015[22]). Il est particulièrement important de disposer d’un soutien solide après la création de l’entreprise pour améliorer les chances de survie des projets créés par les jeunes. Le programme de soutien aux entreprises «Prince’s Trust», qui propose des services de coaching et de mentorat assortis d’aides financières progressives allouées aux jeunes «peu susceptibles d’être financés», illustre bien cet aspect (encadré 5).

Il importe également de préciser que les programmes de coaching et de mentorat doivent aussi limiter leur soutien pour éviter que l’entrepreneur ne devienne dépendant de son coach ou de son mentor pour l’exploitation de son entreprise. Pareille situation limiterait en effet la capacité du jeune entrepreneur a faire fonctionner son entreprise au terme de la relation de coaching ou de mentorat. Pour éviter cette éventualité, il peut être intéressant de fixer une limite a la durée du coaching ou du mentorat.

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Encadré 5 . Le programme de soutien aux entreprises «Prince’s Trust», Royaume-Uni

Groupe cible: jeunes demandeurs d’emploi de 18 a 30 ans.

Type d’intervention: mentorat et aide financière.

Description: le programme de soutien aux entreprises «Prince’s Trust» est un exemple de

programme d’entrepreneuriat des jeunes de longue date et efficace.

Ce programme se caractérise par une approche progressive, mise en œuvre en quatre étapes:

1. rencontre avec l’équipe: organisation d’une session d’information qui permet aux participants intéressés d’en savoir plus sur le programme;

2. découverte: tenue d’un atelier qui se tient sur quatre jours, au cours duquel sont abordés différents aspects: la définition des objectifs, les finances personnelles, les structures juridiques, le marketing, la tarification, la fiscalité et les plans d’entreprise;

3. mise sur pied de l’entreprise: soutien individuel assuré par un mentor pour aider a l’étude de marché et a l’élaboration du plan d’entreprise et du plan financier. Ceux qui parviennent a élaborer un plan d’entreprise peuvent prétendre a une subvention intitulée «Will it Work» (Est-ce que cela va fonctionner?) dont le montant peut aller jusqu’a 250 GBP (environ 290 EUR) pour tester leur idée;

4. lancement: avant de lancer leur entreprise, les participants présentent leurs plans d’entreprise au «Business Launch Group» pour entendre ses commentaires sur la viabilité de leurs plans. Ceux dont le plan d’entreprise est «approuvé» peuvent bénéficier d’un mentorat individuel pendant une durée qui peut aller jusqu’a deux ans et profiter pendant trois ans de réductions sur des services aux entreprises. En outre, les participants peuvent obtenir un prêt de démarrage a taux réduit dont le montant peut aller jusqu’a 5 000 GBP (environ 5 840 EUR), ainsi que, dans certaines circonstances, des subventions de démarrage d’un montant limité.

L’un des principaux éléments du programme concerne le coaching et le mentorat. Les mentors sont des bénévoles qui s’engagent a s’investir entre quatre et six heures par

mois pendant une durée minimale de deux ans. Leur mission consiste a rencontrer les jeunes entrepreneurs et a jouer le rôle de caisse de résonance en les invitant a partager leurs réflexions, leurs inquiétudes et leurs succès. Les coaches et les mentors aident les jeunes entrepreneurs a développer et a faire grandir leur entreprise, et leur donnent les moyens de prendre leurs propres décisions a propos de leur activité. Ils sont sélectionnés grâce a des appels ouverts lancés sur le site du programme. La solide réputation du programme contribue a rendre la mission attrayante pour les coaches et les mentors potentiels.

Ce programme présente deux particularités qui le distinguent des autres programmes d’entrepreneuriat des jeunes. Premièrement, le programme de quatre jours est désormais disponible sous forme de modules en ligne, tout comme le mentorat, également disponible en ligne. Deuxièmement, les participants qui se lancent dans le programme, mais qui se rendent compte que l’entrepreneuriat n’est pas fait pour eux peuvent bénéficier des services d’un mentor, qui va les aider a définir les autres possibilités d’emploi et/ou d’apprentissage.

Résultats obtenus: Depuis 1983, le programme Prince’s Trust a aidé plus de 80 000 jeunes a créer

leur entreprise. Une évaluation récente de la capacité de survie des entreprises a été réalisée entre octobre 2015 et janvier 2016 au moyen d’enquêtes téléphoniques menées auprès de 550 entrepreneurs ayant démarré leur activité en 2012-2013 (Wavehill, 2016[37]). Le but était d’évaluer la viabilité des entreprises après leur démarrage et de mesurer la contribution du soutien bénévole dans la survie et la croissance des entreprises. 76 % des personnes ayant bénéficié d’une aide au démarrage complète en 2012-2013 étaient toujours en activité deux ans plus tard, et 73 %, trois ans plus tard. Ces entreprises présentent des taux de survie plus élevés que les entreprises «classiques» au Royaume-Uni. L’évaluation a également révélé que le taux de survie augmentait avec l’âge. Les participants qui avaient bénéficié d’un mentorat, mais pas d’un prêt ou d’une subvention, étaient dans l’ensemble aussi susceptibles de déclarer que leur entreprise était toujours en activité (74 %) que ceux qui avaient bénéficié des deux types d’aide (71 %). 62 % des participants ayant bénéficié d’une aide au démarrage complète estimaient que l’accès au financement était le principal obstacle au démarrage de leur entreprise avant de s’engager dans le programme.

Leçons tirées pour d’autres initiatives: l’une des clés du succès du programme de soutien aux

entreprises «Prince’s Trust» concerne son approche en quatre

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étapes, qui consiste a augmenter le volume d’aide a chaque phase. Ainsi, ceux qui se montrent motivés et qui obtiennent des résultats concluants profitent d’un soutien plus intensif. Un autre élément important concerne le mentorat fourni par les bénévoles. Le soutien individuel contribue a augmenter les taux de réussite des jeunes entrepreneurs. Enfin, le programme délivre des certificats aux participants qui ont intégré les éléments fondamentaux du programme. Ce certificat est intéressant pour les demandeurs d’emploi qui

décident de ne pas se lancer comme entrepreneurs, mais qui souhaitent prouver qu’ils ont acquis des compétences et de l’expérience qu’ils pourront mettre en pratique en tant que salariés.

Des informations complémentaires sont disponibles a l’adresse suivante: https://www.princes-trust.org.uk/help-for-young-people/support-starting-business

Encadré 6 . ENISA jeunes entrepreneurs, Espagne

Groupe cible: entrepreneurs de moins de 40 ans

Type d’initiative: prêts

Description: l’ENISA est une entreprise publique qui relève de la direction générale de l’industrie et

des PME du ministère de l’industrie, du commerce et du

tourisme. Elle a pour mission d’offrir une aide financière aux jeunes pousses et aux jeunes PME qui cherchent a développer leurs activités d’innovation.

La ligne de crédit dédiée aux jeunes entrepreneurs propose des prêts de 25 000 a 75 000 EUR, remboursables sur sept ans. Le taux d’intérêt appliqué est le taux Euribor +

5 . Améliorer l’accès au financement

Objectif

S’attaquer a l’insuffisance de capitaux propres des entreprises créées par des jeunes en facilitant l’accès a différentes sources de financement par l’emprunt et/ou par apport de fonds peut améliorer leurs chances de devenir des entreprises viables. Il est également nécessaire d’améliorer les compétences financières des jeunes, en particulier dans le domaine du financement d’entreprise.

Approche

De nombreux programmes publics en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes offrent aux participants une forme de soutien financier. Ce soutien comprend souvent, par exemple, des subventions, des prêts ou une indemnité (c’est-a-dire des paiements réguliers destinés a couvrir les frais de subsistance). Parmi les types de soutien financier proposés aux jeunes entrepreneurs, deux des plus courants sont les subventions non remboursables et les prêts de démarrage.

Les programmes de subvention sont en général assortis de critères de sélection stricts, dans le cadre desquels les entrepreneurs disposant d’un plan d’entreprise réalisable, des qualifications pertinentes et/ou de l’expérience nécessaire perçoivent un financement d’un montant limité. Les subventions sont souvent subordonnées a l’achèvement du programme de formation. Les jeunes qui possèdent une expérience préalable dans l’entrepreneuriat ou un niveau d’instruction élevé ont plus de chances de recevoir des subventions que les jeunes issus de milieux défavorisés ou moins instruits (Eurofound, 2016[20]).

Dans le cas des prêts, les pouvoirs publics ont, pour l’essentiel, deux possibilités aux fins de l’établissement des programmes. Leur première option est de proposer des crédits directement a partir du secteur public. Cette approche a l’avantage de permettre aux pouvoirs publics de conserver un contrôle total sur le mandat et le fonctionnement du programme. L’ENISA, une entreprise publique espagnole qui propose des crédits aux jeunes entrepreneurs (encadré 6) suit cette approche. Elle propose ainsi des prêts a des taux d’intérêt qui peuvent être réduits si certains objectifs commerciaux sont atteints. La deuxième option pour les autorités est de proposer des programmes qui sont gérés par des banques ou d’autres établissements de crédit, comme des garanties de prêts pour les emprunts du secteur privé. En travaillant avec des fournisseurs privés de capital-risque, les pouvoirs publics peuvent tirer parti de l’expertise et de l’expérience du secteur privé tout en augmentant l’offre de financement par l’emprunt destinée aux jeunes entrepreneurs (European Committee of Regions, 2017[38]).

L’un des types de prêt est le microcrédit, qui est en général considéré comme un prêt pouvant aller jusqu’a 25 000 EUR. Lorsque le microcrédit est associé a d’autres services de soutien, on parle de «microfinance». La microfinance joue un rôle fondamental dans la stratégie 2020 de l’UE pour l’inclusion financière et la croissance inclusive. Bien souvent, les programmes de microfinance ciblent précisément des groupes de population qui éprouvent plus de difficulté a obtenir des financements extérieurs, comme les jeunes.

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3,25 %, ainsi qu’un taux variable (entre trois et six points de pourcentage), qui est inversement proportionnel a la rentabilité de l’entreprise. Il n’est pas nécessaire de disposer d’un endossement bancaire pour obtenir un prêt.

Les entreprises admissibles sont celles qui ont moins de 24 mois et qui sont exploitées par une personne de moins de 40 ans. Les entrepreneurs doivent apporter au moins 50 % de la valeur du prêt approuvé en capital financier ou en fonds propres.

Les prêts peuvent servir a acquérir des immobilisations corporelles et a financer les activités d’exploitation. Les secteurs de l’immobilier et de la finance n’ont pas accès a ces prêts.

Résultats obtenus: selon une évaluation récente (Martí Pellón, 2018[39]), le mécanisme en faveur des

jeunes entrepreneurs a accordé au total 63,7 millions d’EUR a 1 380 emprunteurs entre 2009 et 2013. En 2015, ces entrepreneurs avaient créé 2 494 emplois supplémentaires. Du point de vue du rapport coûts-bénéfices, 57,6 % du capital emprunté avait été remboursé en juin 2017 et le coût estimé par emploi créé était de 3 800 EUR.

Leçons tirées pour d’autres initiatives: les jeunes entrepreneurs sont fortement incités a mener leur

projet a bien, car le coût du prêt est lié a la réussite de l’entreprise. Les entreprises les plus rentables peuvent profiter de taux réduits.

Des informations complémentaires sont disponibles a l’adresse suivante: https://www.enisa.es/en

Un certain nombre d’institutions de microfinance ont profité du soutien de l’UE sous la forme de prêts ou de garanties émanant de l’instrument européen de microfinancement Progress, une initiative de microfinancement créée en mars 2010 grâce a un financement d’environ 200 millions d’EUR de la Commission européenne et de la Banque européenne d’investissement. L’instrument européen de microfinancement Progress est étroitement coordonné avec les instruments de politique publique existants en vue de soutenir la microfinance dans l’UE (European Parliament, 2015[18]). Dans les économies en développement, où ces dispositifs sont le plus largement utilisés, des évaluations récentes tendent a indiquer que les dispositifs de microcrédit «universels» ont tendance a ne pas être efficaces. Au lieu de cela, il est nécessaire d’adapter certains aspects essentiels des programmes aux conditions locales, comme les périodes de remboursement, les délais de grâce, les contrats de responsabilité individuelle et l’utilisation de la technologie (Karlan et al., 2016[40]).

L’instrument européen de microfinancement Progress a, depuis, été remplacé par une deuxième génération d’instruments financiers au niveau de l’UE, mis en œuvre dans le cadre du programme de l’UE pour l’emploi et l’innovation sociale (EaSI), qui est indirectement géré par la Commission européenne. L’actuel volet «Microfinance et entrepreneuriat social» de l’EaSI assure la continuité dans l’aide accordée aux fournisseurs de microcrédits dans le cadre de l’instrument de microfinancement Progress et élargit encore sa portée aux intermédiaires qui financent les entreprises sociales.

Une étude de la Commission européenne sur la mise en œuvre de l’instrument européen de microfinancement Progress plaide en faveur de l’expansion géographique des microcrédits et observe une importante demande non satisfaite de microcrédits dans l’UE (European Commission, 2014[41]). Le recours a des garanties pour le soutien de la microfinance est sans doute un facteur clé de réussite pour l’expansion des microcrédits.

L’indemnité, qui vise a contribuer a couvrir les frais de subsistance pendant la création de l’entreprise, est un autre type de soutien financier souvent offert aux jeunes entrepreneurs. Cette indemnité est le plus souvent utilisée pour aider les jeunes au chômage qui lancent leur activité. Plusieurs évaluations révèlent que ce type d’aide peut constituer un filet de sécurité essentiel durant les premiers mois de formation (Jones, Brinkley and Crowley, 2015[22]). Une aide financière est souvent fournie dans le cadre des mesures d’activation du marché du travail sous forme de subventions destinées a favoriser la création d’entreprise chez les demandeurs d’emploi (European Parliament, 2015[18]).

Un phénomène émergent, qui présente un potentiel prometteur dans la «démocratisation de la finance» concerne le crowdfunding (ou financement participatif), qui permet au responsable d’un projet ou d’une nouvelle entreprise de lever de petites sommes d’argent auprès d’un grand nombre de personnes, en général en ligne (Mollick and Robb, 2016[42]). Le financement participatif peut s’avérer particulièrement important dans les régions éloignées des centres urbains et de leurs institutions financières bien établies ((Sorenson, Assenova, Li, Boada, & Fleming, 2016[43]). Des initiatives au niveau de l’UE visent également a stimuler l’entrepreneuriat social, notamment par l’intermédiaire du programme EaSI, dans le cadre duquel 193 millions d’EUR ont été mis a disposition pour la période 2014-2020 pour faciliter l’accès au microfinancement et aux financements en faveur des entreprises sociales (European Parliament, 2015[18]).

Améliorer l’accès au financement peut jouer un rôle important dans le soutien au développement et a la croissance des entreprises, mais les décideurs politiques doivent aussi veiller a ce que les jeunes puissent utiliser les fonds de manière appropriée. Plusieurs études continuent d’indiquer que beaucoup de jeunes ne possèdent pas les connaissances nécessaires en matière financière pour gérer une entreprise ou leurs propres

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finances (Loke, Choi and Libby, 2015[44]) (Xu and Zia, 2012[45]) (Johnson and Sherraden, 2007[46]). L’attention récente accordée aux défauts de paiement des prêts étudiants et aux montants élevés des dettes des étudiants indique que beaucoup de jeunes adultes ne comprennent pas pleinement la nature des décisions financières qu’ils prennent en ce qui concerne le financement de leurs études ou que, lorsqu’ils comprennent les implications de ces emprunts, beaucoup ne possèdent pas le capital nécessaire pour payer leurs études (Loke, Choi and Libby, 2015[44]).

L’accent doit dès lors être davantage mis sur l’amélioration des compétences financières des jeunes, en particulier en ce qui concerne le financement des entreprises. Le programme pilote «MyPath Savings», aux États-Unis, s’est avéré efficace pour améliorer les compétences en la matière (Loke, Choi and Libby, 2015[44]). Même si ce programme n’est pas directement lié a l’entrepreneuriat, il présente des exemples d’approches qui visent a aider les jeunes a mieux comprendre leurs décisions financières.

6 . Soutenir le développement des réseaux d’entrepreneurs

Objectif

Les jeunes manquent généralement d’expérience sur le marché du travail et ont dès lors moins d’occasions de se constituer un réseau professionnel. Les décideurs politiques peuvent les aider a remédier a ce désavantage en leur offrant des occasions de renforcer leur réseau d’entrepreneurs et de l’étendre.

Approche

Les réseaux d’entrepreneurs sont des ressources très précieuses, car ils peuvent faciliter l’accès a certaines ressources, comme les financements, les partenaires commerciaux, les fournisseurs, les salariés et les clients. Ils peuvent aussi être une source d’inspiration pour la création de nouveaux produits, services, processus, méthodes d’organisation et pratiques commerciales, et peuvent aussi influencer l’image de l’entrepreneuriat, en rendant cette activité plus engageante et envisageable (OECD/EU, 2015[47]).

Dans le contexte de l’entrepreneuriat, les réseaux sont des groupes d’entrepreneurs, de prestataires de services aux entreprises et de divers autres types de personnes pertinentes (comme des clients) interconnectés, auxquels les entrepreneurs peuvent faire appel pour obtenir des informations et des idées dans le cadre de relations de réciprocité (OECD/EU, 2015[47]).

Pour les jeunes, les réseaux d’entrepreneurs sont parfois difficiles a créer, faute d’expérience professionnelle. En tant que nouveaux entrepreneurs, les jeunes commencent en général a bâtir leurs réseaux autour de leurs amis, de leurs proches et de leurs enseignants. Les décideurs politiques peuvent toutefois les aider a étendre ces réseaux personnels, pour y inclure d’autres entrepreneurs, afin d’augmenter les chances d’apprentissage et l’intérêt des interactions.

On dénombre quatre approches de base que les initiatives de politiques publiques ont tendance a appliquer pour favoriser le développement des réseaux pour les jeunes.

1 . Créer des réseaux dédiés d’entrepreneuriat des jeunes . Cette approche consiste a rassembler les jeunes entrepreneurs dans le cadre d’événements traditionnels,

comme des rencontres, des séminaires, des conférences et des activités sociales. Des bulletins d’information et des interactions en ligne permettent d’entretenir la participation. La force de cette approche est que la confiance s’installe facilement entre les membres du réseau, ceux-ci étant en général tous de jeunes entrepreneurs. Ces réseaux axés sur l’entrepreneuriat des jeunes présentent toutefois l’inconvénient que leurs membres sont généralement confrontés aux mêmes difficultés et ne sont pas forcément qualifiés pour s’entraider. Les responsables de ces réseaux ont donc tout intérêt a nouer des liens avec d’autres entrepreneurs des entreprises locales, ainsi qu’avec d’autres organisations d’aide aux entreprises.

2 . Créer des réseaux de jeunes entrepreneurs autour d’une autre intervention . Cette approche consiste a ancrer le réseau sur une autre initiative de soutien (comme une formation a l’entrepreneuriat). Ces réseaux sont en général faciles a mettre en place étant donné qu’il existe déja un point commun entre les entrepreneurs. La force de cette approche est que le réseau peut renforcer le soutien au développement des entreprises ciblées. L’inconvénient est que les réseaux ont tendance a conduire a des relations a court terme, étant donné qu’ils sont bâtis autour d’autres interventions. Un exemple de cette approche est YES!Delft aux Pays-Bas (encadré 7), qui a créé un réseau pour les entrepreneurs étudiants et universitaires qui participent a son programme d’incubation.

3 . Créer des réseaux de jeunes entrepreneurs spécialisés (par exemple, un réseau de jeunes entrepreneurs dans le domaine des technologies). Ces réseaux fonctionnent en grande partie comme les autres réseaux de jeunes entrepreneurs, mais ils sont axés sur un type d’activité bien défini. L’intérêt de ces réseaux est que les activités sont beaucoup plus adaptées aux besoins de leurs membres et incluent des séminaires et des ateliers. Ces réseaux peuvent cependant nécessiter des ressources considérables dans la mesure où ils proposent un soutien au développement des entreprises.

4 . Créer des réseaux virtuels de jeunes entrepreneurs .Les réseaux en ligne sont faciles a créer et peuvent être

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intégrés sur une plateforme de réseaux sociaux existante. Si ces réseaux en ligne peuvent contribuer a améliorer l’accessibilité a d’autres réseaux, cette facilité d’accès peut aussi se traduire par une moindre volonté de créer des relations de confiance et de réciprocité. L’un des défis auxquels sont confrontés ces réseaux virtuels consiste a entretenir la participation de leurs membres. Les frais d’exploitation nécessaires a leur gestion sont néanmoins limités et ils permettent de profiter d’une grande souplesse dans la manière dont les membres interagissent et le moment où ils le font.

Indépendamment de l’approche utilisée, un certain nombre de facteurs essentiels doivent être pris en considération lors de la définition et de la mise en œuvre d’initiatives destinées a aider les jeunes entrepreneurs a renforcer leurs réseaux, comme les

objectifs, la fréquence des interactions et le type d’interactions, la taille visée et la gestion du réseau.

Une gestion efficace des réseaux nécessite une forte adhésion de la part des jeunes. Pour y parvenir, les réseaux ont besoin d’un gestionnaire dynamique, capable de les animer et d’entretenir une communication régulière avec les membres. Il est important aussi de permettre aux jeunes de participer aux réseaux de différentes manières (en ligne ou en personne).

En outre, les décideurs politiques peuvent jouer un rôle en soutenant les réseaux d’entrepreneurs qui ont été créés et développés par des entrepreneurs et des entreprises. Ce soutien peut prendre la forme d’activités de promotion, de recommandations dans des programmes publics en faveur de l’entrepreneuriat et d’aides financières.

Encadré 7 . YES!Delft, Pays-Bas

Groupe cible: étudiants des universités et jeunes professionnels dans le secteur des technologies.

Type d’intervention: un ensemble complet de mesures de soutien, comprenant une pépinière d’entreprises, des réseaux et des formations.

Description: YES!Delft a été créé au début des années 2000 par l’université de technologie de Delft

(TU Delft), la ville de Delft et l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée (TNO). En 2018, le programme d’incubation était soutenu par dix-sept organisations locales, nationales et internationales. Le programme a aidé plus de 200 jeunes pousses technologiques aux Pays-Bas depuis sa création en 2005 (YES!Delft, 2018[48]).

La mission de YES!Delft est de créer les entreprises leaders de demain. Le programme propose des cours d’entrepreneuriat a des étudiants de l’enseignement supérieur, le «LaunchLab», qui aide les scientifiques et les entrepreneurs a transformer une idée commerciale en modèle d’entreprise viable, et le «Programme d’incubation» pour les entrepreneurs qui ont déja effectué des tests de marché et sont prêts a lancer leur activité.

À côté des séminaires, du coaching et du mentorat ainsi que des conseils en affaires, le Programme d’incubation consacre également des efforts importants au développement du

réseau. YES!Delft offre un vaste réseau d’entrepreneurs expérimentés, de prestataires de services et d’experts techniques. Les responsables du programme organisent régulièrement des rencontres au sein du réseau et des événements destinés aux entrepreneurs, aux fonctionnaires d’État, aux prestataires de services et aux investisseurs. Ces événements comprennent un grand rassemblement annuel, ainsi que des rencontres sociales en cercle plus restreint, où les entrepreneurs peuvent rencontrer des investisseurs et des partenaires potentiels dans un cadre plus informel.

Résultats obtenus: en 2015, YES!Delft avait soutenu plus de 140 jeunes pousses, parmi lesquelles 82 %

sont toujours en activité. Ce taux de réussite élevé est attribué a la nature exhaustive du programme de soutien et aux liens étroits qui sont établis entre les entrepreneurs et les investisseurs externes.

Leçons tirées pour d’autres initiatives: l’un des principaux facteurs de réussite de cette initiative

tient au fait qu’elle associe les jeunes a sa gestion. Le conseil étudiant de YES!Delft a été créé pour maintenir des liens de qualité avec l’université et les étudiants. Cinq étudiants siègent au conseil chaque année.

Des informations complémentaires sont disponibles a l’adresse suivante: https://www.yesdelft.com/

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PRINCIPALES CONSIDÉRATIONS POUR LA DÉFINITION DE POLITIQUES ET DE PROGRAMMES EN FAVEUR DE L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES

1 . Sélection des participants

L’une des principales questions a se poser a propos des politiques en faveur de l’entrepreneuriat destinées aux jeunes est la suivante: qui aider? De nombreux programmes visent a stimuler et promouvoir l’innovation et s’adressent dès lors aux diplômés de l’enseignement supérieur, qui ont plus de chances de créer des entreprises innovantes, susceptibles de créer de nombreux emplois et de générer une activité économique importante. D’autres programmes visent cependant a offrir aux jeunes demandeurs d’emploi une autre façon d’être actifs sur le marché du travail. Le soutien a l’entrepreneuriat des jeunes peut donc revenir a choisir entre aider ceux qui ont les plus grandes chances de réussite ou aider ceux qui sont le plus défavorisés sur le marché du travail. Si ces deux publics doivent être pris en considération, les programmes ne seront probablement pas élaborés de la même manière.

Quelle que soit l’approche adoptée, l’un des principes de base veut que les décideurs politiques ne sont pas en mesure de «choisir les gagnants», car il est très difficile de prévoir la viabilité et l’incidence qu’aura une start-up en particulier. Il convient en outre de prendre garde aux éventuels effets d’aubaine1. En effet, si les programmes ciblent les individus qui présentent les caractéristiques les plus susceptibles d’être

associées a la réussite d’une entreprise, ils vont aussi cibler ceux qui ont le plus de chances de réussir, même sans aide. À l’inverse, les programmes qui ciblent les jeunes demandeurs d’emploi ou défavorisés ont tendance a présenter des effets d’aubaine moindres, mais aussi des taux de réussite moindres pour les entreprises créées.

L’un des moyens de réduire ces effets d’aubaine consiste a intégrer des mécanismes d’autosélection dans les programmes d’aide. L’approche utilisée par le programme de soutien aux entreprises «Prince’s Trust» (encadré 5), qui s’appuie sur un «entonnoir», est un exemple d’approche efficace. Au départ, le programme offre un soutien très limité a un grand nombre d’entrepreneurs. Le soutien qui suit devient ensuite de plus en plus fourni et n’est plus offert qu’a ceux capables de prouver leur motivation et leurs résultats. Cela permet d’offrir le soutien le plus coûteux aux quelques personnes les plus motivées et qui obtiennent les meilleurs résultats. En outre, cette méthode réduit l’exposition aux risques inutiles pour ceux qui ont peu de chances de créer une entreprise viable. Cette approche peut s’appliquer aux aides qui sont destinées aux jeunes entrepreneurs a fort potentiel, ainsi qu’a ceux qui recherchent un autre moyen d’accéder au marché du travail.

2 . Présentation des offres de soutien

L’introduction de la garantie pour la jeunesse et de l’IEJ a entrainé une augmentation du nombre de programmes de soutien a l’entrepreneuriat des jeunes dans l’UE. En 2015, environ la moitié des États membres de l’UE avaient fait de l’entrepreneuriat une priorité stratégique dans leurs plans de mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse, en particulier dans le sud de l’Europe, où les jeunes sont plus vulnérables économiquement (European Parliament, 2015[18]).L’une des caractéristiques communes du soutien a l’entrepreneuriat des jeunes concerne le fait d’offrir une aide financière assortie d’un soutien plus «intangible», sous forme de formations a l’entrepreneuriat, de services de conseil, de mentorat et/ou de coaching (European Parliament, 2015[18]).

Traditionnellement, les offres de soutien qui sont assorties d’une aide complémentaire s’avèrent plus efficaces pour développer des entreprises viables (Halabisky, 2012[49]). Dans le même ordre d’idées, il est ressorti d’une méta-analyse

récente du Parlement européen que les stratégies en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes qui combinent différents types de soutien ont plus d’effet que celles proposées sous forme d’actions isolées (European Parliament, 2015[18]). Des résultats similaires ont été observés dans un examen international des évaluations des programmes en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes (Tendongho, 2015[50]).

L’un des aspects plus difficiles concerne le fait de trouver le bon équilibre entre différents types de soutien au sein des programmes, en d’autres termes, ce sur quoi les gouvernements doivent davantage mettre l’accent au sein des programmes globaux – l’aide financière, les formations a l’entrepreneuriat, le coaching et le mentorat, ou la constitution de réseaux? Si l’objectif est d’aider les jeunes a créer des entreprises, les données d’évaluation tendent a indiquer que les aides financières sont souvent celles qui ont le plus d’effet, tandis que les aides plus «intangibles» sont celles que les jeunes entrepreneurs

1 On parle d’effet d’aubaine lorsque le bénéficiaire de l’aide aurait créé la nouvelle entreprise même s’il n’avait pas reçu d’assistance.

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apprécient le plus (Eurofound, 2016[20]). Cependant, si l’objectif est de développer l’esprit d’entreprise, l’accent doit davantage

être mis sur la formation et les activités qui permettent aux jeunes de découvrir l’entrepreneuriat (comme les concours).

3 . Effets de déplacement

On parle d’effets de déplacement lorsque certains entrepreneurs et entreprises qui bénéficient d’un soutien public se développent au détriment d’autres entrepreneurs et entreprises. Ainsi, certains des résultats qui sont liés au soutien public et qui ont conduit a la création et a la croissance de nouvelles entreprises sont parfois neutralisés par la fermeture ou la contraction d’autres entreprises, réduisant les bienfaits pour l’économie et le marché du travail dans son ensemble. Pour bien comprendre toutes les conséquences d’une politique, les évaluations doivent dès lors prendre en considération les éventuels effets de déplacement en sus des effets positifs sur les entreprises et les entrepreneurs participants (Behrenz, Delander and Månsson, 2012[51]). D’une manière générale, les connaissances sur les effets de déplacement des initiatives en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes sont assez limitées (Jones, Brinkley and Crowley, 2015[22]).

Ces effets de déplacement ont notamment été mesurés dans le cadre d’une évaluation réalisée sur le programme de soutien au démarrage d’entreprise en Suède en 2006-2007 (Norgren, Johnreden, Johansson, Lundin, & Gustafsson, 2008[52]). Cette évaluation a permis de constater qu’environ 25 % des entreprises soutenues estimaient avoir bénéficié

d’un avantage par rapport a leurs concurrents, ce qui tend a indiquer l’existence d’une distorsion de marché. Cependant, une évaluation ultérieure du même programme n’a observé aucun effet de déplacement statistiquement significatif (Behrenz, Delander and Månsson, 2012[51]).

Si très peu d’évaluations de programmes de soutien au démarrage comprennent des données sur les potentiels effets de déplacement, c’est parce que ces effets sont difficiles a mesurer pleinement (Cueto and Mato, 2006[53]). C’est particulièrement vrai compte tenu de l’émergence rapide de l’économie numérique, qui dilate les frontières du marché.

Les décideurs politiques doivent néanmoins être conscients de la question du déplacement et en tenir compte dans la définition de leurs politiques. Les évaluations des politiques et des programmes doivent aussi prendre en considération les effets de déplacement et les prévoir – dans la mesure du possible. Il est probable que les effets de déplacement des politiques d’entrepreneuriat des jeunes seront plus faibles dans le cas d’initiatives qui encouragent les projets innovants et qui détournent les entrepreneurs des industries où l’offre est déja excédentaire.

4 . Offre numérique de soutien en faveur de l’entrepreneuriat

Les jeunes ont des niveaux de compétences numériques plus élevés que les autres groupes d’âge (OECD, 2015[54]). Les décideurs politiques disposent donc d’un nouveau moyen d’offrir aux jeunes des informations sur l’entrepreneuriat et l’aide a la création d’entreprise, un moyen qui augmente la portée du message tout en réduisant potentiellement son coût. La Commission européenne fait observer dans sa communication intitulée «Repenser l’éducation» que les tendances en ce qui concerne l’apprentissage numérique dans les ressources éducatives libres (REL) rendent possibles de vastes changements dans l’éducation et que les États membres doivent intensifier l’utilisation des TIC dans l’apprentissage et l’accès a des REL de qualité (European Commission, 2012[32]).

L’éducation a l’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur expérimente le numérique depuis plusieurs années et peut offrir quelques pistes pour une application plus large. S’il est effectivement possible de numériser certains aspects du soutien a l’entrepreneuriat des jeunes, d’autres sont moins adaptés a la numérisation. Il est probable que les programmes publics pourraient recourir davantage aux technologies numériques

pour sélectionner les candidats et dispenser certaines formations par l’intermédiaire de modules en ligne. D’autres activités sont cependant plus efficaces lorsqu’elles prévoient des interactions en face a face. Tisser des relations au sein d’un réseau est plus intéressant lorsque les interactions exigent un effort plus important, comme le fait de participer en personne a une rencontre ou a un événement. Dans le même ordre d’idées, le coaching et le mentorat ont tendance a être plus efficaces lorsqu’ils sont dispensés dans le cadre d’interactions interpersonnelles (OECD/EU, 2014[36]).

Le profil du jeune entrepreneur ciblé doit aussi être pris en considération. Une récente enquête du programme Prince’s Trust indique que plus de 50 % des NEET ne s’estiment pas très compétents dans l’utilisation des ordinateurs, contre 71 % pour un échantillon de jeunes plus large, et qu’environ 25 % des NEET ne sont pas sûrs de savoir créer une feuille de calcul (Jones, Brinkley and Crowley, 2015[22]). Cela veut dire que les solutions numériques doivent être conviviales et accessibles via une série d’appareils différents (ordinateurs, tablettes, etc.).

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CONCLUSIONSL’entrepreneuriat des jeunes est une question qui intéresse de plus en plus les décideurs politiques depuis quelques années, en grande partie en raison des taux élevés de chômage des jeunes et de la dégradation des perspectives offertes aux jeunes adultes et aux nouveaux diplômés sur le marché du travail. En parallèle, la mise en œuvre de l’éducation a l’entrepreneuriat dans l’UE a le vent en poupe. L’idée est non seulement de stimuler les comportements, les mentalités et les compétences en matière d’entrepreneuriat susceptibles de conduire a la création d’entreprises et a l’innovation, mais aussi de développer les compétences transversales qui vont aider la population active future a se montrer flexible et adaptable. Ce dernier point est particulièrement important étant donné que la création d’entreprises n’est pas une activité qui convient a tout le monde.

Les décideurs politiques ont a leur disposition toute une série d’instruments destinés a aider les jeunes dans la création d’entreprises. Parmi ces instruments, il y a l’éducation et la formation, l’accès facilité aux subventions et aux prêts remboursables, la mise en relation d’entrepreneurs avec des coaches/mentors et le développement des réseaux d’entrepreneurs. Les données d’évaluation indiquent que les programmes et les initiatives sont plus efficaces lorsqu’ils sont assortis d’instruments complémentaires. Il est cependant plus difficile de savoir si l’accent doit être davantage mis sur l’accès au financement ou sur l’amélioration des compétences entrepreneuriales. Les recherches récentes laissent entendre que les aides financières ont tendance a avoir plus d’effet sur la viabilité de l’entreprise, mais les évaluations indiquent que les formations, le coaching et le mentorat sont souvent plus appréciés par les jeunes entrepreneurs. Des recherches complémentaires s’imposent, notamment compte tenu de l’augmentation récente du nombre de programmes en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes.

Une autre question importante pour les décideurs politiques concerne la façon de choisir les types de jeunes entrepreneurs a aider. D’une manière générale, il n’est pas recommandé que les décideurs politiques offrent une aide au démarrage aux «faux indépendants» ou essaient de sélectionner des «gagnants», car il est difficile de prédire quelles jeunes pousses vont prospérer et lesquelles vont échouer. L’expérience du programme de soutien aux entreprises «Prince’s Trust» applique la méthode de «l’entonnoir», qui consiste a offrir un soutien «limité» a un grand nombre de participants et une aide plus intensive a ceux qui obtiennent de bons résultats a mesure que leur idée et leur

projet avancent. Cette approche progressive s’appuie a la fois sur des mécanismes d’autosélection et sur des mécanismes de concurrence pour déterminer a qui les aides seront octroyées. Elle permet aussi d’éviter d’exposer les jeunes a des risques inutiles lorsque leurs chances de réussite sont trop minces. Un autre aspect important mis en lumière par cette initiative concerne la nécessité d’offrir aux jeunes une certaine souplesse pour qu’ils puissent déterminer leur propre cheminement dans le programme. Cette démarche permet de s’assurer que le programme est pertinent et intéressant pour les participants potentiels.

Il importe également que les décideurs politiques réfléchissent a la manière dont les programmes de soutien sont mis en œuvre. Au lieu de proposer l’ensemble des initiatives sous forme de «soutien venu d’en haut», il pourrait être très intéressant d’associer les jeunes et les organisations de jeunesse a la définition de l’aide en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes. Les organisations de jeunesse disposent de listes de membres actifs, d’infrastructures institutionnelles et d’une légitimité auprès de nombreux jeunes pour parler en leur nom et organiser des activités pour leur compte. Profiter de ces organisations non seulement pour déterminer les besoins des collectivités locales en termes de soutien, mais aussi et surtout pour organiser la définition et la mise en œuvre de l’aide est un moyen de renforcer l’incidence et le rapport coût-efficacité des initiatives.

Le comité du programme LEED (développement économique et création locale d’emplois) de l’OCDE a recensé et examiné un ensemble de bonnes pratiques dans le domaine de la politique d’entrepreneuriat des jeunes a l’occasion de sa 65e session (13-14 novembre 2014). Ces observations offrent un cadre aux décideurs politiques dans la définition et la mise en œuvre d’un système de soutien global en faveur des jeunes entrepreneurs (encadré 8). Les bonnes pratiques sont également répertoriées dans l’outil Better Entrepreneurship Policy (https://www.betterentrepreneurship.eu/fr), mis au point par l’OCDE et la Commission européenne, un outil interactif destiné aux décideurs politiques et aux autres parties prenantes. Il propose notamment un outil d’auto-évaluation qui permet a l’utilisateur de définir les points forts et les aspects a améliorer dans le soutien en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes et lui propose des orientations stratégiques pertinentes et des exemples d’études de cas. Cet outil comprend également des modules consacrés a l’entrepreneuriat féminin, a l’entrepreneuriat des migrants, a l’entrepreneuriat des chômeurs et a l’entrepreneuriat social.

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Encadré 8 . Les bonnes pratiques de l’OCDE en matière de politique en faveur de l’entrepreneuriat des jeunesPrincipes généraux

1 . Sélectionner avec soin les bénéficiaires des programmes en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes et adapter l’aide aux besoins des jeunes .

• Le soutien étendu doit être peu coûteux et proposé a grande échelle.

• Le soutien intensif doit être concurrentiel ou sélectif pour cibler les bénéficiaires qui sont motivés et qui ont le plus de chances de réussir.

2 . Utiliser les politiques et les programmes en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes pour promouvoir la créativité et l’innovation .

• Rechercher l’innovation (même limitée) dans les projets d’entreprise soutenus (aux niveaux organisationnel, marketing, écologique, social).

3 . Reconnaître que différentes interventions stratégiques se complètent et se renforcent mutuellement .

• Offrir un accès combiné au financement, aux formations, au mentorat et au réseautage.

• Veiller a ce que les politiques dans les domaines de l’éducation, de l’économie et du travail soient coordonnées et complémentaires.

• Recenser les lacunes et les synergies parmi les parties prenantes.

4 . Réfléchir à la possibilité d’adapter des programmes généraux en guise d’alternative à des actions spécifiquement destinées aux jeunes .

5 . Associer les jeunes et les organisations de jeunesse à la définition et à la mise en œuvre des politiques et des programmes en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes .

• Communiquer avec les jeunes par les canaux appropriés.• Consulter les organisations de jeunesse dans le cadre

de la définition des politiques.• Tirer parti des connaissances et de l’expérience des

parties prenantes.

6 . Apprécier et évaluer les politiques et les programmes en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes et les adapter lorsque leur définition ou leur mise en œuvre peuvent être améliorées .

• Définir les besoins, les objectifs et les résultats attendus en ce qui concerne les interventions.

• Évaluer les résultats et adapter l’approche.• Viser des résultats en termes d’employabilité ainsi que

de création d’entreprises.• Mesurer les effets a long et a court terme.

Stratégie de soutien à l’entrepreneuriat des jeunes

1 . Développer une vision en matière de soutien à l’entrepreneuriat des jeunes .

• Intégrer la promotion de l’entrepreneuriat et le soutien a l’entrepreneuriat dans les stratégies en faveur de l’emploi des jeunes.

2 . Communiquer les objectifs des politiques et des programmes en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes aux jeunes, aux organisations de jeunesse et à la communauté .

3 . Les agents publics et les autres parties prenantes jouent des rôles définis et complémentaires dans le soutien à l’entrepreneuriat des jeunes .

Établir un environnement institutionnel favorable

1 . Veiller à ce que l’environnement réglementaire ne soit pas discriminatoire ou dissuasif pour les jeunes entrepreneurs .

• Soutenir l’entrepreneuriat des jeunes dans les systèmes d’aide sociale, fiscaux et réglementaires.

• Veiller a ce que la législation sur la faillite n’empêche pas les jeunes entrepreneurs d’avoir une seconde chance.

2 . Promouvoir une image positive de l’entrepreneuriat, afin de développer une culture de l’entrepreneuriat chez les jeunes .

• Informer les jeunes et la société sur le potentiel de l’entrepreneuriat des jeunes.

• Célébrer les jeunes entrepreneurs pour en faire des sources d’inspiration.

3 . Veiller à ce que les jeunes aient accès aux informations et aux ressources liées à l’entrepreneuriat .

• Fournir des informations sur la manière de démarrer une entreprise.

• Rendre le soutien au démarrage d’entreprise aisément accessible aux jeunes.

Améliorer les compétences entrepreneuriales1 . Enseigner l’entrepreneuriat dans les écoles, les formations professionnelles et l’enseignement supérieur .

• Développer l’esprit d’entreprise et les nouvelles entreprises.

• Offrir des possibilités d’apprentissage par l’expérience (par exemple, des simulations d’entreprises et concours).

• Inclure les personnes moins instruites.

2 . Offrir des possibilités de coaching et de mentorat aux jeunes intéressés par des projets viables et qui présentent le potentiel nécessaire .

• Utiliser un mécanisme de rapprochement adapté pour assurer une bonne complémentarité entre le coach/mentor et son «élève».

3 . Encourager le réseautage .• Créer des liens avec d’autres jeunes entrepreneurs,

avec des entrepreneurs confirmés, avec des investisseurs et avec des partenaires.

Faciliter l’accès au financement1 . Enseigner les compétences financières à tous les jeunes .

2 . Veiller à ce que les jeunes aient accès aux prêts et au microfinancement .

• Utiliser des subventions lorsqu’il n’est pas possible de contracter de prêt.

3 . Encourager les méthodes de financement alternatives, comme les garanties, le financement participatif, le prêt entre pairs, les investissements par les investisseurs providentiels .

4 . Compléter le soutien financier par des formations à l’entrepreneuriat et un mentorat .

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Comment prendre contact avec l’Union européenne?En personneDans toute l’Union européenne, des centaines de centres d’information Europe Direct sont à votre disposition. Pour connaître

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Cette synthèse sur l’entrepreneuriat des jeunes a été rédigée par l’OCDE et la Commission européenne. Elle étudie l’ampleur et la nature des activités entrepreneuriales menées par les jeunes et décrit les principaux obstacles rencontrés. Elle donne un aperçu des principales mesures stratégiques qui peuvent être utilisées pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes, comme les activités de sensibilisation (exemples a suivre, concours, etc.), l’éducation et la formation dans le domaine de l’entrepreneuriat, le coaching et le mentorat, l’amélioration de l’accès au financement et le développement des réseaux d’entrepreneurs.

Les synthèses sont des rapports succincts destinés aux décideurs politiques et aux praticiens, qui font partie d’une série de documents consacrés a l’entrepreneuriat inclusif publiés par l’OCDE et la Commission européenne. Cette série comprend des synthèses sur un ensemble de thématiques, comme l’entrepreneuriat des jeunes, l’entrepreneuriat des seniors, l’évaluation des actions pour l’entrepreneuriat inclusif, l’accès au financement pour la création d’entreprise dans le cadre de l’entrepreneuriat inclusif et l’entrepreneuriat des personnes handicapées, ainsi qu’un assortiment de publications intitulé «Pallier la pénurie d’entrepreneurs». Ces synthèses peuvent être consultées a l’adresse suivante: http://www.oecd.org/employment/leed/inclusive-entrepreneurs-in-europe.htm.