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nnales de pathologie (2011) 31S, S92—S94

YMPOSIUM

écuriser le diagnostic en anatomie et cytologieathologiques en 2011. L’erreur diagnostique :ntre discours et réalité�

ecurising diagnosis in pathology in 2011. The diagnostic error: Betweenhetoric and reality

Jean-Pierre Bellocqa,∗, Eric Angerb,Philippe Camparoc, Frédérique Caprond,Marie-Pierre Chenarda, Jérôme Chetritte,Jean-Paul Chigot f, Béatrix Cochand-Priollet g,Jean-Michel Coindreh, Marie-Christine Copin i,Jean-Francois Fléjouj, Francoise Galateauk,Philippe Gaulard l, Michel Guium,Jean-Francois Michielsn, Jean-Paul Saint-Andréo,

Jean-Yves Scoazecp, Marie-Cécile Vacher-Lavenuq

a Département de pathologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1, avenue Molière,67098 Strasbourg, Franceb Cabinet de pathologie, 135, grande rue, 61003 Alencon, Francec Service d’anatomie et de cytologie pathologiques, hôpital Foch, 40, rue de Worth, BP 36,92151 Suresnes, Franced Service central d’anatomie et de cytologie pathologiques, hôpital de la Pitié-Salpêtrière,AP—HP, 83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, Francee Institut d’histo-pathologie, 55, rue Amiral-du-Chaffault, BP 50424, 44104 Nantes, Francef Service de chirurgie viscérale et endocrinienne, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP—HP, 83,boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, Franceg Service central d’anatomie et de cytologie pathologiques, hôpital Lariboisière, AP—HP, 2,rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, Franceh Département de pathologie, institut Bergonié, 229, cours de l’Argonne, 33076 Bordeaux,Francei Pôle de pathologie, centre de biologie-pathologie, CHRU, avenue Oscar-Lambret, 59037Lille, France

Accepté pour publication le 2 aout 2011Disponible sur Internet le 16 septembre 2011

� Symposium présenté le mercredi 23 novembre 2011 de 14 h 30 à 16 h 30 dans le grand amphithéâtre.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : jean-pierre.bellocq@chru-strasbourg.fr (J.-P. Bellocq).

242-6498/$ — see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.oi:10.1016/j.annpat.2011.08.006

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Sécuriser le diagnostic en anatomie et cytologie pathologiqu

j Service d’anatomie et deFaubourg Saint-Antoine, 75k Service d’anatomie pathol Service d’anatomie et dedu Maréchal-de-Lattre-de-Tm Centre de pathologie, 2,n Laboratoire central d’ana06002 Nice, Franceo Département de pathologp Laboratoire central de cyEdouard-Herriot, place d’Aq Service central d’anatom— Saint-Vincent-de-Paul, A

Alors que sa place dans la chaîne des soins est devenueincontournable et reconnue comme stratégique en can-cérologie, l’anatomie et cytologie pathologiques doitsimultanément relever de multiples et importants défis,qu’ils soient démographiques, médico-scientifiques, liés auxrisques professionnels, organisationnels ou économiques.Cette accumulation fragilise. À cela s’ajoutent, abyssusabyssum invocat, des interrogations sur la qualité de sesdiagnostics. Ces questionnements, émanant le plus souventde la profession, sont certes étayés par des données de lalittérature mais ils sont aussi amplifiés par des discours peumaîtrisés sur l’erreur médicale. La déstabilisation qui s’ensuit peut avoir des effets dévastateurs dans une périodecharnière. Elle peut aussi être source de progrès. Une miseau point s’impose.

L’objectif de ce symposium est double. Il est d’abordde cerner la notion d’erreur diagnostique en anatomie etcytologie pathologiques puis de voir comment l’identifieret comment l’éviter. Il est ensuite d’amener à définirune stratégie de communication en direction des médecinspathologistes, des cliniciens, des patients, des organismesinstitutionnels afin de replacer l’erreur à sa juste place.

La mise en application programmée de la double lecturesystématisée dans les diagnostics de certains cancers rareset des lymphomes [1—4], fin 2009, a constitué pour la profes-sion un événement marquant et le catalyseur d’une réflexionnationale des pathologistes sur l’erreur diagnostique en ana-tomie et cytologie pathologiques.

Traiter de l’erreur médicale n’est pas une chose aisée.La démarche est néanmoins d’actualité puisque L’erreurmédicale, mythe et réalité, un titre similaire au nôtre,est le thème du 3e congrès de la Prévention médicale1 setenant en janvier 2012 au CNIT. Comme le souligne son texted’accroche, « l’erreur médicale est un sujet difficile encorepeu ou pas abordé comme thème principal de congrès.Le thème est ponctué par des scandales, sang contaminé,maladies nosocomiales, surdoses en radiothérapie, erreurde côté ou de patient en chirurgie, erreur de médicaments.En même temps, l’erreur est bien moins acceptée dans

1 La prévention médicale (http://www.prevention-medicale.org/index.html) est une association loi de 1901 fondée en 2004, dontl’objet est la prévention des risques médicaux et paramédicaux.Elle bénéficie du soutien de nombreuses institutions du domainede la santé dont l’Académie de médecine, le Conseil national del’Ordre des médecins, le Conseil national de L’Ordre des chirur-giens dentistes, le Conseil national de l’Ordre des sages femmes,la Confédération nationale des syndicats médicaux francais, laConfédération nationale des syndicats dentaires. Elle travaille enpartenariat étroit avec le groupe MACSF (MACSF assurances, MACSFprévoyance, le sous médical).

n 2011 S93

ogie pathologiques, hôpital Saint-Antoine, AP—HP, 184, rue duParis, Franceue, CHRU Côte-de-Nacre, 14033 Caen, Franceogie pathologiques, hôpital Henri-Mondor, AP—HP, 51, avenueny, 94010 Créteil, Franceue des Palmiers, 66000 Perpignan, Francee pathologique, CHU de Nice, 30, avenue de la voie Romaine,

llulaire et tissulaire, CHU, 40933 Angers, Franceie et d’anatomie pathologiques, HCL, hôpitalal, 69437 Lyon, Francede cytologie pathologiques, AP—HP, groupe hospitalier Cochin, 27, rue du Faubourg Saint-Jacques, 75679 Paris, France

le domaine médical que dans l’industrie et, de ce fait,largement cachée, traumatisante pour le patient qui peineà accéder à l’explication et traumatisante pour le profes-sionnel de santé qui se trouve dans une logique de cultureimmature où l’erreur n’a pas droit d’existence, pas droità un regard scientifique au détriment final des progrès. Lethème mérite à coup sûr une approche plus scientifique,plus dépassionnée et surtout plus transparente pour lebénéfice de tous les acteurs, patients ou professionnels. »

Et d’ajouter : « le risque en médecine est partout, portépar les soins, la complexité du système et la combinai-son dans le temps des soins et des acteurs, évidemmentles pathologies et aussi le patient plus ou moins collabo-ratif. Selon la clé de lecture que l’on accepte sur cettedéfinition de l’erreur (niveau de gravité pour le patient,évitabilité, responsabilité individuelle ou partagée), la fré-quence change d’un facteur 100, la lecture des progrèsaussi, et finalement la priorité pour les professionnels etpour la puissance publique. »

La communication sur l’erreur en anatomie et cytologiepathologiques, qu’elle émane des cliniciens, des patients,des média ou des pathologistes eux-mêmes, mérite d’utiliserune clé de lecture transparente et d’être fidèle à la réalité,au risque de mettre en cause la spécialité. Il apparaît capi-tal que les pathologistes dans leur ensemble s’emparent decette question, structurent leurs réponses et communiquentleurs conclusions.

Ce symposium n’abordera pas les pièges d’ordre tech-nique ou liés à la transmission de l’information en anatomieet cytologie pathologiques. Ces chausse-trappes en patholo-gie ont été traitées lors du symposium AFAQAP de Carrefourpathologie 2007. Il abordera la réalité de l’erreur au micro-scope et les moyens de la prévenir et de la gérer auquotidien. En complément, un exposé réservé aux plaintespour erreur médicale reprendra les notions d’erreur et defaute médicale. Il y a lieu de rappeler à cet égard les articles33 et 60 du code de la Santé publique :• article 33 (article R.4127-33 du code de la Santé

publique) :◦ le médecin doit toujours élaborer son diagnostic avec le

plus grand soin, en y consacrant le temps nécessaire, ens’aidant dans toute la mesure du possible des méthodesscientifiques les mieux adaptées et, s’il y a lieu, deconcours approprié ;

• article 60 (article R.4127-60 du code de la Santépublique) :◦ le médecin doit proposer la consultation d’un confrère

dès que les circonstances l’exigent ou accepter cellequi est demandée par le malade ou son entourage,

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◦ il doit respecter le choix du malade et, sauf objection

sérieuse, l’adresser ou faire appel à tout consultant ensituation régulière d’exercice,

◦ s’il ne croit pas devoir donner son agrément au choixdu malade, il peut se récuser. Il peut aussi conseiller derecourir à un autre consultant, comme il doit le faire àdéfaut de choix exprimé par le malade.

◦ À l’issue de la consultation, le consultant informe parécrit le médecin traitant de ses constatations, conclu-sions et éventuelles prescriptions en avisant le patient.

Les modalités pratiques de deuxième lecture en anato-ie et cytologie pathologiques visent à garantir la fiabilitées diagnostics. Elles seront abordées avec leurs avantagest leurs inconvénients respectifs. Les retours d’expériencees programmes nationaux de double lecture systématiséeur les mésothéliomes, les sarcomes des tissus mous, lesumeurs endocrines et les lymphomes seront présentés. Unoint sera fait sur la hiérarchisation et l’impact des erreursdentifiées, sur la gestion de la discordance diagnostique etelle des délais occasionnés.

Le regard des pathologistes sur l’erreur n’est pas nouveaul’échelon des individus ou des structures. Il mérite d’êtreaintenant porté par le collectif, tant les exigences évo-

uent en la matière. La défiance créée par le discours sur’erreur envers notre cœur de métier, le diagnostic, peut

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J.-P. Bellocq et al.

ngloutir notre énergie et masquer nos forces tant elle peut

’avérer excessive. Il est de notre devoir d’aborder le sujete facon frontale, avec fermeté, lucidité et sérénité. Il ena de notre avenir professionnel.

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

éférences

1] Analyse collégiale sur la double lecture systématisée enACP ; AFAQAP, mars 2010 ; http://www.afaqap.org/IMG/pdf/dbl lecture CA AFAQAP v 19 03 10.pdf.

2] Plan Cancer 2009-2013. INCa, novembre 2009 ; http://www.e-cancer.fr/presse/toutes-les-actualites/588/3546-le-plan-cancer-2009-2013-02112009.

3] Cancers rares et organisation de l’offre de soins. INCa,février 2010 ; http://www.e-cancer.fr/les-soins/4022-cancers-rares-et-organisation-de-loffre-de-soins.

4] Consultation de second avis en anatomie et cytologie patho-logiques. HAS, décembre 2009 ; http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c 895129/consultation-de-second-avis-en-anatomie-et-cytologie-pathologiques.