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Résumés des communications Colloque : PARIS, TOURISME et MÉTROPOLISATION Échelles, acteurs et pratiques du tourisme d’une « destination capitale » 24/25 juin 2010 Université PARIS 1 PANTHÉON-SORBONNE Équipe Interdisciplinaire de REcherche Sur le Tourisme (EIREST) Institut de Recherche et d’Etudes Supérieures du Tourisme (IREST)

Résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même quon attend désormais d¶eux qu¶ils puissent contribuer à la dynamique métropolitaine

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Page 1: Résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même quon attend désormais d¶eux qu¶ils puissent contribuer à la dynamique métropolitaine

Résumés des

communications Colloque : PARIS, TOURISME et

MÉTROPOLISATION Échelles, acteurs et

pratiques du tourisme d’une « destination

capitale » 24/25 juin 2010

Université PARIS 1

PANTHÉON-SORBONNE

Équipe Interdisciplinaire

de REcherche Sur le

Tourisme (EIREST)

Institut de Recherche et

d’Etudes Supérieures du

Tourisme (IREST)

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Sommaire des communications

Manuel APPERT et Marius BASTY « Du bus à impériale au Cornichon : le gratte-ciel iconique comme

vecteur de renouvellement de l‟imaginaire londonien » ............................................................................... 4

Elizabeth AUCLAIR « Les arts et la culture dans les villes de banlieue, et leur inscription dans la

dynamique touristique métropolitaine » ........................................................................................................ 5

Sophie BAUDET-MICHEL, Sandrine BERROIR, Nadine CATTAN, Hadrien COMMENGES, Antoine

FLEURY Marianne GUEROIS et Samuel RUFAT « Paris dans les pratiques de mobilités temporaires des

Européens » ................................................................................................................................................... 6

Camille BOICHOT « Créer la ville: Le rôle des artistes dans les recompositions des espaces urbains à

Montreuil et à Neukölln » ............................................................................................................................. 8

Ammar. BOUCHAIR, Saïd GRIMES, Nassima Djouher KACIMI et Jocelyne DUBOIS-MAURY

« Tourisme durable et éco urbanisme appliques a la destination parisienne: quels liens ? » ........................ 9

Zayneb BOUHINI « Tourisme participatif et métropolisation. Vers une typologie des pratiques

touristiques participatives dans la métropole parisienne » .......................................................................... 10

Laurent BOURDEAU et Pascale MARCOTTE « La Tour Eiffel, toujours aussi attrayante à son âge? » . 11

Emmanuel BLUM et Christine CORBILLÉ « Tourisme et aménagement en Ile-de-France » ................... 12

Raquel CAMPRUBI « Paris tourism image: Is it fragmented? » ................................................................ 13

Amandine CHAPUIS et Léopold LUCAS « Paris, Amsterdam, Los Angeles : guides touristiques et

représentations de la métropole » ................................................................................................................ 14

Sylvie CHRISTOFLE et Nathalie FABRY « Paris et le tourisme de réunions et de congrès, une métropole

en compétition » .......................................................................................................................................... 15

Saskia COUSIN « Vues de la banlieue. La métropole au regard des pratiques et des représentations

touristiques de « Plaine Commune » (Seine-Saint-Denis) » ....................................................................... 16

Jean -Michel DECROLY et Anya DIEKMANN « Métropolisation et tourisme à Bruxelles » .................. 17

Hadrien DUBUCS « Visiter et habiter : les spatialités croisées des touristes et résidents japonais dans la

métropole parisienne » ................................................................................................................................ 18

Olivier ETCHEVERRIA et Sandrine SCHEFFER « Pratiques touristiques et gastronomie » ................... 19

Edith FAGNONI, Maria GRAVARI-BARBAS, Sébastien JACQUOT et Cécile RENARD

« Patrimonialisation et pratiques touristiques à Paris. Le patrimoine, clé de métropolité touristique ? » ... 21

Edith FAGNONI, Maria GRAVARI-BARBAS et Cécile RENARD « Méga-équipements, méga-

événements et métropolité touristique » ...................................................................................................... 23

Tim FREYTAG « Making a difference: tourist practices of repeat visitors in the city of Paris » .............. 24

Antoine FLEURY « Tourisme, espaces publics et politiques métropolitaines. Paris intra muros au regard

de Berlin Innenstadt » ................................................................................................................................. 25

Maria GRAVARI- BARBAS « Projet Touristique versus projet métropolitain : Val d‟Europe et

Disneyland de la synergie à l‟opposition ? » ............................................................................................... 26

Sophie GRAVEREAU « Les « balades urbaines » : révéler un patrimoine local et construire la ville » ... 28

Anne-Marie d' HAUTESERRE « Tourisme et Polarités Métropolitaines. Les parcs Disney, pôles

d‟attraction parisiens ou concurrents déloyaux? » ...................................................................................... 29

Florian HERTWECK « Paris versus Berlin. Sur la corrélation entre tourisme et urbanisme » .................. 30

Anne HERTZOG « Le musée d‟art contemporain de banlieue, un nouveau territoire du tourisme en

périphérie métropolitaine ? Le Mac/Val de Vitry sur Seine » ..................................................................... 31

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Maurits de HOOG and Rick VEMEULEN « The Amsterdam touristic system: Interaction with(in) the

city » ............................................................................................................................................................ 32

Yoshinori ICHIKAWA « Paris dans les guides de voyage en japonais depuis un demi-siècle » ............... 33

Sébastien JACQUOT « Coalitions publiques privées et stratégies territoriales d‟investissement touristique

dans la constitution de la métropole touristique francilienne, entre centralités et périphéries » ................. 34

Anne JÉGOU « Vers un tourisme durable dans la métropole parisienne ? » .............................................. 35

Sylvie JOLLY « Paris - Champagne, polarisation et rayonnement : enjeux d‟une supra métropolisation

touristique » ................................................................................................................................................. 36

Laurie LEPAN « Paris, métropole touristique mondiale : de la ville-centre à un système de pôles

touristiques » ............................................................................................................................................... 37

Sara MARINI « Archipels et miroirs entre Paris (métropole) et Venise (lagune) » ................................... 38

Robert MAITLAND and Peter NEWMAN « Metropolization and tourism in London » .......................... 39

Michèle-Angélique NICOL « Quelles perspectives pour le tourisme parisien dans un contexte de

limitation des émissions de GES et de renchérissement des déplacements en avion ? » ............................ 40

Dominique PAGÈS « L'écriture hésitante des destinations métropolitaines : richesse intermédiatique ou

désordre plurimédiatique? » ........................................................................................................................ 41

Virginie PICON-LEFEBVRE « Le shopping, les Grands Magasins et la Métropole » .............................. 42

Bertand PLEVEN « Paris cinématographique , métropole touristique hyper réelle ? » .............................. 44

Benjamin PRADEL « Evénements urbains et sociabilité métropolitaine » ................................................ 45

Gwendal SIMON « Comment bouger dans une ville méconnue ? La production de services dédiés à la

mobilité des touristes dans la métropole parisienne » ................................................................................. 47

Gwendal SIMON « Les backpackers à l‟épreuve de la métropole parisienne : l‟expérience touristique

entre institutionnalisation et individualisation » .......................................................................................... 48

Ana PAULA SPOLON GARCIA and Marcelo VILELA DE ALMEIDA « Architecture and renewal of

traditional tourist destinations: the experience of design hotels in Paris and São Paulo » .......................... 49

Vaso TROVA « Le tourisme, facteur de métropolisation à Athènes » ....................................................... 50

Bruno VAYSSIÈRE « Quelles mises en réseaux touristiques pour améliorer les synergies entre les

Départements périphériques, la Ville Centre et la Région? » ...................................................................... 51

Philippe VIALLON « Image(s) d‟une métropole : Internet en première ligne » ........................................ 54

Hervé VIEILLARD-BARON « Les offices de tourisme en banlieue parisienne comme opportunité de

développement local : l'exemple de Bagnolet » .......................................................................................... 55

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Manuel APPERT et Marius BASTY « Du bus à impériale au

Cornichon : le gratte-ciel iconique comme vecteur de

renouvellement de l’imaginaire londonien »

Notre communication traite de la mise en tourisme de l'architecture iconique à Londres comme révélateur

direct d‟une diversification de son offre touristique et comme indicateur indirect du renouvellement de

l‟imaginaire de la ville devenue globale à travers les stratégies de marketing urbain. Plusieurs hypothèses

sont testées à partir de la tour 30 St. Mary Axe, réalisée par le cabinet du « starchitecte » Norman Foster

en 2004 et connue sous le sobriquet de « Gherkin1 ». L‟approche, d‟abord empirique puis réflexive, peut

finalement être interprétée comme une mise en abyme du cas parisien, où les tours restent relativement

exclues des circuits touristiques et plus clairement de l‟imaginaire de la capitale.

Capitales historiques de grands empires devenues métropoles internationales, Paris et Londres sont

reconnues mondialement pour leur patrimoine et par leur imaginaire construit depuis le XIXème siècle.

La mise en tourisme et l‟appropriation des symboles de la ville globale articulant historicité et

contemporanéité ne sont pourtant pas maniées de la même manière des deux côtés de la Manche. Alors

que la nouvelle municipalité de Londres (2000) inscrit en son cœur-vitrine les attributs contemporains de

la ville globale, Paris reste attachée à une circonscription de la contemporanéité en des lieux ponctuels

comme la Défense pour les tours, et au-delà, à son image de capitale historique héritée du XIXème siècle.

Initialement proposée comme une catégorie scientifique (Sassen, 1991), la ville globale est devenue

aujourd‟hui un leitmotiv du discours politique et des choix urbanistiques (Massey, 2007). Si le tourisme

d‟affaires est largement documenté, il n‟en est rien de la mise en tourisme et de la contribution des tours

de bureaux à la construction de l‟imagine des métropoles européennes. Certes, les gratte-ciel sont

initialement une réponse au système de production de l‟économie contemporaine (McNeill, 2008). Mais

ils sont aussi, par leur proéminence et leur dessin, un objet remarquable et un marqueur paysager

distinctif pour les entreprises, les politiques ainsi que pour les résidents et visiteurs (Howeler, 2003). Ils

sont enfin de véritables outils de marketing pour les acteurs qui font le choix de leur instrumentalisation

dans la perspective d‟attirer investisseurs et visiteurs (Appert, 2009).

30 St. Mary Axe : objet touristique et vecteur de renouvellement de l‟image de Londres

A partir du constat de l‟omniprésence de 30 St. Mary Axe dans les documents touristiques, discours et

dans l‟iconographie londonienne contemporaine (photographie et cinéma), nous faisons l‟hypothèse

qu‟un processus d‟instrumentalisation est à l‟œuvre : la tour ne serait plus seulement un complexe de

bureaux, mais un objet mis en tourisme ainsi qu‟un nouveau symbole du Londres « ville globale ». Dans

ce contexte, Comment s‟articule ces deux processus ? quels en sont leurs acteurs ? Comment s‟articule 30

St. Mary Axe à l‟offre touristique existante? Quelles sont les implications effectives et symboliques de

cette mise en tourisme ? Quelles leçons tirées en termes d‟aménagement à l‟heure où de nouvelles tours

iconiques sont prévues à Londres mais aussi à Paris ? Comment interpréter les attributs de la ville globale

implicitement mis en avant ?

Pour tenter de répondre à ces questions, nous interrogerons les choix, discours et stratégies

iconographiques des acteurs du tourisme et de l‟urbanisme impliqués dans la promotion de Londres.

APPERT Manuel / [email protected]

Géographe, Maître de conférences, Université de Lyon, Université Lyon II

BASTY Marius / [email protected] Etudiant en M2, ENS

1 « Cornichon ». Connue enfin sous le nom de tour Swiss Re, du nom de son principal locataire.

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Elizabeth AUCLAIR « Les arts et la culture dans les villes de

banlieue, et leur inscription dans la dynamique touristique

métropolitaine »

La communication proposée a pour objet de s‟interroger sur la manière dont les villes de la banlieue

parisienne s‟inscrivent dans la dynamique touristique métropolitaine, au travers de leur mise en valeur

artistique et culturelle. L‟agglomération de Cergy-Pontoise servira d‟illustration puisque cette ville en

constitue un bon exemple, à la fois par la complexité de son positionnement dans la métropole parisienne

et par les paradoxes de son développement culturel et touristique. Les territoires de la banlieue parisienne,

dont beaucoup souffrent de difficultés en termes d‟image, ont du mal - hormis quelques exceptions - à

figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même qu‟on attend désormais d‟eux qu‟ils

puissent contribuer à la dynamique métropolitaine. Même si la plupart des villes, à l‟instar de Cergy-

Pontoise, cherchent à affirmer leur attractivité, et à se positionner clairement dans les projets concernant

« le grand Paris »2, elles semblent pour le moment mettre davantage en avant leurs compétences

économiques, scientifiques ou universitaires, que leurs potentialités touristiques. Il paraît donc intéressant

de s‟interroger sur la réalité de ces potentialités culturelles et touristiques, et sur les modalités de leur

mise en valeur. Ce questionnement renvoie à un triple enjeu, et met en lumière la double articulation que

comprend cette valorisation touristique. Le premier enjeu est lié à l‟image de ces villes, cette image de

« ville de banlieue » que véhicule Cergy-Pontoise par exemple, avec une connotation souvent négative

malgré le foisonnement artistique de cette ex ville nouvelle richement dotée de festivals et d‟équipements

culturels. Les activités artistiques et culturelles sont fréquemment mises à contribution pour tenter de

valoriser ou même de changer l‟image de ces villes, avec des approches relevant essentiellement de la

communication. Il s‟agit de développer et de faire connaître les atouts du territoire autant vers l‟extérieur,

que vers l‟intérieur, auprès de la population. Le deuxième enjeu concerne le positionnement de ces villes

vis-à-vis de Paris, tant sur le plan géographique que symbolique. Les problèmes de distance et

d‟accessibilité se posent avec acuité, et peuvent constituer des obstacles à la fréquentation culturelle ou

touristique de ces villes, comme Cergy-Pontoise située à plus de 35 km de Paris. En outre, la relation vis-

à-vis de la capitale, qui ne peut pas s‟énoncer en termes de concurrence vu la domination culturelle

évidente de Paris, ne peut donc que se définir en termes de complémentarité, mais celle-ci reste à

inventer. Enfin, le troisième enjeu, d‟une actualité brulante, concerne les questions plus larges de

gouvernance, et notamment l‟emboitement des échelles et la coopération entre les différents acteurs du

développement territorial de la région métropolitaine. Par ailleurs, la contribution du tourisme dans la

mise en relation des territoires de l‟agglomération parisienne repose sur une double articulation.

Premièrement, il s‟agit de l‟articulation entre d‟une part les projets artistiques et culturels destinés aux

populations locales, et, d‟autre part, la valorisation touristique de ces actions culturelles. Cette articulation

est-elle possible, est-elle pertinente ? Peut-on en effet s‟adresser en même temps aux habitants et à des

touristes potentiels ? Quels sont les besoins et les attentes des uns et des autres ? Les réponses peuvent-

elles et doivent-elles être les mêmes ? Peut-il y avoir des enrichissements croisées ? En second lieu, il est

nécessaire de penser l‟articulation entre le développement culturel et touristique local, et les dynamiques

régionales. La mise en concurrence entre les territoires d‟une même région est-elle inéluctable ? Y a-t-il

des complémentarités possibles? Quelles sont les synergies possibles pour une intégration cohérente au

sein de la métropole parisienne?

Elizabeth AUCLAIR / [email protected]

Maître de conférences en aménagement dans le département de géographie et histoire, Université de

Cergy-Pontoise. Lab : MRTE

2 Le terme « le grand Paris » renvoie ici à toute l‟actualité récente - les projets comme les conflits - concernant le

SDRIF, les contributions des 10 équipes d‟architectes, la loi de C.Blanc, les réflexions de Paris métropole, etc.

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Sophie BAUDET-MICHEL, Sandrine BERROIR, Nadine CATTAN, Hadrien

COMMENGES, Antoine FLEURY Marianne GUEROIS et Samuel RUFAT « Paris dans les pratiques de mobilités temporaires des

Européens »

La construction de l‟Union, la réduction des coûts de déplacement ou encore la recomposition des temps

sociaux participent aujourd‟hui de l‟émergence de nouvelles formes de mobilité des populations en

Europe. On assiste par exemple à la multiplication de navettes de travail longue distance entre métropoles

européennes et à la forte croissance des courts séjours urbains, les city-trips. Pourtant, les configurations

spatiales et les pratiques métropolitaines individuelles qui sous-tendent ces formes émergentes de

mobilités sont encore mal connues faute de données désagrégées.

L‟objectif de cette communication est double. Il s‟agit dans un premier temps de répondre à la question

suivante : Paris constitue-t-elle une destination singulière dans les pratiques de mobilités temporaires des

Européens ? Pour cela, l‟étude caractérise de manière fine les déplacements fréquents effectués depuis

trois métropoles (Bruxelles, Londres, Berlin) vers Paris, en mettant l‟accent sur la diversité de leurs

espaces- temps et l‟articulation des déplacements touristiques avec les autres types de mobilités. Dans un

second temps, il s‟agit d‟identifier les lieux fréquentés par les visiteurs dans la capitale parisienne et les

activités qui leur sont associées en portant une attention toute particulière à la recomposition des

centralités urbaines qui peut en résulter. Pour ce faire, l‟étude analyse les pratiques des visiteurs

bruxellois, londoniens et berlinois, ainsi que leurs représentations de l‟espace parisien. Ce travail fait

l‟hypothèse forte d‟un lien entre les mobilités temporaires d‟une part, les pratiques et les représentations

des espaces métropolitains par ces populations mobiles d‟autre part.

Pour répondre à ces questions, nous exploitons une enquête3 réalisée en 2008-09 auprès de 1388

personnes résidant à Berlin, Bruxelles, Londres et ayant effectué au moins un séjour dans la capitale

parisienne au cours de l'année écoulée. Le recensement de l‟ensemble des déplacements réalisés par les

personnes interrogées au cours des douze derniers mois permet d'analyser en détail les panels individuels

des destinations et de caractériser les modalités des déplacements vers Paris, tout en identifiant les

facteurs de leur probable diversité. L‟étude mobilise également une série d‟entretiens, effectués en 2010

auprès d‟une soixantaine de personnes mobiles résidant à Berlin, Bruxelles et Londres, et qui mettent

l‟accent sur les lieux parisiens fréquentés, les itinéraires et les parcours urbains.

Sophie Baudet-Michel / [email protected]

Maître de conférences, Université Paris Diderot-Paris 7

UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles

Sandrine Berroir/ [email protected]

Maître de conférences, Université Paris Diderot-Paris 7

UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles

Nadine Cattan / [email protected]

Directrice de recherche au CNRS

UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles

Hadrien CommengeS / [email protected]

Doctorant, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles

3 Enquête réalisée dans le cadre du programme ANR « MEREV » (Mobilités circulaires entre les métropoles

Européennes et Reconfigurations des Espaces de Vie).

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Jean-Michel Decroly / [email protected]

Professeur à l‟Université Libre de Bruxelles

Antoine Fleury / [email protected]

Chargé de recherche au CNRS

UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles

Marianne Guerois / [email protected]

Maître de conférences,Université Paris Diderot-Paris 7

UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles

Samuel Rufat / [email protected] ATER à l‟Université Paris Diderot-Paris 7

UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles

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Camille BOICHOT « Créer la ville: Le rôle des artistes dans les

recompositions des espaces urbains à Montreuil et à

Neukölln »

L'intérêt pour la créativité et ses liens à l'urbain ne cesse de croître depuis deux décennies. Le

développement des activités créatives serait en effet pour les villes gage d'innovation et catalyseur du

phénomène de métropolisation.

L'objectif de cette communication est de questionner l'émergence de nouveaux territoires métropolitains

en lien avec le développement des activités culturelles et créatives dans les métropoles. Pour ce faire notre

travail développe une approche comparative de deux « métropoles culturelles » (Grésillon, 2002), Paris et

Berlin, en se focalisant sur le cas de deux « communes-quartiers » en pleine transformation, Montreuil et

Neukölln, toutes deux situées en périphérie des centres urbains anciens.

Notre exposé est construit en trois temps. Nous proposons tout d'abord un état des lieux critique des

stratégies d'utilisation de la création et des événements culturels dans la (re)valorisation des lieux illustré

par les exemples parisiens et berlinois. A partir d'un travail d'enquêtes qualitatives mené à Neukölln et à

Montreuil auprès d'artistes et d'acteurs politiques locaux, nous nous intéressons dans un second temps à

une activité créative particulière, la création plastique. Il s'agit ici d'apporter des éléments de réponse

concernant les différentes formes d'appropriation et de mise en valeur des territoires de la créativité. Nous

montrons en dernier lieu que les interactions entre les différents acteurs de la production, de la médiation

et de la réception des activités créatives induisent des recompositions spatiales au sein de la métropole. Si

les politiques culturelles contribuent à créer des environnements plus ou moins favorables à l'implantation

et à la pérennisation d'activités artistiques et culturelles, artistes et publics contribuent également par leurs

pratiques d'habitants et/ou de consommateurs à la transformation des espaces urbains qu'ils investissent.

La circulation des individus et des informations qui caractérisent les centralités créatives, les temporalités

évènementielles dans lesquelles elles s'inscrivent et l'attraction de populations locales et touristes

constituent quelques éléments d'un système créatif contribuant selon nous à la transformation des espaces

urbains et en particulier à l'émergence de centralités urbaines nouvelles.

Camille Boichot / [email protected]

Doctorante en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Centre Marc Bloch à Berlin.

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Ammar. BOUCHAIR, Saïd GRIMES, Nassima Djouher KACIMI et Jocelyne

DUBOIS-MAURY « Tourisme durable et éco urbanisme

appliques a la destination parisienne: quels liens ? »

A l‟ère de l‟e-tourisme et du tourisme écologique, Paris, la capitale, se trouve confrontée à des difficultés

d‟aménagement de la région métropolitaine, notamment pour la question des transports, de

l‟accessibilité, de l‟air, des déchets, des conflits d‟usage de l‟espace et de l‟introduction des nouvelles

normes d‟urbanisme durable apportées par le grenelle de l‟environnement.

L‟aménagement de la région métropole dans le cadre de cette thématique exige la redéfinition de

nouveaux liens territoriaux et de nouveaux rapports urbains à l‟égard du secteur du tourisme.

De l‟éco urbanisme au tourisme écologique, le chemin de la durabilité semble évident pour la première

destination mondiale, qui dispose d‟atouts indéniables tels que l‟énergie nucléaire, le transport en

commun, ferré et fluvial, très écologiques et la mise aux normes des infrastructures touristiques régis par

des instruments d‟urbanisme plus participatifs, mais la requalification des quartiers intramuros et des

territoires périphériques pose problème.

Comment l‟urbanisme durable interviendra-t-il pour le développement de synergies territoriales et

touristiques durables ? Notre intervention sera centrée sur le rôle qu‟aura le tourisme durable à jouer au

sein de la région capitale, et la manière dont l‟écourbanisme abordera la mise en place de nouveaux

territoires touristiques et la création de nouveaux liens territoriaux (quartiers requalifiés, périphéries

intégrables dans la région touristique métropolitaine, parcs de loisirs denses et durables, etc.…) avec une

approche comparative par rapport à des modèles étrangers.

Mots clés : Urbanisme durable, écoconception, écotourisme, requalification touristique, environnement.

Ammar. Bouchair/ [email protected] Professeur en Architecture, chef de département architecture

Directeur du laboratoire de recherche Cadre Bâti et Environnement, université de Jijel

Saïd Grimes / [email protected], Architecte – Urbaniste, doctorant à l‟Institut d‟Urbanisme de Paris

Nassima Djouher Kacimi /[email protected], Ingénieure en Aménagement et Protection de l‟Environnement - Urbaniste, Doctorante à Paris IV-

Sorbonne

Jocelyne Dubois-Maury / [email protected]

Urbaniste juriste

Professeure, Institut d‟Urbanisme de Paris, Université Paris Est Créteil (UPEC)

Directrice de l‟Institut d‟Urbanisme de Paris

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Zayneb BOUHINI « Tourisme participatif et métropolisation.

Vers une typologie des pratiques touristiques participatives

dans la métropole parisienne »

Mon étude porte sur plusieurs questions interrogeant la relation entre métropolisation, territoire et

tourisme participatif (qui vise à privilégier la rencontre entre les locaux et les touristes) :

- qu'apporte le tourisme participatif aux territoires et comment influe-t-il sur leur recomposition ?

- dans quelles mesures les frontières territoriales influent-elles sur l'apport du tourisme participatif ?

- le tourisme participatif engendre-t-il des pratiques touristiques métropolitaines ?

- le tourisme participatif nous renseigne-t-il sur le mode d'appropriation des territoires métropolitains ?

- l'étude du tourisme participatif permet-elle une cartographie des territoires touristiques qui transcendent

les limites administratives de Paris-Métropole?

- comment le tourisme participatif peut relancer la compétitivité de la destination Paris en changeant en

particulier son image ?

Les formes que prend le tourisme participatif sur un territoire sont liées au « substrat touristique »

préexistant. La production d‟un récit et les pratiques qui souvent « réécrivent la ville sur la ville », par le

tourisme participatif, sont conditionnés par ce « substrat » qui est composé :

- de l'imaginaire du territoire et des éléments concourant à sa production;

- des acteurs du tourisme (touristes, résidents et institutionnels), et donc des flux et pratiques des visiteurs

et de la population résidente (sur leur lieu de vie quotidienne et à l'extérieur), mais aussi des réajustements

(aménagement, développement, communication) faits par les institutionnels.

Il y a une certaine inertie dans la reproduction du « substrat touristique ». Cependant, le tourisme

participatif, en tant que pratique innovante, induit une légère déviation de la trajectoire habituelle du fait

de l'introduction d'une nouvelle inconnue : la rencontre entre les habitants et les touristes organisée elle-

même par les « locaux ». Ainsi, pour pouvoir étudier l'effet du tourisme participatif, c'est toutes les

composantes qu'il faut réinterroger. Par exemple, il s'agirait de voir comment les résidents aménagent

leurs pratiques du territoire afin de rendre possible la rencontre (choix du moment, du lieu, usages du

territoire et production de discours) et en retour comment cela modifie le « terreau touristique ».

Cette approche devrait permettre de déterminer une typologie des pratiques du tourisme participatif sur

les différents territoires de Paris Métropole, de retracer les « trajectoires » de mise en tourisme des

territoires et de les expliquer. Le but final est de comprendre comment on peut influer sur les «

trajectoires. » La typologie se basera sur les modifications apportées au « substrat» par le tourisme

participatif, et sur la composition du nouveau « substrat » (types d'imaginaire, types d'acteurs, types de

pratiques...).

Pour ce faire trois territoires seront étudiés, le quartier de la Cité-jardin à Stains, le Marais dans le 4ème

arrondissement et le quartier de Belleville dans le 20ème. Ces trois territoires disposent d'un « substrat

touristique » différent et particulier plus ou moins lié au développement du tourisme participatif, c'est en

cela qu'ils sont intéressants. A chaque fois, ce substrat sera interrogé grâce à l'analyse de l'imaginaire et

des acteurs en présence. Concrètement, seront analysés les documents de communication touristique,

recensées les différentes initiatives participatives. D'autre part, une collaboration avec l'association

Parisien d'un jour permettra une connaissance sociologique plus approfondie des locaux prenant part à ces

initiatives et l'appréhension du ressenti des visiteurs grâce aux avis récoltés par l'association.

Zayneb Bouhini / [email protected]

Licenciée de géo, Université d'Avignon, actuellement en master2 S H mention Tourisme spécialité

Développement et Aménagement Touristique des Territoires, IREST

Page 11: Résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même quon attend désormais d¶eux qu¶ils puissent contribuer à la dynamique métropolitaine

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Laurent BOURDEAU et Pascale MARCOTTE « La Tour Eiffel,

toujours aussi attrayante à son âge? »

Depuis un peu plus d‟une vingtaine d‟années, nous assistons de part le monde à la construction d‟édifices

spectaculaires, à l‟architecture exceptionnelle, tels que des musées, des salles de spectacles, des centres de

congrès, des hôtels (ex. Schleifer 2007). Si ces constructions servaient initialement à attirer des

investissements et des résidents, à créer des environnements urbains suscitant un sentiment

d‟appartenance (Kearns & Philo, 1993), elles visent maintenant de plus en plus à attirer les touristes. En

effet, on remarque que les villes misent largement sur la culture et le tourisme pour relancer leur

économie. Pour se distinguer des destinations concurrentes, pour devenir plus attrayantes, les destinations

se créent donc des landmarks, des icônes visuelles. Ces « landmarks », permettant alors d‟identifier

immédiatement la destination touristique, donnent une identité nouvelle et unique à la ville. Ces

landmarks deviennent alors un symbole publicitaire marquant et peuvent même être à la base du branding

de la destination. Ces landmarks donnent une forme tangible à la marque touristique ou à une destination

de voyage.

Toutefois, la construction d‟édifices exceptionnels pour attirer le regard du monde entier n‟est pas un

phénomène nouveau. Paris a depuis plus de 120 ans un landmark d‟exception avec la Tour Eiffel.

Construite en 1889, la Tour devait commémorer le centenaire de la Révolution et célébrer l‟Exposition

universelle. Avec ses 300 mètres de hauteur, la Tour se présentait comme le symbole même de

l‟architecture industrielle, rationnelle et grandiose. Si elle a perdu aujourd‟hui le titre de la grande

construction jamais édifiée, elle est toutefois devenue une image phare de la ville de Paris, une icone

touristique incontournable. La Tour Eiffel est « sacralisée » (cf Mc Cannell), c‟est-à-dire identifiée,

publicisée, interprétée. Elle est devenue un lieu rituel des visites touristiques.

Mais se trouvant maintenant en concurrence avec les nouvelles constructions contemporaines, la Tour

Eiffel est-elle toujours aussi attrayante ? Est-elle perçue comme une belle construction ? A-t-on encore

envie de la visiter ? Les touristes rêvent-ils davantage de constructions et de destinations urbaines, telles

que la Tour Eiffel, ou les sites naturels représente-t-ils les attraits touristiques les plus beaux et les plus

spectaculaires ? En effet, si les icônes et les landmarks sont reconnus instantanément et ont pour fonction

d‟être un stimulus à la visite, les touristes trouvent-ils plus attrayant des icônes et landmarks naturels ou

culturels ?

Cette communication se propose donc d‟étudier l‟attractivité de la Tour Eiffel par rapport à d‟autres

destinations touristiques, naturelles ou culturelles, contemporaines et plus anciennes. Pour y arriver, nous

présenterons les concepts d‟attractivité, d‟icônes et de sites spectaculaires. Des données quantitatives ont

également été recueillies à partir de photographies de 20 sites touristiques.

Laurent Bourdeau / [email protected]

Professeur, département de management, Faculté des sciences de l‟administration, Université Laval- P.

Pascale Marcotte / [email protected]

Professeure, Département d‟études en loisir, Université du Québec à Trois-Rivières

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Emmanuel BLUM et Christine CORBILLÉ « Tourisme et

aménagement en Ile-de-France »

L‟Île-de-France dans son ensemble peut être vue comme une destination touristique métropolitaine. C‟est

ce que l‟on s‟attachera à montrer à travers l‟analyse de la politique des pôles touristiques prioritaires

régionaux ou la lecture des orientations inscrites dans le projet de SDRIF concernant les rencontres

professionnelles ou les grands projets touristiques.

Le développement du tourisme à l‟échelle de la région Île-de-France est considéré par les pouvoirs

publics comme un outil d‟aménagement et de développement des territoires. Le schéma régional du

tourisme et des loisirs en Île-de-France 2000 – 2010 l‟a clairement affiché et certaines actions mises en

œuvre par le conseil régional le prouvent.

Il en est ainsi de la politique des pôles touristiques régionaux prioritaires, où la Région et les

Départements interviennent de manière conjointe pour soutenir et développer les projets liés au tourisme

et aux loisirs. La politique des pôles s‟appuie sur des lieux ou des pôles touristiques et de loisirs existants

pour fédérer autour d‟eux une offre élargie qui les conduise à être plus visibles ou à montrer une

dynamique de développement qui les rendent plus attractifs. Elle favorise leur structuration et intensifie

les moyens pour y arriver. Elle agit plus comme politique d‟aménagement du territoire que comme

politique purement touristique.

Les échanges et rencontres professionnels, quant à eux, s‟accompagnent de plus en plus d‟équipements et

services qui se développent en dehors de Paris, essentiellement en proche couronne mais également en

grande couronne dans des pôles majeurs existants ou dans de grands pôles urbains. Le dynamisme des

échanges professionnels s‟appuie sur le renforcement des grands équipements existants et une plus grande

complémentarité entre eux. Les équipements de niveau plus local doivent s‟envisager de manière

complémentaire et s‟accompagner d‟une offre de services de proximité.

Dans les exemples évoqués, les projets intègrent les questions de la qualité de l‟offre, d‟accessibilité en

transports en commun ou d‟accessibilité sociale ou aux personnes à mobilité réduite, les questions

d‟hébergements dans toute leur diversité, ou encore la planification locale, notamment à l‟échelle

intercommunale.

La communication s‟appuiera sur les travaux faits par l‟IAU Île-de-France dans le cadre de la révision du

SDRIF et de l‟élaboration du schéma régional de développement économique ainsi que du prochain

schéma régional du tourisme et des loisirs, pour montrer comment l‟emboîtement des échelles de

territoire peut contribuer aux dynamiques métropolitaines touristiques, notamment en renforçant les

synergies entre projets d‟échelle régionale et projets de territoires locaux .

Emmanuel Blum / [email protected]

Attaché d'études Equipements et tourisme, département démographie, habitat, équipement, gestion locale,

Institut d'Aménagement et d'Urbanisme d'Île-de-France

Christine Corbillé / [email protected] Directrice du département démographie, habitat, équipement, gestion locale, Institut d'Aménagement et

d'Urbanisme d'Île-de-France

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Raquel CAMPRUBI « Paris tourism image: Is it fragmented? »

In any tourism destination there is a natural tendency to project various and even diverse tourism images

(Selby, 1998), taking into account that a tourism destination is a relational system where a multiple

number of actors interact among them and project images of the destination (Camprubi et al., 2008). The

academic literature recognises that the tourism image inter-subjectivity of agents in the system is a factor

that can influence the resulting projected tourism image, having possible effects on the image perceived

by tourists.

Previous research showed that image fragmentation in medium cities can have four profiles based on:

heritage, regional context, tourist services and tourist activities. As it is demonstrated, multi-image is not

a problem if this phenomenon is well managed and controlled by the Destination Marketing Organization

(DMO) or the Local Tourism Board (LTB) and projected tourism images are complementary, giving a

holistic view of the destination. Problems appear when there are images with significant differences, as

well as when fragmented images do not reflect the reality of the tourism destination. In addition,

Information and Communication Technologies (ITCs) has played a fundamental role, transforming

tourism globally since the 1980s and in particular since 2000 (Buhalis and Law, 2008), becoming a

critical factor for tourism competitiveness of organizations and destinations (UNWTO, 2001). In this

context, Internet has been positioned as one of the main information sources for tourists, when they are

preparing their holidays.

Considering that Paris is one of the biggest tourism destinations all over the world, and the universal

character of its image, the previous working hypothesis is that Paris image is fragmented in Internet,

because there are a great number of tourism agents that are emitting images from this city. However, the

LTB is managing and controlling all this process through a complete image of Paris. In this context, and

considering previous research, it will be interesting to see if image fragmentation of Paris follows the

same profiles of medium cities, mentioned above. Or on the contrary the fragmentation patterns are based

on other characteristics.

In order to achieve this aim, a content analysis of the main tourism websites of Paris will be carried out,

including the official tourism website. Image fragmentation will be measured through a cluster analysis in

order to find patterns that characterize each one of the websites in order to find image fragmentation

among them.

Keywords: projected image, image fragmentation, Paris, cluster analysis

Raquel Camprubi / [email protected]

Researcher at the Faculty of Tourism at the University of Giron

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Amandine CHAPUIS et Léopold LUCAS « Paris, Amsterdam, Los

Angeles : guides touristiques et représentations de la

métropole »

Avec l‟avènement d‟un oecumène touristique mondialisé, chaque lieu touristique se trouve en interaction

avec l‟ensemble des autres lieux touristiques : Paris ne fait pas exception. Il nous a donc semblé pertinent

de proposer une mise en perspective de la métropole parisienne avec deux autres métropoles que l‟on peut

qualifier « d‟emblématiques », Amsterdam et Los Angeles, pour appréhender les similitudes et les

différences quant à la participation du tourisme dans la construction métropolitaine. Le choix de ces trois

métropoles peut se justifier par le fait qu‟elles possèdent un imaginaire touristique très prégnant, même si

leurs niveaux de fréquentation ne sont pas comparables en eux-mêmes. Par ailleurs, Amsterdam et Los

Angeles représentent des modèles d‟urbanités (au sens de J. Lévy (2003)) extrêmes, dont la confrontation

avec le cas parisien permet de faire émerger toute la complexité.

Nous nous focaliserons ici plus particulièrement sur la manière dont le caractère métropolitain –

l‟acception de ce terme entendue ici étant celle du dépassement de la ville « hors de ses murs » par

l‟étalement urbain – de ces trois espaces urbains est mobilisé dans les guides touristiques. Nous

souhaitons ainsi investir par cette approche la relation dialectique entre imaginaire et territoire

métropolitain, comme nous y invite l‟appel à communication. Les guides sont des médiateurs, voir des

« prescripteurs » de pratiques, qui restent encore aujourd‟hui un des principaux moyens utilisés par les

touristes pour pratiquer un lieu qui ne leur est pas familier. Ils représentent donc des matériaux d‟une

grande richesse pour saisir comment est produite la géographie imaginaire qui sert de base aux pratiques

de la métropole touristique, sélectionnant et attribuant aux lieux des fonctions et des valeurs singulières

(Hancock, 2003, Michalski, 2004).

Qu‟en est-il cependant du rôle des guides touristiques dans la construction de la métropole ? Retrouve-t-

on le caractère métropolitain des espaces urbains dans les guides touristiques ? Dans quelle mesure ces

derniers participent ou non de la définition d‟une métropole ? Quelles « cartographies » des métropoles

concernées dessinent-ils ?

À partir de ces questionnements, nous faisons l‟hypothèse qu‟au delà de l‟apparente hétérogénéité des

lieux étudiés, on peut mettre en évidence une grille de lecture commune aux trois métropoles, les guides

touristiques proposant, en dépit de leurs divergences éditoriales, une typologie de lieux comparables, dont

nous pensons qu‟elle finit par dessiner un modèle de la métropole touristique.

Pour investir cette problématique, nous avons sélectionné, pour chaque métropole, quatre guides

touristiques anglophones (Time Out, Rough Guide, Lonely Planet, Wallpaper), choisis de façon à

composer un corpus cohérent au niveau du style, de l‟écriture et de la construction générale des guides,

afin rendre possible une comparaison sérieuse. Nous adopterons pour cela une double perspective : la

première, qualitative, s‟articulera autour d‟une analyse des discours urbains, afin d‟identifier les

qualificatifs attribués à chaque espace et d‟analyser la manière dont les différents lieux de l‟aire

métropolitaine sont présentés, le statut qui leur est accordé. La seconde, plus quantitative, comptabilisera

les différentes « entrées » présentes pour chaque lieu afin d‟en mesurer le poids respectif que les guides

leur donne, au sein de la « destination touristique ».

Amandine Chapuis / [email protected]

Doctorante en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IREST

Lab : EIREST

Léopold Lucas /, [email protected]

Doctorant et assistant d‟enseignement et de recherche, UER Tourisme de l‟Institut Universitaire Kurt

Bösch (Suisse).

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Sylvie CHRISTOFLE et Nathalie FABRY « Paris et le tourisme de

réunions et de congrès, une métropole en compétition »

Le tourisme de réunions et de congrès (TRC) a pour spécificité un fonctionnement en interface entre

mobilités touristiques de loisirs et mobilités dites d‟affaires, qui regroupent, en fait, des activités multiples

(Christofle, 1997 ; Swarbrooke & Horner, 2001 ; Getz 2008). Interface intra et inter réticulaire, dopé par

la mondialisation et l‟augmentation des flux de personnes et d‟information qui caractérisent notre société

actuelle, le TRC naît et se nourrit des interactions de toutes natures et de toutes échelles qui fondent le

système métropolitain (Christofle, 2010). Le TRC se révèle un accélérateur, voire, pour les destinations

plus modestes, un producteur d‟internationalisation et de métropolisation (Choko 2002 ; Christofle, 2001 ;

2005 ; Fabry, 2008, 2009). Dans un contexte de concurrence territoriale internationale, le TRC tend à

jouer un rôle moteur pour le rayonnement et l‟attractivité de métropoles, en renforçant les activités

tertiaires supérieures et quaternaires dans le cadre de la société de la connaissance, et en soutenant

l‟activité touristique métropolitaine de loisirs (Weber et Chon 2002 ; Christofle & Massiera, 2009).

Au niveau mondial, une centaine de métropoles aux caractéristiques variées se partage une bonne part

(près de 60% en 2008) du marché des congrès internationaux répertorié par l‟Union des Associations

Internationales. Les dix premières reçoivent plus de 20% de ce marché mondial (Fischer, 2009). Paris,

après avoir devancé Londres au début des années 1980, a été pendant 25 ans 1ère

ville mondiale d‟accueil

de congrès internationaux. La capitale française est, depuis 2007, passée derrière Singapour et l‟écart

semble se creuser entre la ville des lumières et la métropole asiatique (Fischer, 2009). Cette régression de

Paris s‟accompagne d‟une intensification de la concurrence internationale avec l‟avancée des métropoles

des pays asiatiques, au premier rang desquelles la progression des villes chinoises, et celle à venir des

pays de l‟Est. En même temps, le panel des villes mondiales de congrès s‟élargit et des métropoles

secondaires tendent à grignoter des parts de marchés aux places-fortes congressuelles traditionnelles

(Crouch et Louvière, 2004). Dans ce contexte, du fait de l‟hybridation affaires-loisirs du secteur

touristique congressuel, de sa polarisation métropolitaine, de son fonctionnement mondialisé, il apparaît

intéressant d‟analyser le système mondial des villes via cet indicateur « accueil de congrès

internationaux », révélateur d‟intégration et d‟attractivité. La situation de Paris sera examinée

comparativement au travers du réseau des villes mondiales d‟accueil de congrès internationaux sur plus

de deux décennies (1985-2008). Plus précisément, une analyse des données via une étude statistique

multivariée va être entreprise, permettant de caractériser, associer-différencier donc, in fine, comprendre

la trajectoire congressuelle de Paris par rapport à plusieurs dizaines d‟autres grandes métropoles,

destinations internationales de congrès comme Singapour, Vienne, Bruxelles, Genève, Barcelone, New

York, Tokyo, Séoul… (Baloglou et Love, 2001 ; Chen, 2006).

Sylvie Christofle / [email protected]

Géographe, Maître de conférences, Université de Nice Sophia Antipolis

UMR ESPACE 6012 - GVE- TOURISME

Nathalie Fabry / [email protected]

Economiste, Maître de conférences-HDR, Université Paris-Est.

Lab : EIREST

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Saskia COUSIN « Vues de la banlieue. La métropole au regard

des pratiques et des représentations touristiques de « Plaine

Commune » (Seine-Saint-Denis) »

Cette communication propose d‟interroger le rôle du tourisme dans la construction symbolique de Paris

Métropole, à partir de l‟étude d‟un territoire intermédiaire, situé à l‟une de ses marges : la communauté

d‟agglomération « Plaine Commune », qui regroupe 8 villes de Seine-Saint Denis, en petite Couronne. Le

choix de ce terrain résulte d‟une triple hypothèse temporelle, spatiale et sociale.

Tout d‟abord, l‟analyse des différentes étapes de la construction politique et symbolique de ce territoire

initié il y 25 ans est intéressant pour étudier le phénomène de métropolisation francilien. Deuxièmement,

cet espace constitue une marge, un espace périphérique vis-à-vis des problématiques du tourisme et de

Paris. Or, l‟approche par les marges ou les frontières s‟avère une méthode féconde en anthropologie, alors

que l‟on sait depuis Frederik Barth (Ethnic boundaries, 1969) que l‟identité se définit par l‟interaction,

l‟ascription et la différentiation. Enfin, les questions portant sur l‟invention d‟une localité (Appaduraï,

Modernity at Large 2001) mondiale et ses solidarités sont au cœur des missions de « Plaine Commune »,

et sa politique touristique s‟inscrit dans ce cadre, ce qui interroge quelque peu les fonctions traditionnelles

du tourisme, habituellement pensées uniquement en termes économiques et marchands.

A partir de ce terrain séquano-dionysien, la communication s‟inscrit plus particulièrement dans les axes

du colloque consacrés aux images, aux imaginaires et aux nouvelles pratiques, en croisant les points de

vue des touristes et ceux des politiques publiques. Elle s‟appuiera sur plusieurs années d‟observation

flottante, une enquête ethnographique en cours (entretiens, observations, analyse de discours et d‟images)

et les premiers résultats d‟une analyse systématique des photos du territoire postées par les internautes sur

le site Panoramio/ google map. Partie prenante d‟un projet international, quantitatif et qualitatif, cette

enquête prend acte du fait que la prise de photo est l‟un des moments les plus caractéristiques et les plus

symboliques de la pratique touristique (Robinson, Picard, The framed World, 2009), et pose l‟hypothèse

que les images, leurs cadrage et leurs associations disent quelque chose des imaginaires touristiques,

notamment métropolitains.

L‟étude des photos urbaines postées par les internautes permet de repérer la densité comparative des sites

photographiés dans l‟ensemble de la Métropole et d‟identifier l‟origine des touristes. L‟analyse de

contenu des photos mises en ligne devrait permettre de repérer si les nouveaux espaces touristiques sont

pratiqués par des touristes visitant également les « hauts lieux » touristiques, et si oui, s‟ils sont « cadrés »

selon la même esthétique. Il nous donnera également des renseignements intéressants sur l‟origine des

touristes et permettra de travailler sur la relation entre habitants et touristes du point de vue du regard

touristique (Urry, The tourist gaze, 1990).

Saskia Cousin / [email protected]

Anthropologue, maîtresse de conférence à l‟IUT de Tours

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Jean -Michel DECROLY et Anya DIEKMANN « Métropolisation et

tourisme à Bruxelles »

En tant que siège des principales institutions européennes, Bruxelles a affirmé, depuis une trentaine

d'années, son caractère métropolitain, tant à l'échelle nationale qu'internationale : à une croissance

économique soutenue – et plus importante que dans les autres aires urbaines belges -, sont venus se

greffés un haut degré d'internationalisation (de ses agents économiques, des services qu'ils fournissent

comme de sa population), mais aussi, dans le contexte d'une périurbanisation diffuse, un

approfondissement des divisions socio-spatiales du territoire urbain. Paradoxalement, ces mutations

substantielles, qui font aujourd'hui de Bruxelles la plus petite ville-monde, ne semblent pas avoir eu

d'impact majeur sur le volume et les caractéristiques de sa fréquentation touristique. Tout d'abord, si

Bruxelles a enregistré depuis 1990 une croissance soutenue du nombre de nuitées (+ 71%), celle-ci n'a

pas été plus forte que dans les autres agglomérations de Belgique. De même, Bruxelles n'est pas parvenue

à se hisser au rang des premières destinations urbaines européennes. Ensuite, l'offre d'hébergements et

d'activités, comme la fréquentation, se concentrent toujours très fortement dans le centre historique, les

hôtels proches de l'aéroport constituant le seul pôle d'accueil significatif en périphérie. Enfin, malgré

quelques tentatives récentes de diversification de l'offre touristique, notamment par le ciblage d'un public

plus jeune et plus branché, le produit "Bruxelles" reste très classique, centré sur ses piliers habituels que

sont la Grand-Place, l'îlôt sacré et l'Atomium. De manière réciproque, le tourisme bruxellois n'a que

modestement contribué à la transformation imaginaire et matérielle de la ville.

Après avoir mis en évidence la faiblesse des interactions entre tourisme et métropolisation à Bruxelles, la

communication visera à identifier les facteurs à l'origine de cette situation. Dans cette optique, elle

examinera tant les facteurs internes, liés à la gouvernance touristique (dispersion des compétences en

raison de l'imbroglio institutionnel de Bruxelles, isolement et frilosité des acteurs touristiques, ….) mais

aussi aux représentations que les Bruxellois se font de l'internationalisation, que les facteurs externes,

notamment la proximité de Paris et Londres, mais aussi la forte concurrence exercée par Amsterdam ou

Vienne.

Jean-Michel Decroly / [email protected]

Professeur à l‟Université Libre de Bruxelles

Laboratoire Interdisciplinaire Tourisme, Territoires, Sociétés IGEAT, ULB, Bruxelles

Anya Diekmann / [email protected]

Professeure-assistant à l'Université Libre de Bruxelles

Laboratoire Interdisciplinaire Tourisme, Territoires, Sociétés IGEAT, ULB, Bruxelles

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Hadrien DUBUCS « Visiter et habiter : les spatialités croisées des

touristes et résidents japonais dans la métropole parisienne »

Les Japonais à Paris se composent de touristes (dont ils sont l‟une des figures emblématiques) et de

résidents (15 à 30 000 dans l‟agglomération, selon les sources) : cadres expatriés dans des sociétés

japonaises, étudiants

, actifs indépendants. L‟analyse des interactions entre les touristes et les résidents japonais, ainsi que la

comparaison de leurs spatialités (entendues comme les rapports pratiques – agencement spatial de leurs

activités- et idéels – représentations, significations attribuées aux lieux-), constitue une entrée pour saisir

les pratiques touristiques métropolitaines et, plus particulièrement, leurs spécificités par rapport aux

pratiques d‟individus en situation de mobilité plus durable en contexte métropolitain. A partir de données

de recensement et d‟enquêtes qualitatives, nous examinons l‟hypothèse selon laquelle la distinction entre

les touristes et d‟autres populations en mobilité (expatriés, migrants, circulants), si elle est relativement

claire d‟un point de vue juridico-administratif, apparaît en revanche très plastique si on l‟observe du point

de vue des pratiques individuelles et de leur agencement dans l‟espace métropolitain et des

représentations qui les sous-tendent, mais aussi du point de vue de leur perception par les autres habitants

et in fine de leur contribution à la production des lieux, à travers la construction de marquages sociaux.

Les articulations sont multiples entre spatialités touristiques et spatialités « habitantes » des Japonais à

Paris. ‟abord, des pratiques « touristiques » sont mises en œuvre par des individus qui ne sont pas des

touristes stricto-sensu : dans les trajectoires individuelles, l‟étape parisienne est souvent préparée par des

séjours touristiques antérieurs ; les motifs de la découverte, du loisir et de la « secondarité » (Rémy, 1999)

sont clairement présents dans certains projets migratoires. Par extension, cette proximité pose la question

du rôle de l‟imaginaire touristique dans l‟attractivité d‟une métropole auprès de migrants très qualifiés, et

suggère une certaine singularité parisienne par rapport à des métropoles concurrentes. De plus, on observe

de très nombreuses interactions entre touristes et résidents japonais : le logement de parents et amis

résidant à Paris est utilisé comme « base » pour des excursions touristiques ; des étudiants japonais sont

ponctuellement employés pour guider des hommes d‟affaires en visite à Paris ; la masse de vecteurs

japonais d‟information (périodiques sur papier et sur Internet, blogs, media audiovisuels, etc.) relative à

Paris contribue clairement à brouiller les limites entre touristes et résidents, ces derniers utilisant

massivement les guides touristiques, tandis que les premiers ont recours aux informations publiées par des

résidents, afin d‟accéder à des lieux considérés comme plus authentiques ou insolites que les

incontournables des circuits classiques. En ce sens, les spatialités des touristes japonais ne relèvent pas

seulement d‟un dispositif d‟accueil mis en place par les opérateurs touristiques, mais s‟appuient sur un

territoire japonais à Paris, regroupant des concentrations résidentielles et commerciales, et des

représentations partagées de l‟espace métropolitain. Le quartier japonais au sud de l‟Opéra est un bon

exemple de coprésence de touristes et de résidents, fondée sur un imaginaire et sur des ressources

commerciales partagés. Dans un secteur historique et hyper-central, qui cumule de multiples facteurs de

rayonnement à l‟échelle métropolitaine, les marquages sociaux liés à la visibilité japonaise mêlent

étroitement, mais de manière complexe, les touristes et les résidents japonais.

Hadrien Dubucs / [email protected]

Gépgraphe, Migrinter, UMR 6588 CNRS, Université de Poitiers

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Olivier ETCHEVERRIA et Sandrine SCHEFFER « Pratiques

touristiques et gastronomie »

Si la vitrine touristique de Paris n‟est plus à démontrer, permettant ainsi à Paris d‟afficher le label de

“capitale mondiale du tourisme » (cf. appel à communication au colloque), la place essentielle de la

composante culinaire, alimentaire et liée au goût du tourisme parisien est tout aussi évidente. Ainsi Paris

est-elle fréquemment désignée de l‟intérieur (sous l‟égide des guides touristiques et gastronomiques, des

associations professionnelles et des grands chefs et pâtissiers) et, plus encore, de l‟extérieur (acteurs de la

promotion et de la communication touristiques des destinations) comme la capitale sinon l‟une des

capitales gastronomiques à l‟échelle mondiale. En effet, depuis la naissance parisienne concomitante

d‟une part du (grand) restaurant, nouveau lieu où l‟on peut se restaurer entièrement dédié à la dégustation

de nourritures raffinées et de nectars choisis, et d‟autre part du discours culinaire critique, la gastronomie4

qui le nourrit et le légitime, émergences accompagnant l‟essor du tourisme dans la capitale, les pratiques

de tourisme « gourmand » n‟ont cessé de se développer et de se renforcer de manière significative,

encadrées par une formalisation de plus en plus précise de l‟offre et appuyées par une transformation

caractéristique des lieux urbains et périurbains de tourisme. Ces évolutions attestent de l‟affirmation

d‟une forme de tourisme à part entière qui réactive les questions de pratiques, d‟acteurs, stratégies et

synergies d‟acteurs et de lieux investis par ces pratiques touristiques « gourmandes » (cf. appel à

communication au colloque).

Paris a ainsi progressivement et de manière fondamentale acquis une réputation gourmande et donc une

image touristique liée à la cuisine, à l‟alimentation et au goût à l‟échelle du tourisme mondial. L‟image

touristique « gourmande » de Paris est très puissante : magazines, guides touristiques et gastronomiques,

professionnels organisés ou non en réseaux et acteurs de la promotion touristique de la capitale invite au

tourisme gourmand. Mais également les acteurs du monde de la cuisine, de la pâtisserie, de la

chocolaterie et de l‟épicerie fine, organisés ou non en réseaux, tel Pierre Hermé qui n‟hésite pas à se poser

comme un monument « incontournable » de Paris en se comparant, sur ses boites de macarons

particulièrement goutés par les touristes japonais, à la Tour Eiffel et à l‟Arc de Triomphe. Parmi les

acteurs déterminant (et différenciant) du tourisme « gourmand » parisien, les grands cuisiniers sont à

privilégier. En effet, l‟hypothèse du (grand) restaurant, à l‟instar du tourisme et des loisirs, comme

accélérateur, voire producteur de métropolisation est à retenir (cf. appel à communication au colloque et

les travaux de Valérie Ortoli). En quoi permettent-ils de renforcer, développer et de diversifier l‟attraction

touristique non seulement de Paris mais aussi de sa région métropolitaine ? En quoi les relations précoces

et anciennes entre tourisme, restauration et activités de bouche et la métropole parisienne permettent-elles

d‟une part de définir paris comme une destination touristique gourmande à l‟échelle mondiale (le

tourisme « gourmand » profitant du processus métropolitain) et d‟autre part d‟analyser le processus de

métropolisation à divers niveaux scalaires (le tourisme « gourmand » produisant de la métropolisation) ?

Si les pratiques touristiques métropolitaines en général et parisiennes en particulier demeurent peu

étudiées par les chercheurs et finalement peu connues (cf. appel à communication au colloque), les

pratiques du tourisme gourmand sont quasiment ignorées à l‟exception des travaux de Jean-Pierre

Lemasson sur Montréal et les analyses issues de l‟ouvrage collectif dirigé par Julia Csergo et Jean Pierre

Lemasson5. Paris n‟a pas été étudiée en profondeur ce qui est paradoxal pour « la » capitale

gastronomique mondiale.

Les analyses comparatives sur le rapport entre tourisme et métropolisation étant privilégiées dans le cadre

du colloque, une comparaison avec un autre territoire métropolitain au Brésil marqué par la grande

cuisine, Sao Paulo, pourra être avantageusement menée.

Cette communication propose de prendre en compte et donc de s‟inscrire plus particulièrement dans le

questionnement « Pratiques touristiques métropolitaines » (n°7). Quels sont les lieux parisiens

« gourmands » visités ? Sur quelles modalités reposent ces pratiques de lieux parisiens « gourmands » ?

4 Etymologiquement, la gastronomie est la « loi » qui régit le « ventre ».

5 Csergo J. et Lemasson J.P. (dir), 2008, Voyages en gastronomie. L’invention des capitales et des régions

gourmandes. Paris, Editions Autrement, collection Mutations, n°250, 261 pages.

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Comment s‟organise la visite des grands restaurants, des pâtisseries, des chocolateries et des épiceries

fines parisiens ? Comment deviennent-ils de monuments ? Quels sont les impacts spatiaux, économiques

et sociaux ? Quelle est la place de Paris intra muros par rapport aux autres territoires ? Peut-on considérer

que le tourisme gourmand est une forme touristique à part entière ? Si oui, quelles sont les

interconnexions avec les autres formes de tourisme à Paris ?

ETCHEVERRIA Olivier / [email protected] Géographe, Maître de conférences, UFR ITBS, Université d‟Angers, UMR ESO

SCHEFFER Sandrine / [email protected] Géographe, Maître de conférences, UFR ITBS, Université d‟Angers, UMR ESO

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Edith FAGNONI, Maria GRAVARI-BARBAS, Sébastien JACQUOT et

Cécile RENARD « Patrimonialisation et pratiques touristiques à

Paris. Le patrimoine, clé de métropolité touristique ? »

L‟attractivité touristique de Paris a été historiquement orientée vers la mise en scène de son patrimoine

architectural et urbain. Paris est la ville patrimoniale par excellence et manie les ressorts de l‟histoire et de

la culture – avec ses mille huit cent monuments historiques – mais aussi du pittoresque avec l‟évocation

du « Paris-bohème ». Ce capital patrimonial a permis de maintenir Paris comme première ville

touristique du monde. Il est majoritairement localisé à l‟intérieur de l‟enceinte des Fermiers Généraux.

Cette patrimonialisation de Paris est liée à la forte sédimentation architecturale de la capitale, elle-même

accompagnée, depuis longtemps, de mesures de mise en valeur du patrimoine diversifiées, contraignantes

et, in fine, elles-mêmes productrices de patrimoines. L‟élargissement de la notion de patrimoine esquissé

depuis les années 1970 a certes généré un intérêt pour les « nouveaux » patrimoines de la banlieue (à

l‟exemple du patrimoine industriel des XIXe et XXe siècles, de l‟architecture domestique du XXe siècle

et progressivement celui des projets publics des villes nouvelles, etc.) sans pour autant bouleverser

l‟inscription spatiale des pratiques touristiques de la métropole. Un dispositif ad hoc a été mis en place

pour accompagner cette patrimonialisation (label XXe, etc.) mais il se heurte toujours à des difficultés

d‟application et de compréhension. Si l‟association Paris – patrimoine apparaît comme une évidence,

pourquoi n‟associe-t-on pas le mot banlieue avec le mot patrimoine, en dépit de quelques pôles isolés

(Versailles ou Vaux le Vicomte) ? 6 En d‟autres termes, comment l‟acception patrimoniale de Paris

négocie-t-elle les frontières de la ville ?

Malgré les nouvelles demandes touristiques, attirées par des lieux « insolites », les pratiques touristiques à

Paris demeurent très liées à ce patrimoine historique du centre-ville : qu‟il soit pratiqué pour lui-même

(visite de monuments et musées) ou qu‟il serve d‟écrin à d‟autres pratiques (shopping, déambulation,

etc.), le centre-ville patrimonialisé de Paris concentre l‟attention – et les pratiques – des touristes

parisiens.

Partant du constat que le tourisme à Paris, comme dans la plupart d‟ailleurs des métropoles européennes

(mais pas toutes : une de ses nouvelles concurrentes, Berlin, est en mesure de proposer un éventail plus

diversifié), présente un fort tropisme patrimonial, on s‟interrogera sur les raisons, mais surtout sur les

implications, de la faible patrimonialisation des banlieues parisiennes.

Nous examinerons en ce sens un des territoires les plus patrimonialisés de Paris (par les dispositifs

« lourds » qui s‟y sont déployés depuis presque un demi-siècle et en particulier le PSMV, sans lesquels il

aurait disparu, indépendamment de la qualité aujourd‟hui considérée « intrinsèque » de son substrat

patrimoine), c'est-à-dire le Marais, en le mettant au regard des lieux patrimonialisés de la banlieue

parisienne. Les différences nettes en terme de pratiques touristiques relèvent-elles des dispositifs

différents de protection et valorisation, d‟une communication et mise en scène différente, ou d‟autres

facteurs limitatifs, notamment d‟un patrimoine périphérique en excès par rapport aux imaginaires de

Paris ?

On cherchera à montrer la difficulté (connue mais certainement sous-évaluée) à laquelle se heurte cet

élargissement des pratiques touristiques dans une métropole comme Paris : la construction historique du

patrimoine du centre-ville, la faiblesse des dispositifs patrimoniaux mis en place dans les banlieues (du

côté « offre »), les imaginaires parisiens conditionnés par Paris historique et les images négatives de la

banlieue (du côté « demande »), constituent aujourd‟hui – et c‟est notre hypothèse – un des obstacles

majeurs auxquels se heurte l‟élargissement de la métropole touristique.

La représentation des banlieues comme ensemble déstructuré et souvent sans identité domine. Mais face

au besoin de renouvellement et de diversification des images touristiques du Paris intra muros, il s‟agit

de saisir l‟opportunité du jeu des échelles du Paris-métropole en tant que multiplicateur du tourisme

6 Journée d‟étude du 2 février 2010, « Le patrimoine de banlieue existe-t -i l? », écomusée du Val de Bièvre,

Fresnes.

Page 22: Résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même quon attend désormais d¶eux qu¶ils puissent contribuer à la dynamique métropolitaine

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parisien. Le tissu hétérogène exurbain peut se présenter comme un atout pour pérenniser et renouveler la

renommée touristique de Paris.

Réfléchir en ce sens de manière très volontariste à la patrimonialisation de certains territoires de la

banlieue pourrait représenter une des clés de cet élargissement métropolitain et apparaitre comme une

dynamique nouvelle. Ce processus de patrimonialisation pourrait en effet représenter un des moyens mis

au service de l‟accroissement du périmètre touristique de Paris Métropole. Nous interrogeons ainsi la

façon dont certains lieux périphériques sont intégrés à une reconnaissance patrimoniale, tout en

interprétant les difficultés d‟une mise en tourisme, de Noisiel à Stains.

Edith Fagnoni / [email protected]

Maitresse de conférence, Université de Paris IV Sorbonne

Lab : EIREST

Maria Gravari-Barbas / [email protected], Professeure de géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne$

Directrice de l‟IREST

Directrice du Lab : EIREST

Sébastien Jacquot / [email protected]

Maître de conférence, IREST - Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne,

Lab : EIREST

Cécile Renard / [email protected]

Architecte DPLG, doctorante en géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne

Lab : EIREST

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Edith FAGNONI, Maria GRAVARI-BARBAS et Cécile RENARD « Méga-

équipements, méga-événements et métropolité touristique »

La stratégie des grands événements urbains a été utilisée, depuis le 19e siècle, comme un outil savant de

création de cohérence métropolitaine. C‟est le cas des expositions internationales ou des jeux olympiques,

facteurs de reconfiguration et de consolidation du territoire métropolitain et de dépassement des

périmètres habituels d‟intervention urbaine. De Paris au XIXe siècle à Barcelone ou Lisbonne aujourd‟hui

- pour les expositions internationales ou universelles - de Barcelone à Athènes ou Londres pour les jeux

olympiques, les exemples de méga-événements dans la production de la métropolisation sont nombreux.

Plus récemment, la stratégie des architectures iconiques, dans la lignée de l‟exemple de Bilbao, a

également été utilisée comme un moyen de créer de l‟événement spatial. Musées et lieux d‟exposition,

souvent signés par des architectes de renom, ont produit des « bâtiments iconiques » agissant comme de

véritables pôles d‟attraction métropolitains, en dehors du centre-ville. Les stratégies du « méga-

événement » et du « méga équipement » non seulement ont-elles été utilisées comme des moyens de

métropolisation, mais aussi comme des facteurs de métropolité touristique. La construction de méga-

équipements et le lancement de méga-événements constituent des moyens permettant l‟élargissement,

souvent considérable, des périmètres de fréquentation touristique. Leur localisation à l‟extérieur ou aux

marges du cœur historique et des quartiers touristiques traditionnels, permet de créer « l‟événement

spatial » dans les périphéries urbaines, d‟aspirer les flux touristiques vers des territoires jusqu‟alors peu

fréquentés. On peut citer ici des bâtiments comme le musée d‟art contemporain XXL de Zaha Hadid, la

tour Agbar à Barcelone, la Tate Gallery de Londres, la Fondation Niarchos à Athènes, etc. qui ont réussi

à élargir le périmètre de mise en tourisme des métropoles concernées.

Contrairement à d‟autres villes européennes, Paris s‟inscrit difficilement dans ces tendances. Les

« starchitectures » parisiennes restent, à ce jour, enfermées à l‟intérieur du périphérique. Si la candidature

de Paris aux Jeux Olympiques avait été retenue, les grands gestes architecturaux prévus à l‟extérieur du

périphérique auraient certainement alimenté la métropole parisienne en « événements spatiaux ».

Or, ceux-ci restent peu nombreux en dehors du périphérique. C‟est le cas du Stade de France, lié à un

méga-événement sportif, qui, s‟il n‟a pas créé en soi les conditions sinon d‟un développement touristique

à la Plaine Saint-Denis, a certainement enclenché un mouvement dans ce sens. Dans un registre autre,

l‟arche de la Défense a certainement contribué à la « mise en tourisme » du quartier d‟affaires. Mais ces

« grands gestes » architecturaux en dehors du périphérique se comptent sur les doigts d‟une main.

Ce manque d‟architectures emblématiques permet-il s‟apporter des éléments de compréhension à

l‟ouverture réduite du périmètre touristique parisien et à la prédominance de Paris intra-muros ?

Après avoir mis en évidence les impacts de la stratégie événementielle productrice de « d‟événements

spatiaux » sur la métropolité touristique, en insistant sur des exemples européens, la communication

analysera les occasions manquées par Paris (en particulier les JO en tant qu‟exemple de méga-événement

producteur de nouvelles spatialités), avant d‟aborder les projets en cours dans la métropole.

Nous souhaitons explorer, de manière plus générale, l‟impact des stratégies de lancement des grands

projets et événements sur les spatialités et les échelles touristiques métropolitaines.

Edith Fagnoni / [email protected]

Maitresse de conférence, Université de Paris IV Sorbonne

Lab : EIREST

Maria Gravari-Barbas / [email protected], Professeure de géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne$

Directrice de l‟IREST et directrice du Lab : EIREST

Cécile Renard / [email protected]

Architecte DPLG, doctorante en géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne

Lab : EIREST

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Tim FREYTAG « Making a difference: tourist practices of

repeat visitors in the city of Paris »

European city tourism has increased considerably over the past two decades. More and more visitors of

all ages feel particularly attracted by urban and metropolitan places. The actual growth in city tourism is

fuelled by transport companies (especially low-cost airlines) and travel agents who offer inexpensive trips

and packages. In addition, many cities have started to make significant investments in tourism marketing

as they observe the growing potential of tourism as major resource in the expanding service economy. In

the context of an increasing competition between travel destinations, city tourism promoters are adopting

several new strategies to attract larger numbers of visitors. One of the key strategies has a focus on repeat

visitors as a specific target group for city and tourism marketing activities.

The suggested paper explores the case of Paris in order to provide a better understanding of the specific

motivations, interests and activities of leisure tourists who had previously stayed in the capital of France.

Drawing on Pierre Bourdieu‟s concept of “distinction” it is argued that repeat visitors tend to differentiate

themselves from other tourists. On the basis of substantive field work conducted between September 2006

and February 2007 in the city of Paris, a set of repeat visitor practices is presented that include strategies

to avoid spatial concentrations of major tourist spots in order to participate in Parisian everyday life.

Repeat visitors are particularly keen on engaging more profoundly with selected cultural attractions,

exploring less touristy parts of the city and getting in touch with the residents and their everyday life

activities. Moreover, it is suggested to conceptualize the encounters between repeat visitors and tourism

destinations as a lifelong relationship, which can be renewed and reproduced through further visits and

virtual encounters. The distinct characteristics of repeat visitor practices have substantial implications for

the organization of tourism in the city and the relationships between first-time tourists, repeat visitors and

the local population.

Abstract

This paper explores the case of Paris in order to provide a better understanding of the specific

motivations, interests and activities of leisure tourists. On the basis of substantive field work, a set of

repeat visitor practices is presented that include strategies to avoid spatial concentrations of major tourist

spots in order to participate in Parisian everyday life. Moreover, it is suggested to conceptualize the

encounters between visitors and tourism destinations as a lifelong relationship.

Tim Freytag / [email protected]

Géographe, Universität Kiel Geographisches Institut

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Antoine FLEURY « Tourisme, espaces publics et politiques

métropolitaines. Paris intra muros au regard de Berlin

Innenstadt »

Dans les grandes métropoles, les espaces publics constituent la principale vitrine de la métropole.

Localement, ils permettent de valoriser les quartiers touristes et les activités qui s‟y développent. Ils sont

de surcroît fréquentés à la fois par les habitants et par les touristes. En quoi l‟enjeu touristique intervient-il

dans les politiques d‟aménagement, de gestion et d‟animation des espaces publics ? A Paris comme à

Berlin, l‟enjeu touristique n‟apparaît pas comme central dans le discours des acteurs de l‟espace public,

essentiellement tournés vers la gestion des déplacements ou le mieux vivre des habitants. Nous verrons

néanmoins qu‟il est plus ou moins explicitement intégré dans la stratégie globale des pouvoirs publics, et

qu‟il peut constituer un critère parfois important pour définir les formes et la localisation des

interventions. Il s‟articule alors avec d‟autres enjeux métropolitains, comme l‟amélioration de la qualité

des espaces publics, la valorisation de l‟image de la ville, la démocratisation de la culture, etc.

La prise en compte du tourisme dans les stratégies d‟action sur les espaces publics varie largement en

fonction de la place des métropoles dans le système des villes européennes et mondiales, marqué par une

concurrence de plus en plus forte. C‟est pourquoi nous proposons d‟étudier sous cet angle Paris intra

muros au regard de Berlin Innenstadt. Nous montrerons que Paris a mis en œuvre dès les années 1980 une

politique d‟aménagements de prestige, susceptible de renforcer son image de métropole mondiale et par

là-même son rayonnement touristique. Ces interventions très localisées, prenant des formes largement

inspirées des modèles hérités, se concentrent alors dans l‟hypercentre de la capitale. A la même époque,

Berlin (Ouest) a plutôt investi dans des aménagements locaux visant à améliorer le cadre de vie des

habitants, pour ne venir que plus tard, dans les années 1990 et 2000, à des aménagements de prestige. Il

s‟agit pour la capitale d‟une Allemagne réunifiée de retrouver son rang dans le cercle des métropoles

(touristiques) européennes grâce à des espaces publics emblématiques, attractifs et diversifiés (avec la

réhabilitation d‟espaces hérités mais aussi l‟introduction de modèles mondialisés). A Paris, où les espaces

publics les plus emblématiques ont déjà été réaménagés précédemment, de nouveaux défis se présentent

depuis une dizaine d‟année aux acteurs de l‟espace public, parmi lesquels : la gestion des conflits d‟usage

entre habitants et touristes, la diversification de l‟image de la ville par l‟introduction d‟innovations dans la

forme comme dans les modes de gestion des espaces publics centraux, le développement de nouveaux

projets en périphérie qui s‟articulent notamment avec des programmes immobiliers et la création de

nouveaux équipements.

Au final, la mise en regard de Paris avec Berlin permet donc non seulement d‟adopter un regard décentré

sur le cas parisien, mais aussi de caractériser quelques tendances générales dans la prise en compte du

tourisme au sein des politiques d‟espace public, au-delà des différences de contexte géographique et de

temporalités.

Antoine Fleury / [email protected]

Chargé de recherche au CNRS

UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles

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Maria GRAVARI- BARBAS « Projet Touristique versus projet

métropolitain : Val d’Europe et Disneyland de la synergie à

l’opposition ? »

Val d‟Europe est un exemple « paradigmatique »7 des rapports entre développement urbain et

développement touristique ou entre projet urbain et projet touristique : le développement touristique a en

effet été l‟élément déclencheur du projet urbain, qui n‟aurait sans doute pas vu le jour, du moins tel qu‟il

est aujourd‟hui, sans l‟impulsion du projet touristique.

Les deux aspects (projet urbain et projet touristique) ont suivi leurs propres logiques de développement

qui, pendant 20 ans, étaient convergentes. Les dynamiques de l‟un et de l‟autre, variables selon les

périodes, ont permis, dans un contexte de synergie tactique, de se soutenir mutuellement.

A quelques années de l‟échéance de la fin de la convention entre Disney et l‟Etat français (2017), le projet

du Val d‟Europe est arrivé à sa maturité. Les logiques du projet urbain et du projet touristique, jusqu‟alors

convergentes, deviennent antagonistes en ce qui concerne l‟utilisation des terrains non bâtis (les densités

pratiquées, plus grandes qu‟initialement prévues ayant permis de dégager d‟importantes surfaces

constructibles).

Aujourd‟hui, deux scénarios s‟affrontent :

Disney laisse se profiler la perspective d‟une station de taille internationale, susceptible de concurrencer

les grandes destinations touristiques existantes (Orlando, Las Vegas, Macao) ou à venir (telles que Gran

Scala à Saragosse), composée de 3 parcs, de plusieurs milliers de chambres hôteliers (de l‟ordre de

50 000) et de services annexes susceptibles d‟accueillir 30 M de visiteurs par an. Il souhaite renégocier la

convention de manière à obtenir de nouveaux droits de construction et du temps supplémentaire pour

lancer des nouveaux projets.

L‟EPAMarne souhaite poursuivre le projet d‟un centre urbain susceptible d‟accueillir 80-90 000

habitants. L‟implantation de Disney à Val d‟Europe a impliqué la réalisation par l‟Etat d‟infrastructures

nombreuses et de qualité qui pourraient profiter à un nombre d‟habitants bien plus important que les

40 000 initialement prévus. S‟appuyant sur le fait que Disney a quasiment épuisé ses droits de

construction, l‟établissement public souhaite récupérer les terrains non bâtis pour y réaliser un centre

urbain d‟importance régionale à l‟est de Paris.

De ces deux scenarios qui s‟affrontent, il n‟y en a qu‟un seul qui pourra se réaliser, le contexte ne

permettant pas bien entendu la réalisation conjointe des deux.

La question qui se pose est ainsi celle de la complémentarité (ou de l‟antagonisme) entre un projet urbain

et un projet touristique en périphérie urbaine et de la manière dont celle-ci peut être gérée à la fois dans le

temps et dans l’espace.

A une échelle plus modeste (la présence de Disney à Val d‟Europe donne aux enjeux une ampleur

exceptionnelle), nombreux sont les projets d‟aménagement urbain ou régional qui se sont appuyés sur un

projet touristique « locomotive ». Le plus souvent le projet d‟aménagement urbain et régional est resté

dans une relation de dépendance vis-à-vis du projet touristique - encore fallait-il que celui-ci soit réussi

(nombreux sont les exemples de parcs à thème lancés dans des régions en perte de vitesse dans un objectif

de revitalisation et qui n‟ont pas pu survivre longtemps).

Le cas de Val de Marne met côte-à-côte deux partenaires qui sont tous les deux, fait rare, en position de

force, ce qui rend l‟analyse des négociations et des rapports particulièrement intéressante et instructive.

Plusieurs considérations en découlent et constituent des questions sous-jacentes :

7 Dans le sens de « paradigmatic city » (Nijman, 2004) : un territoire qui annonce des tendances généralisées, qui les

devance (Nijman, J., 2004, « The Paradigmatic City », Annals of the Association of American Geographers, Vol. 90,

no 1, pp 135-145.

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-La question « du conflit d‟échelle » des aménagements prévus. La station, située dans la périphérie,

certes lointaine de Paris, est identifiée, comme une « excroissance » parisienne : « Disneyland Paris »,

renvoie (en ce qui concerne l‟imaginaire des touristes internationaux) à la capitale ; venir à Disneyland

signifie, jusqu‟à une certaine mesure, venir à Paris (même si ceci ne se confirme pas majoritairement en

termes de pratiques). L‟échelle de la station touristique renvoie, en ce sens, à l‟international. En ce qui

concerne le développement urbain, l‟enjeu est régional et national, puisqu‟il s‟agit de créer un pôle

majeur dans l‟Est parisien.

-La question des enjeux économiques et sociaux : l‟accueil des populations internationales qui

fréquenteront le parc à thème, impliquera de geler, pour les décennies suivantes, les territoires sur

lesquels celui-ci pourrait se développer. Le développement au contraire d‟un pôle urbain majeur

permettrait de prendre en compte les impératifs sociaux et démographiques régionaux…mais priverait le

pôle touristique d‟une envergure mondiale.

-La question des risques inhérents au développement urbain et touristique et de la manière dont ceux-ci

peuvent être gérés : qui prend les risques d‟un projet touristique important mais dont la réalisation est

incertaine et l‟échéance lointaine? A l‟inverse, comment gérer le risque de perdre, faute de

développements nouveaux, la place du premier lieu touristique en Europe ?

-La question de l‟innovation et du rôle des périphéries urbaines. Celles-ci ont été, depuis le 19e siècle, le

terrain de nombreuses innovations en termes d‟aménagement, y compris touristique. « Lieux du

possible », c‟est dans les périphéries urbaines qu‟ont été développés des grands chantiers modernes et en

particulier les premiers grands parcs thématiques.

Ceux-ci correspondent désormais à un modèle ludico-touristique ancien, mais c‟est toujours dans les

périphéries urbaines que se localisent actuellement les grands projets touristiques du futur (que ceux-ci

recyclent des « ingrédients » touristiques anciens, tels que Gran Scala, sorte de mélange entre Orlando et

Las Vegas ou bien à des concepts nouveaux et originaux, tels que le « Village Nature », projet partenarial

entre Disney et Pierre et Vacances). Les périphéries urbaines constituent en ce sens toujours des terreaux

d‟innovation sur la manière dont se mettent en place de nouveaux modèles de loisirs et de tourisme.

-La question du rapport centre-périphérie et la question de l‟urbanité des environnements ludico-

touristiques : la station touristique, située dans la périphérie parisienne, a progressivement construit sa

propre centralité et a développé des nouvelles urbanités. La station tend ainsi à devenir un « centre », à

partir duquel les visiteurs rayonnent vers d‟autres attractions régionales, ludiques et culturelles, sans

passer par Paris8. Le lancement de nouveaux types d‟hébergements (Village Nature) permettra à Val

d‟Europe de fonctionner comme un « centre » touristique (s‟affranchir en ce sens, du moins partiellement,

de la domination parisienne) à partir duquel les visiteurs pourraient rayonner vers d‟autres attractions de

la région.

Maria Gravari-Barbas / [email protected], Professeure de géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne$

Directrice de l‟IREST

Directrice du Lab : EIREST

8 67,7% des visites de Disneyland-Paris (54,6 pour les visiteurs étrangers) en 2005 ont été le fait de visiteurs ayant

Disney comme seule destination. Disneyland Paris est en ce sens une des rares destinations touristiques à l‟échelle

internationale, située dans la périphérie d‟une grande métropole, à être « centrale » dans les motivations des

touristes.

Page 28: Résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même quon attend désormais d¶eux qu¶ils puissent contribuer à la dynamique métropolitaine

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Sophie GRAVEREAU « Les « balades urbaines » : révéler un

patrimoine local et construire la ville »

Depuis le début du siècle, la littérature urbaine voit volontiers se multiplier les ouvrages proposant à ses

lecteurs une découverte itinérante de la capitale française : Paris balades9, Balades nature à Paris

10,

Promenades dans Belleville et Ménilmontant11

, etc. A ces nombreux guides touristiques s‟ajoute une

myriade d‟initiatives associatives ou privées et municipales d‟exploration citadine : l‟association

Belleville ça se visite promène ses groupes de touristes dans le quartier de Belleville à Paris ; le conseil

général de Seine-Saint-Denis invite ses habitants et visiteurs à de multiples balades dans les villes du

département ; enfin, des parcours urbains sont organisés par les municipalités franciliennes et françaises,

tel le collectif les Robins des villes offrant différentes promenades dans la cité de Lyon. Comment se

construisent ces « balades urbaines » ? Quel patrimoine citadin et culturel est mis en valeur ? Comment

produire une cohérence des itinéraires à l‟échelle du Grand Paris ? Quels enjeux territoriaux et politiques

sous-tendent de telles activités touristiques ?

Une enquête approfondie, réalisée dans le cadre de ma thèse de doctorat en sociologie, au sein du quartier

parisien de Belleville et prolongée durant mon post-doctorat, a révélé l‟émergence d‟une nouvelle forme

itinérante de tourisme urbain, créateur d‟un patrimoine local et producteur de territoire. Celui-ci ne

montrent pas seulement les lieux à travers les traces de leurs histoire, mais dévoilent une nouvelle

manière d‟être en ville et d‟occuper les territoires.

L‟objectif de cette communication est de réfléchir sur ce mode singulier de production patrimoniale et

territoriale. On décrira, d‟une part, cette pratique touristique itinérante. Comment se déroule une

« promenade insolite » à Belleville, à Paris, en région parisienne ou ailleurs ? Quels acteurs –

organisateurs et visiteurs – participent à ces balades urbaines ? Quels registres sémiotiques et

patrimoniaux sont mobilisés au cours des visites ? Dans une optique plus large de réflexion sur le

développement urbain, on s‟intéressera, d‟autre part, au processus de patrimonialisation en ville et à ses

conséquences économiques, politiques et sociales pour les espaces traversés. Quelle place le processus de

patrimonialisation prend t-il dans l‟évolution des territoires urbains à l‟échelle du Grand Paris ?

Sophie Gravereau /[email protected]

Sociologue,

Chercheuse sous contrat post-doctoral au Laboratoire d‟anthropologie urbaine (UPR 34 –CNRS)

9 « Paris balades », Le guide du routard. Paris, Hachette, 2007.

10 Chevallier J et Feterman G., Balades natures à Paris, Paris, Dakota éditions, 2009.

11Détune D. et Hourcadette Cl., Promenades dans Belleville et Ménilmontant, Paris, Christine Bonneton, 2007.

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Anne-Marie d' HAUTESERRE « Tourisme et Polarités

Métropolitaines. Les parcs Disney, pôles d’attraction

parisiens ou concurrents déloyaux? »

Le gouvernement français avait bien apprécié le dynamisme des relations entre la ville et le tourisme

quand il signa un contrat avec la compagnie Walt Disney en 1987, quoiqu‟on peut aussi questionner la

manière dont le projet Disney est/a été pris en compte par les acteurs de la métropole parisienne (les

politiques, les institutionnels, les professionnels, les touristes, les habitants). Le tourisme étant mobilité, il

est par essence un facteur qui interroge les découpages administratifs et même territoriaux, alors que l‟état

français refusait son autonomie à la région. Les projets d‟Eurodisney ne se limitent pas aux deux parcs

qui devraient attirer plus de 16 millions de visiteurs par an, ni au futur immédiat. Le tourisme a servi ici à

effectivement fabriquer la ville, à la métropolisation de l‟Ile de France et à la création d‟un pôle urbain

excentré. Cette étude soulève un nombre de questions à ce sujet, d‟autant plus que la compagnie Walt

Disney offre un agencement bien ordonné des relations spatiales et donc sociales.

Disneyland et Disney Studios représentent un pôle d‟attraction majeur dans la périphérie métropolitaine

de Paris, conforté par le centre commercial de Val d‟Europe, rôle auquel peu d‟autres destinations

touristiques peuvent prétendre. Les projets Disney concurrencent-ils injustement les autres destinations en

Ile de France, ou ailleurs en France, siphonnant les visiteurs domestiques et internationaux uniquement en

faveur de ses projets et d‟une maison-mère étrangère, créant des déséquilibres dans la région

métropolitaine parisienne? Ou participent-ils à l‟attractivité de la région ? Le nombre de visiteurs prévus a

constitué des défis pour l‟aménagement métropolitain (en matière de transports, d‟accessibilité, de

conflits d‟usage de l‟espace, de pressions foncières et immobilières) et dans la redéfinition de nouveaux

liens territoriaux. Ces visiteurs proviennent de toute l‟Europe, mais aussi de la région francilienne qui

utilisent ce pôle comme centre de loisirs.

Polarité positive (pour qui ?) ou à compenser (comment) ? L‟apport de la compagnie est difficile à

mesurer (en dehors de certaines retombées économiques et fiscales) car elle s‟est investie dans de

nombreux domaines, au-delà de sa vocation originale de constructeur de lieux de délassement, en accord

avec l‟état. Ses parcs ont, par exemple, servi de modèle pour la construction d‟autres parcs quoique peu

ont survécu et pour améliorer le niveau de nombreuses prestations touristiques. Marne-La-Vallée, elle, a

toujours reconnu qu‟une grande part de l‟attrait de sa section orientale (et de son urbanisation) était

cautionnée par les investissements effectués par la Compagnie.

Anne-Marie d' Hauteserre / [email protected]

Directrice du programme de tourisme, département de Géographie, Tourisme et Planification pour

l‟Environnement, Faculté des Lettres et Sciences Sociales, Université de Waikato, Nouvelle Zélande

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Florian HERTWECK « Paris versus Berlin. Sur la corrélation

entre tourisme et urbanisme »

Dans la perception du “touriste post-romantique” (Boris Groys), Paris et Berlin semblent évoquer deux

imaginaires urbains bien antagonistes : d‟un côté la capitale éternelle du 19è siècle, de l‟autre le lieu du

destin du 20è siècle – Paris, la ville d‟Haussmann d‟un tissu très dense et d‟une image urbaine homogène

mettant en scène les innombrables monuments historiques, et Berlin, la ville “maltraitée” d‟un tissu très

étalé et d‟une image urbaine radicalement hétérogène révélant les nombreux témoignages de l‟histoire

récente. De ces images chronomorphologiquement décalées, Paris et Berlin en tant que pôles touristiques

en profitent en même temps qu‟ils en souffrent : Paris, parce que cet imaginaire exclut le territoire extra-

muros ; Berlin, parce que la ville souhaiterait attirer des touristes plus consuméristes.

Après sa réunification, Berlin voulait devenir comme Paris : une capitale européenne intégrant toutes les

fonctions économiques, politiques et identitaires de l‟Allemagne réunifiée. Mais cette vision de grandeur,

ancrée dans le projet de Berlin 2000 (la candidature pour les JO 2000, les grands projets de la gare

centrale et d‟un nouveau aéroport...), se révélait une self fillfulling prophecy ratée face au fédéralisme

allemand. Toujours paralysé par une crise économique et financière, qui perdure dans cette ville depuis

l‟an 2001, Berlin mise depuis l‟abandon de son projet de la “reconstruction critique” toute son énergie sur

le tourisme métropolitain. Mais les touristes viennent moins dans cette ville pour voir les nouveaux

monuments (à l‟exception de la nouvelle coupole du Reichstag), mais plutôt pour saisir le décor de

l‟histoire douloureuse du 20è siècle et pour participer à une sub-culture sans pareille : des aménagements

éphémères comme les bars à plages ou les piscines flottantes, des événements illégaux et des activités

artistiques dans des endroits souvent historiques et toujours insolites. La politique urbaine s‟est

finalement appropriée ce phénomène (devenu le facteur majeur de l‟économie urbaine) et tente,

contrairement à ce qu‟elle a fait dans les années 1990, de soutenir cette corrélation entre tourisme et sub-

culture ainsi qu‟entre tourisme et authenticité historique. Nous pouvons alors constater que si l‟urbanisme

des années 1990 voulait attirer en tant que nouvelle capitale européenne les touristes pour les mêmes

motifs qu‟à Paris, la réelle motivation des touristes (et la réelle population des touristes) ont transformé

l‟urbanisme de cette ville.

Après avoir rapidement exposé l‟ambition et l‟échec de l‟urbanisme berlinois des années 1990, cette

intervention montrera le motif du touriste voyageant dans cette ville, le rôle du tourisme pour la politique

urbaine et l‟impact du tourisme sur l‟urbanisme contemporain (projet “Berlin 2020”), ainsi que les

dangers qui sont liés à cette évolution. Finalement, cette intervention fera l‟hypothèse de ce que Paris

pourrait apprendre de Berlin (ce n‟est pas pour rien que Berlin est très apprécié par les touristes

parisiens), notamment pour son territoire extra-muros dont le tissu hétérogène se rapproche du

palimpseste berlinois.

Florian Hertweck / [email protected]

Architecte, Historien de l‟art-philosophie, Université Paderborn

Enseignant ENS d‟architecture de Versailles

Labo : LIAT

Page 31: Résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même quon attend désormais d¶eux qu¶ils puissent contribuer à la dynamique métropolitaine

31

Anne HERTZOG « Le musée d’art contemporain de banlieue,

un nouveau territoire du tourisme en périphérie

métropolitaine ? Le Mac/Val de Vitry sur Seine »

Le Mac/Val, musée d‟art contemporain implanté à Vitry, a été conçu dès son ouverture comme un

équipement culturel ouvert sur l‟espace local, destiné à favoriser l‟accès à l‟art des habitants d‟une ville

de banlieue. Outil d‟un renouvellement urbain fondé sur le « pari de l‟intelligence » selon les projets des

élus, « discrimination positive » à l‟emploi au sein du musée, action éducative et culturelle en relation

avec les artistes en direction des populations locales, inscription du lieu dans une « tradition » locale et

départementale de diffusion artistique… de nombreux discours et actes sont allés dans ce sens depuis le

début des années 2000.

Ce positionnement local s‟accompagne d‟une volonté d‟inscrire le musée dans l‟espace culturel et

touristique de la métropole parisienne en développant les relations avec le centre métropolitain tout en

affichant clairement la spécificité du lieu par l‟originalité de ses collections. Ainsi, la direction artistique

de la Nuit Blanche 2009 prise en charge par l‟équipe du musée ou l‟organisation d‟événements conjoints

avec des lieux culturels centraux de la capitale comme le Grand Palais pour l‟exposition Boltanski (2010),

témoignent de projets artistiques pensés à d‟autres niveaux d‟échelle que le quartier, la ville ou le

département du Val de Marne, avec la volonté de faire du musée un équipement rayonnant.

Nul doute que le tourisme soit amené à joué un certain rôle dans ce positionnement métropolitain. Nous

proposons donc de l‟interroger sous deux angles :

D‟abord celui de la place du tourisme dans le projet muséographique et culturel. Quels sont les stratégies

de mise en réseaux déployées pour inscrire le musée dans un espace touristique plus vaste ? Comment le

tourisme est-il envisagé par les différents acteurs : élus à l‟origine du projet et équipe du musée pensent-

ils le rayonnement, l‟attractivité et l‟accessibilité du lieu à la même échelle ?

Ensuite celui de la place du musée dans les pratiques des touristes fréquentant le musée. Comment

l‟inscrivent-ils dans leurs pratiques de visite ? Comment s‟approprient-ils le lieu ? En quoi le musée et

son environnement urbain constituent-ils un « nouveau territoire du tourisme » émergeant au sein d‟une

périphérie métropolitaine ? Autrement dit, que nous apprend cet équipement sur la reconfiguration de

l‟espace touristique métropolitain parisien ?

Anne Hertzog / [email protected]

Géographe, Université de Cergy

Lab : MRTE et EIREST

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Maurits de HOOG and Rick VEMEULEN « The Amsterdam touristic

system: Interaction with(in) the city »

The tourist sector of Amsterdam has grown dramatically since the early 1990s. In a certain way, this

growth has caught Amsterdam off guard: relatively few attention was paid to tourist facilities although

external factors such as the open skies agreement with the US and the connection to the high speed rail

link have made the city more easily accessible to visitors. Although the city was able to build on

traditional strengths like its canal belt and renowned museums, this increase has necessitated some

investments in the tourist infrastructure of the city. A new cruise terminal, museum, and hotels have been

build and the exhibition center has been extended. At the moment, three of the city‟s most important

museums are under reconstruction. Plans for even more hotels, new locations for events and a

requalification of the public space are in the making. Even in the current economic downturn, such

investment must continue to make Amsterdam a hospitable place.

This hospitality is a necessity from an economic point of view. Tourism is now the largest economic

sector in the world and Amsterdam can not afford to miss out. However, perhaps even more important is

the way in which tourists bring new knowledge, ideas and energy to the city.

Amsterdam has been a node in international flows of people, capital and knowledge for ages. In the 17th

century the whole world assembled around the city‟s harbor. In local, bars and markets, these people

interacted and exchanged, leaving market information, maps and ideas behind.

Today, the tourist facilities of the city function as places for this interaction. In convention centers and

conference rooms, specialists from all over the world come together to share their knowledge. At the

cultural events of the city, ideas are generated and creativity blossoms. The yearly canal pride of the gay

community celebrates liberal thought. And still as in previous centuries, restaurants and bars serve as

places for fruitful interaction between the local and global individual.

Therefore, we propose to see tourist facilities as places of interaction. The city is currently contemplating

a new round of investments in tourist infrastructure. Studies for a renewed convention center, a network

of locations for urban events and the creation of clusters of cultural activities are carried out. In the

studies for these facilities we should hold the interaction between tourists and residents of Amsterdam as

our first objective.

Up till now, Amsterdam has refrained from creating tourist enclaves. Although the central city district is

often packed with tourists, it still hosts around 80.000 residents and approximately as many jobs. It‟s

recent waterfront development has combined tourist facilities such as a cruise terminal and hotels with

residential development and more local functions such as a library and education. It‟s current program to

stimulate hotel development targets locations outside traditional touristic areas. In this way, interaction

between tourists and residents is a key feature of public space, making the city attractive to diverse users.

Maurits de Hoog / [email protected] Municipality of Amsterdam, Physical Planning Department

Rick Vemeulen /[email protected]

Municipality of Amsterdam, Physical Planning Department

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Yoshinori ICHIKAWA « Paris dans les guides de voyage en

japonais depuis un demi-siècle »

Ma recherche porte sur l‟image de Paris dans les guides touristiques. Je souhaiterais montrer : l‟évolution

des guides, du guide « culturel » au guide « pratique » ; la particularité des guides japonais.

Les séjours des touristes asiatiques dans la région parisienne sont souvent courts à cause de la brièveté des

vacances ou leurs manière de voyager (circuit dans plusieurs pays européens ou toute la France en une

semaine). De plus ils se heurtent à une barrière linguistique particulière que ne connaissent pas des

touristes occidentaux. Les voyageurs japonais sont très dépendants des guides touristiques.

Premièrement je fais une comparaison chronologique des guides japonais. Le Japan Travel Bureau publie

« Gaikoku Ryoko Annai » (Guide des voyages à l‟étranger) depuis 1952. Plus d‟un quart du siècle après,

la série « Chikyu no Arukikata » (Comment se promener au monde), est publiée par la maison d‟édition

japonaise Diamond. Le guide pour la région parisienne est d‟abord publié comme une partie du premier

volume « Europe » en 1979, ensuite le tome « France » publié pour le 13ème

volume en 1985, enfin « Paris

et île de France » pour le 50ème

volume en 1998.

Alors que l‟image de Paris à chaque époque apparaît à travers des publications, l‟évolution des tourismes

se reflète dans ces deux guides. Il y a un demi-siècle, les touristes japonais en France étaient souvent en

groupe pour faire des visites d‟affaires ou d‟études. C‟était un voyage organisé et les participants

n‟avaient pas besoin d‟acheter des billets de train ni de chercher des hôtels. Le guide du Japan Travel

Bureau privilégie la visite « culturelle », comme « Le Guide bleu » en France.

Avec la popularisation des voyages à l‟étranger, le nombre des voyageurs individuels japonais augmente.

La série « Chikyu no Arukikata » est un guide pratique avec des renseignements utiles sur les modes de

voyages. Aujourd‟hui cette collection fournit plus de la moitié des parts du marché japonais. De plus les

droits de traduction ont été acquis en Corée et en Chine, comme le guide « Baedeker » était lu en

plusieurs langues au XIXème siècle. L‟étude de cette série japonaise a une grande signification.

Mais Arthur FROMMER a publié « Europe on five dollars a day » dans les années 1950. La collection

française « Guide du routard » est née au début des années 1970. Les deux fondateurs, Toshiharu

NISHIKAWA de « Chikyu no Arukikata » et Philippe GLOAGUEN de « Guide du routard », sont

influencés par le guide de A. FROMMER. La deuxième comparaison internationale entre les guides

pratiques clarifiera des particularités des guides de voyage en japonais.

Yoshinori Ichikawa / [email protected] Géographe et bibliothécaire de la Maison du Japon à la Cité Internationale Universitaire de Paris

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Sébastien JACQUOT « Coalitions publiques privées et stratégies

territoriales d’investissement touristique dans la constitution

de la métropole touristique francilienne, entre centralités et

périphéries »

Cette proposition s‟attache à l‟étude des stratégies d‟investissement touristique privé, notamment

des grands groupes touristiques hôteliers, en lien avec la constitution de la métropole touristique

parisienne. Nous posons l‟hypothèse d‟une territorialisation des investissements touristiques

dans le sens à la fois d‟un renforcement d‟une centralité-vitrine et d‟un étalement périphérique,

accompagnant la métropolisation touristique, selon des logiques territoriales à examiner.

Dans un premier temps sera étudié le lien de ces investissements avec la constitution de pôles

touristiques périphériques (dans la mesure ou 70% des lits touristiques construits chaque année

en Ile-de-France le sont hors de Paris1) : les investissements privés, notamment hôteliers,

accompagnent-ils l‟émergence de pôles touristiques périphériques, par exemple ceux mis en

avant par le Conseil Régional du Tourisme, ou le pôle Eurodisney (cf. les projets immobiliers de

Pierre Vacances), ou se localisent-ils également selon d‟autres logiques, notamment foncières ?

Quel est alors le rapport de ces investissements privés à la centralité parisienne ? Quelles sont les

logiques de territorialisation des investissements des groupes privés ? Cette première partie

contextualisera également le cas francilien en écho à la territorialisation des investissements

touristiques dans d‟autres métropoles touristiques européennes. Quelle forme territoriale émerge

alors par ces investissements, qui en creux dessinent les territoires touristiques franciliens, hors

de Paris ? Cette localisation périphérique d‟une grande partie des investissements touristiques

pose en retour la question de la nature et des enjeux des investissements touristiques privés intra-

muros.

Nous poserons alors la question de la formation de coalitions d‟acteurs dans le cadre de la mise

en tourisme, permettant d‟étudier les synergies publiques – privées et la façon dont sont créées

les conditions de l‟investissement public privé : quels sont les aménagements et éléments de

planification visant à susciter ces investissements ? par quels accords et modalités se construisent

les stratégies de localisation des investisseurs privés ? Il s‟agit là d‟une 1 Données issues des travaux

préparatoires au SRDT de l‟Ile de France

approche permettant d‟approcher la gouvernance francilienne du tourisme non en terme de

relations entre échelons territoriaux, mais en terme de coalitions pro-développement, orientées

ainsi dans le sens des processus de métropolisation, par la production de nouveaux territoires

touristiques.

Le propos s‟appuiera sur un relevé des investissements touristiques privés en Ile-de-France,

confronté à des entretiens permettant la compréhension des logiques et stratégies de

territorialisation des investissements. La formation de coalitions touristiques sera abordée en

étudiant la façon dont les acteurs publics interagissent avec ces mutations, en créant un cadre

sécurisé, et en facilitant les décisions d‟investissement.

Sébastien Jacquot / [email protected]

Maître de conférence, IREST - Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne,

Lab : EIREST

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Anne JÉGOU « Vers un tourisme durable dans la métropole

parisienne ? »

Un tourisme durable est-il possible à Paris ? A priori, la question se pose d‟abord à propos de la prise en

compte des impacts environnementaux du secteur touristique dans la métropole. Le Bilan Carbone de la

Ville de Paris a été réalisé en 2005 selon la démarche de l‟ADEME. Or la Ville de Paris présente de

manière récurrente un bilan hors visiteurs dont les chiffres ne prennent pas en compte les émissions de

GES liées au tourisme, qui comprennent les émissions de carbone des vols au départ et à destination de

Roissy et Orly. Les émissions des visiteurs représentent 40% du bilan carbone total de la ville, pour un

total de 4,4 millions de tonnes équivalent CO2 : elles proviennent à 96% du transport aérien. Ces résultats

peu engageants ont même fait dire aux Verts parisiens qu‟il fallait arrêter le tourisme non durable à Paris.

Le développement durable fait aussi assurément partie des nouveaux champs d‟innovation du tourisme,

renouvelant les pratiques, les lieux, les objets et les approches du tourisme.

Dans la métropole parisienne, les velléités de tourisme durable vont dans quatre directions. Les

collectivités mettent l‟accent sur les circulations douces pour touristes, promouvant l‟usage du Vélib mais

aussi du Velcom pour la banlieue Nord. Un projet de piste cyclable géante prévoit de relier Londres et

Paris à partir de 2012 : c‟est la Greenway, dans une visée d‟éco-tourisme. Le diagnostic partagé de

l‟Agenda 21 de la Ville de Paris fait explicitement référence au tourisme, avec pour objectif de l‟étendre à

tous les quartiers, même ceux qui ne sont habituellement pas visités. L‟action de certaines associations

comme « ça se visite » ou « La ville des Gens » est encouragée dans ce cadre. Ces associations

recherchent un tourisme solidaire et participatif en proposant des visites de quartiers défavorisés de la

métropole, surtout dans le Nord-Est parisien (18e, 19

e, 20

e, Montreuil, Saint-Denis, Stains) et en reversant

volontairement une partie des recettes à leurs partenaires. Troisième direction possible, avec les visites du

durable et du vert : murs végétaux sophistiqués, à la française, de Patrick Blanc au BHV 4e et au musée

du Quai Branly, bâtiments écologiques HQE ou à haute performance énergétique, nouveaux parc

parisiens. Ce type de tourisme prolonge les traditionnels tourismes architectural et de parcs et jardins. Les

projets d‟éco-quartiers, notamment avec l‟emblématique Clichy-Batignolles, visent la concurrence avec

BedZed ou Vauban, qui déjà drainent un flux non négligeable de touristes. C‟est une autre image que

Paris cherche ainsi à acquérir, celle d‟une capitale durable, au-delà de la ville des lumières, qui

assurément n‟est guère écologique. Dernière direction existante, on trouve des hébergements

« écologiques » en région parisienne, surtout avec le Park Inn qui constitue un bâtiment pilote pour le

référentiel HQE des hôtels. Cet hôtel 3 étoiles se situera dans le nouveau quartier intercommunal de la

porte des Lilas qui cherche à recoudre les tissus urbains de Paris et de sa banlieue.

La durabilité invite à une prise en compte de l‟échelle métropolitaine pour le développement du tourisme

durable. Les pratiques de tourisme durable ont systématiquement une dimension métropolitaine ; les

impacts environnementaux du tourisme sont lus à l‟échelle métropolitaine.

Anne Jégou / [email protected]

Doctorante en géographie, Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne

ATER Université de Cergy-Pontoise

Laboratoire de Géographie Physique - UMR 8591

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Sylvie JOLLY « Paris - Champagne, polarisation et

rayonnement : enjeux d’une supra métropolisation

touristique »

Résumé :Le champagne, produit prestigieux de notoriété internationale, fait partie intégrante du produit

touristique parisien. Son terroir, unique au monde, se situe à moins de 150 km de la capitale. Dans quelle

mesure la proximité de la Champagne est-elle facteur d‟attractivité supplémentaire pour Paris ? La mise

en marché de produits touristiques élargis à la région de Champagne entraine un dépassement de l‟échelle

métropolitaine pour une « supra métropole ». Quels jeux d‟acteurs implique le rayonnement touristique à

cette échelle?

Consommer du champagne fait partie des pratiques des touristes séjournant dans la capitale et désireux

d‟expérimenter l‟art de vivre à la française. La région de Champagne s‟est récemment rapprochée de la

capitale avec la mise en service du TGV Est en 2007. La LGV Est relie la ville de Reims aux trois portes

d‟entrée sur Paris, la plaçant à 45 mn de la Gare de l‟Est et 35 mn de l‟aéroport Roissy-Charles de Gaulle

et de Disneyland Paris, et lui permet ainsi de tirer profit d‟un vivier de clientèles touristiques nationales et

internationales polarisé sur Paris. Si la découverte du terroir champenois, unique au monde, et la visite

des caves de ses prestigieuses Maisons sont présentes dans les brochures de certains voyagistes, elles

mériteraient cependant d‟être davantage développées. Parvenir à dépasser l‟imaginaire touristique en

reliant le lieu de consommation du vin de Champagne à son lieu de production permettrait d‟intégrer

pleinement la découverte de la région de Champagne au produit touristique parisien. Le développement

de produits spécifiques adaptés aux pratiques excursionnistes et de courts séjours en Champagne depuis

Paris permettrait-il de diversifier l‟attractivité touristique de la capitale et de lui conférer un avantage

concurrentiel par rapport aux autres métropoles touristiques ?

La mise en marché de produits touristiques parisiens élargis à la région de Champagne entraine un

dépassement de l‟échelle métropolitaine pour une « supra métropole », produite par la mobilité

touristique, elle-même facilitée et accélérée par l‟installation d‟infrastructures de transports bouleversant

les rapports distance/temps et redessinant les cartes touristiques. Cette configuration nécessite, pour

produire de la consommation touristique, des réseaux et regroupement d‟acteurs ainsi que des évolutions

organisationnelles. Certaines dynamiques existent déjà entre la métropole parisienne et la ville de Reims,

notamment dans le domaine de l‟enseignement supérieur avec l‟installation prochaine d‟une nouvelle

antenne de l‟école parisienne Sciences Po dans des locaux rémois. Il conviendra plus particulièrement ici

d‟identifier les applications dans le domaine touristique et les modes de gouvernance existants et/ou à

venir. Ce qui peut paraître complexe mais pas forcément problématique pour le secteur privé, peut l‟être

pour les acteurs politiques et institutionnels freinés par les limites des territoires administratifs. A l‟heure

des réflexions sur le Grand Paris, il s‟avère nécessaire de s‟interroger sur l‟opportunité, l‟intérêt et les

modalités de développement d‟un cluster touristique territorialement élargi.

Sylvie Jolly / [email protected]

Doctorante en géographie, Université Paris 1 Panthéon - Sorbonne et chargée de projet à l‟Office de

Tourisme de Reims

Lab : EIREST

Page 37: Résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même quon attend désormais d¶eux qu¶ils puissent contribuer à la dynamique métropolitaine

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Laurie LEPAN « Paris, métropole touristique mondiale : de la

ville-centre à un système de pôles touristiques »

Le débat sur le Grand Paris connaît un renouveau majeur amenant à penser les échelles de Paris, d‟un

point de vue économique, politique, social mais aussi touristique. A tort, le tourisme n‟est pas perçu

comme moteur de la métropolisation ; il est a priori l‟un des processus de production de cette

métropolisation. Même si Paris est reconnu comme capitale mondiale du tourisme12

, trop peu d‟études

ont été réalisées pour connaître la place du tourisme dans la définition de la métropole parisienne.

Pourtant, il semble que Paris soit un terrain de recherche privilégié par son histoire touristique ancienne et

le débat actuel sur l‟échelle métropolitaine parisienne.

Nous avons choisi de concentrer cette communication sur la septième clé de lecture proposée par le

colloque : « pratiques touristiques métropolitaines ». Trop rarement abordées, le tourisme est une

fonction parmi d‟autres dans la métropole, ce qui en complexifie l‟analyse. Les pratiques touristiques se

déploient au-delà de la ville-centre, mais il n‟existe à ce jour aucune réelle analyse qui essaie de

comprendre les logiques au sein de ce centre mais aussi le lien a priori entre celui-ci et d‟autres noyaux

touristiques. Nous proposons donc de travailler sur le rapport entre Paris- centre et d‟autres lieux

touristiques que nous nommons pôles.

L‟hypothèse est de dire que les pratiques touristiques s‟inscrivent dans une logique de système touristique

composé d‟un pôle central –Paris. Ce pôle central ne serait pas totalement touristique avec la présence en

son sein de lieux touristiques majeurs (Champs- Elysées, Louvre, Montmartre, Tour Eiffel …). En guise

de pôles secondaires, il y aurait Versailles –qui serait quasi dépendant du pôle central- et Disneyland

Resort Paris- qui lui serait un pôle à fonctionnement indépendant mais qui participerait d‟un transfert des

touristes du pôle central vers lui, et inversement. A cela s‟ajouteraient des satellites qui jouiraient de la

proximité avec Paris-centre comme diffuseur de touristes vers des destinations plus lointaines (Châteaux

de la Loire, Mont St Michel, Reims).

Ces trois pôles fonctionneraient en réseau grâce à la mobilité des touristes et aux fonctions

métropolitaines de Paris. Il serait intéressant d‟analyser les relations existantes entre ces différents pôles

en mettant le touriste et ses pratiques au cœur de cette analyse.

Ainsi, cette hypothèse contribuerait à dépasser les frontières strictes de la ville touristique et d‟envisager

un Grand Paris touristique constitué de pôles en interrelations. Elle donnerait un premier éclairage sur le

rôle que le tourisme a dans la fabrication de l‟espace métropolitain parisien et dans la création d‟une

échelle adéquate aux logiques de globalisation et de concurrence actuelles

Laurie Lepan / [email protected]

Doctorante en géographie, Université d‟Angers

12 Avec pour Paris, 28 millions de touristes par an et pour la région Ile de France 44 millions. Ces chiffres issus de

l‟OTCP (office du tourisme et ders congrès de Paris) et de la région sont toujours à utiliser avec prudence. Nous ne

connaissons pas la méthodologie utilisée et les organismes institutionnels ont tendance à exagérer les chiffres. Pour

autant, ceux-ci nous donnent une tendance réelle et non négligeable.

Page 38: Résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même quon attend désormais d¶eux qu¶ils puissent contribuer à la dynamique métropolitaine

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Sara MARINI « Archipels et miroirs entre Paris (métropole) et

Venise (lagune) »

L‟explosion du système touristique dans les territoires de la métropole de Paris et de la lagune de Venise

est considérée aujourd‟hui une possible moteur pour mélanger des réalités qui de plus en plus se figent

dans l‟image d‟une « perle-ville » entouré de banlieues.

Archipels et miroirs sont des outils nécessaires pour construire une vision axée sur la nature géographique

des deux terroirs (archipels) sans oublier, toutefois, leurs potentiel imaginaire : les dynamiques

d‟utilisation touristiques de ces espaces cohabitent avec l‟idée persistante et résistante d'une scène

immobile (miroirs).

L'archipel est un système donné par la coexistence de différentes réalités entre lesquelles il existe une

relation, une tension qui en détermine la nature propre. Les archipels de la ville de Paris et la lagune de

Venise sont définis abstraitement par la fragmentation administrative qui se traduit par une mosaïque

d'îles. Mais si on regarde l'archipel en termes de géographie la lagune de Venise apparaît comme une

constellation de paysages qui offrent des images, des usages et des temps différents, des paysages de la

diversité qui se matérialisent dans la réalité de Paris de façon inattendue dans une topographie variée, on

y trouve un système urbain qui flotte dans un mer vert. Dans cette déclinaison l'archipel peut représenter

un outil de projet pour guider la transformation : la consolidation progressive de son dessin peut orienter

la définition de ces territoires.

L'archipel, toutefois, représente une structure-miroir: il peut être lu à partir des îles ou de l'espace qui les

sépare. Si on regarde les deux contextes, en essayant de définir le territoire de séparation, on retrouve

d'une part l'informe de la lagune, d'autre part l'ombre de la ville, ses lieux cachés qui attendent un emploi.

Dans cette mer entre les îles, dans les deux réalités, le tourisme peut trouver le contrechamp du rêve de

fixité de la ville, quelques images on le rappelle : les habitants des banlieues qui occupent les nouvelles

terres comme des pionniers, la vie qui passe oubliée dans les oasis verts, au encore, cette fois dans la

lagune, les activités occultes de la conquête presque primitive de l‟espace dans l‟eau.

Et au même moment, dans un jeu de miroirs, certaines réflexions de l'art découvrent comment dans la

contemporanéité le contextum des scènes très spécifiques définies dans la mémoire historique est sublimé

dans une non-nécessité, dans une sorte de valeur aléatoire. Avec l'oeuvre « Chain City » Elizabeth Diller,

Ricardo Scofidio et Charles Renfro racontent une Venise répliquée à Las Vegas, Tokyo, Nagoya, de

Macao, Doha : il s'agit d'une séquence filmée où la fiction et la réalité se confondent dans un endroit sans

coordonnées géographiques.

Sara Marini / [email protected]

Architecte, docteur en architecture, Université Iuav de Venise

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Robert MAITLAND and Peter NEWMAN « Metropolization and

tourism in London »

Increasing competition from cities in Asia, Latin America and from new cities such as Dubai raises

questions about the continuing dominance of „old world‟ cities such as Paris and London. The themes

addressed by this conference have attracted some attention in tourism strategies for London. But there is

little understanding of how tourists discover the city beyond its main attractions. Our research has

uncovered the processes through which tourists, residents and city workers have been co-producing

distinctive and attractive destinations around the fringe of central London ( Maitland and Newman, 2009).

We are beginning to understand the role of visitors in the generation of processes of metropolisation in

London, and research conclusions have implications for the understanding of how visitors to Paris may

discover new places intra muros and around the periphery.

Our paper for this conference will present preliminary findings of new research that examines the

relationships between tourism and metropolitan development beyond the inner city and in the diverse

suburbs of the Greater London region. The Mayor of London‟s Outer London Commission (2009) has

reported some preliminary findings on the state of the outer London economy and how suburban centres

contribute to metropolitan dynamics. The OLC emphasizes the diversity of suburban experiences and our

research examines the interactions of new tourism with cultural, economic, spatial and transport policy in

a range of outer London centres. We examine the motivations and city images of visitors to these areas,

how they organize their visits and their contribution to urban change. The final part of the paper will

consider the future metropolitan impacts of outer London tourism and potential for comparative research

and policy learning.

Robert MAITLAND / [email protected]

University of Westminster, London

Peter NEWMAN / [email protected]

University of Westminster, London

Page 40: Résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même quon attend désormais d¶eux qu¶ils puissent contribuer à la dynamique métropolitaine

40

Michèle-Angélique NICOL « Quelles perspectives pour le tourisme

parisien dans un contexte de limitation des émissions de GES

et de renchérissement des déplacements en avion ? »

L‟Ile-de-France est la première destination touristique mondiale et le tourisme représente pour Paris 8

milliards d‟euros de retombées économiques et près de 140 000 emplois. Les perspectives de

développement sont en outre clairement orientées à la hausse.

Cependant, les politiques mises en place pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), ainsi

que l‟inévitable renchérissement du prix du pétrole en raison de la raréfaction des gisements risquent de

limiter les déplacements de loisirs et plus particulièrement ceux effectués en avion. Quelles sont les

perspectives d‟évolution du tourisme parisien dans ce contexte ?

On constate en effet que 57% des arrivées hôtelières à Paris sont le fait de touristes étrangers, ce qui

représente 8,7 millions d‟arrivées. D‟après nos estimations, en appliquant ce ratio aux arrivées en avion à

Orly et Roissy (hors passagers franciliens et hors passagers en transit), on peut évaluer à environ 6

millions les arrivées en avion de touristes étrangers à Paris.

Une partie de ces flux aériens devra donc se reporter sur des modes de transports plus économes en GES

comme le train à grande vitesse. L‟extension du réseau à partir de Paris va permettre de construire une

offre réellement attractive par rapport à l‟avion. Ainsi, à terme, Strasbourg et Paris seront à moins de 2h

de Paris, Toulouse et Amsterdam à moins de 3h, Milan à 4h, Munich, Barcelone et Madrid à moins de

5h. . La situation géographique de Paris, au sein d‟un vaste marché touristique, et l‟importance du réseau

ferré qui le relie aux principales villes européennes constituent un niveau exceptionnel d‟accessibilité et

donc un atout considérable pour conserver une place prédominante dans le tourisme mondial.

Pour les clientèles qui resteront malgré tout captives de l‟avion (destinations lointaines) l‟allongement des

durées de séjours permettrait d‟établir un rapport plus favorable entre les émissions dues au transport

aérien et la contribution des touristes à l‟économie parisienne.

Le graphique ci-dessous compare les émissions de GES aux retombées économiques des principales

clientèles touristiques. Ainsi, les Britanniques présentent un ratio de 9 231 euros par tonne de carbone

émise tandis que les Japonais présentent un ratio de 744 euros par tonne de carbone émise. Un

allongement de la durée de séjour des clientèles lointaines permettrait par conséquent d‟augmenter ce

ratio.

Actuellement, le coût modéré du transport aérien favorise des temps de trajet courts tandis que les durées

de séjours sont courtes car le coût de l‟hébergement parisien est élevé. L‟avenir du tourisme à Paris

passera donc par un rééquilibrage de ces deux paramètres : allongement de la durée de séjour des touristes

venant de pays lointains mais aussi développement de nouvelles pratiques de déplacement plus

« douces ». Cela implique pour les touristes

d‟accepter de passer plus de temps dans les

trajets et peut-être de les considérer comme

faisant partie intégrante du voyage.

Enfin, ce contexte favorise aussi le renouveau

d‟un tourisme de proximité français ou

franciliens, en incitant à la découverte (ou

redécouverte) de sites culturels ou naturels

(bords de Marne, parcs naturels régionaux,…)

et la promotion de circuits « hors des sentiers

battus ».

Michèle-Angélique Nicol / [email protected]

Urbaniste- chargée d‟études socio-économiques et développement durable, APUR

Dépenses par tonne de carbone émise par le transport aérien

9 321

6 475

4 651

4 035

3 334

1 4581 205

970 875 744

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

Londres Milan Munich Madrid Moscou New -York New -Delhi Pékin Rio de

Janeiro

Tokyo

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Dominique PAGÈS « L'écriture hésitante des destinations

métropolitaines : richesse intermédiatique ou désordre

plurimédiatique? »

Toute métropole se construit sur un récit renouvelé (composé par un ensemble de discours plus ou moins

dense et cohérent) pour apparaître au centre de la scène internationale mais aussi pour se constituer et

s'instituer. Récit pluriel, interscalaire et interterritorial, porté dans l'espace public par une myriade

d'énonciateurs ( chercheurs, politiques, architectes, urbanistes, artistes, associations) et mise en circulation

par une diversité croissante de médias ( du beau livre à l'exposition, du site ressources ou participatif au

blog, de la borne interactive au documentaire). Récit de renaissance voire de (re)fondation aux

consonances utopiques qui célèbre l'ambition du projet d'un territoire « innovant » et « créatif », ciblant

tant les publics externes qu'internes.

En tant que destination, la métropole bénéficie-t'elle de cet ensemble pluriel et contrasté qui fait évoluer

sa visibilité, sa perception et son inscription dans l'imaginaire ou y perd-elle en lisibilité ? L'écriture

contemporaine des métropoles se caractérise en effet par diverses transgressions parfois difficilement

traduisibles symboliquement: celle de la frontière de la ville centre, reçue en héritage qui en constitue le

plus souvent l'écrincelle de la mémoire, donnant à des territoires jusqu'ici anonymes, une dimension

patrimoniale inéditecelle du tourisme urbain, en proposant non seulement au touriste un territoire élargi

mais un espace-temps à parcourir et à vivre autrement. Celle de la relation touriste-habitant, ce dernier

devenant une figure centrale de l'offre métropolitaine, un facilitateur ou un médiateur de la destination

(notamment via les médias numériques).

Cette écriture des métropoles et de leur(s) territoire(s), si elle se fait bruyante, spectaculaire et

polymorphe dans les champs de la recherche, de l'architecture, de l'urbanisme et des médias d'opinion,

reste encore discrète, prudente ou confidentielle quand on analyse les supports touristiques, faute sans

doute d'une offre et d'une demande véritablement « globalisées ».

L'exemple de la métropole de Paris en est un exemple édifiant, en ce qu'elle paraît sublimée actuellement

par des acteurs extérieurs au champ du tourisme ( mais se nourrissant des imaginaires touristiques ).

Il s'agira ici d'évoquer ce « récit touristique » en émergence ( au-delà des imageries), de situer sa genèse

et son déploiement intermédiatique, les formes symboliques qu'il requiert, les énonciateurs inédits qui

participent à sa fabrication. L'analyse d'un corpus d'images issues d'une diversité de supports ( guides,

blogs, presse spécialisée mais aussi généraliste, films et regards artistiques ) constituera l'une des bases

de cet exposé.

Questions conductrices:

Comment les institutions du tourisme symbolisent-elles « globalement », via leurs différents médias, ce

territoire touristique administrativement morcelé et souvent conflictuel en termes de stratégies éditoriales?

Quelles ressources organisationnelles mettent-elles en oeuvre pour accompagner éditorialement la

métropolisation ? Au-delà du skyline, des cartographies renouvelées, du paysage post-urbain

emblématisé, quelles stratégies visuelles sont déployées par les prescripteurs ( privés et marchands ) de la

destination?Quelle place les artistes prennent-ils dans la constitution de ce récit? Dans quelle mesure le

web 2.0 installe la métropole de Paris tout à la fois dans l'échiquier mondial des destinations

métropolitaines et dans un espace de proximité renouvelé? La figure de l'habitant, convoquée

textuellement, apparaît-elle iconiquement pour inciter le touriste à s'intéresser à la relation possible,

comblant l'illisibilité partielle de l'offre territoriale?Que nous apprend de la destination la figure du

visiteur métropolitain?...

Autant de questions ouvertes à des exemples étrangers qui orienteront cette intervention, avant tout

focalisée sur les formes contrastées d'énonciation et sur le processus pluri-médiatique de mise en récit de

la destination.

Dominique Pagès / [email protected]

Maîtresse de conférences, Celsa, Université Paris-Sorbonne

Lab : Gripic

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Virginie PICON-LEFEBVRE « Le shopping, les Grands Magasins

et la Métropole »

Nous nous proposons d‟explorer les Grands Magasins aujourd‟hui comme « fabricants d‟imaginaires » à

destination de la clientèle touristique, en mettant en relation les thèmes du shopping, de la mode et du

luxe avec l‟expression architecturale.

Depuis les années 1820 l‟architecture des passages, puis celle des Grands Magasins dans la deuxième

partie du XIX° siècle a forgé une image de Paris comme le lieu du commerce du luxe et de la nouveauté.

En utilisant des dispositifs architecturaux d‟escaliers monumentaux, de coupoles et de balcons sur la ville,

l‟architecture des Grands Magasins a mis en scène la mode, le luxe et Paris de manière grandiose. Par

rapport à Londres, Paris a longtemps bénéficié d‟une supériorité lié à la qualité des artisanats du luxe,

mais aussi à leur mise en scène dans des lieux spécifiques pour la déambulation, la présentation et la

vente. Par ailleurs la ville a bénéficié de l‟effet d‟entraînement des grandes expositions universelles du

XIX° siècle qui ont drainé vers la capitale des millions de visiteurs.

Ces Grands Magasins comme les passages d‟ailleurs ont connu une longue période de latence depuis la

fin des années 60. Les Passages parisiens ont failli êtres démolis dans les années 70. Les Grands Magasins

qui ont survécu aux démolitions et aux fermetures (Le Grand Magasin du Louvre, Les Trois Quartiers,

La Samaritaine …) sont finalement peu nombreux. Il reste : le Printemps, les Galeries Lafayette et le Bon

Marché et dans une moindre mesure le BHV, ils se sont tous redéfinis par rapport à leur architecture

XIX˚ .

Cette architecture redécouverte permet à leur clientèle touristique de visiter des monuments historiques

tout en achetant les objets qui sont censés incarner l‟esprit parisien de la mode et du luxe. Plusieurs

problèmes se posent cependant. Les Grands Magasins parisiens sont dans une position de concurrence

qui stimule leur créativité mais fait aussi des victimes, dont la dernière en date est la Samaritaine. Leurs

stratégies sont très semblables et visent à peu prés la même clientèle. Ils proposent des produits chers et

très connus, à tel point que de nombreux touristes se content de les visiter comme un musée, quitte à

retrouver les mêmes produits à l‟Aéroport. Leurs atouts sont la mise en scène architecturale, et dans une

moindre mesure la détaxe à laquelle ils consacrent un personnel nombreux et des espaces spécifiques.

Dans la compétition pour devenir La Mecque du Shopping, d‟autres villes, comme Londres, semblent

avoir plus d‟atouts que Paris en offrant une plus grande variété d‟expériences commerciales : du plus

luxueux au plus créatif, du plus conventionnel au plus banal. L‟offre parisienne est marquée par une

certaine respectabilité. Les marques de luxe françaises et étrangères qui colonisent les Grands Magasins

comme des quartiers entiers du centre, qui sont aussi les quartiers touristiques, sont responsables de cet

état de fait. Ainsi le quartier Saint Germain voit son identité disparaître. Il ressemble de plus en plus à la

rue du Faubourg Saint Honoré ou à l‟avenue Montaigne, alors que la rue de Rivoli et le haut de la rue de

Rennes drainent une clientèle plus ordinaire. On assiste à une sorte de dédoublement de l‟expérience

spatiale du shopping, Rive Droite / Rive Gauche on retrouve à quelques variations les mêmes vitrines, les

mêmes espaces, les mêmes marques. Hermès dont la boutique semble vide à longueur d‟année va en

ouvrir une deuxième Rive Gauche. Ce vide n‟exprime-t-il pas son caractère inaccessible? On a

l‟impression que les Grands Magasins cherche à reconquérir clientèle touristique la plus aisée qui leur

préfére le shopping dans les boutiques. Valorisé dans les films et dans les magazines people à travers le

modèle hyper médiatisé de Rodéo Drive à LA et dans une moindre mesure de l‟avenue Montaigne à

Paris.

Les people ne vont pas dans les Grands Magasins , ce sont les tours opérators qui inscrivent les Galeries

Lafayette dans leur circuit entre Versailles et le Louvre, il y a donc un paradoxe dans leur orientation

comme lieu du commerce où le luxe est mis en vitrine.

Pour les marques de luxe de plus en plus concentrées dans les mêmes mains, on a l‟impression que

l‟exposition maximale est la clef du succès même si on trouve les mêmes choses un peu partout. La

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bataille est rude pour les meilleurs emplacements pour édifier les flagships. Les Champs Elysées devenus

un des lieux où les loyers sont les plus chers pour les commerces à cause de sa fréquentation touristique,

de sa liaison au Grand Paris via le RER et de la plus grande liberté architecturale qui peut s‟y exprimer.

Cet espace articule Paris et la Métropole avec les autres avenues semblables dans d‟autres capitales.

On se propose dans cette communication d „évoquer trois aspects de la question

1 Pourquoi et comment les Grands Magasins ont organisé leurs représentations à l‟intention des touristes

et comment ils ont progressivement joué la carte de leur patrimoine architectural, après avoir tenté de le

détruire.

2 Comment les Grands Magasins tentent-ils de se distinguer aujourd‟hui spatialement et

architecturalement ?

Quelles images les sites Internet et les guides de Paris mettent-elles en valeur ?

S‟agit-il d‟un rapport nostalgique qui exploite les images de la ville lumière, de Paris en 1900. Comment

l‟image de Paris est-elle renouvelée ?

3 Plus généralement, quelles relations symboliques ou fonctionnelles se tissent à l‟échelle de la

métropole entre les Grands malls à la périphérie (Les Quatre temps, Le Carré Sénart, Val d‟Europe …)

Les Grands Magasins parisiens, les rues de boutiques, les Flagships ? L‟image figée de la ville comme la

quintessence de la vie urbaine du XIX° siècle permet difficilement d‟intégrer d‟autres territoires urbains

dans l‟imaginaire des touristes et dans la représentation. Il le faudrait cependant car pour les touristes des

classes moyennes l‟image de Paris est peu dynamique, la ville historique est trop chère, mais la banlieue

reste un repoussoir dans l‟imaginaire comme la réalité.

Virginie Picon-Lefèbvre / [email protected]

Architecte et urbaniste

Enseignante, ENS d‟architecture Paris- Malaquais

Labo : LIAT, Ecole d‟Architecture de Versailles

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Bertand PLEVEN « Paris cinématographique , métropole

touristique hyper réelle ? »

Le cinéma est un puissant producteur d‟imaginaires, notamment urbains et peu de villes dans le monde

n‟ont autant attiré les cinéastes que Paris13

. Le cinéma est souvent utilisé par les géographes comme un

indicateur brut de la métropolisation, mais les enjeux, les modalité de la visibilité cinématographique

sont encore peu travaillés. En France les imaginaires véhiculés par le cinéma font encore peu l‟objet de

regard critique. La présente communication cherche à interroger les formes du Paris cinématographique

dans le œuvres de fiction contemporaines (les années 2000) françaises et étrangères afin d‟évaluer les

relations qu‟elles entretiennent avec l‟imaginaire proprement touristique.

Le cinéma nous apparaît comme un terrain pertinent pour penser la relation entre le processus de

métropolisation et le fait touristique. Au-delà des aspects purement économiques (les retombés liées à

l‟accueil des lieux de tournage par exemple), la visibilité cinématographique permet aux métropoles de

revendiquer leur spécificités comme lieu « unique » dans le marché globalisé du tourisme urbain. Les

œuvres cinématographiques donnent à voir au spectateur plus qu‟un décor, un espace vécu par des

personnages, configuration propre au développement des affects. Plus encore, elle permet une expérience,

certes, immatérielle, mais partielle et partiale des espaces urbains. Ces derniers mis en scène par les

réalisateurs, découpés, reconfigurés par le prisme de la caméra et du montage sont comparables dans une

certaine mesure aux expériences et aux pratiques touristiques qui, elles aussi, reconfigurent la géographie

des métropoles. Les films participent ainsi du « réel » dans la mesure où ils occupent une place de choix

dans la production d‟images et de discours qui médiatisent in fine l‟expérience touristique concrète du

monde et en particulier de Paris. Travailler en géographe et à partir du cinéma la dimension hyper réelle

de la métropole parisienne, c'est prendre acte du processus de virtualisation du monde et, en particulier,

des expériences touristiques14

.Cet objectif nous amène dans cette communication à privilégier trois axes

de réflexion autour de la fabrication de l‟imaginaire parisien par le cinéma :

-Cerner, en amont des films, la part de la matérialité métropolitaine comme support visuel pour étudier la

géographie des lieux de tournages. Les cinéastes contraints par la « rugosité » de l‟espace métropolitain,

limités par les obligations budgétaires, potentiellement canalisés par les acteurs qui interviennent dans le

processus de production15

ou guidés par leurs attentes scénaristiques ou esthétiques privilégient certains

espaces : quelles sont les limites et les haut-lieu de la métropole-décor ? Le cinéaste (a fortiori étranger)

est-il un touriste comme les autres ?

-Déconstruire, à partir d‟un corpus plus réduit, les discours cinématographiques eux-mêmes, dans leurs

imageries et leurs formats : l‟espace construit par les œuvres n‟est-il que l‟écho des représentations des

publics visés ? Quelles formes esthétiques dessinent la « géographie caméra » confrontée à une métropole

de plus en plus étalée et fragmentée ?

-Travailler, en aval cette fois, la question de la réception des films, en mesurant leurs impacts dans les

pratiques touristiques par le biais, par exemple, des trajets cinématographiques proposés par les ouvrages

et les guides destinés aux touristes.

Bertand Pleven / [email protected]

Doctorant, Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne

Lab: EGHO

13 T. Paquot et T. Jousse (dir), Encyclopédie de la ville au cinéma, Les Cahiers du Cinéma, 2005.

14 Sur la notion d‟hyperéalité, voir pour la géographie francophone : D. Crozat, « Violence en espaces hyper réels »,

Annales de Géographie, n°669, septembre-octobre 2009. 15

M. Gravari-Barbas, « la ville-décor: accueil de tournages de films et mise en place d'une nouvelle

esthétiqueurbaine », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Dossiers, Colloque "les problèmes

culturels desgrandes villes", 8-11 décembre 1997, document 101, mis en ligne le 27 mai 1999. URL :

http://www.cybergeo.eu/index1170.html

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Benjamin PRADEL « Evénements urbains et sociabilité

métropolitaine »

La dynamique de métropolisation peut être définie par la concentration sur un pôle urbain des biens, des

informations et des personnes grâce à l‟évolution des systèmes de transport et de stockage - système BIP

(Ascher, 2008)16

et la redistribution de ces éléments à partir des pôles mis en réseau qui brouille le

contour des villes. A la dimension matérielle de l‟attractivité urbaine (infrastructures, bâti, fonctions),

s‟ajoute une dimension immatérielle de production d‟images attractive de la ville. Souvent analysée en

termes de « marketing urbain » cette image exhausse médiatiquement la ville dans le réseau d‟information

mondialisé (Ingallina-Park, 2005)17

. Dans ce cadre les événements festifs, ludiques, récréatifs jouent un

rôle croissant (Di Méo, 2005)18

dans la captation des flux particulièrement pour les villes historiques qui

cherchent à conserver un rôle central au sein de l‟aire urbaine multipolarisée. A travers l‟événementiel,

les enjeux de valorisation urbaine à l‟échelle globale interagissent avec les enjeux locaux de régulation du

fonctionnement de la ville. En précipitant un vivre-ensemble local, festif et ludique l‟événement expose

une représentation idéelle de la communauté urbaine, de ses modes de vie et de son offre d‟activités.

Ainsi, d‟un coté les villes cherchent à capter les grands-événements internationaux à date unique, de

l‟autre elles se sont engagées dans la production où la redynamisation d‟événements cycliques originaux

qui rythment leur calendrier local. Si Paris n‟est pas parvenu à gagner l‟organisation des JO de 2012, la

capitale a développé depuis 2001 plusieurs événements calendaires dans l‟espace public (Plages Urbaines,

Marché de Noël, Nuit Blanche etc.) impliqués à la fois dans la production de l’Urbs et de la Civitas. A

moyen terme, ces événements alimentent le développement d‟un « urbanisme temporaire » qui permet de

valoriser, accompagner ou anticiper des projets de renouvellement urbain (Pradel, 2008)19

. A court terme,

ils s‟apparentent à des « rendez-vous » qui rythment annuellement la vie collective locale. En spatialisant

un temps concret, ici les saisons, à travers les ressorts de la scénographie, ils font signe pour un

rassemblement théâtralisé et organisé qui rompt avec l‟usage moyen et quotidien de la ville. Si cette

rupture peut attirer les touristes et excursionnistes, il n‟en reste pas moins qu‟elle est d‟abord

expérimentée périodiquement par les citadins qui constituent le gros des flux de participants (Pradel,

2007)20

. L‟événement produit de la concentration sociale selon un principe de centralité qui s‟appuie

autant sur l‟animation, l‟échange social et la fréquentation importante des lieux (Ascher in. CERTU,

1999)21

que sur l‟implantation de fonctions.

A travers le vivre-ensemble événementiel, les villes centres dont Paris, cherchent à préserver leur capacité

à incarner au plus l‟image, du moins le lieu privilégié de la sociabilité métropolitaine et à orchestrer des

rythmes d‟usage collectif de certains lieux. En définissant la sociabilité comme manière d'être ensemble

qui s'apprécie de façon différentielle dans l'espace et dans le temps (Agulhon, 1977)22

, on questionnera

16 ASCHER, François., 2001, Les nouveaux principes de l‟urbanisme. La fin des villes n‟est pas à l‟ordre du jour.

La Tour d‟Aigues, L‟Aube éditions/DATAR, 100 p. 17

INGALLINA, Patrizia ; PARK, Jungyoon, 2005, « Les nouveaux enjeux de l‟attractivité urbaine : city marketing

et espaces de consommation », in. Urbanisme, n°344, pp. 64-67 18

DI MEO, Guy. (dir.), 2005, « Le renouveau des fêtes et des festivals », Annales de Géographie, n°643. 19

PRADEL, Benjamin, 2008, « L‟urbanisme temporaire : du court au moyen terme, une action publique

intermédiaire » in. Ville éphémère, ville durable. Multiplication des formes et des temps urbains, maîtrise des

nuisances : nouveaux usages, nouveaux pouvoirs, Paris, L‟Oeil D‟Or. 20

PRADEL, Benjamin, Note de synthèse de l’enquête Paris-Plages 2007, document de l‟auteur, Marie de Paris, 25

p. 21

ASCHER, François, « En finir avec la notion de centralité ?é », in. CERTU, Centralité dans la ville en mutation.

Quelles perspectives d’action pour les pouvoirs publics ? Lyon, 2003, 210 p. 22

AGULHON, Maurice, 1977, « Le cercle dans la France bourgeoise 1810-1848. Etude d'une mutation de

sociabilité », Paris, Colin.

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la nature de la sociabilité événementielle à travers le prisme de l’institutionnalisation d’une

sociabilité métropolitaine calendaire et locale valorisable dans le concert des villes.

Sur la base d‟une enquête par observation et entretiens, l‟analyse des aménagements temporaires de Paris-

Plages montrera la manière dont l‟urbanisme temporaire tente de mettre en scène une sociabilité urbaine

particulière.

Sur la base d‟une enquête par observation et questionnaires, l‟analyse des formes d‟interactions

collectives en lien avec ces aménagements étudiera le type de sociabilité qui se développe entre les

participants.

La transformation institutionnelle du cadre ordinaire de la vie sociale à travers l‟événementiel urbain

produit une modification calendaire des usages de l‟espace et des interactions sociales quotidiennes,

valorisée comme un élément attractif dans la concurrence interurbaine et intraurbaine que se livrent les

villes dans le contexte de métropolisation des territoires.

Benjamin Pradel / [email protected]

Doctorant en sociologie urbaine, Université Paris Est Marne la Vallée

ATER (UPEMLV)

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Gwendal SIMON « Comment bouger dans une ville méconnue ?

La production de services dédiés à la mobilité des touristes

dans la métropole parisienne »

La question de l‟encadrement du quotidien du touriste est centrale pour l‟ensemble de la chaîne

touristique, à la fois pour les acteurs économiques qui doivent veiller au bon déroulement du séjour, gage

de l‟efficacité des services proposés, et pour le touriste lui-même qui souhaite éviter de trop forts

désajustements afin de ne pas transformer son voyage en un périple fastidieux. L‟encadrement est un

élément essentiel dans le tourisme précisément parce que la pratique touristique s‟effectue à distance du

quotidien, c'est-à-dire d‟un univers où s‟enchâssent plusieurs cadres structurant qui font alors défauts.

Désajusté de la pratique pré-réflexive, distant du monde réglé par des savoirs acquis, le quotidien du

touriste suscite des formes de désadéquation qui peuvent s‟incarner, par exemple, dans la mauvaise

maîtrise du cours des événements qui désoriente le touriste. Il s‟agit alors pour lui de se réajuster à une

situation en palliant l‟absence de savoirs mobilisables par d‟autres ressources qui ne sont pas

nécessairement inscrites en soi : n‟est-ce pas ainsi qu‟il faut comprendre le recours par les touristes à des

médiations qui, selon les moments et les supports (un guide, une carte, un repère…) permettent l‟accord

et l‟adhérence avec l‟environnement ?

Notre communication aborde le thème des services à la mobilité dédiés aux touristes urbains. Pensés

comme des médiations s‟intercalant entre le touriste et le mode de transport, ils ont pour objectif de

faciliter l‟appropriation d‟un système de transport pour une mobilité la plus large. Si, dans les villes, cet

aspect occupe une place essentielle en permettant théoriquement une accessibilité géographique aux

différents espaces, les divers systèmes de transport – ou une partie d‟entre eux – ne sont pas toujours

intégrés et appropriés par les visiteurs, constituant ainsi des freins. Par exemple, à Paris, les bus publics

restent largement sous-utilisés, comparativement au métro, par les touristes23

. Le système de mobilité

observé chez deux groupes de touristes différents (jeune, autonome et économe versus encadré, plus âgé

et plus doté économiquement) tend principalement à coupler la marche avec le métro. Le bus est délaissé,

à la fois parce qu‟il pâti de l‟adhérence urbaine adéquate de la marche (sa proximité physique avec la

ville) et du métro (sa dimension prédictible en temps, confort…) mais aussi parce que sa représentation

cartographique ainsi que le système lui-même sont jugés peu clairs.

Nous proposons de développer une expérience menée à la RATP dans le cadre de notre travail de thèse où

nous avons conçu et expérimenté un service cartographique nommé Visimap‟ visant à faciliter les

déplacements des touristes en bus (qui a aussi été pensé pour le métro). L‟originalité de cet outil, au

format léger et dépliable (tel un petit plan de métro) est d‟expliciter l‟ensemble de la chaîne du

déplacement à partir du lieu d‟un hébergement donné (un hôtel, une auberge de jeunesse) jusqu‟à un site

touristique déjà défini. Le touriste peut embarquer avec lui le détail cartographique et scriptural des

différentes phases du déplacement (départ, changement, possibilité de bifurcation, arrivée…) et des

aménités urbaines afférentes. C‟est là, dans la manière de répondre efficacement aux questions

« comment vais-je facilement à tel endroit et que puis-je faire dans les alentours du trajet ? », une

tentative de penser des services dans le cadre d‟une pédagogie de la mobilité, c'est-à-dire de fournir un

« mode d‟emploi » pour les publics qui rencontrent des limitations pour bouger dans la ville lorsqu‟elle

reste à découvrir.

Gwendal Simon /[email protected] Doctorant en sociologie, Université Paris Est

Lab : Ville Mobilité Transport, équipe "mobilité et métropolisation"

23 La RATP comptabilise globalement le volume des visiteurs pour l‟ensemble des Transports en commun sans

distinguer les différents modes.

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Gwendal SIMON « Les backpackers à l’épreuve de la métropole

parisienne : l’expérience touristique entre

institutionnalisation et individualisation »

Etymologiquement, le terme de backpacker renvoie à l‟association de deux terme – back (le dos) et pack

(le sac) – pour former l‟ensemble signifiant de ceux qui voyagent « sac au dos ». Si, littéralement, c‟est le

cas d‟un nombre considérable de touristes, cette dénomination, qui s‟est diffusée à la fin des années 1960,

réfère à un mode de voyage « léger » marquée par une économie et une autonomie dans les pratiques mais

aussi par un état d‟esprit où prévaut une recherche d‟expériences authentiques. Sur ce registre, les années

1970 nous ont légué la figure du « routard » dont le backpacker constitue une version plus ou moins

actualisée. Une partie des débats qui animent la sphère académique questionnent précisément ce

renouvellement sur la base de son modèle « originel ». Il s‟agit, pour les auteurs, de prendre la mesure de

sa transformation dans un contexte sociétal et touristique qui a évolué. La poursuite de la tendance à la

démocratisation des voyages (leur plus grande accessibilité culturelle et économique), le développement

économique du tourisme (la captation toujours plus importante de nouveaux marchés) et l‟affaiblissement

apparente d‟un mouvement de contre-culture posent la question de l‟institutionnalisation de ces touristes.

Dans quelle mesure sont-ils toujours une sorte d‟anti-thèse du touriste contemporain tendant à éviter « the

elements of the conventionnal tourism industry » (Kontogeorgopoulos, 2003 : 177) ? Initialement

théorisés comme des touristes non institutionnalisés dans le cadre d‟un voyage qui n‟est pas pré-arrangé

par des tours opérateurs mais au contraire poursuivi individuellement avec des budgets relativement

serrés, l‟hétérogénéité observée depuis plusieurs années par certains auteurs nuancent néanmoins cette

catégorisation. Qu‟en est-il lorsque ce type de touristes voyagent en Europe et dans des destinations

classiques du tourisme mondial dont Paris est en partie emblématique ? Comment se modèlent des

pratiques a priori distinctives visant l‟authentique un espace parisien balisé par un patrimoine historique

ancien massivement visité ? Comment construire une expérience touristique significative pour soi dans

une métropole dont les imaginaires trouvent leur source dans des référents connus et usités ?

Nous nous proposons de répondre à ces questions via l‟analyse des pratiques urbaines de ces jeunes

touristes, autonomes et économes, dans la métropole parisienne. Voyageant généralement dans le cadre

d‟une itinérance à travers l‟Europe, ils ont été questionnés lors de leur passage à Paris à partir d‟entretiens

semi directifs effectués au sein d‟une auberge de jeunesse sise près de la place de la République. Nous

nous sommes intéressés à leurs usages de la ville et à la construction de leur expérience urbaine dans une

triple direction : outre l‟analyse objective des conditions de voyage (durée, revenu, nationalité, âge…),

nous avons cherché à comprendre leurs relations aux aménités (les lieux visités, au sens large), aux

mobilités (mode piéton, transports en commun, mobilités dédiées aux touristes) et aux médiations (objets

et individus facilitant la relation à la ville). Ce cadre permet de saisir l‟ensemble des logiques d‟action

pour expliquer leurs mouvements intra-urbains et, in fine, leur rapport à une métropole touristique. S‟y

révèle une expérience plurielle de la ville, dans le décloisonnement des expériences, entre visites

monumentales et déambulations dans l‟urbanité « banale » de la métropole. En cela, les backpackers, sous

le prisme de leurs pratiques de Paris, sont proches de la figure du post-touriste initialement dessinée par

Feifer (1985).

Gwendal Simon /[email protected] Doctorant en sociologie, Université Paris Est

Lab : Ville Mobilité Transport, équipe "mobilité et métropolisation"

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Ana PAULA SPOLON GARCIA and Marcelo VILELA DE ALMEIDA « Architecture and renewal of traditional tourist

destinations: the experience of design hotels in Paris and São

Paulo »

Production of contemporary urban spaces has been continually associated with the level of hospitality of a

place or with the idea of a „hospitable city‟ (BELL, 2007). The image of attractive and vendible spaces

helps turning city into a profitable commodity (HARVEY, 2007, p. 260). As a result, cities would be able

to be placed on a distinctive position within the international travel industry scenario. The concept of

"economy of signs and spaces" has been explored from the discussion on the production of "post-modern

goods" in the cities. If these goods are owners of special aesthetic features they would allow urban areas

being renewed and adequate themselves to new demands of contemporary capitalism. Is it possible that

within traditional cities the architectural aesthetics and commercial hospitality are merging on behalf of a

new tourist identity and image? Would these new hotel buildings, which focus on design, help nurturing

the so-called "economy of signs and spaces" (LASH & URRY, 2002, p. 4) within the measure of its

capacity of interfering on the perception, by the visitor, of urban qualities of a location? This work

discusses the relations between tourism within metropolitan areas and social production process of urban

spaces. It refers also to the importance of hotels architecture as an element of restructuring and renewal of

tourist destinations from the comparison between the experiences of design hotels in Paris (France) and

São Paulo (Brazil). It is based on the hypothesis that the appropriation and use of spaces with subsidy of

architecture esthetical function confers quality to the project and makes possible the creation of an

architecture of expression and repertoire. This might lead to an effective differentiation of landscape by

the constitution of special landmarks of distinction and to the “creation of „incomparable commodities‟,

dressed on with a language of authenticity, originality, singularity and special, irrefutable qualities”

(HARVEY, 2005, p. 229). This condition may also lead to a new situation regarding metropolitan spaces

since within a world context it is necessary to change hospitality concept and restructure hotels in order to

adequate them to new conviviality and behavior standards. If hotel buildings interact with the street and

its neighborhood, as well as with social processes that happen on these places so hotels might influence

contemporary metropolitan societies and being influenced by them.

Key words: Urban spaces, urban tourism, architecture, design hotels, hospitable cities, Paris, São Paulo.

Ana Paula Garcia Spolon / [email protected]

Master degree in Architecture and Urban Studies, associate degree in Hotel Management

PhD student, University of Sao Paulo (FAU-USP)

Lecturer and researcher at Fluminense Federal University (UFF)

Marcelo Vilela de Almeida / [email protected]

Doctoral degree in tourism

Lecturer and researcher, University of São Paulo (USP).

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Vaso TROVA « Le tourisme, facteur de métropolisation à

Athènes »

Traditionally the touristic identity of Athens is dominated by the archaeological sites around Acropolis.

During the last 30 years gentrification in the old neighborhoods around the archeological core has

enhanced the importance of the Athenian centre as a tourist and recreation destination.

The 2004 Olympic Games presented a unique opportunity for restructuring the recreation character of the

city. Of course the centre of the city remained a major focus of renovation. At the same time though new

infrastructure (highways, airport, and port facilities, metro) created a new network across the city

connecting a number of peripheral sites where the venues were scheduled. A post Olympic Legislation

defined these areas as recreation spaces thus promoting a new peripheral system of recreation poles. Five

years after the Games the central and the peripheral recreation areas seem to appeal to distinct social

groups, to differentiate between locals and foreigners and to contribute towards the construction of

separate social identities.

Vaso TROVA / [email protected]

Professeure, université de Thessalie

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Bruno VAYSSIÈRE « Quelles mises en réseaux touristiques pour

améliorer les synergies entre les Départements

périphériques, la Ville Centre et la Région? »

L‟échelle de l‟étude, quasi maximale, est celle de la RIF élargie à quelques voisins (tels que la Somme –

Picardie pour le Parc Asterix & autres, Centre et Val de Loire pour les Châteaux et les Nature Centers,

Reims et la Champagne …).

Que ce soit au niveau statistique (nous y reviendrons), puis pour des aspects plus opérationnels, les CDT

75, 76, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95, 60, 45 … semblent aujourd‟hui n‟assurer qu‟un service minimum vis-à-

vis de leurs mises en réseaux, notamment à l‟aide du CRT - RIF. Mais, sur quels critères faire coopérer

des territoires aussi différents, tant politiquement qu‟économiquement, pour ne pas citer les simples

contextes patrimoniaux et géographiques (le 92 versus le 93, mais ce n‟est pas le seul exemple, loin s‟en

faut)? Surtout, comment arbitrer entre un Centre quasi monopolistique (75) et les miettes ?

De fait, la « touristicité » d‟une Métropole de rang Ville-Monde, inféode quasi totalement les périphéries

dans un rayon minimum de 150 kms, soit une heure et quelque de trains plus ou moins rapides ou

d‟autoroutes non saturées. Contrairement à une Région européenne « normale » qui arrive à révéler des

autonomies territoriales partielles fortes (Nice n‟est pas Marseille, la Savoie fait le gros dos face à Lyon

…), ici Paris pèse de tout son poids (tout comme pour Londres, Berlin, Rome, et plus précisément,

Barcelone vis-à-vis de la Catalogne, Madrid et la Castille, comparaisons sur lesquelles nous avons aussi

travaillé et que nous évoquerons plus concrètement).

Bref, Versailles, Chambord, Reims … n‟ont guère plus d‟autonomie que Roissy - Porte de Paris, Paris-la

Défense, et autres Paris - Nord 2, Le Touquet - Paris Plage, voire Parly II, ex – Paris II lors de sa création

en 1967. Seul ou presque, le cas à part de « Disney Paris » (qui, depuis, a lui aussi troqué Paris contre

l„Euro) semble rester plus autonome, mais les agences de voyages napolitaines vendent bel et bien le

paquet commun pour la semaine (3 + 4 Jours) avec un hébergement Disney et affidés qui dispose déjà de

plus de lits hôteliers que la Côte d‟Azur. Là aussi, au final, la confusion demeure quasi totale à juste titre.

Le romans de Dantec qui dénoncent la muséification stéréotypée de tous les centres sont-ils

prémonitoires ? Disons que c‟est une juste revanche des pourtours. Chez lui, Paris dorénavant interdit, ne

se visite qu‟en car de nuit. Tout le monde habite Créteil ou assimilé. Juste un changement d‟échelle,

comme une cité interdite extrême orientale. N‟est-ce pas aussi un peu ce qui est déjà arrivé à Newark,

pourtant toujours capitale du New Jersey, ex rivale de New York il y a plus d‟un siècle, et dorénavant

simple aéroport de la Grosse Pomme avec un centre urbain totalement muré où nul ne s‟aventure plus ?

Mais, à l‟inverse, les librairies Barnes & Nobles disséminées aux carrefours autoroutiers du New Jersey

sont toutes plus grosses que la maison mère de Manhattan, comme si la succursale décadente était cette

dernière. Fermons la parenthèse Dantec.

Et puis, qui est qui ? Parler des 27 millions de visiteurs de la « capitale mondiale du tourisme » est, en soi,

une statistique complexe (Cf. les remarques de Christophe Terrier : quid des étrangers à la Région, de

ceux de la Région, des millions non recensés en hébergements non marchands, des visiteurs à la journée

venus de Bruxelles, Lyon, Londres ou Sarcelles …). Elargie à la Région, avec 44 M de visiteurs, cette

statistique aux contours flous semble nous dire que 17 M en plus confirmerait bel et bien la destination

métropolitaine dans son ensemble. Ces chiffres sont d‟autant plus suspects face aux 13 M de Disney dont

les doublons avec Paris sont en réalité largement supérieurs aux 50 % évoqués si l‟on ne prend en compte

que les étrangers à la RIF (cf. le § précédent). De plus, les 10 M de résidents RIF autour du périphérique

parisien innervent le territoire dans tous les sens. Ils tournent sans cesse, du Forum des Halles aux stades,

des festivals off aux innombrables et minuscules musés locaux de banlieues (les « routines » quotidiennes

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de Jean-Pierre Orfeuil sont là pour nous rappeler, dans toutes les grandes villes, le poids des loisirs

quotidiens, hors hôtellerie quantitativement supérieurs aux séjours plus longs des non-résidents … ). Bref,

qui sont réellement ces 17 M de visiteurs hors les murs qui n‟auraient pas mis les pieds dans la Capitale ?

Sont-ils des hommes d‟affaires scotchés à la Défense, des aoûtiens automobilistes venus du nord de

l‟Europe, en direction de l‟Espagne, lesquels contournent le Centre s‟ils y ont déjà mis les pieds une fois ?

Là encore, les besoins d‟ajustement des observatoires périphériques prennent tout leur sens : les

comptages autoroutiers des plaques d‟immatriculation ne révèlent pas forcément la même « touristicité »

que les fichiers des cartes de crédit …

La difficulté d‟un vaste observatoire quantitatif commun est d‟autant plus complexe qu‟elle se doit d‟être

redoublée par la nécessité d‟un comparatif qualitatif dont la méthodologie est encore infiniment plus

complexe à élaborer. Quels sont les points communs entre « les touristes » qui fréquentent ces

exemples périphériques : le circuit moto autogéré Carole, les magasins d‟usines à Troyes, les Médiévales

de Provins, le musée de l‟air et de l‟espace du Bourget (qui fonctionne surtout avec les soirées

d‟entreprises), les châteaux de la Loire en hélicoptère, le zoo en plein air de Thoiry, les parcs

départementaux de la Courneuve et de Créteil, eux-mêmes maillons d‟itinéraires verts et bleus beaucoup

plus étendus mais fort peu fréquentés par les allogènes ?

Ne venons-nous pas d‟ailleurs d‟évoquer, entre autres, le problème des « tribus » micro locales fortement

disséminées qui ne peut que fortement perturber toute globalisation ? À l‟inverse, la mobilité des

cheminements piétons (demain « vélib‟ ») de l‟hyper centre urbain peut-être généralisée à presque toute la

société civile, d‟où un premier modèle commun dense propre au noyau historique opposé au saupoudrage

thématique du tourisme des « alentours ». Pour le comprendre, faites le circuit du feuilleton « Plus belle la

vie » instauré par la Ville de Marseille, noir de monde là où il ne se passait jamais rien auparavant. Après

avoir visité Tadjoura la Blanche, pas beaucoup d‟intérêt m‟a-t-on dit, Bernard Giraudeau, dans « Cher

Amour » p. 198 (Paris 2009), déclame à juste titre ce qui pourrait être l‟un des prolégomènes de nos

réflexions sur la touristicité périphérique : « Parfois on est aveugle. Il suffirait de lire l‟invisible mémoire

pour que tout change ». Toute l‟histoire du patrimoine depuis la Révolution reste greffée sur cet

aphorisme, au demeurant fort complexe.

Cherchons donc quelques spécificités fortes qui ne peuvent être qu‟hors les murs : ce ne seront

prioritairement ni les centres d‟Art Contemporain de banlieue (qui tentent pourtant de pallier leurs

adresses impossibles par des circuits en car pour initiés), ni le shopping (sauf IKEA & C°), ni

l‟architecture des Villes Nouvelles dorénavant importée dans les arrondissements du nord-est. Les visites

d‟usines, par contre, puisqu‟il n‟en existe plus dans Paris, forcent la demande ailleurs, ce qu‟a très bien

compris le C.G. 93 qui, même en sa préfecture à trois stations de métro, n‟arrivait pas à remplir, ni son

parc, ni sa basilique nécropole royale, ni sa Cité du Sport encore vagissante. Une géographie patrimoniale

et économique fortement spécifique reste donc l‟un des meilleurs alliés, contrairement aux demandes de

Nature péri métropolitaines qui, par exemple, n‟intéressent que très peu les non indigènes.

Mais, le très grand atout des banlieues face à l‟hyper centre demeure l‟accessibilité et le stationnement

pour automobiles, à condition d‟être au pied des échangeurs de voies rapides. Les parcs hôteliers l‟ont

parfaitement compris, de Disney déjà cité à la ZAH de la porte des Alpes à l‟est de Lyon (Zone d‟Activité

Hôtelière). La rente foncière, fondamentale pour modéliser la carte des hiérarchies hôtelières d‟une

métropole ne suffit donc pas, même si de vastes aires de parking en sont bien entendu totalement

tributaires.

C‟est encore pire pour les autocars qui ressemblent pourtant comme des frères à des bus urbains vertueux.

Pour le comprendre, il faut avoir travaillé sur le plan accessibilité autocar des hôtels de Florence,

quasiment figé 5 ans avant ; ou bien, avoir lu les affiches de protestation des riverains excédés de Maine

Montparnasse (en réalité, les groupes de touristes utilisent les emplacements des navettes Air France

qu‟ils saturent). Une ultime caricature : moi qui ait souvent tenté avec des groupes d‟étudiants des visites

de grands ensembles aux vastes espaces ouverts, j‟ai du y renoncer tant les virages sont impossibles sur

des voiries non conçues, pleines de bites d‟autant plus redoutables qu‟elles sont souvent miniaturisées.

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Bref, s‟il est un zoning qui demeure encore féroce, à l‟heure où tous les autres disparaissent, c‟est bien

celui des fonctionnalités liées aux transports touristiques massifiés.

D‟où ce constat amer d‟une banlieue schizophrène partagée entre des voies rapides et l‟immensité d‟un

réseau capillaire interdit. La messe est dite, ce n‟est pas au fond de petites impasses que l‟on va booster

les futurs musés Bourdelle de la périphérie. Mais, à Saint Etienne, celui d‟Art Contemporain, créé comme

un hypermarché de périphérie par Bernard Cesson en 1980, est le résultat d‟un savant calcul pour attirer

les élites lyonnaises en bout d‟autoroute gratuite infiniment plus commode qu‟en centre ancien. Raté,

puisqu‟à présent c‟est le quartier de la gare TGV qui a le vent en poupe. Bingo, Disney a la seule

interconnexion TGV qui fonctionne réellement en plus des autoroutes vers « la Banane Bleue ». Donc

pour créer de la métropolisation touristique périphérique, depuis les « aérovilles » célébrées par Rem

Koolhaas, les non-lieux d‟interface transports rapides sont plus efficaces que les mémoires ensevelies.

L‟enjeu des dix grands projets « Sarkozy » de l‟an dernier est là tout entier, entre territoires redécouverts

et nouvelles fonctionnalités de rang supérieur. Notre intervention se terminera donc par un comparatif

touristique prospectif de ces derniers que l‟on tentera d‟utiliser pour vérifier si notre modèle qualitatif

précédemment esquissé peut être encore validé.

Bruno Vayssière / [email protected]

Professeur en tourisme urbain, Université de Savoie

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Philippe VIALLON « Image(s) d’une métropole : Internet en

première ligne »

L‟image d‟une ville, d‟une région ou d‟un pays peut être analysée à trois niveaux selon le degré

d‟influence que la structure est susceptible d‟exercer sur elle. D‟abord, ce sont les éléments sur lesquels

elle n‟a quasiment aucune action comme l‟histoire ou les stéréotypes collectifs et individuels (Amossy-

Herschberg 1999, Petersen-Schwender 2009). Ensuite, ce sont les médias sur lesquels elle peut avoir des

effets, mais de manière incertaine et dans une temporalité non déterminée, comme les films, les guides

touristiques, les articles de presse et les reportages de télévision,… (Boyer-Viallon 1994). Enfin, ce sont

des supports sur lesquels elle a une influence directe, sa propre production, comme les dépliants et

brochures, les affiches, les films de promotion ou les sites internet.

La montée en puissance très rapide d‟Internet, notamment dans le domaine touristique, ne peut qu‟inciter

à se pencher sur ce média, d‟autant plus que, si les techniciens (Bruinsman 2005) et les économistes

(Nielsen-Loranger 2006, Greffe-Sonac 2008) ont depuis plusieurs années développés des systèmes

d‟analyse visant à perfectionner l‟ergonomie et l‟efficacité des sites, les méthodes scientifiques d‟analyse

dans une perspective des sciences humaines et sociales commencent seulement à voir le jour (Pignier-

Drouillat 2004, Meier 2008, Rouquette 2009). Mais le dispositif communicationnel est complexe : si on

prend pour exemple la thématique du colloque « Paris, tourisme et métropolisation », les émetteurs sont

multiples pour le touriste potentiel qui surfe sur Internet. Trois sites se disent « officiels » :

« www.parisinfo.com », « www.nouveau-paris-ile-de-france.fr » et « www.paris.fr/portail/tourisme »,

mais d‟autres viennent brouiller les pistes : « tourisme-paris.com », « paris-tourisme.info », … avec une

volonté claire pour ces sites par le choix des adresses web et des index de se retrouver sur la même page

de résultats des moteurs de recherche que les « officiels ». Même si l‟on ne considère que ces derniers, il

règne une certaine polyphonie des discours, pour ne pas parler de cacophonie, mais qui est une des

caractéristiques de la communication touristique, aussi bien en France qu‟à l‟étranger (Viallon-

Henneke/Lange 2009) : la diversité des niveaux de compétence du domaine touristique se traduit par une

communication souvent confuse pour le touriste.

A l‟autre bout de la chaîne communicationnelle, le professionnel du tourisme, responsable d‟un site, a

énormément de difficultés à connaître son visiteur : en dehors du fait que, dans le cas choisi, il s‟intéresse

à Paris, de nombreuses variables sont possibles (culture d‟origine, langue, âge, sexe, position sociale,

mode de vie, objectif de la visite, …) et elles rendent une détermination des profils des visiteurs très

incertaine. Certes les techniques actuelles permettent d‟analyser le parcours sur le site, mais elles ne

disent rien sur sa dimension psycho-sociale des visiteurs. Le meilleur lieu d‟analyse de la communication

touristique est donc le message en lui-même.

L‟objectif de cette intervention est d‟analyser les sites officiels liés au tourisme à Paris et de voir qu‟elle

est l‟image qu‟ils offrent. Pour ce faire, il n‟y pas que la proximité linguistique en français entre les deux

concepts « l‟image de marque » et « l‟image visuelle » qui incite à examiner photos, dessins, plans, films

et autres éléments visuels avec une attention particulière. L‟image a une importance croissante dans tous

les médias. Elle est une manière pour l‟émetteur de se montrer comme il aimerait être vu. On cherchera

donc à savoir quelle image se donnent les émetteurs à travers les images de leurs sites. Est-ce qu‟ils se

veulent le reflet de la réalité d‟aujourd‟hui ou bien du passé ou bien encore cherchent-ils à montrer ce que

sera l‟avenir ? Comment est mise en scène l‟idée de « destination capitale » ou de « paris-métropole » ?

Comment se tradui(sen)t visuellement leur(s) identité(s) ? Est-ce que la stratégie choisie (Rival 2008) est

de conforter des représentations ou bien d‟en créer d‟autres ? Si c‟est cette dernière solution qui est

privilégiée, quel est le moyen utilisé et notamment quel est le rôle des images virtuelles ? Quelles formes

prennent les images avec le Web 2.0 (Cardon 2009) ? Quelles sont les variations visuelles entre les

différentes versions linguistiques des sites ? Dans quelle mesure sont prises en compte les différences

culturelles des utilisateurs (Trompenaars-Hampden 1998) ? Voilà quelques unes des questions auxquelles

l‟intervention tentera de répondre en montrant, bien sûr, beaucoup d‟images.

Philippe Viallon / [email protected]

Professeur de communication, Université de Genève

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Hervé VIEILLARD-BARON « Les offices de tourisme en banlieue

parisienne comme opportunité de développement local :

l'exemple de Bagnolet »

Différentes communes de la banlieue parisienne se sont dotées d‟offices de tourisme, comme autant de

relais de l‟office parisien et comme autant d‟espaces de communication permettant de valoriser les

potentialités de territoires qui pourraient sembler, a priori, d‟un intérêt mineur.

Les études de faisabilité visant à la création de nouveaux offices constituent de véritables enjeux

stratégiques pour les communes concernées, car elles permettent, à terme, non seulement de redécouvrir

des objets patrimoniaux longtemps délaissés, mais aussi de compléter les ressources de municipalités

souvent modestes.

Il n‟en reste pas moins que le glissement d‟une fraction non négligeable de touristes visitant Paris vers les

services hôteliers des périphéries, moins onéreux qu‟au centre de la capitale, met en relief une série de

difficultés liées à l‟accessibilité, au voisinage et à la mixité sociale. Une des questions essentielles tient

aux effets d‟entraînement locaux suscités par la présence de nouvelles formes d‟hébergement : s‟agit-il de

construire des « services dortoirs » à destination des touristes issus des catégories moyennes ou

populaires, ou, plutôt, de répondre, par une approche métropolitaine, à une demande accrue de la part de

tous les groupes sociaux. Il s‟agirait alors de répondre à l‟engorgement du centre historique par des

solutions alternatives, celles-ci s‟adaptant, de surcroît, à la démultiplication des centralités d‟affaires et

des espaces de loisirs en banlieue ?

En s‟appuyant notamment sur les travaux prospectifs menés par un groupe d‟étudiants en licence

professionnelle « Aménagement et Tourisme » de l‟Université Paris Ouest-Nanterre, cette communication

prendra comme exemple la commune de Bagnolet située à l‟est de Paris, dans le département de la Seine-

Saint-Denis, à équidistance des deux grands aéroports parisiens, Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle.

La ville, forte de ses 34 000 habitants, constitue une des portes d‟entrée majeure de la partie orientale de

l‟Ile-de-France, secteur où sont implantés des pôles de premier plan, tels le parc des expositions de

Villepinte, les centres d‟affaires du Bourget et de Roissy.

Espace de convergence de voies autoroutières et de transports en commun, Bagnolet abrite une des

principales gares routières internationales de France (en 2007, selon la société Eurolines, on pouvait

estimer à 800 000 le nombre d‟arrivées et de départs). Les atouts de situation, l‟accessibilité et la

configuration du pôle multimodal y favorisent les flux touristiques d‟affaires et de loisirs, malgré

l‟absence d‟office de tourisme en l‟état actuel des choses. En 2007, le taux d‟occupation des hôtels de

Bagnolet était supérieur au taux d‟occupation moyen enregistré dans les hôtels parisiens et les hôtels du

département toutes catégories confondues.

Au-delà, la création des offices de tourisme en périphérie parisienne met en lumière trois enjeux

principaux : la valorisation des potentialités de la banlieue auprès des acteurs économiques et des

populations locales, l‟adaptation aux besoins des visiteurs et des nouveaux résidents, la promotion de la

destination métropolitaine « Paris/Ile-de-France » auprès des différents touriste.

Hervé Vieillard-Baron / [email protected] Géographe, professeur, Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense

Directeur du Master de Géographie-Aménagement

UMR LAVUE