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1 Ronéo P2 n° 3 T2 Semaine du 16/01 au 20/01/17

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Ronéo P2 n° 3 T2

Semaine du 16/01 au 20/01/17

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Sommaire de la ronéo n° 3 du 2e trimestre

Semaine du 16 au 20 janvier

Errata ................................................................................................................................................................................. 4

UE 6

SD Histologie .................................................................................................................................................................................... 5

Cours 4 : Histologie des glandes digestives : foie et voies biliaires, pancréas et voies excréto-

pancréatiques ................................................................................................................................................................................ 5

SD Sémiologie ............................................................................................................................................................................... 25

Cours 5 : Sémiologie radiologique du foie et des voies biliaires ............................................................................ 25

Cours 6 : Sémiologie et explorations du foie et des voies biliaires ....................................................................... 43

Cours 7 : Sémiologie radiologique de l’étage sous-mésocolique ........................................................................... 55

SD Anatomie pathologique .................................................................................................................................................... 77

Cours 3 : Evolution morphologique d’une hépatite virale chronique .................................................................. 77

SD Anatomie .................................................................................................................................................................................. 89

Cours 5 : Foie et voies biliaires ............................................................................................................................................ 89

Cours 6 : Rectum, canal anal .............................................................................................................................................. 103

SD Pharmacologie.................................................................................................................................................................... 117

Cours 2 : Antisécrétoires et antiacides, médicaments de la motilité digestive ............................................. 117

SD Biochimie .............................................................................................................................................................................. 131

Cours 1 : Principes biochimiques des ictères .............................................................................................................. 131

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ERRATA ET PRECISIONS

Ronéo 2 SD Anapath 2 Précision du prof :

p.133 : “Concernant l’instabilité génétique sporadique, il faut noter que dans le cadre sporadique cette instabilité est secondaire à la méthylation du promoteur de MLH1 contrairement au syndrome de Lynch qui est lié à des mutations de MLH1, MSH2, MSH6 ou PMS2.”

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Plan :

I. Les glandes salivaires principales A. La portion sécrétrice i. Points communs ii. Différences B. La portion excrétrice

i. Points communs ii. Particularités

II. Le pancréas A. Le pancréas exocrine

i. Portion sécrétrice ii. Portion excrétrice

B. Le pancréas endocrine i. Composante insulaire ii. Composante extra-insulaire

III. Le foie et les voies biliaires

A. Introduction i. Vascularisation hépatique ii. Embryologie iii. Macroanatomie

B. Microanatomie i. Espaces portes ii. Parenchyme iii. Description des hépatocytes iv. Voies biliaires extra hépatiques

UE6 – SD Histologie – n°4

16/01/17 Pr. Patrick BARBET

[email protected]

RT : Lauriane Deker

RL : Vanessa Bernard

Histologie des glandes digestives : foie et voies biliaires, pancréas et voies excréto-pancréatiques

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Ce cours traite des glandes anatomiquement individualisées annexées au tube digestif :

- les glandes salivaires principales annexées à la cavité buccale : exocrines, paires et

symétriques, avec une organisation soit séreuse, soit muqueuse :

o 2 glandes sous-maxillaires

o 2 glandes sublinguales

o glande parotide

- dans l’abdomen :

o le pancréas

o le foie

I. Les glandes salivaires principales

A. La portion sécrétrice

i. Points communs Ce sont des glandes exocrines, anatomiquement individualisées. Il y a d’ailleurs la présence d’un canal

excréteur qui va aller se jeter dans la cavité buccale. Ce sont des glandes lobulées, c’est-à-dire entourées

d’une petite capsule de tissu conjonctif vascularisé. Cette capsule envoie des fibres en profondeur qui

forment des lobules glandulaires.

A l’intérieur des lobules on retrouve le composant épithélial à l’origine de la sécrétion : le parenchyme

glandulaire.

Remarque : Le mot parenchyme peut signifier « tissu d’une glande »

ou pour les puristes « composante épithéliale d’une glande ».

Dans les lobules des glandes salivaires, en plus de la structure

conjonctive, on trouve des zones claires, qui correspondent à des

adipocytes.

ii. Différences On peut, en microscopie optique, distinguer les formations épithéliales de nature séreuse, et les

formations épithéliales de type muqueux. Ces deux composantes peuvent se retrouver au sein d’une

seule et même glande – on parlera de glande mixte (= séro-muqueuse) - le cas échéant, on parlera de

glande pure.

Glande parotide

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La glande parotide est une glande exocrine encapsulée SEREUSE

PURE ; c’est la seule glande anatomiquement individualisée séreuse

pure de l’organisme. Elle comporte de nombreux acini séreux (pas

toujours aussi caractéristiques que ceux vus en première année) qui

sont arrondis, avec une lumière mal visible, virtuelle et bordés par une

seule couche de cellules au noyau relativement arrondi. Elle sécrète

des enzymes de la phase salivaire de la digestion, au premier rang

duquel l’amylase salivaire. Une membrane basale sépare les acini

séreux de la trame conjonctive à fonction de nutrition.

Remarques : La parotide comporte également des éléments lymphoïdes. Elle est en rapport anatomique avec

le nerf facial.

Glande sublinguale

Dans l’espèce humaine, la glande sublinguale est une glande MIXTE à prédominance MUQUEUSE.

Glande sous maxillaire

Dans l’espèce humaine, la glande sous maxillaire est une glande MIXTE à prédominance SEREUSE, dont

les acini sont caractérisés par une polarité apico-basale.

B. La portion excrétrice

i. Points communs Les canaux excréteurs annexés à ces unités sécrétrices, confluent pour donner des canaux de plus en plus

volumineux, qui eux-mêmes donneront le canal excréteur principal, macroscopiquement visible des

différentes glandes s’abouchant dans la cavité buccale (par exemple pour la parotide, il s’agit du canal de

Stenon). Les canaux excréteurs comportent donc deux parties : une portion intra-lobulaire, et une

portion extra-lobulaire.

Leur fonction principale est de récolter les produits de

sécrétion fabriqués dans les unités sécrétrices et de les

transporter vers la cavité buccale. Les canaux excréteurs

des glandes salivaires principales présentent des

particularités qui leur sont propres.

• Au niveau de la portion intra-lobulaire des canaux, l’épithélium en

contact avec la lumière du tube est prismatique simple, avec des limites

cellulaires bien visibles. Le cytoplasme des cellules épithéliales est

fortement éosinophile, et contient un renforcement éosinophile à sa

partie basale sous forme de stries linéaires bien visibles. Ainsi, les

canaux excréteurs des glandes salivaires principales sont également

nommés « canaux striés ». Cette caractéristique est spécifique aux

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glandes salivaires principales.

Ces stries éosinophiles correspondent à des mitochondries fournissant de l’énergie et permettant donc

le transport actif de part et d’autre de l’épithélium, et donc des échanges entre l’épithélium et le contenu

de sa lumière. Ainsi, des échanges d’eau et d’électrolytes ont lieu au niveau des canaux, permettant le

rééquilibrage du produit de sécrétion. Les canaux excréteurs ne représentent donc pas un système inerte

de conduit.

• A mesure que les canaux excréteurs s’anastomosent, l’épithélium se

stratifie. Au niveau de la portion extra-lobulaire (ou inter-lobulaire) des

canaux, l’épithélium devient stratifié dans les canaux les plus volumineux.

Cette caractéristique n’est pas partagée par le pancréas, où quelle que soit la

taille des canaux, l’épithélium est simple.

ii. Particularités

Les glandes salivaires principales dérivent de la partie interne de l’appareil pharyngien. On y trouve donc

d’autres composantes.

Eléments sébacés

On peut retrouver les cellules sébacées annexées au système des canaux. Elles se forment par

bourgeonnement de l’épithélium en formant un sac alvéolaire. Elles sont constituées d’une couche de

cellules périphériques basales et d’une couche de cellules qui se chargent en produit de sécrétion. Les

cellules sébacées se caractérisent par une évolution holocrine ; le sébum est donc excrété dans la lumière

des canaux excréteurs (cf. figure ci-dessous). En pathologie, ces cellules peuvent donner des tumeurs

sébacées au niveau des glandes salivaires principales.

Cellules myoépithéliales

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Les cellules myoépithéliales sont des cellules fusiformes situées près de l’épithélium de revêtement

proprement dit. Elles expriment des marqueurs épithéliaux comme la cytokératine. Elles ont également

une composante musculaire car elles expriment des protéines musculaires comme la myosine, l’actine ou

la calponine.

Remarque : Ces cellules pourraient avoir une fonction contractile mais cela est très discuté.

Elles sont présentes après la portion excrétrice, à la partie originelle des canaux excréteurs, et peuvent

donner lieu à des tumeurs qui sont parmi les plus fréquentes de la parotide ou des glandes salivaires : les

tumeurs mixtes ou adénomes pléiomorphes.

Oncocytes

Les oncocytes se regroupent en masses compactes, ils sont riches en

mitochondries et ont un aspect épithélial avec un cytoplasme fortement

éosinophile. On peut également trouver ces glandes au niveau de la thyroïde.

En pathologie, elles peuvent donner des oncocytomes, plus rares que les

tumeurs mixtes.

Toutes ces cellules peuvent donc donner naissance à des tumeurs d’aspect assez variables : (de la gauche vers la droite sur le schéma)

- carcinome (tumeur épithéliale) à cellule acineuse

- cellules myoépithéliales => adénomes pléimorphes, etc

- partie striée => oncocytome

- partie stratifiée terminale => tumeurs épithéliales

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II. Le pancréas

Le pancréas est une portion charnue, qui barre

transversalement l’abdomen, en passant par 4 cadres jusqu’à la

loge splénique. Cette glande est d’origine entoblastique en ce qui

concerne ses composants épithéliaux. Mais sa trame

conjonctive quant à elle, se développe à partir de la

splanchnopleure.

Sa structure est extrêmement variable notamment au niveau des

canaux excréteurs.

Le pancréas est une glande salivaire abdominale, anatomiquement individualisée, lobulée

macroscopiquement, avec deux composantes :

- Essentiellement une composante exocrine (amylase pancréatique) avec des canaux excréteurs

intra et extra lobulaires

- Mais aussi une composante endocrine, avec les îlots de Langerhans (régulations métaboliques)

Histologiquement on observe :

- Une bordure épithéliale prismatique TOUJOURS simple (il n’y a pas de canaux striés !)

- Les lobules cunéiformes (à angles aigus). Ces derniers sont spécifiques de cette glande.

A. Le pancréas exocrine

i. Portion sécrétrice

La portion sécrétrice du pancréas exocrine est lobulée. On parle de lobulation cunéiforme : en effet, les

lobules pancréatiques ont une forme particulière, avec des angles aigus.

Les cellules sécrétrices des lobules sont regroupées en acini séreux totalement purs, avec des limites

cellulaires mal visibles, une polarité baso-apicale avec une basophilie basale (ergastoplasme) et une

acidophilie apicale (grains de zymogènes de stockage des sécrétions). A la différence des glandes

salivaires principales, il n’y a pas, dans les lobules du pancréas, d’infiltration graisseuse (à faible

grossissement).

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ii. Portion excrétrice

A proximité des lobules, des canaux excréteurs naissent et s’anastomosent jusqu’à former le canal

pancréatique principal (de Wirsung), qui se jette en D2, et le canal pancréatique accessoire (de

Santorini). Le revêtement épithélial de ces canaux est prismatique simple.

Attention : L’épithélium des canaux excréteurs du pancréas n’est jamais stratifié !

An centre des acini, près de la lumière, on distingue des cellules centro-acineuses, claires, à fonction

d’excrétion.

B. Le pancréas endocrine

i. Composante insulaire

A côté de la composante exocrine, sont visibles, même à faible

grossissement, des amas de cellules épithéliales, de taille variables et

d’architecture trabéculaire : les îlots de Langerhans.

Ils représentent la composante endocrine du pancréas. Ils sont mis en

évidence par des techniques d’immunomarquage spécifiques des

différents peptides produits par ces cellules (insuline, glucagon,

somatostatine, PP).

Comme l’épithélium des canaux excréteurs du pancréas exocrine, les îlots

de Langerhans sont d’origine entoblastique. Les cellules des îlots de

Langerhans, sans canaux excréteurs, sont séparées par une trame

conjonctive fortement vascularisée : chaque cellule endocrine est en

contact avec un capillaire sanguin.

Dans les îlots de Langerhans, les cellules basophiles sont majoritaires,

surtout localisées en position centrale, et les cellules acidophiles sont

minoritaires et surtout périphériques.

Les cellules de ces îlots sont hormono-sécrétantes et élaborent l’insuline, le glucagon, la somatostatine

ainsi qu’un polypeptide pancréatique (PP).

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Chacune de ces hormones est synthétisée par une population de cellule distincte :

Cellules Alpha (A)

- Acidophiles

- Périphériques

- Fonction : synthèse et excrétion de GLUCAGON (l’une des hormones hyperglycémiantes du corps

humain)

Cellules Beta (B) (majoritaires)

- Basophiles

- Centrales

- Fonction : synthèse et excrétion d’INSULINE (la seule hormone hypoglycémiante du corps

humain)

Cellules Delta (D) (ou cellules à somatostatine)

- Localisées entre les cellules Alpha et les cellules Beta

- Fonction : synthèse et excrétion de SOMATOSTATINE, dont le rôle n’est pas central mais qui

régule localement l’activité des cellules Alpha et Beta (régulation paracrine)

Cellules PP

- Très rares, sauf dans la face postérieure de la tête du pancréas (petit pancréas de Winslow) où les

îlots de Langerhans sont très riches en cellules PP => on parle de « lobe PP ».

- Fonction : synthèse du POLYPEPTIDE PANCREATIQUE (PP).

A proximité des îlots de Langerhans, on trouve des

formations de cellules nerveuses ganglionnaires. Ces

complexes neuro-insulaires ne s’articulent jamais avec les

noyaux des neurones des cellules endocrines : il n’y a jamais

de synapse neuro-glandulaire dans le pancréas (à la

différence de la médullosurrénale par exemple). La

régulation nerveuse se fait indirectement, par exemple par la

régulation du système vasculaire.

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ii. Composante extra-insulaire Le pancréas endocrine comporte également une partie extra-

insulaire, avec des cellules endocrines dispersées dans le

parenchyme et qui peuvent être à l’origine de pathologies.

A noter aussi que la

lipomatose pancréatique est un exemple de pathologie du pancréas,

caractérisée par des infiltrations adipeuses qui ne sont, en principe,

pas caractéristiques du pancréas.

III. Foie et voies biliaires

A. Introduction

i. Vascularisation hepatique

Le foie comporte 4 circulations :

Circulation systémique (artere hepatique + veine sus-hepatique)

Circulation porte (le foie recoit la veine porte naissant derriere l’isthme du pancreas, et donne la

veine sus-hepatique)

Circulation biliaire (secretion biliaire exocrine)

Circulation lymphatique (l’essentiel de la lymphe provient du foie)

ii. Embryologie La composante épithéliale du foie provient du

diverticule hépatique (entoblaste, partie caudale de

l’intestin antérieur). L’ébauche hépatique se développe de

manière précoce dans le territoire du mésogastre

antérieur. Les hépatocytes s’organisent peu à peu en

travées, sur un réseau vasculaire complexe.

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Cette coupe transversale à J48 montre que le foie occupe déjà une place importante dans l’abdomen ( la

quasi totalité).

Cette grande taille est due à une activité importante d’hématopoïèse au cours de la vie fœtale. Cette

activité disparaît avant la naissance, vers 32 SA.

Les voies de retour sanguins préférentielles depuis le placenta jusqu’au cœur vont s’organiser dans le

foie. Le ductus venosus va « court-circuiter » le foie.

iii. Macroanatomie Le foie est segmenté en 8 segments. (Remarque : les lobes sont numérotés dans le sens des aiguilles d’une

montre, comme les arrondissements parisiens !)

B. Microanatomie Le foie présente à sa surface une capsule, la capsule de Glisson, conjonctive qui n’envoie pas de fibre en

profondeur.

L’architecture conjonctive du foie est liée à la vascularisation qui va former un ensemble de systèmes

entourés de tissu conjonctif : les espaces portes.

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Le tissu hépatique, d’aspect homogène/monotone à la base, présente en réalité :

- Une composante épithéliale, surtout : des travées d’hépatocytes, constituant le parenchyme

hépatique

- Une composante conjonctive comportant des vaisseaux : les espaces portes

i. Espaces portes

Au sein du tissu hépatique, on distingue des espaces portes, formations de tissu conjonctif constituées :

- d’une artère (branche de l’artère hépatique)

- d’une veine (branche terminale de la veine porte)

- d’un canal biliaire (canal excréteur, une rangée de cellules épithéliales bordant une lumière)

Les espaces portes se disposent généralement en hexagone, au milieu duquel se trouve une veine centro-

lobulaire dont la fonction est de ramener le sang hépatique vers la veine sus-hépatique.

ii. Parenchyme

Les hépatocytes, principales cellules du foie, sont organisées en travées, séparées par des vaisseaux

sanguins, au sein d’une trame conjonctive particulière (il n’y a pas de basale) extrêmement riche en fibres

de réticuline.

a) Unités Fonctionnelles Les hépatocytes s’organisent selon une architecture particulière. Plusieurs systématisations sont

possibles :

Lobule de Kiernan (Lobule hépatique)

Le lobule de Kiernan est l’unité fonctionnelle du foie telle qu’on l’a décrite en première année.Il s’agit

d’un hexagone, qui n’est pas délimité par une trame conjonctive avec :

- au sommet, les espaces portes (artère hépatique, canal biliaire et veine porte).

C’est l’afférence veineuse.

- au milieu, une veine centro-lobulaire, réseau de drainage du sang du lobule vers

la veine sus-hépatique. C’est l’efférence veineuse.

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Il y a deux sens de circulation :

- le sang circule de manière centripète : o le sang de la veine porte et de l’artère hépatique se mêle

o il passe dans les capillaires sigmoïdes, tendus de la périphérie vers le centre

o pour atteindre la veine centro-lobulaire puis la VCI

- la bile circule de manière centrifuge :

o elle est synthétisée dans les travées d’hépatocytes

o rejoint les canaux biliaires des espaces portes

o pour pouvoir rejoindre le canal hépatique et in fine se jeter dans D2

Lobule biliaire de C. Sabourin Le lobule biliaire de C. Sabourin a une forme de triangle :

- aux sommets, trois veines centro-lobulaires

- au centre, un espace porte

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Il y a deux sens de circulation :

- le sang circule de manière centrifuge:

o le sang de la veine porte et de l’artère hépatique se mêlent au niveau de l’espace porte

o il passe dans les capillaires sigmoïdes, tendus de l’espace porte vers les veines centro-lobulaires

o pour atteindre la veine centro-lobulaire puis la VCI

- la bile circule de manière centripète:

o elle est synthétisée dans les travées d’hépatocytes

o rejoint les canaux biliaires des espaces portes au centre du lobule

o pour pouvoir rejoindre le canal hépatique et in fine se jeter dans D2

Acinus hépatique de Rappaport

L’acinus de Rappaport a une forme de losange, dont deux

sommets sont des espaces portes (afférence du sang), et deux

sommets des veines centro-lobulaires (efférentes) vers lesquelles

le sang est drainé.

Le sang arrive dans la région centrale et est drainé vers la

périphérie.

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On peut diviser le losange en trois zones d’activités fonctionnelles différentes :

- la zone 1, où le sang est le plus riche en dioxygène et en

facteurs métaboliques

- la zone 2, où c’est moins riche

- la zone 3, où c’est encore moins riche, près des veines centro

-lobulaires

L’architecture fonctionnelle du foie est donc très élaborée, et ces représentations sont juste des

représentations intellectuelles d’une seule et même chose : le parenchyme hépatique. On peut tout

simplement retenir que l’unité élémentaire du foie est l’hépatocyte et son organisation en travées.

Aujourd’hui, pour faire plus simple, on considère surtout l’unité microcirculatoire hépatique :

Unité microcirculatoire hépatique Il s’agit d’une formation à l’interface entre l’acinus hépatique de Rappaport et le lobule biliaire de

Sabourin. Elle comporte d’un côté un espace porte et de l’autre une veine centrolobulaire. Comme

précédemment, le sang hépatique est drainé vers la veine centrolobulaire, tandis que la bile est drainée

vers l’espace porte.

Ce ne sont que des conceptualisations d’une structure commune avec une afférence vasculaire dans les

espaces portes et une efférence au niveau des veines centro-lobulaires.

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b) Description des hépatocytes Les hépatocytes, principales cellules du foie (ne se trouvent pas dans les espaces porte mais au centre

des unités microcirculatoires hépatiques), sont des cellules :

- épithéliales

- essentiellement basophiles

- aux limites cellulaires bien visibles et jointives les unes des

autres

- aux noyaux arrondis, vésiculeux, irréguliers, mononuclées mais

possédant parfois 2 ou 3 noyaux, présentant des inclusions de

glycogène

- de tailles irrégulières

- au cours du vieillissement, caractérisées par une anisocytose et des

dépôts de lipofuscine

Les hépatocytes sont entourés d’une trame conjonctive extrêmement fine,

avec des capillaires sinusoïdes discontinus et pas de membrane

basale.

L’hépatocyte présente trois territoires fonctionnels :

Un territoire basolatéral (70% de la surface des

hépatocytes) : faces latérales en contact avec les capillaires

sanguins sinusoïdes (discontinus)

Dans le territoire basolatéral on trouve de nombreuses

microvillosités qui permettent une multiplication par 6 de la surface

d’échange entre l’hépatocyte et l’espace de Disse.

Entre les hépatocytes et les capillaires sinusoïdes on trouve l’espace

de Disse (tissu conjonctif très particulier peu visible, quasi virtuel) :

o Ne possède pas de membrane basale

o Contient quelques fibres de réticuline (imprégnation

argentique au MO) on parle de trame « grillagée »

o Contient des cellules étoilées ou cellules d’ITO riches en :

- lipides

- vitamine A +++ (on les appelle aussi vitamin A storing cell)

- desmine (une protéine musculaire)

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Au-delà de l’espace de Disse, on trouve des capillaires

sinusoïdes discontinus, présentant des fenêtres (fentes, trous) de

l’endothélium au travers desquelles on peut voir les

microvillosités des hépatocytes. Il n’y a presque rien entre les

hépatocytes et le sang : les échanges sont donc facilités.

Dans le revêtement endothélial des sinusoïdes, on peut voir des

cellules plus volumineuses avec quelques grains de phagocytose dans

le cytoplasme : les cellules de Kuppfer.

Les cellules de Kuppfer sont des cellules à activité phagocytaire du fer

dans certaines conditions. Un marquage par la réaction de Perls

montre en effet, en cas d’hémosidérose, quelques dépôts de fer

dans les cellules de Kuppfer.

Un territoire canaliculaire (15%)

Il y a un réseau de canalicules biliaires creusé individuellement dans les

hépatocytes.

Cet espace est bien délimité par des jonctions de différents types.

C’est un espace extracellulaire ou la bile va être excrétée selon un mode

exocrine.

La bile va être drainée le long du réseau dans l’épaisseur des

travées hépatiques vers les espaces portes.

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Un territoire latéral (15%)

Ce territoire présente de nombreux complexes de jonctions qui

séparent les territoires latéraux et canaliculaires et des gap junctions

(jonctions communicantes) qui permettent les échanges entre les

cellules.

Ce schéma résume la structure des travées d’hépatocytes :

Remarque : il est inexact, en effet il aurait fallu laisser des trous entre les cellules endothéliales car les

capillaires sont sinusoïdes

Y sont illustrées la circulation artério-veineuse (avec les cellules endothéliales et les cellules de Kuppfer)

et la circulation biliaire (avec les canalicules biliaires). Dans les capillaires sinusoïdes voyagent des

hématies (déformables).

Pour passer à travers les capillaires, les cellules vont se

déformer. Elles vont ainsi transmettre de l’énergie sous

forme d’ «endomassage vasculaire » ce qui va être à

l’origine de flux liquidiens. Cela va notamment

permettre la circulation de la lymphe à l’intérieur du

parenchyme hépatique.

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iii. Les espaces portes

Les espaces portes sont des formations conjonctives contenant les éléments de la vascularisation

hépatique :

- une branche artérielle : l’artère hépatique

- une banche veineuse : la veine porte

- un canal biliaire : les canalicules se drainent dans les canaux biliaires

- la circulation lymphatique : les vaisseaux lymphatiques

Le canal biliaire est toujours entouré d’une rangée de cellules hépatiques.

Les hépatocytes vivent environ 300 jours. Plusieurs théories ont été émises sur leur renouvellement.

Certains disent que c’est à partir des canaux biliaires et du système de transition avec les canaux biliaires,

que les hépatocytes sont remplacés au niveau des travées : c’est la « streaming theory ».

Il y a une bordure d’hépatocytes autour de chaque espace porte qui ne forme pas des travées

d’hépatocytes mais qui forme la lame bordante des espaces portes. La lame bordante est une

séparation fonctionnelle : d’un côté il y a les espaces portes et de l’autre côté on est dans le lobule

hépatique. Lors d’une hépatite, l’inflammation peut soit rester confinée à l’intérieure de l’espace porte,

soit dépasser la lame bordante, ce qui traduit un autre stade d’évolution de la pathologie, c’est dans ce

cas une barrière.

iv. Voies biliaires extra-hépatiques

La vésicule biliaire possède une paroi en trois

couches :

- muqueuse :

Celle-ci présente des franges, en surface on observe

un épithélium prismatique simple dont la partie

superficielle présente de petites vacuoles.

- musculeuse lisse

- adventice conjonctive

La fonction principale de la vésicule biliaire étant la sécrétion de la bile on observe des vacuoles d’eau qui

permettent de concentrer la bile.

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FICHE RECAPITULATIVE

Les glandes salivaires principales (2 glandes sous-maxillaires + 2 glandes sublinguales+

glande parotide) La portion sécrétrice

Points communs : Ce sont des glandes : Exocrines, anatomiquement individualisées avec un canal excréteur. Elles sont lobulées. Et dans les lobules on a du parenchyme mais aussi des adipocytes.

Différences

Parotide Sublinguale Sous maxillaire

-SEREUSE PURE -Acini séreux arrondis ++ -Sécrète enzymes de la phase salivaire de la digestion (amylase salivaire)

-Glande MIXTE à prédominance MUQUEUSE

-Glande MIXTE à prédominance SEREUSE -Acini caractérisés par une polarité apico-basale

La portion excrétrice Points communs : Les canaux excréteurs annexés à ces unités donnent des canaux de plus en plus volumineux, qui eux-mêmes donneront le canal excréteur principal. Canaux excréteurs = 2 parties : 1 portion intra-lobulaire & 1 portion extra-lobulaire Principale fonction des canaux = récolter les produits de sécrétion et les transporter cavité buccale Particularités : les canaux sont striés éosinophiles sur la partie intra lobulaire et l’épithélium est stratifié au niveau extralobulaire.

Particularités : Dans les glandes salivaires principales on trouve d’autres composantes : Cellules sébacées/Cellules myoépithéliales / Oncocytes. Toutes ces cellules peuvent donner naissance à des tumeurs d’aspect assez variables.

Le pancréas (glande salivaire abdominale, anatomiquement individualisée, lobulée macroscopiquement, avec deux composantes : exocrine et endocrine) Pancréas exocrine (amylase

pancréatique) avec des canaux excréteurs intra et extra lobulaires

Pancréas endocrine aves les îlots de Langerhans

-Portion sécrétrice : Lobulation cunéiforme

-Portion excrétrice : canaux excréteurs s’anastomosent jusqu’à former le canal pancréatique principal de Wirsung

-L’épithélium des canaux excréteurs de

pancréas n’est jamais stratifié !

Composante insulaire : amas de cellules épithéliales de tailles variables, d’architecture trabéculaire : Les îlots de Langerhans

4 populations cellulaires principales: -Cellules Alpha (A) (15 à 20%) périphériques -Cellules Beta (B) (80%) centrales -Cellules intermédiaires Delta (D) (5%) -Cellules PP (très rares)

Composante extra-insulaire : Cellules

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endocrines dispersées dans le parenchyme et qui peuvent être à l’origine de pathologies

Foie et voies biliaires

Vascularisation hépatique : circulation systémique + circulation porte + circulation biliaire +

circulation lymphatique

Microanatomie Espaces portes : une artère + une veine + un canal biliaire Parenchyme : Les hépatocytes, principales cellules du foie, sont organisées en travées, séparées par des vaisseaux sanguins, au sein d’une trame conjonctive particulière (il n’y a pas de basale) extrêmement riche en fibres de réticuline.

Unité microcirculatoire hépatique

Les hépatocytes sont des cellules :

- Epithéliales

- Essentiellement basophiles

- Aux limites cellulaires bien visibles et jointives les unes des autres

- Aux noyaux arrondis, vésiculeux, nucléoles, visibles ++, mononuclées mais parfois 2 ou 3

noyaux, présentant des inclusions de glycogène (marquage au PAS)

- De tailles irrégulières

- Vieillissement : anisocytose + anisocaryose physiologique + dépôts de lipofuscine

- Entourées d’une trame conjonctive extrêmement fine, avec des capillaires sinusoïdes discontinus et pas de membrane basale

3 territoires fonctionnels : territoire basolatéral (70% de la surface des hépatocytes-

microvillosités ++ & entre hépatocytes et capillaires : espace de Disse. Dans le revêtement endothélial des sinusoides : les cellules de Kuppfer) + territoire canaliculaire (15%) + territoire latéral (15%)

Les espaces portes : Formations conjonctives contenant les éléments de la vascularisation hépatique. Ils sont entourés par une lame bordante : travée d’hépatocytes. Voies biliaires extra hépatiques : Cholédoque, canal cystique, vésicule : ont une structure de tube avec une lumière et une paroi de type digestif, mais en trois couches : muqueuse / musculeuse lisse / adventice. La vésicule biliaire a une fonction de concentration de la bile, elle absorbe l’eau afin de concentrer la bile.

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Plan :

I. Indications et modalités d’imagerie A. Indications B. Modalités d’imagerie

i. Echographie ii. Scanner TDM iii. IRM iv. Opacifications directes

C... Segmentation du foie

II. Sémiologie radiologique des voies biliaires A.. Echographie

i. Voies biliaires intra-­­hépatiques ii. Voie biliaire principale iii. Vésicule biliaire

B.. Scanner C.­ IRM D. Opacifications directes

III. Sémiologie radiologique du foie A. Echographiehie B. .Pathologies hépatiques

i. Cirrhose ii. Lésions et tumeurs

Abréviations : IV : intra veineuse

PA : phase artérielle

PP : phase portale

PT : phase tardive

UE6 – SD Sémiologie – n°5 17/01/17

Pr. Paul LEGMANN [email protected]

RT : Fanny Delaigue

RL : Alizée Verdon

Sémiologie radiologique du foie et des voies

biliaires

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I. Indications et modalités d’imagerie

A. Indications

Examen systématique (« check up »), bilan d’un cancer déjà connu (bilan d’extension du cancer)

Syndrome douloureux abdominal Masse, Ictère, fièvre persistante Altération de l’état général (amaigrissement) Altération du bilan biologique hépatique et/ou pancréatique

B. Modalités d’imagerie

i. Echographie

1er

examen généralement

non invasif

être à jeun depuis 12h

permet l’exploration de :

o la vésicule biliaire

o les voies biliaires

o le parenchyme hépatique o les vaisseaux (doppler couleur : étude de la vitesse des globules rouges dans les

structures vasculaires)

étude pancréatique, splénique : recherche d’adénopathie, de masse

étude de la cavité abdominale, recherche d’épanchement dans le péritoine (intra péritonéal)

Coupe sur le foie gauche au niveau du dôme hépatique

Estomac échogène

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ii. Scanner : TDM à rayon X mode hélicoïdal

C’est une acquisition volumique et continue, on demande au patient de faire une apnée de quelques secondes.

On étudie :

Les parenchymes (foie, pancréas)

Les vaisseaux (produit de contraste iodé : artère hépatique, veine porte, parenchyme, voies biliaires => Méthode invasive)

Le tube digestif (plus visible qu’à l’échographie)

La cavité abdominale

Le pelvis, rétro péritoine

Les liquides sont hypodenses (gris foncé) alors que les calculs sont hyperdenses. Les

foies et la rate sont isodenses : ils ont un même niveau de gris.

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iii. IRM : imagerie à résonance magnétique Cette technique permet d’étudier des tissus riches en protons H. Il ne s’agit plus de rayons X comme le

scanner.

On aligne les ions H+ dans un champ magnétique et on envoie par des bobines de gradient des ondes

de radiofréquence qui vont modifier l’agencement géométrique des ions H+ et on va mesurer leur

retour à la phase d’équilibre et de stabilité. C’est une fois les ions H+ revenus à la phase de stabilité que

le signal est déclenché.

L’IRM permet d’étudier :

-­­ Le foie -­­ La vésicule biliaire -­­ Les vaisseaux (par injection de gadolinium)

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Pondération T1 Pondération T2

Liquide hypointense : noir Liquide hyperintense : blanc

On peut aussi faire une IRM avec une IV : on n’utilise pas de l’iode mais du chélate de

gadolinium, très peu allergisant.

Le scanner se fonde sur l’utilisation d’une échelle de gris pour distinguer les différentes

structures. L’IRM utilise les contrastes et est ainsi plus précise que le scanner.

Les séquences de Biliwirsungo-­­IRM accentuent le signal des liquides NON-­­circulants,

réduisant ainsi les autres signaux.

iv. Opacifications directes : injection de produit de contraste

On injecte du produit de contraste directement dans les voies biliaires : -­­ Par voie rétrograde : par le duodénum et le canal cholédoque -­­ Par voie directe : à travers le foie (transhépatique)

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C. Segmentation du foie, la segmentation de Couinaud

Le foie se découpe en 8 segments qui se regroupent au niveau de 4 secteurs :

⋆ Secteur latéral gauche (SLG): seg. 2 et 3

⋆ Secteur paramédian gauche (SPMG) : seg. 4a et 4b ⋆ Secteur paramédian droit (SPMD) : seg. 5 et 8 ⋆ Secteur postérieur et latéral droit (SLD): seg. 6 et 7

Un secteur donne deux segments. Le segment 1 se trouve en arrière, au contact de la VCI.

Les veines portes sont intra-­­segmentaires : chaque branche de division va irriguer un secteur. Les veines hépatiques sont extra-­­segmentaires : -­­ La V hépatique gauche sépare le SLG et le SPMG -­­ La V médiane sépare le SPMG et le SPMD -­­ La V hépatique droite sépare le SPMD et le SLD

Les voies biliaires suivent également cette distribution intra-­­segmentaire.

II. Sémiologie radiologique des voies biliaires

L’imagerie permet de : _ Détecter une pathologie

_ Préciser son siège :

Voies biliaires intra-­­hépatiques

Confluent biliaire supérieur : hile hépatique

Voies biliaires extra-hépatiques

A. Echographie

L’échographie est la procédure initiale pour évaluer les voies biliaires et la vésicule car : -­­ Elle permet l’exploration de toute la cavité abdominale. -­­ Elle est non invasive, non irradiante et peut se faire au lit du patient. -­­ Elle n’est pas chère. -­­ Le diagnostic de la lithiase vésiculaire est très sensible et très spécifique (Voie

biliaire principale < vésicule biliaire). -­­ On peut la coupler au Doppler pour étudier les vaisseaux sanguins adjacents.

Les seuls inconvénients sont qu’elle est opérateur dépendant et que le patient doit être à jeun depuis 12h.

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Anomalie Lésion

Foie Diffuse ou localisée

Unique ou multiple

Hypo échogène (noir)

Hyper échogène (blanc) Mixte Anéchogène (sans écho)

Hétérogène

Homogène

Voies biliaires

Visibles ? Dilatation, obstacle à l’évacuation du produit en aval :

sténose. Ou obstacle dans la lumière du canal correspondant à

un calcul, une tumeur qui amène une dilatation au-­­dessus.

On parle d’obstacle endo ou exoluminal.

i. Les voies biliaires intra-­­hépatiques

Normales Anomalies Aspects pathologiques Voies biliaires

intra hépatiques

Fines

Non visibles

Calibre (dilatation ?)

Contenu

paroi

Dilatation

Sténose

Irrégularités Contenu

échogène

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ii. Les voies biliaires extra-­­hépatiques sous le confluent biliaire (canal hépatique commun et canal cholédoque)

Rappel :

Les deux portions de la voie biliaire principale (a,b) se

rejoignent au niveau du confluent biliaire supérieur (c)

et donnent le canal hépatique commun (d). La vésicule

biliaire se jette par le canal cystique (f) dans le canal

hépatique commun pour ensuite former le canal

cholédoque (h).

Normale Pathologiq

ue Voie biliaire principale Fine et visible

Diamètre ≤ 6mm

Augmentation physiologique

Diamètre > 8mm

Pour repérer la voie biliaire principale, d’arrière en avant on a : -­­ Veine cave -­­ Veine porte -­­ Voie biliaire principale

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i. La vésicule biliaire

Exploration échographique

Examen en décubitus dorsal

Vésicule orthotopique, rebord costal inférieur

Décubitus latéral gauche, inspiration profonde bloquée

Coupes intercostales latérales antérieures ou postérieures

Patient assis

Normal

e Anomalie

s Vésicule biliaire Piriforme, ovalaire, allongée

Taille : 5-­­8cm

Epaisseur pariétale ≤ 3 mm

-­­ Si épaisseur pariétale > 3 mm cholécystite

-­­ Si lithiase (calcul) + épaississement pariétal

cholécystite aiguë lithiasique (signe de Murphy : douleur au passage de la sonde)

Calcul : formation hyperéchogène avec cône d’ombre

acoustique postérieur (les échos ont été arrêtés par

une structure dense, calcifiée)

B-­­ Scanner

Il permet de détecter des anomalies comme les calculs (sur les images ci-­­dessous, on descend le long des canaux biliaires) :

Voies biliaires intra-hépatiques dilatées

Voie biliaire principale très dilatée

Calcul en distal

Le calcul sur le troisième scanner est responsable de la dilatation des voies biliaires extra et intra hépatiques.

Il permet également de détecter des cancers comme celui de la tête du pancréas.

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En effet, la tumeur va comprimer les voies biliaires extra-hépatiques entrainant une dilatation des voies biliaires situées au-­­dessus de la sténose. C’est donc une sténose exoluminale extrinsèque.

C-­­ IRM

On peut appliquer une bili-­­IRM (ou cholangio-­IRM), fortement pondérée en T2 : tout ce qui est liquidien est en hypersignal. On privilégie ainsi les voies biliaires qui sont en signal hyperintense alors que la lacune (qui représente l’obstacle) est en signal hypointense.

Normal Voie biliaires intraH dilatées

Sténose ss-­­hilaire Cholédocholithiase

L’IRM permet de détecter de petits calculs qui ne seraient pas visibles à l’échographie ou au scanner.

D-­­ Opacifications directes

Conclusion : Imagerie dans l ’exploration des voies biliaires :

1) Échographique : 1er examen : vésicule et voies biliaires

2) TDM : étude de la cavité abdominale

Pathologie bilio-­­pancréatique : lithiase, adénopathie, cancer du pancréas.

3) Complément par cholangio-­­IRM : Visualiser lumière des voies biliaires, pathologie endoluminale, lithiase, tumeur

III. Sémiologie radiologique du foie

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Caractéristique de la pathologie

Exemple

Diffuse Stéatose (infiltration de graisse) Fibrose (cirrhose à cause de l’alcool ou virus B-­­C)

Focale Tumeur (maligne ou bénigne)

A. Pathologies hépatiques

i. Cirrhose

-­­ Hépatomégalie -­­ Splénomégalie -­­ Ascite -­­ Dérivations veineuses : la veine porte est bloquée par l’augmentation de taille du foie, des voies

dérivatives se mettent donc en place pour compenser. On parle de « shunt porto-­­systémique ». -­­ Foie hyperéchogène -­­ Etude de l’hypertension portale -­­ Recherche de nodules -­­ Risque : développement du carcinome hépatocellulaire (CHC)

Lésions et tumeurs

-­­ Lésions bénignes :

Echographie Scanner IRM

Kystes Fréquent

-­­ Anéchogène avec un renfort postérieur (accélération des échos à la sortie du kyste)

-­­ Paroi fine

-­­ Hypodense (liquide) -­­ Sans imprégnation de

contraste (avasculaire)

-­­ Kyste biliaire lésion arrondie

-­­ Homogène T1 hypo-­­intense T2 hyper-­­intense Après IV aucun remplissage

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Angiomes + fréquente

-­­ Hyperéchogène, homogène

-­­ <3cm, capsulaire -­­ Localisation à

propos d’une structure veineuse

-­­ De préférence dans foie droit

-­­ Opacification de la périphérie vers le centre en aspect de motte (des petits nodules apparaissent), remplissage centripète dit globulaire

-­­ Lésion hyperdense à 3mn de l’injection

T1 : hypointense T2 : hyper-­­intense -­­ Remplissage

centripète discontinu

(avec injection de gadolinium) voir si angiome atypique, risque de malignité

Abcès

-­­ Tumeur hépatique bénigne

Echographie TDM IRM

Hyperplasie nodulaire focale (HNF)

Lésion bien limitée sans capsule

Homogène

Iso intense en T1 et T2

même signal que le foie

Hyper vascularisation au temps artériel

Cicatrice centrale : Pondération T2 : Hypo-­­intense sans injection Hyper-­­intense en phase tardive

Adénome Lésion encapsulée

Pas de cicatrice centrale

Hétérogène

Transformation maligne

Fortement hypervasculaire

Hypervascularisation à la phase artérielle : pas de cicatrice

Phase portale ; iso-­­dense

-­­ Tumeur maligne primitive

Tumeur sur cirrhose : Hépatocarcinome se développe suite à des remaniements architecturaux et développement de nodules sur cirrhose. Des nodules de régénération bénins sont susceptibles d’évoluer vers des nodules dysplasiques ou des carcinomes hépatocellulaires.

Echographie TDM IRM

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Carcinome hépatocellulaire

Avant injection : Hypo ou isodense

Après injection : Phase artérielle hyperdense

Phase portale : hypo ou isodense

Phase tardive : hypodense

Lavage : « wash-­­in »/« wash-­­out »

Hétérogène T2 :

modérément hyper intense

T1 : hypo intense

Capsule apparaità la phase tardive

-­­ Tumeur maligne secondaire : lésions les plus fréquentes du foie :

La métastase provient d’une lésion primitive cancéreuse (recto-­­colon, seins, poumons, pancréas, estomac).

Echographie TDM IRM

Métastase Très fréquente

Modérément hypo-iso-échogène avec un halo hypoéchogène circonférentiel

Hétérogène

Hypodense

Couronne hyperdense

T1 :

hypointense après IV

Couronne hypervasculaire

T2 :

hyperintense

hétérogène

Halo hyperintense

B. Pathologies hépatiques en imagerie

Echographie TD

M IRM Kyste

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Angiome Angiome

HNF

HNF

Cicatrice centrale

Adénome

CHC

HyperV phase

isodense portale artérielle

PA

PP Couronne

hypoéchogène PA

PT

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Métastase

couronne hypervasculaire

halo hyperintense

Mot du RT : Pour ce cours il faut absolument savoir la segmentation du foie. A noter aussi : calcul = lithiase et lésion bénigne = tumeur bénigne. Une femme chez le chirurgien esthétique : - J'aimerais avoir de plus gros seins. Combien cela me coûterait-­­il ? L'homme de l'art : - Cela coûterait environ 50 000 frs. La femme : - Je ne peux pas me le permettre... N'y a-­­t-­­il pas une alternative à la chirurgie ? Le docteur essayant d'être aimable : - Vous pourriez essayer de vous frotter les seins avec du papier toilette... La femme : - Du papier toilette ??? Comment cela pourrait-­­il me rendre les seins plus gros ? Le docteur : - Regardez ce que cela a réussi à faire à votre postérieur...

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FICHE RECAPITULATIVE

Indications et modalités en imagerie :

Indications : Examen systématique, bilan d’un cancer connu, syndrome douloureux abdominal, masse, ictère, fièvre persistante, altération de l’état général, du bilan biologique hépatique et/ou pancréatique.

Modalités :

Echographie : 1er

examen, non invasif ; à jeun ; exploration de la vésicule et des voies biliaires, du parenchyme hépatique, des vaisseaux ; étude pancréatique, splénique, de la cavité abdominale.

Scanner : Parenchymes, vaisseaux, tube digestif, cavité abdominale, pelvis, rétro péritoine.

IRM : Foie, vésicule biliaire, vaisseaux. Utilisation des contrastes, méthode plus précise que le scanner.

Segmentation du foie :

8 segments au niveau de 4 secteurs : SLG (2 et 3), SPMG (4a et 4b), SPMD (5 et 8), SLD (6 et 7). Segment 1 en arrière au contact de la VCI

Veines portes intra-­­segmentaires (une branche pour un secteur), veines hépatiques extra-­­segmentaires.

Sémiologie radiologique des voies biliaires :

Echographie :

Voies biliaires intra-­­hépatiques :

Normales Anomalies Aspects pathologiques

Voies biliaires intra hépatiques

Fines

Non visibles

Calibre (dilatation ?)

Contenu paroi

Dilatation

Sténose

Irrégularités

Contenu échogène

Voies biliaires extra-­­hépatiques :

Normale Pathologique

Voie biliaire principale Fine et visible

Diamètre ≤ 6mm

Augmentation physiologique

Diamètre > 8mm

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Vésicule biliaire :

Normale Anomalies

Vésicule biliaire

Piriforme, ovalaire, allongée

Taille : 5-­­8cm

Epaisseur ≤ 3 mm

-­­ Si épaisseur > 3 mm cholécystite

-­­ Si lithiase (calcul) + épaississement pariétal cholécystite aiguë lithiasique (signe de Murphy : douleur au passage de la sonde)

-­­ Scanner :

Voies biliaires intra-­­ hépatiques dilatées

VoB principale très dilatée Calcul en distal

-­­ IRM :

Utile pour les petits calculs non visibles à l’échographie ou au scanner.

Sémiologie radiologique du foie :

Cirrhose : Hépatomégalie, splénomégalie, ascite, dérivations veineuses, foie hyperéchogène.

Lésions et tumeurs : -­­ Lésions bénignes : Kystes (fréquent), angiome (+ fréquents), abcès -­­ Tumeurs hépatiques bénignes : Hyperplasie nodulaire focale (HNF), adénome -­­ Tumeur maligne primitive : tumeur sur cirrhose = carcinome hépatocellulaire -­­ Tumeur maligne secondaire (lésions les plus fréquentes) : métastase

Normal Voie biliaires intraH dilatées

Sténose ss-­­hilaire Cholédocholithiase

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UE6 – SD – Sémiologie - n° 6

19/01/2017

Pr Philipe Sogni

[email protected]

RT : Maxence Delaporte

RL : Léa Vieilledent

Sémiologie et explorations du foie et des voies biliaires

Plan :

Introduction

I. Les grands syndromes de la pathologie hépatique A. Cholestase B. Cytolyse C. Insuffisance hépato-cellulaire D. Hypertension portale

II. Ascite

III. Ictère

IV. Sémiologie biliaire

A. Lithiase Biliaire B. Colique hépatique C. Cholécystite aigüe D. Migration lithiasique

Abréviations : Aspartate AminoTransférase (ASAT) Alanine AminoTransférase (ALAT) Taux de Prothrombine (TP) Hypertension Portale (HP)

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Introduction

En hépatologie, la démarche diagnostique est simple et repose sur peu d’examens sémiologiques et peu

d’examens biologiques : un minimum de moyens pour un maximum de résultats. L’essentiel est

d’effectuer un interrogatoire complet et un examen clinique ciblé, (Cf stages de sémio) complétés par un bilan biologique hépatique standard :

- Taux de Prothrombine (TP)

- Albuminémie

- Transaminases (ALAT, ASAT)

- GammaGT

- Phosphatases alcalines

- Bilirubine (Totale et conjuguée)

- NFS plaquettes

L'imagerie est aussi utilisée (écho, scanner, IRM, etc..). On utilise en priorité l’échographie qui est simple

et facile à obtenir en urgence, mais qui est opérateur dépendant.

I. Les grands syndromes de la pathologie hépatique

A. Cholestase

Définition : diminution de la sécrétion biliaire.

Il existe 2 types de cholestase :

- Extra-hépatique : due en général à l’obstruction des voies biliaires extra-hépatiques.

- Intra-hépatique : due à une atteinte/défaut de la sécrétion de bile par les hépatocytes ou due à

l’obstruction des voies biliaires intra-hépatiques.

Le bilan biologique hépatique montre :

- Augmentation des phosphatases alcalines (rapport ALAT/Phosphatases Alcalines < 2).

- Augmentation des GammaGT.

- Augmentation ou non du taux de bilirubine totale (=bilirubine conjuguée +bilirubine non

conjuguée) avec une augmentation ou non du taux de bilirubine conjuguée.

A l’échographie, on peut remarquer une dilatation des voies biliaires en cas d’obstruction mais pas

nécessairement.

Remarque : On retrouve une augmentation isolée des phosphatases alcalines dans diverses situations

physiologiques et pathologiques telles que les pathologies osseuses (maladie de Paget, tumeurs osseuses),

mais aussi lors de la croissance osseuse physiologique des adolescents, ainsi que la grossesse chez la femme

(via le placenta). Les GammaGT sont habituellement normales dans ces situations.

Les conséquences d’une cholestase sont en général :

- Une diminution voire une abolition de la sécrétion biliaire.

- Un ictère par accumulation de bile pouvant être constant ou intermittent selon la fréquence de

l’obstruction des canaux biliaires. L’ictère apparait d’abord au niveau des conjonctives, puis au

niveau de la peau.

- Un défaut d’acides biliaires au niveau du tube digestif à l’origine d’une malabsorption des

graisses et des vitamines liposolubles : A, D, E, K et de diarrhées.

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- Un prurit (dépôts de bilirubine au niveau des nocicepteurs cutanés)

B. Cytolyse

Définition : Augmentation des transaminases ALAT et ASAT avec le rapport ALAT / Ph Alc > 5.

Remarque : On peut retrouver une augmentation des transaminases d'origine non hépato-biliaire. Elle peut

être d'origine musculaire après un effort physique notamment (concerne les muscles striés et le myocarde

principalement) avec une prédominance des ASAT. Le reste du bilan hépatique est normal.

Macro-ASAT : ASAT augmentent, le reste est normal.

Démarche diagnostique :

- Déterminer l’origine hépatique de la cytolyse.

- Déterminer le caractère aiguë (<6 mois) ou chronique (>6 mois) de l’affection.

- Y a-t-il une insuffisance hépato cellulaire ? (signe de gravité)

- Rechercher les étiologies possibles : nombreuses mais principalement virus, toxiques et

médicaments (plus rarement maladies auto-immunes ou maladies rares).

C. Insuffisance Hépato-Cellulaire (la partie la plus importante du cours)

Définition : défaut/insuffisance de fonctionnement du foie, notamment au niveau de ses fonctions de

synthèse, de transformation, de détoxification (épuration) et de ses fonctions biliaires.

Aiguë ou chronique, l’IHC conduit à une baisse du taux de Prothrombine et du facteur V.

Une IHC fulminante est définie par un TP<50% accompagné d’une encéphalopathie hépatique et dont le

délai d’apparition est inférieur à 15 jours.

Une IHC sub-fulminante apparait après un délai supérieur à 15 jours.

Remarque : Le taux de Prothrombine (TP) est un reflet de l’hémostase et donc de la fonction hépatocytaire.

Lorsque le taux de prothrombine est inférieur à 50% de la norme on parle d’IHC sévère.

Signes Cliniques : (à savoir+++)

Signes majeurs :

Encéphalopathie (astérixis)

Angiomes stellaires

Diminution du Taux de Prothrombine

Diminution du facteur V

Diminution de l’albuminémie (par défaut de synthèse)

Signes non spécifiques

Asthénie

Ictère

Foetor hépaticus (odeur spécifique des patients atteints d'IHC)

Syndrome hémorragique (par diminution de la coagulation)

Sepsis (infections car patients souvent immunodéprimés)

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Erythrose palmaire

Hippocratisme digital

Aménorrhée chez la femme / Hypogonadisme chez l’homme

Hypoglycémies

Dans l’IHC Aiguë, on retrouve les signes qui arrivent rapidement : encéphalopathie et baisse du TP et du

facteur V.

Dans l’IHC Chronique on aura les mêmes signes : encéphalopathie, baisse

du TP et du facteur V et ceux arrivant plus lentement : angiomes stellaires et hypo-albuminémie.

L’encéphalopathie hépatique évolue en 3 stades :

- Stade 1 : inversion du rythme nycthéméral, le patient dort le jour

et est réveillé la nuit (il ne faut pas lui prescrire de psychotropes, du fait de l’hépatotoxicité). Et

astérixis ou flapping : (bras et mains tendues devant soit, doigts écartés, yeux fermés pendant 30

secondes) mouvement en battement d’aile en deux temps, perte du tonus rapide des muscles

extenseurs de la main et correction lente.

- Stade 2 : confusion.

- Stade 3 : troubles de la vigilance voire coma.

Angiome stellaire :

On les retrouve au niveau de la face et de la partie supérieure du tronc et du dos.

Artériole centrale d’où irradient des petits vaisseaux en forme d’étoile.

Disparait à l’appui puis se remplit à partir du centre (vitropression), parfois pulsatile. Ils sont liés à des troubles endocriniens.

On considère que le patient doit présenter au moins 5 angiomes

stellaires pour que ce soit un signe clinique d’IHC.

Remarque : la grossesse peut entrainer l’apparition d’angiomes stellaires.

Prothrombine et coagulation :

La thromboplastine tissulaire, après une

cascade de réactions avec les facteurs VII, X et V,

permet la conversion de la prothrombine

(facteur II) en thrombine, responsable de la

conversion du fibrinogène (facteur I) en fibrine,

protéine insoluble qui conduit à la formation d'un caillot.

Lors d'un déficit en vitamine K, on observe une

baisse des facteurs dépendants de la

vitamine K (facteurs II, VII et X), ce qui

provoque une chute du taux de thrombine qui

entraine une chute du taux de fibrine et donc un défaut de coagulation.

Le facteur V ou proaccélérine est indépendant de la vitamine K.

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Lors d'une IHC, on observe une baisse de tous les facteurs (y compris le facteur V) ce qui conduit à un

défaut de coagulation.

On différencie donc un déficit en vitamine K, notamment lors d’une cholestase où il y a malabsorption des

vitamines liposolubles dont la vitamine K, d'une IHC en regardant le taux de facteur V. Lors d'un déficit en vitamine K, celui-ci reste à un niveau normal, tandis que lors d'une IHC, celui-ci est abaissé.

D. Hypertension portale

Définition : Augmentation de la pression Porte d’au moins 15 mmHg.

Cette mesure est difficile à réaliser, on utilise donc le

gradient de pression hépatique : la différence entre

la veine Porte et les veines hépatiques. On parle

d’hypertension portale s’il y a une augmentation de plus de 5mmHg de ce gradient.

Il existe 3 types anatomiques (3 causes) d’HTP :

- Infra-hépatique : En amont du capillaire

sinusoïde, la veine porte est bloquée

(gradient normal).

- Intra-hépatique (souvent dû à une

cirrhose) : le gradient augmente. - Supra-hépatique : qui peut être dû à une

thrombose des veines sus-hépatiques. Le

gradient est normal. Présente lors d’une

insuffisance cardiaque droite.

Signes cliniques :

- L'ascite (=liquide dans la cavité péritonéale).

- L’œdème des membres inférieurs.

- Une splénomégalie (car la veine splénique se gorge de sang) qui induit de l'hypersplénisme

(=hyperactivité de la rate), responsable des anomalies du bilan biologique : séquestration des

plaquettes et des leucocytes au sein de la rate et donc diminution du nombre de plaquettes

(=thrombopénie) et de leucocytes (=leucopénie) dans le sang.

- Une circulation veineuse collatérale porto-cave : shunt visible à l’œil nu, paramédian,

ombilico xyphoïdienne, ascendante (en appuyant, le sang doit être bloqué et en relâchant

réapparaitre en se dirigeant vers la tête).

La cirrhose provoque le développement d’une fibrose (foie dur) et ainsi une augmentation des

résistances vasculaires intra-hépatiques et une augmentation de la tension portale.

L'organisme réagit dans le but de diminuer l'HTP en créant des voies de dérivations sanguines, appelées

shunts porto-systémiques : les toxiques ne passent plus par le foie, mais vont directement dans la veine

cave.

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Par exemple, les varices œsophagiennes qui sont liées à la réouverture de veines embryonnaires suite

à la redistribution vasculaire. Elles sont caractéristiques de l’HTP et gonflent selon les lois physiques de Laplace.

L'organisme réagit aussi en produisant des médiateurs comme le monoxyde d'azote NO, ce qui induit une

vasodilatation artérielle, et par baroreflexe (Cf T1) une augmentation du débit cardiaque ainsi

qu'une hypervolémie relative. C'est le syndrome hyperkinétique. L'hypervolémie entraîne une augmentation du flux et donc augmente le phénomène d’HTP.

Il y a ensuite activation neuro-hormonale en réponse à cette augmentation de pression et sécrétion d’endothéline, de catécholamines, arginine-vasopressine.

En moyenne l’HTP tend à augmenter chez le cirrhotique.

Le diagnostic clinique de cirrhose se fait à la palpation : le bord inférieur du foie est dur voire tranchant.

Selon l'étiologie on retrouve une cytolyse, une cholestase ou les deux. Il est possible d’avoir un bilan

hépatique normal (pas de TP bas et de bilirubine haute).

II. Ascite

Définition : accumulation de liquide dans la cavité péritonéale.

Signes cliniques : matité déclive des flancs à la

percussion, signe du flot. Confirmation du diagnostic à

l’échographie (épanchement).

Les diagnostics différentiels de l’ascite sont : la

grossesse, le globe vésical, les kystes ovariens, une

masse abdominale.

Le diagnostic d’ascite est difficile lorsque l’épanchement est de faible volume.

Il existe 2 types d’ascite :

- Ascite transsudative : faible taux de protéines (< 30g /l). On les retrouve majoritairement en cas

de cirrhose non compliquée.

- Ascite exsudative : taux élevé de protéine (>30g/l) avec des étiologies variées : cancer (avec

extension péritonéale), infection BK, trouble cardiaque, inflammatoire (réaction à la pancréatite).

La ponction d’ascite se fait stérilement, au lit du patient en pleine matité, toujours en fosse iliaque

gauche (car le colon est plus mobile à gauche) sur la ligne virtuelle entre l’ombilic et l’épine iliaque antérosupérieure à la jonction 2/3-1/3.

On récupère le liquide pour confirmer le diagnostic d’ascite.

Souvent les patients atteints d’ascite présentent une hernie ombilicale « en tête de méduse », un

syndrome de Cruveilhier-Baumgarten et on peut remarquer un réseau veineux ascendant bleuté péri-

ombilical : c’est la circulation collatérale porto-cave. A distinguer de la circulation des flancs (thrombose de la veine cave).

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III. Ictère

Définition : coloration jaune de la peau et des muqueuses en raison d'une accumulation de bilirubine (conjuguée ou non conjuguée).

La bilirubine est un pigment qui est issu de la dégradation des globules rouges. Lors de l'hémolyse, la bilirubine est relarguée dans le sang sous forme libre = forme indirecte, donc sous forme non conjuguée.

Lorsque la bilirubine libre passe dans le foie, elle subit une réaction de glucurono-conjugaison avec la

glucuronyltransférase : c'est la forme conjuguée de la bilirubine, qui lui permet ensuite d'être sécrétée puis excrétée dans la bile au niveau du tube digestif.

Il existe deux types d’ictère :

- Ictère à bilirubine non-conjuguée : Dû à une hémolyse trop importante (thalassémies) ou à une

anomalie de la conjugaison. Les signes cliniques et biologiques sont un ictère, des urines de

couleur normale, des selles de couleur normale et une hyperbilirubinémie à prédominance

non-conjuguée. Chez le nouveau-né il y a un risque de passage de la barrière hémato-

encéphalique à l’origine de complications neurologique.

- Ictère à bilirubine conjuguée : Trouble de la sécrétion et de l’excrétion. Les signes cliniques et

biologiques sont un ictère, des urines foncées, des selles décolorées et une hyperbilirubinémie

à prédominance conjuguée. Il y a un défaut de sécrétion de la bile (= cholestase) on retrouve

donc : malabsorption des lipides, des diarrhées chroniques (stéatorrhée) et une malabsorption

des vitamines liposolubles (A, D, E, K).

IV. Sémiologie Biliaire

A. Lithiase Biliaire

Définition : Formation des calculs biliaires.

C’est une pathologie fréquente : elle touche 20% de la population. Dans 80% des cas elle est asymptomatique. 20% des patients présentent des complications à 20 ans.

On distingue plusieurs types de calculs :

- Les calculs cholestéroliques (en grande majorité : 80%) : par stagnation de la bile.

- Les calculs pigmentaires parmi lesquels on retrouve les calculs noirs liés à l’hémolyse chronique

et les calculs bruns liés à une infection ou une malformation.

La formation de calculs biliaires a lieu le plus souvent dans la vésicule biliaire.

Plusieurs facteurs influencent la formation de calculs :

- Age, prédisposition familiale, sexe (F>H), ethnie.

- Alimentation, obésité, dyslipidémie (fibrates).

- Grossesse, contraceptifs, oestrogénothérapie (les œstrogènes réduisent la mobilité vésiculaire)

- Malabsorption des acides biliaires. Différentes complications sont possibles :

- La colique hépatique.

- La cholécystite aigüe : due à une obstruction du canal cystique.

- La migration lithiasique.

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B. Colique hépatique

Définition : douleur aiguë d’origine biliaire, liée à la présence d’un calcul vésiculaire.

Signes cliniques : Douleur localisée dans l’hypochondre

droit, irradiant en hémi-ceinture et vers l’omoplate droite. Le

plus souvent en situation postprandiale, la douleur est

marquée par un début brutal et une durée plutôt longue

(plusieurs heures). Et une inhibition de l’inspiration

profonde par contraction des muscles de manière localisée

(signe de Murphy).

La colique hépatique ne s’accompagne PAS de fière, de

syndrome septique ou d’ictère. La présence de ces signes permet d’éliminer le diagnostic de colique hépatique.

Signes Biologiques : Bilan hépatique sub-normal, lipasémie normale.

Signes visibles à l’échographie :

- Lithiase vésiculaire (typique dans 80% des cas : images hyper-échogènes, arrondies, mobiles,

déclives, avec cône d’ombre postérieur).

- Signe de Murphy échographique (au passage de la sonde).

- Paroi vésiculaire normale.

A l’échographie (Cf image) on a une image hyper-échogène, mobile, avec un cône d’ombre postérieur.

(Absence d’épaississement de la paroi vésiculaire)

C. Cholécystite aiguë

Définition : inflammation de la vésicule biliaire, le plus souvent suite à un calcul dans le canal cystique. Elle s'accompagne d'une douleur (la même que pour la colique hépatique) et de fièvre.

On retrouve des signes cliniques et biologiques de sepsis.

Signes à l’échographie :

- Lithiase vésiculaire.

- Épaississement de la paroi

(dédoublement) (> 3 mm).

- Vésicule sous tension, signe de Murphy.

- Pas de dilatation des voies biliaires

intra-hépatiques et extra-hépatiques.

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D. Migration lithiasique

Définition : Lithiase de la voie biliaire principale après migration du calcul.

La migration lithiasique donne suite à plusieurs situations :

- Asymptomatique (majorité des cas).

- Ictère obstructif (bloc des voies biliaires).

- Angiocholite.

- Pancréatite aiguë biliaire. Signes Cliniques : Triade DOULEUR FIEVRE (due à l’inflammation) ICTERE

Attention ! Apparition de chaque symptôme dans cet ordre !!!

Colique hépatique Cholécystite aigue Migration lithiasique

Douleur +++ ++ +

Fièvre NON OUI OUI

Ictère NON NON OUI

Echographie Calculs vésiculaires +Paroi vésiculaire +Dilatation VB principale

En conclusion, la démarche diagnostique dans le cas de pathologies hépatique se traduit par :

- L’analyse des symptômes (Colique hépatique ; Cholécystite aiguë ; Angiocholite).

- L’examen physique (Ictère ; Signes d’insuffisance hépato-cellulaire ; Ascite et signes physiques

d’hypertension portale).

- La biologie sanguine (Bilan hépatique : transaminases (ALAT, ASAT), gammaGT, phosphatases

alcalines, bilirubine totale et conjuguée, NFS, plaquettes, TP (facteur V), électrophorèse des

protides (albumine).

- L’imagerie : Echographie-Doppler ; Fibroscopie oeso-gastroduodénale.

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FICHE RECAPITULATIVE

En hépatologie la pose du diagnostic se base sur un interrogatoire complet, un examen ciblé. L’échographie est l’examen d’imagerie qui sera le plus pratiqué.

Bilan hépatique standard : Transaminases ALAT et ASAT, GammaGT, Phosphatases alcalines, Bilirubine, Taux de prothrombine, Albuminurie, NFS Plaquettes.

Les grands syndromes de la pathologie hépatique :

Cholestase : diminution de la sécrétion biliaire. - Extra hépatique (obstruction voies biliaires extra hépatiques) ou Intra hépatique (défaut

sécrétion ou obstruction voies biliaires intra hépatiques) - Bilan biologique : augmentation des phosphatases alcalines et des gammaGT - Quand obstruction des voies biliaires : visible sur échographie - Conséquences : ictère (accumulation bilirubine) + Défaut d’acides biliaires ( diarrhée+

malabsorption lipides et vit. Liposolubles) + Prurit

Cytolyse : augmentation des transaminases ALAT et ASAT ALAT/Ph Alc>5 - Attention pas toujours d’origine hépato-biliaire : origine musculaire (prédominance

ASAT) - Démarche diagnostic : Origine hépatique+ Aigue/Chronique+ IHC ? + Etiologies possibles

(= virus, toxique, médicament)

Insuffisance Hépato-Cellulaire (IHC) : défaut de fonctionnement des hépatocytes (synthèse, détoxification, fonctions biliaires)

- Aigue ou chronique - Bilan biologique : baisse du taux de Prothrombine(TP) et du facteur V - IHC sévère si TP<50% norme / IHC fulminante si TP<50% norme + encéphalopathie

hépatique + apparition en 15 jours - Signes cliniques majeurs : encéphalopathie (3 stades : inversion rythme nycthéméral +

astéréxisconfusioncoma) + angiomes stellaires(>5)+ diminution TP+ diminution du facteur V( indépendant de la vitamine K)+ diminution albuminurie +/- signes non spécifiques (asthénie, ictère, sepsis …)

- IHC aigue : encéphalopathie + baisse TP et facteur V / quand chronique en + angiomes stellaires + hypo albuminémie

Hypertension portale (HP) : augmentation de la pression porte > 15mmHg ou augmentation de plus de 5 mmHg du gradient de pression hépatique

- 3 types anatomiques de HP : Bloc pré-hépatique (dans le tronc porte) /Intra hépatique

augmentation du gradient / Post hépatique (thrombose veines hépatiques)

- Signes cliniques : Ascite+ Œdème des membres inférieurs+ Splénomégalie

Hypersplénisme ( Thrombopénie+ Leucopénie) +Varices œsophagiennes +

Circulation veineuse collatérale

- Cirrhose (diagnostic par palpation = bord du foie dure et tranchant): augmentation

résistances vasculaires intra hépatiques augmentation tension portale (car

fibrose+++). L’organisme cherche à diminuer l’HTP via shunts porto-systémiques +

Production de NO( Vasodilatation artérielle) + Baroréflexe augmente débit cardiaque

+ Hypervolémie relative = Syndrome hyperkinétique

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Ascite : Accumulation de liquide dans la cavité péritonéale

- Signes cliniques : matité déclive des flancs à la percussion + signe de flot +/- circulation collatérale porto cave et hernie ombilicale

- Diagnostics différentiels : grossesse + globe vésical+ kystes ovariens+ masse abdominale - 2 types d’ascite : transsudative (taux prot<20g/L, quand cirrhose) ou exsudative (taux

prot> 20 g/L, quand cancer, infection BK, trouble cardiaque, inflammation) - Ponction d’ascite : au lit du patient en pleine matité, fosse iliaque gauche, jonction 2/3 –

1/3 ligne entre ombilic et épine iliaque antéro sup

Ictère : Coloration jaune de la peau et de muqueuses (accumulation bilirubine)

- Bilirubine : pigment issu de l’hémolyse, relargué sous forme libre (indirecte= non conjuguée), dans le foie subit glucurono-conjugaison pour être éliminé dans la bile dans le tube digestif (forme conjuguée)

- 2 types d’ictères : à bilirubine non conjuguée : ictère + urines de couleur normale + selles

de couleur normale + hyperbilirubinémie à prédominance non conjuguée à bilirubine conjuguée : urines foncées + selles décolorées +

hyperbilirubinémie à prédominance conjuguée + défaut de sécrétion biliaire ( malabsorption lipides, vitamines liposolubles + diarrhée chronique)

Sémiologie biliaire :

Lithiase biliaire : formation de calculs biliaires le plus souvent dans la vésicule biliaire (20% de la population, dans 80% des cas asymptomatique)

- 2 types de calculs : cholestéroliques ou pigmentaires - Facteurs influençant la formation de calculs : âge, prédisposition familiales, sexe (F>H),

ethnie, alimentation grasse, obésité, dyslipidémie, grossesse, contraceptifs, oestrogénothérapie, malabsorption des acides biliaires

- Calculs peuvent se trouver à différents niveaux : dans vésicule biliaire (si se bloque colique hépatique) / Dans canal cystique (cholécystite) / Dans canal cholédoque(angiocholite)

Cholique Hépatique : douleur aigue d’origine biliaire localisée dans l’hypochondre droit, irradiant en hémi ceinture ou vers la pointe de l’omoplate droite. Début brutal et durée longue

- Signes cliniques : douleur + défense dans hypochondre droit + signe de Murphy PAS de fièvre ni ictère ni syndrome septique

- Signes biologiques : bilan hépatique et lipasémie normaux - Signes visibles à l’échographie : lithiase vésiculaire hyperéchogène, arrondie, mobile,

déclive avec cône d’ombre postérieur PAS de dilatation voies biliaires + paroi vésiculaire normale

Cholécystite aigue : inflammation de la vésicule quand calcul dans le canal cystique = Douleur + Fièvre Signes cliniques et biologiques de sepsis

- Signes à l’échographie : lithiase vésiculaire+ épaississement paroi (> 3mm) + vésicule sous tension+ PAS dilatation voies biliaires

Migration lithiasique : lithiase de la voie biliaire principale après migration du calcul - Complications : ictère obstructif / angiocholyte +++/ pancréatite aiguë biliaire - Signes cliniques : DOULEUR BILIAIRE FIEVRE ICTERE - Signes biologiques : Hyperleucocytose+ Cholestase+ Cytolyse + Lipasémie normale - Signes à l’échographie : dilatation de la voie biliaire principale

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UE6 – SD – Sémiologie – cours n°7

20/01/2017

Pr Charles-André Cuenod

[email protected]

RT : Manon Delville

RL : Damien Jeune

Sémiologie radiologique de l'étage sous-mésocolique

Plan :

I. Rappels anatomiques

A. Vascularisation par le meso B. Les segments du co lon C. Anses digestives D. Les mesos E. Le grand omentum/epiploon

II. Technique d'imagerie A. Rayons X B. Echographie C. Scanner D. IRM E. Arteriographie

III. Aspect normal en imagerie

A. Intestin gre le B. Appendice C. Co lon D. Rectum E. Vaisseaux

IV. Sémiologie élémentaire

A. Lumiere B. Paroi

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C. Meso D. Vaisseaux E. Espace interperitoneal F. Autres organes

Mot du RT : Ce cours est long et pas si facile que ca mais le prof a precise que la plupart des techniques

d'imagerie seraient revues en ED, pas de panique si vous n'avez pas tout bien assimile :).

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I. Rappel anatomique

Le mésocôlon transverse situé dans l'abdomen est une structure qui le relie le côlon transverse au rétro péritoine. A mi-distance dans l'abdomen, il le sépare en deux étages :

Un étage sus mésocôlique au-dessus du mésocôlon transverse. Contient essentiellement des organes

pleins : foie, rate, pancréas mais aussi l'estomac, D1 et une partie de D2.

Un étage sous mésocôlique en dessous du mésocôlon transverse (celui qui va être détaillé dans ce

cours). Contient plutôt un tube.

Ces étages sont illustrés par les séquences ci-dessous

A. Vascularisation par le meso :

Sur l’illustration ci­contre, le co lon transverse et son

meso ont ete reclines vers le haut pour bien mettre en

evidence le mesoco lon transverse.

B. Les segments du co lon

Le co lon comporte differentes portions, qui citees

dans le sens de progressions des matieres fecales, sont :

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1= La valvule iléo-cæcale ou valvule de Bauhin : jonction entre l’intestin gre le et le co lon.

2= Le cæcum : sorte de reservoir faisant suite a la valvule

3= L’appendice vermiculaire : il est appendu au cæcum

4= Le côlon droit ou co lon ascendant

5= L’angle colique droite ( = angle hepatique pour les anglo­saxons car situe juste en dessous du foie)

6= Le côlon transverse

7= L’angle colique gauche

8= Le côlon gauche ou co lon descendant

Le côlon sigmoïde ou pelvien

Le rectum avec le canal anal

→ L’étage sous méso-colique contient :

• Le gre le :

Duodenum mais uniquement D2, D3 et D4

Jejunum

Ileon

=> Valvule ileo­cæcale

• Le co lon :

Cæcum et appendice

Co lon droit

Co lon transverse

Co lon gauche

Co lon sigmoï de

• Le rectum haut

/!\ Les rectums moyens et bas sont sous­peritoneaux, dans le petit bassin. Le canal anal est egalement

sous­peritoneal et appartient au perinee. /!\

Mot du RT : Le prof a precise qu'il fallait savoir reconnaï tre et situer les structures precedentes sur des

images anatomiques comme sur des images radiologiques !

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C. Anses digestives

Les anses digestives presentent une lumiere (dans laquelle passe le bol alimentaire) bordee d'une

paroi organisee en differentes couches, depuis l’interieur vers l’exterieur :

­ une muqueuse

­ une sous­muqueuse

­ une musculeuse

La classification des cancers va se baser sur les differents niveaux d'atteinte de ces couches.

Le tube digestif est relie au retroperitoine par la membrane peritoneale qui va recouvrir la musculeuse.

Cette membrane va former en arriere une structure graisseuse qui contient des vaisseaux, il s'agit du

méso. Il contient des vaisseaux permettant d'irriguer le tube (arteres, veines et lymphatiques) ainsi que

quelques ganglions.

Il faut imaginer que la membrane

se continue et se referme sur elle-

même si bien que la cavité

péritonéale est une cavité close.

Chez l'homme il n'y a aucune communication entre la cavite peritoneale et l'exterieur, il n'y a pas d'organe

peritoneal pur. Alors que chez la femme, les ovaires sont intra peritoneaux, il y a une communication entre

l'exterieur et le peritoine (cancer de l'ovaire : les cellules tumorales vont directement ensemencer le

peritoine=> carcinose). En scanner on pourra voir un « ga teau peritoneal »

Petite anecdote : le meso serait depuis une semaine le 79e organe a part entiere chez l'espece humaine ;)

D. Les mesos :

Le peritoine va changer de nom selon la structure qu'il recouvre : péritoine viscéral lorsqu'il

recouvre un viscere et péritoine pariétal quand il recouvre une paroi. Le meso est une lame porte

vaisseaux, il correspond aux deux feuillets de peritoine accoles

l'un contre l'autre. Les mesos contiennent plus ou moins de

graisse selon le morphotype.

Ci­contre le chirurgien a sorti une anse d'intestin gre le et donc

du mesentere, on distingue bien les vaisseaux et la graisse. Le

mesentere permet en particulier le mouvement pour le

peristaltisme. Les replis tres importants du mesentere sont

appeles la fraise de veau (col a la renaissance).

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Chaque meso prend le nom de l’organe dont il depend :

le meso du gre le → le mésentère (derivant de meso enteron =IG)

le meso du cæcum → le mésocæcum (caecum =organe libre du co lon)

le meso de l’appendice → le mésoappendice

le meso du co lon transverse → le mésocôlon transverse et le grand epiploon

le meso du co lon sigmoï de → le mésosigmoïde

le meso de la partie haute du rectum → le mésorectum

Le co lon droit et le co lon gauche ont la particularite de ne pas e tre mobiles physiologiquement, ils sont

accoles au retro­peritoine et il n'y a donc pas de meso individualise en tant que tel. En revanche, le

jejunum, l'ileon, le cæcum, l’appendice, le co lon transverse et le sigmoï de sont mobiles, libre et l’on peut

voir leur meso.

E. Le grand omentum/épiploon

Il est constitué par l’accolement du prolongement de deux mésos, appendus d’une part à la partie

inférieure côlon transverse et d’autre part à la partie inférieure de l’estomac :

Le mésocôlon transverse au lieu de se réfléchir autour du côlon

transverse, se prolonge caudalement. Le méso de l’estomac se

développe lui aussi caudalement. Ces 4 feuillets de péritoines (2

pour chaque méso) se rejoignent et forment un tablier, encore

appelé tablier de sapeur. C’est le grand omentum ou grand

épiploon, celui-ci comporte beaucoup graisse et de nombreux

vaisseaux.

=> Rôle : On peut le comparer à une « serpillère ». Lorsque du

liquide est en excès dans la cavité péritonéale, le grand épiploon va nettoyer la cavité et aspirer le liquide superflu.

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II. Techniques d'imagerie

Rayons X Echographie Scanner IRM Artériographie

Grêle Transit du grêle ++ +/-injection

+/-micropaque

Entéroscanner

EntéroIRM +

Côlon Lavements

barytés ou

hydrosolubles

+ +/-injection

+/-lavements

Coloscanner

Coloscopie

virtuelle

+/- +/-

Appendice - +++ +/- injection

+/- lavement

+/- voire - -

Rectum Lavements Echo-

endoscopie

+/- +++ -

A. Rayons X

Pour le gre le, on utilisait une technique appelee transit du grêle, on faisait boire un produit de

contraste au patient. Cette technique a ete abandonnee au profit du scanner et surtout de l’IRM. Pour le

co lon, on introduisait un lavement baryté ou hydrosoluble (produits de contraste) par voie basse afin de

mouler le colon (realisee par les radiologues). Cette technique a ete abandonnee au profit de la

coloscopie, effectuee par les gastro­enterologues. L’appendice n’est pas visible avec les rayons classiques

et pour le rectum, on utilisait des lavements. Aujourd’hui cette technique a ete totalement abandonnee.

B. E chographie

L’echographie est tres utilisee pour visualiser l’appendice. Lors d’une suspicion d’appendicite,

l’echographie est l’examen minimum (voire un scanner) avant toute operation chirurgicale, surtout chez

les jeunes pour eviter l'irradiation. Cependant, elle est operateur dependant.

C. Scanner

La majorite des examens radiologiques sont fait avec le scanner. Cependant, l’un des inconvenients

majeurs du scanner est qu’il est tres irradiant.

L’observation du gre le avec un scanner classique peut se faire avec ou sans injection, avec ou sans

lavement. L'injection rehausse les parois du tube digestif pour e tre mieux visible. L’entéroscanner est

un examen dedie a l’analyse du gre le. On distend volontairement l’intestin gre le avec beaucoup de liquide

(1 a 2L) qui peut e tre de l’eau pure, du PEG (polyethylene glycol), du micropaque (baryte) ou du mannitol.

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Concernant le scanner du co lon, celui­ci peut e tre effectue avec ou sans injection (c'est toujours mieux

avec ;) ). Quand on veut se focaliser sur le colon, on va le distendre d 'une facon ou d'une autre et selon la

maniere de faire, le nom va changer :

Scanner avec lavement : en urgence, le scanner est realise avec un lavement aux hydrosolubles

Coloscanner a l'eau : pour rechercher des grosses masses, grosses stenoses ( ex :un gros cancer du co lon,

chez un patient a ge ne pouvant pas supporter une coloscopie classique) on fait un scanner abdominal

avec un lavement a l'eau

Coloscopie virtuelle : a pour but de remplacer la coloscopie classique. Me me preparation que la

coloscopie reelle mais au lieu d'introduire un coloscope dans le patient, on va distendre le co lon avec de

l'air ambiant ou du CO2 (+++). On fait alors le scanner et des reconstitutions 3D virtuelles.

D. IRM

Pour l'intestin gre le : L'entéroIRM est exactement la me me chose que l'entero scanner (cf C) : On

fait boire au patient de l'eau, du PEG, ou du mannitol pour distendre les anses gre les : environ 1,5L a boire

dans un certain timing (1 verre toutes les 5 min).

On fait beaucoup plus d'enteroIRM que d'entero scanner pour les pathologies chroniques pour diminuer

l'irradiation (surtout quand la maladie se declare jeune), on reserve le scanner a l'urgence.

Pour le co lon et l'appendice, l'IRM n'est vraiment pas une technique de choix ! Mais pour l'analyse du

rectum, c'est LA technique de choix !

E. Arteriographie

Est beaucoup moins utilisee qu'elle n'a ete, elle ne sert aujourd’hui plus au diagnostic mais a un

but therapeutique. Utilisee en cas de saignement digestif pour boucher les vaisseaux qui saignent.

III. Aspect normal

A. Aspect de l'intestin gre le

Le gre le presente une paroi fine : < 3 mm (en general).

Cette paroi ne doit pas e tre ni epaissie, ni virtuelle et doit se

rehausser apres injection. Il existe des plis ou des valvules

conniventes sur le jejunum et elles disparaissent sur l’ileon (paroi

lisse et reguliere). Le jejunum commence a l’angle de Treitz situe

a gauche du rachis (sinon defaut d’accolement du mesentere).

=> En entéroscanner : On peut tracer virtuellement une oblique

en bas et vers la gauche, separant l’abdomen en deux : le jéjunum

est essentiellement en haut et a gauche et l’iléon en bas et a

droite. Les plis ou valvules conniventes du jejunum sont

clairement visibles, et en radiographie classique, on parlait

d’aspect en feuilles de fougere. Les anses de l’ileon sont elles

totalement lisses.

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Ce scanner reformate revele apres injection un rehaussement normal des parois du tube digestif dont

l’epaisseur est bien reguliere. L’opacification est ici faite avec de l’eau, du PEG ou du mannitol : la lumiere

apparaï t hypodense (noire) et a la paroi hyperdense (blanche) ⟶contraste négatif. On obtient un

contraste inverse en utilisant de la gastrografine diluee : la lumiere apparaï t hyperdense et a la paroi

hypodense ⟶ contraste positif.

/!\ Attention au pseudo-épaississement pariétal : Parfois, au niveau du jéjunum, la paroi peut

donner l’impression d’être très épaisse (signe pathologique)

→ piège : si par hasard, la coupe axiale passe dans la valvule cela donnera une impression

d’épaississement, il faut donc regarder les coupes sus- et sous-jacentes pour vérifier s’il s’agit d’un épaississement complet ou d’un pseudo- épaississement.

=> Le mésentère :

La quantite de graisse mesenterique « normale » est tres variable selon les morphotypes et

notamment selon le sexe :

­ les hommes : accumulation de graisse dans le mesentere

­ les femmes : accumulation de graisse en sous­cutanee. Cette graisse est « meilleure » que celle intra­

abdominale

=> En IRM :

Avantages par rapport au scanner :

- non irradiant

- signal blanc ou noir : pondération T2 = eau en blanc et paroi noire et en pondération T1 , l'eau est noire

et les parois sont en hypersignal si on injecte un produit de contraste (blanches)

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B. Aspect de l’appendice

C’est une petite structure vermiculaire physiologiquement creuses et borgne, au niveau du bas fond cæcal,

environ 1­1,5cm en dessous de la jonction ileo­cæcale (= valvule de Bohin). Sa paroi est fine, homogene,

lumiere bien visible.

Le fait que l'appendice soit borgne permet de differencier l'appendice distendu de l'intestin gre le. On

remarque le petit meso de l’appendice avec un petit peu de graisse autour. Sa position habituelle est au

point de Mac Burney cependant, cette position est variable. Les variations de position les plus classiques

sont l’appendice retro­cæcale et sous hepatique.

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C. Aspect du côlon

Le long du co lon il y 3 bandelettes (= taenias) : 1 anterieure et 2 posterieures, les haustrations

se repartissent alors comme une forme de trefle :

Une entre la bandelette ventrale et la bandelette dorsomediale

Une entre la bandelette ventrale et la dorsolaterale

Une entre les deux bandelettes dorsales

Plis et haustrations : /!\ Les hautrastions ne correspondent pas aux plis : confusion frequente. Les

haustrations sont les bosselures entre les plis semi lunaires.

=> coloscopie virtuelle : (cf II C) Elle necessite une preparation equivalente a la coloscopie. Le

patient doit boire un produit la veille de maniere a nettoyer le co lon de toute matiere. Une fois le

patient dans le scanner, on introduit de l’air, ou mieux du CO2, dans le co lon afin de le gonfler. Deux

acquisitions sont effectuees : une sur le dos et une sur le ventre. Chaque acquisition dure 17s. Ces

deux acquisitions permettent d'avoir la totalite du co lon.

A partir de la difference de contraste entre l’air et la paroi, un logiciel reconstruit une image virtuelle tres precise du co lon. Cette reconstitution permet de visualiser l’interieur du co lon, et comme avec une camera, on peut cheminer dans le co lon afin de rechercher un eventuel

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polype (lesion de petite taille). En coloscopie reelle, lorsque le gastro­enterologue repere un polype, il le reseque afin de traiter le patient et peut en faire la biopsie afin de verifier la presence d’une eventuelle metaplasie ou une cancerisation debutante. En coloscopie virtuelle, on indique la taille (risque de degenerescence ↑ avec la taille) et la localisation du polype.

Via une coloscopie réelle, on ne trouve de polype dans une population normale que dans 20% des cas. Ainsi les 80% des coloscopies sont normales.

D. Aspect du rectum

Le rectum est en 3 parties :

le haut rectum dans la cavite peritoneale

le moyen rectum dont une partie est dans le haut rectum

le bas rectum sous peritoneal

La cavite peritoneale s'arre te au niveau du cul de sac de Douglas

(accumulation de liquides).

En coupe sagittale, on voit clairement la totalité du rectum et ses différentes portions.

E. Vaisseaux

L'arteriographie est aujourd'hui completement remplacee par l'imagerie en coupe (produit de

contraste par voie IV) ce qui va permettre des reconstructions en 3D. Trois vaisseaux arteriels

alimentent le tube digestif. Ils sont originaires de l’aorte abdominale et sont medians :

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le tronc cœliaque (sus­mesocolique) arque vers le haut. Il va donner 3 branches : l'artère

splénique qui va vers la gauche, l'artère hépatique commune qui va vers la droite et l'artère

gastrique gauche qui est plus petite. L'artere hepatique commune se separe elle me me en deux

branches : l'artère hépatique propre (A HP) qui va aller directement au foie et l'artère gastro

duodénale (A GD) qui va aller vers le duodenum et l'estomac.

l'artere mesenterique superieure arquee vers le bas avec la pince aorto mésentérique dans

laquelle passe le duodenum et la veine renale gauche

l’artère mésentérique inférieure

IV. Sémiologie élémentaire

Grille de lecture en 6 points pour lire une image, avec du centre vers l’exterieur (revu en ED) :

lumiere digestive

paroi

mesos

vaisseaux

cavité péritonéale

autres organes

Pour chaque image on va regarder la morphologie et le signal (en IRM, l’atténuation en scanner,

l'échogénicité en échographie).

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A. La lumiere digestive

=> Morphologie :

Diametre : normal (gre le : <2cm diametre)

Dilatation : diametre augmente (gre le > 2cm diametre)

Stenose : diametre diminue

Image de soustraction : lacune dans la lumiere

Image d’addition : la lumiere s'etend ou elle ne devrait pas s'etendre (=diverticule)

Fistule ou perforation : paroi rompue, communication vers l’exterieur.

=> Signal : contenu anormal ou defaut de remplissage

=> Exemples :

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Il est possible que le contenu de la lumiere soit anormal. Ici, on voit dans la lumiere de l'appendice

un element hyperechogene avec un co ne d'ombre. En scanner, il apparaï t de densite equivalente a

la vertebre en arriere ⇒ element calcique. Ces images, en echo comme en scanner, sont

pathognomoniques : c'est une stercolithe appendiculaire.

B. La paroi

=> Morphologie :

Épaisseur normale (on tolère 5mm, mais normalement, <3mm)

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Épaississement : Circonférentiel, Asymétrique/Excentré,

Irrégulier (cancer)/régulier

Amincissement

Nodule : épaississement focal

=> Signal : On peut avoir un hypo (noir)/hyper signal (blanc)

Disparition des couches

Aspect en cocarde : les couches sont trop bien visibles

Si c'est hyper dense c'est qu'il y a trop de produit de contraste

dans la paroi ou qu'il y a du sang. Si c'est hypo dense, c'est au

contraire que la paroi est ischémique. Si on a des bulles de gaz

dans la paroi, on appelle ça une pneumathose.

=> Exemples :

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C. Le méso

=> Morphologie :

Normale

Ganglions hypertrophiques

Masse mésentérique

Graisse hypertrophique

=> Signal

Infiltration de la graisse

Oedème

=> Exemples :

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D. Les vaisseaux

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=> Morphologie

Sténose

=> Signal

Thrombose

=> Exemple :

E. La cavité péritonéale

épanchement (air = pneumopéritoine, liquide= ascite)

collection, abcès

adhérence

=> Exemples :

F. Autres organes

Il est important de les regarder les autres organes : foie, rate, reins, pancréas…

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FICHE RECAPITULATIVE

Le péritoine

­ sereux pour les visceres

­ parietal pour la paroi

­ meso s’il se reflechit sur lui­me me.

Il permet l’innervation et la vascularisation des organes qu’il entoure.

C’est une cavite close. Les ovaires sont les seuls organes intra peritoneal, si cancer => ensemence

la cavite peritoneale.

–le meso du gre le → le mesentere (derivant de meso enteron =IG) – le meso du cæcum → le mesocæcum (caecum =organe libre du co lon) –le meso de l’appendice → le mesoappendice

–le meso du co lon transverse → le mesoco lon transverse et le grand epiploon

–le meso du co lon sigmoï de → le mesosigmoï de

–le meso de la partie haute du rectum → le mesorectum

Grand épiploon = fusion du prolongement du mesocolon transverse avec celui de l’estomac

=> ro le de serpillere de la cavite abdominale, reabsorbe tous les liquides .

Gre le : jejunum =>paroi plisse en feuilles de fougeres, valvules conniventes.

Ileon : => paroi lisse

Appendice : tube borgne 1,5 cm en dessous de la valvule ileo­caecale

Colon : haustrations (sac tri folie) entre les plis semi lunaire se repartissent en trefle separe par

des bandelettes => ventrales , dorso laterale et dorso mediale

Rectum :3 partie => Haut rectum, Moyen rectum,Bas rectum ( le HR et une partie du MR sont

peritoneaux)

Vaisseau : ­Tronc cœliaque => A splenique, A gastrique gauche et A hepatique commune qui se

divise pour donner A hepatique propre et A gastro duodenale

­A mesenterique superieur et A mesenterique inferieur

Plusieurs techniques d’imagerie pour explorer les differents organes :

Grille de lecture d’une image en 6 points :

1/ La lumière 2/ La paroi 3/ Le méso 4/ Les vaisseaux 5/ La cavité péritonéal 6/ Autres

organes

Pour chaque point il faut étudier la morphologie et le signal/atténuation/échogénicité.

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Rayons X Echographie Scanner IRM Artériographie

Grêle Transit du grêle ++ +/-injection

+/-micropaque

Entéroscanner

EntéroIRM +

Côlon Lavements

barytés ou

hydrosolubles

+ +/-injection

+/-lavements

Coloscanner

Coloscopie

virtuelle

+/- +/-

Appendice - +++ +/- injection

+/- lavement

+/- voire - -

Rectum Lavements Echo-

endoscopie

+/- +++ -

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UE6 – Anatomopathologie –

Cours n°3

Du 20/01/2017

B. TERRIS – [email protected]

RT : Eloïse DELIRY

RL : Maxime VIGNAC

Evolution morphologique d’une hépatite virale

chronique

Plan :

I. Présentation de l’hépatite A. Généralités

B. L’hépatite chronique virale B C. L’hépatite chronique virale C D. Mode de découverte des hépatites chroniques virales E. Mécanismes des lésions hépatiques

II. Les méthodes diagnostiques

A. Biopsie transpariétale

i. Dégré d’activité ii. Degré de fibrose

B. Fibrotest C. Fibroscan

III. Phénomènes de réparation et de cicatrisation

A. La fibrose B. De la fibrose à la cirrhose

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I. Présentation de l’hépatite

A. Généralités

Pour les cliniciens, l’hépatite chronique est un état inflammatoire de longue durée au niveau

hépatique (+ de 6 mois). L’évolution de ces hépatites chronique dépend :

- De l’étiologie

- De facteurs intrinsèques au patient

- De l’état des lésions au moment du diagnostic.

Pour les pathologistes, l’hépatite chronique se définie de manière morphologique : elle prend la

forme de lésions nécrotico inflammatoire de sévérité variée. Cette notion exclut les

pathologies liées à l’alcool et les pathologies biliaires.

On s’intéresse ici aux infections virales qui sont les étiologies les plus fréquentes des hépatites

chroniques. Il existe un grand nombre de virus à tropisme hépatique qui diffèrent :

- par la nature de leur matériel génétique (ARN ou ADN)

- par leur mode de transmission

- par les signes cliniques et la sévérité de l’atteinte hépatique qu’ils induisent.

Les seuls qui peuvent induire une hépatite chronique sont les virus B, C et delta. Le virus delta

nécessite une infection au virus B préexistante car il constitue une surinfection au virus B. Les

autres virus de A à G n’induisent quant à eux pas d’hépatite chronique mais sont responsable

d’hépatite aigue.

Les coinfections ne sont pas rares car les modes de transmission sont assez semblables entre

le virus de l’hépatite C (HCV), celui de l’hépatite B (HBV) et le virus du Sida (HIV). Le HIV favorise

le développement et la sévérité des hépatites chroniques.

D’autres virus sont à tropisme hépatique accessoire, c’est-à-dire qu’il y a une atteinte plus

générale, incluant une atteinte hépatique . C’est le cas par exemple de la mononucléose (EBV).

B. Hépatite chronique virale B

Le virus de l’hépatite B est un virus à ADN.

L’hépatite aiguë B peut survenir au niveau périnatal, dans ce cas, 50% à 90% des nourrissons

vont évoluer vers une hépatite chronique. Tandis que lors d’une contamination à l’âge adulte,

seulement 5 à 10% vont évoluer vers une hépatite chronique. Les autres guérissent.

Ceci explique la forte incidence endémique de l’hépatite virale B dans les pays asiatiques et en

Afrique du fait de l’absence de politique vaccinale dans certains pays et du fait de la contamination

qui a lieu au moment de l’accouchement. Ainsi une infection périnatale du virus de l’hépatite B

entraine l’infection d’une grande partie de la population et ainsi perdure dans le temps.

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L’hépatite chronique B entraine une cirrhose (30% des cas) puis à terme un carcinome

hépatocellulaire (CHC).

C. L’hépatite chronique virale C

Le virus de l’hépatite C est un virus à ARN (Flavivirus).

Il existe environ 600 000 porteurs du virus de l’hépatite C en France. L’hépatite C est

principalement liée à une transmission sanguine. Aujourd’hui on assiste à une régression de

l’incidence des nouveaux cas de l’hépatite C pour amener dans 20-30 ans à une disparition de

l’hépatite chronique virale C.

L’hépatite chronique virale C mène aussi à une cirrhose puis à un CHC.

D. Mode de découverte des hépatites chroniques virales

La découverte d’une hépatite chronique virale est souvent fortuite car la maladie est longtemps asymptotique. On observe ainsi lors d’une prise de sang une augmentation des transaminases qui mène à la réalisation d’un bilan hépatique. Elle peut aussi se faire au cours du suivi de l’évolution d’une hépatite aiguë par l’observation de l’altération de l’état général. Mais souvent, on la découvre au stade tardif qu’est la cirrhose.

E. Mécanismes des lésions hépatiques

On décrit 2 causes de lésions hépatiques :

- Soit le virus va induire une cytotoxicité directe au niveau des cellules hépatiques

- Soit les lymphocytes T vont reconnaitre des épitopes à la surface des hépatocytes infectés

et vont détruire ces hépatocytes par une réaction immunitaire à médiation cellulaire

+++.

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II. Les méthodes diagnostiques

A. Biopsie transpariétale

Elle a lieu lorsqu’on a fait le diagnostic d’hépatite virale, pour juger de la sévérité des lésions

histologiques.

Pour réaliser cette biopsie, on recherche par percussion la matité correspondant au foie dans

l’hypochondre droit. On ponctionne alors grâce à une aiguille pour prélever une « carotte

biopsique ».

Ainsi on peut évaluer la sévérité des lésions en s’appuyant sur le score Metavir qui combine deux

scores :

un score d’activité ( pour apprécier l’inflammation et les nécroses hépatocytaires )

de A0 -> A3

un score de fibrose de F0 -> F4

Cette biopsie et sa lecture grâce au score Metavir permet :

d’aider à la décision thérapeutique

d’apprécier le degré de fibrose et d’inflammation pour surveiller la maladie

de rechercher des causes associés de l’hépatite lorsque le bilan n’est pas complètement

caractéristique d’une hépatite virale = rechercher une hépatopathie associée.

Le fragment prélevé lors de la biopsie transpariétale représente 1/50 000ème du foie. Cependant

cet échantillon est représentatif car la répartition des lésions d’une hépatite chronique virale est

homogène sur l’ensemble du foie. Donc à partir de 2 cm, l’échantillon est exploitable.

i. Degré d’activité

Le foie est constitué d’espaces portes et de veines centrolobulaires. Les espaces portes,

structures terminales, contiennent la triade portale constituée d’un canal biliaire, d’une artère

et d’une veinule porte. Le sang arrive au niveau de l’espace porte et irrigue les sinusoïdes (espaces

entre travées les hépatocytaires et où ont lieu les échanges métaboliques) puis le sang revient au

niveau des veines centrolobulaires -> veines sus hépatiques -> veine cave inférieure.

Espace porte

Lobule

Veine centrolobulaire

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Lors d’une hépatite chronique, on va avoir la survenue d’inflammation portale et lobulaire

avec des nécroses périportales ou hépatocytaires. Sur le plan morphologique on observe :

Un amas de lymphocytes de

petites tailles (les points noirs)

qui réalisent une sorte de

nodule lymphoïde caractéris-

tique d’une hépatite chronique.

Cet infiltrat lymphoïde ne reste

pas en place et a tendance à

infiltrer les 1ères couches

hépatocytaires au contact de

l’espace porte : la lame

bordante. Les lymphocytes

pénètrent à l’intérieur de ces

travées hépatocytaires

périportales et vont être à

l’origine de la destruction des

hépatocytes infectés.

Cette activité périportale se

retrouve au niveau lobulaire

avec des foyers nécrotico-

inflammatoires.

Les lymphocytes sont au

contact des hépatocytes

infectés et les détruisent par

l’immunité a médiation

cellulaire.

Dans le cas du virus de l’hépatite B, on a la présence d’enveloppe virale dans le cytoplasme des

hépatocytes infectés. On les révèle grâce à des anticorps anti-HBS ou anticorps anti-HBC

(anticorps anti capside) lors d’une prise de sang pour connaître l’état de l’infection.

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ii. Degré de fibrose

On a des scores de F1 à F4 qui traduisent le degré d’avancement de l’hépatite chronique. Plus il y

a de destruction d’hépatocyte dans le temps, plus cette destruction va entrainer une fibrose qui

va devenir progressivement mutilante.

La fibrose s’étend à partir des espaces portes puis à l’intérieur des lobules avec des ponts fibreux

(septa) qui relient les espaces portes entre eux. Les ponts vont ensuite relier les espaces portes à

la veine centrolobulaire. A terme ces ponts entrainent une modification de l’architecture

hépatique qui va aboutir à une nodulation au niveau du foie.

Cette fibrose annulaire délimite un nodule de régénération (indiqué par la flèche), nodule qui

essaye de préserver une fonction hépatique. Cet état hépatique traduit l’existence d’une cirrhose.

Une cirrhose se traduit par un aspect avec des nodules de régénération entourés par de la fibrose.

C’est la résultante de l’hépatite virale chronique à terme et de toutes autres agressions du foie.

Le foie cirrhotique est un état prénéoplasique qui prépare la venue d’une tumeur maligne du

foie : le carcinome hépatocellulaire.

Fibrose -> cirrhose -> carcinome hépatocellulaire

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La biopsie est un examen invasif qui a un coût et une mortalité. On met donc en place des tests

non invasifs pour apprécier l’état de fibrose.

B. Fibrotest

But : évaluation de l’index de fibrose.

On fait une prise de sang et on dose 5 marqueurs

indirects de fibrose (Alpha 2 macroglobuline,

Haptoglobuline, Apolipoprotéine A1, bilirubine totale,

GGT) et les transaminases (ALAT).

En fonction de l’âge et du sexe on va obtenir un

score du fibrotest qu’on fait correspondre à un score

de fibrose via le tableau ci- contre.

C. FibroScan

But : analyse de l’élasticité hépatique car plus le foie est dur plus la fibrose est importante.

L’élasticité est la capacité d’un milieu à se déformer sous l’exercice d’une contrainte mécanique.

Plus un milieu est dur, plus son élasticité augmente, de la même manière qu’une pression. Dans

notre cas, la fibrose rend le foie dur. Donc plus le foie est fibrosé, plus son élasticité sera

élevée.

On pratique l’élasticité impulsionnelle : on engendre une vibration à la surface de la peau et ces

vibrations se propagent jusqu’au foie, puis on enregistre la vitesse de retour de ces vibrations.

Plus ces vibrations se déplacent rapidement, plus le foie est dur. On en déduit une valeur de

l’élasticité en KPa.

Cet examen est régulièrement utilisé et il est fiable et sensible.

III. Phénomènes de réparation et de cicatrisation

Les processus d’inflammation et de réparation reflètent la capacité remarquable du corps à se

« restaurer ».

Lors d’une agression aiguë se met en place le processus inflammatoire au niveau du site lésé pour effectuer une restitution ad integrum du tissu lésé.

Cette restitution ne laisse aucune séquelle lorsque la lésion est minime, mais laisse une cicatrice fibreuse résiduelle qui peut aboutir à une restauration de la fonction de l’organe ou au contraire entrainer une dysfonction : exemple de L’Infarctus du myocarde étendu, la fonction cardiaque est altérée en fonction de l’étendu de l’atteinte des fibres musculaires qui sont remplacées par un tissu fibreux non fonctionnel, ce qui entraîne une insuffisance cardiaque.

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Lors d’une agression chronique, on observe une destruction progressive du parenchyme

(hépatocytes infectés) avec progressivement l’apparition d’une fibrose qui entraîne un

dysfonctionnement de l’organe.

La fibrose à un rôle dans la cicatrisation et la régénération mais entraîne un dysfonctionnement

de l’organe.

Matrice extracellulaire (rappel) :

La matrice extracellulaire (MEC) correspond à la substance intercellulaire. Elle joue un rôle

important, notamment de soutien et de cohésion intercellulaire, mais aussi de nutrition (via la

circulation des métabolites), d’épuration et d’information (les cellules communiquent de manière

paracrine entre elles).

Toute altération de cette MEC peut avoir un retentissement important au niveau de l’organe et

peut engendrer des foyers lésionnels multiples au sein de l’organisme.

Elle est composée de protéines fibrillaires et de substance fondamentale :

Les protéines fibrillaires : fibres de collagènes +++, fibres élastiques et fibres

réticuliniques.

La Substance fondamentale : composée de glycoprotéines, de protéoglycanes,

d’acide hyaluronique et de protéines matricellulaires (SPARC, thrombospondine

2, ostéopontine)

A. Fibrose

La fibrogénèse est un processus dynamique caractérisé par la transcription de gènes de la MEC. Elle intervient lors d’une inflammation pour limiter l’inflammation et limiter la perte de substance éventuelle. C’est un mécanisme de cicatrisation physiologique et non spécifique. Dans le foie normal, la fibrogénèse intervient au ralenti et au quotidien pour maintenir un pool constant de tissu fibreux et un équilibre entre la destruction et la production de la MEC. La fibrose est quant à elle un phénomène pathologique, secondaire à une fibrogénèse prolongée, due à la persistance d’un agent agresseur (virus…). Elle correspond à un dépôt anarchique de molécules de la MEC néosynthétisées lors de la fibrogénèse, déstabilisant la balance entre synthèse et dégradation. A long terme, dans le foie, la fibrose peut mener à une cirrhose.

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La fibrogénèse correspond à la production des substances de la MEC (étape gènes ->

protéines) grâce à l’activation des cellules étoilées du foie situées dans l’espace de Disse

(=espace entre les cellules endothéliales de l’espace sinusoïde et les travées hépatocytaires).

Les cellules étoilées du foie sont présentes sous deux phénotypes : Etat normale = quiescent sous forme de lipocytes car cytoplasme riche en graisse Activées : elles prennent l’aspect de myofibroblastes qui produisent de la MEC.

B. De la fibrose à la cirrhose

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La fibrose est un tournant dans l’évolution de la maladie chronique du foie avec une augmentation

quantitative et qualitative de la MEC : on passe d’une MEC lâche de type membrane basale à

une MEC dense de type collagène fibrillaire et qui va être résistante à la dégradation

enzymatique.

Il n’y a donc plus de balance entre destruction et formation. Cette MEC ne sera plus dégradée et

se déposera au fur et à mesure du temps et sera à l’origine de la fibrose qui va s’étendre grâce au

pont fibreux = fibrose extensive qui au fur et à mesure du temps va aboutir à la cirrhose.

La cirrhose est le stade ultime = fibrose annulaire associée à des nodules de régénération.

Si on s’y prend tôt, la cirrhose n’est pas totalement irréversible car on peut avoir sous traitement

une régression partielle de la fibrose après éradication de l’agent infectieux lors d’une hépatite

virale ou de même après sevrage pour une hépatite d’origine alcoolique.

IV. Conclusion

Les hépatites chroniques virales correspondent à :

Une agression tissulaire chronique qui résulte d’un infiltrat inflammatoire portale et

lobulaire avec des nécroses hepatocytaires liées à une réaction immune à médiation

cellulaire.

Des lésions morphologiques variées qui peuvent être quantifiées par le score

METAVIR de A0F0 à A3F4.

La Fibrose (-> cirrhose) correspond à :

Un mécanisme séquentiel précédé par une phase prolongée de fibrogénèse, nécessaire

au processus de cicatrisation. On a un déséquilibre entre synthèse et dégradation de la

MEC.

Un état cicatriciel modifiant l’architecture et altérant la fonction des organes.

La cirrhose est habituellement irréversible. Mais en s’y prenant tôt, on peut arriver à une

régression partielle de cette fibrose ou cirrhose chez l’individu.

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FICHE RECAPITULATIVE

- Hépatite chronique : état inflammatoire longue durée (>6mois) avec lésions nécrotico-

inflammatoires.

- Virus à tropisme hépatique de A à G (mais seuls les virus B,C et Delta provoquent une

hépatite chronique)

- HBV (ADN) conduit à une hépatite chronique dans 50-90% des cas en périnatal

(transmission mère-enfant à la grossesse) et 5-10% des cas adultes. Sinon on observe

une guérison spontanée.

- HCV (ARN) a une prévalence de 600 000 cas en France mais a une incidence en forte

baisse.

- L’hépatite chronique est un facteur contributif des carcinomes hépatocellulaires.

- Les lésions induites de ces hépatites sont la cytotoxicité directe et la réaction

immunitaire à médiation cellulaire.

- Par biopsie transpariétale, on peut facilement caractériser les lésions histologiques.

- On détermine alors le score METAVIR par :

o L’Activité de A0 à A3 qui caractérise l’inflammation et la nécrose

o La Fibrose de F0 à F4

-

- Il existe également des tests diagnostiques non invasifs :

o Le Fibrotest : - utilise des index de fibrose qui sont dosés par prise de sang

- 5 marqueurs + transaminases

- score de [0;1] (avec F0 en 0 et F4 en 1)

o Le Fibroscan : fait une mesure d’élastométrie (en kPa) par mesure de vibration

car plus le foie est dur, plus il y a de fibrose.

- On distingue l’inflammation portale (nécrose périportale) de l’inflammation lobulaire

(nécrose lobulaire).

- La fibrose est mutilante en « ponts » ou « septa » ce qui se traduit par une fibrose

annulaire avec des mécanismes de régénération.

- Fibrogénèse : transcription de gènes de la Matrice Extra Cellulaire afin de limiter

l’extension de l’inflammation et combler les pertes de substance fondamentale.

- Si hépatite : activation des cellules étoilées du foie qui produisent de la MEC. Elles sont :

Soit quiescentes, qui stockent des boules de graisses : Lipocytes

Soit activées, qui synthétisent de la MEC : Cellules myofibroplastiques

- En cas de fibrose donc de cirrhose, il y a une augmentation quantitative de MEC et un

modification qualitative de cette dernière qui était lâche et qui devient réticulée, dense,

résistante à la dégradation, faisant de la fibrose annulaire accompagnée de nodules de

régénération.

- Les hépatites chroniques sont habituellement irréversibles mais une régression est

néanmoins possible lors de l’élimination précoce de l’agent responsable (ex : VHC).

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UE6 – SD – Anatomie - n° 5

16/01/2017

Pr Richard Douard [email protected]

RT : DEBIAIS Mélanie

RL : TURCK Clara RD : Camille LECOULES

Foie et voies biliaires

Plan :

I. Le foie A- Le lobule hépatique B- Topographie C- Anatomie D- Segmentation hépatique E- Applications chirurgicales F- Coupes à connaitre

II. Les voies biliaires A- Anatomie B- Vascularisation C- La lithiase biliaire D- Cholécystectomie

Abréviations : VCI : Veine Cave Inférieure VC : Veine Cave AMS : Artère Mésentérique Supérieure

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I. Le foie

A- Le lobule hépatique Le lobule hépatique est l’unité fonctionnelle du foie. Les hépatocytes sont organisés en cocarde, hexagones en périphérie desquels arrive le flux porte. Au niveau des espaces portes périphériques, on retrouve des canalicules biliaires, des artères et veines portes. Le flux porte va traverser l’hépatocyte de facon centripète et être transformé. Le produit final arrive dans la veine centrolobulaire, ces veines se rassemblent pour former les veines hépatiques, qui gagneront ensuite la VCI. NB : on parle bien ici de veines hépatiques et non sus hépatiques.

On a donc d’un côté la veine porte, l’artère porte et les voies biliaires, de l’autre la veine hépatique. La segmentation hépatique fonctionnelle (différente de la description anatomique) a été définie selon les pédicules artériels/veineux/biliaires et non selon les veines hépatiques. Cirrhose : atteinte du foie créant des nodules de régénération qui vont bloquer les espaces portes. Le flux porte arrivant difficilement au foie, il y a apparition d’une hypertension portale.

B- Topographie Le foie est situé dans l’hypochondre droit, sous la coupole diaphragmatique droite. Cette topographie est importante en traumatologie digestive : en effet, le foie fait partie des organes situés dans l’abdomen mais protégés par les côtes (en regard du thorax). On ne peut donc normalement pas palper le foie, soit en raison des côtes, soit de la contraction du muscle droit. La vésicule biliaire repose sur le rebord chondro costal, au croisement avec le bord externe du muscle droit.

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Ici il est intéressant de noter qu’une discussion « entre amis » dégénérant par un coup de couteau au thorax peut toucher la plèvre, le poumon, de nouveau la plèvre, traverser le diaphragme puis atteindre le foie. Le foie est un organe thoraco-abdominal.

Sur une coupe sagittale paramédiane, on distingue 3 faces au foie :

- Face supérieure : moulée sur le diaphragme et la paroi abdominale - Face postérieure : le long de la VCI - Face inférieure : regardant en bas et en arrière. On y trouve le hile (ou porte) du foie. Le

hile comporte un élément portal (veineux), un élément artériel et un élément biliaire. On a d’un côté les veines hépatiques entre le foie et la VC, de l’autre les éléments artériels, biliaires et portaux.

Le carrefour hépatico-cave est la jonction entre les veines hépatiques et la VC. Il y a 2 types de veines hépatiques : les principales (grosses) et les accessoires (petites).

Ce sont les 3 veines hépatiques principales qui vont constituer le carrefour hépatico-cave, juste sous le diaphragme. Il y a très peu de place entre le diaphragme et les veines, il est donc difficile de clamper la VC en cas de plaie des veines hépatiques. On peut alors être amené à clamper la VCI en intra-thoracique, au bloc. Les veines accessoires, plus variables, sont situées le long de la VCI rétro-hépatique.

Sur une coupe parasagittale droite, on peut observer la naissance de la veine porte, qui va passer par le pédicule hépatique et se terminer dans la Pars Vasculosa, où elle se divise en 2 branches droite et gauche. On voit également sur cette coupe parasagittale le foramen épiploïque = l’entrée de la bourse omentale. On a en avant de ce dernier la veine porte et en arrière la veine cave. Sur un scanner, la VC est systématiquement en arrière de la veine porte.

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Il faut noter que le référentiel n’est pas le même, selon si l’on parle du SYSTÈME porte ou de la VEINE porte.

Le système porte commence au niveau des branches de constitution de la veine porte et se termine dans le lobule hépatique.

La veine porte a une origine (derrière l’isthme pancréatique), un trajet et une

terminaison (bifurcation)

C- Anatomie Le foie possède une anatomie macroscopique et une anatomie fonctionnelle. Macroscopiquement, le ligament rond et le ligament falciforme séparent le foie en 2 lobes inégaux :

- Lobe gauche : représente 20 à 25% du volume hépatique - Lobe droit : particulièrement volumineux, 80% à lui seul

La vésicule biliaire et le ligament rond délimitent le lobe carré (nom dû à sa forme) à la face inférieure du foie. En arrière, on trouve un petit lobe compris entre la VC et le ligament veineux : le lobe caudé.

Les empreintes sont également importantes :

- Face inférieure du lobe G : empreinte gastrique - Face inférieure du lobe D : empreintes colique et rénale

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L’image du haut est une vue antérieure du foie. L’image du bas est une vue inférieure, avec la VCI dorsale et la vésicule biliaire ventrale.

L’image est une vue inférieure du foie. Le foie est ici soulevé et on voit la VCI car les structures passant devant ont été sectionnées. On voit bien le hile hépatique, avec en arrière de ce dernier le lobe caudé.

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On regarde maintenant une vue postérieure. Le foie comme tous les organes abdominaux est péritonisé mais à l’extérieur de la cavité péritonéale. Les zones en marronné sont les zones du foie recouvertes de péritoine viscéral, cela correspond à la capsule de Glisson. L’area nuda, en blanc, est la zone non péritonisée. Les ligaments triangulaires, attaches péritonéales postérieures doivent leur nom à leur forme. Celui du lobe G est fin, à l’inverse de celui du lobe D, plus large.

D-Segmentation hépatique Dans les années 50, l’anatomie interne du foie n’était pas connue. Hors on commence à s’intéresser aux hépatectomies dans le traitement des cancers du foie. Les anglo-saxons proposent une segmentation basée sur les veines hépatiques, tandis qu’un français (Pr Claude Couinaud) se base lui sur les éléments portaux, biliaires et artériels (éléments glissoniens : ils emmènent de la capsule en s’enfonçant dans le foie). C’est la 2e que nous utilisons actuellement. Des injections de latex dans les vaisseaux puis la dissolution des tissus adjacents ont permis d’obtenir une empreinte (un cast) et d’en voir la répartition interne. On décrit dans le foie 8 segments et 2 parties fonctionnelles (à ne pas confondre avec les lobes, qui sont des parties anatomiques). Le segment 1 est à part car vascularisé par les deux branches portales et drainé par des veines hépatiques accessoires. La bile produite se jette dans le confluent biliaire supérieur. On décrit deux « demis foies » :

- Le foie droit : vascularisé par la branche D de la veine porte, la branche D de l’artère hépatique et drainé par la branche D de la voie biliaire

- Le foie gauche : vascularisé par la branche G de la veine porte, drainé par la voie biliaire G

On a une limite, séparant les 2 foies fonctionnels, la fissure principale. Elle passe par la bifurcation portale et la veine hépatique moyenne y chemine. La limite va de la VCI au lit de la voie biliaire.

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NB : Encore une fois, il ne faut pas confondre lobes (anatomiques) et foies (fonctionnels). C’est pourquoi lobectomie et hépatectomie ne sont pas synonymes. Foie Droit = 2 secteurs, 4 segments (5 à 8) La branche droite de la veine porte se divise en 2 branches. Cela forme des secteurs, séparés par la veine hépatique droite. Chaque branche porte sectorielle va se diviser en 2 autres branches, les branches segmentaires.

- Secteur antérieur (ou paramédian), entre la veine hépatique moyenne et la veine hépatique droite -> segments 5 et 8

- Secteur postérieur (ou latéral), entre la veine hépatique droite et la VC -> segments 6 et 7

Foie Gauche = segments 2 à 4 (lobe G + segment 4) La branche portale gauche se sépare en deux branches créant, séparés par la veine hépatique gauche, 2 secteurs :

- Secteur paramédian -> segment 4 - Secteur latéral -> segments 2 et 3

En réalité le segment 1 est vascularisé par les deux veines portes. On ne le voit que sur une vue inférieure et il n’appartient vraiment ni au foie D, ni au G. Chaque segment possède une voie artérielle, une voie biliaire et une branche porte. En revanche, le drainage hépatique ne suit pas cette systématisation. Les veines hépatiques ne sont pas terminales, contrairement à la circulation portale ou artérielle. Ceci dit, la circulation qui apparait dans un premier temps terminale n’empêche pas la mise en place de suppléances en cas d’arrêt de la vascularisation dans un secteur (les suppléances seraient assez développées, pas comme dans le cas du cerveau où la vascularisation est complètement terminale) Pour résumer, on parle d’une segmentation des pédicules glissoniens, chaque segment possédant une artère, une veine porte et une voie biliaire.

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On décrit 3 scissures portes :

- Scissure porte principale = veine hépatique moyenne, du bord G de la VC au lit vésiculaire

- Scissure porte D = veine hépatique D, non visible à la surface du foie - Scissure porte G = ligament rond, où l’on trouve la veine hépatique G

E- Applications chirurgicales

Les segmentations anatomiques et fonctionnelles du foie diffèrent. C’est de là que vient la différence lobectomie / hépatectomie. Hépatectomie : retrait d’un foie fonctionnel

• Hépatectomie droite = segments 5, 6, 7, 8 • Hépatectomie gauche = segments 2, 3, 4

Lobectomie : ablation d’un lobe anatomique

• Lobectomie gauche = segments 2,3 • Lobectomie droite = segments 4, 5, 6, 7, 8

F- Coupes à connaitre Il y a 2 coupes axiales à connaitre.

Une coupe basse, où sont visibles les segments 3, 4, 5 et 6. Au niveau du pédicule. Le bord inférieur du lobe G = S3. Le lobe carré correspond à la partie inférieure du 4. Le 1 est entre veine porte et VC. Vascularisé par le hile (porte D et G).

Une coupe haute, avec les segments 2, 8 et 7. En T11, au niveau des confluents. On a les veines hépatiques moyenne et G qui forment un tronc commun (84% des cas).

Le 2 est à G de la veine hépatique G. Le 4 entre les 2 veines hépatiques. Le 8 entre les hépatiques moyenne et D et le 7 à D de la hépatique D.

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II. Les voies biliaires

A- Anatomie L’artère se trouve sur le bord gauche du pédicule hépatique, alors que la voie biliaire est à droite. On a une anatomie modale (65% des cas) dans laquelle l’artère hépatique propre se divise en deux branches D et G. La voie biliaire est elle la réunion des voies biliaires D et G. La jonction entre les voies biliaires se situe plus haut que la bifurcation de l’artère. On parle par ailleurs de confluent biliaire supérieur pour la réunion des 2 voies biliaires, et de confluent biliaire inférieur quand le conduit cystique rejoint la voie biliaire principale pour former le conduit cholédoque.

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Le canal cholédoque est au cours de son trajet : - Rétro duodénal - Rétro pancréatique - Intra pancréatique

Au niveau de l’ampoule pancréatique, il se joint au conduit pancréatique principal. La vésicule biliaire a une artère : l’artère cystique. Elle est issue de la branche D de l’artère hépatique ou de l’artère hépatique. On a soit l’un soit l’autre. Dans le premier cas elle est courte et en arrière du plan biliaire, dans le 2e elle est longue et en avant du plan biliaire.

B- Vascularisation La vascularisation artérielle des voies biliaires est sous la dépendance de l’artère gastroduodénale (7) et de l’artère hépatique (6).

L’artère hépatique va donner l’artère cystique et l’artère gastroduodénale Les arcades duodénopancréatiques vont donner l’artère gastroduodénale et l’AMS (8). A l’inverse de la vascularisation portale qui est terminale mais très anastomotique, la vascularisation biliaire va être anastomotique mais sous la dépendance d’uniquement 2 troncs. En cas de sténose du tronc cœliaque, on a une ischémie que supportent bien les hépatocytes mais pas les voies biliaires.

Le drainage veineux se fait dans le système porte directement. Les veines cystiques se jettent dans la veine porte accessoire (vont vers le foie sans passer par la veine porte), et les arcades parabiliaires, situées sur le bord G de la voie biliaire, qui vont vers la veine porte par les veines pancréaticoduodénales Il n’y a pas de veine cystique au niveau du pédicule, donc en cas de cholécystectomie on ne doit couper que 2 tuyaux : le conduit cystique et l’artère cystique. L’IRM est un bon examen pour observer les vaisseaux et voies biliaires. De plus on a possibilité de réaliser une opacification des voies biliaires :

- Cholangiopancratographie rétrograde endoscopique - Opacification par un drain chirurgical transcystique (drain placé en retirant la vésicule)

C- La lithiase biliaire La vésicule est drainée par le conduit cystique, comportant une valvule. La bile venant du foie entre dans la vésicule puis en ressort au moment des repas. Si la bile stagne dans la vésicule elle peut alors former des calculs de cholestérol ou de bilirubine, c’est la lithiase biliaire. Selon la taille des calculs il y a différentes conséquences :

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- Un calcul qui tente de sortir de la vésicule sans y parvenir provoque une douleur biliaire, épigastrique ou à droite (autrefois appelée colique hépatique).

- Si la douleur persiste, la vésicule n’étant plus drainée on aboutit à une cholécystite aigue.

Il y a accumulation de bile puis infection, formant une sorte d’abcès (pas d’ictère car pas de compression des voies biliaires).

- Si le calcul migre et se coince dans les voies biliaires, bloquant l’évacuation de la bile, on a

une angiocholite. Douleur, fièvre et ictère = triade de l’angiocholite.

- Si le calcul migre et passe en mettant en tension le système pancréatique on a une pancréatite.

NB 1 : On décrit plusieurs complications à la lithiase biliaire, mais on oublie souvent que ces dernières peuvent être associées. NB 2 : un ictère non associé à d’autres symptômes (souvent dû à un cancer) est parfois appelé « ictère nu ». Il s’oppose à l’ictère de la triade de l’angiocholite. MAIS il vaut mieux préciser ictère sans douleur ni fièvre que d’utiliser ce terme.

D- Cholécystectomie Cholécystectomie : ablation de la vésicule biliaire, se faisant maintenant majoritairement par voie endoscopique. Sur une vue endoscopique, on voit de nombreux vaisseaux qu’il faut « griller » pour éviter le saignement. On voit le foie et sa capsule, et la vésicule attachée au foie par le péritoine. On appelle ce péritoine le mésocyste. Par ailleurs, on ne coupe que 2 éléments lors d’une cholécystectomie : conduit et artère cystiques (les veines se drainent directement dans le foie). Il ne faut pas aller chercher l’artère cystique à son origine si l’on ne veut pas abimer les voies biliaires, on reste au contact de la vésicule.

Mot du RT : - Il faut bien comprendre la segmentation hépatique (vous avez dit lourdeur ?) :

- lobe foie - hépatectomie lobectomie

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FICHE RECAPITULATIVE

I. Le foie

A. Le lobule hépatique C’est l’unité fonctionnelle du foie. Les hépatocytes sont organisés en cocarde. Le flux porte arrive au niveau des espaces portes périphériques (canalicules biliaires + artère + veine porte), traverse l’hépatocytes de facon centripète et gagne la veine centrolobulaire. Les veines centrolobulaires se réunissent pour former les veines hépatiques qui gagneront la VCI.

B. Topographie Dans l’hypochondre droit, sous la coupole diaphragmatique droite. La vésicule biliaire repose sur le rebord chondro-costal au croisement avec le bord externe du

muscle droit. Face supérieure : diaphragme + paroi abdominale Face postérieure : VCI Face inférieure : hile du foie Carrefour hépatico-cave : sous le diaphragme, jonction entre les veines hépatique et la VC

C. Anatomie Macroscopique : Lobe gauche (20% volume hépatique) et lobe droit (80% volume) Vésicule biliaire et ligament rond délimite lobe carré. VC et ligament veineux délimite lobe caudé. Les empreintes :

- Face inf du lobe gauche : empreinte gastrique - Face inf du lobe droit : empreintes colique et rénale

D. Segmentation hépatique

Foie droit et foie gauche séparés par fissure principale (bifurcation portale + veine hépatique moyenne)

Foie droit : 2 secteurs séparés par veine hépatique droite, 4 segments vascularisés par veines branches porte segmentaires (division des 2 veines branches porte sectorielles) - Secteur antérieur : segments 5 et 8, entre veine hépatique droite et veine hépatique moyenne - Secteur postérieur : segments 6 et 7, entre veine hépatique droite et VC

Foie gauche : 2 secteurs séparés par veine hépatique gauche - Secteur paramédian : segment 4 - Secteur latéral : segments 2 et 3

Segment 1 ni foie gauche ni foie droit !!!

3 scissures : - Scissure porte principale = veine hépatique moyenne, du bord G de la VC au lit vésiculaire - Scissure porte D = veine hépatique D, non visible à la surface du foie - Scissure porte G = ligament rond, où l’on trouve la veine hépatique G

E. Applications chirurgicales Hépatectomie : retrait d’un foie fonctionnel ≠ Lobectomie : ablation d’un lobe anatomique

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F. Coupes à connaître

II. Les voies biliaires

A. Anatomie

Voies biliaires D et G se réunissent pour former voie biliaire principale au-dessus de la bifurcation

de l’artère hépatique = confluent biliaire supérieur.

Canal cystique de la vésicule biliaire rejoint la voie biliaire principale pour former le canal

cholédoque (rétro duodénal, rétro pancréatique, intra pancréatique) = confluent biliaire inférieur.

Vésicule biliaire vascularisée par artère cystique.

B. Vascularisation des voies biliaires

Artérielle

- Artère hépatique artère cystique et artère gastroduodénale

- Arcades duodénopancréatiques l’artère gastroduodénale et l’AMS - Voies biliaires vascularisées part artère hépatique et artère gastroduodénale

Veineuse Les veines cystiques se jettent dans la veine porte accessoire et les arcades parabiliaires vont vers la veine porte par les veines pancréaticoduodénales

C. La lithiase biliaire

Bile stagne dans la vésicule et peut former des calculs de cholestérol et de bilirubine.

- Douleur biliaire : calcul n’arrive pas à sortir de la vésicule - Cholécystite aigue : vésicule non drainée, accumulation de bile puis infection, formant

comme un abcès. - Angiocholite : calcul bloqué dans les voies biliaires - Pancréatite : calcul migre et met en tension le système pancréatique

D. Cholécystectomie

Ablation de la vésicule en coupant seulement deux éléments : conduit et artère cystique

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UE6 – SD – Anatomie - n°6

16/01/2017

Pr. Richard Douard

[email protected]

RT : DEHAENE Barbara

RL : TUTIN Mikaïl

Rectum, canal anal

Plan :

I. Le rectum A. Les coupes

i. Coupe frontale ii. Coupe axiale iii. Coupe sagittale chez l’homme iv. Coupe sagittale chez la femme

B. La vascularisation i. Les artères ii. Les veines

II. Le canal anal

A. Coupe frontale B. L’appareil sphinctérien C. Les éléments de la continence anale D. La physiologie de la défécation

III. Pathologies

A. Les hémorroïdes B. La fistule anale

IV. Le muscle élévateur de l’anus

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Le rectum est la partie terminale du tube digestif. Il était enseigné comme ayant 2 parties : le rectum pelvien (qui correspond à ce que l’on appelle le rectum) et le rectum périnéal (qui correspond au canal anal).

Le rectum est situé dans le petit bassin et l’anus dans le périnée. Le muscle élévateur de l’anus les sépare.

L’anus est accessible par l’examen clinique de la marge anale. Le toucher rectal commence par

l’examen de la marge anale puis on met le doigt et on entre dans le canal anal puis on arrive dans le rectum.

I. Le rectum

Le rectum est dans le petit bassin, emballé dans une loge qui est la loge rectale.

La vascularisation se fait en trois étages ce qui est important pour la cancérologie.

A. Les coupes

i. La coupe frontale

On ne peut pas voir dans une même coupe frontale le canal anal et le rectum car ils ne sont pas dans le même axe : il y a un angle entre les deux : le cap anal.

A la partie terminale du tube digestif, il y a le colon sigmoïde en forme de boucle avec des

bandelettes. Au niveau de la charnière recto-sigmoïdienne, le tube digestif devient droit et sans bandelette : c’est le rectum.

Le rectum est constitué de deux parties : la partie supérieure est le rectum péritonisé car il est

recouvert de péritoine (tout comme la partie supérieure de l’utérus chez la femme), la partie inférieure quant à elle, est le rectum sous péritonéal.

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Après le rectum, à la toute fin du tube digestif on retrouve le canal anal qui est la partie périnéale du

tube digestif. Le rectum et le canal anal sont séparés par le muscle élévateur de l’anus qui est

constitué de 2 faisceaux : le faisceaux pubo-rectal, antéro-postérieur et le faisceau sphinctérien, en forme d’entonnoir. L’anus n’appartient pas au rectum : il est périnéal.

Attention : Lorsque l’on parle de voie chirurgicale transrectale on parle en fait de la voie trans-rectus

abdominis qui correspond à une incision paramédiane à travers le droit de l’abdomen donc pas de

rapport avec le rectum !

ii. La coupe axiale

Cette coupe est effectuée au niveau sous péritonéal chez la femme. En avant on a la vessie, au milieu la partie basse du col utérin et en arrière le rectum dans la loge rectale.

En arrière du rectum on a le fascia présacral qui sépare en avant la loge rectale de en arrière l’espace

présacré. C’est dans ce dernier que l’on trouve les veines dites présacrées qui ont une tendance à se

rétracter dans l’os : pour arrêter le saignement c’est alors très compliqué on doit parfois les

punaiser. On y trouvera aussi l’artère sacrale médiane qui découle de l’aorte abdominale tout comme les artères iliaques primitives droites et gauches.

La voie d’exérèse du rectum est donc de passer entre le fascia présacral et la loge rectale.

En avant du rectum on aura la cloison recto vaginale. Un toucher bimanuel (toucher rectal + vaginal)

est nécessaire en cas de cancer de la face antérieure du rectum pour savoir s’il envahit la cloison recto vaginale. Cette cloison est mince.

Sur les côtés du rectum on a les lames sacro-recto-génito-pubiennes. Celles-ci partent du sacrum,

passent latéralement sur les côtés du rectum et de l’appareil génital et vont jusqu’au pubis. Ces lames

contiennent le plexus hypogastrique ou pelvien latéral qui est végétatif (sympathiques et

parasympathiques). Ces nerfs ont un intérêt pour la continence, l’appareil génital et pour la motricité du rectum. En revanche ces lames ne contiennent pas de nerfs moteurs et volontaires.

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La loge rectale est donc limitée en avant par la cloison recto vaginale, en arrière par le fascia

présacral et latéralement par les lames sacro-recto-génito-pubiennes.

On trouve autour du rectum de la graisse que l’on appelle le « mésorectum » et qui est entourée par

un fascia : le fascia recti.

Lors d’un cancer du rectum, pour enlever la loge rectale, on va cliver le fascia recti ce qui va

permettre de tout enlever d’un coup. Cette méthode a été décrite par Heald.

Attention : Le mésorectum n’est pas un méso : il n’y a pas de péritoine c’est un terme.

iii. La vue sagittale chez l’homme

On voit le rectum péritonisé avec le cul de sac de Douglas.

Le rectum part du bord supérieur de la 3eme vertèbre sacrée et se termine au plancher pelvien. Il

fait 15 cm de longueur en courbe. On aura tout d’abord une courbure sacrale puis périnéale. On

décrit trois parties : la partie inférieure du rectum est sous-péritonéale, la partie supérieure est péritonisée et la partie moyenne affleure le cul de sac de Douglas, chacune fait environ 5cm.

Au niveau antérieur la courbure est petite, ainsi il sera dur de décrire la localisation des différentes tumeurs alors qu’au niveau postérieur, cela sera plus facile car la courbure est plus grande.

La loge rectale a 2 étages : le rectum péritonisé, le rectum sous péritonéal qui sont les 2 parties du rectum .

Le fascia prostatopéritonéal de Denonvillier sépare le rectum en arrière de la prostate en avant. Lors

d’un cancer on enlève cette cloison : les nerfs érecteurs passent juste en avant de cette cloison et peuvent alors être touchés ce qui peut affecter l’érection.

iv. La vue sagittale chez la femme

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En principe on a la même chose que chez l’homme.

Au niveau du rectum sous péritonéal on retrouve la cloison rectovaginale qui descend jusqu’au

noyau central du périnée.

Le noyau central du périnée est une zone fibreuse, il est très solide chez l’homme. Il est situé entre

la face postérieure de la vulve et le bord antérieur de l’anus. Chez l’homme il est beaucoup plus palpable en arrière du bulbe spongieux de la verge.

B. La vascularisation

i. Les artères du rectum

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Il y a 3 étages de vascularisation qui sont très anastomosés :

- L’artère rectale supérieure est la branche terminale de l’artère mésentérique inférieure : elle

se sépare en deux branches au niveau du sommet du rectum. C’est le vaisseau principal du

rectum.

- Les deux artères rectales moyennes sont des branches des artères iliaques internes. Elles

sont inconstantes et beaucoup plus petites et sont sous péritonéales.

- L’artère rectale inférieure est périnéale et naît de l’artère pudendale. Cette dernière

contourne l’épine ischiatique, passe dans le périnée par le canal pudendal et donne l’artère

rectale inférieure.

Ces trois artères vascularisent le rectum.

Il y a aussi une branche très accessoire qui est la sacrale médiane et qui donne des petites branches.

ii. Les veines du rectum

Le drainage veineux se fait principalement par la veine mésentérique inférieure qui se draine ensuite

dans le système porte en rejoignant la veine splénique pour former le tronc spléno mésaraïque et la

veine porte.

Les veines rectales moyennes se jettent dans les veines iliaques internes qui elles même se jettent

dans le système cave. Elles sont sous péritonéales.

Les veines rectales inférieures passent pas le canal pudendal et se jettent dans la veine pudendale. Celle-ci se jette dans les veines iliaques internes qui se jettent dans le système cave.

On retrouve aussi la veine sacrale médiane qui se jette dans la veine iliaque primitive gauche mais

qui est d’un intérêt vasculaire moyen.

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En sous muqueux il peut se développer des anastomoses porto-cave lors de l’hypertension portale

notamment.

Au niveau superficiel on a les veines de la marge anale qui ne se drainent pas en pelvien mais en

fémoral. Les veines pudendales externes viennent de part et d’autre de la fémorale profonde. Ces veines sont pour le périnée et la marge annale

Sur le plan lymphatique c’est pareil.

Le cancer du canal anal est un cancer épidermoïde associé au papillomavirus (comme celui du col

de l’utérus). Il se draine en fémoral.

Le cancer du rectum est un adénocarcinome car c’est la paroi épithéliale du rectum qui dégénère. Il se draine vers les vaisseaux mésentériques inférieurs.

Cela n’est pas absolu (dès fois le rectum se draine dans le réseau iliaque interne) notamment le bas

rectum le long des artères rectales moyennes.

Il y aura donc des ganglions qui suivent les artères donc dans le cas d’une ablation du rectum on

enlève l’artère mésentérique inférieure et les ganglions se trouveront le long des vaisseaux iliaques internes ou des artères fémorales.

II. Le canal anal

A. La coupe frontale

On voit entre la ligne ano-rectale et la ligne pectinée des colonnes de muqueuses glandulaires. Au

sommet de ces cryptes c’est la ligne ano-rectale qui sépare le rectum du canal anal. Les valvules semi-lunaires sont au niveau de la ligne pectinée.

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On a donc deux parties dans l’anus : une partie rouge avec une muqueuse glandulaire et une partie

sous la ligne pectinée qui est le canal anal avec une muqueuse malpighienne non kératinisée. Au niveau de la marge anale on a une muqueuse malpighienne kératinisée et des poils.

La ligne pectinée est un résidu de la membrane cloacale qui sépare l’épiblaste de l’entoblaste.

B. L’appareil sphinctérien du canal anal

On voit de part et d’autre deux sphincters :

- Le sphincter interne lisse est l’épaississement de la couche circulaire interne du rectum. Il

est végétatif.

- Le sphincter externe quant à lui est strié et donc volontaire. Il est divisé en 3 parties.

Entre les deux sphincters on a la couche longitudinale qui se transforme en ligament de Parks au

niveau de l’anus. Il fixe la muqueuse du canal anal et traverse le faisceau sous cutané du sphincter

externe : des fibres de la couche longitudinal se fixent sous la peau en traversant la partie sous

cutanée du sphincter. Cet attachement donne l’aspect ridé car il y a des plis dus au fait que le

sphincter externe soit attaché à la partie profonde de la peau par la couche longitudinale externe qui sépare les faisceaux du sphincter externe sous cutané et va permettre d’avoir l’aspect plissé.

En sous muqueux on a des plexus hémorroïdaires. Les hémorroïdes sont des plexus artério-veineux :

ce sont les artères qui saignent. Il y a des anastomoses artérielles entre les artères rectales

inférieures issues et drainées par les pudendales, et les rectales moyennes et supérieures. Il en est

de même au niveau veineux. Au-dessus du ligament de Parks on parle d’hémorroïdes internes et en

dessous d’hémorroïdes externes. Les deux sont associés et anastomosés.

Il y a 3 faisceaux au sphincter strié externe :

- Le faisceau superficiel s’attache par le ligament ano-coccygien au coccyx. Il s’attache aussi

sur le noyau central du périnée en avant.

- Le faisceau profond qui correspond au faisceau pubo-rectal du muscle élévateur de l’anus

qui est une sangle. Il maintient le tonus et l’angle entre le rectum et l’anus. Lorsque l’on fait

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un toucher rectal on sent un angle et c’est celui-là. Le faisceau pubo-rectal passe autour du

noyau central du périnée.

- Le faisceau sous-cutané qui est perforé par les fibres issues de la couche longitudinale du

rectum et qui va fixer ce faisceau à la peau et donner les rides de l’anus.

L’ensemble va permettre une pression volontaire qui va permettre de maintenir l’occlusion de

l’anus.

C. Les éléments de la continence anale

Avec l’âge la continence anale peut être altérée : cela fait partie des éléments à prendre en compte lors du vieillissement. Un des principaux facteurs de l’incontinence est le tabac.

Il y a plusieurs facteurs de la continence :

- L’angle ano-rectal maintenu par la sangle pubo-rectale assure une continence. La pression

abdominale appuie sur le centre tendineux du périnée et sur le ligament ano-coccygien et

ouvre l’angle ano-rectal. Si le rectum est dans l’axe de l’anus il sera difficile d’avoir une

continence si les matières sont lourdes.

- Les tonus sphinctériens internes et externes permettent l’occlusion du sphincter.

- La consistance des selles. Il est physiologique que des selles liquides entrainent une

incontinence annale. Pendant une gastro on a des troubles de la continence.

Il y a trois types d’incontinence :

- Motrice : Les muscles sphinctériens ne fonctionnent plus. Par exemple les sphincters

peuvent être sectionnés par un traumatisme périnéal lors d’un accouchement car la ligne

d’explosion du périnée a effondré le sphincter.

- Neurologique : Altération ou section nerveuse qui amène les infos.

- Sensorielle : Pas d’information sur la contenance du rectum : il n’est donc pas possible

d’avoir une action adaptée.

D. Physiologie de la défécation

L’appareil sphinctérien est sous commande végétative et somatique.

Tout d’abord on a une sensibilité végétative qui est la sensibilité proprioceptive à la distension du

sphincter interne et de la partie inférieure du rectum. On a une espèce de pesanteur qui arrive au

cerveau et on sent qu’il se passe quelque chose. Ces informations proviennent du plexus

hypogastrique qui passe par les lames sacro-recto-génito-pubiennes. Le sympathique passe par le tronc latéro-vertébral tandis que le parasympathique passe par les racines sacrées.

La motricité végétative sympathique contracte le sphincter interne alors que le parasympathique

l’inhibe. Ainsi lors d’un malaise vagal ou lors d’une grosse stimulation vagale il n’est pas rare d’avoir une perte d’urine ou de matière.

Le réflexe végétatif recto-anal inhibiteur : quand les selles arrivent dans le rectum il y a une

distension de la partie inférieure avec un axe réflexe qui aboutit à la baisse du tonus du sphincter

interne. C’est-à-dire que spontanément quand les matières arrivent, le sphincter s’ouvre. Ce n’est

pas contrôlable. On voit cela aussi chez les nourrissons qui n’ont pas la maturité neurologique de contrôler cela. Lors d’une maladie de Hirschprung on a perte de ce réflexe.

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Il y a beaucoup de récepteurs dans la partie basse du rectum et dans l’anus (au chaud, au froid…).

Ainsi quand le sphincter interne se distant on sait ce qu’il y a dans notre anus et on adopte l’attitude

adaptée. Ces informations passent par le plexus pudendal avec le nerf anal qui passe par l’extérieur

latéro-anal et dans le canal pudendal puis sort par l’échancrure ischiatique, contourne l’épine et va

dans le canal d’Alcock (=canal pudendal).

Ainsi, lors d’une chirurgie du rectum on peut traumatiser le plexus hypogastrique mais pas le

pudendal ce qui conservera la sensibilité et la motricité somatique.

Les nerfs anaux et pudendaux amènent une contraction du pubo-rectal qui va maintenir l’angle

anorectal et le tonus des faisceaux sous cutanés et superficiel pour maintenir une continence volontaire mais épuisable.

Lors d’une chirurgie du rectum on diminue la sensibilité (suppression du rectum, altération de la

partie haute du canal anal). Ainsi le patient est informé que les selles arrivent au dernier moment.

De même lors d’une anastomose colo-anale on a altéré les récepteurs et souvent il y a un certain degré d’incontinence après. Il faudra alors une rééducation par la suite.

Le syndrome de fractionnement des selles consiste en un tranchement des selles : on doit aller aux

toilettes plusieurs fois de suite. C’est le résultat de l’ablation du rectum.

III. Les pathologies

A. Les hémorroïdes

Il y a beaucoup de malades qui sont adressés comme ayant des hémorroïdes même si cela n’est pas

le cas. Par exemple : fistule anale, cancer, fissure anale, etc…

C’est une pathologie vasculaire avec un certain degré de prolapsus muqueux qui peut survenir chez des malades constipés.

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Les hémorroïdes peuvent être internes ou externes.

En position gynécologique, on retrouve des sièges de prédilection des paquets hémorroïdaux à 3h,8h et 11h.

Cela consiste en un développement de la muqueuse qui va se prolaber. On aura alors des replis muqueux qui vont s’extérioriser à la défécation selon les grades.

Hémorroïdes selon les grades :

- 2 : joufflus

- 3 : ils sortent et rentrent avec les selles ce qui est très désagréable

- 4 : ils sont tous le temps sortis

Les hémorroïdes sont des coussinets qui servent à l’occlusion de l’anus donc quand on souhaite les

retirer on ne peut pas enlever toute la muqueuse : on enlève juste les paquets mais on doit laisser

de la muqueuse sensible entre les paquets car sinon cela provoquerait une incontinence sensorielle. Si on enlève toute la muqueuse on peut aussi avoir une sténose anale mais cela est rare aujourd’hui.

B. Les fistules anales

Au niveau de la ligne pectinée on a les glandes d’Hermann et Desfosses.

Ces glandes s’ouvrent dans le fond des cryptes mais on ne connait pas leur fonction. Elles sont

profondes en inter sphinctérien c’est-à-dire entre la couche circulaire et longitudinale et parfois elles se bouchent.

Une fois que l’abcès est constitué, il va, pour s’évacuer soit de nouveau dans la glande (c’est la

guérison) soit s’extériorisé à la surface de la peau : c’est ce que l’on appelle une fistule anale car il

met en communication par l’intérieur de la glande et par l’intermédiaire de l’abcès l’anus à l’extérieur.

Le trajet de la fistule pourra être inter sphinctérien c’est à dire entre les sphincters interne et

externe. Dans ce cas on coupe un peu de sphincter interne mais dans certains cas elle est plus loin

de la marge anale et dans ce cas on coupe le sphincter. Chez un homme le sphincter est plus solide

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que chez la femme. Ainsi si la fistule est antérieure chez la femme cela se compliquera

d’incontinence.

Le trajet de la fistule peut aussi être transphinctérien à travers le sphincter interne et le sphincter

externe.

IV. Le muscle élévateur de l’anus

Il sépare le rectum du canal anal.

Il a deux faisceaux :

- Le faisceau pubo-rectal

- Le faisceau sphinctérien qui correspond au plancher pelvien.

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FICHE RECAPITULATIVE

Le rectum est la partie terminale du tube digestif, on le distingue du colon sigmoïde car le rectum

est droit et sans bandelette.

Le rectum est pelvien,

Le canal anal est périnéal

/!\ Anus (dans le périnée) ≠ rectum (dans le petit bassin)

Le muscle élévateur de l’anus les sépare.

Quelques Rapports :

Sur les faces latérales du rectum on a les lames sacro-recto-génito-pubienne contenant le plexus

hypogastrique ou pelvien latéral qui est végétatif.

En arrière du rectum on a le fascia présacral qui sépare en avant la loge rectale de l’espace

présacré

Chez la femme on a le cul de sac péritonéal dit de Douglas (recto-vaginal) et 3 loges

(rénale,génitale et rectale)

Chez l’homme on a le fascia prostatopéritonéal Denonvillier (entre rectum et prostate) et 2 loges

(uro-génitale et rectale)

Le rectum comporte 2 étages :

- Péritonisé

- Sous péritonéal

Au niveau périnéal c’est le canal anal

- Périnéal= canal anal (délimité par la ligne ano-rectale)

Le rectum et le canal anal sont vascularisés par trois pédicules

Vascularisé par 3 artères :

- Artère Rectale Supérieure née de l’artère mésentérique inférieure

- Artère Rectale moyenne née de l’artère iliaque interne

- Artère Rectale inférieure née de l’artère pudendale

Drainé par 3 veines :

- Veine Rectale supérieure vers veine mésentérique inférieure (système porte)

- Veine Rectale moyenne vers veine iliaque interne (système cave)

- Veine Rectale inférieure vers veine pudendale (système cave)

Sphincters :

Un sphincter interne interne lisse (= épaississement de la couche circulaire interne du rectum) végétatif et un sphincter externe strié volontaire

Il y a 3 faisceaux au sphincter strié externe :

- Le faisceau superficiel

- Le faisceau profond (= faisceau pubo-rectal du muscle élévateur de l’anus) permettant le maintien

de l’angle entre rectum et anus

- Le faisceau sous-cutané (donne les rides de l’anus)

Physiologie de la défécation :

1) Récepteurs +++ sensibles à la distension du sphincter interne et de la partie inférieure du rectum.

Ces informations provenant du plexus hypogastrique qui passe par les lames sacro-recto-génito-pubiennes sont transmises au cerveau

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2) Situation a : t’es en plein marathon c’est pas le moment !!! -> La motricité végétative sympathique

contracte le sphincter interne

Situation b : tu es en condition prêt à lâcher la bête -> le parasympathique inhibe la contraction

du sphincter interne

Innervation de 2 types :

-somatique, motrice : muscle élévateur de l’anus

-végétative défécation et continence des selles (une part somatique (volontaire) et végétative

(involontaire)).

Les nerfs anaux et pudendaux (somatique) amènent une contraction du pubo-rectal qui va maintenir

l’angle anorectal, le tonus des faisceaux sous-cutané et superficiel du sphincter pour maintenir une

continence volontaire maist épuisable.

Attention Chirurgie : par voie abdominale on peut léser les nerfs le plexus hypogastrique mais pas

le pudendal ce qui conservera la sensibilité et la motricité somatique. De plus, réduire la taille du

rectum e rectum implique moins de récepteurs donc on ressent le besoin plus tard

Maladie de Hirschsprung => absence de réflexe recto-anal inhibiteur =>

Ce réflexe ouvre spontanément le sphincter interne lorsque les matières arrivent. Le réflexe

rectoanal inhibiteur est normal, c’est son absence qui caractérise la maladie de hirschprung.

Malaise vagal => risque d’incontinence

Incontinence :

3 types : - motrice : problème musculaire

- neurologique : altération nerveuse

- sensorielle : 0 information

La consistance des selles joue aussi un rôle

Les Pathologies :

Les fistules Les hémorroïdes Il y a des glandes au niveau anal qui peuvent se boucher et former un abcès 2 cas :

L’abcès s’évacue de nouveau par la glande (= Tout va bien ouf)

L’abcès s’évacue par la peau (beuuurk)

Le trajet de la fistule peut être : - Inter sphinctérien (= entre sphincters

internes et externe) - Transphinctérien

Vaisseaux se dilatent et tombent formant un prolapsus muqueux

2 types : internes ou externes suivant leur position par rapport au ligament de Parks

Muscle élévateur de l’anus :

2faisceaux : -> Le faisceau pubo-rectal -> Le faisceau sphinctérien (=plancher pelvien)

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UE6 – SD– Pharmacologie – n°2

20 janvier 2017

Laurent Chouchana

[email protected]

RT : Nicolas Delobel

RL : Anne-Lise Vouillot

Antisécrétoires et antiacides, médicaments de la

motilité digestive

Plan :

I. Antisécrétoires et antiacides A. Définitions d’atteintes digestives B. Rappels physiologiques C. Traitements : classes pharmaco-thérapeutiques

i. Antiacides gastriques ii. Antisécrétoires iii. Analogues des prostaglandines

II. Médicaments de la motilité digestive

A. Antiémétiques

i. Prokinétiques ii. Antagonistes 5-HT3 (setrons) iii. Antihistaminiques

B. Anti-diarrhéiques i. Ralentisseurs du transit ii. Anti-sécrétoires

C. Laxatifs i. Laxatifs de lest ii. Laxatifs lubrifiants iii. Laxatifs osmotiques iv. Laxatifs irritants ou stimulants v. Laxatifs par voie rectale

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I. Antisécrétoires et antiacides

A. Définitions d’atteintes digestives

• La gastrite, de forme aiguë ou chronique, correspond à une inflammation de la muqueuse

gastrique. On la diagnostique grâce à l’endoscopie. Elle donne à voir, à l’échelle histologique, des

lésions inflammatoires et atrophiques de la muqueuse gastrique.

• L’ulcère gastroduodénal consiste en une perte de substance de la muqueuse et de la paroi de

l’estomac ou du duodénum. On observe une infection par l’Helicobacter pylori dans 85 % des cas

d’ulcère gastrique ainsi que dans 95 % des cas d’ulcère du duodénum.

• Le Reflux Gastro-Œsophagien (RGO) est le passage à travers le cardia d’une partie du contenu

gastrique dans l’œsophage. On le nomme couramment « aigreur » ou « brûlure ».

• L’œsophagite par reflux, inflammation de la muqueuse œsophagienne, est une conséquence

du RGO que l’on observe chez un quart des patients qui en souffrent.

• L’hernie hiatale, enfin, correspond à la protrusion par glissement, entière ou partielle, de

l’estomac dans le thorax à travers le hiatus œsophagien du diaphragme.

B. Rappels physiologiques

L’histamine, l’acétylcholine (neuromédiateurs), et la gastrine (hormone) activent la pompe à proton

de la cellule pariétale de l’estomac.

Il y a toujours un équilibre entre les mécanismes d’agression de la muqueuse (HCl, pepsine,

gastrine) et de protection (mucus, bicarbonates, cytoprotection, flux sanguin, prostaglandines E).

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Le pH de la lumière gastrique est à 1-2.Il y a production de 2,5 L/24H de suc gastrique

digestion du bol alimentaire.

C. Traitements : classes pharmaco-thérapeutiques

Il y en a trois :

- Les topiques gastriques

- Les anti-sécrétoires (inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et antihistaminiques anti-H2)

- Les analogues des prostaglandines (très peu utilisés)

Le traitement du RGO et de l’œsophagite :

1) Prise en charge :

- suppression du tabac et de la prise d’AINS

- règles hygiéno-diététiques plus ou moins efficaces (surélévation de la tête du lit, amaigrissement,

suppression de la sieste postprandiale, qui favorise le reflux, réduction des repas riches en graisse

et en sucre …)

- les médicaments

2) Objectifs du traitement :

- diminuer les symptômes

- réduire la fréquence et la durée des reflux

-cicatriser l’œsophagite

-prévenir récidive et complications

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i. Antiacides topiques : « pansements gastriques »

Mécanisme d’action :

Les antiacides forment un gel visqueux en « raft » (radeau) au-dessus du bol alimentaire au contact

de l’acidité gastrique : ils constituent donc une protection mécanique contre l’acidité, car, en cas

de reflux, c’est le gel qui est régurgité le premier, formant ainsi une barrière entre la muqueuse

œsophagienne et le liquide gastrique acide.

Effets indésirables :

Ils sont rares, et consistent principalement dans la neutralisation des médicaments associés, piégés

dans le gel, qui sont alors inefficaces.

Précautions d’emploi :

À prendre à distance des repas, et avec un intervalle de une à deux heures avec tout autre

médicament.

Le Gaviscon®, composé d’alginate et de bicarbonate de sodium, se prend en flacon ou sachets

unidoses. En plus de l’effet mécanique, il neutralise l’acidité de l’estomac. Il n’est pas prescrit pour

des prises prolongées, et l’on doit faire attention à la présence de sodium. Ses effets indésirables sont

la constipation (à cause de l’aluminium), la diarrhée (à cause du magnésium), et les interactions

médicamenteuses (inefficacité des traitements associés).

Le Diméticone (Polysilane®), est prescrit, lui, plutôt chez les nouveaux-nés. Il peut causer des

réactions allergiques. On doit faire attention à la présence de saccharose et de sorbitol.

Le Smecta® a une action uniquement mécanique, mais il est moins efficace que le Gaviscon®.

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ii. Antisécrétoires

Les antihistaminiques anti-H2 :

Leur mise sur le marché en 1988 a révolutionné le traitement de l’ulcère gastroduodénal, mais la première molécule commercialisée, la cimétidine (Tagamet®), est peu utilisée actuellement car c’est un inhibiteur enzymatique.

Mécanisme d’action : ils opèrent une inhibition compétitive des récepteurs H2 de l’histamine situés sur les cellules pariétales, mais non un blocage complet de la pompe à protons.

Le Ranitidine (Azantac®, Raniplex®), peut être pris per os (300 mg/jour le soir), ainsi que par IV lente ou IM (50 mg, de une à quatre fois par jour), pour des patients en réanimation, par exemple. Il est indiqué pour : les ulcères gastroduodénaux (après avoir vérifié l’absence de lésion cancéreuse), l’œsophagite par reflux, le RGO, le syndrome de Zollinger-Ellison, et comme traitement préventif ou curatif des lésions causées par les AINS. Ses effets indésirables sont rares et bien tolérés :

- troubles digestifs, céphalées, éruptions - état de confusion, surtout chez le sujet âgé et l’insuffisant rénal - bradycardie sinusale - leucopénie, thrombopénie, agranulocytose (rare) - commun à tous les antisécrétoires : risque de développement de certaines bactéries

par diminution de l’acidité gastrique

Les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) : Leur mise sur le marché en 1996 a de nouveau opéré un grand renouvellement dans le traitement de l’ulcère gastroduodénal, au point que la première molécule, l’oméprazole (Mopral®), a longtemps été le médicament le plus vendu au monde.

Rappels physiologiques : la pompe à proton dépend des enzymes et du magnésium, pour assurer l’échange d’un proton contre un ion potassium à travers une membrane. Cela entraîne la formation d’HCl et cause l’acidité gastrique. Mécanisme d’action :

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Ils inhibent la pompe à proton de manière irréversible quel que soit le mode de stimulation de celle-ci, après avoir été absorbés par l’intestin, distribués dans l’organisme sous forme non-ionisée, métabolisés par le foie, puis sécrétés au niveau des cellules gastriques. Ils se prennent généralement sous forme de comprimés gastro-résistants, qui n’agissent donc pas par contact direct avec la muqueuse intestinale. Une prise unique assure une inhibition de près de 24 heures, le temps de demi-vie de renouvellement des pompes à protons.

Médicaments : Oméprazole (Mopral®), Ésoméprazole (Inexium®), Lansoprazole (Langor®, Ogast®), Rabéprazole (Pariet®), sont des molécules proches et de même efficacité, le choix n’est qu’une question de marketing. Indications : ulcères gastro-duodénaux, œsophagite par reflux, RGO, syndrome de Zollinger-Ellison,

traitement préventif ou curatif des lésions causées par les AINS.

L’utilisation hors de l’AMM, du fait d’une incitation importante des laboratoires, ainsi que

l’automédication (en vente libre), sont importantes. Or ce sont des médicaments coûteux, et non

sans risque.

Les effets indésirables sont rares mais largement observés du fait de la prescription importante :

- hypersensibilité - hépatites - pneumopathies - infections à C. difficile - thrombopénies - néphropathies interstitielles - hyponatrémie - hypomagnésémie, hypocalcémies importantes => risque de fractures - anémie (moins bonne absorption du fer) - interactions médicamenteuses (car inhibition du CYP2C19) : clopidogrel, atzanavir, MTX … - effet rebond à l’arrêt du traitement

iii. Analogues des prostaglandines Le Misoprostol (Cytotec®) : 100 à 200 g quatre fois par jour (courte durée)

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Mécanisme d’action : analogue de la PG1, il a un effet antisécrétoire et cytoprotecteur Effets indésirable : dans l’ensemble, il est mal toléré, les troubles digestifs (diarrhées) fréquents le font peu utiliser ; on observe aussi des nausées et vomissements. Contre-indication : femmes enceintes (risque de fausse-couche => utilisé en obstétrique pour l’IVG)

II. Médicaments de la motilité intestinale

A. Antiémétiques

Objectifs pédagogiques :

– Devant des vomissements, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les

examens pertinents

– Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi et l’évolution

Les nausées et vomissements sont des symptômes très fréquents dus à des affections diverses (étiologies nombreuses), et non des maladies.

Définitions :

Le vomissement est un rejet brutal du contenu de l’estomac par la bouche.

Les « hauts le cœur » sont des contractions synchrones et rythmiques du diaphragme, des

muscles abdominaux, et des muscles intercostaux externes, contre la glotte fermée.

La nausée est la sensation subjective, désagréable, d’une envie imminente de vomir.

Les vomissements sont possibles sans nausées et hauts le cœur, et vice versa !

Objectifs du traitement :

– Traiter les vomissements eux-mêmes

– Prévenir les perturbations hydro-électrolytiques et une éventuelle dénutrition

– Traiter si possible la cause (non abordé ici)

Mesures diététiques :

– Fragmenter les repas

– Diminuer l’apport de graisse

– Supprimer les boissons gazeuses

– Régime à adapter (liquide ou mixé)

Physiopathologie du vomissement : c’est un processus réflexe complexe contrôlé par le centre du

vomissement qui recoit des informations d’une zone spécifique du cerveau, la « CTZ » :

Chemoreceptor Trigger Zone. De nombreux récepteurs ont été identifiés : récepteurs

sérotoninergiques, dopaminergiques, histaminergiques, et récepteurs aux opiacés.

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i. Prokinétiques

Le Domperidone (Motilium®) et le Métoclopramide (Primperan®), sont des dérivés neuroleptiques antagonistes de D2, ils stimulent l’activité motrice du tube digestif.

Leurs effets indésirables : sédatifs (pas la dompéridone car ne passe pas la barrière hémato-encéphalique) ; cardiaques (allongement du QT et risque de torsades de pointe) => contre-indiqués en pédiatrie ; neurologiques (rigidité musculaire, parkinsonisme = syndrome extrapyramidal)

ii. Antagonistes 5-HT3 (setrons)

L’Ondansetron (Zophren®), et le Granisetron (Kytril®) bloquent les récepteurs centraux et périphériques 5-HT3 à la sérotonine. Ils sont indiqués en prévention et traitement des nausées aiguës induites par les chimiothérapies

Leurs effets indésirables : céphalées, vertiges (fréquent) ; bouffées de chaleur, flush (fréquent) ; constipation (fréquent), voire occlusion intestinale (rare) ; troubles du rythme et de la conduction allongement du QT, en particulier par voie intraveineuse (rare) ; réaction au point d’injection (fréquent).

iii. Antihistaminiques

Le Diphénhydramine (Nautamine®) est indiqué pour le mal des transports. Il a des propriétés annexes atropiniques ou anticholinergiques contre-indication en cas de glaucome à angle fermé et d’adénome de prostate.

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B. Anti-diarrhéiques

Objectifs pédagogiques : – devant une diarrhée aiguë chez l’adulte, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et

justifier les examens complémentaires pertinents.

– argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.

Rappels physiologiques : une diarrhée aiguë est définie par l’émission de plus de trois selles par

jour, les selles dépassant 300 g par 24 heures. Son origine est infectieuse ou médicamenteuse. Elle

est souvent bénigne dans les pays occidentaux, en l’absence d’immunosuppression, mais est une

cause majeure de mortalité infantile dans les pays pauvres.

Traitement des diarrhées aiguës : – Symptomatique : réhydratation +++ => per os : solution OMS ou Coca-cola rouge (dilué au demi,

avec jus de citron pour l’apport en potassium) ; perfusion intraveineuse si déshydratation sévère.

– Eviter les laitages et précaution avec les crudités.

i. Ralentisseurs du transit

Le Loperamide (Imodium®) est un dérivé morphinique à action périphérique. Sa posologie est de 1-2 gélules de 2 mg puis 1 gélule après chaque selle non moulée (MAX 8 gélules/24 h).

Ses effets indésirables : la constipation

Contre-indication : si fièvre ou suspicion de diarrhée bactérienne (risque de stase et d’aggravation de l’infection) ; chez le nourrisson de moins de 2 ans (risque de troisième secteur par accumulation des liquides dans le tube digestif)

ii. Anti-sécrétoires Le Racécadotril (Tiorfan®) est un inhibiteur de l’enkephalinase (enzyme de l’épithélium intestinal) => prolonge la durée d’action de l’enképhaline et réduit l’hypersécrétion d’eau. Il n’a pas d’effet sur le transit intestinal.

Ses effets indésirables : céphalées, risque d’angio-œdème et d’urticaire.

C. Laxatifs

Objectifs pédagogiques :

– Devant une constipation : argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les

examens complémentaires pertinents.

– Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.

Rappels physiologiques : la constipation n’est pas une maladie mais un symptôme.

Sa définition clinique : diminution du nombre de selles qui devient inférieur à trois par semaine.

Sa définition physiopathologique : association d’un ralentissement du transit supérieur à 72H

et d’une déshydratation excessive.

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C’est un symptôme très fréquent qui concerne 15-20% de la population.

Traitement de la constipation :

– Le traitement de la cause (non exposé ici) => nombreuses étiologies

– Mesures hygiéno-diététiques : repas au calme à heures fixes , en mâchant bien lentement ; boire

abondamment ; manger des légumes verts, de la salade, des céréales ; pratiquer une activité

physique régulière (renforcement de la sangle abdominale)

– Traitement symptomatique après avoir éliminé une cause organique : laxatifs de lest, lubrifiants,

osmotiques, irritants, par voie rectale.

i. Laxatifs de lest

Le Mucilage pur Ispaghul (Spagulax®) est composé de fibres alimentaires, à consommer toujours

accompagnées d’eau => augmentation du volume et de l’hydratation, et progression du bol

alimentaire.

La posologie doit être très progressive en raison du risque de ballonnement

Pas de prise après le dîner => risque d’occlusion, en particulier chez le sujet âgé insuffisamment

hydraté.

Contre-indications : colopathies organiques, syndrome occlusif, syndrome abdominal de cause

indéterminée, fécalome.

ii. Laxatifs lubrifiants

Ils sont composés d’huile de paraffine ou huile de vaseline, et ont un délai d’action de 6 à 8

heures.

Ils sont à ne pas prendre le soir, et à ne pas utiliser de façon prolongée => réduction de résorption

de vitamines liposolubles : A, D, E, K.

Les enfants, personnes âgées, personnes alitées présentent un risque d’inhalation pulmonaire en

particulier en cas de RGO.

La durée maximale est de 15 jours.

iii. Laxatifs osmotiques

Le Lactulose (Duphalac®), et le Macrogol (Forlax®) sont des polymères linéaires de haut poids

moléculaire hydrophiles, qui provoquent un mouvement d’eau entrainant une augmentation de

volume.

Pas de traitement prolongé. Attention au sucre : présence de galactose.

Contre-indications : colopathies organiques, syndrome occlusif, syndrome douloureux abdominal

de cause non connue.

iv. Laxatifs irritants ou stimulants

Les Sennosides calciques (Pursennide®) stimulent la motricité colique.

Contre-indications : enfants, femmes enceintes, personnes âgées, colopathie organique, syndrome

occlusif, syndrome douloureux abdominal de cause non connue

Ils présentent un risque d’hypokaliémie.

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Une prise prolongée entraîne une maladie des laxatifs (diarrhées, douleurs abdominales) => pas

de place dans la thérapeutique actuelle

v. Laxatifs par voie rectale

Ce sont des suppositoires à la glycérine, non adaptés à un traitement prolongé. Ils sont prescrits aux

personnes âgées, et exceptionnellement aux enfants.

Parmi tout ce qui a été vu dans ce cours, les médicaments ne sont pas au premier plan de la prise en charge de la constipation !!!

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UE6 – SD – Biochimie – Cours n°1

20/01/2016

Marie-Anne Loriot

marie-anne.loriot@hegp/aphp.fr

RT : Claire Denery

RL : Hélène Watchel

Principes biochimiques des ictères

I. Métabolisme de la bilirubine

II. Méthodes de dosage

A. Sérum ou plasma

B. Autres liquides biologiques

III. Méthodes de dosage

A. Ictères pré-hépatiques

i. Description

ii. Causes d’hémolyse intravasculaire

B. Ictères hépatocellulaires

C. Ictères post-hépatiques

D. Hyperbilirubinémies héréditaires chroniques

i. Hyperbilirubinémies à prédominance non conjuguée :

déficit de conjugaison

ii. Hyperbilirubinémies à prédominance conjuguée : défaut

d’excrétion, de captation ou de stockage

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Introduction:

Un ictère est le résultat d’une accumulation excessive de bilirubine.

La bilirubine est le produit final de dégradation du métabolisme de l'hème, l'hème étant un

composant des hémoprotéines mais en particulier dans l'hémoglobine puisqu'il est responsable

de la fixation de l'O2 (noyau tétra-­­pyrrolique qui fixe un atome de fer, le tout permettant la

captation de l'O2). Mais la bilirubine provient aussi de la dégradation d'autres hémoprotéines

comme la myoglobine, les cytochromes (P450...) ainsi que d'enzymes anti oxydantes comme les

catalases...

La production de bilirubine n'est pas négligeable puisqu'elle est en moyenne de 0,5 mmoles

(300mg) par jour.

Son catabolisme débute dans le Système Réticulo-endothélial, principalement dans les

macrophages de la rate, mais également dans le foie et la moelle, et se termine dans le foie. Il y

a aussi une étape d'élimination de la bilirubine dans la bile (composera ensuite les pigments

biliaires).

Le rôle de la bilirubine dans la circulation est d'être un antioxydant, ce qui est important chez

le nouveau-­­né, mais l'on verra aussi que l'accumulation de bilirubine libre peut être la cause de

problèmes neurologiques extrêmement graves.

La situation dans laquelle on pourra parler d'ictère, est celle d'une élévation de la

concentration de bilirubine plasmatique >70 μmol/L, entraînant alors une coloration jaune

des téguments (jaunisse en langage populaire).

I. Métabolisme de la bilirubine

Avant toute chose, l’hème a une structure aromatique ou porphyrine, constituée de quatre

noyaux pyrrols.

Au terme des 120 jours moyens de vie des globules rouges, ces derniers vont être détruits.

L'hémoglobine ainsi libérée va rentrer dans un cycle de dégradation. L'hème des globules

rouges sénescents (80%), mais aussi l’hème provenant d'autres enzymes hépatiques et d'autres

protéines (20%), va alors être prise en charge par l'enzyme Hème Oxygénase.

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Cela va permettre l'ouverture du cycle de l'hème et aboutir à une première molécule : la

biliverdine (colorée en vert), qui sera convertie ensuite en bilirubine (colorée en jaune)

(phénomène observé au niveau d’un ecchymose: d’abord bleue puis verte puis jaune).

Il persiste deux problèmes majeurs dans le métabolisme de l'hème :

Le noyau porphyrine de l’hème est hydrophobe et doit être solubilisé pour être excrété.

Le fer qui est libéré lors de la dégradation de l'hème doit être conservé pour maintenir

le pool de réserve et servir à la nouvelle synthèse d'hème (NB : le fer ne peut pas être

directement excrété de l’organisme; il faut donc le recycler, le stocker et le réutiliser).

Le métabolisme de l'hème : deux enzymes impliquées

L'hème oxygénase : c'est une enzyme du réticulum endoplasmique qui est

responsable de l'oxydation et donc de l'ouverture du cycle tétrapyrrolique de l'hème

avec liberation de Fe3+ et de CO. Elle consome de l’O2 et du NADPH.

La biliverdine réductase : c'est une enzyme cytosolique, qui va catalyser une réaction de

réduction. Elle utilise aussi le NADPH.

Il s’agit de la seule réaction de l’organisme qui produit du CO (le CO est donc un indicateur du

catabolisme de l’hème).

NB : lorsque que l'on se fait un bleu (ecchymose), la

couleur évolue dans le temps. Au départ il est bleu,

vert puis jaune. Il s'agit de la réaction de dégradation

de l'hème.

Une fois que l'on a produit cette bilirubine, elle ne peut pas rester libre car elle est très toxique

sous cette forme, notamment pour le cerveau (neurotoxique). Elle va donc être éliminée dans

la bile, en suivant plusieurs étapes.

Présente dans la rate, la bilirubine va être libérée dans la circulation où elle sera prise en charge

par l'albumine (transporteur de la bilirubine qui permet sa captation par le foie). La bilirubine

liée à l'albumine va pouvoir ainsi être captée par les hépatocytes. Dans le foie la bilirubine

sera conjuguée. Cette bilirubine conjuguée devient alors un produit hydrosoluble,

permettant son passage dans la bile, passage permis par un transporteur (ABCC2/MRP2).

L’excrétion biliaire est l’étape limitante du métabolisme donc il faut une coordination étroite

avec la conjugaison.

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Une fois dans la bile, la bilirubine conjuguée va dans l'intestin et est transformée (étape de

déconjugaison de la bilirubine) par les bactéries intestinales en urobilinogène incolore.

Une grande partie de l’urobilinogène

(90%) pourra être transformée en

stercobilinogène qui va être oxydé

dans la partie basale de l’instestin en

stercobiline, qui est éliminée dans les

selles (c'est un pigment brun, qui

permet la coloration foncée des selles).

L’autre partie de l'urobilinogène (10%) va rejoindre la circulation entrainant un retour vers le foie

par le système porte, puis retourne vers l’intestin via l’excrétion biliaire. C’est le cycle entéro-

hépatique. L’urobilinogène qui se retrouve dans la circulation peut aussi être captée par le rein

où elle subit des étapes d’oxydation et devient l’urobiline (permet une légère coloration des

urines). Les urines deviennent trop colorées quand il y a un excès. On peut ainsi détecter de

l’urobiline dans les urines sans que ce soit pathologique.

Conjugaison hépatique de la bilirubine :

Dans les hépatocytes, la bilirubine est rapidement prise en charge par l'enzyme UDP-

glucuronyltranférase (UGT1A1), présente dans le réticulum endoplasmique lisse qui va

ajouter 1 ou 2 groupements d'acide glucuronique aux sites propionyl de la bilirubine (2 sites

propionyl donc potentielment 2 groupements d’acide glucuronique). On obtient des conjugués

monoglucuronides ou diglucuronides (terme générique : acylglucuronides) plus solubles

dans l'eau. L'augmentation de la solubilité aqueuse du tetrapyrrole facilite son excrétion biliaire

avec les autres pigments biliaires.

II. Méthodes de dosage

Quels sont les marqueurs biochimiques utilisés et en quoi peuvent-ils être utiles pour un

diagnostic ?

Le dosage permet de savoir l’intensité de l’ictère et d’orienter le diagnostic, pour faire ensuite

d’éventuels examens complémentaires. Selon les liquides biologiques dosés, nous chercherons

différentes formes de bilirubine.

A) Sérum ou plasma

On y trouvera :

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● bilirubine non conjuguée (dite aussi libre ou indirecte), qui

est liée à l'albumine de façon non covalente.

● bilirubine delta, qui est une forme conjuguée et liée de façon

covalente à l'albumine (bilirubine directe) présence en faible quantité dans

le plasma.

● bilirubine mono- et di-glucuroconjuguée, qui est une forme

soluble et non liée à l'albumine (bilirubine directe).

L'ensemble de ces formes correspond à la bilirubine totale (la totale est dosée avec un accélérateur

et la directe est dosée sans). L'analyse de première intention est celle de la bilirubine totale. Si l'on

cherche plus de détails, on fera une analyse de la bilirubine conjuguée (delta et mono/di-

glucuroconjuguée) appelée bilirubine directe car mesurée directement. La bilirubine non

conjuguée/indirecte sera dosée par simple soustraction, car étant insoluble, on ne peut pas la

mesurer directement.

NB : la réaction de dosage est une réaction de coloration : diazoréaction, entraînant la formation

d'azobilirubine bleue.

Valeurs normales : Bilirubine Totale < 17 μmol/L

Bilirubine conjuguée < 4 μmol/L

Bilirubine non conjuguée < 14 μmol/L

Bilirubine delta < 3 μmol/L

C'est donc la bilirubine non conjuguée que l'on trouvera majoritairement dans le plasma. Ces

valeurs sont valables pour l'adulte.

Les principales causes d'erreurs de dosage sont l'hémolyse, la lipémie (plasma avec beaucoup

d'acide gras) et aussi différentes interférences médicamenteuses.

Chez le nouveau-né il n'y a pas de bilirubine delta dans le plasma. En effet à la naissance, la

glucuroconjugaison est très peu efficace (teint un peu jaune à la naissance: ictère physiologique).

B) Autres liquides biologiques Dans les urines, on peut trouver de la bilirubine et de l'urobiline (évaluation semi-

quantitative par colorimétrie). Il est nécessaire de faire des analyses sur des urines

fraîchement émises (<1 heure) et conservées à 4°C pour éviter l'oxydation de la bilirubine.

Lorsque de la bilirubine conjuguée est trouvée dans les urines, cela est

systématiquement pathologique. Urobilinurie: 3-16 μmol/L (test peu sensible).

Le liquide amniotique est également susceptible de faire l'objet de dosage de la

bilirubine (par spectrophotométrie directe). Cet examen a généralement pour but de

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rechercher une incompatibilité fœto-maternelle (Rhésus). Certaines causes d'erreurs

comme le méconium (premières selles de l’enfant après sa naissance), ou la présence de

sérum maternel dans la poche amniotique sont à prendre en compte dans la réalisation du

dosage.

III. Variations pathologiques

L'augmentation de la bilirubine circulante se traduit par un ictère clinique dont la gravité

dépend de la nature de la fraction de bilirubine augmentée, de l'importance de cette élévation

et de l'âge du patient (maturité de la barrière hémato-encéphalique). Ici nous classifierons les

ictères selon la pathogénie (cause et biochimie qui l'accompagne).

A. Ictères pré--hépatiques ou hémolytiques (avant la captation par le

foie)

i. Description

Son origine provient d'une destruction excessive de globules rouges circulants (hyper

hémolyse) qui entraîne une hyperproduction de bilirubine. Ici c'est la concentration de

bilirubine non conjuguée qui est augmentée, mais aussi par voie de conséquences, il y aura

un reflux de bilirubine conjuguée entraînant alors une petite élévation de sa concentration (la

concentration de bilirubine delta, elle, est normale). Ce sont les ictères potentiellement les plus

dangereux en raison de la toxicité neurologique de la bilirubine non conjuguée.

Ainsi : [bilirubine totale] plasmatique 50 à 85 μmol/L (maxi 170 μmol/L).

Une des caractéristiques cliniques notables est l'hyper-coloration des selles due à

l'augmentation de l'urobilinogène fécal. Le dosage de l'haptoglobine est également important,

car cette glycoprotéine produite par le foie représente le meilleur marqueur de la lyse intra

vasculaire des GR. En effet, elle lie l'hémoglobine circulante, et lorsque les globules rouges

sont lysés, le complexe hémoglobine/haptoglobine est éliminé du plasma. Ainsi

l'effondrement de la concentration du plasma en haptoglobine signe une destruction

massive des globules rouges circulants.

De façon logique on assiste à une très forte érythropoïèse (hyper-réticulocytose =

augmentation des réticulocytes, précurseurs des GR) traduisant un caractère régénératif. Dans

ce type d'ictères il n'y a pas de signe d'atteinte hépatocellulaire (sauf en cas de cirrhose sous-

jacente), cependant on observera toujours une splénomégalie due à une hyper captation des

globules rouges détruits.

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ii. Causes d'hémolyse intra---vasculaire

Anémies hémolytiques chroniques constitutionnelles (patients porteurs d'une

maladie génétique +/-­­ rare selon la population concernée).

o Maladie de Minkowski-­-Chauffard ou microsphérocytose héréditaire, qui est

une anomalie de la membrane des globules rouges les rendant plus fragiles (protéine

de la membrane anormale) hyperproduction de bilirubine.

o Maladies génétiques de l'hémoglobine: β-­-thalassémie et drépanocytose

homozygotes

o Déficits enzymatiques érythrocytaires: déficit en G6P (glucose-­­6-­­phosphate

déshydrogénase) qui permet normalement la production de NADPH (protection contre le

stress oxydant, or les GR sont exposés à de grandes quantités d’O2 donc au stress oxydant).

Ces maladies génétiques entraînent des affaiblissements de la membrane des globules

rouges, les fragilisant. Ils ont alors tendance à être détruit plus rapidement.

Anémies hémolytiques acquises d'origine :

o toxique (médicaments, toxiques industriels, métaux lourds, venins);

o infectieuse ou parasitaire (paludisme);

o par fragmentation érythrocytaire (mécanique lors des prothèses

valvulaires, traumatique après gros effort (hémoglobinurie), lors de micro

angiopathies chez l'enfant);

o immunologique (transfusion sanguine incompatible, immunisation fœto-­­

maternelle)

● Incompatibilité fœto‐maternelle (mécanisme immunologique) (antigène D = antigène

rhésus): mère Rh(D)-­-/fœtus Rh(D)+:

Quand l'antigène D est présent chez le fœtus mais absent chez la mère, on peut avoir une

immunisation de la mère contre le fœtus. Le problème n'intervient pas lors de la première

grossesse: à la première naissance, des globules rouges fœtaux vont aller dans le sang maternel et

seront reconnus comme du non soi, entraînant la production d’anticorps anti-D. Cela peut passer

inaperçu si l'on ne s'est pas rendu compte de l'incompatibilité rhésus.

Mais si à la deuxième grossesse le fœtus est lui aussi Rh+, les Anticorps produits par la mère peuvent

passer dans le sang du fœtus à travers le placenta et détruire les globules rouges de ce dernier,

entraînant une hémolyse gravissime. Ainsi, si le diagnostic n'a pas été fait, une transfusion

in--utero sera nécessaire. Risque d’atteinte neurologique grave pour le fœtus (bilirubine

neurotoxique).

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À l'heure actuelle, les typages rhésus sont faits avant d'arriver à de telles situations, et l'on pourra

prévenir cela par injection d’Iganti---D (traitement préventif de l’alloimmunisation foeto-

maternelle).

Si la prévention n’a pas pu être faite, on peut faire un traitement curatif par exsanguino transfusion

à la naissance (pour les formes très sévères), par photothérapie (les UV vont casser les molécules

de bilirubine ce qui va permettre sa solubilisation) ou par le phénobarbital qui induit la

glucuroconjugaison en stimulant les enzymes.

● Ictères du nouveau-­‐né

Certains nouveau-­­nés (sans nécessairement présence d'une incompatibilité fœto-

maternelle), peuvent naître un peu "jaune". L’ictère « physiologique » du nouveau-né est dû à une

activité UGT insuffisante par immaturité du foie. La photothérapie pourra être utilisée pour faire

baisser le taux de bilirubine si les valeurs de bilirubine ne sont pas trop élevées (les UV oxydent

et ouvrent le cycle de la bilirubine, permettant sa solubilisation et facilitant son élimination). On

pourra aussi utiliser le phénobarbital pour induire la gluroconjugaison.

Il faut intervenir rapidement à cause de la neurotoxicité de la bilirubine.

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B. Ictères hépatocellulaires (atteinte primitive de la fonction

hépatique)

Dans ce cas d'ictère, c'est l'insuffisance

hépatocellulaire qui en est responsable. On a

donc une atteinte primitive de la fonction

hépatique, pouvant inclure les étapes majeures

du métabolisme hépatique de la bilirubine

(captation, conjugaison, excrétion) en

l'absence d'hyperproduction de bilirubine.

Ce type d'ictère est associé à une

augmentation simultanée des différentes

formes plasmatiques de la bilirubine

(conjuguée, non conjuguée, delta).

Cela s'accompagne généralement de signes de

cytolyse hépatique (transaminases très

élevées).

Les urines sont hyper-colorées et les selles normales ou décolorées (en fonction de la

cholestase). Ce sont de bons indicateurs.

La première cause de ces ictères sont les hépatites virales : A, B principalement en France ; le virus

de l’hépatite C donne moins d’ictères et passe donc plus inapercue (pas de forme aigue très

marquée) mais ils peuvent aussi être dus à des hépatites médicamenteuses (paracétamol++) ou

encore à différents types de cirrhoses (alcoolique, post-hépatique, biliaire primitive,

hémochromatosique [=atteinte héréditaire au niveau du métabolisme du fer qui entraîne

l'accumulation de ce dernier dans le foie provoquant des atteintes hépatocellulaires]).

Existence de formes cholestatiques: prédominance de l’atteinte de l’excrétion.

Dans l'ictère hépatocellulaire, on a une augmentation de l'urobilinogène urinaire, ainsi que la

bilirubine conjuguée urinaire (hyper-coloration des urines) et une diminution de

l’urobilinogène fécal.

C. Ictères post-hépatiques

Ces ictères ont pour origine l'obstruction des voies biliaires principales entraînant un reflux de

la bilirubine conjuguée (cholestase, ca ne s’écoule plus). Cependant la production de

bilirubine et sa conjugaison sont normales. Ce sont des ictères à bilirubine conjuguée est associé

à une augmentation de la bilirubine delta.

L'élévation de la concentration de la bilirubine totale est très marquée :

[bilirubine totale]= 500 à 700 μmol/L avec la bilirubine delta qui peut représenter

jusqu'à 30 à 50% de la bilirubine totale.

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L'absence d'excrétion biliaire de la bilirubine empêche la formation d'urobilinogène

fécal, entraînant alors une décoloration des selles (quasi blanches).

En ce qui concerne le bilan enzymatique, la gamma-GT et les phosphatases alcalines ont une

concentration élevée.

Les signes cliniques de ces types d'ictères sont :

- ictère très sombre, téguments parfois «

vert bouteille »;

- urines foncées, presque noires,

moussantes ;

- selles blanchâtres graisseuses,

«mastic»;

- prurit, parfois féroce, dû à l'élévation

concomitante des sels biliaires dans le

sang ;

- hépatomégalie

Les causes sont :

o calculs dans les voies biliaires : lithiases.

o cancer de la tête du pancréas : La tumeur obstrue de façon mécanique les

voies biliaires.

o autres : médicaments, cholestase intra-­­hépatique de la grossesse (3ème

trimestre); cirrhoses biliaires primitives.

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D. Ictères d'origine héréditaire : Hyperbilirubinémies héréditaires

chroniques

i. Hyperbilirubinémies à prédominance non conjuguée : déficit de

conjugaison

Ces maladies sont liées à une anomalie dans l'activité de glucuro-conjugaison (UGT1A1),

avec un déficit de conjugaison partiel ou total; l'existence de polymorphismes génétiques

étant responsable d'une variation de l'activité enzymatique.

● Maladie de Gilbert (15/20% de la population)

C'est un ictère bénin qui débute à 15--20 ans ou qui peut même passer inaperçu (examen

clinique normal). Cette maladie est l'expression d'un déficit modéré de l'activité UGT1A1 dû à

une anomalie moléculaire principale : insertion d'un dinucléotide TA dans une séquence répétée

en amont du gène UGT1A1 dans le promoteur (modification de l'activité transcriptionelle du

promoteur). On a alors une diminution de la quantité de UGT1A1 et donc une conjugaison moins

efficace.

[bilirubine non conjuguée] entre 20 et 50 μmol/L

Ce type de maladie est la plupart du temps découvert suite à un traitement d'une autre

maladie, où les médicaments utilisés sont éliminés normalement par UGT1A1. Il y a une

compétition de la fixation à UGT1A1 entre le médicament et la bilirubine, entraînant ainsi une

augmentation de bilirubine non conjuguée, et ses effets délétères. On a alors une majoration

de l’ictère.

C’est une maladie bénigne. Il n'y a pas de traitement à proprement parler pour cette maladie,

seulement des précautions à prendre quant aux autres médicaments qui doivent être

administrés au patient (exemple : camptothécine = Irinitécan).

● Maladie de Criggler-­‐Najjar : Maladie rare, à début précoce

Type I

Maladie très sévère liée à un déficit total en activité UGT1A1, à transmission

autosomique récessive

Débute dès la naissance

[bilirubine non conjuguée] entre 350 et 500 μmol/L

photothérapie inefficace, seul traitement : transplantation hépatique

Type II

Maladie moins sévère, déficit partiel en activité UGT1A1, à transmission

autosomique récessive

Début parfois plus tardif, pronostic plus favorable que le type I.

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[bilirubine non conjuguée] entre 150 et 300 μmol/L

traitement par le phénobarbital = inducteur de l’activité UGT

ii. Hyperbilirubinémies à prédominance conjuguée : défaut d'excrétion,

de captation ou de stockage

Ce sont des maladies rares !

2 maladies difficiles à différencier et qui touchent des transporteurs différents :

● Syndrome de Dubin‐Johnson : autosomique

récessif

C'est un ictère familial bénin dû à une mutation dans un gène codant pour un transporteur

= ABCC2 ou MRP2 (famille des "ATP Binding-­­protein Cassette). La mutation entraîne un défaut

de captation de la bilirubine conjuguée dans le foie, et n'est donc pas bien éliminée. C'est un

défaut d'excrétion canaliculaire.

On a une hyper-bilirubinémie mixte à prédominance conjuguée avec bilirubinurie

(bilirubine dans les urines) : [bilirubine conjuguée] entre 50 et 250 μmol/L.

Le test de la BSP (Brome Sulphone Phtaléine) peut être utilisé : colorant capté par le foie,

conjugué et excrété dans la bile, reproduisant ainsi le trajet de la bilirubine ⇒ Permet de

mettre en évidence un reflux secondaire de BSP conjuguée (mis en évidence par des

techniques echographiques).

Les coproporphyrines urinaires sont normales mais il y a une inversion du ratio isomère I/III.

De plus il y a un dépôt de type mélanine dans le foie.

● Syndrome de Rotor : autosomique récessif

Ce sont des défauts de captation et de stockage hépatiques de la bilirubine (test BSP:

diminution de la vitesse de disparition plasmatique et absence de reflux secondaire) dus à

des mutations dans des transporteurs OATP1B1/3 assurant la re-captation hépatique de

bilirubine conjuguée.

L'excrétion urinaire des protoporphyrines est augmentée, et il y a une absence de

pigmentation des hépatocytes (à la différence du syndrome du Dubin-Johnson où on a des

dépôts de mélanine). C’est donc une biopsie qui permet en général de les différencier.

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Ce qu'il faut retenir (diapo récapitulative du professeur)

Bilirubine = produit final de dégradation dans le métabolisme de l’hème (foie, SRE);

Elimination dans la bile sous forme conjuguée (enzyme hépatique = UGT 1A1);

Produits de dégradation: urobiline (urines) et stercobiline (selles);

Exploration biochimique: bilirubine totale, non conjuguée et conjuguée;

Intégration dans le bilan d’exploration hépato-­­biliaire pour apprécier l’intensité de

l’ictère clinique et orienter les investigations étiologiques en différenciant les formes

conjuguées et non conjuguées;

Pathologies: ictères

1) ictères pré-­­hépatiques

2) ictères hépatiques

3) ictères post-­­hépatiques

Ictère du nouveau-­-né : incompatibilité fœto-­­maternelle

Maladies héréditaires: maladie de Gilbert (bénigne), Criggler-­­Najjar (grave)

Abréviations :

GR = globules rouges

Mot du RT : Le cours est identique à celui de l’année dernière ! Courage

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Fiche récapitulative

Introduction

Bilirubine = issue de la dégradation de l’hème principalement, myoglobline, cytochromes, catalases. Catabolisme dans la rate, le foie, la moelle, la bile, se termine dans le foie. Rôle : Antioxydant. Ictère : Élévation de la concentration de bilirubine plasmatique > 70 μmol/L.

I---/ Métabolisme de la bilirubine

2 ENZYMES Hème oxygénase (RE) Biliverdine réductase

(cytosol) - Ouverture du cycle de l’hème puis dégradation de

l’hème en biliverdine puis bilirubine

- Responsable de l’oxydation et l’ouverture du cycle

tétrapyrrolique de l’hème avec libération de Fe3+ et

de CO

Réduction d’un pont méthylène

Bilirubine libre = toxique, présente dans la rate, libérée dans la circulation où elle se lie à l’albumine permettant son captage par les hépatocytes ; rendue hydrosoluble par conjugaison via UDP-­‐glucuronyltranférase (UGT1A1) (REL) (ajout de 1 ou 2 groupement acide glucoronique) afin d’être excrétée via la bile et rejoindre l’intestin où elle subit diverses transformations : Bilirubine conjuguée Urobilinogène incolore stercobilinogène (oxydation dans la partie basale de l’intestin) -­­> stercobiline -­­> Selles, ou Urobilinogène (oxydation dans les urines) -­­> Urobiline.

- 80% urobilinogène suit cette voie - 20% empreinte la voie du cycle entéro---hépatique : Retour vers le foie par la veine porte

(produit extrêmement soluble) et excrétion rénale (détection urinaire non pathologique).

II---/ Dosage

A) Serum/Plasma

2 FORMES DE BILIRUBINE

Non conjuguée (indirecte)

Conjuguée

Liée à l’albumine (delta)

Non liée à l’albumine (directe)

Liaison non covalente

Liaison covalente /

Les 3 = Bilirubine totale. (NB : Pas de delta et UGT1A1 chez les nouveau-­­nés -­­> Conjugaison très peu efficace : Ictère du nouveau-­-né physiologique)

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1ère analyse : Bilirubine totale, 2nde si besoin : Bilirubine conjuguée (delta ou directe) (indirecte non dosable)

Valeurs normales (pour un adulte)

/!\ aux artéfacts (médicaments, hémolyse, lipémie)

Bilirubine totale < 17 μmol/L

Bilirubine conjuguée < 4 μmol/L

Bilirubine non conjuguée < 14 μmol/L

Bilirubine delta < 3 μmol/L

B) Autres liquides biologiques

Urine Liquide amniotique - Bilirubine et urobiline, urines fraîches et

bien conservées

- Bilirubine conjuguée dans les urines =

pathologique systématiquement

Recherche d’incompatibilité foeto-­­maternelle (Rhésus sanguin)

III---/ Variations pathologiques

A) Ictères pré---hépatiques ou hémolytiques

Lyse d’un trop grand nombre de globule rouge : élévation de la bilirubine libre non conjuguée ++ ET conjuguée car le problème à lieu en amont de la conjugaison. Toxicité neurologique de la forme libre donc danger. Ainsi : [bilirubine totale] plasmatique 50 à 85 μmol/L (maxi 170 μmol/L) (on dose la forme libre)

Conséquences : Hypercoloration des selles, rapport hémoglobine/haptoglobine s’effondre (haptoglobine = présente si lyse), érythropoïèse = réponse régénérative à la trop grande perte, et dans tous les cas splénomégalie.

CAUSES

Constitutionnelles Acquises - Déficits enzymatiques (ex:

déficit en G6PD)

- Maladie de Minkowski--- Chauffard -­-> affaiblissement de la membrane des globules rouges qui ont alors tendance à être détruit plus rapidement

- β-­-thalassémie

- Drépanocytose

- Toxique (médicament, métaux, venins)

- Infectieuse (paludisme)

- Immunologique (rhésus)

- Incompatibilité fœto-­maternelle : Antigène D chez le fœtus, absent chez la mère. 1ère grossesse, reconnaissance dans le sang maternelle de l’antigène D fœtal étranger. Production d’anticorps, mais aucune signification (peut passer inaperçu). Seconde grossesse : Réponse plus forte et rapide -­­> Traverse la barrière placentaire, attaque et destruction des globules rouges fœtaux. Traitement par photothérapie si possible (valeur bilirubine pas trop

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homozygote

élevée), ou par phénobarbital (= induction médicamenteuse de la conjugaison)

B) Ictères hépatocellulaires

Insuffisance hépatocellulaire qui altère la capacité de traitement de la bilirubine. Augmentation de toutes ses formes. S’accompagne de cytolyse hépatique (transaminases élevées).

Causes :

- Hépatites virales (A et B majoritairement, C) - Hépatites médicamenteuses - Cirrhoses - Existence de formes cholestatiques : prédominance de l’atteinte de l’excrétion.

Conséquences : Cycle entéro-­­hépatique perturbé, accumulation urobilinogène urinaire hypercoloration des urines, présence de bilirubine conjuguée possible, cholestase sans obstruction biliaire.

C) Ictères post---hépatiques

Production/conjugaison normale : [Bilirubine totale] = 500 à 700 μmol.L-­-1

Elévation de la bilirubine delta (30-­-50% de la bilirubine totale). Causes :

- Obstruction des voies biliaires principales : reflux de bilirubine conjuguée (=cholestase) - Lithiases par exemple cancer de la tête du pancréas qui obstrue mécaniquement les canaux

biliaires.

Conséquences : L'absence d'excrétion biliaire de la bilirubine empêche la formation urobilinogène fécale décoloration des selles (quasi blanches). La gamma---GT et les phosphatases alcalines ont une concentration élevée. Ictère sombre (vert bouteille), prurit, urines foncées presque noires.

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Maladies dues à un déficit de conjugaison (prédominance non conjuguée)

Problème avec UGT1A1

Maladies dues à un défaut d’excrétion, captage ou stockage (prédominance

conjuguée) Pas de problème avec UGT1A1

Maladie de Gilbert Maladie de Criggler-­-Najjar

Syndrome de Dubin-­-Johnson

Syndrome de Rotor

- Ictère bénin (débute à 15-­­20 ans, peut passer inaperçu, examen clinique normal)

- Expression d'un déficit modéré de l'activité UGT1A1 dû à une anomalie moléculaire

- Découverte quand traitement médicamenteux en compétition avec la bilirubine pour fixation à UGT1A1 augmentation de [bilirubine non conjuguée] (entre 20 et 50 μmol/L) et effets délétères

- Problème apparaissant car pas assez de UGT1A1 pour assurer les deux fonctions Contre-­­ indications de certains médicaments

Autosomique récessive Type I : Déficit complet de UGT1A1. - Débute dès la

naissance. - [bilirubine non

conjuguée] entre 350 et 500 μmol/L.

- Photothérapie inefficace,

- Seul traitement : transplantation hépatique

Type II : Déficit partiel. - Début parfois plus

tardif, pronostic favorable.

- [bilirubine non conjuguée] entre 150 et 300 μmol/L.

- Traitement par le phénobarbital = inducteur de l’activité UGT.

Autosomique récessive - Ictère familial

bénin - Dû à une mutation

dans un gène codant pour un transporteur ABCC2 ou MRP2

- Entraîne défaut de captation de la bilirubine conjuguée dans le foie qui n'est donc pas bien éliminée défaut d'excrétion canaliculaire

- Hyperbilirubinémie mixte à prédominance conjuguée avec bilirubinurie

- [bilirubine conjuguée] entre 50 et 250 μmol/L

- Test de la BSP peut être utilisé : colorant capté par le foie, conjugué et excrété dans la bile, reproduisant ainsi le trajet de la bilirubine ⇒ reflux secondaire de BSP conjuguée

- Dépôt de type mélanine dans le foie

Autosomique récessive - Défauts de captation

et de stockage hépatiques de la bilirubine (test BSP: diminution de la vitesse de disparition plasmatique et absence de reflux secondaire)

- Dû à des mutations dans des transporteurs OATP1B1/3 assurant la recaptation hépatique de bilirubine conjuguée

- L'excrétion urinaire des protoporphyrines est augmentée

- Absence de pigmentation des hépatocytes (à la différence du syndrome du Dubin-­-Johnson).

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Le mois de Février arrive et qui dit février dit 14 février et Saint

Valentin… Que vous soyez accompagné ou seul ne soyez pas timide et venez déclarer votre flamme à la personne de votre choix ! Avec SOLEM vous pourrez offrir une, deux, dix, cinquante roses en tout anonymat ainsi qu’un petit poème si l’envie vous prend… On se retrouve donc en février pour une splendide livraison de roses !

Vous ne l’attendiez plus mais il arrive pour de bon !

Le CALENDRIER SOLIDAIRE de toutes vos assos revient et tout le monde s’est donné beaucoup de mal pour vous présenter un Calendar digne des dieux du stade. Au retour du ski fac, faites le plein de sensualité et de romantisme, c’est tout ce qu’on aime.

UN PEU D’AMOUR