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2 Quand, en 1816, l’Argentine acquit son indépendance, les pauvres terres de cette région déshéritée du Sud que Magellan avait appe- lée “Patagonie”, furent abandon- nées aux populations indigènes clairsemées, les Tehuelche. Une convention non écrite fixait la limite entre l’Argentine espagnole et le territoire des Tehuelche sur le petit fleuve Rio Salado. Au départ chasseurs nomades de guana- cos et de nandous, les Tehuelche, comme les “Indiens” d’Amérique du Nord, adoptèrent le cheval qui leur permit de mettre en valeur les steppes, modifiant leur mode de vie et leur organisation sociale. Ils se rassemblèrent en clans sous l’autorité d’une “classe équestre” et multiplièrent les raids de pillage au nord du Rio Salado. En 1872, le chef Calfucura attaqua plusieurs villes de la province de Buenos Aires. Le président argentin Julio Argentino Roca envoya son armée bien équipée contre les indigènes et, à la suite de cette campagne, la Patagonie devint partie intégrante de la République argentine, jusqu’en Terre de Feu. L’expert Moreno explore la Patagonie C’est alors que le savant suisse Georges Claraz lança les premières expéditions d’ex- ploration de ces régions encore inconnues, suivi par le naturaliste argentin Francisco Pascacio Moreno (1852-1919) qui fonda la Sociedad Científica Argentina. Surnommé “l’Expert” – Perito –, Moreno explora en 1872 le territoire du Río Negro. En 1876, il longea les Andes du Sud, y découvrit le lac Nahuel Huapi, puis l’immense lac qu’il baptisa Lago Argentino. En 1877, ce fut le lac Viedma, dominé par la cime du Cerro Chaltén, qu’il rebaptisa mont Fitz Roy en hommage au com- mandant du HMS Beagle. Sa capture par les Tehuelche en 1880, auxquels il n’échappa que la veille de son exécution, n’empêcha pas Moreno de repartir en Patagonie en 1885 ! Une ville de la province de Santa Cruz est nommée en son honneur et il donna aussi son nom au plus spectaculaire des glaciers d’Argentine. Un bar et un comptoir Partant de la côte, le voyageur qui se dirige vers la cordillère des Andes à cette latitude traverse l’immensité d’une steppe semi-aride où il faut les milliers d’hectares pour nourrir les moutons et les chevaux des grandes estan- cias. Les arbres y sont rares, mais les arbustes épineux y abondent, ainsi que nombre de plantes aromatiques, parmi lesquelles il faut citer le calafate, une variété d’épine-vinette qui donna son nom à la principale localité sur les rives du Lago Argentino. Ce fut en 1913 qu’un immigré espagnol, José Pantín, y installa un magasin de provisions et une auberge et, de simple relais pour les voyageurs, Calafate devint, en 1927, une ville reconnue par le gouvernement argentin. Conscient de l’excep- tionnel spectacle offert par les lacs et les gla- ciers de la région, le gouvernement argentin décida, dès 1937, de protéger les lieux en en faisant un parc national. Soixante fois le lac d’Annecy Toute la partie sud de la cordillère des Andes, partagée entre le Chili et l’Argentine, est couverte d’un immense champ de glace qui représente la troisième réserve d’eau douce de la planète après l’Antarctique et le Groenland. De ce bouclier de glace des- cendent quarante-huit langues dont deux des plus importantes alimentent le lago Argen- tino, d’une superficie de 1 600 kilomètres carrés (près de soixante fois celle du lac d’Annecy). Le glacier Uppsala, nommé en souvenir de l’expédition suédoise de l’uni- versité d’Uppsala qui navigua dans ces eaux au début du XX e siècle, est le plus grand de tout l’hémisphère sud avec une superficie de 595 kilomètres carrés. On s’en approche en bateau, navigant sur le Brazo Upsala parmi de spectaculaires icebergs d’un bleu écla- tant. Si le glacier Uppsala est affecté depuis une vingtaine d’années d’une forte régres- sion, il n’en est pas de même pour le Perito Moreno. De plus de mille mètres d’épaisseur au sommet, deux cents mètres à l’arrivée dans le lac (dont 120 mètres immergés), il ne cesse de progresser, avançant en moyenne de deux mètres par jour, faisant tomber des pans entiers de glace plusieurs fois par heure dans le lago Argentino, offrant un spectacle pratiquement unique au monde. “Desprendimiento“ du Perito Moreno Par ailleurs, la particularité unique du Perito Moreno résulte du fait que sa langue de glace vient heurter un verrou rocheux, obs- truant la liaison entre un bras du lago Argen- tino, le brazzo Rico, qui n’a pas d’exutoire et se remplit progressivement de l’eau de fonte, jusqu’à une hauteur pouvant atteindre dix-neuf mètres au-dessus du niveau du lac ! Au bout de deux à cinq ans, l’eau finit par creuser une brèche en forme de galerie dans l’extrémité de la langue glaciaire, tunnel qui s’effondre ensuite dans un fracas assourdis- sant. La dernière rupture – desprendimiento eut lieu en mars 2016. Le glacier Perito Moreno fut classé dès 1981 par l’UNESCO comme “domaine d’une beauté naturelle exceptionnelle”. ARGENTINE POUR VISITER L’ARGENTINE Buenos Aires, Ushuaia, Iguaçu et les missions jésuites du Paraguay ARG 31 - 18 jours • à partir de 7 995 € 9 au 26/01/19 LE PARC NATIONAL DES GLACIERS Salta Ushuaia Buenos Aires Uruguay Brésil Paraguay Malouines Océan Atlantique Océan Pacifique Santiago Humahuaca Cafayate Iguaçu Calafate Chili Argentine Santissima Trinidad Posadas Perito Moreno Avec Vincent Torres Diplômé en Histoire et Anthropologie © diegograndi/iStock/Thinkstock © Mandy2110/iStock/Thinkstock

rgentine H a Cafayate ˜ Posadas - Clio...eut lieu en mars 2016. Le glacier Perito Moreno fut classé dès 1981 par l’UNESCO comme “domaine d’une beauté naturelle exceptionnelle”

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Page 1: rgentine H a Cafayate ˜ Posadas - Clio...eut lieu en mars 2016. Le glacier Perito Moreno fut classé dès 1981 par l’UNESCO comme “domaine d’une beauté naturelle exceptionnelle”

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Quand, en 1816, l’Argentine acquit son indépendance, les pauvres terres de cette région déshéritée du Sud que Magellan avait appe-lée “Patagonie”, furent abandon-nées aux populations indigènes clairsemées, les Tehuelche. Une convention non écrite fixait la limite entre l’Argentine espagnole et le territoire des Tehuelche sur le petit fleuve Rio Salado. Au départ chasseurs nomades de guana-cos et de nandous, les Tehuelche, comme les “Indiens” d’Amérique du Nord, adoptèrent le cheval qui leur permit de mettre en valeur les steppes, modifiant leur mode de vie et leur organisation sociale. Ils se rassemblèrent en clans sous l’autorité d’une “classe équestre” et multiplièrent les raids de pillage au nord du Rio Salado. En 1872, le chef Calfucura attaqua plusieurs villes de la province de Buenos Aires. Le président argentin Julio Argentino Roca envoya son armée bien équipée contre les indigènes et, à la suite de cette campagne, la Patagonie devint partie intégrante de la République argentine, jusqu’en Terre de Feu.

L’expert Moreno explore la PatagonieC’est alors que le savant suisse Georges Claraz lança les premières expéditions d’ex-ploration de ces régions encore inconnues, suivi par le naturaliste argentin Francisco Pascacio Moreno (1852-1919) qui fonda la Sociedad Científica Argentina. Surnommé “l’Expert” – Perito –, Moreno explora en 1872 le territoire du Río Negro. En 1876, il longea les Andes du Sud, y découvrit le lac Nahuel Huapi, puis l’immense lac qu’il baptisa Lago Argentino. En 1877, ce fut le lac Viedma,

dominé par la cime du Cerro Chaltén, qu’il rebaptisa mont Fitz Roy en hommage au com-mandant du HMS Beagle. Sa capture par les Tehuelche en 1880, auxquels il n’échappa que la veille de son exécution, n’empêcha pas Moreno de repartir en Patagonie en 1885 ! Une ville de la province de Santa Cruz est nommée en son honneur et il donna aussi son nom au plus spectaculaire des glaciers d’Argentine.

Un bar et un comptoirPartant de la côte, le voyageur qui se dirige vers la cordillère des Andes à cette latitude traverse l’immensité d’une steppe semi-aride où il faut les milliers d’hectares pour nourrir les moutons et les chevaux des grandes estan-cias. Les arbres y sont rares, mais les arbustes épineux y abondent, ainsi que nombre de plantes aromatiques, parmi lesquelles il faut citer le calafate, une variété d’épine-vinette qui donna son nom à la principale localité sur les rives du Lago Argentino. Ce fut en 1913 qu’un immigré espagnol, José Pantín, y installa un magasin de provisions et une auberge et, de simple relais pour les voyageurs, Calafate devint, en 1927, une ville reconnue par le gouvernement argentin. Conscient de l’excep-tionnel spectacle offert par les lacs et les gla-ciers de la région, le gouvernement argentin décida, dès 1937, de protéger les lieux en en faisant un parc national.

Soixante fois le lac d’AnnecyToute la partie sud de la cordillère des Andes, partagée entre le Chili et l’Argentine, est couverte d’un immense champ de glace qui représente la troisième réserve d’eau douce de la planète après l’Antarctique et le Groenland. De ce bouclier de glace des-cendent quarante-huit langues dont deux des plus importantes alimentent le lago Argen-tino, d’une superficie de 1 600 kilomètres

carrés (près de soixante fois celle du lac d’Annecy). Le glacier Uppsala, nommé en souvenir de l’expédition suédoise de l’uni-versité d’Uppsala qui navigua dans ces eaux au début du XXe siècle, est le plus grand de tout l’hémisphère sud avec une superficie de 595 kilomètres carrés. On s’en approche en bateau, navigant sur le Brazo Upsala parmi de spectaculaires icebergs d’un bleu écla-tant. Si le glacier Uppsala est affecté depuis une vingtaine d’années d’une forte régres-sion, il n’en est pas de même pour le Perito Moreno. De plus de mille mètres d’épaisseur au sommet, deux cents mètres à l’arrivée dans le lac (dont 120 mètres immergés), il ne cesse de progresser, avançant en moyenne de deux mètres par jour, faisant tomber des pans entiers de glace plusieurs fois par heure dans le lago Argentino, offrant un spectacle pratiquement unique au monde.

“Desprendimiento“ du Perito Moreno Par ailleurs, la particularité unique du Perito Moreno résulte du fait que sa langue de glace vient heurter un verrou rocheux, obs-truant la liaison entre un bras du lago Argen-tino, le brazzo Rico, qui n’a pas d’exutoire et se remplit progressivement de l’eau de fonte, jusqu’à une hauteur pouvant atteindre dix-neuf mètres au-dessus du niveau du lac ! Au bout de deux à cinq ans, l’eau finit par creuser une brèche en forme de galerie dans l’extrémité de la langue glaciaire, tunnel qui s’effondre ensuite dans un fracas assourdis-sant. La dernière rupture – desprendimiento – eut lieu en mars 2016. Le glacier Perito Moreno fut classé dès 1981 par l’UNESCO comme “domaine d’une beauté naturelle exceptionnelle”.

Argentine

Pour visiter l’ArgentineBuenos Aires, Ushuaia, Iguaçu et les

missions jésuites du ParaguayARG 31 - 18 jours • à partir de 7 995 €

9 au 26/01/19

le PArc nAtionAl des glAciers

Salta

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Avec Vincent TorresDiplômé en Histoire et Anthropologie

© diegograndi/iStock/Thinkstock

© Mandy2110/iStock/Thinkstock

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Pour plus d'informations : 01 53 68 82 82 - [email protected] - www.clio.fr 3

Depuis sa découverte par les Hollan-dais, le jour de Pâques de l’année 1722, cette île n’a cessé de fasciner explorateurs et archéologues. Ses gigantesques statues, son isolement dans les immenses solitudes du Paci-fique Sud, à 4 000 kilomètres des pre-mières terres habitées du Chili et de Tahiti, lui ont valu une aura de mys-tère qui persiste depuis deux siècles.

Un isolat culturel exceptionnelDernière des terres découvertes par les Euro-péens dans les immensités du Pacifique, peu-plée de quelques centaines d’autochtones vivant sur ce caillou aride et minuscule (166 km2) au milieu de mystérieuses statues colos-sales, on comprend que l’île de Pâques ait été depuis deux siècles l’objet de la curiosité de nombreux archéologues, linguistes, botanistes, épigraphistes ou aventuriers. Elle passa long-temps pour le dernier vestige d’un continent englouti. Thor Heyerdal, le naufragé du Kon Tiki, tenta de démontrer qu’elle pouvait être une colonie inca en y retrouvant des tech-niques de construction utilisées à Cuzco. Des liens avec l’Afrique furent avancés en repérant des similitudes entre l’écriture Rongorongo propre à l’île et les hiéroglyphes égyptiens. Ou bien on tenta de montrer l’origine aryenne des Pascuans par des expériences de naviga-tion à partir de la côte indienne…Votre conférencier vous parlera donc de l’épopée du peuplement de l’île à partir de la Polynésie, qui aujourd’hui ne fait plus de doute, et détaillera pour vous les témoignages exceptionnels que cette civilisation nous a laissés de son ingéniosité, de ses croyances, de son organisation sociale et politique.

Des moaï à L’homme-oiseauLes sites les plus impressionnants sont bien sûr ces grandes plates-formes tournant le dos à la mer et dominées par les célèbres statues, les moaï, qui incarnent la toute-puis-sance, le mana des ancêtres. Mais il y a aussi la magnifique carrière sacrée du Rano Raraku d’où elles proviennent toutes et où l’on découvre les “secrets” de fabrication des statues ; la route des moaï qui étaient acheminés vers le Ahu destiné à les recevoir et qui permettra d’éclaircir la question de leur transport ; les statues renversées, visage contre le sol, qui témoignent de la fin mysté-rieuse de cette civilisation ; les cavernes et jardins, lieux de mille superstitions ; le village d’Orongo sur la crête du Rano-Kao, siège du culte de l’homme-oiseau qui se développa après la fin de l’ère des moaï et résume presque à lui seul les institutions politiques et les croyances des anciens Pascuans.L’île offre en effet une rare densité mais aussi une grande variété de vestiges archéolo-giques car il faut aussi citer les peintures rupestres de la grotte de Ana Kai Tangata, les vestiges des maisons-bateaux dans lesquelles vivaient les Pascuans, les pétro-glyphes sculptés sur des pierres plates à l’effigie du dieu Make-Make : l’île de Pâques s’est comportée comme un continent en soi et a développé peu à peu toutes les facettes d’une civilisation dont l’originalité est liée en partie à l’isolement. Les Pascuans, d’ori-gine polynésienne, ont dû, en arrivant sur l’île, tout réinventer : le véritable miracle de l’île de Pâques réside dans cette audace qui a poussé les habitants d’une petite terre dénuée de ressources à ériger des monu-ments dignes d’un grand peuple.

Histoire humaine et naturelleCette semaine entière consacrée à l’île permet d’explorer et de comprendre tous ces hauts lieux et de faire le tour également de l’histoire passionnante de son écosystème. L’île, à son apogée, était boisée et couverte de végétation : quelles étaient les plantes endémiques et celles qui ont pu être intro-duites lors de la migration originelle ? Quel événement d’origine humaine ou naturelle provoqua sa disparition ? Comment les Pas-cuans s’adaptèrent-ils au nouveau contexte ? Pourquoi le fragile équilibre réinstauré fut-il à nouveau détruit au XIXe siècle ? Ou en est l’île de Pâques aujourd’hui ?Votre conférencier aura le temps de vous donner toutes les réponses à ces questions et à bien d’autres que vous aurez envie de lui poser au cours de ces promenades dans l’île qui vous permettront de goûter à la beauté de ses côtes sauvages et de ses paysages. Vous pourrez aussi assister si vous le souhaitez à la messe du dimanche, occasion d’un spectacle très coloré qui réunit toute la communauté pascuane dans la rue principale du village…

Nos voyages à l’île de PaquesNotre grand voyage de 17 jours consacré au Chili ainsi que notre Tour du Monde passent trois jours entiers à l’île de Pâques, de quoi donner un aperçu significatif de l’île. L’hôtel choisi, sans luxe excessif, présente tout ce qui est nécessaire à un séjour confortable et sym-pathique. Les trajets entre les sites sont courts, effectués en minibus confortables, ou en véhi-cules 4x4 quand le terrain l’exige. La densité des sites archéologiques fait de chaque jour-née une nouvelle découverte, enrichie par les commentaires érudits de votre conférencier.

Île de Pâques

Au delà des mythes, une découverte PAssionnAnte

Monga Pui

Rano Raraku

Rano Kao

Vers Santiago du Chili et Valparaiso

Ahu Tongariki

Ahu Vinapu Orongo

Ahu Tepeu

Anankena Te Pito Kura

Ahu Heki’i Baie de La Pérouse

Ahu Akivi

Ω Puna Pau

Ahu Vaihu

Ahu Tahai � Hanga Roa

� Vaitea

Pour visiter l’île de Pâques

Une extraordinaire découverte de l’île de Pâques

ILE 31 - 12 jours • à partir de 4 950 €

13 au 24/08/18 avec Françoise Le Boulanger

Le Chili Santiago, Valparaiso, le désert d’Atacama,

la Patagonie et l’île de PâquesCHIL 31 - 12 jours • à partir de 7 150 €

6 au 22/11/18 avec Emanuela Canghiari4 au 20/03/19 avec Emanuela Canghiari

Le Tour du Monde Japon, Cambodge, Australie,

Nouvelle-Zélande, Polynésie française, Île de Pâques, Chili, Brésil

TDM 90 - 28 jours • à partir de 15 155 €9/11 au 6/12/18 avec Vincent Torres

© AlbertoLoyo/iStock/Thinkstock

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