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Saturation des réseaux 3G : "un scénario catastrophe n'est pas à exclure" (Juniper)Ahmed Guetari, directeur technique zone Europe de Juniper Networks revient pour
BusinessMobile.fr sur les risques de saturation des réseaux haut débit sans fil.
Par Olivier Chicheportiche | Jeudi 15 Octobre 2009
En septembre dernier, Pierre Carbonne, analyste de l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des
télécommunications en Europe) jetait un pavé dans la marre. "On assiste à une congestion du réseau
dans les zones urbaines, aux heures de pointe" et de craindre que les réseaux ne tiennent pas le
coup...
Il est vrai que la combinaison smartphones, netbooks, et réseaux mobiles 3G/3G+ ont provoqué depuis
plus d'un an une véritable explosion de la consommation de datas, notamment la vidéo et la TV en
streaming. Cette consommation effrénée met-elle en danger la stabilité des réseaux ?
BusinessMobile.fr a posé la question à Ahmed Guetari, directeur technique zone Europe de Juniper
Networks; entreprise spécialisée dans les équipements réseaux.
-Partagez-vous le constat de l'Idate sur la congestion des réseaux 3G/3G+ en zones
denses ?
Globalement, on observe ce phénomène un peu partout dans le monde. Les débits explosent,
permettant d'accéder à des contenus riches. Ce sont ces contenus, comme la TV et la vidéo qui posent
problème.
Historiquement, en matière de data, les réseaux ont été pensés pour échanger des mails ou afficher à
des pages Web. Ce qui implique que les réseaux sont sollicités de manière ponctuelle. Mais
aujourd'hui, le streaming sollicite de manière permanente les réseaux, réseaux qui ne se reposent
jamais.
-Les réseaux 3G/3G+ sont-ils sous-dimensionnés ?
Le problème n'est pas à ce niveau. Lorsque certaines limites des capacités sont atteintes, les
opérateurs avaient l'habitude d'investir pour par exemple augmenter le nombre de liens, le nombre de
noeuds ou encore de renforcer leurs coeurs de réseau. Mais vu les conditions économiques actuelles,
ils ont depuis le début de l'année réduit leurs dépenses à ce niveau.
Conséquence, ils acceptent aujourd'hui de relever la capacité maximale de leurs liens. D'environ 50%,
elle est aujourd'hui de 80%, les réseaux sont donc très chauds, d'où ces problèmes de congestion aux
heures de pointe dans les grandes villes.
-La migration vers la 4G ne va-t-elle pas améliorer les choses ?
Ce n'est pas un problème de migration mais bien d'investissements dans les réseaux actuels qui n'ont
pas été pensés pour les usages actuels. Il faut aujourd'hui réfléchir à de nouveaux modèles car les
réseaux mobiles ne correspondent pas aux défis des dix prochaines années.
-Si les opérateurs ne font rien, quels sont les risques ?
Plusieurs scénarii sont envisageables. On peut voir se multiplier des petites pannes locales qui auront
un effet domino à grande échelle, c'est le scénario catastrophe. On observe d'ailleurs ce type de
pannes locales en France, même si elles sont peu médiatisées. Cette perspective n'est pas à exclure.
Le plus probable est de constater des difficultés d'accès au service croissantes pour nombre
d'utilisateurs et des connexions aléatoires. On peut alors imaginer que les opérateurs proposent des
accès premium payants garantissant un bon accès et des débits supérieurs. Une telle mesure offre un
retour sur investissement plus rapide pour l'opérateur qu'un investissement dans le réseau.
-Ce problème est-il seulement français ?
La majorité des pays sont logés à la même enseigne car les réseaux ont été déployés de la même
manière. Cependant, certains opérateurs optimisent mieux leurs réseaux que d'autres. Les pannes
sont donc moins nombreuses et moins visibles. Telefonica est par exemple très prudent sur cette
question.