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1 Situation sur le marché du travail durant la crise sanitaire Focus sur les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en juin 2020 Les évolutions d’un mois sur l’autre du nombre de demandeurs d’emploi sont souvent très volatiles et parfois difficiles à interpréter. C’est la raison pour laquelle il est généralement préférable d’en analyser les évolutions trimestrielles. Néanmoins, compte tenu du caractère inhabituel de la situation économique actuelle, les données mensuelles permettent de fournir des indications sur l’ampleur du choc en cours depuis mi-mars. Dans cette note, la Dares et Pôle emploi fournissent des précisions sur les principales évolutions intervenues en juin 2020, les données détaillées étant disponibles ici. En juin 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) baisse de nouveau fortement sur le mois (-204 700) mais demeure à un niveau élevé (4 220 900) en France (hors Mayotte). Le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite au cours du mois (catégories B et C) continue d’augmenter (+236 200). Comme en mai, la diminution du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’explique principalement par leur passage en activité réduite. Au total, l’effectif des catégories A, B et C augmente de nouveau en juin, mais à un rythme moindre qu’au cours des deux mois précédents (+31 500, après +61 000 en mai et +209 300 en avril). Cette hausse du nombre de personnes en catégories A, B, C intervient dans un contexte de rebond des entrées à Pôle emploi (+102 000 après -66 000 en mai) et de nouvelle augmentation des sorties (+132 400 après +82 800 en mai). Malgré ces évolutions, les entrées restent supérieures aux sorties, si bien que le nombre d’inscrits dans ces catégories s’accroit de nouveau en juin. La hausse des sorties concerne tous les motifs, notamment les reprises d’emploi déclarées et les entrées en stage ou en formation, qui retrouvent des niveaux similaires, voire supérieurs, à ceux de février. Quant au rebond des entrées, il est notamment lié à une forte augmentation des retours d’inactivité. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A diminue de 204 700 En juin 2020, en France (hors Mayotte), le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (c’est-à-dire n’ayant pas du tout travaillé au cours du mois) diminue de 204 700 (soit -4,6 %, après -3,3 % en mai) et s’établit à 4 220 900 (figures 1 et 2). De la même manière que le mois

Situation sur le marché du travail durant la crise …...janv.-07 sept.-07 mai-08 janv.-09 sept.-09 mai-10 janv.-11 sept.-11 mai-12 janv.-13 sept.-13 mai-14 janv.-15 sept.-15 mai-16

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Situation sur le marché du travail durant la crise sanitaire Focus sur les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en juin 2020 Les évolutions d’un mois sur l’autre du nombre de demandeurs d’emploi sont souvent très volatiles et parfois difficiles à interpréter. C’est la raison pour laquelle il est généralement préférable d’en analyser les évolutions trimestrielles. Néanmoins, compte tenu du caractère inhabituel de la situation économique actuelle, les données mensuelles permettent de fournir des indications sur l’ampleur du choc en cours depuis mi-mars. Dans cette note, la Dares et Pôle emploi fournissent des précisions sur les principales évolutions intervenues en juin 2020, les données détaillées étant disponibles ici.

En juin 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) baisse de nouveau fortement sur le mois (-204 700) mais demeure à un niveau élevé (4 220 900) en France (hors Mayotte). Le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite au cours du mois (catégories B et C) continue d’augmenter (+236 200). Comme en mai, la diminution du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’explique principalement par leur passage en activité réduite. Au total, l’effectif des catégories A, B et C augmente de nouveau en juin, mais à un rythme moindre qu’au cours des deux mois précédents (+31 500, après +61 000 en mai et +209 300 en avril).

Cette hausse du nombre de personnes en catégories A, B, C intervient dans un contexte de rebond des entrées à Pôle emploi (+102 000 après -66 000 en mai) et de nouvelle augmentation des sorties (+132 400 après +82 800 en mai). Malgré ces évolutions, les entrées restent supérieures aux sorties, si bien que le nombre d’inscrits dans ces catégories s’accroit de nouveau en juin. La hausse des sorties concerne tous les motifs, notamment les reprises d’emploi déclarées et les entrées en stage ou en formation, qui retrouvent des niveaux similaires, voire supérieurs, à ceux de février. Quant au rebond des entrées, il est notamment lié à une forte augmentation des retours d’inactivité.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A diminue de 204 700

En juin 2020, en France (hors Mayotte), le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A

(c’est-à-dire n’ayant pas du tout travaillé au cours du mois) diminue de 204 700 (soit -4,6 %,

après -3,3 % en mai) et s’établit à 4 220 900 (figures 1 et 2). De la même manière que le mois

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dernier, bien qu’il s’agisse de la baisse mensuelle la plus forte observée depuis le début de la

série en 1996, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A se maintient à un niveau

très élevé.

Figure 1 : Nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A

Champ : France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT

Figure 2 : Variations du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A

Champ : France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT

La baisse ce mois-ci concerne toutes les tranches d’âge : les moins de 25 ans (-30 100,

soit -4,6 %), les 25-49 ans (-132 400, soit -5,0 %) et les 50 ans ou plus (-42 300, soit -3,7 %).

En milliers, CVS-CJO

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En milliers, CVS-CJO

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3

Elle est par ailleurs plus forte chez les hommes (-134 000, soit -5,8 %) que chez les

femmes (-70 800, soit -3,3 %). Elle concerne toutes les régions de France, à l’exception de la

Guyane (figure 3) qui a continué à faire l’objet de mesures plus restrictives dans le cadre de

l’état d’urgence sanitaire, ce dernier ayant été prolongé. La baisse des effectifs en catégorie

A est plus marquée sur la façade ouest de la métropole, ainsi qu’en Provence-Alpes-Côte

d’Azur et en Corse. Dans les Antilles et à la Réunion, la diminution est moins forte qu’en

métropole, mais la hausse des effectifs en mars et avril avait également été moins accentuée.

Figure 3 : Évolution du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A en juin 2020 Données CVS-CJO

La diminution du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’observe pour tous les

métiers recherchés par les demandeurs d’emploi. Elle est plus particulièrement portée par la

baisse du nombre de ceux qui recherchent un métier dans la construction et le BTP, ainsi que

dans l’hôtellerie et le tourisme. Dans ces deux derniers cas, il s’agit de la première diminution

depuis mars.

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4

Le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B, C) continue d’augmenter

En juin 2020, le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite, c’est-à-dire qui ont

travaillé au cours du mois (catégories B, C), augmente de nouveau fortement (+236 200, soit

+13,9 %), après une hausse en mai (+210 800, soit +14,2 %) qui faisait suite à une très forte

diminution en avril (-633 600). L’effectif de la catégorie B augmente (+43 300, soit +6,3 % ;

figure 4) et s’établit à 729 300, soit quasiment son niveau de février. L’effectif de la catégorie

C accélère (+192 900 après +130 400 en mai ; figure 4) : en juin, il revient à son niveau de fin

mars mais il reste encore bien en deçà de celui de février (figure 4).

Figure 4 : Nombres de demandeurs d’emploi inscrits en catégories B ou C En milliers, CVS-CJO

Champ : France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT

Comme le mois précédent, la hausse des catégories B et C provient en grande partie de la

reprise d’activité de demandeurs d’emploi qui n’avaient pas du tout travaillé en mai. De

manière symétrique, le recul du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A en juin tient

à l’intensification des reprises d’activité réduite de demandeurs d’emploi qui étaient sans

activité (catégorie A) le mois précédent (figure 5).

200

500

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1 100

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-20

Catégorie B Catégorie C

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5

Figure 5 : Transitions des demandeurs d’emploi en catégorie A Données CVS-CJO

* On parle d’entrée « directe » en catégorie A d’un demandeur d’emploi lorsque celui-ci n’était pas inscrit sur les listes avant cette entrée. On parle de sortie « directe » lorsque le demandeur d’emploi quitte Pôle emploi. Champ : France métropolitaine Source : Pôle emploi-Dares, STMT

Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C augmente de 31 500

Au total, l’effectif des catégories A, B, C continue d’augmenter (+31 500, soit +0,5 % ; figures 6

et 7), mais moins fortement que les trois mois précédents (figure 7) : il s’établit à 6 156 900,

son plus haut niveau enregistré depuis 1996. Cette hausse concerne toutes les régions à

l’exception de la Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Corse.

Données CVS-CJO

-400 000

-200 000

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

janv.-20 févr.-20 mars-20 avr.-20 mai-20 juin-20

Solde des entrées-sorties entre les catégories A et B Solde des entrées-sorties entre les catégories A et C Solde des entrées-sorties entre les catégories A et D

Solde des entrées-sorties entre les catégories A et E Solde des entrées-sorties directes* en catégorie A Variation de l'effectif de la catégorie A

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Figure 6 : Nombre de demandeurs d'emploi en catégories A, B et C

Champ : France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT Figure 7 : Variations du nombre des demandeurs d'emploi en catégories A, B et C

Champ : France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT Cet accroissement du nombre d’inscrits en catégories A, B, C intervient dans un contexte de

rebond des entrées à Pôle emploi (+102 000, soit +24,8 %) et d’une nouvelle augmentation

des sorties (+132 400, soit +37,8 %). Malgré ces évolutions, les entrées restent supérieures

aux sorties, si bien que le nombre d’inscrits dans ces catégories augmente de nouveau en

juin.

En milliers, CVS-CJO

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

4 500

5 000

5 500

6 000

6 500

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7

Les entrées en catégories A, B, C rebondissent

En juin 2020, le nombre d’entrées en catégories A, B, C rebondit (+102 000 après -66 000 en

mai ; figure 8). Les retours d’inactivité augmentent fortement (+40 800, soit +82,4 % après

+15,4 % en mai), en lien notamment avec les retours de formation, et retrouvent ainsi leur

niveau de février. Les premières entrées sur le marché du travail sont également en hausse

(+12 300, soit +41,0 %) et dépassent leur niveau de février. Les réinscriptions rapides

(+12 600, soit +25,4 %) et les motifs indéterminés (+15 000, soit +38,3 %) contribuent aussi à

la hausse des entrées.

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8

Figure 8 : Entrées en catégories A, B, C par motif

Champ : France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT

En milliers, CVS-CJO En milliers, CVS-CJO

En milliers, CVS-CJO En milliers, CVS-CJO

En milliers, CVS-CJO

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Licenciement économique

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Démission Rupture conventionnelle

Fin de mission intérim Fin de contrat

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Première entrée

Retour d'inactivité

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Réinscription rapide

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9

Les sorties de catégories A, B, C augmentent de nouveau

En juin 2020, le nombre de sorties des catégories A, B, C augmente de nouveau fortement

(+132 400 après +82 800 en mai ; figure 9) mais reste nettement inférieur à son niveau de

février. Comme le mois dernier, la hausse concerne tous les motifs, notamment les reprises

d’emploi déclarées (+42 000, soit +56,5 %), qui retrouvent leur niveau de février, et les entrées

en formation ou en stage (+40 300, soit +127,1 %), qui le dépassent. Après avoir été

suspendues, les radiations administratives se redressent (+8 400) mais restent à un niveau

bien moindre que celui d’avant la crise sanitaire (figure 9).

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10

Figure 9 : Sorties de catégories A, B, C par motif

* en mai 2015, les demandeurs d’emploi ont été relancés deux fois par Pôle emploi pour actualiser leur situation mensuelle, au lieu d’une fois habituellement. ** depuis le 1er janvier 2013, la date d’effet de la radiation correspond à la date de notification au demandeur d’emploi et non plus à la date du manquement à l’origine de la radiation (le plus souvent une absence à convocation). Champ : France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT

En milliers, CVS-CJO En milliers, CVS-CJO

En milliers, CVS-CJO En milliers, CVS-CJO

En milliers, CVS-CJO

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Ensemble

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100

125

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Reprise d'emploi déclarée

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.-13

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.-17

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-18

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.-19

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Entrée en stage

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175

200

225

250

275

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.-09

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.-13

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.-17

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-18

janv

.-19

sept

.-19

mai

-20

Défaut d'actualisation

Doubles relances*

0

25

50

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125

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.-19

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-20

Radiation administrative

Changement de législation**

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11

Le nombre de demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi diminue

Le nombre de demandeurs d’emplois sans emploi et non tenus de rechercher un emploi

(catégorie D), en raison notamment d’une formation, d’une maladie ou d’un contrat de

sécurisation professionnelle (CSP), diminue en juin (-19 500, soit -6,2 % ; figure 10), après

avoir augmenté de manière équivalente en mai (+19 000).

Le nombre de demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi car déjà en emploi

(catégorie E) continue de baisser (-8 300, soit -2,4 % ; figure 11), du fait notamment du recul

du nombre de demandeurs d’emploi en contrats aidés marchands (-2 100) ou non-marchands

(-3 800). Le nombre de créateurs d’entreprises inscrits en catégorie E est également en repli

en juin (-3 100).

Figure 10 : Nombre de demandeurs d’emploi en catégorie D En milliers, CVS-CJO

Champ : France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT

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12

Figure 11 : Nombre de demandeurs d’emploi en catégorie E En milliers, CVS-CJO

Champ : France (hors Mayotte) Source : Pôle emploi-Dares, STMT

150

200

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500ja

nv.-0

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