6
1 Sixième réunion annuelle ITS Journée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014 À l’occasion de sa 6 e réunion annuelle à l’hôpital Purpan de Toulouse, l’Itmo (Institut thématique multiorganisme) TS (technologies pour la santé) de l’alliance Aviesan organisait une journée dédiée à l’innovation le jeudi 2 octobre. L’occasion pour les membres de l’alliance de présenter les actions du CVT (Consortium de valorisation thématique) et des DVS (domaines de valorisation stratégique) qui le composent et d’ouvrir le débat sur les partenariats public-privé dans le domaine de la santé en mettant l’accent sur l’activité des Satt (sociétés d’accélération du transfert de technologies), des pôles de compétitivité et de Bpifrance, en lien avec le CVT et les membres de l’alliance. « Simplifier  notre  façon  de  faire  de  la  valorisation  et  créer  un  système  rapide  et  efficient  pour  que  les  industriels  ne  voient  qu’une  tête. » Ce sont les mots employés par Franck Lethimonnier – directeur de l’Itmo TS d’Aviesan, l’alliance pour les sciences de la vie et de la santé – pour définir le CVT d’Aviesan. Labellisé dans le cadre du PIA (programme d’investissements d’avenir), le CVT est piloté par Covalliance, comité en charge d’assurer une coordination des actions de valorisation des différents membres de l’alliance. Le CVT a un objectif clair : favoriser et amplifier la détection et l’émergence de projets de recherche innovants à visée applicative. Pour ce faire, il s’attache à structurer au niveau national des domaines de valorisation stratégiques couvrant des thématiques à forts enjeux socio-économiques. « Au  niveau  d’Aviesan,  nous  avons  de  la  recherche  dans  tous  les  champs  des sciences de la vie et de la santé avec un très fort  potentiel  d’innovation.  Nous  allons  donc  mettre  tous  les  acteurs  autour  de  la  table,  qu’ils  soient  académiques ou industriels, et réfléchir ensemble à  une nouvelle façon de faire du transfert », poursuit Franck Lethimonnier. L’idée est de faire sauter les verrous technologiques pour trouver le chemin de l’innovation, en partageant une vision commune qui doit conduire à terme à la constitution de partenariats public-privé. Concrètement, le CVT a vocation, en synergie avec les industriels, à mettre à la disposition de ses membres et de l’écosystème de l’innovation des compétences et analyses consolidées, à proposer une assistance pour la mise en œuvre de recommandations par les acteurs opérationnels et à accompagner l’accès aux compétences de l’alliance. Enfin, le CVT propose une stratégie de valorisation depuis l’identification et la structuration de DVS jusqu’à l’émergence de projets innovants. Ces DVS, domaines sur lesquels « il  existe  des  opportunités  de  transfert  et  où  l’interaction avec les équipes de recherche publique  fait  sens »,  organisent la vision stratégique nationale du CVT. Placés sous la responsabilité d’un ou de plusieurs membres de l’alliance Aviesan, cinq sont lancés à ce jour : innovation thérapeutique en oncologie, agents d’imagerie, innovation en vaccinologie, biomarqueurs et tests compagnons, biomarqueurs en neurologie et psychiatrie. Deux sont en cours d’instruction : autonomie et dispositifs médicaux. « Il faut être  capable de se  fédérer afin  d’améliorer notre  lisibilité, notre  potentiel et notre  créativité. » Marco Fiorini, secrétaire général du CVT d’Aviesan

Sixième réunion annuelle ITS Journée Innovation, le jeudi

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Sixième réunion annuelle ITS Journée Innovation, le jeudi

1

Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014À l’occasion de sa 6e réunion annuelle à l’hôpital Purpan de Toulouse, l’Itmo (Institut thématique multiorganisme) TS (technologies pour la santé) de l’alliance Aviesan organisait une journée dédiée à l’innovation le jeudi 2 octobre. L’occasion pour les membres de l’alliance de présenter les actions du CVT (Consortium de valorisation thématique) et des DVS (domaines de valorisation stratégique) qui le composent et d’ouvrir le débat sur les partenariats public-privé dans le domaine de la santé en mettant l’accent sur l’activité des Satt (sociétés d’accélération du transfert de technologies), des pôles de compétitivité et de Bpifrance, en lien avec le CVT et les membres de l’alliance.

« Simplifier  notre  façon  de  faire  de  la  valorisation et  créer  un  système  rapide  et  efficient  pour  que les  industriels  ne  voient  qu’une  tête. » Ce sont les mots employés par Franck Lethimonnier – directeur de l’Itmo TS d’Aviesan, l’alliance pour les sciences de la vie et de la santé – pour définir le CVT d’Aviesan. Labellisé dans le cadre du PIA (programme d’investissements d’avenir), le CVT est piloté par Covalliance, comité en charge d’assurer une coordination des actions de valorisation des différents membres de l’alliance. Le CVT a un objectif clair : favoriser et amplifier la détection et l’émergence de projets de recherche innovants à visée applicative.

Pour ce faire, il s’attache à structurer au niveau national des domaines de valorisation stratégiques couvrant des thématiques à forts enjeux socio-économiques. « Au  niveau  d’Aviesan, nous  avons  de  la  recherche  dans  tous  les  champs des sciences de la vie et de la santé avec un très fort potentiel  d’innovation.  Nous  allons  donc  mettre tous  les  acteurs  autour  de  la  table,  qu’ils  soient académiques ou industriels, et réfléchir ensemble à une nouvelle façon de faire du transfert », poursuit Franck Lethimonnier. L’idée est de faire sauter les verrous technologiques pour trouver le chemin de

l’innovation, en partageant une vision commune qui doit conduire à terme à la constitution de partenariats public-privé.

Concrètement, le CVT a vocation, en synergie avec les industriels, à mettre à la disposition de ses membres et de l’écosystème de l’innovation des compétences et analyses consolidées, à proposer une assistance pour la mise en œuvre de recommandations par les acteurs opérationnels et à accompagner l’accès aux compétences de l’alliance. Enfin, le CVT propose une stratégie de valorisation depuis l’identification et la structuration de DVS jusqu’à l’émergence de projets innovants. Ces DVS, domaines sur lesquels « il  existe  des  opportunités  de  transfert  et  où l’interaction avec les équipes de recherche publique fait  sens »,  organisent la vision stratégique nationale du CVT. Placés sous la responsabilité d’un ou de plusieurs membres de l’alliance Aviesan, cinq sont lancés à ce jour : innovation thérapeutique en oncologie, agents d’imagerie, innovation en vaccinologie, biomarqueurs et tests compagnons, biomarqueurs en neurologie et psychiatrie. Deux sont en cours d’instruction : autonomie et dispositifs médicaux.

« Il faut être capable de se fédérer afin d’améliorer notre lisibilité, notre potentiel et notre créativité. » Marco Fiorini, secrétaire général du CVT d’Aviesan

Page 2: Sixième réunion annuelle ITS Journée Innovation, le jeudi

2

Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014

Le CVT d’Aviesan entend par conséquent stimuler le transfert technologique depuis le monde académique représenté par Aviesan vers le monde industriel.Pour Marco Fiorini, secrétaire général du CVT d’Aviesan, la mission du CVT va encore plus loin. « Les  décisions  des  Big  Pharmas  et  les  challenges sont internationaux. En regard, il faut être capable de  se  fédérer  afin  d’améliorer  notre  lisibilité,  notre potentiel  et  notre  créativité », assure-t-il. « Nous croyons  beaucoup  à  l’articulation  entre  acteurs complémentaires afin de créer des vues innovantes dans  les  secteurs  qui  seront  porteurs  demain », pointe-t-il. « Il  faut  partager  des  expertises complémentaires  sur  des  chaînes  de  valeur.  Il  faut être  à  même  de  décliner  ces  vues  en  actions  qui favorisent  l’émergence  de  projets,  car  c’est  autour des projets que les acteurs apprennent à se connaître et à se faire confiance. »

Créer un DVS, mode d’emploi« Les  propositions  de  DVS  peuvent  venir  des  établissements,  des  industriels, des pôles, des Satt, des structures de valorisation et des Itmo », précise Franck Lethimonnier. Toutefois, le DVS proposé doit : • couvrir un secteur où la France dispose d’une expertise internationale ; • réunir des compétences réparties et mobilisables sur le territoire ; • disposer d’un portefeuille de PI (propriété intellectuelle) significatif ; • adresser des enjeux socio-économiques forts ; • intéresser plusieurs établissements. Le choix des DVS, soumis pour avis à l’Ariis (Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé), est instruit par Covalliance, comité de pilotage du CVT.

Les Satt : le guichet unique que les chercheurs attendaient ? Quels moyens et quelle durée pour un projet de maturation ? Cette table ronde revient également sur l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) sur l’épigénétique, lancé conjointement par le CVT d’Aviesan et onze Satt dans le but de favoriser le transfert des résultats de la recherche publique vers la sphère économique.

Patrick Faure, directeur du pôle Santé et Technologies du vivant de la Satt Sud-Est, revient sur la notion de guichet unique, incarnée selon lui par les Satt. « Ce  sont  des  structures  positionnées  au  niveau des  régions,  proches  des  chercheurs  et  destinées à  optimiser  l’impact  socio-économique  de  la recherche publique issue de ces territoires », précise-t-il, soulignant que les Satt sont composées de « professionnels avec des compétences en propriété intellectuelle, marchés, business, juridique… qui sont impliqués  de  la  déclaration  d’invention  jusqu’au licensing  de  technologies  en  passant  par  le  dépôt de  brevet  et  des  financements  de  maturation 

technologique  qui  viennent  consolider  des  preuves de  concept  académiques ».  Il rappelle par ailleurs que sur certains territoires « il  existait  des  DMTT (dispositifs mutualisés de transfert de technologies), ancêtres des Satt, qui avaient commencé ce  travail de  prospection  sur  le  terrain ». Quant à Franck Merly, chargé d’affaires à la Satt Ouest Valorisation, il rappelle le rôle qu’a joué Bretagne Valorisation en mutualisant les structures de valorisation de la région avant l’arrivée de la Satt. Il estime notamment que l’interrégionalité entre Bretagne et Pays de la Loire a permis de structurer des projets de transfert et d’aller chercher des briques pour créer une cohérence et devenir pertinent au niveau national et international.

Des propos nuancés par Gérard-Marie Papierok, vice-président d’Ariis, pour qui « le guichet unique n’existe  pas ».  « C’est  un  terme  politique !  Il  y  a  les Satt,  oui,  mais  il  y  a  aussi  Inra  Transfert,  Inserm Transfert  et  même  les  pôles  de  compétitivité…  La Satt est une brique importante, mais pas essentielle, et le chercheur se demande encore comment faire », pointe-t-il. « IHU (instituts hospitalo-universitaires), Satt,  instituts  Carnot,  j’en  passe  et  des  meilleurs. 

1re table rondeStratégies des Satt en santé et opportunité pour des appels à projets inter-Satt

Page 3: Sixième réunion annuelle ITS Journée Innovation, le jeudi

3

Nous assistons à un éparpillement de l’argent public et nous, industriels, sentons qu’il manque un lien. Un effort est  fait depuis dix ans, c’est  indéniable, mais il  faut  harmoniser  et  remettre  du  lien », poursuit Gérard-Marie Papierok. « Si  les Satt ne sont pas un guichet unique, il est important de comprendre qu’il s’agit  toutefois d’une simplification  importante du paysage du transfert », note pour sa part Jean-Pierre Saintouil, directeur du pôle Santé de la Satt TTT (Toulouse Tech Transfer). « Les  start-up  apprécient d’avoir  un  interlocuteur qui  représente  le  CNRS,  les universités  et  les  écoles  d’ingénieur.  En  outre,  la proximité  avec  les  chercheurs  est  importante,  sans doute facilitée par le fait que nous, les Satt, avons un langage commun avec les entreprises », ajoute-t-il.

Quelle est la bonne durée pour les projets de maturation ?La Satt TTT investit en moyenne 6 millions d’euros par an dans des programmes de maturation. « Nous  prenons  en  charge  des  projets  qui  doivent être  transférés vers  l’industrie en 12 à 18 mois. Tout cela  est  travaillé  en  synergie  et  en  coopération avec  le  chercheur  et  l’entreprise.  Nous  jouons  le rôle de pont en quelque sorte », avance Jean-Pierre Saintouil. « Nous prenons un risque. Si le programme technologique  échoue,  nous  perdons  notre investissement. » « Au  cours  de  l’instruction,  nous vérifions  la  partie  technologique  et  scientifique, mais aussi la partie marché avant de nous poser la question cruciale : est-ce que l’industriel prendra la technologie si nous arrivons au résultat ? » Jacques Grassi, ancien directeur de l’Itmo TS d’Aviesan, juge « ces délais un peu courts ». « Entre un projet qui naît et un produit qui est achetable par les industriels, il faut compter quatre à cinq ans. Si vous financez les projets  les  plus  proches  du  marché,  je  pense  qu’il y aura un  trou dans  la raquette.  Il  faut un soutien plus long », plaide-t-il. Jean-Pierre Saintouil répond que « pour  certains  projets  ces  délais  suffisent », arguant que « 18 mois  correspondent  également à  l’embauche  d’un  CDD ».  « Pour  compléter,  il  est possible  de  scinder  le  projet  en  plusieurs  phases », indique pour sa part Patrick Faure. « On peut ainsi avoir  une  maturation  initiale  à  100 000 euros  et associer  ensuite  un  partenaire  sur  12  à  18 mois. » Une idée partagée par Franck Merly qui reconnaît « que les programmes seraient plus longs avec plus d’argent ». Il évoque également la possibilité de faire de la comaturation, notamment avec Inserm Transfert et d’augmenter ainsi « une enveloppe un peu limitée au départ ».

DVS « innovation en vaccinologie »Renforcer la visibilité française en vaccinologie et surmonter les verrous liés au développement de vaccins innovants anti-infectieux prophylactiques, anti-infectieux thérapeutiques ou anticancer font partie des ambitions du DVS, coordonné par Inserm Transfert et l’Institut Pasteur. Cette démarche passe par la structuration autour d’un panel d’experts adossé au réseau CoReVac (Consortium de Recherches en Vaccinologie), défini par Brigitte Autran, coordinatrice du réseau CoReVac, comme un « portail de la recherche académique,  clinique,  industrielle,  et  en  sciences  humaines  et  sociales ». Avec l’implication des différents partenaires que sont les scientifiques, les représentations de la valorisation des instituts, les Satt, les pôles de compétitivité et les industriels (industries pharmaceutiques, sociétés de biotechnologies et PME), le DVS « innovation en vaccinologie » entend se focaliser sur les problématiques associées à la valorisation des innovations en vaccinologie. Comme le souligne Alice Rochard, chef de projet du DVS, « nous souhaitons favoriser la construction de projets collaboratifs public-privé par  la  mise  en  place  d’outils  concrets  et  opérationnels  qui  se  déclinent  sous plusieurs formes »  : • une étude de propriété intellectuelle, véritable état des lieux consolidé du portefeuille brevets des institutionnels français en vaccinologie, confrontée avec une analyse du contexte industriel ;• une cartographie des projets innovations en vaccinologie, qui permet d’identifier les projets en cours de développement dans les laboratoires ; • une journée de rencontres VaccInnov Day, organisée le 25 novembre 2014 à Paris (voir encadré page 4).

Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014

Une collaboration inter-Satt illustrée par l’AMI sur l’épigénétique« Les Satt travaillent ensemble en réseau», confirme Franck Merly. « Il  y  a  des  brevets  et  des  échanges qui circulent entre  les Satt et c’est aussi un moyen de  trouver  des  briques  technologiques  que  nous n’avons  pas  forcément  chez  nous. »  « L’association est  la  meilleure  réponse  pour  cela », salue-t-il. Il considère que l’AMI sur l’épigénétique et cancer lancé par l’ensemble des Satt et les membres du CVT d’Aviesan est une  « bonne raison de  travailler sur les processus communs à l’ensemble des Satt ».

« Nous souhaitons favoriser la construction de projets collaboratifs public-privé par la mise en place d’outils concrets et opérationnels qui se déclinent sous plusieurs formes. » 

Alice Rochard, chef de projet du DVS « Innovation en vaccinologie »

Page 4: Sixième réunion annuelle ITS Journée Innovation, le jeudi

4

VaccInnov Day : valoriser le potentiel des équipes françaises

VaccInnov Day est la journée nationale dédiée à l’innovation et au transfert de technologie en vaccinologie organisée à Paris le 25 novembre. Ce temps fort se décline en trois temps : présentation de l’écosystème de l’innovation en vaccinologie ; un déjeuner-buffet networking ; des rencontres B to B (R&D datings) entre chercheurs académiques, entreprises de biotechnologies et industrie pharmaceutique. Cette journée permettra notamment aux acteurs concernés d’avoir une vision plus globale de l’écosystème de l’innovation, de trouver des clés pour mieux appréhender les interactions entre académiques et PME et d’être orientés vers les bons guichets de financement. En complément, des books de projets innovants en vaccinologie seront diffusés, tout comme un recueil de fiches signalétiques PME.

Pour plus d’informations sur cette journée : http://vaccinnov-day.aviesan.fr/

DVS « innovation thérapeutique en oncologie »Impulsé par Inserm Transfert et l’Institut Curie, ce DVS ambitionne de « dérisquer » et soutenir les approches innovantes pour favoriser la recherche via des partenariats public-privé et ainsi faciliter le transfert. « Développer  de  nouvelles  thérapies  représente  un  défi  complexe,  car  il  faut combiner  des  approches  pluridisciplinaires  et  lorsqu’une  molécule  innovante est identifiée, il faut anticiper les marchés ou le positionnement clinique et les contraintes  réglementaires », fait observer Christophe Cans, cocoordinateur du DVS et responsable de l’activité portfolio management et marketing stratégique à Inserm Transfert. Ainsi le DVS concentre son action sur deux thématiques : l’épigénétique en structurant une filière académique  « early drug  discovery » et les thérapies focalisées, avec l’objectif « d’identifier les  verrous  technologiques  cliniques  ou  réglementaires,  de  fédérer  les communautés pluridisciplinaires et de renforcer les partenariats industriels », explique Melina Pocard, chef de projets du DVS. Au sein d’Aviesan, plus de 800 équipes sont mobilisées sur les questions liées à l’oncologie (instituts de recherche, université, centres de soin et de recherche) et doivent permettre de « raccourcir  le  temps  de  développement  de  thérapies  et  d’augmenter l’efficacité et la sécurité des approches ».

Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014

AMI national en épigénétique et cancerLes Satt et le CVT d’Aviesan s’associent pour favoriser le transfert des résultats de la recherche publique vers la sphère économique en lançant l’AMI sur les stratégies épigénétiques contre le cancer. Il permettra de faire émerger une vision globale du potentiel de l’épigénétique en tant qu’innovation thérapeutique en cancérologie, de construire des projets au plus proche des équipes de recherche et qui seront progressivement coconstruits avec les industriels et les cliniciens. Les manifestations d’intérêt éligibles comportent une preuve de concept liée aux thérapies (nouvelles molécules, nouvelles cibles) et au diagnostic (biomarqueurs et tests compagnons), appuyée ou non sur des outils de recherche (modèles animaux, méthodes d’étude). Cette initiative est ouverte à l’ensemble des équipes académiques nationales et permettra d’identifier des synergies entre équipes de recherche travaillant sur cette thématique. Ainsi, les projets pourront émerger de façon indépendante, ou associer les briques technologiques de plusieurs équipes au niveau national travaillant dans différentes disciplines (bioinformatique, chimie, biologie, clinique, etc.).

Pour Patrick Faure, « cet  AMI  résulte  de  la transversalité menée par Aviesan avec les différents DVS du CVT ». Il indique que « 40 projets sont sortis de  l’AMI,  avec  un  fort  potentiel ».  « Cet  AMI  est  un scan  national  des  compétences  en  épigénétique, avec  des  partenaires  bien  articulés  sur  une  chaîne de  valeur », détaille Marco Fiorini. « Des  solutions opérationnelles  restent  à  inventer.  Les  modèles changent et les Satt prennent la mesure du terrain et  apportent  un  professionnalisme  très  important. C’est  fondamental », conclut le secrétaire général du CVT d’Aviesan.

« Cet AMI résulte de la transversalité menée par Aviesan avec les différents DVS du CVT. »  

Patrick Faure,  directeur du pôle Santé et Technologiesdu vivant de la Satt Sud-Est

Page 5: Sixième réunion annuelle ITS Journée Innovation, le jeudi

5

2e table ronde Financements des projets en santé et partenariats public-privé (PPP)

Quel est l’impact de Bpifrance sur les partenariats public-privé en santé ? Quel rôle peut jouer un pôle de compétitivité dans l’animation d’un écosystème de plus en plus tourné vers le marché ? Cette table ronde aborde également le futur rôle des régions en matière d’innovation et leur impact sur les partenariats public-privé en matière de santé.

« Le  développement  économique  passe  par l’innovation  et  c’est  pourquoi  nous  investissons beaucoup  dans  ce  domaine », assure Marielle Mailhes, directrice du département santé de Bpifrance financement. « Nous  disposons  de grosses  enveloppes  via  le  PIA,  notamment  sur  les projets  de  R&D  structurants  pour  la  compétitivité destinés  notamment  aux  pôles  de  compétitivité,  à savoir 600 M€ depuis 2011 », précise-t-elle. En outre, la dotation annuelle sur le programme « aide à l’innovation » de Bpifrance est de 450 M€ dont 15 à 20 % sont affectés aux projets de santé. « Les partenariats  public-privé  fonctionnent  et  nous avons des outils pour les soutenir », résume Marielle Mailhes.

De l’usine à projets à l’usine à produits d’avenir ?« Nous  devons  nous  tourner  de  plus  en  plus  vers le  marché,  mais  nous  faisons  partie  des  pôles qui  regrettent  cette  orientation  très  forte  vers  le marché  au  détriment  du  soutien  à  la  recherche translationnelle », pointe Émilie Royère, directrice générale du pôle de compétitivité Eurobiomed. « En tout cas, nous n’avons pas fait ce choix et nous continuons  à  accompagner  des  projets,  y  compris des  projets  ANR  non  collaboratifs », précise-t-elle. « Le passage de l’usine à projets à l’usine à produits fait néanmoins partie de nos objectifs, mais nous le faisons en plus du reste. Nous sommes positionnés après  la  valorisation  et  nous  essayons  de  trouver comment développer de nouveaux outils en accord avec le besoin des industriels. On ne s’écarte pas de la consigne », prévient Émilie Royère.

Le pôle de compétitivité Eurobiomed en chiffres :• 132 projets de R&D financés hors PIA• 500 M€ de montants totaux investis• 120 M€ d’aide publique• 3 000 emplois créés

Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014

DVS « biomarqueurs et tests compagnons »La médecine personnalisée est l’un des plus grands enjeux de la médecine de demain et les biomarqueurs en sont l’outil principal. La création du DVS « biomarqueurs et tests compagnons », le 18 juin 2014, « répond à plusieurs constats », explique Pauline Solignac, chef de projets du DVS : – baisse du nombre d’AMM (autorisations de mise sur le marché) avec un taux d’attrition important ; – faible pouvoir prédictif des modèles animaux et insuffisance d’efficacité sur une population donnée. En outre, des contraintes économiques pèsent sur les systèmes de santé : coût des dépenses de santé en croissance et absence de remboursement des tests diagnostiques. Une autre difficulté réside dans l’absence de commercialisation des biomarqueurs identifiés. À titre d’exemple, aux États-Unis, sur 7 000 biomarqueurs identifiés, 100 sont passés en essai clinique, mais seuls 18 ont été approuvés par la FDA (Food and Drug Administration). Le DVS souhaite ainsi identifier les équipes qui travaillent sur la recherche de biomarqueurs, recenser les biomarqueurs et les positionner en fonction de leur stade d’avancement et face à la concurrence internationale avant de les accompagner vers la validation. Une cartographie des compétences est également envisagée, tout comme une réflexion sur la question du remboursement des tests diagnostiques. Par ailleurs, ce DVS intégrera des filières variées comme les Big Data ou les bases de données et logiciels sur des thématiques thérapeutiques différentes comme l’oncologie, l’infectiologie ou l’immunologie. Opérationnel, le DVS a déjà rencontré les acteurs du secteur (comme les Satt, les industriels, les PME, les pôles de compétitivité, le Leem ou Inria, etc.) et a mis en place un plan d’action qui se décline de la façon suivante : – constitution d’un comité de domaine avec des Satt, des TTO (Technology Transfer Office), le Leem, Ariis, GSK, Roche, etc., dont la prochaine réunion aura lieu le 27 novembre ; – mise en place de deux groupes de travail qui ont lieu sur le recensement des projets biomarqueurs des membres de l’alliance et sur la question du remboursement des tests diagnostiques.

Page 6: Sixième réunion annuelle ITS Journée Innovation, le jeudi

6

DVS « autonomie »

L’autonomie des personnes est un sujet sociétal et une opportunité pour innover. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : – 5 millions de personnes handicapées, dont 2 millions de personnes à mobilité réduite ;– 1,2 million de personnes concernées par l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) ;– les dépenses publiques consacrées à la politique pour les personnes non autonomes s’élevaient à 34 milliards d’euros en 2010 ;– dans le monde, 785 millions (15,6 %) de personnes âgées de plus de 15 ans vivent avec un handicap.L’objectif de ce projet de DVS est de cibler des secteurs où recherche académique et innovation industrielle ont des opportunités à saisir ensemble, en bonne coordination avec les outils qui fédèrent les acteurs à l’échelle européenne, nationale et régionale. À ce jour pourtant, il n’existe pas de structure nationale fédératrice de la recherche académique avec la capacité d’être une interface, alors que les initiatives locales se multiplient. Il est nécessaire d’aboutir à une vue d’ensemble pertinente et de rendre le sourcing industriel possible, car la lisibilité de la recherche académique est faible. En outre, le DVS souhaite estimer le potentiel d’un ensemble et de compétences au regard de marchés. Des synergies sont possibles avec le CEA et le CNRS dans des domaines comme le Big Data, la robotique, l’architecture sécurité des logiciels pour des applications liées à l’audition, au mouvement, au tactile ou même à l’olfaction et au goût.

DVS « dispositifs médicaux »

« Les  dispositifs  médicaux  couvrent  un  secteur  large,  qui  va  de  la  compresse au scanner en passant par les dispositifs implantables comme les stimulateurs cardiaques.  Leur  chiffre  d’affaires  est  régulièrement  croissant.  Il  représente environ le tiers du marché des médicaments. Par ailleurs, c’est un domaine où il y a de nombreuses ruptures de technologies en France et des brevets dans le portefeuille des organismes publics de recherche », indique Jean-Marc Grognet, directeur de l’institut de biologie et technologies du CEA (Saclay). Le DVS « dispositifs médicaux » qui sera vraisemblablement validé avant la fin de l’année prévoit de se concentrer sur l’interaction entre le domaine industriel et académique et de porter son action sur deux objectifs : faciliter un travail de ressourcement industriel auprès du tissu académique comme pour les autres DVS (qui passe notamment par des cartographies) et surtout participer et partager une vision globale du sujet. Le dispositif médical est au carrefour de différentes disciplines et innovations qui viennent de la pharmacie, de l’électronique, de la mécanique et de l’ingénierie et des biotechnologies. Toutefois, « la France manque de leaders internationaux qui pourraient avoir un  effet  d’entraînement  sur  la  filière  et  il  n’y  a  pas  véritablement  de  taille critique  pour  avoir  des  actions  de  recherche  plus  ambitieuses,  les  acteurs étant  nombreux,  mais  répartis  sur  l’ensemble  du  territoire », constate Jean-Marc Grognet. Ainsi, ce projet de DVS se voit comme un outil transversal d’accompagnement, qui entend alimenter en innovations le plan industriel dédié aux dispositifs médicaux piloté par la DGE (ex. DGCIS). Un premier travail de recensement sur les secteurs les plus porteurs a déjà montré des liens entre des secteurs horizontaux comme l’endoscopie, le traitement de la plaie ou l’imagerie médicale et des secteurs verticaux que sont la robotique et la santé numérique.

Quel impact des politiques régionales dans le montage de PPP autour de la santé ? Interrogée sur la baisse récurrente des crédits, et notamment de ceux du FUI (Fonds unique interministériel), Émilie Royère dit « ne  pas  être inquiète  dans  la  mesure  où  l’enveloppe  existe toujours, en plus du PIA ». « Le sujet problématique est  que  nous  déposons  des  projets  FUI  qui nécessitent  des  cofinancements  régionaux  alors que les politiques régionales ne sont pas stabilisées. Par  conséquent,  il  est  impossible  de  connaître l’implication et le niveau d’intervention de la région partenaire sur le projet – quand ce n’est pas celle du pôle – même si la santé semble être affichée comme une  priorité ». Globalement, il serait souhaitable que le « système soit plus simple, car la lisibilité entre les  aides  de  l’État  et  les  aides  de  régions  n’est  pas 

Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014

évidente ». « Je ne pense pas que ça sera plus simple à l’avenir, mais j’espère me tromper ! Heureusement, nous avons le CIR (crédit d’impôt recherche) et les JEI ( jeunes entreprises innovantes) », salue-t-elle. « Sur les  programmes  non  éligibles  au  FUI,  plus  petits, nous  avons  du  mal  à  trouver  des  financements », reconnaît-elle. « Avec la décentralisation, une partie de  la  recherche  collaborative  passera  par  décisions régionales  et  nous  devrons  travailler  pour  que  les régions trouvent de nouveaux financements qui ne soient ni du ressort des Satt ni de celui du FUI, mais plutôt de  l’ANR si  le  taux de sélection est revu à  la hausse. Les pôles trouvent une place dans la chaîne de valeur, les choses doivent continuer à s’optimiser », résume Émilie Royère qui insiste toutefois sur « la nécessité  pour  les  pôles  de  conserver  le  triptyque industrie, recherche publique et formation ».

Contact : Marco Fiorini, secrétaire général du Consortium de valorisation thé[email protected]

Cette newsletter a été réalisée par le pôle conseil et communication du Groupe AEF. Octobre 2014.Directeur de la rédaction : Marco Fiorini, CVT d’Aviesan • Suivi de projet : Stéphanie Carvalho, Groupe AEFRédaction : Julien Jankowiak, AEF Recherche et innovation • Secrétariat de rédaction : Florence Dubrulle • Conception graphique : Commevisuels