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S1 : Les vacances Lecture A la plage 1 — Masson voulait se baigner. Nous sommes descendus tous les trois et Marie s'est immédiatement jetée dans l'eau. Masson et moi, nous avons attendu un peu. Lui parlait lentement et j'ai remarqué qu'il avait l'habitude de compléter tout ce qu'il avançait par un « et je dirai plus », même quand, au fond, il n'ajoutait rien au sens de sa phrase. À propos de Marie, il m'a dit : « Elle est épatante, et je dirai plus, charmante. » Puis je n'ai plus fait attention à ce tic parce que j'étais occupé à éprouver que le soleil me faisait du bien. Le sable commençait à chauffer sous les pieds. J'ai retardé encore l'envie que j'avais de l'eau, mais j'ai fini par dire à Masson : « On y va ? » J'ai plongé. Lui est entré dans l'eau doucement et s'est jeté quand il a perdu pied. Il nageait à la brasse et assez mal, de sorte que je l'ai laissé pour rejoindre Marie. L'eau était froide et j'étais content de nager. Avec Marie, nous nous sommes éloignés et nous nous sentions d'accord dans nos gestes et dans notre contentement. 2 — Au large, nous avons fait la planche et sur mon visage tourné vers le ciel le soleil écartait les derniers voiles d'eau qui me coulaient dans la bouche. Nous avons vu que Masson regagnait la plage pour s'étendre au soleil. De loin, il paraissait énorme. Marie a voulu que nous nagions ensemble. Je me suis mis derrière elle pour la prendre par la taille et elle avançait à la force des bras pendant que je l'aidais en battant des pieds. Le petit bruit de l'eau battue nous a suivis dans le matin jusqu'à ce que je me sente fatigué. Alors j'ai laissé Marie et je suis rentré en nageant régulièrement et en respirant bien. Sur la plage, je me suis étendu à plat ventre près de Masson et j'ai mis ma figure dans le sable. Je lui ai dit que « c'était bon » et il était de cet avis. Peu après, Marie est venue. Je me suis retourné pour la regarder avancer. Elle était toute visqueuse d'eau salée et elle tenait ses cheveux en arrière. Elle s'est allongée flanc à flanc avec moi et les deux chaleurs de son corps et du soleil m'ont un peu endormi. Marie m'a secoué et m'a dit que Masson était remonté chez lui, il fallait déjeuner. Je me suis levé tout de suite parce que j'avais faim, mais Marie m'a dit « Viens dans l'eau ». Nous avons couru pour nous étaler dans les premières petites vagues et nous avons fait quelques brasses . 3 — Quand nous sommes revenus, Masson nous appelait déjà. J'ai dit que j'avais très faim. Le pain était bon, j'ai dévoré ma part de poisson. Il y avait ensuite de la viande et des pommes de terre frites. Nous mangions tous sans parler. Masson buvait souvent du vin et il me servait sans arrêt. Au café, j'avais la tête un peu lourde et j'ai fumé beaucoup. Masson, Raymond et moi, nous avons envisagé de passer ensemble le mois d'août à la plage, à frais communs. Marie nous a dit tout d'un coup : « Vous savez quelle heure il est? Il est onze heures et demie. » Nous étions tous étonnés, mais Masson a dit qu'on avait mangé très tôt, et que c'était naturel parce que l'heure du déjeuner, c'était l'heure où l'on avait faim. Je ne sais pas pourquoi cela a fait rire Marie. Je crois qu'elle avait un peu trop bu. Masson m'a demandé alors si je voulais me promener sur la plage avec lui. « Ma femme fait toujours la sieste après le déjeuner. Moi, je n'aime pas ça. Il faut que je marche. Je lui dis toujours que c'est meilleur pour la santé. Mais après tout, c'est son droit. » Marie a déclaré qu'elle resterait pour aider Mme Masson à faire la vaisselle. La petite Parisienne a dit que pour cela, il fallait mettre les hommes dehors. Nous sommes descendus tous les trois. 4 — Le soleil tombait presque d'aplomb sur le sable et son éclat sur la mer était insoutenable. Il n'y avait plus personne sur la plage. Dans les cabanons qui bordaient le plateau et qui surplombaient la mer, on entendait des bruits d'assiettes et de couverts. On respirait à peine dans la chaleur de pierre qui mon- tait du sol. [...] Nous nous sommes dirigés vers l'eau et nous avons longé la mer. Quelquefois, une petite vague plus longue que l'autre venait mouiller nos souliers de toile. Je ne pensais à rien parce que j'étais à moitié endormi par ce soleil sur ma tête nue. D'après Albert Camus – L'étranger Expliquer les mots : visqueux / visqueuse : mouillé et qui glisse– faire quelques brasses : la brasse est une nage. – le soleil tombait d'aplomb : tout droit, verticalement, comme un fil à plomb.– insoutenable : qu'on ne peut pas soutenir, insupportable– un cabanon : une petite maison de bois, au bord de la plage – LEC.MLB -Français CM p. 1 1ère période

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S1 : Les vacances

LectureA la plage

1 — Masson voulait se baigner. Nous sommes descendus tous les trois et Marie s'est immédiatement jetée dans l'eau. Masson et moi, nous avons attendu un peu. Lui parlait lentement et j'ai remarqué qu'il avait l'habitude de compléter tout ce qu'il avançait par un « et je dirai plus », même quand, au fond, il n'ajoutait rien au sens de sa phrase. À propos de Marie, il m'a dit : « Elle est épatante, et je dirai plus, charmante. » Puis je n'ai plus fait attention à ce tic parce que j'étais occupé à éprouver que le soleil me faisait du bien. Le sable commençait à chauffer sous les pieds. J'ai retardé encore l'envie que j'avais de l'eau, mais j'ai fini par dire à Masson : « On y va ? » J'ai plongé. Lui est entré dans l'eau doucement et s'est jeté quand il a perdu pied. Il nageait à la brasse et assez mal, de sorte que je l'ai laissé pour rejoindre Marie. L'eau était froide et j'étais content de nager. Avec Marie, nous nous sommes éloignés et nous nous sentions d'accord dans nos gestes et dans notre contentement.

2 — Au large, nous avons fait la planche et sur mon visage tourné vers le ciel le soleil écartait les derniers voiles d'eau qui me coulaient dans la bouche. Nous avons vu que Masson regagnait la plage pour s'étendre au soleil. De loin, il paraissait énorme. Marie a voulu que nous nagions ensemble. Je me suis mis derrière elle pour la prendre par la taille et elle avançait à la force des bras pendant que je l'aidais en battant des pieds. Le petit bruit de l'eau battue nous a suivis dans le matin jusqu'à ce que je me sente fatigué. Alors j'ai laissé Marie et je suis rentré en nageant régulièrement et en respirant bien. Sur la plage, je me suis étendu à plat ventre près de Masson et j'ai mis ma figure dans le sable. Je lui aidit que « c'était bon » et il était de cet avis. Peu après, Marie est venue. Je me suis retourné pour la regarder avancer. Elle était toute visqueuse d'eau salée et elle tenait ses cheveux en arrière. Elle s'est allongée flanc à flanc avec moi et les deux chaleurs de son corps et du soleil m'ont un peu endormi.Marie m'a secoué et m'a dit que Masson était remonté chez lui, il fallait déjeuner. Je me suis levé tout de suite parce que j'avais faim, mais Marie m'a dit « Viens dans l'eau ». Nous avons couru pour nous étaler dans les premières petites vagues et nous avons fait quelques brasses .

3 — Quand nous sommes revenus, Masson nous appelait déjà. J'ai dit que j'avais très faim. Le pain était bon, j'ai dévoré ma part de poisson. Il y avait ensuite de la viande et des pommes de terre frites. Nous mangions tous sans parler. Masson buvait souvent du vin et il me servait sans arrêt. Au café, j'avais la tête un peu lourde et j'ai fumé beaucoup. Masson, Raymond et moi, nous avons envisagé de passer ensemble le mois d'août à la plage, à frais communs. Marie nous a dit tout d'un coup : « Vous savez quelle heure il est? Il est onze heures et demie. » Nous étions tous étonnés, mais Masson a dit qu'on avait mangé très tôt, et que c'était naturel parce que l'heure du déjeuner, c'était l'heure où l'on avait faim. Je ne sais pas pourquoi cela a fait rire Marie. Je crois qu'elle avait un peu trop bu. Masson m'a demandé alors si je voulais me promener sur la plage avec lui. « Ma femme fait toujours la sieste après le déjeuner. Moi, je n'aime pas ça. Il faut que je marche. Je lui dis toujours que c'est meilleur pour la santé. Mais après tout, c'est son droit. » Marie a déclaré qu'elle resterait pour aider Mme Masson à faire la vaisselle. La petite Parisienne a dit que pour cela, il fallait mettre les hommes dehors. Nous sommes descendus tous les trois.

4 — Le soleil tombait presque d'aplomb sur le sable et son éclat sur la mer était insoutenable. Il n'y avait plus personne sur la plage. Dans les cabanons qui bordaient le plateau et qui surplombaient la mer, on entendait des bruits d'assiettes et de couverts. On respirait à peine dans la chaleur de pierre qui mon-tait du sol. [...] Nous nous sommes dirigés vers l'eau et nous avons longé la mer. Quelquefois, une petite vague plus longue que l'autre venait mouiller nos souliers de toile. Je ne pensais à rien parce que j'étais à moitié endormi par ce soleil sur ma tête nue.

D'après Albert Camus – L'étranger

Expliquer les mots : visqueux / visqueuse : mouillé et qui glisse– faire quelques brasses : la brasse est une nage. – le soleil tombait d'aplomb : tout droit, verticalement, comme un fil à plomb.– insoutenable : qu'on ne peut pas soutenir, insupportable– un cabanon : une petite maison de bois, au bord de la plage –

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Préciser les idées :- Retrouver les passages qui montrent qu'il fait chaud.- Pourquoi n'y a-t-il plus personne sur la plage ?- Pourquoi fallait-il mettre les hommes dehors ?

GrammaireLes mots et les lettres

Le sable commençait à chauffer sous les pieds.

Explications : L'exemple au-dessus est une phrase de huit mots. Le mot « commençait » se prononce en trois fois « com-men-çait » : il a trois syllabes. La syllabe « com » est composée de trois lettres. C et M sont des consonnes. O est une voyelle, une lettre qui peut se prononcer seule, contrairement aux consonnes. Une syllabe contient au moins une voyelle.« sous » est un mot d'une seule syllabe. Les deux voyelles O et U ensemble forment un seul son. Cela arrive souvent en Français.

• Une phrase est un groupe de mots formant un sens complet. Elle commence par une majuscule et finit par un point.

• Les mots sont composés de syllabes et écrits à l'aide des lettres de l'alphabet.a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z – (a e i o u y sont les voyelles, les autres les consonnes)

Remarque : Le mot « sable » a deux syllabes « sa-ble ». En réalité, on prononce « sabl... » et pas « sa-bleu ». En Français, le -e final est souvent « muet ». On ne l'entend presque pas. On ne peut couper un mot en bout de ligne qu'entre deux syllabes.

Les espèces de motsLe petit bruit de l'eau battue nous a suivis dans le matin

Explication : Quand on met les phrases au pluriel certains mots changent, d'autres pas.• Il y a 9 espèces de mots.

• Les mots invariables sont les mots qui ne changent pas au pluriel (de, pour, doucement ...). Les mots variables changent au pluriel.

• Les mots variables sont : le nom, l'article, l'adjectif, le pronom et le verbe

• Les mots invariables sont : l'adverbe, la préposition, la conjonction et l'interjection

Remarque : Cette description raisonnée de la langue française est traditionnelle. Depuis, une autre description est possible, qui remplace « article » par la famille des déterminants.

Exercices (oraux ou écrits)

1) Réécrire les mots suivants en séparant les syllabes (ex: passager --> pas-sa-ger)habitude – compléter – épatante – charmante – phrase – respirer – pelle – toilette – signifier – rester

2) A l'aide de vos souvenirs de l'année dernière, écrivez un N sous les noms, AQ sous les adjectifs qualificatifs et un V sous les verbes conjugués (les verbes conjugués à deux mots sont soulignés)

Il est entré dans l'eau doucement et s'est jeté quand il a perdu pied. Il nageait à la brasse et assez mal,

de sorte que je l'ai laissé pour rejoindre Marie. L'eau était froide et j'étais content de nager. Avec

Marie, nous nous sommes éloignés et nous nous sentions d'accord dans nos gestes et dans notre

contentement.

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ConjugaisonLe verbe

On respirait à peine dans la chaleur de pierre qui mon tait du sol.De loin, Masson paraissait énorme. Marie m'a dit « Viens dans l'eau ». Nous avons couru pour nous étaler dans les premières petites vagues.

Explication : La chaleur montait du sol ; Marie et l'auteur ont couru ... Les verbes 'montait' et 'avons couru' disent ce qui se passe, ce qui se fait : l'action de la phrase. Masson paraisssait énorme. Le verbe 'paraissait' dit ce qui est : l'état des choses.

• Le verbe dit ce que font, ou ce que sont, les personnes, les animaux, les choses

De loin, Masson paraissait énorme. Marie m'a dit « Viens dans l'eau ». Nous avons couru pour nous étaler dans les premières petites vagues

Explication : Ce texte raconte une histoire passée. Quels sont les mots qui nous font comprendre que cette histoire est passée ? Les verbes indiquent le temps de la phrase. Ils se conjuguent ; 'paraissait' est à l'imparfait, 'viens' est au présent, 'avons couru' est au passé composé : c'est un temps à deux mots, un temps composé : avons est l'auxiliaire, couru est le participe passé.

• Le verbe se conjugue : il change de forme pour indiquer quand se passe l'action.

• Les verbes, aux temps simples ont un seul mot, aux temps composés : 2 mots.

On respirait à peine dans la chaleur de pierre qui mon tait du sol.

• Il peut y avoir plusieurs verbes conjugués dans une phrase. On dit alors qu'elle contient plusieurs 'propositions'

De loin, Masson paraissait énorme. Marie m'a dit « Viens dans l'eau ».

Explication : Le verbe 'paraissait' indique que Masson avait l'air très gros. Le verbe 'a dit' indique que Marie a parlé. Le verbe 'Viens' donne un ordre, et un ordre, c'est assez impératif ! La conjugaison utilise plusieurs modes, selon l'utilisation que l'on veut faire du verbe ; indiquer des faits : mode indicatif. Donner un ordre : mode impératif. Annoncer une chose possible : mode conditionnel ...

• La conjugaison française contient 4 modes conjugués (indicatif, impératif, conditionnel, subjonctif) et 2 modes non-conjugués (participe et infinitif).

• Nous apprendrons 19 temps cette année. Voir le tableau, à la page suivante.

Remarque : Nous ne verrons pas le conditionnel passé deuxième forme ni l'infinitif passé, mais nous aurons toute même une bonne idée de la totalité de la conjugaison.

Exercices3) Retrouver les verbes conjugués du premier paragraphe ; dites s'ils sont des verbes d'état ou des

verbes d'action.4) Souligner les verbes conjugués du troisième paragraphe

Quand nous sommes revenus, Masson nous appelait déjà. J'ai dit que j'avais très faim. Le pain était bon, j'ai dévoré ma part de poisson. Il y avait ensuite de la viande et des pommes de terre frites. Nous mangions tous sans parler. Masson buvait souvent du vin et il me servait sans arrêt. Au café, j'avais la tête un peu lourde et j'ai fumé beaucoup. Masson, Raymond et moi, nous avons envisagé de passer ensemble le mois d'août à la plage, à frais communs. Marie nous a dit tout d'un coup : « Vous savez quelle heure il est? Il est onze heures et demie. » Nous étions tous étonnés, mais Masson a dit qu'on avait mangé très tôt.

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Tableau de la conjugaison française

Temps simples Temps composésMode Indicatif

Présent : Je chante Passé composé : J'ai chantéImparfait : je chantais Plus que parfait : J'avais chantéPassé simple : je chantai Passé antérieur J'eus chantéFutur simple : je chanterai Futur antérieur : J'aurai chanté

Mode impératifPrésent : Chante ! Passé : Aie chanté

Mode conditionnelPrésent : Je chanterais Passé : j'aurais chanté

Mode subjonctifPrésent : que je chante Passé : que j'aie chantéImparfait : que je chantasse Plus que parfait : que j'eusse chanté

Mode participePrésent : chantant Passé : chanté

Mode infinitifChanter

Remarque : Les participes et l'infinitif ne se conjuguent pas. L'infinitif, c'est le nom du verbe.

Exercices

5) Retrouver les verbes du texte suivant. Les souligner d'un seul trait s'ils sont conjugués, de deux traits s'ils ne sont pas conjugués ( infinitifs et participes)

Au large, nous avons fait la planche et sur mon visage tourné vers le ciel le soleil écartait les derniers

voiles d'eau qui me coulaient dans la bouche. Nous avons vu que Masson regagnait la plage pour

s'étendre au soleil. De loin, il paraissait énorme. Marie a voulu que nous nagions ensemble.

6) (* difficile) Retrouver les verbes du dernier paragraphe. Les écrire à la marge -et les souligner-, dire alors l'infinitif du verbe, et si vous les reconnaissez son mode, puis son temps.Ex : tombait : verbe tomber, indicatif imparfait

Le soleil tombait presque d'aplomb sur le sable et son éclat sur la mer était insoutenable. Il n'y avait

plus personne sur la plage. Dans les cabanons qui bordaient le plateau et qui surplombaient la mer, on

entendait des bruits d'assiettes et de couverts. On respirait à peine dans la chaleur de pierre qui mon-

tait du sol. [...] Nous nous sommes dirigés vers l'eau et nous avons longé la mer. Quelquefois, une

petite vague plus longue que l'autre venait mouiller nos souliers de toile. Je ne pensais à rien parce que

j'étais à moitié endormi par ce soleil sur ma tête nue.

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Vocabulaire - RédactionA la plage

Les premiers jours furent éblouissants. Nous passions des heures sur la plage, écrasés de chaleur, prenant peu à peu une couleur saine et dorée, à l'exception d'Elsa qui rougissait et pelait dans d'affreuses souffrances...Dès l'aube j'étais dans l'eau, une eau fraîche et transparente où je m'enfouissais, où je m'épuisais en des mouvements désordonnés pour me laver de toutes les ombres, de toutes les poussières de Paris. Je m'allongeais dans le sable, en prenais une poignée dans ma main, le laissais s'enfuir de mes doigts en un jet jaunâtre et doux ; je me disais qu'il s'enfuyait comme le temps...

F. Sagan : Bonjour tristesse JulliardExpliquer les mots : écrasés de chaleur – Elsa rougissait et pelait.Préciser les idées : Sens propre / sens figuré - Se lave-t-elle vraiment de la poussière de Paris ? Non, elle s'est lavée avant de venir en vacances. Elle ne peut pas laver une ombre. Il s'agit d'une image. Elle nous fait comprendre qu'elle oublie ses soucis, sa fatigue de sa vie à Paris. Elle utilise « poussières » dans un sens figuré. Au sens propre, « Je me lavais des poussières du chantier.» signifie qu'on prend une douche.

• Le sens propre d'une phrase est son véritable sens, son sens exact.

• Le sens figuré est une image, une figure de style, un symbole ...

Le plaisir de la LectureSouvent, ils transportaient leurs livres et une couverture sur la longue pelouse en pente qui s'étendait devant la maison. De là, on voyait toute la plaine et, dans le fond, Renaix, ses usines, ses cheminées. Le train passait au bas de la pelouse... Ils ne bougeaient pas...Autour d'eux régnait le bruyant silence des journées d'août : la tondeuse de la pelouse, un cri très loin, le ronronnement d'un camion, une rumeur qui leur semblait monter des pages de leur livre. Les après-midis très chauds, ils s'installaient sous un grand saule pleureur dont les branches retombaient autour d'eux. Ils ne voyaient plus le monde qu'à travers le feuillage vert eau. Au-dessus d'eux, la maison, la terrasse de gravier où Fritz poussait sa brouette, les glycines. Devant, la pelouse, la passerelle au-dessus de la rivière, le paon qui se promenait. Derrière, le bois de mélèzes. Ils lisaient sérieusement, sans distractions, prenaient des notes, discutaient l'intrigue, s'indignaient lorsqu'un personnage leur paraissait trop bête.

F. Marceau : Bergère légère. Gallimard.Vocabulaire

• Un préfixe est une partie du début d'un mot, qui en modifie le sens

• Un suffixe est une partie de la fin d'un mot, qui en change le sens

• ex : insoutenable : in – souten – able // préfixe – radical - suffixe

Explication : Jaunâtre : Le jaune est une jolie couleur. Le sable jaunâtre est terne, moins beau, moins jaune. « -âtre » est un suffixe péjoratif.

• Le suffixe « -âtre » est un suffixe péjoratif.Remarque : Le suffixe -âtre s'applique principalement aux adjectifs de couleur.

7) Transformer ces jolies couleurs en couleurs plus ternes : rouge – jaune – vert – bleu – rose -noir – blanc -

8) Appliquer le suffixe -âtre à ces mots : doux – beau – une vilaine belle-mère est une ...

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Rédaction.« Dès l'aube j'étais dans l'eau, une eau fraîche et transparente où je m'enfouissais ... »« Souvent, ils transportaient leurs livres et une couverture ... »

Ces deux auteurs racontent ce qu'ils faisaient tous les jours pendant les vacances : les verbes sont à l'imparfait. Les phrases commencent par « Dès l'aube ... », « Souvent ... », « Quand il faisait chaud ... »

SujetQue faisiez-vous cet été ? Où ? Tous les jours, le matin, quand il faisait beau, le dimanche, quand il pleuvait, le soir ?

OrthographeDe loin, il paraissait énorme.

• Le S donne le son « z » entre deux voyelles ; ex : une rose – du poison - il reste.

• Donc, il faut deux « s » (« ss ») pour faire le son « ss » entre deux voyelles ; ex : passer, du poisson, un coussin.

Marie a voulu que nous nagions ensemble.

• Le G donne le son « j » devant e – i – y ; et le son « gu » devant a – o – u

• Donc, il faut un E pour faire les son « j » avec un G, devant a- o et u. ex : nous nageons,

• Donc, il faut un U pour faire le son « gu » devant e – i et y ;ex : une guirlande, Guy, fatiguer ...

Je me suis mis derrière elle pour la prendre par la taille et elle avançait à la force des bras• Le C donne le son « ss » devant e – i – y ; et le son « k » devant a – o – u

• Donc, il faut une cédille pour faire les son « ss » avec un C, devant a- o et u;ex : nous avançons.

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Lecture supplémentaireLine à la pêche.

1. — « Nous allons à la pêche aujourd'hui, papa? Quelle chance !» La pêche est un des plaisirs favoris de Line. Bien entendu il ne s'agit pas, au bout d'un long bâton, de tremper de la ficelle dans l'eau. La pêche en question est celle que l'on pratique avec un petit filet emmanché d'un bambou dans les flaques d'eau claire que la mer laisse entre les rochers en se retirant ...Donc, Line gambade sur la grève à côté de papa. Elle a le torse moulé dans un jersey bleu et blanc, son derrière est culotté de flanelle, et ses pieds nus sont chaussés d'espargates pour qu'elle ne s'écorche pas sur les pierres rugueuses. D'une main elle tient un seau de fer-blanc et de l'autre un filet qu'elle brandit triomphalement.

2. — « Je suis sûre que nous allons faire une pêche merveilleuse! Moins optimiste, papa hoche la tête. Le vent est un peu fort, et la mer est houleuse. On verra. Pour Line, c'est tout vu. La pêche d'hier se perd dans le passé lointain, celle de demain est enveloppée dans l'obscur avenir. Il n'y en a point qui vaille celle d'aujourd'hui.

3. — Au pied de la falaise, les rochers sont atteints. Voici l'heure. Papa invite Line à choisir pour ses ébats les premières flaques, où elle ne se mouillera pas trop. Lui-même s'avancera davantage. « Mais tu n'iras pas trop loin pour que je puisse t'appeler ? » C'est chose convenue. Papa s'enfonce sous un gros rocher creux et en explore les recoins. Et Line promène son petit filet dans une large mare sans profondeur ...Sans doute, en général, la somme du butin consistera en une douzaine de poissons de roche, une poignée de crevettes et quelques petits crabes ... Mais de pareils trésors ne s'accumulent point sans des émois répétés. Les poissons vous filent entre les jambes quand on croit les tenir, les crabes ont des ruses inattendues et il est peu de poursuites plus passionnantes que d'une crevette ...4. — Précisément en voilà une qui nage le long d'un banc d'oursins. Elle est superbe. Line est saisie ... Papa !Mais papa, occupé ailleurs, ne répond pas. Line se mesurera donc seule avec l'adversaire. Elle plonge le filet dans la flaque et le poussant sur le fond de sable, l'approche doucement, très doucement ... Mais à mesure que l'engin s'avance, la tête grise semble le flairer au moyen de ses larges antennes et, défiante, la bête recule par détentes successives. « Entre donc! »Sourde à cette exhortation, la crevette reste immobile. Impatientée, Line fait un mouvement brusque; la crevette aussi. D'un seul coup de queue elle est hors de portée. Pas de chance.

5. — Heureusement en voilà une autre, plus énorme encore. Il faut du courage pour rester seule, pieds nus, parmi de tels monstres. Rendue plus prudente par son échec, Line dissimule à demi son filet dans le sable. Au moyen d'invites doucereuses et perfides, elle engage l'ennemi à y pénétrer ... Sa respiration s'arrête ... La petite bête glauque palpe le bord du filet de ses pattes minces. Elle hésite. Et puis elle se décide, elle entre. Line relève son engin avec un air de triomphe.Elle y est! Papa! Elle y est! C'est un colosse.

6. — Horreur ! Le filet est vide. Le colosse a passé à travers les mailles. Une grande amertume inonde le cœur de Line. Elle poursuit à coups de pied, elle accable d'injures et de sarcasmes désobligeants la horde effarée des crevettes ... Elle ira chercher fortune plus loin.Ce sera tant pis pour elles. Elles ne verront plus Line.

A. LICHTENBERGER. — Line (Plon. édit.).

LEC.MLB -Français CM p. 7 1ère période

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S2 : L'école, la rentrée

LectureUne école en 1848.

1. — Un jour, après-midi, de l'année 1848, ma grand-mère m'appela et, me prenant par la main, me dit :« Veux-tu venir avec moi faire une commission? »Je voulus bien.Nous descendîmes la rue et nous tournâmes le coin de gauche. Après une centaine de pas, ma grand-mère s'arrêta devant une maison que je connaissais, mais où je n'étais jamais entré; sa main serra la mienne qu'elle sentait vouloir s'échapper :« Nous allons crier bonjour en passant, me dit-elle, à Mlle Adèle. »Je fis un effort pour me dégager; la main de ma grand-mère serra davantage et m'entraîna jusqu'au seuil.Nous entrâmes; Mlle Adèle, la fille du maître d'école, une vieille fille, leva les bras en l'air et cria : « Te voilà. Te voilà! »...Elle me prit par la main, ouvrit une porte et me poussa doucement de l'autre côté. J'étais dans l'école ...

2. — De la porte placée dans un angle, je vis en face de moi, au fond de la salle, une grande cheminée où montait le tuyau d'un poêle; le long des trois autres côtés, les écoliers, assis sur les bancs sans dossiers ni tables, tenaient une planche sur leurs genoux, leur planche à écrire, percée en haut d'un petit trou où passait une ficelle qui la suspendait au mur, la classe finie ...Le maître vint au-devant de moi ; il me prit par la main, — tout le monde me prenait par la main, ce jour-là, — et me conduisit au bout de la classe, près de la place qu'il occupait; il siégeait à droite de la cheminée, sur l'unique chaise et devant la table unique de l'école.Pendant cette première classe, il ne me donna rien à faire; je regardai travailler les autres. Ils étaient une vingtaine, que je connaissais tous, bien entendu. Ensemble, nous jouions sous la halle à tous les jeux où l'on se bat et où l'on crie.A l'école, mes camarades, assis et silencieux, me paraissaient devenus d'autres personnes, et, moi-même, je me trouvais tout changé. Je perçus pour la première fois le sentiment de la discipline....A quatre heures, nous sortîmes...

3. — Chez notre maître, le père Matton, nous lisions ; nous faisions de petits calculs; la table de multiplication nous attristait, surtout quand intervenait le chiffre 9 : 6 fois 9 me donnait des tourments que renouvelait 9 fois 6.La grande affaire, c'était l'écriture. Le moment venu d'écrire une page, je portais sur la table de notre maître ma planche, qui avait servi avant moi à mon père et à ma grand-mère. Je regrette bien de ne pas savoir ce qu'elle est devenue; sur elle j'écrirais aujourd'hui mes souvenirs.Dans quels livres lisions-nous? Je me rappelle la « croisette, » qui était l'alphabet, suivi de syllabes et de mots qui se groupaient en phrases à la fin, et puis la Bible. Les plus grands lisaient dans la Bible, et c'était une dignité dont je sentais l'importance.

4. — La discipline de l'école était sévère; pour les petites fautes, on était puni par l'agenouillement simple ; pour les grandes, par l'agenouillement avec une main levée portant une brique, ou bien par des coups de baguette, la peine la plus grave; placé près du maître, je voyais la grimace du supplicié, qui tendait une main et cachait l'autre derrière son dos, afin d'être tranquille, au moins pour celle-là.Je me vante de n'avoir subi ni les coups de baguette, ni l'agenouillement même simple. J'étais un écolier sage.

Ernest LAVISSE. — Souvenirs d'enfance (Calman-Lévy, édit)

Expliquer les mots : une commission : ici, une course, un achat - un poêle : ... à bois, pour chauffer la classe- une vieille fille : une dame qui ne s'est jamais mariée- il siégeait : il était assis ... il trônait presque !– la discipline : le système d'obéissance et de maintien de l'ordre – sévère : plutôt dur envers

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les enfants– une dignité : quelque chose de digne, d'important, de grand ...– un supplicié : celui qui subit le supplice, la torture.- se vanter : être fier de ce qu'on dit ...

Préciser les idées :- La grand-mère emmène-t-elle le jeune Ernest faire une commission ?- Établir la liste du mobilier de l'école.- Sur quoi écrivent les élèves ?- Qu'est-ce qu'une « croisette » ?- Quel est le travail le plus digne pour un élève ?- Que pensez-vous du système de punitions ?

GrammaireLe nom

Chez notre maître, le père Matton, nous faisions de petits calculs;

Explications : Les mots maître, père, Matton, calculs ou Médor désignent des personnes, des animaux ou des choses. Ce sont des noms. Le nom père désigne tous les hommes qui ont en commun d'avoir un enfant ; le nom maître désigne toutes les personnes qui enseignent ou qui commandent. Ce sont des noms communs. Matton désigne un seul homme. Médor désigne un seul chien. Paris désigne une seule ville, Seine un seul fleuve. Le nom Matton est propre à M. Matton. Ce sont des noms propres.Leçon

• Le nom est un mot qui sert à désigner des personnes des animaux ou des choses. (des choses que l'on peut toucher -concrètes- ou que l'on ne peut pas toucher -abstraites). Ex: pomme, voiture, chien, Paris, politesse, idée.

• Un nom commun désigne toutes les choses, personnes, animaux d'une même catégorie. Ex : pomme, chien, idée

• Un nom propre désigne en particulier une personne, un animal, une chose. Les noms propres prennent une majuscule. Ex : Adèle, Médor, Paris, Bible.

• En Français, les noms ont deux genres : le masculin et le féminin. Le masculin est indiqué par l'article 'un', le féminin par l'article 'une'. Ex : un cheval, une voiture

Remarque : En Anglais, les noms communs n'ont pas de genre. En Allemand, ils ont trois genres : masculin, féminin, et neutre.

Exercices (oraux ou écrits)

9) Trouver des noms propres : de villes, de pays, de fleuves, de personnages.10) Trouver des noms communs concrets, des noms communs abstraits.11) Existe-t-il des noms propres abstraits ? 12) (Quelles religions écrivent Dieu ? Quelles religions écrivent dieu ?)13) Donner le genre des noms soulignés :

Un jour, après-midi, de l'année 1848, ma grand-mère m'appela et, me prenant par la main, me dit :« Veux-tu venir avec moi faire une commission? »Je voulus bien.Nous descendîmes la rue et nous tournâmes le coin de gauche. Après une centaine de pas, ma grand-mère s'arrêta devant une maison que je connaissais, mais où je n'étais jamais entré; sa main serra la mienne qu'elle sentait vouloir s'échapper :« Nous allons crier bonjour en passant, me dit-elle, à Mlle Adèle. »Je fis un effort pour me dégager; la main de ma grand-mère serra davantage et m'entraîna jusqu'au seuil.

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Nous entrâmes; Mlle Adèle, la fille du maître d'école, une vieille fille, leva les bras en l'air et cria : « Te voilà. Te voilà! »... Elle me prit par la main, ouvrit une porte et me poussa doucement de l'autre côté. J'étais dans l'école ...

14) Dire si ces noms sont des noms propres ou des noms communs :Pomme – cerises – ville – Londres – beauté – France – amour – village – Médréac – un français (un habitant de la France) – le Français (la langue)

15) Trouver un nom de la même famille, mais d'un autre genre : (ex: un mont -masculin- : une montagne -féminin-)

le mont la glace une roche le gel une écolele souper le marin le boucher le pommier le valla somme le plumier la boule le sac l'instituteur

16) Écrire à la marge du cahier les mots soulignés, puis écrire si c'est un nom commun ou un nom propre et son genre.

De la porte placée dans un angle, je vis en face de moi, au fond de la salle, une grande cheminée où montait le tuyau d'un poêle; le long des trois autres côtés, les écoliers, assis sur les bancs sans dossiers ni tables, tenaient une planche sur leurs genoux, leur planche à écrire, percée en haut d'un petit trou où passait une ficelle qui la suspendait au mur, la classe finie ...

17) Trouver tous les noms de cette phrase. (CM2 : une fois trouvés, faites la même chose que pour l'exercice précédent.)

La grande affaire, c'était l'écriture. Le moment venu d'écrire une page, je portais sur la table de notre maître ma planche.

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ConjugaisonLes groupes -Le temps présent

Je me vante de n'avoir subi ni les coups de baguette, ni l'agenouillement même simple. J'étais un écolier sage.

• Les verbes sont rangés en 3 groupes :

• - 1er groupe : infinitif en -er ex : vanter

• -2ème groupe : infinitif en -ir et présent en -issons (avec nous) ex : subir / nous subissons

• - 3ème groupe : tous les autres : ex: partir / nous partons – vouloir – faire – dire – prendre ...

Explications : Ernest Lavisse écrit ses mémoires. Il se vante maintenant, en ce moment, au temps présent de ne jamais avoir été puni. Dans son passé, il y a longtemps, il était un écolier sage. Les verbes se conjuguent à des temps différents, qui font savoir le moment de l'action : maintenant, dans le passé, ou dans l'avenir.

• Le présent de l'indicatif indique que l'action de la phrase est actuelle, se passe maintenant, au moment présent.

• On emploie aussi le présent pour indiquer ce qui est vrai tout le temps. Ex : les haricots poussent verticalement.

Conjugaison du présent

Chanter(1er groupe)

Finir(2ème groupe)

avoir être

je chant e Je fin is j'ai je suistu chant es tu fin is tu as tu esil chant e il fin it il a il estnous chant ons nous fin issons nous avons nous sommesvous chant ez vous fin issez vous avez vous êtesils chant ent Ils fin issent ils ont ils sont

Remarque : Le radical est la partie du verbe qui ne change pas.La terminaison est la partie du verbe qui change.

• La terminaison des verbes du 1er groupe au présent est : e – es – e – ons – ez – ent

• La terminaison des verbes du 2ème groupe au présent est : is – is – it – issons – issez – issent

Exercices

18) Conjuguer au présent, en soulignant les terminaisons :regarder – rougir – gémir – compter – avoir – être - jouer

19) Copier le texte suivant en mettant au présent de l'indicatif les verbes entre parenthèses.Les nouveaux écoliers (écouter) et (regarder) tout ce qui se (passer) dans la classe inconnue. Ils (tracer) leurs lettres avec soin. Le maître (interroger) Anaïs : elle (rougir) un peu mais elle répond. « Nous (être) nombreux cette année ; nous nous (ranger) toujours dans le couloir avant la récréation et nous (respecter) le silence car les autres classes (travailler) peut-être.

20) Conjuguer la phrase « Préparer son cartable tous les soirs. »

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Vocabulaire - RédactionL'école du village.

Notre école a plus de cent ans. La maison est carrée, classe en bas, mairie en haut, avec trois fenêtres encadrées de treilles. La cour est une terrasse dont le jeu de quilles mange la moitié et que borde un jardinet.La salle de classe s'ouvre tout de suite en haut d'un perron de trois marches. Face à l'entrée, la chaire du maître; à droite et à gauche, les bancs des filles et des garçons, de longs bancs de chêne polis par les culottes et les jupons; des tables de sapin tailladées par nos couteaux, et si fatiguées que les veines du bois y font des cordes, comme sur les mains des vieux.C'est là que je suis venu m'asseoir, après mon père et mon grand-père.

Joseph Cressot (Le Pain au lièvre, Stock).Vocabulaire

Expliquer les mots : Un perron ; une terrasse ; la chaire ; tailladées ;

Préciser les idées : « les veines du bois y font des cordes, comme sur les mains des vieux. ». L'auteur utilise une comparaison précise, pour mieux nous faire sentir ce qu'il décrit.

• LE PRÉFIXE EN, EM (dans). Trois fenêtres encadrées de treilles, Encadrer, c'est mettre dans un cadre; les treilles encadrent la fenêtre.

21) Sur ce modèle, expliquez les verbes suivants :Enchaîner, —embarquer, —empocher, —enterrer, —empaqueter, —emprisonner, — engranger, — encaisser, — embrasser, — emmailloter, — empiler.

• HOMONYMES. Les homonymes sont des mots qui se prononcent de la même façon, quoique leur orthographe diffère.

22) Expliquez, ou employez dans de courtes phrases, les homonymes de :1. Cour : court, —- courre, — Je cours, — // court.2. Chaire : chair; —cher; — (faire bonne) chère,3. Maître : mettre, — mètre,

• Les suffixes diminutifs « et, ette, elle, eau, on »Un jardinet : un petit jardin.

23) Expliquez les mots : bâtonnet, coffret, ruisselet, tonnelet, hachette, boulette, tablette, maisonnette, trompette, tourelle, lionceau, ourson, prunelle, chevreau.

Rédaction.« Classe en bas, mairie en haut » : en une seule expression, on voit l'école. On pourrait faire aussi : « __________ à gauche, _______________ à droite ». Ou bien ... « ___________ devant, _____________ au fond »

« Un jardinet borde la cour ». Qu'est-ce qui borde la cour de votre école. Qu'est-ce qui l'entoure. Qu'est-ce qui ferme cette cour ? Qu'est-ce qui la longe ?

Que peut donc faire un couloir ? Un couloir ne bouge pas, il ne fait rien ! Pourtant, il relie deux pièces, il les rejoint, il conduit quelque part ...

Pour décrire, on utilise des verbes comme rejoindre, conduire, entourer. On peut aussi, comme l'auteur, se placer à un endroit et faire la liste de ce qu'on observe.« La salle de classe s'ouvre tout de suite en haut d'un perron de trois marches. Face à l'entrée, la

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chaire du maître; à droite et à gauche, les bancs des filles et des garçons, de longs bancs de chêne polis par les culottes et les jupons; des tables de sapin tailladées par nos couteaux, et si fatiguées que les veines du bois y font des cordes, comme sur les mains des vieux. »

Un élève se place à l'entrée de la classe, et la décrit oralement par une énumération ordonnée par « à l'entrée, à gauche, au fond, près du mur ... ».

Les fenêtres percent les murs, et éclairent les pupitres alignés, le tableau.Sujet

Décrivez votre école à partir de l'entrée ou du portail. La cour, ce qui l'entoure, le toit si on le voit, ...Puis décrivez votre classe.La conclusion portera sans doute sur votre pupitre et vos voisins ...

Orthographe

• Le verbe s'accorde à son sujet

• Les adjectifs qualificatifs s'accordent avec le nom qu'ils qualifient

• La plupart des noms féminins en é s'écrivent -ée

A chaque fois que l'on écrit une phrase, avant même de l'écrire, :

il faut identifier le verbe conjugué et son sujet.

Si le sujet est au pluriel, le verbe prend -ent.

Si l'adjectif est au pluriel, il prend en général un -s (ou un -x.)

Lecture supplémentaireLa rentrée

1. — Je vais vous dire ce que me rappellent, tous les ans, le ciel agité de l'automne et les feuilles qui jaunissent dans les arbres qui frissonnent; je vais vous dire ce que je vois quand je traverse le Luxembourg dans les premiers jours d'octobre, alors qu'il est un peu triste et plus beau que jamais, car c'est le temps où les feuilles tombent une à une sur les blanches épaules des statues.Ce que je vois alors dans ce jardin, c'est un petit bonhomme qui, les mains dans ses poches et sa gibecière au dos, s'en va au collège en sautillant comme un oiseau. Ma pensée seule le voit ; car ce petit bonhomme est une ombre : c'est l'ombre du moi que j'étais il y a vingt-cinq ans.

2. — Vraiment il m'intéresse, ce petit ; quand il existait, je ne me souciais guère de lui; mais maintenant qu'il n'est plus, je l'aime bien. Il était bien étourdi, mais il n'était pas méchant ; et je dois lui rendre cette justice, qu'il ne m'a pas laissé un seul mauvais souvenir : il est bien naturel que je le regrette ; il est bien naturel que je le voie en pensée, et que mon esprit s'amuse à ranimer son souvenir.

3. — II y a vingt-cinq ans, à pareille époque, il traversait avant huit heures, ce beau jardin pour aller en classe. Il avait le cœur un peu serré : c'était la rentrée.Pourtant, il trottait, ses livres sur son dos, et sa toupie dans sa poche. L'idée de revoir ses camarades lui remettait de la joie au cœur. Il avait tant de choses à dire et à entendre! Ne lui fallait-il pas savoir si Laboriette avait chassé pour de bon dans la forêt de Laigle? Ne lui fallait-il pas répandre qu'il avait, lui,

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monté à cheval dans les montagnes d'Auvergne? Quand on a fait une pareille chose, ce n'est pas pour la tenir cachée. Et puis, c'est si bon de retrouver des camarades. Combien il lui tardait de revoir Fontanet qui, pas plus gros qu'un rat et plus ingénieux qu'Ulysse, prenait partout la première place avec une grâce naturelle!...

4. — C'est ainsi qu'il traversait le Luxembourg dans l'air frais du matin. Tout ce qu'il voyait alors, je le vois aujourd'hui. C'est le même ciel et la même terre !... Lui seul n'est plus.C'est pourquoi, à mesure que je vieillis, je m'intéresse de plus en plus à la rentrée des classes....

A. FRANCE. — Le livre de. mon ami (Calmann-Lévy, édit.).

Les écoliers

Sur la route couleur de sableEn capuchon noir et pointu,Le "moyen", le "bon", le "passable"Vont à galoches que veux-tuVers leur école intarissable.

Ils ont dans leur plumier des gommesEt des hannetons du matin,Dans leurs poches, du pain, des pommes,Des billes, ô précieux butinGagné sur d'autres petits hommes.

Ils ont la ruse et la paresseMais l'innocence et la fraîcheurPrès d'eux les filles ont des tressesEt des yeux bleus couleur de fleurEt de vraies fleurs pour la maîtresse.

Puis les voilà tous à s'asseoirDans l'école crépie de luneOn les enferme jusqu'au soirJusqu'à ce qu'il leur pousse plumeAprès, bonsoir !

Maurice Fombeure (Pendant que vous dormez)

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S3 : La maison

LectureLa main de bois

1. — II y a eu un grand dîner ce soir chez Poum ... Tandis qu'il dînait seul dans sa chambre, les invités se sont gorgés de petits choux. Et de quels choux! pleins d'une crème ...! Ah! quelque chose d'exquis.Il s'est plaint avec aigreur à la bonne. « Vous en aurez demain, a-t-elle dit, il en reste. » Demain! quel cerveau de bois, quel cœur de pierre, cette Bertha ! Comment ose-t-elle parler de demain? Mais demain les choux auront la lourdeur d'un beignet froid; la crème sera tournée ; au lieu d'un régal des dieux, Poum ne mâchera qu'une pâtisserie de troisième ordre.

2. — II ne peut dormir. Il les voit. Combien en reste-t-il ? Trois, quatre, sept, sur une assiette garnie de papier de dentelle, dans le bas du buffet de la salle à manger. Car c'est là qu'ils sont, accroupis, tous en rond. Qu'est-ce qu'ils se disent ?Penser qu'ils sont tout frais encore! En somme, on spolie Poum. Il a droit, pas à tous, non, mais à deux au moins, ou à trois. Qu'est-ce que ça peut bien faire, qui ça gêne-t-il, à qui cela fait-il tort, qu'il les mange demain ou ce soir ?Poum ne peut dormir. Cependant il est très tard. Tout le monde est couché. Quelle tentation, cependant! Qui le verra ? Qui l'entendra ? Personne. Ouvrir sans bruit la porte, se couler dans l'escalier, pénétrer dans la salle à manger; le buffet est à gauche, et la clé sur le battant.Mais que dira-t-on en s'apercevant du vol? On accusera le chat? Bah! on ne remarquera rien! Les restes du dessert ne reparaissent pas sur la table ...Deux, disons trois choux à la crème, sont-ils destinés à Poum, lui appartiennent-ils, oui ou non?« Oui! alors, en avant!— Voleur!— Hein? qui a parlé? Plaît-il ? Y a-t-il quelqu'un dans le mur, ou sous le lit? Un souffle, à peine, mais Poum a très distinctement entendu. Voleur, lui! — Absurde! En avant! marche! »La serrure grince, la porte crie, l'escalier craque, la porte de la salle à manger résiste et geint. Le buffet ... la clé sur le battant ... un tâtonnement; en voilà un, un autre, il y en a six, blottis comme des lapins !Vite, vite, Poum avale trois petits choux. Encore un. Là, le crime commence. Mais, s'arrête-t-on sur la pente du vice ?... Un cinquième? Poum, malheureux, ta conscience te regarde ... Non pas le sixième, il est si petit, c'est le dernier, un orphelin. Pitié pour lui, Poum! Petit scélérat, il l'a mangé !

3. — Un bruit! Poum, éperdu veut s'enfuir; mais le battant du buffet s'est refermé sans bruit, et pince et retient la chemise de Poum; il croit qu'une main le happe et pousse des hurlements.Toute la maison s'éveille : l'escalier s'éclaire, la salle à manger flamboie. Ô honte! maman, Bertha, le père de Poum tenant un gourdin, Firmin le domestique armé d'un fusil de chasse !Et Poum devant tout ce monde, prisonnier de la main de bois vengeresse !

P. et V. MARGUERITTE. — Poum (Plon, édit.).

Expliquer les mots : – Se sont gorgés de : en ont mangé avec excès, jusqu'à la gorge (Poum exagère)– Petits choux : choux à la crème, sorte de pâtisserie.– Exquis : délicieux– Avec aigreur : d'une manière désagréable, avec amertume.– De troisième ordre: de qualité médiocre. (expliquer : De premier ordre )– On spolie : on vole, on dépouille (verbe spolier, 1er groupe )– absurde : ridicule, faux, idiot, impossible– Elle geint : elle gémit, elle grince, elle a l'air de se plaindre.– un scélérat : un traître, un méchant, un voleur ...

LEC.MLB -Français CM p. 15 1ère période

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– Eperdu : affolé.– Le battant : un des panneaux de la porte (la partie qui bat, qui bouge, qui est articulée).– Le happe : le saisit brusquement et le retient. L'attrape.

« Le chien happe au vol le morceau de viande que son maître lui lance. »Préciser les idées :– 1. Pourquoi Poum n'est-il pas content?– 2. Que pense-t-il de Bertha? Pourquoi?– 3. Pourquoi Poum ne peut-il dormir?– 4. Quelles réflexions se fait Poum quand il est couché ?– 5. Qui donc dit « — Voleur! » dans la chambre de Poum ?– 6. Pourquoi Poum croit-il qu'il peut prendre les choux ?– 7. Montrez qu'il ne se sent pas tranquille en mangeant les choux.– 8. Comment se termine la tentative de Poum?

GrammaireLe nombre – Le pluriel des noms

Il croit qu'une main le happe et pousse des hurlements.

Explications : Une seule main attrape Poum. S'il y en avait plusieurs, on écrirait « des mains » ou « les mains ». Une seule main : le singulier. Plusieurs mains, le pluriel. Pour former le pluriel des noms, on ajoute généralement un s.

• Il y a deux nombres : le singulier -un seul- et le pluriel -plusieurs.Remarque : Certaines langues ont trois « nombres », comme le Breton : singulier pour un seul, duel pour deux choses qui vont toujours par deux -les yeux, les sabots, les bras-, et pluriel pour plusieurs choses

Les invités se sont gorgés de petits choux.Au lieu d'un régal des dieux, une pâtisserie de 3ème ordre.

• Les noms prennent généralement un -s au pluriel.Exceptions :– Sept noms en -ou prennent un -x : bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou. Les autres

prennent un -s : des clous, des fous, des trous ...– Sept noms en -ail font -aux au pluriel : corail, émail, soupirail, travail, vantail, vitrail et bail– Les noms en -eu prennent généralement un -x au pluriel (des cheveux, des feux) Mais, on écrit : les

pneus, des bleus– Les noms en -au et -eau prennent un -x au pluriel : des morceaux, des tuyaux ..– Les noms en -al font -aux au pluriel : un journal, des journaux.

Sauf : bal, carnaval, chacal, récital, festival, régal, cal .– Les noms qui ont déjà un -s ou un -x (ou un z, comme nez) au singulier, ne changent pas au pluriel.

(les souris, les perdrix, les nez)Exercices (oraux ou écrits)

24) Trouver tous les noms du premier paragraphe, dire nom commun ou propre, puis son genre -masculin ou féminin, puis son nombre -singulier ou pluriel.

25) Mettez au pluriel les noms suivants. Ex. : l'époux, les époux.

L'époux : _______________ le bijou : ________________

le repas : _______________ le joujou : ________________

le travail : ________________ le décès : ________________

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le genou : ________________ le feu : ________________

le fourneau : ________________ le chou : ________________

le bail : ________________ le clou : ________________

le tapis : ________________ le vantail : ________________

le tuyau : ________________ la pomme : __________________

26) Mettez au singulier les noms suivants :1)

les rats : _______________ les devoirs : ________________

les chevaux : _______________ les canaux : ________________

les roues : ________________ les fous : ________________

les cailloux : ________________ les eaux: ________________

les aux (!!!) : ________________ les panneaux : ________________

les baux : ________________ les soupiraux : ________________

les souris : ________________ les journaux : ________________

les amoureux : ________________ les courageux: __________________

27) Soulignez d'un trait les noms au singulier et de deux traits les noms au pluriel.

Un humble logis.

— Une pauvre femme habitait seule à l'extrémité du village, une humble maisonnette; le logis

était assez misérable et ne contenait que les meubles les plus indispensables. Un vieux lit à

colonnes torses où pendaient des rideaux de serge jaunie, une huche pour mettre le pain, un

coffre do noyer luisant de propreté, un fauteuil de tapisserie aux couleurs passées, et qu'avait

usé la tête branlante de l'aïeule, un rouet poli par le travail; c'est tout.

TH. GAUTIER. Romans et contes (Fasquelle, édit.)

28) Écrire les mots soulignés à la marge ; dire leur nature -nom commun, nom propre, ou verbe. Si c'est un nom, donner son genre et son nombreEx: Lit : nom commun, masculin, singulier.Au lit. — Dix heures sonnaient à l'horloge du château : mon père s'arrêtait. Il tirait sa montre, la montait, prenait un grand flambeau d'argent et s'avançait vers la chambre à coucher. Ma sœur et moi, nous nous tenions sur son passage; nous l'embrassions en lui souhaitant une bonne nuit. Il penchait vers nous sa joue sèche et creuse, continuait sa route et se retirait au fond de la tour, dont nous entendions les portes se refermer sur lui.

CHATEAUBRIAND. Mémoires d'outre-tombe

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ConjugaisonLe présent : 1er groupe -eter -eler et autres cas

Combien en reste-t-il ? Trois, quatre, sept, sur une assiette garnie de papier de dentelle.

Rappel et précisions : Lorsque deux consonnes se suivent, le « e » qui est devant se prononce « ê ».ex : pelle, dentelle, assiette, trompette, paresse, peste, reste, perte, permission, trompette, cerner, perle, qui le verra ?Lorsqu'une seule consonne suit un « e », il se prononce « e » (comme dans feuille, pas comme dans feu) ex : demander, râtelier, tenir, venir, jeter, geler ... nous gelons, nous venons, nous prenons

Les choux lui appartiennent-ils, oui ou non?• Les verbes de la famille de jeter, appeler prennent deux -t ou deux -l quand on

entend « ê » et un seul quant on entent « e »

• Pour faire le son « ê » dans geler, mener, peler (...) on met un accent grave : il pèle

Conjugaison du présent

jeter appeler geler menerJe jette j'appelle Je gèle Je mèneTu jettes Tu appelles Tu gèles Tu mènesIl jette Il appelle Il gèle Il mèneNous jetons Nous appelons Nous gelons Nous menonsVous jetez Vous appelez Vous gelez Vous menezIls jettent Ils appellent Ils gèlent Ils mènent

• Mettre un C - cédille devant -ons : nous glaçons, nous perçons ... Sinon ...

• Mettre un E entre G et -ons : nous nageons, nous partageons ... Sinon ....

• Attention aux verbes en -oyer qui perdent leur -y

• Pour les verbes en -ayer, il y a deux façons de les écrire

Conjugaison du présent

percer nager envoyer payerJe perc e Je nag e Je envoi e Je paie / je payeTu perc es Tu nag es Tu envoi es Tu paies / tu payesIl perc e Il nag e Il envoi e Il paie / il payeNous perç ons Nous nag e ons Nous envo y ons Nous payonsVous perc ez Vous nag ez Vous envo y ez Vous payezIls perc ent Ils nag ent Ils envoi ent Ils payent

Exercices29) Conjuguer oralement le verbe 'plier' – épeler chaque forme.30) Conjuguer au présent : rejeter – congeler – ramener – rappeler (que veut dire rappeler ? Rejeter ? Ramener ?)

31) Conjuguer au présent : singer – glacer -noyer - louer32) Conjuguer la phrase : Envoyer un chèque et payer ses dettes.

LEC.MLB -Français CM p. 18 1ère période

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Vocabulaire - RédactionLa maison paternelle.

Du plus loin que je me remémore m'apparaît la maison qui m'a vu naître. Je la vois. Je vois ses tuiles rouges, sa cheminée carrée, ses fenêtres couleur d'herbe d'automne, son escalier de pierre blanche, sa fosse à fumier à côté de la porte du cellier et son grand auvent qui s'ouvre pour aller dans la cour. Je la vois, je la vois ; elle est là qui me sourit, m'attire, me fascine. Qu'il est grand, qu'il est beau, mon nid ! Voici le berceau où, soeurs et frères, chacun à notre tour, notre mère nous a bercés. Voici la panière que j'ai si souvent regardée pour voir s'il ne restait encore quelque petit pain. Voici la chaise en planches sur laquelle ma mère aimait tant s'asseoir pour emmailloter mes frères.

Batisto Bonnet (Vie d'enfant, trad. A. Daudet, Librairie de France).

VocabulaireExpliquer les mots :je me remémore ;— me fascine;— Comment appelle-t-on la maison qui nous a vu naître ? – Comment s'appelle la maison de votre père.? La maison de votre mère ?

• Le préfixe RE : (à nouveau). Je me remémore : je me souviens à nouveau

33) De la même façon, expliquer, puis faire une phrase avec :reprendre – revivre – ressaisir – rentrer – ravoir – recommencer – le renouveau – la renaissance – le reflux – le recul (???) - une redite

34) Trouver d'autres verbes au préfixe re- attention, tous les re- ne signifient pas de nouveauRédaction.

Comment sont les tuiles ? Comment sont les fenêtres ? Comment est l'escalier ?Où est la fosse à fumier ? Sur quoi donne le grand auvent ?

Répondez par des phrases :Fermez les yeux, pensez à votre maison (ou bien à une maison que vous connaissez bien ). Que voit-on lorsqu'on est juste devant ?Comment est la façade? De pierre, de terre, de couleur ? Le toit : De tuiles , d'ardoises , de chaume ?Quelle est la forme générale de la maison ? Elle est haute , c'est une longère ? Une maison en L ?Sur quoi s'ouvre la porte ? Quelles pièces éclairent les fenêtres ? Sur quoi donne la porte-fenêtre ?

Sur le modèle de cette énumération : « Je vois ses tuiles rouges, sa cheminée carrée, ses fenêtres couleur d'herbe d'automne, son escalier de pierre blanche, sa fosse à fumier à côté de la porte du cellier et son grand auvent qui s'ouvre pour aller dans la cour. », décrivez quelques éléments extérieurs de votre maison. « Je vois ...

Cherchez trois phrases commençant par voici qui décrivent des objets importants dans la maison : « Voici le berceau où, sœurs et frères, chacun à notre tour, notre mère nous a bercés. Voici la panière que j'ai si souvent regardée pour voir s'il ne restait encore quelque petit pain. Voici la chaise en planches sur laquelle ma mère aimait tant s'asseoir pour emmailloter mes frères. » « Voici ...Voici ....

SujetDécrivez votre maison ou une maison que vous aimez.

LEC.MLB -Français CM p. 19 1ère période

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Orthographe

• Ce devant un nom : ce garçon, ce matin ... (ce garçon que je te montre du doigt)

• Se devant un verbe : il se dépêche, Ils se le disent.

• Est-ce que pour poser une question

• Rappel : A sans accent : verbe avoir au présent « Il a de l'argent. »

• À avec accent : mot invariable, préposition « Je pense à toi. »

Lecture supplémentaireChez Tartarin.

1. — L'intrépide Tartarin habitait à l'entrée de la ville. Du dehors, la maison n'avait l'air de rien. Jamais on ne se serait cru devant la demeure d'un héros. Mais quand on entrait ! ... De la cave au grenier, tout le bâtiment avait l'air héroïque, même le jardin ! ...

2. — Oh ! le jardin de Tartarin, il n'y en avait pas deux comme celui-là en Europe. Pas un arbre du pays, pas une fleur de France; rien que des fleurs exotiques, à se croire en pleine Afrique centrale, à dix mille lieues de Tarascon. Tout cela, bien entendu, n'était pas de grandeur naturelle; ainsi, les cocotiers n'étaient guère plus gros que des betteraves, et un baobab tenait à l'aise dans un pot de réséda; mais, c'est égal, pour Tarascon, c'était déjà bien joli, et les personnes de la ville, admises le dimanche à l'honneur de contempler le baobab de Tartarin, s'en retournaient pleines d'admiration.Pensez quelle émotion je dus éprouver ce jour-là en traversant ce jardin magnifique ! ... Ce fut bien autre chose quand on m'introduisit dans le cabinet du héros...

3. — Ce cabinet, une des curiosités de la ville, était au fond du jardin, ouvrant de plain-pied sur le baobab par une porte vitrée.Imaginez-vous une grande salle tapissée de fusils et de sabres depuis en haut jusqu'en bas; toutes les armes de tous les pays du monde. Par là-dessus, un soleil féroce, qui faisait reluire l'acier des glaives et les crosses des armes à feu, comme pour vous donner encore plus la chair de poule...Tout était rangé, soigné, brossé, étiqueté, comme dans une pharmacie; de loin, un petit écriteau bonhomme, sur lequel on lisait : « Flèches empoisonnées, n'y touchez pas ! » ou : « Armes chargées, méfiez-vous »...

4. — Au milieu du cabinet, il y avait un guéridon. Sur le guéridon, un flacon de rhum, une blague turque, des livres de voyages. Enfin, devant le guéridon, un homme était assis, petit, gros, trapu, rougeaud, en bras de chemise, avec des caleçons de flanelle, une forte barbe courte et des yeux flamboyants; d'une main, il tenait un livre, de l'autre, il brandissait une énorme pipe à couvercle de fer...Cet homme, c'était Tartarin, Tartarin de Tarascon, l'intrépide, le grand, l'incomparable Tartarin de Tarascon

A. DAUDET. — Tartarin de Tarascon (Flammarion, édit.)

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S4 : La ville

LectureUne traversée de la ville

1. -- Un chapeau pointu, des gants en cuir de dragon, une baguette magique, un chaudron et un hibou ou un chat, ou un crapaud.- Et on peut trouver tout ça à Londres ? se demanda Harry à haute voix.- Oui, quand on sait où aller, assura Hagrid.Harry n'était encore jamais allé à Londres. Hagrid semblait connaître son chemin mais, de toute évidence, il n'avait pas l'habitude de se déplacer dans les transports en commun. Il resta coincé dans le portillon automatique du métro et se plaignit d'une voix tonitruante que les sièges étaient trop petits et les rames trop lentes.- Je ne sais pas comment font les Moldus sans la magie, dit-il tandis qu'ils escaladaient un escalier roulant en panne qui menait à une rue animée, bordée de magasins.

2. -- Sur les trottoirs, la foule était dense, mais Hagrid était si grand qu'il n'avait aucun mal à se frayer un chemin et Harry restait prudemment dans son sillage. Ils passèrent devant des librairies, des magasins de disques, des stands de hamburgers et des cinémas, mais aucune boutique ne semblait vendre des baguettes magiques. La rue dans laquelle ils marchaient paraissait aussi ordinaire que les passants qui les entouraient. Y avait-il vraiment des boutiques qui vendaient des grimoires et des balais volants? N'était-ce pas plutôt une farce énorme que lui avaient faite les Dursley ? Mais même si tout ce que lui avait raconté Hagrid jusqu'à maintenant était incroyable, Harry ne pouvait s'empêcher de lui faire confiance. Soudain, Hagrid s'arrêta net.- C'est là, dit-il. Le Chaudron Baveur. Un endroit célèbre.

3. -- C'était un pub minuscule et miteux, coincé entre une grande librairie et une boutique de disques. Si Hagrid ne le lui avait pas montré, Harry ne l'aurait jamais remarqué. D'ailleurs, personne d'autre n'y faisait attention, c'était comme si Hagrid et Harry avaient été les seuls à le voir. Lorsque le géant le fit entrer à l'intérieur, Harry fut surpris qu'un endroit célèbre paraisse aussi sombre et misérable. De vieilles femmes étaient assises dans un coin et buvaient de petits verres de xérès. L'une d'elles fumait une longue pipe. Un petit homme en chapeau haut de forme parlait à un barman chauve dont la tête ressemblait à une noix scintillante. Lorsque Harry et Hagrid entrèrent, la rumeur des conversations s'interrompit. Tout le monde semblait connaître Hagrid ; on lui adressait de toutes parts des signes de main et des sourires.- Comme d'habitude, Hagrid ? demanda le barman en tendant la main vers une rangée de verres... Seigneur Dieu, dit le barman en regardant Harry. C'est... Est-ce que c'est vraiment ? ...

4. -- Soudain, les clients du Chaudron Baveur ne dirent plus un mot, ne firent plus un geste.- Par le ciel, murmura le vieux barman. Harry Potter... Quel honneur !Il se hâta de contourner le comptoir et se précipita sur Harry pour lui serrer la main. Il avait les larmes aux yeux.- Soyez le bienvenu, Mr Potter. Bienvenue parmi nous.Harry ne savait quoi répondre. Tous les regards étaient tournés vers lui. La vieille femme continuait de tirer sur sa pipe sans se rendre compte qu'elle s'était éteinte. Hagrid rayonnait.Puis on entendit les chaises racler le plancher et, un instant plus tard, Harry se trouva entouré de gens qui tenaient à tout prix à lui serrer la main. [...]

5. -- Hagrid eut toutes les peines du monde à se faire entendre.- Il faut y aller, dit-il. Nous avons beaucoup de choses à acheter.Hagrid l'entraîna hors du bar, dans une petite cour entourée de murs où il n'y avait que des poubelles et quelques mauvaises herbes.- Je t'avais prévenu que tu étais célèbre, dit le géant avec un grand sourire. [...]. Voyons, qu'est-ce que

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j'ai fait de mon parapluie ? Ah, le voilà.Hagrid compta les briques sur le mur, au-dessus des poubelles, puis il tapota trois fois à un endroit précis avec la pointe de son parapluie. La brique se mit alors à trembloter et un petit trou apparut en son milieu. Le trou s'élargit de plus en plus et se transforma bientôt en une arcade suffisamment grande pour permettre à Hagrid de passer. Au-delà, une rue pavée serpentait devant eux à perte de vue.- Bienvenue sur le Chemin de Traverse, dit Hagrid.

6. -- La stupéfaction de Harry le fit sourire. Ils franchirent l'arcade qui disparut aussitôt sur leur passage pour ne laisser derrière eux que le mur de pierre.Le soleil brillait sur un étalage de chaudrons, devant un magasin. Une pancarte annonçait : « Chaudrons - toutes tailles - cuivre, étain, argent - touillage automatique -modèles pliables. »- Il va falloir t'en acheter un, dit Hagrid, mais on va commencer par aller chercher ton argent. Harry aurait voulu avoir une demi-douzaine d'yeux supplémentaires, il regardait de tous côtés, en essayant de tout voir à la fois : les magasins, les étals, les gens qui faisaient leurs courses. Une petite femme rondelette regardait la vitrine d'un apothicaire en hochant la tête :- Dix-sept Mornilles pour trente grammes de foie de dragon, c'est de la folie... marmonna-t-elle.

7. -- Un ululement s'éleva d'une boutique dont l'enseigne indiquait : « Au Royaume du Hibou - hulottes, chouettes effraies, grands ducs, chouettes lapones. » Quelques garçons de l'âge de Harry avaient le nez collé contre une vitrine dans laquelle étaient exposés des balais volants.- Regarde, dit l'un d'eux. Le nouveau Nimbus 2000. Encore plus rapide.On vendait de tout dans les boutiques, des balais, des robes de sorcier, des télescopes, des foies de chauve-souris et des yeux d'anguille conservés dans des barils, des piles de grimoires, des plumes d'oie, des parchemins, des potions, des globes lunaires.- Ah, voilà Gringotts, dit enfin Hagrid.Ils se trouvaient devant un grand bâtiment d'une blancheur de neige, qui dominait les boutiques alentour. Debout à côté du portail en bronze étincelant, vêtu d'un uniforme écarlate, se tenait un gobelin ...

D'après J.K. Rowling « Harry Potter à l'école des sorciers » Traduit de l'anglais Par J.F. Ménard -Gallimard Jeunesse – 1997

Expliquer les mots : les transports en commun : les bus et le métro- dense : 'la foule était dense', très serrée, avec beaucoup de personnes par mètre carré. - un sillage de bateau, d'avion, ... le sillage de Hagrid - Un pub : un café, un bar anglais- miteux/miteuse : mangé aux mites, troué, vieux, pas beau, minable .... - Les étals : les devantures, les marchandises rangées. - Un ululement : un cri de chouette - Un baril : une barrique, un tonneau - Un grimoire : un vieux livre mystérieux ou magique ....

Préciser les idées :– Que donc sont les 'Moldus' ?– Ce bar, ce pub, le « Chaudron Baveur » est-il célèbre ou bien minuscule, sombre et misérable ?– Comment s'appelle la rue où on vend du matériel pour les sorciers ?– Comment s'y rendre ?

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GrammaireLe sujet du verbe

Je ne sais pas comment font les Moldus sans la magie, dit-il tandis qu'ils escaladaient un escalier roulant en panne qui menait à une rue animée, bordée de magasins.

Explications : Qui est-ce qui ne 'sait' pas comment font les Moldus ?Qui est-ce qui 'fait' ses affaires sans la magie ?Qui est-ce qui 'dit' cette phrase ?Qui est-ce qui 'escaladait' un escalier roulant ?Qu'est-ce qui 'menait' à une rue animée.

Leçon

• Le sujet d'un verbe d'action est celui (ou ce) qui fait l'action.

• On trouve le sujet du verbe en se demandant « Qui est-ce qui ..?. » ou « Qu'est-ce qui .... ? »

Remarque : « Harry était entouré de gens qui le regardaient. » Qui est-ce qui était entouré ? Sujet 'Harry' ! Ce n'est pourtant pas lui qui a fait l'action d'entourer. Ce sont les gens. Cette phrase est à la 'voix passive' que nous verrons plus tard. A la 'voix passive', ce n'est pas vraiment le sujet qui agit. Il subit plutôt.

• Tous les verbes conjugués ont toujours un sujet, sauf à l'impératif -le mode qui donne des ordres- ex: « Sors d'ici ! »

Nature du sujet

Hagrid l'entraîna hors du bar : S V

« Nous avons beaucoup de choses à acheter. Fendre la foule prendra du temps ! »S V S V

• Le sujet est très souvent un nom ou un pronom

• Le sujet est quelquefois un verbe à l'infinitif.Remarque : Les pronoms personnels sujets sont : je, tu, il, elle, nous, vous, ils, elles.

Un petit homme en chapeau haut de forme parlait à un barman chauveS V

Remarque : Qui est-ce qui parlait ? L'homme ! Donc le nom 'homme' est sujet du verbe 'parlait'. Mais on peut aussi se dire que c'est « Le petit homme en chapeau haut de forme » qui parlait. On peut considérer que le groupe du nom « Un petit homme en chapeau haut de forme » est sujet du verbe 'parlait'.Position du sujet

Harry s'arrêta net. Tout ce que lui avait raconté Hagrid jusqu'à maintenant était incroyable.S V V S

Qui est-ce qui « s'arrêta net ? ». Qui est-ce qui « avait raconté » ?• Le sujet est très souvent avant le verbe.

• Lorsqu'il est après, on dit qu'il est inversé.

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Exercices (oraux ou écrits)

35) Trouver le sujet des verbes soulignés (qu'on marquera d'un S à l'écrit):

Un ululement s'éleva d'une boutique dont l'enseigne indiquait : « Au Royaume du Hibou - hulottes,

chouettes effraies, grands ducs, chouettes lapones. » Quelques garçons de l'âge de Harry avaient le nez

collé contre une vitrine dans laquelle étaient exposés des balais volants.

- Regarde, dit l'un d'eux. Le nouveau Nimbus 2000. Encore plus rapide.

On vendait de tout dans les boutiques, des balais, des robes de sorcier, des télescopes, des foies de

chauve-souris et des yeux d'anguille conservés dans des barils, des piles de grimoires, des plumes d'oie,

des parchemins, des potions, des globes lunaires.

- Ah, voilà Gringotts, dit enfin Hagrid.

Ils se trouvaient devant un grand bâtiment d'une blancheur de neige, qui dominait les boutiques

alentour. Debout à côté du portail en bronze étincelant, vêtu d'un uniforme écarlate, se tenait un

gobelin

36) Souligner tous les verbes conjugués de ce paragraphe, et trouver leur sujet.

Sur les trottoirs, la foule était dense, mais Hagrid était si grand qu'il n'avait aucun mal à se frayer un

chemin et Harry restait prudemment dans son sillage. Ils passèrent devant des librairies, des magasins

de disques, des stands de hamburgers et des cinémas, mais aucune boutique ne semblait vendre des

baguettes magiques. La rue dans laquelle ils marchaient paraissait aussi ordinaire que les passants qui

les entouraient. Y avait-il vraiment des boutiques qui vendaient des grimoires et des balais volants?

N'était-ce pas plutôt une farce énorme que lui avaient faite les Dursley ? Mais même si tout ce que lui

avait raconté Hagrid jusqu'à maintenant était incroyable, Harry ne pouvait s'empêcher de lui faire

confiance. Soudain, Hagrid s'arrêta net.

37) Analyse du nom sujet: on dit sa nature -nom propre ou commun-, son genre -masculin ou féminin-, son nombre -singulier ou pluriel- et de quel verbe il est le sujet. Analysez les noms soulignés de ce texte :Ex : ululement : nom commun, masculin, singulier, sujet du verbe « s'éleva »

Les pommes tombent sous le pommier. Les voleurs de pommes les ramassent au sol.Lorsque la circulation s'arrête, la nuit est silencieuse.Vers 17 heures, les policiers prennent place aux carrefours.Alors commencent les embouteillages ...

38) Analyser les noms soulignés :

Un ululement s'éleva d'une boutique dont l'enseigne indiquait : « Au Royaume du Hibou - hulottes,

chouettes effraies, grands ducs, chouettes lapones. » Quelques gar çons de l'âge de Harry avaient le nez

collé contre une vitrine dans laquelle étaient exposés des balais volants.

LEC.MLB -Français CM p. 24 1ère période

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39) Analyse du pronom personnel sujet : on dit sa nature -pronom personnel-, sa personne (voir dessous), son genre, et de quel verbe il est le sujet. Analyser les mots soulignés.

Ex : Je dors bien Je : pronom personnel, 1ère personne du singulier, sujet du verbe « dors »(Je : 1ère personne du singulier. - tu : 2ème personne du singulier – il, elle : 3ème personne du sing.nous : 1ère personne du pluriel. - vous : 2ème personne du pluriel – ils, elles : 3ème personne du pluriel)

Nous ne quitterons cette salle que lorsque vous nous en chasserez.Mon grand-père n'est pas si vieux. Il va bien.

40) Analyser les mots soulignés sur le cahier du jour.

Les chevaux andalous se dressent facilement.

Les fleurs que j’ai semées sont rouges.

Le genet est un cheval de petite taille. L'espèce est originaire d’Espagne.

Lorsqu’un cavalier monte à cheval, il doit toujours tenir ses talons bas.

La bouche des chevaux est fragile. Les rênes et le mors peuvent les blesser.

LEC.MLB -Français CM p. 25 1ère période

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ConjugaisonLe présent de l'indicatif

3ème groupe- Et on peut trouver tout ça à Londres ? se demanda Harry à haute voix.- Oui, quand on sait où aller, assura Hagrid.- Je ne sais pas comment font les Moldus sans la magie.

Explications : nir.Conjugaison du présent pour le 3ème groupe

partir prendre fondre apercevoirJe par s Je prend s Je fond s J' aperç oisTu par s Tu prend s Tu fond s Tu aperç oisIl par t Il prend Il fond Il aperç oitNous part ons Nous pren ons Nous fond ons Nous aperc evonsVous part ez Vous pren ez Vous fond ez Vous aperc evez Ils part ent Ils prennent Ils fond ent Ils aperç oivent

• La terminaison des verbes du 3ème groupe au présent est : s – s – t (ou d) – ons – ez – ent

Question : Pourquoi deux « n » à « ils prennent », et un seul à « vous prenez » ? Même question pour « ils tiennent », et « vous tenez »

• La terminaison des verbes comme vouloir, pouvoir est x– x– t – ons – ez – ent

• Faire : On écrit 'nous faisons' même si le 'ai' se prononce 'e'. On dit 'vous faites'.

• Les verbes en -oindre s – s – t – gnons – gnez – gnentConjugaison du présent pour le 3ème groupe

vouloir faire joindre vivreJe veu x Je fai s Je join s Je vi sTu veu x Tu fai s Tu join s Tu vi sIl veu t Il fai t Il join t Il vi tNous voul ons Nous fais ons Nous joign ons Nous viv onsVous voul ez Vous faites Vous joign ez Vous viv ezIls veul ent Ils font Ils joign ent Ils viv ent

Remarque : La conjugaison du 3ème groupe est très variée. On la connaît par l'usage : il suffit d'essayer de dire les phrases, et on trouve la forme du verbe.

Exercices

41) Conjuguer oralement le verbe tenir – épeler chaque forme.42) Même exercice pour les verbes : revenir – entrevoir – tenir - sentir43) Conjuguer au présent : comprendre – recevoir – retenir – devenir – savoir44) Conjuguer la phrase : faire ses devoirs et apprendre ses leçons. (attention : nous faisons, vous faites, ils font)

LEC.MLB -Français CM p. 26 1ère période

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Vocabulaire - RédactionMildendo, capitale de Lilliput

La cité était entourée d'un mur de deux pieds et demi de hauteur, et qui avait bien onze pouces d'épaisseur — ce qui permet à une voiture attelée d'y circuler en toute sécurité ; tous les dix pieds, cette muraille s'appuie sur une forte tour. J'enjambai la Grande Porte de l'ouest, et, marchant de côté, m'avançai lentement dans les deux rues principales. J'étais vêtu de mon gilet, car je craignais d'endommager les toits ou les gouttières avec les pans de ma veste. Je marchais avec une extrême prudence, de peur d'écraser quelque retardataire qui se trouverait encore dans les rues, en dépit des ordres formels enjoignant à chacun de rester chez soi, car il y avait danger de mort.

Jonathan Swift, Les voyages de GulliverVocabulaire

Expliquer les mots : Un pied vaut 30 cm. Un pouce vaut 2,5 cm. Qu'est-ce qu'un gilet ? Qu'est-ce qu'une veste ? Un retardataire ?

Préciser les idées : Quelle est l'épaisseur d'un mur de cette ville, en centimètres ? Qu'est-ce qui est assez large pour qu'une voiture circule dessus ? Ce texte est bizarre, non ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Qui connaît l'histoire ?

• Le suffixe -ier / ière indique - la contenance (la gouttière contient les gouttes),- la production (le pommier produit des pommes)- ou quelques métiers (charcutier – sorcier – portier ...)

45) Trouver le nom de l'objet qui contient ou qui porte ou qui produit :

- du sel – du poivre – du beurre – de la terre – des poires – des châtaignes – des noisettes - des termites – des puces – du gravier – du fil – (à vous ...)

46) Trouver le métier de l'homme (puis de la femme) qui fait, qui fabrique ou qui manipule :- des draps – du cidre – les égouts – des sabots – la police – une grue – (à vous ...)

Rédaction.Trouvez des phrases qui utilisent :

– la cité, la ville, l'agglomération.– La rue, la route, la chaussée, l'impasse, le trottoir, l'avenue, le boulevard, la place, le jardin,

le square.– L'immeuble, le gratte-ciel, une barre d'appartements, un quartier.

Les adjectifs : – Pour les rues et les voies : larges, longues, droites, majestueuses, rectilignes, étroites,

sinueuses, serrées, sombres, encaissées ...(à vous ...)– Les immeubles : fiers, hauts, larges, monotones, anciens ... – Les hautes façades : de bois, de marbre ... – La foule : dense, serrée, oppressante, joyeuse, animée, curieuse. – Les magasins : colorés, achalandés, les étals chargés ...

Sujet- Vous êtes aussi grand que Gulliver, et vous visitez une ville moderne.

- Vous visitez une ville ...

LEC.MLB -Français CM p. 27 1ère période

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Orthographe

• C'est une bonne nouvelle. (Cela est une bonne.... Cela, sujet du verbe être))

• Il s'est blessé. (Il a blessé lui-même. Se -s'- remplace 'lui-même')

• Le mot « cela » est souvent diminué en « ça » avec un C cédille(il ne faut pas le confondre avec 'sa' comme dans 'sa main, sa voiture ... »

Lecture supplémentaire : New YorkPour une surprise, c'en fut une. À travers la brume, c'était tellement étonnant ce qu'on découvrait sou-dain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, [...] on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous...

Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux même. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l'Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas marrante du tout, raide à faire peur.

On en a donc rigolé comme des cornichons. Ça fait drôle forcément, une ville bâtie en raideur. Mais on n'en pouvait rigoler nous, du spectacle qu'à partir du cou, à cause du froid qui venait du large pendant ce temps-là à travers une grosse brume grise et rose, et rapide et piquante à l'assaut de nos pantalons et des crevasses de cette muraille, les rues de la ville, où les nuages s'engouffraient aussi à la charge du vent. Notre galère tenait son mince sillon juste au ras des jetées, là où venait finir une eau caca, toute barbotante d'une kyrielle de petits bachots et remorqueurs avides et cornards.

D'après L-F Céline « Voyage au bout de la nuit »

Paris 1848Ce ne sera certes pas un hors-d'œuvre que de décrire ce coin du Paris actuel, plus tard on ne pourrait pas l'imaginer; et nos neveux, qui verront sans doute le Louvre achevé, se refuseraient à croire qu'une pareille barbarie ait subsisté pendant trente-six ans, au cœur de Paris, en face du palais où trois dynasties ont reçu, pendant ces dernières trente-six années, l'élite de la France et celle de l'Europe.

Depuis le guichet qui mène au pont du Carrousel jusqu'à la rue du Musée, tout homme venu, ne fût-ce que pour quelques jours, à Paris, remarque une dizaine de maisons à façades ruinées, où les propriétaires découragés ne font aucune réparation, et qui sont le résidu d'un ancien quartier en démolition depuis le jour où Napoléon résolut de terminer le Louvre. La rue et l'impasse du Doyenné, voilà les seules voies intérieures de ce pâté sombre et désert où les habitants sont probablement des fantômes, car on n'y voit jamais personne. Le pavé, beaucoup plus bas que celui de la chaussée de la rue du Musée, se trouve au niveau de celui de la rue Froidmanteau. Enterrées déjà par l'exhaussement de la place, ces maisons sont enveloppées de l'ombre éternelle que projettent les hautes galeries du Louvre, noircies de ce côté par le souffle du nord. Les ténèbres, le silence, l'air glacial, la profondeur caverneuse du sol concourent à faire de ces maisons des espèces de cryptes, des tombeaux vivants. Lorsqu'on passe en cabriolet le long de ce demi-quartier mort, et que le regard s'engage dans la ruelle du Doyenné, l'âme a froid ; l'on se demande qui peut demeurer là, ce qui doit s'y passer le soir, à l'heure où cette ruelle se change en coupe-gorge, et où les vices de Paris, enveloppés du manteau de la nuit, se donnent pleine carrière.

Honoré de Balzac. « La cousine Bette »

LEC.MLB -Français CM p. 28 1ère période

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S5 : Les paysages

LecturePromenade

1. — Fritz prit à gauche le sentier qui descend dans la vallée des Ablettes, derrière le Postthâl, et qui remonte en face, à la côte des Genêts. Ce sentier était sec, mais des milliers de petits filets d'eau de neige se croisaient au-dessous dans la grande prairie du Gresselthal, et brillaient au soleil comme des veines d'argent.Kobus, en remontant la côte en face, aperçut deux ou trois couples de tourterelles des bois, qui filaient deux à deux le long des roches grises de la Houpe, et se becquetaient sur les corniches, la queue en éventail. C'était un plaisir de les voir glisser dans l'air, sans bruit, on aurait dit qu'elles n'avaient pas besoin de remuer les ailes : l'amour les portait ; elles ne se quittaient pas et tourbillonnaient tantôt dans l'ombre des roches, tantôt en pleine lumière, comme des bouquets de fleurs qui tomberaient du ciel en frémissant. Il faudrait être sans cœur pour ne pas aimer ces jolis oiseaux. Fritz, le dos appuyé à sa canne, les regarda longtemps; il ne les avait jamais si bien vues se becqueter, car les tourterelles des bois sont très sauvages. Elles finirent par l'apercevoir et s'éloignèrent. Alors il se remit à marcher tout pensif, et vers onze heures il était sur la côte des Genêts.

2. — De là, Hunebourg avec ses vieilles rues tortueuses, son église, sa fontaine Saint-Arbogast, sa caserne de cavalerie, ses trois vieilles portes décrépites où pendent le lierre et la mousse, était comme peinte en bleu sur la côte en face ; toutes les petites fenêtres et les lucarnes sur les toits lançaient des éclairs. La trompette des housards, sonnant le rappel, s'entendait comme le bourdonnement d'une guêpe. Par la porte de Hildebrandt s'avançait comme une file de fourmis ; Kobus se rappela que la veille était morte la sage-femme Lehnel : c'était son enterrement.Après avoir vu ces choses, il se mit à traverser le plateau d'un bon pas; et le sentier sablonneux commençait à descendre, lorsque tout à coup le grand toit de tuiles grises de la ferme, avec les deux autres toits plus petits du hangar et du pigeonnier, apparurent au-dessous de lui, dans le creux du vallon de Meisenthâl, tout au pied de la côte.

3. — C'était une vieille ferme, bâtie à l'ancienne mode, avec une grande cour carrée entourée d'un petit mur de pierres sèches, la fontaine au milieu de la cour, le guévoir devant l'auge verdâtre, les étables et les écuries à droite, les granges et le pigeonnier surmonté d'une tourelle en pointe, à gauche, le corps de logis au milieu. Derrière, se trouvaient la distillerie, la buanderie, le pressoir, le poulailler et les réduits à porcs : tout cela, vieux de cent cinquante ans, car c'était le grand-père Nicolas Kobus qui l'avait bâtie. Mais dix arpents de prairies naturelles, vingt-cinq de terres labourables, tout le tour de la côte couvert d'arbres fruitiers, et, dans un coin au soleil, un hectare de vignes en plein rapport, donnaient à cette ferme une grande valeur et de beaux revenus.

4. — Tout en descendant le sentier en zigzag, Fritz regardait la petite Sûzel faire la lessive à la fontaine, les pigeons tourbillonnaient par volées de dix à douze autour du pigeonnier ; et le père Christel, sa grande cougie (son fouet) au poing, ramenant les bœufs de l'abreuvoir. Cet ensemble champêtre le réjouissait ; il écoutait avec une raisonnable satisfaction la voix du chien Mopsel résonner avec les coups de battoir dans la vallée silencieuse, et les mugissements des bœufs se prolonger jusque dans la forêt de hêtres en face, où restaient encore quelques plaques de neige jaunâtre au pied des arbres.Mais ce qui lui faisait le plus de plaisir, c'était la petite Sûzel, courbée sur sa planchette, savonnant le linge, le battant et le tordant à tour de bras, comme une bonne petite ménagère. Chaque fois qu'elle levait son battoir tout luisant d'eau de savon, le soleil brillant dessus, envoyait un éclair jusqu'au bout de la côte.Fritz, jetant par hasard un coup d'œil dans le fond de la gorge, où la Lauter serpente au milieu des prairies, vit, à la pointe d'un vieux chêne, un busard qui observait les pigeons tourbillonnant autour de la ferme. Il le mit en joue avec sa canne; aussitôt l'oiseau partit, jetant un miaulement sauvage dans la vallée, et tous les pigeons, à ce cri de guerre, se replièrent comme un éventail dans le colombier.

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Alors Kobus, riant en lui-même, repartit en trottant dans le sentier, jusqu'à ce qu'une petite voix claire se mît à crier : «M. Kobus !... voici M. Kobus !» C'était Sûzel qui venait de l'apercevoir et qui s'élançait sous le hangar pour appeler son père.

5. — Il atteignait à peine le chemin des voitures, au pied de la côte, que le vieux fermier anabaptiste, avec son large collier de barbe, son chapeau de crin, sa camisole de laine grise garnie d'agrafes de laiton, venait à sa rencontre, la figure épanouie, et s'écriait d'un ton joyeux :«Soyez le bienvenu, monsieur Kobus, soyez le bienvenu. Vous nous faites un grand plaisir en ce jour ; nous n'espérions pas vous voir si tôt. Que le ciel soit loué de vous voir décidé pour aujourd'hui.— Oui, Christel, c'est moi, dit Fritz en donnant une poignée de main au brave homme; l'idée de venir m'a pris tout à coup, et me voilà. Hé ! hé ! hé ! je vois avec satisfaction que vous avez toujours bonne mine, père Christel.— Oui, le ciel nous a conservé la santé, monsieur Kobus ; c'est le plus grand bien que nous puissions souhaiter; qu'il en soit béni ! Mais tenez, voici ma femme que la petite est allée prévenir. »En effet, la bonne mère Orchel, grosse et grasse, avec sa coiffe de taffetas noir, son tablier blanc et ses gros bras ronds sortant des manches de chemise, accourait aussi, la petite Sûzel derrière elle.

Erckmann-Chatrian « L'ami Fritz »Expliquer les mots : des rues tortueuses : des rues qui tournent beaucoup– une caserne : la grande maison qui loge une armée- des portes décrépites : dont le crépi est tombé, des vieilles portes abimées – des arpents de terre cultivable : de la surface de bonne terre– anabaptiste : d' une religion protestante un peu particulière.

GrammaireL'adjectif qualificatif

C'était une vieille ferme, bâtie à l'an cienne mode, avec une grande cour carrée entourée d'un petit mur de pierres sèches .

Explications : Comment est la ferme ; selon quelle mode ? Comment est la cour ? Le mur ? Les pierres ? Les adjectifs donnent les qualités des noms ; ils qualifient les noms.

• L'adjectif qualificatif dit comment est le nom. Il précise les qualités du nom.Un petit mur // des petits murs – une petite pierre sèche // des petites pierres sèches. L'adjectif qualificatif s'accorde en genre et en nombre avec le nom.

• L'adjectif s'accorde en genre et en nombre avec le nom qu'il qualifie.

Les fonctions de l'adjectif qualificatifLa bonne mère Orchel, grosse et grasse, avec sa coiffe de taffetas noir, son tablier blanc etses gros bras ronds sortant des manches de chemise, accourait.

Trouver quel nom qualifie l'adjectif bonne ? Grosse ? Grasse ? Noir ? Blanc ? Gros ? Ronds ? L'adjectif qualificatif est juste à côté du nom.

Ce sentier était sec.

Trouver quel nom qualifie l'adjectif sec ? L'adjectif qualificatif 'sec' est lié au nom qu'il qualifie par le verbe 'était'. « Le fermier semblait heureux. »

• L'adjectif qualificatif est épithète du nom lorsqu'il qualifie directement le nom

• L'adjectif qualificatif est attribut du sujet lorsqu'il est relié au nom par le verbe être ( ou les verbes sembler, devenir, paraître, rester – les verbes d'état)

Remarque : « La petite Suzel courbée » - « Une ancienne ferme bâtie ... » - « Un soleil éclatant »- Les participes passés ou les participes présents sont souvent utilisés comme adjectifs qualificatifs.

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Analyse de l'adjectif qualificatifPour analyser un adjectif qualificatif, on doit écrire sa nature (adjectif qualificatif), son genre et son nombre, puis sa fonction (épithète du nom « xxx » ou attribut du sujet « yyy »). Le genre et le nombre viennent du nom qualifié.

Exemples :

sec : adjectif qualificatif, masculin, singulier, attribut du sujet « sentier ».

ronds : adjectif qualificatif, masculin, pluriel, épithète du nom « bras ».

Lorsqu'un participe passé est employé comme un adjectif qualificatif, on écrit : participe passé du verbe « xxx » employé comme adjectif qualificatif. « C'était comme un jardin oublié ... »oublié : participe passé du verbe oublier employé comme adjectif qualificatif, épithète du nom jardin.

Exercices (oraux ou écrits)

47) Analyser les adjectifs qualificatifs soulignés de ce texte :Le petit chaperon rouge traverse la forêt sombre.La rivière est large. L'eau est pure. Les berges semblent propres. Cette rivière est magnifique.Le saumon caché sous une pierre plate est énorme.

48) Analyser les adjectifs qualificatifs soulignés dans ce texte :Après avoir vu ces choses, il se mit à traverser le plateau d'un bon pas; et le sentier sablonneux commençait à descendre, lorsque tout à coup le grand toit de tuiles grises de la ferme, avec les deux autres toits plus petits du hangar et du pigeonnier, apparurent au-dessous de lui, dans le creux du vallon de Meisenthâl, tout au pied de la côte.

49) Analyser les mots soulignés de ce texte. La pomme rouge est tombée. Les poires sont vertes. La souris grise se glisse dans une fine fente du mur. Le chat est attentif.

50) Analyser les mots soulignés de ce texteSur les trottoirs, la foule était dense, mais Hagrid était si grand qu'il n'avait aucun mal à se frayer un

large chemin et Harry restait prudemment dans son sillage.

51) Analyser les mots soulignés de ce texte.Hunebourg avec ses vieilles rues tortueuses, son église, sa fontaine Saint-Arbogast, sa caserne de

cavalerie, ses trois vieilles portes décrépites où pendent le lierre et la mousse épaisse, était bleue

comme le ciel. (CM2 : trouver le sujet de 'était')

52) Retrouver, souligner, puis analyser tous les adjectifs qualificatifs de ce texte :Le vieux fermier anabaptiste, avec son large collier de barbe, son chapeau aplati, sa camisole de laine grise garnie d'agrafes de laiton, venait à sa rencontre, la figure épanouie, et s'écriait d'un ton joyeux ...

53) Analyser les mots soulignés. (attention, il y a des participes passés employés comme adjectifs qualificatifs)

C'était comme un jardin oublié de l'autre siècle, un jardin joli comme un doux sourire de vieille. Des haies touffues séparaient les allées étroites et régulières, allées calmes entre deux murs de feuillage taillés avec méthode. Les grands ciseaux du jardinier alignaient sans relâche ces cloisons de branches ; et, de place en place, on rencontrait des parterres de fleurs, des plates-bandes de petits arbres rangés comme des collégiens en promenade, des sociétés de rosiers magnifiques ou des régiments d'arbres à fruits.

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ConjugaisonL'imparfait de l'indicatif

Ce qui lui faisait le plus de plaisir, c'était la petite Sûzel, courbée sur sa planchette.Chaque fois qu'elle levait son battoir tout luisant d'eau de savon, le soleil brillant dessus, envoyait un éclair jusqu'au bout de la côte.

Explications : Dans un texte qui raconte une histoire passée, beaucoup de verbes sont à l'imparfait. « Cela lui faisait plaisir », pendant un certain temps. « Elle levait son battoir » sans arrêt. L'imparfait est utilisé pour décrire les actions qui durent longtemps ou qui se répètent plusieurs fois.

• L'imparfait de l'indicatif est un temps du passé, utilisé pour les actions qui durent ou qui se répètent.

Conjugaison de l'imparfait

Parler Manger Finir PrendreJe parl ais Je mang e ais Je finiss ais Je pren aisTu parl ais Tu mang e ais Tu finiss ais Tu pren aisIl parl ait Il mang e ait Il finiss ait Il pren aitNous parl ions Nous mang ions Nous finiss ions Nous pren ionsVous parl iez Vous mang iez Vous finiss iez Vous pren iezIls parl aient Ils mang e aient Ils finiss aient Ils pren aient

Remarque : G – AIT --> G-E-AIT // G-IONS ou G-IEZ --> pas besoin de E !• La terminaison de l'indicatif imparfait est -ais -ais -ait -ions -iez -aient

Exercices

54) Conjuguer les verbes avoir (j'avais) et être (j'étais) à l'indicatif imparfait.

55) Conjuguer à l'imparfait les verbes - voir – jouer – vendre – apercevoir – partir – rire -

56) Mettre ce texte à l'imparfaitDans mes rêveries du soir, m'apparaît la maison de ma naissance. Je la vois. Je vois ses tuiles rouges, sa cheminée carrée, ses fenêtres couleur d'herbe d'automne, son escalier de pierre blanche, sa fosse à fumier à côté de la porte du cellier et son grand auvent qui s'ouvre pour aller dans la cour. Je la vois, je la vois ; elle est là qui me sourit, m'attire, me fascine. Qu'il est grand, qu'il est beau, mon nid !

57) Mettre ce texte à l'imparfaitIl faut du courage pour rester seule, pieds nus, parmi de tels monstres. Rendue prudente par ses échecs, Line dissimule à demi son filet dans le sable. Au moyen d'invites doucereuses et perfides, elle engage l'ennemi à y pénétrer ... Sa respiration s'arrête ... La petite bête glauque palpe le bord du filet de ses pattes minces. Elle hésite. Et puis elle se décide, elle entre. Line relève son engin avec un air de triomphe.

Lisez le texte au présent à voix haute. Puis le texte à l'imparfait. Lorsque le texte est à l'imparfait, il donne une impression différente. Laquelle ?

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Vocabulaire - RédactionLe désert

Je traversais les grandes dunes du sud de Ouargla. C'est là un des plus étranges pays du monde. Vous connaissez le sable uni, le sable droit des interminables plages de l'Océan. Eh bien ! figurez-vous l'Océan lui-même devenu sable au milieu d'un ouragan ; imaginez une tempête silencieuse de vagues immobiles en poussière jaune. Elles sont hautes comme des montagnes, ces vagues inégales, différentes, soulevées tout à fait comme des flots déchaînés, mais plus grandes encore, et striées comme de la moire. Sur cette mer furieuse, muette et sans mouvement, le dévorant soleil du sud verse sa flamme implacable et directe. Il faut gravir ces lames de cendre d'or, redescendre, gravir encore, gravir sans cesse, sans repos et sans ombre. Les chevaux râlent, enfoncent jusqu'aux genoux, et glissent en dévalant l'autre versant des surprenantes collines.

Maupassant – Histoires fantastiques-Vocabulaire

Expliquer les mots : dunes ; la moire (dictionnaire) ; striées comme de la moire

Préciser les idées : A quoi l'auteur compare-t-il le désert ?

Immobile, Implacable, interminable

• Le préfixe négatif in- (ou im-) : im-mobile (qui n'est pas mobile)(quelquefois sans le n : irrésistible, illisible ...)

• Le suffixe -able ou -ible permet de créer des adjectifs qualificatifs. Aimable : que l'on peut aimer. Prenable : que l'on peut prendre

58) Trouver un adjectif qualificatif à partir de ces verbes et l'expliquer : ex : défendre -> défendable, que l'on peut défendre. terminer -> interminable : que l'on ne peut pas terminer. Souvent on peut en trouver deux : défendable - indéfendable.

jouer – regarder – discuter – passer – couper – louer – vendre – saisir – prendre – laver – tenir – repasser – aimer –commercialiser – négocier – ouvrir -

59) Même exercice : ex : comprendre -> compréhensible – incompréhensible : que l'on ne peut pas ..– rire – lire - comprendre – peiner – pouvoir – corriger – traduire – compatir – la terreur -

Rédaction.Je traversais les grandes dunes du sud de Ouargla. C'est là un des plus étranges pays du monde.Je traversais ______________________________. C'est là un(e) des plus ___________________.

60) Sur ce modèle, traversez un jardin, une avenue, un village, un pont ... Vous connaissez le sable uni, le sable droit des interminables plages de l'Océan.

Vous connaissez (le) ______________, (le) __________________________________.

61) Trouvez une comparaison pour le paysage que vous traversez, que vous répétez deux fois, avec des mots différents et des adjectifs qualificatifs précis ...

Eh bien ! figurez-vous l'Océan lui-même devenu sable au milieu d'un ouragan ; imaginez ...

Figurez-vous ........ ; imaginez .........

62) Décrivez maintenant ce qu'il faut se figurer ; ce qu'il faut imaginer.Sujet

Vous traversez le paysage de votre choix, en utilisant le début de texte produit par les exercices précédents.

LEC.MLB -Français CM p. 33 1ère période

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OrthographeLa bonne mère Orchel, grosse et grasse, avec sa coiffe noire, sa robe blanche et ses joues rondes

Il faut toujours penser à accorder l'adjectif qualificatif

• Au féminin, l'adjectif qualificatif se termine par -e

• pour -eil, -el, -et, -ien, -on on double la consonne : -eille, -elle, -ette, -ienne, -onne(sauf complète, concrète, discrète, inquiète, replète, secrète)

• Souvent, il suffit de prononcer le féminin : grosse, vif/vive, léger/légère, furieux/ieuse.

Lecture supplémentaireVoyage en Bretagne

1. -- A l'âge de vingt-cinq ans j'avais entrepris avec un de mes amis, aujourd'hui conseiller d'État, un voyage en Bretagne, à pied.Après quinze ou vingt jours de marche forcenée, après avoir visité les Côtes-du-Nord et une partie du Finistère, nous arrivions à Douarnenez ; de là, en une étape, on gagna la sauvage pointe du Raz par la baie des Trépassés, et on coucha dans un village quelconque dont le nom finissait en of ; mais, le matin venu, une fatigue étrange retint au lit mon camarade. Je dis au lit par habitude, car notre couche se composait simplement de deux bottes de paille.Impossible d'être malade en ce lieu. Je le forçai donc à se lever, et nous parvînmes à Audierne vers quatre ou cinq heures du soir.

2. -- Le lendemain, il allait un peu mieux ; on repartit ; mais, en route, il fut pris de malaises intolérables, et c'est à grand-peine que nous pûmes atteindre Pont-Labbé.Là, au moins, nous avions une auberge. Mon ami se coucha, et le médecin, qu'on fit venir de Quimper, constata une forte fièvre, sans en déterminer la nature.Connaissez-vous Pont-Labbé ? — Non. — Eh bien, c'est la ville la plus bretonne de toute cette Bretagne bretonnante qui va de la pointe du Raz au Morbihan, de cette contrée qui contient l'essence des mœurs, des légendes des coutumes bretonnes. Encore aujourd'hui ce coin de pays n'a presque pas changé, je dis: encore aujourd'hui, car j'y retourne à présent tous les ans, hélas !

3. -- Un vieux château baigne le pied de ses tours dans un grand étang triste, triste, avec des vols d'oiseaux sauvages. Une rivière sort de là que les caboteurs peuvent remonter jusqu'à la ville Et dans les rues étroites aux maisons antiques les hommes portent le grand chapeau, le gilet brodé et les quatre vestes superposées : la première, grande comme la main, couvrant au plus les omoplates, et la dernière s'arrêtant juste au-dessus du fond de culotte.

4. -- Les filles, grandes, belles, fraîches, ont la poitrine écrasée dans un gilet de drap qui forme cuirasse, les étreint, ne laissant même pas deviner leur gorge puissante et martyrisée ; et elles sont coiffées d'une étrange façon : sur les tempes, deux plaques brodées en couleur encadrent le visage, serrent les cheveux qui tombent en nappe derrière la tête, puis remontent se tasser au sommet du crâne sous un singulier bonnet, tissu souvent d'or ou d'argent.

Maupassant « Les contes de la bécasse – Le fils »

LEC.MLB -Français CM p. 34 1ère période

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S6 Les enfants

Lecture

Djodjo1. -- Nous avons eu un nouveau, en classe. L'après-midi, la maîtresse est arrivée avec un petit garçon qui avait des cheveux tout rouges, des taches de rousseur et des yeux bleus comme la bille que j'ai perdue hier à la récréation, mais Maixent a triché. « Mes enfants, a dit la maîtresse, je vous présente un nouveau petit camarade. Il est étranger et ses parents l'ont mis dans cette école pour qu'il apprenne à parler français. Je compte sur vous pour m'aider et être très gentils avec lui. » Et puis la maîtresse s'est tournée vers le nouveau et elle elle lui a dit : « Dis ton nom à tes petits camarades. » Le nouveau n'a pas compris ce que lui demandait la maîtresse, il a souri et nous avons vu qu'il avait des tas de dents terribles. « Le veinard, a dit Alceste, un copain gros, qui mange tout le temps, avec des dents comme ça, il doit mordre des drôles de morceaux ! » Comme le nouveau ne disait rien, la maîtresse nous a dit qu'il s'appelait Georges Mac Intosh. «Yes, a dit le nouveau, Dgeorges. — Pardon, mademoiselle, a demandé Maixent, il s'appelle Georges ou Dgeorges? » La maîtresse nous a expliqué qu'il s'appelait Georges, mais que dans sa langue, ça se prononçait Dgeorges. « Bon, a dit Maixent, on l'appellera Jojo. — Non, a dit Joachim, il faut prononcer Djodjo. — Tais-toi, Djoachim », a dit Maixent et la maîtresse les a mis tous les deux au piquet.

2. -- La maîtresse a fait asseoir Djodjo à côté d'Agnan. Agnan avait l'air de se méfier du nouveau, comme il est le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse, il a toujours peur des nouveaux, qui peuvent devenir premiers et chouchous. Avec nous, Agnan sait qu'il est tranquille.Djodjo s'est assis, toujours en faisant son sourire plein de dents. « C'est dommage que personne ne parle sa langue », a dit la maîtresse. « Moi je possède quelques rudiments d'anglais », a dit Agnan, qui, il faut le dire, parle bien. Mais après qu'Agnan eut sorti ses rudiments à Djodjo, Djodjo l'a regardé et puis il s'est mis à rire et il s'est tapé le front avec le doigt. Agnan était très vexé, mais Djodjo avait raison. Après, on a su qu'Agnan lui avait raconté des choses sur son tailleur qui était riche et sur le jardin de son oncle qui était plus grand que le chapeau de sa tante. Il est fou, Agnan !

3. -- La récréation a sonné et nous sommes sortis, tous, sauf Joachim, Maixent et Clotaire, qui étaient punis. Clotaire est le dernier de la classe et il ne savait pas sa leçon. Quand Clotaire est interrogé, il n'a jamais de récréation.Dans la cour, on s'est mis tous autour de Djodjo. On lui a posé beaucoup de questions, mais lui, tout ce qu'il faisait, c'était nous montrer des tas de dents. Et puis, il s'est mis à parler, mais on n'a rien compris, ça faisait « oinshouinshouin » et c'est tout. « Ce qu'il y a, a dit Geoffroy qui va beaucoup au cinéma, c'est qu'il parle en version originale. Il lui faudrait des sous-titres. — Je pourrais peut-être traduire », a dit Agnan qui voulait essayer ses rudiments encore un coup. « Bah, a dit Rufus, toi, tu es un dingue! » Ça, ça lui a plu, au nouveau, il a montré Agnan du doigt et il a dit : « Aoh ! Dingue-dinguedingue ! » II était tout content. Agnan, lui, il est parti en pleurant, il pleure tout le temps, Agnan.

4. -- Nous, on a commencé à le trouver drôlement chouette, Djodjo, et moi, je lui ai donné un bout de mon morceau de chocolat de la récréation. « Qu'est-ce qu'on fait comme sport dans ton pays? » a demandé Eudes. Djodjo, bien sûr, n'a pas compris, il continuait à dire «dingue-dingue dingue », mais Geoffroy a répondu : « En voilà une question, ils jouent au tennis, chez eux! — Espèce de guignol, a crié Eudes, je ne te parle pas, à toi ! — Espèce guignol ! Dinguedingue ! » a crié le nouveau qui avait l'air de beaucoup s'amuser avec nous. Mais Geoffroy n'avait pas aimé la façon dont lui avait répondu Eudes. « Qui est un guignol? » il a demandé et il a eu tort parce que Eudes est très fort et il aime bien donner des coups de poing sur les nez et ça n'a pas raté pour celui de Geoffroy. Quand il a vu le coup de poing, Djodjo s'est arrêté de dire « dinguedingue » et « espèce guignol ». Il a regardé Eudes et il a dit : « boxing? très bon! » Et il a mis ses poings devant sa figure et il a commencé à danser tout autour d'Eudes comme les boxeurs à la télévision chez Clotaire, parce que nous on n'en a pas encore et moi je voudrais bien que papa en achète une.

5. -- « Qu'est-ce qui lui prend? » a demandé Eudes. « II veut faire de la boxe avec toi, gros malin! » a répondu Geoffroy qui se frottait le nez. Eudes a dit « bon » et il a essayé de boxer avec Djodjo. Mais Djodjo se débrouillait drôlement mieux qu'Eudes. Il lui donnait tout un tas de coups et Eudes commençait à se fâcher : « S'il ne laisse pas son nez en place, comment voulez-vous que je me batte? » il a crié et bing! Djodjo a donné un coup de poing à Eudes qui l'a fait tomber assis. Eudes n'était pas fâché. « T'es costaud! »

LEC.MLB -Français CM p. 35 1ère période

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il a dit en se relevant. « Costaud, dingue, espèce guignol ! » a répondu le nouveau, qui apprend drôlement vite. La récréation s'est terminée, et, comme d'habitude, Alceste s'est plaint qu'on ne lui laissait pas le temps de terminer les quatre petits pains pleins de beurre qu'il apporte de chez lui.

6. -- En classe, quand nous sommes entrés, la maîtresse a demandé à Djodjo s'il s'était bien amusé, alors, Agnan s'est levé et il a dit : « Mademoiselle, ils lui apprennent des gros mots! — C'est pas vrai, sale menteur! » a crié Clotaire, qui n'était pas sorti en récréation. « Dingue, espèce guignol, sale menteur », a dit Djodjo tout fier.Nous, on ne disait rien, parce qu'on voyait que la maîtresse n'était pas contente du tout. « Vous devriez avoir honte, elle a dit, de profiter d'un camarade qui ignore votre langue! Je vous avais demandé pourtant d'être gentils, mais on ne peut pas vous faire confiance ! Vous vous êtes conduits comme des petits sauvages, des mal élevés! — Dingue, espèce guignol, sale menteur, sauvage, mal élevé », a dit Djodjo, qui avait l'air de plus en plus content d'apprendre tant de choses.

7.-- La maîtresse l'a regardé avec des yeux tout ronds. « Mais... mais, elle a dit, Georges, il ne fautpas dire des choses comme ça! — Vous avez vu, mademoiselle? Qu'est-ce que je vous disais? » a dit Agnan. « Si tu ne veux pas rester en retenue, Agnan, a crié la maîtresse, je te prierai de garder tes réflexions pour toi ! » Agnan s'est mis à pleurer. « Vilain cafard! » a crié quelqu'un, mais la maîtresse n'a pas su qui c'était, sinon, j'aurais été puni, alors, Agnan s'est roulé par terre en criant que personne ne l'aimait, que c'était affreux et qu'il allait mourir, et la maîtresse a dû sortir avec lui pour lui passer de l'eau sur la figure et le calmer.Quand la maîtresse est revenue, avec Agnan, elle avait l'air fatiguée, mais heureusement, la cloche a sonné la fin de la classe. Avant de partir, la maîtresse a regardé le nouveau et lui a dit : « Je me demande ce que tes parents vont penser. — Vilain cafard », a répondu Djodjo en lui donnant la main.La maîtresse avait tort de s'inquiéter, parce que les parents de Djodjo ont dû penser qu'il avait appris tout le français dont il avait besoin.La preuve, c'est que Djodjo n'est plus revenu à l'école.

Goscinny : Les récrés du petit Nicolas

Expliquer les mots : des rudiments d'Anglais : un tout petit début de connaissance, quelques mots ... . Vexé : honteux, ridicule. En version originale : dans les films étrangers, c'est la langue du film. Pour traduire on écrit en bas de l'écran des sous-titres en français. Avec des yeux ronds : très étonné ....Préciser les idées :

- Pourquoi Agnan n'est pas très content de l'arrivée de Georges ?- Pourquoi donc, lorsque Clotaire est interrogé, il n'a jamais de récréation ?- A la fin du paragraphe 4, on peut deviner à quelle époque a été écrit ce texte.- Quelqu'un a crié « vilain cafard ». Mais qui cela peut-il bien être ?- Pourquoi Georges n'est-il plus revenu à l'école ?

LEC.MLB -Français CM p. 36 1ère période

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GrammaireLes articles

La maîtresse est arrivée avec un petit garçon qui avait des cheveux tout rouges,N N N

Explications : Le, la, les, un, une, des, accompagnent les noms communs. Ils permettent en général de connaître le genre et le nombre du nom qu'ils accompagnent. On dit qu'ils « déterminent » le nom.La maîtresse, il n'y en a qu'une, on la connaît déjà, elle est déjà définie. Un petit garçon est encore inconnu, encore indéfini ... Leçon

• Les articles sont : le, la, les, un, une, des

• -le, la, les sont les articles définis.

• -un, une, des sont les articles indéfinis.

Remarque : Devant les voyelles (et les H muets, qu'on ne prononce pas), les articles le et la perdent leur 'e' ou leur 'a' : comme on de dit pas « le avion », ni « la amitié », ni « la horloge », on écrit « l'avion » , « l'amitié », et « l'horloge ». « L' » est un article élidé. (Élider signifie enlever une lettre ...)

• l' est un article défini élidé

Remarque : En français, on dit « à la plage » mais on ne dit pas « à le champ » : on dit « au champ »On dit « Je parle de la pièce de théâtre ». On ne dit pas « Je parle de le film », mais « ... du film »On ne dit pas « à les plages, de les pièces, à les champs ou de les films » mais on dit : « aux plages, des pièces, aux champs ou des films »On dit que ces articles sont contractés au mot qui les précède (les prépositions 'à' ou 'de'). Contracté veut dire resserré, réuni ...

• Les articles définis contractés au, aux, du, des remplacent à le, à les, de le, de lesqui ne se disent pas.

Attention : l'article élidé l' ne se contracte ni avec de, ni avec à : de l'avion du avion – à l'avion au avion

• Quand du, de la et des servent à désigner une partie de quelque chose, une certaine quantité on les appelle articles partitifs.Ex : « du beurre, de la margarine et des cacahuètes »

Attention : Quelquefois, au lieu de des, on dit et on écrit de : 'Des longs cache-nez.' -> 'De longs cache-nez.''de' peut donc être un article indéfini, lorsqu'on peut le remplacer par 'des'.

Analyse de l'article

• Pour analyser un article on dit sa nature précise -défini, indéfini, élidé, contracté ou partitif- puis son genre et son nombre, puis le nom qu'il détermine.

Ex: un vélo ; l'arbitre

un : article indéfini, masculin, singulier, détermine le nom « vélo ». L' : article défini élidé, masculin, singulier, détermine le nom « arbitre »

LEC.MLB -Français CM p. 37 1ère période

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Exercices

63) Soulignez les articles définis d'un trait et les articles indéfinis de deux traits.Nous avons eu un nouveau, en classe. L'après-midi, la maîtresse est arrivée avec un petit garçon qui avait

des cheveux tout rouges, des taches de rousseur et des yeux bleus comme la bille que j'ai perdue hier à la

récréation, mais Maixent a triché. « Mes enfants, a dit la maîtresse, je vous présente un nouveau petit

camarade. Il est étranger et ses parents l'ont mis dans cette école pour qu'il apprenne à parler français. Je

compte sur vous pour m'aider et être très gentils avec lui. » Et puis la maîtresse s'est tournée vers le

nouveau et elle lui a dit : « Dis ton nom à tes petits camarades. » Le nouveau n'a pas compris ce que lui

demandait la maîtresse, il a souri et nous avons vu qu'il avait des tas de dents terribles. « Le veinard, a dit

Alceste, un copain gros, qui mange tout le temps, avec des dents comme ça, il doit mordre des drôles de

morceaux ! » Comme le nouveau ne disait rien, la maîtresse nous a dit qu'il s'appelait Georges Mac Intosh.

64) Remplacez les points par du, de l', ou de la.La maladie _____ vieillard. — Les surprises _____ hasard. — Le culte _____ honneur. — La part _____

héritier. — Le montant _____ héritage. — Les froids _____ hiver.—Le banc _____ hangar.—L'ombre

_____ haie.—La mort_____ héros. — Les conséquences _____ haine. — La conclusion _____ histoire. —

Le tic-tac _____ horloge. — Le concierge _____ hôtel. — Les vieillards _____ hospice.

65) Remplacez les points par un article.Fanchon chez sa grand'mère. — Fanchon se réjouit dans son cœur de passer une journée entière chez sa

grand'maman. Et ... grand-maman, qui, n'ayant plus ni soucis ni soins, vit comme ... grillon à ... chaleur ...

foyer, se réjouit aussi dans son cœur de voir ... fille de son fils, image de sa jeunesse.

Mais ... temps passe, et voici venue ... heure de préparer ... déjeuner de midi. ... mère-grand ranime ... feu de

bois qui sommeille; puis elle casse ... œufs dans ... tuile noire. Fanchon regarde avec intérêt ... omelette au

lard qui se dore et chante à ... flamme.

... petite fille, assise sur ... banc,... menton à ... hauteur de ... table, mange ... omelette qui fume et boit ...

cidre qui pétille.

A. FRANCE. Nos enfants (Hachette, édit.).

66) Copiez les mots suivants et faites-les suivre de leur forme au singulier. Soulignez les articles. Ex. : Les vieux, le vieux.les vieux des vieillards les ancêtres les enfantsles aïeux les grands-pères les grands-mères des neveuxles nièces les époux les travaux les secoursdes amis les yeux des feux les fils

67) Analysez les articles soulignés :Nous, on ne disait rien, parce qu'on voyait que la maîtresse n'était pas contente du tout. « Vous devriez avoir honte, elle a dit, de profiter d'un camarade qui ignore la langue du pays! Vous vous êtes conduits comme des petits sauvages, des mal élevés! — Dingue, espèce guignol, sale menteur, sauvage, mal élevé », a dit Djodjo, qui avait l'air de plus en plus content d'apprendre tant de choses.

68) Analysez les mots soulignés du passage suivant-Le petit garçon dormait dans un fauteuil, les mouches dormaient au plafond. La grosse horloge ronflait. Le soleil jouait entre les volets.

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ConjugaisonLe passé composé de l'indicatif

Il a souri et nous avons vu qu'il avait des tas de dents terribles.Djodjo lui donnait tout un tas de coups et Eudes commençait à se fâcher.

Il a crié et bing! Djodjo a donné un coup de poing à Eudes.

Explications : Ce texte est au passé. On trouve deux temps dans la même phrase. Comment s'appelle le temps souligné de deux traits ? Le temps souligné d'un seul trait est ... ? Le passé composé. Il est composé de deux mots : l'auxiliaire avoir ou être au présent et le participe passé.L'imparfait raconte les actions passées qui durent longtemps ou qui se répètent.Le passé composé raconte les actions courtes, rapides, ou qui n'arrivent qu'une fois.

• Le passé composé raconte des actions courtes ou soudaines.

• Il est composé de deux mots : l'auxiliaire avoir ou être qui se conjugue au présent et le participe passé (en -é, -i, ou -u ...)

La maîtresse est arrivé e avec un petit garçon.Attention : Avec l'auxiliaire être, le participe passé s'accorde au sujet, comme s'il était un adjectif qualificatif attribut du sujet.

• Avec l'auxiliaire être, le participe passé s'accorde au sujet.

Conjugaison du passé composé

Manger Finir Prendre PartirJ' ai mangé J' ai fini J' ai pris Je suis partiTu as mangé Tu as fini Tu as pris Tu es partiIl a mangé Il a fini Il a pris Il est partiElle a mangé Elle a fini Elle a pris Elle est partieNous avons mangé Nous avons fini Nous avons pris Nous sommes partisVous avez mangé Vous avez fini Vous avez pris Vous êtes partisIls ont mangé Ils ont fini Ils ont pris Ils sont partisElles ont mangé Elles ont fini Elles ont pris Elles sont parties

Remarque : Si 'je' est une fille on écrit 'je suis partie'. Si 'tu' est une fille on écrit 'tu es partie'. Si 'nous' est un groupe féminin, on écrit 'nous sommes parties' Si 'vous' est un groupe féminin, on écrit 'vous êtes parties'

Exercices

69) Conjuguer au passé composé : regarder – évoluer – rougir – tenir – voir – arriver – venir -70) Mettre ces phrase au passé. Un verbe sera à l'imparfait, l'autre au passé composé.

Ma grand-mère dort dans son fauteuil lorsqu'un cambrioleur casse la vitre de la cuisine.Le chat se promène tranquillement quand une pomme mûre se décroche de sa branche.Mon petit frère claque la porte alors que j'essuie le plat à gâteaux.La maîtresse interroge Clotaire qui ne sait pas sa leçon. Alors il ne va pas en récréation.Les pommes ne grossissent pas bien pourtant un orage violent les fait tomber.Ma sœur mange mes bonbons en cachette pendant que je fais mes devoirs.Enfin, le match de rugby qu'on attend depuis si longtemps, commence.Ce cycliste qui pédale régulièrement depuis le début de la course abandonne sans raison.

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Vocabulaire - RédactionJeux d'enfants.

M. Asmus s'arrêta pour regarder la récréation des enfants : beaucoup de petites figures encore villageoises, coiffées de casquettes; des tabliers bleus, de longs cache-nez. Ils formaient dans cet espace assez étroit, sous les grands arbres auprès de la Moselle, vingt groupes excités par des jeux divers. Ici, une file courait à la queue-leu-leu*; là, un isolé, les mains dans ses poches, dansait pour se réchauffer; cet autre s'élance sur le dos d'un camarade-cheval, qui part au galop, fouaillé*par un palefrenier*; un brutal rosse un malhonnête, qui vient de lui chiper une agate*; une bande accourt indignée. Deux gamins se balancent sur une poutre; un petit malheureux, qui s'enfuit derrière un abri, heurte et culbute dans un tourbillon de chats perchés.

Maurice Barres. Colette Baudoche (Emile-Paul, édit.).

Expliquer les mots :

— A la queue-leu-leu : à la file (leu = loup). — Fouailler (rapprocher de fouet) : frapper de coups de fouet (ici, ce n'est qu'un jeu).— Palefrenier : valet qui panse les chevaux.— Agate : bille de quartz ou de verre colorié.— Rosser : battre, frapper ...

Préciser les idées :

— 1. Où cette récréation a-t-elle lieu ?— 2. A quels jeux s'amusent les enfants ?— 3. Quelles sont les actions rapportées ici qui ne sont pas permises ?— 4. Quels sont les jeux que vous préférez ?— 5. En quoi consiste le jeu du « chat perché? »

VocabulaireAgnan est un boudeur. « Sale menteur ! »

Les vêtements de Clotaire sont confectionnés chez un tailleur.

• Le suffixe -eur ou -euse indique une qualité, un défaut, une manière d'être, ou un métier

71) Compléter les phrases suivantes.

Celui qui triche au jeu est un ____________

Quand Paul ne gagne pas, il boude, : il est ___________

Edmond cherche les querelles : c'est un vilain __________________

Pierre court très vite ; c'est le meilleur ______________ de l'école.

Mon oncle a assisté à une belle partie de lutte. Ce sport se pratique à deux ______________

Cet élève lit bien. Il est bon ______________. (Au féminin : Elle est une bonne _____________.

Qui perçoit les impôts ? Le __________________

Quand on possède une chose, on en est le ______________________

72) Faire entrer les noms suivants dans une expression courante.

la longueur la grandeur la chaleur l'aigreur la largeur la grosseur la tiédeur la fadeur la hauteur l'épaisseur la fraîcheur la douceur

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Rédaction.

73) Les verbes. — Composer oralement de petites phrases avec les verbes suivants.jouer marcher. s'élancer heurterse distraire* courir sauter bousculers'amuser* galoper bondir culbuter*

Explications. Se distraire : se détourner de ce qui préoccupe ; se divertir, se récréer.S'amuser : occuper légèrement son esprit; tromper le temps, l'ennui.Culbuter : faire la culbute; tomber brusquement (ou faire tomber) à la renverse.

74) Les noms. — Composer oralement de petites phrases avec les noms suivants.des gamins la récréation une agate chat perchédes camarades une réunion une toupie saute-mouton *des compagnons une troupe un ballon colin-maillard *des joueurs une bande un cerf-volant le jeu de balledes adversaires un camp des osselets* les quatre coins

Explications. Osselet : petit os que l'on tire de la jointure d'un gigot de mouton.Saute-mouton : jeu où l'on saute en appuyant les mains sur le dos d'un camarade qui se tient courbé.Colin-maillard : jeu où l'un des joueurs, qui a les yeux bandés, essaie d'attraper à tâtons les autres joueurs et cherche à les reconnaître.

75) Les adjectifs. — Lire ou compléter par le contraire :Un ballon gonflé ou _______________ ; des exercices physiques ; un jeu facile ou _______________,

autorisé, permis ou __________________, dangereux, violent ou ___________________ ; le camp

ennemi ; une partie sérieuse, animée, gagnée ou _________________; un groupe silencieux ou ______;

une bande joyeuse; un joueur adroit ou ________________, habile ou ______________; un coureur

rapide ; un adversaire loyal.

76) Oralement, énumérons vos jeux ; que se passe-t-il pendant un jeu ? Notons les verbes qui décrivent ces actions de jeu ... Cherchons des phrases construites avec ces verbes ...

SujetVous traversez la cour de récréation; vous voyez, à droite, un groupe de filles, de garçons, qui joue, .. Plus loin, des petits ... Ici, une bande ... Là ....

Orthographe

• Les adjectifs qualificatifs font leur pluriel en -s ou -x (blanc / blancs - vieux / vieux)

• Les adjectifs qualificatifs en -au font leu pluriel en -aux (nouveau / nouveaux)

• Les adjectifs qualificatifs en -al font leur pluriel en -aux (normal / normaux)sauf : final / finals – fatal / fatals – glacial / glacials – natal / natals – naval / navals-

Exercices

77) Mettez les expressions suivantes au pluriel, soulignez les adjectifs qualificatifsUn élève nouveau - Le nouvel élève - Un garçon brutal - Un coup de poing dangereux – Un portail majestueux – Une haute fenêtre – Un grand enfant – Un enfant malheureux – Un copain gourmand – Un combat loyal – un combat naval – Une lutte furieuse – Un gros mot – Un joyeux chahut – Un vieil ami – un océan glacial – un beau travail – une belle fille - un bel enfant – un produit colonial – un conte moral.

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Lecture supplémentaireOn a eu l'inspecteur

1. --La maîtresse est entrée en classe toute nerveuse. « M. l'Inspecteur est dans l'école, elle nous a dit, je compte sur vous pour être sages et faire une bonne impression. » Nous on a promis qu'on se tiendrait bien, d'ailleurs, la maîtresse a tort de s'inquiéter, nous sommes presque toujours sages. « Je vous signale, a dit la maîtresse, que c'est un nouvel inspecteur, l'ancien était déjà habitué à vous, mais il a pris sa retraite... » Et puis, la maîtresse nous a fait des tas et des tas de recommandations, elle nous a défendu de parler sans être interrogés, de rire sans sa permission, elle nous a demandé de ne pas laisser tomber des billes comme la dernière fois que l'inspecteur est venu et qu'il s'est retrouvé par terre, elle a demandé à Alceste de cesser de manger quand l'inspecteur serait là et elle a dit à Clotaire, qui est le dernier de la classe, de ne pas se faire remarquer. Quelquefois je me demande si la maîtresse ne nous prend pas pour des guignols. Mais, comme on l'aime bien, la maîtresse, on lui a promis tout ce qu'elle a voulu. 2. -- La maîtresse a regardé pour voir si la classe et nous nous étions bien propres et elle a dit que la classe était plus propre que certains d'entre nous. Et puis, elle a demandé à Agnan, qui est le premier de la classe et le chouchou, de mettre de l'encre dans les encriers, au cas où l'inspecteur voudrait nous faire une dictée. Agnan a pris la grande bouteille d'encre et il allait commencer à verser dans les encriers du premier banc, là où sont assis Cyrille et Joachim, quand quelqu'un a crié : « Voilà l'inspecteur ! » Agnan a eu tellement peur qu'il a renversé de l'encre partout sur le banc. C'était une blague, l'inspecteur n'était pas là et la maîtresse était très fâchée. « Je vous ai vu, Clotaire, elle a dit. C'est vous l'auteur de cette plaisanterie stupide. Allez au piquet! » Clotaire s'est mis à pleurer, il a dit que s'il allait au piquet, il allait se faire remarquer et l'inspecteur allait lui poser des tas de questions et lui il ne savait rien et il allait se mettre à pleurer et que ce n'était pas une blague, qu'il avait vu l'inspecteur passer dans la cour avec le directeur et comme c'était vrai, la maîtresse a dit que bon, ça allait pour cette fois-ci. 3. -- Ce qui était embêtant, c'est que le premier banc était tout plein d'encre, la maîtresse a dit alors qu'il fallait passer ce banc au dernier rang, là où on ne le verrait pas. On s'est mis au travail et ça a été une drôle d'affaire, parce qu'il fallait remuer tous les bancs et on s'amusait bien et l'inspecteur est entré avec le directeur.On n'a pas eu à se lever, parce qu'on était tous debout, et tout le monde avait l'air bien étonné. « Ce sont les petits, ils... ils sont un peu dissipés », a dit le directeur. « Je vois, a dit l'inspecteur, asseyez-vous, mes enfants. » On s'est tous assis, et, comme nous avions retourné leur banc pour le changer de place, Cyrille et Joachim tournaient le dos au tableau. L'inspecteur a regardé la maîtresse et il lui a demandé si ces deux élèves étaient toujours placés comme ça. La maîtresse, elle a fait la tête de Clotaire quand on l'interroge, mais elle n'a pas pleuré. « Un petit incident... » elle a dit. L'inspecteur n'avait pas l'air très content, il avait de gros sourcils, tout près des yeux. « Il faut avoir un peu d'autorité, il a dit. Allons, mes enfants, mettez ce banc à sa place. » On s'est tous levés et l'inspecteur s'est mis à crier : « Pas tous à la fois : vous deux seulement! »

4. -- Cyrille et Joachim ont retourné le banc et se sont assis. L'inspecteur a fait un sourire et il a appuyé ses mains sur le banc. « Bien, il a dit, que faisiez-vous, avant que je n'arrive?

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— On changeait le banc de place », a répondu Cyrille. « Ne parlons plus de ce banc! a crié l'inspecteur, qui avait l'air d'être nerveux. Et d'abord, pourquoi changiez-vous ce banc de place? — A cause de l'encre », a dit Joachim. « L'encre? » a demandé l'inspecteur et il a regardé ses mains qui étaient toutes bleues. L'inspecteur a fait un gros soupir et il a essuyé ses doigts avec un mouchoir.Nous, on a vu que l'inspecteur, la maîtresse et le directeur n'avaient pas l'air de rigoler. On a décidé d'être drôlement sages.« Vous avez, je vois, quelques ennuis avec la discipline, a dit l'inspecteur à la maîtresse, il faut user d'un peu de psychologie élémentaire », et puis, il s'est tourné vers nous, avec un grand sourire et il a éloigné ses sourcils de ses yeux.

5. -- « Mes enfants, je veux être votre ami. Il ne faut pas avoir peur de moi, je sais que vous aimez vous amuser, et moi aussi, j'aime bien rire. D'ailleurs, tenez, vous connaissez l'histoire des deux sourds : un sourd dit à l'autre : tu vas à la pêche? et l'autre dit : non, je vais à la pêche. Alors le premier dit : ah bon, je croyais que tu allais à la pêche. » C'est dommage que la maîtresse nous ait défendu de rire sans sa permission, parce qu'on a eu un mal fou à se retenir. Moi, je vais raconter l'histoire ce soir à papa, ça va le faire rigoler, je suis sûr qu'il ne la connaît pas. L'inspecteur, qui n'avait besoin de la permission de personne, a beaucoup ri, mais comme il a vu que personne ne disait rien dans la classe, il a remis ses sourcils en place, il a toussé et il a dit : « Bon, assez ri, au travail. — Nous étions en train d'étudier les fables, a dit la maîtresse, Le Corbeau et le Renard — Parfait, parfait, a dit l'inspecteur, eh bien, continuez. »

6. -- La maîtresse a fait semblant de chercher au hasard dans la classe, et puis, elle a montré Agnan du doigt : « Vous, Agnan, récitez-nous la fable. » Mais l'inspecteur a levé la main.

« Vous permettez? » il a dit à la maîtresse, et puis, il a montré Clotaire. « Vous, là-bas, dans le fond, récitez-moi cette fable. » Clotaire a ouvert la bouche et il s'est mis à pleurer. « Mais, qu'est-ce qu'il a? » a demandé l'inspecteur. La maîtresse a dit qu'il fallait excuser Clotaire, qu'il était très timide, alors, c'est Rufus qui a été interrogé. Rufus c'est un copain, et son papa, il est agent de police. Rufus a dit qu'il ne connaissait pas la fable par cœur, mais qu'il savait à peu près de quoi il s'agissait et il a commencé à expliquer que c'était l'histoire d'un corbeau qui tenait dans son bec un roquefort.« Un roquefort? » a demandé l'inspecteur, qui avait l'air de plus en plus

étonné.« Mais non, a dit Alceste, c'était un camembert. — Pas du tout, a dit Rufus, le camembert, le corbeau il n'aurait pas pu le tenir dans son bec, ça coule et puis ça sent pas bon! — Ça sent pas bon, mais c'est chouette à manger, a répondu Alceste. Et puis, ça ne veut rien dire, le savon ça sent bon, mais c'est très mauvais à manger, j'ai essayé, une fois. — Bah ! a dit Rufus, tu es bête et je vais dire à mon papa de donner des tas de contraventions à ton papa! » Et ils se sont battus.

7. -- Tout le monde était levé et criait, sauf Clotaire qui pleurait toujours dans son coin et Agnan qui était allé au tableau et qui récitait Le Corbeau et le Renard. La maîtresse, l'inspecteur et le directeur criaient « Assez! ». On a tous bien rigolé.Quand ça s'est arrêté et que tout le monde s'est assis, l'inspecteur a sorti son mouchoir et il s'est essuyé la figure, il s'est mis de l'encre partout et c'est dommage qu'on n'ait pas le droit de rire,

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parce qu'il faudra se retenir jusqu'à la récréation et ça ne va pas être facile.L'inspecteur s'est approché de la maîtresse et il lui a serré la main. « Vous avez toute ma sympathie, Mademoiselle. Jamais, comme aujourd'hui, je ne me suis aperçu à quel point notre métier est un sacerdoce. Continuez ! Courage ! Bravo ! » Et il est parti, très vite, avec le directeur.Nous, on l'aime bien, notre maîtresse, mais elle a été drôlement injuste. C'est grâce à nous qu'elle s'est fait féliciter, et elle nous a tous mis en retenue!

René Goscinny « Le petit Nicolas » -Dessins de Sempé

Dans le jardin

Je passais, — j'entendis de la route poudreuseQue derrière le mur on riait aux éclats,Et je poussai la porte. — A travers les lilas,Voici ce que je vis dans la maison heureuse.

Un tout petit enfant essayait au jardin,Au doux enchantement de sa mère ravie,Dans le parterre en fleur et sur le gazon fin,Ses pas, les premiers pas qu'il eût faits de sa vie.

Cher amour! il allait tout tremblant, il allaitAvançant au hasard son pied mignon et frêle ,Hésitant et penché, si faible, qu'il semblaitQue le papillon dût le renverser de l'aile...

Et lui, se pâmant d'aise à ce monde inconnu,Suivait l'oiseau qui vole ou parlait à la rosé,Et, tout en gazouillant quelque charmante chose,Ouvrait toujours plus grand son grand œil ingénu ...

EDOUARD PAILLERON. Amours et Haine

La sieste de jeanne

Quand toute la nature écoute et se recueille,Vers midi, quand les nids se taisent, quand la feuilleLa plus tremblante oublie un instant de frémir ,Jeanne a cette habitude aimable de dormirEt la mère un instant respire et se repose,Car on se lasse, même à servir une rose...Ses beaux petits pieds nus dont le pas est peu sûrDorment; et son berceau, qu'entouré un vague azurAinsi qu'une auréole entoure une immortelle,Semble un nuage fait avec de la dentelle.

Soudain, dans l'humble alcôve maternelle,Versant tout le matin qu'elle a dans sa prunelle,Elle ouvre la paupière, étend un bras charmantAgite un pied, puis l'autre, et si divinementQue des fronts dans l'azur se penchent pour l'entendreElle gazouille. Alors de sa voix la plus tendre,Couvant des yeux l'enfant que Dieu fait rayonner,Cherchant le plus doux nom qu'elle puisse donnerA sa joie, à son ange en fleur, à sa chimère :« Te voilà réveillée, horreur! » lui dit sa mère.

VICTOR HUGO. L'Art d'être grand-père

LEC.MLB -Français CM p. 44 1ère période