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La messagerie électronique est aujourd’hui et à juste titre l’outil informatique privilégié de la majorité d’entre nous. Près de la moitié de la popu- lation mondiale l’utilise et nous enverrons près de 300 milliards de mails – hors spam – en 2019! Consulter ses mails est habituellement la pre- mière chose que nous faisons en arrivant au bureau. Mais aussi sur notre téléphone por- table dès que nous avons cinq minutes à patienter... Nous gardons en permanence la messagerie électronique ou- verte en arrière-plan de notre ordinateur et sommes avertis dès l’arrivée d’un nouveau message, en moyenne tous les quarts d’heure selon les statis- tiques. Cette frénésie et les mauvaises habitudes qu’elle engendre sont pourtant décriées par les étho- logues et les spécialistes de l’or- ganisation. Consulter ses mails le matin au moment où notre cer- veau est le plus éveillé est une hé- résie. Il serait plus judicieux de traiter son courrier électronique en fin de matinée, au moment où notre activité cérébrale ralentit. Il faudrait aussi désactiver toutes les notifications visuelles et so- nores nous détournant de nos tâches de fond. Mais non, nous nous empressons de lire ce nou- veau message de la directrice* qui pourrait être urgent ou impor- tant et auquel on répond dans la minute de peur de passer pour un procrastinateur. Et à l’encontre du bon sens qui voudrait que nous utilisions le téléphone ou le dialogue en ligne pour les sujets pressants. La transformation numérique à large échelle de l’envoi, de la dis- tribution et de la réception du courrier papier a commencé il y a une trentaine d’années avec l’ap- parition d’internet. Réel exemple de disruption digitale, la messa- gerie électronique a révolutionné nos habitudes. Pour le meilleur, et parfois le pire. Par exemple, une bonne partie des mails que nous envoyons et recevons sont échan- gés dans notre propre organisa- tion. Et certains d’entre eux com- portent un document attaché. Ils sont parfois envoyés à des di- zaines de destinataires, qui les ar- chiveront scrupuleusement pour les retrouver le cas échéant. Une dispendieuse perte de de temps d’efficacité et de giga-octets. Pour tous ces échanges internes, il serait bien plus judicieux d’utiliser un logiciel de collaboration et de communication unifiée. Ces ou- tils permettent d’échanger en ligne et en direct avec le reste de l’organisation, par les moyens de communication les plus adaptés (vidéo-conférence, téléphone, dia- logue instantané, messagerie). Les documents sont stockés à un seul endroit, avec l’assurance de les re- trouver, de pouvoir les mettre à jour et les partager aisément. Avec efficacité, gain de temps et de place. L’e-mail, voilà bien l’exemple emblématique d’un processus parfaitement digitalisé qui a dé- bouché sur d’incontestables avantages. Mais qui a aussi son lot de conséquences impactant en profondeur nos modes de tra- vail. * J’en profite, c’est encore tellement rare (pas qu’elle nous adresse un mail mais bien qu’elle occupe ce poste!) Le paradoxe de l’e-mail PATRICK JOSET GROUPE ABISSA CONSULTER SES MAILS LE MATIN AU MOMENT OÙ NOTRE CERVEAU EST LE PLUS ÉVEILLÉ EST UNE HÉRÉSIE.

RFFA: un oui afin de soutenir Le paradoxe de l’e-mail · 2019. 7. 4. · ou adoptent un taux d’imposition compétitif au niveau internatio-nal. Enfin, pour le canton de Vaud,

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Page 1: RFFA: un oui afin de soutenir Le paradoxe de l’e-mail · 2019. 7. 4. · ou adoptent un taux d’imposition compétitif au niveau internatio-nal. Enfin, pour le canton de Vaud,

mardi 7 mai 20192PAGE

ACTEURS

Le projet combinant réformede l’AVS et la fiscalité soumisau vote le 19 mai prochainpermet de sortir des blocagesdans ces deux dossiers essen-tiels pour notre pays. Au vu del’importance de ces objets celasuffit largement à glisser unoui dans l’urne. Cependant, ilexiste une raison supplémen-taire incitant à voter en faveurdu projet. Il s’agit du soutiende la Confédération aux can-tons et aux communes.

En effet, le projet prévoit que laConfédération, dans le but desoutenir les cantons, les villes etles communes, leur octroi plusd’un milliard de francs. D’unpoint de vue technique cet argentprovient de la part du produit del’impôt fédéral direct (IFD) quipassera de 17% à 21,2%. Autre-ment dit, cette manne supplé-mentaire ne nécessitera aucuneaugmentation d’impôts. La pré-sentation des comptes de laConfédération a d’ailleurs mon-tré, avec un excédent de 2,9 mil-liards de francs, qu’elle n’avait pasde problèmes financiers. Ce mil-liard de francs sera réparti entreles cantons. Pour le canton deVaud, cela représentera plus de100 millions de francs répartisentre l’Etat (au deux tiers) et lescommunes (pour le tiers restant).Il s’agit donc de sommes non-né-gligeables pour les collectivitéspubliques.

La mise en place de cette dispo-sition a plusieurs vertus, premiè-rement elle corrige une insatis-faction des villes qui avaientestimé, lors de la RIE III fédéraleen 2017, ne pas être suffisam-ment prises en considération. Au-jourd’hui, avec cette nouvellemouture, l’Union des villessuisses soutient clairement laRFFA. Deuxièmement, elleconstitue une aide significativepour que les cantons conserventou adoptent un taux d’impositioncompétitif au niveau internatio-nal.

Enfin, pour le canton de Vaud,un troisième type d’argumentsentre en considération. En 2016,les Vaudoises et les Vaudois ontaccepté à plus de 87% la RIE IIIcantonale prévoyant une baissedu taux d’imposition à 13,79%et différentes mesures sociales.Cette réforme est formellemententrée en vigueur au 1er janvier2019. Par conséquent, ici l’enjeuconsiste à terminer le processusde réforme avec le volet fédéral.En effet, dans la configurationactuelle, à savoir la baisse du taux

sans la compensation fédérale, denombreuses communes sont endifficulté. Il est donc essentiel determiner l’ensemble de ce pro-cessus, entamé il y a trois ansdéjà, à savoir: supprimer les sta-tuts fiscaux et mettre en place lacompensation financière à des-tination des cantons et des com-munes. En définitive, la RFFA est un pro-jet complet qui permet à notrepays de sortir des blocages sur laquestion de la réforme fiscale etsur celle du financement del’AVS. De plus, comme évoqué,ci-dessus il contient d’autres élé-ments essentiels pour nos villes,nos communes et nos cantons.Ce milliard qui leur est attribuéleur permettra de conserver untaux d’imposition compétitif etde voir l’avenir sereinement.Pour toutes ces raisons, ilconvient de glisser un oui dansl’urne en faveur du projet RFFAle 19 mai.n

RFFA: un oui afin de soutenirles communes et les cantonsNICOLAS LEUBA

Conseiller municipal PLR Pullly (VD)

La messagerie électroniqueest aujourd’hui et à juste titrel’outil informatique privilégiéde la majorité d’entre nous.Près de la moitié de la popu-lation mondiale l’utilise etnous enverrons près de 300milliards de mails – hors spam– en 2019! Consulter ses mailsest habituellement la pre-mière chose que nous faisonsen arrivant au bureau. Maisaussi sur notre téléphone por-table dès que nous avons cinqminutes à patienter... Nousgardons en permanence lamessagerie électronique ou-verte en arrière-plan de notreordinateur et sommes avertisdès l’arrivée d’un nouveaumessage, en moyenne tous lesquarts d’heure selon les statis-tiques.

Cette frénésie et les mauvaiseshabitudes qu’elle engendre sontpourtant décriées par les étho-logues et les spécialistes de l’or-ganisation. Consulter ses mails lematin au moment où notre cer-veau est le plus éveillé est une hé-résie. Il serait plus judicieux detraiter son courrier électroniqueen fin de matinée, au moment oùnotre activité cérébrale ralentit.Il faudrait aussi désactiver toutesles notifications visuelles et so-nores nous détournant de nostâches de fond. Mais non, nousnous empressons de lire ce nou-veau message de la directrice* qui

pourrait être urgent ou impor-tant et auquel on répond dans laminute de peur de passer pour unprocrastinateur. Et à l’encontredu bon sens qui voudrait quenous utilisions le téléphone ou ledialogue en ligne pour les sujetspressants.La transformation numérique àlarge échelle de l’envoi, de la dis-tribution et de la réception ducourrier papier a commencé il ya une trentaine d’années avec l’ap-parition d’internet. Réel exemplede disruption digitale, la messa-gerie électronique a révolutionné

nos habitudes. Pour le meilleur,et parfois le pire. Par exemple, unebonne partie des mails que nousenvoyons et recevons sont échan-gés dans notre propre organisa-tion. Et certains d’entre eux com-portent un document attaché. Ilssont parfois envoyés à des di-zaines de destinataires, qui les ar-chiveront scrupuleusement pourles retrouver le cas échéant. Unedispendieuse perte de de tempsd’efficacité et de giga-octets. Pourtous ces échanges internes, il seraitbien plus judicieux d’utiliser un

logiciel de collaboration et decommunication unifiée. Ces ou-tils permettent d’échanger enligne et en direct avec le reste del’organisation, par les moyens decommunication les plus adaptés(vidéo-conférence, téléphone, dia-logue instantané, messagerie). Lesdocuments sont stockés à un seulendroit, avec l’assurance de les re-trouver, de pouvoir les mettre àjour et les partager aisément. Avecefficacité, gain de temps et deplace.L’e-mail, voilà bien l’exempleemblématique d’un processusparfaitement digitalisé qui a dé-bouché sur d’incontestablesavantages. Mais qui a aussi sonlot de conséquences impactanten profondeur nos modes de tra-vail.

* J’en profite, c’est encore tellementrare (pas qu’elle nous adresseun mail mais bien qu’elle occupece poste!)

Le paradoxede l’e-mailPATRICK JOSET

GROUPE ABISSA

Vous rappelez-vous de quellemanière nous nous rendionsdans l’UE avant l’instaura-tion des accords de Schen-gen? Les temps d’attente auxfrontières étaient longs etimprévisibles. Des souvenirsde vols ratés à cause descontrôles aux aéroports oude retards accumulés en voi-ture qui, heureusement, fontmaintenant partie du passé.

Or, l’accord de Schengen seraremis en jeu lors du prochainvote sur la révision de la légis-lation en matière d’armement.En accord avec les Etats euro-péens participant aux accordsSchengen/Dublin, la Suisse adécidé de réviser la législationsur les armes. Cela impliqueque la Suisse doive égalementadapter sa propre législation. LeParlement suisse a procédé àune révision très pragmatique,en accordant une attention par-ticulière à la tradition de la

chasse et du tir en Suisse. L’af-firmation selon laquelle il s’agitd’un «diktat de l’UE» est doncerronée.La Suisse a pris l’habitude de bé-néficier des avantages de l’es-pace Schengen, le referendumsur les accords de Schengen/Du-blin étant entré en vigueur il y a14 ans. Toute une génération adonc grandi avec les avantagesd’une libre-circulation en Eu-rope. La coopération avec d’au-tres États en matière de crimina-lité et de terrorisme a égalementun impact positif sur la sécuritéde la Suisse. Schengen joue aussiune place importante en matièred’exportations, en facilitant letransport de marchandises auxfrontières.

Une résiliation automatiquedes accordsEn cas de non au vote le 19 maisur la révision de la législationen matière d’armement, les ac-cords de Schengen/Dublin se-

raient automatiquement consi-dérés comme résiliés. Si la Suissene trouve pas de solution avecles Etats membres de Schengendans les 90 jours, la frontièresuisse devien-dra la fron-tière exté-rieure del’espaceSchengen.Dans le piredes scénarios,des contrôlessystématiquesaux frontièrespourraientêtre réintroduits cette annéedéjà. Etant donné que les capa-cités de dédouanement ne sontactuellement pas adaptées à untel changement, le trafic routieret les embouteillages seraientinévitables. Cela aurait un im-pact négatif important pour l’in-dustrie suisse, qui exporte plusde la moitié de ses produits versles Etats membres de l’UE. Les

coûts liés à la congestion du tra-fic routier sont estimés à plu-sieurs milliards de francs par anet les exportations pourraients’effondrer de plus de 5%. A cela

s’ajouteraientles retardsinévitables delivraison et lerisque de per-dre des com-mandes oudes clients. Enfin, bonnombre d’en-treprisessuisses sont

maintenant actives à l’échelle in-ternationale. Grâce à Schengen,les touristes et les hommes d’af-faires de marchés comme laChine, la Russie ou l’Inde n’ontpas besoin de visa spécial pourse déplacer dans l’UE et enSuisse. Ils peuvent ainsi se ren-dre dans notre pays sans obsta-cles administratifs majeurs. Letourisme et l’industrie d’expor-

tation en profitent également.Mettre un terme à Schengen fe-rait également courir un grandrisque à ces industries exporta-trices prospères. Ainsi, il est évi-dent que les citoyens en faveurde la sécurité en Suisse voteront

en faveur de la révision de la lé-gislation sur les armes. Tousceux qui se soucient de l’écono-mie, en particulier du tourismeet des exportations, voterontégalement oui à la révision de laloi sur les armes.n

Ne mettons pas Schengenet nos entreprises en périlPHILIPPE CORDONIER Responsable Suisse romande SWISSMEM

METTRE UN TERME

À SCHENGEN

FERAIT COURIR

UN GRAND RISQUE

AUX INDUSTRIES

EXPORTATRICES

PROSPÈRES.

LA RFFA EST UN PROJETCOMPLET QUI PERMET

DE SORTIR DES BLOCAGESSUR LA QUESTION

DE LA RÉFORME FISCALEET SUR CELLE

DU FINANCEMENT DE L’AVS.

CONSULTERSES MAILSLE MATIN

AU MOMENTOÙ NOTRE CERVEAUEST LE PLUS ÉVEILLÉEST UNE HÉRÉSIE.