et conseilspropos recueillis par Marie de Greef

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Marchés financiers

« La crise ne va pas tout remettre en cause »Les épargnants doivent agir avec une vision à long terme. En exclusivité pour Jours de Chasse, le directeur général de la Financière Tiepolo, Dominique Villeroy de Galhau, livre ses ac-tions favorites.

La Bourse est très volatile. Que change la crise sanitaire dans l’allo-cation (sectorielle, géographique…) de portefeuille ?La crise du Covid ne va pas transfor-mer nos vies mais elle constitue un accélérateur de tendances déjà bien identifiées : plus de digitalisation, plus d’écologie, entre autres. Mais, une fois cette crise terminée, nous reprendrons le chemin des aéroports et des lieux de vacances, les voyages d’affaires re-partiront, tout comme les achats de voitures ou de biens immobiliers, et la croissance économique reviendra. Ce qui importe, surtout, c’est de choisir des sociétés de qualité. Dans tous les secteurs, même ceux qui sont en diffi-culté du fait de la crise (aéronautique, tourisme, hôtellerie, automobile), il y a des bons et des moins bons. C’est d’abord la qualité des dirigeants qui doit être validée, et celle, le cas échéant, des actionnaires. Viennent ensuite des aspects plus techniques tels que l’ana-lyse du bilan, des résultats…

Quelles sont vos valeurs favorites dans ce contexte ?Les services informatiques et les éditeurs de logiciels doivent avoir une belle place : ATOS, DASSAULT SYSTEMES ou encore SAP, parmi les grandes valeurs, sont attractifs. La France est également riche de nom-breuses petites valeurs dans les nou-velles technologies, parmi lesquelles

nous avons sélectionné SWORD, SOLU-TION 30, ESKER, INFOTEL, ATEME et VERIMATRIX.Nous restons également acheteurs sur des leaders internationaux tels que LVMH/DIOR, AIR LIQUIDE, ESSILOR-LUXOTTICA et NESTLE. Parmi les va-leurs moyennes, ALBIOMA et ROBER-TET ainsi que TFF GROUP restent des convictions fortes chez Tiepolo.Nous restons confiants dans le secteur des maisons de retraite à travers KORIAN, ORPEA ou encore LNA SANTE. Enfin, même si ces sociétés sont en diffi-cultés actuellement, nous restons investis sur la COMPAGNIE DES ALPES, ADP (Aéroports de Paris), SAFRAN, PLAS-TIC OMNIUM (BURELLE), UNI-BAIL-RODAMCO ou même ACCOR. Il faudra sans doute être patient, mais elles ont de l’avenir !

Le PER (Plan d’épargne retraite) est-il un bon produit de placement ? Pourquoi ? Quelles autres enveloppes fiscales faut-il privilégier ?Le PER est un très bel outil de placement et sa création est une bonne initiative. Avoir rendu beaucoup plus faciles les rachats en capital au sein de l’épargne retraite était nécessaire. Attention cependant : il ne s’adresse vraiment qu’aux personnes sou-mises à la tranche marginale d’imposition de 30 % et au-dessus. Il est indispensable d’avoir d’autres enveloppes d’épargne, comme le PEA, le PEA-PME et, surtout, l’assurance vie qui est le socle principal de

l’épargne financière des Français. On y cumule la souplesse de l’épargne, la disponibilité immédiate des sommes, une fiscalité favorable pendant la vie du souscripteur et surtout à la succession. Incontournable !

Face à la récession qui s’annonce, les Français épargnent-ils assez ? Ils épargnent trop ! La Banque de France a publié le chiffre de 60 mil-liards d’euros qui ont été épargnés par les Français pendant la période du confinement. C’est autant d’argent qui ne s’injecte pas dans l’économie pour lui permettre de se développer. En outre, l’épargne à court terme (Livret A, LDD ou comptes sur livret) ne rap-porte plus rien. Avant même le confi-nement et cette nouvelle épargne qui en découle, les Français affichaient déjà l’un des taux d’épargne les plus élevés parmi les pays développés, à quasiment 16 % de leurs revenus.Dans la période actuelle, il sera néces-saire que chacun contribue, à la mesure de ses moyens, à la relance économique. L’annonce faite par le chef de l’État que les impôts n’augmenteront pas d’ici 2022 est un facteur de soutien positif.

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