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ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE L ’actualité économique du mois d’avril est restée dominée par les risques politiques et géopolitiques, avec la montée, puis l’apaisement, des tensions entre les États-Unis et la Chine sur les droits de douane, à la suite d’une surenchère de mesures protectionnistes annoncées par le Président Trump. En dépit de la tenue de plusieurs réunions à l’approche du 1er mai, date de fin de l’exonération des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium, le doute subsiste quant à la teneur finale de ces mesures. Sur le front des statistiques macroéconomiques, tandis que les chiffres européens et américains d’avril se révélaient décevants, ceux de la Chine et du Japon sont restés solides. Après deux mois de baisse, les marchés d’actions mondiaux ont renoué avec la hausse en avril, en particulier en Europe et au Japon et les taux d’emprunts d’états ont repris leur tendance haussière observée depuis septembre dernier après un mois de pause. Dans ce contexte, le dollar américain s’est apprécié contre les principales devises en avril. Enfin, pour le deuxième mois de suite, les prix du pétrole ont fortement augmenté en avril, sous fond de craintes de tensions géopolitiques et de nouvelles discussions des membres de l’OPEP sur les quotas. Aux États-Unis, les statistiques économiques d’avril se sont révélées globalement ternes, la plupart des indicateurs de confiance des entreprises ainsi que la production industrielle ayant ralenti, tandis que les ventes de détail restaient atones. La croissance du PIB du premier trimestre a confirmé cette faiblesse, avec une progression de seulement 2.3% en rythme annualisé après 2.9% au quatrième trimestre 2017. Ce retournement de tendance du PIB s’explique avant tout par la consommation qui a seulement augmenté de 1.1% au premier trimestre 2018. Enfin, les créations d’emplois se sont révélées également décevantes, avec seulement 103 000 créés postes en mars, soit la plus faible progression depuis septembre 2017. Du côté des prix, l’inflation sous-jacente est passée de 1.8% à 2.1% en glissement annuel tandis que l’inflation totale passait de 2.2% à 2.4%. Cette accélération pourrait toutefois se révéler temporaire, une part substantielle de la hausse de mars relevant d’une augmentation exceptionnelle de l’indice des prix des logements. Dans un tel contexte, la Réserve Fédérale pourrait néanmoins décider de durcir légèrement son discours à l’égard de l’inflation lors de la réunion de son Comité de Politique Monétaire du 2 mai prochain. En Europe, les indicateurs de confiance des entreprises se sont révélés mitigés en avril, avec une poursuite du décrochage de l’indice PMI manufacturier de la zone euro et de l’indice allemand IFO, tandis que les indices PMI composite et des services se stabilisaient. Néanmoins, tous ces indicateurs se sont maintenus à des niveaux correspondant à une croissance soutenue. Dans le même temps, la production industrielle a poursuivi son recul, à -0.8% en glissement mensuel après -0.6% le mois précédent, soit finalement un recul de 0.7% pour le premier trimestre. En France en particulier, LA NOTE DE CONJONCTURE DE PRO BTP FINANCE #Avril 2018 la croissance du PIB du premier trimestre a confirmé cette modération, avec une progression de seulement 0.3% après +0.7% le mois précédent. L’une des préoccupations majeures de la BCE, l’inflation totale, a atteint un plus bas en février à 1.3%, tandis que l’indice sous-jacent restait inchangé à 1.0%. Ce contexte délicat a contraint le président de la BCE, Mario Draghi, à se livrer à un numéro d’équilibriste en veillant à ne se montrer ni trop accommodant ni trop volontariste, à l’occasion d’une conférence de presse sans grand relief. En Chine, la croissance du PIB est ressortie à 6.8% pour le troisième trimestre d’affilée au premier trimestre 2018, mais les chiffres de l’activité de mars se sont avérés inférieurs aux attentes: la croissance des exportations semble avoir atteint son pic, la hausse des investissements dans les infrastructures ralentit mais surtout, les conditions de crédit se durcissent de plus en plus rapidement. Dans un tel contexte, la Banque populaire de Chine a annoncé qu’elle abaissait le taux des réserves obligatoires d’un point de pourcentage pour la quasi-totalité des banques, une décision effective au 25 avril, mais qu’en échange ces dernières devraient rembourser une partie des facilités de prêts à moyen terme. Enfin au Japon, les plus récentes enquêtes ont confirmé le sentiment très positif des entreprises et la Banque du Japon a annoncé le maintien de sa politique accommodante. L a spirale de baisse qui avait englouti les marchés d’actions mondiaux depuis la fin janvier s’est enfin interrompue en avril, en dépit des agitations géopolitiques sur l’axe Pékin-Washington et d’un contexte macroéconomique relativement terne. Après deux mois de glissade quasi ininterrompue, les marchés sont parvenus à retrouver un certain appétit pour le risque à la faveur de publications de résultats globalement de très bonne qualité, d’une remontée du dollar contre l’ensemble des devises et enfin d’une forte hausse des prix du pétrole, proche du niveau de 75$ pour le baril de Brent. La bourse américaine, une fois n’est pas coutume, est celle qui a le moins profité de ce retour à meilleure fortune, avec une hausse minime de +0.25%, freinée par la remontée des taux, jusqu’au seuil de 3% pour l’échéance 10 ans. En Europe, la progression de plus de 4% de l’indice Stoxx50 des principales valeurs européennes masque une vraie dichotomie entre les différents pays, avec par exemple les valeurs suisses à +1.66% seulement, à comparer avec des hausses de près de 7% en France et en Italie. Sur le plan sectoriel, les valeurs pétrolières, relativement délaissées depuis le début de l’année, tiennent le haut du palmarès avec une hausse de plus de 12%. D’autres secteurs particulièrement affectés par la baisse précédente comme les télécommunications, les produits de base et SITUATION DES MARCHÉS FINANCIERS

SITUATION DES MARCHÉS FINANCIERS L...1.8% à 2.1% en glissement annuel tandis que l’inflation totale passait de 2.2% à 2.4%. Cette accélération pourrait toutefois se révéler

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Page 1: SITUATION DES MARCHÉS FINANCIERS L...1.8% à 2.1% en glissement annuel tandis que l’inflation totale passait de 2.2% à 2.4%. Cette accélération pourrait toutefois se révéler

ENVIRONNEMENTÉCONOMIQUE

L’actualité économique du mois d’avril est restée dominée par les risques politiques et géopolitiques, avec la montée, puis l’apaisement, des tensions entre les États-Unis et la

Chine sur les droits de douane, à la suite d’une surenchère de mesures protectionnistes annoncées par le Président Trump. En dépit de la tenue de plusieurs réunions à l’approche du 1er mai, date de fin de l’exonération des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium, le doute subsiste quant à la teneur finale de ces mesures. Sur le front des statistiques macroéconomiques, tandis que les chiffres européens et américains d’avril se révélaient décevants, ceux de la Chine et du Japon sont restés solides. Après deux mois de baisse, les marchés d’actions mondiaux ont renoué avec la hausse en avril, en particulier en Europe et au Japon et les taux d’emprunts d’états ont repris leur tendance haussière observée depuis septembre dernier après un mois de pause. Dans ce contexte, le dollar américain s’est apprécié contre les principales devises en avril. Enfin, pour le deuxième mois de suite, les prix du pétrole ont fortement augmenté en avril, sous fond de craintes de tensions géopolitiques et de nouvelles discussions des membres de l’OPEP sur les quotas.

Aux États-Unis, les statistiques économiques d’avril se sont révélées globalement ternes, la plupart des indicateurs de confiance des entreprises ainsi que la production industrielle ayant ralenti, tandis que les ventes de détail restaient atones. La croissance du PIB du premier trimestre a confirmé cette faiblesse, avec une progression de seulement 2.3% en rythme annualisé après 2.9% au quatrième trimestre 2017. Ce retournement de tendance du PIB s’explique avant tout par la consommation qui a seulement augmenté de 1.1% au premier trimestre 2018. Enfin, les créations d’emplois se sont révélées également décevantes, avec seulement 103 000 créés postes en mars, soit la plus faible progression depuis septembre 2017. Du côté des prix, l’inflation sous-jacente est passée de 1.8% à 2.1% en glissement annuel tandis que l’inflation totale passait de 2.2% à 2.4%. Cette accélération pourrait toutefois se révéler temporaire, une part substantielle de la hausse de mars relevant d’une augmentation exceptionnelle de l’indice des prix des logements. Dans un tel contexte, la Réserve Fédérale pourrait néanmoins décider de durcir légèrement son discours à l’égard de l’inflation lors de la réunion de son Comité de Politique Monétaire du 2 mai prochain.

En Europe, les indicateurs de confiance des entreprises se sont révélés mitigés en avril, avec une poursuite du décrochage de l’indice PMI manufacturier de la zone euro et de l’indice allemand IFO, tandis que les indices PMI composite et des services se stabilisaient. Néanmoins, tous ces indicateurs se sont maintenus à des niveaux correspondant à une croissance soutenue. Dans le même temps, la production industrielle a poursuivi son recul, à -0.8% en glissement mensuel après -0.6% le mois précédent, soit finalement un recul de 0.7% pour le premier trimestre. En France en particulier,

L A N O T E D E C O N J O N C T U R ED E P R O B T P F I N A N C E

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la croissance du PIB du premier trimestre a confirmé cette modération, avec une progression de seulement 0.3% après +0.7% le mois précédent. L’une des préoccupations majeures de la BCE, l’inflation totale, a atteint un plus bas en février à 1.3%, tandis que l’indice sous-jacent restait inchangé à 1.0%. Ce contexte délicat a contraint le président de la BCE, Mario Draghi, à se livrer à un numéro d’équilibriste en veillant à ne se montrer ni trop accommodant ni trop volontariste, à l’occasion d’une conférence de presse sans grand relief.

En Chine, la croissance du PIB est ressortie à 6.8% pour le troisième trimestre d’affilée au premier trimestre 2018, mais les chiffres de l’activité de mars se sont avérés inférieurs aux attentes: la croissance des exportations semble avoir atteint son pic, la hausse des investissements dans les infrastructures ralentit mais surtout, les conditions de crédit se durcissent de plus en plus rapidement. Dans un tel contexte, la Banque populaire de Chine a annoncé qu’elle abaissait le taux des réserves obligatoires d’un point de pourcentage pour la quasi-totalité des banques, une décision effective au 25 avril, mais qu’en échange ces dernières devraient rembourser une partie des facilités de prêts à moyen terme.Enfin au Japon, les plus récentes enquêtes ont confirmé le sentiment très positif des entreprises et la Banque du Japon a annoncé le maintien de sa politique accommodante.

La spirale de baisse qui avait englouti les marchés d’actions mondiaux depuis la fin janvier s’est enfin interrompue en avril, en dépit des agitations

géopolitiques sur l’axe Pékin-Washington et d’un contexte macroéconomique relativement terne. Après deux mois de glissade quasi ininterrompue, les marchés sont parvenus à retrouver un certain appétit pour le risque à la faveur de publications de résultats globalement de très bonne qualité, d’une remontée du dollar contre l’ensemble des devises et enfin d’une forte hausse des prix du pétrole, proche du niveau de 75$ pour le baril de Brent. La bourse américaine, une fois n’est pas coutume, est celle qui a le moins profité de ce retour à meilleure fortune, avec une hausse minime de +0.25%, freinée par la remontée des taux, jusqu’au seuil de 3% pour l’échéance 10 ans. En Europe, la progression de plus de 4% de l’indice Stoxx50 des principales valeurs européennes masque une vraie dichotomie entre les différents pays, avec par exemple les valeurs suisses à +1.66% seulement, à comparer avec des hausses de près de 7% en France et en Italie.Sur le plan sectoriel, les valeurs pétrolières, relativement délaissées depuis le début de l’année, tiennent le haut du palmarès avec une hausse de plus de 12%. D’autres secteurs particulièrement affectés par la baisse précédente comme les télécommunications, les produits de base et

SITUATION DESMARCHÉS FINANCIERS

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la distribution ont également surperformé en avril. En revanche, les valeurs défensives comme la pharmacie ou l’agroalimentaire ont été largement écartées de cette fête des marchés d’actions.

Au 30 avril 2018, les principales Bourses mondiales affichent les évolutions suivantes :

Sur 1 mois Depuis le 31/12/2017

Indice CAC40 + 6.84 % + 3.91 %

Indice Stoxx50 (Europe) + 4.12 % - 2.84 %

Indice Dow Jones (en $) + 0.25 % - 2.25 %

Indice Nikkei (en Yen) + 4.72 % - 1.30 %

Sur les marchés obligataires, compte tenu d’un contexte particulièrement défavorable pour ce type de placements, avec une forte remontée des taux aux États-Unis (pour cause de résurgence des tensions inflationnistes) et dans une moindre mesure en Europe, mais aussi la concurrence du retour en faveur des marchés d’actions, les indices obligataires européens ont somme toute bien résisté en avril. Le niveau de l’inflation en zone Euro, sensiblement inférieur à celui constaté aux États-Unis a probablement contribué à cette hausse des rendements plus modérée en Europe, la BCE étant moins sous pression que son homologue américain pour durcir sa politique monétaire à court terme. Ainsi, le taux de référence européen à 10 ans termine le mois à 0.56% contre 0.49% fin mars et les écarts inter pays sont restés stables.En recul modéré, les indices des emprunts d’états de la zone Euro parviennent à conserver fin avril une performance positive au-delà de l’échéance trois ans.

Performance des principaux indices obligataires au 30 avril 2018 :

Sur 1 mois Depuis le 31/12/2017

Indice BOFA 1/3 ans - 0.06 % + 0.00 % (emprunts d’état)

Indice BOFA 3/5 ans - 0.10 % + 0.30 % (emprunts d’état)

Indice BOFA 5/7 ans - 0.14 % + 0.51 % (emprunts d’état)

Indice Barclays 3/5 ans + 0.04 % - 0.07 % (secteur privé)

EONIA - 0.03 % - 0.12 % (taux sans risque)

REGARDBTP Teneur de Comptes Conservateur de Parts - Société anonyme à directoire et conseil de Surveillance au capital de 3 800 000 €Siège social : 7 Rue du Regard 75006 PARIS − RCS PARIS 451 292 312

PRO BTP FINANCE Société de Gestion de Portefeuille agréée par l’AMF sous le n° GP 97-83 − Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 3 100 000 €Siège social : 7 rue du Regard 75006 PARIS - RCS PARIS B 379 892 946