14

REVUEDEL'HABITATGROUPÉAUTOGÉRÉ1, QUAI …€¦ · ce thème du. 8. au. 15. avril, ... nouvelle, ayant des affinités politiques, syndicales. ... Le plan masse combine le diagramme

Embed Size (px)

Citation preview

j •

REVUEDE L'HABITATGROUPÉ AUTOGÉRÉ 1, QUAI OE LA RAPÉE 75012 PARIS TEL. 341 22 13

BN BBLGIQUE

Le mouvement correspondant au MllGAest créé depuis avril 1980. Il ras­~emble 7 â 8 groupes fonctionnantdéjâ et 12 groupes en cours.

- - .- .-··································.................................................. -. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .............................. -..................... . . . . . . . . . - -

CONCEVOIR EN GROUPE SON HABITAT

Le mouvement organise un stage surce thème du 8 au 15 avril, près deForcalquier dans les Alpes de HauteProvence. Il s'agira de reconnaîtreles différentes activités d'un habi­tat groupé : activités individuelles,du foyer, du groupe, et de produirele programme d'habitat correspondant.Pour toutes précisions, s'ndressernu MfffiA, tel: 341 22 13.

.• . . . . . . . . . .. ----- -·················. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - . - .............................................................................. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Samedi 28 mars ù 17 heures (proba­blement à Espace 11 au Forum des Hal­les), rencontre parisienne sur lethème : "CONDITIONS DE L'AUTOGESTIONDANS LI HAIJITAT".

11_..

LE MOUVEMENT SE lŒ(1lüNAL LSE

Des coordinationsmettent peu à peuentre le MHGA etrégion. Fonc t io111

régioiwlesen plac-P,c- s gr ou pnt Ll'o1·n

relaisdt· la

Pt déjà:

-NOHD I répondan L: Etienne :::i •.uuy n8, rue de la lOOêmemaison59650 Villeueuve d1Asq

-HHONE ALPES : Dominique BargeLes Frênesrésidence Chari~reBlanche 69130 Ecully

-PHOVENCE COTE D'AZUH: Bruno Hallauer48, bd des Eparges13012 Marseille

. -·-···················································••·•··•·•···•••••··••··•·•·•··•·····•·····•···•···•···•··•····••·••·•••••••·••·•·••••···••···•···························•···••············•··••·••••·•·••····•·••·•••······•·····•······························································~·····················-·····························. . . . . . . . . . . . . . - ............L'HABITAT AUTOGEREA MARJOLAINE

Dans le cadre dustand "Autrement"à Marjolaine (lemarché du mieux vivre)qui se tiendra cetteannée au Pure desexpositions de la Por­te de Versailles, leMHGA animera l'apr~s­midi du jeudi 19 févrierà partir de 15 heures(montage vidéo) etun débat à 18 heures.

portraits de groupesSAINT-NAZAIRE

Le groupe a trois ans, 20 à 30 f ar i i Ll esau départ, 9 à l'arrivée ; 16 enfants, 1réunion par semaine pendant deux ans.Principaux problèmes rencontrés : juridi­ques : choix de la S.C.I. d'étude, puisS.C.I. de réalisation et, devant le refusdes banques, optent pour la copropriftéclassique ... Problèmes financiers : aprèsles résultats des premiers appels d'offresont contraints de trouver des 0conomiesimportantes.Le résultat : immeuble en cours de co~s­truction, à la sortie de Saint Nazaire sur4000 m2 de terrain avec souci de "bircli­matique"."C'est poussé par la réalit{> cru'on avance'."

L'ISLE o'ABEAu

9 cellules familiales, habitant en villenouvelle, ayant des affinités politiques,

syndicales. Au départ, chacun explique s~smotivations. Projet d'un im~euble, utili­sant le solaire avec des espaces collectifs(20% de la surface) et chambres d'hôtes.Projet envoyé à des sociétés d'H.L.M. Ilfaut choisir entre accession et location,un projet mixte étant difficile à réaliser.Le groupe a obtenu une subvention duMinistère couvrant le surcoût de 1 "o pê r a -tion ... et cherchait un terrain (en juin 80)

GIF-SUR-YVETTE

12 adultes, 16 enfants, 44 réunions.

Le groupe transforme une ancienne cliniquesur 2500 m2 de terrain.Il a eu de nombreux probl~mes juridiqueset fina~ciers. Propose qu'on aide les no­taires plutôt que d'attendre leur aide !Se demande s'il faut fqire confiance à lacapacité du groupe pour faire vivre leslocaux communs ou tout prévoir à l'avance?

portrait de groupeAUTRE PORTRAIT DE GROUPE SûUS FORME DE CALENDRIER EN IMAGES :LES E~PES SUIVIES ~RUN GROUPE PARISIEN. RUE DUMERfL DANS LE 13ËME,

11111 .•••. u.u_._,_••• ,,._.,_,,,,,,,,,,, •••••••••••.•••....••.••....• ----- ----------

"

Ali, ..d~ .k'll, ..«.~

~,..-~ ~?I -- ':::- '-A, c:i( h 1~~:~F''î ; m\êy· \@u ~

Au ••~, Ru. ~lMllé, .fu .a.cci.i., & ~­i. .&...fu., -lu-~- .eu ~'.81\, .crl.t, J.c& -. ~

1

' ~ .i: . ·~ ·11 t:J. •.- ol11 a._ .& G .4a.. '4. Il.Id... .awm.uux,,, .7WAll.QIA .& Ml*- ~ ~ ~ ~ .ttA 4 fh.,,u,&et~ ,~ ~ .6e, ~ ~ .ds: 7 ~-

3

J l li 11 fil 1111111111111111111Il1111111111111111111111·111,,,, • • • • • •••.••••••• _ .. _

2

~4NUA.tu,,_r...t:~~~~

4

5

7

ÎTiiiiii• •••••••••• ··-··········· •••• ····--- ..•..... -------

6

u.c A.o.o..c. IJolail, i..bo.l.. --- -- ~ ~

lî ÏJ i1-~ • • •~ • • 1

.....--,...1- • ., • • j. 1 1

'1 ~ ~ 9o o. A'1o ..-,t. -4-t ~ 4';41-..- ..floc.oJ. ~ dL ôo ,.,.2. - (~ ~)......._~.du~ • 4olll'- ·- ~ ••. .da.~ ~ .A5 .,,,•..- ~ ~ (~) • Soo .,.,a.(oit. .t.tai. ( ~ .ad.t. .t.w.. 4d;A.a, ..QMlll(--., ~. ~ .• ~ .• ~­

~ ·~ .••••~ a.~,ilt#,..••••••.#' &'b.... )~-~ 4.'Zao~/ •.••'-. ~ •.••.&. ~t,, ~ ~ .&...t • .bo>t-,.,' • 1 t 1--· .••_.___ '4. ~· : •..••.•~: .c ,,,-~ ~. &_,c •..••0& - •

\

des communautés à la campagneD,t11s u11 premier article (Habitants N°2) Holauù Tourrcau a présenté quel­~ucs expériences communautaires en milieu urbain. Il analyse cette foisl'~chec des tentatives de communautés en milieu urbain.

Dans le livre de Danièle Léger et deBertrand Hervieu (1) on relève beaucoupplus d'éléments sur ce qui fait craquerles communautés que sur ce qui peut lesfaire tenir. Cela va avec le constatd'échec, qu'ils font, de la forme commu­nautaire du retour à la nature. Si leretour à la nature s'amplifie depuis lesannées 75/76, par contre, la tentativecommunautaire elle, semble avoir échouésur une grande échelle. Il n'en demeure pasmoins intéressant d'en voir les raisons.

POURQUOI ONT-ELLES ÉCHOUÉ?

L'HOSTILITÉ DE LA POPULATION ET DESAUTORITÉS LOCALES :La population locale se souvient "ils circ~laient en stop .•. et dans des tenues! ...on était envahis". "des drogués" "des fai­néants" "des fils à papa, qui ont mis lebazar dans la ville et, maintenant ilsviennent le mettre chez nous". Les ex­communautaires se souviennent des visites,ies gendarmes : "dès qu'il y a quelque cfio+se lans le coin, un vol, n'importe quoi,ils débarquent chez nous. Nous, on en pou­vait plùs".

LA DURETË DES CONDITIONS DE VIE RURALE

"février, .nous disait un curé dune paroisseLozérienne, c'est la période terrible. Nonseulement il y a le froid, les réservess' 1§ puisent, les gens sont crevés, maissurtout les groupes ne peuvent plus se sup­porter. J'ai vu des tas d'expériencescraquer à ce moment là".

LE PASSAGE

Le passage crée des problèmes économiques,"l'été 1972, il y a eu 150 personnes quisont passées : des individus, des groupes .•.A la fin du mois d'août, il ne nous restaitrien au potager, ni une pomme de terre, niune carotte ... ".Le passage est un facteur déstabilisant de! .1 vie communautaire ; "au début, on étaitcontents on voulait que des tas de gensv~ennent se greffer sur notre groupe. Onvoulait que la communauté éclate tout letemps. Et puis, c'est devenu un enfer. Onne ~ouvait jamais ni se retrouver, ni parler.1i y avait des tas de gens partout. Ça ve­nait, ça sortait ... Nous on était.épuisés".

LA CONSTITUTION DES GROUPES PAR LESPETITES ANNONCES :

Ce fut une pratique très répandue qui nepeut conduire qu'à la constitution degroupes très fragiles, du moins au départ,avec des individus n'ayant aucune relationantérieure. Dans l'après 68 une quantitéimportante de communauté ont ainsi débuté.

LES DIFFICULTÉS ÉCONOMIQUES, L'OBSTACLEFONCIER DEUX PROBLÈMES SURGISSENT :

- la mise de fonds pour le démarrage

llllllllllllU.llll.JUlllllllllllll••011.......-,...-,._.._, • ._._•.••......•..-.:..: .. ~-----

- la pénurie de terre (pénurie artificielle,parfois gel des terres). Dans les années70/71 il était encore possible de trouverdes ruines à bas prix ou de squattériserdes bâtiments et des domaines laissés enfriches. Cela a été de courte durée vul'augmentation des prix des terrains et del'immobilier, la prolifération des résiden­ces secondaires et la valorisation de l'es­pace lié à l'aménagement touristique.Rapidement, on assiste à une grande résis­tance à vendre ou à louer même dans lesrégions désertifiées.- les ruines prennent de plus en plus devaleur- il y a des difficultés psychologiques àce que d'autres réussissent là où les au­tochtones ont échoué.D'après les auteurs : "de façon très géné­rale, la pénurie des terres est pour beau­coup dans la précarité des expériencesagricoles marginales tentées depuis 1968 etexplique en grande partie leur faiblelongévité".

ÜU DISCOURS À LA PRATIQUE ,,,

Le discours : communautaire veut en finiravec l'opposition entre travail et non­travail, avec la division sociale dutravail, avec l'obsession productiviste.

LA MISE EN PRATIQUE : de ce discours con­duit à l'autarcie faute de pouvoir dominerle marché. L'autarcie implique un travailintensif pris en charge par tous. Cela seheurte à la fois à la volonté sinon de non­travail du moins de moindre travail ou detravail librement et individuellement régu­lé et à la réticence à l'organisation mêmes'il s'agit d'une auto-organisation.

L'ABSENCE D'ORGANISATION en matière derépartition des tâches quotidiennes cons­titue une source de conflits.Il y a contradiction entre le projet de"jeter les bases, à une échelle réduite,d'un autre modèle économique possible" etl'incertitude économique, les conflits depersonnes, les difficultés climatiques, larelation avec l'environnement, le manque decompétence pratique ou le refus de prévoirl'avenir.

LE POUVOIR, LA DÉCISION : "ce qu'on voulaitpar dessus tout, c'est qu'il n'y ait pasde chef. Tout le monde en principe était àégalité. Dans la pratique, c'était complète­ment invivable. Pour les décisions, il fal­lait être tous d'accord, mais finalementtout marchait à la force ou au chantage".C'est une volonté d'exclure tout phénomènede domination qui ne se donne pas les moyersd'une structure, même souple, qui régulari­serait les modes de décision. On aboutitainsi à la hiérarchisation par la force, parla parole comme on peut le voir dans plu­sieurs cas.

(1) le retour à la natureDanièle LEGER, Bertrand HERVIEUSEUIL 79

qu•a la seule dynamique de leurs futursutilisateurs. Pas un vojsinage ne seressemble, A chaque fois l'assemblage estparticulier. imprévisible: ici 7 famillesa côté de 3 autres dans un même bâtiment,plus loin.5 familles constituent un seulb!timent isolé. Au nord, 3 groupes set ë lescepe n t avec des sous- groupes imbriquésen un même ensemble.Le plan masse combine le diagramme des rela­tions interpersonnelles et l'impact du siteurbain complexe où il s'inscrit. Laconception du plan masse est le lieu desynthèse et de concrétisation de tout~s lesintentions. La maquette~ l'~chelle delcm/m est la manifestation spectaculaire etopérationnelle du travail de l 'Jtelier, Haispour en arriver l!, il a fallu une vingtainede maquettes d'étude et un aller retourperm4nent entre les ateliers d'habitantset tous ses interlocuteurs urbains réunisen un groupe de pilotage, Les premièresmaquettes en pâte a modeler servent sur­tout a entrer dans le vif du sujet, aprendre connaissance du terrain . Aprèsavoir recueilli autant de propositio~squ'il y a de groupe , les animateurs etles architectes matérialisent des proposi­tions tenant compte des contraintes urba­nistiques et constructives. L'assemtlèegénérale écarte un plan d'ensemble trc? liéet dont les espaces extérieurs ne sont~iJ H~Cl ~1ffCrenwie~ ~H vgi~in~9~,_E11eécarte le parti opposé où chaque voisinagese trouve trop uniformêmént individualisé.Dans les premières maquettes, les hahitan~simaginent des immeubles ponts et un moulincollectif • L'architecture devient ins!pera:ble des phênomênPs de ~roup~".Un ques~ionna~re analytique est soumis ~oint par point auvote général. Le résultat confirme lespremiers choix: le plan retenu co~centre .les logements aunord-est du terrain ce qu1dégage au sud une bonne vue sur les rivesde l'Albane. Le grpupe de pilotage amènel'atelier a intégrer une maison de quartie~une promenade publique;un accès facile Jl'intérieur de 1 'opération.

Le plan masse au 1/IœOême résulte d'innom­brables négociations. L'architecture n'estpas encore définie. L'équipe d'architecteset le bureau d'études vont infléchir laprogrammation,~rendre constructible, LEShabitants se sont réunis en association 1901et suivent 1 'élaboration du permis de cons·truire. L'architecture qui en résulte seraquoiqu'il arrive , riche d'urbanité etd'histoire•••

Pierre Lefèvre.

l'atelier desde ChambéryEn octobre 1979, des élus de la municipalité de Chambéry rencontrent ledélégué du MHGA. Ensembles, ils envisagent de faire une expérience d'ha­bitat autogéré dans le logement social locatif'. En janvier, le conseilmunicipal décide à l'unanimité de créer l'atelier d'habitants.

Première démonstration:des êlus;au titrede représentants des habitants réunissentles conditions d'un projet d'habitat auquelils souhaitent associer la population.Avant 4u'il y ait prise de responsabilitédes futJrs habitants. la municipal~té doit~rEndre les siennes sans se contenter ded e cc nf i e r l a mise en place du projet auxtechniciens. fùssent-ils architectes derenom ou bureau d'études efficace. A Cham­béry. la municipalité négocie 1 "e c ha t dutfrrain. commandite l'office HLM et adjointJux architectes une équipe d'animateurs austade de l z i:irog-ammation. A cette! occasiondes membres du MHGA. après appel A tousles groupes.forment une coopérative:~Habitatgroup~ conseil~et une équipe d'animationdont la première t•ache est d'ex~liquer,~projeta 13 population de Chambéry.Au bout d'un mois et demi de campagne d'in­formation en tenant un stand sur les marché~par affichage. par réunions d'informationdans les quartiers, plus de quatre vingtfamilles sont candidates. Sur ee terrain,finalement choisi. et dans le cadre desrevenus HLM, une cinquantaine de famillessont finalement retenues , Durant plus dequatre no t s , a r a i s on d'une soirée hebdo­madaire!, elles vont travailler a la pro­grammation du projet dit du Penney, .Des personnes aux revenus modestes. employésouvriers, caissières côtoient des petitscadres. d~s travailleurs sociaux, des ensei­gnants. Les âges vont de 25 a 60 ans.Tousles candidats.qu'ils soient ttto1tvè.ç par lapossibilité d'influer s ur l'organisation deleur logement. par la situation du ter~•triou par les perspectives d'équip~ments inté­srés,tous apprêcient le projet d'une viede voisinage plus chaleureuse et plus exi­q~~nte qu'ailleurs. Leur assiduité 4 l'ate·lier et leur ·énergie A participer a toutesles phases de la program~ation montrentque 1 'intention se concrétise.Le ghetto descadres plutôt supérieurs que moyens et dumilitantisme syndicalo-cu1curel oùcertains veulent enfermer le MHGA est belet bien brisé. La demande et la pratiqued'un habitat groupé autogéré concernetout autant les habitants des HLM.

Dfuxiême démonstration:l atelier commence par une conversationdans la rue,austand et continue dans lamaison de quartier du Penney par unecritique collective du logement où 1 'onvit:mauvais cQnfort phonique et thermique.incommodité de certaines pièces {la cuisinesouvent trop petite) manque d'espace pours'isoler, environnement plus ou moins hos­tile. Cependant le plan du logement actuelpèse sur 1 'iraagination. Avant de dessinerun logement plus adapté il importe deré­fléchir aux activités A 1 'intérieur et aux

abords de chez soi. En anùlysant sa façonde vivre, chacun se raconte aux autres.Les discussions s'animent de conflitsYefo"Lés :1 'homme rêve d'un duplex, la femmesouhaite un plain pied.ils sont mariés .••Le groure atténue les blocages~arbitreles situations délicates: 1 'atelier est unebotte A idées qui s'agite chaque semaine etdémultiplie 1 'imagination. L'atelier deshtbitants est 1 'acte de naissance d'unecollectivité. La soirée comprend uneassemblée générale, un repas pris en communet le travail en petits groupes. Au début.les individus tournent d'un groupe A l'autrepour conna,tre tout le monde. Puis les affi­nités et les intimités se tissent. Peu apeu les groupes de voisinage se forment quis'implanteront dans une même zone de terrain.Le nombre, l'affectation et la situation deslocaux d~ voisinage, les modes d'accès auxlogements1l 'organisation des espaces exté­rieurs permettent de donner A chaque voisina.ge sa géographie. Certains n'ont besoinque d'une petite salle ~olyvalente où joueraux cartes et abriter les jeux des enfants.D'autres mettent en commun des activités decréationmusique. peinture, menuiserie ermênage;nt des poches qui constituent despetits séjou~ collectifs .• Un groupe désireun système d'accès par les terrôssesextérieures.Un autre aménagera un jardinautour d'un barbecue où s'inviter A despique-niques communautaires~ la belle saison.

Iroisième démoas~ratj~: il n'existe pas demodèle standares équipements intégrés.Leur nature et leur.répartition n'obéit

Ü~PASSEMENT DE LA FAMILLE ET DU COUPLE

"notre projet est simple : c·est de vivre,tout simplement. Si on se laisse guider parl'amour, il n'y a plus de problème. Ce~u'un nous a appris dans la famille,l'écolec'est l'hypocrisie. Nous ce que nous voulonsce sont des relations authenti~ues ~ntrenous. Ici, dans la montagne, entre nous, onpeut essayer d'avoir des relations fondéessur la tendresse".Pour les auteurs, "il y a loin entre lesintentions formelles des intéressés et laréalité des rapports interpersonnels, enpartie du fait des résistances psychologi­ques des individus, en partie du fait de ladynamique même des groupes, o~ au~un méca­nisme régulateur autre que la logique desrelations inter-individuelles ne venaitorganiser l'exercice de cette liberté dudésir".

L'IMPORTANCE DU LIEU. "L'histoire de notregroupe ..• c'est d'abord l'histoire d'unlieu".En parlant du statut de la propriété enS.C.I." cela permet de garantir la conti­nuité de l'expérience, la stabilité du lieu,·au-delà des sautes d'humeur des participantsCela nous a bien servi jusqu'ici, la preuve:je suis le seul des quatre qui avaient créé

échos . ·du mouvement

LE MOUVEMENT EN CHIFFRES

Au 15 juin 1980, 31 groupes adhéraientau Mouvement qui comptait aussi 210adhérents individuels, dont 30 architectes,et 50% de personnes appartenant à desgroupes.

OÙ EN SONT LES DËCISIONS PRISES A LARENCONTRE NATIONALE DES 14 ET 15 JUIN 1980?

. La convention entre la SCOP et leMHGA a été ratifiée par les deux parties endécembre 1980.

. La plaquette juridique est toujoursen cours de préparation et verra le jouren 1981. La commission s'est étoffée dedeux juristes et on y confronte les pointsde vue ...

. Les contacts avec les "partenairessociaux". Ils existent déjà avec :

- les H.L.M.,- le C.F.C.V. qui va publier un article au

sujet du Mouvement dans son bulletin,- la C.F.D.T.,- des organismes bancaires mutualistes,- le Conseil Economique et Social va enten-dre le délégué du Mouvement à propos dela "flexibilit~ entre locatif et acces­sion dans le logement social",

{à suivre)

entre eux la société qui soit encore ici"

CONTESTATION ET ËCHEC, , , OU COMPROMISSION ET RËUSS ITE ??

Au delà des problèmes, dus à l'hostilité dela population, aux rigueurs de la vie rurale,à la raréfaction des terres à louer ou mêmeà acheter, ces témoignages montrent l'impor­tance d'une certaine "réussite" économiquedans le projet de retour à la nature.Il apparait alo.rsque la forme conununautairede ce projet, porteuse d'idéologie contes­tatrice par rapport à l'insertion, mêmepartiel.le, dans le marché, au travail, àl'organisation •.• se trouve en contra -diction avec la possibilité de "réussite•.Le développement du retour à la naturedepuis les années 75/76 sous une forme plusfamiliale semble confirmer cette hypothèse.Cependant les raisons de ce relatif succèstiennent, sans doute moins à la forme fami­liale plutôt que conununautaire qu'aux com­promis acceptés face au travail, à l'orga­nisation, à l'insertion dans le marché.

Roland TOURREAU

à suivre Les fondements de la vieconununautaire.

.••••..••.....••....•••....•....................................••.•...•••....••...•••...•....................••....•.•.....••...•••..............................4......................... . .. . . . . . . . . . . . . . . - .avis de rechercheLe Mouvement recherche

- des gens pressés, capables de perdreun peu de leur temps avec nous

- des solitaires désirant tricoter unpetit bout de société

- des communautaires à la recherche desentiers perdus

- des lecteurs pour former une équipede rédaction

- des militants qui chantent au jourle jour

- l'eau de la Seine transparente sousle pont de Bercy

- des juristes, équipés de balances àtrois plateaux

- des gens qui préfèrent dessiner quepleurer

- des architectes ayant perdu leurgénie à la foire du Trône et cherchant,depuis, autre chose

- des adultes sachant parler d'enfance.

Prochaine réunion du noyau actif : lundi16 février 1981 au local 1 quai de laRapée à Paris 12ème à 12 h 30

mmmmmuu1uu111111111111111111111111111uu1u1numuiumumuuu1uuu1uuu1uu,u,,uu,,, .••............................ --

groupes adhérentsSAINT-BRIEUCRené LEGAC-FIDA9 rue du 71ème R.I.22000 ST BRIEUCtél : 96/33 SS 76

LORIENTJean NOEL2, rue Maurice56100 LORIENTtél 97/37 29 S6

NANTESJean-Pierre QUEVAT4 rue Ménon44000 NANTEStél 40/73 16 42

QUETIGNYGhislaine CHENUMaison des Prairies1 grand'Place21 800 QUETIGNY

SAINT NAZAIRECamille SUHARD1, rue de FresneST NAZAIREtél : 40/70 67 38

POITIERSJeannette FOHR3S, rue Camille GiraultBUXEROLLES86000 POITIERStél : 49/88 09 61

LA ROCHELLEMauro Spérandio1 S, rue de laFoniaine au Blanc·17140 ST XANDRE

TARBESJ.F.PERRUTc/o SCI ABELIO1, rue Messonnier6SOOO TARBEStél : 62/34 S3 27

EVREUXHugues FLICHY26 rue de la Rochette27000 EVREUX

ALESJacques14, impasse30100 ALES

Nadine BLONDELClos des OliviersChemin de la Tourache06 130 GRi\SSE

AIXGérard DESSAINChâteau Double 8 E 213090 AIX EN PROVENCEtél 42/S9 20 90

-~-VILLENEUVE D'ASCQEtienne SAMYN8, rue de la lOOème Maisontél : 20/0S 2S 16

France

EN BAROEULPierre BELLI-RIZ9, rue de Chatèaubriand59370 MONS EN BAROEULtél ; 20/04 53 88

LYON ( 1)Aldo Di GENNARO"Le Tilleul"Charrière Blanche69130 ECULLY

LYON (2)Alain LIENARD20, villa Seurat7S014 PARIStél : 322 61 70

SAINTE-FOY LES LYONHubert SANSON"Le Grillon" TB69340 FRANCHEVILLE

FONTAINES ST-MARTINMichel ALLAFORT29bis, rue de l'Oratoire69300 CALUIREtél : 823 12 98

VILLEFONT~i NECécile VIALLON"Les Oursons Bata"38290 VILLEFONTAINE

MEYLANGuy TASSARD38240 MEYLAN

CHAMBERYFabien BERTHELOT233 rue Bertiller73000 CHAMBERY

SIMIANEClaude Rabu téLe Château des Granges041SO SIMIANE LA ROTONDE

CERGY L 'HAUTIL'!ichèlc FEKIR /Ecole des Chênes95000 CERGYtél : 03l 73 35

CERGY PUISEUXBru no DREVET3 les Châteaux St Sylvère95000 CERGYtél : o:rn os 58

~ANTERRE~lire i lle

MEUDON 1Marie-Claude THOJV.AS4, sentier des Jardies92190 MEUDONtél 027 66 41

~-iEUDO:,,.J 3Daniel THIERRY2 rue du Bel Air92190 MEUDONté) 626 25 81

ST QUENTIN EN YVELINESEric HARDIN12, chemin des Boeufs7 8 3 1 0 ELANCOURT

PARIS 14èmeChristian CHABALIER2bis, rue Henri Régnault75014 PARIS

PARIS 15èmeCécile BEUTTER40 rue Rovelle75015 PARIStél 577 24 35VILLIERS LE BACLE

Robert BOEUF17, avenue de Neuville92380 GARCllEStél 741 94 79

VANVESAlain EYGOllT29 rue Popincourt75011 PARIS

~ORS,\YG11y CASSINRfs i d c nc e CI LOFBâ r i men r 1 -------91190 GIF S/YVETTE ~

MASSYYves PEYRE2 allée des llelvêtes91300 MASSY

-:

PARIS 12Joël DESSAINT5 rue Crozatier75012 PARIStél : 340 76 58

PARIS DumérilJean~Claude PRINZ6, rue Dumê r i 175013 PARIStél : 587 10 53

VINCENNESJean JAMET187, rue de Fontenay94300 VINCENNEStél : 374 01 91

SAULX LES CHARTREUXBrigitte BOUVIER10 rue Léonardi91160 SAULX LES CHARTREUXtél 934 17 92

BALLANCOURTBernard GONDOIN1 rue Gay Lussac91160 RALLANCOURT

le CAUE deDordogneSavez-vous ce que sont 1es C.A.U.E. ? "Consei1 d'architecture, d'urba­nisme et d' enviJ.'OlllH'ment", Denis Sou1ié dirige ce1ui de Dordogne. 11 nous.parle de son expérience proche, par certains aspects, de ce11es que vi­vent des groupes appartenant au M.H.G.A.

Après des débuts décevants dansl'enseiqne~entde l'architecture, il veutrejoindre la "réalité sociale" ...

... J'étais convaincu que l'arr"1itecteétait inutile à la société, et donc uneespèce en voie de disparition ...J'ai fait des tas de boulots touchant aucinéma, à la décoration, à l'archéologie ...Un associé et moi-même avons réalisé unmusée d'art préhistorique en Dordogne.La visite permet une approche plus culturel­le de la visite des grottes du coin. On yutilise la photo et le cinéma.Le moment n'était peut-être pas bien choisi,on est allé droit à la faillite. Le départe­ment vient de le racheter.C'est en plein dans la pire période où l'onse battait comme des fous pour empêcher letruc de couler, que la Préfecture m'a pro­posé de mettre en place l'aide architectu­rale dans le département. Je n'avais pasgagné un rond depuis un an.Je ne savais pas de quoi il s'agissait,mais j'ai dit oui pour me tirer d'affaire.En 1974, l'Etat et le Conseil Général ontfinancé l'assistance architecturale et trou­vé un local à Périaueux là où nous sommes.En 1978, le CAUE a~été créé,il a été pos­sible d'embaucher de jeunes architectes àtemps partiel; nous travaillons en équipe.

IMPORTANCE DES ARTISANS LOCAUX :

Dès le début, je me suis mis en rapportavec les artisans locaux: la constructiondans le département ce sont eux qui la font.Le département se caréctérise par un grandnombre de petites communes, 550 communes,beaucoup n'ont que 300 habitants. Lesartisans ont un très grand rôle dans l'éco­nomie locale. Un artisan qui s'en va, c'estun village qui se vide.

Le syndicat des artisans, la CAPEB, regrou­pe 3000 artisans en Dordogne : il est aussipuissant que la Chambre des Métiers dans lesecteur du bâtiment.En 1977, la Direction Départementale del'Equipement organise un concours d'archi­tecture et demande aux architectes d'éla­borer des modèles d'architecture locale,adaptables moyennant quelques variationsaux autres régions qui composent laDordogne.Les maisons doivent entrer dans les prixH.L.M.Quatre vingts projets, huit lauréats.C'est Soulié et les artisans qui vont lesvendre. "On me demade de diffuser des maisons surcatalogue;Au premier abord, j'ai hésité.La politique des modèles (maisons indus­trialisées parachutables sur tout leterritoire) régionale ou nationale, mepara!t toujours aussi contestable.

ÜRGANISATION DES ARTISANS

C'est alors que Philippe PIREL entre enscène. Avec la CAPEB et la Chambre desMétiers, il nous paraissait que cettematière grise gratuite dont nous héritionsnous offrait l'occasion de monter cetorganisme dont nous rêvions, qui, tout enrespectant l'individualisme proverbial desartisans, corrige leur attitude fantaisis­te sur les prix et les délais, afin qu'ilspuissent reprendre les positions qu'ilsavaient perdues sur le marché de la maisonindividuelle, face aux marchands de maisonsindustrialisées.Et ce fut la CADAB (Centre d'AnimationDépartemental des Artisans du Bâtiment) quePIREL allait mettre en place dans laChambre des Métiers, avec la participationde la CAPEB, avec un mode d'interventionoriginal.

Lorsqu'un maçon, par exemple, a un clientqui veut se faire construire une maison, ill'envoie au CADAB. Là, on l'aide à établirson budget, lorsqu'il est déterminé, on luiindique grosso modo quelle surface on peutlui construire pour la somme en question.Cette proposition étant nettement avanta­geuse par rapport à la concurrence, leclient potentiel du CADAB se déclare inté­ressé, il est alors mis en contact avec unarchitecte qui lui élabore un projet "surmesure" et dont les honoraires sont comprisdans l'offre du CADAB. A l'issue de laphase conception, le CADAB signe un contrat"clef en mains", coordonne une équipe d'artisans de la commune (l'idéal serait quel'artisan vienne à pieds sur le chantieret surveille les travaux.A la maison sur catalogue (prêt à porter)le CADAB oppose la maison sur mesure, deconfection artisanale, à des prix trèscompétitifs.Pour nous, CAUE , le CADAB:nous intéresseparccque le trio client/architecte/artisanest rec6nstitué. Nous aimerions animer desconfrontations des trois partenaires, aprèschantier, mais nous ne l'avons pas encorefait.Hormis •0s défauts et les erreurs inhéran~

A tout sys·~me nouveau qui se met en place,la prin~ipale difficulté rencontrée par leCADAB est au niveau des prix. Le syndicatpublie chaque année un bordereau de prix,mais le CADAB ne le respecte pas. Son argu­ment est qu'il faut se baser sur la concur­rence. Ses détracteurs, parmi les artisansadministrateurs, répliquent qu'aux prixpratiqués ne peut correspondre que du tra­vail au rabais, générateur de contre -performances. Dans ce débat on trouve natu­rellement des protagonistes impliqués àdivers niveaux d'intérêts. Artisans richeset moyen-riches etc ... pour compliquer letout il y a le conflit d'autorité entre laCAPEB et la Chambre des Métiers et puis lesambitions personnelles, les méfiances, etc.

111111muuuuu1uu11111111111,,,,,,,,,,,u,ua•• n•••• uum,,, •••••••••••••••••••.•..•.......-------

LES OPËRA~IONS HAM~A I

PIREL s'est engagé dans cette bagarre, des~aAsons SP construi~ent, les habitants sortcontents, 10~ drtisans aussi, les archi­tectes émettf ,t des critiaues, mais sansremt'ttre les pr .nctp:"', PD ~1uest1c n, etpo rr t.e r t on ne p,,ut s a vo r si le Cl rJAB , · "nsort~ra ... r'Ps~ yrâre ~ PIREL, et au CADARaussi, qu'ont é~~ montées les "opérationshameau". Au départ, on voulait proposer àdes municipalités de fd1re "autrement" deslotissements : en donnant complètement laparole aux futurs habitants. C'est exacte­ment la même démarche que pour un clientparticulier mais avec une collectivitéd'habitants qui n'ont au départ qu'uneseule chose en commun: le désir de faireconstruire dans la même commune.Le résultat le plus attrayant pour lamunicipalité c'est que 10 ou 12 maisonsvont se construire en même temps et que lestravaux seront dévolus exclusivement auxartisans de la commune, alors qu'un lotis­ment classique se remplit lentement (et lescharges financières s'allongent avec letemps) les pavillonneurs se taillant lapart du lion, les artisans voient le boulotleur passer sous le nez. Il faut aussi par­ler de l'angoisse des élus devant le vieil­lissement de la population de leur commune,et les lotissements chers se remplissentavec des retraités ou des résidents secon­daires qui préparent leur retraite. Ilscherchent donc à faire du très bon marchépour tenter de fixer des jeunes, et quiprocréent s.v.p. ! Or, c'est un fait, les"opérations hameau" attirent des jeunes etdes fauchés, peut être c'est le côtéexpérimental qui les séduit, ou bien c'estqu'ils ont tellement peu de fric que les'autres solutions pour construire sont bou­chées oour eux!En pratique, il faut un Conseil Munipal trèsmotivé, pour corrunencer (on s'est plusieursfois cassé la gueule pour avoir négligé ceprincipe de base CADAB et (ou} CAUE, sechargent de ces premiers contacts. Ensuite,c'est la réunion publique, à la mairie, Lamunicipalité diffuse des tracts et des affi­chettes très simples, un entrefilet dans lejournal local, le texte : vous avez l'inten­tion de construire, venez tel jour, telleheure, à la mairie. Et, les gens viennent!Le CAUE attaque avec des diapos: bonheurset malheurs de construire seul, isolé, pro­blème de mitage pour la collectivité, l'har­monie des villages anciens, critique des lo­tissements classiques, etc •.• et puis, PINELprend le relais pour le CADAB •.• il parlefric, explique les résultats obtenus ..•C'est à ce moment que le public bascule,d'une aisemblée passive, au spectacle, dansune participation réelle, les questionsfusent, on répond. A la fin, le CADAB dis­tribue des questionnaires que les famillesintéressées rempliront, sans engagement deleur part ; les questions portent sur lesmoyens financiers de la famille et ses be­soins ou désirs élémentaires.Quelques semaines plus tard, le CADAB récu­père les questionnaires déposés à la mairie,les étudie et convoque chaque famille, tou­jours à la mairie. Jusqu'ici il les recevaitavec le Crédit Agricole, le maire et l'archi­tecte du lotissement; maintenant la D.D.E.remplacera le banquier. C'est le mêmeprocessus que pour une maison isolée quicommence ; mais, en plus, les gens choisis­sent la taille et l'emplacement de leurterrain. Nous, CAUE, on n'intervient à

11111111n1rn1n.1.LUUllllllll Ill ••••••••••• • •••• .._.,._ ........•...-:-:=..--··----

nouveau ,. •' " rmer les réur,ions col-lec cives sur le plan masse, la voirie, lesespaces publics, etc.

RÉUSSITE ET ÉCHECS

r:n ce ux ans, il n'y a q a ' H,(' opération quisor t ~e ~erre: _3 SIORJ\C ; u nr- rfuf'sitc pourune d1za1ne d echecs : les raisons? beau­coup de notre faute, inexpérience, erreurspsychologiques : défiance de la D.D.E. aussipour de~ tentatives qui bouleversent troples habitudes et qui, il faut le dire, ca­drent mal avec la règlementation. Et uneint~rvention du CAUE dans un domaine, lelotissement communal, exclusivement réservéà la D.D.E., qui en tire souvent des hono­raires générateurs de ces fameuses "rémuné­rations accessoires" gui arrondissent lesfins de mois de tous les agents de l'Equi­pement. On a même quelquefois senti une net t chostilité, mais c'est humain! Alors, quarrlla municipalité, par inconscience ou rou­blardise, a lancé l'opération sur un terrainnon constructible pour tenter de mettrel'administration devant le fait <lccompli,ils ne les ont pas loupés :On s'est aussi brouillé avec les H.L.M. quel'on avait tenté de mettre dans le coup,comme maître d'ouvrage provisoire, pouraccélérer les délais d'obtention de finan~cernent. Mais la mécanique H.L.M. s'agrémen~d'honoraires qui augmentent le prix desmaisons et d'appels d'offres qui peuventdéfavoriser les artisans locaux.Toutes ces erreurs se sont matérialisées endélais trop longs pour les gens ; surtoutdès qu'ils sont connus dans la commune, lesdémarcheurs de pavillons les harcellent. Etplus le temps passe, plus les prix augme -tent .•. A SIORAC, la municipalité a donnéle terrain viabilisé pour que les maisonsrestent dans les budgets des familles,déterminés deux ans avant ! Merci Monsieurle Maire ; merci aux architectes, des vraiscurés, qui y croient et investissent beau­coup plus que ce que les honoraires vontrapporter. En particulier le groupe ARCANE,qui avait été lauréat du concours. On nedira jamais assez que les jeunes architectessont des cons de rester agglutinés à PARIS,qu'ils s'installent dans la campagne, il ya un boulot énorme à faire, et utile!merde '.Dans ce genre d'aventures on a aussi desmoments déments, quand les gens voient leurrêve se réaliser, on a des émotions fabuleu­ses. Ça nous prend aux tripes.On nous répète que le français moyen veutson pavillon isolé. C'est faux. Quand lesgens ont d'autres possibilités ils appré­cient. Je constate qu'ils vont même au delàde la démarche proposée. Un couple de retrai­tés et une fille mère avec ses enfantssouhaitent habiter dans le même bâtiment.J'ai eu cette réflexion d'un habitant "destvous qui n'y avez pas cru, si vous aviezP-clipsé toutes les difficultés, on auraitaimé se battre avec vous contre la D.D.E."Le propos est tenu par un gardien de prison!Le CAUE assiste beaucoup les municipalités.Le risque de trop assister : si on tire tr~sur la corde, elle lâche.Pour réussir on fonce quelquefoisen dehorsdes règles. Si ça craque j'ai peur que lesgens ne se trouvent largués. On ne leur lai~se pas beaucoup de possibilités de reculer.Les municipalités ne sont pas habitu€es àprendre des responsabilités, l'administra­tion et l'Etat les ont toujours infantilisées.;lors elles ne se rendent plus compte du

dévouement dont les techniciens font preuvepour qu'une opération intéressante soit pos­sible. Brusquement l'architecture est misesur la place publique. Ce n'est évident (X)urpersonne.~t puis notre mentalité d'architecte estsoumise! rude épreuve. Nous devons abandon­ner nos propres modèles culturels. J'ai as­sisté! une scène significative: ANSART,l'a:::-chitecte d'un modèle de maison travail­lait avec une ·famille qui insistait pouravoir des volets "à la fran,aise". Je voyaisbien qu'! chaque fois l'architecte déviaitla conversation et, en aparté, je lui deman­de oô il veut en venir: "je les use,j'ai l'habitude, ces volets sont dégueulas­ses, je n'en veux pas". Ce n'était pas trèsutile de faire autant d'efforts pour undétail qui ne me paraissait vraiment pas siessentiel que ça. Pour moi, il n'y a ni bonni mauvais goat.

Depuis 1975, les architectes du CAUE ser~ncontrent au plan national. On avait~ peu près tous les mêmes problèmes, lesmêmes ennemis, les mêmes appuis. L'appuifondamental c'est celui de la municipalité;elle représente les habitants. Je croisbeaucoup aussi à la prise de conscienceet à l'organisation des artisans. Ce sonteux qui construisent.

Pour mo~, les CAUE constituaient un mystèreje me demandais comment ces petites plantesaussi fragiles prenaient-elles racines sivite et sur tous les terrains? Maintenantle mystère est écla~rci. Je me suis renducompte qu'il y avait un besoin d'architec­ture et une demande sociale très forte. LesCAUE y répondent. Après avoir pensé quel'architecte était un parasite, je saisaujourd'hui que je rends service, je faiscomprendre que la conception architecturaleexiste à des gens qui ignorent l'architecte.

espace et relations dansles groupes d'habitat autogéréA la rencontre nationale du 15 juin 1980, on a débattu par groupes surle thème : "Que transforme le mode de vie en habitat groupé?". Voicides notes prises au cours de ces débats. Elles ne sont qu'un reflet de11expirience des participants, une amorce qui devrait 8tre enrichie parl'apport de tous les groupes .fonctionnant déjà••• A vos plumes

Chaque groupe vit des expériencesdifférentes, mais partout, il est évidentque les "enfants"0vivent beaucoup plus viteet beauc(up mieux que les adultes les pos-s Lb i Ld t.ês uouveLl.e s qui leur sont offertes.Ils s'adaptent à l'espace, sont partout,les portes sont ouvertes. Ils envahissentles locaux communs, le local T.V. Ilsconstituent une société parallèle. TrèsautonomPs ils jouent, mangent, dorment chezl'un ou l'autre, utilisent au mieux les ri­chesses et les capacités des adultes. Cetteautonomie s'assortit cependant de contrain­tes pour les adultes. Il faut ouvrir lesportes sans être envahi, confronter lesmodes d'éducation ... et peut-être réserverune salle commune pour les adultes~ Si lesenfants ont la souplesse pour s'adapter,l'expérience est déjà plus diffile pour lesadolescents. Si dans certains cas, les lo­caux favorisent leur autonomie, ils viventsouvent mal l'envahissement des "petits".Les adultes, eux, ont rêvé de liberté, d'in­timité nouvelles dans les relations avecles autres .lu groupe. Mais il semble quesouvent, passée l'euphorie vécue pendant laconstruction de l'installation, les relationsnouées ne bougent plus : on maintient lestatu quo pour que le groupe tienne le coup.On souligne aussi l'importance positive, encas de blocage, de l'existence de sous­groupes ... et la difficulté de créer desactivités communes susceptibles de dynamiserà nouveau les relations dans le groupe. Maison recherche en contre partie la possibilitéd'être seul, et de s'isoler sans pas s'e r parle groupe.

Dans ces problèmes de relations, quel rôlejoue l'espace donné?

0Dans le prochain "Habitants" nous publieronsdes notes de lecture sur un livre intitulé"Habitat groupé, bandes d'enfants"

Il

Deux réflexions assez largement approuvées"l'architecture ne provoque rien mais ellepeut dissuader" et "pour pouvoir se rencon­trer, il ne faut pas se subir". Pour illus­trer ces réflexions, quelques exemples, envrac : il est difficile de durer quand on asanitaires et cuisine communs. Il semblenécessaire de prévoir des espaces suffi­samment souples pour s'adapter à unrepliement provisoire ou non, à une év0lu­tion de la composition familiale, à unéclatement du foyer. Pour favoriser l'auto­nomie de chacun, des accès diversifiés sontsouhaitables. Une bonne isolation phoniqueest indispensable pour ne pas subir. Deschambres anonymes, accessibles de l'exté­rieur permettent de s'isoler en cas debesoin. Tout cela semble plus facile àconcevoir dans le cas d'immeubles.Ce qu'on a prévu n'est pas toujours cequi se passe~ Les locaux à usage collectifsont quelquefois appropriés parc rtainssurtout quand ces locaux se situent à l'in­térieur d'espaces privatifs. L'inverse seproduit-il? Les locaux communs devraienteux aussi être évolutifs et souples pourrépondre à des usages successifs variés. Danscertains groupes, on aménage progessivementles locaux contruits au départ, au fur et àmesure des projets concrets d'utilisation.D'autres préfèrent construire au fil des be­soins. De toute façon, il apparaît que ceslocaux doivent être séparés du privatif enraison des nuisances (bruit surtout) d'autantplus importantes que ces locaux seront ou -verts sur l'extérieur. Dans ce dernier cas,on doit pouvoir y accéder directement, sanspasser par le privatif.Dans tous les cas et ce n'est pas le moindreproblème, "il faut pouvoir se donner leimoyens financiers" pour que chacun puissevivre la cellule familiale et ses autres re­lations avec les variantes qu'il souhaiteet dans le respect de chacun.