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1 É d i t o r i a l La sortie de ce numéro est contemporaine de notre grand congrès, sur deux jours, organisé par notre Présidente en exercice, le D r Mylène Eliot, dans sa ville de Strasbourg sur le thème « De la naissance à l’adolescence : Écoutes différentes ». Notre prochaine réunion aura lieu en 2008. Nous avons maintenant pris notre rythme en alternant un grand congrès sur deux jours en novembre une année et une journée de printemps l’année qui suit avec un thème unique. Pour 2008, notre colloque de printemps aura lieu le 24 mai à Paris. Il est organisé par Éric Bizaguet, actuel Président du Collège des Audioprothésistes, en partenariat avec le P r Alexandre Garcia du CNAM. Il y a cette année une conjonction de thèmes entre le congrès de la SFA et l’EPU des audioprothésistes qui va se tenir en décembre et dont le sujet sera « L’appareillage de l’enfant ». Les audioprothésistes y sont très nombreux et il faut souhaiter que les ORL et les orthophonistes y viennent également, car il s’agit de deux journées d’enseignement particulièrement enrichissantes. La deuxième réunion des équipes pluridisciplinaires de prise en charge de l’acouphène s’est tenue à Paris en septembre dernier. Ces journées de travail en commun ont pour but de dégager un consensus dans cette prise en charge très difficile. Il s’agit d’échanges pluridisciplinaires puisqu’y sont impliqués les ORL, les audioprothésistes, les psychologues, comportementalistes et sophrologues, notamment. Extrait de cette journée, nous avons choisi de donner la parole à Arnaud Coez, audio-prothésiste qui a fait un DEA en imagerie médicale et qui fait pour nous le point sur l’apport de l’imagerie fonctionnelle dans les acouphènes chroniques. Par ailleurs, nos patients acouphéniques ont très fréquemment des troubles du sommeil et la prise d’hypnotiques est fréquente et n’est pas forcément satisfaisante. Une alternative est possible avec la thérapie comportementale et cognitive (TCC) comme nous l’explique le D r Philippe Beaulieu qui prend en charge les troubles du sommeil par TCC. Vous avez certainement entendu parler d’une avancée récente dans la compréhension du phénomène de dégradation de l’audition en milieu bruyant. Le P r Christian Lorenzi qui a dirigé ces recherches nous en parle et le P r Bernard Meyer nous présente le groupement de recherche qui est à l’origine de ces travaux: le GRAEC. Je vous souhaite une bonne lecture. D r Martine Ohresser AM21889 Acouphènes et imagerie médicale Arnaud Coez Le développement récent de nouvelles techniques d’imagerie médicale cérébrale permet de porter un regard nouveau sur l’acouphène, d’approfondir notre connaissance neuro-physio-pathologique du phénomène, de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques et d’évaluer l’efficacité des thérapeutiques proposées. Objectivation des acouphènes en imagerie fonctionnelle Les méthodes d’imagerie fonctionnelle cérébrale dites par activation ont permis de montrer que des patients capables de déclencher leur acouphène à la demande (par un mouvement des yeux) présentaient lors de la perception de leur acouphène une La revue SFA-News est éditée par la Société Française d’Audiologie (SFA) La SFA remercie le laboratoire Ipsen et la société GN Otometrics de leur soutien pour la réalisation de ce numéro. augmentation bilatérale de débit sanguin cérébral dans les aires auditives associatives temporo-pariétales par rapport à la situation où ils ne le percevaient pas 1 . Cette étude fondamentale menée en tomographie par émission de positons (TEP H 2 O 15 ) apparaît capitale en pratique clinique, car elle a permis de montrer pour l’une des premières fois qu’il n’y avait pas de « fantômes », et que la perception décrite par le patient était réelle et sérieuse. Le fait de pouvoir « révéler » le phénomène permet de le démystifier, d’accorder du crédit à la gêne du patient et d’assurer d’emblée une meilleure prise en charge thérapeutique. Curieusement, cette perception consciente ne nécessite pas l’activation des aires auditives primaires. Cette étude suggère donc que la perception de l’acouphène (intensité, fréquence et localisation spatiale) engagerait plutôt des régions temporo- pariétales. Cette observation ne préjuge en rien de la cause de l’acouphène. Simplement, cette région temporo- pariétale connue pour être impliquée par ailleurs dans la représentation interne des sons, participe au phénomène acouphénique. D’autres études 2 ont pu retrouver l’implication d’autres aires cérébrales telles que le colliculus inférieur par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Toute la difficulté des méthodes d’imagerie dites d’activation est de pouvoir bénéficier d’une condition de repos sans acouphènes. Dans cette étude, la condition de repos est l’écoute d’un bruit Réunion des équipes pluridisciplinaires de prise en charge de l’acouphène. Paris, le 15 septembre 2007.

SFA2 8p 5 - Psycha Analyse

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Page 1: SFA2 8p 5 - Psycha Analyse

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É d i t o r i a lLa sortie de ce numéro est contemporaine de notre grand congrès, sur deux jours, organisé par notre Présidente en exercice, le Dr Mylène Eliot,dans sa ville de Strasbourg sur le thème « De la naissance à l’adolescence : Écoutes différentes ». Notre prochaine réunion aura lieu en 2008. Nousavons maintenant pris notre rythme en alternant un grand congrès sur deux jours en novembre une année et une journée de printemps l’année quisuit avec un thème unique. Pour 2008, notre colloque de printemps aura lieu le 24 mai à Paris. Il est organisé par Éric Bizaguet, actuel Président duCollège des Audioprothésistes, en partenariat avec le Pr Alexandre Garcia du CNAM.Il y a cette année une conjonction de thèmes entre le congrès de la SFA et l’EPU des audioprothésistes qui va se tenir en décembre et dont le sujet sera « L’appareillage de l’enfant ». Les audioprothésistes y sont très nombreux et il faut souhaiter que les ORL et les orthophonistes y viennent également, car il s’agit de deux journées d’enseignement particulièrement enrichissantes.La deuxième réunion des équipes pluridisciplinaires de prise en charge de l’acouphène s’est tenue à Paris en septembre dernier. Ces journées detravail en commun ont pour but de dégager un consensus dans cette prise en charge très difficile. Il s’agit d’échanges pluridisciplinaires puisqu’ysont impliqués les ORL, les audioprothésistes, les psychologues, comportementalistes et sophrologues, notamment. Extrait de cette journée, nous avons choisi de donner la parole à Arnaud Coez, audio-prothésiste qui a fait un DEA en imagerie médicale et qui fait pour nous le point surl’apport de l’imagerie fonctionnelle dans les acouphènes chroniques. Par ailleurs, nos patients acouphéniques ont très fréquemment des troublesdu sommeil et la prise d’hypnotiques est fréquente et n’est pas forcément satisfaisante. Une alternative est possible avec la thérapie comportementale et cognitive (TCC) comme nous l’explique le Dr Philippe Beaulieu qui prend en charge les troubles du sommeil par TCC.

Vous avez certainement entendu parler d’une avancée récente dans la compréhension duphénomène de dégradation de l’audition en milieu bruyant. Le Pr Christian Lorenzi qui a dirigé ces recherches nous en parle et le Pr Bernard Meyer nous présente le groupement derecherche qui est à l’origine de ces travaux : le GRAEC.

Je vous souhaite une bonne lecture.Dr Martine Ohresser

AM21889

Acouphènes etimagerie médicale

Arnaud Coez

Le développement récent de nouvellestechniques d’imagerie médicale cérébralepermet de porter un regard nouveau sur l’acouphène, d’approfondir notreconnaissance neuro-physio-pathologiquedu phénomène, de proposer de nouvellesstratégies thérapeutiques et d’évaluerl’efficacité des thérapeutiques proposées.

Objectivation des acouphènesen imagerie fonctionnelleLes méthodes d’imagerie fonctionnellecérébrale dites par activation ont permis demontrer que des patients capables dedéclencher leur acouphène à la demande(par un mouvement des yeux) présentaientlors de la perception de leur acouphène une

La revue SFA-News est éditée par laSociété Française d’Audiologie (SFA)

La SFA remercie le laboratoire Ipsen et la société GN Otometrics de leur soutienpour la réalisation de ce numéro.

augmentation bilatérale de débit sanguincérébral dans les aires auditives associativestemporo-pariétales par rapport à lasituation où ils ne le percevaient pas 1.Cette étude fondamentale menée entomographie par émission de positons (TEP H2O15) apparaît capitale en pratiqueclinique, car elle a permis de montrer pourl’une des premières fois qu’il n’y avait pas de« fantômes », et que la perception décritepar le patient était réelle et sérieuse. Le fait de pouvoir « révéler » le phénomènepermet de le démystifier, d’accorder ducrédit à la gêne du patient et d’assurerd’emblée une meilleure prise en chargethérapeutique. Curieusement, cetteperception consciente ne nécessite pasl’activation des aires auditives primaires.Cette étude suggère donc que laperception de l’acouphène (intensité,fréquence et localisation spatiale)engagerait plutôt des régions temporo-

pariétales. Cette observation ne préjuge enrien de la cause de l’acouphène.Simplement, cette région temporo-pariétale connue pour être impliquée parailleurs dans la représentation interne des sons, participe au phénomèneacouphénique. D’autres études 2 ont puretrouver l’implication d’autres airescérébrales telles que le colliculus inférieurpar imagerie par résonance magnétiquefonctionnelle (IRMf). Toute la difficulté desméthodes d’imagerie dites d’activation estde pouvoir bénéficier d’une condition derepos sans acouphènes. Dans cette étude, lacondition de repos est l’écoute d’un bruit

Réunion des équipes pluridisciplinaires de prise en charge de l’acouphène. Paris, le 15 septembre 2007.

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masquant l’acouphène. Le groupe témoin(sans acouphène) présente uneaugmentation bilatérale de débit sanguincérébral à l’écoute du bruit par rapport à lacondition de repos (silence). Inversement, le groupe « patients » (avec acouphèneunilatéral) ne présente, à l’écoute du bruitpar rapport à la condition où ils neperçoivent que leur acouphène, qu’unefaible augmentation de débit sanguincérébral controlatéral au côté de perceptionde l’acouphène. Deux hypothèsesconcernant le groupe acouphénique ont puêtre émises. Soit le débit sanguin cérébrallors de la perception de l’acouphène estd’emblée à son maximum et le bruitsupplémentaire ne peut pas induire uneaugmentation de débit supplémentaire oubien, l’augmentation de débit sanguincérébral liée à la perception du bruit (demasque) est compensée par la diminutionde débit sanguin cérébral liée à ladiminution de la perception de l’acouphène.Cette étude montre indirectement l’intérêtthérapeutique de l’utilisation de masqueursd’acouphènes.

Modifications anatomiquescérébralesUne nouvelle technique d’imagerie IRM, ditevoxel par voxel (VBM), permet de comparerles rapports de substance grise et desubstance blanche constitutifs du cerveauentre des groupes de sujets 3. Lorsque l’on compare un groupe de sujetsacouphéniques à un groupe de sujets nonacouphéniques, des différences destructures apparaissent entre les groupes. Legroupe de patients acouphéniques présente

une diminution de matière grise dans desaires sous-calleuses qui appartiennent ausystème limbique (FIGURE 1) et uneaugmentation de matière grise dans lethalamus droit postérieur. Ainsi, unacouphène qui devient chronique a desrépercussions directes sur l’organisation descartes corticales, mais également surl’anatomie cérébrale. Les aires sous-calleuses appartiennent au systèmelimbique et jouent un rôle crucial dans laréponse comportementale adaptée àl’environnement sonore. Effectivement, deslésions de cette région chez l’animalréduisent l’habituation au bruit. Chezl’homme, des études en imageriefonctionnelle ont pu montrer que lesréponses comportementales émotionnellesà l’écoute de musique plus ou moinsdissonante sont corrélées avec les variationsde débit sanguin cérébral enregistrées enTEP H2O15 dans cette région. Une perceptionchronique de l’acouphène engendre uneaugmentation du nombre de noyauxcellulaires des relais thalamiques qui nepourraient plus être inhibés et régulés parles structures limbiques qui ont, elles, subiune diminution drastique de leur nombre decorps cellulaires. Une diminution du nombrede corps cellulaires dans le systèmelimbique pourrait engendrer une diminutiondu nombre de récepteurs sérotoninergiquesdans cette région. Ce fait pourrait expliquerles phénomènes dépressifs fréquemmentrencontrés en clinique et suggérer qu’uninhibiteur de la recapture de la sérotoninepuisse être un traitement adapté.Cependant, il faut tenir compte du fait qued’autres modifications anatomiquesexisteraient. Ainsi, d’autres techniquesd’imagerie IRM (tenseurs d’image)permettent de montrer une modification dela structure blanche de certaines fibresnerveuses 4.

Apport de la stimulationmagnétique transcrânienneL’imagerie fonctionnelle peut être couplée àdes techniques de stimulation magnétiquetranscrânienne répétée (rTMS) quipermettent d’induire des lésions cérébralesvirtuelles réversibles 5,6. Cette techniquepermet de vérifier le lien entre l’acouphènechronique et des activations corticalesanormalement augmentées, et de faire lapreuve d’une relation causale entrel’augmentation de débit sanguin cérébral etl’acouphène. De plus, la rTMS à bassefréquence, guidée vers des régionshyperactives révélées préalablement par

imagerie fonctionnelle cérébrale, telles quele carrefour temporo-pariétal (FIGURE 2),permet de réduire l’acouphène en fonctiondu nombre de répétitions (dose reçue) 7. Plusles patients ont souffert longtemps de leuracouphène, moins la neuro-stimulationparvient à réduire l’intensité de l’acouphène.Ces données apportent des preuvessupplémentaires qu’un large réseau corticalest impliqué dans la genèse et laperpétuation de l’acouphène d’autant quel’acouphène devient chronique.

ConclusionComme souvent en audiologie, un dépistageprécoce, permet une meilleure réponse autraitement. Effectivement, l’ensemble de cesétudes montre que si la thérapeutique n’estpas engagée à temps, une réorganisationstructurale profonde se met en place et qu’ilest ensuite plus difficile de l’infléchir. Deplus, les auteurs de ces études en imageriefonctionnelle sont amenés à développer desconditions de repos, sans acouphène parrapport à une condition dite d’activationavec acouphènes. Les moyens utilisés pourobtenir ces conditions de repos par dessubstances médicamenteuses (lidocaïne) oudes dispositifs médicaux (masquage par du bruit ou stimulation magnétique)permettent de faire la preuve indirecte parimagerie de l’efficacité de ces stratégiesthérapeutiques pour réduire la sensationacouphénique. Ainsi, les développementsrécents de l’imagerie représentent l’espoird’une meilleure connaissance de la neuro-physio-pathologie de l’acouphène, unemeilleure prise en charge thérapeutique etune évaluation objective des thérapeutiquesengagées.

2

FIGURE 1 : ACOUPHÈNE CHRONIQUE -DIMINUTION DE LA MATIÈRE GRISE

Localisation, par rapport à un groupetémoin, de la diminution du rapport

matière grise/matière blanche dans lesystème limbique suite à un acouphènechronique (d’après Muhlau et coll. 3).

FIGURE 2 : ACOUPHÈNE - RTMSDétermination chez un individu donné

du lieu d’augmentation du débit cérébral partomographie à émission de positons lié

à la perception d’un acouphène cédant à lalidocaïne avant utilisation de la stimulation

magnétique transcrânienne (d’après Plewnia et coll. 7).

Page 3: SFA2 8p 5 - Psycha Analyse

Bibliographie1. Giraud AL, Chery-Croze S, Fischer G et coll. A selec-

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6. Andoh J. Stimulation magnétique transcrânienne etimagerie par résonance magnétique : application àla modulation du traitement du langage. LesCahiers de l’audition. 2007; 20(3): 13-43.

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AM21890

Insomnie chronique.Apport des ThérapiesCognitivo-Comportementales

Philippe Beaulieu

L’insomnie chronique reste une affectioninsuffisamment reconnue et prise en chargeen tant que telle. Pourtant, la plainte de« mauvais sommeil » concerne 30 à 35 % dela population, et dans de nombreusesétudes épidémiologiques on estime que 10 à15 % de la population présente même lescritères d’une réelle insomnie chronique(difficultés d’endormissement, avecéventuellement des éveils nocturnes et desréveils matinaux précoces, et avec desrépercussions diurnes, durant plus de 6 mois,et survenant plus de 3 fois par semaine).Les répercussions de cette insomnie sontmultiples, affectant le fonctionnementdiurne du patient, sa qualité de vie, sonhumeur. On retrouve chez l’insomniaquechronique un nombre de consultationsmédicales et d’hospitalisations multiplié pardeux, des arrêts de travail multipliés partrois, des accidents du travail multipliés parsept. L’insomnie chronique est, de plus, un facteur de risque indépendant pour le développement ou le maintien de pathologies générales (maladie

précipitants » de l’épisode). Cet échecaboutit alors à l’installation de « facteursperpétuants » qui vont entretenirl’hyperéveil émotionnel, cognitif etphysiologique, et donc l’insomnie (FIGURE 3).Il s’agit tout à la fois de comportementsinadaptés (aboutissant à la fragilisation del’équilibre veille-sommeil et à la mise enplace d’un véritable conditionnementnégatif au coucher) et de processus cognitifserronés concernant le sommeil (attentes,croyances infondées sur le sommeildevenant sources de stress et de frustration).Tout ces changements contribuent donc àentretenir le symptôme initial et à installerune insomnie chronique, non plus« symptôme », mais réelle « insomnie-maladie » évoluant indépendamment pourson propre compte.La pr i se en charge cogni t ivo-comportementale d’une insomnie va sedonner comme objectif d’accroître lespossibilités d’autogestion du sujet par laconstruction et l’acquisition de stratégiescomportementales et cognitives aidant àrestaurer des conditions de vie et desommeil susceptibles de rétablir desrégulations physiologiques normales etd’agir sur les différents facteurs cognitifs et émotionnels entretenant frustration,hyperéveil, stress...Les principales composantes de cetteintervention cognitivo-comportementalesont décrites dans la FIGURE 4.L’intervention TCC se déroule classiquementen environ 8 séances, hebdomadaires audébut de la prise en charge, puis plusespacées. Elle est appliquée en prise encharge individuelle ou en groupe d’environ

3

coronar ienne . . . ) ou psych iat r iques(dépress ion . . . ) .En pratique, lorsqu’un médecin est consulté,c’est dans la grande majorité des cas uneréponse exclusivement pharmacologiquequi est apportée. On sait pourtant, parexemple, que si la prescription deshypnotiques peut être recommandée àcourt terme face à une insomnie transitoire,leur utilisation prolongée est déconseilléeeu égard aux risques qui y sont liés. Laréduction de leur prescription est ainsidevenue depuis quelques années unepriorité de santé publique.

Intérêt et place d’une intervention non pharmacologique :le modèle cognitivo-comportementalIl est aujourd’hui bien admis quel’installation d’une insomnie chroniquerepose notamment sur l’apparition et lemaintien de facteurs comportementaux etcognitifs. Le « modèle » cognitivo-comportemental de l’insomnie s’articuleautour de trois grands types de facteurs :prédisposants, précipitants et perpétuants.L’installation d’une insomnie chronique varésulter, chez certains sujets présentant des« facteurs prédisposants » (biologiques,psychologiques, sociaux) de l’échec desstratégies d’ajustement au stress et àl’hyperéveil mises en place lorsque cessujets doivent faire face à la survenue d’uneinsomnie occasionnelle « réactionnelle »(résultante de la présence d’un ou plusieursévénements stressants, « facteurs

FIGURE 3 : INSOMNIE CHRONIQUEModèle cognitivo-comportemental

Page 4: SFA2 8p 5 - Psycha Analyse

8 patients (rupture de l’isolement, aide dansl’identification des pensées dysfonction-nelles, dynamique de groupe, aide àl’application des consignes).

Efficacité

De nombreuses études ont démontrél’efficacité des thérapies comportementaleset cognitives de l’insomnie chronique (TCC-I)sur l’ensemble des paramètres de sommeil(latence d’endormissement, efficacité dusommeil...) chez plus de 70 % des patients.Les bénéfices du traitement par TCC-I sontmaintenus au cours de suivi allant de sixmois à deux ans. Leur application permetégalement une diminution de la prisemédicamenteuse, et semble aboutir à uneréduction de l’intensité des sympto-matologies anxieuse et dépressive associées.Leur intérêt dans le cadre d’un sevrage deshypnotiques est aujourd’hui bien reconnu.

Les recommandations du National Instituteof Health ainsi que de l’American Academyof Sleep Medecine placent ainsi aujourd’huiles TCC-I comme traitement de premièreintention de l ’ insomnie psycho-physiologique, dite « primaire » (survenanthors de tout contexte co-morbide).

Qu’en est-il des insomnies « secondaires »survenant dans un contexte co-morbide, casle plus fréquent ? On sait que bien souventmalgré un traitement bien conduit de lapathologie « à l’origine » de l’insomnie onassiste à la persistance du trouble dusommeil. On peut en effet penser que,même en présence d’une pathologie« initiale », lorsqu’une insomnie évolue vers

la chronicité, l’implication de mauvaisesstratégies d’adaptation et de compor-tements inappropriés est de plus en plusprobable.En termes de prise en charge, il est doncmaintenant recommandé, au-delà dutraitement de la co-morbidité, de traiterspécifiquement ces insomnies comme celaserait fait pour une insomnie primaire etdonc d’intégrer une approche cognitivo-comportementale à l’arsenal thérapeutique.Plusieurs études ont d’ores et déjà évaluél’efficacité générale des TCC-I sur desgroupes hétérogènes de patients présentantdiverses pathologies médicales et/oupsychiatriques : on y note une améliorationdes paramètres de sommeil sans différencesignificative entre groupes insomnieprimaire et insomnie secondaire. Différentsprogrammes de TCC-I plus ou moins adaptés au contexte de la co-morbiditécommencent également à faire la preuve de leur efficacité dans des travaux ciblant différents cadres pathologiques : dépression, anxiété généralisée, troublepanique, douleur chronique, cancer, SIDA,fibromyalgie...Les TCC-I représentent donc aujourd’hui,appliquées seules ou en association avec untraitement pharmacologique bien conduit sile contexte l’exige, un outil de choix face àl’insomnie chronique. Reste à en aider la diffusion, aujourd’hui encore bienconfidentielle eu égard au nombreimportant de patients pouvant enbénéficier.

AM21891

Démasquage de la parole,enveloppe temporelleet structuretemporelle fine : troisnouveaux conceptspour l’audiologie

Christian Lorenzi, Bruno Frachet, Bernard Meyer

De nombreuses recherches psycho-acoustiques ont démontré que la difficultéprincipale des personnes présentant deslésions cochléaires est une capacité réduiteou abolie de compréhension de la paroleen présence de bruit fluctuant1-9. Plusprécisément, les personnes normo-entendantes présentent une intelligibilitéaccrue en présence de bruit fluctuant parrapport à une situation où le bruit de fondmasquant est stationnaire. Cette capacitédite de « démasquage de la parole dans lebruit >» (speech masking release) semblesystématiquement réduite voire abolie chezles personnes présentant des lésionscochléaires.Jusqu'à récemment, il était généralementadmis que les facteurs principauxcontribuant à cette réduction dudémasquage de la parole correspondaient àune audibilité réduite (telle que mesurée parl'audiométrie tonale) et une sélectivitéfréquentielle dégradée. Ces mêmes étudesont démontré que les prothèses auditivesconventionnelles et les implants cochléairesrestaurent une compréhension quasinormale ou normale dans le silence, maissont généralement inefficaces en présencede bruit fluctuant 5.Des études récentes basées sur de nouvellestechniques de traitement de signal (des« vocodeurs ») suggèrent qu'un troisièmedéficit sensoriel rend compte de l'incapacitéà comprendre la parole en présence debruit fluctuant chez un grand nombre depersonnes atteintes de surdité cochléaire.Un premier ensemble d'études révèle quela plupart des personnes malentendantesprésentent une réduction substantielle de lacapacité à utiliser les informations dites de« structure fine » au sein de chaque bande defréquence de la parole 10. Ces informationsde nature purement temporelle corres-pondent aux oscillations rapides proches dela fréquence centrale de la bandefréquentielle considérée. Il s'agit entre

4

FIGURE 4 : PRINCIPALES COMPOSANTESde l’intervention cognitivo-comportementale

Page 5: SFA2 8p 5 - Psycha Analyse

autres de modulations de fréquence quidoivent être distinguées des informationsplus lentes au sein de chaque bande, à savoir les informations dites « d'enve-loppe temporelle », correspondant auxmodulations d'amplitude lentes, portées parles fluctuations de structure fine (FIGURE 5).Elles doivent également être distinguées des informations spectrales dites de « place d'excitation », informations codéesspatialement (tonotopiquement) au sein dela cochlée et du nerf auditif. Pour chaqueplace d'excitation (tout au moins en dessousde 5 kHz), le système auditif peut extrairedes informations distinctes d'enveloppe etde structure fine grâce aux propriétés desynchronisation des décharges des fibres dunerf auditif (phase-locking) sur la structuretemporelle du signal.

Ces études audiologiques confirment lesrésultats d'études antérieures réalisées avecdes signaux non linguistiques 11-12. Ce déficitsensoriel élémentaire ne peut pas êtreprédit à partir des données de l'audiométrietonale, et est parfois observé chez despersonnes présentant un audiogrammenormal ou quasi-normal, ou des seuils

audiométriques normaux dans une plage defréquence relativement large (< 2 kHz) 12. Undeuxième ensemble d'études conduitesavec des personnes normo-entendantesdémontre que les indices de structure finesont cruciaux pour le démasquage de laparole, et donc l'intelligibilité en présencede bruit fluctuant : en d'autres termes, le faitd'éliminer (artificiellement, par vocodeur)les informations de structure fine (pour neconserver que les informations de place etd'enveloppe temporelle au sein des signaux)dégrade considérablement l'intelligibilité dela parole en présence de bruit fluctuant 8,9,14,15.

Pris ensemble, ces résultats soulignentl'importance des mesures d'intelligibilité dela parole dans le bruit pour l'évaluation desfonctions auditives, et fournissent un cadrenouveau et cohérent pour la compréhensiondes déficits d'intelligibilité de la parolecausés par des lésions cochléaires :démasquage de la parole dans le bruit,enveloppe temporelle et structuretemporelle fine enrichissent aujourd'hui lerépertoire des concepts de l'audiologie. Ces résultats expliquent égalementpourquoi les processeurs vocaux actuels

d'implant cochléaire — processeurs netransmettant pas les informations destructure fine — ne permettent pas derestaurer une intelligibilité de la parole enprésence de bruit fluctuant 8,16,17.Ces études audiologiques et psycho-acoustiques récentes démontrent que lesmesures d'intelligibilité en présence de bruitfluctuant sont plus sensibles à la présencede lésions cochléaires que l'audiométrietonale ou les mesures d'intelligibilité dans lesilence. Elles offrent de nouveaux outils (lesvocodeurs) susceptibles d'enrichir la batteriede tests audiométriques vocaux dans unavenir proche, et ainsi de compléterl'audiométrie tonale et vocale actuelle. Cesétudes pointent également vers denouvelles directions pour l'évaluationobjective des prothèses et des implantsactuels et futurs.

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AM21892

Le GDR CNRS«GRAEC »

Bernard Meyer

La recherche française sur la surdité s’est dotée depuis décembre 2005 d’unenouvelle structure, le groupe de recherche(GDR) CNRS en audiologie expérimentaleet clinique ou GRAEC, initié et dirigé parle Pr C. Lorenzi après quelques années de collaboration avec des clinicienss’intéressant aux surdités profondes et auximplants cochléaires, ainsi que despartenaires industriels, audioprothésistes etorthophonistes.

ObjectifsLe but du GRAEC est de :ll Conduire des recherches supervisées

par des fondamentalistes (universités,INSERM et CNRS) dont les résultatspourraient être exploités par lescliniciens (médecins et ortho-phonistes), les industriels des prothèsesauditives (des aides auditives auximplants cochléaires) et lesaudioprothésistes ;

ll Collaborer avec des audiologistes étran-gers de renommée internationale par :l La réalisation de recherches communesconduites soit en France, soit dans leslaboratoires étrangers,l Leur invitation à faire et animer descolloques scientifiques en France ;

ll Organiser une formation multi-disciplinaire en audiologie expéri-mentale et clinique.

L’absence du métier d’audiologiste qui, enFrance, est éclaté entre plusieursprofessions, contrairement à ce qui existedans plusieurs autres pays, expliqueprobablement la faible représentation denotre pays dans ce domaine sur la scèneinternationale.Le GRAEC qui se veut un réseau nationalmultidisciplinaire en audiologie expéri-mentale et clinique a, ainsi, l’ambition derapprocher les divers métiers impliqués etde les faire travailler ensemble dans laconnaissance et la recherche.

ParticipantsLe GRAEC groupe, depuis 2 ans, lesstructures suivantes dont nous indiquons lenom du responsable scientifique :ll Des laboratoires universitaires

(Université René Descartes Paris 5, le LPP et le LNRS) et des unités CNRS d’Île-de-France : C. Lorenzi, C. de Waele, D. Pressnitzer, J. Bertoncini, W. Serniclaes, S. de Schonen.

ll Des CHUl AP-HP : St-Antoine et Tenon (B. Meyer),Avicenne (B. Frachet), Lariboisière (P. Tran BaHuy), Armand-Trousseau (N. Garabédian),Robert-Debré (T. Van den Abbeele), Beaujonet Necker-Enfants Malades (O. Sterkers et V.Couloignier) ;l CHU Robert Debré de Reims (A. Chays).

ll Plusieurs industriels de la prothèse etde l’implant : MXM (B. Philippon),Advanced Bionics (J. Bestel), Medel (M. Beliaeff),

ll Un groupement d’audioprothésistes :groupement Entendre SAS (S. Garnier),

ll Une association d’orthophonistes :Airdame (A. Dumont, E. Ambert-Dahan,A. Colleau).

La collaboration avec des laboratoiresétrangers est effective pour la recherche etles colloques organisés en France (parexemple, Cambridge : B. Moore ; Allemagne :House of Hearing, B. Kollmeier, etc.). Demultiples séminaires de recherche ontpermis de faire intervenir des chercheurs enaudiologie du plus haut niveau (États-Unis,Royaume-Uni, Allemagne) sur différents

6

A- Les signaux de parole (ici, le son /aba/,graphe du haut) présentent deux formesd’informations acoustiques temporelles : des fluctuations d’intensité lentes et de

quelques Hz (l’enveloppe temporelle du signal,représentée dans le graphe du milieu), et des

fluctuations rapides, de quelques centaines à quelques milliers de Hz

(la structure temporelle fine, représentéedans le graphe du bas).

B- Les recherches du GDR CNRS GRAECen partenariat avec Entendre

ont permis de démontrer qu’une perteauditive cochléaire abolit la perception

des fluctuations rapides, nécessaires à l’intelligibilité dans le bruit, mais préserve la perception

des fluctuations lentes, suffisantes pour l’intelligibilité

dans le silence.

FIGURE 5 : ENVELOPPE ET STRUCTURE FINE :DEUX INFORMATIONS AUDITIVES TEMPORELLES CLÉ !

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7

-4

-2

0

2

4

Signal /aba/

Am

plitu

de

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.70

2

4Envelope

Am

plitu

de

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7-1

0

1Fine structure

Time(sec)

Am

plitu

de

BA

Enveloppe

Signal /aba/

Structure fine

Temps (sec.)

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thèmes (régions cochléaires mortes,troubles auditifs centraux, troubles auditifstemporels, mesure et standardisation destechniques audiométriques vocales dans lebruit, etc.).L’organisation d’une formation universitairemultidisciplinaire de niveau avancé est encours de mise en place à l’Université RenéDescartes (Paris 5) sous la forme d’unitésd’enseignements en audiologie destinéesà divers étudiants, universitaires, etprofessionnels impliqués dans ces domainesde la connaissance.Structure initialement localisée dans etautour de l’Île-de-France pendant les deuxpremières années de son existence, avecdéjà des relations fortes avec l’étranger, leGRAEC a établi des liens pour s’étendre enFrance à d’autres structures de recherche.Cette extension — incluant Lyon (L. Collet,H. Thai Van), Bordeaux (R. Dauman, L.Demany), Toulouse (O. Deguine, P. Barone),Clermont-Ferrand (P. Avan), Marseille (Y.Cazals), Montpellier (J.-L. Puel) et Rennes (B.Godey) — est en cours de validation par leCNRS et devrait être effective fin 2007. Surle plan national, le GRAEC a par ailleursintégré un réseau thématique de recherchedans le domaine de la santé (RTRS, CTRS), la « Fondation de recherche sur le handicapsensoriel », coordonnée par C. Petit et J.A. Sahel.

Conséquences perceptives de dommages cochléairesLes programmes de recherches en coursdepuis 2 ans concernent précisément lesconséquences perceptives de dommagescochléaires.Des recherches expérimentales et cliniquessur l’intelligibilité de la parole et sur laperception musicale sont menées chez despatients malentendants ou implantéscochléaires. Elles portent notamment surl’effet de lésions cochléaires sur la capacitédu système auditif à encoder et utiliser lesinformations auditives lentes (enveloppetemporelle) et rapides (structure fine) dusignal. D’autres études sont réalisées afind’apprécier les limites des systèmes deréhabilitation.Un point important est d’évaluer lesbénéfices des implants cochléaires actuels,ainsi que les performances d’une nouvellegénération de prothèse auditive, combinantle mode de stimulation des prothèsesacoustiques classiques au mode destimulation électrique de l’implantcochléaire.

Ces recherches visent àll Clarifier l’origine des troubles de

reconnaissance des signaux sonores(déficit d’intelligibilité, perceptiondégradée de la musique), en lescaractérisant principalement en termesde trouble des capacités de codageet d’utilisation des informationstemporelles (déficit du traitement desinformations d’enveloppe versus déficitdu traitement des informations destructure fine) ;

ll Fournir de nouveaux outils d’évaluationet de dépistage de la surditécochléaire ;

ll Développer de nouvelles stratégies decodage pour prothèses et implants.

Les premiers résultats du GRAEC révèlentque dès un niveau de perte auditivemodérée, les capacités de codage desinformations rapides du système auditif sontabolies. Or, ces capacités sont cruciales pourl’intelligibilité dans le bruit (particuliè-rement dans les bruits fluctuants) et laperception mélodique.

AM21893

A N N O N C ED E C O N G R E SEPU «Appareillage de l’enfant »,Paris, 7-8 décembre 2007Le Collège National d’Audioprothèseorganise les Vendredi 7 et Samedi 8Décembre 2007 au Centre des Congrès de laVillette un Enseignement Post-Universitairesur « l’appareillage de l’enfant ».Ces journées, qui traiteront des aspectspratiques et quotidiens de l’acteprothétique, se veulent ouvertes à tous lesprofessionnels en charge d’enfantsdéficients auditifs et sont conçues pourtraiter de façon simple et concise l’ensembledes éléments qui interviennent lors de laprise en charge prothétique.Ces journées de formation s’appuieront surla nécessaire complémentarité et la parfaitecohérence qui doivent être celles del’équipe multidisciplinaire qui intervientautour de l’enfant et de sa famille.Le but de cette formation est d’apporter auxparticipants une information concrète etpertinente. En concordance avec lesquestions soulevées par ce sujet

passionnant, les différents exposés de cettemanifestation comporteront un bref rappeldes bases théoriques indispensables, maissurtout une description pratique et imagéedes actes réalisés au cours des phasessuccessives de l’appareillage de l’enfant.Renseignements : Danièle Korba, CollègeNational d’Audioprothèse. 10, rue Molière.62220 Carvin. Tél : 03 21 77 91 24. Mèl :[email protected]

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XVIIIes journées d’étudesde l’ALPC «Fondements etavenir du LPC ». Strasbourg,19 et 20 janvier 2008ALPC : Association nationale pour lapromotion et le développement de laLangue française Parlée Complétée.ALPC. www.alpc.asso.fr21, rue des Quatre Frères Peignot, Hall E.75015 Paris - Tél : 01 45 79 14 04

AM21895

Évaluation en vie réelledes handicaps cognitifs etsensoriels - Impacts pourla réadaptation, Lyon 26 janvier 2008Renseignements : Université Claude BernardLyon 1 - Formation Continue - Antenne Santé.8, avenue Rockefeller. 69373 Lyon cedex 08Tél : 04 78 77 75 16. Fax : 04 78 77 28 10. Mèl :[email protected]

AM21896

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SFA

Délégués SFAAuprès desAudioprothésistes François LE [email protected] Martial [email protected]

et Nicole [email protected] Didier [email protected]’hésitez pas à vous adresser à eux si vous avez une question, un projet à noussoumettre, des nouvelles de la profession àtransmettre, etc.

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Congrès desAudioprothésistes, Paris, 29-31 mars 2008Organisé par l’UNSAF au Centre des Congrèsde la Défense. La journée pluridisciplinairedu samedi aura pour thème : « Du diagnosticde la surdité à l’évaluation de l’efficacité del’appareillage. Année 1 : Comment aider lepatient à accepter l’appareillage ».

Les journées précédentes avaient permisd’accompagner le patient dans sondépistage, puis dans son diagnostic.Maintenant il sait et ses réactions peuventaller du soulagement à une souffranced’acceptation, voire un déni. La journée sera utilisée à l’accompagner dans cettedémarche en suivant comme fil conducteurl’annonce du diagnostic et la préparation àl’appareillage. Connaître le vieillissementnormal et son impact sur la vie sociale,dédramatiser la situation, encourager ladémarche, indiquer et quantifier le risque de ne rien faire, expliquer les premières

D é f i c i t p a t h o l o g i q u e c o g n i t i f d u s u j e t â g é

Tanakan,la connaissance

progresse.-1

1/07

difficultés, comprendre les compensationsmises en place avant l’appareillage et suivreles réorganisations centrales en post-appareillage en utilisant les nouveaux outils,comme l’imagerie, seront les différentsthèmes de cette journée.La journée du dimanche sera celle duCollège National d’Audioprothèse où serontprésentés oralement par leurs auteurs lesmémoires retenus pour le prix du Collège,présentation qui sera suivie de l’annonce dunom du lauréat. L’après-midi sera réservéeaux communications libres des jeunestalents, chaque orateur étant accompagnédans sa démarche par un membre duCollège.

AM21897

Adhésion à la SFALa revue SFA-News est éditée par la Société Française d’Audiologie (SFA).Pour adhérer à la SFA, soumettre sacandidature à l'une de ces 3 personnes :

MARIE-MADELEINE ELIOTPrésident en exercice1, allée Spach - 67000 Strasbourg - Tél : 03 88 36 11 79 - Mél : [email protected] OHRESSERSecrétaire Générale10, rue Falguière - 75015 Paris - Tél : 01 43 35 35 30 - Mél : [email protected]É DAUMANChargé des Relations InternationalesService ORL, Unité d’audiologieBât. PQR. Groupe hospitalier Pellegrin.33076 Bordeaux - Tél : 05 56 79 59 86 Mél : [email protected] candidat doit être parrainé par deuxmembres de la Société (voir liste sur le sitewww.sfaudiologie.fr).

SF

A

TANAKAN 40mg, comprimé enrobé. Composition: Extrait deGinkgo biloba standardisé (EGb 761®) titré à 24% d’hétérosides deGinkgo et 6% de Ginkgolides-bilobalide 40,00mg. Excipient à effetnotoire: lactose monohydraté : 82,5mg (cf. mises en garde), pour uncomprimé enrobé. Indications thérapeutiques : Traitement à visée symptomatique du déficit pathologique cognitif et neurosensoriel chronique du sujet âgé (àl’exclusion de la maladie d’Alzheimer et des autres démences). Traitement symptomatique de la claudication intermittente des artériopathies chroniques oblitérantes des membres inférieurs (au stade 2). N.B. : Cette indication repose sur des essais cliniques en double aveugle par rapport à un placebo qui montrentune augmentation du périmètre de marche d’au moins 50% chez 50 à 60% des malades traités contre 20 à 40% des malades suivant uniquement des règleshygiénodiététiques. Traitement d’appoint des baisses d’acuité et troubles du champ visuel présumés d’origine vasculaire. Traitement d’appoint des baisses d’acuité auditive et de certains syndromes vertigineux et/ou acouphènes présumés d’origine vasculaire. Amélioration du phénomène de Raynaud. Posologie etmode d’administration: Voie orale. 3 comprimés par jour à prendre au moment des repas. CTJ : 0,52 à 0,55 €. Contre-indications: Hypersensibilité à l’un desconstituants du comprimé. Mises en garde: Galactosémie congénitale, syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou déficit en lactase, en raisonde la présence de lactose. Grossesse et allaitement: Utilisation déconseillée pendant la grossesse ou l’allaitement. Effets indésirables : Rarement troubles digestifs, troubles cutanés, céphalées. Pharmacodynamie: VASODILATATEUR PÉRIPHÉRIQUE. AMM-Données administratives : 329 904.0 : 30 compriméssous plaquettes thermoformées (alu/PVC). Prix public : 5,46 €. 329 906.3 : 90 comprimés sous plaquettes thermoformées (alu/PVC). Prixpublic : 15,73 €. AMM 1990 rév. 1999. Remb. Séc. Soc. à 35%. Agr. Coll. Date de mise à jour: Juillet 2007. REF: TK(cp)R-V03. BEAUFOUR IPSEN Pharma 24 rue Erlanger 75781 PARIS cedex 16. Tél : 01.44.96.13.13. Information médicale : 01.44. 96.10.18.*Innover pour mieux soigner

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