« RIRE, RÉAGIR, RÉFLÉCHIR » caricatureS et deSSinS SatiriQueS danS la PreSSe locale ancienne

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L’Ortie : journal satirique bi-mensuel n°1 - 1er octobre 1924

édito

Les Bibliothèques de Nancy sont à la fois de vieilles institutions et des établissements en renouvellement permanent. Elles ont une longue tradition d’ouverture et de neutralité, avec pour mission de contribuer à la construction d’une culture commune et diverse. Du fait de ces héritages elles ont été naturellement saisies par les attentats de Paris en janvier 2015.

Convaincues que la diffusion du savoir est la meilleure arme contre la violence et les obscurantismes, les Bibliothèques de Nancy ont conçu ces dossiers documentaires sur l’histoire de la presse satirique locale et sur la diversité du peuplement de notre territoire.

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Avec ces outils les bibliothécaires mettent leurs ressources à la disposition des ensei-gnants qui sont en première ligne pour transformer l’information en connaissance. En appui à leur programme pédagogique ils y puiseront matière à illustrer leurs cours ou à préparer des visites dans nos bibliothèques.

Il s’agit d’une contribution qui rejoint parfaitement la mission de médiation culturelle des bibliothèques puisqu’elles proposent au public scolaire de découvrir leurs collections patrimoniales et d’utiliser ces sources historiques pour éclairer le présent. Les enfants pourront y découvrir l’ancienneté des notions convoquées dans le débat citoyen et la diversité des circonstances et des discours qui font l’Histoire.

Puissent ces dossiers contribuer à l’œuvre commune à l’Éducation et à la Culture de préserver, sur notre territoire, une société fraternelle.

Laurent Hénart Maire de Nancy

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À la Renaissance, les gazetiers, précédés des nouvellistes, font paraître des feuilles volantes manuscrites ou imprimées occa-sionnelles. Dès 1605 à Anvers, puis à Strasbourg et Augsbourg en 1609, le mouvement est lancé : de nombreuses villes d’Europe voient paraître des périodiques mensuels, bi-mensuels, ou hebdomadaires entre 1615 et 1640. En 1631, deux titres naissent parallèlement à Paris : Nouvelles ordinaires de divers endroits, première gazette française, dont l’auteur et éditeur est le libraire Louis Vendosme ; La Gazette, lancée par Théophraste Renaudot, sous privilège royal de Louis XIII, avec l’appui personnel du cardinal de Richelieu, ce qui lui vaudra d’être qualifiée d’ « organe officieux du gouvernement ». Hebdomadaire tirant son nom d’une monnaie vénitienne (gazetta) équivalente au prix du journal, il est le premier journal imprimé et diffusé avec une périodicité régulière.

Si les libelles et les placards sont souvent associés aux canards pour évoquer la presse écrite, il s’agit cependant de livrets ou d’affiches à parution irrégulière, voire ponctuelle, et non pas de journaux proprement dits. Au milieu du XVIIe siècle, qui voit la prolifé-ration des revues savantes sur tout le continent, les hebdomadaires politico- culturels sont en plein essor.

Le 1er janvier 1777 paraît Journal de Paris, le premier quotidien français, considéré aussi comme le premier titre de presse d’information. « Correspondance familière et journalière des Citoyens d’une même ville », « utile et agréable », sa parution cessera cependant en 1840.

De la fin du XVIIe siècle jusqu’au milieu du XIXe, la presse diversifiée et politisée se développe, donnant naissance à une véritable opinion publique. Les différentes Constitutions consacrant la légitimité de la presse, l’information politique et générale devient accessible à un plus grand nombre grâce à la circulation des nouvelles.En 1848, on compte plus de 200 journaux et 450 clubs de lecture, uniquement à Paris.

Si Renaudot est considéré comme le premier représentant de la profession, Émile de Girardin et son quotidien La Presse, Armand Dutacq avec le quotidien Le Siècle donne naissance à la presse d’information et au journalisme modernes, avec une presse à bon marché, financée par des ressources publicitaires.

Nouvelles ordinaires – 3 janvier 1660

Apparition et développement de la presse

L’Écho de Maréville : journal loufoque illustré et peu littéraire paraissant à l’improviste fondé au

XIXe siècle pour ennuyer les gens graves du XXe - n°234 -1909

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Politique et Pouvoir

L’Écho de Lorraine : organe républicain n°266 – 13 novembre 1909/ dir. de publ. & dessinateur Emile Deshays extrait

En ce début de XIXe siècle, la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État est mal acceptée par la droite. Une réforme électorale proportionnelle adoptée et ajournée de façon incompréhensible. Le statut du « prolétariat administratif » sans droit syndical ni droit de grève contesté, engendre des grèves générales dans l’administration publique. Tout cela irrite et divise l’opinion.

Alors que les retraites ouvrières et paysannes sont refusées jusqu’à la loi de 1910, les scandales financiers et la fameuse « affaire des 15 000 » secouent la IIIe Ré-publique. À partir de la loi de décembre 1906 relative à l’indemnité parlementaire, tous les journaux, de droite comme du « bloc des gauches », protestent contre l’augmentation du traitement des sénateurs et des députés. Les dessins de presse se succédent pendant plusieurs années, à chaque nouvelle réforme envisagée, notamment le projet de loi Caillaux, à partir de 1907, instituant l’impôt sur le revenu.

Le Cri de Nancy - 30 janvier 1909 extrait

Caricature sur la politique nationale

L’Écho de Maréville :Journal loufoque illustré et peu littéraire paraissant à l’improviste fondé au

XIXe siècle pour ennuyer les gens graves du XXe - n° 24 - 1920

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Droits Des Femmes

La Première Guerre mondiale a apporté aux femmes des éléments d’émancipation, différemment perçus dans les villes et les campagnes et assortis de nombreuses différences nationales.Parce qu’elles ont œuvré aux mêmes tâches que les hommes, les femmes, imaginent accéder au droit de vote et à l’émancipation dans leur vie quotidienne : statut juridique, monde du travail, choix des loisirs, libération du corps...Mais aucun droit ne sera accordé dans l’immédiat après-guerre : après avoir remplacé les hommes dans les champs et les usines, elles sont priées de regagner leurs foyers. La Française reste une mineure, soumise à l’autorité parentale.

1790, « Songez qu’il s’agit des droits de la moitié du genre humain » Condorcet, Sur l’admission des femmes au droit de cité.1850, la loi Falloux rend l’école de filles obligatoire dans les villes de plus de 800 habitants.1908, les femmes ont le droit d’accéder à certaines universités. 1909, circulaire assouplissant la loi sur le port du pantalon pour les femmes.1920, première élection de Miss France ; loi interdisant la contraception, assimilée à l’avortement.1945, les Françaises votent pour la première fois à l’occasion des élections municipales.

monDe Du trAvAil

Devant donner « des preuves non équi-voques de fidélité aux institutions répu-blicaines » afin d’être promus (circulaire Combes, 1902), sous-agents et agents publics, salariés administratifs protestent contre le « statut-carcan » et le loyalisme exigé par l’État et le rigorisme de « l’Ordre moral », la situation des fonctionnaires n’ayant pas évolué depuis la Monarchie de juillet.

Après l’affaire Dreyfus (1894), qui motive la création de la Ligue des droits de l’Homme en 1898, après l’affaire des fiches dans l’armée (1904), le refus du droit de grève aux fonctionnaires cause un nouveau mouvement de ressentiment.

L’Écho de Lorraine : organe républicain n°244 - 12 juin 1909 - extrait

Bien que le projet de loi tendant à instituer des vacances obligatoires et payées pour tous les travailleurs français soit repris et soutenu par le Bureau international du Travail, les congés payés ne sont généralisés et légalisés qu’en 1936, sous le Gouvernement du Front populaire.

L’Ortie : journal satirique bi-mensuel n°21 - 1er août 1925 - extrait 7

Caricature sociale & sociétale

L’Écho de Maréville : Journal loufoque illustré et peu littéraire paraissant à l’improviste fondé au

XIXe siècle pour ennuyer les gens graves du XXe - n°44 - 1901

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Une signée André Dupuis (1876-1974), alias Jean Kerhor pour sa carrière parisienne, arrière petit-neveu de Diderot. Artiste-dessinateur (comme il se qualifie lui-même), ayant étudié à l’École des Beaux-Arts de Nancy, il croque cette ville à travers de nombreuses cartes postales, entre 1900 et 1907, date de son départ pour Paris.

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Pour la République : journal de résistance et d’action, anticlérical et de libre pensée n°188 - 24 juillet 1911 - extrait

Suite à un article paru dans Pour la République mettant en doute la moralité des jeunes gens dans les patronages (centres de loisirs religieux), ainsi que l’into-lérance cléricale qui y est pratiquée, des violences physiques et voies de fait sont perpétrées contre quatre jeunes hommes. Un article accompagne ce dessin, et conclut en précisant qu’ « il est inadmissible que sous le prétexte qu’on n’a pas même opinion on soit attaqué lâchement ».

Pour la République reproduit aussi des illus-trations issues de La Semaine anticléricale, elle-même éditée par La Lanterne, grand quotidien politique anticlérical parisien.Devenu La République, il conseille, en fin du n°244 (7 juillet 1912) : « Après avoir lu ce journal, / Passez-le à votre voisin ».

Émile Deshays (18..-19..), dessinateur et directeur de publication anti franc-maçon, s’oppose aux idées soutenues par La République, qu’il qualifie de « journal radical et radical-socialiste », et défend celles de la droite progressiste contre le gouvernement du « Bloc des gauches » et leur politique anticléricale.La loi de séparation des Églises et de l’État (décembre 1905) n’est pas encore acceptée par la droite, quoique l’idée que « La République assure la liberté de conscience [et] garanti[sse] le libre exer-cice des cultes » (article 1) soit acceptée par certains.Cependant, le nationalisme, mouvement traditionaliste clérical, voire violemment antidreyfusard et antisémite, se développe, âprement soutenu par le Lorrain Maurice Barrès dans La Terre lorraine : revue popu-laire illustrée, puis dans Le Drapeau, dont il sera directeur de publication. Celui-ci maintient cette position radicale jusque dans les années 1902-1903, avant de l’adoucir vers un nationalisme patriotique, après avoir quitté le journal Le Drapeau.

L’Écho de Lorraine : organe républicain n°119 - 14 décembre 1907 - extrait

Caricature religieuse

Le Cri de Nancy n°1 - 7 novembre 1908

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luDoviC BeAuCHet

Maire de Nancy (1904-1912), catholique et nationaliste, il représente la bourgeoisie républicaine nancéienne. Pour la Répu-blique en dressera aussi un portrait mo-queur, le qualifiant de « fonctionnaire du Gouvernement de la République ». Il est caricaturé portant le costume de Lord-Mayor, confectionné à sa demande pour recevoir des délégations anglaises.

AlBert Denis

Maire de Toul (1898-1914, 1925-1929), il appartient à l’ « Alliance Républicaine » antidreyfusarde et antisémite. Député (1911-1914), il s’inscrit alors au groupe de la Gauche radicale. Surnommé « Denis le décoré » en raison de son goût pour les décorations et les honneurs, il compilera médailles, inscriptions et appartenances à des sociétés savantes. Cible de prédi-lection des humoristes et caricaturistes locaux, il enchaîne cependant les mandats électifs.

Le Cri de Nancy n°28 - 3 avril 1909Page(s) spécifique(s) clôturant le numéro de l’édition nancéienne

Le Frondeur : journal satirique hebdomadaire n°40 - 3 décembre 1882

FrAnCois vollAnD

Maire de Nancy (1879-1888), sénateur (1886-1900), républicain siégeant à gauche, il vote, en 1881, pour le projet de loi Lisbonne sur la liberté de la presse. Il est également l’un des membres fondateurs du journal Le Progrès de l’Est. Il est représen-té vaincu dans son projet de démolition de la porte Saint-Georges pour faciliter le passage de la ligne de tramway.

le Cri De nAnCY

Cette gazette bi-mensuelle illustrée, humoristique et littéraire, résolument indé-pendante paraît de novembre 1908 à mai 1909. Le journal annonce dans son premier numéro qu’il « saurait tout et dirait presque tout », mais rassure en précisant qu’il « amusera sans blesser personne ». Les articles peuvent être qualifiés, comme pour son confrère Le Cri de Paris, de « délicieusement rosses [...] écrits dans un style nerveux avec une simplicité spirituelle ». Richement illustrés, les numéros comportent plusieurs portraits satiriques de personnalités nancéiennes, dotés d’une grosse tête posée sur un petit corps. 11

Caricature politique locale

L’Ortie : journal satirique bi-mensuel n°61 - 1er juin 1927L’appellation « Nancy la Coquette » peut faire référence à une rubrique tenue dans le journal Le Cri de Nancy dans les années 1908-1909.

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L’Ortie n°28 – 1er décembre 1925 Bibliothèque Stanislas

À quelques jours des fêtes de « La Saint- Nicolas, celui-ci, accompagné de son incontournable faire-valoir « Le Père Fouettard », feuillette et commente le quotidien régional L’Est Républicain, le plus ancien titre de presse locale toujours en parution, voulant mettre ainsi double-ment en évidence l’insanité et l’ineptie des articles du journal concurrent.

FAire Des Hâties ou FAire Des âties : en PAtois lorrAin, FAire Des mAnières.

Au printemps 1913, un zeppelin allemand, le zeppelin IV, se pose à Lunéville, alors ville de garnison, à une quinzaine de kilomètres de Nancy : l’engin, se rendant à Baden-Baden, se pose en catastrophe sur le champ de manœuvre, au moment où le général Lescot passe en revue les escadrons. Alors qu’il s’agit probablement d’un problème technique accentué par de mauvaises conditions météorologiques, la nouvelle fait sensation : on pense qu’il s’agit d’espions, et des aéroplanes de la base d’Épinal (Vosges) sont commandés pour assurer le contrôle de l’espace aérien. L’engouement pour le zeppelin est énorme. Plus de 3 500 curieux arrivent à Lunéville, en train, voiture ou bicyclette.

L’Écho de Maréville : Journal loufoque illustré et peu littéraire paraissant à l’improviste fondé au XIXe siècle pour ennuyer les gens graves du XXe n°315 - 1913

la lorraine pour rire

L’Ortie : journal satirique bi-mensuel n°38

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illustrAtions

Toutes les illustrations utilisées pour ce livret sont issues des fonds des Bibliothèques de Nancy.

BiBliogrAPHie

Baridon(Laurent) et Guedron (Martial), L’art et l’histoire de la caricature, Paris : Citadelles & Mazenod, 2006, 303 p.

PhiliPPe (Robert), Affiches et caricatures dans l’histoire, Paris : F. Nathan, 1981, 318 p.

lamalle (Jacques), dir., Le XXe siècle en 2000 dessins de presse, Paris : Ed. des arènes, 2012, 605 p.

Victor (Jean-Christophe), Un œil sur le monde : les meilleurs dessins de presse internationaux de 1989 à nos jours, Paris : Robert Laffont, 2012, 279 p.

Du duel au duo : images satiriques du couple franco-allemand de 1870 à nos jours [expo-sition, Strasbourg, 2013], Strasbourg : Éd. des Musées de Strasbourg, 2013, 206 p.

auclert (Jean-Pierre), Baïonnette aux crayons : caricatures et propagande de la Grande Guerre, Paris : Gründ, 2013, 208 p.

Cent caricatures du « Simplicissimus » : 1896-1914 [exposition, Paris, 1984], Paris : Goethe Institut, 1984, 66 p.

La caricature entre République et censure : l’imagerie satirique en France de 1830 à 1880, un discours de résistance ? [colloque, Franc-fort, 1988], Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1996, 448 p. (Littérature et idéologies)

FauVel (Aude) et tillier (Bertrand), André Gill caricaturiste : derniers dessins d’un fou à lier, Tusson, impr. Du Lérot, 122 p.

L’œil et la plume : caricatures de Charles Garnier [exposition, Paris, 2011], Paris : Beaux-Arts de Paris les éditions, 2010, 120 p. (Carnets d’études ; 18).

daumier (Honoré), Mœurs politiques. Paris : Volo, 1982, 113 p.

daumier (Honoré), Commerces et commer-çants, Paris : Vilo, A. Sauret, 1979, 129 p.

duPrat (Annie), Les rois de papiers : la carica-ture de Henri III à Louis XVI, Paris : Belin, 2002, 367 p. (Essais d’histoire moderne)

Tous ces ouvrages peuvent être consultés et empruntés à la Bibliothèque Stanislas de Nancy.

sitogrAPHie

Presse lorraine numérisée, www.kiosque-lorrain.fr

Grandville, http://grandville.nancy.fr

Caricatures & caricature : actualité-recherche sur l’histoire de la caricature politique et du dessin de presse, www.caricaturesetcaricature.com

La Presse à la Une, http://expositions.bnf.fr/presse/

Le combat permanent pour la liberté de la presse, http://classes.bnf.fr/rendezvous/pdf/Fiche-presse3.pdf

Daumier, l’écriture du lithographe, http://expositions.bnf.fr/daumier/pedago/pdf/fiche.pdf

Quel avenir pour le dessin de presse ? « Rire, Réagir, Réfléchir » : les trois fonctions du dessin de presse selon la règle des 3 R d’Odile Conseil, rédactrice en chef adjointe de Courrier International.http://www.journalisme.com

Dossier rédigé par Laurence Vincent.

Livret, illustrations et documentation complémentaire à consulter et télécharger sur http://issuu.com/stanislasbmnancy/docs/lp_caricature

Ce dossier est mis à disposition sous la licence Creative Commons CC by-sa 4.0

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sources et ressources

avec l’aimable autorisation de Philippe Delestre

décembre 2015