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SOMMAIRE

EDITORIAL

Directeur de la publication:ACHOURI Abdelkader

Directeur de la rédaction:ACHOURI MohamedEmail: [email protected]

Coordinatrice de la rédaction:ACHOURI Amina

Directrice technique:ABDELATIF Rabea

Comité de rédaction:AIT TaninaMAYA HarchaZAHAF Loubna NAHLIL DjaouidaSOLTANE HaniaBADREDINE SawsenRAMZY Chahra HAMDI Rania

Secrétaire de la rédaction:FORTAS Fifi

Conception: BRIKH Kamel

Correction: GHARNAOUT Amar

Pr Mustapha SadibelouizPr N. MesliDr Karima. W. ChennoukhDr Meriem Bensadok

Comité scientifique:

ISSN

2253

-00

6118

8-20

12D

épôt

léga

l

Avril 2014 N° 29

Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé  Edité par Media Pub SantéAdresse: Coopérative El Mehdia, Bt N°2, les Vergers, Bir Mourad Raïs, Alger.Tél./Fax: +213 (0) 21 44 91 11Mob.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23Site web: www.santemag-dz.comEmail: [email protected]

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Pr Abdelkrim Soukhal: Le paludisme est une maladie à déclaration obligatoireLe trouble d’hyperactivité, avec déficit de l’attention, chez l’enfant Le cerveau et les battements du cœur, à l’origine de la qualité de la vue? Pr Mustapha Sadibelouiz: Lorsque la maladie de Parkinson est prise en charge précocement...Chirurgie: Transmission d'expertise chirurgicale par Google GlassMédecine: Après un cancer, que faire pour fortifier son organisme ? Nouvelle stratégie de lutte contre le cancer: réévaluer le potentiel thérapeutique ...

Évènement

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Trouble du comportement alimentaire: l’anorexie mentaleProduits chimiques et travail: 1000 morts, par jourDiabète: les bienfaits du grand bain ! La polio: à nouveau, une urgence de santé publiqueLes cellules souches: une thérapie cellulaire sans greffeImportance de la nutrition, dans la prévention des pathologies buccodentairesModélisation en médecine: De nouveaux modèles de souris, pour révolutionner ...Purpura rhumatoïde de l’adulteCoopération Ulg et Inserm: impact de la lumière sur le cerveau humainUn nouveau type d'implants pourrait aider le cerveau à s'auto-reconstruire, ... Maladie de Crohn: une nouvelle technique d'imagerie

Recherches médicales

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Pr Mesli: Hémophilie: Mettre l'accent sur la prophylaxieDr Meriem Bensadok: La bonne prise en charge thérapeutique des hémophiles...Chafik Kouache: Une hygiène rigoureuse est à observer, avant toute auto-injection... Mme Latifa Lamhene: A l’intérieur du pays, la bonne prise en charge des patients ... Dr Karima. W. Chennoukh: De jeunes hémophiles décèdent encore, en bas âge...

Dossier

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La télémédecine, en Algérie: Une nouvelle organisation des soins et des pratiques...Dr Pierre Simon: La télémédecine est une façon de réinventer le mode de prise en charge ...Dr Nacer Grim: On ne peut pas vivre en marge du développementMme Hassina Riviere-Hamaïli: La télémédecine pourrait répondre ... Un habitat intelligent, capable de détecter les premiers symptômes de troubles ... Le vaccin, une arme nécessaireJournée Vaccination, organisée par la Société algérienne de pédiatrieSéminaire: Amélioration de la qualité des soins, dans les hôpitauxMédecine: De nouvelles perspectives, dans le traitement de la maladie d'AlzheimerRésistances bactériennes: l’OMS sonne l’alarme

Actualité

Nous voici arrivés au terme de deux années de labeur, à l'issue desquelles nous avons tenté de tenir deux paris importants:

1. inscrire, dans le champ de la communication, un magazine à caractère médical, destiné à un public averti et susceptible, par ailleurs, d’intéresser une communauté scientifique exigeante, prête à l’écoute des découvertes dans son domaine, qui est celui des pratiques médicales, ou dans les avancées pharmaceutiques.2. couvrir l’actualité, au mieux, grâce à une équipe de journalistes spécialisés, à travers ses différentes manifestations, en Algérie et dans le monde et être à jour des dernières découvertes, en matière de techniques de transplantation, de pratiques opératoires et de traitements.

Au vu de l’audience, atteinte par Santé Mag, nous ne pouvons qu’être satisfaits du travail accompli durant ces deux années de labeur.Nous nous assignons, dès lors, pour cette troisième année qui se dessine,

l’objectif de toucher un lectorat aussi nombreux et large que possible, grâce à une formule d’abonnement annuel (que vous retrouvez à partir du n° 23 de notre magazine) et qui se promet de le faire parvenir, mensuellement, à tous nos abonnés, quel que soit le lieu où ils se trouvent; et ce, grâce à un système de distribution, qui est mis en œuvre à partir du mois de janvier 2014.Nous demeurerons fidèles à notre ligne éditoriale, qui consiste à suivre les grands événements scientifiques et à être au fait des découvertes du monde médical. Nous restons, ainsi, au contact des avancées médicales et pharmaceutiques, nécessaires pour mieux soigner et mieux guérir.Et dans tout cela, un seul baromètre: celui de nos lecteurs qui saura nous encourager, nous en sommes convaincus – c’est un gage de pérennité - à aller de l’avant, en s’inscrivant dans notre démarche de formule d’abonnement et nous permettre, par la même, de les satisfaire toujours plus et toujours mieux.

La rédaction

33 Formulaire d’abonnement à Santé Mag

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ACTUALITÉ

2 Santé-MAG N°29 - Avril 2014

D’emblée, le Docteur Nacer Grim Directeur du PASS (Programme d’Appui au Secteur de la Santé) défi-

nira cette nouvelle pratique médicale, ses domaines d’activités et ses enjeux. Il aura, ainsi, défini la télémédecine comme étant une forme de pratique médicale à distance, utilisant, donc, les nouvelles techniques de l’information et de la communication. Il précisera que la télémédecine recouvre les champs d’in-terventions suivants: la téléconsultation (interactivité méde-

cin/patient); la télé-expertise (échange d’infor-

mions entre médecins); la télésurveillance (transmission et in-

terprétation d’indicateurs de santé); télé assistance (en cas d’urgence); télé-conseil.

A la lumière de ce qui précède, la télé-médecine permet, donc, à distance: d’effectuer un diagnostic, d’assurer le suivi d’un patient à risque, d’avoir l’avis d’un confrère spécialiste et de prendre une décision thérapeutique. En tout état de cause, les enjeux de la télémédecine autoriseraient un gain de temps - donc d’argent -, en améliorant alors l’égalité d’accès aux soins, vers les personnes démunies et/ou isolées. Egalité d’accès aux soins, par l’intégration de l’Algérie à la révolution numérique; tel est le sacer-doce de monsieur Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé publique, a rappelé, à cet effet, l’intervenant. Prenant la parole à la suite, le Docteur Pierre Simon, Président de l’ANTEL (Association Nationale de Téléméde-cine) s’est appesanti sur les avantages et les objectifs de la télémédecine, mis en exergue à travers son expérience

médicale de plus de trente années, pré-cisément en néphrologie et qui est à l’origine de la première application de la télémédecine, au traitement par dialyse. Il faut ajouter, encore, que cet expert est co-auteur du rapport ministériel sur la télémédecine, devenue le cadre de réfé-rence, en la matière, pour l’Europe. Au cours de son intervention, il aura préci-sé, donc, les enjeux de la télémédecine, tout en rappelant que cette pratique ne saurait remplacer, bien sûr, la médecine classique; mais, vient, avantageuse-ment, accompagner celle-ci. Enfin, le conférencier soulignera que son expé-rience lui aura permis d’identifier cinq facteurs-clé de succès d’un projet de télémédecine, à savoir: un projet médical, répondant à un be-

soin précis; un portage médical fort, soutenu par

un coordinateur; une organisation adoptée et protoco-

laire; de nouvelles compétences à évaluer

(le périmètre médical d’intervention est appelé à se modifier); un modèle économique construit (en

investissement et en fonctionnement).

A ces journées, également, sont inter-venus les docteurs Ben Abdesselam, Directeur de la direction adjointe des technologies du CHU Sainte-Justine (Montréal Québec et Pierre Traineau, Président du CATEL (Club des Ac-teurs de la Télésanté), qui présentent, à eux deux, quarante années d’expé-rience en technologie de l’information de la santé et ont témoigné de leur ex-périence, dans ce domaine, à travers le monde entier

La télémédecine, en Algérie:

"Une nouvelle organisation des soins et des pratiques

professionnelles"Les samedi 29 et dimanche 30 mars 2014 se sont tenues, à l’hôtel El Djazair (ex-Saint Georges) les journées de télémédecine, que nous pouvons qualifier d’assises nationales, en l’occurrence.

Par Tanina Ait

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ACTUALITÉ

3Santé-MAGN°29 - Avril 2014 3

Autrement dit, on comprend que la télémédecine évite, par conséquent, des dépla-cements pénibles et souvent,

onéreux aux patients, déjà fatigués par la maladie, en les soignant à distance; d’où, l’amorce d’une démocratisation de l’accès aux soins, en supprimant les inégalités, dues à la trop grande dif-férence des pouvoirs d’achat. C’est, du moins, cette volonté dont ont fait montre l’ensemble des intervenants, lors de ces deux journées d’étude, dé-diées aux nouvelles technologies et la santé publique. Toutefois, il a été sou-ligné, par le docteur Pierre Simon, que la télémédecine ne saurait remplacer la médecine classique, mais qu’elle agit en complément à celle-ci. Par ailleurs, en réponse à la question de savoir si l’absence physique du patient, face à son médecin, pourrait altérer la relation humaine y afférente, il aura la réponse suivante et dira, en substance, que cette question est, souvent, posée; mais, aucun souci à se faire, car on al-terne le face à face et la communication à distance, selon le cas et donc, on vise une adaptation à la situation du mo-ment, dans la recherche d’un équilibre entre les deux moyens. En l’occurrence, devant une pathologie chronique, due souvent au vieillisse-ment, une attention doit être portée, en continu, au malade par son médecin et face, alors, à cette contrainte, la télé-médecine devient l’instrument idoine, pour y pallier, en permettant un suivi constant du patient sans, pour autant, nécessiter son déplacement et ses in-convénients. C’est une façon, quelque part, de réinventer, un peu, le mode de prise en charge du malade.

Au demeurant, le président de l’Asso-ciation nationale de télémédecine est venu témoigner de son expérience, en Europe de façon générale et en France, en particulier, puisqu’il a contribué au développement de la télémédecine dans son pays, matérialisé par un rap-port; en l’occurrence, ministériel, établi en 2008 et qui a permis de structurer le programme de télémédecine.Etant lui-même néphrologue, le docteur Pierre Simon a, donc, mis en place un programme de télémédecine, pour les patients dialysés. «Le résultat en est satisfaisant, à la fois sur la qualité de la prise en charge médicale et en même temps sur la satisfaction des patients, car cela permet, très souvent, dans la médecine spécialisée, d’éviter les dépla-cements et d’améliorer la qualité de vie des patients», dira notre interlocuteur. Concrètement, le spécialiste précisera qu’un préalable est nécessaire, toute-fois, à la réussite du programme, qui suppose, effectivement, un bon réseau numérique. «Il faut avoir, au départ et surtout dans le domaine de la santé, un réseau de bonne qualité. Les opérateurs doivent offrir un débit minimum de deux mégabits seconde; c’est-à-dire, l’équiva-lence soit en aller et en retour. A partir de

là, on peut faire d’excellents soins à dis-tance; que ce soit de la téléconsultation avec le patient, qui est derrière l’écran, ou même de l’échange entre médecins - ce qu’on appelle de la télé-expertise -, parce qu’aujourd’hui, de plus en plus, le progrès en médecine avance continuel-lement et la spécialisation de plus en plus approfondie; d’où, l’obligation d’avoir les avis de ses confrères en permanence», souligne-t-il. Ainsi, l’avantage de la télémédecine c’est, aussi, de favoriser la coopération entre les professionnels de la santé et la médecine de demain ne sera plus, uni-quement, une médecine reposant sur le seul médecin; mais, également, sur les infirmières, les pharmaciens, kinésithé-rapeutes, les diététiciens, etc. …qui sont des professionnels de santé participant au parcours de soins d’un patient atteint de maladie chronique. «Je pense que c’est cela qui est nouveau, aujourd’hui, dans le paradigme de santé et dans la révolution de l’organisation en matière de santé publique, c’est que chaque professionnel de santé a sa place dans le parcours de soins à côté du médecin, qui reste bien-sûr, le chef d’orchestre et le responsable des soins», dira le spécia-liste, en guise de conclusion

Dr Pierre Simon:

"La télémédecine est une façon de réinventer le mode de prise

en charge du malade"Les moyens modernes de communication, que permettent les avancées technologiques, tels que tablettes et smartphones, nous autorisent, aujourd’hui, à bénéficier, donc, de la révolution numérique, pour l’appliquer au domaine de la santé et de faire, ainsi, de la médecine à distance, explique le docteur Pierre Simon.

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ACTUALITÉ

4 Santé-MAG N°29 - Avril 2014

Il soulignera, en outre, qu’aujourd’hui, le Programme d’Appui au Secteur de la Santé qu’il a l’honneur de pi-loter, en coopération avec l’Union

Européenne, a comme objectif, effectif, la télémédecine et à ce propos, l’expert a rappelé que monsieur le ministre de la Santé n’a de cesse d’encourager à la mise en œuvre et au renforcement du dossier électronique médical du patient, qu’il considère comme étant la pierre angulaire de la politique de santé; car, présentant un gain de temps, une ré-duction de coût et une augmentation, par conséquent, d’une valeur ajoutée certaine. Autrement dit, l’améliora-tion de la qualité des soins offerts aux patients. «C’est, donc, dans cet axe que nous avons réfléchi, dira-t-il, pour faire partager, également, les avantages pro-curés par la télémédecine à l’ensemble des professionnels de la santé, à travers le territoire national». Il ajoutera, aussi, dans ce sens, que: «c’est cette volonté qui nous a guidés, pour sélectionner cer-tains établissements de santé, dont leurs représentants sont ici présents; à savoir ceux du Sud, en l’occurrence: Béchar, Tindouf, Ouargla, Illizi, Laghouat, pour échanger des données et des référents avec des professeurs des CHU du Nord du pays, porteurs du projet, dans une espèce de jumelage, à l’instar de l’EHU d’Oran, dont le professeur Boubekeur est président de son conseil scientifique; mais, également, député, ce qui nous facilitera, par la même l’élaboration et l’adoption de textes règlementaires fu-turs, relatifs à l’innovation en matière de pratique médicale et s’inscrivant dans le projet sanitaire qu’on aura à introduire, incessamment, dans le cadre du projet de loi sanitaire». Au demeurant, le Directeur du PASS a précisé, à l’évidence qu’en plus d’une

volonté politique il y a un engagement certain de participer à la révolution nu-mérique et cette opportunité nous est offerte au sein du Programme d’Appui au Secteur de la Santé (PASS), financé par l’Union Européenne. «Nous devons, donc, saisir cette chance de développe-ment, car on ne peut pas vivre en marge du progrès, sinon «on entrera, dans l’ave-nir, à reculons».A l’heure actuelle, grâce à Internet, la recherche et les échanges sont facili-tés avancera-t-il comme argument, s’il fallait en donner. L’expert ajoutera que, «ceci dit, nous sommes obligés, condam-nés même à évoluer en phase avec notre environnement technologique de plus en plus performant, sous peine d’être dépas-sés et dépendants d’autrui. C’est pour-quoi je dis, toujours, que toute réforme n’a de sens et de vertu que si elle agit en phase avec son temps». En conséquence, nous avons constaté, quant à nous, la présence de différents experts, aussi bien nationaux qu’étran-gers et parmi eux, le Français Pierre Simon, spécialiste dans le domaine de la

télémédecine, de la téléenseignement et santé, à l’origine d’un rapport ministériel, établi en 2008 et qui a permis de struc-turer le programme y affèrent, en Eu-rope. Une autre expérience européenne, dans le domaine technologique, en l’oc-currence "comment utiliser les plates-formes, en temps réel", a été présenté, lors de cette conférence, enrichie, éga-lement, par la présence canadienne, très avancée, aussi, dans ce même domaine. Monsieur Nacer Grim nous confiera que ces différents parcours, associés à l’expérience algérienne, qui est, encore, certes à ses débuts, néanmoins promet-teuse, on pourra, alors, proposer des recommandations idoines et envisager des perspectives, dans une démarche pragmatique. «Voilà, grosso-modo, ce qui nous anime, à travers le séminaire de ce jour», dira notre interlocuteur et de continuer «effectivement, nous sommes demandeurs certes d’une assistance technique sans, pour autant, faire dans le copier-coller. Ce n’est pas, non plus, du suivisme; mais, plutôt, une question d’intégration à la marche du progrès.

"On ne peut pas vivre en marge du développement"

Dr Nacer Grim*, à Santé Mag,

A cet effet, le Docteur Nacer Grim rappellera que l‘expérience algérienne, en matière de télémédecine, a débuté il y a dix ans et ce, par le biais de la création d’un centre national d’imagerie médicale et que «la télémédecine a été prise, donc, par le bout de l’imagerie médicale, si l’on peut s’exprimer, ainsi; laquelle reste, par ailleurs, un élément important».

Propos recueillis par Tanina Ait

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ACTUALITÉ

5Santé-MAGN°29 - Avril 2014 5

"La télémédecine pourrait répondre à des enjeux très

importants, pour un pays aussi vaste que le nôtre"

Mme Hassina Riviere-Hamaïli*, à Santé Mag, Il dira que «l’Algérie, notre pays, est un pays vaste, dans lequel il nous faudra agir avec les moyens techniques de l’heure, mais, également, échanger nos expériences avec nos voisins en Afrique et avec ceux de la rive nord de la Médi-terrané et même au-delà, pourquoi pas?» L’expert algérien estime que, pour ce faire, en Algérie, nous avons des poten-tialités intellectuelles, bien qu’il faille reconnaître, au demeurant, nos insuf-fisances, à corriger, au plan technolo-gique. Toujours est-il, que le directeur du PASS pense qu’il y a lieu de généra-liser la télémédecine comme appoint à la médecine classique, car ceci facilitera le traitement médical, en faisant l’éco-nomie de déplacements. Ainsi, après une intervention chirurgicale en milieu hospitalier, le suivi post-opératoire se fera par le réseau numérique, sous simple clic, à travers son iPhone, son smartphone et entrer en contact avec son médecin. C’est cette situation qu’il prendra comme exemple; à savoir, la chirurgie ambulatoire, pour montrer les avantages présentés par la téléméde-cine; tout comme lorsqu’il s’agit de télé-consultation médicale - autrement dit, à distance - et enfin de telle expertise, ou discussion entre spécialistes. «Voilà un peu ce qui nous attend aujourd’hui; c’est-à-dire, un double défi, à savoir: l’intégra-tion dans l’environnement technologique et l’organisation sanitaire avec un sup-port règlementaire, qui doit suivre, dans le cadre de cette dynamique, qui est de revoir la nouvelle Loi sanitaire».A la question de savoir si toute cette technologie de la télémédecine ne risque pas d’altérer les relations hu-maines, qui sont incontournables, entre le médecin et son patient, monsieur Grim répondra: «en tant que médecin moi-même, je suis un homme du ter-rain: J’ai beaucoup travaillé sur la relation humaine médecin/patient et j’y accorde une importance primordiale. En outre, je l’ai dit, tantôt, il va falloir, de toute façon, vivre avec son temps et le fait de com-muniquer avec les moyens modernes, comme le smartphone, densifient les relations donc, même si, éloignés les uns des autres spatialement, les fréquences sont multipliées et en fait, les distances rapprochées. A contrario, on peut être face à face sans qu’aucune relation ne s’installe forcément. En dernière ins-tance, c’est le médecin qui, constamment en contact avec son patient, doit juger de la nécessité de ramener le malade, en cas de besoin d’un contact direct», conclura le docteur Nacer Grim

Le projet de la télémédecine est, encore, au stade embryonnaire, en Algérie, fait remarquer, de prime abord, Madame Hassina

Riviere Hamaïli. Néanmoins, elle ajou-tera que notre pays a, déjà, lancé dans certains CHU, tel que celui de Bab-El-Oued (Alger) la télémédecine et l’EHU d’Oran va travailler de cette manière avec les hôpitaux du Sud. Par ailleurs, l’experte estime que, pour un pays aus-si vaste que le nôtre, la télémédecine pourrait répondre à des enjeux qui sont très importants; notamment, répondre à la problématique de l’équité, dans l’accès des soins de qualité. En effet, les citoyens n’ont pas, toujours, les moyens matériels et financiers de se déplacer sur de longues distances, pour se faire soigner et en l’occurrence, le sud Algé-rien est très éloigné des établissements hospitaliers du Nord, mieux dotés en structures et personnels spécialisés a-t-elle affirmé. Toutefois, il demeure, bien entendu, que la télémédecine ne saurait se substituer à la méde-

cine conventionnelle; mais, madame Hassina Riviere demeure convaincue que cette technique de pointe rendra d’énormes services, tant aux plans mé-dical que financier. Il y aura un temps d’adaptation, certes, comme pour tout changement; mais, petit à petit, cela deviendra du domaine de l’habitude, précise-t-elle. L’Algérie ayant compris ces enjeux, elle en a fait une priorité, dans l’application de sa stratégie relative à la politique de santé publique. Il est recommandé, en tout état de cause, d’avancer pas à pas, pour ne pas chambouler, d’un coup, l’ordre des choses actuelles et faire admettre le principe par tous, d’autant que les avantages sont évidents et importants. C’est ainsi que nous ferons avancer notre projet, conclura l’experte

* Mme Hassina Riviere-Hamaili, expert long terme en ressources humaines, dans le cadre du Programme d’Appui du Secteur de la Santé (PASS).

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ACTUALITÉ

6 Santé-MAG N°29 - Avril 2014

Le centre basque de recherche appliquée TECNALIA a conçu un système de capteurs qui, installés dans une maison,

permet de suivre les activités et les habitudes de son occupant et de détecter tout changement, surve-nant dans lesdites habitudes, pouvant être le symptôme de troubles liés à des maladies neuro-dégénératives, telles qu'Alzheimer.Dans la Communauté Autonome du Pays Basque, où est implanté le centre TECNALIA, on recenserait 16% de per-sonnes âgées, en situation de dépen-dance et 26% souffrant de handicaps. Parallèlement, des chiffres avancés par l'Institut des personnes Agées et des Services Sociaux (IMSERSO, organisme gouvernemental espagnol) montrent que 70% des personnes âgées préfèrent continuer de vivre chez elles, plutôt que dans une résidence spécialisée. Le dis-positif inventée à TECNALIA apporte une piste concrète, pour augmenter

le confort, au quotidien, de cette po-pulation vieillissante, qui veut rester autonome et surtout, pour améliorer le dépistage précoce des troubles neu-ro-dégénératifs, liés au vieillissement: En effet, dans les premiers stades des maladies neuro-dégénératives, telles qu'Alzheimer, les symptômes consistent en des changements comportementaux dans les activités de la vie quotidienne, difficiles à diagnostiquer, si la personne vit seule. Un diagnostic précoce per-mettrait d'affronter la maladie, dès les premières étapes de la détérioration cognitive retardant, ainsi, ses effets et permettant une amélioration de la qua-lité de vie du patient.Dans le système imaginé par TECNALIA, un vaste réseau de capteurs est réparti dans toute la maison, pour détecter la présence de son occupant dans les dif-férentes pièces, dans son lit, ou sur le canapé, l'ouverture et la fermeture des portes, des fenêtres, des tiroirs, l'allu-mage et l'extinction des lumière, l'uti-

lisation des appareils électrodomes-tiques, ou de la télévision, ...etc. Des capteurs sonores sont utilisés, pour identifier la sonnerie du téléphone, ou le bruit de la sonnette. Le système enregistre toutes ces informations en temps réel et les croise, pour identifier l'activité que la personne est en train de réaliser (préparer à manger, regarder la télévision, ou prendre une douche...). Ce suivi technologique draconien - qui n'aurait rien à envier aux méthodes du Big Brother de George Orwell - permet d'établir quelles sont les habitudes, ou la routine quotidienne de la personne, pour détecter, ensuite, les changements qui pourraient être symptomatiques d'une maladie neuro-dégénérative et le cas échéant, donner l'alerte: troubles de la mémoire, désorientation spatiale, temporelle, arrêt soudain d'une activité en cours, ou isolement de la personne... tous ces symptômes transparaissent dans des petits détails, tels qu'un chan-gement du rythme de sommeil, ou des habitudes alimentaires (arrêter de man-ger chaud, par exemple), un manque d'activité (plus de temps passé assis devant la télévision), une déambulation aléatoire dans l'habitation, des oublis dangereux ( laisser la gazinière, ou le four allumés trop longtemps) etc…Il est, aussi, prévu que ce système puisse assister les personnes âgées dans leur gestion du quotidien, par exemple, au travers d'alarmes, ou de robots domes-tiques, qui leur rappellent l'heure de leur prise de médicaments, ou de la réalisation d'une activité quelconque. Un prototype de ce système, sur lequel les chercheurs de TECNALIA ont tra-vaillé pendant 3 ans, est actuellement à l'étude dans les installations du centre, à Zamudio (Bizkaia)

Un habitat intelligent, capable de détecter

les premiers symptômes de troubles neuro-dégénératifs,

liés au vieillissementEn 2005, 21% de la population européenne avait plus de 60 ans. En 2050, il est prévu que ce chiffre atteigne les 32%. Dans un tel contexte de vieillissement de la population, une forte augmentation du nombre de personnes âgées handicapées, ou dépen-dantes, est à prévoir.

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ACTUALITÉ

7Santé-MAGN°29 - Avril 2014 7

Elle, c’est la vaccination. Un acte individuel – et simple – qui ré-sonne sur le collectif. Mais au fait, c’est quoi un vaccin? Est-ce

un médicament? Tous les vaccins sont-ils les mêmes? Réponses, à l’occasion de la semaine européenne de la vaccination du 22 au 26 avril 2014, dont le slogan, cette année, est «Etes-vous à jour?»«Le vaccin ne soigne pas», nous précise le Dr André Prost, administrateur du Fonds mondial pour les vaccins (GAVI) Fund Affiliates. «La vaccination permet de lut-ter contre des maladies potentiellement graves et qui, pour certaines, ne peuvent pas être traitées autrement. A part les vaccins, on n’a rien pour se protéger contre les virus ! C’est une catégorie thérapeutique, dont on ne peut se pas-ser». Le principe du vaccin consiste à introduire, dans le corps, une forme inoffen-sive d’un agent infectieux. «C’est, en fait, une médecine par les semblables» conti-nue le Dr Prost. «Cette inoculation dé-clenche une réponse du

système immunitaire. Cette dernière se traduit par la formation d’anticorps, spé-cialement dirigés contre la maladie». Il existe deux types de vaccin: Ceux réalisés à partir d’un agent inactivé (ou tué). Plusieurs injections, par voie intramusculaire ou sous-cutanée, sont nécessaires, pour obtenir une immunisa-tion suffisante (c’est le cas, par exemple, du vaccin poliomyélitique injectable). Parfois des rappels sont aussi indispen-sables; Ceux à partir d’un agent atténué (ou vi-vant). Ils créent une infection à minima, très proche de l’infection naturelle, sans ses dangers. Citons le vaccin contre la

rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO).N’oublions pas, enfin, le rôle (primordial) des adjuvants et des conservateurs. Les adjuvants sont des subs-tances ajoutées dans le vaccin, pour optimiser la ré-ponse immunitaire. Ils per-mettent, donc, d’augmen-ter l’efficacité et la durée de la protection.

Quant aux conservateurs, ils sont utili-sés, pour assurer la qualité des vaccins et empêcher qu’ils ne soient contaminés.

SE FAIRE VACCINER POUR PROTÉGER LES AUTRES…La vaccination est un acte de protection individuel, bien sûr; mais, aussi, collec-tif. Se faire vacciner, c’est le meilleur moyen de se protéger soi-même. Mais, une vaccination massive protège, aussi, la population toute entière. Elle ralen-tit (voire empêche) la propagation de l’agent infectieux.

Et qui vaccine? En fait, les vaccinations peuvent être effectuées par un profes-sionnel de santé: médecin généraliste, sage-femme, pédiatre, gynécologue, gériatre, infirmier…dans les centres de vaccination publics. Vous trouverez leurs coordonnées auprès des mairies, agences régionales de santé (ARS) ou conseils généraux; dans les centres de Protection maternelle et infantile (PMI) pour les enfants de moins de 7 ans; dans les services de médecine du travail; dans les centres de vaccination, pour les voyageurs

Le vaccin, une arme nécessaireSelon l’OMS, la vaccination est «l’un des investissements les plus rentables, dans le domaine de la santé». Elle sauve 2 à 3 mil-lions de vies, chaque année, dans le monde !

Dr André Prost

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ACTUALITÉ

8 Santé-MAG N°29 - Avril 2014

Les programmes de vaccination ont démontré leur efficacité et ont permis, à travers le monde, d’éviter de nombreuses mala-

dies infectieuses et de réduire la mor-talité infantile.L’OMS estime que, chaque année, la vaccination sauve plus de 2.5 millions de vies, à travers le monde. 2011-2020 est la décennie de la vaccination et l'Or-ganisation mondiale de la santé (OMS) a initié un plan d’action mondial pour les vaccins, approuvé par l’Assemblée mondiale de la Santé, en mai 2012. Ce Plan d’action mondial vise à éviter des millions de morts, grâce à un accès plus équitable à la vaccination, à renfor-cer la vaccination systématique, pour atteindre les objectifs de couverture et à accélérer la lutte contre toutes les maladies évitables, par la vaccination. L’éradication de la poliomyélite est le premier jalon, important, qui a été fixé.L’OMS et ses partenaires ont décidé que, chaque année, la dernière semaine d’avril serait la Semaine mondiale de la vaccination. L'objectif est de sensibiliser le public au fait que la vaccination sauve des vies, à encourager partout les gens

à se faire vacciner et à vacciner leurs enfants contre des maladies mortelles.En 2014, la Semaine mondiale de la vac-cination, au travers de la question posée «Êtes-vous à jour de vos vaccinations?», invite chacun à vérifier son carnet de vaccination et à se faire vacciner, si be-soin.Le Pr. Smail Mesbah, directeur général de la Prévention, au niveau du MSPRH, a procédé à l'ouverture de cette ren-contre. Dans son allocution d’ouverture, Il a rappelé que le Programme Elargi de Vaccination (PEV) est, depuis sa mise en œuvre, une priorité nationale, qu'il est totalement gratuit et qu'il a donné des résultats appréciables, puisque le taux de couverture vaccinale est de plus de 90%, pour tous les vaccins. L’Algérie dispose, aujourd’hui, de plus de 8000 centres de vaccination, toutes structures confondues. En Algérie, le Programme Elargi de Vaccination (PEV) a contri-bué à la réduction de près de 50% de la mortalité infantile, qui est, aujourd’hui, de 22‰, en diminuant l’incidence des maladies, prévenues par la vaccination. Pour maintenir les avancées, obtenues par le programme de vaccination, il est

fondamental de maintenir un taux de couverture vaccinal entre 90% à 95% et d’introduire de nouveaux vaccins, comme le préconise l’OMS.Le Pr S.MESBAH a confirmé que l’actua-lisation du calendrier vaccinal, qu’elle soit progressive, ou globale, est en cours et que les changements prévus verront l’introduction de 4 nouveaux vaccins: Polio injectable – Rubéole – Oreillons – Vaccin anti-pneumococcique. Toutes les personnes présentes ont approuvé la nécessité du changement du pro-gramme vaccinal.Au cours de cette journée, les différents intervenants ont passé en revue les différents vaccins, déjà présents, dans le PEV: Vaccins contre la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole, qui vont connaître des modifications, dans le nouveau calendrier vaccinal.Le Pr C. Kaddache a expliqué que l'in-troduction du vaccin injectable contre la poliomyélite fait partie intégrante du plan mondial d'éradication de la polio-myélite. Cette introduction doit se faire de manière progressive; d'où, l'adoption de schémas, dits séquentiels, associant vaccin antipolio par voie orale et vaccin antipolio par voie injectable.Il a insisté sur l'importance, cruciale, dans le cadre du programme d'éradi-cation de la poliomyélite, de déclarer et d’investiguer toutes les paralysies flasques aigues (02 prélèvements de selles et un examen à 60 jours d’évolu-tion). C’est, seulement, en remplissant ces critères que l’Algérie pourra être reconnue, par l’OMS, comme un «Pays Polio Free».Le Pr R. Boukari est revenu sur le vac-cin contre la coqueluche, maladie qui connaît une résurgence, ces dernières années, dans certains pays et dont la fréquence augmente chez les très jeunes nourrissons de moins de trois mois, qui n'ont, encore, reçu le vaccin.

Journée Vaccination,

organisée par la Société algérienne de pédiatrie

Pour commémorer la Semaine mondiale de la vaccination et la Journée africaine de la vaccination, la Société algérienne de pédiatrie a organisé, le Samedi 26 Avril 2014, en présence du Pr Bah KEITA, représentant de l'OMS en Algérie, une journée de réflexion et débat sur ce thème, à laquelle ont été conviés des pédiatres, des infectiologues, des épidémiologistes, des microbiolo-gistes, des gynécologues, des neurologues.

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ACTUALITÉ

9Santé-MAGN°29 - Avril 2014 9

Ces jeunes nourrissons sont, le plus sou-vent, contaminés par des adultes de leur entourage, qui ne sont plus protégés contre la coqueluche. Compte tenu de ces modifications épidémiologiques, il est recommandé de donner la première dose de ce vaccin (associé, entre autres, au vaccin contre la diphtérie et au vaccin contre le tétanos, deux maladies qui ont disparu, en Algérie) plus précocement, dès le 2ème mois de vie et d'introduire des rappels, dans l'enfance, ou à l'ado-lescence, pour maintenir une protection durable, jusqu'à l'âge adulte. Les microbiologistes présents ont soule-vé le problème de la surveillance micro-biologique et du diagnostic biologique de la coqueluche qui est, souvent, en défaut, du fait d'un approvisionnement irrégulier en réactifs et de l'insuffisance des laboratoires en mesure de faire le diagnostic de cette maladie. Ceci contri-bue, largement, au sous-diagnostic de cette maladie et rend impossible la sur-veillance épidémiologique nécessaire.Le Pr MS Seghier, de l’Institut Pasteur d’Algérie, avec une intervention, intitu-lée ‘’Rougeole –Rubéole: données épi-démiologiques du laboratoire de virolo-gie et impact sur le calendrier vaccinal’’, rappelle la nécessité, comme le recom-mande l’OMS, d’associer le vaccin de la rubéole à celui de la rougeole et précise que l’introduction de ce nouveau vaccin s’inscrit dans le plan Mondial d’élimina-tion de la rougeole-Rubéole. La rubéole est une maladie virale, en général bé-nigne, chez l’enfant, mais l’infection, en début de grossesse, peut provoquer la mort du fœtus, ou le syndrome de ru-béole congénitale. Le virus de la rubéole peut être, alors, responsable de malfor-mations, chez l'enfant à naître, telles que la cataracte, les malformations car-diaques, cérébrales, une surdité, dans le cadre du syndrome de rubéole congéni-tale (SDC).Les 2 dernières épidémies de rubéole, de 2012 et 2013, rapportées par Pr MS Seghier, ont vu apparaître plusieurs cas de formes graves de rubéole congéni-tale (27 cas de SDC, recensés par l'IPA).Cette nouvelle association Rougeole-Rubéole, avec le vaccin contre les oreil-lons, se fera en 2 doses, à 12 et à 18 mois. Fin 2012, 134 pays avaient introduit, à l’échelle nationale, le vaccin contre la rubéole.Le Pr JP. Grangaud intervient avec une communication intitulée: ‘’inté-rêt de l’introduction de la vaccination anti-pneumococcique.’’ Il rappelle que les infections, comme la méningite, la

pneumonie et les autres infections inva-sives, à pneumocoque, sont des mala-dies graves et qu'elles ont une incidence sur la mortalité des enfants de moins de 5 ans.

EN ALGÉRIE, LA PNEUMONIE REPRÉ-SENTE LA PREMIÈRE CAUSE DE MOR-TALITÉ INFANTILEL'introduction du vaccin anti-pneumo-coccique, dans le calendrier vaccinal na-tional, comme cela est, déjà, le cas dans plus de 120 pays, constitue une avancée et contribuera à la baisse de la mortalité infantile. La lutte contre la pneumonie doit as-socier, en plus de la vaccination, plu-sieurs actions, que sont: la promotion de l'allaitement maternel, le lavage des mains et la réduction de la pollution et l'accès à un traitement approprié de la pneumonie, par les antibiotiques. Il est important d'ajouter que la réduction de la consommation, inappropriée, des antibiotiques et la vaccination anti-pneumococcique doivent être menées simultanément. Actuellement un Plan d’action mondial intégré, pour prévenir et combattre la pneumonie et la diar-rhée, préconise une plus grande intégra-tion des actions menées, pour prévenir et traiter ces deux maladies. Le Pr D. Hamouda, de l'Institut Natio-nal de Santé Publique, a fait part, à l'assistance, des résultats de ses travaux concernant l'Infection à l’Human Papil-lomavirus (HPV) et sa relation avec le cancer du col utérin, en Algérie. Elle a mis l’accent, à travers des chiffres na-tionaux et mondiaux, sur la fréquence, croissante, des cancers du col de l'uté-rus et le nombre élevé de décès, préci-sant que ces nouveaux cas se localisent, pour 85% d’entre-eux, dans les pays en développement, avec un pic de mor-talité situé entre 55 et 65 ans. Le Pr D. Hamouda souligne que la vaccination contre le virus, responsable de 79 % des cancers du col utérin, existe. La mise en place de cette vaccination contre les gé-notypes responsables (2 génotypes les plus fréquents qui sont l'HPV 16 et l'HPV 18) doit se faire conjointement, avec la poursuite du dépistage, par les frottis cervico-vaginaux.Le Pr C. Olivier (France), expert en vac-cinologie et membre de comité tech-nique de vaccination a abondé dans le même sens, donnant les derniers résul-tats de la vaccination contre l’HPV, dans les pays qui l'ont mise en place: les don-nées factuelles actuelles montrent que cette vaccination, qui est recommandée

entre l'âge de 11-13 ans, à raison de 2 doses, effectuées à 6 mois d'intervalle, s'accompagne de la réduction des lé-sions métaplasiques du col de l'utérus.

8 ans après l'introduction de la vacci-nation, les systèmes de surveillance mis en place enregistrent une diminu-tion de plus de 70 % des lésions pré-cancéreuses du col de l'utérus. Toutes les études, mises en place, notent une bonne tolérance et l'inexistence d'effets indésirables sérieux, liés au vaccin HPV. Un nouveau vaccin comportant les 9 gé-notypes est en phase III et devrait être commercialisé bientôt. La vaccination anti-HPV a été une pro-position du groupe de travail chargé d'élaborer le projet du Plan Cancer 2014-2019. Cette vaccination est pro-posée dans le chapitre de la préven-tion, non seulement du cancer du col de l'utérus mais, également, des cancers de la sphère ORL.Les débats, qui ont suivi les différentes communications, de cette journée d'étude ont abordé différents aspects: Comment allaient se mettre en place

ces différents changements ? Quelle est la disponibilité de ces vac-

cins, sur le marché international ? Comment assurer et maintenir un ap-

provisionnement régulier, pour éviter les ruptures ? Comment faire le choix, dans l'ordre

d'entrée des vaccins, en cas d'actualisa-tion graduelle?Le Pr B. Keita, représentant de l’OMS, en Algérie, a souligné le rôle fondamental de la communication et de la transmis-sion des messages, dont la perception est différente, selon les régions, pour la réussite de ce nouveau programme de vaccination. La consultation de tous les acteurs de la santé, en intégrant le secteur privé, est un préalable indispensable avant d'en-tériner les changements.Il a recommandé la mise à jour des guides Nationaux, pour mieux évaluer le réveil de certaines pathologies, comme la coqueluche, par exemple.Tous ces débats aboutissent, en fin de séance, à une proposition de calendrier vaccinal tenant compte des nouveaux vaccins retenus et du timing, concer-nant la date d'introduction de chaque vaccin. Il est répété que deux points sont incontournables; à savoir, la com-munication intégrant les différents par-tenaires, la population et la formation de l’ensemble des personnels, impliqués dans l'acte vaccinal

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ACTUALITÉ

10 Santé-MAG N°29 - Avril 2014

A ce propos, le professeur Madjid Bessaha, directeur Ethique et Déontologie Médi-cale, soulignera que le minis-

tère de la Santé et le bénéficiaire du projet de l’Union Européenne sur la qualité des soins aux hôpitaux, dont la mise en place a été confié à Evaplan; l’objectif étant, également, de former les formateurs dans la qualité des soins. Toutefois, il faut souligner que cela ne diffère pas de ce qu’a entrepris la Tutelle depuis trois mois, conformé-ment aux orientations de son premier responsable; en l’occurrence, monsieur Abdelmalek Boudiaf, dans le cadre de la réforme du secteur de la Santé pu-

blique: améliorer les conditions d’ac-cueil, de prise en charge du malade, de son environnement, savoir fournir tout l’équipement nécessaire à la bonne marche d’un service de soins - aussi bien au niveau hospitalo-universitaire que dans les établissements publics hospitaliers et de structures de proxi-mité -, précise-t-il.Interrogé sur le constat, actuel, du sys-tème de santé, monsieur Madjid Bessaha fera savoir que ce système est beaucoup critiqué et tout le monde parle d’une façon négative, nonobstant la pression que ce secteur subit. Cependant, un bémol doit être apporté à ces critiques; car, après expérience, il y a lieu de dire

que le citoyen, globalement, en est satis-fait. C’est, donc, la preuve que le secteur public garde, toujours, la confiance de la population. Il faut dire, enfin, que cela a été rendu possible grâce aux moyens colossaux déployés par l’Etat, à tous les niveaux: moyens humains, équipements, médicaments. Un grand investissement est, en effet, lancé aussi bien au plan hospitalo-universitaire que dans les éta-blissements hospitaliers et auprès des centres de proximité. Naturellement, il ne faudrait pas oublier le secteur privé, qui se développe en appoint au secteur public. Tout cela, donc, contribue à la bonne prise en charge du patient, men-tionnera le professeur Bessaha.

Séminaire:

"Amélioration de la qualité des soins, dans les hôpitaux"

Depuis janvier 2013, le consortium et prestataire du Programme, composé d’Evaplan, de l’Hôpital Universitaire de Heidel-berg et de l’Institut AQUA ont commencé la mise en œuvre d’une approche de gestion de la qualité intégrée dans cinq hôpitaux pilotes. De conserve avec le comité technique et de pilotage, la décision a été prise de se focaliser sur la sécurité des patients.En guise de conclusion de ce projet, une conférence a été organisée, afin de présenter le système de qualité établi dans les sites pilotes, les résultats atteints, ainsi que les conclusions et recommandations, pour le développement futur de la démarche qua-lité, au niveau des services hospitaliers, en Algérie. C’est ainsi que les professionnels du secteur de la santé se sont réunis avec des représentants du ministère de la Santé publique et de la réforme hospitalière (MSPRH), en séminaire de clôture, le 3 mars 2014.

Par Tanina Ait

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Pour sa part, le professeur en psy-chiatrie, Abbès Ziri, également direc-teur général du CHU Nédir Moha-med, de Tizi–Ouzou, nous indiquera que son établissement a été retenu comme centre pilote, dans le cadre du projet d’amélioration de la qualité des services de santé publique, initié, conjointement, entre le ministère de la Santé et l’Union européenne. «Le CHU de Tizi-Ouzou a été retenu, du fait qu’un travail interne a, déjà, été fait précédemment dans ce sens, par des équipes médicales; essentielle-ment, en épidémiologie. Nous avons mis en place, également, un comité de lutte contre les infections noso-comiales, qui est très pertinent. A cet effet, on intervient, régulièrement, sur le terrain, par l’organisation de séminaires de formation continue», indique monsieur Ziri. Un projet de recherche est, égale-ment, mené par le Professeur Tou-dert sur la qualité des soins dans nos hôpitaux. Ce qui fait que nous avons, déjà, une expérience, en la matière; expérience, au demeurant, établie, aussi, au sein du service de chirurgie infantile, où nous avons lancé des actions de formation. «Les paramètres et indicateurs, choi-sis par nos équipes médicales et moi-même, en tant que manager, se sont avérés pertinents, puisque confirmés par Evoplan, lors d’une visite sur site. Nos indicateurs sont, donc, en confor-mité avec les normes internatio-nales». A noter que ces paramètres sont l’accueil, l’hygiène, la cuisine, la disponibilité de l’eau et de l’électri-cité et qui sont liés à la qualité de la prise en charge des malades, même si certains points restent à améliorer. D’autres objectifs sont à atteindre, comme l’amélioration des infrastruc-tures et des équipements. D’autres paramètres ont été mis en exergue, mais le protocole y affé-rent n’est pas, encore, fixé et codifié, telles que les précautions à prendre, lors d’une transfusion sanguine. A cela, des médecins avertis vont confectionner ce protocole. Enfin, en guise de conclusion, le professeur Abbès Ziri, précise que le patient est, globalement, satis-fait et cela est constaté à travers le traitement des réponses aux ques-tionnaires, mis à la disposition des malades, suite aux exigences de monsieur le ministre de la Santé, en termes de feed-back

Une collaboration, entre le Centre Max Delbrück de médecine moléculaire de Ber-lin, sous la direction de Thomas Willnow, et l'Université d'Osaka au Japon, ouvre de nouvelles voies, dans la compréhension des processus menant à la maladie d'Alzheimer.

Médecine:De nouvelles perspectives,

dans le traitement de la maladie d'Alzheimer

D'un point de vue physio-logique, cette maladie est caractérisée par l'accumu-lation d'amas de protéines,

dites bêta-amyloïde (aussi dénom-mées A-bêta), dans le cerveau. Grâce aux travaux communs entre les deux universités, il est, désormais, recon-nu que cette protéine A-bêta est, en temps normal, détruite dans les neu-rones. Mais, lorsque ce mécanisme n'a pas lieu, les premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer apparaissent: des dépôts se forment à l'extérieur des cel-lules nerveuses coupant les connexions entre ceux-ci, aboutissant, in fine, à leur mort cellulaire.Pour mieux comprendre l'absence de ce processus de destruction de ces protéines, les chercheurs étudient un mécanisme de protection mettant en jeu une protéine appelée Sorla. Cette dernière transporte, en effet, des frag-ments de protéines amyloïdes nocifs vers les lysosomes, facilitant, ainsi, leur élimination. Cependant, en fonc-tion de leur génome, certaines per-sonnes présentent ce type de protéine en quantité réduite, voire nulle. Chez

ces personnes, A-bêta n'est, donc, pas dégradée. "Le risque de développer la maladie d'Alzheimer est, nettement, plus élevé chez ces personnes que chez les autres" rapporte Safak Caglayan, membre de l'équipe du MDC. Les travaux de cette collaboration portent sur les origines héréditaires de ce déséquilibre et donc, de la ma-ladie d'Alzheimer. Les chercheurs ont, ainsi, élevé des souris, qui produisent quatre fois plus de protéines Sorla que des souris normales. Les résultats ont démontré que plus la protéine Sorla est présente dans les cellules nerveuses, plus le risque de développer la maladie d'Alzheimer est faible. Grâce à la compréhension de ces phé-nomènes génétiques, encore largement méconnus, ces avancées devraient per-mettre de progresser, dans la mise en place de traitement contre cette pa-thologie. Selon, Caglayan, les équipes souhaitent, désormais, augmenter la production de la protéine Sorla dans les cellules nerveuses humaines, afin de protéger les neurones d'une accumula-tion de protéines A-bêta, ralentissant, ainsi, la progression de la maladie

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ACTUALITÉ

12 Santé-MAG N°29 - Avril 2014

Dans un rapport publié sur le sujet, l’OMS se montre très pessimiste. Dans son premier rapport, portant sur la résis-

tance aux antimicrobiens, l’OMS révèle que «cette grave menace n’est plus une prévision». De nombreuses bactéries, efficacement combattues, jusqu’à pré-sent, par des antibiotiques, y sont deve-nues résistantes. Des traitements de dernier recours ne fonctionnent plus. Résultat, les taux de mortalité, dus à ces microbes, augmen-tent dans certains pays. A tel point que les médecins se re-trouvent impuissants, face à de plus en plus d’infections. Illustration avec la bactérie Klebsiella pneumoniae,une cause, majeure, d’infections nosoco-miales, comme la pneumonie, ou les septicémies. Cette bactérie a dévelop-pé une résistance aux carbapénèmes, la famille d’antibiotiques utilisée, pour la combattre.Résultat: ces derniers sont inefficaces

chez plus de la moitié des patients traités pour ce type d’infections. Les auteurs du rapport mettent, aussi, en avant les résistances aux fluoro-quino-lones, utilisées très largement contre les infections des voies urinaires dues à Escherichia coli.

VERS UNE ÈRE «POST-ANTIBIO-TIQUES» ?Céphalosporines, méticilline… La liste des antibiotiques, pour lesquels les mi-crobes ont développé des résistances, est longue. Exposés à des bactéries comme Staphylococcus aureus, «les patients sont maladesplus longtemps et le risque de décès augmente», poursuit l’OMS. «A moins que les nombreux ac-teurs concernés agissent d’urgence, de-manière coordonnée, le monde s’ache-mine vers une èrepost-antibiotiques», estime le Dr Keiji Fukuda, sous-direc-teurgénéral de l’OMS pour la sécurité sanitaire. «Des infections courantes et des blessures mineures, qui ont été soi-

gnées, depuis des décennies, pourraient [alors], à nouveau, tuer». Ce constat concerne les 114 pays, ana-lysés par ce rapport. Dans certaines régions du monde, le traitement par les antibiotiques classiques est devenu inefficace. En Afrique, «jusqu’à 80% des infections à staphylocoque doré se sont, ainsi, avérées résistantes à laméthicil-line».

DES MESURES URGENTESPour lutter contre cette évolution dan-gereuse, l’OMS rappelle quelques re-commandations: utilisez les antibiotiques, uniquement,

lorsqu’ils vous sont prescrits par un médecin; Terminez, toujours, le traitement

conformément à l’ordonnance, même sivous vous sentez mieux; Ne partagez jamais des antibiotiques

avec d’autres personnes et n’utilisez jamais les médicaments restant d’une ordonnance précédente»

Résistances bactériennes:

l’OMS sonne l’alarme

Les résistances aux antibiotiques s’étendent, dangereusement, à travers le monde. Pour l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce phénomène constitue, «désormais, une grave menace pour la santé publique». Pourra-t-on, encore, traiter demain des infections que l’on combat, facilement, aujourd’hui, avec des antibiotiques ?

K. pneumoniae est une bactérie mise en cause dans de nombreusesinfections nosocomiales

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ÉVÈNEMENT

Santé-MAG N°29 - Avril 201414

Santé Mag: Qu’est-ce que le paludisme?

Pr A. Soukhal: Le paludisme est une maladie parasitaire, la plus fréquente dans le monde. Elle atteint les globules rouges et sévit sur le mode endémo-épidémique, essentiellement dans les régions tropicales, dans des contextes sociaux et environnementaux défa-vorables. Cette maladie se transmet à l'homme par une piqûre d'insecte, du nom de l’anophèle (femelle). Le paludisme est à l’origine de nombreux décès prématurés et d’innombrables souffrances. Elle impose une lourde charge financière à des ménages sans ressources. Elle ralentit la croissance économique et l’amélioration du niveau de vie. Il s'agit d'une pathologie à déclaration obligatoire. L’OMS estime à 2 milliards le nombre de personnes exposées; soit, 40% de la population mondiale, avec plus de 1 million de décès par an, 350 à 500 millions de personnes infectées, à travers le monde. 3 000 enfants meurent du paludisme, chaque année. Chaque 30 secondes, un enfant africain de moins de 5 ans meurt de paludisme. Les enfants et les femmes enceintes sont particulière-ment vulnérables. Le paludisme menace de plus en plus en dehors de la région tropicale, du fait des changements cli-matiques (réchauffement de la Terre), en plus de l’importance du flux migra-toire du Sud vers le Nord.

Où se développe le moustique? L’anophèle se développe dans des zones chaudes et marécageuses, les mares, les oueds, ou n’importe qu’elle collection d’eau, si petite soit–elle. Le moustique, porteur du parasite mortel (plasmo-dium falciparum), pond ses œufs dans ces eaux stagnantes, après avoir piqué l'homme. Comment se transmet la maladie? Il existe, dans le monde, 400 espèces d’anophèles. Seules 40 espèces peuvent transmettre le plasmodium à l’homme. La transmission s’effectue, essentiel-lement, par piqûre d’anophèle femelle infestée; d’où, son rôle de VECTEUR de la maladie. Elle a besoin de sang, pour la maturité de ses œufs. C’est pour cela qu’elle pique l’animal, ou l’homme et lui injecte, en même temps que sa salive, les plasmodiums qui, dans le sang, vont subir des transformations et des mul-tiplications, envahissant les globules rouges. Un anophèle peut être à l’ori-gine de la contamination de plusieurs personnes.

Quels sont les symptômes du palu-disme?Le principal signe clinique du palu-disme est la fièvre, précédée par des frissons, suivis par des sueurs profuses. Ces signes ressemblent à un symptôme grippal, auxquels s’ajoutent céphalées et vomissements. C’est pour cette raison

que devant toute fièvre, survenant après un séjour en zone d’endémie palustre (Afrique, Asie, Amérique latine), il faut penser au paludisme et se rapprocher, sans tarder, dans une structure de soin, pour établir un diagnostic.

Comment se réalise le diagnostic?Il est très simple et repose sur un examen d’une goutte de sang, prélevée au doigt et déposée sur une lame en deux points, de façon à confectionner un frottis et une goutte colorée au Giemsa. Cet exa-men, anodin et gratuit, permet d’iden-tifier le parasite, d’en préciser l’espèce et d’apprécier l’intensité de l’infection. Dans d’autres cas, on peut faire appel à la sénologie, pour la détection des anti-corps, lorsque la parasitémie est faible.

Quels en sont les moyens curatifs de cette maladie? Plusieurs médicaments ont été mis au point, mais peu (sauf la quinine) sont, aujourd’hui, efficaces, à cause des résis-tances. De ce fait, l’Algérie a adhérée à l’OMS, en octobre 2007, à la réunion du consensus thérapeutique, pour l’utilisa-tion de nouvelles molécules combinées, à base d’artémisinine.

Quelle est la situation, en Algérie? Dans les années 60, la maladie a connu des pics, atteignant les 100.000 cas/an. En1968, grâce à l’application de pro-gramme d’éradication du paludisme, il y

"Le paludisme est une maladie à déclaration obligatoire"

Le paludisme est une maladie infectieuse, due à la présence, dans l’organisme de l’homme, de protozoaires parasites, du genre Plasmodium, transmis à l’homme par des moustiques femelles, du genre Anophèle, qui les inoculent dans la circulation san-guine, lors de leur repas de sang. Quatre espèces de plasmodium peuvent être responsables de l’infection chez l’homme, qui est leur seul hôte réservoir: P. vivax ( le plus fréquent, en Algérie), P. ovale, P. malariae et P. falciparum ( le plus grave et le plus répandu, dans le monde). C’est une maladie à déclaration obligatoire, mise sous surveillance épidémiologique strict, au niveau de l’INSP.

Propos recueillis par Tanina Ait

Pr Abdelkrim Soukhal*, à Santé Mag,

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ÉVÈNEMENT

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 1515

a eu une diminution du nombre de cas, à moins de 30.000/an et l’espèce falcipa-rum a disparu des 03 pays du Maghreb.Depuis 1974, le paludisme ne constitue plus un problème de santé, dans le pays. L’éradication du paludisme est consi-dérée atteinte vers 1985. Mais, depuis, l’Algérie est confrontée au paludisme d’importation et à des foyers persistants dans le sud algérien. Le nombre de cas de paludisme, notifié au cours de l’année 2010, a nettement augmenté. Il est pas-sé de 94 cas, en 2009, à 408 cas. Ces cas de paludisme sont, essentiel-lement, classés «importé» (98%). Pour cette année, on note 1 cas classé «au-tochtone», 4 cas classés «introduit» et 2 cas classés «provoqués». Un cas n’a pu être classé, par manque d’information. Les espèces plasmodiales, responsables de ces cas, sont: le plasmodium falcipa-rum: 98,3; le plasmodium vivax: 0,9%; le plasmodium malariae: 0,7%. 96% des cas sont enregistrés dans deux wilayate: Tamanrasset: 289 cas; Adrar: 104 cas. Les autres cas sont retrouvés à Illizi (6 cas), Ghardaïa (3 cas), Batna et Ouargla (2 cas), Annaba et El Oued (1 cas). Paludisme importé:400 cas de paludisme, classés «im-porté» ont été dépistés, représentant 98% de l’ensemble des cas. Les sujets atteints sont, principalement, de natio-nalité algérienne (78,8%), qui se rendent dans les pays d’Afrique Subsaharienne; notamment, le Mali (62,3%) et le Niger (36,8%), sans se prémunir contre le paludisme, par une chimio prophylaxie adéquate. On note une prédominance masculine nette, avec 89,3% de cas. Paludisme classé «autochtone» Un cas de paludisme classé «autoch-tone», à plasmodium falciparum, a été dépisté dans la wilaya d’Illizi, EPSP de Djanet, durant le mois d’octobre 2010. Il s’agit d’une dame âgée de 75 ans, résidant dans la localité d’Adjahile. L’en-quête épidémiologique, réalisée autour du cas, n’a retrouvé aucune notion de déplacement de la patiente vers une zone d’endémie palustre, ni de notion de contact avec un malade. L’enquête entomologique a retrouvé un gîte à «anophèle sergenti», à 500 mètres de l’habitation, avec une densité anophé-lienne très faible. Paludisme classé «introduit» Quatre cas de paludisme à plasmodium falciparum, classés «introduit», ont été notifiés, au cours de l’année 2010: Trois cas ont été dépistés dans la

wilaya de Ghardaïa, EPSP de Metlili. Il s’agit de trois membres d’une même

famille, habitant la localité de Noumé-rate, âgés entre 15 et 16 ans. Ils n’ont eu aucun séjour dans une zone d’endémie palustre; mais, on retrouve, dans leur environnement familial proche, un cas de paludisme reconnu «importé»; Un cas dépisté dans la wilaya d’Illizi,

EPSP de Djanet. Il s’agit d’une dame âgée de 68 ans, qui réside dans la locali-té d’Adjahile et qui ne s’est jamais dépla-cée de sa région d’habitation. Paludisme classé «provoqué» Deux cas de paludisme classés «provo-qué» ont été déclarés: le premier, par la wilaya d’Adrar, EPSP

de Timimoun. Il s’agit d’une femme âgée de 27 ans, qui a contracté un paludisme à plasmodium malariae, suite à une transfusion sanguine; le second, par la wilaya de

Batna, EPSP de Batna, chez une femme âgée de 49 ans, infirmière de profession. Elle s’est contaminée, lors de la manipulation de produits san-guins, d’un malade ayant un paludisme à plasmodium falci-parum. Un cas de paludisme à plasmo-dium falciparum, dépisté par la wilaya de Batna, n’a pas été classé, par manque d’informa-tions.

Comment se protéger de la maladie, lorsqu’on se trouve dans les régions à risque?Dans les régions à risques, du sud de l’Algérie, on peut se préserver du paludisme en évi-tant les piqures de moustiques, la nuit, par l’utilisation de dif-férents moyens, en vente dans les magasins: la citronnelle, les diffuseurs d’insecticides, les serpentins, les moustiquaires imprégnées d’insecticides, si disponibles. Pour préserver la collectivité, il faut: dépister précocement et traiter les ma-lades le plus rapidement pos-sible, éduquer et informer les collectivités, empêcher la sta-gnation des eaux, par l’aména-gement, le faucardage, le drai-nage des eaux, le comblement des oueds et des mares. Lut-ter contre le vecteur, soit par insecticides, après avoir testé leur sensibilité, soit par l’utili-sation de prédateurs, comme les poissons larvivores (Gam-busie) ou bactéries (Bacillus

thurengiensis), dans les gites aquatiques permanents. Existe–il un programme de lutte contre les maladies à transmission vectorielle, en Algérie?En Algérie, il existe un programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), dont la stratégie vise au ren-forcement de la surveillance épidémio-logique (notification des cas, dépistage passif actif), au traitement rapide des cas et à la surveillance entomologique, la lutte anti vectorielle, la prévention des épidémies

* Pr Abdelkrim Soukhal, ************

Notification des cas: la déclaration des cas de palu-disme est obligatoire. Elle doit se faire par télé-gramme, ou par Fax, au Service du paludisme et des maladies parasitaires de l’Institut national de santé publique (INSP), et à la direction de la pré-vention du Ministère de la santé (arrêté N°179/MS/CAB du 17/11/1990 et circulaire N°1126 MS/DP/SDPG du 17/11/1990). La notification doit se faire dans les 24 heures qui suivent le diagnostic, par le laboratoire concerné. La déclaration doit mentionner l’espèce plasmodiale, le secteur sanitaire, le lieu de résidence et l’âge du malade. Envoyer la lame positive: Dans les plus brefs délais, au laboratoire de référence (Service du paludisme et des maladies parasitaires de l’INSP), pour confirmation et étude, dans le jour qui suit. Alerter l’unité de soins d’où provient la lame:Procéder à l’enquête épidémiologique primaire: Au niveau de la famille et de l’entourage immédiat, par l’interrogatoire visant à établir, le plus exactement possible, l’origine du cas. Une copie de la fiche d’en-quête sera remise au Service du paludisme et des maladies parasitaires de l’INSP. Procéder à l’enquête hématologique des contacts (famille et voisinage), qui devra couvrir, environ, 100 personnes autour du cas, dans les conditions de densité moyenne de l’Al-gérie du Nord. Traitement: Radical de 14 jours du cas positif et le cas échéant, après prise de sang, traitement de 7 jours, aux cohabitant et en cas de rechute de la maladie.Investigations entomologiques: visant à constater la présence des vecteurs et à en estimer la densité d’infestation, en cas de découverte de cas positifs.Répétition des investigations hématologiques et en-tomologiques: 15 jours après l’enquête primaire, sur toute la population de la localité infestée. En cas de dépistage d’autres cas dans la localité: le service du paludisme et des maladies parasitaires de l’INSP décidera, en collaboration de la direction de Santé de la wilaya, l’application de la chimio-prophy-laxie de masse et/ou des aspersions intra-domici-liaires d’insecticides à effet résiduel, suivant les résul-tats des investigations entomologiques

Conduite à tenir devant un cas de paludisme: 8 points

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ÉVÈNEMENT

Santé-MAG N°29 - Avril 201416

INTRODUCTIONLa problématique de l’enfant hyperac-tif soulève, actuellement, beaucoup de controverses et de débatsmédiatisés.L’hyperactivité est un symptôme qui ex-prime différents troubles sous-jacents. Il concerne un type de comportement difficile à mesurer, dépendant de la tolérance des personnes quivivent avec l’enfant, son entourage familial, ses en-seignants. La frontière, entre le normal et lepathologique, est, parfois, difficile à définir, surtout entre l’âge de 2 et 4 ans, période pendant laquelle l’enfant a une activité exploratoire débordante, témoi-gnant de son ouverture au monde qui l’entoure.

Définition du trouble d’hyperactivité, avec déficit de l’attention, chez l’enfant:Le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA) est un phéno-mène neurologique, qui se caractérise, habituellement, par le manque d’atten-tion, ou des problèmes de concentration et parfois, par des comportements d’hy-peractivité, ou d’impulsivité. Ce trouble se manifeste dès l’enfance et peut en-gendrer des difficultés scolaires et une faible estime de soi qui, dans certains cas, persisteront jusqu’à l’âge adulte. Bien que le déficit d’attention soit, sou-vent, diagnostiqué vers l’âge de 7 ans, il semble que chez certains enfants, ses

manifestations sont présentes dès un très jeune âge; voire, avant leur entrée à l’école.

DIAGNOSTIC DUTHADALe diagnostic de THADA est, habituelle-ment, facile. Plus difficile est de préciser son étiologie: symptomatique d’un pro-cessus pathogène sous-jacent, ou idio-pathique. En effet, le syndrome hyper-kinétique, avec déficit de l’attention, peut être réactionnel à un environne-ment, ou à une situation pathologique, ou être la traduction d’un processus psychopathologique, propre à l’enfant. Il peut, aussi, s’intégrer dans un trouble du neuro-développement plus global, soit psychogénique, soit d’origine neu-rologique (déficience intellectuelle). L’instabilité psychomotrice est la mani-festation la plus classique, qui amène l’enfant à être vu, en consultation. As-sociée, ou non, à un déficit de l’atten-tion, elle est responsable de troubles de l’intégration scolaire, ou familiale, ou d’une situation d’échec scolaire, du fait des troubles de l’apprentissage, qui peuvent être, eux-mêmes, primitifs ou secondaires. L’hyper-kinésie est la résultante de facteurs psychoaffectifs, somatiques et neurobiologiques, cha-cun influençant, de façon réciproque, les fonctions cognitives (mémoire et atten-tion), les fonctions motrices (trouble du

contrôle de la motricité fine), le langage (dans son versant réceptif, ou expressif) et enfin, la sociabilité (troubles de l’inté-gration).À l’inverse, une déficience intellectuelle peut être responsable, par elle-même, de troubles déficitaires de l’attention, d’une instabilité psychomotrice, de troubles du développement dulangage et/ou de développement des capaci-tés socio-adaptatives. Il apparaît, donc, que les troubles hyper-kinétiques, avec déficit de l’attention, ne doivent pas être réduits à une approche univoque pédo-psychiatrique ou neurologique, mais s’intégrer dans une vision plus intégra-tive, faisant appel à des concepts neu-ro-pédiatriques, d’une part et pédopsy-chiatriques, d’autre part.En pratique clinique, le syndrome (c’est-à-dire association de signes) répond à une définitionsyndromique du DSM-IV. Elle est critiquable, du fait de son carac-tère «réductionniste» symptomatique, mais a l’immense avantage de créer une «référence» internationale.Le DSM-IV définit le «trouble hyper-kinétique, avec déficit de l’attention», comme l’associa-tionde deux syndromes: neuf critères pour «le déficit de l’attention» et neuf critères pour«l’hyperactivité-impulsi-vité». Six sont nécessaires, pour chaque syndrome. L’activité motriceexagérée, dont le trait le plus caractéristique est

Le trouble d’hyperactivité, avec déficit de l’attention,

chez l’enfant Par Berkouche Faïza

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ÉVÈNEMENT

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 1717

l’absence de finalité précise, donne une impression de désorganisation.

Quatre autres paramètres sont néces-saires, pour retenir le diagnostic: le début des symptômes se situe, tou-

jours, avant 7 ans; la durée des symptômes doit être su-

périeure à6 mois; les troubles s’expriment dans, au

moins, deux circonstances, ou lieux dif-férents (école, domicile, jeux); il doit exister des preuves, nettes, de

manifestations cliniques, dans la vie sociale.Outre l’ensemble des critères sus-dé-crits, des questionnaires, à remplir par l’enseignant et les parents, ont été pro-posés par les Anglo-Saxons, dans le but de connaître le comportement del’en-fant, à l’école et en famille. Les plus clas-siques sont l’échelle comportementale de C.K.Conners et l’échelle de Yale. Ce type de quantification est critiqué par certains, du fait de soncaractère réduc-tionniste; mais, il a l’intérêt de pouvoir faire un suivi longitudinal.L’hyperactivité peut être masquée, au début de la consultation, par une stabi-lité paradoxale.Plusieurs arguments para-cliniques sont en faveur d’une base neurobiologique cohérente, rendant compte de la phy-siopathologie de ce syndrome.

DIAGNOSTICS DIFFERENTIELSIl y a lieu d’inscrire le tableau clinique comportemental dans le contexte de l’enfant; c’est-à dire, dans son environ-nement familial et dans son histoire. Il est nécessaire, aussi, d’investiguer ses compétences et aptitudes, afin d’exclure d’autres diagnostics.1. L’enfant normal, mais turbulentCertains sujets normaux sont très dyna-miques, toujours d’accord pour faire du roller, de la bicyclette,etc., préférant les jeux d’extérieur aux jeux de société, mais quand vient le temps d’étudier, oude se mettre à table, ils se com-portent comme les autres enfants; il n’y a pas de conflit particulier.Demême, l’intégration sociale et scolaire ne pose pas de problème.2. L’enfant rêveurIl est créatif, imaginatif, souvent dans la lune. Il peut paraître absent, inattentif; mais, lorsqu’on évalue ses capacités, elles sont normales.3. L’enfant déficient mentalIl ne saisit pas bien le sens des consignes, est dépassé par les tâches qu’on lui im-pose, ne peuts’adapter, par manque de

compréhension et peut devenir difficile et agressif.4. L’enfant opposantIl refuse toute demande. Il veut gérer sa journée à sa guise et décider de tout à la maison. Souvent, cecomportement ne se retrouve pas en dehors du cadre familial.Il est délibéré et témoigne d’une difficulté relationnelle. L’enfant oppo-sant refuse les règles et les limites qu’on veut lui imposer.5. L’enfant-roi, l’enfant tyranIl a, souvent, été très attendu. Chacun de ses désirs a été satisfait et même, antici-pé. Il n’a jamais vécuaucune frustration. La relation parent/enfant est inversée: l’enfant est tout puissant.Les parents ontrenoncé à leur rôle éducatif; ils n’ont aucune autorité et sont dans une rela-tion de négociation permanente.6. L’enfant dépriméS’il se présente, souvent, comme apa-thique, aboulique.Il peut, aussi, être irri-table, colérique et agité.Dans ce cas, il y a rupture avec le fonctionnement anté-rieur; contrairement au trouble THADA, qui estprécoce et permanent.7. L’enfant anxieuxL’anxiété peut être envahissante, géné-ralisée. Elle peut induire des mouve-ments désordonnés et rendre l’enfant non disponible pour apprendre. L’an-xiété peut se manifester, surtout au mo-ment des séparations, lorsque le sujet est confronté à des situationsnouvelles. Cette anxiété peut être réactionnelle à des événements familiaux insécurisant.Les symptômes doivent être analysés en fonction de leur déroulement chro-nologique, du contexte familial et social.

DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE

L’approche diagnostique de l’instabilité doit être rigoureuse et multimodale, afin d’éviter les excès constatés en Amérique du Nord, qui dénaturent ce syndrome et diabolisent les thérapeutiques médica-menteuses.La consultation doit débuter par une reconstitutionde l’anamnèse, à la re-cherche d’antécédents médico-psy-chologiques, de carences affectives ou d’affections parentales somatiques ou psychiques, tandis qu’elle précise l’his-toire dutrouble.L’examen clinique recherche des anoma-lies cliniques évocatrices d’une affection neurologique, ou génétique (dysmor-phies faciales, micro-ou macrocéphalie, syndrome cérébelleux…).Il peut mettre en évidence des signes neurologiques mineurs, tels que syncinésies et diffi-

cultés à maintenir un équilibre unipodal, qui évoquent un retard de maturation, fréquent chez ces enfants.L’entretienpsychologique, en présence des parents, puis seul avec l’enfant, évalue le retentissement de l’instabilité sur la qualité de vie familiale. Il permet, en outre, d’appréhender la perception, par le jeune patient, de ses difficultés et l’existence, éventuelle, de troubles de l’humeur, ou de la personnalité. Le recueilde la symptomatologie,in vivo, au cabinet du praticien est, souvent, peu informatif, car les enfants porteurs de déficit d’attention sont capables d’inhiber leur hyperactivité, en situation nouvelle et duelle, quand l’attrait de la nouveauté et la réduction des distrac-teurs favorisent la vigilance; seulement 20% des enfants souffrant de THADA présenteraient une hyperactivité, lors d’unepremière consultation.Les observations directes,en milieu sco-laire, ou àl’hôpital, seraient idéales, mais ellessont rarement possibles. Les questionnaires de comporte-ment, remplis par lepère, la mère et les enseignants deviennent,alors, indis-pensables. On utilise,le plus souvent, l’échelle de Conners, résumés dans une versionabrégée à 10 items (tableau I). Spécifiquede l’enfant hyperactif, l’échel-lede Conners est considérée commea-normale, lorsque le score est supérieur à 15.Elle permet, en outre, de suivrel’évo-lution du trouble, en fonction dessitua-tions, ou lorsqu’un traitement aété mis en place. D’autres outils sontdisponibles, comme le questionnaire d’Achenbach (Child Behavior Check-List), précieux pour le diagnostic différentiel.Plus complet, construit autourde 113 questions, il éva-lue le comportementglobal de l’enfant et repèrel’existence de symptômes anxieux etdépressifs, de troubles de la pensée etde l’intégration sociale, ou en-core, deplaintes somatiques et d’agres-sivité.Les décisions thérapeutiques sont large-mentfacilitées par ce type d’instruments, qui objectivent la symptomatologie,en dehors de tout prérequis théorique. Le THADA est envisagédevant la per-manence des troubles, quelles que soient les situations. À l’inverse, des disparités entre les sources(père contre mère, famille contreécole…) amènent à réévaluer le diagnosticd’hyperactivité «constitutionnelle», et orientent vers un troublesecondaire qui peut être objec-tivé pardes outils spécifiques (échelles dedépression, tests de personnalité).

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ÉVÈNEMENT

Santé-MAG N°29 - Avril 201418

Enfin, il est parfois nécessaire deconfir-mer l’existence d’un troublecognitif pri-mordial. Des tests neuropsychologiquesvont évaluer la qualitédes ressources atten-tionnelles, la sensibilitéaux distracteurs, ou l’efficacitédes mécanismes contrô-lant l’impulsivité.Ce bilan peut, aussi, comporterune évaluation du quotient intellectuelà l’aide du test de Weschler (WISC IV, pour les enfants de 6 à 17 ans). Au-delà des compétences globales, c’est leprofil spécifique de l’enfant qui estrévélé par l’analyse comparative des-subtests du QI; un échec significatifdans les épreuves sollicitant les processusat-tentionnels (symboles,codes, arithmé-tique, mémoire deschiffres) est haute-ment évocateur deTHADA.Au terme de cette approche multimo-dale, la confrontation desdonnées cli-niques, anamnestiques etécologiques fournit des argumentssolides, pour le diagnostic. Si certainesinstabilités psy-chomotrices de l’enfantsont, effecti-vement, liées à un déficit d’attention, d’autres paraissent clairement réaction-nelles, avec des enjeux thérapeutiques fort différents.

LE TRAITEMENTLa population des sujets THADA est très hétérogène. Le trouble a, le plus souvent, une originemultifactorielle et une large comorbidité. Une évaluation multidisciplinaire clinique est indispen-sable, afin d’orienter la prise en charge thérapeutique.L’approche cognitivo-comportementa-leva s’attacher aux symptômes compro-mettant l’intégrationfamiliale et scolaire de l’enfant. L’enfant et sa famille vont être entraînés à utiliser des stratégies, qui corrigent les attitudes négatives et renforcent les comportements adaptés.Ce type d’approche est très efficace, en ce qui concerne la socialisation et les apprentissages. Il estindispensable d’intégrer, également, les enseignants, qui sont, souvent, démunis devant ces enfants perturbateurs.Soutien psychothérapeutiqueIl arrive que l’enfant hyperactif soit dépressif ou anxieux, que ces affects soient primaires, ou secondaires aux symptômes THADA. Très souvent, aussi, l’enfant hyperactif souffre d’un senti-ment de dévalorisation. Dans ce cas, une psychothérapie plus interprétative peut s’indiquer. Rééducation des troubles spécifiques d’apprentissage associés. Bon nombre d’enfants THADA ont, aus-si, des troubles d’apprentissage, de type

dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dus à des déficits instrumentaux asso-ciés. Ceux-ci doivent bénéficier d’une rééducation logopédique; voire, d’un enseignement adapté.Guidance éducative parentaleElle est indiquée, lorsque l’enfant est dans la toute-puissance et que ses pa-rents sont incapables de lui imposer des interdits, des limites.Traitement médicamenteuxIl résout, rarement, tous les problèmes, mais est d’un apport indéniable. Les psychostimulants et enparticulier, le méthylphénidate, s’avèrent les plus efficaces, comme le démontrent les nombreuses étudescontrôlées. Le méthylphénidate (Rilatine® à courte durée d’action, Concerta® ou Rilatine® MR à actionprolongée) agit en inhibant la recapture de dopamine et de nora-drénaline à un niveau pré-synaptique. C’est une molécule très bien tolérée. Les effets secondaires à court terme sont, surtout, une diminution de l’appétit. Un retard de croissance, à long terme, n’a pas été démontré.Dans certains cas, le traitement entraîne l’émergence de tics, mais il pourrait s’agir plutôt d’une comorbidité

Bibliographie

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- Wetzburger C (2005), «L’enfant hype-ractif», revue médicale de Bruxelles, Belgique.

- Marcelli D (2009), «Enfance et psy-chopathologie», 8ème édition, France, Elsevier, Masson.

* Berkouche Faïza, Psychologue clinicienne, Université d’Alger 2 (doctorante).

Questionnaire abrégé de Conners pour les parentsAu-delà de 15, le score est considéré comme pathologique

Identité de l’enfantNom:.................................................................................. Prénom:..................................................................................Date de naissance:..................................................................................• Questionnaire complété par: la mère le père les deux Le:..................................................................................(date à laquelle le questionnaire est rempli)

Placer une croix dans la colonne qui décrit le mieux cet enfant

Observation Pas du tout 0 Un petit Peu 1 Beaucoup 2 Énormément 3

1. Agité ou très actif

2. Nerveux, impulsif

3. Ne finit pas ce qu’il commence, attention de courte durée

4. Toujours remuant

5. Perturbe les autres enfants

6. Inattentif, facilement distrait

7. Ses demandes doivent être immédiatement satisfaites:facilement frustré

8. Pleure souvent et facilement

9. Changements d’humeur rapides et marqués

10. Accès de colère, comportement explosif et imprévisible

Tableau 1

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ÉVÈNEMENT

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 1919

Le cerveau, principal organe du système nerveux, contrôle et régule les autres systèmes d’organes du corps. Il va, ainsi,

enregistrer chaque pulsation cardiaque. De là, les chercheurs ont émis une hypo-thèse: les fluctuations de cette activité interne et non maîtrisée par l’individu auraient une influence sur les perfor-mances cognitives et sensorielles.Le projet de recherche, conduit auprès de 17 volontaires, a permis d’observer l’association de l’activité cérébrale et des battements du cœur de ces derniers, pendant qu’ils effectuaient des tests vi-suels. Pour cela, les chercheurs ont fait appel à une technique d’imagerie médi-cale, la magnétoencéphalographie: plus de 300 capteurs sont placés sur le crâne d’un individu permettant, ainsi, d’obser-ver, de manière très précise, l’activité des neurones. Catherine Tallon-Baudry, co-auteur des travaux, explique: «Dans notre cas, nous avons recherché les zones cérébrales, dont l’activité est associée aux batte-ments du cœur. Nous en avons retrouvé deux, biens distinctes: à chaque pulsation, ces régions s’allument. Elles détectent le battement, de façon inconsciente, pour le sujet».Quels sont les résultats des tests visuels?Depuis un écran d’ordinateur, les 17 volontaires ont regardé, à plusieurs re-prises, une image visible qu’une fois sur

deux, car faiblement contrastée. Pen-dant chaque test, les chercheurs ont es-sayé de corréler la réponse; c’est-à-dire, si l’individu voyait, ou non, l’image avec l’activité cérébrale, associée aux pulsa-tions cardiaques. «Nous avons testé ce phénomène dans des conditions nor-males: il ne s’agissait pas de stimuler, artificiellement, le rythme cardiaque; mais, de savoir si les variations de l’acti-vité spontanée et normale du cerveau, générée par les battements du cœur, interfère avec l’acuité visuelle», précise la chercheuse.Le constat est sans appel: plus l’activité cérébrale, associée aux battements du cœur, était importante et plus les volon-taires apercevaient l’image faiblement contrastée. «Rétrospectivement, en analysant les réponses neuronales, nous sommes capables de prédire si un sujet va voir l’objet faiblement contrasté. C’est comme si les signaux, en provenance des organes du corps, pouvaient permettre à la personne de développer des sen-sations plus fines qui, finalement, nous différencient d'un robot, équipé d'une ca-méra, traitant l'information visuelle. Ces résultats confirment le fait que la percep-tion du corps, par le cerveau, influe sur les fonctions sensorielles. Nous l’avons testé, ici, sur la vue; mais, à priori, ces conclu-sions devraient concerner les autres sens, comme l’ouïe» explique Catherine Tal-lon-Baudry

Le cerveau et les battements du cœur, à l’origine de la qualité de la vue?

Selon une récente étude, menée par l’Inserm, en France, la qualité de la vue dépen-drait de la façon, dont le cerveau perçoit les battements du cœur. Les chercheurs se sont intéressés aux liens, qui unissent l’activité du cerveau et la façon, dont les informations externes sont traitées par ce dernier.Cœur et vision: sont-ils liés ?

L'ULB tente de découvrirdes causes inconnues

de l'épilepsie

Tout le monde sait ce qu'est l'épilepsie. Cette maladie se manifeste sous forme de crises, provoquées par une

excitation anormale d'un groupe de neurones. Dans la majorité des cas, la maladie s'explique par un dys-fonctionnement d'origine génétique ou une lésion cérébrale.Pourtant, il existe, encore, un grand nombre de patients, pour lesquels un diagnostic n'a pas, encore, pu être établi. Les chercheurs de l'ULB tentent, aujourd'hui, de décou-vrir ces causes inconnues. Tandis que les généticiens travaillent sur la découverte de nouveaux gènes déclencheurs d'épilepsie, d'autres chercheurs profitent des nouvelles techniques d'imagerie, pour repérer des microlésions dans le cerveau. Ces techniques permettent, égale-ment, de montrer les connexions existantes entre les réseaux épi-leptiques et d'autres zones du cer-veau, impliquées dans le langage, l'apprentissage ou le comportement, expliquant, ainsi, les conséquences observées chez certains patients.Plus d'explications avec le Dr Pa-trick Van Bogaert, neuro-pédiatre et chercheur spécialisé dans les cas d'épilepsie et en imagerie à l'Hôpital Erasme

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ÉVÈNEMENT

Santé-MAG N°29 - Avril 20142020

Santé Mag: Qu’appelle-t-on maladie de Parkinson

Pr M. SadiBelouiz: La maladie de Par-kinson est une affection neurologique dégénérative atteignant les noyaux gris centraux et notamment, la substance noire, appelée le locus niger. Celle-ci, lorsqu’elle est défectueuse, entraîne une insuffisance de sécrétion de dopamine,

un neurotransmetteur, qui doit jouer un rôle, fondamental, chez le sujet normal. C’est une maladie évolutive et irréver-sible.

Cette dégénérescence est–elle liée à l’âge?Lorsqu’on parle de cette pathologie, on dit qu’elle est idiopathique, comme la maladie d’Alzheimer. Il y a une dégé-

nérescence liée, probablement, à l’âge, étant donné que la maladie survient entre 50 et 60 ans, parfois un peu plus tard. Cependant, elle peut ne pas être idiopathique; dans ce cas-là, il s’agit du syndrome parkinsonien lié à des causes diverses. Les symptômes sont les mêmes, mais il ne s’agit pas d’une dégénérescence proprement dite.

Pourquoi cette maladie peut-elle surve-nir chez les sujets jeunes? Justement, il existe des formes pré-coces de Parkinson, survenant avant 50 ans. On dit, alors, que la maladie n’est pas idiopathique. A ce niveau-là, il faut, donc, explorer et en rechercher les causes. Il existe une pathologie chez les jeunes et qui entraîne presque la même symptomatologie; comme, par exemple, la maladie de Wilson. Il est important d'exclure cette maladie, chez un patient jeune, présentant un syndrome parkin-sonien.

Comment se présentent les symptômes de cette affection?Lorsque la maladie est installée, elle se traduit par un syndrome extrapyra-midal. La personne devient rigide, très lente dans ses mouvements; elle marche lentement, en traînant les pieds, le dos vouté. Cette posture est très connue chez les parkinsoniens. Parfois, elle tremble, mais c’est un tremblement de repos; c’est-à-dire, lorsqu’elle est assise, sa main, ou son pied, tremblent. Mais, par exemple, lorsqu’elle maintient une attitude, elle ne tremble plus. La maladie s’exprime, également, par une akinésie, qui est une perte des mouvements vo-

Lorsque la maladie de Parkinson est prise en charge précocement,

on peut ralentir son évolution

Pr Mustapha Sadibelouiz*, à Santé Mag,

La maladie de Parkinson est une affection dégénérative du système nerveux central. Décrite, pour la première fois, en 1817, par un médecin anglais, qui lui donna son nom. Cette pathologie se manifeste par un tremblement des membres au repos, une raideur et une lenteur des mouvements. Le professeur Mustapha Sadibelouiz nous en parle.

Propos recueillis par Tanina Ait

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ÉVÈNEMENT

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 2121

Le compagnonnage en chirurgie défie dis-tances et frontières, invitant le bloc opéra-toire en salle de classe... à 10.000 km de là.Pour montrer à son confrère, japonais, les gestes et le protocole à appliquer, lors de la pose d'un modèle de prothèse, récemment homologué au Japon, un chirurgien fran-çais expérimenté a porté des Google Glass durant toute une intervention au bloc opéra-toire. L'opération, effectuée le 14 février 2014 au CHP (Centre Hospitalier Privé) Saint-Gré-goire, près de Rennes, par le Dr Philippe Col-lin, chirurgien orthopédiste, a été filmée en temps réel et les images ont été retransmises en direct à 10.000 km du lieu d'opération, au Japon. Si cet emploi existe, déjà, aux Etats-Unis, il s'agit là d'une première, entre deux conti-nents.Sur place, elles étaient visionnées par le Pr Hideyuki Goto, le Dr Tetsuya Takenaga et leur classe de l'école supérieure de Méde-cine de l'université municipale de Nagoya, qui assistaient à l'opération, comme s'ils étaient au bloc. L'expérience a été une réus-site totale.Les commentaires du chirurgien en direct et la possibilité d'interaction pen-dant l'opération, malgré la distance géogra-phique, ont convaincu le Pr Goto de l'impor-tance et de l'utilité de cette technologie.Le CHP St Grégoire et l'université municipale de Nagoya collaborent activement depuis plusieurs années, grâce aux liens entre les Drs Collin et Goto. Actuellement, le Dr Ma-sato Yoshida du département d'orthopédie auquel appartient le Pr Goto, est en stage parmi l'équipe du Dr Collin et cela a permis de mettre en place cette opération. La pro-chaine étape de ce projet est prévue en mai: le Pr Goto effectuera, pour la première fois, cette opération, tout en s'équipant du même modèle de Google Glass; ce qui permettra au Dr Collin de contrôler l'opération et de prodi-guer des conseils.Cette technologie se répand progressive-ment, au même titre que la technologie d'assistance robotisée, telle que "Da Vinci". Toutefois ce type de chirurgie à distance présente l'avantage d'être pratique et peu coûteux

Chirurgie: Transmission d'expertise chirurgicale

par Google Glass

lontaires. Par exemple, la personne n’ar-rive pas à sourire, son visage est figé; elle est amimique et inexpressive.

La maladie est–elle héréditaire?Elle peut être familiale, mais pas hérédi-taire, au sens mendélien. Actuellement, avec le développement de la génétique des gènes ont été identifiés, dans cer-taines familles. La maladie peut, donc, être génétique. Lorsque deux ou trois cas sont diagnostiqués dans une même famille, à ce moment-là, nous réalisons une étude génétique. Mais, lorsque quelqu’un est parkinsonien, cela ne veut pas dire que dans la famille il y aura, for-cément, d’autres.

Comment établir le diagnostic?Le diagnostic est, d’abord, clinique. Il relève des symptômes cités ci-dessus, mais chez le sujet jeune, il faut retrou-ver la cause. Parfois, on fait un examen IRM, pour voir s’il n y a pas une atrophie au niveau des noyaux gris centraux du cerveau, pour confirmer, réellement, la lésion. Cet examen est utile, notamment chez un sujet jeune. Lorsqu’une cause est diagnostiquée, il faut traiter. En l’ab-sence de cause, on dit que la maladie est idiopathique.

Concernant le traitement?Il n'existe pas de traitement curatif de la maladie. Cependant, les molécules, dont nous disposons actuellement, apportent de très bons résultats. En effet, lorsque la maladie est prise en charge précocement, on peut ralentir l’évolution; mais, à un stade avancé, cela devient difficile et malheureuse-ment, souvent, le malade peut aboutir sur un fauteuil roulant, avec d’autres complications. En revanche, La maladie de Parkinson n’a pas de réel impact sur l’espérance de vie et ne met, habituelle-ment, pas en danger le pronostic vital. Ceci permet, donc, au patient d’avoir une bonne qualité de vie. En Algérie, il y a les médicaments, qui permettent d’équilibrer les patients, bien qu’on ren-contre, de temps à autre, des ruptures. Néanmoins, dans notre pays, il n’existe pas, pour le moment, de traitement à libération prolongée. En plus de ces traitements, n’y a-t-il pas d’autres thérapies, qui sont proposées aux malades? Il y a la rééducation, appelée la méde-cine physique. Ces exercices d’assou-plissements permettent une bonne qualité de vie. C’est un complément

thérapeutique important. Il comprend l'exercice physique quotidien, l’entraî-nement à la marche, le travail de l’équi-libre postural, etc.

Peut-on retrouver, chez le parkinsonien, des troubles cognitifs?Tout à fait et cela a été décrit comme parkinson-démence survenant, plu-tôt, tardivement dans l’évolution de la maladie. Ces troubles cognitifs, comme les troubles de la mémoire épisodique, c’est-à-dire que le malade ne se souvient plus des faits récents, peuvent survenir et ressemblent un peu aux troubles de la maladie d’Alzheimer, mais pas dans tous les cas. (Ceci est dû au fait que la dégénérescence des noyaux gris atteint les structures corticales, entraînant les mêmes symptômes que l’Alzheimer.)

La maladie touche-t-elle plus l’homme, ou la femme?En général, il n y a pas de différence entre les malades des deux sexes. Cette maladie se voit chez l’homme et la femme et selon une étude statistique, que nous avons réalisée, en Algérie, on retrouve environ 50.000 parkinsoniens, dans laquelle on retrouve, pratique-ment, la même proportion.

Combien de malades sont suivis dans votre service?Chaque semaine, en ce qui me concerne, je fais une consultation de vingt pa-tients. Cinq d’entre eux viennent pour le suivi d’une maladie de Parkinson, avec, parfois, un ou deux nouveaux cas. Ces malades ne sont pas hospitalisés, sauf dans le cas où on suspecte une étiolo-gie, pour réaliser des examens appro-fondis.

Un message?La maladie est très facile à diagnosti-quer, les patients doivent consulter le plus tôt possible; c’est-à-dire, dès les premiers symptômes, afin de ralentir son évolution, car lorsque le patient devient rigide et ne peut plus faire de mouve-ments, cela entraînera un handicap, qui sera difficile à prendre en charge. Je conseille, aussi, aux malades qui sont sous traitement de bien le suivre et de respecter les prises de leurs médica-ments. Enfin, je dirais qu’il n’y a aucun problème avec cette maladie, lorsqu’elle prise en charge précocement

* Pr Mustapha Sadibelouiz, neurologue à l’EHS Ali Aït Idir – Alger.

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ÉVÈNEMENT

Santé-MAG N°29 - Avril 201422

Chimiothérapie, chirurgie ou radiothérapie, les traite-ments actuels [2], pour lutter contre cette maladie sont très

contraignants, pour les patients. Ainsi, après une infection, par une maladie virale, ou un cancer, le système immuni-taire des patients est affaibli. Le risque d'infection par d'autres maladies est, alors, élevé. C'est à partir de ce constat que les chercheurs lettons Eugene Jermolajevs, Lily Peskov, Guntis Wil-low et Simona Donina, de l'Institut de microbiologie et de virologie Augusts Kirhensteins, de l'université Stradins,

de Riga, ont développé un complément alimentaire, à partir de plantes, destiné à renforcer l'organisme du patient [3].Leur découverte est un produit "mai-son", car sa préparation est effectuée à partir de plantes de Lettonie. Plus préci-sément, lors de sa fabrication, des bac-téries lactiques [4] ont pour rôle d'iso-ler des glycopeptides [5] naturels. Ces derniers, combinés avec des glucanes, extraits de champignons et de levures, forment le complément alimentaire en question [3]. La préparation requiert, également, de la poudre d'artichaut, par ailleurs célèbre, pour son rôle dans

le traitement du diabète.Des observations cliniques ont, égale-ment, été menées dans deux hôpitaux de Riga, montrant que le nombre de cellules immunocompétentes [6] aug-mentait, plus rapidement et plus sou-vent, chez les patients ayant reçu le complément nutritionnel.Cofinancé par le "Fond européen de développement régional", cette décou-verte s'inscrit dans le projet "Concep-tion et efficacité de nouveaux immuno-modulateurs naturels en virologie et en cancérologie", initié en 2010. Un groupe d'experts de l'Académie des Sciences de Riga a, par ailleurs, qualifié ce com-plément nutritionnel comme "l'une des plus importantes avancée scientifique, en Lettonie, en2013".

[1] "Données générales et statistiques sur le cancer" - site web Unicancer http://redirectix.bulletins-electroniques.com/QlAi8[2] "Traitements actuels pour lutter contre le cancer" - site web e-cancer http://redirectix.bulletins-electroniques.com/3aGrR[3] "Découverte d'un complément alimen-taire pour lutter contre le cancer par des chercheurs lettons" - Apollo.lv (journal en ligne) - 16.01.2014 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Sq8Pk[4] Cette bactérie a pour principale fonc-tion de fermenter les sucres en acide lac-tique, d'après le site web: http://www.linternaute.com[5] Les glycopeptides sont une famille d'antibiotiques à structure complexe com-prenant notamment la vancomycine, la téicoplanine et la ristocétine, d'après le site web: http://www.futura-sciences.com/ [6] Ce sont des cellules du tissu lympho-ré-ticulaire, qui ont un rôle essentiel dans les réactions d'immunité, d'après le site web: http://sante-guerir.notrefamille.com/

Médecine:

Après un cancer, que faire pour fortifier son organisme ?

Le cancer est la première cause de mortalité, en France, d'après le site web "Unicancer" [1]. D'après cette même source, les can-cers les plus répandus, en France, sont celui de la prostate chez l'homme et celui du sein, chez la femme.

Pro-FEIBA con�rme l’intérêt de la prophylaxie avec FEIBAUne réduction de 62% de tous les saignements (1)

Une réduction de 72% des saignements dans les articulations cibles (1)

Une réduction de 84% de tous les saignements chez les bons répondeurs (1)

Maintenant, vous pouvez prévenir les saignements

avant qu'ils ne se produisent

avec la prophylaxie FEIBA

Référence (1): Etude PRO FEIBALeissinger, et al. N Engl J Med 2011;365:1684-92

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Pro-FEIBA con�rme l’intérêt de la prophylaxie avec FEIBAUne réduction de 62% de tous les saignements (1)

Une réduction de 72% des saignements dans les articulations cibles (1)

Une réduction de 84% de tous les saignements chez les bons répondeurs (1)

Maintenant, vous pouvez prévenir les saignements

avant qu'ils ne se produisent

avec la prophylaxie FEIBA

Référence (1): Etude PRO FEIBALeissinger, et al. N Engl J Med 2011;365:1684-92

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Résumé des Caractéristiques du Produit 1. LA DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT: FEIBA 500 U - Poudre pour solution à diluer pour perfusion. 2. LA COMPOSI-TION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE: Substance active: Activité court-circuitant l’inhibiteur du facteur VIII. En tant qu’une substance active, FEIBA 500 U*. comprend 500 U de l’activité court-circuitant l’inhibiteur du facteur VIII en 200 – 600 mg

de protéines plasmatiques humaines. FEIBA contient, également, les facteurs II, IX et X essentiellement sous une forme non activée, ainsi que le facteur VII activé. L’antigène coagulant du facteur VIII (F VIII C: Ag) est à une concentration maximale de 0.1 U/1 U par unité FEIBA. Les facteurs du système kallicréine-kinine sont, uniquement, présents en quantités infimes, voire inexistantes. * 1 unité de FEIBA réduit le temps de thromboplastine partielle activée (TTPa), facteur VIII dérivé du plasma de 50% de la valeur tampon (valeur vide). 3. FORME PHARMACEUTIQUE: Poudre et solvant pour solution injectable.Blanc, blanc cassé ou poudre verte pâle lyophilisée ou solide friable. La valeur du pH de la solution reconstituéevarie entre 6.8 et 7.6. 4. DONNÉES CLINIQUES: 4.1 Indications Thérapeutiques - Thérapie et prophylaxie de l’hémorragie des patients atteints d’hémophilie A porteurs de l’inhibiteur du facteur VIII. - Thérapie et prophylaxie de l’hémorragie des patients atteints d’hémophilie B porteurs de l’inhibiteur du facteur IX. - Thérapie et prophylaxie de l’hémorragie chez les patients non-hémophiles ayant des inhibiteurs acquis contre les facteurs VIII, IX et XI. En combinaison avec le concentré de facteur VIII, FEIBA a été, également, utilisé pour une thérapie à long terme susceptible de réaliser l’élimination totale et permanente de l’inhibiteur du facteur VIII. Dans des cas isolés, FEIBA a, également, été utilisé chez les patients souffrant de la maladie de Von Willebrand avec inhibiteurs. 4.2 Posologie et Mode d’Administration. Le traitement doit être prescrit et supervisé par un médecin expérimenté dans la prise en charge de l’hémophilie. 4.2.1 Posologie Le dosage et la durée du traitement dépendent de la sévérité du trouble hémostatique, la localisation et la gravité de l’hémorragie, ainsi que de l’état clinique du patient. Le dosage et la fréquence de l’administration doivent toujours être guidés par l’efficacité clinique dans chaque cas individuel. D’une manière générale, une dose de 50 à 100 U FEIBA par kg de poids corporel est recommandée. Cependant, une dose unique de 100 U/kg de poids corporel et une dose quotidienne maximale de 200 U/kg de poids corporel ne doivent pas être dépassées sauf si la gravité de saignement exige et justifie l’utilisation de doses plus élevées. Voir section 4.4. Usage pédiatrique (Enfants): L’expérience chez les enfants âgés de moins de 6 ans est limitée. Comme les adultes, cette même posologie doit être adaptée à l’état clinique de l’enfant. 1) Hémorragie spontanée: Hémorragie des articulations, des muscles et des tissus mous. Pour les saignements mineurs ou modérées, une dose de 50 - 75 U/kg de poids corporel à des intervalles de 12 heures est recommandée. Le traitement doit être poursuivi jusqu’à l’apparition de signes nets d’une amélioration clinique tels que la réduction de la douleur, diminution de l’enflure ou l’augmentation de la mobilité des articulations, se produisent. En ce qui concerne l’hémorragie des grands groupes musculaires et des tissus mous, comme des hémorragies rétropéritonéales, une dose de 100 U/kg de poids corporel à des intervalles de 12 heures est recommandée. L’hémorragie de la membrane muqueuse Une dose de 50 U/kg de poids corporel est recommandée toutes les 6 heures sous la surveillance attentive du patient (contrôle visuel de saignement, la détermination de l’hématocrite répétée). Si le saignement ne s’arrête pas, la dose peut être augmentée à 100 U/kg de poids corporel, mais on ne doit pas dépasser une dose quotidienne de 200 U/kg de poids corporel. Autres hémorragies sévères. En cas d’hémorragies graves, comme les saignements du SNC., une dose de 100 U/kg de poids cor-porel à des intervalles de 12 heures est recommandée. Dans certains cas, FEIBA peut être administré à des intervalles de 6 heures, jusqu’à la réalisation d’une nette amélioration de l’état clinique. (La dose quotidienne maximale ne doit pas dépasser 200 U/kg de poids corporel!). 2) Chirurgie: On doit administrer 50 - 100 U/kg de poids corporel à des intervalles de 6 heures tout en prenant compte de la dose quotidienne maximale. 3) Prophylaxie: • Prophylaxie des hémorragies chez les patients ayant un titre élevé d’inhibiteur et des saignements fréquents, chez qui, l’induction de la tolérance immune (ITI) a connu des échecs ou si elle était inefficace: Une dose de 70 à 100 U/kg de poids corporel tous les deux jours est recommandée. Cette dose peut être réduite progressivement ou elle peut être augmentée à 100 U/kg de poids corporel par jour si le saignement persiste. • Prophylaxie des hémorragies chez les patients ayant un titre élevé d’inhibiteur en cours d’IT(induction de tolérance immune). FEIBA peut être administré en concomitance avec les concentrés de facteur VIII, selon un dosage qui varie de 50 à 100 U/kg de poids corporel, deux fois par jour, jusqu’à ce que l’inhibiteur du facteur VIII soit réduit à <2 B.U.* * 1 Une unité Bethesda est définie comme la quantité d’anticorps inhibant 50% de l’activité du facteur VIII du plasma frais normal moyen après une période d’incubation de 2 heures à 37° C. 4.2.2 Surveillance Vu la complexité du mécanisme d’action, aucune surveillance directe d’ingrédients actifs n’est disponible. Des tests de coagulation comme le temps de coagulation du sang total, le thromboélastogramme (TEG, valeur r) et le (aPTT) montrent souvent la présence d’un léger raccourcissement et ne reflètent, nécessairement, pas l’efficacité clinique. Par conséquent, ces essais sont relativement peu importants dans la surveillance du traitement avec FEIBA. (Voir la section 4.4). Si le produit répond d’une façon inadéquate au traitement, il est recommandé d’effectuer une numération plaquettaire, et ce, parce que le nombre suffisant de plaquettes intactes et fonctionnelles est primordial pour l’efficacité du produit. 4.2.3 Méthode d’administration: Reconstituez le produit comme décrit à la section 6.6 et l’injectez lentement ou l’infuser par voie intraveineuse. La vitesse d’injection de 2 U/kg de poids corporel par minute ne doit pas être dépassée. 4.3. Contre-indications: FEIBA ne doit pas être utilisé dans les situations suivantes, si des alternatives thérapeutiques au FEIBA sont disponibles: • Hypersensibilité à la substance active (s) ou à l’un des excipients de la section 6.1. • Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) • Thrombose ou une embolie aiguë (y compris l’infarctus du myocarde). (Voir la section 4.4). 4.4 Mises en Garde Spéciales et Précautions d’Emploi AVERTISSEMENTS Risque d’événements thrombotiques et thrombo-emboliques. Événements thrombotiques et thromboemboliques, y compris la coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), la thrombose veineuse, l’embolie pulmonaire, l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral, ont eu lieu au cours du traitement par FEIBA. Le risque d’événements thrombotiques et thromboemboliques peut être augmenté avec à des doses élevées de FEIBA. Certains de ces événe-ments se sont produits avec des doses supérieures à 200 U/kg/jour ou chez les patients présentant d’autres facteurs de risque d’événements thromboemboliques. La présence éventuelle de ces facteurs de risque doit toujours être considérée chez les patients atteints d’hémophilie congénitale ou acquise. Une dose unique de 100 U/kg de poids corporel et une dose quotidienne de 200 U/kg de poids corporel ne doivent pas être dépassées sauf si la gravité du saignement exige et justifie l’utilisation de doses plus élevées. Les patients recevant plus de 100 U/kg de poids corporel doivent être surveillés pour observer le développement de CIVD et/ou l’ischémie coronarienne aiguë. Lorsqu’il est utilisé pour arrêter le saignement, le produit doit être uniquement administré- sauf si cela s’avère absolument nécessaire-pour atteindre l’objectif thérapeu-tique. Dans les situations suivantes, FEIBA ne doit être administré que si aucune réaction au traitement, par l’emploi adéquat des concentrés de facteur de la coagulation, n’est prévue - par exemple, le cas d’un titre élevé d’inhibiteur et d’une hémorragie fatale ou en cas de risque de sai-gnement (par exemple post-traumatique ou post-opératoire): - Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) - Les dommages au foie: en rai-son du retard de la clairance de facteurs de coagulation activés, les patients souffrant d’une insuffisance hépatique ont un risque accru de déve-lopper CIVD. - Maladie coronarienne aiguë thrombose et / ou d’embolie. Réactions d’hypersensibilité de type allergique Comme avec tous les produits plasmatiques administrés par voie intraveineuse, des réactions d’hypersensibilité de type allergique peuvent survenir. Les patients doivent être informés des signes précoces des réactions d’hypersensibilité comme l’érythème, l’éruption cutanée, l’urticaire généralisée, oppres-sion thoracique, les difficultés respiratoires, la baisse de la pression artérielle et le choc anaphylactique. Si ces symptômes apparaissent, les pa-tients doivent être avisés de cesser le traitement et de contacter leur médecin immédiatement. Le choc est traité selon les règles de la thérapie moderne de l’état de choc. Lors de l’examen d’une nouvelle exposition à FEIBA chez les patients présentant une hypersensibilité présumée à ce produit ou à un de ses composants, le bénéfice attendu et le risque de ré-exposition doivent être soigneusement pesés, en tenant compte du type connue ou soupçonnée de l’hypersensibilité du patient (allergie ou non-allergique), y compris une éventuelle thérapie corrective ou des agents thérapeutiques alternatifs. Surveillance thérapeutique Les doses individuelles de 100 U/kg de poids corporel et des doses quotidiennes de 200 U/kg de poids corporel ne doivent pas être dépassées. Les patients qui reçoivent une dose individuelle de 100 U/kg de poids corporel doivent être surveillés attentivement, en particulier en ce qui concerne le développement d’une CIVD ou l’apparition de symptômes d’ischémie coro-naire aigu. Des doses élevées de FEIBA ne doivent être administrées, que dans la mesure strictement nécessaire, pour arrêter une hémorragie. Si des modifications cliniquement significatives de la pression artérielle ou du pouls, de la détresse respiratoire, de la toux ou des douleurs tho-raciques, surviennent, la perfusion doit être interrompue immédiatement et des mesures diagnostiques et thérapeutiques appropriées doivent être engagées. Les paramètres de laboratoire indiqués au CIVD sont des valeurs du fibrinogène réduites, une numération plaquettaire réduite et / ou la présence de produits de dégradation de la fibrine et/ou du fibrinogène (PDF). Hémophilie acquise Les patients atteints d’hémophilie avec inhi-biteurs ou des inhibiteurs acquis contre les facteurs de coagulation, qui sont traités par FEIBA, pourront avoir une grande tendance aux saigne-ments ainsi qu’un risque accru de thrombose en même temps. Les tests de laboratoire et l’efficacité clinique Les tests in vitro, tels que le TCA, temps de coagulation du sang total (WBCT) et thromboélastogrammes (TEG) en tant que preuve de l’efficacité ne correspondent pas forcément au tableau clinique. Par conséquent, les tentatives pour normaliser ces valeurs en augmentant la dose de FEIBA ne peuvent pas réussir, et peuvent même être fortement rejetées en raison du risque possible du déclenchement d’une CIVD par surdosage. Importance de la numération plaquettaire Si la réponse au traitement par FEIBA est insuffisante, la réalisation d’une numération plaquettaire est recommandée car un nombre suffisant de thrombocytes fonctionnellement intacts est nécessaire pour l’efficacité de FEIBA. Mesures visant à prévenir la transmission d’agents infectieux Les mesures standards de prévention des infections résultant de l’utilisation des médicaments préparés à partir de sang ou de plasma humain comprennent la sélection des donneurs, le dépistage des dons individuels et les pools de plasma des marqueurs spécifiques d’infection et l’inclusion d’étapes de fabrication efficaces pour l’inactivation / élimination virale. Malgré cela, lorsque des médicaments préparés à partir de sang ou de plasma humain sont administrés, le risque de transmission d’agents infectieux ne peut être totalement exclu. Ceci s’ap-plique également aux virus inconnus ou émergents et d’autres agents pathogènes. Les mesures prises sont considérées comme efficaces contre les virus enveloppés tels que le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus de l’hépatite B (VHB) et le virus de l’hépatite C (VHC) et contre le virus non enveloppé de l’hépatite (VHA) et le parvovirus B19. Une vaccination appropriée (contre hépatites A et B) doit être envisagée chez les patients recevant de façon régulière / répétée des préparations dérivées du plasma humain, y compris FEIBA. Il est fortement recom-mandé que chaque fois que FEIBA est administré au patient, le nom et le numéro de lot du produit est enregistré afin de maintenir un lien entre le patient et le lot du produit. Précautions: Réponse discordante aux agents de contournement Vu les facteurs spécifiques de chaque patient, la réponse à un agent de contournement peut varier, et dans des situations particulières, les patients ayant une réaction insuffisante à un agent peuvent agir à un autre agent. En cas de réaction insuffisante à un agent de contournement, l’utilisation d’un autre agent doit être considérée. Réponses anamnestiques L’administration de FEIBA aux patients présentant des inhibiteurs peut entraîner une augmentation anamnestique initiale du titre d’inhibiteurs. Lors de l’administration continue de FEIBA, les inhibiteurs peuvent diminuer avec le temps. Les données cliniques et publiés suggèrent que l’efficacité de FEIBA n’est pas réduite. Antigènes de surface de l’hépatite B et interprétation des tests Après adminis-tration de doses élevées de FEIBA, l’augmentation transitoire des antigènes de surface de l’hépatite B passivement transférés peut entraîner une interprétation erronée des résultats positifs des diagnostics sérologiques. Utilisation prophylactique Seules les données cliniques limitées sont disponibles sur l’application de FEIBA pour la prophylaxie des hémorragies chez les patients hémophiles. Pédiatrie Les rapports de cas et les données limitées provenant d’essais suggèrent que FEIBA peut être utilisé chez les enfants de moins de 6 ans. FEIBA 500 U contient environ 80 mg de sodium (calculée) par flacon. Ceci doit être pris en considération chez les patients suivant un régime pauvre en sodium. 4.5 Interac-tions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions: Il n’est pas recommandé d’administrer les anti-fibrinolytiques, comme l’acide epsilon-aminocaproïque, avec FEIBA. Si un traitement par anti-fibrinolytique tels que l’acide epsilon-aminocaproïque et FEIBA est malgré tout indiqué, il convient de respecter un intervalle de 6 heures entre l’administration des deux préparations. 4.6 Fertilité, grossesse et allaitement: La sécurité de FEIBA pendant la grossesse et l’allaitement n’a pas été établie. Les médecins devraient évaluer soigneusement les risques et les avantages potentiels pour chaque patient avant de prescrire FEIBA. La grossesse et la période post-partum sont caractérisés par un risque accru de thrombose, et plusieurs complications de grossesse sont associées à un risque accru de CIVD. Aucune étude de reproduction animale n’a été réalisée avec FEIBA. Les effets de FEIBA sur la fertilité n’ont pas été établis dans les essais cliniques contrôlés. 4.7 Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines: Aucun effet sur l’aptitude à conduire des véhicules ou à utiliser des machines n’a été obser-vé. 4.8 Effets indésirables: Les réactions indésirables énumérées ci-après ont été rapportées dans le cadre de la surveillance post-commerciali-sation ou des essais cliniques. La fréquence ne peut être estimée en raison de la nature des données et est donc classée comme inconnue:

Système Organe Classe selon la base de données de MedDRA

Effets indésirables

Troubles du système sanguin et lymphatique

Coagulation intravascu-laire disséminée (CIVD)

Augmentation du titre d'inhibi-teur (réponse anamnestique)aTroubles du système immu-nitaire

Réactions d'hypersen-sibilité

UrticaireRéactions anaphylactiqueTroubles du système nerveux Paresthésie

HypoesthésieAccident vasculaire cérébral thrombotiqueAccident vasculaire cérébral emboliqueMal de têteSomnolenceétourdissementsDysgueusieTroubles cardiaques Infarctus du myocardeTachycardieTroubles vasculaires Thrombose artérielle et

veineuseHypotensionHypertensionRougeurTroubles respiratoires, thora-ciques et médiastinaux

Embolie pulmonaire

BronchospasmeRespiration sifflanteTouxDyspnéeTroubles gastro-intestinaux VomissementsDiarrhéeGêne abdominaleNauséeTroubles des tissus cutanés et sous-cutanés

Sensation d'engourdis-sement dans le visage

œdème de QuinckeUrticairePruritéruptionTroubles généraux et anomalies au site d'administration (troubles au site d'injection)

Douleur au site d'injec-tion

MalaiseSensation de chaleurFrissonsPyrexieDouleur thoraciqueGêne dans la poitrineEnquêtes La pression artérielle

diminue

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Une injection intraveineuse rapide ou une perfusion peut provoquer une douleur lancinante et une sensation d’engourdissement dans le visage et les membres, ainsi qu’une baisse de la pression artérielle. Des événements thromboemboliques pourrait se produire après l’administration de doses supérieures à la dose maximale journalière et / ou administration prolongée, (Voir la section 4.4). Pour la sécurité relative aux agents transmissibles, (Voir rubrique 4.4).. 4.9 Surdosage: Le surdosage de FEIBA peut augmenter le risque d’événements thrombotiques et thrombo-emboliques (y compris CIVD, infarctus du myocarde, thrombose veineuse et embolie pulmonaire). Certains des événements signalés se sont produits avec des doses supérieures à 200 U/kg ou chez les patients présentant d’autres facteurs de risque d’événements thromboemboliques. Si des signes ou symptômes d’événements thrombotiques et thromboemboliques sont observées, la perfusion doit être immédiatement arrêtée et les mesures diagnostiques et thérapeutiques appropriées doivent être initiées. Voir la section 4.4. 5. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES: 5.1 Propriétés pharmacodynamiques: Classe pharmacothérapeutique: complexe de prothrombine activé contre les anticorps du facteur VIII. Code ATC: B02BD03. Bien que FEIBA ait développé dans les années soixante-dix et que l’activité de contournement de l’inhibiteur du facteur VIII ait été attestée in vitro et in vivo, son principe actif est encore l’objet de débats scientifiques. Des travaux scientifiques actuels soulignent le rôle des composantes spécifiques du complexe activé prothrombine, la prothrombine zymo-gène (F II) et le facteur X activé (FXa) dans le mode d’action de FEIBA. 5.2 Propriétés pharmacocinétiques:Étant donné que FEIBA est composé de différents facteurs de coagulation avec des demi-vies variées des composants individuels, il n’est pas possible de faire une déclaration définitive sur les propriétés pharmacocinétiques de FEIBA. 5.3 Données de sécurité précliniques: Basé sur des études de toxicité aiguë de facteur VIII chez la souris knock-out, les souris normales et le rat, des doses supérieures à la dose quotidienne maximale chez l’homme (> 200 U/kg de poids corporel), on peut conclure que les effets secondaires liés à FEIBA sont principalement le résultat de l’hypercoagulabilité en raison des propriétés pharmacologiques. Les études de toxicité avec administration répétée lors des expérimentations animales sont pratiquement irréalisables comme une interférence se produisant à travers le développement d’anticorps se développant contre les protéines hétérologues. Puisque les facteurs humains de coagu-lation sanguine ne sont pas considérés comme cancérigènes ou mutagènes, des études expérimentales chez l’animal, en particulier chez les espèces hétérologues, n’ont pas été jugées nécessaires. 6. DONNÉES PHARMACEUTIQUES: 6.1 Liste des excipients: Poudre: - Chlorure du sodium - Citrate du sodium Solvant: - Eau stérilisée pour préparations injectables. 6.2 Incompatibilités: Comme tout concentré de facteur de coagulation, FEIBA ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments avant l’administration pour ne pas nuire à l’efficacité et la compatibilité de la préparation. Il est conseillé de rincer un accès veineux commun avec une solution appropriée, par exemple avec une solution saline isotonique, avant et après l’administration de FEIBA. Les facteurs de coagulation dérivés du plasma humain peuvent être adsorbés par les surfaces internes de certains types de dispositifs d’injection / de perfusion. Une fois absorbé, cela pourrait entraîner l’échec de la thérapie. Par conséquent, les dispositifs de perfusion en plastique approuvés doivent être uniquement utilisés avec FEIBA. 6.3 Durée de conservation: Deux ans. La stabilité chimique et physique de la solution reconstituée a été démontrée pendant 3 heures à une température de 20º C à 25º C. D’un point de vue microbiologique, FEIBA doit être utilisé immédiatement après reconstitution. S’il n’est pas utilisé immédiatement, les durées d’utilisation et les conditions sont de la res-ponsabilité de l’utilisateur. La solution prête à l’emploi ne doit pas être réfrigérée. 6.4 Précautions particulières de conservation: - Ne pas stocker au-dessus de 25° C. - Ne pas congeler. - A conserver dans l’emballage extérieur d’origine à l’abri de la lumière. 6.5 Nature et contenu de l’emballage: FEIBA poudre et solvant est fourni dans des flacons (Flacon de poudre : en verre sodocalcique de type hydrolytique II avec surface traitée, Flacon de solvant : en verre sodocalcique de type hydrolytique I avec surface traitée). Les flacons sont fermés par un bouchon en caoutchouc butyle des capuchons de protection. Le paquet contient soit: 1 flacon, fermé par un bouchon caoutchouc, de 500 U FEIBA- solution intraveineuse. 1 flacon, fermé par un bouchon caoutchouc, de 20 ml d’eau stérilisée pour préparations injectables. 1 seringue jetable. 1 aiguille jetable. 1 aiguille-filtre. 1 aiguille de transfert. 1 aiguille d’aération. 1 aiguille à ailettes avec pince (dispositif ailé pour injection). Ou 1 flacon, fermé par un bouchon caoutchouc, de 500 U FEIBA- solution intraveineuse. 1 flacon, fermé par un bouchon caoutchouc, de 20 ml d’eau stérilisée pour préparations injectables. 1 BAXJECT II Hi-Flow- Dispositif de transfert sans aiguille des-tiné à transférer et à mélanger les médicaments contenus dans deux flacons dans une seringue. 1 seringue jetable 1 aiguille jetable. 1 aiguille à ailettes avec pince. 6.6 Précautions particulières d’élimination et de manipulation: N’utiliser que l’eau stérilisée pour préparations injectables et le dispositif inclus pour la reconstitution. Utilisez une technique aseptique tout au long de la procédure. FEIBA doit être recons-tituée immédiatement avant l’administration. La solution doit être utilisée immédiatement (puisque la préparation ne contient pas de conservateurs). Agitez doucement jusqu’à dissolution complète du produit. Assurez-vous que FEIBA est complètement dissout, sinon moins d’unités de FEIBA vont passer au travers du filtre. Après reconstitution, la solution doit être inspectée visuellement avant l’administration, pour la recherche de particules ou de décoloration. Ne pas utiliser de solutions troubles ou contenant des dépôts. Ne pas utiliser le produit si la barrière stérile a été violée, ou en cas d’emballage endommagé ou s’il présente des signes de détérioration. Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément aux exigences locales. Reconstitution de la poudre pour la préparation d’une solution pour perfusion avec BAXJECT II Hi-Flow: 1. Réchauffez le flacon du solvant (eau stérilisée pour préparations injectables) à température ambiante (15 ° C à 25 ° C), par exemple en utilisant un bain-marie pendant plusieurs minutes (max. 37 ° C) si nécessaire. 2. Retirez les capuchons de protection du FEIBA flacon et du flacon de solvant et désinfecter les bouchons en caoutchouc des deux flacons. Placez les flacons sur une surface plate. 3. Ouvrez l’emballage de dispositif du BAXJECT II Hi-Flow en retirant le couvercle sans toucher l’intérieur (Fig. a). Ne pas retirer le dispositif de l’emballage. 4. Faites tourner l’emballage et insérer sur la broche en plastique transparent dans le bouchon de caoutchouc du flacon de solvant (Fig. b). Maintenant, enlevez l’emballage du dispositif BAXJECT II Hi-flow (Fig. c). Ne retirez pas le capuchon de protec-tion bleu du dispositif BAXJECT II Hi-Flow. 5. Maintenant faites tourner le système, constitué par le BAXJECT II Hi-Flow attaché au flacon de solvant, de telle sorte que le flacon de solvant se trouve en haut. Insérer la pointe violette en plastique à travers le bouchon du flacon de FEIBA. Le vide entraînera le solvant dans le flacon de FEIBA (fig. d). 6. Tournoyer doucement, sans secouer, l’ensemble du système jusqu’à ce que la poudre soit dissoute. Assurez-vous que FEIBA a été complètement dissous, sinon la matière active peut ne pas passer par le filtre du dispositif. Instructions pour l’injection / la perfusion 1. Retirez le capuchon de protection bleu du dispositif BAXJECT II Hi-Flow. Raccordez étroitement la seringue à l’BAXJECT II Hi-Flow. NE PAS aspirerz de l’air dans la seringue. (Fig. e). Afin d’assurer une liaison étroite entre la seringue et BAXJECT II Hi-Flow, l’utilisation d’une seringue luer-lock est fortement recommandé (tournez la seringue dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’au point d’arrêt lors du montage). 2. Retournez le système de façon à ce que le produit dissous soit en haut. Aspirez le produit dissous dans la seringue en tirant lentement sur le piston et faire en sorte que le lien étroit entre BAXJECT II Hi-Flow et la seringue soit maintenu pendant tout le processus de traction (fig. f). 3. Déconnectez la seringue. 4. Si une mousse se forme dans la seringue, attendez jusqu’à ce que la mousse soit effondrée. Administrez lentement la solution par voie intraveineuse avec le dispositif de perfusion ci-joint (ou aiguille jetable). Ne pas dépasser une vitesse de perfusion de 2 U FEIBA/kg poids corporel par minute. Reconstitution de la poudre pour préparer une solution pour perfusion avec l’aiguille de transfert: 1. Réchauffez le flacon non ouvert du solvant (eau stérilisée pour préparations injectables) à tempéra-ture ambiante (15 ° C à 25° C), par exemple en utilisant un bain-marie pendant plusieurs minutes (max. 37° C) si nécessaire. 2. Retirez les capuchons de protection du flacon de concentré et du flacon de solvant (fig. A) et désinfecter les bouchons en caoutchouc des deux flacons. 3. Ouvrez le capuchon de protection d’un bout de l’aiguille de transfert fer-mé par torsion (Fig. B), retirez-la et insérez l’aiguille dans le bouchon en caoutchouc du flacon de solvant (fig. C). 4. Retirez le capuchon protecteur de l’autre extrémité de l’aiguille de transfert en prenant soin de ne pas toucher l’extrémité exposée! 5. Retournez le flacon de solvant et insérer l’extrémité libre de l’aiguille de transfert dans le bouchon de caoutchouc du flacon de poudre (Fig. D). Le solvant est aspiré dans le flacon de poudre avec l’aspirateur. 6. Déconnectez les deux flacons en retirant l’aiguille de transfert du flacon du concentré (Fig. E). Agiter doucement le flacon de poudre pour accélérer la dissolution. 7. Lors de la reconstitu-tion complète de la poudre, insérez l’aiguille d’aération fournie (Fig. F) et la mousse va s’effondrer. Retirez l’aiguille d’aération. Injection/Perfu-sion: Utiliser une technique aseptique tout au long de la procédure. 1. Retirez le capuchon de protection de l’aguille filtre fournie en la tournant et mettre l’aiguille sur la seringue stérile jetable. Aspirer la solution dans la seringue (fig. G). 2. Débranchez l’aiguille-filtre de la seringue et admi-nistrez la solution lentement par voie intraveineuse avec le dispositif de perfusion à ailettes ci-joint (ou l’aiguille jetable jointe). Ne pas dépasser une vitesse de perfusion de 2 U. FEIBA /kg poids corporel par minute. En cas de l’utilisation d’autres dispositifs autres que ceux fournis avec le paquet, veiller à l’utilisation d’un filtre adéquat avec une taille de pores d’au moins 149 μm.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE Laboratoires BAXTER A.G. INDUSTRIESTRABE 67 A- 1221 WIEN AUTRICHE 8. NUMERO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE: DE N° : 298/12 J 147/09. 9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION / DE RENOUVEL-LEMENT DE L’AUTORISATION: Détenteur d’AMM : Baxter A.G. Industriestrabe 67 A-1221 Wien Autriche. 10. DATE DE MIS A JOUR DU TEXTE Décembre 2012

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DOSSIER

Santé-MAG N°29 - Avril 201426

Santé Mag: Depuis quand êtes-vous impliquée dans la prise en charge de l'hémophilie?

Pr Mesli: Depuis mon affectation au service d’hématologie du chu Oran, en 1985. Par ailleurs, j’ai produit un mé-moire en fin de cursus, en 1988, ayant-pour titre la recherche d’anticoagulant circulant et le dépistage d’HIV, chez les hémophiles, suivis au niveau du service d’hématologie et du service de pédia-trie du CHU ORAN.

Que pouvez-vous nous dire sur les mo-dalités de traitement, chez vos patients hémophiles ?Je dois dire que la prise en charge du patient hémophile, en Algérie, a connu une nette amélioration et ce, grâce à la disponibilité du traitement et plus pré-cisément, des facteurs anti-hémophi-liques depuis le début des années 2000.Cela nous a permis de traiter les pa-tients à la demande et de ce fait, drainer l’urgence et arrêter le saignement; mais, aussi et surtout, initier les patients et leurs parents au traitement à domicile.L’intérêt du traitement à domicile est de permettre au patient de sesubstituer et de recevoir son traitement dans les plus brefs délais et de stopper, ainsi, le sai-gnement ou, du moins, réduire la dou-leur, jusqu’à l’arrivée du patient au sein du centre de traitement. Aussi, nous avons pu instaurer, chez nos patients, une nouvelle modalité de traitement, qui est la prophylaxie. Le but est de préve-nir les saignements et par conséquent, la maladie articulaire, qui en résulte et qui est, surtout, irréversible. Les enfants bénéficient de la prophylaxie primaire,

afin de garder leurs articulations saines et leur permettre de vivre normalement.Par contre, la prophylaxie secondaire se pratique plus chez l’adolescent et le jeune adulte, chez qui le but est de stabiliser l’évolution des arthropathies et empêcher l’aggravation de l’atteinte osseuse et articulaire.

Selon votre expérience, quel est le pour-centage de patients hémophiles sous traitement, qui développeraient des inhibiteurs aux facteurs sanguins et au bout de combien de temps de traite-ment?L’apparition des inhibiteurs, qu’on ap-pelle, aussi, ACC (Anticorps circulant) survient, théoriquement, après 50 JCPA, ou les jours cumulés d’exposition au fac-teur anti-hémophilique. Il s’agit d’une résistance que le patient développe, malheureusement, contre le traitement anti-hémophilique et cela se traduit par l’inefficacité du traitement classique. Le pourcentage d’apparition des ACC est de l’ordre de 25% pour l’hémophilie A sévère et 5% pour l’hémophile B sévère.Cependant, selon mon expérience il est de l’ordre de 5 à 10%. Aussi les patients sont-ils susceptibles de développer des ACC, lorsqu’ils reçoivent une grande quantité de facteur anti-hémophilique, suite à une chirurgie, ou à un trauma majeur. Cependant, le diagnostic et la recherche d’ACC doit se faire régulière-ment; au moins, tous les 06 mois.

En quoi la prise en charge des patients hémophiles, avec inhibiteurs, est-elle dif-ficile?L’apparition des inhibiteurs complique, très sérieusement, la prise encharge des

patients hémophiles. L’arthropathie est plus agressive et la morbidité est plus importante. La notion de la douleur est, aussi, plus présente chez les patients avec inhibiteurs; ce qui rend la gestion du saignement beaucoup plus difficile.Ces patients sont traités avec les agents court-circuitant, appelés aussi facteurs by passing (FEIBA & Novoseven). Ces traitements coûtent plus cher que le facteur classique et la disponibilité n’est pas assurée, de manière continue.

Que préconisez-vous, pour ces patients, afin de réduire les saignements et amé-liorer leur qualité de vie ?Afin de réduire les saignements et amé-liorer la qualité de vie de nos patients hémophiles, nous avons, déjà, initié le traitement prophylactique, chez les patients hémophiles. J’aimerai souli-gner, aussi, le fait qu’on ait instauré la prophylaxie chez un de mes patients hémophiles avec inhibiteurs, vu l’inté-rêt qu’elle représente chez le patient avec ACC, quant à la réduction, signifi-cative, des saignements articulaires. Je suis très confiante quant aux résultats encourageants que je vais observer, très rapidement,chez ce patient. Par ail-leurs, un programme d’éducation de nos hémophiles et de leurs parents est fait, afin de leur apprendre à se prendre en charge, en se piquant eux même, pour leur éviter le déplacement au service.Pour cela, ils sont approvisionnés en facteur tous les mois et donc, aucune-pénurie n’est tolérée

* Pr N. Mesli, Chef de service Hématologie, CHU de Tlemcen.

Hémophilie:Mettre l'accent sur la prophylaxie

Pr N. Mesli*, à Santé Mag,

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DOSSIER

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 2727

Santé Mag: Comment se passe la prise en charge des enfants hémophiles?

Dr M. Bensadok: Beaucoup de pro-grès en la matière, par rapport aux années précédentes, où la maladie était quelque peu méconnue, car dite orphe-line. En outre, on ignorait sa prévalence. Le malade éprouvait des difficultés à se faire soigner et en quelque sorte, il était voué à l’errance, car livré à lui-même. Le manque de médicaments venait com-

pliquer le problème. En conséquence, cette pathologie a fait beaucoup de dégâts, par le passé. Aujourd’hui, les choses se sont nettement améliorées, grâce au recensement, qui a été réalisé en 2012 où, environ, 1843 hémophiles sont enregistrés. Mais, même ce chiffre ne reflète pas, de façon très précise, la réalité du terrain. Toujours est-il, les autorités ont alloué un budget impor-tant, pour améliorer la prise en charge des malades. Les médicaments sont

disponibles, dorénavant et les soins sont dispensés par des équipes pluridis-ciplinaires; du moins, dans les grandes métropoles du Nord du pays. Notre objectif, maintenant, est de couvrir tout le territoire national, d’une part et de s’attaquer à la prévention, d’autre part. Aussi, notre combat est de mettre tous les enfants, où qu’ils soient, sous traite-ment préventif; c’est ce qu’on appelle la prophylaxie. La prophylaxie a pour but de transformer un hémophile sévère en un hémophile modéré.

Y a-t-il assez de médecins spécialistes dans le domaine?Non, justement, car on constate, dans certaines villes de l’intérieur du pays, un déficit de médecins biologistes, héma-tologues, orthopédistes… Pour pallier à cela, il faut, donc, for-mer des équipes multidisciplinaires, au niveau de tout le pays, afin d’éviter aux malades, déjà assez éprouvés, des déplacements épuisants et onéreux. En tout état de cause, le malade a droit de se faire traiter là où il habite. Il faut, aussi, améliorer le traitement à domicile, car la prévention, sans le traitement en injection à domicile, deux fois par se-maine n’est pas efficiente et donc, il y a lieu de renforcer l’éducation thérapeu-tique, dans ces zones, un peu oubliées, de l’Algérie. Il faut rappeler, à cet effet, que l’enfant peut, en effet, s’auto-in-jecter le médicament à la maison et ne se présente à la structure de soins que pour des examens périodiques

* Docteur Meriem Bensadok, maître-assistante au service d’hématologie de l’hôpital de Béni-Messous – Alger.

"La bonne prise en charge thérapeutique

des hémophiles est assurée;

du moins, dans les grandesmétropoles du Nord du pays"

Dr Meriem Bensadok*, à Santé Mag:

Entretien réalisé par Tanina Ait

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DOSSIER

Santé-MAG N°29 - Avril 201428

On l’appelle Chafik, il est éducateur auprès des enfants hémophiles, au CHU de Béni-Messous ((Alger). Très prévenant et toujours à l’écoute de ses petits patients, il développe envers eux une grande empathie. Ces derniers le lui rendent bien et témoignent beaucoup de sympathie, envers lui.

Par Tanina Ait

En effet, Chafik exerce son métier avec sérieux et amour. Ce théra-peute a pour rôle d’apprendre, à l’enfant hémophile, la maîtrise

du traitement à domicile et/ou de l’au-to-traitement. Il montre, à ses patients, comment prévenir des accidents, qui pourraient entraîner des hémorragies, chez ces petits êtres sensibles et fra-giles, à la fois. Aussi, est–il, en perma-nence, attentionné et fait sien leur pro-blème. Aussi, il laissera le numéro de son portable à tous ces petits malades, qui peuvent le joindre 24h/24H, en cas de nécessité. Chafik pour mieux, éga-lement, prendre en charge ces enfants, allie l’utile à l’agréable, en combinant des activités ludiques à la surveillance thérapeutique. A ce propos, l’éducateur insiste sur l’importance de la qualité

dans la relation patient/thérapeute, où le degré de confiance est très important, dans l’action thérapeutique. Par ailleurs, Chafik développera tous les paramètres intervenant, à cet effet, dans la prise en charge du patient. Il précisera ceci: lune hygiène rigoureuse est à observer

avant toute auto-injection; d’autant que celle-ci se fait en intraveineuse; la tenue du carnet du patient doit se

faire au quotidien par l’inscription de tous les faits intervenus entre deux consultations. Ceci facilitera le bon suivi médical du patient. Cette conduite permettra, également, la prise de responsabilité de l’enfant par lui-même et facilitera sont insertion dans la société. Cette responsabilité va faire

prendre conscience, en effet, au patient des enjeux dans la vie sociale, où il déve-loppera, à bon escient, alors, une plus grande autonomie et acquerra, ainsi, une plus grande confiance en soi. A la lumière de ce qui précède, on voit bien le rôle, éminemment important, joué par l’éducateur, qui s’inscrit, par la même, dans la chaîne thérapeutique. Ainsi, les connaissances acquises per-mettent, aux parents et à l’enfant, d’être plus autonomes dans la gestion de la maladie; ce qui peut contribuer à amé-liorer leur qualité de vie avec la maladie

* Chafik Kouache, éducateur au CHU de Béni-Messous, Alger.

"Une hygiène rigoureuse est à observer, avant toute auto-injection,

chez l’enfant hémophile"

Chafik Kouache*, à Santé Mag,

Comme chaque année, L’hémo-phile fera l’objet, les 24, 25, 26 avril 2014, dans notre pays, de rencontres de conférences, ani-

mées par des spécialistes et organisées par l’Association nationale des hémo-philes. En l’occurrence, une excursion est programmée par ladite Association à El Oued, sous l’égide de la wilaya épo-nyme, au profit de près de 250 enfants hémophiles, issus des 4 coins du pays et encadrés par des médecins spécialistes, des éducateurs. Lors de cette excursion, un riche programme est prévu; à savoir: l’éducation sanitaire, les bons gestes à adopter et les méthodes d'administra-tion du traitement, visite du site, jeux……

Pour rappel, l’hémophilie est une mala-die dite rare, hémorragique et héré-ditaire, due à l’absence, ou au déficit d’une protéine de l’hémostase. La gravi-té des hémorragies (spontanées ou pro-voquées) dépend de leur intensité, de leur localisation. L’atteinte des organes internes peut mettre en jeu le pronos-tic vital; celle des articulations peut être responsable de séquelles irréversibles, invalidantes. Le seul traitement dispo-nible est la substitution de la protéine déficiente par les facteurs anti-hémo-philiques. Il s’agit d’injections intravei-neuses qui, réalisées au plus tôt, après l’accident hémorragique, peuvent en limiter les conséquences

Journée mondiale de l’Hémophilie:

La région d’El Oued, Sud algérien

a été choisie comme lieu d’excursion, au profit des enfants

hémophiles

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DOSSIER

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 2929

Santé Mag: Comment évaluer la prise en charge des hémolyses, entre l’année dernière et cette année ?

L. Lamhene: L’évènement qui a marqué l’année 2013 c’est, entre autres, la signa-ture d’un programme national, en colla-boration entre le ministère de la Santé publique et la Fédération mondiale des hémophiles, dont l’Association algé-rienne des hémophiles fait partie. A cet effet, nous constatons que beau-coup de choses ont été réalisées, à l’exemple de la fiche des hémophiles dans les établissements scolaires, concrétisée par ces parties prenantes. Cela s’est traduit par une instruction, émanant du ministère de la Santé pu-blique, plus précisément de sa Direction centrale de la prévention -avec, à sa tête, le Professeur Smail Mesbah - vers toutes les DSP (Direction de santé publique), aux fins de spécifier la conduite à tenir, face à un hémophile, en milieu scolaire. Ce point est très important car, malheu-reusement, des refus de scolariser des enfants hémophiles sont réels  ; au de-meurant, lorsque des parents informent des chefs d’établissements scolaires, de la nature de la pathologie dont souffrent leurs enfants. Ces responsables sont, alors, réticents à les inscrire en classe. Or la loi, interdit ce type d’attitude ! Concernant l’année en cours, une réu-nion s’est tenue, également, au mois de mars dernier, en présence du repré-sentant de la Fédération mondiale des hémophiles, pour mettre en place un programme d’action sur les trois ans à venir. Dans ce cadre, trois objectifs ont été tracés  ; à savoir  : la formation des biologistes et techniciens des labora-toires, étant donné que cette équipe est la pierre angulaire du diagnostic de l’hémophilie  ; la mise en place d’un re-gistre d’hémophilie, différencié s’il s’agit de la maladie de Von Willebrand, ou de l’hémophilie A ou B, étant donné que le

traitement n’est pas le même et enfin, le lancement du programme de la pro-phylaxie.

Qui va initier ces formations ?Ces formations seront initiées par la Fé-dération mondiale des hémophiles. Ain-si, à partir du mois de septembre 2014, des équipes vont venir, en Algérie, pour assurer la formation des formateurs. En l’occurrence, le programme de prophy-laxie est fort attendu, par les malades et leurs parents, car les hémophiles algériens souhaitent être traités comme tous les hémophiles du monde  ; c’est-à-dire, utiliser un traitement préventif, avant même qu’il y ait un saignement hémorragique. C’est, donc, pour nous, l’urgence même. Par ailleurs, le coût élevé du traitement à domicile ne doit être, aucunement, un frein.

Un déficit, en matière de prise en charge des hémophiles, à l’intérieur du pays est, souvent, signalé. Comment y remédier ? A l’intérieur du pays, justement, la bonne prise en charge des patients n’est pas, encore, acquise. A Bejaia, par exemple, on enregistre plus de 130 ma-

lades ; à Chlef, plus de 150 malades et à Tiaret, 145 malades en manque, flagrant, de médicaments et de prise en charge adéquate. Notre objectif est d’assurer une meilleure disponibilité et continuité, en matière de soins, à travers tout le territoire algérien. L’urgence est d’avoir, encore une fois, les médicaments à do-micile ; mais, pour cela, il faut tout une chaîne de formation  (parents, enfants, médecins, paramédicaux…).

Y a-t-il des difficultés, pour la réalisation de ce programme ? Ce qui freine, en ce moment, ce sont les gestionnaires. Souvent, ces der-niers refusent d’importer des quantités suffisantes de médicaments. En outre, certains pharmaciens ne collaborent pas, sous prétexte qu’ils n’ont reçu au-cune instruction dans ce sens et alors, ils ne s’approvisionnent pas en consé-quence, pour permettre à l’individu de se prendre en charge, seul, à domicile

* Madame Latifa Lamhene, présidente de l’Association nationale des hémophiles.

A l’intérieur du pays,

la bonne prise en charge des patients hémophiles n’est pas, encore, acquise

Mme Latifa Lamhene*, à Santé Mag,

Propos recueillis par Tanina Ait

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DOSSIER

Santé-MAG N°29 - Avril 201430

Propos recueillis par Tanina Ait

Santé Mag: L'hémophilie est-elle une pathologie bien diagnostiquée, chez-nous?

K. Chennoukh: La réponse est non. La preuve en est que si l'on se réfère au nombre attendu d'hémophiles, en rapport avec le nombre d'habitants, nous sommes très en-deçà du chiffre attendu d'environ 4000 hémophiles diagnostiqués (prévalence de 1/10.000 habitants), alors que moins de 2000 hémophiles ont été diagnostiqués, à ce jour, dans notre pays). Les causes de ce sous-diagnostic sont d'une part, la mé-connaissance de la maladie par beau-coup de nos confrères; d'autre part, la non-accessibilité, pour de nombreux patients, à des structures de santé de proximité, ou à des centres de dépis-tage; voire, de diagnostic. Ceci concerne les patients vivant dans le Sud, ou dans les régions reculées de l’intérieur de notre vaste pays. Dans d'autre cas, il s'agit d'hémophilie modérée ou frustre, moins symptomatiques, sauf en de chirurgie où le patient va présenter une hémorragie plus ou moins impor-tante. Dans notre pays, au 21ème siècle, alors que dans les pays développés les jeunes hémophiles ont, désormais, une vie quasiment "normale", de jeunes gar-çons décèdent, encore, en bas âge, au décours d'une circoncision réalisée sans bilan préopératoire préalable, de circon-cisions collectives, ou suite à des acci-dents hémorragiques.

Comment s'établit le diagnostic?En fait, le dépistage de l'hémophilie ne nécessite pas de grands moyens, il n'est, d'ailleurs, pas très coûteux et donc, à la portée des laboratoires les plus mo-destes. Il suffit de réaliser une crase san-

guine ( TP, et TCA faisant partie de tout bilan préopératoire), avant toute circon-cision ou, en cas de symptomatologie hémorragique chez le garçon, ou en cas d'hémophilie chez un frère, ou un grand père, oncle ou cousin maternel, faisant suspecter une hémophilie. Il faut, cepen-dant, savoir que dans 30% des cas, on ne retrouve pas de cas d'hémophilie dans l'entourage familial. Lorsque la crase sanguine est perturbée et dans le cas de l’hémophilie, le TCA est allongé (par rapport à un témoin normal), il y a lieu de faire des examens spécialisés, plus coûteux et nécessitant des moyens plus importants et un personnel plus aguerri.

Dispose-t-on des moyens adéquats, dans les hôpitaux, pour réaliser ce type d'examen?La réponse à la précédente question répond, en partie, à cette question. Oui, tous les hôpitaux, ou structures de proximité, sont en mesure de réaliser le dépistage de l'hémophilie. Concernant le diagnostic, seuls les C.H.U dispose-raient du matériel et personnel, néces-saires à cet effet. Cependant, souvent,

un manque chronique (et cruel) en ré-actifs paralyse notre activité. En ce qui nous concerne, notre hôpital est bien disposé envers notre activité et prend en compte nos demandes; mais, les fournisseurs tardent à livrer les réactifs et ne livrent, souvent, pas les quantités requises, avec les dates de péremption acceptables.

Combien de malades sont-ils diagnos-tiqués, par mois?Notre unité fait partie d'un centre de référence, pour la prise en charge des maladies de l'hémostase. Nous rece-vons, donc, des patients de tout le pays, et bien évidemment, nous acceptons tout le monde. Le nombre de patients diagnostiqués, par mois, varie entre 1 et 4 hémophiles; parfois, plus. Nous dia-gnostiquons, au moins, autant de défi-cits rares de la coagulation, par mois

* Dr Karima. W. Chennoukh, médecin biologiste, en charge du diagnostic et suivis biologiques de l'hémophilie et autres troubles de l'hémostase. Service d'Hématologie/ transfusion sanguine, C.H.U Béni-Messous – Alger.

"De jeunes hémophiles décèdent encore, en bas âge, chez-nous,

au décours d'une circoncision réalisée sans bilan préopératoire préalable"

Dr Karima. W. Chennoukh*, à Santé Mag,

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INTRODUCTION L’anorexie mentale a, longtemps, été considérée comme une pathologie spé-cifiquement occidentale. En fait, elle ne l’est pas; elle est, même, de plus en plus fréquente, en Algérie.

L’approche de l’été et de sa «mode du régime estival» est le moment idéal, pour sensibiliser le public, les lectrices en particulier, à cette pathologie, qui apparaît, souvent, au décours d’un ré-gime.Mais, avant tout, définissons ce dont on parle et faisons la part des choses entre deux concepts, que les gens confondent, fréquemment; l’anorexie et l’anorexie mentale. La première est un symptôme qui consiste en une perte de l’appétit, qu’il convient d’intégrer dans un cadre noso-graphique; alors que l’anorexie mentale est une pathologie, qui consiste en une conduite de restriction active de l’ali-mentation, touchant, principalement, les jeunes femmes, entre 12 et 20 ans. Pour poser le diagnostic d’anorexie mentale, une triade de symptômes est nécessaire:

L’anorexie: la spécificité de cette ano-rexie est qu’elle ne consiste pas en une perte de l’appétit, mais d’une lutte contre la faim. La jeune femme s’oblige à ne pas manger, ou bien à manger de toutes petites quantités de nourriture, triée et choisie, pour sa valeur calorique très faible. Il est à préciser qu’au bout de plusieurs mois d’évolution, l’anorexique ne ressent plus la faim; elle va essayer de leurrer sa famille et son entourage par des réponses évasives, telles que «je n’ai pas faim» ou «j’ai mangé avant de rentrer» ou «j’ai trop mangé à midi»…donnant, ainsi, une impression de nor-malité.

L’amaigrissement: conséquence lo-gique de cette restriction alimentaire drastique, le poids est inférieur de 15%

au poids normal, ou IMC (indice masse corporel) ≤ 17,5. L’aspect de la jeune femme est cachectique et vieillot, Yeux excavés, os saillant, peau sèche et ru-gueuse, effacement des formes fémi-nines, joues creuses, cheveux ternes et secs, ongles striés et cassants. Malgré cela, l’anorexique banalise ses troubles, ne se voit ni malade, ni maigre, mais grosse. Pour maintenir ce poids, voire même pour continuer à en perdre, l’ano-rexique va avoir recours à des «straté-gies», comme des vomissements provo-qués, quasi systématiques après chaque repas, fut-il frugal, ou après une crise de boulimie (ingurgitation massive et rapide d’aliments, sans distinction dans les saveurs); mais, aussi, le recours aux laxatifs…

L’aménorrhée: c’est-à-dire interruption du cycle menstruel pendant, au moins, trois mois.Cette pathologie, qui touche, souvent, des jeunes femmes intelligentes et sen-sibles, est le reflet d’une souffrance psy-chique, qui peut avoir de graves consé-

quences psychiques et somatiques, allant jusqu’à mettre le pronostic vital en jeu. En effet, la mortalité par dénu-trition peut atteindre 10%, nécessitant, alors, leur hospitalisation en service de réanimation; puis, en second lieu, en service de psychiatrie. Malheureuse-ment, ce n’est pas toujours le cas. En effet, en raison du déni de l’ano-rexique de ses troubles et du sentiment d’impuissance de la famille, face à ces symptômes, souvent, une errance dia-gnostic s’ensuit, impliquant le gastro-entérologue, l’interniste, ou encore, l’endocrinologue, retardant, d’autant plus, la prise en charge et augmentant, par la même, les risques encourus par l’anorexique.

CONCLUSION:C’est pour cela qu’une prise en charge précoce et adaptée, auprès d’un spé-cialiste de la santé mentale, tel un psy-chiatre, est indispensable, entre autres pour guider ces jeunes femmes, en souffrance, vers l’acceptation de soi et la verbalisation de leurs émotions

Trouble du comportement alimentaire:

l’anorexie mentale

Document co-rédigé par le docteur Bouras Rym, psychiatre à l'EHS en psychiatrie DRID Hocine et le Docteur Benyakhlef Nou-ria, professeur en psychiatrie, chef d'unité à l'EHS DRID Hocine .

RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAG N°29 - Avril 201434

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RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 3535

Le dispositif d'auto-surveillance ( bandelette, stylo auto-injecteur, lecteur de glycémie) permet au patient de surveiller l'effet d'un aliment, ou d'une activité phy-sique, sur sa glycémie.

Essentiel à l'équilibre de tous, le sport joue un rôle, important, dans le traite-ment du diabète de type

2. Pratiquée régulièrement, l'acti-vité physique, en milieu aqua-tique, serait la plus efficace, pour réduire le taux de glycémie. "En pratiquant 150 minutes d'activité physique, dans l'eau, toutes les semaines, les diabétiques voient leur taux de glycémie diminuer significativement", affirment les auteurs d'une étude, menée par la Société Francophone du Dia-bète. Pour le prouver, 98 patients se sont soumis à trois épreuves: natation, marche; puis, gymnas-tique. Pris en charge au sein de l'Unité mobile d'éducation Thé-rapeutique diabète de la Haute Côte d'Or (Bourgogne), tous pra-tiquaient, déjà, une activité phy-sique régulière.

LE PLONGEON GLYCÉMIQUE

Avant et après chaque séance, les participants devaient mesurer leur glycémie capillaire (sur une goutte de sang). Toute discipline confondue, les résultats montrent une baisse, moyenne, de la glycé-mie de 0,50 g/l immédiatement après l'effort. Mais, les résultats obtenus en piscine étaient plus significatifs. Et de loin ! Le taux de sucre dans le sang diminuait de 0,59 g/l après une séance de nage, contre 0,46 g/l pour la marche et 0,31 g/l pour la gym-nastique en salle. Une différence que les chercheurs expliquent par l'efficacité des "exercices d'endu-rance et de contre-résistance, dans l'eau".

MAIS PRUDENCE ! Plus efficace, l'activité dans l'eau s'avère aussi plus intense. "Au total, sur les 1 379 séances de séances de sport, 39 épisodes d'hypoglycémie ont été relevés, contre 7 pour la marche et 3 après des séances de gymnastique".Si vous êtes concernés par la ma-ladie, il est conseillé de consulter votre médecin avant de reprendre une activité physique après l'âge de 50 ans, ou 20 ans de diabète

Diabète: les bienfaits

du grand bain !

Produits chimiques et travail:

1000 morts, par jour

Les pesticides, utilisés afin d’améliorer les récoltes, peuvent serévéler toxiques, pour les travailleurs.

Chaque année dans le monde, 375 000 professionnels décèdent, des suitesd’une exposition à des produits toxiques, dans le cadre de leurtravail.

Organisée ce lundi 28 avril, la Journée mondiale de lasécurité et de la santé au travail met, donc, l’accent sur les progrès, nécessaires en matière de prévention. Un enjeu majeur, dans la mesureoù ce risque concerne la plupart des secteurs profes-sionnels.Dans son dernier rapport, l’Organisation internationale du travail(OIT) dresse un bilan pré-cis de l’usage des produits toxiques. Elleprécise les principales mesures à adopter, pour un environne-mentprofessionnel protégé, adapté à chaque corps de métier. Peintures, laques et colles constituent les substances toxiques lesplus courantes. Moins connus, mais tout aussi dangereux, les produitsu-tilisés dans les salons de coiffure, ou de manucure (méthacrylatedeméthyle) qui, pour la plupart, «sont utilisés en dehors de toutemesure de protection (…) comme la ventilation, les équipements deprotec-tion, ou la formation des professionnels»,précisentlesexpertsde l’OIT.

DES DONNÉES IMPRÉCISESLes risques, liés aux expositions ponctuelles, sont bien évalués par lascience (cancers, maladies cu-tanées et respiratoires). A contrario, par manque de recul, la morbidité, imputable aux expositions mineures, mais répétées, aux produits chimiques, reste difficile à estimer. Les 375 000, décès enre-gistrés chaque année, ne sont, donc, qu’une estima-tion. La raison ? «Il n’existe aucun moyen fiable de déterminer la quantitéde produits chimiques, ni le nombre de professionnels exposés à cesproduits, dans le monde», détaillent les auteurs du rapport.A ce jour, de nombreuses actions sont menées, pour limiter l’usage dessubstances toxiques. Mais, il res-terait beaucoup à faire, en matière degestion et de production des substances chimiques; notamment, pourmieux évaluer l’ampleur des dommages, chez les travailleurs, sur le longterme

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RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAG N°29 - Avril 201436

Un jeune enfant se faisant vacciner, contre la poliomyélite, au Pakistan

Quelques mois après avoir lancé un plan, en vue d’éra-diquer lapoliomyélite d’ici 2018, l’Organisation mon-

diale de la Santé (OMS)sonne l’état d’ur-gence. La recrudescence du nombre de cas au Pakistan, en Syrie et encore, au Cameroun et la découverte de cas importés, dansd’autres pays du Moyen Orient et d’Afrique, a fait l’objet d’une réunion d’urgence, ces derniers jours, à Genève. Une propagation, internatio-nale, du poliovirus est redoutée. «Si elle n’est pas maîtrisée, la situation actuelle pourrait sonnerles échecs des pro-grammes d’éradication de la plus grave des maladiesinfectieuses, que l’on peut prévenir par la vaccination», expliquent les représentants de l’OMS. «Une réponse coordonnée au niveau international est essentielle» face à ce qu’elle considère comme "un événe-ment extraordinaire".Fin 2012, les espoirs d’éradication apparaissaient proches. De janvierà octobre, "seulement" 177 cas de polio-

myélite avaient été recensés, à travers le monde. C’était 500 cas de moins que l’année précédente sur la même période.

Eradication proche, en 2012…En 2012 donc – comme c’est le cas, aujourd’hui, d’ailleurs – la maladie était endémique dans trois pays: l’Afghanistan, le Nigéria et le Pakis-tan. A la différence d’aujourd’hui, tous les efforts étaient portés sur ces seuls états et les perspectives d’éradication étaient, alors, sérieuses. Mais, au fil des mois, l’OMS a multiplié les alertes et les campagnes massives de vaccination. Si bien qu’actuellement 10 pays sont concernés par la poliomyélite. Pour le Pakistan, le Cameroun et la Syrie, le risque de propagation international est très élevé. Les 6 autres étant l’Afgha-nistan, la Guinée équatoriale, l’Ethiopie, l’Irak, la Somalie et le Nigeria.

Des craintes, en EuropeEt l’Europe? La région est exempte de poliomyélite depuis 2002. En no-vembre 2013, dans la revue The Lancet, des experts, du Centre européen de

Prévention et de Contrôle des Maladies (ECDC), à Stockholm (Suède), aler-taient, toutefois, sur l’éventualité d’une réintroduction du poliovirus sur le vieux continent. Leur regard était, alors, por-té vers la Syrie, où les premiers cas de polio, depuis 1999, venaient de réap-paraître.Ils expliquaient, alors, que de nombreux Syriens quittaient leur pays, pour se réfugier – entre autres – en Eu-rope. Là où plusieurs pays ont, égale-ment, un taux de vaccination très faible; à l’image de la Bosnie, de l’Ukraine et de l’Autriche…Rappelons que la poliomyélite est une infection virale très contagieuse tou-chant, principalement, les enfants. Le virus se transmet par l’eau, ou des ali-ments contaminés. Après s’être multi-plié dans l’intestin, il envahit le système nerveux. Il peut, alors, entraîner une-paralysie totale, en quelques heures. Selon l’Institut Pasteur, «la maladie se transmettant, essentiellement, par voie féco-orale, les principales mesures de prévention tiennent au développement de l’hygiène. Comme il n’existe pas de traitement, la seule action médicale pré-ventive est constituée par le vaccin»

La polio:

à nouveau, une urgence de santé publique

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RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 3737

Il s'agit d'une intervention innovante de la médecine régénérative, réali-sée par des chercheurs de l'Institut neurologique Carlo Besta, à Milan

et présentée dans la revue Stem Cell Research & Therapy. La technique tire profit des petites structures appelées "scaffolds" qui, une fois plongées dans les cellules souches, absorbent les substances que celles-ci produisent et peuvent, donc, être utilisées comme bandages spéciaux, capables d'aider l'organisme à gué-rir les plaies chroniques (telles que les ulcères diabétiques), dans une période de temps pouvant être jusqu'à deux fois plus courte."Il s'agit d'une approche, totalement nouvelle, de l'utilisation des cellules

souches", déclare Eugenio Parati, direc-teur du Département de neurosciences cliniques, de l'Institut neurologique Carlo Besta et coordinateur de l'étude. "Au lieu de les utiliser directement, comme une sorte de panacée, capable de devenir n'importe quel type de cel-lule, nous les avons utilisées comme productrices de molécules actives, des sortes de capsules qui contiennent plu-sieurs médicaments, sans avoir besoin de les transplanter dans le corps." Il s'agit, donc, d'une véritable thérapie cellulaire, qui ne nécessite pas de trans-planter les cellules chez le patient. Ceci, selon les chercheurs, apporte plusieurs avantages: pratiques, parce que les mêmes cellules souches peuvent être réutilisées plusieurs fois, et les médica-

ments, puisqu'il s'agit seu-lement de molécules, ne présentent pas de danger de rejet.Dans l'étude, les cher-cheurs de l'Institut Besta ont utilisé des "scaffolds" en fibroïne de soie, un ma-tériel extrêmement mince, capable de se dissoudre dans le corps sans endom-mager l'organisme, et de libérer, progressivement, les molécules qu'il contient. Sur ces structures des cel-lules souches ont été "ancrées" les cellules adipeuses mésenchyma-teuses adultes, pour faire en sorte que les scaffolds s'imprègnent de protéines et de facteurs de crois-sance, produits par les cellules. L'efficacité de la technique a, en-suite, été évaluée sur des souris dia-

bétiques, en vérifiant si l'application des scaffolds accélérait la cicatrisation des lésions chroniques, qui caractérisent la maladie.Les chercheurs ont expérimenté, aus-si bien, l'utilisation des scaffolds, qui avaient, encore, les cellules souches ancrées sur leur surface, que de scaf-folds ne contenant plus ces cellules, démontrant que les deux techniques permettent d'accélérer, considérable-ment, la guérison des lésions. Il a été démontré que la surface de la plaie à été réduite de 40%, dans le cas des scaffolds avec cellules souches ancrées, et de 35% dans l'autre cas, en l'espace de trois jours. Une guérison complète est atteinte dans les deux cas au bout d'environ 10 jours; soit, la moitié du temps que mettent, normalement, ce type de blessures à cicatriser.Les résultats confirment, donc, que les substances, produites par les cellules, restent piégées dans la matrice, même après enlèvement de celle-ci, en conser-vant une même capacité à réparer les vaisseaux des cellules. Cependant, la matrice sans cellules permet une conservation plus facile, une réduction de la possibilité de réactions immuno-logiques et donc de rejet, et un risque plus faible d'infections

Les cellules souches:

une thérapie cellulaire sans greffe

Fibroïne décellularisée

Fibroïne cellularisée

Des cellules souches, oui; mais, utilisées d'une manière complètement nouvelle: transformées en "usines à médicaments" elles permettent de produire des protéines et des facteurs de croissance, pour accélérer la cicatrisation.

En biologie, une cellule souche est une cellule indiffé-renciée se caractérisant par la capacité à engendrer des cellules spécialisées par différenciation cellulaire et une capacité à se maintenir par prolifération dans l'organisme (auto-renouvellement) ou, indéfiniment, en culture. Les cellules souches sont présentes chez tous les êtres vivants multicellulaires. Elles jouent en effet un rôle très important dans le développement des organismes ainsi que dans le maintien de leur inté-grité au cours de la vie.Les cellules souches animales concentrent l'atten-tion de la recherche, en particulier celle de l'homme pour leurs applications en médecine. Mais les cellules souches sont au centre de toutes les formes de vie pluricellulaire et on les retrouve, par exemple, dans les méristèmes des plantes

Les cellules souches

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Santé-MAG N°29 - Avril 201438

INTRODUCTIONLa cavité buccale est le reflet de l’état de santé de l’individu. En effet, nombre de maladies ont une expression buccale: les hémopathies, qu’elles soient bé-

nignes ou malignes, vont se traduire par des gingivorragies, une pâleur de la mu-queuse buccale, ou une rougeur... Le SIDA, qu’il faut toujours rechercher

en présence de candidoses à répétition, ou de gingivite ulcéro-nécrotique récidi-vante... La cavité buccale renferme, dans son milieu, des éléments inconstants = de transit/l’alimentation, la plaque bactérienne, ainsi que des éléments constants/le fluide gingival, la salive, les dents... .Le premier chaînon de la nutrition est la mastication. Elle permet la dégradation; c'est-à-dire, la réduction du bol alimen-taire, par l’intermédiaire des dents et de la salive, dans le milieu buccal; d’où, l’importance de la santé bucco-dentaire.

I-COMPOSITION DES ELELMENTS DE LA CAVITE BUCCALE 1. La salive:C’est un liquide biologique transparent, légèrement visqueux et insipide. Composition: 99,5% d’eau, 0,25% de minéraux gazeux=O2, Azote, anhydre carbo-

nique (dissous) Cations =Na, Ca, K, Mg, Traces de Cu,

fer, mang, Zn, Cobalt,

Anions=chlorures, Bicarbonates, fluor, phosphates, traces de iodures, de bro-mures et de nitrites0,25% éléments organiquesGlucides, lipides, protides, enzymes sali-vaires (ptyaline), urée, histamine, des vitamines, de l’acide lactique, citrique, des Ig Ms, E, G, As.Le pouvoir tampon de la salive est assuré par: les bicarbonates.

2. L’organe dentaire:L’émailFraction minérale =96%Des cristaux d’hydroxyapatite Carbona-tée Ca10(PO4)6(OH) 2Ca, Phosphates, Sodium, Potassium, Mg, Cl, Zn, fluoruresFraction organique= 0,4%Protéines, traces de phospholipides Phase aqueuse =3,6%

C’est le tissu le plus dur de l’organisme.

La dentine Fraction minérale 70%Des cristaux d’hydroxyapatite, Carbona-tée et magnéséeCa10(PO4)6(OH) 2Fraction organique 20%80 à 90% de collagène10 à 14% de protéines non collagéniques Eau=10à12%

La pulpe C’est un tissu conjonctivo-vasculaire,

logé au cœur de la masse dentinaire. C’est l’élément nourricier de la dent, elle assure sa défense, sa sensibilité et sa cicatrisation.

Le cémentC’est le tissu le moins minéralisé de l’or-gane dentaire avec l’os alvéolaire. Il re-couvre la dentine radiculaire et assure la fixation de la dent dans son alvéole, par l’intermédiaire des fibres de Sharpey. La minéralisation de l’os alvéolaire et du cément est, à peu près, de 50 à 65%. La pathologie de la cavité buccale, est dominée par deux grands groupes.

1-La maladie carieuse

2-Les parodontopathies

II- QU’EST CE QUE LA NUTRITION ?C’est l’ensemble des processus d’assimi-

Importance de la nutrition,

dans la prévention des pathologies buccodentaires

Par le Pr Mehdid Chafika

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RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 3939

lation et de dégradation des aliments, qui ont lieu dans un organisme, lui per-mettant d’assurer ses fonctions essen-tielles et sa croissance.Nul n’ignore que la nutrition est la clé de voûte d’une bonne santé. La nutrition est à la croisée de: la biologie; de la medecine; de la psychologie.

Elle se propose de comprendre le fonc-tionnement du corps humain et de proposer des recommandations ALI-MENTAIRES, OU MEDICALES, visant à maintenir ce dernier en bonne santé. Elle se compose de: macronutriments (protéines, glucides

et lipides) micronutriments (vitamines, minéraux

et oligoéléments)En 1996, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricul-ture (FAO) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont pu identifier les problèmes de santé publique les plus urgents, en Europe et ont conclu que ces derniers touchaient, essentiellement, à l’alimentation et aux maladies non trans-missibles, liées au style de vie / l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, le dia-bète et le cancer.Ces maladies peuvent provenir en partie: d’un excès de nutriments caloriques d’une carence en certains micronutri-

ments.

Ainsi, des conseils alimentaires ont été élaborés, pour les différentes populations (selon le régime alimentaire de chaque pays), sur la forme de pyramides alimentaires. Il existe, donc, la pyramide alimentaire irlandaise, portugaise, britannique française etc... Nous nous attelons, au sein de la SANMO, pour l’élaboration de la pyramide alimentaire algérienne.

Une alimentation équilibrée doit être de règle.Une alimentation équilibrée n'exclut aucun groupe d'aliment, en raison jus-tement de la présence de Vitamines spécifiques dans chacun des groupes, y compris dans les matières grasses. De minéraux: Le calcium, le magnésium, le phosphore, le potassium Des éléments traces-oligoéléments: Qui sont une forme particulière de minéraux, qui sont nécessaires à l’organisme, mais en très faible quantité= minéraux de type «micronutriments» Ce sont: le cuivre Cu, le zinc Zn, le fluor F,

l’iode I, le brome Br., le nickel Ni, le sélé-nium Se, le manganèse Mn, le chrome Cr, le cobalt Co, le fer Fe, le molybdène Mo, le silicium Si, le vanadium V...

QUELLE EST L’IMPORTANCE DE L’ALI-MENTATION DANS LE DEVELOPPE-MENT DENTAIRE ?

Avant la naissanc (au cours de l’odontogenese)Un trouble nutritionnel chez la maman (vomissements répétés...), une avita-minose A et C, ou une hypovitaminose A, peut être à l’origine d’hypoplasie de l’émail: anomalies acquises. Elle sera, toujours, symétrique dans ce cas.La sévérité de l’atteinte sera fonction du moment de survenue: soit précocement (lors de la synthèse

de la matrice) soit tardivement (lors de la minéralisa-

tion de la matrice).Exemple: Enfant âgé de 4 ans, seul at-teint d’une fratrie de 4.L’anamnèse ne révèle qu’un déficit nu-tritionnel chez la maman, au cours de la grossesse, du fait de vomissements répétés.

Après la naissance (de 0 à 8 ans)Avant l’eruption dentaire: L’effet post résorption = effet pré-éruptif.L’alimentation doit être riche, répartie en quantités suffisantes: en protéines, en sel de calcium, vitamines.

La nutrition du bébé nouveau-né, s’avère beaucoup plus importante, surtout dans la période où les dents se développent, traversent, où sont en train de traverser la gencive (1ère année de la vie).Un épisode de malnutrition, même mo-déré, au cours de la première année de la vie, a pour conséquences: un retard d’éruption des dents tempo-

raires une augmentation du nombre de dents

cariées.C’est, environ, jusqu’à l’âge de huit ans que l’on peut s’attendre à des effets en-dogènes, relatifs aux dents; car, c’est à la fin de cette période que s’achève la

minéralisation de la couronne des dents permanentes.

Après l’éruption dentaire: L’effet pré-résorption. Il se fait sentir sur les surfaces des dents déjà évoluées. Dès L’éruption dans le milieu buccal:

1- Les dents sont recouvertes d’une fine pellicule acellulaire: pellicule acquise exogène: PAEComposition: majoritairement de protéines et de composés salivairesLe rôle de PAE (épaisseur = 0,5 à 1,5um) lubrifier la surface dentaire, pour facili-

ter la mastication protéger les tissus durs dentaires des

attaques bactériennes. Mais aussi, elle fournit la base, pour le biofilm.

2 - L’émail dentaire est immatureIl incorpore des ions phosphates, cal-cium et fluor avec le temps; ce qui réduit sa porosité et sa perméabilité. QUELLES SONT LES CONSEQUENCES D’UNE ALIMENTATION RICHE EN HY-DRATES DE CARBONE ?Elles sont fonction du moment où elle intervient.Pendant l’odontogénèse:Elle entraîne: un déséquilibre du rapport calcium

phosphore, de même qu’une perturbation du

métabolisme des améloblastes. Ce qui entraîne unemoindre résistance de l’émail, qui aura une teneur élevée en glycoprotéines.

Au moment de l’éruption des dents temporaires: un allaitement prolongé, Une consommation de biberon à te-

neur sucrée, L’utilisation de sucette sucrée, ou de

sirop sucré à but thérapeutique entraîne l’apparition de la carie du biberon.Ces facteurs présentent, en plus, l’incon-vénient majeur d’intervenir au moment de l’endormissement; c'est-à-dire, au moment où le débit salivaire est quasi-ment nul.

Importantes destructions carieuses

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RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAG N°29 - Avril 201440

QUELLES SONT LES CONSEQUENCES D’UN DESEQUILIBRE ALIMENTAIRE ?

I- Les minéraux et éléments traces Le fluorL’intoxication fluorée (fluorose den-taire)

Ce type d’atteinte «discrète ne nuisant pas vraiment à l’esthétique» est tout à fait accepté par certains professionnels étrangers, en comparaison du bénéfice recueilli, concernant la baisse de la pré-valence de la maladie carieuse, dans la population générale.

Fluorose minime Fillette ayant habité Hassi-R'mel de 6 mois à 8 ans

Fluorose iatrogénique Supplémentation arrêtée au bout de deux ans, suite à la constatation des dyschromies

Fluorose endémique, Stades avancés de fluorose chez deux habitants de la région du Souf (Algé-rie, mars 2009): attention aux autres atteintes rénales, osseuses...

Le séléniumÉlément indispensable au corps hu-main. Il aide à son maintien et à sa beauté. C’est un puissant antioxydant, précurseur du glutathion peroxydase.Il est indiqué, à titre préventif, chez l’homme, à partir de 40 ans, à raison 200 ug/j. Une à deux cures de trois mois, l’année. Attention: l’intoxication peut survenir à partir de 800 ug, au long cours.

Le fer dans le cas d’anémie sidéropénique (en cas de déficit en fer):On retrouve: une atrophie des muqueuses les gencives sont pâles

Dans le cas d’anémie ferriprive, si le déficit en fer est important, tel que chez les malades sous-alimentés, les cas de malabsorption, ou chez cer-taines femmes, on retrouve: une atrophie des papilles filiformes,

fungiformes, la langue est lisse et luisante, avec la

sensation de brûlure une candidose buccale.

II- Les vitaminesLe déficit en vit. B1Les conséquences au niveau buccal sont: une chéilite angulaire une glossite

La vit. B9Elle intervient dans la synthèse de l’ADN et des tissus à renouvellement rapide, tels que: le sang les muqueuses (digestive, buccale et

vaginale).En cas de déficit, on retrouve une atro-phie de la muqueuse buccale.

L’anémie pernicieuse (mégaloblas-tique: déficit en vit. B12)L’étiologie est une anomalie de la mu-queuse gastrique, qui ne produit pas assez de facteurs intrinsèques. Il existe des facteurs moins fréquents: gas-trectomie, dysfonction pancréatique, maladie de l’iléon. Les symptômes au niveau buccal: dysgueusie pâleur sensation de brûlure de la langue.

Le déficit en vit. du groupe B et C = Aphtes, gingivites, défaut de structure amélaire.

CONCLUSIONUne alimentation équilibrée est de règle. Elle permet à l’organisme d’évo-luer normalement et favorablement, sans conséquences, sur les différentes fonctions essentielles, ni l’installation de pathologies, au pronostic souvent sombre. Elle doit être riche et variée

Bibliographie

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* Pr Mehdid Chafika, maître de conférence Cl A en Odontologie Conservatrice- Endodontie, département de Chirurgie dentaire d’Alger.

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RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 4141

La maladie d'Alzheimer est la principale cause de démence, chez les per-sonnes âgées. Elle impose

une charge sociale et économique considérable sur la société mo-derne. Au Japon, on estime que ce fardeau atteindra 500 milliards de dollars en 2050, un chiffre équi-valent aux recettes annuelles du gouvernement. Malheureusement, il s'est révélé extrêmement diffi-cile de développer des médica-ments capables d'améliorer le sort des patients et après avoir fait des progrès phénoménaux dans les années 90, le rythme s'est ralenti. Le Dr Saido estime qu'une partie des difficultés ren-contrées est imputables aux modèles de souris utilisés. Ceux-ci ne seraient pas capables de reproduire, fidèlement, les véritables conditions de la maladie et ne permettent, donc, pas aux scientifiques de comprendre les mécanismes qui conduisent à la neuro-dégénérescence. Il considère même que la plupart des découvertes, réalisées au cours de la dernière décennie, pourraient être faus-sées, puisque basées sur des modèles inadéquats.Les problèmes des anciens modèles de souris seraient liés à la surexpression d'une protéine, appelée précurseur de l'amyloïde, ou APP, qui engendre les pep-tides d'amyloïde-β (Aβ). Ces peptides s'accumulent dans le cerveau condui-sant, progressivement, à la neuro-dégé-nérescence, qui caractérise la maladie d'Alzheimer. Cependant, chez les sou-ris, la surexpression de l'APP provoque des effets, qui n'apparaissent pas dans la maladie d'Alzheimer, chez l'homme. Par exemple, les souris mutantes APP meurent, souvent, de manière précoce, pour des raisons inconnues et le groupe

de chercheur du RIKEN suppose que ceci est dû à la génération de fragments toxiques d'APP, tels que CTF-β. De plus, certains fragments d'APP pourraient être neuro-protecteurs rendant, alors, difficile d'estimer si les médicaments sont effi-caces, grâce à leur action sur les peptides d'Aβ, impliqués dans la maladie d'Alzhei-mer, chez l'homme ou bien, si la régres-sion de la maladie est due à d'autres effets, non extrapolables à l'homme. En outre, le gène, qui exprime l'APP, est inséré à différents emplacements du génome; ce qui peut, potentiellement, désactiver d'autres gènes présents sur le lieu d'insertion et ainsi, créer des arte-facts, que l'on ne voit pas chez l'homme.Fort de ces connaissances et hypothèses, le Dr Saido a lancé, plus de 10 ans aupa-ravant, un projet visant à concevoir un nouveau modèle de souris, qui autorise-rait des évaluations plus précises des thé-rapies contre la maladie. L'un des princi-paux obstacles impliquait des parties non codantes de gènes (intron), qui se sont avérées indispensables à la création de modèles plus spécifiques.L'équipe est, finalement, parvenue à créer deux nouveaux modèles de souris. Le premier, NL-F/NL-F possède deux mu-tations caractéristiques du type familial

de la maladie d'Alzheimer humaine. Les souris de ce modèle présentent une accumulation précoce de pep-tides d'Aβ et surtout, elles subissent des dysfonctionnements cognitifs, similaires à ceux observés lors de la progression de la maladie, chez l'homme. Le second modèle, obte-nu avec l'addition d'une autre mu-tation, découverte chez une famille suédoise, présente une initiation de la perte de mémoire encore plus rapide.Ces nouveaux modèles peuvent être utiles dans deux domaines majeurs.

Le premier modèle qui exprime de hauts niveaux de peptides d'Aβ, semble être un modèle réaliste, pour la forme humaine de la maladie d'Alzheimer et pourrait être utilisé, pour élucider les mécanismes de dépôt de l'Aβ. Le second modèle, qui présente les symptômes de la maladie de façon très précoce, pourrait être employé pour examiner les facteurs en aval des dépôts d'Aβ-40 et Aβ-42; par exemple, la protéine tau, dont on suppose que la pathologie est impliquée dans la neuro-dégénérescence. Ces résultats pourraient, un jour, contri-buer au développement de médica-ments et à la découverte de nouveaux bio-marqueurs, pour la maladie d'Alzhei-mer. Grâce à leurs nouveaux modèles, le groupe étudie, actuellement, plusieurs protéines, qui ont le potentiel pour être des bio-marqueurs.Le Dr Saido a déclaré: "Nous avons le de-voir, envers la société, de rendre la maladie d'Alzheimer évitable et soignable. La créa-tion de modèles de souris appropriés sera une avancée, majeure, vers la compréhen-sion du mécanisme de la maladie; ce qui amènera à l'établissement de diagnostics pré-symptomatiques, à la prévention et au traitement de la maladie"

Modélisation en médecine:

De nouveaux modèles de souris, pour révolutionner la recherche

contre la maladie d'AlzheimerDans une étude, publiée dans Nature Neuroscience, un groupe de chercheurs, dirigé par Takaomi Saido, de l'institut des sciences du cerveau du RIKEN, au Japon, rapporte la création de deux nouveaux modèles de souris, pour la maladie d'Alzhei-mer, qui pourraient bien révolutionner la recherche contre cette maladie.

Dr. Takaomi Saido

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RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAG N°29 - Avril 201442

RÉSUMÉLe purpura rhumatoïde (PR) est une vas-cularite systémique des petits vaisseaux à dépôts d’immunoglobuline A(IgA), beaucoup plus fréquent chez l’enfant que chez l’adulte (150 à 200 pour 1). La prévalence du PR, chez l’adulte,n’est pas connue et son incidence est estimée à 1 par million. La maladie de l’adulte semble, en effet, différer de cellede l’enfant, par l’incidence et la gravité des manifestations cliniques. Le PR est caractérisé par l’association d’unpurpura vasculaire cutané à des signes articu-laires et gastro-intestinaux; une atteinte rénale s’associe, parfois, à cessignes. Il s’agit, alors, d’une glomérulonéphrite à dépôts mésangiaux d’IgA. Plus rare-ment, des localisations neurologiques, pulmonaires, cardiaques, ou urogéni-tales peuvent s’observer. Sa physiopa-thologie demeure inconnue, maisles IgA joueraient un rôle central. Lorsque la symptomatologie est peu sévère, seul un traitement symptomatiqueest conseillé. À l’opposé, dans les formes digestive ou rénale sévères, des traitements plus agressifs associant, le plus souvent, des corticostéroïdes à du cyclophosphamide ont été proposés. Leur efficacité est en cours d’évaluation.Le pronostic, à court terme, de la mala-die dépend de la sévérité de l’atteinte digestive et à long terme, de lasévérité de l’atteinte rénale. Les études, ayant un suivi suffisamment prolongé, montrent qu’1/3 des malades adultes évolue vers l’insuffisance rénale terminale.

MOTS CLÉSCMV: cytomégalovirus; EBV: virus d’Epstein-Barr; Ig: immunoglobulines; IR: insuffisance rénale; VIH: virus de l’immunodéficience hu-maine

DÉFINITIONLe purpura rhumatoïde, ou syndrome de Schönlein-Henoch, est une vascu-larite systémique des petitsvaisseaux, en rapport avec des dépôts tissulaires de complexes immuns, contenant des immunoglobulinesA (IgA). Il atteint, principalement, l’enfant; l’affection étant plus rare, chez l’adulte. La maladie est-

caractérisée par l’association de signes cutanés, articulaires et gastro-intesti-naux, pouvant survenirpar poussées. Une atteinte rénale s’associe, parfois, à ces signes. Le pronostic de la maladie, à courtterme, dépend de la sévérité de l’atteinte digestive et à long terme, de l’atteinte rénale. La fréquence etle pro-nostic de cette atteinte sont extrême-ment variables, selon les séries. Des pu-blications, récentes,montrent l’évolution vers l’insuffisance rénale (IR) chronique, parfois plus de 10 ans après la première-poussée [1–3].

ÉPIDÉMIOLOGIELe purpura rhumatoïde peut se manifes-ter à tout âge (de 5 mois à 89 ans), mais atteint, principalement,l’enfant entre 3 et 15 ans. Chez l’enfant, son incidence est de l’ordre de 1/6 660 à 1/4 880 [4]. Il estbeaucoup plus rare chez l’adulte, où son incidence serait de l’ordre de 1 pour 1 million [5]. Le ratio enfants/adultes varierait ainsi de 150 à 205. Le purpura rhumatoïde de l’adulte diffère de celui de l’enfantpar sa faible incidence et la plus grande sévérité des manifestations cliniques [3,6,7]. La maladie estplus fré-quente chez les patients de sexe mascu-lin (sexe ratio: 1,5). L’incidence augmente en hiver,mais peut varier d’une année à

l’autre. Le purpura rhumatoïde est rap-porté dans tous les pays dumonde, mais sa distribution est variable. Il paraît plus fréquent au Japon, en Asie du Sud-Est, en Europeet en Australie qu’en Amé-rique du Nord et Afrique du Sud. On l’observe dans toutes les ethnies,mais il est plus rare chez les sujets noirs.

DESCRIPTION ANATOMO-CLINIQUEManifestations cliniques extrarénalesCutanéesL’atteinte cutanée est quasiment-constante et inaugure le tableau clini-quedans plus de 2/3 des cas. Il s’agit,le plus souvent, d’un purpura vasculaire (fi-gure 1). Il est symétrique,prédomine aux zones de pression,en particulier autour des chevilleset au niveau des fesses, mais peuts’étendre à l’ensemble du té-gument.La lésion primitive est, généralement,une pétéchie.Elle peut confluer, pourformer des macules; voire, des ecchymoses.Chez l’adulte elle se compliquede né-crose ou de bulles hémorragiques, dans 35 % des cas, qui sontexceptionnelles chez l’enfant [3]. Les lésions régressent, progressivement,pour disparaître en 15 jours. Il peutn’y avoir qu’un seul rash de résolutionrapide, ou plusieurs poussées successives.

Par Evangéline Pillebout*

Purpura rhumatoïde de l’adulte

Figure1: Purpura rhumathoïde, lésions cutanéesPurpura vasculaire des membres inférieurs, symétrique, déclive, prédominant aux chevilles. Lésions nécroticobulleuses et éléments purpuriques de plus petite taille.

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RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAGN°29 - Avril 2014 4343

L’étude de la biopsie cutanéemontre, typiquement, une vascularité leuco-cy-toclasique, avec nécrose fibrinoïde et infiltrat péri-vasculairede neutrophiles et de cellules mononuclées. En immu-nofluorescence, on observe, dans la paroides vaisseaux lésés, des dépôts d’immunoglobuline A, de la fraction C3 du complément et de fibrine.

ArticulairesLes manifestations articulaires sont pré-sentes dans 2/3 des cas et se traduisent par des arthralgies touchant, princi-palement, les chevilles et les genoux. Elles sont d’intensité variable, souvent rapidement résolutives. Une ou plusieurs articulations sont touchées, simultané-ment ou successivement. À la douleur-peut s’associer un gonflement péri-arti-culaire, en rapport, le plus souvent, avec une synovite, qui nedétruit jamais l’arti-culation.

DigestivesLes manifestations digestives sont fré-quentes, variables en fonction des sé-ries. Il s’agit de douleursspasmodiques, modérées, mais pouvant être sévères conduisant, alors, à la laparotomie. Elles peuvents’associer à une hémorragie di-gestive occulte (présence de sang dans les selles, à la bandelette), maisparfois gravissime, engageant le pronostic vital. L’endoscopie trouve, alors, un purpura pétéchial; voire,de véritables plages de nécrose de la paroi digestive.

AutresLes autres manifestations sont beau-coup plus rares. Dans le cadre des manifestations neurologiques,on peut observer des céphalées, des convul-sions, des parésies, voire un coma. Plus exceptionnellementsont décrites des orchi-épidydimites (le plus sou-vent chez le jeune garçon), urétrites, pancréatites,parotidites, myosites, épis-clérites, hémorragies pulmonaires et myocardites.

ATTEINTE RÉNALEUne atteinte rénale survient dans 20 à 54 % des cas de purpura rhumatoïde, chez l’enfant et dans 45 à85 %, chez l’adulte [7–11]. L’incidence varie selon les séries, en fonction du mode de recrutement des-malades et des critères diagnostiques retenus, pour affirmer l’atteinte rénale. Chez l’adulte, l’atteinterénale du purpura rhumatoïde ne représenterait que 0,6 à 2 % des néphropathies [12].L’atteinte rénale survient, généralement,

au cours du premier mois de la maladie, mais des anomaliesurinaires peuvent être observées après plusieurs mois, parfois au cours d’une nouvelle poussée depurpura.L’hématurie, le plus souvent micros-copique, est le signe le plus précoce. À cette hématurie peuvent s’associer d’autres signes évocateurs de glomé-rulonéphrite, une protéinurie de débit variable, voireun syndrome néphrotique et une insuffisance rénale. Chez l’adulte, l’atteinte rénale est non seulement plus fréquente, mais également plus sévère.La présence d’une insuffisance rénale, au momentdu diagnostic, est exception-nelle chezl’enfant, alors que son inci-dence peut atteindre 32 % chez l’adulte [3]. Une hypertensionartérielle peut s’as-socier à ces signes, ou êtreisolée.

Tableau 1: Fréquence et caractéristiques de l'atteinte rénale du purpura rhumatoïde chez l'adulte et chez l'enfant

Manifestations rénales (%) Enfants Adultes

Hématurie macroscopique 42 22

Hématurie microscopique 33 75

protéinurie 62 55

Syndrome néphrotique 21 19

Infuffisance rénale 8 25

Hypertension artérielle 14 27

La fréquence, tous signes confiondus, d'atteinte rénale au cours des 3 premiers mois du diagnostic est variable selon les auteurs: 20 à 54% chez l'enfant à 85% chez l'adulte (8)

La néphropathie du purpura rhuma-toïdeest une néphropathie glomérulaire à dépôts d’IgA très proche de la mala-die de Berger. Seul le contexte clinique permet, d’ailleurs, deles distinguer his-tologiquement [13,14]. L’étudeen immu-nofluorescence confirme le diagnosticde glomérulonéphrite à dé pôts d’IgA.Les dépôts mésangiaux sont présents danstous les glomérules, leur abon-dance est variable et ils peuvent même débor-der le long des parois des capillaires glomé-rulaires, voire du pôle vasculaire. À ces dé-pôts d’IgA (essentiel-lement IgA1et lambda, plus fréquemment que kappa), s’associent, constamment, des fractions C3 du com-plément, parfois des dépôts d’IgG (40 % des cas) et plus rarement

d’IgM (20 % des cas) [15]. Les dépôts mé-sangiauxsont observés dans les glomé-rules scléreux, permettant un diagnostic rétrospectif. L’examen en microscopie optique montre une grande diversité de type et de sévérité de lésions gloméru-laires.Nous avons proposé, pour l’adulte, une classification fondée sur une forte corré-lation anatomoclinique[3]. Elle distingue:-la glomérulonéphrite mésangiopa-thique; la glomérulonéphrite segmentaire et

focale; la glomérulonéphrite proliférative en-

do-capillaire diffuse; la glomérulonéphrite endo-capillaire et

extra-capillaire; le rein fibreux, correspondant au stade

terminal (encadré 1).Chez l’adulte, la lésion la plus fréquem-mentrencontrée est la classe 3. La pro-

liférationendo- et extra-capil-laire est rare, touchantmoins de 10 % des cas. On peut, également,observer des lésions moins spécifiques, commela né-crose fibrinoïde, qui s’observe, surtout, à laphase aiguë. Des lé-sions tubulo-interstitiellessont, fréquemment, associées aux lé-sions glomérulaireset sont, for-

tement, corrélées à la présenced’une in-suffisance rénale. Il existe, volontiers,des cylindres hématiques. Les lésionsvas-culaires sont, également, fréquentes, mêmechez l’adulte jeune.

ÉTIOLOGIE/PHYSIOPATHOLOGIEPeu de progrès ont été réalisés dans la compréhension du mécanisme physio-pathologique du purpurarhumatoïde. La réponse anormale d’un système immun immature à une agression antigénique externea été l’hypothèse la plus souvent avancée [8]. On observe, en effet, chez certains de ces patients desanomalies du

système immunitaire portant, surtout, sur les IgA, qui joueraient, classiquement, un rôle centralau cours du pur-pura rhumatoïde, ré-pondant à un antigène présenté par les cel-lules immunitairesdes muqueuses: augmen-tation du taux sérique d’IgA, déséquilibré en faveur des sous-classes IgA1,circulation de complexes immuns

Encadré 1 Classification histologique des lésions glomérulaires du purpurarhumatoïde de l'adulte (3)

I. Glomérulonéphritemésangiopathique II. Glomérulonéphrite segmentaireet focale III. Glomérulonéphrite proliférativeendocapillaire diffuse

a) modéréeb) sévère

IV. Glomérulonéphrite proliférativeendo- et extracapillaireV. Rein fibreux

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Santé-MAG N°29 - Avril 201444

composés d’IgA, anomalies de la gly-cosylation des IgA et augmentation-du nombre de lymphocytes B circu-lants porteurs d’IgA membranaires et capables,in vitro,deproduire un excès d’IgA. D’ailleurs, la maladie est, souvent, précédée d’une infection de la sphère ORL,ou respiratoire (streptocoque, adénovirus, parvovirus, Mycoplasma pneumoniae, etc.), ou d’une prisemé-dicamenteuse, toxique ou alimentaire; en particulier, chez l’enfant. Elle a, éga-lement, été associée àd’autres infec-tions virales, telles que celles à Parvo-virus B19, EBV (virus d’Epstein-Barr), CMV (cytomégalovirus),VIH (virus de l’immunodéficience humaine) [8,10]. Plus récemment, il a été montré, chezl’adulte, l’association à certains cancers, et par-ticulièrement des épithéliums muqueux, plus fréquentsau cours de l’intoxication alcolo-tabagique (tumeurs des voies aérodigestives supérieures et pulmo-naires), sans que l’existence d’un véri-table syndrome paranéoplasique puisse être affirmée [16].

CRITÈRES DIAGNOSTIQUESLe diagnostic de purpura rhumatoïde se fait sur la clinique, lorsque s’asso-cient à un purpura vasculairecutané des manifestations articulaires, digestives et rénales. Il n’existe aucun signe biolo-giquespécifique de la maladie. Le taux sérique d’IgA est élevé dans 60 % des cas, mais ceci ne constitue,en aucun cas, un argument formel, pour affirmerle diagnostic. Les histologies cutanée (vasculariteleu-co-cytoclasique; figure 2) et rénale (glo-mérulonéphriteendo-capillaire; figure 3) associées à laprésence de dépôts d’IgA dans ces tissus peuventêtre utiles, en particulier chez l’adulte. En 1990,l’Ame-rican College of Rheumatology [17] a pro-posé, pour distinguer le purpura rhuma-toïde desautres vascularites, les critères suivants: âge < 20 ans; purpura vasculaire; douleurs abdominales aiguës, ou vas-

culariteleuco-cytoclasique à la biopsie cutanée.La présence d’au moins 2 de ces critères a une sensibilité de 87,1 % et une spé-cificité de 87,7 % (Encadré 2). En 1994, la présence de dépôts d’IgA dans les petits vaisseaux cutanés, intestinaux ou rénaux a été ajoutée à ces critères [18]. Les cri-tères les plus récents sont proposés par Helander et al [19]. Chez un patient ayant une vascularite leuco-cytoclasique, le diagnostic de

purpura rhumatoïde peut être fait si, au moins, 3 des critères suivants sont pré-sents: dépôts vasculaires dermiques d’IgA; âge < 20 ans; atteinte gastro-intestinale (douleur

abdominale, ou présence de sang dans les selles); infection récente des voies aériennes

supérieures; présence d’une néphropathie mésan-

giale, avec ou sans dépôts d’IgA, à la biopsie.Ces critères sont, néanmoins, difficile-ment applicables à l’adulte, l’âge étant un des critères principaux.

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIELLes autres causes de purpura sont élimi-nées: thrombopénie (< 100 000/mm3), hémopathie, ou maladie infectieuse, tant bactérienne que virale. À l’opposé des formes pédiatriques, chez l’adulte, le purpura rhumatoïde est loin d’être la première cause de vascularite. Les autres maladies systémiques, respon-sables de purpura, sont évoquées de principe: maladie de Wegener, de Churg et Strauss, polyangéite microscopique, lupus érythémateux disséminé, cryoglo-bulinémie mixte, etc. Enfin, la vascularite cutanée d’hypersensibilité induite par les médicaments est, parfois, difficile à distinguer, lorsque le purpura rhuma-toïde se présente dans sa forme cutanée isolée.

PRISE EN CHARGELes corticostéroïdes sont efficaces, pour diminue les douleurs abdominales et ar-ticulaires, comme les antalgiques usuels [20]. Ils sont, donc, généralement utilisés, en cas d’atteint digestive sévère, avec stricte surveillance médicochirurgicale. Les auteurs s’accordent à dire qu’ils sont inefficaces sur l’atteinte cutanée.Pour prévenir les complications rénales, les résultats des études pédiatriques sont contradictoires [21,22].

Figure2: Purpura rhumatoïde, histologie cutanéeDans le derme superficiel, la majorité des vaisseaux est nécrosée (nécrose fibrinoïde). Le chorion est oedémateux et contient d'bandants polynucléaires neutrophiles dont de nombreux leucocytoclasiques HES X400

Figure3: Purpura rhumatoïde, histologie rénaleA: Immunofluorescence: dépôts granuleux, mésangiaux d'IgA (A). X400. Microscopie optique. B: Glomérulonéphrite segmentaire et focale (classe 2) au contact d'un dépôt fibrinoïde. Cylindre hématique. Trichrome de Masson X400. C: Glomérulonéphrite endocapillaire diffuse et sévère (classe 3b). Foyer de nécrose fibrinoïde et petite réaction proliférative extracapillaire en croissant. Trichrome de Masson X400.

A

B

C

Encadré 2Critères diagnostics de l'American College of Rheumatology

La présence de 2 des 4 critères permet de faire le diagnostic de purpura rhumatoïde avec une sensibilité de 87,1% et une spécificitéde 87,7%:

Âge ≤ 20 ans Purpura infiltréDouleurs abdominales aiguês Présence sur une biopsie de polynucléaires dans la paroi depetits vaisseaux

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Santé-MAGN°29 - Avril 2014 4545

Des traitements plu agressifs, associant aux stéroïdes des immunosuppresseurs semblent plus efficaces  ; mais, là aussi, ces résultats sont d’interprétation déli-cate, puisqu’il s’agit d’études rétrospec-tives, ou sans groupe contrôle [23–25]. En pratique, ces traitements sont utilisés dans les formes sévères avec insuffi-sance rénale rapidement progressive. De même, chez l’adulte, en l’absence d’étude bien conduite, on est, actuelle-ment, incapable de dire si un traitement est efficace, dans cette maladie.

PRONOSTICLe risque vital est, avant tout, lié à l’at-teinte digestive, lorsque celle-ci se com-plique de perforation, ou d’hémorragie gastro-intestinale non contrôlée. Ces complications, plus fréquentes chez l’en-fant, sont, néanmoins, exceptionnelles.L’atteinte pulmonaire (hémorragie intra-alvéolaire) est très rare  ; mais, souvent, fatale. Le pronostic à long terme dé-pend, essentiellement, de l’évolution de l’atteinte rénale.Alors que le risque d’évolution vers l’in-suffisance rénale est faible, chez l’enfant, de l’ordre de 5 à 15 % [8–11], il semble beau-coup plus important, chez l’adulte. Une étude rétrospective française de 250 pa-tients avec atteinte rénale montre, après plus de 5 ans de suivi, que plus d’un tiers des patients ont une insuffisance rénale chronique et que seulement 20 % sont en rémission complète, sans protéinu-rie, hématurie, ou insuffisance rénale [3]. Des chiffres équivalents sont retrouvés, dans une étude italienne, portant sur 97 adultes [26]. Toutes les études, que ce soit chez l’enfant ou chez l’adulte, s’accordent à dire qu’il n’existe aucune corrélation entre la présentation, ou l’in-tensité des signes extrarénaux et l’histo-logie, ou l’évolution de l’atteinte rénale.Chez l’adulte, s’agissant, souvent, de petites séries, aucune corrélation ne peut être faite. Une étude italienne [26] trouve comme facteur de mauvais pro-nostic rénal une protéinurie, au moment du diagnostic > 1,5 g/jour, ainsi que la présence d’une insuffisance rénale et d’une hypertension artérielle. L’étude française a, également, montré, en ana-lyse multi-variée, que l’existence d’une insuffisance rénale et d’une protéinurie > 1 g/jour étaient des facteurs pronos-tiques d’insuffisance rénale sévère à long terme [3]. Il existe, également, des facteurs histologiques de mauvais pro-nostic: nécrose fibrinoïde glomérulaire, sclérose glomérulaire globale et fibrose interstitielle, dont la valeur pronostique

est, d’ailleurs, maintenant, admise pour de nombreuses glomérulopathies, et en particulier, pour la maladie de Berger.Contrairement à ce que l’on observe chez l’enfant, la présence d’une proli-fération extra-capillaire ne semble pas influencer le pronostic [3].

QUESTIONS NON RÉSOLUESL’étude de la physiopathologie des néphropathies à IgA permettrait de comprendre pourquoi certains patients développent une néphropathie, au cours du purpura rhumatoïde et inversement, pourquoi d’autres ne développent pas de maladie systémique, au cours de la maladie de Berger. L’identification de gènes de susceptibilité pourrait expli-quer les différentes formes cliniques de la maladie. Le traitement des formes vis-cérales sévères du purpura rhumatoïde de l’adulte reste à définir, notamment concernant l’intérêt des corticosté-roïdes, seuls ou associés à des immuno-suppresseurs

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* Evangéline Pillebout, Service de néphrologie et de transplantation, Hôpital Saint-Louis, F-75010 Paris, France.

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RECHERCHES MÉDICALES

Santé-MAG N°29 - Avril 201446

En exploitant les propriétés photo-ré-ceptrices uniques de la mélanopsine et une approche de pointe en Imagerie par Résonance Magnétique fonction-nelle, des chercheurs de l'ULg et de l'INSERM ont pu montrer que l'impact de la lumière sur les régions cérébrales, nécessaires à la réalisation d'une tâche cognitive, dépendait de la couleur spécifique de la lumière reçue plus d'une heure auparavant. Leurs travaux sont publiés dans la revue PNAS.

Il est établi, depuis longtemps, que la lumière exerce des effets, impor-tants, sur le cerveau et notre bien-être. La lumière n'est pas, unique-

ment, indispensable à la vision, mais joue, aussi, un rôle essentiel dans un ensemble de fonctions, dites "non-vi-suelles", comme la synchronisation de notre horloge biologique avec l'alter-nance jour-nuit. La lumière constitue, également, un stimulant puissant, pour l'éveil et la cognition et elle est, couram-ment, employée pour améliorer la per-formance et pour lutter contre la som-nolence, ou le "blues hivernal".

Les mécanismes, qui sous-tendent ces effets positifs de la lumière, ne sont que très peu connus. Durant les 10 dernières années, des scientifiques ont découvert un nouveau type de cellule, sensible à la lumière dans l'œil (photorécepteur), appelé mélanopsine. Ce nouveau photo-récepteur est essentiel, pour transmettre l'information lumineuse vers de nom-breux centres du cerveau, dits "nonvi-suels". Les recherches en laboratoire ont montré que sans ce photorécepteur, les fonctions nonvisuelles sont perturbées, l'horloge biologique est déréglée et fonctionne en "roue libre", par rapport à l'alternance jour-nuit et l'effet stimulant de la lumière est compromis. La méla-nopsine est extraordinaire, à plus d'un titre et diffère des cônes et des bâton-nets, puisqu'elle exprime des propriétés ressemblant aux photorécepteurs des invertébrés et elle est, particulièrement, sensible à la lumière bleue. Chez l'être humain, on ne peut appli-quer des outils génétiques et le rôle de la mélanopsine, dans la régulation de l'éveil et de la cognition humaine, n'est pas établi. Cependant des chercheurs

du Centre de Recherche du Cyclotron de l'Université de Liège et du Département de Chronobiologie de l'Institut Cellules Souches et Cerveau de l'INSERM (Bron, France) viennent d'apporter les preuves de l'implication de la mélanopsine, dans l'impact de la lumière sur le cerveau. En exploitant les propriétés photo-ré-ceptrices uniques de la mélanopsine et une approche de pointe en Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle (IRMf), ils ont pu montrer que l'impact de la lumière, sur les régions cérébrales nécessaires à la réalisation d'une tâche cognitive, dépendait de la couleur spé-cifique de la lumière reçue plus d'une heure auparavant. Une exposition, pré-alable, à la lumière orange, avant une lumière-test, augmente l'impact de cette lumière-test, alors qu'une exposition préalable à une lumière bleue produit l'effet inverse. Ce phénomène de réma-nence d'une exposition à la lumière, sur la réponse lumineuse suivante, est ty-pique de la mélanopsine et de certains photo-pigments, rencontrés chez les invertébrés et les plantes et est connu sous le nom de "mémoire photique". Le cerveau humain aurait, donc, une ma-chinerie de type invertébré dans l'œil, qui participe à la régulation de la cogni-tion. Il est possible que ce mécanisme explique ce que la recherche chrono-biologique humaine a qualifié "d'effet de l'historique lumineux préalable", une forme d'adaptation lumineuse, dans le long terme. De façon générale, la lumière de notre environnement évolue au cours de la journée et ces changements modi-fient notre état. Cette recherche met en avant l'importance de la lumière, pour les fonctions cognitives cérébrales et consti-tue une preuve en faveur d'un rôle cogni-tif de la mélanopsine. Cette découverte plaide pour l'utilisation et la conception de systèmes lumineux, qui optimisent les performances cognitives

16 jeunes participants ont réalisé une tâche cognitive auditive pendant qu'ils étaient exposés à une lumière-test. Les régions cérébrales en orange répondaient plus à la lumière-test, si les participants avaient été exposés à une lumière orange 70 minutes plus tôt. 1. Thalamus; 2. Cortex préfrontal dorso-latéral; 3. Cortex préfrontal ventro-latéral. Ces régions sont importantes, pour la régulation de l'éveil et des processus cognitifs complexes

Coopération Ulg et Inserm:

impact de la lumière sur le cerveau humain

Le cerveau humain contrôlé par une mémoire photique, pour les fonctions exécutives

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Santé-MAGN°29 - Avril 2014 4747

Ces implants, appelés "écha-faudages", ou supports, dans le domaine du génie tissulaire libèrent, dans les tissus céré-

braux, du L-lactate, un "messager cellu-laire" classique, induisant l'angiogénèse [1]. Parallèlement à cela, les implants agissent, aussi, en mimant l'environ-nement naturel de développement du cerveau -la niche neuro-génique- ce qui permet aux cellules pro-génitrices neurales de générer de nouveaux neu-rones et de nouvelles cellules gliales, qui migrent, ensuite, jusqu'à leur em-placement de destination, de la même manière que lors du développement embryonnaire du cerveau.Les implants, conçus par le

groupe de recherche, ont été implantés sur des sou-riceaux. Le L-lactate libéré, au cours de sa dégradation dans l'organisme des co-bayes, a, alors, agi à la ma-nière d'un "carburant" al-ternatif, pour la croissance des neurones et a activé les cellules pro-génitrices exis-tantes des souriceaux. Les microfibres, utilisées dans la conception de l'implant, ont reproduit l'organisation dans l'es-pace et la topologie de la glie radiaire, qui se compose des fibres naturelles, le long desquelles s'organisent la migra-

tion des neurones générés et leur vascularisation, lors du déve-

loppement embryonnaire. "Les lésions cérébrales

sont des causes communes d'inva-

lidités, s'accom-pagnant d'une

perte de tis-sus nerveux, due à une dégéné-rescence

secon-daire

et

souvent, de la formation de cavités inhibant la crois-sance des cellules neurales", selon Zaida Alvarez, princi-pale auteur de l'étude pu-bliée, appartenant au dé-partement Biomaterials for RegenerativeTherapies de l'IBEC, ainsi qu'au groupe Neural Development de l'Université de Barcelona. "Pour trouver des stratégies de médecine régénérative

efficaces, permettant la récupération du cerveau après une blessure traumatique, il est nécessaire de nous focaliser sur la résolution des obstacles actuels: la faible intégration de l'implant, la vascularisa-tion et la survie des cellules".L'utilisation de biomatériaux adaptés pour la conception d'implants, tels que l'objet de cette étude ouvre la possibi-lité de réguler certains des paramètres biophysiques et métaboliques condui-sant à la restauration des tissus du sys-tème nerveux central fonctionnel, qui peuvent être perdus, lors de lésions cérébrales traumatiques et cela sans avoir recours à l'utilisation de cellules exogènes, ni de facteurs de croissance, ou de manipulations génétiques.Pour Zaida Alvarez, le chemin jusqu'à une application clinique de leurs travaux est encore long, mais il est certain que ce premier résultat fait apparaître des perspectives aussi inattendues qu'en-thousiasmantes, dans ce domaine

[1] L'angiogenèse est le processus de crois-sance de nouveaux vaisseaux sanguins (néo-vascularisation), à partir de vaisseaux préexistants. C'est un processus physiologique normal, que l'on retrouve, notamment, lors du dé-veloppement embryonnaire.

Un nouveau type d'implants

pourrait aider le cerveau à s'auto-reconstruire, après une lésion traumatique

Des chercheurs de l'IBEC, de l'Université de Barcelone et de l'UPC ont développé un implant capable d'aider la régénération des tissus cérébraux, tout particulièrement dans des cas de blessures pré et postnatales. Leurs travaux ont montré que des implants composés de nano-fibres d'acides poly-lactiques biodégradables reproduisent certains comportements de l'environnement naturel du cerveau embryonnaire et encouragent la croissance des tissus cérébraux.

Dr Zaida Alvarez

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Santé-MAG N°29 - Avril 201448

Jusqu'à présent, on ne pouvait évaluer qu'au cas par cas l'effica-cité des traitements. Il est, désor-mais, possible de mieux prévoir

les réponses physiologiques, grâce aux travaux menés par une équipe inter-nationale de chercheurs, dirigée par le Professeur Markus F. Neurath, de la cli-nique universitaire d'Erlangen-Nurem-berg (Bavière), au sein du département de gastroentérologie, pneumologie et endocrinologie.

UNE MALADIE AUTO-IMMUNELa maladie de Crohn est une maladie chronique rare, qui provoque une in-flammation et une irritation de l'appareil digestif. Les causes de cette maladie, qui touche, plus particulièrement, les per-sonnes entre 15 et 35 ans, reste incon-nue. Cependant, les chercheurs tendent à penser qu'elle comporte une composante auto-im-mune et qu'elle serait liée à une réaction anormale du système immunitaire de l'organisme. En outre, il existe, vraisemblablement, une prédisposition géné-tique de la maladie. En ef-fet, certains cas ont été ob-servés chez des jumeaux et les membres d'une même famille. A ce jour, plus de 70 gènes sont connus, pour être associés à la maladie de Crohn. Les facteurs envi-ronnementaux (hygiène de vie, pays de résidence, milieu rural ou urbain, etc…) joueraient un rôle non négligeable dans le développement de la maladie.

DES ANTICORPS FLUORESCENTS, POUR TRAITER LA MALADIEL'utilisation d'anticorps spéciaux, appe-lés anti-TNF, constitue l'une des possi-bilités de thérapies efficaces contre la maladie de Crohn. L'usage d'anticorps anti-TNF est fréquent chez les patients, depuis que des chercheurs ont constaté l'existence de niveaux élevés d'une pro-téine produite par le système immuni-

taire, appelée facteur de nécrose tumorale (FNT ou TNF en anglais - Tumor necrosis factor) chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn. Pour prévoir l'efficacité des anti-corps anti-TNF, l'équipe du Professeur Neurath s'est penchée sur leur mar-quage moléculaire. Grâce à un marqueur biologique fiable, aux propriétés fluo-

rescentes, l'équipe est parvenue à représenter la fixation de l'anticorps anti-TNF sur la muqueuse intestinale, dans laquelle est produite la protéine TNF. Les résultats enregistrés montrent le mécanisme moléculaire de l'action de l'anticorps anti-TNF.

DE NOUVELLES MÉTHODES D'IMAGE-RIE PROBANTESGrâce à une coopération interdisci-plinaire, et à l'expertise de plusieurs facultés et instituts de l'université d'Er-langen-Nuremberg, ainsi que d'autres établissements allemands et étrangers (universités de Bayreuth, Francfort et du Michigan) les chercheurs ont pu tes-

ter de nouvelles méthodes d'imagerie, au niveau des interfaces moléculaires. Ce procédé de marquage de l'anticorps anti-TNF par fluorescence a, ainsi, été utilisé pour des essais cliniques, dans le monde entier. En le combinant à l'endo-microscopie confocale laser (technique appelée CLE), dont la profondeur de pénétration et le grossissement sont très importants, les cellules intestinales, transportant des molécules TNF à leur surface, peuvent être visibles. L'image-rie moléculaire utilise, ainsi, la signature moléculaire des structures cellulaires du tissu malade, pour représenter les changements spécifiques à la maladie et permet de juger de l'efficacité de la thérapie par anticorps anti-TNF, chez les patients atteints de la maladie de Crohn. Sur la base de ces résultats, les chercheurs espèrent améliorer les pos-sibilités thérapeutiques, afin de mettre en place des traitements personnalisés, adaptés à chaque patient. En France, environ 5 nouveaux cas de maladie de Crohn sont diagnostiqués, chaque année, pour 100.000 habitants. Bien que les fréquences varient d'un pays à l'autre, les pays industrialisés sont les plus touchés

Maladie de Crohn:

une nouvelle technique d'imagerieLa revue scientifique "Nature Medicine" a, récemment, présenté une innovation technologique importante, dans l'étude de l'efficacité des thérapies spécifiques contre la maladie de Crohn.

Pr. Markus F. Neurath

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