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SANGLE n° 14 de février 2019 (2) Gros plan sur les futurs ravitailleurs de la marine française
Vue des futurs BRF © CHANTIERS DE L'ATLANTIQUE
Publié par
Vincent
Groizeleau de Mer et
Marine
Précédemment connu sous le nom de FLOTLOG (pour Flotte Logistique), le
programme des quatre nouveaux bâtiments ravitailleurs de force (BRF) de la
Marine nationale a été notifié le 30 janvier à un groupement d’entreprises constitué
des Chantiers de l’Atlantique (mandataire) et de Naval Group. Le montant du
marché, qui comprend également le maintien en condition opérationnelle des bateaux
pendant six ans, s’élève à près de 1,7 milliard d’euros selon le ministère des
Armées. Avec une bonne surprise : la commande ferme porte sur les quatre BRF,
alors que le dernier devait au départ faire l'objet d'une option à affermir
ultérieurement.
Un programme franco-italien géré par l’OCCAR
Le contrat a été signé entre les industriels et l’Organisation conjointe de
coopération en matière d’armement (OCCAR). Après les frégates FREMM, celle-ci
gère sous bannière européenne, pour le compte de la Direction Générale de
l’Armement (DGA) et son homologue italienne (NAVARM), ce nouveau programme
résultant d’une coopération entre la France et l’Italie.
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Un nouveau programme géré par l'OCCAR (© DR)
Plutôt qu’un projet purement national comme initialement prévu, le ministère français
des Armées a en effet choisi de coopérer avec son homologue italien en profitant du
fait que ce dernier avait déjà lancé un programme de nouveau ravitailleur pour la
Marina militare. Son nom, LSS (Logistic Support Ship), a été donné au nouveau
programme binational, qui intègre le navire italien en cours d’achèvement chez
Fincantieri, le Vulcano, et les futures unités françaises, basées sur son design mais
adaptées aux besoins de la Marine nationale, en particulier des capacités plus
importantes pour le soutien du groupe aéronaval emmené par le porte-avions
Charles de Gaulle.
Vue de la version italienne du LSS sur laquelle est basée le Vulcano (©
FINCANTIERI)
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Version française du LSS allant donner naissance aux BRF (© CHANTIERS DE L'ATLANTIQUE)
Plus gros que le Vulcano italien
Il en résulte des bâtiments au design légèrement différent dont nous vous présentons
dans cet article les premières images, sachant que l'architecture devrait encore un
peu évoluer d'ici la revue de projet finale, attendue d'ici 2020. Les BRF seront plus
gros que le Vulcano italien, navire de 193 mètres de long pour 24 mètres de large et
23 500 tonnes de déplacement en charge. Les unités françaises verront leur longueur
atteindre 194 mètres, pour une largeur de 27.4 mètres, une jauge de 28 700 GT et un
port en lourd de 14 870 tonnes, contre un peu plus de 10 000 pour leur cousin italien.
Les futurs bâtiments logistiques français, qui seront comme le Vulcano des navires à
double coque afin de répondre à la règlementation internationale sur les pétroliers,
auront un tonnage à pleine charge de 31 000 tonnes (environ 16 000 lège), ce qui en
fera les plus lourdes unités de la flotte après le Charles de Gaulle. Leur capacité
d’emport sera de 13 000 m3 de carburant, avec des soutes mixtes aptes à stocker
aussi bien du gasoil pour la propulsion des bâtiments de combat que du carburéacteur
pour les aéronefs. Cela signifie que la cargaison des BRF sera facilement adaptable en
fonction des missions qui leur seront dévolues et des navires qu'ils seront amenés à
ravitailler. S'il s'agit du porte-avions, il faudra par exemple beaucoup plus de
carburéacteur que s'il s'agit de soutenir un groupe de frégates.
Les BRF 3 et 4 jumboisables
Mer et Marine a par ailleurs appris que les troisième et quatrième BRF sont
jumboisables, avec la possibilité de les allonger d'une dizaine de mètres afin de porter
leur capacité d'emport en combustible à 16 000 m3 au lieu de 13 000. Une option
laissée ouverte en raison des incertitudes pesant aujourd'hui sur les grands choix
techniques qui présideront à la conception du ou des futurs porte-avions français. Si,
comme c'est le cas aujourd'hui avec le Charles de Gaulle, une propulsion nucléaire est
retenue, le gabarit actuel des BRF sera suffisant. Mais si une propulsion classique est
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retenue, il faudra répondre aux besoins en combustible du ou des futurs porte-avions.
D'où cette possibilité d'ajouter 3000 m3 de soutes.
Optimisation des flux pour réduire au maximum les phases de RAM
En plus du carburant, les bâtiments pourront transporter 1500 tonnes de fret
(munitions, pièces de rechange, vivres et matériels divers). Ils seront dotés de quatre
bras de ravitaillement en combustible et charges lourdes, permettant de servir
simultanément deux navires à la mer. Des moyens de levage seront disponibles à
l'avant, notamment pour la manutention de conteneurs, avec un espace dédié sur le
pont pour 20 EVP (équivalent vingt pieds, taille standard du conteneur). Les premiers
visuels des BRF montrent deux grosses grues disposées en parallèle mais la
configuration finale devrait plutôt être axée sur une grue de forte capacité sur l'avant
de la plage de ravitaillement à la mer (RAM) et une plus petite sur l'arrière de cet
espace. On notera par ailleurs que cette plage RAM est en grande partie couverte, ce
qui permettra de disposer d'un espace de préparation abrité afin de fluidifier les flux
lors des phases de ravitaillement, en particulier lorsqu'il s'agira du porte-avions. Tout
l'aménagement de la version française du LSS a d'ailleurs été optimisé en ce sens,
afin de réaliser ces opérations le plus rapidement possible et en toute sécurité.
Propulsion diesel-électrique
La puissance installée sera de 24 MW, la France ayant choisi une propulsion diesel-
électrique comprenant quatre moteurs diesels, deux moteurs électriques et deux
lignes d'arbres. S'y ajoutera un propulseur d'étrave pour améliorer la manœuvrabilité.
Les navires pourront atteindre la vitesse de 20 nœuds et de franchir 8000 milles à
vitesse économique. Leur autonomie sera de 60 jours.
Hélicoptère, drone et jusqu'à 190 personnes à bord
Armés par 130 marins, les futurs ravitailleurs auront des logements pour 60
personnes supplémentaires. Une plateforme et un hangar permettront la mise en
œuvre d’un hélicoptère de type NH90 Caïman mais aussi d'un drone aérien, avec
leurs structures de soutien associées.
Ateliers, hôpital et installations de commandement
Les BRF disposeront par ailleurs d'ateliers afin de réaliser différentes opérations de
maintenance et de réparation au profit des unités de combat. On trouvera à bord des
installations hospitalières, ainsi que des locaux et systèmes permettant d'accueillir un
petit état-major embarqué.
Vue des futurs BRF français (© CHANTIERS DE L'ATLANTIQUE)
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9 millions d'heures de travail
L'ensemble du programme représentera 9 millions d'heures de travail, soit l'équivalent
d'un très gros navire de croisière. Les bâtiments seront réalisés à Saint-Nazaire par
les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group intervenant pour le système de combat, qui
sera du type Polaris, et le système d’armes. L'ensemble sera intégré dans l'estuaire de
la Loire et la plupart des essais de la tête de série seront conduits en Atlantique avec
différents types de bâtiments de la marine française, sauf pour ce qui est du
ravitaillement du porte-avions, pour lequel les tests seront probablement menés en
Méditerranée. Sachant que le premier BRF, et probablement le second, seront basés
comme le Charles de Gaulle à Toulon.
Livraisons entre 2022 et 2029
La construction du premier BRF, qui sera connu à Saint-Nazaire selon numéro de
coque, le C35, débutera en 2020. En cas de sous-traitance de la partie avant, celle-
ci doit arriver aux Chantiers de l'Atlantique au printemps 2021. Elle rejoindra alors la
partie arrière dans la grande forme de construction, la mise à l'eau du bâtiment
complet étant prévue début 2022 pour une livraison à la Marine nationale à la fin de
cette même année. Il est ensuite prévu que le second BRF (D35) soit réceptionné
par la flotte française en juillet 2025. Quant aux troisième (E35) et quatrième
(F35), les livraisons sont pour le moment programmées en juillet 2027 et juillet
2029. Il y a donc un espacement de deux ans entre chaque bateau, sauf entre les
deux premiers, où le délai est un peu plus long afin de permettre à la marine, si elle le
souhaite, d'effectuer sur les unités de série des modifications liées aux premiers
retours d'expérience du prototype. Enfin, côté calendrier, il a été acté entre le
ministère des Armées et les Chantiers de l'Atlantique que les dates de livraison des
BRF 3 et 4 pourraient être avancées ou reculées de trois mois selon le plan de charge
du constructeur, qui souhaite conserver des marges de manœuvres dans la
perspective de nouvelles commandes de paquebots.
Discussion toujours en cours pour une sous-traitance chez Fincantieri
Concernant le montage industriel, les discussions se poursuivent avec Fincantieri
quant à sa participation, qui demeure à ce stade conditionnelle, à la construction des
BRF. Si tel est le cas, les chantiers italiens produiront les parties avant des bâtiments,
qui seraient ensuite remorquées à Saint-Nazaire pour être assemblées aux parties
arrière produites localement, les Chantiers de l’Atlantique assurant l’armement final
puis les essais, en coopération avec Naval Group pour l’intégration et la mise au point
des systèmes sensibles. On notera que le montage industriel avec construction des
coques par deux chantiers distincts avait déjà prévalu en Italie pour le Vulcano, dont
la partie avant a été produite par le site Fincantieri de Castellammare di Stabia et la
partie arrière par celui de Riva Trigoso. L’ensemble a été ensuite intégré et achevé à
flot par un troisième chantier, celui de Muggiano, où le LSS italien, une fois assemblé
dans un dock flottant, a été mis à l’eau en juin 2018. Pour mémoire, ce bâtiment
devait être livré cette année à la Marina militare mais il a été victime le 22 juillet 2018
d’un incendie qui a provoqué de gros dégâts dans sa superstructure.
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Le Vulcano en achèvement à flot en août 2018 (© JEAN-CLAUDE BELLONNE)
Mise à l'eau de la partie avant du Vulcano en avril 2017 (© MARINA MILITARE)
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La question de l’armement
Pour en revenir aux BRF, comme déjà évoqué, le design final sera sans doute
légèrement modifié par rapport aux premières vues. Car certaines options restent
notamment à trancher. C'est le cas par exemple de l'armement. Dédié à
l’autodéfense, il comprendra, selon les communiqués diffusés hier par Naval Group et
les Chantiers de l'Atlantique, deux canons de 40mm comme artillerie principale. Un
calibre qui n’existe pas aujourd’hui dans la Marine nationale. Les premières images de
synthèse montrent une plateforme équipée de deux tourelles Bofors Mk 4, une à
l’avant, l’autre à l’arrière. Le choix n'est toutefois pas définitif. Thales essaye en effet
toujours de placer son RapidFire Naval de 40mm, dont le développement final pourrait
être lancé avec les BRF, alors que MBDA milite pour la mise en place sur ces
bâtiments de systèmes surface-air à très courte portée Simbad-RC.
Le Bofors 40 Mk4 @ BAE SYSTEMS Le RapidFire Naval @ THALES
Le Narwhal @ MER ET MARINE – V.GROIZELEAU Simbad RC @ DR
Ceux-ci pourraient être employés en complément de canons téléopérés de 20mm
Narwhal (déjà employés sur les frégates FREMM et Horizon, les PHA du type Mistral
et les patrouilleurs du type PAG) mais il semble que les marins souhaitent désormais
un calibre plus élevé, surtout en artillerie principale, afin de disposer d’une portée et
d’effets militaires plus importants. En plus du 40 Mk4 de Bofors, le canon allemand
Oerlikon Millennium de 35mm ferait aussi partie des solutions possibles. Quoiqu'il en
soit, le choix de l'armement des BRF n'est à ce jour pas encore acté, indique-t-on à la
DGA.
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Assurer la succession des derniers ravitailleurs du type Durance
Les BRF vont assurer la succession des actuels bâtiments de commandement et de
ravitaillement (BCR), qui faisaient partie d’une série de cinq unités logistiques. Après
le retrait du service de la Durance, entrée en flotte en 1977 et vendue en 1999 à
l’Argentine (où elle navigue toujours sous le nom de Patagonia), puis du
désarmement en 2015 de la Meuse, datant de 1980, il ne reste plus aujourd’hui que
les trois unités les plus récentes dans la flotte française, celles dont le château avait
été agrandi afin de les doter de capacités de commandement. Il s’agit des Var,
Marne et Somme, navires de 157 mètres et 18.000 tonnes de déplacement en
charge mis en service en 1983, 1987 et 1990. Les deux premiers sont basés à Toulon
et le troisième à Brest.
Le BCR Marne (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Un rôle critique et des capacités accrues
Avec les BRF, la Marine nationale va pouvoir remplacer ses BCR vieillissants et, pour
tout dire, à bout de souffle, avec des unités modernes, optimisées et aux capacités
accrues. Le retour prévu à quatre navires permettra par ailleurs de combler une
vulnérabilité opérationnelle du fait d'un nombre devenu trop juste d’unités logistiques,
surtout en cas d’avarie non programmée ou si la marine devait simultanément
déployer le groupe aéronaval et un groupe amphibie articulé autour d’un ou plusieurs
porte-hélicoptères amphibies (PHA, ex-BPC).
On rappellera que les navires logistiques sont essentiels pour permettre aux unités de
combat de se déployer loin et longtemps, sans avoir besoin de quitter leurs zones
d’opérations pour regarnir leurs soutes, refaire les vivres et renouveler les stocks de
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munitions. Les BRF assureront par conséquent l’autonomie stratégique des forces
navales que la marine française peut être amenée à déployer partout dans le monde.
Le Charles de Gaulle et une frégate de défense aérienne ravitaillés par un BCR (© BUNDESWEHR
SIMBAD RC : Tir de démonstration contre une embarcation rapide
SIMBAD RC, par
Vincent
Groizeleau de
Mer et Marine
MBDA a
annoncé avoir
mené à bien,
fin 2018, un tir
de
démonstration
des capacités
du Simbad-
RC contre des
embarcations
rapides.
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Effectué en présence de délégations étrangères, il a été conduit depuis une installation
de tir côtière en Méditerranée. Objectif : une embarcation rapide télécommandée
évoluant à grande vitesse et située à plus de 3 kilomètres du lanceur. « Le scénario
se voulait représentatif de l’autoprotection d’un bâtiment contre une menace
de type asymétrique (commando ou attaque terroriste) », précise MBDA.
Le tir de démonstration effectué fin 2018 en Italie, avec les images de l'impact sur la
cible en frise (© MBDA)
Successeur du lanceur manuel Simbad, le Simbad-RC consiste en une tourelle
automatisée dotée de deux missiles Mistral prêts à l’emploi. Couplé au système de
veille du navire et mis en œuvre depuis le Central Opération, il permet de réduire
significativement le délai de réaction par rapport aux systèmes manuels (5 secondes
entre la phase de préparation et le tir). « Simple d’installation, il permet de doter des
petites unités ou des bâtiments de soutien d’une réelle capacité d’auto-défense,
ou encore de renforcer la défense des autres bâtiments de surface. Chaque tourelle
est équipée de deux missiles Mistral prêts au tir. La tourelle est téléopérée, ce qui
permet à son opérateur de rester à l’abri dans le centre opération du bâtiment et
d’assurer ainsi une plus longue disponibilité opérationnelle en cas d’alerte au
combat ».
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Le Simbad manuel (© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)
Equipé d’un autodirecteur infrarouge et d'une portée de 4000 mètres, le missile
Mistral, initialement conçu pour la défense aérienne à très courte portée, contre
aéronefs et missiles, bénéficie dans sa dernière version équipant le Simbad RC
de capacités renforcées contre les attaques asymétriques, qu’il s’agisse de
petits engins aériens, typiquement des drones, ou de mobiles de surface très rapides.
MBDA entend ainsi réponde aux besoins des forces navales face au
développement des nouvelles menaces.
Pour l’heure, le Simbad-RC a été vendu à deux marines. La première à le mettre en
œuvre est celle du Turkménistan à bord de ses nouveaux patrouilleurs du type
P1200. Le système de MBDA va aussi équiper quatre unités de la flotte saoudienne,
les ravitailleurs Boraida et Yunbu, ainsi que deux frégates du type F2000 dans le
cadre de leur modernisation (programme LEX).
En France, MBDA propose notamment le Simbad-RC pour les nouveaux navires
logistiques (FLOTLOG) de la Marine nationale, dont la commande interviendra
cette année, ainsi qu’en remplacement des actuels Simbad, en particulier sur les porte
hélicoptères amphibie (PHA) du type Mistral.
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Le Pôle Nord magnétique se déplace de plus en plus vite
MARINE - VINCENT GROIZELEAU
Par Caroline Britz de Mer et Marine
La terre est un gigantesque aimant. L’amas de métal en fusion qui se trouve au centre
de la planète crée un champ magnétique dont les pôles sont en mouvement perpétuel
et ne correspondent donc pas aux pôles géographiques. Il y a quelques années
encore, le pôle nord magnétique se trouvait au Canada. Il est désormais en Sibérie.
Les scientifiques constatent que son mouvement s’accélère beaucoup ces dernières
années, à raison de 50 km par an, ce qui est cinq fois plus rapide qu’il y a un siècle.
Les raisons de cette agitation magnétique ne sont pas établies. Mais elle a déjà
nombre de conséquences. Le pôle nord magnétique garde en effet un intérêt
stratégique pour la navigation maritime et aérienne. Certes dans la plus grande
partie du monde, la couverture satellite permet de s’affranchir des outils de navigation
reposant sur le pôle nord magnétique. Mais en Arctique, ce n’est pas le cas et les
marins et aviateurs doivent toujours s’appuyer sur le pôle nord magnétique. Ce qui
revêt un intérêt très stratégique notamment pour les moyens militaires dans la zone.
Un modèle est régulièrement établi pour permettre aux navigateurs de prendre en
compte la position du pôle nord magnétique dans leurs calculs. Mais ces dernières
années, il a dû être remis à jour quasiment tous les ans. Et pour 2019, la NOAA –
l’administration américaine en charge de la navigation – ne peut le faire en raison du
shutdown, qui paralyse le fonctionnement des services publics. Elle a donc demandé
la réunion urgente d’un comité international pour la mise à jour du modèle. Celle-ci
devrait se tenir avant la fin du mois.
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Déplacement du pôle nord magnétique ( WDS FOR GEOMAGNETISM - KYOTO)
Déplacement du pôle sud
magnétique (WDS FOR
GEOMAGNETISM -
KYOTO)
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ANTARCTIQUE : la glace fond plus vite que jamais
© MER ET MARINE- VINCENT GROIZELEAU
L’amoindrissement des glaces de l’Antarctique a été responsable d’une montée de
1,4 cm du niveau des océans de la planète entre 1979 et 2017. C’est ce que révèle un
rapport des comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).
Et « le rythme de fonte anticipé devrait entraîner une élévation désastreuse
de ce niveau dans les prochaines années », alerte Éric Rignot, président de la
chaire du Système scientifique de la Terre à l’université de Californie (Irvine). « Avec
la calotte antarctique qui continue de fondre, nous prévoyons une hausse du niveau
des océans de plusieurs mètres dans les prochains siècles ».
Selon des études précédentes, une montée de 1,8 m d’ici 2100 - l’une des pires
prévisions scientifiques - provoquerait l’inondation de nombreuses villes
côtières abritant des millions de personnes dans le monde.
18 régions scrutées
Pour cette nouvelle étude, dont les conclusions ont été publiées lundi, les chercheurs
ont mené la plus longue évaluation de la masse des glaces dans 18 régions de
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l’Antarctique. Ils ont utilisé des données fournies par des photographies aériennes en
haute résolution prises par des avions de la Nasa, ainsi que des images radar
provenant de satellites de multiples agences spatiales.
Des images qui ont permis de déterminer qu’entre 1979 et 1990, l’Antarctique a
perdu en moyenne 40 milliards de tonnes de masse glaciaire par an. À partir de
2009 et jusqu’en 2017, c’est passé à 252 milliards chaque année.
Plus inquiétant encore, les scientifiques ont repéré des zones dans l’Est, autrefois
considérées comme relativement « à l’abri du changement », contrairement à celles
de l’Ouest, qui perdent désormais beaucoup de glace. « Cette région est
probablement beaucoup plus sensible au climat que ce qui était
traditionnellement présumé et c’est important de le savoir, parce qu’elle a
davantage de glace que l’Antarctique de l’Ouest et la péninsule Antarctique
réunies ».
« Attention accrue » dans l’Est
L’Antarctique renferme suffisamment de glace pour provoquer, si cette dernière venait
à fondre complètement, une élévation de 57 m du niveau des mers.
La très grande majorité de la glace est concentrée dans l’Est, avec de quoi faire
monter les mers de 52 m en cas de fonte, contre 5 m pour la partie Ouest.
La calotte glaciaire de l’Antarctique de l’Est, la plus importante au monde,
contient environ la moitié des réserves d’eau douce de la planète.
Les récentes recherches devraient inciter à porter une « attention accrue » à la fonte
des glaces dans l’Est de l’Antarctique, souligne le rapport des PNAS.
Selon les scientifiques, le réchauffement de l’eau des océans va accélérer
encore davantage la fonte des glaces et le niveau des mers va continuer à
s’élever pendant des siècles, quels que soient les efforts réalisés
actuellement pour combattre le changement climatique.
Chypre et la France envisageraient la construction d’une base navale
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Le gouvernement chypriote n’a pas confirmé ou démenti des informations sur un
projet de construction d’une base navale à Mari destinée à accueillir de façon
permanente des bâtiments de guerre de la marine nationale française. Le porte-parole
du gouvernement, Prodromos Prodromou a seulement rappelé que Chypre accorde
déjà des facilités à plusieurs pays, dont la France, au travers de l’utilisation de la
base aérienne Andreas Papandreou.
Il a cependant ajouté que des annonces seraient faites sur ce sujet dans un
proche avenir. Prodromou a aussi confirmé que des discussions étaient en cours
entre Nicosie et Paris sur la possibilité de renforcer leur coopération bilatérale.
Le quotidien Politis avait publié un article prétendant que la France et Chypre étaient
en discussion pour la construction d’une base navale à Mari pour accueillir des
bâtiments de guerre français. Selon les sources du journal, ce projet devait être
envisagé dans le cadre de la « coopération structurée permanente » prévue par le
traité de Lisbonne.
Le ministre chypriote de la défense a lui aussi refusé de faire des commentaires
directs : « Avec la France, nous avons une coopération stratégique que nous
cherchons en permanence à renforcer. » Certains des résultats de cette coopération
ne peuvent être rendus public, a-t-il ajouté.
Mais, la veille, l’ancien ministre des affaires étrangères, Ioannis Kasoulides, était
beaucoup plus explicite. Il a semblé confirmé que le ministère de la défense prévoyait
de construire une base navale à Evangelos Florakis (Mari).
Actuellement, la base a des capacités d’accueil limitées, elle ne peut recevoir des
navires plus grands que des frégates. Selon Kasoulides, l’idée serait que les Français
participent au financement. Cependant, a-t-il souligné, ce ne serait pas une base
française, mais une base chypriote dont certaines installations seraient
utilisées par la marine française.
Esprit de Vélox : Nouveau partenaire et création d'un fond de dotation...1
Par Caroline Britz de Mer et Marine
François Frey, Fondateur d’Esprit de VELOX, a fait trois annonces importantes
pour l’avancée du programme lors de l’Assemblée Générale qui s’est tenue vendredi
1er février 2019 à l’Auditorium du Musée maritime de La Rochelle.
La première concerne la confirmation le 21 janvier 2019 de l'engagement de ALFA
LAVAL, groupe mondial leader dans le domaine de la récupération d'énergie, des
échanges thermiques et du refroidissement. La division maritime française de ce
géant scandinave, située à Lyon, va accompagner le programme esprit de VELOX dans
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le domaine de la récupération des calories issues des matériels et moteurs électriques
présents à bord, ainsi que dans la production d'eau douce. Il rejoint le groupe ABB
France officiellement engagé depuis le 10 juillet 2018.
François Frey a également annoncé la création du Fonds de dotation Esprit de
VELOX, dont les statuts ont été déposés le 29 janvier dernier. Il est d’ores et déjà
doté des soutiens des Sociétés BOUVET-LADUBAY, HERVE THERMIQUE,
BOSSARD et Côté THALASSO ainsi que d’apport individuels. Grâce à ce dispositif,
les mécènes peuvent désormais officiellement rejoindre et soutenir le
programme.
Enfin Esprit de VELOX a été sélectionné par La Mer XXL, 1ère exposition
universelle de la mer organisée à Nantes du samedi 29 juin au mercredi 10
juillet 2019. Ce sera l’occasion pour le programme de présenter ses enjeux et ses
axes de recherche et développement et d’organiser des rencontres, des conférences
et des animations.
A l’heure des grands enjeux climatiques, énergétiques et sociétaux, Esprit de VELOX
renoue avec les grandes explorations océanographiques. Concentré
d’innovations au service d’une propulsion sans impact, le navire de recherche
océanique accueillera à son bord des scientifiques, ingénieurs, artistes et autres
chercheurs de futurs, pour développer une nouvelle approche de l’étude du
Système Terre à partir des écosystèmes maritimes.
Équipé des technologies de pointe en matière de propulsion, de navigation, de
recyclage des fluides, de matériaux, de matériels d’analyses et de transmission,
Esprit de VELOX est conçu avec les acteurs majeurs des mondes naval, industriel et
scientifique qui participent à son développement, tels l'architecte Marc Van
Peteghem, ABB France, ALPHA LAVAL, ou encore les Arts et Métiers. Ce projet
collaboratif d’avant-garde au service de la science et de l’innovation a été labellisé
COP21 en 2015.
Ses exigences techniques et humaines répondent aux nécessaires et urgentes
adaptations attendues dans le transport maritime et aux transitions en cours des
approches du monde de la recherche et de l’innovation.
Communiqué d'Esprit de Velox
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La PMM Kieffer reçoit son fanion
Le 27 janvier 2019, le capitaine de frégate Sébastien, commandant le commando
Kieffer a présidé la cérémonie de remise de fanion de la Préparation Militaire
Marine (PMM) « Capitaine de frégate Kieffer », qui regroupe une cinquantaine
de jeunes stagiaires
Cette cérémonie est un moment important dans leur cycle de formation. Le
capitaine de frégate Sébastien, leur a remis officiellement le fanion qui marque leur
entrée dans l’univers de la Marine nationale. Parents, marins, anciens marins et porte-
drapeaux étaient présents aux côtés d’élus locaux et d’habitants.
Créée en 1971, la PMM « Kieffer » est une unité
du Commandement de la Marine à Paris. Elle se
situe dans l’enceinte qui abrite le Groupement
Formation Instruction et de Secours de la Brigade des
Sapeurs-Pompiers de Paris Elle participe aux
commémorations nationales et, nom de l’unité oblige,
est aussi présente aux côtés des Fusiliers Marins
et Commandos pour certaines manifestations
emblématiques, comme les commémorations du
débarquement du 6 juin 1944 en Normandie.
La PMM Kieffer accueille chaque année une
cinquantaine de stagiaires, garçons et filles, âgés
de 16 à 18 ans provenant de tous horizons et dont un
grand nombre a pour projet d’intégrer la Marine
nationale.
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Sortie du film Le Chant du loup : Une oreille d’or de la Marine nationale parle de son métier
La sortie nationale, mercredi 20 février, du film Le Chant du loup, réalisé en partie
à Brest, est l’occasion de parler de la fonction de l'oreille d'or, à bord des sous-marins.
L’oreille d’or (ici François Civil dans le film Le Chant du loup) en pleine détection de son
(© Julien Panié – Pathé).
Le film Le Chant du loup, qui est sorti mercredi 20 février 2019 dans les salles de
l’Hexagone, a été tourné en partie à Brest par le réalisateur Antonin Baudry. Il braque
les projecteurs sur un métier de l’ombre dans la Marine nationale : l’oreille d’or
interprété dans le film par l’acteur François Civil.
Mais qu’est donc une oreille d’or ? Le major Sébastien, basé au Centre d’interprétation
et de reconnaissance acoustique (Cira), à Toulon, explique :
Une oreille d’or est une personne extrêmement spécialisée, intégrée à la chaîne des
opérateurs sonar qui participe à la détection de tous les sons sous-marins.
Et de citer les bruits des bateaux, d’autres sous-marins, des phénomènes
météorologiques, biologiques…
« Pas d’œil mais des oreilles »
L’officier rappelle qu’un sous-marin n’a pas de hublot, pas d’ouverture.
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« En immersion, il n’a pas d’œil pour appréhender son environnement, mais des oreilles
pour identifier tout ce qui l’entoure, ce qui peut être hostile et qui ne l’est pas, ce qui
peut être dangereux pour sa navigation. »
C’est un travail d’équipe. « Les opérateurs ont pour rôle de détecter les sons, de faire
appel à l’expertise de l’oreille d’or pour identifier ceux qui leur paraissent suspects, les
conclusions sont transmises au commandement qui prend les décisions. »
Les oreilles d’or embarquent à deux à bord des sous-marins nucléaires lanceur d’engin
(SNLE) et d’attaque (SNA) de la Marine nationale, basés à Toulon et à l’Île Longue à
Brest, et seul sur les frégates, pour des missions qui peuvent aller de 15 jours à six
mois.
Voir la bande-annonce du film Le Chant du loup :
L’énigme du son
Le major Sébastien est entré dans la Marine nationale en 1995. Il a d’ailleurs travaillé
quatre ans à Brest.
« Dès que j’ai découvert l’existence du métier d’oreille d’or, j’ai compris qu’il me
plairait. »
Il l’assure, pour beaucoup, c’est une vocation. « Nous sommes tous issus du monde des
opérateurs. Nous avons été retenus et formés pendant un an à l’école du Cira (centre
d’interprétation et de reconnaissance acoustique) à Toulon : l’ouïe est un sens qui
s’imprègne, qui s’éduque. La formation permet de se fabriquer sa base de données afin
de pouvoir identifier les sons : un mélomane peut isoler un instrument et dire
exactement à quel moment il a produit une fausse note. L’oreille d’or est un peu son
pendant en se focalisant sur un son. Ceci, bien entendu, pour la sécurité du sous-marin
et la réussite de la mission. »
Pour être oreille d’or, une bonne ouïe est nécessaire. Mais aussi de la
concentration. « Être vif et alerte, avoir un bon contact humain pour échanger
avec les opérateurs et la chaîne de commandement. »
Être curieux.
« Le bruit qu’on entend, c’est un peu une énigme : il faut la résoudre. »
Un savoir-faire envié
Le métier, il l’a épousé en 2004. Âgé de 42 ans, le major Sébastien est basé au Cira,
comme tous ses compagnons d’arme. Combien sont-ils ? Secret Défense. « Moins d’une
centaine », concède-t-il, ne pouvant en révéler davantage. Ajoutant, pour justifier sa
réponse vague :
C’est une spécialité de niche. Nous sommes très peu à maîtriser ce savoir-faire, les
nations du monde entier envient la Marine française.
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Livraison d’un 2ème drone Camcopter
Drone Camcopter S 100
Dans le cadre du marché nouvelles capacités opérationnelles (NCO) sur BPC
(bâtiment de projection et de commandement), un 2ème drone aérien Camcopter S-
100 équipé d’un récepteur AIS (Automatic Identification System) a été livré et
réceptionné par la DGA fin novembre, sur la base aéronavale de Hyères (Var).
Immédiatement transféré sur le PHA (ex-BPC) Dixmude, le drone a réalisé avec
succès son 1er vol de vérification fin novembre au large de Toulon.
Cette livraison s’inscrit dans le cadre de la préparation d’une première capacité
opérationnelle « drones », initiée par l’installation provisoire du système de drone sur
le PHA (ex-BPC) Dixmude mi-2017. La DGA a activement accompagné l’ensemble de
ces travaux par la contribution des architectes du PHA (ex-BPC) (plate-forme et
système de combat), des spécialistes de l’intégration navale des drones, de l’aviation
embarquée et de la compatibilité électromagnétique à bord.
La Marine nationale dispose désormais d’un système de drone complet composé de
ses 2 drones aériens, partageant une même charge utile optronique MX-10. La
Marine est ainsi en mesure d’exploiter dès maintenant cette capacité en conditions
représentatives d’un emploi opérationnel, avant une intégration physique et
fonctionnelle complète lors du prochain arrêt technique programmé au
printemps 2019 :
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Installations :
- des antennes de liaison et du système de navigation (avec une antenne de
liaison directionnelle placée en mature) ;
- d’un espace maintenance dans le hangar aviation ;
- des opérateurs drone au central opérations ;
- d’une console mission du drone, raccordée au système de combat SENIT 9 :
cette console permet aux opérateurs d’accéder à la situation tactique du bord,
et d’exploiter les données optroniques et AIS réceptionnées par le drone ;
Intégration au réseau vidéo bord, avec diffusion des images en zone état-major pour
notamment le suivi des missions amphibie.
Les prochains vols du drone se dérouleront au printemps 2019 à la réception de
l’installation finalisée à bord du PHA Dixmude.
Communiqué de la DGA
Crash d’un NH90 sur le PHA Dixmude : Une erreur humaine en cause
Le 17 octobre dernier, au large de Dunkerque, un hélicoptère Caïman (NH90) de
l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT) se crashait au décollage sur le porte-
hélicoptères amphibie (PHA, ex-BPC) Dixmude. Quatre marins, personnels de pont
d’envol, avaient été blessés, notamment par les éclats des pales lorsque celles-ci ont
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explosé au contact du pont. L’un d’eux, grièvement touché, est toujours hospitalisé et
gardera des séquelles de cet accident. Après l’évacuation des victimes, le Dixmude
s’était pour mémoire dérouté sur Brest où l’épave du Caïman, couchée sur le côté
droit, avait été extraite au moyen d’une grue flottante.
Suite à cet accident, trois enquêtes ont été diligentées par le BEA, la justice et les
Armées. Alors que les deux premières sont toujours en cours, les résultats de
l’enquête de commandement ont été rendus mi-janvier. Ils concluent à une erreur
humaine, en l’occurrence un problème avec l’une des saisines maintenant
l’hélicoptère sur le pont. « Il s’agit de l’oubli d’une saisine, c’est-à-dire d’une chaîne
de fixation, sur un côté de l’hélicoptère, qui l’a retenu et déséquilibré au moment du
décollage. Cette saisine aurait dû être retirée bien avant la phase de décollage. Sa
présence non prévue a échappé à plusieurs vérifications successives », a expliqué
l’amiral Christophe Prazuck, chef d’état-major de la marine, lors d’un message vidéo
aux personnels diffusé mi-janvier. « La mise en œuvre d’hélicoptères, de nuit, en mer,
est une activité délicate. Elle est encadrée par des procédures rigoureuses qui nous
permettent d’en conduire des milliers chaque année en toute sécurité. Malgré cela, la
fatigue, l’obscurité, les mouvements de plateforme sont autant de facteurs de
vulnérabilité. C’est pourquoi, après chaque accident grave, comme après chaque
opération, nos organisations évoluent, s’améliorent, se renforcent pour être
toujours mieux adaptées à leur mise en œuvre au combat, qui reste notre horizon à
tous. D’ores et déjà, des mesures d’organisation et de sécurité ont été prises pour
tirer toutes les leçons de cet accident. Proposées par la commission d’enquête,
d’autres suivront », a ajouté le CEMM.
Jean-Luc Van den Heede, le marin chouchou des Sablais, premier de la Golden Globe Race 2018ristophe Favreau
Son rire enjoué n’a pas changé. Toujours aussi communicatif. Le public des Sables-
d’Olonne non plus n’a pas bougé d’un iota. Qui répond toujours présent, quel que soit
le temps, pour accueillir les marins. Tous les marins, les premiers comme les derniers.
Ce mardi matin du 29 janvier 2019, malgré la pluie, le ciel plombé et le froid, les
Vendéens étaient là pour fêter Jean-Luc Van den Heede, le marin chouchou des
Sablais.
Un chouchou de 73 printemps, pesant 90 kg et mesurant 1,90 m. Un ancien prof de
maths à Lorient qui, il y a fort longtemps, a choisi de sécher définitivement les cours
pour parcourir le monde. À la voile. À l’endroit, à l’envers, avec ou sans escales, celui
que l’on surnomme VDH a bourlingué sur toutes les mers du globe. Dans son sillage,
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on note dix passages du
cap Horn. Six dans le
bons sens, quatre à
l’envers. « Je suis mieux
en mer que dans un
Ehpad», lâche-t-il d’un
énorme éclat de rires.
Sept mois en mer,
seul
Sur ce tour du monde
en 4L, long et
interminable, avec un
bateau selon lui « épouvantable à barrer », le marin d’Amiens n’a même pas eu le
temps de s’ennuyer. « Les journées passent tellement vite, vous ne vous imaginez
même pas… ». On a effectivement du mal à imaginer qu’on puisse passer sept mois
en mer, seul, sans être touché par la mélancolie. Sans que le spleen ne s’invite de
temps en temps à bord.
Comme 17 autres skippers, français et étrangers, VDH avait largué les amarres le
1er juillet dernier des Sables-d’Olonne, port de départ et d’arrivée du Vendée
Globe, célèbre grande course disputée sur des monocoques de 18 mètres, très
rapides. Sur son Rustler 36, « le bateau de monsieur tout le monde », long de 10,77
mètres, pesant 8 tonnes, l’Amiénois est revenu à son point de départ après très
exactement 211 jours, 23 h 12’ 19’’ de mer, a à peine 5 nœuds. Soit 9 km/h de
moyenne.
100 jours de moins qu’il y a 50 ans
Un tour du monde escargot
si l’on compare avec les 74
jours et 3 heures d’Armel
Le Cléac’h, lauréat du
Vendée Globe 2016. Mais
100 jours de moins que Sir
Robin Knox-Johnston,
vainqueur en 1968 d’une
course identique. Malgré
une belle frayeur dans
l’océan Pacifique où, roulé
par une vague, il a chaviré
et abîmé sérieusement son
mât, envisageant un
moment d’abandonner au
Chili, VDH dit ne jamais avoir eu peur.
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« Le mental fait la différence », affirme-t-il. L’expérience aussi. Honnête, il admet
avoir été très déçu par la course. Notamment ce manque de communion et
d’échanges entre les marins. En revanche, la navigation à l’ancienne, au sextant,
sans GPS, sans électronique, lui a plu. Beaucoup. « Même si, avec ces bateaux lourds
et lents, on subit toujours la météo ».
Oui, à 73 ans, j’arrête… À moins qu’on trouve une idée encore plus géniale que cette
course-là
Mises à part les liaisons avec les radios amateurs qui lui communiquaient la météo et
le classement, VDH n’a eu que très peu de contact avec la terre. De fait, il ne s’est
pas du tout intéressé à la marche du monde. « Les gilets jaunes ? C’est un peu
comme les bérets rouges, c’est ça ? ». On lui a dit que la France avait gagné la Coupe
du monde de foot. « Je le savais mais c’était contre qui en finale ? ».
Jean-Luc Van den Heede, son Enthousiasme est sa force principale !!
La Golden Globe Race n’est pas terminée. Il reste encore quatre skippers en course.
Le dernier, le Finlandais Tapio Lehtinen, est en approche du cap Horn. A 14 000 km
de la Vendée. VDH, lui, a bel et bien bouclé la boucle. Sa sixième. Sa dernière… « Oui,
à 73 ans, j’arrête… À moins qu’on trouve une idée encore plus géniale que
cette course-là ». Jean-Luc Van den Heede en maison de retraite, ce n’est pas
pour tout de suite !
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Projet de 2012 : Titanic II, un ancêtre
remis techniquement au goût du jour
Par Vincent Groizeleau de Mer et Marine
Au premier coup d’œil, on dirait le même bateau. Mais à y regarder d’un peu plus
près, les différences sont sensibles. Le milliardaire australien Clive Palmer, qui a
décidé en 2013 de transformer en réalité un rêve un peu fou, celui de construire
une réplique du Titanic, a présenté son projet et dévoilé quelques détails du futur
navire. Côté design, les études ont été confiées au bureau d’architecture
finlandais Deltamarin. Avec une lettre de mission simple : Faire en sorte que le
Titanic II ressemble le plus possible à son illustre aîné, disparu en avril 1912, tout en
améliorant le design de la carène et en rendant le bateau conforme à la
règlementation d’aujourd’hui, notamment en ce qui concerne la sécurité. Alors que le
compartimentage est évidemment retravaillé, un nouveau pont a été intégré (entre
les ponts C et D) pour loger des embarcations et systèmes de sauvetage modernes.
Le Titanic II est donc plus haut que son ancêtre.
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Comparatif entre le Titanic et le Titanic II (© : BLUE STAR LINE)
Le Titanic II (© : BLUE STAR LINE)
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Le Titanic II (© : BLUE STAR LINE)
Carène optimisée, élargissement et introduction de pods
Côté coque, les lignes de la carène sont optimisées, afin d’améliorer l’écoulement de
l’eau et, ainsi, diminuer la consommation en carburant. La forme de la poupe a été
significativement modifiée, ne conservant son dessin original que jusqu’à la ligne de
flottaison. Au-dessous, la partie incluant le gouvernail et l’hélice centrale est
supprimée, les trois hélices d’origine étant remplacée par trois pods, des
moteurs électriques placés dans des nacelles orientables, servant de propulseurs et de
gouvernails, tout en permettant de supprimer les lignes d’arbres. A la proue, deux
propulseurs d’étrave ont également été ajoutés. Si la longueur du Titanic est
conservée, à savoir 269 mètres environ, le nouveau paquebot est 4 mètres plus
large que le modèle original (28,5 mètres), ce qui permet d’améliorer la stabilité.
Mais aussi d’intégrer de nouveaux espaces publics, comme un casino et un
théâtre. Pour le reste, Clive Palmer souhaite reproduire le plus fidèlement
possible le premier Titanic, ses cabines, ses suites, ses restaurants, ses salons, son
fumoir, son grand escalier ou encore ses bains turcs.
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Titanic II : Fumoir et autre pièces reproduites (© : BLUE STAR LINE)
Titanic II : Le grand escalier (© : BLUE STAR LINE)
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Titanic II : Le Café parisien (© : BLUE STAR LINE)
Titanic II : Les bains turcs (© : BLUE STAR LINE)
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La Transat inaugurale était espérée en 2016
Le navire, qui doit être réalisé par CSC Jinling Shipyard, l’un des plus grands
chantiers chinois, vise un public désireux de revivre l’âge d’or des traversées
transatlantiques, dans une ambiance proche de celle de la grande époque des liners.
L’objectif de Clive Palmer était de permettre au Titanic II de réaliser en 2016, dans le
sillage de son aîné, sa transatlantique inaugurale entre Southampton et New York. Le
milliardaire australien prévoit ensuite que sa compagnie, Blue Star Line, exploite le
paquebot sur ce service mythique entre l’Europe et les Etats-Unis, mais aussi sur de
grandes croisières autour du monde. Un challenge technique et commercial qui,
malgré (ou peut-être à cause de) son côté décalé, suscite en tous cas un très vif
intérêt.
Janvier 2019 Le projet TITANIC II serait relancé
Le Titanic II à New York (© : BLUE STAR LINE)
Publié le 22/01/2019 par Caroline Britz
Cela fait quelque temps qu'on en entendait plus parler. Mais il semblerait que le projet
du Titanic II, datant de 2012, soit relancé. Alors qu'il devait être mis à l'eau en
2016, le cabinet finlandais Deltamarin, en charge de son design extérieur,
annonce que le travail sur le bateau avait recommencé.
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Le projet Titanic II a été lancé en 2012 par le milliardaire australien Clive Palmer.
Il a créé la compagnie Blue Star Line afin d’exploiter le Titanic II et entend recréer
un navire le plus proche possible du premier Titanic, qui a fait naufrage au large
de Terre Neuve en avril 1912. Long d’environ 269 mètres pour une largeur de 32,5
mètres, le Titanic II, dont le design fait l’objet d’une adaptation pour répondre aux
normes d’aujourd’hui et notamment la convention SOLAS 2020. Pour mémoire, c'est
suite au naufrage du Titanic que la convention SOLAS avait été adoptée.
Le cabinet suédois Tillberg Design a été choisi pour le design intérieur avec pour
mission de conserver au maximum l’architecture et la décoration du navire d’origine,
tout en adaptant les espaces publics et les cabines aux normes de confort et de
sécurité d’aujourd’hui.
Le navire devrait être construit en Chine et géré par V-Ship.
Arrivée du groupe de guerre des mines 2019 (GGDM19) aux Emirats
Le 17 février, les deux chasseurs de mines tripartite (CMT) L’Aigle et
Sagittaire, partis 14 jours plus tôt de Brest, ainsi que le matériel du détachement du
groupe de plongeurs démineurs de la Manche (GPD Manche) et de l’état-major de
guerre des mines sont arrivés sur la base navale des forces françaises
stationnées aux Emirats arabes unis (FFEAU).
Les équipages ont mis à profit les deux semaines de transit pour poursuivre leur
entrainement. Ils se sont notamment formés aux techniques d’interventions
opérationnelles rapprochées (TIOR), au secourisme de combat et ont conduits des
séances d’identification ainsi que des séances dédiées à la sécurité plongée et
nautique.
Suite au
déchargement
des unités et
après une courte
période dédiée
aux derniers
préparatifs, les
opérations de
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guerre des mines en océan Indien et dans le Golfe Arabo-Persique vont pouvoir
débuter.
Ce déploiement est mené sous l’autorité d’un état-major de conduite de la force
aéromaritime de réaction rapide. Il est réalisé dans une zone représentant un
intérêt stratégique majeur pour la France qui y entretient de nombreux partenariats,
comme le rappelle la revue stratégique de défense et de sécurité nationale de 2017. Il
permet d’entretenir une connaissance fine des fonds marins permettant, le cas
échéant, d’intervenir en cas de crise liée à une menace mines et de rétablir la
liberté de navigation. Il permet également de renforcer l’interopérabilité et la
coopération avec les pays partenaires du Golfe et présents dans la zone (américains
et britanniques notamment).
Avec près de 650 militaires déployés, les FFEAU constituent l’une des bases
opérationnelles avancées françaises à l’étranger. A ce titre, elle appuie les moyens
militaires français déployés dans le Golfe arabo-persique et le Nord de l’océan Indien.
Grâce à ses conditions d’aguerrissement, elle permet également d’entraîner les
militaires français aux actions de combat en zone désertique et en zone
urbaine. En tant que commandant de la zone maritime océan indien (ALINDIEN), le
COMFOR FFEAU exerce son autorité sur une zone maritime s’étendant du Sud du
canal de Suez à l’Ouest, et à l’Est jusqu’aux limites Ouest des eaux de la Birmanie, de
l’Indonésie et de l’Australie. Il y promeut la politique de défense de la France et
anime les relations militaires bilatérales.