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Résumé du CHAPITRE XIV du livre de Léon Faux « Transformation des laines brutes en fils peignés ». 1913 CHAPITRE XIV CARDES, GARNITURE DE CARDES 75. Principes du cardage proprement dit. – Le cardage est une opération essentielle de la transformation de la laine, ou de toute autre matière filamenteuse, en fils. Il dispose les fibres en rubans qui sont les ébauches des fils à obtenir finalement. La laine lavée, séchée et ensimée, forme une masse hétérogène en longueurs et finesses de fibres qui n'ont pas de direction commune déterminée. Le cardage a pour buts 1° de redresser les fibres dans un même sens; 2° de les paralléliser le mieux possible entre elles pour en former un cylindre continu, en les échelonnant et en les juxtaposant régulièrement. La réalisation pratique de cette disposition détermine un mélange des diverses longueurs et finesses de fibres, tout en procédant à une certaine épuration de leur masse, par l'expulsion d'une portion des matières étrangères libres ou adhérentes aux fibres. Le cardage est réalisé par une machine dite carde qui fournit les cinq fonctions suivantes : r° Diviser la masse hétérogène des fibres alimentant la carde sous la forme d'une nappe sans solution de continuité, en mèches, à compte de fibres aussi réduit que possible ; z° Isoler les fibres de chaque mèche, en les redressant, en les allongeant, en les dirigeant dans un même sens, tout en procédant, pour chacune d'elles, au détachage des impuretés adhérentes; 3° Disposer les fibres dressées et parallélisées dans le même sens, en un voile d'épaisseur régulière, par échelonnement et juxtaposition, tout en procédant à l'expulsion des matières étrangères libres dans leur masse ; 4° Condenser le voile de fibres en un cylindre continu qui est le ruban cherché ; 5° Disposer finalement le ruban en un solide de révolution dit « à bobine », permettant sa manutention facile dans les opérations ultérieures de sa transformation. 76. Types de cardes à peigne. Les mécanismes nécessaires à la formation des fibres en ruban constituent l'unité de cardage qui compte un nombre de points cardants variable, mais généralement admis à quatre. En général, l'unité de cardage simple est augmentée de deux ou trois points cardans supplémentaires, destinés à démêler sommairement les mèches pour que l'action de l'unité propre soit plus efficace et éviter la détérioration de ses garnitures. A cet effet on adjoint, à l'unité, un tambour supplémentaire dit : tambour avant-train, muni de son appareillage. Suivant les difficultés du cardage des laines, c'est-à-dire : de leur degré de feutrage et de leur teneur en matières végétales, le nombre des points cardants est doublé par l'adjonction d'un tambour d'unité muni de son appareillage. Dans le cardage des laines à peigne, pour les laines propres, nerveuses, se feutrant et se boutonnant peu au dégraissage, on emploie couramment la carde simple à tambour avant-train à six ou huit points cardants et un point peigneur.Pour les laines peu nerveuses qui se feutrent et se boutonnent facilement au dégraissage, ou celles chargées de matières végétales, de chardons principalement, on emploie la carde double à avant-train à dix points cardants et deux points peigneurs.

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Résumé du CHAPITRE XIV du livre de Léon Faux « Transformation des laines brutes en fils peignés ».

1913

CHAPITRE XIV

CARDES, GARNITURE DE CARDES

75. Principes du cardage proprement dit. –

Le cardage est une opération essentielle de la transformation de la laine, ou de toute autre matière filamenteuse, en fils.

Il dispose les fibres en rubans qui sont les ébauches des fils à obtenir finalement.La laine lavée, séchée et ensimée, forme une masse hétérogène en longueurs et finesses de

fibres qui n'ont pas de direction commune déterminée.Le cardage a pour buts 1° de redresser les fibres dans un même sens; 2° de les paralléliser le mieux possible entre elles pour en former un cylindre continu, en les

échelonnant et en les juxtaposant régulièrement.La réalisation pratique de cette disposition détermine un mélange des diverses longueurs et

finesses de fibres, tout en procédant à une certaine épuration de leur masse, par l'expulsion d'une portion des matières étrangères libres ou adhérentes aux fibres.

Le cardage est réalisé par une machine dite carde qui fournit les cinq fonctions suivantes :

r° Diviser la masse hétérogène des fibres alimentant la carde sous la forme d'une nappe sans solution de continuité, en mèches, à compte de fibres aussi réduit que possible ;

z° Isoler les fibres de chaque mèche, en les redressant, en les allongeant, en les dirigeant dans un même sens, tout en procédant, pour chacune d'elles, au détachage des impuretés adhérentes;

3° Disposer les fibres dressées et parallélisées dans le même sens, en un voile d'épaisseur régulière, par échelonnement et juxtaposition, tout en procédant à l'expulsion des matières étrangères libres dans leur masse ;

4° Condenser le voile de fibres en un cylindre continu qui est le ruban cherché ;5° Disposer finalement le ruban en un solide de révolution dit « à bobine », permettant sa manutention

facile dans les opérations ultérieures de sa transformation.

76. Types de cardes à peigne.

Les mécanismes nécessaires à la formation des fibres en ruban constituent l'unité de cardage qui compte un nombre de points cardants variable, mais généralement admis à quatre.

En général, l'unité de cardage simple est augmentée de deux ou trois points cardans supplémentaires,destinés à démêler sommairement les mèches pour que l'action de l'unité propre soit plus efficace et éviter la détérioration de ses garnitures.

A cet effet on adjoint, à l'unité, un tambour supplémentaire dit : tambour avant-train, muni de son appareillage.

Suivant les difficultés du cardage des laines, c'est-à-dire : de leur degré de feutrage et de leur teneur en matières végétales, le nombre des points cardants est doublé par l'adjonction d'un tambour d'unité muni de son appareillage.

Dans le cardage des laines à peigne, pour les laines propres, nerveuses, se feutrant et se boutonnant peu au dégraissage, on emploie couramment la carde simple à tambour avant-train à six ou huit points cardants et un point peigneur.Pour les laines peu nerveuses qui se feutrent et se boutonnent facilement au dégraissage, ou celles chargées de matières végétales, de chardons principalement, on emploie la carde double à avant-train à dix points cardants et deux points peigneurs.

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77. Des garnitures de cardes.

Les zones aiguillées des organes de la carde sont formées par des aiguillages spéciaux dont les dents, pointes ou aiguilles, sont de populations et finesses en rapport avec la finesse des fibres à carder :En vue de leur montage et de leur remplacement faciles, dans le but également de donner aux dents une certaine élasticité nécessaire, ces dernières sont fixées sur un ruban formé d'un tissu de coton, ou de lin, tissé très serré, suivant une largeur qui permet de le replier trois, quatre et cinq fois sur lui-même pour lui donner la force, la résistance à la déformation et la largeur voulue. Du nombre de plis du ruban dépend nécessairement sa résistance qui doit augmenter avec la section des dents, c'est-à-dire inversement au numéro de la garniture.

Les plis sont soudés ensemble par une colle spéciale à base de caoutchouc.La surface de travail du ruban est enduite d'une couche de caoutchouc vulcanisé, ou minéralisé, qui résiste à l'action nocive des produits d'ensimage et fournit une base élastique aux dents.

A B

C E

Fig. 56. - Types de garnitures de cardes pour laines à peigne.A, pour volants, boutage sur tissu trois plis, largeur 48 millimètres. – B, pour tambours, boutage sur tissu quatre plis, largeur 38 millimètres. – C, pour peigneurs et travailleurs, boutage sur tissu trois plis, largeur 46 millimètres. – D, brosse à loquets rayonnants pour intermédiaires, largeur 46 millimètres. – E, pour cylindres alimentaires, boutage sur cuir et dents cylindro-coniques à crochets, largeur a6 millimètres. – k, N', fils dents de scie pour rouletabosses et cylindres alimentaires, épaisseur variable.

Les dents ont même forme, sauf pour les cylindres alimentaires, les rouletabosses et les volants.Les dents sont implantées ou boutées de façon différente. Pour les laines à peigne qui demandent des aiguillages résistants et implantés différemment, les meilleurs boutages sont ceux dits en pleine carde, pour les tambours et les travailleurs, car ce boutage laisse un petit bord de tissu sur les côtés latéraux qui empêche les dents de se coucher latéralement, tout en formant couloirs; ceux formés par les dents du tambour étant la

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condition essentielle pour l'obtention d'un bon cardage, comme nous le verrons.

Le boutage appliqué aux peigneurs, aux intermédiaires et aux balayeurs est à colonne simple ou double, donnant des zones implantées régulièrement en quinconce, disposition meilleure pour ces organes de reprise.

La dent de carde comporte deux parties : la racine t r, le crochet r c(fig. 57).

Pour le cardage (les laines mérinos, la hauteur de la dent, suivant le rayon, est de 11 millimètres dont 6 pour la racine et 5 pour le crochet.)Le ruban étant à quatre plis, son épaisseur est de 3 millimètres, la racine de la dent déborde donc du tissu de : 6(t r) - 3 =3 millimètres.

En vue de la solidité de la garniture, la dent est double, c'est-à-dire que le fil de métal, servant à sa confection, est plié de façon à donner deux dents réunies par le talon t(fig. 57, face 11), ce dernier, s'appuyant sur le corps de l'organe qui le porte, donne de la rigidité à chaque dent transversalement au sens de marche, et de l'élasticité, suivant le sens de marche.Chaque dent est inclinée dans deux sens, suivant le rayon passant par son talon t et la pointe du crochet c(fig.58).Pour toutes ces garnitures, l'inclinaison du crochet r c forme, avec le rayon passant par t et c, un angle invariable de 25°, que le crochet soit dans un sens ou dans l’autre.La racine est inclinée suivant r t et forme un angle dépendant de la longueur du crochet, c'est-à-dire :de la position du point r sur la hauteur de la dent.

Cette disposition permet à la dent de s'incliner, suivant le sens de marche, en avant ou. en arrière sans jamais sortir de sa propre zone aiguillée (flèches z, fig. 58) et permet un réglage très près des zones aiguillées sans craindre leur engagement l'une dans l'autre. Elle permet également de monter les garnitures sur des diamètres d'organes différents, sans que l'inclinaison des zones des crochets se modifie sensiblement, R' et R² se proportionnant à R, rayon de l'organe porteur.

Remarque : le support de ces agrafes est un ruban enroulé é sur le cylindre des tambours.La zone de travail est celle des crochets. Dans les racines se logent des impuretés et des fibres de

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bonne laine, le tout formant un déchet dit : débourrures (qui doit être extrait toutes les vingt-quatre heures de travail effectif, temps variable selon la teneur des laines en matières végétales) .Le métal employé est le fer de Suède ou l'acier. La section de la dent est généralementcylindrique et son diamètre ressort de l'étalon des fils du commerce (jauge carcasse) .

Les dents en fer de Suède sont dites garnitures en clair. Les dents en acier sont dites garnitures en acier.Les numéros, les populations au centimètre carré et les diamètres des dents sont indiqués, pour le cardage des laines à peigne, par le tableau XIII :

TABLEAU No XIIIPopulations au centimètre carré des garnitures de cardes et diamètres des dents par numéro.

NUMÉROS POPULATIONSau centimètrecarré.

DIAMÈTRESen centièmesde millimètre.

1618202224262830

2528323539445056

3633302826242220

Les fils servant à la fabrication des garnitures pour cylindres alimentaires,boutées sur cuir, ont un diamètre de 3 millimètres à leur base.

La garniture en clair est plus souple que l'acier, niais elle est moins résistante. La composition des cardes se fait généralement :Pour la carde simple à avant-train, tout l'avant-train en acier, le tambour et son appareillage en fil clair.Pour la carde double à avant-train, tout l'avant-train, le tambour en gros et son appareillage en acier, le tambour en fin et son appareillage en fil clair.

Au point de vue de la forme du crochet, outre la forme cylindrique ordinaire, on fabrique la dent ovale, la dent aiguille à crochet cylindro-conique, la dent aiguisée latéralement (fig. 59).

Ces deux dernières formes sont contraires au principe du cardage des laines à peigne qui est surtout une action de redressement et de démêlage, l'épuration étant secondaire.

Pour éviter la rupture de la fibre pendant son redressement et son démêlage, il faut nécessairement que le corps redresseur, c'est-à-dire le crochet de la dent du tambour, ait un diamètre en rapport avec la section de la fibre.

Si, au lieu de redresser avec la dent ronde indiquée par la figure 59, on redresse avec la dent cylindro-conique de la même figure, la traction de redressement (sur diamètre réduit) est évidemment plus considérable, elle est plutôt susceptible de rompre la fibre comme la romprait la section de la dent aiguisée latéralement de la même figure. Pour cette dernière, l'activité du détachage des impuretés adhérentes à la fibre est plus grande, mais la rupture également. Or, l'épuration, comme nous l'avons dit précédemment, est un principe secondaire du cardage des laines à peigne, son but essentiel étant d'opérer la formation du ruban en ménageant le plus possible la longueur des fibres.

Les cylindres alimentaires sont garnis avec des rubans en cuir sur lesquels sont boutées des dents cylindro-coniques crochetées. La population est de 3 à 4 aiguilles au centimètre carré ; le ruban a une largeur de 26 millimètres, étant donné le diamètre réduit de ces organes.

On monte également les cylindres alimentaires en dents de scie, analogues à celles des rouletabosses.La garniture dents de scie, complètement en métal (fer aciéré), a ses dents découpées à l'estampe, comme l'indique F et F' de la figure 56. Au-dessous des dents, le ruban présente un talon qui donne l'écartement minimum possible des rangées de dents.

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La figure 60 représente, en coupe et vue de face, le montage des cylindres alimentaires avec dents de scie (Cardes Schlumberger) . Les cylindres A, A' sont rayés de gorges laissant une épaisseur de métal, dans laquelle est tracé un filet, dans lequel est serré le ruban à dents de scie. Les gorges, d'un cylindre à l'autre pour chaque paire, sont nécessairement inversés. Cette disposition permet l'engagement des dents dans les gorges correspondantes de l'autre cylindre, de sorte que le maintien de la nappe de fibres, alimentée au plus près du rouletabosse R, est acquis, et permet sa division en mèches, à compte de fibres plus réduit.

Les rouletabosses sont également garnis de dents de scie. Le talon de la garniture, se fixe : par mattage, dans un pas carré tracé en hélice dans la fonte du rouletabosse; ou La dent de volant est à crochet plus long que la garniture courante : il a 22 millimètres au lieu de 5 millimètres. Elle est, souvent en acier et d'un numéro admis plus fin que la garniture du tambour sur lequel elle travaille, surtout si ce dernier est monté en fil clair. La dent de volant doit être très élastique et avoir du ressort étant donnée sa fonction.

Fig. 6o. - Coupe et vue de face partielle du montage des cylindres alimentaires à dents de scie

La figure 61 donne l'inclinaison de la dent de volant c r t et celle du tambour sur laquelle elle travaille. La racine r t forme, avec le rayon du volant R, un angle de 45° qui est l'angle de ressort. Le crochet c r doit être, pendant sa période de travail, incliné suivant a b, c'est-à-dire, suivant L'inclinaison des crochets du tambour cette disposition rend son action de brossage plus efficace.

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L'inclinaison a b est prise par la dent en mouvement (e' r' pointillé), étant données la longueur du crochet c r et la rotation rapide du volant qui font incliner la zone des crochets vers l'arrière du sens de rotation; elle s'accentue pendant la pénétration de la dent dans la zone aiguillée du tambour qui lui offre une certaine résistance; de sorte que, au moment où la dent se trouve sur la ligne des centres des tambour et volant, c'est-à-dire : au moment où l'action énergique de brossage commence, elle a l'inclinaison a b et un ressort suffisant pour remonter la nappe de fibres aux extrémités des dents du tambour.Le boutage de la dent se fait suivant la position c r t; c'est-à-dire que e r est incliné de sur le rayon passant par c au repos. En travail, la dent prend la position c' r', formant ainsi un angle de 25° qui correspond à l'inclinaison des crochets du tambour. Le ressort est donc de 12°,5, ce que la pratique démontre suffisant pour éviter le jet de fibres, par le volant, en dehors de la carde, tout en lui permettant de remonter les fibres aux pointes des crochets du tambour.

78. Montage et aiguisage des garnitures de cardes. –

Les garnitures de cardes doivent être montées très soigneusement sur les organes, ces derniers parfaitement cylindriques et équilibrés.

La tension de chaque ruban doit être régulière pour donner aux aiguillages le maximum d'élasticité et une surface parfaitement plane aux pointes d'aiguilles.

Le montage se fait à la main ou a l’aide d'un appareil tendeur du ruban. Le montage à la main est, à notre avis, préférable, car les imperfections qui peuvent se produire dans son cours peuvent être vues et rectifiées plus facilement.

Les extrémités des crochets sont aiguisées. A cet effet on emploie divers systèmes de meules en émeri : la meule cylindrique cannelée, la meule voyageuse système Horsfall, etc. La meule cylindrique cannelée, d'une longueur de travail un peu plus grande que la largeur des zones aiguillées et animée d'un léger mouvement de va-et-vient est la plus couramment employée.L'aiguisage doit s'opérer lentement, progressivement, pour éviter la détrempe des crochets. L'aiguisage complet est indiqué par l'aspect régulièrement brillanté, sans ombres, de la surface aiguillée. Il donne du feu ou mordant, qui active les actions de démêlage et surtout du détachage des impuretés adhérentes. Le morfil doit être enlevé soigneusement, ce qui se fait en laissant la meule tourner un certain temps, sans pression, sur la garniture aiguisée. En passant ensuite, sur les crochets, tune toile d'émeri huilée qui agit lentement et longuement sur toute leur surface, on obtient sa disparition.En principe, le maximum de mordant doit être donné aux organes de maintien et de reprise qui sont : les travailleurs, les peigneurs et les intermédiaires. Le tambour, l'organe principal, doit avoir sa garniture aiguisée moyennement et doit surtout travailler sans morfil pour éviter la rupture des fibres qui se produirait par cisaillement, pendant leur cardage.

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CHAPITRE XVTHÉORIE DU CARDAGE

79. Composition de l'unité de cardage (fig. 62, coupe longitudinale ; fig. 62 bis, vue en plan, partielle).Remarques :

1° Les développements indiqués sont des moyennes en millimètres qui correspondent à 1 tour du tambour.2° Les cardes modernes ont leurs balayeurs développant 600 environ, au lieu de 2 ooo aux anciennes, pour éviter l évaporation, c'est-à-dire le jet de fibres (fibres qui s'enroulent autour des axes et forment des barbes), étant donnée leur grande vitesse nécessitée par leur faible diamètre relatif et par leur commande par courroie qui commande en même temps le volant (PI. 2) alors qu'actuellement les balayeurs sont commandés par une courroie indépendante (PI. 3).

F, Toile sans fin alimentaire, sur laquelle est étalée la laine à carder, soit à la main, soit par chargeuse auto-matique, en une nappe d'épaisseur régulière.Développement proportionnel ; 1.

A, A', Cylindres alimentaires, garnis de pointes cylindro-coniques, inclinées à l'inverse du sens de rotation. Organes de maintien pour la division, en mèches, de la nappe de laine alimentée.Développement proportionnel : 2

R, Rouletabosse, garni en dents de scie, inclinées suivant le sens de rotation. Organe divisant, en mèches, la nappe de fibres alimentée et maintenue par A,A'.Développement proportionnel : 100 à 200.

A2, Cylindre garni d'une brosse à loquets rayonnants, dégageant les mèches du cylindre A' et démêlant sommairement leurs fibres.Développement proportionnel : 10 à 15.

e, Echardonneur à ailettes rayonnantes évitant, en plus de son action d'extraction des chardons, l'entrée de corps solides étrangers susceptibles de détériorer les garnitures de la carde. Les chardons et les corps étrangers sont projetés dans le récipient b.Développement proportionné pour qu'une ailette agisse sur R par 2 millimètres de développement de ce dernier.

I, Intermédiaire, garni de dents de cardes à crochets inclinés suivant son sens de rotation. Organe transporteur indépendant des organes de transformation.Développement proportionnel : 1000.

T, Tambour, garni de dents de carde à crochets inclinés suivant son sens de rotation. Organe cardeur et peigneur.Développement proportionnel : 3 800.

T1 à T4, Travailleurs, garnis de dents de carde à crochets inclinés à l'inverse du sens de rotation. Organes de maintien des mèches et des fibres pour leur cardage.Développements proportionnels : de 3o à 6o de T1 à T4 environ.

B' à B 4 , Balayeurs , garnis de dents de carde à crochets inclinés suivant leur sens de rotation. Organes mélangeurs et transporteurs des mèches et des fibres entre travailleur et tambour.Développement proportionnel : 600 à 2000

V, Volant, garni de dents de carde à longs crochets inclinés en sens contraire du sens de rotation. Organe brosseur remontant les fibres aux extrémités des dents du tambour T pour permettre leur évacuation. Développement proportionnel : 5200

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P, Peigneur, garni de dents de carde à crochets inclinés à l'inverse du sens de rotation. Organe de formation et d'évacuation du voile de fibres.

Développement proportionnel : 120.

p, Peigne oscillant, détachant le voile de fibres de P.

E', Entonnoir à débouchoir cylindrique, condensant le voile de fibres en ruban, sous l'action d'appel des cylindres C

C, Rouleaux d'appel et compresseurs, lisses ou cannelés, du ruban condensé par E.Développement proportionnel : 120.

E', Entonnoir, ou crochet, guidant et maintenant le ruban pour sa formation en bobine.EE, Cylindres bobineurs du ruban, animés d'un mouvement de rotation et d'un mouvement de va-et-vient. Développement proportionnel :120.

80. Théorie du cardage (Fig. 62 et 62 bis). –

Les principes du cardage énoncés au §75 sont réalisés par des mécanismes fournissant cinq fonctions qui agissent successivement et simultanément .

Ces fonctions et leurs mécanismes, formant l'unité de cardage, sont :

1è Fonction - Diviser la nappe de laine, alimentée et étalée en épaisseur régulière sur la toile sans fin F, en mèches, à compte de libres aussi réduit que possible.Cette fonction est fournie par les cylindres alimentaires A et le rouletabosse B.

2è Fonction - Isoler, par unité, les fibres de chaque mèche en les redressant, en les allongeant dans art même sens, en les mélangeant, tout en procédant au détachage desimpuretés adhérentes aux fibres. Cette fonction est fournie par le tambour T, les travailleurs T3 à T4 et les balayeurs B' à B''. C'est le cardage proprement dit.

3è Fonction - Condenser les fibres cardées en an voile d'épaisseur régulière par juxtaposition et échelonnement régulier, tout en procédant à l'expulsion des matièresétrangères libres dans leur masse. Cette fonction est fournie par le tambour T, le Volant V et le peigneur P.

4è Fonction - Transformer le voile de fibres en un ruban de section cylindrique. Cette fonction est fournie par le peigne détacheur p, l'entonnoir à débouchoir cylindrique E et les rouleaux d'appel compresseurs C.

5è Fonction - Disposer le ruban en solide (le révolution, ou « bobine », permettant son dévidage et sa manutention dans les opérations (le transformation ultérieures.Cette fonction est fournie par l'entonnoir E2 et l'appareil bobineur à rouleaux enrouleurs E, E.

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81. Première fonction : Division en mèches (Fig. 62).

La laine, étalée en une nappe d'épaisseur régulière sur la toile sans fin F animée d'un développement de 1, est alimentée d'une façon continue aux cylindres A.L'inclinaison des crochets des cylindres A, en sens contraire de leur rotation, leur fait maintenir la nappe de fibres, de sorte que le rouletabosse R, animé d'un développement supérieur à celui des cylindres A dans le rapport :R/A=200/2 par exemple, les crochets de R (inclinés suivant son sens de rotation) piochent les fibres de la nappe, saisissent leurs extrémités libres, les redressent, les parallélisent et disposent une tète de mèche. Dès que les fibres constituantes de la mèche sont libérées de l'action de maintien des cylindres A, le rouletabosse R l'emporte. La mèche se présente dans les conditions suivantes : une partie de ses fibres ont une extrémité libre enfoncée dans les dents de R, par suite de la traction que ces dernières exercent par la différence des développements R/A cette partie est la tète de mèche, dont le corps, à fibres plus ou moins emmêlées, flotte sur les dents de R. Cette disposition permet son échardonnage, dans une certaine mesure, et l'expulsion des autres corps étrangers possibles, par l'échardonneur e. La mèche, ainsi formée, est transportée et fixée dans les mêmes conditions de position et d'aspect aux crochets du tambour T, car l'intermédiaire I, développant avec R dans le rapport R/I =200/1000 et I avec T dans le rapport I/T =1000/3800, la tête de mèche est enfoncée plus ou moins dans les crochets de T et son corps flotte sur cette zone aiguillée. La division de la nappe, en mèches, se fait d'une façon intermittente et quelconque; elle dépend du rapport des développements R/A et de l'épaisseur de la nappe de fibres sur F. 82. Deuxième fonction : cardage proprement dit (Fig. 63).

La mèche, fixée aux crochets de T, est emportée par le mouvement circonférentiel de ce dernier au premier point cardant T1. Les points cardants sont les points tangents des travailleurs et du tambour dont la distance, réglable, varie suivant le sens de la marche, de 15/10è à 2/10è de millimètre au plus, pour obtenir le cardage progressif et régulier en permettant, à chaque travailleur, de saisir successivement les mèches, ou les fibres isolées, qui s'enfoncent progressivement dans les crochets de T sous leur traction. Les crochets de T1 étant inclinés à l'inverse des crochets du tambour et le rapport de leurs développements étant T1/T= 60/3800 par exemple, la tête de mèche, enfoncée dans les crochets de T, passe la ligne des points cardants et son corps est arrêté par les crochets de T1Il se produit alors le cardage proprement dit. Le corps de mèche, comprimé, entre T et T1, s'enfonce dans les zones des crochets, mais le grand développement de T par rapport à T1 fait pénétrer les crochets de T dans les sinuosités des fibres de la mèche, amenées très lentement par T1, et nécessairement retenues par ce dernier, de sorte que la traction ainsi exercée les démêle, les redresse dans le sens de rotation de T, en les parallélisant et en les allongeant. De c en c', le démêlage du corps de la mèche se produit ainsi que le développement et le redressement de ses fibres avant une extrémité engagée dans les crochets de T. L'angle aigu c produit la retenue des fibres jusqu'en c' où, devenant de 90°, il est impropre à cette action. Suivant la longueur de fibre engagée dans T et son emmêlage plus ou moins prononcé dans les crochets de T', la fibre peut être tenue jusqu'en c2 environ. De c1 en c2 le redressement seul des fibres s'opère c'est-à-dire : qu'il n'y a pas, à ce moment, détachage des matières adhérentes aux fibres, ces dernières étant tractées au-dessus des crochets de T. Les fibres encore trop emmêlées, n'ayant pas une extrémité engagée dans T, ou d'une longueur insuffisante, sont emportées par les crochets de T' et repassées au même point cardant par le balayeur B'. Ce dernier, étant donné son grand développement relatif par rapport à T' : T'/B'= 60/600 produit une traction de redressement sur les fibres qui prennent, sous cette action, la direction perpendiculaire à l'axe du tambour. Suivant la longueur de fibre redressée et les diamètres de T' et B', cette traction supplémentaire se fait de b en b', l'angle b devenant en b' de 90°c'est-à-dire impropre à l'action de retenue. Les autres travailleurs de l'unité et leurs balayeurs respectifs agissent de même et d'autant plus énergiquement que la distance réglée du point cardant est plus réduite et que le redressement et le démêlage, opérés par les points cardants précédents, restent acquis.

Les mèches disparaissent généralement de forme au troisième point cardant, de sorte que le quatrième (T4) travaille les fibres par unité. Les quatre points cardants agissent sur chaque mèche, chacun :

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soit par une seule action, soit par répétition d'action, suivant le degré d'emmêlement, ou de feutrage, des fibres de chaque mèche.

Au point de vue de l'épuration, le détachage des impuretés adhérentes aux fibres se produit, étant donné que le grand développement et la nombreuse population des crochets du tambour produisent un frottement, une sorte de raclage de chaque tube de libre, pendant les actions cardantes.

La force centrifuge et la ventilation du tambour font projeter, en dehors de la carde, une portion des impuretés libres ou rendues libres par les points cardants, mais, comme nous le verrons par la suite, leur évacuation principale se fait au point peigneur.

Le mélange des fibres se produit nécessairement. La division en mèches de la première fonction se fait d'une façon intermittente et quelconque : il y a échange continuel de mèches entre les points cardants et de fibres entre les mèches et les points cardants, de sorte que le mélange est ainsi acquis et sa valeur est d'autant plus grande, que le nombre des points cardants et des mèches est plus considérable.

83. Troisième fonction : Formation du voile de fibres (Fig. 64).

Les fibres redressées, parallélisées et libérées du dernier point cardant (T4) sont plus ou moins engagés dans la zone des crochets du tambour T, étant donné son inclinaison et son action de traction.

Le volant V a pour mission de les remonter aux extrémités des crochets du tambour pour permettre leur évacuation dans le sens de rotation de ce dernier.

Pour que cette évacuation se fasse rationnellement il faut que l’action cardante totale soit suffisante pour loger toutes les fibres f, complètement redressées dans les couloirs des crochets de T, comme le montre la vue en plan de la figure :il faut qu’une fibre soit logée entièrement dans le même couloir, cette disposition permet leur sortie de la zone des crochets sans rupture.

Au contraire, si les fibres chevauchent les crochets comme le montre f’ , la rupture se produit plutôt car etant la grande différence des développements de T et P ( T/P=3800/120) qui fait retourner les fibres bout à bout par leur accrochage par les dents de P, elles se bouclent sur les crochets de T et la traction de ces derniers les fait briser.

Si, au lieu de rompre au point peigneur (point situé à la tangence des tambour et peigneur), la fibre échappe aux crochets du peigneur P, elle repasse, pliée, aux points cardants où elle se rompt ou se boucle pour former un bouton blanc'.

L'action des crochets du volant ne se produit pas sur l'unité de fibre, les fibres encastrées dans les couloirs adhèrent entre elles par leurs vrilles et leur nombre, elles forment, en quelque sorte, des petits rubans engagés chacun dans un couloir.

Le crochet du volant V, en pénétrant chaque couloir, fait remonter chaque petit ruban, le fait vaguer, en quelque sorte, à l'extrémité des crochets de T, étant donné le rapport des développements T/V= 3800/5200 . Ce rapport, variable avec la nature de laine et sa longueur de mèche, doit toujours être suffisant pour faire dépasser légèrement les fibres des extrémités des crochets de T, en vue de permettre leur accrochage par les crochets de P; cet accrochage est, d'autre part, facilité par le courant d'air produit par le tambour qui fait flotter et rayonner les extrémités avant des fibres, entre V et P.

Le volant V a ses crochets élastiques et inclinés en sens contraire de son sens de rotation. Engagés dans la zone des crochets de T ils doivent prendre, aussi exactement que possible, l'inclinaison des crochets de T.

A cet effet, comme nous l'avons vu au § 77, leur inclinaison est moindre au boutage pour permettre leur tension au moment de leur action de brossage dans le tambour. L'engagement des crochets de V, dans la zone aiguillée de T, dépend principalement de leur élasticité propre ; en général ils doivent pénétrer de deux millimètres environ, de façon à atteindre sensiblement le milieu de la zone des crochets de T pour éviter leur bourrage et agir sur les fibres engagées dans le fond de ces crochets.

Les fibres cardées, ramenées au pourtour extérieur de T, butent sur les crochets du peigneur P, se retournent dans les couloirs de T par la différence des développements T/P égalant 3800/120, p.ex. de sorte qu’un voile de fibres se forme sur P par les apports successifs de T qui se condensent dans le rapport de la différence des développements de T et de P. La rotation de ces derniers étant continue, l’échelonnement et la juxtaposition des fibres se fait régulièrement sur P.

La formation du voile de fibres fait opérer, sur les extrémités arrière des fibres, une sorte de peignage de coté, par les crochets de T, étant donnée leur disposition en hélices, d'un pas égal à la largeur du ruban de garniture, celui-ci étant monté d'une pièce sur le tambour. Ce peignage opère une épuration énergique des impuretés libres, ou adhérentes aux fibres, qui ont échappé à l'action du cardage proprement dit, les fibres

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ayant une extrémité libre, leur évacuation se fait normalement et les impuretés tombent sous la carde.

84. Quatrième fonction : Formation du ruban (,Fig. 62 et 62 bis).

Dans son mouvement circonférentiel, le peigneur P présente le voile de fibres à l'action du peigne détacheur p, animé d'un rapide mouvement oscillatoire, d'une amplitude de 50 millimètres environ (500 a 600 coups à la minute).

Remarque : On trouve quatre sortes de boutons dans le produit cardé : le gros bouton, formé par plusieurs fibres nouées ensemble, qui provient du manque de cardage d'une mèche de laine feutrée ; le bouton de libre formé par un nœud fait par des spires non serrées provenant de cavaliers (dents redressées surhaussant les zones aiguillées) ou de clairs ( endroits de garnitures dégarnis de dents) ; le bouton blanc, fait par mi noeud simple serré de fibre : le bouton volant, formé par une courte fibre roulée en boule et engagée dans un clair réduit.

La lame en dents de scie de p détache le voile du peigneur en le pénétrant au ras de la zone aiguillée de P.Les rouleaux d'appel C, développant la même quantité que P (ou un peu plus), évacuent le voile de fibres au travers de l'entonnoir E qui le condensent en ruban et lui donne une forme cylindrique par son débouchoir. Le rouleau supérieur de pression C, mobile dans ses coulisses de maintien, comprime les fibres du ruban par son poids qui leur donne de la cohésion.

85. Cinquième fonction : Formation du ruban en bobine (Fig. 62 et 62 bis).

Les rouleaux d'appel C fournissent le ruban aux cylindres enrouleurs E, animés de deux mouvements simultanés.i° Un mouvement de rotation continu, absorbant le ruban délivré par les rouleaux C, le ruban tenu et guidé par l'entonnoir ou le crochet auxiliaire E.E développe un peu plus que C, dans le rapport C/E=120/126 par exemple, dans le butde donner une certaine tension au ruban, en vue de former une bobine plutôt dure, devenant ainsi indéformable, sans éboulements possibles dans le dévidage du ruban.z° Un mouvement de va-et-vient, d'une amplitude déterminée, donnant la largeur de la bobine.

Ce double mouvement fait disposer le ruban en hélices qui s'entrecroisent et se superposent pour former la bobine cylindrique à bases droites. Ce mode de disposition du ruban permet son dévidage et sa manipulation ultérieurs.

Il résulte de cet exposé, que la carde a comme fonctions essentielles :1° La formation des fibres en rubans ;2° La composition homogène du ruban, en longueurs et finesses de fibres 3° L'épuration de la laine en cardage.

Ces trois fonctions se réalisent complètement dans le travail des laines à carde. (fibres +courtes)Mais dans la transformation des laines à peigne, le but essentiel à atteindre est la formation des fibres

en ruban, en conservant le plus possible leurs longueurs élémentaires, les deux autres fonctions se faisant complètement par les opérations de transformation suivantes, c'est-à-dire : le mélange homogène, par les deux principes de l'étirage et du doublage pratiqués en peignage et en préparation de filature; l'épuration par la peigneuse. La peigneuse est une autre machine, ce n’est pas le rouleau peigneur de la cardeuse

Le cardage est l'opération de transformation qui écourte le plus les fibres. Quelles que soient les hauteurs des mèches constitutives d'un lot, on constate toujours, en pratique, que la masse des fibres s'écourtent, suivant un diagramme plus ou moins accentué, mais toujours dans les limites comprises entre la fibre de longueur maximum conservée et la poussière de fibre (voir théorie du peignage, chapitre XXVII).

Cet écourtement s'explique, étant donnée la force très minime de résistance des fibres par suite : 1° de l'extrême ténuité de leur section qui varie de 1/100 de millimètre à 6/100 environ; 2° du grand nombre d'aiguilles qui doivent opérer sur des fibres insuffisamment préparées, la

première fonction de la carde (division en mèches) se faisant plus que sommairement. Les mèches, à fibres plus ou moins emmêlées, saisies et travaillées par les nombreuses aiguilles, ou dents, des organes travaillants qui ne cèdent jamais à leur résistance, arrivent nécessairement à rompre ces dernières dans une proportion en rapport, non seulement avec leur degré de nervosité, de propreté et de feutrage, mais

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aussi avec la valeur en répétition d'action du cardage .