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Presses Universitaires du Mirail Gobierno y sociedad en Nueva España: Segunda Audiencia y Antonio de Mendoza by Ethelia Ruiz Medrano Review by: Michel Bertrand Caravelle (1988-), No. 59, SENS ET NON-SENS D'UNE COMMÉMORATION: LES AMÉRINDIENS FACE AU Ve CENTENAIRE (1992), pp. 270-273 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40852119 . Accessed: 15/06/2014 09:28 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.203 on Sun, 15 Jun 2014 09:28:08 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

SENS ET NON-SENS D'UNE COMMÉMORATION: LES AMÉRINDIENS FACE AU VeCENTENAIRE || Gobierno y sociedad en Nueva España: Segunda Audiencia y Antonio de Mendozaby Ethelia Ruiz Medrano

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Presses Universitaires du Mirail

Gobierno y sociedad en Nueva España: Segunda Audiencia y Antonio de Mendoza by EtheliaRuiz MedranoReview by: Michel BertrandCaravelle (1988-), No. 59, SENS ET NON-SENS D'UNE COMMÉMORATION: LES AMÉRINDIENSFACE AU Ve CENTENAIRE (1992), pp. 270-273Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40852119 .

Accessed: 15/06/2014 09:28

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

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De toute façon, les débats sur l'Indépendance hispano-américaine sont encore ouverts.

Marie-Cécile Bénassy-Berling.

Ethelia Ruiz Medrano. - Gobierno y sociedad en Nueva España: Segunda Audiencia y Antonio de Mendoza, coédition du Colegio de Michoacán et du Gobierno del Estado de Michoacán, Zamora, 1991.

Le livre de E. Ruiz Medrano vient apporter un éclairage nouveau sur une période cruciale de l'histoire de l'Amérique espagnole : celle de la mise en place du système politique colonial en Nouvelle-Espa- gne dans la première moitié du XVIe siècle. La tentative aurait pu se solder par la réécriture d'une histoire que l'on peut considérer comme connue, notamment dans ses aspects juridiques et institu- tionnels. L'intérêt et l'originalité du travail de E. Ruiz Medrano résident précisément dans ce qu'il évite ces écueils, tout en confron- tant cette vision traditionnelle à une approche politique du déve- loppement de l'appareil étatique.

La période étudiée est celle, décisive, des années 1530-1550, durant lesquelles se complètent la mise en place des institutions de pouvoir, leurs relations conflictuelles et les pratiques politiques à la tête de l'Etat colonial. Les sources qui sous-tendent ce travail sont essen- tiellement de type judiciaire. Il s'agit d'abord des «jugements de résidence» imposés aux officiers de l'Etat espagnol lors de leur sortie de charge. Ce sont aussi des enquêtes administratives menées sur commission royale dans les domaines les plus variés. Le principal intérêt de cette documentation, comme le montre très bien E. Ruiz Medrano, réside dans ce qu'il permet de saisir la réalité de la pra- tique administrative des premiers représentants royaux en Amé- rique, bien au-delà des simples orientations souhaitées par les Reales Cédulas émises depuis l'Espagne.

L'auteur étudie successivement la politique menée par la 2* au- dience, puis celle du vice-roi Mendoza vis-à-vis des questions qui à cette époque sont au centre des préoccupations métropolitaines : l'indien et son encadrement administratif local. Enfin, dans un der- nier chapitre, elle illustre les analyses précédentes par une étude de cas : celle d'un oidor et de sa capacité à tirer parti de sa position de pouvoir.

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COMPTES RENDUS 271

L'audience établie à partir de 1530 tenta de concilier les intérêts royaux avec ceux des colons que Ton souhaitait voir s'installer et mettre en valeur ces espaces nouveaux, selon le président de l'au- dience lui-même, Ramirez de Fuenleal, lors de son retour en Espagne en 1535. Cette conciliation recherchait à la fois la protection des Indiens par la centralisation de la machine judiciaire, la restriction de Y encomenda, et la mise en place du réseau des corregimientos. En contrepartie, l'audience cherchait à exercer un contrôle du marché de la main-d'œuvre afin d'assurer aux colons le dévelop- pement de leurs activités économiques.

Cette politique, « raisonnable », du point de vue métropolitain fut reprise par le vice-roi Mendoza. Cependant, ce dernier va appli- quer ces orientations nouvelles de façon à contrer l'affirmation politique de l'audience tout en constituant autour de lui un vaste réseau de « clients » et protégés. Cela se manifeste tout particu- lièrement dans le choix des nominations aux fonctions de corregidor, où le vice-roi se complaît, malgré les interdictions explicites, dans le choix á* encomenderos ou d'ex-encomenderos. Ce réformisme tem- péré du vice-roi est à mettre en relation avec sa rapide compré- hension de la réalité américaine. Très vite, il va identifier ses intérêts personnels à ceux des colons, cherchant à assurer le développement d'entreprises prospères. Cependant, ce souci de la prise en compte des intérêts locaux ne l'amène pas à se heurter de front à ceux de la couronne. Son objectif est précisément d'assurer la cohabitation fructueuse entre des intérêts qui semblaient jusqu'alors inconci- liables.

En ce sens, le comportement économique de Yoidor Tejada semble au contraire perpétuer les habitus anciens, nés avec la conquête. Pour cet homme, Je pouvoir dont il jouit en tant que représentant de la couronne espagnole ne peut qu'être utilisé à des fins propre- ment personnelles. Il y réussit tellement bien qu'au milieu du XVIe siècle, le juge Tejada possédait un véritable empire économique fondé sur la terre, la mine et le commerce.

L'intérêt de l'étude de E. Ruiz Medrano réside d'abord dans le souci de précision avec lequel elle démonte les mécanismes du jeu politique colonial «inventé» précisément entre 1530 et 1550. Tout au long de la période coloniale, ce sont les mêmes enjeux qui se reproduisent, plaçant les représentants du monarque espagnol entre leur devoir et leurs intérêts personnels sur place. Dans cette pers- pective offerte par E. Ruiz Medrano, est sous-jacente la remise en cause du vieux clivage créoles/péninsulaires : le péninsulaire, aussi haut placé soit-il, même avec des perspectives de retour en métro-

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pole comme le vice-roi, tend à se rapprocher des groupes d'intérêts créoles. D'où l'intérêt de l'étude des réseaux de clientèle ébauchée par l'auteur.

Cette étude montre aussi comment les phénomènes corruptifs du pouvoir colonial sont intrinsèquement liés à sa genèse. L'« abus de pouvoir » - quels que soient sa forme, son contenu, son objectif - reste une réalité profondément attachée à la mise en place de l'Etat colonial. Il est donc difficile, après ce travail, de continuer à voir dans ces excès de simples accidents liés aux personnalités des indi- vidus ayant la charge du pouvoir en Amérique. La corruption, les abus ou excès en tous genres apparaissent plutôt comme des pra- tiques intégrées à celle de l'exploitation coloniale.

Malgré l'intérêt évident que suscite ce travail solide, on ne peut s'empêcher d'émettre une critique de forme : la minceur du souci illustratif. Les cartes sont rares, les tableaux peu clairs car trop denses et aucun graphique ne vient étayer ou synthétiser la démons- tration. Or, bien souvent, une « illustration » bien conçue enrichirait le texte, en le rendant tout à la fois plus concis.

Cette critique formelle rejoint en fait une observation méthodo- logique. L'auteur se préoccupe trop rarement de compter, mesurer, situer avec précision dans l'espace les phénomènes observés. Une étude précise d'un réseau de clientèle, de son fonctionnement, de son enracinement économique et social aurait par exemple été bien venue.

Une dernière observation porte sur l'utilisation presque exclusive des sources judiciaires. Ces sources posent, en effet, des problèmes de méthode que l'auteur ne semble pas envisager. Ne sont-ce pas là par nature des sources déformantes ? Les témoignages, souvent partiels et partisans, ne doivent-ils pas être utilisés avec une grande précaution ? Le croisement de sources n'est-il pas ici indispensable ? Des sources autres, complémentaires, permettraient sans doute de donner plus de force aux conclusions de l'auteur. Il est vrai cepen- dant que, pour une période aussi précoce, les sources d'archives sont bien rares..., même pour la Nouvelle-Espagne !

Ces quelques observations n'enlèvent rien à la valeur et à l'intérêt du travail présenté. Il offre tout particulièrement une vision nou- velle d'une histoire politique qui s'était complu longtemps dans l'étude juridique des institutions plus que dans celle de la pratique politique. En ce sens, et c'est là le mérite de E. Ruiz Medrano, ce livre contribue au renouvellement d'une problématique historique

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COMPTES RENDUS 273

fort dynamique actuellement sur l'Etat et ses ministres dans l'em- pire espagnol des Indes.

Michel Bertrand.

Pascal Mongne. - Désiré Charnay, Le Mexique : 1858-1861, Souvenirs et impressions de voyage, La Chapelle Montligeon, Editions du Griot, 1987, 324 p.

L'auteur, Pascal Mongne, est enseignant à l'Université de Paris-I (Panthéon-Sorbonne), et spécialiste des civilisations précolombien- nes. Il travaille au C.R.A.P. (Centre de Recherches en Archéologie Précolombienne) à Paris, qui est né en 1974 par la volonté com- mune de trois chercheurs, Paul Gendrop, Eric Taladoire et Domi- nique Michelet. Les intérêts de ce centre s'orientent vers l'étude des collections américaines des musées de province français et des chercheurs américanistes du XIX* ou du début du XX* siècles, vers des études d'ensembles culturels homogènes comme des phénomènes de pillage et de trafic d'œuvres d'art...

L'auteur va d'abord nous prouver avec beaucoup de facilité que le monde oublie aisément ses précurseurs dans toute science et, ici, dans l'Américanisme. Ce Désiré Charnay (1828-1915) fut un explo- rateur des premiers temps en matière d'archéologie précolombienne. Aussi diversifiés et subjectifs que furent ses points de vue sur ce qu'il découvrait au Mexique, il reste un témoin privilégié de cette deuxième partie du XIX* siècle, qu'il nous fait partager. Après avoir convaincu ou non le lecteur, de la nécessité d'un tel ouvrage, l'au- teur justifie son choix par la démarche archiviste qu'il a menée. Un chapitre a été consacré à l'Américanisme, un autre à la Méso- amérique. L'Américanisme est ime science qui apparaît au siècle dernier dans sa phase officielle. Mais dès la conquête du Mexique par les Espagnols, les témoignages vont affluer. Vite oubliés, ils ne seront redécouverts qu'au XIX* siècle, période propice à cette étude ethnohistorique. En effet, le XIX* siècle fut le siècle des grandes découvertes archéologiques en Italie du sud, en Grèce, en Turquie et en Europe. Certains voyageurs et chercheurs indépendants de cette époque résolurent de partir à l'aventure vers des pays exoti- ques, mystérieux, mais souvent hostiles à l'homme blanc qui était considéré en tant que colonisateur. C'est alors que commencèrent les célèbres expéditions américaines, africaines et asiatiques. Une

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