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Dossier de presse
RÉVÉLER LES RICHESSES DES FEMMES SANS-ABRI POUR CONSTRUIRE ENSEMBLE UNE SOCIÉTÉ SANS EXCLUSION.
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C’est comme ça que tout a commencé. À l’origine, une jeune diplômée prédestinée au domaine du com-
merce ou du management, Perrine Boyer; quatre personnes sans-abri avec des rêves plein la tête et le
projet de créer une entreprise.
Une rencontre inattendue qui amène Perrine à les accompagner quelques mois dans ce projet; elle comprend
alors l’importance de mettre à disposition des personnes marginalisées des outils qui leur permettent de re-
trouver leur autonomie et reprendre les rênes de leur vie.
C'est une certitude. Pour Perrine, chaque personne, avec toutes ses richesses et ses fragilités a sa place dans
la société, une vision clef qui constitue la base de l’initiative sociale du Filon.
Le Filon est une structure associative de l’ESS fondée en 2016. Sa mission? Révéler les richesses des femmes
sans-abri pour construire ensemble une société sans exclusion.
Avec elles, Le Filon co-construit un lieu où elles sont accueillies, écoutées, orientées et accompagnées afin
qu’elles puissent reprendre le pouvoir sur leur vie et retrouver leur place dans la société.
Aujourd’hui, Le Filon est porté par une équipe diversifiée qui comprend 35 bénévoles accueillants, 20
bénévoles dédiés à la gestion, 15 experts collaborant régulièrement, 2 salariés et 15 femmes sans-abri,
appelées Filondors.
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QUI SONT-ILS?
« Il n'y aura pas de bonne réponse à la grande exclusion sans qu’elle soit co-
construite avec les femmes les plus exclues » Perrine Boyer, fondatrice.
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Plus d'un tiers des personnes sans-abri à Paris sont des femmes. Discrètes et souvent plus isolées, elles bénéficient de très peu de structures dédiées et sécurisées.
Dans son centre d’accueil de jour du 17ème arrondissement, à Paris, Le Filon offre à ces femmes, les Filondors,
la chaleur et la convivialité d’un foyer qui leur manque tant, mais aussi la satisfaction de besoins élémentaires
bien que difficilement accessibles lorsqu’on se retrouve seule à la rue. Cette démarche permet de diminuer le
temps d’errance des Filondors mais aussi de trouver des solutions durables pour qu'elles puissent retrouver
une place dans la société.
LES MISSIONS DU FILON
Partager le quotidien avec les femmes sans-abri.La première mission du Filon est d’accueillir chacun, en particulier les femmes sans-abri les plus exclues. Dans
une vie quotidienne partagée, chaque personne (Filondors, bénévoles, salariés) apporte ses richesses et ses
talents. Dans cette maison à l’ambiance chaleureuse et bienveillante chacun peut:
Se poser en sécurité et loin des difficultés
Se reposer dans de bonnes conditions
S’exprimer librement et selon ses besoins
Prendre soin de soi et rester propre
Partager un bon repas fait maison
Partager ses talents autour d’activité
Laisser ses affaires en sécurité
« Ici c’est comme ma maison, sans votre équipe je n’aurais pas réussi à tenir, je me seraiS écroulée »
Lamia
« Quand on arrive au Filon, ce qui est extraordinaire c’est qu’on ne sait pas qui est dans la rue et qui ne l’est pas »
Rachel
« On ne m’a jamais traité avec autant de dignité qu’ici » Bernadette
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Ensemble, construire une société sans exclusion. La dernière mission du Filon est de bâtir des actions et des projets collectifs concrets avec des parties pre-
nantes diversifiées et en particulier les femmes sans-abri.
Ces projets ont pour but de sensibiliser le grand public, de changer le regard porté sur les plus exclues et
notamment sur la place qu’elles doivent avoir dans la construction de notre société.
Il peut s'agir de développement de partenariats locaux, avec les habitants, les commerçants ou les acteurs
publics du territoire, de dîners, de cours de sports, de vernissages, mais aussi de publications d’écrits et de
propositions de lois...
Créer des liens pour reprendre le pouvoir sur sa vie.Notre approche est basée sur la création de liens et la rencontre. Nous prenons le temps d’écouter et de
connaître chaque personne. La création d’une relation de confiance, durable et solide est le préalable indis-
pensable à toute action commune, que ce soit au niveau individuel ou collectif.
Une fois que la relation de confiance est instituée, les femmes reprennent peu à peu confiance en elles et
en leurs capacités à reprendre le pouvoir sur leur vie. C’est alors que des demandes peuvent émerger et que
nous les accompagnons en co-construisant avec elles un parcours sur-mesure, personnalisé et adapté à leur
histoire et à leurs aspirations. C’est la mission des accompagnateurs.
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2017/ Un premier lieu pilote.
13 février 2017 : lancement pilote avec l’ouverture du lieu de vie dans une salle prêtée gracieusement dans le quartier des Batignolles (Paris 17).
Un lieu de 50m carrés ouvert de 11h à 17h les lundis, mardis, mercredis, vendredis et dimanches.En 1 an et demi d’activités (13 février – 30 août 2018) : - 38 femmes sans-abri accueillies- 1977 passages au lieu
Lancement du " Filon hors les murs" pour aller ensemble à la rencontre des plus exclues.
Organisation d’un séminaire de croisement des savoirs avec ATD Quart-Monde.
Organisation de 2 éditions d’Or2rue, événements co-construits.
Plus de 20 partenaires opérationnels, en particulier ATD Quart-Monde.
2019/ Étendre la portée de notre action pour construire une société sans exclusion.
Résoudre le problème de capacité d’accueil (limité à 15 places dans le lieu actuel).
Profiter du gain d’espace pour mettre en place des infrastructures plus adaptées aux nombres de femmes accueillies et à leurs besoins.
Proposer la location du lieu et l’organisation d’événements pour à la fois créer du lien social, sensibiliser le plus grand nombre et acquérir une indépendance financière pour répondre au mieux aux besoins des femmes accompagnées.
2019/ un oeil sur le futur: construire ensembleun nouvel espace pour accueillir plus de femmes
Aujourd'hui, il est important que les femmes en situation d'exclusion aient elles aussi conscience qu'elles sont
des richesses pour la société. C'est pourquoi, Le Filon travaille à l'ouverture, en 2019, d'un nouveau lieu co-
construit avec ces femmes afin de faire vivre un espace bienveillant où les talents pourront émerger. Ouvert
sur la société, cette espace permettra d'accueillir plus de femmes.
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Les femmes sans-abri, UNE RICHESSE POUR LA SOCIÉTÉ
DANS LE LANGAGE COURANT, UN FILON D’OR EST UN GISEMENT DE CE PRÉCIEUX ET BRILLANT MÉTAL QU’EST L’OR.
MAIS UN FILONDOR, C’EST AUSSI UNE PERSONNE COMME LAMIA, NICOLE OU LUCIE
Celles que l'on ne regarde pas parce qu’elles n’ont pas l’air sans-abri.
Celles que l'on ne regarde pas parce que l'on n'a pas le temps. Celles que l’on esquive, que l’on ignore
parce que l’on ne se rend pas compte de la richesse qui sommeille en elles. C'est auprès et avec ses femmes
en situation d’exclusion que le Filon s'engage.
« Depuis que je suis arrivée au Filon, j'ai petit à petit retiré la
tête de l’eau et recommencé à respirer.
C’était comme si un tsunami m’avait emportée. J’étais fonc-
tionnaire administrative à Paris, j’ai connu le harcèlement
pendant 7 ans. En 2017, deux événements ont ébranlé ma
stabilité: la perte de mon emploi et celle de mon appartement
par la suite. Aussi, mon employeur me réclamait une année
de salaire tout en sachant que je n’avais plus les moyens de
subvenir à mes besoins et à ceux de mes trois enfants.
Puis, j’ai connu Le Filon où je suis venue me reposer durant
la journée au contact d’autres Filondors et bénévoles qui nous aident de bon coeur, ce que je n’avais jamais
trouvé ailleurs. Depuis mon arrivée, j’ai reçu de l’aide et j’ai ouvert mon coeur: je bricole, je peins, je couds,
j’aime la décoration d’intérieur et je collabore sur différentes activités en cours.. » LUCIE
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ENTRETIEN AVEC PERRINE BOYER, DÉLEGUÉE GÉNÉRALE DU FILON
Comment passer de prometteuse business woman à dé-
léguée générale d’une association luttant contre la pré-
carité et l’exclusion des femmes à la rue ?
La réponse dans le parcours de Perrine Boyer, déléguée
générale du Filon.
Qui êtes-vous?Je suis une jeune femme passionnée de 26 ans qui aime s'engager pour ce qui me tient à coeur. Il y a 2 ans, je finissais mon master en management et c'est a ce moment la que j'ai décidé de fonder le Filon, structure que je dirige aujourd'hui.
D’où venez-vous et quels sont vos projets actuels ?Je viens d'un milieu où j'ai eu beaucoup de chance, à la fois car je n'ai jamais manqué de rien mais surtout parce que j'ai été beaucoup aimée. Je précise cela car aujourd'hui, au sein du Filon, je vois que le manque d'amour est bien souvent la cause profonde des difficultés auxquelles les femmes que nous accueillons doivent faire face.
Le Filon est une structure qui a pour but de favoriser l'inclusion des femmes sans abri. Avec elles, nous faisons vivre un lieu d'accueil de jour, ouvert 5 jours par semaine (dont le dimanche) au sein duquel elles peuvent se poser et retrouver toute la chaleur d'une maison.
Nous mettons également à disposition tout ce qu'il est possible de trouver dans une maison (salle de bain, chambre, casiers où laisser des affaires, cuisine etc...).
Au-delà de notre première mission qui est de permettre aux femmes sans abri de trouver un mieux-être dans leur quotidien, nous les accompagnons de façon personnalisée pour co-construire avec elles un parcours qui leur permette de retrouver leur place dans la société. J'ai décidé de fonder le Filon car je suis convaincue que ces femmes sont pleines de talents et qu'il est nécessaire de les accueillir et de les accompagner pour qu'elles retrouvent leur place dans la société par elles-mêmes et grâce à leurs richesses.
Quelle expérience considérez-vous comme la plus impactante dans votre carrière?Certainement ma rencontre avec les 4 fondateurs de l'association Sans-Abri en Marche. En 2015, j'ai été bénévole dans une bagagerie, un lieu où les personnes de la rue peuvent laisser leurs affaires.
Dans cette bagagerie j'ai rencontré 4 hommes sans abri qui voulaient créer leur entreprise. Au-delà de prendre leur destin en main, ce que j'ai trouvé formidable c'est que dans l'équipe il y avait 2 anciens cuisiniers et un comptable.
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Pensez-vous que l’impact des femmes a changé au cours des dernières années?Je crois surtout qu'il est nécessaire d'avoir une société où chacun a sa place, homme, femme, jeune, vieux, handicapés, riche, pauvre.
Je ne sais pas si les femmes ont plus leur place qu'avant. Peut-être qu'elles commencent surtout à prendre conscience qu'elles ont une place à prendre et qu'elle s'en saisissent peu à peu. Cependant je crois que cela est fragile et qu'il est nécessaire d'agir chaque jour pour leur inclusion.
D’après vous, quel est l’élément clé sur lequel les femmes devraient se concentrer aujourd’hui ?Elles devraient suivre leur cœur si elles en ont envie et s'épanouissent en travaillant 70h par semaine.Si elles souhaitent prendre du temps pour éduquer et s’occuper de leurs enfants qu'elles le fassent.Si elles veulent faire les deux en même temps, qu'elles le fassent. Et, si elles veulent faire complètement autre chose, qu'elles le fassent aussi.
Il est surtout important qu'elles soient au clair avec elles-mêmes et qu'elles puissent agir selon leur cœur et pas selon des impératifs culturels et sociaux.
les 4 valeurs essentielles du filon
co-construction co-construire avec tous et notamment les plus exclues.
chacun ayant un rôle à part entière et un rôle dans notre chemin.
richesse de chacun chaque personne a des talents et des richesses.
Tous les talents/savoirs ont la même valeur.
bienveillance UNe organisation Où chaque personne veille sur elle-même et sur les autres
avec indulgence.
libÉration UNe organisation où chacun choisit des liens qui libèrent.
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« Sortir de la rue, c’est pouvoir se dire : je suis. Cela peut paraître facile, mais c’est le résultat
d’une longue construction de notre être à travers le regard, le toucher des autres. »
Patoche
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