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Les phenomenes de sandhi dans un dialecte bas-francique meridional Rene Jongen 0. Nous adopterons pour l'essentiel un point de vue monographique. Nous indiquerons tout d'abord en quel sens il nous parait souhaitable de restreindre le domaine des phenomenes de sandhi. Ensuite, nous passerons en revue un certain nombre de regies ou de proces sandhi, tels que nous avons pu les deceler dans le dialecte bas-francique meridional (Südniederfränkisch) de Moresnet. Notre but est modeste: nous vou- drions montrer que les mecanismes de structuration phonologique d'un parier - en l'occurrence les phenomenes de sandhi - peuvent presenter un degre important de diversite et de complexite. Cette complexite n'est nullement inherente - ni necessairement ni exclusivement - au caractere moφhonologique de certains de nos exemples: nous avons enregistre d'une part l'existence d'un systeme assez complexe de regies non-mor- phonologiques (deux niveaux distincts, l'un preallegro, l'autre post-alle- gro), et d'autre part l'existence de regies morphonologiques generali- santes (p. ex. R. 3.6.2.) 1.1. Toute description monographique comporte presque inevitable- ment une composante contrastive interne. Cela est tout particulierement le cas pour l'etat de langue decrit ici (1). II s'agit en realite d'un diasys- teme, d'un ensemble de sous-systemes differents en relation de diver- site relative parce que motivee (c.-a-d. de diversification, recente ou en cours d'elaboration, a partir d'une identite genetique). Nous nous contenterons ici de distinguer deux sous-groupes d'äge et ne prendrons en compte que les collisions phonematiques qui, d'une fa5on ou d'une autre, donnent lieu ä un traitement sandhi particulier (pour plus de de- tails, voir Jongen 1972 a). 1.2. Moresnet est situe dans l'extreme Nord-Est de la province (beige) de Liege. Son dialecte appartient ä la zone de transition entre le lim- bourgeois et le ripuarien. L'isoglosse de la 2e mutation consonantique du Hoch- et Mitteldeutsch (Benrather Linie) le separe du dialecte ripua- rien d'Aix-la-Chapelle (Aachen), p. ex. Mor. u.t/ ά.ρ / mä. ks = rip. üs Brought to you by | Indiana University Bloomington Authenticated | 129.79.13.20 Download Date | 7/1/14 7:41 PM

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Les phenomenes de sandhi dans un dialecte bas-francique meridional

Rene Jongen

0. Nous adopterons pour l'essentiel un point de vue monographique. Nous indiquerons tout d'abord en quel sens il nous parait souhaitable de restreindre le domaine des phenomenes de sandhi. Ensuite, nous passerons en revue un certain nombre de regies ou de proces sandhi, tels que nous avons pu les deceler dans le dialecte bas-francique meridional (Südniederfränkisch) de Moresnet. Notre but est modeste: nous vou-drions montrer que les mecanismes de structuration phonologique d'un parier - en l'occurrence les phenomenes de sandhi - peuvent presenter un degre important de diversite et de complexite. Cette complexite n'est nullement inherente - ni necessairement ni exclusivement - au caractere moφhonologique de certains de nos exemples: nous avons enregistre d'une part l'existence d'un systeme assez complexe de regies non-mor-phonologiques (deux niveaux distincts, l'un preallegro, l'autre post-alle-gro), et d'autre part l'existence de regies morphonologiques generali-santes (p. ex. R. 3.6.2.)

1.1. Toute description monographique comporte presque inevitable-ment une composante contrastive interne. Cela est tout particulierement le cas pour l'etat de langue decrit ici (1). II s'agit en realite d'un diasys-teme, d'un ensemble de sous-systemes differents en relation de diver-site relative parce que motivee (c.-a-d. de diversification, recente ou en cours d'elaboration, a partir d'une identite genetique). Nous nous contenterons ici de distinguer deux sous-groupes d'äge et ne prendrons en compte que les collisions phonematiques qui, d'une fa5on ou d'une autre, donnent lieu ä un traitement sandhi particulier (pour plus de de-tails, voir Jongen 1972 a).

1.2. Moresnet est situe dans l'extreme Nord-Est de la province (beige) de Liege. Son dialecte appartient ä la zone de transition entre le lim-bourgeois et le ripuarien. L'isoglosse de la 2e mutation consonantique du Hoch- et Mitteldeutsch (Benrather Linie) le separe du dialecte ripua-rien d'Aix-la-Chapelle (Aachen), p. ex. Mor. u.t/ ά.ρ / mä. ks = rip. üs

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/ äf / mäxd (fr. <hors de> / all. <aus>; <singe> / <Affe>; <faire> / <ma-chen>). Le lecteur pourra utilement se reporter a la carte en annexe. II y trouvera en outre des informations relatives ä la distribution geographi-que de quelques regies sandhi importantes (2). Pour la lecture des sym-boles, voir ci-dessous; voir aussi Goossens (1965) et la contribution de J. Stroop dans le present ouvrage.

1.3. Les systemes phonematiques (voyelles/consonnes) (voir sche-mas).

II s'agit de systemes maximaux (nous negligeons les nombreuses neu-tralisations intersegmentales et les restrictions distributionnees). Les po-tentialites distinctives des voyelles pleines sont ä multiplier par quatre, car chacune est susceptible de se combiner paradigmatiquement avec l'un des deux prosodemes binaires suivants: duree vocalique ( /V/ vs /V / ) et accentuation rhenane (opposition Schärfung (accent frappe) (/V:/) et Trägheitsakzent (accent traine) (/V./) (voir 1 et 2 dans le sche-ma et exemples de paires minimales) (3). Relevons pour les consonnes quelques particularites importantes (voir numerotation dans schema):

3 a 5 : existence de trois collisions orientees (voir fleches): le deu-xieme groupe d'age (jeune generation) utilise, en lieu et place des allophones palataux/velaires du phoneme fricatif voise / γ / , des allophones qui se confondent avec ceux d'autres pho-nemes: a) avec / g / ä l'initiale devant consonne ([gC-]) (mais / g / a par ailleurs une distribution tres restreinte (/-g/, intervo-calique et final (voir cependant R. 3.1. a); b) avec la semi-voyelle / j / ä l'initiale (allophone palatal [γ]); c) et avec / R / (fricative uvulaire voisee, qui est par ailleurs Γ allophone usuel de / r / ) (allophone velaire [γ]) (voir les exemples).

6 et 7: situation analogue au niveau de la fricative velaire sourde 8: equivalence phonologique entre / s - / (initial) et / ts-/

En outre: c'est bien l'opposition de voisement (et non de ten-sion) qui constitue la dimension pertinente dans les opposi-tions b/p, d/t etc.

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Schemas:

1)

i y u e 0 0 1. /V/ vs /V / * e 0e 9 2. /V./ vs /V:/

a d

2)

m η -η b d /-g ~[gC-]/ p k / 3

ν / y / y ~ f / 4 f / 9 ~ = / - ζ / 67S/ ' VR/ / z / /s ~(t)s—/ / ! / / w / / h - /

Exemples:

l e t2 : za.i (<rassasie>/<satt>) vs za.i (<disait>~<tendre>/<sagte> ~<sanft>) vs (<(vous) dites> / <(ihr) sagt>); hd.t (<bois>/<Holz>) vs hö:t (<chapeau>/<Hut>)

3: Yru3:t~jru9:t~gru9:t (<grand>/<gross>) 4: yö:t~jö:t (<bon>/<gut>) vs jy:t, pi. jy.dd (<juif>/<Jude>) 5: vro^[9~vrq:r9 (<demander>/<fragen>); drä.yd~drä:r9 (<por-

ter>/<tragen>); vs wq:rg (<etaient>/<waren>) 6: 9n vro:£ ~vro:R (<une question>/<eine Frage>): lä.£ 9~lä.Rd

(<rire>/<lachen>) 7: e.f~e.s(<je>/<ich>); vrS:g~vrö:s(<töt>/<früh>); vs and ve.s (<un

poisson>/<ein Fisch>); fti/s (<poche>~<sac>/<Tasche>) 8: su-k9r~tsu.ter (<sucre>/<Zucker>)

2.1 Par sandhi, nous entendons: tout changement phonologique (au sens large) 1) associe ä une operation de combinaison de signes, et 2) lo-calise aux frontieres de ces derniers. II peut des lors s'agir de change-ments de nature diverse: changements dus ä des contraintes phonotacti-

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ques generates ou specifiques, changements phonemiques, subphone-miques ou morphonologiques. Les definitions traditionnelles sont en general soit trop restrictives quant ä la premiere propriete mentionnee ci-dessus (c'est le mot, et non le signe, qui y constitue souvent le seul ca-dre de reference), soit trop larges (la deuxieme propriete faisant defaut) (4). Au risque de rendre le concept de sandhi superflu, il y a lieu d'ex-clure les variations ou alternances dont le changement structural porte sur des segments qui ne sont pas localises aux frontieres des signes com-bines. Prenons l'exemple du Umlaut dans les parlers westgermaniques. On peut en reconstituer trois moments historiques importants:

1) Regle phonologique originelle (westgermanique), innovation de type coarticulatoire: surgissement d'une regie subphonemique d'harmonisation vocalique portant sur les traits de palatalite et (mais uniquement pour la voyelle ä aperture maximale, / a / ) de fer-meture:

—cons +voc

f+vel.) [+ap. max.)a_

-l-pal. _(ap. max.—l)a

—cons. +pal -l-ferme

Cond.: entre les deux segments [—conson.] il n'y a pas de frontiere ([o]) ou tout au plus une frontiere morphematique ([—]).

Exemples: wgm. *brucki > *[brykki] ( > all. Brücke / Mor. bro.k); wgm. *sköni >*[sk0ni] ( > all. schön / Mor. so.n)\ wgm. *baddja-> *beddja ( > all. Bett / Mor. be:t, pi. be:dar)

2) Perte du (trait pertinent du) contexte originel. II s'agit de regies dia-chroniques independantes de 1: affaiblissement du / i / (i> d) et dis-parition du / j / (J> 0).

3 a) Phonologisation des produits de la R. 1 (p. ex. / u ~ y / W u / vs /y / ) et lexicalisation des items [o] (voir 2.2.):

p. ex. >-*[br0ggi]=> */breggd/(Mor. /bre:g/) b) Moφhonologisation des cas [—]: existence d'un nombre important

de suffixes germaniques/westgermaniques contenant l'un des ele-ments definitoires du contexte originel (p. ex. pluriels nominaux en / = i / ou /=ir/; suffixes verbaux 2e et 3e p.sg. en /=is / et /=it / ; de-rivatifs des verbes causatifs en /=jan/, etc.). Les allophones se pho-nologisent sans cependant se lexicaliser: le changement structural se conserve comme tel (existence d'alternances), mais au facteur contextuel originel (qui s'est perdu, voir 2) a ete substitue par rein-terpretation abductive un contexte nouveau, (partiellement) gram-

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C)

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matical: p. ex. certaines suffixations declenchent, automatiquement ou en combinaison avec certaines classes ou entites lexicales seule-ment, l'application d'une regie (nu^honologique) du Umlaut:

p. ex. Verbes [—reg] —• Umlaut / (C) = X (voir 3.8.6) Γ+voc

_—cons Cond.: X est le flexif de la 2e ou 3e p.sg. ind. pres.

Exemple: /slo:p=9/(dormir/schlafen)=>2e p.sg. [§loe:ps], 3e p.sg. [sl0e:pt]

Moφhologisation de l'alternance (qui de phenomene concomitant devient le support meme de l'operation nu^hologique):

p. ex. Mor. /za.k/ (<sac>/<Sack>)=>pl. /za.k=Umlt/-^{ze.k]

Ni la regle phonologique originelle, ni ses derives morphonologiques ne relevent des phenomenes de sandhi. Sans doute, des contraintes pho-notactiques peuvent-elles se manifester par-delä certains types de fron-tieres (p. ex. le Umlaut originel s'applique aussi ä Finterieur du mot deri-vateme ou flecteme), sans doute les regies moφhonologiques sont-elles par definition des parties integrantes d'operations moφhologiques (qu'elles accompagnent et signalent), mais les changements structuraux qu'elles declenchent ou specifient ne sont ä considerer comme pheno-menes de sandhi que si les segments affectes sont localises aux fron-tieres des signes combines.

2.2 Symboles: I. (Frontieres)

II. (par ailleurs)

1)[o]: sequence phonologique ne contenant aucune frontiere

2) [—]: frontiere moφhologique, soit flexionnelle (H), soit derivationnelle (H)

3) [ J : frontiere entre Constituante de mots com-poses

4) [#]: frontiere syntaxique (clitiques) 5) [##]: frontiere syntaxique (sans pause phona-

toire) 6) [ I ]: pause phonatoire 7) [#T#]:les frontieres 2 ä 5 (etc) 1)V (voyelle); C (consonne); (cons, voisee); C

(cons, sourde); Q (cons, tendue); ^ (cons, [-ten-due]; Τ (d et t);? (coup de glotte)

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: assimilation regressive/progressive pas d'assimilation en variance libre avec (actualisation phonetique); => (operation morphologique); > (changement diachro-nique)

3. Les regies: pourchaque regie, nous proposons au moins un exemple et Tun ou l'autre commentaire. Certaines regies sont formulees en termes de contraintes du type: si A, alors B.

3.1. a. Devoisement des obstruentes devant frontiere syllabique (et done aussi en finale absolue) (Silbenauslautverhärtung):

Si [-son] $ 1

Alors [—vse] (+tdu)

II s'agit d'une contrainte phonotactique generale. A vrai dire, eile ne releve pas des regies sandhi (absence de combinaison de signes), mais elle en constitue un prealable important.

Exemples: /bro:g, pi. bro:g=3 / (<pont>/<Briicke>) —• [bra; A, broiga]; /du:v, pi. du:v=a / (<pigeon>/ <Taube>) —• [duif, duiva]

3.1.b. Les sonorantes peuvent subir en finale un devoisement partiel ([4-vse—vse])

Exemple: /vo.l/ (<plein>/<voll>)—•[vo.J]

3.1.c. Particularite: la regie 3.1 .a. distingue toujours les deux antece-dents des collisions mentionnees en 1.3.

Exemples: 1) /le:v=3~le:j=9 / (<deposer>/<legen>) => le p.sg. ind. pr. /e .x #

le:y/ —• [(e.)ile:9~le:s] vs /vre:j=a/ (<courtiser>/ <freien>) => /e .x # vre:j/ —• [(e.) 5fre:j~9fre:j]

OA

2) /zä:y=3~zä:r=9 / (<dire>/<sagen>) => /e.x #za:y/ —>· [5sä:jf~9säiR~9sä:R] vs /va:r=a/ (<rouler>/<fahren>) —• [(e.) 9fä:R] (comp. /jsno:x/ (<assez>/<genug>) —• [janoDf—janoiR])

2) /

5 ) - :

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 123

Cela implique que dans les sous-systemes ou ces collisions sont un fait accompli, certains / r / et / j / doivent etre affectes d'un trait diacriti-que susceptible de declencher une desonorisation morphonologique (obligatoire dans le cas du / j / ) :

{/R/, / j /} ^ l 9 / s ] ηιοφίιο—[—son]

phon. [R~R]

Cette analyse est corroboree par l'apparition de formes simplifiees (perte du trait diacritique), p. ex. /kri:j=3/ (<recevoir>/<kriegen>) —* (e.9 kri:j~kri:j]

3.2.a. Assimilation progressive.

Si [—son]

Λΐ -vsen Alors ,. . 4-tdu

!)[##] (+cont.)J

2)[##] < j >

2)[##] " [ d 4.

—vse 4-tdu

Exemples: /o .p ##de:z##d0.js=a/ (<sur ces tables>/<auf diesen Tis-chen)) —• [o.pte:si0.jsa]; /e.x##ze.t# Z9##he.j/ (<je les mets ici>/<ich setze sie hier(hin)>) —• [(e.^je.tsahe.j]; /vo.f##jy:d=9/ (<cinq juifs>/<fünf Juden>) —• [vo.fpyida]; /be.s##da.t# V9r##jö.nt/ (<jusqu'a ce que nous allions>/<bis (daß) wir gehen>) —• [be.s/a.t/arjo.nt]; /lä.nk = za.m/ (<lent(ement)>/<langsam>) ['lä.nkja.m~'lä.nk53m~ 'lä.ntia.m]; /slQ:p=s (Umlt)#d9/ (<dors-tu?>/<schläfst du?>) (2.1.3 b) [sloeipsta]

La composante 1 de cette regle est quasiment une contrainte phono-tactique generale: seuls une dizaine de signes minimaux (lexemes) com-portent une sequence d'obstruentes voisees (/Qo]Q/), notamment / dz / (et presque toujours en variance libre avec /ts/), p.ex. ka:dzo (Aa-chen/rip. <katschen>). On peut pour cette raison-meme voir en / d z / une diphtongue consonantique (monophoneme).

3.2.b. Particularite: la retention des distinctivites anterieures aux colli-sions mentionnees en 1.3. est encore plus flagrante ici (comp. 3.I.e.)

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Exemples: /e. x##zä:y#da.t/ (<je dis cela>/<ich sage das>) [e.5sä:x/a.t~sä:R/a.t~sä:R<&i.t]; /9#zö:y#z9/ (<il les voyait>/ <er sah sie>) [azö:x J3~zö:Rs9~zö:.Rz9]; /e.x##vrp:y# de.x##da.t/ (<je te le demande>/<ich frage dich das>) [(e.) 9frQ:x/e.9ta.t - ..R/e.9 ~ ..Rde.?]; /e.x##le:y##da.t#dQ:/ (<je depose cela lä>/<ich lege das dort (hin)>) [e.9le:9tatQi~ le:sta-tQ:]; vs /he3.##wp:r##da.t/(<c'etait lui>/<er war es>) [hea.wQi/Wa.t]

3.3.a. Contexte: devant obstruente occlusive voisee (complement des contextes en 3.2.)

1) contexte: C [# T #] b

2) contexte: C [#Ta

3) contexte: C [—] d

'g

+vse +vse (—tdu) —tdu

—vse —vse +tdu +tdu

+vs6 ~+vse - tdu - tdu

ou

ou

—vs^__^vse - tdu - tdu

- tdu - tdu

L'assimilation y est au moins partiellement regressive (soit de voise-ment, soit de tension), sauf devant /*gC—/ (voir 1.3.)

Exemples: 1) /a:vwbre9.k=9/ (<demonter>/<abbrechen>) -• [aiv^rea.ks—

äivZvea.ka]; /me.t # # brua:d/ (<avec du pain>/<mit Brot>) -*• [me.i/ftruait ~ me.i/fcruait]

2) /ze.s##yru9:t=9##b6.m=pl. (Umlt) / (5) (<six grands ar-bres>/<sechs große Bäume>) [ze.s^ruaitabecm ~ zc.skr.. ~ ze.z^r..]

3 a) Suffixe preterit verbes reguliere (voir 3.8.b.) :/=da(n9)/ p. ex. /e.x#ma.k=da(na) / (<je faisais>/<ich machte>) [e.9ma.gi/3(n3)]; pret.de /py.ts=s/ (<donner un baiser>/rip. <pütschen>) py.dzd^(ns)

b) Suffixe part.passe verbes I et III (voir 3.8.b.) : /=d=/ p.ex. /e.=j9=ma.k=d/ (<mis en conserve>/<eingemacht>) [e.jama.kt] (R.3.1.) => forme flechie [e.jsma.gi/a]; /pl0.k=s/ (<cueillir>/<pflücken>) => pret.le p.pl. /v0e.r##pl0.k=da/ (classel) ou /v0e.r##plp3.=t=3/ (cl. Ill) [voe.rple.gds ~plQ9Ja] => part, passe flechi /j9=pl0.k=d=3~j9=plp9.

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 125

=d=3##a.p9l=pl. (Umlt)/ -• [japla.gds ~ jeplpa.i/a e.pal] (<des pommes cueillies>/<gepflückte Äpfel·)

c) Suffixe des nomina abstracta (germ. *-iPa):/ ξ da/ p.ex./hua:y/ (<haut>/<hoch>), /kra.gk/ (<malade>/<krank>), /de:p/ (<profond>/<tief>) => [hya: yds] (<hauteur>/<Höhe>), [kre.qfgJJa] (<maladie>/<Krankheit>), [deibdo] (<profon-deur>/<Tiefe>)...

d) Suffixe des ordinaux ( / = da/) et des noms de fractions de l'unite ( / = dal/), p. ex. / v o . f ^ d a / (<cinquieme>/<fünfte(r)>) [vo.v*/a]; /vo . f=da l / (<cinquieme>/<Fünftel·) [vo.vi/al]

e) Le suffixe / = do.m/, p.ex. / r i .k^do .m/ (<richesse>/<Reich-tum>) [ri.gdo.m] (mais aussi: [ri.kto.m] (influence de l'alle-mand?))

3.3.b. La regie 3.3.a.3) (voisement devant /—d/) est d'application dans un certain nombre de cas exceptionnels (exceptions ä la R.3.2.a.2)): 1) Devant le pronom personnel 2e p. pi. (qui est aussi la forme du vou-

voiement): /di.r/ et /dar / .

Exemples: /di.r ~ dar##we.t=t#da.t##o.x/ (<vous savez cela aus-si>/<ihr wißt ~ Sie wissen das auch>) [de.r~dar we.ta.do.R] => /we.t=t#dar#da.t/ (<savez-vous cela?>/<wißt ihr das?>) [we.i/arda.t]; /Q.f#dar##kQ:m=t/ (<si vous venez>/<ob ihr kommt>) [Q.vi/arkpimt]; /var=st0:=t#dar##da.t#dar##da.t ##düa.##mo:t=t / (<comprenez-vous que vous devez faire ce-la?>/<versteht ihr, daß ihr das tun müßt>) [varstoidar da. </arda.t(t)ua.mo :t]

Historiquement, il s'agit d'une segmentation «erronee» (reinterpreta-tion abductive): vha. iro> I) / *er#racine verbale =t /=> inversion: /r.v.=t#er/ fr.v.=d#erj (R.3.4.a.) => II) changement abductif: /r.v.(=t)#der/, mais le produit de la regle sandhi initiale ( = d#er) s'est maintenu! 2) Dans un petit nombre de composes (etymologiques, mais partielle-

ment demotives (p.ex. ravales au rang de derivatemes)): a) les noms de fractions de l'unite (3.3.a.3.d.): /=dal / < de.l

(<partie>/<Teil>) < germ. *daila-b) /de.s=dax/ (<mardi>/<Dienstag>) [de.zdax] (mais p.ex.

[doinasiax] (<jeudi>/<Donnerstag>)); [jp.dzdal] (<Valdieu> (topo-nyme)/<Gottestal>) ( < *jo.tswdä.l)

c) /kre.s^dä.x/ (<jour de Noel>/<Christtag>), /pp:swdä.x/ (<jour de

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Päques>/<Ostertag>) ->- [kre.zdä.x], [pQ:zi/ä.x]; /hä.ndwdö:k/ (<es-suie-mains>/<Handtuch>) [hä.ndoik] (mais p.ex. /dö.js^döik/ (<nappe>/<Tischtuch>) [d0.js/ö:k]); /hü.zjdoeir/ (<porte (prin-cipale)>/<Haustür>) ->· [hu.zi/oeir]. Pour les exemples 2 c, on a ega-lement la sequence (C^C] (R.3.2.a.2)

3.3.c. Les exemples en 3.3.b.2) semblent etre des vestiges d'un passe re-volu. La regle 3.2.a.2) (devoisement d'un / d / initial non-morphemique) serait alors le resultat d'une innovation plus recente. II existe plusieurs arguments en faveur de cette hypothese: 1) / d / est le produit d'une collision des phonemes germ. * /d / et

*/P>d/ (fricative). On peut supposer qu'avant la collision le com-portement sandhi etait conforme aux tendances generates: voise-ment devant occlusive voisee ((7 d), devoisement de la fricative ini-tiale (C P). Apres la collision, ce comportement differencie peut s'etre maintenu pendant un certain temps (les exemples 3.3.b.2) (tous ont ä l'initiale un * /d / germanique!) et les exemples en 3.3.a.3) en se-raient les temoins fossilises), pour ensuite ceder ä une generalisation du principe d'assimilation progressive.

2) Apres cette meme collision, les dialectes limbourgeois les plus proches (designee par le symbole Δ sur la carte en annexe) ont d'abord opere une reinterpretation abductive du contexte de la regle sandhi (<!»): comme un grand nombre de mots avec Ρ > d-ini-tial etaient des mots grammaticaux (6), c'est cette information «mot grammatical» qui est devenue le trait definitoire du contexte deter-minant de la regle. Par ailleurs, il y a eu generalisation du principe d'assimilation regressive (C d).

Schematiquement: 1)

2) a) reinterpretation du, a) generalisation [<Tt] contexte

(/P~d=>/mots grammaticaux) b) quelques vestiges

de voir carte: >

b) generalisation [ Ο ] voir carte: Δ

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 127

3.3.d. S'il n'y avait 3.2.a.2,3.3.b. et les quelques lexemes avec /dz / , nos regies 3.2.a et 3.3.a. se laisseraient unifier en une seule regie, p.ex.:

1)-

[—son] [avse]

[A] r-cont L J [_avse

2) [avse] Γ 9 Ί # # +cont

(regressif)

(progres-sif) (7)

Par ailleurs, il semble y avoir un echelonnement geographique, allant d'est en ouest, vers une actualisation de plus en plus proche de l'ideal theorique que represente une telle regie unifiee: A Δ > (voir carte). La situation designee par le symbole A^est^lus proche de cet ideal (que p. ex. Δ), parce que la composante «T#(#)t» a une motivation exclusi-vement phonetique (assimilation progressive lors de la rencontre de deux obstruentes occlusives dentales) (voir notre contribution: «Sandhi im Südniederfränkischen» ici-meme, pp. 329-383).

3.3.e. II existe une autre exception ä la regie 3.2.a.2), dont la motivation est purement fonctionnelle: on a (facultativement) assimilation regres-sive devant des lexemes (avec / d / initial) en emploi metalinguistique ou autonyme. La regle est obligatoire lorsqu'il y a risque d'homonymie. Bien sür, on peut toujours aussi recourir ä une pause phonatoire (qui est l'indice par excellence de la mention!).

Exemples: /ke:n=s#d3##9t##WQ3.d##do:ndar/ (<connais-tu le mot «donder»> (=<tonnerre>)?/< Kennst du das Wort «Donner» ?>) -• [ke:nst3(a)tWQ9.t I do:nd3r~3twps.t I to:ndar (voir 3.3.f) ~ ..WQ3.io:nd9r ~ ..WQ9.iio:nd3r]; /9t##wp3.t##dö.nk9l/ (<il commen^ait ä faire noir>/<es wurde dunkel >) [(9)twQ3.tö.nk3l] vs /3t##wp9.d##dö.nk9l/ (<le mot «som-bre»>/<das Wort «dunkel>») [(a)twp3.i/ö.nk9l]; /da.t##sri: v=t# ze.x##me.t## de:/ (<cela s'ecrit avec «d»>/<das schreibt sich mit «d>») -• [da.tsri:f(t) se.fme.tIdei ~ ...me.Je:] (vs [me.te:]^=/me.t##te:/ (<avec «t»>/<mit «t»>).

3.3.f. La pause phonatoire ne constitue pas necessairement un obstacle ä l'assimilation progressive, p.ex. /9#zä.t##da.t#da.t##jö:t##WQ:r/ (<il disait que cela etait bon>/<er sagte, dass das gut war>) [azä.tl/a.ta.t9o:tw9:R]; locuteur A: /we:##zä.t#da.t/ (<qui a dit ce-

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128 Rene Jongen

la?>/<wer sagte das?>) -• [we:zä.ta.t] + locuteur Β repond: /d9r#li:r9r/ (<l'instituteur>/<der Lehrer>) [terliirer ~ i/grliirer]

3.4.a. Si

Alors 1)

[ (-vse Ί Γ - tdu) J L1

2)

3)

[ —son] 1

+vse

1 —tdu

_ (—vse) _ i (—vse) (+tdu) _

[ h # # #encl.]

[—#encl.] 1 9?

+voyelle

C'est-a-dire: devant voyelle on a:

A) Pas d'assimilation devant frontiere morphematique, p. ex. /lo.p=3/ (<courir>/<laufen>) ->· pö./ra] => /lö.p=ar (Umlt)/(<cou-reur>/<Läufer>) P0./?9r] => /lo.p=as##jÜ9./ (<s'en-fuir>/<«laufes» gehen>) pö./>9S9Ü9.]...

Β) Assimilation regressive obligatoire devant mot enclitique, p. ex. /9#mä.k=t#9t#9m/ (<il le lui fait>/<er macht es ihm>) [ama.gi/öi/am]

C) Dans les autres cas (sans pause): a) assimilation regressive de voisement (et de tension); b) assimilation regressive de tension uniquement et coup de glotte; c) absence d'assimilation et coup de glotte

Exemples: /me.t##0.x/ (<avec vous>/<mit euch>) ->• [me.i/0.5 ~ me.^0.9]; /do.w##e9.t=s##a:las##o.p/ (<tu manges tout>/ <du ißt alles auf>) [do.(w)e.^za:tazo.p~~..e.(^?a:l95?o.p]; /o.pwea.t=3/ (<manger>/<aufessen>) [o.£>e9.t9~o./? ?e9.t9]; /at#a.p=ka (Umlt)/ (<le petit singe> (dim.)/<das Äffchen>) [(9)de.pk9~ (9)(/?e.pk9]

3.4.b. Dans certains composes ou groupes (originels), 3.4.a.2) et 3) sont exclus. II s'agit soit de sequences en voie de (plus grande) idiomatisa-tion, soit de cas d'homonymophobie.

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 129

Exemples: /ze.s##ü:r/ (<six heures>/<sechs Uhr>) [ze.züir]; les ad-verbes pronominaux avec /r/ intermediate, p. ex. /dgi^r^o.p/ (<la-dessus>/<darauf>) [dpiro.p]; les pronoms reciproques prepositionnels, p. ex. /o.pJ./ (<l'un sur l'autre>/<aufeinan-der>) [o.6e.] (vs /o.p##e./ (<sur un>/<auf einem> (neutre)) [o.be.~ o./>?e.]); /a:ne.na:/ (demotive) (<continuellement>/ <«an einem an»>) [a:/ie./ia:]...

3.4.c. Devant la conjonction /e.n/ (allegro: /(a)n/) (<et>/<und>), on a aussi: retention de la consonne sourde (sans coup de glotte), p. ex. /dar#hö:t##e.n##d3#he.s=o/ (<le chapeau et les gants>/<der Hut und die Handschuhe>) -»- [dar höide.ndahe.sa— hö:</(s)nd3~ hö:(jf?e.n ~ höife.n ~ i(a)nda]

3.4.d. Dans les sous-systemes ou /[ς]/ a collide avec /s/, le nouveau phoneme /s/ presente deux variantes/alternants differents (selon qu'il s'agit d'un /s/ originel ou d'un /s/ collide), p. ex.

/[f] = §/-•[]]: /v0e.r##me.x##o.x/ (<pour moi aussi>/<für mich auch>) -»· [vee.rme.y'o.R]; /vr0:s(+vse)=o/ (<töt>~<matinal>/<frühe(r)>) (forme flechie) [vröiy'a]

2) /§/ [z]:/de:##ve.s##o.x/(<ce poisson aussi>/<der Fisch auch>) [deive.zo.R]; /ky:z/ (<cochon>/<Schwein>) [ky:s] (R.3.1.a.) => pl. /ky:z=a/ [ky:za]

Comparer avec 3.1.c. et 3.2.b.: dans les trois cas, on constate un «de-phasage» chronologique entre le niveau phonematique (collision) et le niveau des proces phonologiques (qui continuent ä operer sur l'etat an-terieur). Si l'on (= le descripteur) prend la collision phonematique au se-rieux, on est oblige de postuler une complexification de la grammaire (p.ex. certains /s/ doivent recevoir un trait diacritique susceptible de declencher un voisement accompagne d'une semi-vocalisation)

3.4.e. La regle 3.4.a. ne s'applique pas aux produits de deletions de /a/ ou de /h-/ (style allegro), p.ex.:

1) /o.pJie:v=3/ (<lever>/<aufheben>) -»· [o.phe:va~ o.peiva]; /vo.f##hü.z=ar/ (<cinq maisons>/<fünf Häuser>) -> [vo./(h)ü:zar]

2) /da.t##ha:=t# za#o.x/ (<cela eile l'a aussi>/<das hat sie auch>) [da.i(h)a:is(9)o.x]; /e.x##jö:v# Z9#am/ (<je les lui donnai>/<ich gab sie ihm>) [e.foifsaam ~ ?ö:/sam];

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130 Rene Jongen

/ka:l=s#da#o.x/ (<parles-tu aussi?>/<«kallst» du auch?>) [ka:li/o.R] (voir 3.12.a. et b.)

3.4.f. Pas de sandhi devant la forme faible du pronom personnel 3e p. sg.masc. / a / (forme forte: /hea./ (<il>/<er>), p.ex. /a##slp:p=t (Umlt)/ (<il dort>/<er schläft>) [a sloeipt] => /slQ:p=t#a/(<dort-il?>/<schläft er?>) [sloei/rta]; /da. t#a/ (<qu'il>/<daß er>) -»- [da.ta]

La regie sandhi ignore la disparition (definitive) du */h-/ initial. II n'en va pas de meme pour les formes faibles des autres pronoms avec /h - / initial, p. ex. /h0e:m ~ am/ (<lui>/<ihm>~<ihn>), /hde:r~ar/ (<la>~<lui>/<ihr>~<sie>), /h0e.n~an/ (<eux>~<les>/<sie>~<ihnen>), p. ex. /za##je:v=t#am##a:las/ (<elle lui donne tout>/<sie gibt ihm alles>) [zaje:fv,)</ama:las]

3.4.g. On a 3.4.a.l) (assimilation regressive sans coup de glotte) ou 3.4.f. (pas d'assimilation, sans coup de glotte) devant:

1) les formes faibles de la particule negative: /an t / et / n t / (forme forte: /ne:t/), p.ex. /de:##e.s#ant##he.j/ (<il n'est pas ici>/<der ist nicht hier>) [de:e.j(a)n t(h)e.j~..e.z(9)nt..]

2) les formes reduites de l'article defini prepositionnel (8): /ana/ , / an / , / a / et / an / (masculin, feminin, neutre et pluriel) (formes non reduites: /ja(n)(a)/ et /ya(n)(a)/), p. ex. /o.p#ana##ko.p/ (<sur la tete>/<auf dem Kopf>) [o./^ana ~ o.ftana ko.p]

3.5. Lorsque deux consonnes identiques (ou devenues identiques par application de l'une des regies mentionnees ci-dessus) se rencontrent, il peut y avoir degemination (consonne longue) ou abregement (consonne simple). La tableau ci-dessous montre les possibilites de realisation aux differents types de frontieres (9):

- X X - #X X # # # # | #

Si + + +

Alors C + + + + I c + + + + + +

Exemples: /we.t=t#dar##da.t/ (voir 3.3.b.l)) *we.d=d#dar [we.i/ar]; /e.s#za##vu:t/ (est-elle partie?/ist sie fort?) [e.javuit];

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 131

/o.p^pa.s=a/ (<faire attention>/<aufpassen>) [o.ppa.ss~o. pä.s3~o.pä.sa]

3.6.1. Insertion d'un / s / devant les formes enclitiques du pronom per-sonnel 2 e p. sg.: /dö.w ~ do.(w) ~ da/. Cette regie morphonologique est (devenue) obligatoire (seules les personnes ägees utilisent encore des formes sans / s / apres conjonction se terminant par une sonorante, p. ex. /we:n# dö.w/ (<quand tu>/<wenn du>) -»- [weιndö.w~we:nstö. w]). Elle est le resultat d'une fausse segmentation de la sequence «radical ver-bal=s#da» (-•[r.v.=s#ta] => /r.v. (=s)#sta/): dans ce contexte (apres verbe), qui est de loin le plus frequent, la realisation superficielle reste ambigue. Cependant, on trouve la manifestation (deductive) de la rein-terpretation dans le contexte «apres conjonction».

Exemples: /dö.w — da##we.t=s#da.t/ -»• [dö.w~da we.tsta.tl /we.t=s#dö.w ~ da#da.t/ (<sais-tu cela?>/<weisst du das?>) [we.iJtöda.t]; /da.t#do.w~da/ (<que tu..>/<dass du..>) [da.(t)itö.w ~ da.(t)jta] (3.9.C.); /p.f#d9/ (<si tu..>/<ob du>) [Q.fits]

3.6.2.a. Insertion (facultative) d'un / t / devant /=%../ (moφheme fle-xionnel avec / s / initial). Cette regie, bien que morphonologique (puis-que liee au contexte [/=s..]), decrit neanmoins un proces productif (de generalisation) et dont les motivations abductives sont multiples (voir 3.6.2.g.). Par ailleurs la regie est en principe facultative, mais il semble y avoir des facteurs contextuels qui en favorisent l'application. Manifeste-ment, il existe une relation d'exclusion mutuelle (et peut-etre de comple-mentarite) entre d'une part des «amplifications» de ce genre en position phonatoire forte (10) et d'autre part les reductions en position phona-toire faible (style allegro).

3.6.2.b. Exemples: /dö.w# ma.k=s/ (<tu fais>/<du machst>) [dö.w ma.ks ~

ma.k/s]; /dö.w#zö:x=s/ (<tu voyais>/<du sahst>) -> [dö.wzö:R(0s]

3.6.2.C. La regie ne s'applique pas devant [o] ou devant toute frontiere autre que [=], p. ex. /sna.ps/ (<eau-de-vie>/<Schnaps>) [sna./>i]; /ätf^zeij^/ (<scier>/<absägen>) [ä:^e:ja]; /Q.f#za/ (<si elle>/<ob sie>) - [Q./i3]

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132 Rene Jongen

3.6.2.d. La regle est obligatoire dans certains cas, p. ex.: 1) apres sifflantes ou chuintantes en position forte (11), p.ex.

/dö.w#pä.s=s##o.p/ (<tu fais attention>/<du passt auf>) [pä.z</zo.p] (=R.3.6.2.a. + R.3.4.a.l!) vs /pä.s=s#dö.w##o.p/ (<fais-tu attention ?>/<passt du auf?>) [pä.s/stö.(w)o.p ~ pä.5/ö.(w)o.p] (=R.3.5.!); /je.t##vi:s=s/ (<quelque chose de sale>/ <etwas "Fieses">) [je.tfiisis]; /je.t##na.ks=s/ (<quelque chose de nu>/<etwas Nacktes>) [je.tna.ks ts ~na.k(t)s]; /3t#hus:x=st9 (Umlt)/(<le plus haut>/<das höchste>) [(3)th0!9(/)st3]

2) pour certains lexemes, p.ex. /blq :/ (<bleu>/<blau>) et /srQ:/ (<sale>/<"schrau">) partitif/superlatif [je.dblp: is ~§Γς>: /s], [adblQi/sta— srp:/sta]

3.6.2.e. Contexte favorable: apres semi-voyelle, p.ex. /sre:j=a/ (<crier>/<schreien>), /ho:w=a/ (<frapper>/<hauen>), /d0:j=9/ (<pous-sen/neerl. <duwen>) 2.p.sg. ind.pr. [sre:(j)is ~ h0:(j)/s~d0:Qis]

3.6.2.f. Lorsque le radical verbal se termine par une voyelle, la regle ne s'applique pas (p.ex. /düa./ (<faire>/<tun>), /jus./ (<aller>/<gehen>), /ΖΪ9./ (<voir>/<sehen>) ->· [dö.w de.s ~ je.s ~ zi.s]). Par ailleurs, on a des comportements idiosyncrasiques lorsqu'il y a simultanement deletion de la consonne finale de radical (voir 3.7.3.). Exemples: 1)/ηΪ3:η=9/ (<coudre>/<nähen>), /dri9:n=9/ (<tour-

ner>/<drehen>) [ne:is], [dreiis] 2) /zä:R=a/ (<dire>/<sagen>) —• [zeu] 3) /dra:R=a/ (<porter>/<tragen>) —• [dre:(/)s] 4) /sri:v=a/ (<ecrire>/<schreiben>), /je:v=9/ (<donner>/ <ge-

ben>) —• [sri:f(i)s ~ sriis], [je:f(t)s ~ je:s] 5)/vrp:R=3/ (<demander>/<fragen>) —• [vrQ:R(/)s ~

vr<?:(i)s]

3.6.2.g. Parmi les sequences phonologiques susceptibles d'avoir servi de modele abductif pour la R.3.6.2.a., on peut mentionner: 1) Voir 1.3.8. 2) Equivalences syntagmatiques generates (dans le contexte [o] ou

quelle que soit la frontiere): /ns~nts/, /nz~ndz/, /l(t)s/, /l(d)z/, /m(p)s/, /m(b)z/, i](k)s/ et /rj(g)z/, p. ex.

/dä.ns=a/ (<danser>/<tanzen>) [dä.n(i)s3]; /pre:mz=9/ (<freiner>/<bremsen>) [pre:m(6)za]; /e.9##ze:n#za/ (<je les vois>/<ich sehe sie>) [9se:n(</)za]

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 133

3) Coexistence d'un changement structural inverse (facultatif):

I ' W Γ— son |_+cont_

Exemples: /pze.gt/ (<visage>/<Gesicht>) -> [jaze.^t)] => pi. [jaze.fter]; /pa.xt=a/ (<louer>/<pachten>) —»- le p.sg. [e.?pa.R(t)], 2e p.sg. [do.w pa.R(t)s]

Cette regle produit des alternances superficielles en tous points iden-tiques aux produits de la R.3.6.2.a. 4) La sequence /=ts/ (ou /t=s/?) est abductible des nombreux flec-

temes du type /r.v. en t= s/, p. ex. /bi.t=o/ (<mordre>/<beissen>) => /do.w# bi.t=s/ —• [dö.w bi.te]

5) Existence d'alternances (etymologiques) occlusive dentale voisee / semi-voyelle ou 0(par affaiblissement du / d / intervocalique), p. ex.

/bre.d/ (<large>/<breit>) [bre.t] => flecteme /bre.d=a/ —*• [breiy©] => superl. [bre:(j)/st3]; /blo:d/ (<sang>/<Blut>) => /blo:w=9/ (<saigner>/<bluten>) => 2e et 3e p.sg. [blo:(w)is ~ blo;(w)t]

3.6.2.h. II peut y avoir insertion cumulative de /p~ t~k / et / t / (voir sous g): /do.w#w0.ns=s/ (<tu souhaites>/<du wünschst>) -+· [do.w0.n(/)s(i)s]; /dr0:m=9/ (<rever>/<träumen>) -»· [dö.w dr0:m(p)s~dr0:m(p)/s]

3.7. Mentionnons quelques regies morphonologiques mineures:

3.7.1.

Si |9A IVB

Alors1) I 2) Β Va 3) Β Va

s 1 δ 0 s

Regie facultative, parfois obligatoire (determination lexicale ou mor-phematique; generalement pour <ors»). II s'agit ä l'origine d'une regie phonologique dont les produits [o] se sont lexicalises (p. ex. /dpa.s(t)/ (<soif>/<Durst>) ( < *dorst)). Le seul exemple de la sequence /Vr#s/ est

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134 Rene Jongen

f o u r n i p a r l a R . 3 . 6 . I . : / i : r # d ö . w ~ d a / ( < a v a n t q u e t u . . > / < e h e d u . . > ->-

[ i : r s t o . w ~ i : r s t 9 ] o u [ i 9 : s t o . w ~ i : 9 $ t 9 ] o u [ i 9 : s t ö . w ~ i a i s t a ]

E x e m p l e s : / d Q . k t a r / ( < m e d e c i n > / < D o k t o r > ) => p i . / d p . k t 9 r = s ( U m l t ) / ->-

[ d o e . k t a i ] ; p i . / p a s ' t ü : r = s ( U m l t ) / ( < c u r e > / < P a s t o r > ) -»· [ p a s -

' t y a i i ] ; s u p e r l . / z i 9 . k a r = s t 9 / ( < c e r t a i n > / < s i c h e r > )

[ z i 3 . k 3 i t 9 ~ z i 9 . k 9 r ( t ) s t 9 ] ; / k ä : m a r = s ^ p o . t / ( < p o t d e c h a m -

b r e > / < " K a m m e r s p o t t " > ) -«- [ k ä : m 9 s p o . t ~ k ä i m a r s p o . t ] ; / a . n d a r

~ a . g a r ~ a : n d a r / ( a u t r e / a n d e r - ) / ä . n d a r = s ~ a . g a r = s ~

a : n d a r = s / ( < a u t r e m e n t > / < a n d e r s > ) -»- [ a . n d a i ~ a . r ) 3 5 ~ a i n d s s ] ;

/ p r o ' b e : r = 3 / ( < e s s a y e r > / < p r o b i e r e n > ) 2 e p . s g . i n d . p r .

/ p r o b e : r = s / ->- [ p r o ' b i a i s ~ p r o ' b i 9 : ( t ) j · ~ p r o ' b e : r ( t ) s ] ; / b Q : r = 9 /

( < f o r e r > / < b o h r e n > ) [ d ö . w b p : 5 ~ b ς ρ \ § ~ b p ; r ( t ) s ] ; / v a : r = a /

( < r o u l e r > / < f a h r e n > ) =>• [ d ö . w v i a i s ~ v i 3 i ( t ) s ~ v e : s | ; / s ü : r /

( < l o u r d > / < s c h w e r ] ) => s u p e r l . / s u : r = s t 9 / [ s u b i t a ~ s u : r ( t ) s t 9 ]

I I a r r i v e q u e l e / s / , p r o d u i t d ' u n a m a l g a m e d e / t = s / , s o i t r a v a l e a u

r a n g d ' i n d i c e m o φ h o n o l o g i q u e , c e q u i p e u t d o n n e r l i e u ä u n e ( d e u -

x i e m e ) s u f f l x a t i o n d e / = s / ( a v e c e v e n t u e l l e m e n t i n s e r t i o n d e / t / ,

R . 3 . 6 . 2 . a . ) , p . e x .

[ d ö . w v i 9 i s ~ d ö . w v i 9 i s ( 0 i ]

3.7.2. S i V r [ - ] Τ

1 A l o r s l ) I 0

i 2 ) V 9 0

M e m e S t a t u t q u e 3 . 7 . 1 .

E x e m p l e s : / 9 # v a : r = t ( U m l t ) / ( < i l r o u l e > / < e r f a h r t > ) [ 9 v i 9 i t ] ; / d 0 e : r = 9 /

( < p o u v o i r > / < d ü r f e n > ) 2 e p . s g . [ d o e : s ~ d e e 9 : s ~ d 0 e a : s ] , 3 e

p . s g . [ 9 d 0 e : t ~ d 0 e 9 i t ] ; / 9 # h y : r = t / ( < i l e n t e n d > / < e r h ö r t > ) ->·

[ g h y g i t ] ; /veirmls/ ( < q u a t r i e m e > / < v i e r t e ( r ) > ) [ v i g i d a ] ; / 9 t #

d u : r = t / ( < c e l a d u r e > / < e s d a u e r t > ) ->- [ 9 t ü : ( r ) t ]

3.7.3. ~ / v / / y / ( / t / ) ( / n / ) ~ = s

s e m i - v o y e l l e = T (flexion verb.)

1 A l o r s 0

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 135

Les consonnes mentionnees, finales de radicaux verbaux, sont relati-vement instables devant flexif dental. La regie est obligatoire dans certains cas (determination lexicale).

Exemples (voir dejä 3.6.2.f.): 2e/3e p.sg. ind. pr. de /bli:v=a/ (<res-ter>/<bleiben>), /vle:j=9/ (<voler>/<fliegen>), /ll:j=a/ (<depo-ser>/<legen>), /lQ:t=a/ (<laisser>/<lassen>) -+· [dö.w bliis ~ vly:(9)s ~ le:s — l0:(t)s], [he3.bli:t~vly:(9)t ~ le:t ~ loit]

3.7.4. Insertion de / d / :

Si <l iq> <nas>

<(semi—voy)>

Alors

Regie obligatoire ou facultative (mais devant /=ar / (derivatemes) eile est inusuelle). Dans les lexemes sans alternants, elle est le plus souvent lexicalisee (p. ex. all. Keller = Mor. /ke:lifor/ (<cave>)).

Exemples: compar. de /brü.n/ (<brun>/<braun>), /do:m/ (<bete>/<dumm>), /vö.l/ (<plein>/<voll>) [bru:q(d)9r~ do:m(d)3r~vo:l(d)3r]; /bre.d=ar/ (<plus large>/<breiter>) [bre:j(d)sr] (comp. 3.6.2.g.5)); pi. /sple.l=ar/ (<jeux>/<Spiele>)

[speller] vs /spl:l=9r/ (<joueur>/<Spieler>) [speilar]

3.8.a. Devoisement (obligatoire) de la consonne finale et insertion fa-cultative de / t / au preterit pluriel des verbes de la classe morphologique IV. On peut hesiter sur le Statut de ces changements structuraux (mor-phonologique ou moφhologique?). Pour mieux en saisir le fonctionne-ment, il faut au prealable mentionner les indices definitoires de 1'ensem-ble des classes verbales (du moins ceux qui actualisent les contenus fle-xionnels /pret./ et /part, passe/).

b. II faut distinguer cinq classes verbales:

1) Classe I ([+reg.]): a) pret.: par suffixation de /=d9(na)/ (3.3.a.3)a))

b) p.p.: par pre- et suffixation de / p = . . .=d/ (3.3.a.3)b))

2) CI. II ([—reg.]): a) pret.: par Ablaut (apophonie) b)p.p.: par Ablt + pre-/suffix. de

/ p = . . .=3/

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136 Rene Jongert

3) CI. III ([Τ]): a) pret.: par suffixation de / = t / et un triple changement structural: perte du Umlt + deletion consonne finale + passage au Trägheitsakzent ([-Umlt /TA/0/=t])

b) p.p.: par pre-/suffIxation de / p = . . = d / + les memes changements qu'au pret.

4) CI. IV([mixte]): a)pret.: par Ablt + suffixation facultative de / = t / + un double changement structu-ral: passage au TA et devoisement de la cons, finale ([+Ablt /TA/C/(=t)])

b) p. p.: comme pour la cl. II 5) Cl. V([+irreg.]): quelques verbes ont des formes flexion-

nelles, (quasi-) suppletives (p. ex. dtte. (<faire>/<tun>) pret. [do:η ~de:η ~dö:R])

c. Exemples (cl.II, III et IV):

1) (II) Inf. /vle:j=9/ (<voler>/<fliegen>) =• pret. sg. ( l e / 3 e p.) [vloiR]; pret. pi. (1 e /3e p.) [vlöiRa]; p.p. [javlpiRa]

2) (III) Inf. /de.gk=a/ (<penser>/<denken>), /pl0.k=a/ (<cueil-lir>/<pflücken>), /gl0:v=a/ (<croire>/<glauben>), /dro:-m=a/ (<rever>/<träumen>) => pret. sg./ (pi) [da.t(a)], [plp9.t(3)], [glQ9.t(3)], [dro.m(p)t(9)]; p.p. [pdä.t], [japlpa.t], [jaglpa.t], |j3drö.m(p)t] (12)

3) (IV) Inf./sri:v=9/ (<ecrire>/<schreiben>) pret. sg. [sr6.f|; pret. pi. [sre./(i)3]; p.p. Dasreiva]

d. Historiquement, les deux changements structuraux mentionnes en 3.8.a. sont lies. On constate d'abord une generalisation de certaines proprietes caracteristiques des formes flechies de verbes tels que all. denken: germ. *Pankjan, pret. *Par$xta> *Päxta> *dä.xt> Mor. dä.t ( -Uml t /TA/e /= t ) . Par ΓέίηΙεφΓέίαίίοη abductive, ces proprietes sont devenues defini-toires de la classe verbale III. Par ailleurs, certains verbes II donnent lieu ä des actualisations de formes flechies (pret.) qui presentent toutes les caracteristiques de la classe III: ces produits superficiels, parce que ambigus, sont des lors susceptibles de reinterpretation, p. ex. /bi.t=a/ (II) (<mordre>/<beissen>) => pret. sg. /bea.t/, pret. pi. /be9.t=9/, p.p. /j9=bea.t=9/ (TA et / t / appartiennent au signifiant lexical!) ΓέίηΙβφΓέΙπίίοη => [TA+C-l-=t + 0] sont identificatoires de l'operation moφhologique.

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 137

L'appartenance d'un verbe comme /bi.t=s/ ä la classe II ou IV reste indecidable. D'autres verbes appartenant originellement ä la classe II (avec TA lexical, voyelle non susceptible d'etre le produit d'un Umlaut, avec C final autre que / t / ) presentent comme seul in-dice (süffisant) d'appartenance a la classe IV l'insertion facultative du / t / , p. ex.

—/ρϊ.ρ=β/ (<fumer>/<pfeifen>) =>pret. pi. [ρβ9.ρ(φ] —/zu.p=a/ (<boire>/<saufen>) =>pret. pi. [ζς>3.ρ(/)3]

Dans des exemples comme /sri:v=a/ (voire) (ou /vri:v=a/ (<frot-ter>/<reiben>), /si:g=a/ (<sembler>/<scheinen>) etc.), on a le triple changement structural: TA+ C + (=t).

e. Certains locuteurs vont meme jusqu'a introduire le /= t / dans les formes du pret. sg. (p. ex. [e.fsre.f/]). Rappelons qu'a la 2e p. sg. l'in-sertion d'un / t / est generalisee (bien que facultative) (R.3.6.2.): [d6.w §re.f(t)s].

II s'agit d'une equivalence syntagmatique generale: la reduction est caracteristique du style allegro (et toujours facultative). Elle n'est liee ä aucun type particulier de frontiere, p. ex. pi. /ja.fal=3/ (<fourches>/<Ga-beln>) [ja.f(3)b]; /d9r##je:v3l##e.s##ka'po.t/ (<le pignon est casse>/<der Giebel ist kaputt>) [d9ije:v(9)le.skapo.t]

3.9.b. Equivalence syntagmatique specifique: apres le flecteme verbal de la 1 e p. pi. et devant le pronom personnel sujet de la 1 e p. pi., on a toujours equivalence syntagmatique entre /r. v.=3#v0e.r~var/ et /r.v. #v0e.r~var/. II s'agit soit d'une insertion (indicatif present, classe V, p. ex. /vör#d0.nt/ (<nous faisons>/<wir tun>)), soit d'une deletion (tous les autres cas). Seules exceptions: le /=a/ reste stable apres insertion d'un /= t / au preterit classe IV (voir 3.8.) et apres le suffixe preterit / - d a / (3.8.b.l)). Exemples: /d0.nt#var##da.t/ (<faisons-nous cela?>/<tun wir das?>)

[d0.n(/br da.t ~ do.nt^varda.t]; /ma.k=a#var##da.t/(<faisons-nous cela?>/<machen wir das?>) -»· [mä.kavar ~ ma.A/ar];

3.9.a.

Γ <liq> Si C a < nas >

|_ <(semi—voy)> V d

Alors 0

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138 Rene Jongen

/da.##ble.f=3# V0e.r##he.j/ (<alors nous resterions ici>/<dann blieben wir hier>) [da.ble.f(t)pv0e.rhe.j ~ da.ble.^pr..] (cl.IV); /da.t##probe:r=ds#v0e.r/ (<cela, nous l'essayämes>/<das probierten wir>) -*· [da.tprobia: davoe.r ~ .. .i3:dan(3)v0e.r]

3.9.C. En style allegro: deletion d'une consonne (surtout fricative) de-vant fricative sourde, p. ex. /dd.w#lä.x=s/ (<tu ris>/<du lachst>) [dö.w lä.(Ä)s~lä.Rts]; /..e.s##s0:n/ (<est beau>/<ist schön>) -<· [e. (s)s0in]; /da. t#da/ (<que tu>/<dass du>) [da.tsta (3.6.1.) ~ da.sta]...

3.10.a. Le dialecte ne connait pas de regle d'assimilation, au niveau des consonnes nasales, du point d'articulation (ni regressive, ni progressive). Cela est dü ä l'instabilite diachronique du / η / final. La regie historique: {n-»-0/3 #} a pour consequence synchronique que les sequences V C s n / (>*[Cn] (*löpn) > assimilation progressive (*lopm)) sont in-existentes (p. ex. Mor./lo.p=9/ (<courir>/<laufen>)).

Le / n / final (ancien) apres voyelle pleine (avec TA) est partiellement instable dans un certain nombre de lexemes seulement (surtout des pre-positions et des formes verbales cl.V): coexistence synchronique des deux formes, l'une avec, l'autre sans / n / , partiellement en variance libre et partiellement en distribution complementaire (p. ex. pour les preposi-tions, la Variante avec / n / est souvent obligatoire devant mot enclitique commeniant par une voyelle ou par / d / , elle semble exclue en finale de phrase phonologique), p. ex. /va.(n)/ (<de>/<von>), /e.(n)/ (<dans>/ <in>), /da.(n)/ (<alors>/<dann>), /ka.(n)/ (<je—il peux(t)>/ <ich~er kann>), /be.(n)/ (<(je) suis>/<(ich) bin>), /ste.(n)/ (<pierre>/<Stein>), [va.wdarbo.m] (<de l'arbre>/<vom Baum>), [va.me.9] (<de moi>/<von mir>), [va.m/e.9] (<de toi>/<von dir>), [va.we:m] (<de qui>/<von wem?>), [.. .darva. I ] (<de cela>/<davon>), [va.(/i)0.ps] (<de Eupen>/<von Eupen>). Par contre, le / n / devenu final par deletion (historique) du / a / final (*Vna>/Vn/, p.ex. article indefini m. *enen>ana / f . * e n e > a n / n. *en>a; *skoni> sew) est stable, mais ne donne lieu ä aucune assimila-tion regressive, p. ex. [on breik] (<un pont>/<eine Brücke>), [an kö:] (<une vache>/<eine Kuh>).

3.10.b. Les seuls rares exemples d'assimilation (regressive) au niveau des nasales sont les suivants: /kQ:m=a/ (<venir>/<kommen>) => 2e p.sg. ind.pr. [dö.wkö.m(p) (t)s (3.6.2.!) ~ ko.n(t)s] et 3e p.sg. [ak0.m(p)t ~ kßf.nt] (vs 2e p. pi. [dar kp:mt]); /pü.q(k)t/ (<point>/<Punkt>) => dim.

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 139

[py.g(k)ska ~ py.n(t)ss]; /ny:q/ (neuf/neun) => [ny.q(k)sa? ~ ny.n(t)§99]; la./ztoa.m (voir 3.2.a.); Pa:i](k)s ~ la:n(t)s] (<le long de>/"langs")

3.11.a. Le / n / de liaison (Hiatustilger)

Regie: 0 ^ η φ ] _ β < # ( # ) > | <voyelle>2

( < d /h > ι

Remarques: 1)1= peu usuel (archai'que); 2=usuel 2) Certains / a / finaux n'admettent pas le / n / de liaison

( = a ) : a) le morpheme pluriel et feminin singulier des adjectifs

( / - » / )

b) le pronom personnel / 9 # / (proclitique) (il/er) c ) / t a / (<ä>/<zu>); /z9/ (<elle>~<ils>/<sie>); / d a /

(<tu>/<du>)

3.11.b. Exemples: /di:##d0.js=9##o.x/ (<ces tables aussi>/<diese Tische

auch>) -»• [di:d0.js9(n)o.R]; /hea.##e.s##vu:t/ (<il est par-ti>/<er ist weg>) [he9.(/i)e.sfu:t]; /di:##gl0:v=9##a:l9s/ (<ils croient tout>/<die glauben alles>) [di:gl0:va(«)a:las]; /ha.t:3#p:s/ (<as de coeur>/<"herzens As">) [ha.t9(n)Q:s]; k0.n:t#9##o.x/ (<vient-il aussi?>/<kommt er auch?>) [k0.nta(n)o.R]; /a#o:w/ (<un oeil>/<ein Auge>) [a(n)o:w]

3.11.C. Historiquement, il s'agit d'une regie inversee (voir 3.10.a.)

3.11.d. La regie est facultative: les sequences [V?V]/[9?V] sont tres cou-rantes (mais on evite la sequence [3?aC] (=> 1) [awsC] ou 2) [aC] (voir 3.12.))). Cependant, l'actualisation obligatoire du / η / de transition peut devenir un indice d'idiomaticite, p. ex. /sn##z0:v3#ü:r/ (<ä sept heures>/<um sieben Uhr>) [(a)n(d)z0!V9«ü:r]; /9n9##hφ:ν=9# dä.x/ (<une demi-journee>/<ein halber Tag>) ->• 1) <un long moment>: [(3)n3(/i)hQ:v3/jda.R] vs 2) sens litteral: [(9)n9(n)hp: va( λ )dä. R] . . .

3.11.e. Si

Alors

9=9 \

9

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140 Rene Jongen

Exemple: /hü.z=k9=9r/ (diminutif pluriel (Umlt)) (<petites mai-sons>/< Häuschen>) [hy:skar]

3.12.a. Deletion d'un / 9 / Final (generalisee pour /9#(#)9/ ; sinon style allegro (mais courant)) Regie: 9^0/—#(#Xvoyelle]

< - ß > < + α >

(<-α>)

Remarques: 1) Tout / a / supportant ä lui seul un contenu (souvent moφhologique) (=[ß]) echappe ä la regie, p. ex. /an=a#a.wto/ (<une auto>/<ein Auto>) [(9)n9(n)ä.wto] ([(a)n] serait l'article feminin!); /za##slp:p=3##a:t/ (<ils dorment dejä>/<sie schlafen schon>) [Z3slp:p5(n)a:t]; /he9.##mä.k=d9(n9)#9t/ (<il le faisait>/<er machte es>) [ma.gda(n)9t~ ma.gdgn9(9)t~ ma.gdnat] (R.3.9.a.!) (vs [ama.gdat] <= /9#ma.k=t#3t/ (<il le fait>/<er macht es>)!); /ja=ka.wx-=d=9# #a.j=ar/ (<des oeufs cuits>/<gekochte Eier>) [jaka.wR-daaijar]... 2) [*a] = / to/ , /Z9/, / d a / (voir 3.11.a.2)c)) 3) [-a] = p.ex. les differents allomorphes du suffixe diminutif

({=sks~ =(t)sa}, ou le / a / n'est pas le seul support fonction-nel!), qui admettent les deux traitements: soit / n / de liaison, soit deletion du / a / .

Rappelons que les produits de telles deletions echappent ä la regie sandhi 3.4.a. (voir 3.4.e)

3.12.b. Exemples: /da.t# hü.s=ks (Umlt) ##e.s##s0:n/ (<cette petite maison

est belle>/<das Häuschen ist schön>) [da.t(h)y:sfce.(s)s0:n ~ ..ska(n)e.s..]; /vöe.r# t3##0ea.pan=3/ (<pour ouvrir>/<"für" zu öffnen>) [v0e.r/(a)0ea.p(3)n9]; /9#le:y=t#z3##o.p #9n##e9:d/ (<il les depose par terre>/<er legt sie auf die "Erde">)[9le:/i(9)o.b9ne9:t ~..o.p9ne9:t] (3.7.3.+ 3.4.g.2!).

3.12.C. En style allegro tres reläche, le / 9 / ([—β]) (final, mais aussi initial ou meme interieur) peut egalement s'effacer devant consonne, p. ex. /9t#ke.qk/ (<l'enfant>/<das Kind>) [(a)tke.gkj; /me.t##zi:q~ Z9n##ha.nd=pl (Umlt)/ (<avec ses mains>/<mit seinen Händen>) ->· [me.tsi: η ~me.ts(9)nhe: η] . . .

Si l'on examine le comportement sandhi des sequences produites par cette regie, on constate qu'elles subissent des proces assimilatoires par-

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 141

tiellement differents de ceux qui operent en regime pre-allegro. Le ta-bleau ci-dessous reproduit l'essentiel de ces proces speciflques:

1 )C3C=>C~C

Exemples: /z3#kQ:m=9##tr0:k/ (<ils reviennent>/<sie kommen zurück>) [.s&q imatreik] (=1); /z9#dö.nt##da.t/ (<ils font ce-la>/<sie tun das>) -> [zii0.nta.t~ zdä.nta.t] (=2); /z3#jo.nt/ (<ils (s'en) vont>/<sie gehen>) [z/0.nt] (=2); /z9#ve:q:9##ne.ks/

A

(<ils ne trouvent rien>/<sie finden nichts>) ->([zve:gane.ks] (=2); /z3#mi:q=a#ze.9##je.t/ (<ils sont flers>/<"sie meinen sich et-was")) Jz^iigaze.fe.t]; /da. t##e.s#st# p.d=sts/ (<c'est l'aine>/<das ist das Älteste)) [da.de^pitsta] (=2); /da.t##e.s#9na# a.pal/ (<c'est une pomme>/<das ist ein Ap-fel·) -<· [da^zjpa.pal] (=2); /<?.f# za##ka'po.t##e.s/ (<si eile est cassee>/<ob sie kaputt ist>) [Q.fjkapo.de.s] (=3); /s#za.t##z3##d0 :g=a#da.t/ (il disait qu'ils le feraient>/<er sagte, sie täten das>) [azä./steiipda.t — zä.dzd..] (=4); /p.f##z9#vu:t#z0.nt/ (<s'ils sont partis>/<ob sie fort sind>) [Q.fifu:ts0.nt ~ Qvzvu:t...] (=4).

De ces exemples on peut degager les deux principes suivants (sandhi en regime post-allegro): 1) une consonne sourde (apres application des regies pre-allegro) prime toujours: a) de maniere absolue, si eile se trouve ä droite (cas 1 et 3); b) de maniere relative, si eile se trouve a gauche (ού eile declenche au minimum un devoisement) (cas 4); 2) deux consonnes voisees conservent au minimum le trait [—tdu] (meme au cas ou la deuxieme consonne est une sonorante) (cas 2).

Comparer par exemple: [da.</e.z9naa.p3l] ou [da.de.z3<iQitst9] (voir ci-dessus) (allegro) [da.rfz«(3)a.pal] ou [da.dz</g:tsta] vs

" < C > 2) C i r-voy]

L+sonJ 1) c c 2) C C (vs R.3.2.a.l et 2; vs R.3.1.a, mais

il y a resyllabation; vs R.3.3.a.2)

3) C i C => C C

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142 Rene Jongen

/da.t##e.s##nQ.x#ni:##pa'si9:=d/ (<cela n'est encore jamais arrive>/<das ist noch nie passiert>) ou /da.t##e.s##da#Q.d =sta/ (<c'est la plus vieille>/<das ist die Älteste>) [da.i/e.j«9.Rni:pasi3it] ou[da.de.ste Qitsta] (allegro) [da./inp.R..] ou [da-teiprtsta]

km'- Δα fbna 1

ft*

LflrtS» Am 1 · . ·

TS^•-nU/lK ^ - j y t -* •»•t7«* I'weWtTW'L,

f r - / > β(ΝΚ

hAUUT A ·

>a .V> Mesisjtr

•'.ewfVw > =, ci*mt

Δ = + ο«,»,,. A = * Τ#?#?Ίγ C3 = i#(W)V

A = fc^C*?«1 + ( i ' i r t j MitMiw) " t f rSEflS^v A = Δ-tA " t f rSEflS^v

tc - $#(*)% Cp«.« ** rwftJil^i.») • 3 β Β + [«·ϋνΜΚ#»>ν

Notes

1. La situation decrite est celle des annees 1950-1960. 2. Informations communiquees par des locuteurs natifs ou puisees dans des monogra-

phies inedites (memoires de licence, Katholieke Universiteit Leuven) (voir notre contribution ici meme: «Sandhi im Südniederfränkischen»),

3. Pour plus de details, voir p.ex. Boileau 1954 et Jongen 1972a et 1972b. 4. Comparer avec la contribution de E.Ternes dans le present volume. 5. Le dialecte connait trois grandes regies morphonologiques portant sur les segments vo-

caliques: Umlaut, abregement vocalique (surtout devant groupe consonantique) et changement d'accent (TA -<• Schärfung). Dans nos exemples, nous ne mentionnerons que le seul trait diacritique du Umlaut (mais appliquerons bien entendu toutes les re-gies).

6. p. ex. all. der, die, das, diese(r), da, dann... 7. En 2), [a vse] est [-vse] (par la R.3.1.a.)! 8. II s'agit d'un allomorphe suppletif de l'article defini /dar~ da~at~da/ (m./f./n. sg. et

pi. trois genres), que Ton ne rencontre qu'apres certaines prepositions locatives (voir

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Sandhi dans un dialecte bas-francique meridional 143

p. ex. Jongen 1970). Son origine reste controversee: certains y voient une velarisation (phonologique) de la sequence */in#den/ > (suivie d'une fausse segmentation), d'autres y voient le demonstratif *jen-(a.\l. jener). Dans les deux cas, il reste ä expliquer Γ apparition ä l'initiale d'une obstruente fricative.

9. «—X»=prefixe; «X—» = suffixe; «#X»=proclitique; «X#» = enclitique. 10. Nous avons conscience du caractere pre-theorique et tres approximatif d'un tel

concept. Par ailleurs, nous ne sommes pas en mesure de montrer jusqu' ä quel point les phenomenes decrits se laissent ramener ä des predictibilites en termes de phonetique syntaxique. Ce qui nous parait certain, c'est que les amplifications se produisent le plus souvent aux endroits terminaux du contour intonatoire (ou de la phrase phonolo-gique?), c'est-a-dire lä ou le locuteur a conscience de terminer une sequence phona-toire jusque la insaturee.

11. P. ex. lorsque la sifflante ou chuintante constitue le seul support consonantique defini-toire de la tranche postvocalique du lexeme. Ainsi, dans l'exemple /je.t##na.ks=s/ ->• [je.tna.ks], le [s] est le morpheme, et c'est lui qui a absorbe le / s / final du lexeme (/na.ks=s/ -* [na.k=s]): cela explique la Variante [na.k/s] = /na.k=t=s/!

12. La plupart de ces verbes ont egalement des formes [+reg.], p. ex. /v3r##glö:v=d3/ [vargloivda].

Bibliographie

Boileau, A. 1954

Goossens, J. 1965

Jongen, R. 1970

1972 a 1972b

Enquete dialectale sur la toponymie germanique du Nord-Est de la Province de Liege, Tome I (Publications du Centre National de Recherches Dialec-tales de l'Est de la Belgique, Fase. 1) (Liege).

'Die Gliederung des Südniederfränkischen', Rheinische Vierteljahrsblätter 30 (1/4): 79-94.

'L'article defini «gen» dans les dialectes bas-franciques meridionaux', in: Melanges offerts au Professeur J. L. Pauwels, ed. by Ε. Nieuwborg (Univ. Louvain, Recueil de travaux d'histoire et de philologie, 4e serie, fasc. 46) (Louvain), 169-202. Phonologie der Moresneter Mundart (Assen). Rheinische Akzentuierung und sonstige prosodische Erscheinungen (Rhei-nisches Archiv 83) (Bonn).

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