Répartition géographique des parcelles observées pendant ...draaf.normandie.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Bilan... · Faits marquants de la campagne : ... Moyenne (2007-2017) 2018

Bilan BSV Betterave 2018

Bilan de la campagne 2018

14 acteurs régionaux ont participé au BSV Betterave en Normandie en 2018 : Saint Louis Sucre, Cristal Union, Lepicard, Agrial, Chambre d’agriculture de Seine-Maritime et de l’Eure, Florimond Desprez, GRCETA de l’Evreucin, le syndicat betteravier du Calvados, SESVDH, l’ITB et trois agriculteurs.

Répartition géographique des parcelles observées pendant la campagne 2018

Le réseau de surveillance biologique du territoire pour la région Normandie était composé de 35 parcelles.

Figure 1 : localisation des parcelles de betteraves suivies en 2018


Ce bulletin est une publication gratuite, réalisée en partenariat avec

Cristal Union, Chambres d’agriculture 27 et 76, Saint Louis Sucre, Lepicard, Agrial, SESVDH, Desprez, GRCETA, SBC, Agriculteurs

Bilan climatique :

Climat 2018

Printemps : chaud et humide Le printemps 2018 se caractérise par des températures chaudes. Sur la station de Rouen la T° moyenne journalière est supérieure de 2,5° par rapport aux normales sur les mois d’avril à juin. Les précipitations sont irrégulières, nous observons des cumuls importants dans certains secteurs (100 mm le 30/04 dans le département de Seine-Maritime). Les orages fin mai et début juin ont également apporté beaucoup d’eau de façon assez localisé (jusqu’à 200 mm en 10 à 12 jours), en particulier dans l’Eure, l’Orne, Sarthe, Calvados. Eté : chaud et peu arrosé Le niveau de précipitations est inférieur à la normale sur les mois de juin à septembre. Les températures sont nettement au dessus des normales à cette période, le mois de juillet a été particulièrement chaud.

Faits marquants de la campagne :

Semis tardifs, la date médiane de réalisation des semis est estimée au 20 avril, soit 25 jours de retard par rapport à la moyenne 5 ans

La croissance des betteraves a été particulièrement rapide au printemps compte tenu des températures chaudes. La couverture du sol présente un retard d’environ une semaine comparativement à la moyenne 5 ans.

Des excès climatiques pénalisant : Les précipitations conséquentes de l’hiver dernier et du printemps, notamment fin avril (jusque 100 mm en 24h), et également fin mai et début juin sous forme d’orages ont eu plusieurs répercussions :

-Difficultés de levée : populations faibles dans certaines parcelles -Dégradation de la structure du sol : reprise en masse, perturbation de l’enracinement, asphyxie -Acidité de surface : favorisé dans les sols avec une faible réserve en calcaire

0

20

40

60

80

100

120

Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre

P m

m

Précipitations Rouen en 2018

Pluvio 2018 Pluvio Normales

0

5

10

15

20

25

30

Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre

T°

Températures Rouen en 2018

T° min 2018 T° min Normales T°max 2018 T° max Normales




Les mois de juin à septembre ont connu des précipitations inférieures aux normales, et très irrégulières d’un secteur à l’autre. En fonction de la réserve hydrique du sol et de la quantité d’eau reçue sur la parcelle, la betterave a plus ou moins souffert du manque d’eau.

Des rendements très hétérogènes qui s’expliquent notamment par les contraintes agro-climatiques que la betterave a subies durant cette campagne. Le rendement moyen se situe en dessous de la moyenne 5 ans.

Bilan sanitaire de printemps :

Parasitismes souterrains:

Limaces : faible pression, quelques dégâts observés

Tipules : observation fréquente, avec une intensité très variable mais dans l’ensemble assez faible.

Les conditions sèches sur les deux premières décades du mois de mai ont limité son activité. De plus la croissance soutenue des betteraves a permis de dépasser rapidement le stade critique

Parasitismes aériens

Pégomyies : les conditions climatiques (T°) ne lui ont pas été favorables, la pégomyies a été quasi absente durant le printemps

Pucerons : Des colonies de pucerons noirs se sont développées

tardivement au mois de juillet dans le cœur des betteraves.

Maladies, virus, bactériose

Pseudomonas : les précipitations conséquentes de fin mai et début juin ont été très favorables à son développement. Fréquemment observé avec parfois une forte intensité.

Mildiou : pas d’observations de mildiou

Le 30 juillet, sud de Caen




Aphanomyces : Les semis tardifs réalisés fin avril, ont exposé les betteraves à des attaques précoces dès le stade cotylédons. Les symptômes sont restés visibles jusqu’à la récolte, en particulier le rétrécissement sous le collet de la betterave. Cette maladie a été favorisée par l’humidité en excès au printemps et les températures chaudes. L’encroûtement des sols dès le semis et des conditions asphyxiantes ont joué un rôle prépondérant. Les défauts de structure, l’acidité de surface ont également été très favorables à la maladie.

Bilan sanitaire été-automne:

Maladies du feuillage : un développement inhabituel de la cercosporiose

Un développement précoce des maladies

Les premiers symptômes d’oïdium et cercosporiose sont observés dès le 9 Juillet. Les premiers seuils de déclenchement sont atteints à partir de la mi-juillet. Après les précipitations très hétérogènes du 20 juillet, nous observons une évolution importante des maladies, favorisées également par les températures chaudes. Le seuil T1 pour une ou plusieurs maladies est atteint sur 50 % des parcelles le 23 juillet. Ce qui situe l’année 2018 en avance d’une semaine par rapport à la moyenne 10 ans.

0

20

40

60

80

100

02-juil. 09-juil. 16-juil. 23-juil. 30-juil. 06-août 13-août 20-août

%

% de parcelles cumulées au seuil T1 dans le Resobet-fongi

Moyenne (2007-2017) 2018 T1 2017 T1 2016 T1

Symptômes au printemps Symptômes à la récolte




Le seuil T1 est déclenché sur un complexe maladie qui se compose d’oïdium sur 50% des parcelles, cercosporiose sur 44% des parcelles et la rouille pour 6% des parcelles.

La présence très fréquente de la cercosporiose cette année est exceptionnelle pour notre région. Les conditions climatiques du printemps et de l’été lui ont été très favorables : -Températures chaudes sur les mois de juin, juillet et août -Humidité dans la culture : sols parfois saturés en eau début juin, précipitations (parfois faibles mais suffisante pour le développement de la maladie) à partir de la mi-juillet, rosée matinale persistante. Répartition géographique des parcelles qui ont atteint le seuil T1 pour l’oïdium et la cercosporiose

Le seuil T1 pour la cercosporiose a été atteint très fréquemment dans les départements de l’Eure, Calvados et Orne. Pour la Seine-Maritime, c’est l’oïdium qui reste la maladie dominante pour le T1.

Oïdium Cercosporiose

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

2014 2015 2016 2017 2018 Moyenne(2007 - 2017)

% d

e p

arce

lles

Maladies qui déclenchent le seuil T1

Cerco

Ramu

Rouille

Oïdium




Evolution des maladies sur le mois d’août

Après une première protection, les maladies du feuillage ont progressé très rapidement à partir de la mi-août. Le seuil T2 est atteint sur 90 % des parcelles suivies, la date médiane du T2 est atteint le 18/08.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

2014 2015 2016 2017 2018 Moyenne(2007-2017)

% d

e p

arce

lles

Maladies qui déclenchent le seuil T2

Cerco

Ramu

Rouille

Oidium

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

70,00

80,00

90,00

100,00

8/8 15/8 22/8 29/8

%

% de parcelles cumulées au seuil T2

Moyenne (2007-2017) 2018 2017 2016




Répartition géographique des parcelles qui ont atteint le seuil T2 pour l’oïdium et la cercosporiose

La cercosporiose est la maladie dominante pour le déclenchement du seuil T2 sur les départements de l’Eure, le Calvados et l’Orne. En ce qui concerne la Seine-Maritime, c’est l’oïdium qui reste la principale maladie. Cependant ponctuellement le seuil d’intervention pour le T2 peut être atteint pour la cercosporiose. Les températures toujours plus faibles sur la bordure maritime limite le développement de la cercosporiose.

Seuil T3 atteint pour la cercosporiose début septembre

A la faveur des précipitations de fin aout et début septembre même si celles-ci n’ont pas toujours été importantes, la cercosporiose continue d’évoluer. Le seuil T3 est atteint cette année sur 50 % des parcelles pour cette maladie début septembre.

Oïdium Cercosporiose

Répartition géographique des parcelles qui ont atteint le seuil T3 pour la cercosporiose




Parasitisme aérien

Noctuelles défoliatrices :

Des dégâts sont observés à partir de la mi-juin, et très rapidement à la faveur des conditions chaudes et sèches à cette période, le seuil de risque est dépassé dans plusieurs parcelles sur l’ensemble de la région. Même si la fréquence a pu être importante, la gravité est restée faible. Globalement la nuisibilité de la noctuelle n’a pas été importante.

Pégomyies :

La deuxième génération est quasi absente sur la région. Les fortes températures du mois de juin et juillet lui ont été défavorables. Troisième génération également absente. La nuisibilité de la pégomyies aura été très faible pour la deuxième année consécutive.

Teignes :

Les premiers symptômes ont été observés à partir de la mi-juillet, principalement dans la zone de la plaine Sud de Caen, et ponctuellement dans le Vexin. Très rapidement la fréquence de plantes touchées progresse dans certaines parcelles avec une faible réserve hydrique, au-delà du seuil de risque. Sur le mois d’août les précipitations n’ont pas été assez importantes pour pouvoir être néfastes à la teigne. Celle-ci à continuer de se développer, au mois de septembre plusieurs parcelles situées au sud de Caen pouvaient présenter des dégâts sur 100 % des betteraves.

Maladies racinaire

Rhizopus

Cette maladie racinaire due à un champignon présent dans le sol, attaque les betteraves affaiblies par un stress hydrique. Compte tenu des conditions climatiques de l’année, le rhizopus peut être observé dans certaines parcelles avec une faible réserve hydrique qui ont particulièrement souffert cet été. La présence de teignes peut être un facteur aggravant, en effet les blessures occasionnées par la chenille sont une porte ouverte pour ce champignon.




Ravageurs des racines

Nématodes à kystes :

Peu d’évolution sur la région, il est possible d’observer la présence de foyers dans quelques parcelles.

Nématodes du collet :

Pas d’évolution, quelques observations dans des parcelles où ce parasite a déjà été observé.

Synthèse bilan sanitaire 2018

Légende de risque

Maladies/Ravageurs Normandie 2018 Bioagresseurs pour lesquels des seuils indicatifs de risque existent

Limaces

Pégomyies

Noctuelle défoliatrice

Teignes

Oïdium

Cercosporiose

Rouille

Ramulariose

Bioagresseurs pour lesquels il n’existe pas des seuils indicatifs de risque

Tipules

Pseudomonas

Aphanomyces

Rhizopus Nématodes à kyste Nématodes du collet

Nul ou très faible

Moyen / ponctuellement fort (seuil de risque souvent atteint)

Faible (seuil de risque parfois atteint)

Fort (seuil de risque très souvent atteint)

Documents

Répartition géographique des parcelles observées pendant ...draaf.normandie.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Bilan... · Faits marquants de la campagne : ... Moyenne (2007-2017) 2018