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D OMAINE DE C HANTILLY SALLE DU JEU DE PAUME DELACROIX ET L AUBE DE L ORIENTALISME 30 SEPTEMBRE 2012 / 7 JANVIER 2013 DOSSIER DE PRESSE 2

SALLE DU JEU DE PAUME DELACROIX - culture.gouv.fr de... · Delacroix et l’aube de l’Orientalisme sera la première exposition temporaire organisée dans un nouvel espace restauré

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DOMAINE DE CHANTILLY

SALLE DU JEU DE PAUME

DELACROIXET L’AUBE DE L’ORIENTALISME

30 SEPTEMBRE 2012 / 7 JANVIER 2013

DOSSIER DE PRESSE

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le parcours de l’exposition, de salle en salle

LES ŒUVRES PHARES DE L’EXPOSITION

Autour de l’exposition : publications, visites, atelier…

LE JEU DE PAUME, UN NOUVEL ESPACE D’EXPOSITION

Le Domaine de Chantilly

L A FONDATION POUR L A SAUVEGARDE ET LE DÉVELOPPEMENT

du Domaine de Chantilly

Informations et renseignements pratiques sur l’exposition...

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DOMAINE DE CHANTILLY

DELACROIXET L’AUBE DE L’ORIENTALISME

2DELACROIXET L’AUBE DE L’ORIENTALISME

SOMMAIRE

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COMMUNIQUÉ de Presse

L’ORIENTALISME, UN COURANT CHER AU DUC D’AUMALE

LE SUJET CHOISI POUR L’INAUGURATION DU JEU DE PAUME EST CELUI DE L’ORIENTALISME, l’un des temps

forts des collections du musée Condé. Ce mouvement montre l'intérêt du XIXe siècle pour les cultures

d'Afrique du Nord, turque et arabe, et de toutes les régions dominées par l'Empire ottoman, jusqu'au Caucase.

Inspiré par le Moyen-Orient, l'art orientaliste ne correspond en France à aucun style particulier et rassemble

des artistes aux œuvres et aux personnalités aussi différentes et opposées qu'Horace Vernet, Eugène Delacroix,

Théodore Chassériau, Eugène Fromentin, Félix Ziem…

Le Domaine de Chantilly conserve grâce au duc d’Aumale plus d’une cinquantaine d’œuvres orientalistes

de la première moitié du XIXe siècle (dont 23 peintures et l’album de voyage de Delacroix au Maroc en 1832).

L’exposition est donc centrée sur le début du courant orientaliste, qui se développe avec le Romantisme ;

c’est aussi la période du séjour du duc d’Aumale en Algérie, entre 1830 et 1848.

L’ORIENTALISME DANS LES COLLECTIONS DU MUSÉE CONDÉ

Second musée de France pour la peinture ancienne, le musée Condé conserve de nombreuses œuvres orientalistes,

sans compter les ouvrages de la bibliothèque ni les nombreux objets algériens acquis par le duc d’Aumale, fils

du roi Louis-Philippe, qui combattit et vécut de 1840 à 1848 en Algérie (il en était le gouverneur général en

1848). Le musée Condé conserve un tableau majeur de cette période,Les Pestiférés de Jaffa de Gros, esquisse

présentée à Bonaparte avant la réalisation de la grande toile conservée au Louvre. Delacroix est représenté à

Chantilly par trois tableaux, dont deux œuvres orientalistes, par son extraordinaire album de voyage au Maroc

(1832) et par deux gravures orientalistes.

DOMAINE DE CHANTILLY

Le Domaine de Chantilly présente, du 30 septembre 2012 au 7 janvier 2013,

une très importante exposition consacrée aux débuts de l’Orientalisme, qui propose d’explorer la naissance de

ce mouvement majeur du XIXe siècle autour de la figure du peintre Eugène Delacroix, et de ces premiers artistes, dont

Decamps et Fromentin, qui portèrent leur regard au-delà de l’Europe.

Delacroix et l’aube de l’Orientalisme sera la première exposition temporaire organisée dans un nouvel espace restauré

et aménagé par la Fondation pour la sauvegarde et de développement du Domaine de Chantilly : le Jeu de Paume.

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LE JEU DE PAUME

L’EXPOSITION “DELACROIX ET L’AUBE DE L’ORIENTALISME” se tiendra dans un espace nouvellement restauré :

le Jeu de Paume. Construit en 1756 à la demande du prince Louis Joseph de Bourbon Condé pour pratiquer

le jeu de paume, cette salle fut transformée en salle d’exposition à l’époque du duc d’Aumale.

En 2012, le Jeu de Paume devient à nouveau un lieu d’expositions et de rencontres.

DELACROIX ET L’AUBE DE L’ORIENTALISME,

DE DECAMPS A FROMENTIN, PEINTURES ET DESSINS.

Le parcours de l’exposition s’organise de façon chronologique :

I-LA DÉCOUVERTEDE L’ORIENT : l’expédition de Bonaparte en Egypte (1798) et les premiers scientifiques.

Lors de sa campagne d’Egypte, Bonaparte est accompagné de scientifiques, ce qui débouchera notamment sur

le décryptage des hiéroglyphes par Champollion. L’œuvre phare de ce secteur est le grand tableau de Gros,

Les Pestiférés de Jaffa (Chantilly, musée Condé ; première pensée pour le tableau du Louvre). C’est l’époque

de l’égyptomanie.

II- LES DÉBUTS DU ROMANTISME (1824) ; la guerre d’indépendance grecque (1823) et l’Orient rêvé.

En 1823 la Grèce se soulève contre l’occupant turc. Cet événement politique enflamme les artistes romantiques

comme Delacroix, et fait de la Grèce une nouvelle source d’inspiration non plus archéologique, mais

idéologique. La Grèce constitue alors les portes de l’Orient. La plupart des artistes romantiques sont fascinés

par l’Orient et rêvent de le découvrir ; Delacroix, Decamps peignent leurs premiers tableaux orientalistes sans

être jamais allés au Proche-Orient ni en Afrique du Nord. “M. Auguste”, peintre et sculpteur, prête à Delacroix

et à ses amis des vêtements, des broderies, des objets venus d’Orient.

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III- LES PREMIERS ARTISTES VOYAGEURS ; dès 1827, les peintres vont se rendre en Grèce, au Proche-

Orient et en Afrique du Nord, notamment en accompagnant des missions scientifiques (Decamps, Marilhat,

Dauzats) ou diplomatiques (Delacroix au Maroc) et en séjournant ensuite dans les pays visités (Marilhat signe :

“l’Egyptien Marilhat”). Ils remplissent leurs carnets de croquis, réalisant leurs tableaux en France d’après

leurs souvenirs et leurs notes de terrain. Delacroix s’inspirera ainsi sa vie durant les six mois passés au Maroc

en 1832 :Kaïd marocain, 1837, musée de Nantes ; Un Arabe, soldat de la Garde de l’Empereur du Maroc,

1845, Bordeaux, musée des Beaux-Arts ; La fiancée d’Abydos, musée du Louvre.

Mais l’artiste orientaliste le plus apprécié à l’époque n’est pas Delacroix. A l’Exposition Universelle de 1855,

le critique Gustave Planche peut écrire : “Il y a dans l’école française trois noms qui dominent tous

les autres et qui montrent les tendances diverses de notre génération dans le domaine de la peinture : Ingres,

Delacroix et Decamps”.

Le duc d’Aumale, homme de son temps, possède onze peintures de Decamps, dont six peintures orientalistes

(deux fois plus que de Delacroix !), et les installe à la place d’honneur dans ses galeries. Grâce à lui, Chantilly

conserve les chefs-d’œuvre de l’artiste.

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Le peintre Prosper Marilhat est un peintre de paysage passionné par l’Egypte. Son succès est immense mais il

meurt prématurément en 1847 à 36 ans en pleine gloire, c’est donc un artiste rare. Chantilly conserve trois de ses

chefs-d’œuvre, sans compter de très beaux dessins, le musée de Beauvais et le musée du quai Branly prêtent deux

tableaux majeurs.

IV- L’ORIENTALISME MILITAIRE : la conquête de l’Algérie (1830-1848)

En 1830 le roi Charles X prend Alger. Louis-Philippe, dernier roi des Français (1830-1848), achève la

pacification et la colonisation de l’Algérie grâce à ses fils le duc d’Orléans et le duc d’Aumale. Celui-ci prend

la smalah d’Abd el-Kader en 1843, reçoit la reddition de l’émir en 1847, et devient gouverneur de l’Algérie

en 1847-1848. Dès 1834, Louis-Philippe envoie son peintre officiel Horace Vernet en Algérie (Scène d'Arabes

dans leur camp écoutant une histoire, Chantilly, musée Condé), puis lui commande une gigantesque

peinture de 21 mètres de long pour les Galeries Historiques de Versailles afin de célébrer la prise de la smalah

d’Abd el-Kader par le duc d’Aumale (Salon de 1845 ; une version réduite de 4,50 m de longueur à Chantilly

par Alfred Decaen).

DOMAINE DE CHANTILLY

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par Nicole Garnier, conservateur général du patrimoine, chargée du musée Condé

Le Domaine de Chantilly inaugure en 2012 une nouvelle salle d’exposition temporaire dans un Jeu

de paume rénové grâce à la Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly.

Ce lieu d’exposition doit permettre de mettre en valeur tour à tour les extraordinaires collections léguées par Henri d’Orléans,duc d’Aumale (1822-1897), fils du roi Louis-Philippe, à l’Institut de France : peintures, dessins, manuscrits, objets d’art.Il s’agit d’apporter un éclairage particulier sur un aspect précis de la collection en la confrontant à des œuvres extérieuresafin de la mettre en perspective et de la faire mieux connaître et apprécier du public.

DOMAINE DE CHANTILLY

LE PARCOURS de l’expositionde salle en salle

LORS DE LA CAMPAGNE D’EGYPTE QUI VISE À LIBÉRER LE PAYS DU JOUG DES MAMELOUKS, LE JEUNE GÉNÉRAL

BONAPARTE, couvert de gloire depuis la campagne d’Italie, réunit une armée de près de quarante mille hommes,

mais, nouveauté notable, s’entoure de scientifiques et se donne officiellement une mission civilisatrice. Denon,

directeur général des musées, suit l’armée, se rend jusqu’aux cataractes, dessine des monuments, commence

des fouilles ; il publiera en 1802 son Voyage dans la Haute et la Basse-Égypte, qui renouvelle complètement

les connaissances sur ce pays. Les découvertes amassées par les cent soixante-sept savants et artistes déboucheront

notamment sur le décryptage des hiéroglyphes par Champollion. La campagne d’Égypte a donc permis la

découverte d’un pays mythique et le développement des sciences, des arts et des lettres, mettant au point le

principe de l’expédition scientifique soutenue par le pouvoir politique et militaire, qui mènera au Proche-

Orient peintres et dessinateurs durant les années romantiques. L’épopée égyptienne est à l’origine de l’orientalisme.

Le chef d’orchestre et le conseiller technique est Vivant Denon, le chantre de la campagne d’Égypte est le

baron Gros (1771-1835), à qui Denon prodigue des conseils pour Les Pestiférés de Jaffa (Salon de 1804,

musée du Louvre ; première pensée à Chantilly, musée Condé, cat. 1).

1/ La découverte de l’Orient : l’expédition de Bonaparte en Egypte (1798) et les premiers scientifiques

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Après la chute de l’Empire, la campagne d’Égypte fera encore l’objet de commandes, comme le décor du plafond

des salles égyptiennes du Louvre (esquisse et étude, Paris, musée du Louvre, cat. 2-3), qui occupera sept ans

Léon Cogniet (1794-1880), auteur d’un portrait de Champollion. L’égyptomanie ouvre le siècle de l’orien-

talisme. Sous la Restauration, des expéditions archéologiques ou scientifiques, comme celle en 1817-1818 du

comte de Forbin (1777-1841), directeur des musées royaux et successeur de Denon, à la recherche de pièces

archéologiques pour le musée du Louvre, mettent à la mode le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. Forbin

peint à son retour en France Jérusalem (Paris, musée du Louvre). Il était accompagné dans son périple du

peintre de panoramas Pierre Prévost (1764-1823) dont l’étonnant Panorama de Constantinople vu du haut de

la Tour de Galata, mesure plus de 8,50 m de long par 68 cm de haut (Paris, musée du Louvre).

2/ Les débuts du romantisme (1824) ; la guerre d’indépendance grecque (1823) et l’Orient rêvé

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Le soulèvement des Grecs contre les Turcs suscite à partir de 1821 un grand intérêt dans les milieux libéraux,

surtout parmi les artistes et la jeunesse romantiques. L’indépendance est proclamée en 1822, mais les Turcs

massacrent la population de l’île de Scio, se livrant à une véritable extermination durant deux mois. La France,

alliée traditionnelle de l’Empire ottoman, inquiète de cette nouvelle poussée révolutionnaire, ne prend pas position.

Mais le mouvement romantique, épris de liberté et d’idées nouvelles, prend dès le début fait et cause pour

la guerre d’indépendance grecque, et l’opinion française libérale est favorable au combat des Grecs pour des

raisons politiques, religieuses ou culturelles. Le suicide des femmes souliotes refusant de tomber en esclavage,

les défenseurs de Missolonghi préférant mourir en faisant sauter leurs dépôts de poudre plutôt que de se rendre

(23 avril 1826) marquent les esprits et inspirent Delacroix. Cependant, en octobre 1827, poussées par l’opinion,

la France, la Grande-Bretagne et la Russie finissent par décider d’une intervention commune : le combat naval

de Navarin détruit la flotte turque. Le sultan reconnaît l’indépendance de la Grèce en septembre 1829.

Ces événements politiques enflamment l’imagination des artistes romantiques comme Delacroix et font de la

Grèce une nouvelle source d’inspiration, non plus archéologique mais idéologique et humanitaire, faisant

souffler un vent de liberté qui, en 1830, renversera le trône de Charles X et donnera le pouvoir à Louis

Philippe, roi des Français.

LA GRÈCE CONSTITUE ALORS LES PORTES DE L’ORIENT, et la guerre d’indépendance incite les artistes français

à regarder au-delà de leurs frontières ou du traditionnel voyage de formation en Italie. Eugène Delacroix

(1798-1863) peint ses premiers tableaux orientalistes sans être allé au Proche-Orient ni en Afrique du Nord,

se faisant prêter des vêtements, des broderies, des objets venus d’Orient, bien avant son voyage au Maroc en

1832 : Jeune Turc caressant son cheval (Luxembourg, musée de la Ville, vers 1825), Portrait présumé de

Paul Barroilhet (1805-1871) en costume turc (Paris, musée du Louvre), Etudes de babouches (Paris,

musée du Louvre) ou encore Études de reliures, vêtements orientaux et figures d’après Goya, vers 1824-

1825 (Paris, musée national Eugène Delacroix).

DOMAINE DE CHANTILLY

3/ Les premiers artistes voyageurs

Dès 1827, les peintres vont se rendre en Grèce, au Proche-Orient et en Afrique du Nord, notamment

en accompagnant des missions scientifiques (Decamps, Marilhat, Dauzats) ou diplomatiques (Delacroix au

Maroc) et en séjournant ensuite plus ou moins longuement dans les pays visités (Marilhat signe : “l’Egyptien

Marilhat” ). Ils remplissent leurs carnets de croquis, réalisant leurs tableaux en France d’après leurs souvenirs

et leurs notes de terrain. Delacroix s’inspirera ainsi sa vie durant des six mois passés au Maroc en 1832, Decamps

de l’année passée en Turquie en 1828.

Parmi ces artistes voyageurs, le plus célèbre aujourd’hui est sans conteste Eugène Delacroix (1798-1863).

Le Maroc, qui, à la différence de l’Algérie, n’a jamais été sous domination turque et a maintenu la continuité

de sa dynastie, est également très apprécié des peintres orientalistes, tel Horace Vernet, qui préfère le royaume

chérifien à l’Algérie, mais c’est Delacroix qui le rend sublime à jamais.

POUR LA PLUPART DES AUTEURS, SON VOYAGE AU MAROC MARQUE LE DÉBUT DE L’ORIENTALISME ROMANTIQUE,

MÊME SI DE NOMBREUX ARTISTES ONT DÉJÀ CONNU AVANT LUI LE CHOC DE LA DÉCOUVERTE DU PROCHE-ORIENT.

En 1831, le roi Louis-Philippe, lassé des incursions continuelles des Marocains en Algérie, colonie française

depuis 1830, décide d’envoyer une délégation conduite par un jeune diplomate, le comte Charles de Mornay

(1802-1878), auprès du sultan du Maroc Moulay Abd ar-Rahman. Les moyens de la délégation sont limités,

la suite de Mornay réduite au strict nécessaire : un traducteur et un secrétaire. Eugène Isabey, peintre officiel

de l’expédition d’Alger, ayant refusé d’accompagner la mission, Mlle Mars, célèbre actrice et amie de Mornay,

recommande alors Delacroix, âgé de trente-quatre ans, qui accepte de partir au pied levé. Le gouvernement

admet ce passager supplémentaire sur le vaisseau, à condition que ses frais à bord comme à terre restent à sa charge.

Delacroix accompagne donc de janvier à juin 1832 le comte de Mornay dans son ambassade à Meknès auprès

du sultan du Maroc et découvre “l’Antiquité vivante”, s’écriant : “Rome n’est plus dans Rome”. Il reçoit un

véritable choc depuis le navire où les passagers observent le port de Tanger à leur arrivée le 25 janvier : “L’aspect

de cette ville africaine, surtout vue à la lunette, m’a causé un vif sentiment de plaisir… Je croyais rêver”.

“J’avais tant de fois désiré voir l’Orient que je le regardais de tous mes yeux et croyant à peine ce que je voyais.”

À son ami Pierret, il écrit qu’il est “au milieu du peuple le plus étrange et qu’il faudrait avoir vingt bras et

quarante-huit heures par journée […] pour donner une idée de tout cela”.

Comme tant d’autres artistes (Horace Vernet, notamment), Delacroix trouve une nouvelle source d’inspiration

qui vient renouveler le traditionnel voyage d’Italie. La casbah de Tanger lui semble “un lieu fait pour les

peintres… Le beau y abonde, non le beau si vanté dans les tableaux à la mode”. “Vous vous croyez à Rome

ou à Athènes moins l’atticisme ; mais les manteaux, les toges, et mille accidents les plus antiques” lui font

voir “l’Antiquité vivante”, selon son expression. Entrant dans Meknès, il a l’impression de se trouver

nez à nez avec “Sardanapale”, sujet d’un de ses tableaux peints en France. Lui qui voulait visiter l’Italie reçoit

un choc dont il restera marqué sa vie entière, ainsi que sa peinture. Comme Decamps, qui excelle dans ces

sujets, il s’arrête devant l’école coranique et la médersa, pensant y consacrer plus tard des tableaux. Il se

passionne pour les cortèges de mariage, fasciné par les instruments de musique et les riches costumes.

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Durant la première semaine du séjour à Meknès, les membres de la délégation demeurent “prisonniers dans

une maison de la ville très curieuse pour l’architecture mauresque”. Delacroix peut assister à une fantasia,

puis visite la ville, s’intéressant à la fabrication du torchis comme aux coutumes des habitants.

DELACROIX RAMÈNE SEPT CARNETS DE VOYAGE DONT TROIS SONT AU LOUVRE, un au musée Condé de

Chantilly (trois pages de l’album de Chantilly sont exposées) et d’autres sont en main privée ou ont été découpés

(prêts du musée du Louvre, du musée des Arts Décoratifs, du musée Marmottan-Monet, du musée de Laon,

etc). Au total, l’artiste ne rapporte pas moins de 2 100 esquisses, croquis et dessins qui vont inspirer le reste

de son œuvre. Le voyage de Delacroix au Maroc en 1832 constitue une date fondatrice pour l’orientalisme.

Durant tout le reste de sa carrière (1832-1863), Delacroix utilise ses carnets pour des scènes orientalistes

Femmes d’Alger dans leur intérieur, Rouen, musée des Beaux-Arts ; Kaïd marocain, Salon de 1838, musée

de Nantes ; Un Marocain de la Garde de l’Empereur, 1845, Bordeaux, musée des Beaux-Arts ; La fiancée

d’Abydos, musée du Louvre). L’œuvre de Delacroix ne peut bien sûr pas se résumer à ses œuvres orientalistes,

mais cette source d’inspiration est régulièrement présente dans sa peinture pendant plus de trente ans.

MAIS LE VÉRITABLEMAÎTREDE L’ORIENTALISME, L’ARTISTE LE PLUS APPRÉCIÉ À L’ÉPOQUE ET PEUT-ÊTRE LE VÉRITABLE

PIONNIER, N’EST PAS DELACROIX, MAIS ALEXANDRE-GABRIEL DECAMPS (1803-1860).

Avant même d’être allé en Orient, il expose au Salon de 1827 sa première peinture orientaliste, un Soldat de

la garde d’un vizir. Il ne fera qu’un voyage d’un peu plus d’un an au Proche-Orient, mais continuera sa vie

durant à exploiter ses croquis. La guerre d’indépendance grecque ayant mis l’Orient à la mode, il est envoyé

en 1828 en Grèce avec le peintre de marine Ambroise-Louis Garneray pour célébrer la bataille navale de

Navarin, qui a opposé les forces anglo-franco-russes à la flotte égyptienne. Insatisfait de son travail, il se sépare

de son compagnon, avec qui il ne s’entend pas bien, et continue seul vers l’Asie Mineure, découvre Constan-

tinople et se fixe en février 1828 à Smyrne. À son retour en France, Decamps se fait connaître au Salon de

1831 en exposant ses sujets turcs, qui plaisent au public par leur nouveauté et lui attirent une clientèle fidèle.

Il est d’emblée proclamé chef de la nouvelle école orientaliste. Sa technique très personnelle est faite

d’empâtements et de contrastes de lumière. Désormais, il ne peint que d’après ses souvenirs.

Au Salon de 1834, Le Corps de garde turc sur la route de Smyrne à Magnésie (Chantilly) et La Défaite

des Cimbres lui valent une médaille de première classe. À côté de ses sujets turcs modernes, il réalise aussi des

scènes bibliques comme Éliézer et Rébecca. II obtient une grande médaille d’honneur à l’Exposition

universelle de 1855, où il exposait une rétrospective de quarante-cinq de ses toiles.

L’éminent critique Gustave Planche écrit alors dans la Revue des deux mondes en 1855 : “Il y a dans l’école

française trois noms qui dominent tous les autres et qui montrent les tendances diverses de notre génération

dans le domaine de la peinture : Ingres, Delacroix et Decamps. Quiconque a bien étudié les œuvres de ces

trois artistes sait à quoi s’en tenir sur l’état du génie français.”

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DOMAINE DE CHANTILLY

Eugène Delacroix Portrait de femme juive de face (Jamila Bouzaglo),

dessin au crayon, 19.5 x 12.5 cm, Chantilly, musée Condé

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DOMAINE DE CHANTILLY

L’essentiel de l’œuvre de l’artiste se trouve aujourd’hui rassemblé entre les collections de sir Richard Wallace

à Londres, de Thomy-Thiéry au Louvre, du duc d’Aumale à Chantilly et d’Adolphe Moreau dans la collection

Moreau-Nélaton au Louvre. Suivant en cela les goûts de son frère Ferdinand d’Orléans, grand mécène et

protecteur des arts, le duc d’Aumale, homme de son temps, ne possède pas moins d’onze œuvres de Decamps,

dont six tableaux orientalistes, et les installe à la place d’honneur dans ses galeries. Peintre de genre, Decamps

puise son inspiration dans la vie quotidienne turque et, peignant avec des effets de matière des paysages brûlants,

des foules grouillantes et des couleurs éclatantes, est très attentif à la lumière. Mais l’artiste est aussi un peintre

novateur, audacieux, qui ne craint pas d’introduire l’Orient dans la Bible et dont le Joseph vendu par ses frères

est refusé au Salon de 1839. Le duc d’Orléans acheta le tableau pour l’imposer, dans une démarche militante,

comme il le fit pour d’autres artistes brimés pour leurs audaces, dont Delacroix.

L’artiste était apprécié par Prosper Mérimée, Maxime Du Camp, Charles Baudelaire et Théophile Gautier qui

écrivit : “Jean-Jacques Rousseau a découvert la nature au XVIIIe siècle (…) Au XIXe siècle M. Decamps a

découvert l’Orient”.

IL RENTRE EN FRANCE EN MAI 1833, À BORD DU SPHINX QUI RAPPORTE À PARIS L’OBÉLISQUE DE LOUXOR.

Ses quatre œuvres orientalistes exposées au Salon de 1834 sont très appréciées, notamment de Théophile

Gautier : son Café de l’Esbekieh lui donnant “la nostalgie de l’Orient, où je n’avais jamais mis les pieds.

Je crus que je venais de reconnaître ma véritable patrie et, lorsque je détournais les yeux de l’ardente peinture,

je me sentais exilé ”. Au Salon de 1840, il expose les Ruines de la mosquée du sultan Hakim au Caire

(Louvre).

LE PEINTRE PROSPERMARILHAT (1811-1847) EST UN PEINTRE DE PAYSAGE PASSIONNÉ PAR L’EGYPTE. SON SUCCÈS

EST IMMENSE MAIS IL MEURT PRÉMATURÉMENT À 36 ANS, C’EST DONC UN ARTISTE RARE.

Élève de Roqueplan, il débute au Salon de 1831 à vingt ans, avec un paysage d’Auvergne et part en Orient en

avril 1831 comme dessinateur dans une expédition scientifique allemande dirigée par le baron von Hügel,

naturaliste et diplomate autrichien. D’avril 1831 à mai 1833, il passe deux ans en Grèce, en Syrie, au Liban,

en Palestine et surtout en Égypte, où il retourne en 1832, séjournant longuement dans le delta. Pris de passion

pour ce pays, il refuse de suivre le baron en Inde, signant désormais ses lettres “l’Égyptien Marilhat”. Fin 1832,

il est à Alexandrie, où il fait “des portraits pour vivre et des études pour apprendre», réalisant le portrait de Méhémet

Ali et de l’égyptologue Prisse d’Avennes ainsi que de notables locaux.

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DOMAINE DE CHANTILLY

Il présente des œuvres jusqu’en 1844, année où il triomphe avec huit tableaux, dont Les Arabes syriens en

voyage (Chantilly, musée Condé), et obtient la médaille d’or. Recevant des commandes de l’État, Marilhat

projette un nouveau voyage en Égypte pour les réaliser, mais il meurt prématurément à trente-six ans, ayant perdu

la raison. Ses amis Prosper Mérimée et Camille Corot lui obtiennent une pension du gouvernement durant

sa maladie. Il a été largement diffusé de son vivant par la gravure et son succès a entraîné la réalisation de nombreuses

copies de ses toiles. Théophile Gautier fera son éloge funèbre en 1847 dans la Revue des deux mondes.

JUSQU’À LA PRISE D’ALGER EN 1830 PAR LES TROUPES DE CHARLES X, L’EUROPE NE CONNAÎT DE L’ALGÉRIE QUE

SA FAÇADEMARITIME. Depuis trois siècles, sous le nom de régence d’Alger, la capitale et le territoire de l’Algérie

sont sous la suzeraineté théorique du sultan d’Istanbul, mais l’intérieur du pays, insoumis et réticent à

l’islamisation, est plus ou moins laissé à l’abandon. De la prise d’Alger en 1830 à la reddition d’Abd el-Kader

en 1847, l’Algérie apparaît dans la peinture orientaliste presque exclusivement liée à la conquête militaire,

à l’exception notable des œuvres de Chassériau (Juives au balcon, Paris, musée du Louvre).

4/ L’orientalisme militaire : la conquête de l’Algérie (1830-1848)

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Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860), Souvenir de la Turquie d’Asie : enfants turcs jouant

avec une tortue, Chantilly, musée Condé.

DOMAINE DE CHANTILLY

Prosper Marilhat Vue de Lattaquié (Syrie), huile sur toile, 63 x 45 cm, musée Condé, Chantilly

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Stanislas von Chkebowski Portrait d’Abd-el-Kader, huile sur toile, 216 cm x 174 cm,

Musée Condé, Chantilly

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Cependant, dès 1830, comme au temps de la campagne de Bonaparte en Égypte, des artistes (Gudin, Isabey,

Morel-Fatio) accompagnent l’expédition d’Alger. Les peintres de l’armée ont un grand souci de réalisme et

d’exactitude, ce qu’illustrent les aquarelles de Dauzats lors de l’expédition des Portes de Fer en 1839. Adrien

Dauzats (1804-1868) s’était d’abord rendu en Egypte (Intérieur de la mosquée de Qalawun au Caire,

Louvre) en 1830, accompagnant le baron Taylor à propos du transfert de l’obélisque de Louqsor offert à la

France, avant de séjourner en Palestine et au mont Sinaï, où il découvrit Le couvent de Sainte-Catherine

au mont Sinaï (musée du Louvre, Salon de 1845). Le général baron Pelet (1777-1858), directeur du Dépôt

de la guerre, s’intéresse à la topographie et à l’illustration, et supervise les travaux des peintres du Dépôt de la

guerre, explorateurs autant que soldats, comme Théodore Jung ou son collaborateur et successeur Gaspard

Gobaut, qui doivent reconstituer les événements historiques et retracer les étapes essentielles de la conquête

algérienne. Ginain, le capitaine Théodore Leblanc, Philippoteaux accompagnent l’armée française. Certains

officiers sont mandatés par l’état-major, d’autres agissent de leur propre initiative ; certains ont même une

vision encyclopédique de leur mission, une soif de connaissances, un zèle civilisateur, d’autant que l’armée

doit suppléer à l’administration turque.

En 1833, le roi Louis-Philippe décide de créer au château de Versailles, vide depuis la Révolution, un musée

de l’histoire de France sous la forme de peintures commandées aux meilleurs artistes du temps : il sera inauguré

en 1837 en présence des cinq fils du roi, dont le duc d’Aumale, donateur de Chantilly à l’Institut de France.

La galerie des Batailles retrace l’histoire de Clovis à Napoléon Ier, programme qui se poursuit dans les “salles

d’Afrique” : la salle dite de Constantine, inaugurée par Louis-Philippe en 1842, comprend ainsi trois grandes

toiles d’Horace Vernet.

DOMAINE DE CHANTILLY

En 1843, le roi commande à ce dernier - son peintre favori - la fameuse Prise de la smalah d’Abd el-Kader

par le duc d’Aumale (16 mai 1843). Ce vaste panorama de la charge de la cavalerie - 21 mètres de long,

100 mètres carrés ! -, (représenté dans l’exposition par une copie d’Alfred Decaen) exposé au Salon de 1845,

présente de nombreux aspects pittoresques de la vie des Bédouins qui composent la capitale ambulante - la

“smalah” - du Commandeur des croyants. D’autres artistes comme Bellangé s’essaieront à peindre La prise

de la smalah. Outre ces grandes fresques militaires, Horace Vernet a peint à Rome en 1834 après son retour

d’Algérie une Scène d’arabes dans leur camp écoutant une histoire (Chantilly, musée Condé). Après la

conquête, d’autres artistes vont peindre l’Algérie, comme Eugène Fromentin, également écrivain.

Certains artistes illustrent la conquête de l’Algérie sans y être jamais allés. C’est le cas du plus populaire d’entre

eux, Auguste Raffet, l’“Homère pittoresque de l’armée d’Afrique”, représenté dans l’exposition par deux albums

de dessins, qui exécute ses gravures d’après les relevés et les dessins des peintres du Dépôt de la guerre ainsi

que d’après les témoignages des officiers, et recueille les dessins des artistes présents sur le terrain, Dauzats,

Leblanc, Philippoteaux.

• 14

DOMAINE DE CHANTILLY

COMMISSARIAT

NICOLE GARNIER, conservateur général du patrimoine, chargée du musée Condé

VINCENT POMARÈDE, conservateur général du patrimoine, chargé du département des peintures du musée du Louvre

Nombre d’œuvres exposées

• 111 œuvres (dont la moitié - 56 - vient de Chantilly et la moitié de l’extérieur).

• 28 œuvres de Delacroix : 12 peintures, 14 dessins et 2 estampes

• Sur ces 28 œuvres, 9 appartiennent à Chantilly (3 tableaux, 4 dessins, 2 gravures).

Prêteurs

Paris, musée du Louvre, Département des Peintures

Paris, musée du Louvre, Département des Arts Graphiques

Paris, musée des Arts Décoratifs

Paris, musée du quai Branly

Paris, musée Eugène Delacroix

Paris, musée Marmottan-Monet

Beauvais, musée départemental de l’Oise

Bordeaux, musée des Beaux-Arts

Laon, musée d’Art et d’Archéologie

Lyon, musée des Beaux-Arts

Nantes, musée de Beaux-Arts

Rouen, musée des Beaux-Arts

Luxembourg, Villa Vauban, musée de la ville de Luxembourg

SCENOGRAPHIE

DÉCORAL

• 15

2

DOMAINE DE CHANTILLY

commentées par NICOLE GARNIER, conservateur général du patrimoine,

chargée DU MUSEE Condé

• 16

2LES ŒUVRES

PHARES DE L’EXPOSITION

DOMAINE DE CHANTILLY

LES ŒUVRES PHARES DE L’EXPOSITION

CETTE TOILE EST L’ESQUISSE DU GRAND TABLEAU DU MUSÉE DU LOUVRE qui est exposé au Salon de 1804 et acquis par

l’État. Bonaparte, Premier Consul, l’aurait commandée à Gros en personne, alors qu’il croisait l’artiste dans la

galerie du Louvre. Gros travaille d’après les souvenirs de Vivant Denon. Peu de différences séparent l’esquisse de

Chantilly de la version finale. C’est un immense succès au Salon de 1804. David, le maître de Gros, l’admire beaucoup.

Après la campagne d’Égypte, Bonaparte poursuit en Syrie la guerre contre l’Empire ottoman quand une épidémie

de peste décime l’armée française. Pour rassurer ses troupes, le général visite l’hôpital militaire en compagnie de ses

officiers le 11 mars 1799. Bonaparte, qui se prépare à devenir l’empereur Napoléon, est représenté tel un roi

thaumaturge guérissant les écrouelles, ayant ôté son gant et touchant les tumeurs d’un pestiféré, accompagné des

généraux Berthier et Bessières. Le calme de Bonaparte contraste avec la peur de son entourage, le mouchoir sur la

bouche pour éviter la contagion. Un malade expire sur les genoux de Masclet, jeune médecin français, lui-même

atteint et qui succombera au fléau. Un médecin turc panse un soldat nu soutenu par un jeune Arabe. Un officier

atteint d’ophtalmie s’approche à tâtons. Cette représentation s’inscrit dans la tradition iconographique du Christ

guérissant les malades. Gros aborde l’histoire contemporaine comme il le ferait de l’antique ou de la Bible.

Antoine-Jean Gros (Paris, 1771 – Meudon, 1835)

Bonaparte touchant une tumeur pestilentielle, en visitant les pestiférés

dans l’hôpital de Jaffa, dit aussi Les Pestiférés de Jaffa,

esquisse du tableau du Salon de 1804 (Louvre)

Toile. H. 91 cm ; L. 116 cm, S. b. d. : Gros,

Chantilly, musée Condé, PE-428

• 17

DOMAINE DE CHANTILLY

LES ŒUVRES PHARES DE L’EXPOSITION

AU MAROC, DELACROIX CONNAÎT DE GRANDES DIFFICULTÉS POUR RÉALISER DES PORTRAITS DE FEMMES MUSULMANES,

POUR D’ÉVIDENTES RAISONS RELIGIEUSES ; en revanche, il exécute de nombreuses études d’après des jeunes femmes

juives, qu’il rencontre à Tanger notamment. Ici, il s’agit de Precidia Ben Chimol, fille d’Abraham Ben Chimol, le

drogman - l’interprète - du consulat de France à Tanger. Une aquarelle de l’album offert par Delacroix, Mornay,

conservée au Metropolitan Museum de New York, représente la jeune fille dans la même attitude avec Saada Ben

Chimol, en train de faire sa toilette. Delacroix relate dans ses notes du 12 avril 1832 : “Après le retour de Mequinez.

Chez Abraham [Ben Chimol] avec MM. de Praslin et d’Haussonville. La fille avec un simple fichu sur la tête et sa toilette.”

L’aquarelle de l’album de Chantilly est donc un simple brouillon, croqué rapidement et sur le vif, que l’artiste re-

prend pour les planches de l’album Mornay, offert à son ami en souvenir de leur voyage.

Eugène Delacroix (Charenton, 1798 – Paris, 1863)

Album du voyage au Maroc en 1832 : Étude de femme juive (Precidia Ben Chimol)

Mine de plomb et aquarelle. H. 19,5 cm ; L. 12,5 cm, Chantilly, musée Condé, Ms. 390, f° 27

Hist. : acquis à la vente Eugène Delacroix, Paris, hôtel Drouot, février 1864, n° 663

(“Voyage au Maroc et en Espagne”, 7 albums) ; acquis par Adrien Dauzats pour le duc d’Aumale pour 700 francs.

• 18

DOMAINE DE CHANTILLY

LES ŒUVRES PHARES DE L’EXPOSITION

À TANGER LE 29 AVRIL 1832, ACCOMPAGNÉ DU COMTE DE MORNAY, DE MARCUSSEN ET DE FRAYSSINET, Delacroix

rend visite à la famille Bouzaglo, ainsi que Jamila Bouzaglo le note en écriture hébraïque sur le feuillet suivant qui

la représente. Une aquarelle conservée au musée du Louvre représente cette famille entourée de leurs hôtes européens.

Cette aquarelle et les croquis qui l’accompagnent serviront à l’élaboration du chef-d’œuvre de Delacroix Femmes

d’Alger dans leur appartement, que l’artiste exposera au Salon de 1834 (musée du Louvre). Durant son bref séjour

à Alger, du 25 au 28 juin 1832, Delacroix a en effet la possibilité de visiter un harem et note dans son journal :

“C’est beau ! C’est comme au temps d’Homère ! La femme dans le gynécée s’occupant des enfants, filant la laine ou brodant

de merveilleux tissus.”

Eugène Delacroix (Charenton, 1798 – Paris, 1863)

Feuillet détaché de l’album du Maroc, 1832 : Femmes juives dans leur appartement ; la famille Bouzaglo

Mine de plomb et aquarelle. H. 12,5 cm ; L. 19,5 cm, Chantilly, musée Condé, Ms. 390, f° 59

• 19

DOMAINE DE CHANTILLY

LES ŒUVRES PHARES DE L’EXPOSITION

CE TABLEAU EST LA RÉPLIQUE AUTOGRAPHE DU TABLEAU EXPOSÉ AU SALON DE 1847 (MUSÉE VON DER HEYDT,

WUPPERTAL, ALLEMAGNE) qui fut acquis par le roi Louis-Philippe et donné à sa fille Clémentine de Saxe-Cobourg.

Une réplique fut commandée par la Direction des Musées Royaux pour le duc d’Aumale. Delacroix le 20 juillet

1847 écrit dans son Journal : “Le matin au Louvre, chez M. de Cailleux, qui m’a demandé la répétition du Corps de

garde.” Le 31 août, il note : “Travaillé à la copie du Corps de garde”. Cette copie est très proche de l’original, qu’il

reprend au Louvre fin mai ; elle n’en diffère que par quelques accessoires. Appartenant au duc d’Aumale avant la

révolution de 1848, elle est saisie aux Tuileries, un moment égarée, puis retrouvée par Barbier, l’ancien professeur

de dessin des Orléans. Le voyage de Delacroix au Maroc en 1832 marque un tournant dans son art : il a le sentiment

de trouver là-bas l’Antiquité vivante, ce fameux modèle dont les artistes d’alors doivent s’inspirer. Surtout, la lumière,

le pittoresque, la couleur locale le frappent. Le chef de file des romantiques devient orientaliste et retrouve la

grandeur antique et l’idéal classique, mais d’une manière authentique et réaliste, contrairement à la Grèce idéalisée

des néoclassiques. Il peint cette composition quinze ans après son voyage. Au Salon de 1847, le tableau original fut

apprécié par le critique de Théophile Gautier.

Eugène Delacroix (Charenton, 1798 – Paris, 1863)

Le Corps de garde à Meknès

Huile sur toile. H. 65 cm ; L. 53 cm, S. d. b. c. : Eug. Delacroix / 1847,

Chantilly, musée Condé, PE-457

• 20

DOMAINE DE CHANTILLY

LES ŒUVRES PHARES DE L’EXPOSITION

AU SALON DE 1844, MARILHAT EXPOSE HUIT PAYSAGES, DEUX D’AUVERGNE ET SIX DU PROCHE-ORIENT, dont trois

d’Égypte et trois de Syrie. Théophile Gautier commente dans La Presse du 2 avril 1844 : “M. Marilhat a exposé cette

année huit tableaux, autant de perles à enchâsser dans l’or. […] Les Arabes syriens en voyage nous paraissent un des

meilleurs ouvrages de l’auteur. Un horizon de collines rocheuses et décharnées, un ciel sans flocon de nuage, un terrain

aride comme une pierre ponce où il n’est pas tombé depuis la création d’autre eau que les gouttes de sueur de voyageurs

haletants qui le traversent, une petite caravane où figure un chameau blanc de l’aspect le plus bizarre, quelques pauvres

diables aux burnous poudroyant de soleil, aux jambes nerveuses et cuivrées, se suivant à la file, voilà tout le tableau.

Ils marchent si bien et ils ont un air si patriarcal qu’on voudrait se joindre à la troupe.” La critique est unanime.

Thoré écrit ainsi : “M. Marilhat a exposé quelques tableaux qui consolent un peu de l’absence de M. Decamps. Après

le grand peintre des Turcs et des Arabes, c’est en effet M. Marilhat qui exprime le mieux la nature de l’Orient.”

C’est le dernier Salon de l’artiste, qui meurt peu après, en 1847.

Prosper Marilhat (Vertaizon, 1811 – Paris, 1847)

Arabes syriens en voyage

S. b. g. : P. Marilhat, Bois. H. 28 cm ; L. 50 cm, Chantilly, musée Condé, PE-500

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DOMAINE DE CHANTILLY

LES ŒUVRES PHARES DE L’EXPOSITION

CE TABLEAU, EXPOSÉ AU SALON DE 1846, FUT COMMENTÉ PAR BAUDELAIRE: “M. Decamps, qui sait si bien faire

le soleil, n’a pas su faire la pluie ; puis il a fait nager des canards dans de la pierre, etc.” Le duc d’Aumale appréciait

chez Decamps la façon dont il sait rendre “la lumière intense, chaude et poudreuse d’une rue de ville d’Asie, un corps de

garde dans l’ombre, où la pâleur blafarde d’un Turc gras s’oppose à la face maigre et tannée d’un palikare”. Devant ce tableau,

il s’écriait : “Un vrai morceau de soleil, celui-là ! Tout le panneau dont il fait le centre est illuminé par lui”.

Alexandre-Gabriel Decamps (Paris, 1803 – Fontainebleau, 1860)

Souvenir de la Turquie d’Asie, dit aussi Enfants turcs auprès d’une fontaine

Toile. H. 100 cm ; L. 74 cm, S. d. b. d. : 1846 / DECAMPS, Chantilly, musée Condé, PE-476

Hist. : Salon de 1846 n° 480 ; coll. marquis Maison ; acquis par le duc d’Aumale en janvier 1868 ;

Paris, Exposition universelle de 1855

• 22

DOMAINE DE CHANTILLY

LES ŒUVRES PHARES DE L’EXPOSITION

PETIT-FILS DE CLAUDE-JOSEPH VERNET, FILS DE CARLE VERNET (1758-1836), ATTACHÉ À LA FAMILLE D’ORLÉANS,

HORACE VERNET EST PROTÉGÉ PAR LOUIS-PHILIPPE ET DEVIENT LE PEINTRE OFFICIEL DE LA MONARCHIE DE JUILLET.

Directeur de l’Académie de France à Rome de 1828 à 1835, il se rend en Algérie en 1833 avec l’artiste anglais William

Wyld. Il veut ensuite aller en Égypte, mais doit abandonner ce projet. En 1839, il est à Alexandrie avec son neveu et

élève Goupil-Fesquet. Horace Vernet repart en Algérie en mars 1845. En 1847, Louis-Philippe pense lui confier la

réalisation d’un portrait d’Abd el-Kader rélégué à Toulon, ce qui permettrait à l’artiste de faire savoir à l’émir que

le roi souhaite tenir la promesse faite par son fils, le duc d’Aumale, de le laisser partir vers la destination de son

choix. La révolution de 1848 empêche l’exécution du portrait et de la mission diplomatique.

Le tableau de Chantilly est la réplique de l’œuvre de la collection Wallace (Londres), peinte à Rome en 1833 et

exposée au Salon de 1834 sous le titre “Scène d’Arabes dans leur camp écoutant une histoire (appartient à lord Pembrock)”,

dont elle diffère par les premiers plans. Vernet fait cette répétition à Rome alors qu’il expose l’original à Paris au

Salon où son tableau est confronté aux Femmes d’Alger de Delacroix. Beaucoup plus documentaire, à la limite de

l’œuvre de propagande, la toile de Vernet présente l’armée française accueillie chaleureusement par les troupes

algériennes, qui lui offrent une fantasia.

Horace Vernet (Paris, 1789 – Paris, 1863)

Scène d’Arabes dans leur camp écoutant une histoire, dit aussi Le Parlementaire et le Médjelès

Toile. H. 98 cm ; L. 137 cm, S. d. b. c. : H. Vernet Rome 1834, Chantilly, musée Condé, PE-438

• 23

DOMAINE DE CHANTILLY

LES ŒUVRES PHARES DE L’EXPOSITION

CE DESSIN PEUT ÊTRE IDENTIFIÉ COMME CELUI DU SALON DE 1850. En effet, d’après les archives des musées

nationaux, le dessin de Decamps Cavalerie turque mesurait H. 120 cm ; L. 150 cm : les dimensions étant alors

parfois données avec le cadre, cette identification est plausible. Decamps conçoit ses grands pastels non pas comme

des dessins préparatoires, mais comme des œuvres abouties, de véritables tableaux qui établissent son succès auprès

des amateurs parisiens.

Alexandre-Gabriel Decamps (Paris, 1803 – Fontainebleau, 1860)

Cavalerie turque asiatique traversant un gué

Aquarelle rehaussée de pastel. H. 66 cm ; L. 98 cm

S. d. b. d. : Decamps 1843 Chantilly, musée Condé, PE-483

,

• 24

DOMAINE DE CHANTILLY

PUBLICATIONS, VISITES, atelier …AUTOUR DE L’EXPOSITION

Le propos de cet ouvrage est de s’intéresser aux débuts de l’orientalisme, sans dépasser le milieu des années 1850,

d’explorer la naissance de ce mouvement et de mieux étudier ces premiers artistes qui portèrent leur regard au-delà

de l’Europe : des scènes de genre pittoresques de Decamps aux aquarelles archéologiques d’Edward Lear, des paysages

de Prosper Marilhat à la conquête et à la découverte de l’Algérie chez Horace Vernet, Adrien Dauzats,

Eugène Fromentin, Hippolyte Bellangé etc…

• Le catalogue de l’exposition

Delacroix et l’aube de l’OrientalismeDe Decamps à Fromentin, dessins et peintures, de Nicole Garnier, éditions Somogy 176 pages / 116 illustrations

Parution le 3 octobre 2012

• Le livret de visite

Delacroix et l’aube de l’orientalismeDe Decamps à Fromentin, peintures et dessinsCarnet anglais, éditions Somogy

Format : 14 x 21 cm

24 pages /15 quadri illustrations

Rédigé par Nicole Garnier, le livret de visite accompagne l’exposition “Delacroix et l’aube de l’orientalisme”

(Jeu de paume du domaine de Chantilly 30 septembre 2012-7 janvier 2013).

• Visites et atelier

Visite guidée de l’exposition tous les week-ends : 3 euros

Livret de visite pour les enfants (6-11, 12-17 ans) gratuit

Visites-ateliers pour les enfants : Mon carnet de voyage

Sur la trace des artistes voyageurs du XIXe siècle, les enfants viennent composer leur carnet de voyage

de l’exposition et partent à la découverte de l’Orientalisme, ses thèmes, ses paysages et ses couleurs.

Tous les mercredis de 14h15 à 16h pour les enfants de 6 à 12 ans, 4 euros.

• Application numérique

Les carnets de voyage de Delacroix au Maroc

L'exposition, les publications et les activités pédagogiques bénéficient

du soutien du Groupe Randstad France

A l'occasion de l'exposition, il sera possible de télécharger gratuitement sur iTunes une application pour iPhone et iPad

reproduisant le Carnet de voyage au Maroc de Delacroix. 72 pages pour découvrir les écrits et surtout les magnifiques

aquarelles de l'artiste peintes lors de son voyage en Afrique du Nord.

• 25

LE JEU DE PAUME,

CONSTRUIT ENTRE 1756 ET 1758 PAR L’ARCHITECTE CLAUDE BILLARD DE BÉLISARD POUR LOUIS-JOSEPH DE BOURBON,

PRINCE DE CONDÉ, IL EST L’UN DES DERNIERS JEUX DE PAUME CONSTRUITS EN FRANCE, d’environ 42 mètres de long

et 14 mètres de large, dimensions issues de la réglementation ancienne des jeux de paume qui devait faire au minimum

90 pieds de long sur 27 pieds de large.

Il est composé de deux entités distinctes : la “dépouille” à l’extrémité Est du bâtiment et la salle de jeu.

L’HISTOIRE DU JEU DE PAUME

HÉRITIER DU DOMAINE DE CHANTILLY EN 1740, LOUIS-JOSEPH DE BOURBON-CONDÉ CHOISIT DE CONSTRUIRE UN

NOUVEAU JEU DE PAUME EN 1756. Première construction du prince dans le Domaine, il décide de le placer en bordure du

domaine, faisant face aux Grandes Écuries érigées pour son père Louis-Henri de Bourbon-Condé en 1735.

Épargné par les destructions révolutionnaires, le Jeu de Paume est transformé en salle de bal puis sert de temps à

autre de théâtre, probablement pour les habitants de la ville de Chantilly toute proche.

L’ancienne dépouille est transformée en logement pour accueillir notamment les gardiens et l’architecte de

Louis-Henri-Joseph de Bourbon.

En 1830, au décès de Louis-Henri-Joseph duc de Bourbon, celui-ci confie le domaine de Chantilly à son

petit-neveu et filleul, Henri d’Orléans, duc d’Aumale, fils du roi Louis-Philippe d’Orléans et de Marie-Amélie de

Bourbon-Sicile. Le duc d’Aumale choisit de transformer la grande salle en annexe de son musée, installé dans le

Grand Château, tandis que les espaces de l’ancienne dépouille sont affectés au logement du personnel du domaine.

DOMAINE DE CHANTILLY

UN NOUVEL ESPACE D’EXPOSITION

• 26

DOMAINE DE CHANTILLY

Le 17 avril 1898, moins d’un an après le décès du duc d’Aumale, le musée Condé ouvre ses portes. La donation de

ses biens en faveur de l’Institut de France établie en 1886 sous réserve d’usufruit devient effective. Le domaine

désormais géré par l’Institut de France conserve sa vocation de musée. Les collections du musée Condé sont réparties

en plusieurs lieux, dans le château, à la Maison de Sylvie et au Jeu de Paume.

Depuis son ouverture, l’organisation et la présentation des collections, pensées par le duc d’Aumale, ont perduré,

respectant ainsi les conditions de la donation et la mémoire du prince.

Restauré entre 1989 et 1991 sous la direction d’Yves Boiret, architecte en chef des monuments historiques, le Jeu de

Paume accueillit dès lors des manifestations diverses. La grande salle abritait encore il y a peu quelques tableaux et

tapisseries qui évoquaient la muséographie du duc d’Aumale.

LE PROJET D’AMENAGEMENT DU JEU DE PAUME

L’AMÉNAGEMENT DU JEU DE PAUME MENÉ PAR LA FONDATION POUR LA SAUVEGARDE ET LE DÉVELOPPEMENT DU

DOMAINE DE CHANTILLY, SOUS AUTORITÉ DE L’ARCHITECTE EN CHEF DES MONUMENTS HISTORIQUES, PIERRE

ANTOINE GATIER avec l’intervention du programmiste BL Associés, est construit autour du souhait de faire du Jeu

de Paume un espace polyvalent, permettant de mettre en place des expositions, d’organiser des concerts, des conférences

et des réceptions. Les capacités d’accueil sont étudiées avec l’aménagement d’une banque d’accueil et la mise en place

d’un abri temporaire en cas d’affluence.

Les installations techniques telles que l’éclairage et le traitement d’air font également l’objet de travaux pour répondre

aux besoins de la salle du Jeu de Paume afin de garantir la préservation des œuvres et le confort des visiteurs.

L’aménagement du Jeu de Paume intègre l’accessibilité de l’édifice avec la mise en œuvre d’une rampe réglementaire

et des sanitaires adaptées aux personnes à mobilité réduite.

La difficulté majeure du projet de réutilisation résulte du dimensionnement réduit de l’espace de la dépouille, adaptée

au jeu personnel du Prince qu’il faut adapter à l’accueil du plus grand nombre (entre 150 à 300 personnes).

La grande salle bénéficie d’installations techniques (éclairage, traitement d’air, ...) intégrées dans les combles ou

distribuées dans la coursive haute. L’ensemble de ces dispositifs offrira un fonctionnement moderne à cet espace

culturel. L’intégration d’une paroi épaisse permet de créer un espace d’attente, assurant ainsi l’isolation thermique

et acoustique entre l’espace d’accueil et la grande salle abritant les événements.L’ensemble de ces aménagements est

strictement réversible, intégré avec soins dans l’aménagement du duc d’Aumale.

• 27

DOMAINE DE CHANTILLY

LE CHÂTEAU ABRITE LE MUSÉE CONDÉ QUI SE COMPOSE D’UNE COLLECTION DE PEINTURES ANCIENNES EXCEPTIONNELLE.

PLUS DE 550 TABLEAUX Y SONT EXPOSÉS, ET PARMI EUX DES CHEFS-D’OEUVRE DE RAPHAËL, BOTTICELLI, CLOUET,

POUSSIN, INGRES, DELACROIX, FOUQUET, WATTEAU… Au coeur du château se trouve également l’une des

bibliothèques les plus riches d’Europe : le Cabinet des Livres. Conservant 13 000 ouvrages dont 1500 manuscrits et

500 incunables dans cette seule pièce, le Domaine possède avant tout le manuscrit le plus précieux au monde :

“Les Très Riches Heures du duc de Berry ” (XVe siècle).

Le parc est unique par la diversité des jardins qui le composent : le jardin à la française dessiné par Le Nôtre au

XVIIe siècle, le Hameau qui inspira Marie-Antoinette et vit naître l’authentique crème Chantilly, le jardin anglo-

chinois du XVIIIe siècle, et le jardin anglais du XIXe siècle. Le labyrinthe historique et les oiseaux en liberté s’ajoutent

au charme des lieux.

Les Grandes Ecuries, architecture magistrale du XVIIIe siècle, sont parmi les plus belles au monde. A l’intérieur,

le Musée Vivant du Cheval, ses 30 chevaux et son équipe de 8 cavalières, proposent toute l’année des animations

équestres ainsi que des spectacles. L’ensemble du Domaine de Chantilly est propriété de l’Institut de France, depuis

la donation faite en 1886 par l’un de ses membres, le duc d’Aumale, cherchant ainsi à éviter la dispersion de ses

riches collections. En 2005, l’Institut de France a signé une convention de coopération avec la Fondation pour la

sauvegarde et le développement du Domaine de Chantilly, créée par Son Altesse l’Aga Khan ; elle en assure ainsi la

restauration, la gestion et le développement.

LE DOMAINE de Chantilly

Le Domaine de Chantilly est situé au cœur de 7800 hectares de terres, au sein de

l’une des plus grandes forêts des environs de Paris. Constitué depuis le Moyen - Âge par les différents propriétaires

(Anne de Montmorency ; les Bourbon-Condé dont le Grand Condé, cousin de Louis XIV ; Henri d’Orléans, duc d’Aumale),

le Domaine est l’écrin de trésors mêlant l’art, la nature et la gastronomie.

• 28

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES...

INFORMATIONS SUR L’EXPOSITION

Chantilly est à moins d’une heure de Paris et à vingt minutes de l’aéroport Roissy-Charles-De-Gaulle

En voiture

• En venant de Paris : autoroute A1, sortie n°7 Chantilly (Fosses, Survilliers, Chantilly)

suivre D16 direction Fosses,

puis N17 direction Chantilly & La Chapelle en Serval à la sortie de La Chapelle en Serval,

prendre D924a (à gauche) direction Chantilly

• En venant de Lille ; autoroute A1, sortie n°8 Survilliers, autoroute A16, sortie Champagne-sur-Oise

En train et en RER :

• Gare du Nord SNCF Grandes lignes (25 minutes) arrêt : Chantilly-Gouvieux.

• Châtelet les Halles RER ligne D (45 minutes), arrêt : Chantilly-Gouvieux.

De la gare au Château

• A pied : 15 - 20 minutes

• Le DUC (Desserte Urbaine Cantillienne) le bus gratuit de la ville de Chantilly :

départ de la gare routière, descendre à l'arrêt “Chantilly, église Notre-Dame”

Navette depuis Paris

• Week-end, jours fériés et vacances scolaires

• Départ de Porte Maillot (Arrêt cars Air France) à 9h30. Arrêt “avenue Pershing”

• Retour à Paris : 17 heures

L’entrée du Jeu de Paume se situe en face des Grandes Ecuries.

HORAIRES D’OUVERTURE

• Tous les jours sauf le mardi, de 10h30 à 17h00

TARIFS DE L’EXPOSITION

• Billet de l’exposition et accès au parc : 8 euros

4 euros pour les moins de 18 ans

Billet groupé Château - Parc

et Exposition Delacroix : 16 euros

7 euros pour les moins de 18 ans

ACCES

Relations avec la presseHeymann, Renoult Associées

AGNÈS RENOULT & ELÉONORE GRAU

01 44 61 76 76 / [email protected]

Visuels et dossiers téléchargeables

sur www.heymann-renoult.com

• 29

ET LE DEVELOPPEMENT DU DOMAINE de Chantilly

LA FONDATION POUR LA SAUVEGARDE

ASSURER LA PÉRENNITÉ DU DOMAINE, en garantissant le développement économique et environnemental durable,

l’inscrire dans le paysage culturel international, telles sont les missions de la Fondation, également tenue au strict

respect des conditions du legs du duc d’Aumale.

Depuis sa création, la Fondation mène un vaste programme de rénovations et de restaurations, qui, par phase, vise

à sauvegarder l’ensemble du Domaine (Château, Parc et Grandes écuries).

En 2012 notamment, le jardin Anglais, le salon de musique, la fontaine du Dôme des Grandes Ecuries, la Maison de Sylvie

et le Jeu de Paume ont retrouvé leur splendeur d’antan.

Ces projets sont financés, pour les dix ans à venir, par un partenariat public/privé, pouvant faire intervenir l’Etat,

la Région Picardie, le Département de l’Oise, Son Altesse l’Aga Khan, l’Institut de France mais aussi des mécènes.

Préservant les exceptionnelles richesses du Domaine mais favorisant également les conditions d’accueil et de circulation

des visiteurs, ces travaux renforcent la politique de développement économique menée en parallèle par la Fondation.

Celle-ci mise en effet sur un programme culturel placé sous le signe du professionnalisme, de l’excellence scientifique

et de l’ouverture à tous les publics, ainsi que sur l’animation d’un réseau de relais prescripteurs, en France comme

à l’étranger. Avec pour objectifs stabilité et autonomie économiques, la Fondation propose un modèle de gestion

d’un équipement culturel de grande ampleur.

Partenaires

Créée en 2005 par Son Altesse l’Aga Khan, la Fondation pour la sauvegarde

et le développement du Domaine de Chantilly a été mandatée par l’Institut de France, propriétaire des lieux

à la suite de la donation du duc d’Aumale.

Exposition réalisée avec la collaboration du Musée du Louvre et le soutien de l'Institut Randstad