Upload
j-m-m
View
216
Download
1
Embed Size (px)
Citation preview
D e nombreuses contraintes techniques
et reglementaires &v&es sont en effet
imposees a la RIA : elles ont peut-etre partici-
pe a sa disparition en ville (limitation aux seuls
CHU), peut-etre aussi stimule le develop-
pement des methodes alternatives ou * tech-
niques froides m (immuno-enzymologie, immuno-
luminescence), favorisees par une automatisa-
tion croissante des analyses.
Pout-tam, c’est par la RIA que tout a commence
pour I’immuno-analyse, avec la u decouverte m
en 1959 par Rosalyn Yalow et Samuel Berson
de la secretion d’insuline par les diabetiques
de type 2 (jusque la trait& comme des types 1).
La RIA leur valut le Prix Nobel de medecine
en 1977.
On peut meme dire que la RIA fut la seule
methode d’immuno-analyse jusqu’au debut
des an&es 1980 en France. Elle avait alors
deux caracteristiques : sa capacite a doser
des proportion infinitesimales (inferieures au
millionnieme de gramme) dans les liquides
biologiques, sa mise en ceuvre par des biolo-
gistes ayant une capacite de biophysicien
(maitrise de la radio-activite).
Aujourd’hui, la RIA reste la methode de refe-
rence pour evaluer la sensibilite et la specifi-
cite d’un nouveau test de diagnostic * froid n.
De nos jours, moins de 5 Vo des laboratoires
y ont acces (10 % de toutes les analyses se
font en RIA), la reglementation ayant freine
son developpement pour les analyses de routine,
contrairement a ce qu’on observe dans les
autres pays europsens. On rappellera que les
maqueurs radio-a&s sent des elements a duree
de vie t&s courte (absence de remanence).
14
cc Un laboratoire d’immuno-analyse n’est pas one centrale nuclkaire a’, disait un intervenant au cows de la journke d’information sur la place actuelle de la RIA en biologie clinique, proposSe par les laboratoires Brahms. Allusion, on I’a compris, aux ~ombreuses contraintes techniques et r6glementaires s&&es imposkes 5 la RIA.. .
WI avenir ?
La question au centre des debats de cette
journee etait done : la RIA est-elle une metho-
de depassee par rapport a I’EIA, c’est-a-dire
les etablissements de Sante en France doivent-
ils envisager d’investir en RIA ou continuer ale
faire ? Cette question - dans un temps ou l’on
remet facilement en question les depenses de
Sante - a suscite la formation d’un groupe de
travail de la Societe francaise de biophysique
et de medecine nucleaire (SFBMN), de
I’Association concertee en medecine nucleai-
re (ACOMEN) et du Syndicat des fabricants
de reactifs de IaboratoirelSyndicat de I’indus-
trie du diagnostic in vitro (SFRL).
Les intervenants ont present& les avantages
et les handicaps surmontables de la RIA.
Du cot6 des avantages : systeme ouvert,
menu quasi illimite (parametres courants,
rares, innovants), accessible au controle de
qualite interne, methode robuste, adaptee aux
grandes series, * non-presse-bouton ” et
prise comme reference, on I’a vu.
Les handicaps (relatifs) sont : la duree de
vie breve des reactifs (d’ou gestion serree des
stocks), I’inadaptation aux petites series et a
I’urgence, les contraintes reglementaires et
I’absence de la RIA en infectiologie et pharma-
cologie. Nombre de ces handicaps sont sur-
montables, principalement la lenteur relative
(resultat en 1 heure minimum) qui garantit une
bonne reproductibilite aux basses concentra-
tions, et la technique peu automatisee : la RIA
sera elle aussi gagnee par I’automatisation.
Actuellement, on compte en France environ
150 laboratoires utilisant la RIA, et environ
5 300 utilisant des techniques non radio-
actives (non isotopiques) : seuls une douzaine
de LABM specialises ont pu investir en RIA -
y compris pour se conformer a la reglementa-
tion technique. Le nombre de reactifs de bio-
logie clinique enregistres a I’Afssaps depasse
1 200. Le secteur propre a la RIA (qui corres-
pond a I’immuno-chimie), concerne diverse-
ment les analyses dediees fvoir tableau). . . II represente un coirt non negligeable pour
I’assurance-maladie (thyroide, auto-immunite,
hormones, marqueurs tumoraux, metabolisme
phosphocalcique, etc.).
Par ailleurs, les co&s entre RIA et EIA sont
voisins pour les LABM (reactifs et consom-
mables, maintenance.. .). Aujourd’hui, plusieurs industriels du diagnostic
ont une offre en RIA”‘. II y a done de l’avenir
pour elle, au c6te des techniques * froides a : c’est la complementarite au service des clini-
ciens et des patients.
J.-M. M.
if) Abbott, Bayer Diagnostics, Beckman-Coulter,
BioradlSanofi, BrahmsfCISbio, Dade-Behring,
Diasorin, Nichols institute Diagnostics, Ortho Clinical
Diagnostics, Pharmacia.
Revue Fran&e des Laboratoires, juin 2001, N’ 334