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N°194 - Septembre 2016 www.lepaulette.com I Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contrat Le travail pour loi, l’honneur comme guide LE TRIOMPHE 23 JUILLET 2016 > Pensez changement d’adresse Sécurité civile Sécurité civile & Service civique Service civique Sécurité civile Sécurité civile & Service civique Service civique

Service civiqueService civique - L'Epaulette...> P 46 - La Belvédère (EMIA 1963-1964) à Rochefort les 24 et 27 mai 2016. - > AG de la promotion Libération de Strasbourg (EMIA 1968-1969)

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N°194 - Septembre 2016

www.lepaulette.com

I

Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contrat

Le travail pour loi , l ’honneur comme guide

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 1

SOMMAIRE N° 194 SEPTEMBRE 2016

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur : Généralde corps d’armée Paul Gandoët (†) (1965-1970) - Présidents d’honneur : Général de corps d’ar-mée (2s) Alain Le Ray (†) (1970-1982) - Général d’armée (2s) Bernard Lemattre (†) (1982-1988) -Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, (1988-1993) - Général de corps d’armée (2s)Jean-Louis Roué (†) (1993-1997), - Général (2s) Claude Sabouret (†) (1997-2000) - Général (2s)

Jean-Pierre Drouard (2000-2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (2005-2009) - Général (2s) Jean-François Delochre (2009-2013) - Président national : Général de corps d’armée (2s) Hervé Giaume - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DRL’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon - Impression : Roto Press Graphic - Route Nationale 17- 60520 La Chapelle en Serval - Tél. : 03 44 54 95 95 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général de corps d’armée (2s) Hervé Giaume - Délégué général, directeur administratif et financier : Général (2s) Marc Delaunay - Rédacteur en chef : Général (2s) Paul Moreaux - Siège social :Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Case n°115 - 75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - Courriel : [email protected] - Site Internet : http://www.lepaulette.com - Blog : http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris. - N° de commission paritaire : 0519 M 08374. - Diffusion : par routage adhésion/abonnement. Dépôt légal : septembre 2016.

2> P 2 - Cérémonies du Triomphe et volontarisme associatif… par le général de corps d’armée (2s) Hervé Giaume, président de L’Épaulette.

3> P 3 - Les journées nationales du souvenir - 27 mai : journée nationale de la Résistance. - 8 juin : Journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine. - 18 juin : Journée nationale commémorative de l’appel historique du général de Gaulle. - 17 juillet : la journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France.> PP 4 - 6 - Regards d’un chef militaire sur les défis sécuritaires du XXIe siècle par le GAR Pierre de Villiers, CEMA. > PP 6 - 8 - L’armée de Terre au contact de l’international, conférence du général d’armée Jean-Pierre Bosser, CEMAT.> P 9 - Les principaux matériels exposés à Eurosatory. Lettre du CEMAT - Au contact N° 34.> PP 10 - 11 - Point de situation des OPEX et OPINT en cours.

12> PP 12 - 14 - Introduction - 1) Le sens du verbe, par le général (2s) Paul Moreaux.> PP 14 - 17 - 2) Organisation de la sécurité civile.> PP 18 - 22 - 3) Le Service civique. - Conclusion.

23> P 23 - La promotion Nungesser : adieu aux écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan, bonjour aux écoles d’application.> PP 24 - 25 - ESM4 - les OSC-S/P en stage à Penthièvre - Juin 2016. - Parrain de la promotion OAEA - OAES 2016 - 2017 « Capitaine Camille Levrel ».> PP 26 - 27 - Le Triomphe 2016. > PP 28 - 30 - La 55e promotion de l’EMIA. - La promotion Colonel Vallette d’Osia. - Le stage maison-mère des OAEA-OAES et officiers rang.

31> PP 31 - 34 - Information - Adhésion - Activités - Bulletin d’adhésion APRODEF - page 33.

35> P 35 - Des lettres pour l’Histoire. - > P 36 - Cet été là… Chronique historique du SHD par le lieutenant-colonel Plantec.

37> P 37 - La réforme du collège est conforme à une loi inconstitutionnelle, par Pierre Blazevic et Geneviève Zehringer.> PP 38 - 39 - Au bonheur des drames - La voie de l’Épée, par le colonel (er) Michel Goya.

40> P 40 - Infos administratives et sociales d’après MM. L. Ourliac et D. Wattez - Vifs remerciements à M. Ourliac pour sa contribution à notre revue.Nous lui souhaitons une bonne retraite. > Pensionnaires militaires d’invalidité. Droit à pension de réversion.

41> P 41 - Remise des prix au Lycée Militaire d’Aix en Provence Groupement des Bouches-du-Rhône et des Alpes-de-Haute-Provence. Compte rendu de la journée de L’Épaulette du 23 juin 2016, du groupement Dordogne.> P 42 - Remise du prix annuel de L’Épaulette aux majors des DA du Train et du Matériel. > Remise du prix 2016 de L’Épaulette à l’EOGN. > P 43 - Quinze mois de formation OSC-P à Dax. - > P 44 - Promo Lcl Broche, les Couleurs à l’Ecole Militaire de Strasbourg. - La promotion de Belsunce(1976-1977) a fêté son 40 e anniversaire dans le Morbihan > P 45 - UNC de Cirières cérémonie officielle de remise de drapeau le 10 juin 2016.> P 46 - La Belvédère (EMIA 1963-1964) à Rochefort les 24 et 27 mai 2016. - > AG de la promotion Libération de Strasbourg (EMIA 1968-1969).> P 47 - La Kœnig (EMIA 1970-1971) est passée entre les gouttes à Fontainebleau les 27 et 29 mai 2016.> P 48 - Compte-rendu de l’Assemblée Générale du 26 mai 2016 de l’association « Promotion Narvik de l’EMIA ».

49 > PP 49 - 51 - Maréchal un jour, par le général (2s) Jean-François Delochre. Les « ouvertures ».> PP 52 - 53 - CAP 2 C - Manager avec l’approche Herrmann. - SαR - Étude d’opinion sur la reconversion.> P 54 - TÉMOIGNAGE RECONVERSION - Une carrière militaire riche de diversité. Parcours du capitaine (er) Patrice Le Lem.> P 55 - AGENDA - Activités du président de L’Épaulette.

56> PP 56 - 57 - Mariages - Naissances - Décès - Mesures nominatives - > P 58 - Décorations. - Bulletins de promotions reçus.> PP - 59 - 62 - Notre sélection de livres…

63> P 63 - Bulletin d’adhésion. > P 64 - Mandat de prélèvement SEPA.

Le travail pour loi,l’honneur comme guide.

En couverture n°194 :

Sécurité civile et Service civique :Droits réservés : © - Marc DelaunayL’Épaulette.

Sécurité civile et Service civique page 12.

ÉDITORIAL

DOSSIER - SÉCURITÉ CIVILE & SERVICE CIVIQUE

BIBLIOGRAPHIE

HISTOIRE

TRIBUNE LIBRE

CARNET

VIE PRATIQUE

ACTUALITÉ DÉFENSE

ACTUALITÉS MILITAIRES

VIE DE L’ÉPAULETTE

APRODEF N°˛2 - SEPTEMBRE 2016 - ENCART 4 PAGES

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

En couverture

BULLETIN D’ADHÉSION MANDAT DE PRÉLÈVEMENT SEPA

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2 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

ÉDITORIAL

De retour des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan pourles cérémonies du Triomphe, je suis partagé entredeux sentiments :

• Heureux et fier d’avoir pu rencontrer et féliciter lespromotions EMIA (les sous-lieutenants de la promotionLieutenant Nungesser qui vont rejoindre leurs écolesd’application avant de retourner dans la vraie vie ducorps de troupe et les officiers-élèves de la nouvellepromotion Colonel Michel Vallette d’Osia), les offi-ciers sous contrat de la promotion capitaine ErwanBergot (notamment en remettant un sabre aux majorsdes OSC Encadrement, des OSC Spécialistes et desOSC Pilotes) ou encore le stage des officiers de recru-tement semi-tardif et tardif (OAEA et Officiers Rang).

Un grand bravo à toutes et tous pour le travail accompli,pour avoir eu la volonté de se lancer dans ces cursus etavoir ainsi « l’audace de servir » l’armée et la nationcomme officier. N’oublions pas que nos recrutementsreprésentent 70% des officiers de l’armée de Terre qui

servent avec notre belle devise chevillée au corps « Le travail pour loiet l’honneur comme guide ».• Peiné et préoccupé par la tragédie qui s’est déroulée sur la prome-nade des Anglais à Nice (mon fief familial) et à Munich. Commentfaire face à ces actes de terrorisme d’une lâcheté et d’une barbarie quiposent question sur les ressorts de cette violence bestiale et nous ren-voient à nos faiblesses ? Quelles mesures de vigilance adopter pourcontrer efficacement ces terroristes dénués de tout respect de la vie ?Nos forces armées sont-elles bien utilisées sur le terrain ? Malgré lesens aigu de la mission et l’abnégation de nos soldats de tous grades,l’usure très sensible de nos unités dans le cadre de l’opérationSentinelle et ses effets sur nos capacités et nos missions opération-nelles sont-ils réellement perçus par nos responsables politiques ?

Etant d’un optimiste volontariste, je veux garder en tête les images deces belles et émouvantes cérémonies du Triomphe : l’adoubement desrecrutements semi-tardifs et tardifs, les démonstrations sur leMarchfeld, les chants des promotions de Saint-Cyr et de l’EMIA, leremarquable défilé de la promotion Nungesser, l’engagement, dans lasimplicité et le sérieux, de nos OSC.J’en profite pour saluer et remercier le général Blachon, commandantles écoles de Coëtquidan pour son approche toujours positive desaffaires, pour sa disponibilité et la simplicité dans les rapports avecses interlocuteurs, mettant ainsi beaucoup de sérénité au sein de cebeau creuset de formation des officiers.

Le dossier de ce numéro porte sur l’implication des armées dans lasécurité civile et présente le Service civique. On oublie qu’au sein dela sécurité civile, qui désigne l’ensemble des moyens mis en œuvrepar un Etat pour protéger ses citoyens en temps de guerre comme entemps de paix, de nombreux militaires y servent. Le Service civique,redéfini par la loi du 10 mars 2010, est destiné aux 16 à 25 ans. Deuxréalités totalement différentes, souvent mal comprises par beaucoupd’entre nous, qu’il est bon de clarifier.

Enfin, le dossier des APNM demeuredans l’actualité avec la parution fin juindu décret modifiant l’organisation de laconcertation des militaires (CSFM) et lapublication des décrets d’application le20 juillet 2016. L’avenir nous dira siL’Épaulette a eu raison de soutenir lacréation de l’APNM APRODEF dèsfévrier 2016. Notre unique objectif estque l’armée de terre puisse prendre toutela place qui lui revient au sein du futurCSFM. Le premier défi que nous devonsrelever ensemble est de gagner la batailledes effectifs. Je me tourne donc vers nosadhérents d’active et sous ESR pour leurdemander d’exprimer au siège deL’ÉPAULETTE leur adhésion à APRO-DEF (cela ne leur coûtera rien puisque lemontant de l’adhésion est compris dans lacotisation à L’Épaulette). Cela permettraà APRODEF de remplir les conditionsd’éligibilité pour pouvoir siéger auCSFM, la concrétisation de son nouveauformat devant se faire à court terme.Notre volonté, au travers d’APRODEF,est de pouvoir venir en appui du com-mandement pour défendre la conditionmilitaire vis-à-vis des décideurs et attirerl’attention des responsables politiques surla « surchauffe » actuelle d’emploi de nosforces entre missions intérieures et opéra-tions extérieures. Nous menons déjà uneréflexion sur les thèmes importants, maisnous avons aussi besoin du soutien de nosadhérents à l’image des démarches adop-tées au sein des autres armées. Partageons ensemble la conviction queles associations telles que L’Épaulette ouAPRODEF demain apportent une contri-bution loyale et désintéressée pour expli-citer et défendre auprès des dirigeants etde la société civile, la place que tient l’en-semble de la communauté militaire ausein de la Nation et sa spécificité. �

Bien fidèlement et bonne rentrée.

Général de corps d’armée (2s) Hervé Giaume, président national

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 3

Instaurée par la loi n° 2013-642 du 19 juillet2013, cette journée correspond à la date de lapremière réunion du Conseil national de la

Résistance (CNR), organisée clandestinementet présidée par Jean Moulin, le 27 mai 1943,rue du Four, à Paris.Ce vendredi 27 mai, dans les établissementsscolaires, manifestations et activités éducativesspécifiques sont organisées, en liaison avec lesprogrammes d’enseignement : rencontres avecdes témoins, conférences, débats,… . �Droits : Armée de Terre 2016.

Instituée par le décret n° 2005-547 du 26 mai2005, cette journée d’hommage correspond aujour du transfert à la nécropole nationale de

Notre-Dame de Lorette, de la dépouille du SoldatInconnu d’Indochine, le 8 juin 1980.Un mémorial dédié aux morts pour la France enIndochine est implanté à Fréjus sur une hauteurdominant la ville. Inauguré en 1993 par le prési-dent de la République, il abrite près de 24 000sépultures de militaires et de civils morts enIndochine. �Droits : EMA et SGA.

La création de la cérémonie du 18 Juin au Mont-Valérien. En septembre 1945, deGaulle demande à Henri Frenay, ministre des prisonniers, déportés et réfugiés,d’organiser à l’occasion du 11 novembre, une grande cérémonie en hommage aux

Morts pour la France pendant la guerre 1939-1945. Frenay décide de s’inspirer du symbole du Soldat inconnu de la Grande Guerre, enl’adaptant aux spécificités du deuxième conflit mondial. Le Soldat de 1914-1918 estseul : Frenay imagine que pour 1939-1945 les différentes catégories de combattantsdevront être représentées par la dépouille de l’un des leurs. Le nombre est fixé àquinze. Un seizième corps, symbole de la lutte contre les Japonais en Indochine, lesrejoint en 1952. Le Soldat de 1914-1918 est inconnu ; les noms des Morts pour laFrance de 1939-1945 seront rendus public après avoir été tirés au sort. Le 29 octobre,à l’Hôtel national des Invalides, Henri Frenay, les ministres et les chefs d’état-majordes trois armées, les représentants du Conseil national de la Résistance, des ancienscombattants, des déportés, des prisonniers de guerreprocèdent au tirage au sort des « héros dont lesdépouilles seront honorées par la nation : combat-tants de 1940, FFL, résistants, déportés, prisonniers,hommes de la France d’Outre-Mer... ». Dès le 18juin suivant, décidé à faire de cette date et du site duMont-Valérien un véritable rendez-vous de lamémoire nationale, de Gaulle préside une cérémo-nie devant la crypte provisoire où reposent lesquinze Morts pour la France. Au milieu d’une fouleconsidérable, accompagné par l’amiral Thierryd’Argenlieu, grand chancelier de l’Ordre de laLibération, il se recueille dans le caveau provisoire,puis il rallume la flamme. Il confie alors qu’il sou-haite que chaque année cette cérémonie au Mont-Valérien se renouvelle pour que « la tombe de l’Inconnu et la terre des fusillés soientunies dans une même cérémonie symbolique ». �

Instituée par le décret n° 93-150 du 3 février 1993 et la Loi n° 2000-644 du 10 juil-let 2000, cette journée est fixée au 16 juillet, si c’est un dimanche, ou au dimanchesuivant. Elle correspond à la date anniversaire des rafles des 16 et 17 juillet 1942, au

cours desquelles près de 13 000 personnes furent arrêtées dans Paris et sa banlieuedont plus de 8 000 furent regroupées auVélodrome d’Hiver (le Vél’ d’Hiv)avant d’être déportées. Elle donne lieuchaque année à une cérémonie commé-morative dans le square des Martyrsjuifs du Vélodrome d’Hiver, à Paris(XVe), devant le monument érigé àproximité de l’ancien emplacement duVélodrome. �

LES JOURNÉES NATIONALES DU SOUVENIR

Le Mémorial des guerres en Indochine (Fréjus).

ACTUALITÉ

> 27 mai : journée nationale de la Résistance

> 18 juin : Journée nationale commémora-tive de l’appel historique du général deGaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi (décret du 10 mars 2006)

> 8 juin : Journée nationale d’hommage auxmorts pour la France en Indochine

> Dimanche 17 juillet : la journée nationaleà la mémoire des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommageaux « Justes » de France

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4 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

ACTUALITÉ DÉFENSEHEC- DÉBATS

Mesdames et messieurs,

Je voudrais tout d’abord adresser mes plus vifs remerciements àl’équipe d’HEC-débats pour son invitation. […] La sécurité dumonde et la défense de notre pays sont des sujets et des défis qui

nous concernent tous directement et indistinctement, civils ou mili-taires. Vous le savez, sans sécurité il n’y a pas de vie en paix ni devie en société possible.Notre société a besoin d’esprits vifs, inventifs et ouverts sur lemonde. Je n’ai pas doute que vous soyez de cette trempe. Mais elle aégalement besoin de stabilité et de sécurité pour durer. Elle a besoind’hommes et de femmes qui s’engagent pour la protection de tous.C’est pour cela que cette rencontre entre nous est utile. Je vous par-lerai comme un chef militaire pour vous détailler ce que sont à mesyeux les principaux défis sécuritaires auxquels nous sommes,aujourd’hui, confrontés. Ce sont les défis des armées, les défis de vosarmées, ceux de notre sécurité collective. Ils sont nombreux, imbri-qués, mais je suis convaincu que nous pouvons les surmonter.Les armées françaises ont une vocation : protéger la France et lesFrançais. Pour ma part, en tant que chef d’état-major des armées, jesuis directement en lien avec le président de la République, lePremier ministre et le ministre de la Défense. J’assure le commande-ment des opérations militaires. J’exerce ce commandement sur tousnos moyens, sur le territoire national et en opération extérieure.Sachez qu’à l’heure où je vous parle, 32 000 soldats, aviateurs oumarins sont déployés dans plus de 25 opérations à l’intérieur ou àl’extérieur de nos frontières. Je suis également responsable de la pré-paration, du soutien et de l’emploi des forces. Enfin, je suis chargédes relations internationales militaires. Voilà rapidement décrites mesquatre principales responsabilités qu’il me semblait important devous rappeler en introduction.Avant d’échanger directement avec vous et répondre à vos questions,je souhaite prendre une vingtaine de minutes pour, d’une part, vousdécrire le contexte sécuritaire, et d’autre part, détailler sommairementles réponses militaires mises en œuvre.

***Pour commencer donc, le contexte sécuritaire.D’un point de vue général, il se dégrade sous l’effet de la multiplica-tion et de la superposition des crises ; crises économiques, sécuri-taires, sociales, sociétales, etc. Toutes ces crises s’enchevêtrent, secumulent et se traversent les unes les autres.Les solutions d’hier ne suffisent plus ; il faut innover face à la com-plexité croissante, s’adapter ce qui constitue autant de défis pournotre pays et nos armées. En réalité et pour synthétiser, je vois prin-cipalement deux ruptures majeures.

1ère rupture : le retour de la guerre.Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la guerre était sortie pro-gressivement du champ de vision des sociétés occidentales pour ne survi-vre qu’aux périphéries. Nos sociétés avaient choisi de l’oublier.Avec la fin de la guerre froide, des forces qui avaient été gardées sousle boisseau de la solidarité des blocs ont été soudainement libérées.Nous avons assisté à l’affirmation de puissances et d’ambitions nou-velles chez des Etats aux capacités militaires croissantes.Dans le même temps, des zones grises se sont créées, là où les insti-

tutions se sont avérées fragiles, faibles ou inexistantes et où la pau-vreté et le sous-développement ont conduit à la désespérance. Ceszones se sont retrouvées exposées aux revendications et aux exac-tions de groupes armés en tous genres.Ainsi, au moment où on ne l’attendait pas, la guerre a fait son retour,mais sous une forme nouvelle qui, de plus en plus, brouille la dis-tinction entre état de guerre et état de paix, entre combattants et noncombattants.

À l’extérieur de nos frontières : les situations d’instabilité ne cessentde se multiplier.Nous assistons à une progression de deux types de menaces : lesmenaces du non droit et celles engendrées par les rapports de forceentre les Etats. Nous avons en quelque sorte, une double extension dela conflictualité :• vers le haut avec l’exacerbation des jeux de puissance de certainsEtats pouvant dégénérer en coups de force, voire en conflits ouverts,avec de nouvelles doctrines et des capacités récemment renforcées ;• vers le bas du spectre, avec le terrorisme et les techno-guérillas.Ce qui est certain, c’est que la dynamique de la violence et de la peur,enclenchée par les acteurs du bas du spectre, a réarmé tous les leviersd’un nouveau cycle guerrier. Il s’émancipe des règles du droit etefface les frontières. Il est tantôt affaire de pseudo-souveraineté, tan-tôt privatisé. Il est à la fois morcelé et en pleine expansion. Il se rap-proche. Aujourd’hui, 80% des zones de conflit se situent à moins desix heures de vol de Paris.Sur notre sol, dans le même temps, des actes de guerre ont été perpé-trés. Daech a frappé la France à l’intérieur de ses frontières. Lesattentats, commandités depuis la Syrie, ont confirmé les liens étroitsentre défense de l’avant – c’est-à-dire ce que nos armées font à l’ex-térieur de nos frontières – et protection du territoire national. La com-plexité de gestion des flux – migratoires, financiers, économiques,énergétiques, informationnels, propagandistes – souligne cette continuité.

Au bilan, nous sommes entrés dans une guerre que l’on peut qualifierde « mondialisée ». Ce que nous observions, loin de nos frontières enopérations extérieures depuis plusieurs années, en Afghanistan, auSahel et au Levant, est désormais sur notre sol : idéologie, armes,modes d’action.Ce nouveau type de guerre à fait surgir une figure que l’on croyaitdisparue : l’ennemi.

Je vois, dans le retour de cette figure, une 2e rupture sécuritaire majeure.Ce qui est radicalement nouveau, c’est que la France, aujourd’hui, estciblée. Elle est visée par un ennemi incarné qui s’attaque directementà elle, à cause de ce qu’elle est.Quel que soit le nom qu’il se donne, Daech, Al Qaïda, Aqmi, AlNosra, Boko Haram, il s’agit d’un même ennemi terroriste, porteurd’une idéologie islamiste radicale, qui se transforme pour se répandreet envisage la violence comme une finalité.Dès 2004, il nous a désignés comme ennemi dans un texte traduit enfrançais en 2007 sous un titre parfaitement clair : « Gestion de la bar-barie » commis par Abu Bakr Naji. Ces anathèmes se sont concréti-

> « Regards d’un chef militaire sur les défis sécuritaires du XXIe siècle. »Par le GAR Pierre de Villiers, CEMAPlateau de Saclay, le 10 mai 2016. - Sources : Etat-major des armées - Droits : Ministère de la Défense.

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 5

ACTUALITÉ

sés en actes. Les terribles attentats du 13 novembre dernier, à Paris,et ceux du 22 mars, à Bruxelles, ont marqué le franchissement d’unnouveau seuil avec l’irruption de l’ennemi au cœur de l’Europe.Nous avons le devoir de lui opposer la force de notre déterminationet la solidité de nos valeurs, j’y reviendrai.

À ces deux ruptures majeures que je viens d’évoquer, il faut ajoutercertaines évolutions profondes qui servent de toile de fond aux criseset aux conflits actuels. J’en citerai deux.

• 1ère évolution : l’avance technologique, qui dissuadait et nous don-nait d’office l’ascendant, se réduit sous l’effet de techniques aisémentaccessibles. Ces techniques sont celles qui, par leur pouvoir nivelant,limitent les avantages liés à la technologie : ce sont les cyber-attaques, les engins explosifs improvisés, les attaques-suicides. Faceà ce type de menace, nos boucliers ne nous protègent plus totalementet, dans le même temps, le maniement de nos armes est de plus enplus délicat pour contrer une menace qui s’introduit au milieu despopulations civiles.De ce constat – il sera de plus en plus difficile de maintenir uneavance technologique sur les ennemis – découle un besoin essentiel :disposer d’une ressource humaine de grande qualité. C’est elle qui infine fait la différence.Pour autant, je ne dois jamais oublier qu’un conflit interétatique esttoujours possible ; c’est pour cela que je dois faire en sorte que lesarmées puissent disposer également d’une technologie adaptée aucombat de haute intensité. La Russie, l’Iran, la Chine, la Corée duNord sont autant de pays animés par une réelle volonté de puissance.

• 2e évolution : la mondialisation des données et l’accélération desflux d’information. Ce phénomène a eu trois incidences marquées surle plan sécuritaire.• D’abord, il a ouvert un nouveau champ de bataille : l’intercon-nexion mondiale des systèmes d’information a donné naissance aucyberespace qui n’a pas échappé à la logique d’affrontement. Offrantde nouvelles potentialités, il a attisé les convoitises. Des champs debataille virtuels se sont ouverts. Les conséquences de ces affronte-ments sont pourtant bien réelles et potentiellement désastreuses.

• Ensuite, ce phénomène a été détourné à des fins de propagande : lesmouvements islamistes radicaux ont vu une opportunité dans la mul-tiplication exponentielle des systèmes de communication. Ils se ser-vent des facilités qu’offrent internet et les réseaux sociaux à des finsd’intoxication ; ils sont un coin qui ouvre l’accès au cœur même dessociétés pour « retourner » la part de la population la plus exposée etla plus influençable, en particulier au sein de la jeunesse.

• Enfin, ce phénomène de mondialisation des données et d’accéléra-tion des flux d’information donne une résonnance mondiale à l’actiondu soldat : l’information instantanée et continue modifie d’une cer-taine manière l’essence du combat, en offrant un écho démesuré àl’action sur le terrain. L’initiative du simple soldat, à des milliers dekilomètres, peut avoir désormais des conséquences politiques etdiplomatiques incalculables, dès lors que ses actions sont filmées endirect. On parle désormais du « caporal stratégique ».

La maîtrise de l’information s’impose donc désormais comme unenjeu majeur.Toutes ces ruptures et ces évolutions mettent notre pays au défi d’ap-porter une réponse adaptée.

***Pour épouser ces changements profonds que je viens de décrire, etgagner la guerre, quelle qu’elle soit, je voudrais, maintenant, dansune deuxième partie, vous faire part de mes convictions ; vous décrirema stratégie militaire générale.Les conditions et les leviers de l’action résident toujours dans laconjonction de trois éléments : les moyens, la volonté et l’engage-ment. Pouvoir – vouloir – agir : trois dimensions que je souhaite trèssuccinctement développer devant vous.

1ère dimension : les moyens, c’est-à-dire « pouvoir ».Rien n’est en effet possible sans moyen pour conduire l’action. Lebon dimensionnement de ces moyens doit permettre d’assurer en per-manence la cohérence entre les menaces, les missions et les moyens.Si nos missions s’ajustent logiquement à l’évolution des menaces,nos moyens doivent permettre d’assurer nos missions. Le « faire plusavec moins » ne peut être poussé plus avant. C’est fini !Il faut mettre un terme à cette logique aveugle et sourde, dans unmonde de plus en plus dangereux. Je rappelle que l’Europe est laseule zone, où depuis dix ans, les dépenses militaires ont baissé de9%. Elles ont bondi partout ailleurs.Au bilan, la France compte aujourd’hui 79 régiments contre 136, en1997. Sur la même période, le nombre de bâtiments de la marinenationale est passé de 86 à 57 et celui des bases aériennes de 53 à 25.Pendant ce temps, les engagements se multiplient et les matérielssouffrent et vieillissent. Nos avions ravitailleurs actuels, les KC135,ont plus de 50 ans. Ils datent du début des années 1960, tout commeles avions Caravelle, qui eux, ne volent plus depuis longtemps. Nosvéhicules blindés actuellement déployés en RCA ont 40 ans. Je pour-rais multiplier les exemples.Pourtant, et c’est une évidence, une guerre ne se gagne pas sans uneffort budgétaire en matière d’entraînement, d’équipements ou deressources humaines. Actuellement notre pays dépense 1,78% du PIBpour son armée. Il doit porter son effort à 2% comme il s’y est d’ail-leurs engagé, avec les autres pays membres de l’OTAN au sommet deNewport et quelles que puissent être les difficultés budgétaires, que jene méconnais pas.

2e dimension : après les moyens, la volontécomme moteur de l’engagement militaire :c’est-à-dire le « vouloir ».La volonté est d’abord politique. Elle s’exprime à travers la chaînedécisionnelle de notre pays, extrêmement réactive. Une décision duchef des armées, le président de la République, produit des effets surle terrain en quelques heures. C’est unique et particulièrement pré-cieux.Mais pour être efficace, cette volonté doit être partagée et conjuguéepar l’ensemble des acteurs institutionnels et économiques. L’actionmilitaire n’est jamais qu’une partie de la réponse aux crises ; elle estopérante, mais pas suffisante. Seule une approche dite « globale »peut espérer venir à bout des causes profondes de la violence. Elledoit donc se décliner dans les champs de la gouvernance, de la jus-tice, de l’éducation et du développement économique. Elle est indis-pensable pour envisager de réparer ou reconstruire ce qui aura étéendommagé ou détruit ; et permettre la renaissance. Tout le monde a

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ACTUALITÉ DÉFENSE

sa place dans ce chantier. Vous l’aurez aussi. C’est ce que j’exprimepar la formule que j’ai développée dans une tribune, en janvier der-nier, dans le journal Le Monde : « gagner la guerre ne suffit pas, il fautaussi gagner la paix ».

Pour finir, 3e dimension : lorsque les moyenset la volonté sont réunis, reste l’action : l’ « agir ».Face à la multiplicité des lignes de front, nos armées sont au cœur del’action, avec un taux d’engagement porté à un niveau inédit, que cesoit en opérations extérieures, outre-mer ou sur le territoire national.Pour ne pas s’égarer ni s’essouffler, l’action des armées a besoind’être orientée et soutenue. Et pour cela, les valeurs sont indispensables.Elles sont la richesse et l’identité de nos forces militaires. Je pense icià la cohésion, à la solidarité étroite qui unit les hommes et les femmesde nos armées, au quotidien comme dans les situations difficiles. Jepense aussi à l’humilité et au respect du droit international qui doithabiter tout dépositaire de la force légitime. Je pense au courage et àl’abnégation. Et croyez-moi, il en faut, que votre mission vousappelle dans les sables du Nord-Mali, au Levant, en RCA, ou toutsimplement sur le territoire national.Il revient au chef militaire de créer les conditions favorables à l’en-tretien de ces valeurs au service de l’action. Il doit le faire dans laperspective de la réussite de la mission mais avec le souci permanentdes hommes et des femmes qui lui sont confiés. Avec discernement etcourage ; sens du service et enthousiasme.Alors oui, je vous le confirme, rien ni personne ne peut résister à unengagement initié par une volonté forte, soutenu par des moyenset porté par des valeurs.

***Avant de conclure, je veux vous confier une dernière chose ; elle estle fruit du contact, presque quotidien, que j’entretiens avec les jeunesde votre génération qui servent dans nos rangs. Je vois ce qu’ils réa-lisent, là où je les envoie : aux commandes d’un avion, quelque partau-dessus de territoires hostiles, conscient du danger qu’il court ; offi-cier de quart dans la nuit d’un sous-marin en plongée pour trois mois ;chef d’un peloton blindé isolé dans le désert malien. Je peux vousassurer d’une chose : tous, ils me bluffent.Je ne vous fais pas ici l’article du sergent recruteur. Je vous redis sim-plement que j’ai foi dans la jeunesse. C’est la raison pour laquelle j’aibeaucoup de plaisir à être parmi vous ce soir, qui représentez la jeu-nesse, enthousiaste, désinhibée et conquérante.

***Voilà ce que je tenais à vous livrer. Avec mon style, librement et doncen vérité.Nous avons de belles armées et notre pays peut compter sur elles.C’est au nom de la France, en notre nom à tous, que les hommes etles femmes de nos armées, notamment nos jeunes, risquent leurs viessur les théâtres d’opérations. En retour, ils attendent le soutien de laNation.Vous pouvez compter sur leur courage, sur leur sens du service, surleur dévouement. Je m’en porte garant. Nous comptons sur votre soutien, vous l’avenir et l’espérance pournotre pays. Il en va du succès des armes de la France. �

Madame la Présidente,Mesdames et Messieurs lesélus,Chers camarades chefs d’état-major des pays amis,Mesdames et messieurs les officiers généraux, les membreséminents de la société civile, de l’industrie et des médias,Cher amis de l’armée de Terre,Merci de votre présenceaujourd’hui.

C est à la fois un grand plaisir et une grande responsabi-lité de prendre aujourd’hui la parole à l’occasion de cesalon EUROSATORY qui est un temps fort pour le

CEMAT que je suis. Le salon est toujours un rendez-vousmajeur pour l’armée de Terre mais l’édition 2016 est parti-culière à deux titres : elle est particulière car nos besoinscapacitaires sont en hausse pour la première fois depuiscinquante ans. Elle est également particulière car l’arméede Terre a souhaité la dédier à la coopération entre les paysamis et alliés, sujet qui occupe une place de choix dans lenouveau modèle de l’armée de Terre « Au Contact ! ».Je voudrais commencer par quelques remerciements. Jesouhaite remercier, tout d’abord, les organisateurs de cetteconférence, notamment le GICAT et son bras armé en lacirconstance, le COGES, qui est le grand organisateur dusalon ainsi que de cet événement. Je remercie aussi tousceux qui ont œuvré, de près ou de loin, sous la houlette dugénéral chargé de l’international, Laurent Kolodziej. Mesremerciements s’adressent ensuite aux chefs d’état-majordes armées de Terre alliées qui nous font l’honneur de leurprésence. Je remercie en particulier ceux qui ont accepté detémoigner après moi pour donner à cette conférence toutesa dimension internationale. Je remercie enfin l’auditoiredans toute sa diversité. Elus, militaires, industriels et jour-nalistes... Tous, vous êtes des acteurs à part entière desquestions de défense et de leur résonnance internationale.Je voudrais saluer en particulier, puisque c’est un peu leursalon, nos partenaires industriels qui œuvrent quotidienne-ment à nos côtés. Je n’oublie pas, parmi eux, le tissu desPME qui apporte une réactivité et une innovation toutesdeux complémentaires de la force de frappe des grandsgroupes.Avant de céder la parole à mes homologues présents à mescôtés, et avant que nous échangions, je souhaite faire unecourte introduction.

* * *En bon militaire, je voudrais commencer par la menace, leprimo de l’ordre d’opération.Un constat tout d’abord, constat qui explique en quoi le

HEC- DÉBATS

EUROSATORY - 15 JUIN 2016

> « L’armée de Terre au contact de l’international » Conférence du général d’arméeJean-Pierre Bosser, CEMAT

> « Regards d’un chef militaire sur les défis sécuritaires du XXIe siècle. »Par le GAR Pierre de Villiers, CEMA

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 7

ACTUALITÉsalon Eurosatory 2016 est différent de la précédente édi-tion. Il y a aujourd’hui une véritable prise de consciencedans les pays occidentaux que nous sommes en guerre.Hier, nous étions parfois à la guerre, aujourd’hui noussommes en guerre. Ou du moins, comme le dit le ministrede la Défense, nous ne sommes plus en paix, ne parvenantplus à « tenir la guerre à distance ».De ce constat découle notre perception de la menace.Même cette perception peut légèrement différer d’un paysà l’autre - car elle est influencée par nos histoires et nosgéographies respectives -, nous partageons au moins unennemi commun, le terrorisme djihadiste militarisé,ennemi qui a plusieurs visages (Al Qaeda, Daesh, BokoHaram), mais une seule finalité : semer la terreur et nousdétruire.Cet ennemi commun se caractérise tout d’abord par sonhybridité, tant dans sa nature - tantôt « proto-Etat », tantôtirrégulier - que dans sa posture, puisqu’il conduit des opé-rations à la fois conventionnelles et asymétriques. Il secaractérise également par le caractère pleinement débridéde ses actions, étant coutumier d’une violence totale quenous n’imaginions plus possible au XXIe siècle, d’une vio-lence non seulement assumée mais servant également àassoire une communication extrêmement moderne (et pourle coup très occidentale).Cela amène, selon moi, trois conséquences d’ordre poli-tique.Premièrement, le chemin de la victoire sera long. Le pro-grès technologique ne l’accélère pas même s’il la facilite.La victoire demeure un processus cumulatif et global quirequiert de la patience.Deuxièmement, le monde classique « westphalien » est unmodèle dépassé : nos frontières ne sont plus étanches auxmenaces. Prenons l’exemple du « califat numérique » quiles traverse et les transcende même. Face à cela, l’autarciedes Etats ne paye plus. Seule l’action collective peutconduire à la victoire.Troisièmement, enfin, ce sont nos « valeurs » les plusessentielles qui sont attaquées : c’est donc « pour nosvaleurs » respectives que nous devons combattre. C’estégalement « par ces valeurs » qui nous définissent que noustriompherons. Nos ADN respectifs sont nos forces : necherchons pas un dénominateur commun pour nous ras-sembler, ne cédons pas au nivellement par le bas, sachonsen revanche multiplier nos identités et les faire interagirpour triompher.

* * *Dans ce contexte, se pose une question cruciale aux « chefs »des armées de Terre que nous sommes : quelles aptitudesdoivent développer nos forces terrestres respectives ?En préambule à cette deuxième partie, je voudrais vousdire combien l’armée de Terre française est actuellementen pleine transition capacitaire. Transition capacitaire avec

le programme intégrateur SCORPION qui constitue uneévolution majeure pour le combat terrestre, notamment dufait de l’infovalorisation. Notre ambition est de posséder lepremier GTIA SCORPION en 2021 et la première brigadeinterarmes SCORPION en 2023. Transition capacitaire,également, avec de nombreux équipements tout aussiessentiels dont voici quelques exemples : le renouvelle-ment de notre flotte d’hélicoptères (le Puma et la Gazellesont en cours de remplacement par le Caïman et le Tigre),le nouveau fusil d’assaut qui remplacera le FAMAS, dansle cadre du marché AIF, le renouvellement du drone tac-tique avec le SDT (le PATROLLER de SAGEM) ou leremplacement de la P4 avec le programme VLTP-NP.Au-delà de cette transition capacitaire, nous avons entaméune réflexion prospective avec le projet Action TerrestreFuture (ATF). Ce projet sera rendu public à l’automne. Ilvise à éclairer la démarche capacitaire des prochainesdécennies, à préparer d’une certaine façon l’après SCOR-PION. L’objectif est double : favoriser la compréhensiondu besoin par les industriels et stimuler l’émergence desynergies en interalliés. Je vais rapidement développertrois idées-forces, en avant-goût du projet ATF, autour des-quelles il me semble intéressant de structurer nos forcesterrestres dans une perspective de long terme.Première idée-force : comprendre et « influer ». Savoirne suffit plus, il nous faut désormais comprendre : l’ennemin’est plus un ordre de bataille, il est devenu un systèmed’une rare complexité exigeant de notre part une expertisehumaine et capacitaire de haut niveau. Ensuite, nousdevons être capables, plus encore qu’auparavant, d’influersur notre environnement, c’est-à-dire d’influencer les dif-férents acteurs. Le champ des perceptions est devenu unchamp majeur. C’est le fait de l’omniprésence de l’infor-mation. Les implications dans les domaines du renseigne-ment et du cyber seront fortes. Nous les anticipons notam-ment avec la création du centre de renseignement terrestre(CRT) à Strasbourg et le développement du pôle d’excel-lence cyber à Rennes.Deuxième idée-force : nous adapter et durer. Nous adap-ter repose sur l’agilité de nos structures (c’est l’esprit dunouveau modèle « Au Contact ! ») ainsi que sur la vivacitédu commandement qui exige à la fois un effort sur la for-mation des chefs, l’entraînement des PC et le développe-ment des capacités SIC à disposition de ces PC - nous pen-sons tous ici à SICS. Durer repose de son côté sur lesforces morales et la rusticité de la troupe, qui ne sontjamais définitivement acquises et doivent être quotidienne-ment entretenues par l’effort et le dépassement de soi.Durer repose également sur l’endurance et la résilience denos matériels. La BSS, par exemple, pousse les matérielsdans leurs retranchements ultimes et la haute technologieest inutile si le moindre grain de sable grippe le système etle rend inopérant. Sur ce point, je souhaite adresser unsatisfecit global à la DGA, à nos industriels ainsi qu’à nosmaintenanciers. Nos équipements « battle proven » secomportent très bien alors qu’ils sont pourtant employésdans des environnements qui dépassent largement les exi-gences de construction initiales. La régénération demeuretoutefois un défi collectif majeur.Troisième idée-force : foudroyer et saturer. Face à unennemi de plus en plus difficilement saisissable, nousdevons rechercher la foudroyance des effets, obtenue par lapuissance et la précision de nos armes (notamment de nosappuis-feu terrestres et aériens) et par la capacité de pro-jection de puissance offerte par nos vecteurs aériens (héli-coptères et avions de transport de troupes). Cette fou-droyance impose une agilité tactique qui n’est rendue pos-sible que par la combinaison de moyens humains haute-

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ACTUALITÉ DÉFENSE

avec qui nous partageons le même « cadre espace-temps »en matière de programmes d’armement. Je pense en parti-culier à la fusion entre NEXTER et KRAUSS-MAFFEIWEGMANN (KMW) dont nous attendons beaucoup.Le troisième axe est celui de l’« agir ensemble » sur lepourtour méditerranéen. Il s’agit là d’amplifier les coopé-rations opérationnelles avec nos pays amis du Sud de laMéditerranée qui sont le dernier rempart de notre défensede l’avant. Ces coopérations existent depuis longtemps. Jepense, par exemple, à l’accord de coopération entre laFrance et la Tunisie qui date de 1972. Il faut maintenant lesdensifier et développer de véritables synergies opération-nelles. Nous avons les mêmes problèmes, les mêmesmenaces sur nos sols respectifs. Nous pouvons et devonséchanger des bonnes pratiques. Nous pouvons et devonsnous enrichir mutuellement.

Le quatrième axe est celui du soutien à nos alliés quiœuvrent dans l’arc de crise. Notre « là-bas » est votre « ici ».Votre victoire facilitera donc la nôtre. Ce soutien peut sefaire par des synergies dans le domaine capacitaire. Jepense en particulier à nos partenaires du Moyen-Orientavec lesquels nous développons une véritable approche « gagnant- gagnant », comme avec le LECLERC auxEmirats-Arabes-Unis. Ce soutien peut aussi se faire parune coopération de terrain et un appui à la montée en puis-sance de certaines armées de Terre. Je pense là, notam-ment, aux pays du G5-SAHEL avec qui nous coopérons defaçon exemplaire dans la bande sahélo-saharienne. Jepense également à nos frères historiques d’Afrique Noire.Notre passé commun nous invite à construire un nouvelavenir ensemble.

Le cinquième axe, pour finir, est celui des partenariats « au loin ». Certains pays, à défaut d’être nos voisins, par-tagent souvent les mêmes menaces et les mêmes besoins.Je parle là de nos alliés d’Asie, d’Océanie ainsi qued’Amérique Latine. Nos échanges doivent nous permettredes synergies capacitaires plus fortes ainsi qu’une inter-opérabilité meilleure.

* * *Pour conclure, j’aimerais que vous reteniez de ce projetdeux points-clés : le premier point est qu’il est résolumentorienté vers le traitement des menaces communes : c’est cequi nous rassemble ici. Il s’agit d’un plan « bottom-up » :c’est le besoin du terrain qui commande aux relations inter-nationales et non le contraire. Je vois dans cette approchevertueuse - et novatrice par certains aspects - la rechercheet l’assurance d’une meilleure efficacité opérationnelle. Lesecond point clé est que ce projet n’a de raison d’être quepar la réciproque qu’il suppose. Il a vocation à rencontrervos initiatives, vos projets. Aussi, il n’était pas de meilleureépoque pour une telle ambition que celle où les menacesglobalisées appellent l’Union Sacrée par-delà les frontières !Je vous remercie et je cède maintenant la parole à meshomologues qui nous font l’honneur de nous apporter unregard croisé sur le sujet. �

ment entraînés et de moyens techniques largement éprou-vés. Dans le même temps, nous devons viser la saturationde certains espaces dans la durée. Celle-ci rend indispensa-ble un « effet volume ». Il faut aujourd’hui des armées deTerre denses en effectifs. Ne dit-on pas que « la quantité aune qualité qui lui est propre ». Ce constat est particulière-ment vrai aujourd’hui, alors que nous faisons face à unemenace diffuse et omniprésente.

* * *Les grands principes évoqués précédemment sont certaine-ment partagés. Des synergies sont donc à trouver en inter-alliés au bénéfice de l’efficacité opérationnelle. C’est dansce cadre que s’inscrit l’ambition d’« Au Contact à l’inter-national », ma troisième et dernière partie. Agir ensemblese décline donc pour moi sur cinq axes spécifiques quidépendent de la nature des échanges que nous projetonsavec nos différents alliés. Ces axes sont présentés de façonchronologique, dans une perspective historique.

Le premier axe est celui des organisations internationaleset notamment de l’OTAN qui reste la structure clé de ladéfense collective de l’espace européen. Cette coopérationau sein de l’OTAN doit être axée prioritairement sur ladoctrine et les procédures. L’effort consenti par le CRR-FRdans le cadre de sa certification Joint Task ForceHeadquarter (JTF-HQ) s’inscrit dans cette dynamique. Cetétat-major constitue le véritable bras armé de l’armée deTerre pour la coopération au sein de l’OTAN. En outre, àl’issue de son processus de remontée en puissance, l’arméede Terre française prendra part de façon significative auxgrands exercices et aux déploiements planifiés dans lecadre des mesures de réassurance souhaitées par les paysdu flanc oriental de l’Alliance. Une étroite coopérationavec les autres pays membres, notamment l’Allemagne,sera alors recherchée pour donner davantage de crédibilitéet de légitimité à notre démarche.

Le deuxième axe est celui de la coopération avec lesarmées de Terre de nos voisins européens et nos alliés delongue date d’Amérique du Nord avec qui nous partageonsune communauté de destin. Ici, l’effort doit être porté surles initiatives bilatérales, principalement dans le domainede l’entrainement en commun, du partage du retour d’ex-périence et de l’engagement opérationnel conjoint. Jepense notamment à la combined joint expeditionary force(CJEF) qui est l’aboutissement majeur du traité deLancaster House et qui constitue un pilier essentiel de lacoopération franco-britannique. C’est à ce titre que le pro-jet « Au Contact de l’international » vise à multiplier etsystématiser les binômages jusqu’au niveau de la brigade,que ce soit dans une logique de métier (l’amphibie), dansune logique de milieu (l’expertise montagne) ou dans unelogique de mutualisation capacitaire (hélicoptères en parti-culier). Parallèlement, je n’oublie pas non plus les trèsimportantes pistes de coopérations qu’il nous faut poursui-vre dans le domaine capacitaire avec nos voisins européens

EUROSATORY - 15 JUIN 2016

> « L’armée de Terre au contact de l’international » Conférence du général d’armée Jean-Pierre Bosser, CEMAT

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ACTUALITÉEUROSATORY - 13 - 17 JUIN 2016 / PARIS

> Les principaux matériels exposés à Eurosatory Lettre du CEMAT - Au contact N° 34 juin 2016

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ACTUALITÉ DÉFENSE

OPEX Corymbe dans legolfe de Guinée Unbâtiment français estdéployé en missionCorymbe de façon quasipermanente dans le golfede Guinée depuis 1990.La mission a deux objec-tifs majeurs : participer à

la protection des intérêts français dans la zone et participer à ladiminution de l’insécurité maritime, en aidant les marines rive-raines à renforcer leurs capacités d’action dans les domaines dela sécurité et de la surveillance maritime.

Daman au LibanPrésente depuis 1978 auLiban, la France est l’undes principaux payscontributeurs de la Forceintérimaire des Nationsunies au Liban (FINUL),avec près de 900 soldats.Les militaires français au

Liban sont déployés dans le cadre de l’opération Daman, nom dela participation française à la FINUL.La grande majorité arme la Force Commander Reserve (FCR),qui est en mesure d’intervenir très rapidement au profit de tousles contingents déployés sur l’ensemble de la zone d’action de laFINUL, dans le cadre de la résolution 1701.

Atalante en OcéanIndien La France parti-cipe à l’opération Atalanteavec le déploiement per-manent d’une frégate pen-dant toute la durée del’opération et la participa-tion ponctuelle d’un avionde patrouille maritime,

ATL 2, basé à Djibouti. La France propose également un soutienlogistique à l’opération avec son dispositif prépositionné à

Djibouti. Les pays participant à l’opération peuvent s’appuyersur les infrastructures aéroportuaires de la base des FFDj quifournit également un soutien santé avec un Rôle 3.

Sangaris au Mali Le 20juin 2016, la forceSangaris s’est rassembléesur le camp de M’Poko àBangui pour la cérémonieofficielle de transfertd’autorité. Après la revuedes troupes et la montéedes couleurs, le colonel

François Beaucournu, chef de corps du régiment de marche duTchad, a procédé à la lecture de l’ordre du jour. Il a ensuitetransmis officiellement le commandement de l’opérationSangaris au colonel Maxime Do Tran, chef de corps du Premierrégiment de Spahis.

Barkhane dans labande Sahélo-Saharienne L’objectifde l’opération Barkhanereste de favoriser la capa-cité des États partenairesà assurer la sécurité deleur territoire de façonautonome.Barkhane mène actuelle-ment des opérations auMali en conduisant despatrouilles dans la régionde Gao et des opérationsde contrôle de zone dansle triangle Kidal –Abeibara – Tessalit.

Sous pression, les groupes armées terroristes se cantonnent à unelogique d’évitement.

Chammal au Levant La force Chammal poursuit une cam-pagne aérienne intensive et ses missions de formation et deconseil.

OPEX ET OPINT

> Point de situation des OPEX et OPINT en coursSource et droits EMA

« Suite à l’attentat de Nice du 14 juillet 2016, et à l’assassinat

du prêtre de St Etienne de Rouvraydu 25 juillet dernier

SENTINELLE est renforcé, 10 000 militaires sont déployés.

L’état d’urgence est prolongéjusqu’en janvier 2017. »

« Suite à l’attentat de Nice du 14 juillet 2016, et à l’assassinat

du prêtre de St Etienne de Rouvraydu 25 juillet dernier

SENTINELLE est renforcé, 10 000 militaires sont déployés.

L’état d’urgence est prolongéjusqu’en janvier 2017. »

> Le 20 juillet 2016, trois militairesfrançais ont été tués en opérationen Libye. L’Épaulette présente sescondoléances à leurs familles et àleurs amis.

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E x p é r i m e n t a t i o nMinerve : extension dela posture de protec-tion terrestre. Cetteexpérimentation a permisun échange de savoir-faireet de modes d’action entrel’armée de Terre et la gen-darmerie nationale dans le

cadre de la sécurité intérieure. Le premier RETEX, en cours, doit àprésent permettre de préciser les conditions dans lesquelles les pre-mières unités en préparation opérationnelle dérivée pourraient êtredéployées d’ici un an.

Harpie - lutte contrel’orpaillage illégal enGuyane.Les éléments des forcesarmées en Guyane (FAG)et de la gendarmerienationale se déploientrégulièrement pour desopérations contre les sites

d’orpaillage illégal. En 2012, 2 militaires français avaient ététués dans une opération de ce type.

Héphaïstos - préven-tion et lutte contre lesfeux de forêt, Cetteannée, le déploiement desmoyens se concentre prio-ritairement sur des capaci-tés spécifiques :- une capacité d’interven-tion « 3D », avec la mise à

disposition permanente d’un détachement hélicoptères de l’ar-mée de Terre. Composée de 3 machines (2 Puma et 1 Gazelle),cette capacité permettra le transport des soldats du feu au plusprès des sinistres ou dans les zones inaccessibles par moyens ter-restres ;- une capacité de gestion des moyens « 3D ». Constituée d’undétachement spécialisé de l’armée de l’air, cette cellule est char-gée de garantir la sécurité en vol des moyens aériens engagéspour lutter contre les feux ;- une capacité « génie », composée de soldats capables d’inter-venir sur les feux grâce à des engins terrestres spécialisés pourl’aménagement de coupe-feux.

Autres missions inté-rieures Les 12 et 13mars 2016, simulant unecrue majeure de la Seine,l’armée française a parti-cipé aux côtés de la bri-gade des sapeurs-pom-piers de Paris et de la

sécurité civile, à un entraînement entre services de secours sur qua-tre sites différents : la plage de Valenton, le camp militaire deBeynes, le port de Gennevilliers et le stade de France. �

Du 29 juin au 5 juillet2016, les équipages desMirage 2000 et des Rafalede l’opération Chammalont réalisé 38 sorties (32de bombardement, 6 derecueil de renseignement) :Huit frappes ont été réa-lisées en Irak en appui des

forces irakiennes en faisant effort sur les secteurs de Ramadi,Mossoul et Qayyarah.Une frappe planifiée a été conduite dans la région de Mossoul,le 5 juillet, par un raid conjoint de Mirage 2000 français et deF16 belges. Ce raid a permis de détruire un vaste site d’assem-blage et de stockage de bombes artisanales.Ces neuf frappes ont entraîné la destruction de 28 objectifs.

OPINTVigipirate Créé en1978, le plan VIGIPI-RATE n’a été déclenchépour la première foisqu’en 1991 lors de lapremière guerre duGolfe. Ce n’est qu’à par-tir de 1995, suite à l’ex-plosion d’une voiture

piégée devant une école, que le plan VIGIPIRATE entre pleine-ment en application. Les forces armées commencent alors àprendre part de manière permanente à la sécurisation du terri-toire aux côtés de la gendarmerie, la police et la douane.

Sentinelle 7500 militaires étaient engagés avant l’attentat du14 juillet dans le cadre de l’opération Sentinelle. Cette opérationa été déclenchée après les attentats de novembre 2015.

Posture permanente de sécurité (PPS). Environ 1000 mili-taires des trois armées sont engagées au titre du seul plan VIGI-PIRATE (mesures permanentes du socle), en complément desforces de police et de gendarmerie. Depuis le 20 mars 2003, leplan établit une distinction entre les dispositifs relevant de laposture permanente de sécurité (dispositif permanent d’alerteprêt à être déployé en vue de la sécurité des points sensibles etlieux à forte fréquentation) d’une part, et une échelle de niveaud’alerte fixée par le gouvernement d’autre part.

PPSA et PPSM En complément,1500 militaires sont engagés pour lesactivités permanentes de protectiondu territoire (PPSA - posture perma-nente de sûreté aérienne, et PPSM -posture permanente de sauvegardemaritime.Du 4 au 18 janvier 2016, le Bâtimenthydrographique (BH) La Pérouseétait le bâtiment d’alerte « Posturepermanente de sauvegarde maritime »(PPSM) dans l’océan Atlantique.

> Point de situation des OPEX et OPINT en coursSource et droits EMA

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Deepuis le 7 janvier 2015, point de départ de la prise de conscience, l’actualité nous« aligne » le tragique décompte des victimes d’attentats, 199 morts, 300 blessésà la kalachnikov (13 novembre Paris), 87 morts, 13 blessés écrasés par un camion

(14 juillet Nice) et un prêtre égorgé dans sa chapelle pendant un office (26 juilletSaint-Étienne-du-Rouvray). Ces attaques mettent à mal l’organisation de notredéfense, originellement fondée sur le droit et la défense des libertés du citoyen. Pource dossier, nous n’aborderons que la défense civile et plus particulièrement : la sécu-rité civile. Un autre fait marquant de l’actualité a été, le 14 juillet et son tableau dejeunes « bleu blanc rouge » qui représentait le Service civique. Dans une interviewau Figaro (5 août 2016) Yannick Blanc, président de l’agence du Service civique disaità propos de ce Service et de la Réserve civique qu’il est chargé de créer : « qu’ellevient en complément de la capacité d’engagement des différentes réserves. […] Lebut, c’est de donner à la société les moyens de se défendre contre les menaces ».Nous verrons ce qu’est le Service civique et quel est son lien avec la sécurité. �

> SÉCURITÉ CIVILE & SERVICE CIVIQUE

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Lorsque la France a suspendu le service national en 1997, elledisait à ses jeunes qu’elle n’avait plus besoin d’eux pour défen-dre la nation. Avait-elle besoin d’eux pour autre chose ?

Empêtrée dans des considérations de repentances jamais assouvies,dans une évolution sociétale où les frontières disparaissaient (aban-don de la structure familiale traditionnelle, suppression des limitesdouanières de l’Etat, rejet d’une identité assimilée à un nationalismeexclusif), la France a beaucoup détruit de son passé mais a peuconstruit en remplacement. Elle a inventé un « devoir de mémoire »,sans doute parce qu’il fallait recadrer le souvenir dans une Histoirede France orientée différemment a créé - l’année du centième anni-versaire de Verdun - une médaille des victimes, placée hiérarchi-quement avant la valeur militaire et les croix de guerre.Aujourd’hui, confrontée à ceux qui ont gardé une structure com-munautaire basée sur une religion qui fixe la hiérarchie des valeurshumaines (l’homme vaut plus que la femme qui vaut plus que l’en-fant) la France ne sait plus qui, ni pourquoi, ni comment mobiliser.Elle a recours à ce qui fonctionne encore : l’armée pour faire un peutout, la police et la sécurité civile pour protéger le citoyen. À quoilui servent ses jeunes ? Elle leur propose le service civique, « c’estplus qu’une politique publique pour la jeunesse, c’est une politiquepublique pour tous qui favorise le vivre ensemble et la cohésionsociale. » Avec ce dossier sur la Sécurité civile et le Service civique, nousentrons dans un monde en mal de définitions, celui de l’actualité oùla confusion des rôles et la dénaturation du sens des mots visent àcacher que nous n’avons toujours pas replacé correctement : les dif-férents degrés de protection de notre nation. Cette nation dont nouscommémorons le service héroïque d’il y a un siècle, mais dont nousavons consciencieusement sapé les bases. Surpris qu’on nousattaque sans respecter les droits et coutumes de la guerre, nous nesavons plus ni comment gérer une guerre que nous ne voulons pasdéclarer, ni intégrer les jeunes dans la défense de notre société.

C’est une tendance actuelle de donner aux mots simples un aspectdémodé ou une connotation méprisante (malentendant plutôt quesourd), mais c’est aussi le moyen de cacher l’inaction ou l’incom-pétence. Utiliser un verbe, c’est agir, utiliser un nom, c’est préciserl’auteur ou l’objet de l’action. Utiliser un verbe comme nom (cf « levivre ensemble ») signifie que l’on décrit quelque chose que l’on nesait ou ne veut pas nommer. Le « vivre ensemble » n’est donc pas lemariage, ni l’adhésion, ni l’intégration, ni la communauté, ni lacommunion. Il s’agirait alors du mélange, de la mixité, de l’amal-game ou plutôt de l’émulsion car il semble même que la cohésionsociale diffère du « vivre ensemble ». Gageons que l’abandon dulatin et du grec prôné par la réforme du collège (voir Tribune librep 37) ne favorisera pas la connaissance du vocabulaire de noscitoyens futurs. Mais si cette tendance est d’une volonté d’opacité ou de confusion,l’autre, qui consiste à employer des mots hors leur sens juridiqueprécis (« nous sommes en guerre – le président se conduit en chefde guerre ») est plus grave, car elle cache l’indécision : déclarer uneguerre aux terroristes (voir Tribune libre p 38) imposerait de donnerla priorité des moyens de la nation à sa défense, mais ce n’est pasenvisagé.

Pour tâcher de rester compréhensibles, reprenons quelquesdéfinitions.

Sécurité civile - La sécurité civile a pour objet la prévention desrisques de toutes natures, l’information et l’alerte des populationsainsi que la protection des personnes, des biens et de l’environne-

> Introduction

ment contre les accidents, les sinistres et les catastrophes (y comprissciemment provoquées, il n’est donc pas faux d’inclure le terro-risme dans la sécurité civile : NDLR) par la préparation et la miseen œuvre de mesures et de moyens appropriés relevant de l’État, descollectivités territoriales et des autres personnes publiques ou pri-vées.

Sécurité générale – La sécurité générale a pour objet de faire faceà des menaces de toutes natures, d’origine intérieure ou extérieureprésumée. Ces menaces sont le fait d’individus ou de groupes d’in-dividus mus par la volonté de nuire.

Sécurité civile et sécurité générale font partie de la défense civile(qui est civile parce que l’autorité est civile, des moyens militairesy sont affectés : BSPP, gendarmerie, militaires du plan Vigipirate…)

Civisme - Dictionnaire de français Larousse Attitude d’attachement àla communauté nationale et à ses institutions et de participationrégulière à ses activités, notamment par l’exercice du droit de vote.Priorité donnée par le citoyen aux intérêts de la nation sur ses inté-rêts particuliers.

Civisme -www.toupie.org/Dictionnaire/Civisme.htm Etymologie :du latin civis, celui qui a droit de cité, citoyen. Le civisme désignele respect, l’attachement et le dévouement du citoyen pour son paysou pour la collectivité dans laquelle il vit. Cela s’applique en parti-culier à l’institution qui représente cette collectivité, à ses conven-tions et à ses lois.

Civisme - Wikipedia du 19 juillet 2016. Le civisme désigne le res-pect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit et de sesconventions, dont notamment sa loi. Ce terme s’applique dans lecadre d’un rapport à l’institution représentant la collectivité : ils’agit donc du respect de la « chose publique » et de l’affirmationpersonnelle d’une conscience politique. Le civisme implique doncla connaissance de ses droits comme de ses devoirs vis-à-vis de lasociété. On distingue également le civisme du savoir-vivre et de la civilité,qui relèvent du respect d’autrui dans le cadre des rapports privés. Lerespect dont il est question ici est celui des principes collectifs sansque cela soit forcément en contradiction avec les lois. En effet, danscertains cas, l’acte d’incivisme peut ne pas être légalement réprimé(en France, par exemple, se soustraire à son devoir d’électeur n’estpas puni par la loi).Apparu au cours des années 1990, l’emploi de citoyenneté au sensde civisme est contesté. En effet, la citoyenneté n’exprime que lacondition de citoyen, tandis que le civisme exprime la condition ducitoyen conscient de ses devoirs. « Singulièrement dépourvu decivisme, Al Capone jouissait cependant de la citoyenneté améri-caine » (Jean Paulhan, Les incertitudes du langage. Gallimard,1970).

Civique - Dictionnaire de français Larousse - Relatif au citoyen, àses droits, à ses devoirs, à son rôle dans la vie politique : Devoirsciviques. Qui prouve le civisme, la qualité de bon citoyen : Espritcivique. •••

> 1) Le sens du verbe

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En couverture > SÉCURITÉ CIVILE & SERVICE CIVIQUE

Pendant un exercice sur les silos à grains de Rouen, le SDIS 76est appelé pour une intervention au fond d’une marnière. (avecl’aimable autorisation du SDIS 76).

Dès que c’est nécessaire -les incendies du mois d’août 2016 l’ontencore montré- les renforts arrivent des autres départements pourfaire face aux catastrophes de grande ampleur. Quasi militaire, l’or-ganisation des services de secours et d’incendie est très efficace.Mais les attaques terroristes de Paris en novembre 2015 ont montréla nécessité d’avoir des services de secours désormais capables detraiter simultanément plusieurs sites et soigner des blessés par balle,des blessés de guerre donc (voir L’Épaulette N° 192 p 4 & 5).L’expérience de la BSPP et les leçons à tirer de cet attentat se diffu-sent aux grandes agglomérations.

En février 1810, un corps degarde du palais de Saint-Cloud, en surchauffant unpoêle, met le feu au salon dela résidence de Napoléon Ierqui est présent cette nuit-là.Bien que le feu soit rapide-ment éteint, l’Empereurdécide de créer une garde denuit spéciale à toutes les rési-dences impériales, gardecomposée de sapeurs duGénie et transformée le 16juillet 1810 en compagnie desapeurs du génie de la Gardeimpériale. À la suite de l’in-cendie de l’ambassaded’Autriche qui cause la mortd’une centaine de convives le1er juillet 1810, l’Empereur

Dans le Dictionnaire culturel en langue française, Alain Rey fixe à1995, l’usage du terme citoyen comme adjectif en alternative del’adjectif consacré qui est civique. Cet emploi tend à insister sur laconnotation morale, républicaine et partisane. Ainsi, une attitudecivique consisterait à remplir ses devoirs de citoyen, tandis qu’une« démarche citoyenne » (sic) afficherait une volonté d’intégrer dansses actes des considérations éthiques et des finalités ou des solidari-tés sociales plus affirmées.

Civil (adj) - Dictionnaire de français Larousse Qui relève ducitoyen, de son statut, en tant que membre d’une collectivité natio-nale, par opposition à militaire ou à religieux : Populations civiles.Mariage civil.Relatif aux rapports juridiques entre particuliers (droit civil, ensem-ble des lois qui règlent l’état des personnes, les biens et les diversesmanières d’acquérir la propriété).

Définition du service civique Wikipedia du 19 juillet 2016. LeService civique est un dispositif français d’encouragement à l’en-gagement citoyen et de soutien public à celui-ci, créé par la loi du 10 mars 2010 par Martin Hirsch.

Même les définitions montrent que les mots ne correspondentplus à l’idée qu’ils recouvrent. C’est devenu une habituded’employer un mot pour l’image qu’il véhicule, sans se sou-

cier de son sens. Ainsi, c’est la « guerre » sur notre territoire, maisnous ne l’avons pas déclarée donc, nous n’y mettons pas lesmoyens, et nous traitons avec le ministère de l’Intérieur ce qui res-sortirait peut-être à la Défense. C’est qu’ici aussi, le flou s’est ins-tallé, un attentat terroriste est un acte de guerre, mais ses consé-quences déclenchent les dispositifs de la sécurité civile. �

La Révolution française nous a légué le département et son préfet,chargé de la sécurité des citoyens : sécurité générale (protection ducitoyen contre les exactions humaines) et sécurité civile (protectiondes citoyens contre les accidents et catastrophes d’origine naturelleou technologique). Les armées y ont, normalement, une place limi-tée (contrairement à ce que notre dossier pourrait laisser croire) outemporaire, justifiée par les capacités extraordinaires à mettre enœuvre ou par l’ampleur des dégâts. C’est une organisation solide,même si le terrorisme la prend en défaut d’épuisement.

La loi 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécuritécivile a réorganisé celle-la et renforcé la responsabilité des com-munes, en leur demandant notamment de constituer un plan com-munal de sécurité civile. Cette loi crée, avec les nouveaux articlesL. 1424-8-1 à L. 1424-8-8 du code général des collectivités territo-riales (CGCT), un nouvel outil de mobilisation civique, ayant voca-tion à apporter un soutien et une assistance aux populations : lesréserves communales de sécurité civile.

Le préfet. Il est responsable de la préparation et de l’exécution desmesures de défense civile. Pour la mise en œuvre de ces mesures, ildispose de l’ensemble des services dans le département : SDIS,SAMU, base d’hélicoptère et associations agrées (nous ne parleronspas de la gendarmerie et de la police qui sont -principalement- char-gées de la sécurité générale).

Le service départemental d’incendie et de secours (SDIS).(Sources Wikipédia du 17 août) Il est composé d’un état-major, degroupements territoriaux, de centres d’incendie et de secours etd’unités spécialisées

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Escalade du silo. Ci-dessus :en haut du silo. Ci-dessous : le groupe de recherche et d’inter-vention en milieu péril-leux (GRIMP) au fond de la marnière.

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> 2) Organisation de la Sécurité civile

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charge le ministre de l’Intérieur et Étienne-Denis Pasquier, préfet depolice, de trouver une nouvelle organisation pour remplacer le corpsdes gardes pompiers. La proposition d’une formation militaire estretenue et officialisée par décret impérial du 18 septembre 1811 quicrée le Bataillon de sapeurs-pompiers de Paris. Le Bataillon devientRégiment de sapeurs-pompiers de Paris par décret impérial le 5décembre 1866 tandis que sa zone d’action est étendue à tout ledépartement de la Seine. Aujourd’hui, la brigade compte environ8000 hommes, elle intervient pour l’agglomération parisienne, dansParis et dans ses trois départements limitrophes (appelé communé-ment : « petite couronne ») : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis,Val-de-Marne. Elle assure également la protection de la base spa-tiale de Kourou, en Guyane française ainsi que la base à Biscarrossede la DGA Essais de missiles. La devise de la BSPP est : « Sauver oupérir ».D’autres unités militaires ont été créées depuis pour renforcer lasécurité civile : les UIISC (depuis 1974 : N°7 à Brignolles, N°5 àCorte et N°1 à Nogent le Rotrou) et le bataillon des marins pom-piers de Marseille.

Les unités d’instruction et d’interven-tion de la sécurité civile (UIISC) sont desunités françaises ayant un fonctionnementmilitaire. Même si elles n’en portent pasofficiellement le titre, leurs missions sonttrès proche de celles des sapeurs-pom-piers. Elles font partie de l’Armée de terreet appartiennent à l’arme du Génie,comme la Brigade des sapeurs-pompiersde Paris. Leur rôle est d’intervenir pour combattre

les sinistres et les calamités, en renfort national des moyens locaux(municipaux, départementaux, nationaux) ou lors de catastrophes àl’étranger. En effet, contrairement aux pompiers qui protègent lespersonnes et les biens d’une commune ou d’un territoire déterminé,elles n’ont pas de compétence territoriale et interviennent là où laDirection générale de la sécurité civile les envoie. Leur appellationest celle de sapeurs sauveteurs et non de sapeurs-pompiers, mêmesi leur uniforme ressemble à celui de ces derniers (sans le liserérouge le long du pantalon). Leur formation de base est identique àcelle des sapeurs-pompiers (avec en plus, leur formation militaire).

Le bataillon de marins-pompiers (BMP) deMarseille, est une unité de la Marine nationalefrançaise qui constitue le corps des pompiersmunicipaux de la « Cité phocéenne », dans ledépartement des Bouches-du-Rhône. Il compteenviron 2400 personnels.

Le bataillon de marins-pompiers deMarseille a été créé par un décret-loi en date du29 juillet 1939, à la suite de l’incendie des

Nouvelles galeries, situées sur la Canebière, le 28 octobre 1938,incendie qui a causé la mort de 73 personnes.Les sapeurs-pompiers municipaux sont rapidement dépassés parl’ampleur de l’incendie. Leur chef, le commandant Fredenucci,n’est pas présent car il a été blessé quelques jours plus tôt lors d’unautre incendie. C’est donc son adjoint, le capitaine Durbec quidirige les secours mais il est blessé au début de l’intervention.Privés de chef, les « soldats du feu » marseillais sont désorganiséset souffrent de la vétusté de leur matériel. De plus, un employéd’une société des eaux suppose une fuite sur une canalisation àcause de la diminution de débit dans celle-ci due à l’action des nom-breuses lances des pompiers et décide donc de couper l’alimenta-

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tion de la conduite, privant d’eau les Soldats du feu.Face à l’ampleur de l’incendie, le Contre-amiral Muselier, com-mandant la Marine nationale à Marseille — dont les locaux sesituent à proximité des Nouvelles Galeries — demande des renfortsà l’amiral Mottet, major général de l’arsenal de Toulon.Édouard Daladier, président du Conseil, remarque le professionna-lisme des marins pompiers toulonnais et la qualité de leur matériel,ce qui le décidera à confier la sécurité de Marseille à une unité mili-taire de marins pompiers. Le décret-loi du 23 juillet 1939 constituel’acte de naissance du bataillon de marins-pompiers de Marseille etcommence par ceci :« Il est créé à Marseille une unité de marins-pompiers. Ce bataillonet les services qui lui sont rattachés sont commandés par un officiersupérieur de la Marine… »Par ailleurs, les armées participent aux secours des populations,quand c’est nécessaire, par le biais de l’OTIAD (voir L’ÉpauletteN° 186). Précisons à nouveau que si, notre dossier met en avant lesunités militaires de sécurité civile, elles ne représentent qu’unepetite partie de ce service assuré essentiellement par des unités desapeurs-pompiers civils.

Le service d’aide médicale urgente (sourceWikipédia du 17 août), ou SAMU, est le cen-tre de régulation médicale des urgencesd’une région sanitaire. Ce service répond à lademande d’aide médicale urgente (AMU),c’est-à-dire l’assistance pré-hospitalière(dans la rue, à domicile, sur le lieu de travail,…) aux victimes d’accidents ou d’affectionssoudaines en état critique (malaise, maladie,ou femmes enceintes). Le médecin régula-

teur du Samu régule les ressources de soins urgents dont il reçoitcontinuellement les disponibilités et oriente les patients vers les ser-vices les plus adaptés à leurs cas.Dans le langage courant, « le Samu » est utilisé par extension pourparler des services mobiles d’urgence et de réanimation (SMUR) etde leurs ambulances de réanimation, car tous les véhicules compor-tent le sigle « SAMU ».L’acronyme samu est aujourd’hui passé dans le langage courant,mais il doit être réservé aux centres de régulation médicale même sion l’inscrit au-dessous de l’étoile de vie à six branches et du cadu-cée des médecins sur les ambulances qu’il régule. D’usage franco-belge au début, il dénomme aujourd’hui les services similaires denombreux pays, aux appellations locales diverses. Avec sonemblème reconnu, internationalement, pour une meilleure lisibilitépar les étrangers, et frappé du ou des numéros d’appel d’urgence, ils’est imposé à l’échelle planétaire, du « SAMU 192 » au Brésil au« SAMU 131 » au Chili. En France, le terme « SAMU » est suivipar le numéro du département.

La base hélicoptère de la sécurité civile et plus généralement : lesmoyens aériens de la sécurité civile (sources : ministère de l’inté-rieur 3 octobre 2013).Pièce maîtresse du dispositif de secours français mis en place parl’État pour assurer la protection de nos concitoyens, la flotte de laSécurité civile se compose de 26 avions et de 39 hélicoptères. Uneforce pilotée et administrée par 460 personnes dont les deux tierssont pilotes ou mécaniciens de bord.Le groupement d’hélicoptères39 hélicoptères, 23 bases en métropole et outre-mer.La Sécurité civile dispose d’une flotte de trente-cinq EC 145 BK117 plus communément appelés « Dragons ». Implantés sur 23bases réparties en métropole et outremer, le groupement d’hélicop-tère dispose d’un centre de commandement et de logistique à Nîmes

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En couverture

(30). Les équipages assurent une permanence sur leur base chaquejour de l’année de 9h du matin au coucher du soleil.

Le reste du temps, ils sont d’alerte, en mesure de décoller dans les30 minutes suivant un appel (1h la nuit). Créé en 1957, le groupe-ment d’hélicoptères de la sécurité civile regroupe 315 personnes : despilotes, des mécaniciens de bord, des techniciens de sol et des per-sonnels administratifs.Les équipages de la Sécurité civile assurent, en priorité, des mis-sions de secours d’urgence et de sauvetage 24h/24h. La nuit, ils uti-lisent des jumelles de vision nocturne qui leur permettent de voircomme en plein jour. Plus de 10 000 personnes sont secourueschaque année en plaine, en mer et en montagne.Les 39 hélicoptères de la Sécurité civile effectuent également destransports sanitaires et participent à la lutte contre les feux de forêtsen guidant notamment les bombardiers d’eau. Ils réalisent aussi desmissions de reconnaissance avec la police, de prévention généraleet d’assistance technique. La base de commandement à Nîmesforme tous les équipages et dispose d’un simulateur de vol sur EC145, unique en Europe.En 2011, les équipages de la Sécurité civile ont secouru 13518 per-sonnes (61% en plaine, 33% en montagne, 6% en mer). Les 39 héli-coptères de la Sécurité civile ont cumulé 17 201 heures de vol (25%de nuit). Les trois quarts de ces missions étaient consacrées ausecours et à l’assistance à personne. Une heure sur 6 était dédiée àl’entraînement et à la formation des équipages.La base avion de la Sécurité civileUne flotte de 26 avions pour combattre les feux de forêts.La Sécurité civile dispose d’un parc de quatre types d’aéronefs pourla lutte contre incendies et le transport de personnes ou de fret en casde catastrophe naturelle ou industrielle.Symboles de la guerre du feu, les 12 Canadair sont des avions capa-bles de larguer plus de 6000 litres et de se ravitailler sur des plansd’eau et en mer. Plus petits mais tout aussi efficaces, les neufTracker embarquent 3000 litres de retardant, un produit qui ralen-tit la progression des flammes. Lors des journées à risques, ils par-ticipent à des missions de surveillance dans le sud de la France, dansle sud-ouest et en Corse. Ils éteignent ainsi 60% des feux naissants.La Sécurité civile compte également deux Dash-8 Q400. L’été, cesbombardiers d’eau disposent d’un réservoir amovible de 10 000 litres de retardant qu’ils larguent en amont du feu pour ralen-tir sa progression. A la différence des Canadair, les Dash et lesTracker se ravitaillent au sol dans des pélicandromes.L’hiver, ces avions polyvalents sont utilisés pour transporter des

personnels du ministère de l’intérieur (64 maxi) et du matériel (9 tonnes) en France et à l’étranger. Trois Beechkcraft King Air 200complètent ce dispositif. Ces petits avions de transport et de liaisonsont utilisés pour coordonner la flotte des bombardiers d’eau et réa-liser des missions d’investigation.L’été, certains appareils sont détachés en Corse, dans le Sud et leSud-Ouest de la France suivant les risques météorologiques. Lesbombardiers d’eau interviennent également en Europe dans le cadrede l’assistance mutuelle voulue par les chefs d’État de l’Union euro-péenne en matière de protection civile. La flotte de la Sécurité civile a consacré en 2011 plus de 6500heures de vol à la lutte contre les incendies de forêts. Ses équipesinterviennent pour tout type d’accident, opérations de secours enmilieu périlleux, évacuations sanitaires d’urgence, reconnaissance.

Les associations agréées par la Sécurité civile (sources Min Int 9 août 2016) L’agrément est délivré, après vérification des compétences des asso-ciations, pour autoriser celles-ci, selon les cas à exercer des mis-sions de Sécurité civile, en appui aux pouvoirs publics (participa-tion aux opérations de secours, actions de soutien aux populationsnotamment victimes d’intempéries, encadrement de bénévolesspontanés dans le cadre de ces actions) ou pour monter des disposi-tifs prévisionnels de secours lors de rassemblements de personnes,à assurer des actions d’enseignement et de formation en matière desecourisme.Le ministère de l’Intérieur procède au renouvellement des agré-ments par arrêté. Nous reprenons celui du 21 juillet 2015 pour (à tired’exemple) la Croix-Rouge, la Croix Blanche, la SNSM,l’Ordre de Malte, le Secours Catholique.

Arrêté du 21 juillet 2015 : La (nom de l’association, société ouordre) française est agréée au niveau national pour une durée detrois ans pour les missions et dans le cadre du champ géographiquedéfinis ci-dessous : (non reproduit). Nous rappelons que la Croix-Rouge a été créée après la bataillede Solférino en 1863, par Henri Dunant).

> SÉCURITÉ CIVILE & SERVICE CIVIQUE

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EC 145 BK 117, Dragon. Canadair.

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En 1892, un groupe d’hommes, animés d’un sens profond de « l’hu-main », fondait à Paris, une Société, qui, tirant de l’oubli un mottombé en désuétude depuis fort longtemps, prenait le nom deSociété des secouristes Français. Le 7 novembre 1972, un décretministériel lui conférait le nom de « Fédération des SecouristesFrançais Croix Blanche ».C’est sous ce nom, qu’elle poursuit aujourd’hui ses activités, res-pectueuse de ses principes d’indépendance, de neutralité, de béné-volat, ignorant les publicités tapageuses, pauvres de moyens, peut-être, mais riche de son passé centenaire et de son idéal « SERVIR ».

La SNSM est née en 1967 de la fusion de laSociété centrale de sauvetage des naufragés(SCSN) et des Hospitaliers sauveteurs bre-tons (HSB), union initiée par l’amiralMaurice Amman, alors préfet maritime de la2e région à Brest, qui deviendra le 15 octobre 1967 le président de la nouvellesociété

L’ordre de Malte est très ancien (il tire son origine de l’ordrehospitalier créé à Jérusalem en 1080). Lire son rapport d’activitéssur son site.

« Frontière française fermée, refus des autorités italiennes de pren-dre la situation en main, à Vintimille, en Italie, comme à Calais, lesmêmes causes produisent les mêmes effets : des centaines de per-sonnes bloquées, des associations débordées et un ras-le-bol de lapopulation locale. Dans cette impasse, se distinguent de nombreuxgestes d’humanité, comme en témoignent les membres de la Caritaslocale, partenaire du Secours Catholique ». Reportage à voir sur lesite du Secours Catholique.

La réserve communale de sécurité civile. Extraits de la circu-laire du 12 août 2005.En situation de catastrophe ou de crise, la conduite et l’organisationdes secours sont de la responsabilité des services publics qui en ontla mission, et notamment des services d’incendie et de secours.Même si la direction des opérations de secours est assurée par lepréfet, l’expérience prouve que le maire reste responsable de l’éva-luation de la situation et du soutien à apporter aux populations sinis-trées. La réserve communale peut faire appel à des citoyens de toutâge et de tout métier, pour des missions qui n’interfèrent pas avecles missions de secours proprement dites. Il s’agit, par exemple, decontribuer à l’élaboration, à l’actualisation et à la mise en œuvre duplan communal de sauvegarde, de veiller à l’information et à la pré-paration de la population, de participer aux actions de préventiondes risques menées par la commune, de prendre en charge l’assis-tance matérielle aux personnes sinistrées, de les aider dans leursdémarches administratives. Dans ce cadre, la commune veillera à nedoter cette réserve que de moyens directement liés et adaptés à sesattributions et nécessaires à leur accomplissement. La réserve communale de sécurité civile fournit un cadre juridiquede référence, mais chaque commune est libre, en fonction de lasituation locale et de ses besoins particuliers, de l’organiser commeelle l’entend. L’utilisation de l’appellation « réserve communale »doit être retenue afin de ne pas laisser penser qu’il s’agit d’une orga-nisation du type de la réserve militaire. La référence en matièred’organisation de la réserve est celle du concours bénévole auxactions municipales. Son efficacité repose sur une couverture du ter-ritoire de la commune par quartier ou par hameaux, et sur unechaîne de responsables permettant de relier les bénévoles sur le ter-rain au maire ou à l’adjoint qu’il aura désigné. La loi prévoit la signature d’un « contrat d’engagement » entre leréserviste et l’autorité communale (art. L. 1424-8-3-II). Il s’agitd’un acte permettant d’établir clairement la situation du bénévolequand il agit comme collaborateur du service public. Cet engage-ment doit bien sûr être approuvé par le maire, qui demeure le seuljuge des « compétences et capacités » requises. L’acte d’engage-ment constate le libre accord des deux parties. Il ne s’agit en aucunemanière d’un contrat de travail ou d’un contrat d’engagement ausens militaire. Outre les garanties générales apportées aux collaborateurs béné-voles du service public, les articles 33 et 34 de la loi de modernisa-tion de la sécurité civile instituent des droits et obligations particu-liers aux réserves communales. Il s’agit des dispositions suivantes :• article L. 1424-8-4 du CGCT : procédure d’appel aux réservistes ;• article L. 1424-8-5 : possibilité d’une indemnité compensatricepour les non-fonctionnaires qui seraient privés de leur salaire du faitd’une mobilisation pendant leur temps de travail ;• article L. 1424-8-6 : continuité des prestations sociales dans lemême cas d’interruption de l’activité professionnelle ;• article L. 1424-8-7 : réparation des dommages subis à l’occasiondu service (disposition confirmant la jurisprudence applicable auxcollaborateurs occasionnels) ;• article L. 122-24-11 du code du travail : autorisation de l’em-ployeur et protection contre les sanctions pour le salarié privé ;• modifications des statuts des trois fonctions publiques : mise encongé avec traitement dans la limite de 15 jours par an en cas demobilisation dans la réserve.La mise en œuvre de ces dispositions protectrices est strictementsoumise à la décision motivée de l’autorité de police compétenteprévue à l’article L. 1424-8-2 du CGCT. Elles doivent rester réser-vées aux seules situations de crise nécessitant une mobilisationimpérieuse de la réserve.En dehors de ces situations exceptionnelles, la participation auxactivités de la réserve communale obéit aux principes habituels du

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bénévolat, dans la seule limite de la disponibilité du réserviste et dela responsabilité de l’autorité d’emploi de la réserve.

Intervention de la réserve communale hors des limites de la com-mune. Le champ d’action de la réserve est celui des compétences munici-pales et du territoire communal. Des événements catastrophiquespeuvent cependant justifier une action de solidarité hors des limitesde la commune. La loi ne l’interdit pas, sous réserve que soient res-pectées les dispositions des articles L. 1424-8-1 (« Elles sont misesen œuvre par décision motivée de l’autorité de police compétente »)et L. 1424-8-2 (« La réserve communale de sécurité civile est placéesous l’autorité du maire »). Dans le cas où la réserve est organisée en intercommunalité, commele permet l’article L. 1424-8-2, l’intervention de la réserve inter-communale au bénéfice d’une commune membre est l’un des objetsmêmes de cette organisation intercommunale. Elle devra toutefoiss’effectuer dans le respect des compétences de police de chaquemaire. Dans les autres cas, il conviendra de veiller à ce que cet éventuelrenfort ne soit engagé, conformément à ses compétences, qu’à la tri-ple condition :• qu’une demande expresse ait été formulée par le directeur des opé-rations de secours, autorité de police compétente (maire de la com-mune sinistrée ou préfet) ;• que la décision d’engagement soit prise par l’autorité d’emploi dela réserve (maire de la commune d’origine) ;• qu’un accord préalable soit intervenu sur les modalités de réparti-tion de la charge financière éventuelle.

Pour la sécurité civile, le préfet dispose de services dédiés, bienorganisés et efficaces, que les armées sont normalement consi-dérées venir renforcer temporairement, en raison de l’ampleur

des dégâts. Les associations agréées qui l’aident, constituent uneforme aboutie de civisme pour ceux qui veulent s’engager ou ser-vir. Mais les communes, également responsables de la sécurité deleurs concitoyens, offrent la possibilité d’un engagement tout aussicivique dans la réserve communale de sécurité civile. L’engagementqui soutenait le thème du défilé du 14 juillet 2016, n’a pas retenu lesassociations ni les réserves mais a mis en avant le « Service civique ». �

Le Service civique est inscrit dans le code du service national. Il estalors facile de penser qu’il s’agit d’une organisation disciplinée des-tinée à former et engager les jeunes dans des actions de civisme (ledéfilé du 14 juillet 2016 a contribué à renforcer cette image), maisla description du dispositif montre qu’il s’agit plutôt d’un contratcourt pour un premier emploi faiblement rémunéré. Le dispositifressemble beaucoup aux anciens « travaux d’utilité collective »,quoi qu’il s’en défende. Selon le décret du 11 avril 2016, le Service civique relève du Haut-commissaire à l’engagement civique placé auprès du Premierministre, et l’Agence du Service civique est chargée de sa mise enœuvre. Le Haut-commissariat à l’engagement civique (M. YannickBlanc) anime et coordonne l’action interministérielle en faveur del’engagement civique. Il assure le développement du Servicecivique et coordonne la réflexion sur l’extension de la journéedéfense et citoyenneté (JDC). C’est, selon lui, un « défi considéra-

ble » car il devra piloter la montée en puissance du Service civiquepour atteindre 110 000 volontaires en 2016 et 350 000 jeunes à hori-zon 2018.

C’est la LOI 2010-241 du 10 mars 2010, qui précise ce qu’est leservice civique. Comme beaucoup de lois actuelles, elle est difficileà lire car c’est une loi de modification des codes du service national(ex : Le deuxième alinéa de l’article L. 111-2 du même code estainsi rédigé : « Il comporte aussi un service civique et d’autresformes de volontariat. »), du code de l’éducation (ex : Après l’arti-cle L. 313-7 du code de l’éducation, il est inséré un article L. 313-8 ainsi rédigé : (non reproduit), du code du travail (ex : Le code dutravail est ainsi modifié : 1 Le dixième alinéa de l’article L. 6315-2est ainsi rédigé : (non reproduit) et du code des impôts. Les dispositions relatives au Service civique sont inscrites dans l’ar-ticle 8 de la loi (Après le titre Ier du livre Ier du code du servicenational, il est inséré un titre Ier bis ainsi rédigé :).

DISPOSITIONS RELATIVES AU SERVICE CIVIQUE

« Art. L. 120-1. � I. – Le Service civique a pour objet de renforcerla cohésion nationale et la mixité sociale et offre à toute personnevolontaire l’opportunité de servir les valeurs de la République et des’engager en faveur d’un projet collectif en effectuant une missiond’intérêt général auprès d’une personne morale agréée.« Les missions d’intérêt général susceptibles d’être accompliesdans le cadre d’un Service civique revêtent un caractère philan-thropique, éducatif, environnemental, scientifique, social, humani-taire, sportif, familial ou culturel, ou concourent à des missions dedéfense et de sécurité civile ou de prévention, de promotion de lafrancophonie et de la langue française ou à la prise de consciencede la citoyenneté française et européenne.« II. – Le Service civique est un engagement volontaire d’une duréecontinue de six à douze mois donnant lieu à une indemnisation priseen charge par l’Etat, ouvert aux personnes âgées de seize à vingt-cinq ans, en faveur de missions d’intérêt général reconnues priori-taires pour la Nation. Cet engagement est effectué auprès de per-sonnes morales agréées dans les conditions prévues à la section 6du chapitre II du présent titre. La personne morale agréée est unorganisme sans but lucratif de droit français ou une personnemorale de droit public. Une association cultuelle, politique, unecongrégation, une fondation d’entreprise ou un comité d’entreprisene peuvent recevoir d’agrément pour organiser le service civique.« Le service civique peut également prendre les formes suivantes :« 1. Un volontariat de service civique, d’une durée de six à vingt-quatre mois ouvert aux personnes âgées de plus de vingt-cinq ansauprès de personnes morales agréées dans les conditions prévues àla section 6 du chapitre II du présent titre. La personne moraleagréée est une association de droit français ou une fondation recon-nue d’utilité publique ;« 2. Le volontariat international en administration et le volontariatinternational en entreprise mentionnés au chapitre II du titre II duprésent livre, le volontariat de solidarité internationale régi par laloi 2005-159 du 23 février 2005 relative au contrat de volontariatde solidarité internationale ou le service volontaire européen définipar la décision 1031/2000/CE du Parlement européen et duConseil, du 13 avril 2000, établissant le programme d’action com-munautaire « Jeunesse » et par la décision 1719/2006/CE duParlement européen et du Conseil, du 15 novembre 2006, établis-sant le programme « Jeunesse en action » pour la période 2007-2013.« III. – L’Etat délivre à la personne volontaire, à l’issue de sa mis-

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> 3) Le Service civique

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premiers secours (brevet PSC1, volet pratique de la formationcivique et citoyenne), une carte de Service civique qui lui permettrade justifier de son statut et de bénéficier de certains avantages pen-dant sa mission (maintien aide au logement, cumul allocation adultehandicapé, couverture par la sécurité sociale).L’engagement de Service civique est valorisé dans le parcours duvolontaire (formation ou recherche d’emploi). À la fin de la missionde Service civique, une attestation officialise l'accomplissement dela mission et marque la reconnaissance de l’engagement par l’Etat.

Volontariat de Service civique. Toute personne âgée de plus de 25ans peut effectuer un volontariat de Service Civique pour mener àbien, sur des périodes de 6 à 24 mois des missions d'intérêt généralauprès d'associations, de fondations reconnues d'utilité publique ou,dans les départements et collectivités d'outre-mer, de personnesmorales de droit public. Les volontaires bénéficient d'une indemni-sation et d'une couverture sociale complète financées par l'orga-nisme d'accueil.

Formation civique et citoyenne théorique (extrait, voir le détailsur le site Service civique).La programmation et le déroulement des journées consacrées à laformation civique et citoyenne des volontaires du Service civiquedoivent s’appuyer sur le référentiel des thèmes retenus pour cetteformation.Le choix de ces thèmes prend en compte les programmes d’éduca-tion civique délivrés au cours de la scolarité ainsi que le contenud’autres actions concourant à la formation citoyenne telle que lajournée « défense et citoyenneté » (ancienne journée d’appel et depréparation à la défense) ou encore les journées d’intégration pourles nouveaux arrivants. La formation dispensée dans le cadre duService civique ne doit pas reprendre ce qui a déjà été abordénotamment au cours de la scolarité obligatoire, mais viser à élargirles centres d’intérêt et les réflexions sur des grands thèmes en leurdonnant du sens, en les concrétisant et en suscitant questions etdébats.Ce référentiel des thèmes se décompose en trois grands groupes.Le premier groupe fait référence aux valeurs qui fondent notreRépublique, déclinées au travers de celles de la devise nationale :liberté, égalité, fraternité, auxquelles a été ajoutée la laïcité, prin-cipe fondamental de notre République dont l’approche est originaleet propre à notre pays.Le deuxième groupe ressort de l’organisation de la cité au sens phi-

sion, une attestation de service civique et un document qui décrit lesactivités exercées et évalue les aptitudes, les connaissances et lescompétences acquises pendant la durée du Service civique. Cetteévaluation se fait notamment au regard des modalités d’exécutiondu contrat de service civique prévues par l’article L. 120-12. Elleest réalisée conjointement avec le tuteur mentionné à l’article L.120-14, la personne morale agréée et la personne volontaire. Si lapersonne volontaire le souhaite, ce document est intégré à son livretde compétences mentionné à l’article 11 de la loi 2009-1437 du 24novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation profes-sionnelle tout au long de la vie et à son passeport orientation et for-mation mentionné à l’article L. 6315-2 du code du travail.« Le service civique est valorisé dans les cursus des établissementssecondaires et des établissements dispensant des formations sanc-tionnées par un diplôme d’études supérieures selon des modalitésfixées par décret.« L’ensemble des compétences acquises dans l’exécution d’un ser-vice civique en rapport direct avec le contenu d’un diplôme, d’untitre à finalité professionnelle ou d’un certificat de qualification estpris en compte au titre de la validation des acquis de l’expériencedans les conditions prévues aux articles L. 335-5 et L. 613-3 ducode de l’éducation et au livre IV de la sixième partie du code dutravail.

Remarque 1 La lecture de ce texte indigeste est encore compliquée parl’emploi de mots auxquels on donne un sens différent selon l’âge du volon-taire : « le Service civique est un engagement volontaire […] il peut pren-dre d’autres formes […] un volontariat de Service civique […] ». On verraplus loin que les textes de l’Agence du Service civique reprennent les diffé-rentes formes : l’engagement (avoir entre 16 et 25 ans) et le volontariat(avoir plus de 25 ans).

Le site de l’Agence du Service civique : à propos du Servicecivique (source Agence du Service civique, en italique, la repriseexacte des phrases du site).

« Le Service civique est plus qu’une politique publique pour la jeu-nesse, c’est une politique publique pour tous qui favorise le vivreensemble et la cohésion sociale. Il a pour ambition de permettre àtous les jeunes qui le souhaitent, de s’engager au service d’une mis-sion d’intérêt général, entre 16 et 25 ans et jusqu’à 30 ans pour lesjeunes en situation de handicap ». Indemnisée 573 € net par mois,la mission de Service civique peut être réalisée en France ou àl’étranger entre 6 et 12 mois, sans condition de diplôme, au seind’une association, d’un établissement public, d’une collectivité ter-ritoriale ou dans les services de l’Etat et dans l’un des neufdomaines d’action reconnus prioritaires pour la Nation : solidarité,environnement, sport, culture, éducation, santé, intervention d’ur-gence, mémoire et citoyenneté, aide humanitaire.

Pour devenir volontaire, il faut créer un compte sur le site del’Agence du Service civique et suivre les indications pour postulerà une mission. Un tableau indique les missions pour lesquelles unjeune a postulé et les détails de la candidature (en attente, relance,retenu, non retenu).Pour faciliter le déroulement de la mission, une phase de prépara-tion et d’accompagnement à sa réalisation est proposée.Par ailleurs, une formation civique et citoyenne (voir paragrapheformation civique et citoyenne théorique ci-dessous) et un appui àla réflexion sur le projet d’avenir du volontaire sont mis en œuvrepar l’organisme d’accueil.Lors de son Service civique, le volontaire reçoit une formation aux

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En couverture > SÉCURITÉ CIVILE & SERVICE CIVIQUE

losophique et politique duterme. Il se décompose endeux séries de thèmes :ceux traitant du fonction-nement et de la vie ensociété puis ceux qui abor-dent les grandes questionsde société, notammentcelles qui reflètent les évo-lutions actuelles.La dimension extranatio-nale de chacun des thèmesdevra être autant que pos-sible abordée : approchedans les autres pays, parti-cularités françaises. Toutefois un troisièmegroupe comporte quelquesthèmes propres à cetaspect international.

Ci-contre une captured’écran (18 août) du sitede l’agence du servicecivique : recherche demissions

Remarque 2 : Après lec-ture de ces éléments, il appa-raît bien que le « Servicecivique » est un stage oucontrat de travail à duréedéterminée et à salaire réduit, réservé aux acteurs agrémentés par l’agence du Service civique. La formation « civique et citoyenne » demandée aux employeurs est surprenante par sonimprécision et par ses présupposés que les jeunes ont acquis le contenu del’éducation civique de la scolarité obligatoire. Par ailleurs, elle suppose queles employeurs ont les qualités et les connaissances nécessaires à un telenseignement théorique.

La charte des valeurs du Service civique.Cette charte du Service civique est le résultat du travail des jeunesvolontaires en 2011. Elle peut représenter ce que ces jeunes avaientappris ou retenu de leur éducation civique.

La Charte des valeurs du Service civique a été rédigée à l’issue d’un atelier de travail d’une trentaine de jeunes volon-taires engagés en Service civique en 2011.Afin d’obtenir la plus large adhésion à ces valeurs, cetteCharte a été soumise, via une vaste consultation en ligne, àl’ensemble des volontaires en Service civique. Le texte ci-des-sous est le résultat de la consultation élargie.

Respect - Ecoute – Partage - Je crois aux vertus du respect, del’écoute et de l’échange. Par la diversité des situations et des per-sonnes rencontrées, j’apprends à la fois à partager mon savoir avectous et à connaître chacun. Je porte ces valeurs au quotidien avecénergie et conviction.

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Solidarité - Équité - Lien social - Par ma détermination et moninvestissement, je cherche à développer le lien social en m’impré-gnant des réalités qui m’entourent et en étant acteur d’un projet soli-daire, dans le but de lutter contre les inégalités et l’isolement, quelsque soient les publics et l’action entreprise.

Épanouissement – Enrichissement - Mon investissement dansdes actions participe à mon épanouissement personnel et à monenrichissement, ainsi que celui des personnes touchées, tant sur leplan personnel que professionnel ou citoyen.

Diversité – Mixité - Je m’engage à ouvrir mon esprit, à remettreen question mes a priori et mes jugements en m’impliquant dans deséchanges interculturels, intergénérationnels, intersociaux, laïques etinterreligieux, afin de participer au renforcement de la cohésionsociale là où j’interviens.

Volonté – Initiative - Je suis le premier acteur du Service Civique : jem’approprie ma mission en prenant des initiatives et je conçois cetteétape de ma vie comme une période de réflexion et de constructiond’un projet personnel. Mon engagement s’incarne dans des actionsportées par des valeurs humanistes.

Évolution – Tremplin - J’ai la volonté d’apporter du changement,de la force et de l’espoir, autant pour les autres que pour moi-même,comme un tremplin pour nos parcours futurs et une opportunitépour la vie locale.

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> 3) Le Service civique

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Mémoire – Valorisation - En tant que volontaire, j’apporte unevaleur ajoutée au projet dans lequel je suis impliqué. En retour lastructure d’accueil valorise ma contribution au projet collectif pen-dant toute la durée de ma mission. À l’issue du Service Civique, jechercherai à inscrire dans mon parcours futur les compétencesacquises pendant ma mission.

Universalité - Citoyenneté – Fierté - En tant que citoyen acteur, jesuis fier et conscient de saisir l’opportunité que me donne la sociétéd’agir en faveur de son évolution et plus largement de l’intérêt géné-ral. Les valeurs fondamentales auxquelles j’adhère appartiennent àtout le monde et ne sont la propriété d’aucun pouvoir spécifique.

Visibilité – Autodétermination - Je participe activement au lienentre volontaires, au partage et à la transmission des expériences etconnaissances acquises collectivement. Je m’implique en faveur dela visibilité de mon statut et à la dynamique qui le protège, dans lebut de défendre les valeurs du service civique.

Réciprocité - Soutien mutuel – Sens - Dans le cadre de ma mis-sion, j’exerce les différentes activités en considérant l’intérêt com-mun avec la structure qui m’accueille. Mon engagement volontairedoit laisser une trace et me permettre d’évoluer ensuite auprès desautres.

Engagement – Confiance - J’ai conscience de la confiance quel’on m’accorde en tant que jeune volontaire en Service civique. J’yaccorde de l’importance en allant au bout de mes engagements, eten concrétisant au mieux les valeurs de cette charte.

Le référentiel des missions de Service civiqueLa loi du 10 mars 2010 relative au Service civique a créé deuxformes de Service civique : l’engagement de Service civique et levolontariat de Service civique. (Rappel remarque 1).Ce référentiel s’adresse aux organismes d’accueil de volontaires enengagement de Service civique.Il a pour objet de définir et d’illustrer les missions qui peuvent êtreproposées dans le cadre de l’engagement de Service civique. Dansla suite de ce document, les expressions « Service civique » et « engagement de Service civique » sont employées de manière indif-férenciée pour désigner l’engagement de Service civique.De la même façon le mot « volontaire » désigne la personne accom-plissant son engagement de Service civique.

L’engagement de Service civique, forme principale du Servicecivique, est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans, 30 ans pour lesjeunes en situation de handicap. Il s’agit :• d’un engagement volontaire ouvert à tous d’une durée de 6 à 12mois ;• pour l’accomplissement d’une mission d’intérêt général dans undes neuf domaines d’intervention reconnus prioritaires pour laNation ;• d’au moins 24 heures hebdomadaires ;• auprès du public, principalement sur le terrain et favorisant lacohésion nationale et la mixité sociale ;• donnant lieu au versement d’une indemnité prise en charge parl’État, et d’un soutien complémentaire, en nature ou argent, pris encharge par la structure d’accueil ;• ouvrant droit à un régime complet de protection sociale financépar l’État ;

• pouvant être effectué auprès d’organismes à but non lucratif ou depersonnes morales de droit public, en France ou à l’étranger.L’objectif de l’engagement de Service Civique est à la fois de mobi-liser la jeunesse face à l’ampleur de nos défis sociaux et environne-mentaux, et de proposer aux jeunes un nouveau cadre d’engage-ment, dans lequel ils pourront mûrir, gagner en confiance en eux, encompétences, et prendre le temps de réfléchir à leur propre avenir,tant citoyen que professionnel.Il a également pour objectif d’être une étape de vie au cours delaquelle des jeunes de toutes origines sociales et culturelles pourrontse côtoyer et prendre conscience de la diversité de notre société.Loin du stage centré sur l’acquisition de compétences profession-nelles, le Service Civique est donc avant tout une étape de vie,d’éducation citoyenne par l’action, et se doit d’être accessible à tousles jeunes, quelles qu’aient été leur formation ou leurs difficultésantérieures.

Remarque 3 La charte du Service civique est un manifeste militant. « Mon engagement volontaire doit laisser une trace et me permettred’évoluer ensuite auprès des autres » suppose la création d’un réseaud’actifs. Le référentiel des missions de Service civique n’éclaire pas le sensdonné aux notions de service, de volontariat et d’engagement. Le but duService civique apparaît louable (étape de vie, d’éducation citoyenne parl’action) mais livrer l’éducation des jeunes à des personnes qui n’ont pasreçu de formation pour enseigner une discipline aussi complexe est peutêtre hasardeux.

Évolution L’Institut du Service civique change de nom et devient :l’Institut de l’Engagement (Publié le 29/09/2015 sur le site del’agence)Depuis 2012, l’Institut valorise l’engagement de jeunes qui ont faitla preuve de leur potentiel lors d’une mission de Service civique.Avec vous, grâce à vous, l’Institut a déjà accompagné 1 000 jeuneslauréats, leur a donné les clés pour agir et leur a permis de réali-ser leur projet d’avenir.Aujourd’hui, nous devenons l’Institut de l’Engagement.En affichant ainsi le cœur de nos valeurs, nous souhaitons promou-voir l’engagement de nos lauréats, mais aussi celui des partenaireset des bénévoles qui s’engagent à nos côtés pour faire grandir unenouvelle génération de responsables éclairés, porteurs des valeursd’engagement et de citoyenneté.Accueillir 1000 nouveaux lauréats par an, reconnaître et valoriserd’autres formes d’engagement, continuer à faire tomber les bar-rières en associant des partenaires de tous secteurs, partout enFrance, tels sont les objectifs que l’Institut de l’Engagement sou-haite atteindre, avec vous.Merci pour votre engagement à nos côtés.

Martin Hirsch.

Le CNFPT et l’Agence du Service civique déploient une offre deservices auprès des collectivités Publiée le 24/02/2016.Le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT)s’est engagé à accompagner le développement du Service civiqueauprès des collectivités territoriales, avec l’appui de l’Agence duService civique et du ministère de la Ville, de la Jeunesse et desSports.Plus de 1000 collectivités territoriales accueillent déjà des « volon-taires du Service civique » et proposent aux jeunes des missions •••

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pour contribuer à la vie locale et aux politiques publiques : liensocial dans les quartiers, accès à la culture, protection de l’environ-nement, gestes éco-citoyens, etc.Des conférences vont être organisées sur tout le territoire auprès descollectivités locales et de leurs agents au cours du premier semestre2016. Au programme : la présentation du cadre juridique du Servicecivique et de ses grands principes, le périmètre des missions pou-vant être confiées, les facteurs de réussite, l’intérêt pour la collecti-vité, les usagers et les jeunes volontaires.

Ministère de la Défense : DMJECUne nouvelle gouvernance pour davantage de cohérence et d’effi-cacité : c’est ainsi que se définit l’organisation qui va désormaisconduire et mettre en œuvre la « politique jeunesse » du ministèrede la Défense. Avec à sa tête le général de corps d’armée PhilippePontiès, responsable, selon les propres termes du ministre Jean-Yves Le Drian, d’une « DSN élargie », puisqu’il cumulera les fonc-tions de Directeur du Service National, de président de laCommission Armées-Jeunesse et de Délégué ministériel à la jeu-nesse et à l’égalité des chances. Atteint par la limite d’âge, l’actuelDMJEC, Gérard Gachet, qui cesse en effet ses fonctions le 23 juil-let après quatre années passées à ce poste. DSN, DMJEC, CAJ :trois des principaux acteurs de la politique jeunesse du ministèreseront donc réunis autour de la même structure et sous la mêmeautorité.Les tragiques événements qui frappent notre pays depuis janvier2015, et viennent de le meurtrir une fois encore, ont mis en évidencela nécessité absolue de renforcer le lien entre la nation et sa jeu-nesse. Dans cette mission, la communauté de défense en général etles armées en particulier jouent un rôle essentiel. D’abord par lebiais du parcours de citoyenneté – enseignement de défense, recen-sement, journée défense et citoyenneté –, à travers le recrutement,bien sûr, mais aussi grâce à de multiples dispositifs qui ont pourobjectif de faire connaître à la jeunesse les valeurs, l’organisationet les missions de nos forces armées. Ces dispositifs ont connudepuis 2012 un indéniable développement. Citons juste le quintu-plement des Classes de défense et de sécurité globales, avec 203CDSG aujourd’hui recensées ; le redémarrage des Cadets de laDéfense, dont les 13 centres en activité (quatre ont été créés cestrois dernières années) accueillent plus de 350 cadets ; le succèsquantitatif et qualitatif du « groupe 3 » (boursiers méritants) quioccupe 15% des places au sein des lycées de la défense ; le main-tien à un haut niveau des périodes militaires et des actions de tuto-rat ; et la prise en compte dans la politique interministérielle de laville des 165 Réservistes locaux à la jeunesse et à la citoyenneté, « ambassadeurs de la défense » dans les quartiers les plus défavo-risés. Le Plan Égalité des Chances du ministère, qui rassemble cesdispositifs et dont les responsables ont su conclure de nouveauxpartenariats favorables à leur essor, touche annuellement quelque35 000 jeunes, un chiffre en hausse et loin d’être négligeable.Il convient aujourd’hui d’ajouter à cette présentation deux actionsrécentes et en plein développement. Le Service civique, dont lesvolontaires arrivent dans les armées, directions et services depuisque l’équipe DMJEC a obtenu pour le ministère, en janvier dernier,l’agrément de l’Agence du Service civique. Et le Service militairevolontaire, actuellement en phase d’expérimentation sous la res-ponsabilité de l’Armée de Terre, qui propose à des jeunes identifiéscomme « décrocheurs » une formation citoyenne, comportementaleet professionnelle.

Entre imprécision et confusion, les termes et formes employéspour le service civique laissent une impression de doute surcelui-ci. À la fois sur son objectif - qui pourrait prendre le pré-

texte d’une formation civique pour camoufler un emploi des jeunesà bas coût, destiné à inverser la courbe du chômage - et sur sa réa-lisation – qui, confiant une discipline d’éducation complexe à despersonnes non formées ou formées à un sens différent du civisme,pourrait faire naître des réseaux militants.

CONCLUSIONLa confusion règne dans l’emploi des mots, ce n’est pas gênantlorsqu’il s’agit de discours journalistiques ou électoraux, ça l’estbeaucoup plus lorsqu’il s’agit de mots tels que « civique » ou « citoyen » ou encore « service » employés dans des lois. La sécurité civile est une organisation de la protection des popula-tions, ancienne et efficace. Sous la responsabilité de l’autorité civile(le préfet généralement), elle reçoit le concours d’unités militairesdédiées ou occasionnelles (pompiers, soldats de Sentinelle). Lasécurité civile est le cœur même de l’engagement civique ducitoyen au profit des autres, principalement avec ses associationsagréées par le ministère de l’intérieur mais aussi, potentiellement,par les réserves communales de sécurité civile (peu développées ilfaut l’admettre).Loin de l’acte civique des bénévoles associatifs ou des réservescommunales de sécurité civile, le Service civique est un dispositifdestiné à embaucher des jeunes (350 000 d’ici 2018) dans des tra-vaux d’utilité collective (à faible salaire). Dans le contexte actuel, ilest clair que son objectif immédiat est de faire baisser la courbe duchômage (la discipline naturelle, ainsi que l’intérêt d’évaluer desjeunes recrues potentielles devraient assurer le succès de ce dispo-sitif dans les armées). Son objectif fondamental, l’éducation civiquepratique, est louable, mais sa réalisation laisse une impression demalaise car les textes de son organisation troublent le sens des mots,un réseau de militants pourrait naître de ses rangs et ses idéauxseront le résultat d’un enseignement non encadré, proféré par despersonnes pas nécessairement formées aux valeurs humanistes etciviques françaises. Comme dans notre dossier précédent, nous constatons qu’undomaine éducatif essentiel, celui qui vise à donner aux Français laconnaissance de l’idéal citoyen français, est confié à d’autres quecelle dont c’est normalement la mission : l’Éducation nationale. Ilfaudrait que le prochain Livre blanc sur la défense intègre le volet « éducation », cela remplacerait avantageusement les pages quicitent le nombre de canons, d’avions et de navires de l’armée française. �

Remarque finale Nous n’avons pas mis « service ou servir » dansnotre « sens du verbe » initial. C’est pourtant celui-là qui mérite plus quetout autre, une définition. Nous la réservons au dossier du N° 195, quiorientera la table ronde de notre prochaine assemblée générale en février2017.

22• L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

En couverture > SÉCURITÉ CIVILE & SERVICE CIVIQUE

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> 3) Le Service civique

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Fait marquant de l’actualité cet été, le 14 juillet et son tableau de jeunes

« bleu blanc rouge » qui représentait le Service civique.

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ESM – EMIA :UNE REMISEDES PRIX PAS COMMELES AUTRES

La traditionnelleremise des prix despromotions sortantessanctionne l’excel-lence et marque lafin d’un cycled’étude de trois anspour les Saint-Cyriens et de deuxans pour les sous-lieutenants del’école militaireinterarmes.

Le choix du site del’École militairen’est pas anodin ;

outre son caractère prestigieux, il rappelleégalement la longue liste d’officiers formésen ce lieu et qui, pour certains d’entre-eux,

ont marqué l’histoire de notre pays, en par-ticulier un certain Bonaparte, intégré en1784 à la compagnie des cadet gentils-hommes à l’École militaire de Paris et futurcréateur de l’École spéciale militaire deSaint- Cyr en 1802.

Présidée par le général Frédéric Blachon,commandant les écoles de Saint-CyrCoëtquidan, cette cérémonie a particulière-

Les der-n i è r e sac t iv i -

tés de lapromotionNungesseraux ESCCont étémarquéespar denombreuxé v è n e -

ments traditionnels(gala, remise desprix, triomphe),même si la tradi-tion a parfoisinnové par unretour vers le passé.Tous les officiersde cette promotiontrès dynamique ontchoisi leur écoled’application etchose rare, ils ont, à une énorme majorité,obtenu leur premier choix.Nous leur souhaitons une excellente pour-suite de leur parcours, individuellementbien sûr, mais aussi collectivement. Choisirun parrain illustre et connu bien au-delà del’armée de Terre et même de la sphère his-torique militaire était un défi. La promotionl’a remarquablement relevé lorsqu’elle étaitgroupée. L’éclatement physique ne détruitpas forcément la cohésion d’esprit, mais il ycontribue très fortement. Maintenir cettecohésion, c’est la nouvelle étape du défi Nungesser. Gageons qu’elle la pas-sera… flamme haute.Le gala de l’EMIA au cercle interallié.On ne sait pas si Nungesser est passé auCercle interallié, mais la promotion y a faitun superbe gala en présence du chef d’état-major de l’armée de terre, le général d’ar-mée Bosser. L’Epaulette, invitée était biensûr présente, et a chaleureusement applaudila remise d’un chèque de 10 000€ à terre fra-ternité, pour l’aide aux blessés de l’armée deTerre.

ment mis à l’honneur les sous-lieutenantsArthur Cholet de l’ESM et AlexandreMerlen de l’EMIA, cumulant tous deux lerang de major de promotion et de major dela formation académique.

Mot du lieutenant Fye Jeff, officier tradition de la promotion lieutenantCharles Nungesser, à la promotion EmiaCinquante-cinq colonel Michel Valletted’Osia - 26 juillet 2016.

Promotion Emia Cinquante-cinq Vallette d’Osia, nousvous avons vu arriver,nous vous avons remis vosgalons d’élève officier. Parces nuits de traditions nousvous avons façonnés dansl’esprit EMIA du mieuxque l’on pouvait.En septembre 2015 nousmontions vers vous en

chantant pour vous accueillir, ce matin dejuillet 2016, vous descendiez pour nous rac-compagner en entonnant votre magnifiquechant.Et ce fut un extraordinaire frissonnementpour nous, chargé d’émotion. Les larmessont montées pour certains, moi le premier.La suite de l’honneur que vous nous avez

rendu est à l’image devotre promotion, fortesoudée et résolumentancrée dans une nou-velle ère. Vous avezsaisi l’esprit, vous lefaite désormais vivre.Merci de tenir ce flam-beau allumé, visez tou-jours plus haut, toujoursplus loin ! Longue viechers anciens de la 1ère del’univers et occupez vousbien de vos cadets. �

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ACTUALITÉS

ACTUALITÉS MILITAIRES LES ADIEUX DE LA NUNGESSER

> La promotion Nungesser : adieu aux écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan, bonjour aux écoles d’application

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ACTUALITÉS MILITAIRES

Arrivés le 14 mars 2016 auxÉcoles de Coëtquidan, lescinquante-neuf officiers sous

contrat « spécialistes » et « pilotes »actuellement en formation à la13e compagnie du 4e bataillonont enchaîné à un rythme trèssoutenu les activités d’instruc-tion, de tradition et d’aguerrisse-ment.Deux séquences terrain au moisd’avril ont précédé la remise desképis le 18 avril et la présenta-tion au drapeau le 22 du mêmemois.

Le mois de mai était tout aussidense avec l’instruction au tir,les fondamentaux du métier desarmes et une longue sortie ter-rain clôturée par l’évaluation « chef de groupe Proterre ».Ainsi, l’actuelle séance d’aguer-rissement parachève uneséquence menée tambour bat-tant. Cinq jours passés sur lespistes du fort de Penthièvre, àenchaîner coup de main etmarche commando s’ajoutent àun raid longue distance où cha-cun doit puiser dans ses res-sources.L’excellente cohésion dévelop-pée depuis les premièressemaines est aussi le meilleurgage de la réussite de tous à cesactivités exigeantes et exal-tantes. �

Les OSC S/P ont enchainé à un rythme très soutenu les activités d’instruction, de tradition et d’aguerrissement.

AGUERRISSEMENT

> ESM4 - les OSC-S/P en stage à Penthièvre - Juin 2016 PH

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ACTUALITÉS

C est l’école d’application del’Infanterie qui devait désigner leparrain des OAEA cycle 2016-

2017. Par lettre du 31 mai 2016, laDRHAT a retenu le nom de « CapitaineCamille Levrel » comme parrain decette promotion : « Ce choix rend hom-mage à un officiers de l’infanterie quireprésente par son courage et son par-cours exemplaire jusqu’au sacrificesuprême, un véritable modèle pour nosjeunes officiers. »

La biographie du lieutenant CamilleLevrel, 74e Français tuéen Afghanistan

Né le 3 septembre 1974 à Rennes,marié et père de trois enfants, CamilleLevrel souscrit un contrat d’engage-ment d’une durée de cinq ans à compterdu 1er octobre 1996, au titre du 1erRégiment d’infanterie de Sarrebourg.Affecté à la 4e compagnie du 1er RI entant que tireur Milan, il est élevé à ladistinction de 1ère classe le 1er août1997 puis au grade de caporal le 1erdécembre 1998. Au cours de son affec-tation au 1er RI, il effectue deux mis-sions de courte durée : la première àMayotte en 1997, la deuxième enNouvelle Calédonie en 1999 en tantque grenadier-voltigeur. Extrêmement motivé et montrant enpermanence un sérieux et un grand pro-fessionnalisme, il est choisi pour suivrela formation de sous-officier semi-direct à Saint-Maixent en 2000. Promusergent le 1er août, il est Affecté au 16eBataillon de chasseurs à Saarburg enAllemagne le 1er septembre 2000, il ytient successivement les fonctions dechef de groupe et de sous-officieradjoint à la 4e compagnie de combat. Ilest alors engagé au Kosovo en tant quechef d’engin blindé pour l’opération « TRIDENT » en 2001, en Afghanistanmoniteur pour l’opération « EPIDOTE »en 2002 et au Tchad en tant que chef degroupe pour l’opération « EPERVIER »

PARRAIN DE PROMOTION

en 2004. Il est nommé sergent-chef le1er avril 2005.Exemplaire et démontrant des compé-tences et des qualités reconnues detous, il présente le concours des offi-ciers d’active des écoles d’armes(OAEA) en 2008, qu’il réussit brillam-ment. Après une année de formation àl’école d’application de l’infanterie deMontpellier au cours de laquelle il estpromu sous-lieutenant le 1er janvier2009, il choisit de servir au 152eRégiment d’infanterie de Colmar et estaffecté à la 1ère compagnie de combatcomme chef de section. Il est promulieutenant le 1er août 2009. Déployé en Afghanistan depuis le 31mai 2011 dans le cadre de l’opération « PAMIR » au sein du Battle group 15-2qui arme le groupement tactique inter-armes (GTIA) SUROBI, le lieutenantCamille Levrel a été tué ce dimanche14 août 2011 au cours d’une missiond’appui à l’armée nationale afghanedans le sud de la Kapisa, au nord-est deKaboul. Le militaire français a été tou-ché et tué par un tir isolé d’un insurgélors d’une opération de fouilles. Il est titulaire de la médaille outre-meravec agrafe « Tchad », de la médailled’or de la défense nationale avecagrafes « infanterie » et « missionsd’assistance extérieure », de la médaillecommémorative française avec agrafes« Ex-Yougoslavie » et « Afghanistan »et de la médaille OTAN avec agrafe « Kosovo », il a reçu la Légion d’hon-

neur à titre posthume.Pour mémoire, les OAEA – OAESeffectuent un stage groupé d’unesemaine aux ESCC, maison mère desofficiers et participent au Triomphe.Les écoles d’application organiserontles cérémonies de baptême dans leursgarnisons respectives à la rentrée enseptembre 2016. Ils recevront alors leurinsigne de promotion. �

L’insigne de la promotion « capi-taine Levrel » a été choisi. Il seraréalisé cet été et remis aux souslieutenants dans leurs écoles d’ap-plication à la rentrée de septem-bre. Nos camarades passés austand de L’Épaulette le 23 juillet,lors du Triomphe, nous ont annoncéque l’EAI a prévu d’organiser unecérémonie à cette occasion, que lesécoles militaires de Bourges mar-queront (traditionnellement) leurcérémonie de rentrée par cetteremise d’insigne, quant à l’Écoledes transmissions, elle prévoit de lefaire en janvier 2017. Ce sera, àchaque évènement, l’opportunitéde parler de la promotion Levreldans nos pages.

> Parrain de la promotion OAEA - OAES 2016 - 2017« Capitaine Camille Levrel »Éléments recueillis et adressés par le lieutenant-colonel Hervé Courtois, OAEA promotionLieutenant Mallasen 78-79 et président du groupement 08-55-57 (Ardennes, Meuse, Moselle).

Insigne del’ESM 4,l’insigne promotionsera présentédans le prochain numéro 195de décembre.

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ACTUALITÉS MILITAIRES> Le Triomphe 2016

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COËTQUIDAN SAMEDI 23 JUILLET

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Activités diurnes :1 & 2- Exposition et démonstration des matériels.3- Entretien lors de la remise des sabresÉpaulette aux OSC.4- 7e festival du livre militaire.5- Le stand de L’Épaulette au carré des officiers.

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Activités nocturnes :1- drapeaux de l’ESM et de l’EMIA.2- drapeaux des 8e RPIMA (promo EMIA Valletted’Osia) et 13e DBLE (promo ESM Saint Hillier).3- le général Blachon et le Slt Page.4- la promotion Vallette d’Osia.5- OAEA/OAES et officiers rang.6- le défilé du 4e bataillon de l’ESM (OSC).7- le général Blachon remet le drapeau de l’EMIAà sa garde.

8- La promotion Vallette d’Osia défile devant la promotion Nungesser.

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BAM Lesmembres dela promotionqui n’étaientpas aptes àsauter enparachute ouqui étaientdéjà brevetés

parachutistes, ce sont rendus auGroupement d’Aguerrissement enMontagne de Modane afin de passerleur Brevet d’Alpinisme Militaire.L’expérience leur aura permis dedécouvrir un milieu à la fois beau etexigeant où l’atteinte de sommet est lefruit d’un dur labeur.

Drop héli-c o p t è r eCEFE EMIA55 Afin declore le stage,nous avonseu la chancede pouvoirfaire un saut

depuis un hélicoptère en vol, après unvol tactique au-dessus des différenteszones de travail du CEFE.

8 Mai 2016 Pourcommémorer le 71 e

anniversaire de l’ar-mistice, la brigadeétait présente sur lescommunes de Gueret de Rennes. Undevoir de mémoirepour lequel nousnous devons d’êtrefiers.

Tournoi Sportif des Grandes Ecolesde la Défense 2016 Ce week-end étaitaxé sur le sport avec un des grands ren-dez-vous de l’année qu’est le TSGED.Malgré une préparation moins spéci-fique que d’autres équipes, commepolytechnique par exemple, due à uneprogrammation plus dense, les équipes

ESPRIT PROMOTION

des écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan,dont naturellement les membres de la55, signent de belles performances. On peut ainsi souligner les différentspodiums suivants au classement généraldes épreuves : Football 2 ; Cross dames2 ; Cross hommes 3 ; Aviron indoor 3 ;Judo 1 ; Escrime 3 ; Natation dames 1.

Dolo énorme eténorme Dolo Le 8mars 2016, les dolosles plus solides de lapromotion 55 ainsique les plus grandsfans des dolos quesont les cyrards, ontpu participer à deux

épreuves de tradition organisées par lapromotion 54 Lieutenant Nungesser.

Binômage ESM / EMIA - promotionChef d’escadron de Neuchèze / EMIA55e promotion Jeudi 03 mars 2016 lapromotion « chef d’escadron deNeuchèze » s’est binômée avec notrepromotion à l’occasion d’une journéepassée tous ensemble. Cette journée estun symbole fort pour les élèves issus del’École Spéciale Militaire et de l’ÉcoleMilitaire Interarmes car il s’agit de lacharnière entre le passé commun de nosécoles qui autrefois n’en formaient

qu’une et l’avenir qui unira ces futursofficiers au combat comme en unité. Aucours de l’après-midi, les cadets ont par-tagé différentes activités ludiques afinde mieux se connaître et passer un bonmoment. En début de soirée, une céré-monie se déroula sur la cour Rivoli, puisles deux promotions binômes ontensuite partagé un cocktail dînatoireavant d’inviter l’ensemble des écoles àvenir partager ce moment de fête aucours d’un concert sur le thème de laSaint-Patrick (soirée de tradition dolo).

Brevet Militaire de Parachutiste« Sortie au numéro… le 1er en posi-tion…GO ! »Devant le mâtdes couleurs del’Ecole destroupes aéropor-tées (ETAP),tandis que cer-tains de leurscamarades affrontaient encore les pentesabruptes et les pics alpins dans le cadredu brevet d’alpinisme militaire (BAM),les élèves officiers de la 55e promotionde l’EMIA ont été brevetés parachu-tistes, ce 14 octobre.

Journée nationale de L’ÉpauletteSamedi 6 Février 2016 se déroulait àl’école militaire deParis la journée natio-nale de L’Épaulette(association des offi-ciers issus des recru-tements semi-direct).Pour l’occasion unequarantaine d’EOAde la 55e se sont rendus sur place pourassister à cette assemblée, et à un débatsur les associations professionnellesnationales militaires. Cette journée auraégalement été l’occasion pour notregrand prévôt de présenter l’associationaux différents membres présents. Ellefut clôturée par le ravivage de la flammedu soldat inconnu sous l’arc detriomphe. �Droits images et textes 55e promotion de l’EMIA.

ACTUALITÉS MILITAIRES> La 55e

promotionde l’EMIARetrouvez-la sur le sitehttp://www.emia55.frLa nuit des cadets

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La 55e Promotion de l’École MilitaireInterarmes a choisi le nom de ColonelVallette d’Osia.

Cet homme aux états de services remarqua-bles s’est distingué par ses faits d’armesdans de nombreux conflits, de la secondeguerre mondiale à la guerre d’Algérie. Lecolonel Michel Vallette d’Osia incarne lesvaleurs inhérentes au soldat et de surcroît àl’officier français. Commandeur de la Légion d’Honneur et del’Ordre National du Mérite, titulaire de lacroix de Guerre des théâtres d’opérationsextérieures et de la croix de la ValeurMilitaire avec douze citations dont trois àl’ordre de l’armée. Il s’illustrera au côté desplus grands, d’Hélie de Saint-Marc au géné-ral Bigeard, et son nom restera indissociablede la grande épopée des parachutistes. Formé à la rude école de la montagne, il pos-sède d’une force de caractère exceptionnelleet d’une détermination à toute épreuve quien feront un exemple pour ses pairs. Mais detoutes ses qualités, c’est bien la fidélitéenvers son engagement et son sens de l’hon-neur absolu que nous retiendrons. Car toutau long de sa carrière, il restera fidèle à ladevise de notre école « l’Honneur commeguide ». Engagé très jeune, il incarne parfai-tement le parcours de l’officier semi-directayant soif d’aventure et de commandement. À nous dès à présent de forger notre esprit depromotion dans la lignée de notre parrain.

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Notre promotion La promotion compte 83 élèves-officiers,dont 8 femmes. Notre brigade se compose de4 sections comportant chacune environ 20 élèves-officiers. Parmi eux, on compte 72 élèves-officiers français et 11 élèves-offi-ciers étrangers. D’où venons-nous ? Les élèves-officiers français de la promotionsont issus de deux types de recrutement : • concours sur épreuves pour les bacheliers. • recrutement sur titre pour les titulaires d’unBac+2. Les élèves-officiers étrangers viennent denombreux pays partenaires : Tchad, Niger,Burkina Faso, Sénégal, Guinée - Conakry,Côte d’Ivoire, Bénin, Cameroun, Gabon,République du Congo, Burundi. La promotion compte 60 anciens sous-offi-ciers et 12 anciens militaires du rang origi-naires des différentes armes. Notre formation :La formation se déroule sur deux ans, enalternant semestres militaires et acadé-

miques, avec la formation humaine commefil directeur. Au cours de cette première année : Lors du 1er semestre, de septembre à décem-bre 2015, nous avons repris les fondamen-taux tactiques et découvert le métier de chefde section. Par ailleurs, en octobre 2015,nous avons passé le brevet de parachutismemilitaire pour les uns, le brevet alpin mili-taire pour les autres. Enfin, nous avons effec-tué un stage d’aguerrissement de deuxsemaines en avril 2016 au centre d’entraîne-ment en forêt équatoriale (CEFE) au 3e

Régiment étranger d’infanterie en Guyane.Lors du 2e semestre, de décembre 2015 àjuin 2016, nous avons poursuivi nos forma-tions dans les différentes filières (GRIS,EGP, STD), en passant notamment nos exa-mens de langues (PLS) en juin.

Deuxième année de formation : L’année prochaine, nous effectuerons un 3e

semestre académique de septembre à décem-bre 2016, puis nous réaliserons un stage àl’étranger pendant le mois de janvier 2017.De mars à juillet 2017, aura lieu le derniersemestre militaire au cours duquel nous pas-serons le monitorat ISTC et le monitoratcommando au CNEC. Le jury de diplômesanctionnera la fin de notre scolarité au seinde l’EMIA en iuin 2017.

Notre parrainNé en 1926, fils du général Jean Valletted’Osia, aîné de huit enfants, il aura septenfants et de nombreux petits-enfants. En juillet 1944, Michel Vallette d’Osia veutrejoindre la résistance. Jeune engagé, ilconnaît alors son baptême du feu lors de lacampagne des Alpes. Il intègre la promotionRhin français à Cherchell, de décembre 1944à juin 1945.Agé alors de 19 ans, il délaisse une carrièrede saint cyrien pour devenir un officier semi-direct. Il est affecté, comme chef de section,

à la « Belle 2 » du 13e BCA en partance pourl’Autriche. Il s’y forge une forme d’athlètequi lui servira dans ses opérations futures.Début 1947, il formule une demande demutation pour les parachutistes en partancepour l’Indochine.1948-1950 : en mars1948, Michel embarqueà Marseille, en direction de Saïgon. À sonarrivée, en terres indochinoises, il est direc-tement envoyé à Cao Bang où il est para-chuté en renfort du 1er RCP. 1951-1953 : de retour en France, le capitaineVallette d’Osia commandera la « belle 2 » du13e BCA. Il n’y restera que quelques moiscar il demande une nouvelle fois sa muta-tion-pour retourner combattre en Indochine.Il est affecté, en 1952, au 8e BCP commeofficier renseignement, puis prend rapide-ment le commandement de la 16e compa-gnie à la tête à la tête de laquelle il s’illustrejusqu’à son retour en métropole.Parachutiste parmi ceux qui ont compté leplus de sauts de guerre, blessé trois fois, ilrevient d’Indochine dix fois cité, chevalierde la Légion d’Honneur et plus jeune capi-taine de France. Fin de carrière : il prend de nouveau le-com-mandement d’une compagnie, cette fois au11e choc puis il réussit le concours de l’écoled’état-major, ce qui l’amène à participer aumontage de l’opération de Suez (1956). Il estalors envoyé en Algérie et s’y distingue parson sens de la manœuvre à l’état-major de la10e DP Il en revient avec une nouvelle bles-sure et deux citations, pour prendre le com-mandement d’une compagnie d’élèves poly-techniciens. Brillamment admis à l’École deguerre, il démissionne à sa sortie en 1963,par fidélité à la devise familiale qu’il a faitesienne : « Honneur passe honneurs ». �

Elève officier PageEMIA 55e promotion

(2015-2017)

Insigne de la promotion Colonel Vallette d’Osia. « Honneur passe honneurs »

- En juillet 1944, Michel Vallette d’Osiarentre en résistance. Jeune engagé, ilconnait alors son baptême du feu lors dela campagne des Alpes. Il intègre la pro-motion Rhin français à Cherchell, dedécembre 1944 à juin 1945.

> La promotion Colonel Vallette d’Osia

MOT DU GRAND PRÉVÔT

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Le séminaire d’intégration 2016 desofficiers de recrutement semi-directsemi-tardif et tardif s’est déroulé du

19 au 23 juillet 2016 aux écoles deSaint-Cyr Coëtquidan. Il rassemblait113 officiers de recrutement rang, 93lauréats du concours des officiers d’ac-tive des écoles d’armes (OAEA) et 21lauréats du concours des officiers d’ac-tive des écoles de spécialité (OAES),soit 227 cadres. Placé sous la responsabilité du 4ebataillon de l’école spéciale militaire deSaint-Cyr, ce stage était conduit par lechef d’escadrons (TA) Hamann, officiersupérieur adjoint du 4e bataillon.La semaine de stage est essentiellementconsacrée à : • la présentation générale des écoles deSaint-Cyr Coëtquidan, de leurs tradi-tions et de la formation initiale des offi-ciers ; • la préparation des cérémonies (appren-tissage de l’ordre serré en sabre, répéti-tions, etc.) ; • des exposés, conférences, témoignagessur le rôle et les spécificités de l’officier,son cursus de carrière ; • des activités sportives ; • la participation au festival internatio-nal du livre militaire (FILM) et auxmanifestations du Triomphe 2016.Le 22 juillet, le général (2S) Giaume,président de l’Epaulette, leur présentaitnotre association, ses buts et ses réalisa-tions et les invitait à nous rejoindre.Plusieurs viendront au stand deL’Épaulette au Carré des officiers pourdécouvrir un peu plus L’Épaulette etdiscuter des sujets insuffisamment déve-loppés lors de la présentation en salle.Il faut noter que les officiers rang neconstituent pas de promotion. Leurstage maison mère est le seul momentoù ils seront regroupés. La très grandemajorité de ces futurs officiers fait lestage, c’est un sas nécessaire. Quelques-uns ne le font pas (généralement pourdes raisons de service, de blessure oud’éloignement) mais ils acquièrentquand même leur épaulette. À tous, nous adressons nos plus vivesfélicitations et vous souhaitons uneexcellente réussite dans les écoles etdans les unités. �

30 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

OAEA STAGE MAISON MÈRE

> Le stage maison-mère des OAEA-OAES et officiers rang

ACTUALITÉS MILITAIRES

La cérémonie de remise des sabres a lieu dans la journée du samedi 23juillet, ils sont parrainés par des sous-lieutenants des formationsd’élèves.

Les OAEA-OAES et officiers rangs participent ensuite au triomphe oùleur galon leur est remis.

Après le défilé, ils rejoindront leurs écoles d’application pour les OAEA-OAES ou leurs garnisons pour les officiers rang.

> Le GBR Blachon est promu au grade de généralde Division avec maintien dans ses fonctions pourprendre rang au 1er septembre 2016. L’Épaulettes’en réjouit et lui adresse ses félicitations.

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réticence, tant que les décrets d’application ne seront paspubliés. A contrario, l’Armée de l’air et la Marine se sont fer-mement engagées. Pour s’en convaincre, il suffit de se ren-dre sur les sites APNM-Marine et APNAir. Pour ces deuxarmées, les APNM font bien partie du dispositif de concer-tation relative à la condition militaire et relèvent donc despréoccupations du commandement.

Les flyers et diaporama de présentation ont été projetés enséance. Il restera difficile de les diffuser et de les utiliserdans les unités tant que le CEMAT y sera réticent.

SITE APRODEF Le site APRODEF (aprodef.net) est encours de montage. Il est actuellement limité à la présenta-tion du bulletin N° 1 et d’une fenêtre contact. Il permettral’adhésion en ligne (simple message à adresser àL’Épaulette pour les adhérents Épaulette, bulletin d’adhé-

APRODEF N°2• septembre 2016 • 31

APRODEF n°2 sept 2016

INFORMATION

Parution du décret 2016-997 du 20 juillet 2016 d’applica-tion de la loi relative à la concertation des militaires. D’unelongueur de 7 pages, et du décret 2016-1043 du 29 juillet,ces décrets sont consultables sur le site « Legifrance ».

Le décret 2016-997 permet au Conseil supérieur de lafonction militaire de répondre à la possibilité nouvelleofferte par la loi aux associations professionnellesnationales de militaires, leurs fédérations ou unions,reconnues représentatives, de participer au dialogueinterne en son sein.Le Conseil supérieur de la fonction militaire est perma-nent. Il comprend 61 membres (42 représentants desforces armées et services, 16 des APNM et 3 retraités).Il est organisé en trois commissions qui traitent desdomaines des statuts, des régimes indiciaires ouindemnitaires et des pensions, des conditions de vie,des aspects sociaux et de lʼenvironnement profession-nel. Tout membre du Conseil supérieur de la fonctionmilitaire doit appartenir à une seule commission. LeConseil supérieur de la fonction militaire se réunit aumoins deux fois par an en séance plénière. Les repré-sentants des forces armées et formations rattachéessont, sur la base du volontariat, désignés à la suite deleur élection parmi les membres des conseils de lafonction militaire ou parmi une population déterminéedans chaque force armée ou formation rattachée. Larépartition des sièges APNM sʼeffectue en fonction deleur représentativité, appréciée au 1er janvier de lʼan-née de renouvellement. Le décret 1043-2016 définit lecadre juridique, la représentativité, lʼaccès auxcasernes, lʼattribution des crédits temps...

DRHMD Le 3 juin la DRHMD organisait une réunion d’infor-mation pour les APNM déclarées. JM Mosèle et WilhelmBusch y représentaient APRODEF. Les points principauxde cette réunion ont été l’affirmation de la parution dudécret d’application de loi sur les APNM dans le courant del’été et la nécessité d’un « ancrage d’armée » pour les dif-férentes APNM.

APN MARINE Le 27 juin, l’APN Marine organisait uneséance d’information à l’Ecole Militaire. APRODEF, invitée(ainsi que l’APNM du Commissariat des armées), étaitreprésentée par Wilhelm Busch. Bien structurée,l’APNMarine avance et cherche désormais des alliances(c’est aussi un intérêt d’APRODEF). Ses sujets particuliersd’intérêt portent sur les permissions (compte épargne per-missions), la civilianisation excessive de postes de respon-sabilité, et le « bien vivre ensemble » de l’équipage.

Épaulette Lors de sa réunion des présidents de groupe-ment et correspondants de formation, L’Épaulette a fait unpoint sur APRODEF et les APNM. Le Lcl ABAD, « conseil-ler officiers » du CEMAT était présent. Il a fait part de la réti-cence du CEMAT à engager l’Armée de terre dans ladémarche APNM. Le CEMAT lui-même a confirmé cette

Périodique de l’association des professionnels de la défense

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32 • APRODEF N°2• septembre 2016

Les APNM en trois points3 constats1. Les APNM traitent uniquement de la condition militaire. 2. Elles ont vocation à siéger dans un CSFM rénové, per-

manent, qui sera l’instance ministérielle de la conditionmilitaire, placé sous la responsabilité de la DRHMD.

3. Lors de la réunion des APNM avec la DRHMD du 3 juin,il a été précisé que les APNM devraient avoir un ancraged’armée.

3 réflexions1.« La condition militaire est le souci premier de tout chef

militaire à qui un pays confie ses enfants et son sort. À lafois représentants de la hiérarchie et membres éligiblesd’une APNM, investis de par la loi pour veiller aux intérêtsde leurs subordonnés et de rendre compte de tout pro-blème, les officiers peuvent être les moteurs du nouveaudispositif » (extrait du Casoar d’avril 2016). Les directionsdes personnels ou des ressources humaines de chaqueArmée ou Service, investis de la mission de veiller à lacondition de leurs personnels, devront être un interlocu-teur privilégié des APNM. Mais le ministère (DRHMD) trai-tera directement les questions de condition militaire. Celasemble s’inscrire dans la logique des réorganisations suc-cessives qui visent à enlever aux militaires des tâchesjugées « hors leur cœur de métier » (on dénierait alorsaux chefs militaires un des apanages de la fonction).C’est d’ailleurs l’analyse du G2S qui pointait la tendanceà remplacer les militaires par des civils aux postes de res-ponsabilité non directement liés aux activités opération-nelles.

2. Il est prévu 16 places (sur les 61 du CSFM rénové) pourles APNM. Le CSFM (donc les APNM) aura comme inter-locuteur principal le Ministre de la Défense. La DRHMDa constitué un bureau de 5 personnes pour gérer la mon-tée en puissance des APNM.

3. Les Armées et Services sont naturellement fiers (et par-fois jaloux) de leurs particularités. L’ancrage d’arméepeut signifier le respect des particularités, mais il peutaussi accentuer des divergences et ainsi assurer lanécessité d’arbitrage de la DRHMD. Une APNM ayant unancrage d’armée et une représentation de services inter-armées aura déjà en son sein le sens du bien communtout en respectant les spécificités de chacun.

3 Conclusions1. La condition militaire reste de la responsabilité des chefs

militaires qui pourront compter sur les APNM pourappuyer leurs démarches vis-à-vis du ministre de ladéfense.

2. Si le sens du service et la connaissance des sujets de lacondition militaire sont bien présents chez les personnelsaffectés au CSFM, les APNM constitueront un complé-ment indispensable d’autant plus écouté du MinDef queleurs membres y auront été élus.

3. Une APNM comme APRODEF sera certainement lamieux à même de conjuguer l’ancrage dans une armée,l’armée de Terre en l’occurrence, tout en ayant le soucides particularités des services interarmées.

GBR (2s) Paul Moreaux - Cellule Com. APRODEF

sion avec paiement (5€) en ligne ou par chèque pour lesautres).Il comprendra une présentation de l’organisation du bureau,une capacité d’échange pour aborder les questions de lacondition militaire (collectives), une page de liens vers lessites intéressant les armées et une page « ressources »dans laquelle seront stockés les principaux documents rela-tifs à la condition militaire.

ADHÉSION Deux formes d’adhésion sont possibles :1. Le candidat fait partie d’une association qui a passé uneconvention avec APRODEF. Il doit faire acte de volontariatauprès de son association qui sera alors amenée à transfé-rer le montant réduit de la cotisation à APRODEF (3 €/an)à partir de la cotisation annuelle à son association. Ainsi iln’a rien à payer. 2. Le candidat est isolé. Il s’adresse au siège d’APRODEFpour s’inscrire et il règle directement le montant de la coti-sation à APRODEF (5 €/an).APRODEF a signé une convention avec L’Épaulette, d’autres associations (CAIETA de la DGA, SEA, SID, SSA,etc.) se sont montrées intéressées par la signature deconventions semblables et sont en cours d’échanges avecAPRODEF.

ACTIVITÉS Relatives au recrutementUn message adressé à tous les membres de L’Épaulette enjuin, invitait ces derniers à adhérer à APRODEF en répon-dant simplement oui ou non. La procédure du silence nevalant pas, seuls ceux qui ont répondu favorablement sontinscrits à APRODEF. Nous invitons les membres qui ne l’ont pas encore fait àadresser un message à L’Épaulette pour confirmer leuradhésion à APRODEF.Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus que lesAPNM traitent de la condition militaire et sont donc partieprenante des préoccupations du commandement, nousrecommandons de lire le paragraphe « Une mise en routeprogressive » ci-après et un extrait du rapport de laDRHMD « être militaire » au paragraphe « Activités fonda-mentales ».

APRODEF, une mise en route progressive

Le dossier du Casoar d’avril 2016, sur les APNM, rendcompte d’une appropriation difficile de ces associations parl’Armée de terre. La consultation des sites de la Marine(APNMarine) et de l’Armée de l’air (APNair) montre aucontraire une volonté forte d’investir ce nouveau domaine,avec des moyens modernes et des approches claires.Les effectifs d’APRODEF croissent régulièrement chaquejour. Merci aux officiers et sous-officiers qui nous ont déjàrejoints. Pour le moment, notre communication se limitera àla lettre d’APRODEF et à des messages sur le blog deL’Épaulette (en soutien au développement d’Aprodef). Voicile premier qui constitue une analyse critique un an après laparution de la loi sur les APNM.

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opportunité pour dissiper des malentendus et pousser leschefs à affirmer leur rôle de défenseurs des intérêts desmilitaires (c’est un constituant de notre cœur de métier,mais il apparaît peu quand les armées sont très sollicitéespar les opérations).Pour mémoire, la présente enquête, menée en avril 2015,est intervenue avant la promulgation de la loi n°2015-917du 28 juillet 2015 instaurant notamment la liberté de créa-tion d’associations professionnelles nationales de mili-taires. Toutefois dès décembre 2014, ce projet de loi avaitété annoncé suite à la remise au président de la République,par M. Pêcheur, du rapport intitulé « Le droit d’association pro-fessionnelle des militaires ».

« Etre militaire » rapport DRHMD Chapitre 4 : Unedéfense des intérêts militaires jugée insuffisante.4.1 – Des souhaits d’évolution, notamment chez le person-nel non officier4.1.1 – Des militaires majoritairement en faveur d’une évo-lution de leurs droitsS’ils vivent bien les exigences liées à leur état, les militairesn’en demeurent pas moins favorables à une évolution deleurs droits, à commencer par la défense de leurs intérêtsprofessionnels : 90% sont pour, dont 44% « tout à fait » (cf.graphique 31- page 4).La règlementation du temps d’activité est aussi très large-ment souhaitée (76%), et dans une moindre mesure, mais

Activités fondamentalesOutre les adhésions, APRODEF recherche des spécialistesde la condition militaire pour armer ses différentes cellules - les conditions de travail (confort et installations d’instruc-tion et d’entraînement des quartiers ou bases, préparationdes examens, reconversion…)- les émoluments (soldes, décorations, indemnités…)- l’environnement du métier (logement, familles, scolarité,travail des conjoints, soutien aux blessés…)- peut être la reconversionLes spécialistes sont des militaires d’active ou réservistessous ESR, qui ont travaillé dans les bureaux condi-pers desétats-majors ou des unités, qui ont participé aux CFM deleur armée ou service ou au CSFM, ou qui ont tenu despostes de président de catégorie. En plus des volontairesqui seront « chefs de poste », nous cherchons des adjointsqui composeront ces cellules et des correspondants dansles formations.Tant que le site APRODEF n’est pas fonctionnel, le contactpasse par L’Épaulette : >[email protected]<.

La condition militaire Nous invitons nos lecteurs à lire le rapport de la DRHMD « être militaire » (site de la défense / DRHMD), et de ne passe contenter de l’extrait que nous présentons. Celui-ci n’estqu’un aspect destiné à montrer que les APNM sont une

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> N’hésitez pas à distribuer le bulletin d’adhésion ci-joint

Bulletin d’adhésion APRODEF

Association des PROfessionnels de la DEFense - RNA : W751233327 - Décision du 23 février 2016Adresse postale : APRODEF / L’Épaulette - Case 115Fort Neuf de Vincennes Cours des Maréchaux - 75614 Paris CEDEX 12

Nom : ... .......................................................................................................................................................................................................................Prénom :......................................................................................................................................................................................................................Date et lieu de naissance : ..............................................................................................................................................................................Adresse postale : ...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Code postal : ............................................................................................................................................................................................................Ville : ...........................................................................................................................................................................................................................Tel / port : ...................................................................................................................................................................................................................Courriel :.....................................................................................................................................................................................................................

Position militaire1 : Active / disponibilité / réserve opérationnelleCatégorie1 : Officier / sous-officier / militaire du rang :Origine d’armée / service2 : Terre � - Air � - Marine � - Gendarmerie � - DGA ��� SSA � - SEA � - SCA � - SID �Déclare adhérer à l’APRODEF en tant que : ..............................................................................................................Cotisation annuelle :� membre isolé : 5€� membre de l’association/amicale3 : 3€ (réversé par l’association / amicale).

À .......................... , le.......................................... Signature : .....................................................................................................................

1. Rayez les mentions inutiles. - 2. Cochez la case. - 3. Bulletin à adresser avec un chèque de règlement à l’APRODEF à l’adresse ci-dessus indiquée. -

4. indiquez le nom de l’association/amicale ayant signé une convention avec l’APRODEF.

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répartition des contraintes de services (cf. §3.1.3)souhaitent davantage de réglementation.Parmi les sous-officiers, ceux des grades supé-rieurs se montrent moins ouverts à des change-ments (mais plus que les officiers) que ceux desgrades subalternes, dont l’opinion est proche decelle des militaires du rang.- En matière de liberté d’expression et d’éligibilité :Les militaires du rang se montrent plus favora-bles à une évolution de ces droits (69% et69%) que les sous-officiers (52% et 56%), supé-rieurs comme subalternes, tandis que les officiersne sont que 37% à être ouverts à une évolutionen matière de liberté d’expression, et 50% à uneplus grande éligibilité.

4.1.3 – Un commandement perçu comme un piè-tre défenseur des intérêts des militairesLa demande d’évolution des droits en matière de

défense des intérêts professionnels des militaires est pourpartie liée au fait qu’une majorité de militaires (56%) ne fontpas confiance au commandement pour défendre les inté-rêts des militaires (31% « plutôt pas », 25% « pas du tout »).Pour défendre leurs intérêts, les militaires font davantageconfiance à leurs représentants aux CFM d’armée et auCSFM ou, plus encore, aux présidents de catégorie (cf. gra-phique 33 - ci-contre en bas à gauche).

Les émolumentsTrop versés. En février 2016, l’Armée de Terre comptait 5710recours et contentieux après notification des trop versés(3% des notifications). Si 97% des difficultés ont donc pu être réglées à l’amiable (http://portail-drhat.intra-def.gouv.fr/DRHAT/solde/vos-preoccupations-immediates),il reste de nombreux cas difficiles. Retenue à la source. L’année 2016 sera l’année de réfé-rence pour la détermination du taux d’imposition qui serautilisé pour la première année de mise en œuvre de la rete-nue à la source. L’installation se fera sur la solde de novem-bre 2016.

Source MINDEF/ DRHMD.

CONCLUSIONLa publication du décret d’application sur lesAPNM va accélérer la constitution de ces der-nières. C’est une course contre le temps etpour des effectifs, à mener d’ici fin 2016. Seulel’information relayée au sein des unités par-viendra à conduire cette course vers un résul-tat satisfaisant. Nous rappelons que nousavons prévu un collège équitable entre les offi-ciers, sous-officiers et militaires du rang pour lebureau d’APRODEF, pour l’instant, noussommes sous représentés en sous-officiers etmilitaires du rang. La priorité reste donc lerecrutement. �

de façon également majoritaire, les militaires aimeraientvoir évoluer leurs droits en matière d’éligibilité et de libertéd’expression.

4.1.2 – Des officiers relativement plus frileux sur l’évolutiondes droits.Les souhaits d’évolution varient sensiblement selon la caté-gorie hiérarchique des militaires et les domaines considé-rés.- En matière de défense des intérêts professionnels et derèglementation du temps d’activité :Les officiers sont favorables à une évolution des droits,mais la souhaitent moins fréquemment que les sous-offi-ciers et les militaires du rang, qu’ils soient officiers supé-rieurs ou subalternes. Parmi les officiers, ceux de l’arméede terre ou de la marine se montrent également moins favo-rables (72% et 67%) que ceux du SSA (87%) à une évolu-tion dans le domaine de la défense des intérêts profession-nels. Il en est de même dans le domaine du temps d’activitéoù les officiers de l’armée de terre et de la marine sont trèspartagés (45% et 48%), quand ceux du SSA sont 68% à semontrer prêts à des changements. À noter, aussi, que lesofficiers qui ont le sentiment d’être sur-sollicités dans la

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 35

HISTOIRE

HISTOIRE

Message du général André Ransonadressé au président.Mon Général, Cher Camarade,Aujourd’hui, c’est à l’aide du président deL’Épaulette que je fais appel. En effet, je me suis lancé dans unerecherche ayant pour but de retracer l’his-toire (succincte) de la Corniche Hoche deVersailles entre 1945 et 1968, ceci afind’en faire part à l’Association des anciensElèves du lycée Hoche qui, à mon goût,fait la part trop belle aux anciens Math-Sup ou HEC mais ignore la Corniche. Jerecherche donc les noms des officiers desdiverses promotions, que ce soit del’ESM, de l’EMIA ou des EOR, issus decette Corniche, leur parcours militaire,leur grade terminal, toute anecdote à leursujet, fonctions particulières tenues, expé-riences, etc. Peut-être L’Épaulette peut-elle m’aider si, dans ses bases de données,elle peut retrouver les noms de nos cama-rades étant passés par la corniche Hoche,puis ayant opté pour le PPEMIA deStrasbourg avant d’intégrer l’EMIA, oubien étant passé par la corniche Militaire.À titre d’exemple, de ma propre année encorniche (64/65), j’ai gardé trace de JM dePenfentenyo, Levacher et Radja Mouttouqui ont ultérieurement intégré la promoEMIA Plateau des Glières (1969/70). Jecrois que c’est également le parcours suivipar le général Jean-Pierre Dupré (Génie) ? Je sais que la corniche d’origine est un cri-tère rarement archivé, mais toute informa-tion, même partielle, serait la bienvenue.Merci d’avance de ce que vous pourriezfaire. Bien cordialement.

GCA (2S) André Ranson

> courriel : >[email protected]>

> Nous invitons nos lecteurs à répondre augénéral Ranson, qu’ils aient des informa-tions de première main ou qu’ils connais-sent quelqu’un qui possède, de mémoireou matériellement, tout ce qui correspondà sa recherche.

Lettre manuscrite de Mme RenéeWattier – Andreu, adressée au rédac-teur en chef de L’Épaulette.

Cher général,

Quel plaisir j’ai eu à vous revoir dans unmoment si triste (mais c’est le pain[presque] quotidien de ceux et celles qui,comme vous et moi, veulent rendre hommageà ce que Bernanos nommait des « mémoireshéroïques »).Vous m’avez dit ne plus avoir reçu des arti-cles sur Israël de ma part ; c’est que je crai-gnais de vous ennuyer en vous envoyant duPAPIER, à l’heure des écrans d’internet.Mon goût pour les objets d’écriture (beaupapier, stylo…) est la cause de mon refus decette modernité.Et pourtant, ce 4 juillet – je ne vous l’ai pasdit – était aussi pour moi un autre anniver-saire douloureux concernant Isaraël : le 40eanniversaire du raid d’Entebbé, un exploitpeut-être, mais la mort d’un garçon de 30ans « Yoni Netanyahu ». Cette famille étaitamie de la propre amie qui me logeait quandj’étais à Jérusalem ; elle traduisait les arti-cles qu’écrivait le Professeur Netanyahu.C’était un de ses trois jeunes garçons quivenait lui apporter les feuillets à traduire. Si,bien que je ne souvienne pas lequel c’était :l’actuel premier ministre, le chirurgien ou lecolonel, j’ai assisté à la cérémonie de la findu mois de deuil de celui-ci. Il y avait laphoto sur la tombe. « Les morts restentjeunes » a écrit Anna Seghers, une rescapée

des camps de la mort… Et moi, lundi der-nier, j’ai pensé que Yoni aurait eu 70 ans :c’était IM-PEN-SA-BLE.

J’ai aussi perdu une vieille dame (elle devaitavoir l’âge que j’ai aujourd’hui) que jeconnaissais : Dora Bloch, qui était hospi-talisée, assassinée par les sbires d’IdiAmine Dada. D’ici quelques temps, je vous enverrai lesarticles que le « Jérusalem Post » a publiés.

À bientôt donc avec l’aide de la PosteAvec mon amitié.

> Mme Renée Wattier – Andreu est mem-bre de « l’Amitié Franco-Israëlienne »fondée par le général Kœnig. Pour ceux que le souvenir d’Entebbé inté-resse, nous présentons dans la rubriquebibliographie, les « lettres de YoniNetanyahu ». �

Régulièrement, L’Épaulette reçoit des lettres de demandes(recherche) ou des rappels relatifs à l’Histoire. Ces lettres sontgénéralement assez personnelles (elles s’adressent au président etau rédacteur en chef ) et toujours très intéressantes.Pour inciter tous ceux qui en ont l’envie ou le besoin, autant quepour remercier ceux qui s’adressent à nous, nous publions ici deuxformes de lettres : un message électronique et une lettre papier.Les deux sont toujours plus que bien reçus.Nous invitons nos lecteurs à utiliser L’Épaulette pour leurrecherche autant que pour la relation d’évènements que nosmémoires ont occulté.

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VERSAILLES - CORNICHE HOCHE

> Des lettres pour l’Histoire

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HISTOIRE

> 14 juillet 1223 : mort de Philippe Auguste(actuelle Mantes-la-Jolie). Philippe II, père de LouisVIII et grand-père de Saint-Louis a régné 42 ans etremporté en 1214 la bataille de Bouvines, l’unedes batailles les plus décisives de l’histoire deFrance.

> 14 juillet 1789 : prise de la Bastille (Prison dela Bastille - Paris). La foule parisienne venant des’emparer de fusils et canons aux Invalides se renddevant la prison de la Bastille et exige sa reddition.Après quelques négociations, Launay, le gouver-neur fait ouvrir les portes. Sur le chemin de l’Hôtel

de ville où la garnison (32 Suisses) désormais pri-sonnière doit être emmenée, il est tué, sa tête tran-chée au canif par un jeune boucher. Les 7 prison-niers de la Bastille sont libérés. Louis XVI deman-dant le lendemain si c’est une émeute, s’entendrépondre par le duc de La Rochefoucauld-Liancourt : « Non, Sire, c’est une révolution ».

> 14 juillet 1790 : fête de la Fédération (Champde Mars - Paris). Lafayette nommé commandantde la garde parisienne par Louis XVI, incite à orga-niser pour le premier anniversaire de la prise de laBastille une fête nationale célébrant la fédérationdes Français qui localement et partout en Francese sont unis en milices à l’image de la garde natio-nale de Paris. Les fédérés défilent avec leurs dra-peaux sur le Champ de Mars et selon la légende,devant Louis XVI. La fête nationale du 14 juillet n’est cependant ins-taurée que le 6 juillet 1880 par une loi à l’articleunique : « La République adopte le 14 juilletcomme jour de fête nationale annuelle ».

> 14 juillet 1793 : mort de Jacques Cathelineau(Saint Florent-le-Viel). Voiturier-colporteur devenugénéralissime de l’armée catholique et royaledurant les guerres de Vendée. Après une série devictoires (Jallais, Chemillé, Montreuil-Belay, Cholet,Saumur, Angers, …) il est mortellement blessédevant Nantes.

> 14 juillet 1798 : combat de Chebreiss (Egypte).Débarqué le 1er juillet à Alexandrie, Bonaparte enchemin vers le Caire bat une seconde fois la cava-

lerie des Mamelouks avant la bataille desPyramides du 21 juillet, et juste après le combat deRamanyeh (10 juillet) en utilisant le carré d’infan-terie. Navigant au même moment sur le Nil, à peuprès parallèlement aux troupes à terre, le contre-amiral Pérée affronte victorieusement une flottilleennemie. Les savants Monge et Bertholet montrentpendant toute la durée de l’action un sang-froid etun courage à toute épreuve.

> 14 juillet 1811 : incendie de Monserrat.(Espagne). Le général Suchet vient de prendreTarragone (28 juin) après un siège long et sanglantqui lui vaut d’être élevé à la dignité de Maréchal (8juillet). L’abbaye de Montserrat (datant de 1025)perdue dans la montagne du même nom est quantà elle incendiée par les troupes françaises après sareddition.

> 14 juillet 1867 : première démonstration de ladynamite (Redhill – Angleterre). Le chimiste AlfredNobel effectue pour la première fois une démons-tration d’explosion de dynamite.

> 4 juillet 1776 : La Déclaration unanime destreize États unis d’Amérique (en anglais The unani-mous declaration of the thirteen united States ofAmerica), généralement appelée « Déclarationd’indépendance des États-Unis d’Amérique », estun texte politique par lequel les treize colonies bri-tanniques d’Amérique du Nord ont fait sécessionde la Grande-Bretagne le 4 juillet 1776, pour for-mer les « États unis d’Amérique ». Ce texte est mar-qué par l’influence de la philosophie des Lumièreset tire également les conséquences de la GlorieuseRévolution de 1688 : d’après les abus constatés, lesdélégués des colons estiment qu'ils ont le droit etle devoir de se révolter contre la monarchie britan-nique (en fait, le parlement britannique a voté delourds impôts et taxes frappant les colonies).Depuis, le 4 juillet est devenu la fête nationale desÉtats-Unis : l’Independence Day (jour del’Indépendance en anglais). �

> Chronique historique du SHD par le lieutenant-colonel PlantecLe blog de L’Épaulette diffuse régulièrement la chronique historique du SHD. En voici un extrait pour cet été.

> Bulletin d’adhésion cotisations 2016 > Lire page 63> Pensez : prélèvement automatique SEPA

> Lire page 64 > Pensez : changement d’adresseAu moment des grandes transhumances liées aux mutations pensez à signaler votre changement d’adresse afin quenous puissions continuer à vous faire parvenir la revue et garder le contact avec vous.Trop de revues nous reviennent avec la mention : Pli Non Distribuable (environ 700 par an). Ces retours ont un coût :

• en temps (denrée stratégique) pour effectuer des recherches pour vous la ré-adresser ;• financier car il nous faut la ré-affranchir pour vous la faire parvenir.> En dépit des recherches, il n’est parfois pas possible de retrouver l’adresse, notamment lorsque la rupture résulte

d’un départ à la retraite.• À cette occasion, pensez également à la possibilité de prélèvement automatique qui vous est offerte (voir page 64).• Vous y gagnez en sérénité. Nous aussi !• L’autorisation de prélèvement sera disponible sur le site :www.epaulette.org

Cela évite de consacrer du temps (encore) et des finances (toujours) pour rappeler des échéances souvent oubliéesdans le tourbillon de la vie quotidienne.En outre, ce choix du prélèvement automatique permet aux « primo adhérents » à titre onéreux (que ce soit en écoled’application ou après une période d’éloignement de l’association) d’acquitter une « première » cotisation réduite demoitié.Le revers de ce prélèvement automatique est qu’il conduit à « oublier » L’Épaulette et donc à ne pas signaler sonchangement d’adresse, ce qui ramène au premier sujet abordé.Le prélèvement automatique ne dispense pas de signaler un changement d’adresse.Bonne installation à ceux qui sont concernés.

La rédaction

Monument de Bouvines.

CET ÉTÉ LÀ…

> Retrouvez toute la chronique sur le blog / http://alphacom.unblog.fr

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 37

Mme Zehringer (voir dossier « rési-lience et éducation » du N°193) adéposé avec M. Blazevic, plusieurs

requêtes contre les textes portant réformedu collège. Le 1er juin, le Conseil d’Etat a,« en raison de son importance pour lajurisprudence », publié sa décision sur sonsite internet (http://www.conseil-etat.fr). Iln’a pas conclu au bien-fondé de la réformedu collège.

Nous publions un extrait de la noted’information adressée par lesauteurs à leurs collègues.[…] Dans son communiqué du 1er juin, leConseil d’État souligne que « rien n’inter-disait légalement au Gouvernement desupprimer l’enseignement du Latin et duGrec pour les remplacer par un enseigne-ment pratique interdisciplinaire relatif auxlangues et cultures de l’Antiquité » […].

[…] Si rien n’interdit légalement à unGouvernement de supprimer l’enseigne-ment du Latin ou celui du Grec, c’est doncque rien non plus ne lui interdit légale-ment de supprimer l’enseignement duFrançais, de l’Histoire, de la Géographie,des Arts Plastiques, des Mathématiques,de la Musique, de la Philosophie, del’Économie, de la Mécanique, celui dequelque discipline que ce soit… Cela ne se peut que parce que la loi, quidoit fixer le droit, parle désormais pour nerien dire, ne garantit réellement rien, parcequ’elle ne se conforme pas aux droits etliberté garantis par la Constitution. Se peut-il que les dispositions de laréforme du collège ne pèchent pas par leurillégalité, mais par leur conformité à uneloi inconstitutionnelle ?Telle est la question que nous avonsdemandé au Conseil d’État de transmettreau Conseil constitutionnel, convaincus,aujourd’hui encore, que le rétablissementdu droit de s’instruire dépend de la recon-naissance de l’inconstitutionnalité de la « loi Peillon ».

En effet, 1) selon l’article 34 de la Constitution, « laloi […] détermine les principes fondamen-taux de l’enseignement » ; or cette déter-mination est rendue impossible dès lorsque la référence au « socle commun »rejette hors de la loi la référence aux disci-plines, qui sont la forme connue, comprisepar tous, de l’organisation du savoir ; c’estmême la raison d’être de l’introductiondans la loi de cet assemblage de mots :

« socle commun de connaissances, decompétences et de culture », que d’eneffacer toute référence aux disciplinesd’enseignement ;2) selon l’article 2 de la Constitution, « lalangue de la République est le Français » ;or ni la « loi Peillon » (ni même le « décretVallaud-Belkacem ») n’attestent aucunevolonté du législateur de 2013 d’organiserl’enseignement du Français ; 3) la suppression, par l’article 13 de la « loi Peillon », de la référence aux disci-plines porte atteinte aux droits et libertésgarantis par le Préambule de laConstitution de 1946, repris en 1958 : « LaNation assure à l’individu et à la familleles conditions nécessaires à leur dévelop-pement » (10e alinéa) ; « La Nation garan-tit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte àl’instruction, à la formation profession-nelle et à la culture. L’organisation del’enseignement public gratuit et laïque àtous les degrés est un devoir de l’État. »(13e alinéa).

Car nous considérons que des élèves nepeuvent ni s’instruire ni se développer, sila loi n’organise pas « l’Enseignement »,c’est-à-dire l’accès réfléchi aux disciplinesqui forment le savoir ; or la « loi Peillon »ne détermine aucunement le contenu du « socle commun », puisque n’est aucune-ment précisée ni la nature des « enseigne-ments communs » ni celle des « enseigne-ments complémentaires », cela parce queles noms des disciplines, seules suscepti-bles de donner un contenu à l’engagementde la Nation, sont devenus, dans la loi etdans les décrets, des mots tabous.Nous ne saurons jamais comment leConseil constitutionnel aurait analysé nosarguments, puisque le Conseil d’État adécidé le 19 octobre 2015 de ne pas trans-mettre nos QPC au Conseil constitution-nel, au soulagement, sans doute, duMinistère de l’éducation nationale, quil’en adjurait.Nous nous intéresserons enfin à la motiva-tion de ce refus.

À moins de considérer que les termes de « socle commun de connaissances, decompétences et de culture » et ceux d’ « enseignements communs » et d’ « enseignements complémentaires »suffisent à déterminer les « principes fon-damentaux de l’enseignement », leConseil d’État ne cite aucun texte oùseraient déjà déterminés ces principes fon-damentaux. Il désigne seulement ce qu’il

rejette hors des principes fondamentaux,en indiquant que le « contenu des pro-grammes scolaires ne relève pas des prin-cipes fondamentaux de l’enseignement » -ce qui est se placer « hors sujet », puisquenos requêtes ne consistaient nullement -etle Conseil d’État l’a fort bien compris- àdemander que les programmes scolairessoient précisés dans la loi. Mais le Conseild’État ne dit pas où l’on peut trouver lesprincipes fondamentaux de l’enseigne-ment. Et pour cause, puisque les principesfondamentaux de l’enseignement ont dis-paru, avec les disciplines qui les consti-tuaient.

Ne subsiste qu’un groupe de mots : « soclecommun de connaissances, de compé-tences et de cultures », des descriptions de« compétences attendues » témoignantd’un mélange d’ambition irréaliste et dedémission réelle, et des « programmesscolaires » caractérisés par un émiette-ment des thèmes et par un assujettisse-ment systématique de ces thèmes à lapolice du « socle commun de connais-sances, de compétences et de culture ». La « loi Jules Ferry » ne s’enhardit pas àfixer le contenu des programmes des diffé-rentes disciplines du seul fait qu’elle dési-gna comme principes fondamentaux del’enseignement primaire: « L’instructionmorale et civique ; La lecture et l’écriture ;La langue et les éléments de la littératurefrançaise ; La géographie, particulière-ment celle de la France ; L’histoire, parti-culièrement celle de la France jusqu’à nosjours ; Quelques notions usuelles de droitet d’économie politique ; Les éléments dessciences naturelles physiques et mathéma-tiques ; leurs applications à l’agriculture,à l’hygiène, aux arts industriels, travauxmanuels et usage des outils des principauxmétiers ; Les éléments du dessin, du mode-lage et de la musique ; La gymnastique ;Pour les garçons, les exercices militaires ;Pour les filles, les travaux à l’aiguille. »

Ce texte d’une page, compréhensible partous, organisa pour cent ans l’instructionde tout un peuple.Mais -Ô horreur ! - il énumérait des disci-plines. Ne doutons pas qu’il seraitaujourd’hui censuré par la justice adminis-trative, laquelle ainsi nous instruit surl’état de notre Enseignement. �

Pierre Blazevic et Geneviève Zehringer

Le 11 juin 2016

TRIBUNE LIBRE

TRIBUNE LIBRE RÉSILIENCE ET ÉDUCATION

> La réforme du collège est conforme à une loi inconstitutionnelle

•••

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38 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

En avril 2015, je m’interrogeais sur la stra-tégie de la France vis-à-vis des organisa-tions djihadistes. Maintenant, les choses

sont plus claires : il n’y en a pas, ou plusexactement des listes d’annonces aprèschaque attentat en font office. On navigue aupetit bonheur des drames en s’efforçant derester en surface des choses.

La guerre en plastiqueRappelons cette évidence qu’une stratégiesuppose de définir un objectif face à unennemi. Encore faut-il avoir défini au préala-ble cet ennemi, et le « terrorisme » (avec sesdéclinaisons : organisations, groupes armés(GAT) et maintenant « armées » terroristes)ne saurait être un ennemi puisqu’il s’agît làd’un mode d’action. L’Etat islamique ouAQPA font-il la « guerre au bombardement » ?Aux « groupes armés droniques » ? Je necrois pas.Il y a là une forme d’évitement tout à faitpernicieux, qui finit même par être suspect.On ne fait la guerre qu’à un ennemi, c’est-à-dire une ou plusieurs entités politiques, et lamoindre des choses c’est de les désigner :nous faisons la guerre à des organisationsislamistes radicales, l’Etat islamique biensûr, (autant l’appeler par le nom qu’il sedonne depuis dix ans) mais aussi Al-Qaïdaau Maghreb islamique ou Al-Mourabitoune.Ces organisations sont changeantes maiselles sont liées par une vision très semblable du monde.

Une première difficulté stratégique résideévidemment dans le fait de choisir. Faut-ilconsidérer ces forces dans leur globalité ets’attaquer à ce qu’elles ont de commun ?Faut-il décider de faire la guerre à toutes lesorganisations armées salafistes ou fréristesdu monde ou considérer simplement cellesqui attaquent la France ? Dans le premiercas, pourquoi la France ne frappe-t-elle pasAhrar al-Sham en Syrie ou Ansar al-Chariaen Tunisie et dans le second pourquoi avoirattaqué le Hezb-e-Islami Gulbuddin enAfghanistan ou même l’Etat islamique (qui

n’avait pas tué de Français avant septembre2014) ? La chose est d’autant plus délicateque cela suppose d’intervenir dans des Etatssouverains, que l’on a du mal à ne pas suivreles Etats-Unis lorsqu’ils le demandent et queparmi nos principaux partenaires écono-miques, on trouve les poumons financiers del’idéologie qui nourrit nos ennemis (il étaitsurréaliste de voir Nicolas Sarkozy justifierdepuis Ryad la lutte contre les Talibans, cesmonstres qui ne respectent pas les femmes). L’équation est évidemment complexe maiselle ne dépend finalement que d’un paramè-tre principal : le courage politique, vertu quia semble-t-il déserté notre classe dirigeante.On attend donc toujours une vision claire etsérieuse de ce que l’on souhaite : la fin del’islamisme radical dans le monde ? La « simple » destruction de l’Etat islamique ?D’Al-Qaïda ? De toutes les organisationsdjihadistes existantes et futures ? La fin desattaques contre le sol français ? La stabilisa-tion des pays arabes ?

Outre la nécessité de définir au minimum ceque l’on veut, la difficulté d’une bonne stra-tégie est d’accorder l’objectif et les moyens.On peut dire ce que l’on veut de la visionaméricaine de la « guerre contre le terro-risme » (expression dont tout individu unpeu sérieux s’étonnait alors en France) après2001 et de ses résultats mais au moins lesEtats-Unis se sont donnés les moyens d’agir.Pour notre part, on fait des discours lyriques,on annonce la guerre (mais surpris par tantd’audace on ne dit pas contre qui)… mais lamobilisation des forces qui devrait suivre

une telle déclaration est minuscule. C’est laMarseillaise sans la levée en masse.Ce ne sont pas en effet les quelques rectifi-cations, certes bienvenues, à la loi de pro-grammation militaire ou les plans de luttecontre le terrorisme qui vont rattraper ladivision par deux en vingt-cinq ans de l’ef-fort de l’Etat dans sa mission de protection(défense, intérieur, justice) de la France et deses intérêts. Il est vrai que le renouvellementde notre classe politique est tel que la classedirigeante actuelle est celle qui a décidé, parpetits calculs, de baisser la garde tout enregardant la progression parallèle de lamenace islamiste. L’emploi de l’expression« dividendes de la paix » par Laurent Fabiusa précédé ainsi de quelques mois les attentatsde Paris de 1995 qui constituaient en fait ledébut d’une autre guerre. Cette crise desciseaux (développement de la menace et enmême temps réduction des moyens d’y faireface) a même connu une accélération fortedepuis 2008 jusqu’à ce que les dindes décou-vrent l’existence de Noël et la faiblesse deleurs marges de manœuvre, sans faire appelau courage.

Pour que l’Etat retrouve des moyens sérieux(on n’est pas sérieux, par exemple, quandl’armée de l’air se considère « en limite »avec 18 avions de combat engagés), il fautpar effet de dominos restructurer toute ladépense publique, donc susciter des perdantsdans les acquis qui ne manqueront pas defaire savoir leur mécontentement. On ajoute-rait ainsi à l’ennemi extérieur une hostilitéintérieure en pleine période électorale (laseule campagne qui soit sans doute vraimentpensée par notre chef des armées et son pré-décesseur) et l’expérience tend à démontrerune aussi grande timidité vis-à-vis, des cor-porations organisées, au sens large, que faceà « ce qui n’est pas nommé ».Bien sûr, les budgets ne sont pas seuls encause. Les organisations bureaucratiques etles sous-organisations développent aussitoujours leurs objectifs et leurs pratiquespropres qui ne sont pas forcément corrélés àl’objectif stratégique (surtout si celui-ci est

TRIBUNE LIBRE«> Au bonheur des dramesLA VOIE DE L’ÉPÉEPublié par le colonel (er) Michel Goya, EMIA promotion Valmy (1988-1990)historien, maître de conférence à Sciences-Po et à l’EHESS

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 39

TRIBUNE LIBRE

les Etats locaux. Entre autres choses, l’équi-valent de Barkhane pour aider l’agriculturelocale y serait au moins aussi efficace à longterme pour lutter contre les organisationsislamistes que le simple ciblage de sesmembres. La force de projection militaire, devenuesquelettique, doit retrouver de la force. Ilfaut reconstituer le réseau dense de conseil-leurs dont nous disposions il y a quelquesdizaines d’années, disposer d’unités expédi-tionnaires souples plus puissantes et adap-tées, constituer des unités mixtes franco-locales à la manière de l’armée tchadienneen 1970, etc. le tout bien sûr dans le respectdes souverainetés locales. Le plus important de tout reste cependant lavolonté de combattre, c’est à dire concrète-ment d’accepter que des soldats tombentéventuellement. Nous avons accepté queplusieurs dizaines de soldats français soienttués ou blessés au Mali face à des adver-saires qui n’avaient pas tués plusieurs cen-taines de personnes en France. Pourquoin’est ce pas le cas face à l’Etat islamique ?Avons-nous donc perdu tout courage ousommes-nous si nuls pour imaginer qu’onne peut combattre au sol sans s’enliser ? Làaussi, tant de choses à faire, et si peu dechoses de faites depuis le début de la guerre.

Mais ne nous y trompons pas, lutter contredes hommes armés ne suffira pas si on nes’attaque pas non plus aux raisons qui fontque ces individus acceptent de prendre lesarmes, de mourir et de tuer des innocents.On peut se contenter, faussement, de n’yvoir que la manipulation d’esprits simples,voire dérangés. On peut considérer aussi lacapacité de notre société libérale-libertaireselon un paradoxe qui n’est qu’apparent, àse rigidifier et produire massivement del’humiliation sociale.De ces drames peut finalement sortir un biencommun. À la France des mornes annéestrente et du désastre de 1940 a succédé laFrance de trente glorieuses. On parlait alorsde miracle français. Le nouveau miraclefrançais consistera sans doute à redevenir unmodèle de société séduisant pour ses mem-bres et pour le reste du monde. Ce seraencore plus puissant pour l’emporter quetoutes les forces militaires ou de sécuritéque nous pourrons (et qu’il faudra) aligner.Cette guerre est un défi pour toute une géné-ration, une « grande génération ». �

Colonel (er) Michel GoyaEMIA promotion Valmy (1988-1990)

flou). La description de la structure byzan-tine du renseignement intérieur, alors quecelui-ci a clairement été pris en défautdepuis au moins quatre ans, suffirait àdémontrer qu’il n’y a pas, derrière la « voixblanche », de réelle volonté politique detranscender les blocages. La défense ne vautguère mieux, avec sa difficulté à trouver unmodèle cohérent avec les défis actuels maiségalement à s’ajouter de la rigidité. Quant àla Justice, le spectacle de notre politique car-cérale suffit à lui-seul à montrer que là nonplus la guerre n’a pas été prise au sérieux.Au bilan, non seulement nous n’avons pasd’objectif clair, ce qui complique forcémentla possibilité de l’atteindre, mais nous (etsurtout nos dirigeants) ne nous sentons visi-blement pas suffisamment en guerre pourpouvoir transcender les blocages intérieursde tous ordres et se donner des moyens unpeu plus conséquents. Pour autant, même sine nous intéressons pas beaucoup à l’ennemi(pour ne pas commencer à l’excuser paraît-il), celui-ci s’intéresse quand même à nous.Nous sommes réellement en guerre maisengagés à force d’empilement de réactionssur plusieurs fronts intérieurs et extérieurssans en maîtriser aucun.

À l’offensiveJe crois pour ma part, mais j’ai consciencedes faiblesses d’un raisonnement d’un seulhomme, qu’il faut commencer par désignerl’islamisme radical comme définitivementincompatible avec les valeurs de laRépublique française et combattre toutgroupe ou individu qui prônerait l’imposi-tion de la Charia en France, sous forme « quiétiste » ou non. Les démocraties n’ontpas hésité à le faire pendant la SecondeGuerre mondiale avec les groupes et partisproches de l’idéologie ennemie, faisons demême. Cela fâchera les monarchies du Golfe(et leurs petits amis dans notre classe poli-tique) et cela stimulera la colère de l’ennemi.Qu’il en soit donc ainsi. À l’extérieur, laFrance doit lutter, de toutes les manièrespossibles, contre les organisations djiha-distes qui la menacent directement et aiderles Etats locaux à neutraliser le phénomène.Cet effort de longue durée suppose unevolonté ferme et partagée. Il suppose biensûr que l’Etat reprenne à son compte son rôlepremier de protection des Français.Rappelons une nouvelle fois que si on faisaitle même effort qu’en 1990, on consacreraitchaque année au moins 30 milliards d’eu-ros de plus aux ministères régaliens.Gageons, que toutes choses égales par ail-leurs, les choses seraient déjà un peu diffé-

rentes de ce qu’elles sont aujourd’hui (et jene parle pas des centaines de milliards quiauraient pu être investis dans ces champsdepuis 1990). Dans un pays qui produitannuellement 2 100 milliards d’euros derichesse et qui tolère assez facilement aumoins 60 milliards d’évasion fiscale, celadoit être malgré tout possible, avec un peud’imagination et surtout de volonté.

Cela serait cependant insuffisant sans uneadaptation, matérielle, culturelle et organisa-tionnelle à la guerre en cours des ministèresdirectement concernés (et même plus oumoins directement des autres) et leur subor-dination à un Etat-major (oui, si on fait laguerre, il faut un organe permanent de com-mandement, c’est la base) ou peut-être deux(action intérieure et action extérieure).En matière de sécurité intérieure, les préco-nisations de la commission parlementairesemblent être de bon sens. La priorité estévidemment de redonner de l’efficacité aurenseignement intérieur, de reconstituer lesréseaux des anciens renseignements géné-raux (et une vraie police de proximité), d’in-tégrer de gré ou de force les différentes cha-pelles du ministère de l’intérieur. Les jugesdoivent avoir les moyens de traiter les dos-siers plus rapidement et efficacement. Lapolitique carcérale doit également faire l’ob-jet d’un effort considérable. Les prisons doi-vent devenir des lieux de réintégration dansla société et non plus des usines à radicalisa-tion ou des zones de contact avec les réseauxcriminels, réseaux qui doivent aussi êtreconçus comme un champ de bataille danscette guerre.

Il faut sans doute aller encore plus loin quela commission dans la capacité d’interven-tion et donc à faire confiance (en format etéquipant en conséquence) à des agents desécurité de proximité, des agents privés etmême des citoyens sélectionnés (anciensmilitaires, gendarmes ou policiers notam-ment). Quant à nos soldats, déjà peu nom-breux, ils ont bien d’autres choses à fairehors des rues de France, hors interventionsd’urgence. C’est une « révolution dans lesaffaires de sécurité » qui doit être menée sion veut vraiment obtenir un bouclier efficaceet le chantier est immense.À l’extérieur, il faudra intégrer bien mieuxqu’on ne le fait actuellement (on ne le faitpratiquement pas en fait) combiner les ins-truments d’action et d’influence de ladéfense et du ministère des affaires étran-gères. L’opération militaire Barkhane auSahel c’est bien, mais c’est très insuffisantpar rapport aux problèmes que rencontrent

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II- MONTANT DE LA PENSIONLes pensions de réversion sont calculées sur legrade réel du militaire, s’il a été admis à la retraiteaprès le 2 août 1962 ou s’il a été rayé descontrôles avant cette date lorsque le conjoint sur-vivant ne bénéficie pas, par ailleurs, de la réversiond’une pension militaire de retraite (à chaque gradecorrespond un indice).Dans les autres cas, le calcul s’effectue sur le gradede soldat.Concernant le montant de la pension au grade desoldat, il existe deux taux différents :• Le taux normal (500 + 15 points d’indice) pourun décès par suite d’une affection imputable auservice ou pour une pension correspondant à uneinvalidité égaie ou supérieureà 85%.• Pour un taux de 85 % ou plus, un écrêtement dela pension de réversion est possible car son mon-tant ne doit pas dépasser celui de la pension dumilitaire, sauf si le décès est imputable aux infirmi-tés pensionnées ;• Le taux de réversion (333 + 15 points d’indice)pour un décès non imputable au service et sansrelation avec des infirmités pensionnées, si la pen-sion correspondait à une invaliditécomprise entre 60 et 80 %.

> Voir tableau ci-dessous.

Majoration éventuelle sans condition de res-sources, accordée au conjoint survivant titulaired’une pension au taux de réversion, soit âgé de 40ans ou plus, soit infirme ou atteint d’une maladie

Pensionnaires militaires d’invalidité.Droit à pension de réversion.

Auparavant, le Code des pensions militairesd’invalidité réservait l’attribution d’une pen-sion de réversion aux veuves. Les veufs étaient

exclus de ce bénéfice.Depuis la loi de finances pour 2006, le mot « veuve »est remplacé par celui de « conjoint survivant »dans ce code. De ce fait, les veufs peuvent désor-mais bénéficier eux aussi de la pension de réver-sion.À noter que le partenaire survivant, c’est-à-dire liépar un pacte civil de solidarité à un ayant-droit aumoment de son décès, bénéficie des mêmes droitsaux pensions d'invalidité et est soumis aux mêmesobligations que le conjoint cité dans le code.Au titre de l'article L43, les conjoints survivants depensionnées militaires d’invalidité peuvent bénéfi-cier d’une pension de réversion, selon le taux d’in-validité du conjoint et les circonstances du décès.

I- DROITS A PENSIONLes droits à pension de réversion ne sont suscepti-bles d’être examinés que si l’une des conditionssuivantes est satisfaite :• le militaire était lui-même titulaire d’une pensionmilitaire d’invalidité d’un taux au moins égal à 60 %ou en possession de droits à cette pension ;• le décès du militaire est consécutif à une invali-dité contractée en service et imputable à celui-ci.Aucune condition d'antériorité du mariage n’estexigée si un ou plusieurs enfants sont issus del’union, si le mariage est antérieur à l’origine oul’aggravation de l’infirmité, ou si, au moment dumariage, l’issue fatale à brève échéance étaitimprévisible. Dans le cas contraire, trois ans demariage sont nécessaires. D’autres conditions dedurée du mariage sont imposées danscertains cas. Elles concernent les conjoints survi-vants ainsi que les personnes séparées de corpslorsque le jugement définitif de séparation decorps n’a pas été prononcé contre elles. Lesconjoints survivants qui contractent un nouveaumariage, un nouveau pacte civil de solidarité ouvivent en état de concubinage notoire perdent leurdroit à pension. Ils peuvent le retrouver si leursituation cesse.

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VIE PRATIQUEINFORMATIONS SOCIALES

incurable ou entraînant une incapacité perma-nente de travail avant l’âge de 40 ans.En aucun cas, la pension ainsi majorée ne doitdépasser celle du militaire.Supplément exceptionnel attribué sous conditionde ressources, au conjoint survivant soit âgé de 50ans et plus, soit infirme ou atteint d’une maladieincurable ou entraînant une incapacité perma-nente de travail.Majoration spéciale pour le conjoint survivant degrand invalide âgé de plus de 60 ans et bénéfi-ciaire de l’allocation spéciale n° 5 bis/a ou n° 5bis/b et relevant de l’article L.18 du Code des pen-sions militaires d’invalidité, qui justifie d’une duréede mariage et de soins donnés au conjoint d’unemanière constante pendant au moins 10 ans.Toute activité professionnelle pendant cettepériode est exclue.À compter du 1er juillet 2016, la période requisesera de 5 ans et concernera également les couples«pacsés». Le montant de la majoration sera établien fonction de la durée du mariage ou du Pacs(5,7,10 ans).Il faut s’adresser au service des retraites duMinistère du Budget, à Nantes.Les demandes sont recevables sans condition dedélai. Mais en cas de demande tardive, le conjointsurvivant ne pourra prétendre qu’aux arréragesafférents à l’année en cours et aux trois annéesantérieures.La date du droit à pension est fixée au premierjour du mois suivant celui du décès de l’invalide. �

Source : Mutuelle Santé de l’UNC - CAPAH.

Retraité décédé pensionné Pension de réversion

Taux égal ou supplémentaire à 85 % Taux normal

Taux entre 60 et 80 % :- Décès lié à une infirmité pensionnée Taux normal

- Sinon Taux de réversion

Taux inférieur à 60 % :- Décès dû à la conséquence directe d’une infirmité pensionnée, Taux normal

- Sinon Aucun droit

Nous avons appris que M. Louis Ourliac quittait sa position à la CNRM pour jouird’une retraite bien méritée. Nous lui souhaitons une longue et heureuse période devraie retraite. Nous lui adressons aussi nos plus vifs remerciements pour sa contribution à la rubrique « Vie pratique » de notre revue.

>Infos administratives et socialesD’après MM. L. Ourliac et D. Wattez

Avec l’aimable autorisation de la Confédération nationale des retraités militaires,des anciens militaires et de leurs conjoints

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C est sous un soleil radieux et sans mistralque les élèves du Lycée Militaire d’Aix-en-Provence se sont rassemblés pour la

traditionnelle cérémonie de fin d’année sco-laire qui se termine par la remise des prix.La prise d’armes se déroulait sous la prési-dence du général de division Jean-YvesLauzier, commandant les écoles et lycées dela Défense et en présence du général d’ar-mée Denis Favier, directeur général de laGendarmerie nationale et ancien élève dulycée.Mais cette année, cette prise d’armes revê-tait une plus grande solennité car le LycéeMilitaire d’Aix-en-Provence disait adieu aucolonel Vincent Pasquiet, son chef de corps,qui profitait de la cérémonie pour faire sonadieu aux armes.La cérémonie était animée par la fanfare del’école avec ses jeunes musiciens toujoursaussi dynamiques.Après la passation du drapeau à la nouvellepromotion de Corniche, s’est déroulée laremise des prix aux élèves les plus méritantsoù le lieutenant-colonel (er) ChristianMalet, président du groupement de

L’Épaulette des Bouches-du-Rhône et desAlpes-de-Haute-Provence, a remis le prixde L’Épaulette à l’élève Léo Maulon, en ter-minale scientifique.La cérémonie était clôturée par un cocktail

ments majeurs du Siège : la reconversion etson engagement auprès d’une association pro-fessionnelle nationale militaire (APNM) àsavoir APRODEF. La parole est alors laisséeaux participants. Il ressort que L’Épaulette araison de s’investir ainsi au profit de nos cama-rades d’active qui représentent 60% des adhé-rents, en sachant qu’avec l’intervention del’ANOCR, les associations de retraités pour-ront continuer à être représentées au sein duCSFM recomposé.

Le 23 juin 2016, le groupement Dordogne achoisi pour sa rencontre annuelle et cetteoption fut excellente au niveau de la météo.

Nous nous sommes retrouvés à la mairie deLamonzie Saint-Martin où nous attendaient lecolonel Christian Lagarde et Monsieur Jean-Claude Degaugue, le premier adjoint. Après uncafé d’accueil et quelques mots du président degroupement, le premier adjoint nous a présentésa commune de 2255 habitants qui est le fruitde la fusion de trois paroisses. Pour preuve, laprésence de trois églises et de trois châteauxsur le territoire de la commune ! Nous sontensuite exposés les trois projets phare du man-dat. Il ressort que le bénévolat est une forceindéniable de cette bourgade, y compris pourles Temps d’Activités Périscolaires (TAP). Lecolonel Lagarde y œuvre pour l’initiation auvélo. Avec près de 240 enfants scolarisés,Lamonzie Saint-Martin est en pleine expan-sion démographique et se félicite de la séden-tarisation positive d’une communauté impor-tante des gens du voyage.Après cet exposé très intéressant, le présidentde groupement invite les trois nouveaux affec-tés à se présenter : le colonel Christian Max, lelieutenant-colonel Jérôme Paul Mathiot et legénéral Hugues Magny. Ceci étant fait, le colo-nel Schricke fait un point de situation du grou-pement : 38 membres dont 6 d’active, 5 veuvesou apparentés et 27 retraités, les doyens d’âgeétant nés en 1921. Depuis 2015, arrivée de 6

officiers dont 3 gendarmes ce qui est un recorddans ce désert militaire. En quelques mots, lecolonel Schricke présente les excusés dontnotre verbicruciste émérite, le lieutenant-colo-nel Amédée Coirier (95 ans !), et ceux qui nese sont pas manifestés. Cette connaissancemutuelle et amicale est sans doute à l’originedu maintien des adhésions à L’Épaulette dansce département. Ensuite, le colonel Schricke,après avoir rappelé qu’il serait heureux d’êtreremplacé, est intervenu sur les deux engage-

VIE DE L’ÉPAULETTE PRIX DE L’ÉPAULETTE

VIE DE L’ÉPAULETTE

dans les jardins du Bastidon, résidence duchef de corps. �

Lieutenant-colonel (er) Christian MaletEMIA-Capitaine Cazaux-1974-1975

> Remise des prix au Lycée Militaire d’Aix en Provence Groupement des Bouches-du-Rhône et des Alpes-de-Haute-Provence

> Compte rendu de la journée L’Épaulette du 23 juin 2016 du groupement Dordogne

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VIE DE L’ÉPAULETTEPRIX DE L’ÉPAULETTE

Le jeudi 30 juin dernier, dans une ambiancetrès conviviale et devant quelque 250 offi -ciers-élèves et élèves-officiers de l’école des

officiers de la gendarmerie nationale (EOGN)de Melun, le général (2s) Philippe Lafoix,représentant le général de corps d’armée (2s)Hervé Giaume, président de L’Épaulette, aremis le prix de L’Épaulette aux majors desdeux promotions réunies dans l’amphithéâtre Après avoir insisté sur le devoir moral d’adhé-rer à une association de défense de la commu-nauté militaire, le général Lafoix a présentéL’Épaulette, son histoire, ses actions actuelleset futures, notamment celles relatives aux asso-ciations professionnelles nationales militaires(APNM), en particulier APRODEF et à savocation interarmées. Dans son intervention, ila rappelé que la gendarmerie faisait partie desforces armées, que les « gendarmes étaient gen-darmes parce que militaires » et que « si lesgendarmes n’étaient pas militaires, ils neseraient pas gendarmes mais policiers, vigilesou gardes champêtres… ». Enfin, il a félicité etremis les prix au sous-lieutenant Jérémy Colindu 1er groupement et à l’aspirant Jean-MarieBlanchet du 2e groupement d’instruction, tousles deux majors de leur promotion.Egalement présent, le général de corps d’armée(2s) Edmond Buchheit, président du Trèfle,société d’entraide des élèves et anciens élèvesde l’EOGN, a remis le prix de meilleur cama-rade aux sous-lieutenant Romain Pesce du 1er

groupement et à l’aspirant Yann Favennec du2e groupement.

A l’issue de cette cérémonie de remise des prixdes associations de L’Epaulette et du Trèfle, laprise d’armes présidée par monsieur ManuelValls, Premier ministre, en présence de mon-sieur Bernard Cazeneuve, ministre del’Intérieur, et du général d’armée Denis Favier,directeur général de la gendarmerie nationale, amarqué la fin des deux années de formation dela « Lieutenant Jamet » et le baptême de pro-motion du 2e groupement qui porte désormaisle nom de « Lieutenant-colonel Caron ».Et par Sainte Geneviève, vive la gendarmerie. �

GBR (2S) Gend Philippe LafoixVice-président de L’Épaulette

EMIA - Général Laurier (1978-1979)

Le 21 juillet 2016, la cérémonie de fin decycle de formation s’est tenue au sein desécoles militaires de Bourges. À cette occa-

sion, afin de marquer le départ des lieutenantsdes deux divisions d’application, le colonelLecubain, directeur de la formation de l’Ecoledu Train et de la Logistique Opérationnelle(ETLO) a remis, au nom de L’Épaulette, le prixannuel venant récompenser les majors desrecrutements officiers semi-direct, semi-directtardif et officiers sous contrat. Ces jeunes offi-ciers ont ainsi perpétué une tradition conformeà la devise de l’association : « le travail pourloi, l’honneur comme guide ». �

Recrutement EMIA : LTN Boucan (ETLO LTN Floch (EM)

Officiers sous contrat : LTN Belhommet(ETLO) LTN Sainthuile (EM)

Recrutement OAEA : SLT Nouvion (ETLO)SLT Faclk (EM)

Colonel Philippe LecubainEMIA-Capitaine Barrès (1991-1993)

Le moment est venu de laisser une trace denotre rencontre. Pour ce faire, sur le perron dela mairie et autour du premier adjoint, nousacceptons bien volontiers de nous laisser pho-tographier. Puis, nous nous dirigeons vers lemonument aux morts à la forme très originale.Le président rappelle que le groupement n’a euaucun décès à déplorer depuis un an, les deuxderniers étant ceux du lieutenant-colonelEymery et du lieutenant-colonel Brocard. Pourla minute de silence, à ces deux anciens deL’Épaulette nous joignons nos camaradesd’active morts en service ces dernières années.Avec l’adjoint au maire, les colonels Lagardeet Schricke déposent une gerbe sous les nomsdes Lamonziens morts pour la France.À l’issue de ce temps de mémoire, nous nousdéplaçons chez le colonel Lagarde où sonépouse nous présente ses ruches et l’apicultureen général. Elle est fière de sa médaille d’orAquitaine 2014 qui récompense son approcheécologique. Le maire nous rejoint à cemoment-là et rappelle qu’il est fier de nousaccueillir, ne pouvant rien refuser au colonelLagarde qui s’investit énormément pour lacommune. Nous rejoignons alors le restaurant « Les 4colonnes » où pendant près de deux heures,nous poursuivons notre connaissance des nou-velles têtes et renforçons nos liens de camara-derie. Pendant le repas, le colonel Lagarde n’aaucune difficulté à vendre son stock de pré-cieux miel. De son côté, le colonel ChristianMax s’est montre favorable à prendre la prési-dence du groupement mais pas avant deux ansen raison de ses engagements. Pour clore cetterencontre, les volontaires pouvaient encorerendre visite à un viticulteur de Pomport, à 6 kms de là. Mais, la chaleur ambiante a invitéles uns à reprendre la route et les autres àmodérer leurs dégustations.Encore une belle journée de L’Épaulette enDordogne ! �

Colonel (er) Yves SchrickeEMIA promotion Narvik (1967-1968)

> Remise du prix2016 de L’Épauletteà l’EOGN

> Remise du prixannuel de L’Épaulette aux majors des DA du Train et du Matériel

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Les officiers réunis à l’issue de la cérémonie de fin de cycle de formation le 21 juillet dernier, qui s’est tenue au sein des écoles militaires de Bourges.

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VIE DE L’ÉPAULETTE

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Profitez bien de Dax » a-t-on pu entendreen quittant Coëtquidan, « vous n’en gar-derez que des bons souvenirs ». Nous y

avions passé six mois à la fin desquels 18 OSC-P déjà qualifiés nous avaientrejoints pour le stage de chef de section.Nous n’avons pas été abusés car chacun desquinze mois passés à Dax restera longtempsgravé dans nos esprits.Le premier de ces souvenirs reste à mes yeuxle ballet des hélicoptères EC120 qui sedémarquaient dans le ciel bleu de ce mois defévrier grâce aux couleurs blanc et rouge dela livrée d’HÉLIDAX. Dès les premiersjours, nous fûmes rejoints par trois marins et3 aviateurs portant à 12 l’effectif de la pro-motion 1PH15. La cohésion est une valeurparticulièrement chère à l’armée de Terremais ces derniers ont largement contribué àl’entraide et la bonne humeur qui régnaientau sein de la promotion. Nos 12 regards tournés « vers le ciel », c’estpourtant « à terre » que nous dûmes patien-ter, à consommer plus d’encre que de kéro-sène. Jusqu’en septembre, nous avons eneffet été initiés à des domaines aussi variésque la météorologie, la mécanique, la méca-nique du vol ou les facteurs humains, quisont autant de notions indispensables à l’ap-prentissage du pilotage et à la bonne exécu-tion des missions à venir.Malgré une impatience palpable de rejoindreles airs et la densité de la « phase sol », letravail et la bonne entente de la promotionont permis à tous d’obtenir le brevet théo-rique.Sans perdre de temps et avant même d’avoirpassé les derniers certificats à Bordeaux,nous commencions la qualification de type,c’est -à-dire la formation propre à chaqueappareil pendant laquelle sont passés enrevue les limitations, les différents circuits etsystèmes…

Ce fut la dernière semaine que nous passionsà 12 puisque l’un d’entre nous a dû rejoindrela promotion suivante pour raison médicaleet je fis le choix d’intégrer la brigade franco-belge afin d’effectuer la formation enanglais. Accompagné cette fois d’un sta-giaire de la police fédérale belge et d’un

ancien pilote de chasse, je ne restais pasmoins en phase avec mes camarades de pro-motion, partageant les mêmes moments fortset les mêmes échéances qu’eux.

Par exemple, le premier vol seul à bord ouvol solo, qui marque la première partie de laformation pratique. Les sensations lors de cevol sont aussi mémorables que l’accueilréservé par les collègues lors du retour devol, puisque la tradition veut que ceux-cinous arrosent abondamment.Une fois les fondamentaux du pilotageacquis, nous nous sommes essayés àquelques manœuvres plus évoluées où nouscommencions à utiliser l’hélicoptère tel qu’ila été pensé : approches à angle fort, volumesrestreints, stationnaires hors effet de sol…Ensuite, vint la « phase campagne » quiconsiste à mettre en application sur des airesde posé non préparées ce que nous avionsassimilé jusqu’alors. En parallèle, nousvolions de nuit pour nous acclimater à desrepères différents et souvent plus rares. A laveille des fêtes de fin d’année, le bilan de lapromotion est bon : la bonne ambiance estappréciée de tous et malgré quelques inci-dents de parcours, le niveau est au rendez-vous.Nous abordions donc la nouvelle annéereposés et enthousiasmés à l’idée de repren-dre les vols, d’autant plus que le stage aucentre de vol montagne approchait à grandspas. Ce stage de deux semaines est trèsapprécié des élèves et desmoniteurs car il permet deperfectionner son pilotagedans un environnementdépaysant autant qu’exi-geant et il renforce la cohé-sion au sein de la brigade.Le soir venu, nous pouvionséchanger et ainsi nous tar-guer de nous être posés surdes sommets enneigés, oud’avoir survolé à basse hau-teur des crêtes si abruptes

que le sol semblait se dérober sous nos pieds.A partir de ce moment, le rythme a semblés’accélérer car la date butoir de la cérémoniede remise des brevets fixée au 20 mai nouslaissait tout juste le temps nécessaire pourterminer le reste de la formation. En effet,aux vols sous jumelle de vision nocturne sesont succédés les vols d’autorotation et denavigation. Les uns nous faisaient voir plate-ment la vie « en vert », les autres nous la fai-saient aborder « sous un autre angle » et lesderniers nous l’ont, pour certains, menéedure.Et pourtant, le 20 mai 2016, grâce au profes-sionnalisme de l’ensemble des personnels dela base-école Général Navelet, de l’investis-sement remarquable de nos moniteurs, del’esprit de cohésion et du travail de chacun,12 brevets de pilote d’hélicoptère furentremis dont un à l’inspecteur de police belge.J’ai eu l’honneur de me faire féliciter etrécompenser par L’Épaulette en qualité demajor de promotion et je peux sans aucunehésitation affirmer, de la même manière quemes camarades de promotion, que je n’aidéjà que des bons souvenirs de Dax. �

Aspirant Thomas MarienPromotion CBA Raymond DRONE

(EMIA 2011-2013)

PRIX DE L’ÉPAULETTE

En bas, la base de Dax, le ballet des hélicoptères EC120 qui

se démarquaient dans le ciel bleugrâce aux couleurs blanc et rouge de

la livrée d’HÉLIDAX.

> Quinze mois de formation OSC-P à Dax

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Remise du prix de L’Épaulette à l’aspirant Thomas Marien le 20 mai 2016, en présence du chef de corps de l’EALAT Dax ; le colonel Benoit Cirée et du correspondant école deL’Épaulette, le lieutenant-colonel Patrick Grimaud.

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VIE DE L’ÉPAULETTEPROMOTION

Insigne du centre de formationinterarmées de renseignement.

La promotion Capitaine de Belsunceintégrait l’EMIA à Coëtquidan en1976. Pour célébrer ce 40e anniver-

saire nous nous sommes retrouvés à unequarantaine sur les « lieux baptismaux »lors d’un WE de juin 2016. Un topo duLCL James (com.emia) et une visite deslocaux nous ont faits prendreconscience des profonds changementsintervenus depuis. Nous avons aussiapprécié la belle salle d’honneur del’EMIA, inexistante à l’époque et ladélicate attention d’une vitrine dédiée ànotre parrain pour l’occasion.Point d’orgue de ce rassemblement, lepassage au monument de la Rangerss’imposait, d’autant plus que c’est laBelsunce qui la fit ériger avec l’épi-taphe : « aux bosses trop tôt ravies ».Un dîner gastronomique à Paimpont etune navigation sur le golfe duMorbihan avec dégustation de fruits de

mer complétaient inévitablement ceprogramme.Chaude ambiance de retrouvailles, mal-gré les « injures » du temps qui, commeun camouflage imparfait n’avaient passuffi à tromper nos mémoires. Donc àrefaire, en Italie, en 2017, sur les tracesdu parrain ! �

LCL (er) François Barral EMIA Promotion de Belsunce (1976-1977)

La promotion de Belsunce (EMIA 1976-1977) est revenue aux sources,

à Coëtquidan et dans le Morbihan.

40 E ANNIVERSAIRE

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> La promotion de Belsunce (1976-1977) a fêté son 40e anniversaire dans le Morbihan

Les Couleurs à l’ÉcoleMilitaire de Strasbourg.

C’est le centre de formation interarmées de renseignement(CFIAR) qui accueillera les participants (point de contact Col Norbert Zorn([email protected])). �

En juillet, la promotion Lcl Broche (GDI (2s) Yann Pertuisel) a fait passer desinformations sur le site de L’Épaulette pou-

vant intéresser tous les officiers d’origineEMIA. En l’occurrence il s’agit d’une cérémo-nie des couleurs que la promotion LCL Brocheorganise le samedi 8 octobre matin àStrasbourg (en marge de son AG) avec une col-lation à l’issue. Tous les anciens de l’EMS sontamicalement conviés mais il faut se faireconnaître pour cela. Les inscriptions se clôturaient le 25 août, maisles retardataires pourront sans doute demanderau GDI (2s) Louis Boyer, chargé du déroule-ment de la cérémonie, s’il est encore possiblede s’inscrire. Rappel des modalités d’inscription :

Inscription obligatoire avant 25 Août 2016• Frais de participation au vin d’honneur/col-lation • Chèque de 20 €à l’ordre de Promotion LCLBroche par participant à adresser à : LCL (R)Robert Martel (voir site Épaulette).

> Promotion Lcl Broche Les Couleurs à l’École Militaire de Strasbourg

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VIE DE L’ÉPAULETTE

Devant le monument aux Morts de lacommune et en présence de la popula-tion, des élus dont messieurs Jean

Grellier, député, Philippe Mouiller, sénateurmaire, Yves Gobin, maire, les présidents dessections de l’UNC du canton de Cerizay etde 18 drapeaux… le général (2s) PhilippeLafoix, président de la section de l’UNC deCirières et vice-président de L’Epaulette, aprocédé le vendredi 14 juin 2016 à la remiseofficielle du nouveau drapeau. Pour expli-quer le sens et la portée de cette cérémonie,il a lu l’ordre du jour suivant :« Ils ont des droits sur nous ». Ainsi s’ex-primait Georges Clemenceau, alorsPrésident du Conseil, le 20 novembre 1917devant les députés au sujet des combattantsde la Marne, de Verdun, du Chemin desDames. Ces droits, il les a défendus avec lebienheureux père Daniel Brottier, aumôniermilitaire, notamment en créant, quelquessemaines avant la fin de la Grande Guerre,l’Union Nationale des Combattants dont lesbuts et les valeurs étaient et sont toujours lesmêmes :• la défense des intérêts et des droits descombattants et du monde combattant,• le devoir de mémoire,• l’esprit de défense et la force morale,• la solidarité envers les plus démunis,notamment les blessés, les veuves et lesorphelins de guerre,• le civisme, le sens national et le patrio-tisme.Si les Poilus et à travers eux tous les com-battants et anciens combattants ont desdroits, nous autres, citoyens qui n’avons pas

connu la guerre, avons des devoirs.Le devoir de mémoire pour tous ceux quisont allés jusqu’au sacrifice suprême, enparticulier nos pères et nos grands-pèresdont les noms sont inscrits sur le monumentaux Morts de Cirières, est certainement leplus symbolique et le plus fort.Ce devoir de mémoire, la section de l’UnionNationale des Combattants et avec elle lesélus, la population et les enfants de l’écolede Cirières l’honorent ici même à l’occasionde toutes les commémorations dont en par-ticulier celles du 8 Mai et du 11 Novembre.Lors de toutes ces cérémonies patriotiques,deux drapeaux seront désormais présents :• le drapeau des anciens combattantsd’Afrique Française du Nord,• le drapeau que grâce à vos dons la sectiona pu acquérir.Ce nouveau drapeau représente toutes lescomposantes de l’Union Nationale deCombattants d’aujourd’hui :• les combattants et les anciens combat-tants,• les soldats de France,• les veuves de guerre et d’anciens combat-tants.Ce deuxième drapeau est en outre intempo-rel. Dans ses plis sont en effet inscritestoutes les guerres et toutes les opérationsqu’a connues la France depuis la création del’Union Nationale des Combattants en 1918 :• la Première Guerre mondiale, 1914-1918,• la Seconde Guerre mondiale, 1939-1945,• la Guerre d’Indochine, 1945-1954,• la Guerre de Corée, 1950-1953,• la Guerre d’Algérie, 1954-1962,

• la Guerre du Golfe, 1991,• les opérations extérieures au Liban, auTchad, en Côte d’Ivoire, en Bosnie-Herzégovine, en Afghanistan, au Kosovo…et en ce moment au Mali et en Républiquecentrafricaine, pour ne citer que les plusimportantes et les plus connues,• et enfin le Service national des Soldats deFrance qui, de près ou de loin, ont soutenutoutes ces opérations et interventions exté-rieures.Anciens combattants, soldats de France etveuves d’anciens combattants de Cirières,ce drapeau aux trois belles couleurs de laFrance est désormais le vôtre. Que ce dra-peau soit enfin pour la jeunesse de Cirièresle signe d’appartenance à la communauténationale pour que Vive la France ! »À cette occasion, deux anciens combattantsde la guerre d’Algérie se sont vus remettrela médaille du Titre de Reconnaissance de laNation.Pour conclure la cérémonie, une minute desilence a été respectée avec la sonnerie « Aux Morts ». À l’issue, les enfants del’école ont chanté « La Marseillaise ».En cortège enfin et derrière les drapeaux,l’ensemble des participants s’est rendu à la salle polyvalente où un vin d’honneurregroupant quelque 120 personnes a étéoffert par la municipalité de Cirières. �

GBR (2S) Gend Philippe Lafoixprésident de la section de l’UNC de

Cirières et vice-président de L’Épaulette(EMIA Général Laurier -1978-1979)

GROUPEMENT

> UNC de Cirières cérémonie officielle de remise de drapeau le 10 juin 2016

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Le général (2s) Philippe Lafoix, présidentde la section de l’UNCde Cirières et vice-président de L’Épaulette, lors de la remise du Drapeau.

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VIE DE L’ÉPAULETTE

Une soixantained’officiers etd’épouses se

retrouvèrent auCercle de l’Armée del’Air à Rochefort lemardi 24 mai en find’après-midi pournotre réunionannuelle, accueillispar Yves et BabethDurozoi, renforcéspar Bernard et JeanneFayaud ainsi que Jean

et Maryvonne Trider. Pot d’accueil, dîneret présentation du séjour remplirent lasoirée.Le lendemain fut consacré à la ville deRochefort, visite centrée sur trois centresd’intérêt : la frégate Hermione, le Muséede la Marine et la Corderie royale.L’Hermione est le navire reproduit àl’identique de la frégate sur laquelleLafayette embarqua pour les Etats-Unisen 1780 en même temps que le Corps expéditionnaire du Comte deRochambeau avec 6000 hommes. Leguide, gabier à bord, lors du voyage auxUSA le 18 avril 2015 sut faire partager la

vie de l’équipage. Le Musée de la Marinedans l’Hôtel de Cheusses présentait desplendides maquettes et une réplique duRadeau de la Méduse. Enfin la Corderieroyale, dans son remarquable bâtiment de374 mètres de long, érigé en 1666 par « l’Ingénieur du Roi pour la Marine »François Blondel permit de réviser lesnotions de matelotage.Notre assemblée générale se déroula auCercle le jeudi 26 matin. Les points tradi-tionnels furent traités : l’EMIA avec lespromotions de jeunes « Général Delayen »et « Lieutenant Nungesser » et les futuresréunions. L’essentiel concerne la viemême de la Promo avec nos différentsproblèmes, décès de notre camarade lecolonel Pierre Leroy en mars dernier.Pendant cette AG, les épouses visitaient leMusée des Commerces d’autrefois danslequel des dizaines de boutiques grandeurnature évoquaient le passé.C’est en embarquant à Port des Barquespour remonter la Charente jusqu’au FortLupin puis en revenant vers l’Océanjusqu’à l’Ile d’Aix que l’on a pu observerl’Île madame, le Fort Enet, le FortBoyard- célèbre par la TV- et l’Île d’Aixoù on a débarqué pour la visiter. C’est

dans cette île que Napoléon est parti en1815 pour Plymouth et Sainte Hélène. Desplaques souvenirs se trouvent dans l’églisede l’île pour rendre hommage aux 254prêtres réfractaires qui sont inhumés icisur les 829 arrêtés et internés dans lessinistres pontons de Rochefort.Au retour, on s’arrêta à Fouras- les –Bainspour visiter le Fort Vauban (en fait du XVe

s.) dont on a une vue panoramique superbeau sommet de sa tour.

C’est en soirée que je remerciai les orga-nisateurs, le Cercle et toute la promo avantle pot et le repas de promotion tradition-nels qui terminaient notre aventure.Après le petit déjeuner du vendredi matin,ce fut un au revoir en attendant la pro-chaine réunion. �

Général (2s) Bernard JouishommeSecrétaire de la Promotion Belvédère

(1963-1964)

PROMOTION

PROMOTION

> La Belvédère (EMIA 1963-1964)à Rochefort les 24 et 27 mai 2016

> Assemblée générale de la promotion Libération de Strasbourg (EMIA 1968-1969), trois jours à Paris

darité, de gaieté, de rires et de chansons.Notons au passage, l’incontournable « Moines de Saint Bernardin » inimitable-ment entamé par notre Béarnais de ser-vice Claude Journaux, chant que nouspoussions jadis, la musette sur le dos, pournous rendre au redouté « Bâtiment L »...Toutes nos réunions annuelles nous rap-pellent combien la force d’une promotion,c’est une unité réalisée autour d’un idéalcommun porté par des hommes qui seconnaissent et s’estiment au-delà dutemps qui passe.Les clefs de l’AG 2015 étaient confiées àJean François Imbert, président régionalÎle-de-France qui s’adjoignait un « régio-nal de l’étape » Bertrand Lepeu. C’estainsi que nous étions près de 80 dans lacapitale, les 13, 14 et 15 octobre 2015.

Désormais, commetous les ans depuis1989, et à l’initia-

tive de notre présidentd’honneur ChristianProuteau, la LDS, pro-motion « Libérationde Strasbourg »(1968-69) se réunitavec « leur bis », enassemblée généraleaux quatre coins del ’ h e x a g o n e .Rappelons aussi que

notre promotion se rassemble, tous lescinq ans, le 23 novembre à Strasbourg,pour commémorer, avec les anciens de la2e DB, la libération de la capitaleAlsacienne.Trois jours (j+n+j) de fraternité, de soli-

Valises et sacs déposés à la résidenceVoltaire (IGESA) pour les uns, dans lesfamilles ou chez des amis pour les autres,rendez-vous était pris au « Pataquès »près de Bercy. Les retrouvailles se faisant,verre à la main comme d’habitude, nouspoursuivons par un dîner un peu particu-lier. En effet, nous avions la surprised’avoir parmi nous le camarade FrançoisBoti Bigore, Ivoirien exilé aux États-Uniset venu pour la première fois depuis 1969retrouver ses copains de promo. Coiffé deson chapeau texan qu’il a conservé tout leséjour, il nous a montré ses talents depoète à la gloire de la France et de la LDS.Merci François d’avoir traversél’Atlantique pour nous, ce fut un grandbonheur.Les dernières consignes données, chacun

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 47

VIE DE L’ÉPAULETTE

Pour la 32e fois, l’association « promotionGénéral Koenig » s’est réunie et a tenuson assemblée générale, du 27 au 29 mai

2016. Organisée cette année dans la régionde Fontainebleau, cette rencontre, en dépitdes contingences de la situation sociale dupays et de la météo a été l’occasion d’unmagnifique parcours historico – culturel dontcomme d’habitude la gastronomie aura été lefil directeur.Décidée de longue date, cette réunion arecelé son lot de surprises et certains ensei-gnements méritent d’être partagés. Toutd’abord, au-delà des vicissitudes de larecherche de lieux d’hébergement et de pres-tations diverses, la nouveauté observée cetteannée a été l’encaissement immédiat (un anavant la réalisation) des acomptes demandéspar les organismes sollicités, ce qui nécessitede pouvoir disposer d’une trésorerie capablede supporter ces dépenses, avant même deconnaître l’effectif réel participant. Autrerévélation due aux possibles désistements enraison des risques de pénurie de carburant :les prestataires de service sont de plus enplus stricts sur les éventuels remboursementset s’en tiennent à l’application stricto sensudes contrats (généralement 30 jours). Ainsi

donc, impossible d’envisager d’arrêter uneactivité dans les derniers jours sans devoiren acquitter l’intégralité du prix, quelles quesoient les circonstances.Heureusement, les désistements ont étéminimes et ce sont soixante-quatre per-sonnes dont 34 PGKmen qui ont rejoint lesud Seine et Marne, pour participer dans labonne humeur aux activités concoctées parl’organisateur local :• visite du château de Fontainebleau, « lavraie demeure des rois, la maison des siècles »,selon Napoléon, habitée continuellementpendant sept siècles ;• assemblée générale et son traditionneldébordement d’horaire, malgré l’amicalepression de l’organisateur « maître de l’hor-loge » ;• après la grande Histoire, culture et petiteHistoire avec les visites de Barbizon et Vauxle Vicomte à la lumière de deux mille chan-delles, où notre camarade Francis deBarbeyrac, président de l’association pro-motion Souvenir, est venu partager quelquesinstants avec nous témoignant ainsi desliens pouvant perdurer entre promotions del’EMIA.Cette partie « officielle » de la rencontre par

une chance extraordinaire s’est effectuéesans être perturbée par des intempéries quipourtant commençaient à éclater parfois vio-lemment et abondamment tout autour de laforêt de Fontainebleau. Il n’en a pas été demême pour un dernier carré prolongeant leséjour par un « after », comportant une croi-sière sur le Loing, qui aura été la dernièreavant les graves inondations qui toucherontla région dans les jours suivants.Au final, comme les années précédentesamitié, cohésion, fidélité auront été au ren-dez-vous de ces 32e rencontres de la promo-tion Koenig. Cette année, l’émotion auraaussi été présente avec la participation à cerassemblement de madame Anne Mallet,veuve du capitaine des sports de Coëtquidandisparu avec nos 23 camarades de promotiondans l’accident d’avion du 30 juillet 1971.Loin de la nostalgie, « la Koenig » reste tour-née vers son avenir : une 33e réunion en mai2017 à Cassis et sa marche vers le cinquan-tième anniversaire de son passage aux écolesde Coëtquidan et sa participation en nombreaux traditionnelles activités de parrainaged’une jeune promotion. Elle espère pour lefutur passer encore entre les gouttes de pluieet de carburant. �

GDI (Er) Christian Cavan, Membre du bureau de l’association

Promotion Général Kœnig (1970-1971)

> La Kœnig (EMIA 1970-1971) est passée entre les gouttesà Fontainebleau les 27 et 29 mai 2016

PROMOTION

« sur les grands boulevards.... même si ily a tant de choses à voir....». En effet nousavions rendez-vous, séquence mili, àl’Arc de Triomphe afin d’y déposer notregerbe, raviver la Flamme et entonner unevibrante Marseillaise pour conclure, àpleins poumons, par « La Prière », sansfausses notes, malgré le vent et le froidqui sévissaient en ce lieu historique.Séquence émotion dans le cœur de cha-cun et... chacune.Deux stations plus loin, nous traversionsle jardin des Tuileries pour rejoindre larive gauche où nous attendait une pénicheprivative « la Guêpe Buissonnière ».C’est ainsi que, au fil de la Seine, le longdes berges et au rythme des monumentsdont l’éclairage rehaussait la beauté et lasplendeur, notre repas de gala se déroulaitdans la joie et la fraternité. Il fallaitcependant regagner nos pénates car une3e journée nous attendait chacun mesu-rant au passage combien une journée pari-sienne peut être trépidante voire haras-

et chacune redécouvrent les joies dumétropolitain… Le lendemain, jeudi 14,pendant que les épouses visitaient l’OpéraGarnier, haut lieu de la vie culturelle pari-sienne, la promo se réunissait en AG auQuartier des Célestins, siège de l’État-major de la Garde Républicaine à Cheval.Le classique d’une AG étant épuisé, nousavons eu le bonheur d’accueillir en 2e

partie, le général de CA (2s) HervéGiaume, président de L’Épaulette. Sansambages, d’une manière directe et dansun langage de vérité fort apprécié, il nousa exposé l’évolution actuelle de l’EMIA,fait réfléchir sur la manière d’agir au pro-fit de nos jeunes camarades et parlé durôle prépondérant de L’Épaulette au seindes différentes associations d’officiers.Nous l’avons, bien entendu, retenu enotage pour notre déjeuner, permettantainsi de poursuivre nos discussions.L’après-midi, en petits groupes, nousavons visité manège, forge, écuries etmusée mais il ne fallait pas trop flâner....

sante. Vendredi très tôt, une bonne tren-taine se retrouvait aux Invalides dans lachapelle Notre Dame aux Armées pour ycélébrer une messe en mémoire de noscamarades disparus. L’office terminé,nous nous retrouvions tous et toutes dansla cour pavée pour visiter, en groupesconstitués, les principales salles du muséede l’Armée que la plupart n’avait pas revudepuis 40 ans et dont chacun a apprécié larichesse et l’approche pédagogique.Il était aux environs de midi, le Finexcarillonnait à l’horloge du campanile etchacun, après un bref encart, regagnait sagarnison riche une fois de plus de ces troisjours passés.« L’homme le plus heureux est celui quifait le bonheur d’un plus grand nombre »disait Diderot. �

Colonel (er) Jean-François Imbertprésident régional IDF

Promotion Libération de Strasbourg(1968-1969)

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Réunis sous l’Arc de Triomphe afin d’y déposer notre gerbe, raviver la Flamme et entonner une vibrante Marseillaise puis, nous avons conclu, à pleins poumons, par « La Prière ».

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48 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

PROMOTION VIE DE L’ÉPAULETTE

Le groupe présent de la promotion « Narvik » lors de notre AG sous le signe de la Sicile au Club Baîa.

Le 26 mai 2016 à 18h00 s’esttenue en Sicile, au Club BAÏAdi Tindari, l’assemblée géné-

rale ordinaire 2016 de l’associa-tion « Promotion NARVIK del’EMIA ». Le secrétaire a ouvert la séanceen excusant l’absence duPrésident Max Lacharme et duTrésorier Jean-Louis Quintanaempêchés par des problèmes desanté. Puis, une minute de silence a été

observée à la mémoire des 38 camarades depromotion qui nous ont quittés depuis la sor-tie de Coët, avec une pensée toute particu-lière pour Jean Pierrel décédé le 18 mai 2015(dont le décès a été connu que cette année) et de François Vuillien parti le 2 janvier 2016. Une importante délégation de la Promo aassisté aux obsèques de François Vuillien aucours desquelles Jackie Delaleu a prononcéson éloge funèbre (texte sur le site NARVIK). Le secrétaire a informé qu’une plaque com-mémorative « Promotion NARVIK » avaitété remise à Mmes Pierrel et Vuillien pourêtre déposée sur la tombe de nos camarades. Le secrétaire a également fait part du décès,le 21 mars dernier, du fils de notre camaradeet de madame de Montgolfier, emporté bru-talement dans la fleur de l’âge par une gravemaladie. Après avoir donné des nouvelles des absentsqui n’ont pas pu participer à ce séjour, le plussouvent pour des problèmes de santé person-nels ou de leurs proches, le secrétaire s’estréjoui de la présence de Mmes Lhommée,Mioche, Mélin et Vuillien qui confirmentainsi leur attachement à la Promo après ledépart de leur mari. Michel Malbos, secrétaire adjoint plus parti-culièrement chargé de représenter la NARVIK auprès des associations, a rendu compte de sa participation, avec OlivierLatrémolière, à l’assemblée générale deL’Épaulette. Le principal dossier traité lors de cette A.G.a porté sur la création des « APNM »(Associations Professionnelles Nationalesde Militaires) au sein des Armées françaisessuite à une décision de la cour européennedes droits de l’homme. Les APNM sont des Associations chargéesde représenter au niveau ministériel (doncpolitique) leurs adhérents militaires non

retraités. Les APNM, qui peuvent siéger auCSFM (à condition de représenter troisforces armées), et ester en justice, ne sontpas des « syndicats ». Elles ne peuvent pasparticiper au dialogue local (chef de corps)ni siéger au sein des CFM d’armée et négo-cier des accords collectifs ou inciter leursmembres à contrevenir au statut des mili-taires. Vu le niveau de leur intervention, les APNMauront un pouvoir proportionnel à leur nom-bre d’adhérents… L’Épaulette, veut doncêtre l’initiatrice de la création d’une grandeAPNM ouverte à tous (armées et servicesinterarmées). Cette APNM, distincte de L’Épaulette,pourra être en mesure d’occuper utilementun certain nombre des 16 places (sur 61)réservées aux APNM au sein du futur CSFMet L’Épaulette, se positionnera toujours dansles trois places réservées aux associationsreprésentatives des retraités. (Pour le compte rendu complet de cetteassemblée générale se reporter au n° 192 dela revue « L’Épaulette » que chaque membrede la NARVIK devrait recevoir en tantqu’adhérent). En conclusion de cet exposé, le secrétairerappelle qu’aujourd’hui, vu notre âge etnotre (dé)intégration dans le monde civilo-militaire, notre meilleur moyen d’aider noscadets est d’adhérer à L’Épaulette,(L’Épaulette, combien de divisions ? auraitpu dire un certain homme historique). À cet effet, pour les camarades de la NARVIK qui ne seraient pas ou ne seraientplus adhérents de L’Épaulette, un bulletin

d’adhésion est, à toute fin très utile, joint enannexe.En l’absence du trésorier Quintana, JacquesRuelle, trésorier adjoint, a présenté, lesrecettes et les dépenses de l’année 2015.

Comme prévu lors de l’assemblée générale2015, le secrétaire a confirmé que la réuniondu « Cinquantenaire de notre Sortie del’EMS », organisée par le secrétaire ÉmériteJoël Bois, aura lieu début octobre 2017 àStrasbourg. À cet effet, une lettre d’information et depropositions pour cette réunion exception-nelle sera adressée très prochainement auxmembres de l’association. La réunion de parrainage de la 50e Promo « après la Narvik » est toujours prévue enmars 2019 à Coëtquidan. La réunion sous forme d’un « séjour détente »d’une semaine, confirme au fil des ans sonattractivité et sa forte capacité de cohésion ;l’assemblée a donc prévu de reconduire ceformat en 2018. La décision sera prise lors de l’A.G. 2017. L’ordre du jour et les questions épuisés,L’assemblée générale a approuvé le rapportmoral et a donné quitus au trésorier pour lagestion 2015. Le secrétaire a clos l’assemblée générale à19h00. �

Michel Malbos, secrétaire adjoint avecOlivier Latrémolière -

Promotion Narvik (1967-1968)

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> Compte-rendu de l’Assemblée Générale du 26 mai 2016de l’association « Promotion Narvik de l’EMIA »

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> Maréchal un jour

L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 49

Concours d’admission à l’École de Guerre en 2017

Vous trouverez les derniers conseils sur le blog du général (er) Jean-François Delochre : http://marechalunjour.unblog.fr

Un réseau associatif au service des officiers

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

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L ouverture en fin de devoir de culture pose souvent un problème car, paradoxalement, elle intervient en « fermeture » du travail ! Victime du temps, mal maîtrisée elle souffre d‘indigence chronique et laisse le simplelecteur ou, plus gênant, le correcteur sur une mauvaise impression qui, dans ce dernier cas, peut avoir un impact

excessif sur la note.Aussi je vous propose, à l‘image du joueur d‘échec qui dispose d‘une panoplie de vraies ouvertures pour ses débutsde partie, d‘avoir aussi la vôtre pour terminer dignement vos travaux en donnant de la perspective à votreréflexion. Les courts textes figurant ci-dessous sont en partie extraits de corrigés que j‘ai rédigés au cours des cycles antérieurset peuvent servir de base à votre propre bibliothèque.

Les travaux de culture et de synthèse du concours réclament un fonds de connaissancesacquis par l’expérience et l’effort personnel. Je vous rappelle le sous-titre de mon blog : « il n’y a que dans le dictionnaire que succèsvient avant travail ». Une fois cette banalité rappelée, avons-nous fait un grand pas en avant ? Je n’en suis pascertain car à quelques mois du concours les bases sont pratiquement constituées et peuventau mieux être élargies.Heureusement pour les plus démuni(e)s (et les autres !), nos travaux nécessitent aussi technique, c’est le cas de la maîtrise du temps, mais également astuce, c’est le sujet quej’aborde aujourd’hui avec les « ouvertures ».

Donner de la perspective à vos réflexions

Les ouvertures

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50 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE> Maréchal un jour

Techniquement, j‘ai mis entre parenthèses les termes qui spécialisent l‘ouverture. On constate qu‘en les changeanton arrive à des paragraphes facilement exploitables !

DÉFENSE

1. La tendance qui conduit aujourd‘hui à (réduire le soldat à son rôle d‘acteur de la seule mise en œuvre dela force), pourrait ainsi, à terme, atteindre l‘essence même de (notre engagement) en en appauvrissant lesfondements et l‘éthique.

2. Pour ce domaine, comme pour celui plus global de l‘efficacité opérationnelle, l‘obsolescence d‘une partiedes parcs et flottes pourrait cependant contraindre rapidement les capacités d‘adaptation de nos armées.

3. En réduisant de plus en plus le champ de compétence reconnu aux militaires, limité progressivement à laseule mise en œuvre des moyens, nos dirigeants prennent le risque de voir nos officiers passer du staded‘acteurs à celui de simples agents.

4. Une redéfinition des rôles entre les différents secteurs d‘activité et l‘État devrait permettre à ce dernier desurmonter (cet obstacle) et de repenser ses investissements (de défense) dans un cadre économique élargi.

5. Depuis la rupture stratégique de la chute du mur puis de l‘Union soviétique, l‘Occident ne parvient plus àse fédérer du fait de l‘absence d‘un adversaire clairement désigné. Les réflexions menées sur les nouvellesmenaces conduiront nécessairement à moyen terme à une redéfinition profonde de (ces politiques) tanten termes d‘objectifs que de moyens et de partenariats.

SOCIÉTÉ

1. Une plus grande mobilisation internationale reste cependant nécessaire pour réduire les îlots de (« misèreéducative extrême »).

2. Pour pouvoir afficher ouvertement leur foi en des lendemains meilleurs, et pas simplement « attendrel‘avenir comme on attend le train », les Français ont besoin de faire confiance en quelqu‘un qui saura lesguider sur des chemins sûrs.

3. Si le secteur socioprofessionnel capte souvent l‘attention il ne doit pas faire oublier d‘autres sources d‘iné-galités comme l‘accès à la culture et au temps libre qui traduisent une absence d‘autonomie réelle.

4. Certains peuvent estimer que les communautés ont des droits qui, dans certaines circonstances, primentceux des individus qui les composent. Toute la question est de savoir si l‘existence de communautés forteset reconnues facilite ou empêche l‘intégration.

ÉCONOMIE

1. La régulation de la concurrence avec les pays émergents, le soutien des sursauts démocratiques (des prin-temps arabes) peuvent conduire à une communauté croissante d‘intérêts dont la recherche apparaîtcomme une voie à privilégier dans la lutte contre (le terrorisme).

2. La nécessaire et difficile (transition vers des ressources non fossiles) risque de faire resurgir à terme desréflexes de survie économique et politique dont les bonnes intentions actuelles pourraient être les pre-mières victimes.

3. Si l‘horizon de la moitié du siècle constitue la limite de visibilité actuelle, de nombreux experts fixent à(2075) le rendez-vous déterminant pour juger de la réussite ou de l‘échec de notre conversion politique ettechnique (dans le domaine énergétique).

RI

1. Pour que cette situation puisse changer un jour, il faudrait donner (à l‘Organisation des Nations Unies) unrôle élargi, assorti d‘un pouvoir contraignant sur les gouvernements. Mais la difficulté à achever (laconstruction européenne) montre bien les limites et, sans doute, l‘utopie d‘une telle entreprise.

2. Aujourd‘hui, nos sociétés sont fragilisées par le maelstrom de la mondialisation qui dilue les repères ou, aucontraire, tend à les schématiser. Il est de plus en plus vital que les nations et leurs dirigeants (redéfinissentet défendent les « lignes rouges » qui les protègent). À défaut, ils risquent de devoir se soumettre à desvolontés qui les dépassent.

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> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

Retrouvez d’autres informations sur le blog :http://marechalunjour.unblog.fr

3. « Ceux qui optent pour le moindre mal tendent très vite à oublier qu‘ils ont choisi le mal ». Ce constatd‘Hannah Arendt applique un éclairage cru sur la fragilité croissante des valeurs qui ont permis l‘émer-gence des nations occidentales, émanations d‘empires qui se sont crées, certes par les armes, mais surtoutpar le rayonnement culturel.

PASSE-PARTOUT

1. Pour autant, les voies de recours, reposant sur des synergies multilatérales ne sont pas fermées. Elles pour-raient même être dynamisées et prouver qu‘il n‘y a pas de fatalité du déclin.

2. Cette capacité d‘adaptation reste aujourd‘hui l‘apanage de nos démocraties en dépit d‘une dictature crois-sante du temps court voire de l‘immédiat.

3. Notre société pourrait être fragilisée à terme si, face à des difficultés croissantes, le choix venait à se fairesur des hommes politiques providentiels confondant l‘horizon de la nation avec leur horizon personnel.

4. Confrontée à des équations de plus en plus délicates à résoudre, la France pourrait être amenée à accep-ter une place de puissance moyenne, domaine où le leadership reste à sa portée, plutôt que de courir lerisque de se discréditer dans un jeu dont la maîtrise pourrait rapidement lui échapper.

5. Le retour à une plus grande responsabilité des différents acteurs devra s‘imposer au risque d‘une perte decontrôle aux effets dévastateurs pour nos sociétés, effets qui se discernent aujourd‘hui avec l‘existence de …

6. (L‘information sous toutes ses formes) fait dorénavant partie du quotidien d‘une majorité de citoyens. Pourautant, la place qu‘elle tient est toujours à l‘origine de conflits quand interviennent des facteurs culturels,économiques et surtout politiques.

7. Dans nos démocraties occidentales, les élites sont considérées comme technocratiques et peu aptes à l‘inno-vation. Leur émergence à partir de nouveaux critères comme la capacité à décider dans l‘incertitude et àse projeter au-delà de leur horizon personnel pourrait les conduire à une plus grande autonomie, néces-saire pour faire face aux défis à relever lors des prochaines décennies.

8. « L‘Europe, qui a remplacé l‘héroïsme par le consumérisme, ne sait plus que le monde est tragique. » Cetteréflexion, relevée lors d‘un colloque à l‘École militaire, plaide pour la réappropriation de vertus qui ont per-mis à nos nations d‘affronter, dans le passé, la cruelle vérité des guerres et permettront, demain, de redon-ner sens et portée à nos actions.

9. L‘affirmation de (H.W. Johnson visait au début du siècle précédent le premier conflit mondial). Elle pré-sente en 2013 une singulière actualité en voyant sa pertinence s‘étendre au-delà des seuls (conflits armés)pour gagner l‘ensemble du champ des relations internationales.

L‘instruction sur le concours EDG précise les domaines sur lesquels peut porter le devoir de culture. À vous de fairepreuve d‘imagination pour compléter la bibliothèque figurant ci-dessus. Soyez attentifs aux propos de nos diri-geants et candidats à divers mandats, ils excellent souvent dans la maîtrise de ces phrases « ronflantes » ! > Construction européenne ;> RI et affaires internationales ;> Sociologie, géographie, démographie, civilisation ;> Politique générale de la France ;> Maîtrise des risques ;> Évolution de la politique extérieure de la France ;> Recherche opérationnelle et informatique ;> Stratégie, géopolitique, diplomatie.

Les domaines à explorer

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52 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

Voici un aperçu de la conférence quis’est déroulée le jeudi 15 septembre2016 à 18 heures 30 dans l’amphithéâ-

tre du Mémorial Charles de Gaulle àColombey-les-Deux-Églises.C’est M. Stéphane Demilly, député-maired’Albert (Somme) qui en sera l’orateur.Cette conférence était tirée de son ouvrageréputé faire autorité, intitulé : « Manager avec l’approche Hermann »,dont vous avez ci-jointe la page de cou-verture.M. Stéphane Demilly présente des confé-rences en Europe et en Afrique, qui, de parla nature du sujet, s’adressent bien sûr àtoutes celles et ceux qui sont, seront, ouont été chargé de responsabilités de direc-tion.

Voici le résumé de son propos :Pourquoi pouvons-nous faire preuved’intelligence et d’efficacité dans cer-taines situations et nous montrer parfai-tement inaptes dans telles autres ? Selon le modèle développé par NedHerrmann et inspiré des découvertes enneurosciences, chacun agit en fonction depréférences cérébrales qui conditionnentla manière de se comporter et d’apprendre. Représenté sous la forme d’un cercledivisé en quatre quadrants, ce modèledétermine quatre grandes familles de trai-tement de l’information : logique, orga-nisé, émotif, intuitif. Spécialiste du sujet, Stéphane Demillypropose aux managers de mieux cernerles préférences et les talents de leurs col-laborateurs afin de déterminer les activi-tés dans lesquelles ils seront les meilleurset les plus épanouis. En parcourant cetouvrage, chaque manager découvrira unoutil simple et efficace d’analyse des com-portements humains et parviendra enfin àmettre en musique les talents de chacun.

Gageons qu’avec le temps, certaines DRHsortiront de leur bulle technico-adminis-trative et finiront par intégrer, dans leur

gestion des « ressources humaines » , lesavancées de la psychologie, des sciencescognitives et des neurosciences, de façon àaboutir à une « gestion humaine des res-sources » et surtout à flécher « The rightman in the right place »...Il est à noter que dans son ouvrage,Stéphane Demilly a choisi quatre figureshistoriques pour y transposer la méthodeHermann…dont le général de Gaulle(d’où la conférence à Colombey). �

Lcl Jean-Marie Mosèle EMIA promotion

Lieutenant Bernard de Lattre de Tassigny (1984-1985)

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

> Manager avec l’approche Herrmann

Le Lcl Jean-Marie Mosèle nous propose le résumé d’une confé-rence intéressante sur le management et joint un aperçu d’unlivre qui intéressera ceux qui se destinent à rencontrer leursfuturs employeurs.

SERVICE APPUI RECONVERSION

AUX FUTURS RÉDACTEURS DE

L’ÉPAULETTE

> Quelques consignes pratiques !Adressez vos projets d’articles àL’Épaulette de préférence sous forme defichiers informatique type Word, au for-mat RTF (à : [email protected] et à ;[email protected]). Il estdemandé que les projets ne dépassentpas trois pages de la revue (soit 3000signes/page) iconographie à ajouter.Adressez des illustrations, soit sousforme de tirages photos couleurs, soitsous forme de fichiers numériques, for-mat jpeg, définition de 300 pixels/cm.L’envoi de textes et ou d’illustrations àL’Épaulette vaut acceptation par l’auteurde leur reproduction et de leur publica-tion sans droits.

La rédaction> Nous recommandons aux futurs rédac-teurs de bien vouloir signer leurs articles,de compléter ceux-ci du nom de leur pro-motion, et de bien vouloir légender leursphotos (Nom, prénom, grade, fonction).Nous vous en remercions par avance. �

•••Référent pour les officiers d’active> Le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle

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Chez les militaires sous contrat, l’appré-ciation de la situation professionnelleactuelle joue un rôle non négligeable :45% des satisfaits de leur situation envisa-gent de rester le plus longtemps possible,contre 19% des insatisfaits.

La moitié des militaires a l’impressionque l’institution les incite plutôt à partir,tandis que 33% ne se trouvent incités ni àpartir ni à rester, et que seulement 17% sesentent incités à rester.Les militaires du rang se trouvent davan-tage incités à rester (22%) que le person-nel de carrière (11%). Parmi le personnelde carrière, les sous-officiers se sententplus souvent incités à partir (55%) que lesofficiers (45%).

Logiquement, ceux qui se sentent incités àpartir manifestent moins l’intention derester militaire le plus longtemps possibleque les autres. Cet effet est d’autant plusnet chez le personnel sous contrat (27% deceux qui se sentent incités à partir projet-tent de rester le plus possible contre 45%de ceux qui ne se sentent pas incités à par-tir) vs le personnel de carrière (46% deceux qui se sentent incités à partir projet-tent de rester le plus possible contre 56%ne se disant pas incités à partir).Les militaires sont 48% à « suivre lesopportunités d’emploi qui pourraient seprésenter à eux dans le civil » (25% « oui,tout à fait »). C’est le cas de 74% des mili-taires qui considèrent « tout à fait » lemétier militaire comme une étape de leurvie professionnelle, tandis que ceux qui

cherchent à rester militaire le plus long-temps possible ne sont que 23% à le faire.Face à la perspective d’une reconversiondans le civil, les militaires sont majoritai-rement confiants dans la plus-value deleur expérience militaire : 78% estimentqu’elle représente un atout sur le marchédu travail (32% « tout à fait », 46% « plu-tôt »). Ceux qui en sont le plus convaincussont les marins (85%) et les militaires duSSA (87%, dont 49% « tout à fait »).Les militaires estiment aussi, majoritaire-ment, que leurs compétences actuellessont transposables dans le civil (62%) ycompris, et quelle que soit leur catégoriehiérarchique, les militaires exerçant unemploi à caractère opérationnel (52%).Les militaires croyant au caractère trans-posable de leurs compétences considèrentdavantage leur expérience militairecomme un atout : 89% contre 61% deceux qui ne les jugent pas transposables.

2– La majorité des militaires savent que leministère accompagne la reconversionS’agissant de l’accompagnement proposépar le ministère, 74% des militairesconnaissent : « Défense mobilité,l’agence de reconversion de la défense ».Les militaires connaissant le plus Défensemobilité sont ceux de carrière (82%),contre 71% des sous-officiers sous contratet 67% des militaires du rang.D’autres caractéristiques jouent sur lanotoriété de l’agence :• les officiers des armées (87%) laconnaissent beaucoup plus (54%) queceux du SSA ;• les officiers mariniers la connaissentdavantage (91%) que les sous-officiers del’armée de l’Air (81%), qui la connaissenteux-mêmes plus que les sous-officiers del’armée de Terre (68%) et du SSA (63%) ;• les militaires du rang et sous-officierssous contrat s’étant déclarés à l’affût desopportunités d’emploi dans le civilconnaissent davantage l’agence de recon-version du ministère (74%) que les autres(62%). �

16. Les militaires du rang de l’armée de Terre et dela Marine en emploi à caractère opérationnel se sen-tent davantage incités à rester (36%) que les autresmilitaires du rang (13%).17. Les militaires du SSA sont 95% à le penser.

Droits textes et chiffres DRHMD.

L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 53

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

ÉTUDE D’OPINION

> Étude d’opinion sur la reconversion

[email protected]

Source : DRH-MD/SDPEP, Enquête « Être militaire aujourd’hui », 2015.Champ : militaires en activité au ministère de la défense en métropole.Lecture : 9% des militaires estiment que le métier militaire n’est pas qu’une étape de leur vie professionnellemais n’ont pas l’intention de rester militaire le plus longtemps possible.

Le rapport de la DRHMD de février2015 fait part, dans son chapitre 2,d’une « perception nuancée de la ges-

tion institutionnelle des militaires ». Lareconversion étant « une perspective envi-sagée plutôt avec confiance ». Il est inté-ressant de noter que 50% des militaires nesouhaitent pas une carrière uniquementmilitaire.Nous vous invitons à consulter le rapport« Etre militaire » sur le site de ladéfense/DRHMD.

La reconversion, une perspectiveenvisagée plutôt avec confiance 1– Une étape de leur vie professionnelle,pour un militaire sur deuxLa moitié des militaires perçoit le métiermilitaire comme une étape de sa vie pro-fessionnelle. Si cette perception est majo-ritaire (57%) chez les militaires souscontrat, quel que soit leur grade, les sous-officiers de carrière sont 40% à envisagerleur vie professionnelle de cette façon,tandis que les officiers de carrière sont31% à être dans ce cas.À l’inverse, ceux qui voient dans le métiermilitaire plus qu’une étape ont principale-ment l’intention de l’exercer le plus long-temps possible.Graphique : Place du métier militaire dansle projet de vie professionnelle des mili-taires, selon la catégorie hiérarchique et lestatut « Dans votre cas, diriez-vous que lemétier militaire n’est qu’une étape dansvotre vie professionnelle ? »[Si non] « Avez-vous l’intention de restermilitaire le plus longtemps possible ? »

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Il apprend à travailler son CV, perfec-tionne sa lettre de motivation et surtout, ildémarche sans cesse et sans relâche, sou-vent pour essuyer des refus.Ainsi, en 2014 il prend la décision de sedélocaliser et de répondre favorablementà une offre d’emploi en Charente-Maritime il est nommé chef de bassin etcoach sportif au sein d’un centre de tha-lassothérapie. Si cet emploi lui permet de s’épanouir, ilse rend compte aussi qu’il ne le satisfaitpas totalement et qu’il est maintenantplus attiré vers des responsabilités dans laconception. Il profite alors de sa situationpour développer sur place son réseau, etfinalise son projet. Enfin, depuis février 2016 il occupe lafonction de responsable des sports ausein d’une grosse communauté de com-mune et ce, toujours en Charente.Jamais sans travail, toujours à larecherche du mieux, le Cne (er) Le Lema, durant les années qui ont suivi sondépart en retraite, fait preuve de pugna-cité et surtout de réactivité.Quelles que soient son origine, sa forma-tion, l’officier qui se reconverti doit tou-jours avoir à l’esprit que la recherche d’unemploi doit répondre à deux constantes :d’où je viens et où je veux aller.La route est parfois longue, mais il y atoujours un chemin, son chemin, que l’ondoit tracer de manière méthodique. �

LCL ( R ) Wilhelm BuschEMIA promotion Dalat (1986-88)

responsable des missions SαR etannuaire des promotions.

54 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE> Une carrière militaireriche de diversitéParcours du capitaine (er) Patrice Le Lem

Engagé au titre de l’École Nationaledes Sous-officiers d’Active de Saint-Maixent l’école, le jeune Patrice Le

Lem est incorporé à la 94e promotion (àce jour plus de 300 promotions sont sor-ties de cette école) avec comme spécia-lité les engins blindés. Tout naturelle-ment, après 9 mois de formation, ilrejoint le CIABC de Carpiagne poursuivre sa formation technique sur charAMX 30 B. Il sert ensuite comme chefd’engin au 12e régiment de cuirassiersà Müllheim. En 1984, après avoir passé son CM2, ilchange de spécialité et passe un CT1EPS et un brevet moniteur commando.Il reste au régiment, mais au sein dubureau des sports.Sportif accompli et pédagogue dansl’âme, il rejoint la maison mère dessous-officiers (une première fois) aprèsson CT2 en décembre 1988, année où ilpasse sergent-chef. Il sert 8 ans aucours EPS en tant que moniteur-chefEPS et est nommé adjudant en 1993.Affecté à l’école polytechnique en 1996comme adjudant d’unité et chef de sec-tion sportive (natation), il est nomméadjudant chef en 1998 et après avoirréussi le concours des Majors, estnommé le 1er janvier 1999 avant depasser officier rang le 1er août 2000.Il rejoint la même année le 3e RH àImmendingen (RFA) et sert en tantqu’officier adjoint à l’escadron de com-mandement et d’instruction, futur EBIdu corps. Après 3 années denses, où laremise en question fut permanente, ilest muté aux École de Saint-CyrCoëtquidan comme officier adjointchargé de la planification et program-mation à la division EPMS.Nommé capitaine l’année suivante, ilprend alors le poste d’Officier dessports des écoles.À l’été 2007, retour à la maison mèredes sous-officiers comme commandantd’unité d’élèves sous-officiers au 4e

bataillon. À l’issue de deux annéespleines de commandement, il est affectécomme officier adjoint au 2e bataillon.

Mais pour lui la boucle est bouclée, àl’automne 2011 il prend la décision dequitter l’institution en bénéficiant dupécule et est placé en position de retraitele 1er septembre 2012.Cette riche carrière lui a permis de cul-tiver une certaine faculté d’adaptation etla volonté de toujours aller de l’avant,ce qui va lui servir durant les années àvenir.

Seconde partie de vieprofessionnelle :Le premier objectif fut de pouvoirrépondre aux exigences pour prétendreà la deuxième partie du pécule, c’est àdire pouvoir présenter 12 bulletins desalaire dans les 24 mois qui succèdentau départ. Alors, si possible chercher unemploi stable et intéressant, mais ce nefut pas l’objectif principal. C’est ainsiqu’il fut conducteur de bus scolaire pen-dant deux ans. Tout en conservant unpied dans la partie sportive en occupantun poste de maitre nageur de manièreponctuelle et en effectuant tous les rem-placements possibles dans ce domaine.C’est deux années lui ont permis demûrir son projet professionnel, et desavoir qu’il voulait continuer dans ledomaine de compétences qui lui étaitfamilier le sport, mais si possible avecdes responsabilités de conception.Le bouche à oreille, le réseau, les ren-contres durant ces deux années lui ontégalement permis de mieux cerner lemarché de l’emploi dans cette branche.

DR

Le Cne (er) Le Lem devant la devise de l’École Nationale des Sous-officiers d’Active de Saint-Maixent.

TÉMOIGNAGE RECONVERSION

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 55

MAI 2 mai : - Déjeuner de travail avec leGénéral de corps d’armée Bruno Le Ray,Gouverneur militaire de Paris. 4 mai : - Cérémonie Arc de Triomphe -Prise de Flamme relais PromotionLieutenant Nungesser de l’EMIA.10 mai : - Rencontre MINDEF - MEDEF- Paris.18 mai : - Conseil d’administration del’UNCRSEA à la Direction centrale duSEA - Fort de Vanves (cadre APRODEF)- Déjeuner AG de l’ADO - Ecole militaire.26 mai : - Réunion du réseau Épaulette(présidents de groupement, correspon-dants de formation Terre et Gendarmerie)- Fort Neuf de Vincennes.

JUIN2 juin : - Déjeuner de travail avec lePrésident de l’AGPM.13 juin : - Réunion DICoD - Paris Balard.21 juin : - Réunion du Comité Nationald’Entente - École militaire.22 juin : - Intervention à la Mission dereconversion des officiers - Fort Neuf deVincennes.- Réunion du Conseil d’administration deL’Épaulette.

JUILLET4 juillet : - Réunion du Conseil dePerfectionnement de l’EMIA - Tours.12 juillet : - Réunion avec le Général (2s)J-P Michel, président d’Implic’Action. - Signature de la convention de partenariatCAP2C et Implic’Action.- Entretien avec Madame Jeske, déléguéegénérale du Réseau Entreprendre.- Réunion avec l’IC1 Philippe JEAN, pré-sident de la CAIETA (cadre APRODEF).

22 et 23 juillet : - Triomphe auxÉcoles de Saint-Cyr Coëtquidan. - Adresse aux futurs officiers de recrute-ment tardif (OAEA, OAES, Rang).- Remise des prix aux OSC du 4e Bataillon des ESC.

SEPTEMBREDébut septembre : rencontre de la secré-taire du CFM SSA et de ses conseillersCPO et CPNO à propos de nos démarchesAPNM-APRODEF.- Rencontre du CFMT, échange sur laconcertation entre l’Armée de Terre dansle cadre des APNM.

Au cours du mois, rencontre avec le DRHAT(sujet développé APNM et APRODEF).30 septembre : - Réunion du Bureau deL’Épaulette - Fort Neuf de Vincennes. �

> Activités du président de L’Épaulette > RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

AGENDA

Cérémonie Arc de Triomphe - Prise de Flamme relais PromotionLieutenant Nungesser de l’EMIA.

Réunion avec le Général (2s) J-P Michel, présidentd’Implic’Action et signature de la convention de partenariatentre CAP 2C et l’Association Implic’Action.

Les Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, la remise des sabres parnotre président aux lauréats du 4e Bataillon des ESCC lors duTriomphe.

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56 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

CARNET

DÉCÈS> Madame Jacqueline FAVIER, veuve duLieutenant-colonel (er) François FAVIER(INF-OR-65), le 28 juillet 2015 à Is-sur-Tille.

> Lieutenant-colonel (er) Jean POSWIAT(INF-OR-59), le 11 décembre 2015 àSainte-Féréole.

> Lieutenant-colonel (er) Pierre LEBLAN(INF-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52),en 2016.

> Commandant (er) Emmanuel DIEU-DONNÉ (CS-OT-69), en 2016 à LaGarenne Colombes.

> Général (2s) Jacques BODEZ (TDM-OAEA-39), en 2016.

> Madame Paulette CHAPALAIN, enmai 2016 à Gigondas.

> Colonel (er) Albert AMATE (INF-OAEA-42), en mai 2016 à Aix-en-Provence.

> Major (er) Pierre BADEL (INF), frèredu Colonel (er) Alain BADEL (TRS-EMIA-Capitaine Cardonne-75/76), le 5mai 2016 à Pertuis.

> Lieutenant-colonel (er) Jean-RobertFRESSE (INF-EMIA-Capitaine Cazaux-74/75), le 20 mai 2016 à Gardanne.

> Lieutenant-colonel (er) Michel VERGER (TDM/INF-EMIA-CapitaineCazaux-74/75), le 21 mai 2016 à Saint-Sorlin-en-Valloire.

> Colonel (er) Jean, Christian CUVELOT(INF-EMIA-Serment de Koufra-62/63),ancien président du groupement Epaulettedu Rhône, époux du Lieutenant-colonel(er) Line CUVELOT, née LECUYER(CTA/GSEM-EMCTA-Intendant GénéralSabourin-79), membre du Conseil d'admi-nistration de L’Épaulette de 2002 à 2007,le 26 mai 2016 à Lyon.

> Colonel (er) Guillaume TANNEAU(INF-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52),le 1er juin 2016 à Penmar’ch.

> Madame Christiane RIBEYROLLES,veuve du Colonel (er) Olivier RIBEY-ROLLES, le 19 juillet 2016 à Viroflay.

> Lieutenant-colonel (er) Michel COEUR-JOLY, (INF-EMIA-Plateau des Glières-69/70), président du groupement Epaulettede Haute-Saône de 1999 à 2014, le 7 août2016 à Jasney.

> Malonn, le 17 mai 2016, au foyer deThibaut et Roxanne LE BUREL, etNathan, le 17 mai 2016, au foyerd’Erwann LE BUREL et Marie FISCHMEISTER, quatrième et cin-quième petits-enfants du Capitaine (er)Véronique BONNEAU (CTA/GSEM),membre du Conseil d’administration deL’Épaulette.

> Camélia, première petite-fille du Lieutenant-colonel (R) RolandCOLONGES (GEN-EMIA-LieutenantHenri Leclerc de Hauteclocque-82/83) etde Madame, au foyer de leur fille Audrey,le 25 juin 2016 à Paris.

> Julien, troisième petit-enfant etdeuxième petit-fils du Lieutenant-colonel(er) Jacques ALLAVENA (ABC-EMIA-Centenaire-81/82) au foyer de Claire etJean-Christophe MONIN, le 8 juillet 2016à Dijon.

> Albane, fille du Sous-LieutenantFrançois-Xavier CHOMEL de JARNIEU(EMIA-Colonel Vallette d’Osia-2015/2017) et de Madame, le 9 juillet2016 à Guer.

> Bérénice, huitième petit-enfant duGénéral (2s) Philippe LAFOIX (GND-EMIA-Général Laurier-78/79), vice-prési-dent de L’Épaulette, et de Madame, aufoyer de Claire et Geoffroy BRICHLER,le 13 juillet 2016.

> Thylan, cinquième petit-enfant duLieutenant-colonel (er) Thierry DARLY(TDM-EMIA-Capitaine de Belsunce-76/77) et de Madame, au foyer du MaîtreThibaut DARLY (Aéronautique Navale)et de Madame Audrey BERNI, le 14 juil-let 2016 à Brest.

> Lucie, petite-fille du Lieutenant-colonel(er) Marc HENNINGER (INF-EMIA-DuSouvenir-71/72) et de Madame, le 25 uil-let 2016 à Metz.

> Camille, troisième arrière-petit-enfant duGénéral (2s) André CHOFFEL (INF-ESMIA-Union Française-52/53) et deMadame, au foyer de Jennifer et AntoineLEONARDI, le 5 août 2016 à Montpellier. �L’Épaulette adresse ses félicitations auxheureux parents et grands-parents.

MARIAGES> Elodie, fille du Lieutenant-colonel (er)Pascal TRUSCH (EMIA-LieutenantBernard de Lattre de Tassigny-84/85) et deMadame, petite-fille du Lieutenant-colo-nel (er) Gilbert TRUSCH † (EMA-Hollemaert-62/63), avec Monsieur ArnaudMONTAGNIER, le 9 avril 2016 à Saint-Max.

> Adeline, fille du Lieutenant-colonelGabriel TORO (EMIA-Valmy-88/90) etde Madame, avec Monsieur David LAR-GHI, le 16 avril 2016 à Montpellier.

> Matthias, fils du Lieutenant-colonelHervé LESTIEN (EMIA-Les Combats deTu-Lê-92/94) et de Madame, petit-fils duGénéral (C.R.) Jacques LESTIEN et deMadame, avec Mademoiselle ManonSORIANO-RAMIREZ, le 9 juillet 2016à Arlebosc. �

L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux debonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES> Andréa, deuxième petit-enfant et pre-mier petit-fils du Colonel Daniel BOU-CHEZ (GND-Hondschoote-86/89), aufoyer de Céline et Jean-BaptisteDAL’MOLIN, le 5 avril 2016 à Caen.

> Olivia, douzième arrière-petit-enfant duGénéral (2s) Bernard POIRIER (ESMIA-Union Française-52/53) et de Madame, le22 avril 2016 à Paris.

> Thomas, quatrième petit-enfant duCapitaine (er) Patrice MASSENET(ORSE-Général Laurier-78/79) et deMadame, au foyer du Sergent-chef BenoîtMASSENET et de Madame, le 3 mai2016 à Castelnaudary.

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L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 57

CA

RN

ET

Au grade de commandantPour prendre rang du 1er avril 2016

> les capitaines : Nicolas GÉRARDIN(ALAT) - Sayfa PHANBANDITH (ABC)- Laurent GRARD (TRS).

Pour prendre rang du 1er juin 2016> les capitaines : Grégory LEFEVRE(INF) - Mathieu TOURNAUX (TRN) -Nicolas ROBINET (TDM/INF).

Pour prendre rang du 1er août 2016- les capitaines : Loïc du FAYET de laTOUR (GEN) - Jean-Baptiste AUTIER(ART) - Eric ELBEL (TRN) - Jean-YvesMATHIS (GEN) - Thibaut MITIFFIOT deBELAIR (MAT) - Guillaume KOLLEN(ART) - Guillaume DUFAY (INF) -Fabrice CLAUDEL (ART) - PierreVALENTINI (ART) - ChristianGINOUVES (TRS) - Jean-Marie FROIS-SART (INF) - Philippe PERRET (GEN).

Au grade de capitainePour prendre rang du 1er août 2016

> les lieutenants : Florian MOREAU(MAT) - Pierre NOUGARET (INF) -Laurent DUMONT (INF) - Jean-BaptisteFOGEL (GEN) - Nicolas VANLOO(GEN) - Pierre-Olivier GOUJON (ABC) -Pierre LAFON (INF) - Christopher ALE-HAUSE (ART) - Maxime RIGOTARD(INF) - Sébastien TENCHENI (ABC) -Deïle TAFFIN (MAT) - Frédéric ROCI-PON (ABC) - Maxence BOSSET (INF) -Jean-Baptiste REPAIN (GEN) - Pierre-Yves BILLIEZ (INF) - Nicolas VAN-DAELE (ALAT) - Antoine BOUCHÉ(INF) - Vincent SCHOUTEDEN (ALAT) -Benoît MONFRAY (MAT) - Jean-Christian SIMON (INF) - GuillaumeSAULET (TRS) - Florent JOLY (INF) -Roman HARNOIS (TRS) - Jordan THI-BIAS (MAT) - Pierre DEMARQUE (INF)- Luc SCHNEIDER (ABC) - ClémentSAINT-DENIS (INF) - Thibault MOU-NIER (GEN) - Ludovic RECOUSSINE(INF) - Emmanuel LE GUEN (TRS) -Anthony ROULIN (GEN) - ChristopherADET (MAT) - Amédée de SAINT-PERN(INF) - Guillaume RIVOISI (ALAT) -Gabriel RORTHAIS (ABC) - Erwann deLEGGE de KERLEAN (ALAT) -Sébastien VALLEIX (GEN) - RochSOURTY (ABC) - Philippe VALADIER(INF) - Carl BUCK (INF) - Charles-Albande FLEURIAN (INF) - Olivier ROYER(ALAT) - Morgan BERTAUD (ART) -Mathieu EGON (GEN) - Pierre-MikaëlPICHON (GEN) - Louis BRAC de laPERRIÈRE (ABC) - Geoffrey FOUR-NIER (GEN) - François GARRIGUES(GEN) - Damien BERG (GEN) - Charles-Henri COUVÉ (ABC) - Julien MARSEU(ART) - Estelle SÊGUINEAU (TRN) -François-Xavier LEQUEUR (ART) -

> Lieutenant-colonel (er) Claude SIGNO-RET (ART-EMIA-Belvédère-63/64), pré-sident du groupement Epaulette de laMarne de 1991 à 2007, le 20 août 2016 àReims.

> Lieutenant-colonel (er) Dan CORDIER(TRN-OR-63), le 26 août 2016 aux Sablesd’Olonne. �

L’Épaulette partage la peine des familleséprouvées par ces deuils et leur adresse et leur renouvelle ses condoléances attristées.

MESURESNOMINATIVES

JORF du 3 juin 2016Arrêté du 2 mai 2016

portant nominationdu directeur général du

foyer d’entraide de la légionétrangère

> Le lieutenant-colonel Hervé DUMUYSest nommé directeur général du foyer d'en-traide de la légion étrangère à compter du2 mai 2016, en remplacement du lieute-nant-colonel Thierry JULLIEN.

JORF du 10 juin 2016Décret du 9 juin 2016

portant affectations d'officiersgénéraux

ARMÉE DE TERRE

> M. le général de brigade Jean-FrançoisLAFONT RAPNOUIL est nommé com-mandant des centres de préparation desforces et commandant de la base dedéfense de Mourmelon-Mailly à compterdu 1er août 2016.

JORF du 8 juillet 2016Décret du 7 juillet 2016

portant affectations d'officiersgénéraux,

nominations dans la 2e sectiond'officiers généraux

ARMÉE DE TERRE

> M. le général de brigade Hubert GOU-PIL est nommé inspecteur à l'inspection del’armée de terre à compter du 1er août2016.

Article 5

Est nommé dans la 2e section desofficiers généraux de

l’armée de terre :

Au grade de général de brigade

Pour prendre rang du 1er septembre 2016

> M. le colonel des troupes de marineJean-Michel LUCCITTI.

JORF du 21 juillet 2016Décret du 20 juillet 2016

portant promotions, nominations dans la 1RE et la 2e section et affectations d'officiers

généraux

Article 6

Est nommé dans la 2e section desofficiers généraux de l'armée deterre :

Au grade de général de brigadePour prendre rang du

1er octobre 2016

> M. le colonel des transmissions Jean-Louis DELAITE

JORF du 22 juillet 2016Décret du 20 juillet 2016

portant nomination et promotion dans l'armée active

ARMÉE DE TERREOFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers des armesAu grade de colonelPour prendre rang du 1er juin 2016

> les lieutenants-colonels : Laurent VON-DERSCHER (INF) - Guillaume de BEL-VATA BALASY (TRN).

Au grade de lieutenant-colonelPour prendre rang du 1er avril 2016

> les commandants : François FELLI(TRN) - Raoul DAMPIERRE (GEN) -Tony SOULARD (ABC) - PhilippeREVERDY (ABC) - Arnaud GUIGNARD(ART) - Philippe GIRVES (INF) - BrunoDEMANET (ART).

Pour prendre rang du 1er juin 2016

> les commandants : Thibaut VAUTERIN(ART) - Fabien TABARLY (ABC) -Christian BAROUX (GEN) - JérômeBLANDIN (MAT) - Frédéric DUPREZ(INF). •••

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58 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

CARNETMahery RAJASPERA RAMAHATRA(INF) - Aurélien MONTAIGNE (TRS) -Julien HAMEAU (ALAT) - BrunoSTEIMLE (TRS) - Amaury RENAUDBLANC-FONTENILLE (MAT) -Alexandre BOUVATTIER (TRN) -Clément BOTTÉE de TOULMON (ART)- Jean-Christophe JOZWIK (MAT) -Pierre GUERRAND (ALAT) - PriscillaPETIT (TRN) - Erik BREHIER (GEN) -Serge SEGBO (ART) - Nicolas PER-RARD (TRN) - Roch FRANCHETd'ESPEREY (GEN) - Luc ALLEMANN(GEN) - Maxime SERRES (ART) -Alexandre OLLIVIER (INF) - ErwanGARREAU (MAT) - Nicolas MAR-CHAND (MAT) - Julien VIVES (TRN) -Axelle ARRIGHI (MAT) - Pierre-AlbanMORINI (TRN) - Jean-Marc FILIPPI(TRS) - Jonathan CARON (TRS) - DenisMOREAU (MAT) - Sébastien DUMO-TIER (TRN) - Basile CALIPPE (MAT) -Pierre PLANTE (ALAT) - Jean-FrançoisMASLONKA (TDM/ART) - PierreLECOINTE (MAT) - Jérémy GEIST(GEN) - Elder MARCOLINO (TRN) -Fabien JORAND (TRN) - Ronald GLAS-SER (MAT) - Roméo BROGI (MAT).

Corps technique et administratifde l'armée de terre

Au grade de commandantPour prendre rang du 1er juin 2016

> le capitaine Fabienne MABIRE, mem-bre du Conseil d'administration deL’Épaulette.

Au grade de capitainePour prendre rang du 1er août 2016

> les lieutenants : Gilles OLIVIER - DavidCHARENTON.

OFFICIERS SOUS CONTRATCorps des officiers des armes

Au grade de capitainePour prendre rang du 1er août 2016

> les lieutenants : Morgane VACHY -Clément BENI.

SERVICE D'INFRASTRUCTURE DE LA DÉFENSE

OFFICIERS DE CARRIÈRECorps des ingénieurs militairesd'infrastructure de la défense

Au grade d'ingénieur en chef de1re classe

Pour prendre rang du 1er avril 2016

> l'ingénieur en chef de 2e classe DidierROUX.

SERVICE DES ESSENCES DESARMÉES

OFFICIERS DE CARRIÈRE

SERVICE D'INFRASTRUCTURE DE LA DÉFENSE

> Ingénieur général de 2e classe EricFLEURY.

Au grade de chevalier

GENDARMERIE NATIONALE

> Lieutenant-colonel François ALARY -Lieutenant-colonel Thierry LANG -Lieutenant-colonel Jean-François TRIPO-GNEY - Lieutenant-colonel PhilippeVAILLER.

ARMÉE DE TERRE

> LCL Laurent ANSART (TRS) - LCLLaurent BANSEPT (INF) - LCL AlainBAULARD (GEN) - LCL Jean-Christophe BERGER (TDM) - LCLFranck BONNARD (TRS) - CDT EricBORNES (MAT) - LCL Michel BOUR-GOIN (GEN) - CNE Laurent CABRI-GNIAC (TDM) - LCL Alain CAMPAGNE(TRN) - LCL Jean-Pierre CHABAS(TRN) - LCL Gilles CHOUAN (INF) -COL Hilaire COURAU (ART) - LCLDenis DEMERCASTEL (TRN) - LCLMatthieu DÉPOIRE (ART) - LCL HervéDUNOYER (ABC) - LCL François-Xavier DUPILLE (INF) - CBA ThierryGAUX (INF) - LCL Jean GIACOMAZZO(MAT) - LCL André-Maïeul HUREL(ABC) - LCL Gilles HUSSON (TRS) -LCL Nicolas JAMES (INF) - LCL RonanLAHUEC (ABC) - LCL Guy LAUGIER(ART) - CEN Bertrand LESPES (TDM) -LCL Régis MANGE (TRN) - CES VincentMARTINOD (ABC) - LCL VincentMONFRIN (MAT) - LCL AlexandreNOEL (INF) - LCL Jean-Paul NOIR(ART) - LCL Thierry NOUAUX (TRN) -LCL Bernard POIROT (ART) - LCLPhilippe STORACI (TDM) - CES MickaëlTESSON (ABC) - CBA Eric VALLORY(GEN) - LCL Philippe VOGEL (TRN).

SERVICE DU COMMISSARIAT DES ARMÉES

> Commissaire en chef de 1re classeOlivier BAYLE. �

L’Épaulette adresse ses félicitations aux nouveauxpromus et décorés.

BULLETINS DE PROMOTION REÇUS

• Extrême-Orient - ESMIA 1950-1952 -Juin 2016.• Lieutenant-colonel Jeanpierre 1959-1961-Juillet 2016.• Amilakvari 1954-1956 - Franchetd’Esperey 1955-1956 - Juillet 2016.• Maréchal de Lattre 1951-1953 - Été2016.

Corps des officiers logisticiens desarmées

Au grade de capitainePour prendre rang du 1er juillet 2016

> le lieutenant Coraline BONHOMME.

Pour prendre rang du 1er août 2016

> le lieutenant Philippe CASSE

JORF du 24 août 2016Décret du 23 août 2016

portant élévation et promotion dans la 1re section d'officiers

généraux

ARMÉE DE TERREArticle 1

Est promu dans la 1re section des offi-ciers généraux de l'armée de terre,avec maintien dans ses fonctions :

Au grade de général de division

Pour prendre rang du 1er septembre 2016

> M. le général de brigade Frédéric BLACHON. �

DÉCORATIONSORDRE NATIONAL DE LA LÉGION

D'HONNEUR

JORF du 3 juillet 2016Décret du 1er juillet 2016

portant promotion et nomination

Militaire appartenant à l’armée active

Au grade d'officier

GENDARMERIE NATIONALE

> Général de brigade Jean-François CAR-RILLO - Colonel Hervé FLAMMANT -Général de brigade Jean-Pierre MICHEL.

ARMÉE DE TERRE

> Colonel François d’ARGAIGNON(INF) - Colonel Michel BONNAIRE(INF) - Colonel Jacques LAPARRA(GEN) - Colonel Philippe SABLAY-ROLLES (INF).

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SOUVENIRS D’UN OFFICIEROTTOMAN (1914-1923)FAIK TONGUÇPréface de Jean-Pierre MAHÉTraduit du turc par leGCA (2s) Bruno ELIE

Si la guerre de 1914-1918 sur le FrontOuest est bien connue, qu'en est-il duconflit qui opposa, sur le Front duCaucase, la Russie, alliée de la France, etl'Empire ottoman, allié de l'Allemagne ?La disparition de ces empires, dès 1918, a fait sombrer dans l'oubli laguerre cruelle que ces Puissances se sont livrée, dans des montagnes gla-ciales en hiver et écrasées de chaleur en été.Cette traduction des souvenirs d'un officier turc, Faik Tonguç, ouvre denouvelles perspectives pour le lecteur français. La période d'instruction,l'arrivée au front, les combats, le froid, la faim, les héros et les incompé-tents : les carnets du jeune chef de section d'infanterie décrivent d'uneplume vivante et parfois acérée, la vie des combattants au jour le jour enen rappelant les particularités mais aussi l’universalité. L'auteur, fait pri-sonnier, relate la lente déportation jusqu’en Russie du Nord, le camp deprisonniers, l'évasion puis le retour dans sa patrie. Une fois en Turquie,dans un pays à l'économie ruinée, il faut se résoudre à vivre et à pratiquerdes métiers de hasard. Couvrant la période de 1914 à 1923 (Premierconflit mondial puis Guerre d'indépendance), ces carnets nous entraînentdans une évocation de première main des rêves et de l'existence de la jeu-nesse turque contemporaine de Mustafa Kemal. Un livre utile, pour com-prendre la Turquie d’aujourd’hui.Parution : 09/04/2015 -538 pagesEditions Petra12, rue de la Réunion - 75020 Pariswww.editionspetra.fr/

L’Épaulette n° 194 • septembre 2016 • 59

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> Pour compléter les rubriques « Dossier, Histoire, Tribune libre »nous vous proposons une sélection d’ouvrages.

AMPUTEZ DOCTEURLaurent CATELAIN

Année noire en Afghanistan, jeudi tra-gique ce 4 août 2011, au cours de l’étéqui restera le plus meurtrier pour l’ar-mée française engagée depuis 2001dans cette lointaine contrée d’AsieCentrale.

Ce jour-là, une terrible explosion pulvé-rise un des trois véhicules blindés quiréalisaient, de nuit, une liaison entre larégion du Parwan et la Kapisa. Troishommes sur les cinq occupants sontblessés, dont l’un très grièvement. Lepronostic vital est engagé. Déclaré mortclinique durant le trajet en hélicoptèrevers l’hôpital militaire français deKaboul, le lieutenant-colonel du grou-pement commando montagne estmiraculeusement ramené à la vie.S’en suivra un long combat de trente-cinq mois pour se reconstruire, accepterce dur coup du sort, le handicap et leregard des autres. Le sien, en perma-nence tourné vers les sommets qui l’at-tendent, puise dans les cimes des Alpeset les yeux de son épouse la force de sebattre inlassablement. Il n’a rien lâchécar la vie mérite toujours d’être vécueintensément, handicapé ou non. « Toutce qui ne tue pas rend plus fort ».L’amour de l’épouse, les prières desamis chers et l’énergie des équipes soi-gnantes ont eu raison de la fatalité. Lecombat contre les blessures, les dou-leurs et le handicap a été gagné. Pour ceux qui souffrent quotidienne-ment dans leur chair, qui doutent del’avenir, il y a toujours une lumière aubout du tunnel.

Né en 1959 en Normandie, LaurentCatelain a répondu à l’appel des cimesdès son plus jeune âge. Engagé dansl’armée de Terre à 17 ans, c’est toutnaturellement qu’il embrasse une car-rière au sein des troupes de montagne,gravissant un à un les échelons dujeune sergent au jeune lieutenant-colo-nel. Féru de compétition et de sportsextrêmes, repoussant sans cesse seslimites, les blessures ne l’ont pas épar-gné. Se relevant à chaque épreuve pourtoujours aller de l’avant et vivre sesdeux passions, il dédie ce témoignageaux blessés de guerre et de la vie.306 pagesEditions Mélibée >

CHARLES DE FOUCAULD

Explorateur du Maroc -Ermite au SaharaRené Bazin

Charles de Foucauld naît en 1858 au sein d’une famille périgourdine. Orphelinà l’âge de six ans, il est élevé par son grand-père, et perd la foi à seize ans.Élève à l’École militaire de Saint-Cyr, puis à l’École de cavalerie de Saumur, ildevient officier et mène une vie dissolue.En 1882, il part en exploration au Maroc, déguisé en rabbin. Cette périlleuseexpédition lui vaut la médaille d’or de la Société Française de géographie.De retour à Paris, son âme aspire à trouver Dieu. Il rencontre en 1886 l’abbéHuvelin, et se convertit.Désirant désormais imiter Jésus à Nazareth, Foucauld entre en 1890 à laTrappe de Notre-Dame-des-Neiges, en Ardèche, puis se rend à Akbès, en Syrie.En 1897, il vit en ermite à Nazareth, puis à Jérusalem. Il revient à Notre-Dame-des-Neiges pour suivre des études de théologie, et estordonné prêtre, à Viviers, en 1901. Afin d’apporter la présence eucharistiqueaux régions non-évangélisées du Sahara, il s’établit à Beni-Abbès, puis dansle Hoggar, à Tamanrasset. Le 1er décembre 1916, le Père de Foucauld, « le frère universel », est assas-siné par des Touaregs. Il est béatifié en 2005. La biographie de René Bazin révèle une personnalité remarquable, au destinexceptionnel et à la spiritualité profonde.À partir de l’édition originale imposante de 1921, René Bazin publie avecimprimatur du 19 septembre 1926, « une édition remaniée, afin de rendrel’ouvrage plus aisément accessible ». C’est cet ouvrage que nous présentonsici avec près d’une centaine d’illustrations.René BAZIN (1853-1932), de l’Académie française, professeur de droit à la Facultélibre d’Angers, journaliste et écrivain, a publié de nombreux romans et biographies.468 pages - 11 x 17,8 cm - Editions Parthenonwww.editions-parthenon.com

BIBLIOGRAPHIE

our là une terrible explosion pulvé

Parution : juillet 2016www.editions-melibee.com/Melibée

L’IDÉAL DE JEANLARTÉGUY

Guillaume MalkaniLartéguy : un demi-siècle d’aventures,de combats et d’écriture flamboyante.Un anticonformiste inclassable animéd’un idéal auquel il a consacré touteson œuvre : la défense des valeursd’une civilisation qu’il savait sur ledéclin. Prix Albert Londres 1955, pion-nier des grands reporters de guerre, ilest l’un des écrivains les plus lus et lesplus controversés de son époque.Son sens inné et novateur du journa-lisme, sa rigueur, son honnêteté et salucidité d’historien servi par uneplume épique ont la vérité du terraincomme leitmotiv et l’honneur pourguide. Qui s’en souvient aujourd’hui,cinq ans seulement après sa mort ?L’analyse de son œuvre, à laquelle selivre ici Guillaume Malkani, dépasse lecadre de la seule étude littéraire. Ellevient à point rappeler que les grandsauteurs ne meurent pas et que lesleçons tirées de leur travail n’ont rienà voir avec les phénomènes de mode.Entrez dans la légende et retrouvezLartéguy : comme si l’éclat vibrant desa voix résonnait encore.Diplômé de l’Université Lumière LyonII, titulaire d’un Master 2 en lettresmodernes, Guillaume Malkani est offi-cier de l’Armée de Terre. D’abordréserviste au sein de la gendarmerienationale, il est issu du IVe bataillonde l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion CBA PERCEVAL 2012-2013). Durant son année en divisiond’application aux écoles militaires deBourges, il a co-dirigé l’écriture d’unouvrage sur l’Arme du Matériel (Parl’ardeur et le fer : paroles de soldats-maintenanciers, Lavauzelle, 2014)..135 pages - 13,5 x 20,5 cmParution : juin 2016Editions Via Romana5 rue du Maréchal Joffre 78000 Versailleswww.via-romana.fr

amille périgourdine Orphelin

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L’HISTOIRE DE L’AFRIQUE DU NORD Bernard Lugan

L’Afrique du Nord est formée de cinqpays (Égypte, Libye, Tunisie, Algérie etMaroc) que ce livre présente dans leurlongue durée historique. À l’est, centréesur l’étroit cordon du Nil, l’Égypte déve-loppa, dès le 5e millénaire av. J.-C., unecivilisation aussi brillante qu’originale. Àl’ouest, en Berbérie, apparurent au VIesiècle av. J-C., trois royaumes berbèresdont les limites correspondaient auxactuels États du Maghreb. Rome impré-gna ensuite toute la région de samarque. L’empire byzantin qui lui succéda s’établit de l’Égypte jusqu’àl’est de l’actuelle Tunisie, renonçant à la plus grande partie du Maghreboù la « reconquête » berbère eut raison du vernis romano-chrétien. AuxVIIe-VIIIe siècles, l’islamisation provoqua une rupture entre les deux rivesde la Méditerranée ainsi qu’une profonde mutation des sociétés nord-africaines. Au XVIe siècle, l’expansion turco-ottomane subjugua toutel’Afrique du Nord avant de buter sur le Maroc qui réussit à maintenir sonindépendance en s’alliant à l’Espagne chrétienne. Durant la période colo-niale, les Britanniques s’installèrent en Égypte, les Italiens disputèrent levide libyen à la Turquie et, à l’exception de la partie nord du Maroc deve-nue protectorat espagnol, le Maghreb fut tout entier rattaché au domainefrançais. L’Égypte recouvrit son indépendance en 1922, la Libye en 1951.Quant au Maghreb, il connut des péripéties sanglantes avec la guerred’indépendance algérienne (1954-1962). En dépit d’une « arabité » pos-tulée et d’une islamité commune, les cinq pays composant l’Afrique duNord eurent ensuite des destins divers illustrés par l’épisode dit des «printemps arabes ». Riche d’une centaine de cartes en couleur, ce livre estl’outil de référence indispensable à tous ceux qui veulent connaître lesconstantes qui fondent la géopolitique de cette arrière-cour de l’Europequ’est l’Afrique du Nord.

736 pages. - 72 cartes couleur - Index et bibliographie - Prix : 29€• Il est possible de le commander directement à l'Afrique Réellemoyennant une participation aux frais de port :6€ pour livraison (colissimo suivi) en France métropolitaine, soit35€ - 10€ pour l’UE, soit 39€ - 15€ pour le reste du monde etDom-Tom, soit 44€.• Pour le commander à l’Afrique Réelle :http://bernardlugan.blogspot.fr/2016/05/nouveau-livre-de-ber-nard-lugan-histoire.html

da s’établit de l’Égypte jusqu’à

LES NAUFRAGÉS DU SAHEL,

Mali- janvier 2014Henri Roure

Le roman que nous vous présentons, « Les naufragés du Sahel, Mali- janvier2014 », aurait dû précéder l’essai « Sauvons notre laïcité –essai sur lacrise musulmane en France » car il enest l’origine... Mais les voies éditorialesne sont pas obligatoirement celles quel’auteur souhaiterait... En tout état decause, il me semble que tous lesmoyens d’expression sont bons pouralerter, informer et diffuser des idéesqui ne sont pas celles venues de la dic-tature de la pensée unique.

Ce roman constitue, d’une certainemanière, une suite à « Au nom de lahaine » (Cap Béar éditions). « Au nomde la haine », qui traitait de la guerrecivile algérienne des années quatre-vingt-dix, avait l’islam au cœur dusujet, au travers des réactions demusulmans d’une même famille, face àla violence et aux incohérences destextes de leur religion et confrontés,concurremment, aux valeurs huma-nistes de l’Occident. Dans « Les naufra-gés du Sahel, Mali- janvier 2014 » quise situe vingt ans après, (le titre étaitdéjà pris...) quelques personnages ontdisparu mais d’autres ont simplementpris de l’âge. De nouveaux person-nages, bien sûr, apparaissent. Tous sontconfrontés, directement ou indirecte-ment aux questions évoquées vingt ansplus tôt. La guerre civile a certes cesséen Algérie, mais, par capillarité, elles’est exportée et la France y est à nou-veau impliquée. Les affrontements enCôte d’Ivoire, en RCA, au Mali ou ail-leurs en Afrique présentent aujourd’huiune connotation religieuse. Ces guerresralentissent le développement des payset les soumettent aux diktats des orga-nisations et de la finance internatio-nales. La jeunesse y est désemparée et,aspirant à un mieux être, cherche unréconfort dans l’engagement idéolo-gique ou dans l’espoir d’une émigra-tion. « Les naufragés du Sahel, Mali-janvier 2014 », de façon romancée,

60 • L’Épaulette n° 194 • septembre 2016

BIBLIOGRAPHIE

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FERVEUR RELIGIEUSE PENDANT LA GRANDE GUERREPHILIPPE PASTEAUPréface de Mgr Luc RavelEvêque aux Armées

Sollicité pour animer des conférences dans lecadre du centenaire de la Grande Guerre,l’auteur réunit dans cet ouvrage quelquesaspects marquants de la religion catholique pendant le conflit, comme l’en-gagement massif des clercs, la piété du front à l’arrière et les tentatives depaix du souverain pontife. Il s’arrête également sur l’ambiguïté de la « reli-gion patriotique » proposée par l’État, liée à son anticléricalisme latent.Les nombreuses citations de soldats, de prêtres, d’hommes politiques et d’his-toriens incitent le lecteur à faire un parallèle entre les conditions de la pra-tique religieuse au début du XXe siècle et celles, tout aussi radicales, vécuesaujourd’hui.Philippe Pasteau, lieutenant colonel d’active connaissant bien les milieuxmilitaires et catholiques, et mène des activités pédagogiques avec l’univer-sité, des établissements scolaires et des collectivités territoriales, tout en ani-mant une chronique historique sur une radio locale. Il a déjà écrit sur laPremière Guerre mondiale, sur l’artillerie d’Ancien Régime et sur le camp mili-taire de La Valbonne. Préface de Mgr Luc Ravel, évêque aux Armées.190 + cahier photos - Parution : février 2016Editions Via Romana - 5 rue du Maréchal Joffre - 78000 Versailleswww.via-romana.

traite de ces aspects. Cette fiction s’ap-puie sur des faits réels, mais les inter-prète, les modifie et souvent s’enéchappe. Donc toute ressemblanceavec des personnages existants ouayant existé serait pur hasard.

Cet ouvrage est disponible surcommande sur le site:www.cap-béar-éditions.com et,sur commande, dans votre librairiehabituelle.

L’ouvrage «Sauvons notre laïcité » estlié aux « Naufragés du Sahel, Mali- janvier 2014 ».

« SAUVONS NOTRE LAÏCITÉ essai sur

la crise musulmane en France »

Cet essai, publié chez un autre éditeur(Ed2A) est, quant à lui disponible surcommande dans la plupart des librai-ries et sur les sites de la FNAC,d’Amazon, de Chapitre ou encore deLeclerc culture.

Thème des ouvragesL’Occident, pour sa richesse et sa puis-sance technologique, est envié etmenacé. Il attire des peuples qui peu-vent constater les bienfaits de cettecivilisation, mais qui n’y ont pas accès.Il suscite la haine de ceux qui voientleur propre conception du monde bat-tue en brèche par les évolutionssociales et politiques de cet ensemble,à l’évidence majoritairement d’originechrétienne, et l’impression qu’il donned’universalité. La France est ainsi lepays occidental le plus menacé par cesintérêts contradictoires portés à son artde vivre qui s’inclue pleinement danscette civilisation à laquelle elle a trèslargement contribué. Elle subit, simul-tanément, des assauts migratoiresmassifs et la menace de l’idéologie isla-miste « fondamentalement » hostile aumonde de culture chrétienne. Elle est,par essence, violente et conquérante. Pour beaucoup de jeunes Africains,confrontés aux antagonismes de leurspays, où les religions et les clans finis-sent souvent par s’opposer dans la bru-d t l flit l’

LES NAUFRA ÉÉGÉS

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UN OFFICIER FRANÇAIS DANS LES BALKANS1917-1925Tome II :de Salonique au DanubeEcrits du colonel Ordioni présentés par son petit-fils DominiqueDanguy des Déserts

Affecté à l’Armée d’Orient, le colonel André Ordioni séjourne dans lesBalkans de novembre 1917 à octobre 1925. Après avoir combattu en Albanieet Macédoine, il est, après l’armistice, commandant d’armes à Korça (Albanie)puis Skopje (Macédoine) et enfin Galatzi (Roumanie) ; il est ensuite chargé dedélimiter la frontière entre la Bulgarie et la Yougoslavie ; enfin, il représentela France dans la Commission de délimitation des frontières de l’Albanie.Le colonel Ordioni a laissé le récit de ses missions avec des observations surla nature, la vie, l’histoire des pays où il se bat, qu’il administre ou dont ilnégocie les frontières. D’une plume précise et imagée, il raconte avec gravité,poésie, lucidité ou humour ce qu’il voit, ce qu’il vit, ce qu’il ressent. Son souciconstant fut de comprendre et d’aider les populations de ces pays malmenéspar l’histoire et par les guerres.Dominique Danguy des Déserts, petit-fils du colonel Ordioni publie ces écritsdans « Un officier français dans les Balkans » dont le tome I est consacré àl’Albanie et à la Macédoine.Le présent tome II concerne la Bulgarie, la Grèce, le Monténégro, la Roumanieet la Serbie. S’y ajoutent de nouveaux textes concernant l’Albanie et laMacédoine.Cartes, photos et documents, pour la plupart inédits, aident à suivre cesrécits et font revivre une époque de bouleversements dans l’Europe danu-bienne et balkanique.Broché - 395 pagesDominique Danguy des Déserts - [email protected] - amazon.fr

L’ART DE CONDUIREUNE BATAILLE> LES TACTIQUES DES PLUS GRANDS STRATÈGES DE LA BATAILLE DE CANNES À LA GUERRE DU GOLFEGilles Haberey &Hugues Perot

Avez-vous toujours rêvé de découvrirles secrets des grands stratèges ?D’apprendre comment triompher surles champs de bataille ? Cet essaiinédit présente les onze tactiques les plus efficaces de l’Histoire. En s’ap-puyant sur de nombreux exemples historiques, Gilles Haberey et HuguesPerot les analysent et expliquent pourquoi elles ont permis de vaincre. Del’Antiquité à la fin du XXe siècle, le lecteur plonge ainsi au cœur desbatailles les plus célèbres et découvre, juché sur les épaules des plusgrands stratèges, les tactiques les plus redoutables : créer la surprise,contre-attaquer au bon moment, disloquer par le choc, frapper sur lesarrières, mener une embuscade…Un ouvrage particulièrement riche qui remet à l’honneur beaucoup decombats méconnus.Saint-cyrien, le colonel Gilles Haberey est breveté de l’École de guerre. Ila commandé le 92e régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand, a été pro-fesseur de tactique au Cours supérieur d’état-major et a été engagé dansplus d’une dizaine d’opérations extérieures.Il a publié, en 2014, Combatsasymétriques en Afghanistan aux Éditions Nuvis.Saint-cyrien, le lieutenant-colonel Hugues Perot est breveté de l’École deguerre. Il a servi comme chef opérations du 126e régiment d’infanterie deBrive-la-Gaillarde et a été engagé au Kosovo, en Côte d’Ivoire et enAfghanistan. Passionné d’histoire militaire et de tactique, il est actuelle-ment officier traitant à l’État-major de l’armée de Terre à Paris. Broché : 272 pages - Parution : mai 2016Editions Pierre de Taillaceditionspierredetaillac.com

talité, et où le différentiel entre le tauxde fécondité et le nombre d’emploiscréés ne cesse de s’aggraver, la seulesolution pour survivre réside dans l’ex-patriation. Du moins le croient-ils. La plupart sont des fidèles de la reli-gion musulmane, mais d’une religionsimple, voire élémentaire, et « métissée »de maraboutisme, de fétichisme et deculte des ancêtres. Cependant,lorsqu’ils parviennent en France, ouplus généralement en Europe, aprèsdes pérégrinations dangereuses, réali-sant la même absence d’avenir qu’ilsconnaissaient chez eux, leur déceptionest forte ; ils constituent alors unemasse aisément manœuvrable par l’ex-trémisme religieux et la délinquance.

UN OFFICIER FRANÇAISDANS LES BALKANS

Tome I :Albanie et Macédoine

1917-1925Ecrits du colonel

Ordioni présentés par

son petit-fils DominiqueDanguy des Déserts

Affecté à l’Armée d’Orient, le colonelAndré Ordioni arrive dans les Balkansen novembre 1917, et il reste jusqu’enoctobre 1925. D’abord commandantdes troupes françaises et albanaises surle front au Sud du lac d’Ohrid, ildevient, en septembre 1918, comman-dant d’armes de Monastir (Bitola).Après l’armistice, il est administrateurde l’Albanie puis de Uskub (Skopje). Àpartir d’avril 1923, il représente laFrance dans la Commission de délimi-tation des frontières de l’Albanie.Le colonel Ordioni a laissé le récit deses missions avec des observations surla nature, la vie, l’histoire de l’Albanieet de la Macédoine. D’une plume pré-cise et imagée, il raconte avec lucidité,humour, poésie ou gravité ce qu’il voit,ce qu’il vit, ce qu’il ressent. Il fut atten-tif au sort des Macédoniens et sonsouci constant fut d’aider ceux qu’ilappelle « mes amis albanais ».Voici les écrits inédits du colonelOrdioni sur l’Albanie et la Macédoine.Cartes, photos, dessins, documents

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aident à suivre ces récits et à faire revi-vre une époque sans doute méconnuedes lecteurs du XXIe siècle.Broché - 666 pagesDominique Danguy des Dé[email protected]

NOTRE SANG VAUTMOINS CHER QUE LEUR

PÉTROLELa France à l’épreuve du

Proche-OrientJean-Frédéric Poisson

« Notre sang vaut moins cher que leurpétrole ! » Ce cri de détresse illustre l’abandon duProche-Orient par laFrance. C’est l’exter-mination des chré-tiens d’Orient quel’on pleure.Jean-Frédéric Poissona le courage de serendre sur placecontre la bien-pen-sance de l’establish-ment. Libye, Maroc,Turquie, Arabie saou-dite, Liban, Égypte,Syrie, Irak.Il rencontre les réfu-giés, les communautés chrétiennes, lesbénévoles engagés et les autorités reli-gieuses et politiques. Il est reçu à deuxreprises par Bachar el-Assad. Aprèsplusieurs mois de travail intensif, Jean-Frédéric Poisson accuse.La soumission de la France aux monar-chies pétrolières, l’ignorance, la désin-volture et l’immobilisme de nos respon-sables publics, nos alliances avec leQatar et l’Arabie saoudite, tout cecimet en danger la France.Objectivement, en responsabilité, Jean-Frédéric Poisson dresse un constat de laplace de la France en Orient et proposeune diplomatie enracinée et ambitieuse.Cet ouvrage met en lumière les erre-ments de nos gouvernants successifs.Le lecteur découvre la place essentielleque la France a perdue dans tous cespays. Il réalise que c’est une part denotre avenir qui se joue là-bas.Jean-Frédéric Poisson est titulaire d’undoctorat de philosophie et d’un masterde droit social. Il est député de la 10ecirconscription des Yvelines et prési-dent de la commission d’enquête del’Assemblée nationale sur les moyenset le financement de Daech. Il est pré-sident du Parti chrétien démocrate.Auteur de plusieurs essais, Bioéthique,l’homme contre l’homme paru auxPresses de la Renaissance est l’un desplus marquants.188 pagesParution : 23 juin 2016Éditions du Rocherwww.editionsdurocher.fr

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> Pour compléter les rubriques « Dossier, Histoire, Tribune libre » nous vous proposons une sélection d’ouvrages.

plus efficaces de l’Histoire En s’ap-

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Roger Dutailly en est venu relativement tard à lapoésie. C’est ce qui a permis à ses idées et à ses sen-timents de se décanter, de se distiller pour se répan-dre en des images d’une putreté et d’une condensa-tion extrêmes. Un autre phénomène corrobore l’ori-ginalité de sa poésie : de son premier ouvrage, Elégied’Eze Bord de mer, à son second recueil, Extrêmeémonction et au livre actuel, Tout m’est relique detoi, les sources d’inspiration changent du tout au toutmais en respectant des critères de style et de formeabsolument rigoureux, dont l’emploi du sonnet.L’impression qu’on retient de cet ensemble depoèmes, c’est que Tout m’est relique de toi est unrecueil d’une rare intensité, revêtant, selon l’expression de Villiers de l’Isle Adam, « un sup-plément d’âme », plutôt rare à notre époque.

LES LETTRES DE YONI NETANYAHU :LE COMMANDANT DEL’OPÉRATION ENTEBBE

de Yoni Netanyahu(Auteur), Claire Darmon

(Traduction)

Dans la nuit du 3 au 4 juillet 1976, unpetit groupe de combattants de Tsahalse met en route à bord de quelquesvéhicules seulement, vers le vétusteaérogare d'Entebbe. Objectif : libérerplus d'une centaine d'Israéliens déte-nus en otage par des terroristes arabeset allemands épaulés par des soldatsougandais. Le commandant de l'unitéde sauvetage était le lieutenant-colonelJonathan Nétanyahu, tué lors des com-bats qui se déroulèrent dans l'aérogare.Quelques heures après le sauvetagedes otages, au moment où ceux-ci ren-traient en Israël à plus de 4 000 kilo-mètres de distance, la nouvelle de cetteglorieuse opération fut diffusée et lemonde entier fut frappé de stupeur. Onapprit également la mort de Yoni quipassa d'un anonymat quasi absoluimposé par ses fonctions secrètes dansl'armée, à une notoriété généralisée.Des écoles, des jardins d'enfants et desquartiers portent son nom. Yoni estdevenu une gloire nationale pour lepeuple juif. Les Lettres de Yoni quiconstituent une sorte de journal quicouvrent plus de treize années de sa

vie, depuis l'époque où il était lycéenaux Etats-Unis jusqu'aux quelquesjours qui précédèrent sa mort en terreougandaise. Elles sont un témoignagede sa vie et de ses motivations. Le livrese lit comme un récit passionnant richeen descriptions de la vie militaire. Il sedégage ainsi une personnalité hors ducommun, d'une grande beauté inté-rieure. Beaucoup d’amour, beaucoupde patience, de fidélité envers lesidéaux qu'il prenait et les valeurs en les-quelles il croyait : l’homme et la nation.Date de parution avril 2005 Editeur Safed - Prix 65,5€

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BIBLIOGRAPHIE

Roger Dutailly nous offre dans ce recueil un florilège de poèmes plus extraor-dinaires les uns que les autres. Il s’agit d’une poésie puissante, quasi promé-théenne, où le principe vital est aux prises permanentes avec la mort. RogerDutailly pratique surtout l’art du sonnet classique qui, sous sa plume, atteintune densité quasi mallarméenne. Les parties 1 (Chimères d’Asie) et 2(Chimères d’autres contrées) renferment des sonnets sombres et noirs où l’artnervalien est poussé au paroxysme.Ferdinand Stoll

Editions Poiêtêshttp://poesie-web.eu/editions-poietes.html

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TOUT M’EST RELIQUE DE TOIROGER DUTAILLY

EXTRÊME ÉMONCTIONRoger Dutailly

Avec Philippe Torreton, Samuel Le Bihan.François Berléand, Bernard Le Coq et ClaudeRich (sont de formidables hauts gradés).En 1918, dans les Balkans, l’Armistice estdéclarée. Le prestigieux corps franc « bataille tel des guerriers Sioux » com-mandé par le lieutenant, puis capitaineConan se trouve alors dans une forêt aubord du Danube. Envoyés en Roumanieen mission de soutien, toujours mobilisésmais plongés dans l’inaction, désoeuvrés,les hommes de Conan ont du mal à seplier aux lois de la vie civile et se retrou-vent souvent confrontés à la justice.Norbert, un ami de Conan devenu pourun temps lieutenant-rapporteur, secharge d’enquêter sur ces Français com-mettant des méfaits de plus en plusgraves, en vue de les traduire devant leconseil de guerre. Mais, Conan est accuséde meurtre, et Norbert abandonne sonnouveau poste en refusant d’accuser soncamarade, et retourne au front. Lorsd’une ultime bataille, la prise du montSokol, Norbert parvient héroïquement àremporter la victoire et Conan est réhabi-lité pour sa bravoure.

DVDCAPITAINE CONANBertrand Tavernier (1996) D’après un roman historique de Roger Vercel, paru en 1934.

DVDLES SENTIERS DE LA GLOIREStanley Kubrick (1957)D'après le roman de Humphrey Cobb paru en 1935.Avec Kirk Douglas, Ralph Meeker, Adolphe Menjou, George MacReady. En 1916, la guerre de tranchées s’estenlisée. En faisant miroiter un avance-ment, le général de division Broulardincite le général de brigade Mireau à lan-cer un de ses régiments à l’assaut d’uneposition allemande très solide, la cote110, sans renforts ni préparatifs, et avecpeu de préparation d’artillerie. Le régi-ment du colonel Dax, est repoussé par lefeu ennemi au prix de lourdes pertes etdoit se replier. Observant la scène ets’apercevant qu’une partie des hommesn’a pas quitté la tranchée, le généralMireau enrage et ordonne de faire tirerau canon sur ses propres positions pourles forcer à attaquer. Son ordre, oral, estrejeté par son officier d’artillerie. Devant

ce rejet, le général Mireau traduit le régiment enconseil de guerre pour « lâcheté », souhaitantqu’une centaine des soldats soient fusillés. Le colo-nel Dax repousse cette initiative qu’il juge révol-tante. Finalement, le général Broulard pousse aucompromis : seuls trois hommes, un par compagnie,seront jugés. Le colonel Dax demande alors l’auto-risation au général Broulard de défendre les troishommes qui seront désignés. Mais tout son talentne réussit pas à faire fléchir les juges pour qui lasentence ne fait aucun doute : les soldats serontfusillés le lendemain.

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HistoriqueIssue de la fusion des amicales la Versaillaise, la Saint-Maixentaise, la Saumuroise et laVincennoise, l’amicale des anciens élèves officiers d’active (AAEOA) est créée le 24 novembre 1964par le général Gandoët (1902-1995) qui en assure la première présidence.L’AAEOA devint L’Épaulette le 16 novembre 1979.

Adhérents• Les officiers en activité,ou en toute autre position statutaire, appartenant à l’armée de Terre,

à la Gendarmerie ou aux Services communs.• Les élèves-officiers et les officiers-élèves répondant à ces mêmes critères d’origine.• Les conjoints des adhérents décédés.

COTISATIONS• Général et colonel : 55 €• Lieutenant-colonel et commandant : 48 €• Officier subalterne : 36 €• Elève-officier en 2e année : 36 €• Elève-officier en 1e année : gratuit• Conjoint dʼadhérent décédé : 18 €

Bulletin d’adhésionAssociation d’officiers de recrutements

interne et contractuel

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Mandat de prélèvement SEPA

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