Sodome, ma douce

De Laurent Gaudé (Édition Actes Sud Papiers)

Avec Valérie Lang

D’après la mise en scène de Stanislas Nordey

Lumiéres Stéphanie Daniel

Son Michel Zurcher

Collaboration artistique Pier Lamandé

Remerciements à Emmanuel Clolus

Théâtre de Belleville

94 rue du faubourg du temple-75011 Paris

Métro : Goncourt (L11) ou Belleville (L2 ou L11) – Bus 46 ou 75

Réservation 01 48 06 72 34

Durée du spectacle 1H

Tarifs > Tarif plein 20€ ; Tarif réduit 15€ ; - 26 ans 10€

Du vendredi 23 novembre au dimanche 30 décembre vendredi et samedi 19h, dimanche 15h

CO-PRODUCTION

Compagnie Nordey, Théâtre Ouvert-CNDC

Reprise coproduite avec le Théâtre de Belleville

LE PROJET/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

>>> NOTE DE STANISLAS NORDEY

Laurent Gaudé travaille à la lisière.Il évolue constamment sur cette frontière ténue entre le roman et le texte dramatique. C'est l'une de ses singularités dans le paysage théâtral français et l'une de ses forces.Lors de la mise en scène de Cris à Théâtre Ouvert déjà en 2005, j'avais été frappé par ce dualisme en portant au plateau ce roman qui par ailleurs était dialogué de bout en bout.

J'avais alors me semble-t-il touché du doigt ce qui est l'une de ses caractéristiques : écrire, décrire la menace, construire des dispositifs qui créent le danger à la fois chez le personnage mais aussi par ricochet sur le lecteur et (ou) le spectateur.Dans Cris c'était la présence du surnaturel au cœur du récit (l'homme cochon mi-homme mi-bête, lâché au milieu d'une description apparemment très réaliste de la vie et de la mort dans les tranchées de la Grande Guerre) alors que dans Sodome, ma douce la menace et le danger viennent de la narratrice qui place d'emblée le public au cœur de son adresse (sa harangue ?).S'ensuit bien évidemment ce que l'on a coutume de nommer tension dramatique et Gaudé possède ce savoir-écrire là.C'est un formidable technicien de la menace, oserai-je dire.Mais au delà de cette virtuosité dramaturgique il y a un goût chez cet écrivain pour le désordre, la saleté, les chairs ouvertes, la putréfaction qui finit par brouiller (dans le bon sens du terme) les cartes. La mort et la maladie rôdent sans cesse dans son œuvre, ici la peste noire, ailleurs (Sofia douleur) le Sida, ici encore (Cris) la boucherie des guerres et l'étal des corps.

Et puis il y a la figure des femmes, la figure de la Femme qui crève sans cesse le voile de l'écriture et naissent alors ode, apologie, chant. Femme bafouée, excisée, vendue, mise au ban de certaines sociétés.Le théâtre de Laurent Gaudé est politique avec force et sans didactisme.Celle de Sodome (c'est le nom du personnage qui prend la parole dans Sodome, ma douce) seule rescapée de la destruction de Sodome et Gomorrhe se lève dans la nuit par delà les Temps et, tel un ange exterminateur, offre cette vision apocalyptique d'un monde réduit à néant parce que mû par la haine (inoculée par les Dieux du monothéisme et perpétuée par leurs laudateurs) des hommes pour les femmes.

Féministe, Laurent Gaudé ? Pas du tout. Mais inquiet, révolté et vigilant. Avec talent.

L'EQUIPE/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

>>> LAURENT GAUDÉ Écriture

Laurent Gaudé écrit pour la scène après avoir présenté une Maîtrise de lettres à l’Université Paris III, pour laquelle il soutient un mémoire intitulé Le thème du combat dans la dramaturgie contemporaine française sous la direction de Michel Corvin (1994) ; il soutient en 1998 un mémoire sous le direction de Jean-Pierre Sarrazac, Le conflit dans le théâtre contemporain.

Sa première pièce, Onysos le furieux, est publiée par Théâtre Ouvert en Tapuscrit en 1997 ; elle est lue par Hubert Gignoux puis est créée en 2000 au Théâtre National de Strasbourg, mise en scène par Yannis Kokkos. Combat de possédés paraît en 1999 aux éditions Actes Sud, elle est représentée à Essen (Allemagne) dans la mise en scène de Jürgen Bosse, lue au Royal National Theatre à Londres.

En 1997, Théâtre Ouvert édite Pluie de cendres, création au Studio de la Comédie Française, en 2002 Cendres sur les mains et Le Tigre bleu de l’Euphrate, puis Salina et Médée Kali (2003), Les Sacrifiés (2004), Sofia douleur (2008), Sodome ma douce (2009). Durant ces années paraissent également des romans, dont La Mort du roi Tsongor, cité pour le prix Goncourt 2002, qui remporte le Goncourt des lycéens et le Prix des libraires ; le prix Goncourt lui est décerné deux ans plus tard pour Le Soleil des Scorta. Paraissent ensuite Eldorado (2006), La Porte des enfers (2008), Ouragan (2010), Pour seul cortège (2012), tous publiés chez Actes Sud.

En 1998, il participe à une résidence de trois semaines au Traverse Theatre d’Edimbourg au cours de laquelle il rédige le synopsis de Cendres sur les mains, spectacle mis en scène par Jean-Marc Bourg en 2002 au cours de la Carte Blanche à la compagnie Labyrinthes à Théâtre Ouvert ; à la même époque, la compagnie propose une lecture de Sofia douleur, de Cris et Frédéric Leidgens lit Le Tigre bleu de l’Euphrate - cette pièce a également été mise en scène par Mohamed Rouabhi, avec Carlo Brandt, au Théâtre National du Luxembourg, en 2005, et à Théâtre Ouvert en janvier 2011 par Michel Didym avec Tchéky Karyo.

Á Théâtre Ouvert, Stanislas Nordey met en scène Cris en 2005. En 2007, dans le cadre de la Carte Blanche à Emmanuel Darley, Laurent Gaudé lit des extraits de son roman Eldorado, et participe à une rencontre avec Emmanuel Darley et Michel Vinaver. En janvier-février 2011, un Gros Plan lui est consacré avec mises en voix de ses textes, dont Sodome ma douce par Jean-Louis Martinelli, avec Valérie Lang.

>>> STANISLAS NORDEY Metteur en scène à la création

Stanislas Nordey suit sa formation théâtrale au cours Véronique Nordey, avant d’intégrer le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Depuis la fin des années quatre-vingt, il a mis en scène de nombreux auteurs, de Marivaux à Pier Paolo Pasolini, en passant par Shakespeare, Molière ou bien Feydeau des contemporains comme Bernard-Marie Koltès, Philippe Minyana, Didier-Georges Gabily, , ou encore Jean-Luc Lagarce, Laurent Gaudé, Frédéric Mauvignier, Fausto Paravidino ; il devient artiste associé du Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis de 1991 à 1995 ; Jean-Pierre Vincent l’associe à la direction artistique du Théâtre des Amandiers à Nanterre (1995 – 1997). Il est ensuite nommé directeur du Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis (1998 -2001).

Il est responsable pédagogique de l’École de Comédiens du Théâtre national de Bretagne à Rennes (2000 – 2012)et a été artiste associé au Centre Européen de Production Théâtrale et Chorégraphique de 2002 à 2009. Au TnB, à Rennes, il crée Violences, de Didier-Georges Gabily (2001) ; L’Épreuve du feu, de Magnus Dahlström (2002) ; La Puce à l’oreille, de Georges Feydeau (2003) ; Atteinte à sa vie, de Martin Crimp (2003) ; Le Triomphe de l’amour, de Marivaux (2004) ; Electre, de Hugo von Hofmannsthal (2005) ; Gênes 01 et Peanuts, de Fausto Paravidino (2006) ; Incendies, de Wajdi Mouawad (2007) ; Das System, de Falk Richter (2008) ; 399 secondes, de Fabrice Melquiot (2009) ; Les Justes, d’Albert Camus (2010), Se trouver de Luigi Pirandello (2012).

Il commence une collaboration avec Théâtre Ouvert en 1993, durant un Gros plan sur Noëlle Renaude avec Blanche Aurore Céleste et Le Renard du Nord. Il y revient en 1997 pour un « Salut à Jean-Luc Lagarce » avec des fragments de J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne (janvier), texte qu’il met en scène en mars/avril de la même année (Prix du Syndicat de la critique de la meilleure création de langue française). En 2005, il met en scène Cris, de Laurent Gaudé (mars/avril) puis Les Habitants, de Frédéric Mauvignier (mai/juin) et met en voix lors d’une Carte Blanche Nocturne, Douze notes prises au nord, de Bernard-Marie Koltès, Harangue berceuse de Didier-Georges Gabily et le Bain de Jean-Luc Lagarce. En 2006, il présente Gênes 01 et Peanuts, de Fausto Paravidino qu’il a créé au Festival Mettre en Scène à Rennes avec les jeunes comédiens de la cinquième promotion de l’école du TNB. En 2010, avec les jeunes comédiens de la sixième promotion de l’école du TNB, il présente 399 secondes, de

Fabrice Melquiot, créé au Festival Mettre en Scène 2009, puis, lors de l’EPAT n° 11, il propose une « traversée » des textes de Frédéric Vossier. En 2011, lors du dernier Festival d’Avignon, il participe aux 40 ans de Théâtre Ouvert à Avignon avec une Traversée de textes d’auteurs contemporains, en complicité avec France Culture. La saison 2012/2013, sera ponctuée de quatre rendez-vous dans le cadre d’une Carte Blanche où il fera partager au public ses dernières lectures. En 2010, il crée au Festival d’Avignon My Secret Garden de Falk Richter, en 2011 Clôture de l’amour de Pascal Rambert, et sera l’un des deux artistes associés du festival 2013. Il a reçu en 2008 le Laurence Olivier Award pour sa mise en scène de l’opéra Pelleas et Mélisande, et en 2010 le prix Georges Lerminier pour sa mise en scène des Justes d’Albert Camus

Á l’opéra, il a récemment mis en scène des œuvres de Peter Eötvos, Bellini, Michaël Levinas, Olivier Messiaen, Claude Debussy, Georg Friedric Haas…

>>> VALÉRIE LANG Comédienne

Issue du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Valérie Lang a participé à de nombreux spectacles de Stanislas Nordey, et a codirigé avec lui le Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis de 1998 à 2001. Récemment, elle a joué sous la direction de Christine Letailleur dans Hiroshima mon amour, d’après Marguerite Duras (le spectacle sera repris au Théâtre des Abbesses en avril 2012), Le Château de Wetterstein, de Frank Wedekind, La Philosophie dans le boudoir, de Sade, La Vénus à la fourrure, de Léopold Sacher-Masoch.

Sous la direction de Stanislas Nordey, elle a joué une trentaine de spectacles notamment dans Calderon et Pylade, de Pier Paolo Pasolini, J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne, de Jean-Luc Lagarce (à Théâtre Ouvert), La Noce, de Stanislas Wyspianski, Contention et Violences, de Didier-Georges Gabily, Le Triomphe de l’amour, de Marivaux, Electre, d’Hugo von Hofmannsthal.

A Théâtre Ouvert, elle démarre en 1996 un compagnonnage avec une mise en voix de Léonore, toujours, de Christine Angot ; elle participe l’année suivante au Salut à Jean-Luc Lagarce puis à J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne, mis en scène par Stanislas Nordey ; en 2005, elle est sa collaboratrice artistique pour la mise en scène de Cris, de Laurent Gaudé. En février 2011, elle lit, sous la direction de Jean-Louis Martinelli, Sodome, ma douce, de Laurent Gaudé, qu’elle va interpréter, sous la direction de Stanislas Nordey du 7 novembre au 3 décembre 2011 et qui marque les retrouvailles théâtrales de la comédienne et du metteur en scène, qui n’avaient pas travaillé ensemble depuis Electre, de Hugo von Hoffmanstahl en 2005 et Nothing hurts, de Falk Richter en 2008.

SAISON 2012/2013 TOUT PUBLIC

Chiche l'Afrique

de et avec Gustave Gustave Akakpo - MSC Thierry Blanc4 Septembre > 22 novembre 2012

Mardi au samedi à 19H, dimanche à 15H

A petites pierres - reprise exceptionnellede Gustave Akakpo - MSCThomas Matalou2 octobre > 7 octobre 2012Mardi à 20H, mercredi au samedi à 19H, dimanche à 15H

Les 7 jours de Simon Labrossede Carole Fréchette - MSC Claude Viala13 septembre > 11 novembre 2012Mercredi au samedi à 21H, dimanche à 17H

Hernanide Victor Hugo - MSC Margaux Eskenazi

14 novembre 2012 > 6 janvier 2013Mardi au jeudi à 21H

Gainsbourg , moi non plus

Cabaret- par le quartet Gevrey Chambertin – MSC Guillaume Barbot16 novembre 2012> 30 décembre

Vendredi et samedi à 21H, le dimanche à 17H

Sodome, ma doucede Laurent Gaudé 23 novembre > 30 décembre Vendredi et samedi à 19H, dimanche à 15H

Van GoghAdaptation et jeu Jean O'Cottrell - Compagnon artistique François Chattot28 novembre > 3 janvierLundi à 21H, du mardi au jeudi à 19H

Un fil à la pattede Georges Feydeau – MSC Lise Quet10 janvier > 28 févrierMardi au samedi à 21H15, le dimanche 17H15

Samedi la révolution

de Arezki Mellal - MSC Rachid Akbal16 janvier > 6 février

Mercredi au samedi à 19H, le dimanche à 15H

Parabolede José Pliya - MSC Pascal Antonini

14 février> 07 mars Mercredi au samedi à 21H, le dimanche à 17H

SAISON EN COURS...