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d'altération des capacités posturales [3]. De plus, nous avons exploré le paradigme de l'auto-stabilisation an de sensibiliser le rôle pertinent des ajustements posturaux. Ces derniers sont le reet des boucles sensorimotrices sous-jacentes qui permettent l'équilibration [4]. Patients et méthode.Deux groupes (poids et taille appariés) ont été constitués : adulte (24,8 ans 4,6) et senior (57,9 ans 2,4). La consigne était de maintenir une position assise aussi stable que possible sur une balancelle instable selon le plan sagittal (PS) ou frontal (PF), avec ou sans vision. Les paramètres posturographiques standards étaient enregistrés. Selon chaque axe (x et y), un rayonne- ment était déni par le calcul de l'aire sous la courbe. Une Anova à mesures répétées était réalisée. Résultats.Les surfaces et les longueurs parcourues par le CP (centre de pression) montrent un effet du plan en condition Avec vision (sur- faces PF > PS). Les longueurs montrent également un effet du groupe, quelle que soit la condition visuelle (longueurs Adulte > Seniors). Lors des auto-stabilisations selon PS, le groupe Senior montre une varia- bilité des positions en X ainsi qu'un rayonnement ML signicativement plus importants que le groupe Adulte. Discussion.Avec l'âge, il apparaît un maintien des surfaces parcou- rues mais une diminution des longueurs. Cela peut traduire une rigidication du bloc tête/tronc sur balancelle, an de faciliter le contrôle moteur résultant [5]. Par ailleurs, c'est lors des auto-stabili- sations dans le plan sagittal que la boucle visuo-motrice semble la plus efcace. Ces résultats sont complémentaires à ceux trouvés en posi- tion debout [6], avec une stabilisation des oscillations antéroposté- rieures. Les auto-stabilisations dans le plan frontal semblent propices à l'évaluation des contraintes du contrôle de l'équilibre liées à l'âge. Pour cela le rayonnement ML apparaît être l'indice pertinent. Conclusion/Implications.L'âge entraîne une évolution dans la struc- turation des stratégies posturales. C'est la longueur du stabilogramme qui met en évidence un effet de l'âge. De même, c'est le plan sagittal le plus spécique et pertinent pour évaluer la précision du contrôle postural et du rôle de la boucle visuo-motrice. Le plan frontal, plus difcile, conrme la sensibilité à la direction médio-latérale qu'entraîne le vieil- lissement, en position assise. La position assise en auto-stabilisation représente donc, un outil thérapeutique et un système d'évaluation nécessaire dans la prise en charge rééducative des personnes âgées. Références [1] Sturnieks DL, et al. Balance disorders in the elderly. Clin Neuro- physiol 2008;38:46778. [2] Melzer I, et al. Postural stability in the elderly: a comparison between fallers and non-fallers. Age Ageing 2004;33:6027. [3] Lord SR, Menz HB. Visual contributions to postural stability in older adults. Gerontology 2000;46:30610. [4] Ivanenko YP, et al. Human equilibrium on unstable support: the importance of feet-support interaction. Neurosci Lett 1997;235: 10912. [5] Cignetti F, et al. Anterior-posterior and medial-lateral control of sway in infants during sitting acquisition does not become adult- like. Gait Posture 2011;33:8892. [6] Berencsi A, et al. The functional role of central and peripheral vision in the control of posture. Hum Mov Sci 2005;24:689709. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.003 CO3 Risque de chute en pré- et post-dialyse : le contrôle postural comme indice Didier Bertrand , Serge Mesure, Luc Frantzen, Paul Stroumza 2, allée César-Franck, 13470 Carnoux-en-Provence, France Auteur correspondant. D Bertrand Adresse e-mail : [email protected] Mots clés : Équilibre ; Posture ; Prévention Introduction.L'insufsance rénale chronique terminale (IRCT) conduit à l'hémodialyse (HD), traitement palliatif de la fonction rénale. Les conséquences de l'IRCT se traduisent par des risques élevés de mani- festations cardiovasculaires, d'accidents vasculaires cérébraux, de complications neurologiques centrales et périphériques, d'ostéodystro- phie rénale, de complications endocriniennes et gastro-intestinales et d'une grande fatigue entraînant la sédentarité. Il a été observé que le patient âgé dialysé chute plus fréquemment que celui composant la population générale. Mittalhenkle décrit un risque de fracture du col du fémur quatre fois plus élevé chez le sujet dialysé que dans le reste de la population. L'impact d'une fracture de hanche selon ces auteurs entraîne un risque de mortalité de 50 % dans l'année. La qualité osseuse très souvent médiocre (ostéoporose), ainsi qu'un taux élevé de chutes favorisent le risque de fracture. L'objectif est de montrer que l'évaluation posturale entre la pré- et post- dialyse est un facteur essentiel pour déterminer le risque de chute chez ces patients. Méthode.Vingt-trois patients sont inclus dans le protocole expérimen- tal, (12 femmes et 11 hommes, âge moyen 74,5 ans 12,7, ancienneté en dialyse de 67,5 mois 14,5, poids moyen de 68,4 kg 7,4. Tous sont en insufsance rénale chronique terminale et traités par hémodia- lyse depuis au moins trois mois (chronique). Nous avons utilisé une plateforme de posturographie à double plateaux permettant l'évaluation des paramètres classiques de posturologie (statokinésigramme, sur- face, déplacement en X et en Y, variance de la vitesse). Tous les patients ont réalisé les tests posturographiques en pré- et post-dialyse, en condition yeux ouverts (2) et yeux fermés (2). Résultats.Nos résultats montrent une dégradation de l'ensemble des paramètres posturaux avant la dialyse comparativement aux résultats de sujets normaux, de même avec les résultats post-dialyse. Nous montrons des différences signicatives entre pré- et post-dialyse. La condition yeux fermés dégradant d'autant plus l'ensemble des para- mètres étudiés. Sur le plan organique on observe des variations moyenne de potassium de 1,562 mmol/L qui fait passer de l'hyper à l'hypokaliémie. La soustraction hydrique (ultraltration totale) montre une variation moyenne de 1740 mL, la variation de poids en entrée et sortie de dialyse montre une différence de 1,78 kg. Le taux UF déter- mine le risque de chute de tension (ici de 454,45 ml/h). Dix-sept patients ont chuté au moins une fois dans les six derniers mois, et 21 patients présentent le critère de « peur de tomber ». Enn, nous observons une corrélation signicative entre l'ensemble des paramè- tres posturaux et l'évènement chute des patients présentant cette caractéristique. Discussion.Nos patients présentent de nets troubles de l'équilibre en pré- et post-dialyse. Ces troubles sont augmentés à l'occlusion des yeux. Ces altérations pourraient provenir des modications organiques occasionnées par la dialyse, de la chronicité de la pathologie, du traitement médical associé, et de l'âge. La posturographie est un indice pertinent de la modication de contrôle des paramètres posturaux pour cette population. Il est donc possible de mettre en évidence un indice prédictif du risque de chute en fonction des paramètres analysés et ainsi proposé une technique de prise en charge adaptée. Pour en savoir plus Mittalhenkle A, et al. Increased risk of mortality associated with hip fractures in the dialysis population. Am J Kidney Dis 2004;44: 6729. Jadoul M. Fractures chez les patients dialysés chroniques : incidence, facteurs de risque et stratégies de prévention Actualités Néphro- logiques 2006, Flammarion Médecine-sciences. Cook WL, Tomlinson G, Donaldson M, Markowitz SN, Naglie G, Sobolev B, et al. Falls ans fall-related injuries in older dialysis patients. Am Soc Nephrol 2006;1:1197204. Kinesither Rev 2013;13(134):1845 JFK 2013 19

Risque de chute en pré- et post-dialyse : le contrôle postural comme indice

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Kinesither Rev 2013;13(134):18–45 JFK 2013

d'altération des capacités posturales [3]. De plus, nous avons exploréle paradigme de l'auto-stabilisation afin de sensibiliser le rôle pertinentdes ajustements posturaux. Ces derniers sont le reflet des bouclessensorimotrices sous-jacentes qui permettent l'équilibration [4].Patients et méthode.– Deux groupes (poids et taille appariés) ont étéconstitués : adulte (24,8 ans � 4,6) et senior (57,9 ans � 2,4). Laconsigne était de maintenir une position assise aussi stable quepossible sur une balancelle instable selon le plan sagittal (PS) oufrontal (PF), avec ou sans vision. Les paramètres posturographiquesstandards étaient enregistrés. Selon chaque axe (x et y), un rayonne-ment était défini par le calcul de l'aire sous la courbe. Une Anovaà mesures répétées était réalisée.Résultats.– Les surfaces et les longueurs parcourues par le CP (centrede pression) montrent un effet du plan en condition Avec vision (sur-faces PF > PS). Les longueursmontrent également un effet du groupe,quelle que soit la condition visuelle (longueurs Adulte > Seniors). Lorsdes auto-stabilisations selon PS, le groupe Senior montre une varia-bilité des positions en X ainsi qu'un rayonnement ML significativementplus importants que le groupe Adulte.Discussion.– Avec l'âge, il apparaît un maintien des surfaces parcou-rues mais une diminution des longueurs. Cela peut traduire unerigidification du bloc tête/tronc sur balancelle, afin de faciliter lecontrôle moteur résultant [5]. Par ailleurs, c'est lors des auto-stabili-sations dans le plan sagittal que la boucle visuo-motrice semble la plusefficace. Ces résultats sont complémentaires à ceux trouvés en posi-tion debout [6], avec une stabilisation des oscillations antéroposté-rieures. Les auto-stabilisations dans le plan frontal semblent propicesà l'évaluation des contraintes du contrôle de l'équilibre liées à l'âge.Pour cela le rayonnement ML apparaît être l'indice pertinent.Conclusion/Implications.– L'âge entraîne une évolution dans la struc-turation des stratégies posturales. C'est la longueur du stabilogrammequi met en évidence un effet de l'âge. De même, c'est le plan sagittal leplus spécifique et pertinent pour évaluer la précision ducontrôle posturalet du rôle de la boucle visuo-motrice. Le plan frontal, plus difficile,confirme la sensibilité à la direction médio-latérale qu'entraîne le vieil-lissement, en position assise. La position assise en auto-stabilisationreprésente donc, un outil thérapeutique et un système d'évaluationnécessaire dans la prise en charge rééducative des personnes âgées.Références[1] Sturnieks DL, et al. Balance disorders in the elderly. Clin Neuro-

physiol 2008;38:467–78.[2] Melzer I, et al. Postural stability in the elderly: a comparison

between fallers and non-fallers. Age Ageing 2004;33:602–7.[3] Lord SR, Menz HB. Visual contributions to postural stability in

older adults. Gerontology 2000;46:306–10.[4] Ivanenko YP, et al. Human equilibrium on unstable support: the

importance of feet-support interaction. Neurosci Lett 1997;235:109–12.

[5] Cignetti F, et al. Anterior-posterior and medial-lateral control ofsway in infants during sitting acquisition does not become adult-like. Gait Posture 2011;33:88–92.

[6] Berencsi A, et al. The functional role of central and peripheralvision in the control of posture. Hum Mov Sci 2005;24:689–709.

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.003

CO3Risque de chute en pré- et post-dialyse : lecontrôle postural comme indiceDidier Bertrand , Serge Mesure, Luc Frantzen, Paul Stroumza2, allée César-Franck, 13470 Carnoux-en-Provence, FranceAuteur correspondant. D BertrandAdresse e-mail : [email protected]

Mots clés : Équilibre ; Posture ; PréventionIntroduction.– L'insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) conduità l'hémodialyse (HD), traitement palliatif de la fonction rénale. Lesconséquences de l'IRCTse traduisent par des risques élevés de mani-festations cardiovasculaires, d'accidents vasculaires cérébraux, decomplications neurologiques centrales et périphériques, d'ostéodystro-phie rénale, de complications endocriniennes et gastro-intestinales etd'une grande fatigue entraînant la sédentarité. Il a été observé que lepatient âgé dialysé chute plus fréquemment que celui composant lapopulation générale. Mittalhenkle décrit un risque de fracture du col dufémur quatre fois plus élevé chez le sujet dialysé que dans le reste de lapopulation. L'impact d'une fracture de hanche selon ces auteursentraîneun risquedemortalitéde50 %dans l'année.Laqualitéosseusetrès souvent médiocre (ostéoporose), ainsi qu'un taux élevé de chutesfavorisent le risque de fracture.L'objectif est demontrer que l'évaluation posturale entre la pré- et post-dialyse est un facteur essentiel pour déterminer le risque de chute chezces patients.Méthode.– Vingt-trois patients sont inclus dans le protocole expérimen-tal, (12 femmeset 11 hommes, âgemoyen74,5 ans � 12,7,anciennetéen dialyse de 67,5 mois� 14,5, poids moyen de 68,4 kg� 7,4. Toussont en insuffisance rénale chronique terminale et traités par hémodia-lyse depuis au moins trois mois (chronique). Nous avons utilisé uneplateforme de posturographie à double plateaux permettant l'évaluationdes paramètres classiques de posturologie (statokinésigramme, sur-face, déplacement enXet enY, variancede la vitesse). Tous les patientsont réalisé les tests posturographiques en pré- et post-dialyse, encondition yeux ouverts (�2) et yeux fermés (�2).Résultats.–Nos résultats montrent une dégradation de l'ensemble desparamètres posturaux avant la dialyse comparativement aux résultatsde sujets normaux, de même avec les résultats post-dialyse. Nousmontrons des différences significatives entre pré- et post-dialyse. Lacondition yeux fermés dégradant d'autant plus l'ensemble des para-mètres étudiés. Sur le plan organique on observe des variationsmoyenne de potassium de 1,562 mmol/L qui fait passer de l'hyperà l'hypokaliémie. La soustraction hydrique (ultrafiltration totale) montreune variation moyenne de 1740 mL, la variation de poids en entrée etsortie de dialyse montre une différence de 1,78 kg. Le taux UF déter-mine le risque de chute de tension (ici de 454,45 ml/h). Dix-septpatients ont chuté au moins une fois dans les six derniers mois, et21 patients présentent le critère de « peur de tomber ». Enfin, nousobservons une corrélation significative entre l'ensemble des paramè-tres posturaux et l'évènement chute des patients présentant cettecaractéristique.Discussion.–Nos patients présentent de nets troubles de l'équilibre enpré- et post-dialyse. Ces troubles sont augmentés à l'occlusion desyeux. Ces altérations pourraient provenir desmodifications organiquesoccasionnées par la dialyse, de la chronicité de la pathologie, dutraitementmédical associé, et de l'âge. La posturographie est un indicepertinent de lamodification de contrôle des paramètres posturaux pourcette population. Il est donc possible de mettre en évidence un indiceprédictif du risque de chute en fonction des paramètres analysés etainsi proposé une technique de prise en charge adaptée.Pour en savoir plusMittalhenkle A, et al. Increased risk of mortality associated with hip

fractures in the dialysis population. Am J Kidney Dis 2004;44:672–9.

Jadoul M. Fractures chez les patients dialysés chroniques : incidence,facteurs de risque et stratégies de prévention – Actualités Néphro-logiques 2006, Flammarion Médecine-sciences.

Cook WL, Tomlinson G, Donaldson M, Markowitz SN, Naglie G,Sobolev B, et al. Falls ans fall-related injuries in older dialysispatients. Am Soc Nephrol 2006;1:1197–204.

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JFK 2013

Desmet C, Beguin C, Swine C, Jadoul M. Falls in hemodialysispatients: prospective study of incidence, risk factors, and compli-cations. Am J Kidney Dis 2005;45:148–53.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.004

CO4Le K-Taping : à l'épreuve des faits ?Aurélie Morichon1, sente de Blémur, 95330 Domont, FranceAdresse e-mail : [email protected]

Mots clés : Rééducation musculosquelettique ; SportIntroduction.– Créée par le Dr Kenzo Kase, la technique du KinesioTaping, appelée aussi K-Taping, a fait son apparition au Japon dans lesannées 1970. Arrivée en France en 2007, elle est de plus en plusutilisée dans différents domaines de la kinésithérapie : sport, trauma-tologie, rhumatologie, neurologie, pédiatrie. . .Ces bandes collantes colorées présentent des propriétés similairesà la peau (poids, épaisseur, élasticité). En fonction des différentsparamètres modulables qu'elles présentent (tension, sens,direction. . .), plusieurs objectifs thérapeutiques sont recherchés :l'antalgie, l'amélioration des amplitudes articulaires, la facilitation mus-culaire, l'amélioration de la proprioception, l'inhibition musculaire ouencore le drainage en sont des exemples.L'efficacité de cette technique est de plus en plus étudiée mais lapertinence des différents travaux est inégale. Cette revue de littératurea été réalisée afin de chercher les preuves d'efficacité du KinesioTaping dans ses différents domaines d'utilisation.Matériel et méthodes.– Nous avons réalisé une recherche bibliogra-phique sur les bases de données PubMed et Science Direct. Descritères d'inclusion et d'exclusion ont permis de sélectionner les arti-cles pertinents.Résultats.– Avec un montage de Kinesio Taping [1] :– la douleur est identique à celle d'un groupe contrôle [2] alors qu'uneautre étude décrit une amélioration de la sensation douloureuse maisconsidérée comme non-significative [3] ;– les amplitudes articulaires non douloureuses sont plus importantes[2] mais non significativement et seulement à court terme [3] ;– la force musculaire est inchangée par rapport à celle d'un groupeplacebo [5] ou est améliorée au moins à court terme mais de manièrenon significative [4] ;– la proprioception est considérée comme étant meilleure pour certains[5] alors que d'autres n'observent aucune différence significative [6] ;– au niveau neurologique, il n'y a pas de diminution ni d'augmentationde la vitesse de conduction d'un motoneurone [7] mais il peut y avoirdiminution de symptômes tels que les paresthésies [8].Discussion.– De nombreuses études ne présentent pas une métho-dologie assez rigoureuse pour que les résultats soient exploitables(non contrôlée, non randomisée, pas d'aveugle), d'où l'hétérogénéitédes résultats proposés. D'autres études de meilleure qualité

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méthodologique seraient nécessaires afin de pouvoir juger plus pré-cisément de l'efficacité des bandes de Kinesio Taping.Conclusion.– Le Kinesio Taping pourrait être un complément de soinsutilisé dans de nombreux cas. Cependant, à l'heure actuelle, lesniveaux de preuve des effets attribués à la technique sont insuffisantspour justifier de son utilisation.Références[1] Williams S, Whatman C, Hume PA, Sheerin K. Kinesio Taping in

treatment and prevention of sports injuries. A meta-analysis of theevidence for its effectiveness. Sports Med 2011.

[2] Thelen MD, Dauber JA, Stoneman PD. The clinical efficacy ofkinesio tape for shoulder pain: a randomized, double-blinded,clinical trial. J Orthop Sports Phys Ther 2008;38:389–95.

[3] Gonzalez-Iglesias J, FernandezDe Las PeaasC, Cleland J, et al.Short-term effects of cervical Kinesio taping on pain and cervicalrange of motion in patients with acute whiplash injury: a randomi-zed clinical trial. J Orthop Sports Phys Ther 2009;39:515–21.

[4] Hsu YH, ChenWY, Lin HC, et al. The effects of taping on scapularkinematics and muscle performance in baseball players with shoul-der impingement syndrome. J Electromyogr Kinesiol 2009;19:1092–9.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.005

CO5Évaluation de la reproductibilité des mesures dela mobilité du rachis cervical à l'aide de capteursinertielsPierre Moitry, Raphaël Portero, Ludovic Muh, Stevy FarcyService de rééducation neuro-orthopédique, hôpital Rothschild (AP–HP), 5, rue Santerre, 75571 Paris, FranceAuteur correspondant. P MoitryAdresse e-mail : [email protected]

Mots clés : Biomécanique ; Rachis cervical ; TechniqueinstrumentaleIntroduction.– La cervicalgie est un problème de santé fréquent tou-chant 67 % des individus à un moment de leurs vies. Les dysfonc-tionnements cervicaux associent le plus souvent la diminution demobilité à la douleur. Cette diminution de la mobilité touche aussi bienles mouvements primaires que secondaires. Elle peut s'accompagnerd'une perturbation du schéma moteur. La mesure de la mobilité cervi-cale, difficile à réaliser en pratique, doit permettre d'évaluer les effetsd'un traitement. L'objectif de cette étude est d'évaluer la fiabilité et lareproductibilité d'un système à mesure de la cinématique cervicaledans les trois dimensions.Méthodes.– Neuf sujets sains, six hommes et trois femmes (âge : 37,9� 11,2 ans ; poids : 71,5� 11,7 kg ; taille : 175� 7,84 cm), sanspathologie cervicale, ont participé à cette étude. Les mouvements dela têtepar rapport au tronc, d'amplitudemaximale, dans les troisplansdel'espace, ont été réalisés en position assise et les yeux fermés. Deux