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del Día 1 Biennale du Cinéma Espagnol 14 e Sabores Phrase du jour : Proverbe : Le jury officiel officie ! Lolita Chammah Maryline Canto Fred Poulet Sophie Laloy Jacques Pibarot Miércoles 17 de Marzo 2010 N° 5 «Mercredi, le soleil luit pour l’arrivée du jury. » « Lo fascinante del cine es colocar al espectador en posiciones morales en las que nunca estuvo ». « Ce qui est fascinant dans le cinéma, c’est de mettre le spectateur dans des positions morales dans lesquelles il ne s’est jamais trouvé. » Alex de la Iglesia. La compétition officielle commence officiellement aujourd’hui. Et les membres du Jury officiel arrivent les uns après les autres, en gare d’Annecy, à l’aéroport de Genève pour être pris en charge par les bénévoles de l’ADCH. Le soleil précoce du printemps d’aujourd’hui les incitera peut-être à une promenade au bord du lac, voire en montagne, mais il faudra qu’ils soient présents dès la fin de l’après-midi à la première projection de la sélection officielle. Il n’est pas simple de réunir pour quelques jours des personnalités du monde du cinéma. Les réalisateurs tournent, les acteurs jouent, les techniciens sont aux manettes, les cri- tiques jugent, et peu de monde se trouve disponible. C’est souvent dans l’urgence que les contacts engagés sont confirmés. Au bout du compte, le jury de cette 14ème Biennale est là, exceptionnel, complémentaire, représentatif, avec ce qu’il faut de femmes pour assurer l’avenir des deux hommes qui les accompagnent. Marilyne Canto est présidente. La connaissez-vous ? La reconnaîtrez-vous ? Actrice séduisante, tout entière engagée dans ses rôles, elle tient une place originale dans les films de Manuel Poirier ou Dominique Cabrera, mais on la voit aussi chez Jacques Doillon, Raul Ruiz, Philippe Garrel. Elle est aussi réalisatrice, et a obtenu le César du court-métrage pour Fais de beaux rêves. Sophie Laloy est d’abord musicienne, pianiste au conservatoire de Lyon, avant d’obliquer vers le cinéma et d’intégrer la FEMIS ( école supérieure de cinéma) à Paris dans le département son. Elle travaille donc comme ingénieur du son, mais cette occupation professionnelle lui permet surtout de poursuivre un parcours de réali- satrice. Elle a tourné un premier long métrage Je te mangerais, qui a obtenu un accueil critique très chaleureux dans les festivals. Le Festival des Inédits 74 a présenté cette histoire d’amour et de haine possessifs en janvier. Savez-vous que Lolita Chammah est la fille d’Isabelle Huppert ? Savez vous que comédienne très jeune, elle s’est vite fait un prénom et un nom qui n’a pas effacé la filiation mais l’a imposée comme une actrice sensible, un peu mystérieuse, souvent tendre ? Elle a joué dans le court de Marilyne Canto Oui peut-être, et Marilyne a tourné avec Isabelle Huppert dans le Chabrol: L’ivresse du pouvoir. Le jury va nous jouer un film de famille ! A propos de famille, dans celle des ingénieurs du son le jury comprend Jacques Pibarot, à la filmographie impression- nante (avec une participation au film de Sophie Laloy), où l’on trouve aussi trace de son métier parallèle d’acteur ( dirigé par Patrice Leconte, ou bien par Camille de Casablanca). Jacques Pibarot, regard d’acteur, oreille aiguisée, mettra-t-il une puce à l’ouïe de ses collègues ? Fred Poulet n’est pas le marginal que l’on pourrait croire. Il est tout entier dans le ci- néma, même s’il est d’abord musicien, chanteur, journaliste. Auteur de clips, réinventeur de la musique pop et gainsbourienne, il a acquis une récente et brillante notoriété grâce à l’énigmatique et talentueux Substitute qui consigne les hésitations du footballeur Vikash Dhorasso dans les vestiaires du foot. La balle est dans le camp du jury !!! Le coup d’envoi est donné !!! Sabores del Dia 5.indd 1 17/03/10 11:51

Sabores Del dia n°5

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Gazette de la 14ème Biennale du cinéma Espagnol d'Annecy 2010

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del

Día

1

Biennale du Cinéma Espagnol14e

Sabores

Phrase du jour :

Proverbe : Le jury officiel officie !

Lolita Chammah

Maryline Canto

Fred Poulet

Sophie LaloyJacques Pibarot

Miércoles 17 de Marzo 2010 N° 5

«Mercredi, le soleil luit pour l’arrivée du jury. »

« Lo fascinante del cine es colocar al espectador en posiciones morales en las que nunca estuvo ». « Ce qui est fascinant dans le cinéma, c’est de mettre le spectateur dans des positions morales dans lesquelles il ne s’est jamais trouvé. » Alex de la Iglesia.

La compétition officielle commence officiellement aujourd’hui. Et les membres du Jury officiel arrivent les uns après les autres, en gare d’Annecy, à l’aéroport de Genève pour être pris en charge par les bénévoles de l’ADCH. Le soleil précoce du printemps d’aujourd’hui les incitera peut-être à une promenade au bord du lac, voire en montagne, mais il faudra qu’ils soient présents dès la fin de l’après-midi à la première projection de la sélection officielle.

Il n’est pas simple de réunir pour quelques jours des personnalités du monde du cinéma. Les réalisateurs tournent, les acteurs jouent, les techniciens sont aux manettes, les cri-tiques jugent, et peu de monde se trouve disponible. C’est souvent dans l’urgence que les contacts engagés sont confirmés. Au bout du compte, le jury de cette 14ème Biennale est là, exceptionnel, complémentaire, représentatif, avec ce qu’il faut de femmes pour assurer l’avenir des deux hommes qui les accompagnent.

Marilyne Canto est présidente. La connaissez-vous ? La reconnaîtrez-vous ? Actrice séduisante, tout entière engagée dans ses rôles, elle tient une place originale dans les films de Manuel Poirier ou Dominique Cabrera,

mais on la voit aussi chez Jacques Doillon, Raul Ruiz, Philippe Garrel. Elle est aussi réalisatrice, et a obtenu le César du court-métrage pour Fais de beaux rêves.

Sophie Laloy est d’abord musicienne, pianiste au conservatoire de Lyon, avant d’obliquer vers le cinéma et d’intégrer la FEMIS ( école supérieure de cinéma) à Paris dans le département son. Elle travaille donc comme ingénieur du son, mais cette occupation professionnelle lui permet surtout de poursuivre un parcours de réali-satrice. Elle a tourné un premier long métrage Je te mangerais, qui a obtenu un accueil critique très chaleureux dans les festivals. Le Festival des Inédits 74 a présenté cette histoire d’amour et de haine possessifs en janvier.

Savez-vous que Lolita Chammah est la fille d’Isabelle Huppert ? Savez vous que comédienne très jeune, elle s’est vite fait un prénom et un nom qui n’a pas effacé la filiation mais l’a imposée comme une actrice sensible, un peu mystérieuse, souvent tendre ? Elle a joué dans le court de Marilyne Canto Oui peut-être, et

Marilyne a tourné avec Isabelle Huppert dans le Chabrol: L’ivresse du pouvoir. Le jury va nous jouer un film de famille !A propos de famille, dans celle des ingénieurs du son le jury comprend Jacques Pibarot, à la filmographie impression-

nante (avec une participation au film de Sophie Laloy), où l’on trouve aussi trace de son métier parallèle d’acteur ( dirigé par Patrice Leconte, ou bien par Camille de Casablanca). Jacques Pibarot, regard d’acteur, oreille aiguisée, mettra-t-il

une puce à l’ouïe de ses collègues ?Fred Poulet n’est pas le marginal que l’on pourrait croire. Il est tout entier dans le ci-

néma, même s’il est d’abord musicien, chanteur, journaliste. Auteur de clips, réinventeur de la musique pop et gainsbourienne, il a acquis une récente et brillante notoriété grâce à l’énigmatique et talentueux Substitute qui consigne les hésitations du footballeur Vikash Dhorasso dans les vestiaires du foot.

La balle est dans le camp du jury !!! Le coup d’envoi est donné !!!

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Une bonne raison pour voir...

ECHOSECHOS

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BoîtacritikCOORDONNEES DES SALLES &

DES LIEUX PARTENAIRES

Bonlieu Scène nationale1, rue Jean Jaurès74 000 AnnecyTel : 04 50 33 44 11 www.bonlieu-annecy.comBus, 5, 6, 7, 8. Arrêt : Bonlieu.

Cinéma Les 4 Nemours22 Rue Sainte Claire74 000 AnnecyTel : 04 50 45 47 88 www.decavision.comBus : lignes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 10. Arrêt Gare.

MJC NovelPlace Annapurna74 000 AnnecyTel : 04 50 09 68 35 www.mjc-novel.orgBus : ligne 5. Terminus Novel.

Cinéma La TurbinePlace ChorusRue de l’Arlequin74960 Cran-Gevrier04 50 46 18 34 www.laturbine-crangevrierBus : ligne 1. Arrêt Chorus.

Auditorium de Seynod27 Avenue Champ Fleuri74603 SeynodTel : 04 50 520 520 www.auditoriumseynod.comBus : ligne 5. Arrêt Seynod St Jean, Polynôme.

ArteppesPlace Rhododendrons74 000 AnnecyTel : 04 50 57 56 55Ligne 4. Arrêt : Plaine-Edelweiss.

ERRATUM/ERRATA/TARATATA Quelques corrections à apporter au pro-gramme :

Le buffet de clôture prévu à la Mairie d’Anne-cy le samedi 20 mars à 23h est uniquement sur invitation.

Le film Agora d’Alejandro Amenábar (126’) est diffusé en version française. La copie adressée par le distributeur est en V.F.. La ver-sion originale est d’ailleurs en anglais.Dimanche 21 à 18h 30 à La TurbineLundi 22 à 16h 45 aux NemoursMardi 23 à 20h 30 à Talloires.

Le film en compétition Ramirez d’Albert Arizza (95’) est interdit aux moins de 12 ans.Mercredi 17 à 16h 30, à BSN Petite salleJeudi 18 à 21h, à la TurbineVendredi 19 à 16h, Auditorium de SeynodSamedi 20 à 10h30, BSN Petite salle.

Bonne nouvelle : une réédition du programme a été effectuée. Le public trouvera donc à l’ac-cueil des salles tous les renseignements que son quotidien préféré ne lui donne pas. Rap-

pelons que le programme n’est pas un feuille-ton et qu’une seule édition est proposée. Il est donc inutile de les collectionner.

Habitude avérée de lectorat ou simple impres-sion : le premier réflexe du lecteur serait de lire le PortraitChinoisCinéExpress, un peu comme le fidèle lecteur du quotidien local lit d’abord le carnet de décès. Gageons que la lecture des goûts de nos invités soit plus réjouissante que morbide !

Embrassades ou collisions amusées. A la Turbine, dans l’après-midi, les sortants de la séance de Capitaine Alatriste se sont télesco-pés avec les entrants de la projection de Co-bardes. Voilà qui est bon signe, y a du monde!

Ne tirez pas sur le pianiste ! sur le lampiste ! sur le projectionniste ! sur le délégué généra-liste ! Quand les sous-titres sont décalés ou bien tremblants, heurtant nos yeux ou trou-blant nos oreilles, c’est pas leur faute. C’est technique. Et ceux qui vous offrent le film sont encore plus désolés que vous !

La gazette Sabores del Día est à l’affut dans Bonlieu. Elle est à la pêche des impressions à

chaud, à la sortie de la projection de la Buena Nueva pour les scolaires. Elle saute sur de pauvres collégiens qui ont dit, on cite « bof », mais aussi sur des lycéens plus réceptifs «ac-cessible, réaliste, difficile, long, mais bien », « prenant, un sujet peu courant mais intéres-sant », « une bonne surprise ». En somme c’est une bonne initiative d’emmener des élèves voir des films de la Biennale.

Et enfin, des échos photographiques du pot d’hier, à la MJC de Novel...

ANDER

Un film tout en plans fixes. Le spectateur peut trouver la séance longue et parfois en-nuyeuse. Il pourrait aussi croire à une erreur technique d’un jeune réalisateur. Il n’en est rien ! Cela est parfaitement adapté à cette histoire intérieure racontée tout en nuance par Roberto Caston sur les relations humaines.La caméra s’attarde, insiste sans mouvement sur une scène, un visage, le trait ou le geste qui nous permet d’entrer progressivement en empathie avec chacun des person-nages. Durant la première partie du film, dans la monotonie d’une campagne reculée du Pays Basque, les personnages occupent une place bien définie par des codes familiaux -la mère autoritaire - la fille laissée pour compte -Ander, le fils, solitaire et mutique, occupe la place du père mort. -L’arrivée d’un jeune ouvrier agricole péruvien venu remplacer Ander, accidenté, trouble à la fois cet ordre établi et l’esprit d’Ander.C’est alors que le film bascule après une scène centrale à la fois pudique et violente où, durant le mariage de la fille, les deux hommes transgressent les codes. Ici commence la deuxième partie du film. Les sentiments de chacun se transforment et nous les suivons dans leur évolution. Même si le personnage d’Ander refuse cet amour naissant, il ne sera jamais plus le même. Reme, la prostituée au grand cœur, l’aide à accepter sa différence et à prendre sa décision finale. José, dévoué et généreux, rejeté au début du film prend de l’assurance et trouve enfin sa place. Ce film, à la mise en scène sobre et rigoureuse, nous donne une belle leçon d’humanité et de tolérance. Ander est emblématique de la programmation de la Biennale : sélectionné pour la com-pétition, il a trouvé entre temps un distributeur en France.

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Une bonne raison pour voir...

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Boîtacritik

ANDER

Un film tout en plans fixes. Le spectateur peut trouver la séance longue et parfois en-nuyeuse. Il pourrait aussi croire à une erreur technique d’un jeune réalisateur. Il n’en est rien ! Cela est parfaitement adapté à cette histoire intérieure racontée tout en nuance par Roberto Caston sur les relations humaines.La caméra s’attarde, insiste sans mouvement sur une scène, un visage, le trait ou le geste qui nous permet d’entrer progressivement en empathie avec chacun des person-nages. Durant la première partie du film, dans la monotonie d’une campagne reculée du Pays Basque, les personnages occupent une place bien définie par des codes familiaux -la mère autoritaire - la fille laissée pour compte -Ander, le fils, solitaire et mutique, occupe la place du père mort. -L’arrivée d’un jeune ouvrier agricole péruvien venu remplacer Ander, accidenté, trouble à la fois cet ordre établi et l’esprit d’Ander.C’est alors que le film bascule après une scène centrale à la fois pudique et violente où, durant le mariage de la fille, les deux hommes transgressent les codes. Ici commence la deuxième partie du film. Les sentiments de chacun se transforment et nous les suivons dans leur évolution. Même si le personnage d’Ander refuse cet amour naissant, il ne sera jamais plus le même. Reme, la prostituée au grand cœur, l’aide à accepter sa différence et à prendre sa décision finale. José, dévoué et généreux, rejeté au début du film prend de l’assurance et trouve enfin sa place. Ce film, à la mise en scène sobre et rigoureuse, nous donne une belle leçon d’humanité et de tolérance. Ander est emblématique de la programmation de la Biennale : sélectionné pour la com-pétition, il a trouvé entre temps un distributeur en France.

CAPITAINE ALATRISTE

Tiré du roman best-seller d’Arturo Pé-rez-Reverte, Capitaine Alatriste a tous les ingrédients d’un film de cape et d’épée. Mais pas seulement…

Avoir adapté à l’écran l’illustre personnage d’Alatriste est un challenge puisqu’il a fallu condenser une vie d’aventures qui formaient à l’origine les six romans épiques. Et c’est plutôt réussi. Augustín Díaz-Yames dépeint une Espagne déchirée par l’inquisition et les guerres formant ainsi un tableau dramatique bien qu’un peu émouvant. La psychologie des personnages fait la force du film, et surtout le charisme d’Alatriste qu’une sobre mise en scène met malicieusement en valeur. Men-tion spéciale pour Viggo Mortensen et son parfait accent espagnol qui campe un héros touchant aux valeurs fortes. Les ennemis qui jalonnent le film sans qu’on s’y attende et les sombres intrigues rythment ce voyage de deux heures et demie.

Un petit goût de déjà-vu n’empêche pas ce film d’aventures d’être poignant.

UN RAYO DE LUZ

Un rayo de luz réalisé par Luis Lucia en 1960, sélectionné dans le cycle musique de notre chère biennale, transporte le public dans une atmosphère typiquement espagnole des années 1960. Marisol le personnage princi-pal, est une petite fille de dix ans qui, par sa voix mélodieuse et sa fraîcheur, arrivera à réu-nir sa famille déchirée par le mensonge. Der-rière ces histoires familiales, le personnage central, icône de l’enfant triste, est surtout mis en relief : elle chante et danse. Ses nombreuses mélodies sont présentes tout au long du film et séduisent le public.

Deux points de vue divergents naissent de cette projection:

Pour Moi : le scénario ne laisse place à au-cune surprise, la fin nous paraît évidente dès les premières minutes. Cette histoire un peu simpliste d’une petite fille qui, par sa seule joie de vivre, remplit de bonheur tout un vil-

lage venu l’acclamer avant de retourner à son dur labeur, donne une vision trop enfantine au film. D’autre part, il est difficile de com-prendre l’histoire à cause des sous-titres déca-lés pendant une bonne partie du film.

Pour Elle : cette œuvre d’une époque passée contient tous les charmes des vieux films qui nous transportent hors du temps. L’histoire, certes un peu banale, reste fraîche grâce à une pointe d’humour et une Marisol pétillante, pleine de gaîté qui remplit le cœur du public. Avec son air angélique et son entrain, elle nous emporte dans son monde, nous faisant oublier les problèmes de cette famille déchirée.

COBARDES

Ce trimestre les notes de Gaby chutent, son comportement a changé : inattention, bagarres avec ses camarades, vol, manque de sommeil. La raison à tout cela, c’est Guille, le petit chef de la classe qui passe ses journées avec ses trois acolytes à traiter le pauvre Gaby de la pire des manières. Par honte et par peur ce-lui-ci ne dit rien, quitte à se faire accuser de méfaits qu’il n’a pas commis. Etant donné leurs propres difficultés, les parents peinent à comprendre l’attitude de leur fils qui se mure dans le silence. De son côté Guille s’en tire bien, avec sa tête d’ange et ses manières dou-cereuses, il fait illusion devant tout le monde.

En réalité, ce film ne traite pas unique-ment du harcèlement d’un enfant à l’école. Il évoque toutes les formes d’intimidation et de maltraitance dans notre société moderne. Nous sommes en présence de personnages totalement paralysés par une peur étrange qui les empêche de témoigner. Que ce soit Gaby à l’école, son père menacé à son travail ou Guille intimidé par les exigences paternelles, toutes ces situations montrent la solitude de chaque individu qui, au quotidien, devient lui-même victime ou bourreau.

La force du film vient de la capacité des réa-lisateurs à nous faire partager cette angoisse sans jamais porter un jugement définitif sur les personnages alors que nous, spectateurs, aurions envie d’être partie prenante selon les situations.

TRES DIAS AMB LA FAMILIA

Mar Coll réalise avec son premier long métrage, déjà en compétition, le portrait d’une famille bourgeoise catalane où les non dits, les sous-entendus et les conflits règnent. La famille Vich i Carbo se rassemble lors de la

mort du patriarche. Durant les trois jours de deuil, tous les membres vont devoir cohabiter et se confronter aux importantes différences de mode de vie qui les séparent. La caméra de la jeune réalisatrice met l’accent sur Léa, interprétée par Nausicaa Bonnìn. Celle-ci, une des deux petites filles du défunt, est déchi-rée entre ses parents et ses deux lieux de vie: la France et l’Espagne. Barcelone est la ville qu’elle voulait fuir pour vivre sa propre vie à Toulouse, loin des habitudes de sa famille. Mar Coll traduit ce mal être par un film très réaliste qui suit chaque mouvement des per-sonnages dans leur quotidien de sorte que le spectateur peut facilement s’identifier à ces modes de vie. Bien que le scénario aborde des thèmes banals : le divorce, les conflits fami-liaux... et qu’un rythme lent cadence ce film, on peut noter la performance des acteurs.

Alors qu’aucun des conflits ne soit résolu, la « familia » reste et restera tout de même le lien le plus fort entre les individus.

LOS TARANTOS

Le Roméo et Juliette des temps gitans : la furia del barrio. Raphael et Juana s’aiment, mais lui est un Tarantos, et elle, une Zorongos.

Alors le claquement des talons sur la planche de bois, la guitare les accompagnent de bout en bout de cette fresque énergique et colorée… La danse est omniprésente dans les moments de douleur ou de joie, cette puissance qui emporte les jambes, les bras, le corps tout entier dans une spontanéité de chaque instant. La nouvelle génération danse avec celle, plus vieille, qui n’a plus dans les veines

« la fureur », mais une mémoire du geste et de la chanson qui sera un jour transmis aux jeunes…

C’est donc à travers ce paysage riche de voix et de gestes que se nouera et se dénouera cette tragédie shakespearienne que l’on connaît…

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Après-midi

Lexique

A l

4

PortraitChinoisCinéExpress Tapis Rouge

BSN Petite Salle16h30 : Ramirez de Albert Arizza

Les 4 Nemours14h : El hombre de arena 

de Juan Manuel Gonzalez-Berbel16h45 : After 

de Alberto Rodrigez

Auditorium de Seynod16h : La verbenade la paloma

de Benito Perojo

Les 4 Nemours19h : Un tir dans la tête 

de Jaime Rosales 21h30 : El Prado de la 

estrellas de Mario Camus

BSN Petite Salle18h30 : Garbo : El espia

de Edmon Roch21h : Un buen hombre 

de Juan Martinez Moreno

La Turbine18h30 : Familystrip 

de Luis Miñarro21h : Ander 

de Roberto Caston

MJC de Novel 18h30 : Canciones para despues 

de una guerra de Basilio Martin Patino20h45 : Pagafantas de Borja Cobeaga

L’équipe de SaboreS deL día : Maquette : Jules GARREAU rédaction : Terminales « Cinéma Audio-visuel » du lycée Gabriel Fauré, à Annecy : Yuna DE MEO, Fanny DUPERIER, Laurine DUSSOLIET-BERTHOD, Audrey GALLACIO, Johanna GONZALEZ, Orianne JACQUIER, Amélie LASSALLE-RAMBES, Clara LAVIGNE, Chloé MIGNON, Elodie MUFFAT-MERIDOL,

Adélie NEGRE, Laura PARCHET, Mathilde RASTELLO, Manon REYNAUD, Camille SAYOUS, Laurie-Anne THEVENOT, Mélanie VINCETTE, Manon VIGLINO, Elise LUCIANI. profeSSeurS : emmanuel DELESSERT, Caroline DU CREST DE VILLENEUVE, Perrine LAMY-QUIQUE.

Lycée Gabriel Fauré

Quoi faire ?

Soir

Le festival : El festivalLe jury : El juradoLa compétition : La competenciaLe prix : El premioUn triomphe : Un triunfoLa jeunesse : La juventudLe réalisateur : El directorLe premier film : La primera películaUn banquet : El banqueteLa boisson : La bebidaL’apéro : El mojíto

Sarah Quintric

Programmatrice du cinéma de

l’Auditorium de Seynod

Ancienne assistante du Délégué Général

de la Biennale du Cinéma Espagnol

en 2006

Un baiser de cinéma : Le baiser furtif de Scarlett Johansson à Bill Murray dans Lost in translationUn navet : je l’ai vite oubliéUn héros de film d’animation : La prin-cesse MononokéQuelqu’un : Frida KahloUn(e) artiste espagnol(e) : Edouardo Noriega dans TesisUn fruit : le fruit de la passion pour ses petits grains qui craquent sous la dentUn bruit : le tic tac des vieux réveils, insupportable!!Une scène d’horreur : l’attaque aux ba-guettes dans Hana-Bi de Takeshi KitanoUn coin d’Espagne : le marché couvert de BarceloneUn genre cinématographique : tous tant que le film est bonUn dicton : il n’y a rien de pire que de ne pas réussir, si ce n’est que de ne pas avoir tentéUn mot : sshhhhuuut (dit tout doucement)Une partie du corps : la nuqueUn plat espagnol : jamón con un vaso de RiojaUne danse : celle de Rona Hartner dans Gadjo DiloUn animal : l’HommeUne actrice de cinéma : Scarlett Johans-sonUne musique de film : Underground ou In the mood for love tout dépend de l’humeur.

Interview de Gerard Me-rino,

Président de l’association CAFE depuis quatre ans, il nous rappelle ses origines : Ma-drid, puis la France à partir de six ans. Aujourd’hui, il est bilingue et a acquis récem-ment la double nationalité. Contrairement à ce que tout le monde pense, le CAFE ce n’est pas pour boire, ça signifie en fait Club Amical Franco Espagnol.Cette association créée en 1990 par deux professeurs d’espagnol ne commence à tourner qu’à partir de 1992. L’Espagne étant très tendance à l’époque (jeux olym-piques à Barcelone, exposition universelle, …), de nombreuses personnes adhèrent à l’association ; une augmentation de 25% en trois ans.Le but de CAFE est de favoriser les rencontres autour de la culture hispanique sous la forme de cours d’espa-gnol, de tertulias (réunions autour de Tapas et de vin Rioja afin de perpétrer la tradition), de « repas cause-ries », de projections de films, de voyages hispaniques et soutient d’autres mouvements associatifs (Hiberica, club sportif espagnol, amical républicain, ADCH).Sur la Biennale, « Gerardo » nous explique qu’il est chargé d’accueillir et d’aller chercher les invités, cette année il y en a une trentaine. Interpréter et traduire lors des projections est aussi un de ses rôles durant la Bien-nale Espagnole. Cette année, CAFE fête ses vingt ans le 20 novembre. Pour l’occasion, il est prévu une danseuse de flamenco et une animatrice latino. ¡ Buen ambiente garantizado! o ¡ Pura Vida !Petite anecdote : « J’ai passé du temps avec les réa-lisateurs de Yo Tambien et pendant cette rencontre, nous avons devisé sur notre ville d’origine commune, Madrid. Je leur ai demandé de la saluer de ma part ; étonnement l’un d’eux m’a confié qu’il était né dans la même maternité que moi. » Vaya, ¡ Qué pequeño es el mundo !

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