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Le développement des enfants d’âge scolaire 6 à 12 ans Au cours de ses années d’école primaire, soit de 6 à 12 ans environ, l’enfant franchit de grands pas en réalisant des progrès sur les plans psychomoteur, cognitif et social. Cependant sur le plan physique, sa croissance est plutôt lente, mais régulière. «La quête d’indépendance fait partie intégrante de l’évolution du moi chez l’enfant du primaire. Pour lui être indépendant signifie pouvoir faire et décider des choses par lui-même. Il veut être son propre maître. En même temps, il éprouve le besoin d’être rassuré, protégé et se sentir qu’on s’occupe de lui.» (Musson, 1999, p. 151) Nutrition et croissance L'alimentation d'un enfant de 6 à 12 ans est particulièrement importante. À cet âge, l'enfant est en pleine croissance et a des besoins nutritionnels spécifiques, mais c'est surtout l'âge où les habitudes et les règles alimentaires se mettent en place. L’enfant d’âge scolaire à généralement bon appétit; l’apport énergétique doit être suffisant pour qu’il puisse se développer normalement. La qualité de la nutrition est étroitement liée au développement physique et cognitif de l’enfant, ainsi qu’à son état de santé. Le régime alimentaire doit donc comprendre une variété d’aliments et faire une place importante aux glucides complexes et doit comporter des aliments à teneur réduite en matière grasse qui fournissent l’énergie nécessaire aux muscles et aux organes.

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Le développement des enfants d’âge scolaire 6 à 12 ans

Au cours de ses années d’école primaire, soit de 6 à 12 ans environ, l’enfant franchit de grands pas en réalisant des progrès sur les plans psychomoteur, cognitif et social. Cependant sur le plan physique, sa croissance est plutôt lente, mais régulière.

«La quête d’indépendance fait partie intégrante de l’évolution du moi chez l’enfant du primaire. Pour lui être indépendant signifie pouvoir faire et décider des choses par lui-même. Il veut être son propre maître. En même temps, il éprouve le besoin d’être rassuré, protégé et se sentir qu’on s’occupe de lui.» (Musson, 1999, p. 151)

Nutrition et croissance

L'alimentation d'un enfant de 6 à 12 ans est particulièrement importante. À cet âge, l'enfant est en pleine croissance et a des besoins nutritionnels spécifiques, mais c'est surtout l'âge où les habitudes et les règles alimentaires se mettent en place.

L’enfant d’âge scolaire à généralement bon appétit; l’apport énergétique doit être suffisant pour qu’il puisse se développer normalement.

La qualité de la nutrition est étroitement liée au développement physique et cognitif de l’enfant, ainsi qu’à son état de santé.

Le régime alimentaire doit donc comprendre une variété d’aliments et faire une place importante aux glucides complexes et doit comporter des aliments à teneur réduite en matière grasse qui fournissent l’énergie nécessaire aux muscles et aux organes.

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Développement des habiletés motrices

Sur le plan moteur, on observe que toutes les capacités importantes sont déjà acquises. Les seuls changements qui interviennent se font en termes d’affinement.

L’acquisition de la motricité fine constitue un autre changement important à l’âge préscolaire; elle permet à l’enfant d’écrire, de découper, de jouer des instruments de musique, etc. On observe également une amélioration au niveau de la vitesse d’exécution et de la coordination, une plus grande compétence dans l’exécution d’activité physique, une évolution de la souplesse

et de la statique, et une meilleure qualité des mouvements.

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Les acquisitions au niveau des habiletés motrices

Âge Motricité globale Motricité fine

De 6 à 8 ans Saute à corde Saute et sautille avec précision Se tient en équilibre sur un pied sans regarder Participe à de nombreux (jeux d’équipe, etc.)

La capacité d’écriture est la plus marquée.

La prise de conscience que le dessin et l’écriture sont des moyens d’expression.

La prise de conscience que l’écriture a une dimension spatiale (orientation, direction, agencement des caractères, les lettres).

De 9 à 11 ans Peut courir à une vitesse de 5 m/s Peut sauter sans élan sur une longueur d’entre 1 et 1,5 m

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Développement des habiletés cognitives

Pendant la période d’âge scolaire, les capacités cognitives de l’enfant progressent de manière importante. Les changements survenant sur le plan cognitif ont un impact considérable sur les autres aspects du développement de l’enfant, notamment sur les plans affectif et moral.

Avec les nouveaux progrès cognitifs qui permettent à l’enfant de faire des opérations mentales, la pensée devient plus souple, moins égocentrique, de plus en plus logique et efficace. L’acquisition de la notion de

conservation illustre bien cette évolution de la pensée, qui devient réversible. Le langage, l’attention et la mémoire se développent aussi, instruments indispensables à la scolarisation. (Papalia, Olds et Feldman, 2010, p. 197)

Le stade des opérations concrètes, selon Piaget

La pensée opératoire

Entre l’âge de 5 et 7 ans, selon Piaget, les enfants entrent dans le troisième stade cognitif. Il s’agit du stade durant lequel l’enfant accède à une pensée logique même « la pensée opératoire ».

Cette pensée demeure toujours ancrée dans le réel de l’ici et maintenant (le monde concret). L’enfant est capable d’utiliser des opérations mentales pour résoudre uniquement des problèmes réels et concrets. Le stade des opérations concrètes se poursuit jusqu’à l’âge de 12 ans environ.

L’enfant est maintenant plus habile qu’au stade précédent (stade préopératoire). Ainsi :

il peut manipuler des nombres et les classer; il comprend la notion de temps et d’espace; il distingue la fiction de la réalité;

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il peut tenir compte de plusieurs aspects d’une situation; il comprend le caractère réversible de la plupart des opérations physiques; il comprend mieux maintenant les notions d’espace et de temps, de causalité, de catégorisation, de raisonnement inductif et

déductif, et de conservation.

Ce n’est que vers le stade des opérations formelles (à partir de 12 ans) que le jeune sera en mesure de penser abstraitement.

L’inférence transitive

La capacité de comprendre la relation entre deux objets si l’on connaît la relation qui existe entre eux et un troisième objet. Exemple :

On montre à l’enfant que le bâtonnet rose est plus grand que le rouge et que le rouge est plus long que le beige. L’enfant qui saisit cette notion saura que le bâtonnet rose est plus grand que le beige.

Inclusion des classesLa capacité de saisir la relation qui existe entre un tout et ses différentes parties.

À ce stade, si on demande à un enfant si le bouquet contient plus de roses que de fleurs. Il comprend que les roses sont une sous-classe de fleurs. Il dira qu’il ne peut y avoir plus de roses que de fleurs dans le bouquet. Ce qui à la période préopératoire il ne pouvait pas faire.

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a. Le raisonnement inductif et le raisonnement déductif

Le raisonnement inductif L’enfant démontre un raisonnement inductif lorsqu’il fait preuve d’un raisonnement logique qui émane d’observations précises sur des membres d’une classe (animaux, individus ou objets, etc.) pour le généraliser en une conclusion au sujet de cette classe. Exemple :

Lucie conclura que son chat miaule, car celui de Sébastien miaule aussi, ainsi que celui de Pierre. Donc, il semble que tous les chats miaulent.

Le raisonnement déductifLe raisonnement déductif quant à lui, signifie que l’enfant est capable de tirer des conclusions générales à partir de certaines informations particulières. Exemple :

Tous les chats miaulent, Milou est un chat, donc Milou miaule.

b. La conservationL’enfant prend conscience maintenant qu’une quantité de matière demeure identique malgré la transformation de son apparence, dans la mesure où rien n’est ajouté ni enlevé comparativement au stade préopératoire.

Ainsi, si on a deux boules de pâte à modeler de même grosseur et que l’on roule ou pétrit l’une des deux pour lui donner une forme différente, par exemple une forme de serpent, Paul, âgé de 7 ans, dira que les deux contiennent la même quantité de pâte à modeler.

Il comprend à la fois le principe de l’identité (il sait que c’est la même boule de pâte à modeler même si sa forme a changé) et le principe de réversibilité (il sait qu’il pourra redonner au serpent sa forme de boule). Enfin, il est capable de décentration : enfin, il peut se concentrer sur deux dimensions à la fois, soit la longueur et la largeur, et les mettre en perspective. Il reconnaît que même si le serpent est plus long que la boule, il est aussi plus mince. (Papalia, Olds et Feldman, 2010, p. 205)

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À l’âge de 6 ou 7 ans, l’enfant comprend la conservation relative à la substance et au nombre.

À 9 ou 10 ans, il assimile la conservation du poids. Celle du volume suit généralement vers 11 ou 12 ans.

c. Les nombres et les mathématiques Vers 6 ou 7 ans l’enfant peut compter dans sa tête et faire des additions simples (5+3) (8+2), etc. Vers 9 ans il peut faire des soustractions.

Entre 6 et 12 ans l’enfant adore les résolutions de problèmes simples présentés sous forme d’histoire.

Exemple : Mathieu a 5 $ et il est allé au dépanneur et a acheté pour 2 $ de bonbons. Combien d’argent lui reste-t-il?

Vers 8 ou 9 ans il pourra comprendre la notion suivante mais pas avant cet âge : Mathieu est allé au dépanneur et a dépensé 2 $. Il lui reste 3 $. Combien d’argent avait-il en arrivant?

Autres

La capacité d’apprentissage est de plus en plus grande

À 9 ans, on constate une augmentation de la capacité :

de mémorisation; d’attention; de concentration; de faire des hypothèses; de faire des abstractions d’informations non pertinentes.

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Le désir d’explorer

L’enfant aime découvrir, résoudre des problèmes, démonter des objets pour voir comment ça fonctionne, etc.

Le développement du langage : la communication

Chercheurs, cliniciens, enseignants, éducateurs et parents s’entendent tous pour affirmer que le développement langagier de l’enfant d’âge scolaire connaît un essor considérable à cette période. Cette acquisition a des répercussions sur tous les aspects de son développement, et ce, bien au-delà de la dimension purement langagière.

L’enfant est maintenant capable de mieux saisir et d’interpréter les messages. Il réussit à mieux se faire comprendre.

Le développement du langage : la communication

a. Le vocabulaire, la grammaire et la syntaxe

Le vocabulaire de l’enfant d’âge scolaire prend beaucoup d’expansion :

Il emploie de plus en plus des termes précis. Il sait qu’un mot peut avoir plus d’une signification. Il utilise les figures de styles comme par exemple, les comparaisons.

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Malgré une bonne maîtrise de la langue et l’utilisation d’une grammaire assez complexe, en se servant d’un vocabulaire de quelques milliers de mots, l’enfant de 6 ans est loin de saisir les subtilités des règles pour structurer ses phrases.

Jusqu’à l’âge de 9 ans et peut-être plus, l’enfant approfondit sa compréhension de la syntaxe (l’organisation des mots dans la phrase). Toutefois, l’âge d’acquisition d’une même structure syntaxique peut varier considérablement.

Même si leurs aptitudes à communiquer oralement sont excellentes, les enfants éprouvent encore des problèmes. Ils ont souvent une interprétation erronée des messages émis par les autres.

L’adulte ne doit donc jamais tenir pour acquis que l’enfant comprend tout. Cependant, il doit trouver des stratégies pour vérifier son niveau de compréhension.

Avant d’être en mesure de lire, les enfants sont d’abord appelés à maîtriser certaines habiletés de prélecture. Ils doivent comprendre que le langage est un moyen de communication, réaliser que les mots sont composés de sons distincts et être capables d’associer les sons aux lettres ou aux combinaisons de lettres.

b. La capacité de communiquer

Entre 6 et 12 ans l’enfant progresse au niveau de l’utilisation du langage pour communiquer. Les habiletés de conversation et les habiletés de narration.

À 6 ou 7 ans l’enfant raconte des histoires qui se rapportent souvent à ses expériences personnelles. À 7 ou 8 ans les histoires racontées sont plus longues et plus complexes. Le vocabulaire est plus diversifié

qu’auparavant. Plus tard l’enfant ajoutera des éléments à ses histoires, comme un changement de temps, de lieu. Les détails sont

moins superflus. Il se concentre de plus en plus sur des pensées, des personnages et sur la résolution de problème.

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Le développement moral

Le développement moral est un processus continu, fortement dépendant du développement cognitif de l’enfant.

L’enfant devient un être moral lorsqu’il est capable :

De distinguer le bien du mal; De mettre à la place de l’autre; D’agir en conformité avec ses jugements; De respecter les règles.

a. Les trois stades d’acquisition du jugement moral, selon PiagetLes trois stades de l’évolution du raisonnement moral chez l’enfant

1. Premier stade (de 2 à 7 ans) basé sur l’obéissance à l’autoritéCe stade correspond au stade préopératoire. Comme il est encore égocentrique, l’enfant croit qu’il y a une seule façon d’aborder une question morale.

Il considère les règles dictées par l’adulte (autorité) comme intouchables et sacrées, et que toute offense, peu importe l’intention, mérite une punition.

P. ex. : Le petit garçon accourt pour accueillir son père, mais il glisse sur le tapis et fait tomber le pot de fleurs qui se trouvait

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sur la table. Comme l’eau s’est répandue par terre, le petit garçon mérite une punition.

2. Deuxième stade (de 7 à 11 ans) basé sur le respect et la coopérationCe stade correspond au stade des opérations concrètes. L’enfant commence à comprendre que les règles sont des ententes négociées socialement entre des parties consentantes. Pour lui, le jugement du bon et du mauvais repose sur les règles dictées par la collectivité. L’enfant atteignant ce stade est un bon joueur qui participe avec plaisir à des jeux d’équipe.

L’enfant commence à construire son propre code moral qui repose sur la justice et un traitement égal pour tous. Il est maintenant capable de considérer l’intentionnalité de l’acte.

P. ex. : Le petit garçon qui a renversé le pot de fleurs, ne mérite pas une punition, car il a fait tomber le pot de fleurs par accident. L’intention n’y était pas.

3. Troisième stade (de 11 ou 12 ans) basé sur l’équitéLa notion d’équité (impartialité, justice naturelle) ainsi que les circonstances spécifiques prennent place dans le raisonnement moral de l’enfant.

P. ex. : Même si deux enfants se sont disputés et en sont venus à se frapper, il faudrait être plus indulgent avec celui qui est âgé de 3 ans qu’avec celui qui est âgé de 8 ans.

b. Le raisonnement moral, selon Kohlberg

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Les deux niveaux de raisonnement

Niveau 1 - Morale préconventionnelle (de 4 à 10 ans)

L’enfant obéit aux règlements pour éviter la punition et pour obtenir une récompense.

Niveau 2 - Morale conventionnelle (de 10 à 13 ans)

L’enfant obéit aux règlements pour faire plaisir ou pour assurer l’ordre.

c. Le point de vue de SelmanSelon Selman, l’enfant d’âge scolaire se situe au stade de l’empathie sociocognitive. L’analyse de Selman s’inspire des idées formulées par Piaget et Kohlberg, selon lesquelles le développement moral va de pair avec la maturité cognitive.

Les quatre étapes du développement moral

Étape 1 (4-6 ans)

Pour l’enfant, seul son point de vue compte.

Étape 2 (6-8 ans)

L’enfant se rend compte que d’autres personnes peuvent donner une interprétation différente de la sienne. Il s’aperçoit, d’une part, que les autres peuvent avoir un point de vue différent et, d’autre part, que les autres savent que lui aussi a son propre point de vue.

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Étape 3 (8-10 ans)

L’enfant reconnaît la nécessité de faire savoir aux autres que leurs demandes ont été prises en considération.

Étape 4 (10-12 ans)

L’enfant peut se mettre à la place d’une tierce personne, tenant compte de plusieurs points de vue différents.

Le rôle des pairs dans le développement moral

C’est en interagissant avec ses amis que l’enfant développe son code moral. Avec l’expérience et le temps, l’enfant deviendra plus flexible.

Il comprend alors qu’il est en mesure de négocier des règles et des compromis dans le but de coopérer avec les autres. Il prend conscience de la valeur de l’intention et l’importance des actes.

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Le développement de la mémoire

La mémoire se développe considérablement durant l’enfance. Elle peut être sensorielle (liée aux 5 sens), à court terme ou à long terme. Le temps de réaction s’améliore et la vitesse de traitement de tâches mentales, telles que faire correspondre des images, additionner des nombres mentalement et se souvenir d’informations spéciales, augmente rapidement.

Le développement de la personnalité, selon la théorie psychosexuelle (Freud)

Période de latence (de 6 à 12 ans)

Selon Freud, la période de latence correspond à une absence au niveau de l’énergie sexuelle de l’enfant, d’où le nom de « période », plutôt que de « stade ».

L’enfant, qui a résolu son complexe d’Œdipe, se tourne dès maintenant vers les règles sociales. À cette période de sa vie, le contexte scolaire dans lequel il évolue va permettre le développement de compétences au niveau intellectuel et social.

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L’identification au parent du même sexe, qui marque la fin du stade phallique, va désormais s’étendre aux autres personnes du même sexe. On constate une ségrégation sexuelle considérable dans les interactions sociales.

À cette période l’enfant est :

calme au niveau impulsif concentré sur ses compétences personnelles et intellectuelles (école, jeux et sports) et ses habiletés sociales (amitiés,

complicité et appartenance) intéressé à connaître ses forces, ses faiblesses, ses goûts, ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas conscient du monde réel

Les mécanismes de défense connaissent un développement important entre 6 et 12 ans. Ces stratégies inconscientes et tout à fait normales permettent la réduction de l’anxiété causée par des situations ou des expériences particulières. La résolution de cette période de latence passe principalement par le développement des mécanismes de défenses et l’identification aux pairs du même sexe.

Le développement de la personnalité selon, la théorie psychosociale (Erickson)

Pour Erickson, l’être humain développe sa personnalité à travers les influences sociales et culturelles. Il stipule que le développement psychosocial passe par 8 stades ou crises. L’enfant de 6 à 12 ans est au stade du « travail/infériorité ».

L’enfant qui effectue différentes tâches scolaires et sociales développera un sentiment de compétence qui garantira un équilibre affectif (une personnalité saine) contrairement à l’enfant qui se sent constamment incompétent et démotivé.

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Travail/infériorité

a. Sentiment de compétenceLa quatrième crise ou stade de la théorie du développement psychosocial d’Erikson permet à l’enfant de prendre conscience qu’il peut réaliser des tâches ayant une portée sociale ou familiale, à l’école, à la maison ou au terrain de jeu. Il acquiert à ce stade une vision plurielle de lui-même qui s’intégrera à sa personnalité adulte.

Selon Erickson, si l’enfant résout cette crise, il développe la « compétence ». Le sentiment de pouvoir maîtriser et réaliser des tâches lui apporte une impression d’assurance et d’utilité. « (…) En comparant ses propres compétences avec celles de ses pairs, l’enfant va alors acquérir une meilleure connaissance de lui-même et de ses limites. » (Papalia, Olds et Feldman, 2010, p. 232)

Erickson parle d’équilibre entre le travail et l’infériorité qui va permettre à l’enfant de développer une saine personnalité. Le sentiment d’infériorité ressenti par l’enfant n’est pas toujours négatif. Il lui permet d’avoir un concept de lui-même plus réaliste.

b. Sentiment d’inférioritéMalheureusement, la comparaison sociale, très présente à cette période, peut aussi amener l’enfant à développer un sentiment d’infériorité vis-à-vis de ses pairs.

Ainsi, il y a des enfants qui ne réussissent pas à démontrer leur savoir-faire. Ils subissent des échecs à répétition. Par conséquent, ils se perçoivent comme étant incompétents et inférieurs. Il arrive que les échecs de l’enfant soient imputés à plusieurs raisons :

l’enfant choisit des projets ou des tâches trop difficiles à réaliser par rapport à son stade de développement; l’enfant tente de satisfaire les attentes irréalistes des parents (pression indue); l’enfant est victime de comparaisons irréalistes avec d’autres enfants; l’enfant utilise des critères sévères pour évaluer ses réalisations personnelles.

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Le concept de soi (représentation de soi)

Le concept de soi évolue en parallèle avec les développements : physique, social, cognitif, affectif et moral.

On se rappelle que le concept de soi est l’image qu’une personne se fait d’elle-même. C’est pourquoi, dans une perspective de développement harmonieux, il est important d’évaluer la façon dont un enfant se perçoit.

Soi réel et soi idéal

Au fur et à mesure que l’enfant grandit, la façon dont il se perçoit change considérablement, particulièrement entre l’âge de 5 et 12 ans. L’image qu’il se fait de lui-même est plus complexe et réaliste.

Soi réel À la période scolaire, c’est la naissance du soi réel qui évoque l’idée ce qu’est vraiment une personne.

Soi idéal Représente l’idée que la personne aimerait être. Est influencé par les standards de la société.

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L’estime de soi

L’estime de soi représente la valeur que l’enfant accorde globalement à sa personne, ainsi qu’à ses compétences physiques, intellectuelles et morales.

a. L’évolution de l’estime de soi et le soutien social

Au début de l’âge scolaire, l’enfant se décrit selon ses caractéristiques personnelles : « Je suis bon en dessin; je suis aimable. »

Plus tard il dira : « Je suis franc; je suis honnête. », selon ses traits de caractère, ou « Je suis optimiste; je suis négatif. », selon son tempérament.

À la fin de l’âge scolaire, l’enfant se décrit en fonction de ses rapports interpersonnels : « Je suis sociable; je m’entends bien avec les autres. »

À la préadolescence, il se décrit comme un être psychologique unique : « Mes valeurs sont différentes des siennes; je suis inquiet par la guerre parce que… »

À RETENIR

Les émotions

Les enfants de cet âge deviennent de plus en plus conscients de leurs émotions et de celles des autres. Ils peuvent mieux ajuster leur comportement dans diverses situations. Ils ont un meilleur contrôle de leurs émotions négatives

et comprennent mieux les émotions des autres, alors que leurs comportements prosociaux augmentent.

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Les besoins des enfants

Ces besoins en matière de développement sont précisés à partir d’une adaptation du document Program Standards for Early Childhood Settings publié en 1991 en Colombie-Britannique. En voici une brève présentation.

1. Besoins au plan physique Besoin de développer des habiletés physiques adaptées à son stade de développement (grands et petits mouvements),

ainsi que de développer la maîtrise de bonnes habitudes en matière d’hygiène, de repos, d’alimentation, de santé et de sécurité.

2. Besoins au plan social Besoin d’interagir avec les enfants de la garderie, avec ses amis dans son groupe, avec l’éducatrice et les autres adultes.

C’est aussi le besoin d’appartenance à un groupe et enfin le besoin de développer des comportements sociaux appropriés.

3. Besoins au plan affectif Besoin d’être respecté et d’être accepté à part entière avec ses capacités et faiblesses, avec ses qualités et petits travers.

Et enfin, c’est le besoin d’être protégé et d’être en sécurité.

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4. Besoins liés à l’estime de soi Besoin d’être valorisé en tant que personne unique avec ses caractéristiques propres. C’est aussi le besoin de pouvoir

exprimer qui on est, de pouvoir vivre ses bonheurs.

5. Besoins au plan intellectuel Besoin d’exploration, de découverte, de compréhension de son environnement; aussi le besoin d’acquisition

d’aptitudes langagières liées à l’écoute et à l’expression.

6. Besoins au plan créatif Besoin d’exprimer de nouvelles idées, de produire du neuf, d’essayer des nouvelles choses, de résoudre des problèmes

et cela en relation avec tous les aspects du développement.

Les besoins particuliers des enfants en milieu de garde parascolaire

Les besoins de 5 à 12 ansLes besoins des 5-6 ans

Source : Centre collégial de développement de matériel didactique; www.ccdmd.qc.ca

Besoin d’adaptation à un nouvel environnement (l’école par exemple)

Besoin de courtes activités

Les besoins des 7-9 ans

Source : Centre collégial de développement de matériel didactique; www.ccdmd.qc.ca

Besoins « comment » les choses fonctionnent

Le besoin d’avoir des amis (e)s du même sexe

Les besoins des 9-12 ans

Source : Centre collégial de développement de matériel didactique; www.ccdmd.qc.ca

Besoin de vie en groupe Besoin d’être traité de façon différente

par l’éducatrice Besoin de se dépasser

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d’apprentissage suivies de périodes de repos

Besoin d’activités adaptées à ses choix Besoin de respect des règles et un

grand sens de la justice

Les champs d’intérêt des enfants d’âge scolaireLes enfants sont tous uniques. Certains vont démontrer de l’intérêt dans un domaine en particulier, d’autres vont manifester de l’intérêt dans plusieurs domaines.

Les domaines

1. Culturel Le domaine culturel contribue à faire découvrir à l’enfant le monde qui l’entoure. Les musées, les expositions, les événements artistiques (danse, théâtre, peinture, musique) sont les plus connus.

Le service de garde peut aussi se procurer du matériel, des livres ou même inviter une personne d’une autre culture pour démontrer aux enfants les diversités ethniques, linguistiques et culturelles afin d’élargir la conscience culturelle des enfants.

2. Art plastique Les arts plastiques permettent à l’enfant d’utiliser son imagination, de développer sa créativité et sa motricité fine.

3. Scientifiques et logique Les sciences sont importantes pour éveiller chez l’enfant l’esprit et la rigueur scientifique.La logique peut se résumer simplement à calculer le pointage lors des jeux, à diviser le matériel ou à trouver des solutions favorisant le développement du raisonnement.

4. Expression dramatique L’expression dramatique donne à l’enfant l’occasion de s’exprimer par le mime, le théâtre, l’improvisation, les marionnettes et de développer les habiletés de communication.

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5. Expression sonore L’expression sonore est liée au mode d’expression gestuelle et corporelle (mimes, chansons, comptines, chorégraphie). L’enfant peut apprendre à nommer ce qu’il entend, à manier les appareils audio, à découvrir différents styles de musique, à fabriquer des instruments, à s’exprimer par la danse, à mémoriser une chanson.

6. Psychomotrice La psychomotricité est liée aux activités ludiques, sportives, de coopération, de compétition, aux jeux d’équipe, etc.

À l’extérieur ou au gymnase, les enfants peuvent bouger, crier, parler, ce qui contribue à baisser les tensions. Cela favorise la division du groupe, un aspect qui peut être bénéfique à certains moments.

À l’extérieur, les éléments de la nature sont des attraits intéressants à exploiter avec les enfants. Ils permettent une foule d’activités d’exploration, de manipulation, d’observation, de cueillette, d’information, d’orientation, etc.

7. Culinaire Le domaine culinaire est une occasion d’aborder plusieurs sujets qui peuvent porter tant sur les propriétés nutritives des aliments que sur le plaisir social de partager un repas collectif.

8. TechnologiqueL’utilisation et la manipulation d’un appareil photo, d’un appareil vidéo, d’un système de son et de l’ordinateur permettent à l’enfant de s’initier à différentes technologies qui lui seront utiles plus tard.

9. Relaxation Les enfants ont aussi besoin d’un programme leur permettant de gérer leur stress. Apprendre à se libérer de ses tensions, de ses tristesses, de ses souffrances représente un grand pas vers l’autonomie et la responsabilisation.

10. Lecture et langageLe domaine de la lecture et du langage est relié à la production orale et écrite, à la communication, à des jeux de scrabble, à l’utilisation des livres, à la maîtrise d’un art, comme bien former les caractères de l’écriture, etc.

11. Construction

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La construction amène l’enfant à créer des plans, à jouer avec les formes et à construire.

12. Observation et énigmesL’observation et l’énigme incitent l’enfant à réfléchir, à émettre des hypothèses, à rechercher des solutions et à exercer sa curiosité.

13. Grands jeuxLes grands jeux comportent différentes étapes, différentes épreuves, différents messages ou différentes aventures s’appuyant généralement sur un fait vécu, une légende, un thème ou un mystère qui mènent à la découverte d’un secret, d’une vérité, d’un objet rare ou sacré ou même d’un trésor.

14. Atelier de devoirs Afin d’avoir plus de temps à passer avec sa famille en soirée l’enfant peut manifester l’intérêt de terminer et de réviser ses devoirs en milieu de garde. Cependant, cette tâche n’est pas toujours possible à cause d’un manque de temps disponible dans l’horaire. Il faut se rappeler que la responsabilité de vérifier la qualité des devoirs relève uniquement des parents et que le service de garde établit la participation volontaire des enfants à l’atelier de devoir.

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Interventions pédagogiques exemplaires

Particularités des interventions auprès des enfants d’âge scolaire

Communiquer efficacement.- Écouter pour bien comprendre.- Vérifier ses perceptions.- Négocier.- S’exprimer clairement.

Établir des liens significatifs.- Être authentique.

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- Démontrer un réel intérêt aux enfants, prendre plaisir à partager des moments avec eux.- Démontrer une attitude positive et ouverte.

Utiliser des techniques d’intervention positives.- Exprimer clairement les attentes et les conséquences d’un non-respect.- Utiliser efficacement la stimulation, le soutien et la confrontation.- Souligner et encourager les bons comportements.- Réagir rapidement.- Répondre honnêtement aux questions et aux commentaires des enfants.

Planifier, organiser, mettre en œuvre des activités de qualité et les évaluer.- Établir des objectifs, établir les horaires, allouer les ressources, faire les arrangements nécessaires, définir les tâches et

affecter les personnes.(La conception et l’évaluation du programme d’activités seront étudiées plus en détail dans les prochaines leçons

Encourager le développement des habiletés et des compétences des enfants.- Aménager les zones d’apprentissage en fonction des forces et intérêts des enfants.- Proposer des activités qui leur sont significatives.

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