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Sociologie et pastorale. Diocèse de ViviersReview by: J. M.Archives de sociologie des religions, 4e Année, No. 7 (Jan. - Jun., 1959), pp. 186-187Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30120108 .

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

L'enqu~te de Poitiers s'est longuement atta- chde A l'4tude du cadre global: d~mographie, rapports de production, politique, enseigne- ment. Dans le domaine religieux, quelques in- formations sur la ((Petite Eglise n et sur les protestants; I'essentiel est consacr6 B la pra- tique dominicale et pascale, au recrutement des pritres et des religieuses, enfin A la stratdgie prbconisde au plan de la pastorale.

La valeur mime de ce travail autorise A regretter que certaines questions aient 4t laiss~es de c6td, comme la religion populaire, les attitudes, etc. Mais nous voulons surtout attirer I'attention sur un problkme particulier : la stratification de la soci~t6 rurale. Dans la monographie du diocese de Coutances (voir Arch., IV, n+ 142), les taux de pratique domi- nicale des propri~taires fonciers avaient +t6 ventilbs en fonction de la taille de l'exploita- tion; la diff~renciation apparaissait tr~s r~v&- latrice. Pour Poitiers, la planche 9 ( Pour- centage de I'assistance Q la Messe dominicale des hommes de plus de 15 ans d'aprcs les categories socio-professionnelles et par canton +) distingue seulement entre: exploitants agri- coles, commerqants et artisans, ouvriers de l'industrie; la diff~renciation semble surtout g~ographique, les +carts restant relativement faibles A l'int~rieur d'un mime canton; le commentaire (p. 43) indique que l'on n'a pas porte sur le graphique d'autres categories pour +viter l'enchev~trement des lignes,; or, si on y avait fait figurer A part les ( bourgeois et gros commergants ,, on aurait obtenu une courbe qui, loin de s'enchev~trer avec les autres, s'en s6pare nettement, au point que l'h6tbrogdndit6 gbographique apparait comme nettement moins decisive que les cat&- gories. L'examen du tableau 6 montre igale- ment que les (( employds et fonctionnaires s du canton de Chitillon pratiquent A 50 % contre 97 % pour les exploitants agricoles et 82 % pour les ouvriers, ce qui suggre des conclusions sur l'intbgration sociale et les migrations. Nous avons done l'impression qu'en poussant la diffdrenciation des strates aussi loin que possible, on verrait apparaitre des rapports de classe originaux, mais nets. De mime, lorsque le s Monde Ouvrier, est d~fini (p. 21) comme comprenant A la fois le groupe 6 de I'I.N.S.E.E. (contremaitres, ou- vriers, manoeuvres et apprentis sur le tas, y compris dans l'artisanat), le groupe 5 (em- ployds de bureau ou de commerce), le groupe 7 (personnels de service) et 50 % du groupe 4 (instituteurs, services mddicaux et sociaux, techniciens, cadres administratifs moyens du secteur priv6 et cadres moyens de secteur public), on reste perplexe devant cette con- clusion (p. 48): a II n'est pas vain de relever

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la pratique religieuse relativement importante pour le Monde Ouvrier, dans le doyenn6 de ChAtillon et ceux qui lui sont limitrophes... Cette constatation ne mettrait-elle pas quelque sourdine A l'hypothbse suivant laquelle le simple fait de I'appartenance au Monde Ouvrier signifierait la rupture avec l'Eglise ? >. Il faudrait 6videmment ddfinir la classe ouvribre d'une fagon rigoureuse, et analyser concrdtement le cadre de vie et de travail du

proletariat industriel du ChAtillonnais. Le ddveloppement actuel des mines d'uranium dans cette r6gion pose d'ailleurs le problbme d'une fagon quasi-expbrimentale.

Qu'il nous soit permis de regretter d'autre part que la presentation des tableaux statisti- ques ne soit pas standardisde d'un diocese A

l'autre; dans l'+tat actuel des choses, les comparaisons sont bien alPatoires. On peut souhaiter agalement que les pourcentages soient plus systdmatiquement assortis de l'indication des nombres absolus. Enfin, mime pour les usages pastoraux, ii serait utile de pr~ciser quelles ont +t+ les procedures d'enquite, les critbres, le vocabulaire; ainsi, est-ce que i'expression ((assistance B la messe domini- cale + a le m~me sens dans la planche 6 (milieu rural) et dans la planche 7 (villes de plus de 5.000 habitants)? Dans le premier cas, il s'agit de messalisants - mais est-on messa- lisant si I'on va B la messe 30 fois par an ? -, dans le second cas, des personnes prdsentes A la messe le jour de la consultation.

Est-il ndcessaire de redire une fois de plus, en conclusion, que l'effort des catholiques frangais vers une prise de conscience objective de leur situation dans la soci~t6 globale est un exemple remarquable ? Les progrbs inces- sants des mdthodes d'enquites et de la pr6- sentation des publications sont tels que nos remarques constituent non des critiques ndga- tives, mais des suggestions fondbes sur le dynamisme mime des travaux en cours. A ce point de vue, la monographie de Poitiers est une belle pierre qui vient prendre place dans la construction de I'6difice.

J,. M.

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Sociologie et pastorale. Diocese de Viviers. Viviers, 1958, 133 p., cartes et graphiques en annexe.

Ce luxueux album est divis6 en deux par- ties: une synthbse des r~sultats de l'enquitte sur le diocese de Viviers (pp. 9-30) et un en- semble de tableaux statistiques sur la pratique dominicale et les PAques par paroisse avec distinction entre quatre groupes d'Age et entre

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BULLETIN DES OUVRAGES

quatre cat~gories socio-professionnelles, chaque groupe ou catdgorie 6tant divis6 par sexe,. Enfin, 17 planches en couleurs sur feuilles mobiles prdsentent des cartes et graphiques trbs parlants, sur la vie religieuse et sur diverses donndes sociales.

Comme la plupart des monographies dioc6- saines les plus rdcentes, ce travail s'impose par ses qualitds de fond et de prdsentation; conqu en vue de la pastorale, un tel document sera utile en fait ? maint spdcialiste.

La bribvet6 du texte proprement dit inter- disait une analyse tris approfondie. Nianmoins, des vues courageuses viennent nuancer avec vigueur 1'image qu'on se fait traditionnelle- ment de ce diocese (correspondant au d~parte- ment de l'Ard~che) r~put+ tr~s pratiquant et class+ en entier parmi les ((pays chr~tiens, dans la Carte religieuse de la France rurale de Fernand Boulard.

J. M.

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Sociologie et religion. Paris, Arthbme Fayard, 1958, 204 p. (Recherches et debats du Centre catholique des intellectuels franpais, no 25).

Ce volume dont les 120 premieres pages sont consacries B la sociologie vient ? son heure pour fournir une importante contribution ? notre problhmatique. Les auteurs 6tudient surtout les problhmes thdoriques: relations inter-disciplinaires (G. Le Bras), le phkno- mine religieux comme objet de la sociologie (J.M. Jammes), applications pastorales (F. Boulard), fonctions sociales de la pratique ca- tholique (J. Labbens), mise en question thdolo- gique (J. Chelini, M.D. Clhenu) de la sociologiec religieuse ; pistdmologie (J. Folliet, F. Du- mont) et infrastructure g6ographique (P. Deffontaines) de la sociologie.

On reconnait 1h une sdrie de thbmes qui sous-tendent plusieurs des centres d'intirit des Archives. Dans sa richesse, ce volume pr&- sente trop de diversith pour que nous puis- sions le rdsumer ou le discuter en ddtail ici. C'est done d'une favon un peu arbitraire que nous nous en tiendrons au rapprochement entre deux des contributions.

M. D. Chenu, explicitant le th~me d'un article ddji analys6 ici (Arch., 6, no 142), propose ? la sociologie un statut thdologique qui nous change nettement de la tendance qu'ont souvent thdologiens et sociologues ca- tholiques t minimiser le r61e de la sociologiec du catholicisme. C'est le problhme central de I'itude de la foi par la sociologie de la connais- sance qui conduit M. D. Chenu i ces affirma- tions: ((L'bnonc et la genbse des dogmes, ou

des croyances infra-dogmatiques, dans la foi du fiddle et dans la communaut6 Eglise qui la rbgle, sera rendu thbologiquement intelligible par une analyse de leur contenu, mende selon toutes les ressources des processus cognitifs, qu'ils relvent de la psychologic gindrale de I'homme, comme l'ont fait tous les maitres thbologiens, ou qu'ils relkvent de la psycho- logie collective en particulier... La foi, dans le catholicisme, trouve Ih un moyen homogine, essentiel, coessentiel, ? sa propre intelligence, s'il est vrai que la foi ne peut, pour lui, 8tre vraie et Dtre justifiante, que par et danrs un assentiment s l'Eglise comme communaute et socite (pp. 72-73). Cette position est rsfdrde au fait que les sociologues ont renoncs au- jourd'hui ? la (( rdduction ,, des phdnomines religieux, mais elle requiert aussi de la part de la sociologie une plus complute : <laboration des catdgories doctrinales qui constituent l'armature ) de celle-ci.

F. Dumont s'interroge pr'cisement sur la science des fondements en sociologie. Ce n'est certes pas dans le domaine religieux que ses requstes epistpmologiques sont le moins oppor- tunes. L'ampleur de sa perspective se trouve ramasse dans cette conclusion: (( Un jour, la philosophie des sciences sera Celle-mc l'objet d'une critique radicale: on se rendra peut-rtre compte, alors, que c'est encore dans des sciences aussi (( peu avancdes que la sociolo- gie qu'elle peut prdtendre, sans conteste possible, +tre utile au savant. Mais l'enjeu est plus vaste et plus profond encore. Nous avons souligntd que 1'(( imprialisme de la sociologic )) marquait une continuit6 entre l'intention sociologique et la penscde commune. De sorte qu'une r~flexion 4pistdmologique sur notre discipline ddpasserait les intdrits de celle-ci: au coeur de cette crise de conscience qu'est la crise permanente de la pensde sociologique, sont ddji explicites les grandes difficultds, qui menacent la cohdrence de tout discours sur l'homme ) (p. 103).

J. M.

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Studia Socjologiczno-Polityczne. (Etudes de sociologie politique). Redaguje Zespol Katedry Socjologii Stosunkow Politycznych UW pod kierunkiem Juliana Hochfelda. Varsovie, Panstwowe Wydawnictwo Naukowe, 1958, I, no 1 (d6c.), 247 p.

Cette collection a 6t6 trbs vivement remar- qud dbs le premier volume. On a parl6 ? son propos de nouvel aspect du marxisme. En plus d'4tudes sur les comportements politiques inter- nationaux, on trouve des analyses des compor-

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