Ruelle_De La Biologie a La Biopolitique

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  • 8/9/2019 Ruelle_De La Biologie a La Biopolitique

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    La biopolitique (d)aprs Michel Foucault

    POPULATION,

    MILIEU ET NORMESNote sur lenracinement biologique

    de la biopolitique de Foucault

    Charles [email protected]

    DansLa volont de savoir, faisant rfrence au droit de vie et de mortdu souverain sur ses sujets, Foucault analyse les formes anciennes et clas-siques du pouvoir comme ce que lon pourrait appeler un thanato-pouvoir. Dans ce cadre, le souverain nexerce son droit sur la vie quenfaisant jouer son droit de tuer, ou en le retenant ; il ne marque son pouvoirsur la vie que par la mort quil est en mesure dexiger (VS, p. 178).Dans ce cas, le pouvoir sur la vie nest quun pouvoir sur la mort, un

    pouvoir indirect qui sexerce dans la ngation de la vie. linverse, lebiopouvoir sexerce positivement sur la vie, afin de mieux la grer, dela majorer, de la multiplier, dexercer sur elle des contrles prcis et desrgulations densemble (VS, p. 180). Il sagit dinvestir le pouvoir aucur de la vie, de mieux la contrler pour faire merger encore plus devie. lextriorit, par rapport la vie, des formes anciennes du pouvoirsoppose lintriorit du biopouvoir sur la vie. la ngation de la viesoppose une action positive au cur mme de cette vie. Mais, de fait,le pouvoir prsuppose toujours dans les deux cas la vie comme un donnsur lequel il agit ou nagit pas. Cest pourquoi la distinction entre lesanciennes formes du pouvoir et le biopouvoir ne peut tre ainsi rsumedans ces oppositions trop fluides.

    En effet, le biopouvoir semble ntre ici quune varit particuliredune mme espce du pouvoir qui, dune manire gnrale, a toujoursbesoin de la vie pour exister. Dans ce cadre, lanalyse du biopouvoir exigeseulement de savoir ce quest un pouvoir qui investit la vie par rapport un pouvoir indirect sur la vie. Elle exige que lon sinterroge uniquement

    sur les modalits daction et les dispositifs du pouvoir lui-mme. La vie,en revanche, ne semble pas poser de problme. Si pour le sens commun,

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    toutes les formes politiques du pouvoir anciennes, modernes (librales)ou contemporaines (no-librales) apparaissent toujours comme unpouvoir de la vie sur la vie, de lhomme sur lhomme, une telle concep-tion npuise pas le concept et la nature du biopouvoir, et contredit leconstructivisme foucaldien sur la nature mme de la vie. Pour Foucault,en effet, la vie est une catgorie humaine plus que naturelle. Son exis-tence nest pas donne une fois pour toutes dans la ralit, mais dpenddes structures conceptuelles que lhomme met en place pour lappr-hender. Sur ce point, la thse de Foucault est clbre : on veut faire deshistoires de la biologie au XVIIIe sicle; mais on ne se rend pas compte

    que la biologie nexistait pas []. Et que si la biologie tait inconnue, ily avait cela une raison bien simple: cest que la vie elle-mme nexis-tait pas1.

    Il est clair, ds lors, que lmergence dun biopouvoir, dun pouvoirsur la vie, ne peut se produire que dans le contexte contemporain,ou postrieur , linvention de la vie elle-mme svoir larticle dA.SkornickiS. Or, de ce point de vue, lapparition du mot biologie la findu XVIIIe sicle, offre un point dancrage tout fait significatif2. De plus,lmergence du biopouvoir ne peut tre ici value la mesure dun

    simple changement de perspective, dun dplacement de lexerciceexterne du pouvoir sur la vie un investissement interne. On manqueraitalors loriginalit fondamentale du biopouvoir, savoir quil nest pasune forme nouvelle du gouvernement des vivants. Il est plutt la seulemodalit jamais prouve du pouvoir sur la vie. Autrement dit: lmer-gence du biopouvoir nest pas seulement la mise en place de nouveaux

    dispositifs de contrles sur la vie, mais la rponse politique lmer-

    gence dun nouvel objet du pouvoir, savoir la vie elle-mme. Reste alors se demander, pour chapper la tautologie, quelle est cette vie qui estau cur du biopouvoir? quoi fait rfrence ce bios dans lequel sancrela biopolitique? Cest travers une revue des principaux concepts biolo-giques dans lesquels sinstancie le vitalisme de la biopolitique que nousenvisageons notre analyse et entendons fournir des pistes pour uneexgse future plus approfondie.

    1.Les Mots et les choses, Paris, Gallimard, coll. Tel , 1990, p. 139.2. Voir Peter McLaughlin, Naming Biology ,Journal of the History of Biology, vol. 35, n 1, 2002,p. 1-4.

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    De la biologie la biopolitique

    Il apparat assez clairement que Foucault donne au bios une dter-mination proprement biologique et que cette dimension fondamentaleet premire du sujet/objet du pouvoir rgle les fins de la conduite poli-tique. DansLa volont de savoir, dcrivant lopposition entre souverai-net et biopouvoir, Foucault crit ainsi que le pouvoir dexposer unepopulation une mort gnrale est lenvers du pouvoir de garantir uneautre son maintien dans lexistence. Le principe: pouvoir tuer pourpouvoir vivre, qui soutenait la tactique des combats, est devenu principe

    stratgique entre tats; mais lexistence en question nest plus celle,juridique, de la souverainet, cest celle, biologique, dune population (VS, p. 181). De mme, dans Scurit, territoire, population, Foucaultdfinit le biopouvoir comme lensemble des mcanismes par lesquelsce qui, dans lespce humaine, constitue ses traits biologiques fonda-mentaux va pouvoir entrer lintrieur dune politique, dune stratgiepolitique, dune stratgie gnrale de pouvoir, autrement dit commentla socit, les socits occidentales modernes, partir du XVIIIe sicle,ont repris en compte le fait biologique que ltre humain constitue une

    espce humaine (STP, p. 3).Partant dune telle dfinition, on pourrait sattendre ce que

    Foucault tente une entreprise de type sociobiologique, cest--dire une justification du libralisme biopolitique partir dune analyse anthro-pologique de la nature humaine. Ce nest pas le cas. Si la rationalitpolitique se superpose aux transformations de la rationalit biologique,elle nentretient pas avec elle un rapport de ncessit logique, maisadaptative. Foucault ne fonde pas son analyse partir dune clarifica-

    tion des traits biologiques de lespce. Au contraire, la dfinition dubiopouvoir donne ci-dessus ouvre directement sur lanalyse desmcanismes et des dispositifs que met en uvre le biopouvoir (STP,p. 3), puis des traits gnraux des dispositifs de scurit (STP, p. 13).De ces dispositifs mergent toutefois dautres indices de la nature bio-logique de lobjet analys.

    Foucault distingue quatre traits gnraux des dispositifs de scurit:le milieu comme espace de scurit, le traitement de lalatoire parrgulations, linscription de la norme lintrieur de normalits diff-

    rentielles, lapopulation comme sujet et objet des mcanismes scuri-taires. Ici, et contrairement au systme disciplinaire, lanalyse des dis-

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    positifs scuritaires emprunte ses principaux concepts, ou leur assigneun sens commun, lpistmologie biologique et mdicale de la secondemoiti du XIXe sicle. Lopposition entre le disciplinaire et le scuritairese joue ainsi dans larticulation entre les anciens concepts prbio-logiques et les autres: entre le territoire et le milieu, la normation et lanormalisation, le peuple et la population, linstruction et la rgulation.Il est alors possible dinterprter la biopolitique comme un tmoignagede la dynamique qua opre, dans le champ de laction politique, lasubstitution de concepts darwiniens des concepts contemporainsde lhistoire naturelle. Elle rvle, en outre, au cur des dispositifs

    scuritaires la prise en compte de cette nouvelle dimension proprementbiologique de lobjet politique.Dans ce cadre, le concept de population est la pierre angulaire de

    tout ldifice sur lequel se fonde notamment la biopolitique. Il est, selonFoucault, loprateur de transformation qui a fait passer de lhistoirenaturelle la biologie, [mais aussi] de lanalyse des richesses lcono-mie politique, de la grammaire gnrale la philologie historique(STP, p. 80). La biopolitique, autant quune politique de la vie estune politique de la population biologique. Il convient ds lors de se

    demander dans quelle mesure la conception foucaldienne de la popula-tion est-elle rvlatrice de lancrage biologique de la biopolitique?

    La biopolitique comme politique de la population

    Si le terme de population apparat en anglais ds 1751 sous la plumede David Hume dans ses Political Discourses3, il nen est pas moinsvrai, rappelle Foucault, que Darwin a t le premier traiter des tresvivants au niveau de la population, et non plus au niveau de lindivi-dualit (DE, IV, p. 160). Pour lensemble des biologistes depuisDarwin, une population est, dans son sens gnral, un ensemble din-dividus appartenant la mme espce. Pour Foucault, la population,cest [] tout ce qui va stendre depuis lenracinement biologique parlespce jusqu la surface de prise offerte par le public (STP, p. 77).Or, par public, il faut entendre la population prise du ct de ses

    3. Voir lavant-propos au livre dirig par Herv Le Bras,LInvention des populations, Paris, Odile Jacob,2000.

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    opinions, de ses manires de faire, de ses comportements, de ses habi-tudes, de ses craintes de ses prjugs, de ses exigences, cest ce sur quoion a prise par lducation, par les campagnes, par les convictions(STP, p. 77). La population est ainsi tiraille entre une dterminationbiologique fondamentale du vivant (lespce) et une dimension mer-gente psycho-politique (le public), entre lesquelles elle tisse un liencontinu, dterminant ainsi lespace pertinent lintrieur duquel et propos duquel on [i. e. le gouvernement] doit agir (STP, p. 77). Bienque le sens de population soit toujours tiraill entre diverses dter-minations biologique, dmographique, statistique ou historiquesvoir

    larticle de D. CohenS

    , le niveau biologique offre donc pour Foucaultle point dancrage fondamental de signification.Ainsi, quand Foucault dtermine la spcificit de la population,

    cest en rvlant son caractre quasi organique: aux lments dupeuple qui entretiennent entre eux, et par rapport au peuple, une rela-tion anorganique dextriorit, et dindpendance, Foucault oppose les membres de la population considre comme un espace de rgula-tions et dchange avec le milieu.

    Il est vrai, jamais Foucault ne cde la tentation dune qualification

    de la population en terme dorganisme ou de totalit, semblant vouloirchapper une analyse trop vitaliste. Cependant, son interprtation dessignes de la naturalit (STP, p. 72) de la population pourrait de faittmoigner en faveur de sa vitalit, notamment: sa dpendance vis--visdes variables quoffrent le milieu (les lois qui la rgissent, les habitudesde ses membres, ses valeurs, ses ressources), la constance de phnomnesqui dpendent du hasard et de causes conjoncturelles irrductibles unmcanisme de type cartsien, ou la production de lintrt collectif parle jeu du dsir.

    Do cette autre dfinition foucaldienne de la population comme ensemble dlments lintrieur duquel on peut reprer luniversel dudsir produisant rgulirement le bnfice de tous, et propos duquel onpeut reprer un certain nombre de variables dont il est dpendant et quisont susceptibles de le modifier (STP, p. 76). Cette variabilit confre la population une autonomie par rapport la volont unique du souve-rain. Or, cest relativement cette autonomie de la population par rapport toute action extrieure directe du souverain que le milieu apparat

    comme lespace privilgi de la biopolitique. Quest-ce que le milieu ose joue la biopolitique?

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    Le milieucomme nouvel espace de la biopolitique

    Foucault envisage ici son analyse (STP, p. 28-29) en sappuyant surlarticle de Canguilhem, Le vivant et son milieu4 . Canguilhem amontr que le terme de milieu a reu, lorigine, une signification mca-nique. Dabord prsent chez Newton, il tait conu comme fluide vhi-cule daction distance5 entre deux corps. Foucault reprend soncompte cette ide, dfinissant le milieu comme ce qui est ncessairepour rendre compte de laction ncessaire dun corps sur un autre. Cest

    donc bien le support et llment de circulation dune action (STP,p. 22). Le terme de milieu est introduit en biologie par Lamarck. cepropos, lditeur du cours, Michel Senellart, cite en note un extrait delarticle de Canguilhem: Lamarck parle toujours de milieux, au pluriel,et entend par l expressment des fluides comme leau, lair et lalumire. Lorsque Lamarck veut dsigner lensemble des actions quisexercent du dehors sur un vivant [], il ne dit jamais le milieu, maistoujours circonstances influentes. Par consquent, circonstances estpour Lamarck un genre dont climat, lieu et milieu sont les espces.

    (STP, p. 29.) Or, cest en traant un parallle quasi parfait avec la concep-tion lamarckienne du milieu que Foucault analyse la gestion scuritairedes espaces, en insistant sur la circulation des fluides. La disciplinetravaille dans un espace vide, artificiel, que lon va construire entire-ment. La scurit, elle, va prendre appui sur un certain nombre dedonnes matrielles. Elle va travailler bien sr lemplacement aveclcoulement des eaux, avec les les, avec lair, etc. Donc, elle travaillesur un donn. (STP, p. 21.) Dans la politique scuritaire, il sagit alors

    damnager un milieu pour une population, en fonction dun donn et desries dvnements alatoires.Laction biopolitique, en ce sens, apparat fondamentalement comme

    une action indirecte sur la population par le biais des transformations etde lamnagement du milieu. La consquence invitable en est sans douteque la biopolitique ne peut jamais vritablement sloigner de toute tenta-tion eugnique, dj prsente chez Jean-Baptiste Moheau, que Foucaultconsidre comme le premier grand thoricien de la biopolitique, et

    4. Article cit dansLa Connaissance de la vie, Paris, Vrin, 1989, p. 129-154.5.Ibidem, p. 130.

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    dont lambition ntait ni plus ni moins de changer lespce humaine(STP, p. 24). L, il ne sagit plus seulement de rendre les gens, les gestes,les actes, conformes un modle, une norme, comme dans le modledisciplinaire. Il sagit dadapter le comportement du plus grand nombre dans des limites statistiques considres comme acceptables denouvelles normes. Quel traitement la biopolitique fait-elle de la normesociale? Quelles procdures utilise-t-elle pour imposer un systme denormes la population?

    De la normation disciplinaire la normalisation scuritaire

    Dans le cadre de la biopolitique, il sagit de faire en sorte que la normemerge du comportement global de la population. Le contrle descomportements passe alors, dans le cadre de la biopolitique, travers uneinoculation, au sens propre et figur, de la norme sociale travers la miseen place de procdures relevant dune mdecine sociale susceptible dim-poser et de modifier de nouvelles normes de vie, quil sagisse de lali-

    mentation, de lhabitat ou de lamnagement des villes (STP, p. 377).Le traitement de la norme sociale se rvle ainsi trs diffrent selon

    que lon se trouve dans le contexte disciplinaire ou scuritaire. Dans lecadre disciplinaire, le normal est ce qui est capable de se conformer une norme pose comme moyen de certaines fins, lanormal, ce qui nenest pas capable. Ici, cest toujours la norme, la loi, qui est premire. Cenest pas le normal et lanormal. Autrement dit, il y a un caractre primi-tivement prescriptif de la norme, et cest par rapport cette norme poseque la dtermination et le reprage du normal et de lanormal deviennentpossibles. (STP, p. 59.) Dans le contexte scuritaire, la norme est unjeu lintrieur des normalits diffrentielles (STP, p. 65). Ici, le trai-tement de la norme que propose Foucault doit une nouvelle fois beau-coup aux analyses de Canguilhem, dans la premire partie de son livre Le Normal et le pathologique. Les processus de normalisation de labiopolitique rpondent en effet une thse largement rpandue dans lamdecine positive du XIXe sicle, savoir celle de la continuit du normalet de lanormal, de lidentit du normal et du pathologique, selon laquelle

    les phnomnes pathologiques ne sont dans les organismes vivants riende plus que des variations quantitatives, selon le plus et le moins, des

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    phnomnes physiologiques correspondants6. Dans le cadre du traite-ment de la variole analys par Foucault exemplaire dun dispositif scu-ritaire au XVIIIe sicle , la rupture entre le normal et lanormal disparatelle aussi. Le dispositif de traitement ne fait aucun partage. Il consiste prendre en considration lensemble sans discontinuit, sans rupture,des malades et non malades, cest--dire en somme la population, et voir dans cette population quel est le coefficient de morbidit probable(STP, p. 64). On nagit plus sur les individus mais sur les groupes risques voir larticle de D. MoreauS. On na plus le sain et le non-sain, lenormal et lanormal, on a divers niveaux de courbes do lon dduit des

    populations, aujourdhui dites risque . La technique va alors consis-ter ramener la normalit fixe par des courbes statistiques les groupesles plus dfavorables, les plus dviants par rapport la courbe normale,gnrale. Ce qui est normal, ce nest plus ce qui est prescrit, ce sont lesdiverses distributions. Cest pourquoi, selon Foucault, la normalisationscuritaire correspond plus une normalisation qu une vritable normation (STP, p. 59).

    De l dire que la construction des normes de la biopolitique est issuedu champ conceptuel de la mdecine positive, il y a un pas quil ne faut

    pas franchir. Elles partagent en revanche une mme conceptualit due la nature commune de leur objet, la population, le vivant et sa capacit tolrer et liminer des carts quantitatifs vis--vis dune norme. De cepoint de vue, lexemple de la variolisation pour illustrer le traitement dela norme scuritaire est aussi clairant que trompeur, puisquil traite dunproblme propre la population en gnral (sa gestion statistique desnormes) selon langle spcifique de la mise en place dune politique sani-taire (variolisation). Or, la production de normes scuritaires, bien quins-pire ici de lanalyse des normes biomdicales chez Canguilhem, nenest pas moins propre toute une varit de domaines dintervention(ducation, conomie, logement, etc.). Mais il est vrai que lon peut icipousser plus loin la mtaphore mdicale: si la biopolitique, comme nouslavons suggr, est en propre la politique de la vie, de la population, len-semble de ses procdures ne devrait, en fin de compte et dune maniregnrale, avoir dautre but que celui de lui assurer la sant.

    6. Georges Canguilhem,Le Normal et le pathologique, Paris, Puf, 1966, p. 14.