12
Retour au menu ;; C Sols palmiers ' a huile et à cocotiers en Afrique de l'Ouest ' a NGUYEN HUGO VAN 11). J. OLIVIN (2), et R. OCHS (3) Dans le numéro précédent (4) nous avons présenté les sols formés sur les sables quaternaires et sédiments tertimres. Dans les paragraphes suivants, nous décri- vons les autres sols formés sur le socle cristallin et les alluvions fluviatiles. 2e Partie. - Socle cristallin. - Alluvions fluviatiles. Ill. - SOCLE CRISTALLIN Le socle cristallin se trouve au-delà des sables quaternai- res et des sédiments tertiaires. Pendant plus de 2 milliards d'années, ses roches cristallines et métamorphiques ont subi beaucoup de processus de pédogenèse dont l'altéra- tion, la décomposition, le lessivage, la désaturation, la troncature, la redéposition, etc. Ces processus ont décapé les sommets des montagnes et des collines anciennes et comblé les dépressions et vallées. C'est ainsi que dans les régions Sud des pays de l'Afrique de l'Ouest, la topogra- phie générale est celle d'une quasi-pénéplaine légèrement inclinée vers la côte. 1. - Physiographie. La quasi-pénéplaine de l'ancien socle est composée de collines aplanies, entourées de vallées. La largeur des colli- nes et la densité des vallées plus ou moins marécageuses dépendent, d'une part, de la perméabilité des sols et, d'autre part, du régime pluviométrique local. Ainsi, pour une hauteur de pluies égale, une région ayant des sols per- méables, de texture moyenne, a des interfluves utilisables plus larges que celle qui a des sols de texture fine, peu per- méables ; dans le premier cas,. la largeur des terrains plan- tables peut atteindre 1 000 à 2 000 mètres ou plus, tandis que dans le second cas, la largeur des collines ou interflu- ves dépasse rarement 500 à 700 mètres. L'influence de la nature de la roche-mère sur la topogra- phie et l'hydrographie est nettement illustrée par le cons- traste qu'offrent les provinces schisteuses et granitiques. En général, les terrains constitués de matériaux granitiques se présentent sous la forme d'une grande plaine composée de mamelons larges et aplanis, entourés par des bas-fonds évasés, tandis que ceux constitués de matériaux schisteux ont souvent des chaînes de collines basses plus rapprochées et découpées par de nombreux bas-fonds bien encaissés. Une conséquence de cette pédogenèse est une très grande hétérogénéité du relief et de la morphologie des profils. Par ailleurs, la pluviométrie annuelle et sa répartition sont des facteurs dominants qui déterminent le modelé des terrains. Ainsi, à une pluviométrie annuelle de 1 500 à 2 000 mm d'eau bien répartie, correspondent généralement des terrains peu morcelés. Au contraire, une région qui (1) Directeur du Département Pédologie. I.R.H.0., 07 B.P. 13 AbidJan 07 (Côte d'Ivoire). (2) Agro-pédologue, Département Agronomie de l'I.R.H.O. (•). (3) Directeur du Département Agronoffile de l'I.R.H.O. (*). (4) Oléagineux, 39, N° 3, p. 117-129. (*) I.R.H.0.-GERDAT, B.P. 5035 - 34032 Montpellier Cedex (France). reçoît les mêmes précipitations, mais avec un ou deux mois très pluvieux (près de 1 000 mm), présente un modelé excessivement morcelé, qui ne permet pas un aménage- ment rationnel des plantations. L'altitude des terrains du socle varie d'une vingtaine de mètres, au voisinage de l'Océan, à près de 200 mètres dans !'Hinterland. La topographie des surfaces retenues pour les planta- tions sur le socle est en général plane à légèrement ondulée, avec des pentes inféri~ures à 10 p. 100 dans la majorité des cas. 2. - Végétation. La forêt sempervirente à Diospyros spp et Mapania spp couvre les zones tropicales humides ayant une courte sai- son sèche, tandis que celle à Eremospatha macrocarpa et Diospyros mannii couvre les zones tropicales humides ayant une saison sèche prolongée. Dans ces 2 types de forêt, Sodefor (1977 [281) a recensé de nombreuses essences commercialisables en Côte d'Ivoire. Signalons que les comptages d'arbres effectués par l'I.R.H.O. au Libéria [15] semblent indiquer que les zones à très forte pluviosité (3 900 mm) ont moins de gros arbres (diamètre égal ou supérieur à 60 cm) que celles ayant une pluviométrie annuelle voisine de 2 000 mm (Tabl. IX). TABLEAU IX. - Comptage des arbres classés suivant leur diamètre (Count of /rees classified by diame/er) Nbre d'arbres/ha de forêt (No. trees/ha rn forest) Diamètre (cm) 10- 29 30- 59 60- 89 90-119 120+ Total arbres (trees) 0>10 cm Buto, Libéria 2.4 mois secs (dry months) 3 911 mm pluies/an (rarn!year) (1) 243 53 15 7 13,2 331,2 Dube, Libéria 4,4 mois secs Rapport (dry months) (Ratio) 2 111 mm pluies/an (rain!year) (2) 2/1 554 2,3 75 1,4 44 2,9 12 1,7 Il 0,8 696 2,1

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C

Sols palmiers ' a huile et à cocotiers en Afrique de l'Ouest ' a

NGUYEN HUGO VAN 11). J. OLIVIN (2), et R. OCHS (3)

Dans le numéro précédent (4) nous avons présenté les sols formés sur les sables quaternaires et sédiments tertimres. Dans les paragraphes suivants, nous décri­vons les autres sols formés sur le socle cristallin et les alluvions fluviatiles.

2e Partie. - Socle cristallin. - Alluvions fluviatiles.

Ill. - SOCLE CRISTALLIN

Le socle cristallin se trouve au-delà des sables quaternai­res et des sédiments tertiaires. Pendant plus de 2 milliards d'années, ses roches cristallines et métamorphiques ont subi beaucoup de processus de pédogenèse dont l'altéra­tion, la décomposition, le lessivage, la désaturation, la troncature, la redéposition, etc. Ces processus ont décapé les sommets des montagnes et des collines anciennes et comblé les dépressions et vallées. C'est ainsi que dans les régions Sud des pays de l'Afrique de l'Ouest, la topogra­phie générale est celle d'une quasi-pénéplaine légèrement inclinée vers la côte.

1. - Physiographie.

La quasi-pénéplaine de l'ancien socle est composée de collines aplanies, entourées de vallées. La largeur des colli­nes et la densité des vallées plus ou moins marécageuses dépendent, d'une part, de la perméabilité des sols et, d'autre part, du régime pluviométrique local. Ainsi, pour une hauteur de pluies égale, une région ayant des sols per­méables, de texture moyenne, a des interfluves utilisables plus larges que celle qui a des sols de texture fine, peu per­méables ; dans le premier cas,. la largeur des terrains plan­tables peut atteindre 1 000 à 2 000 mètres ou plus, tandis que dans le second cas, la largeur des collines ou interflu­ves dépasse rarement 500 à 700 mètres.

L'influence de la nature de la roche-mère sur la topogra­phie et l'hydrographie est nettement illustrée par le cons­traste qu'offrent les provinces schisteuses et granitiques. En général, les terrains constitués de matériaux granitiques se présentent sous la forme d'une grande plaine composée de mamelons larges et aplanis, entourés par des bas-fonds évasés, tandis que ceux constitués de matériaux schisteux ont souvent des chaînes de collines basses plus rapprochées et découpées par de nombreux bas-fonds bien encaissés. Une conséquence de cette pédogenèse est une très grande hétérogénéité du relief et de la morphologie des profils.

Par ailleurs, la pluviométrie annuelle et sa répartition sont des facteurs dominants qui déterminent le modelé des terrains. Ainsi, à une pluviométrie annuelle de 1 500 à 2 000 mm d'eau bien répartie, correspondent généralement des terrains peu morcelés. Au contraire, une région qui

(1) Directeur du Département Pédologie. I.R.H.0., 07 B.P. 13 AbidJan 07 (Côte d'Ivoire).

(2) Agro-pédologue, Département Agronomie de l'I.R.H.O. (•). (3) Directeur du Département Agronoffile de l'I.R.H.O. (*). (4) Oléagineux, 39, N° 3, p. 117-129. (*) I.R.H.0.-GERDAT, B.P. 5035 - 34032 Montpellier Cedex (France).

reçoît les mêmes précipitations, mais avec un ou deux mois très pluvieux (près de 1 000 mm), présente un modelé excessivement morcelé, qui ne permet pas un aménage­ment rationnel des plantations.

L'altitude des terrains du socle varie d'une vingtaine de mètres, au voisinage de l'Océan, à près de 200 mètres dans !'Hinterland.

La topographie des surfaces retenues pour les planta­tions sur le socle est en général plane à légèrement ondulée, avec des pentes inféri~ures à 10 p. 100 dans la majorité des cas.

2. - Végétation.

La forêt sempervirente à Diospyros spp et Mapania spp couvre les zones tropicales humides ayant une courte sai­son sèche, tandis que celle à Eremospatha macrocarpa et Diospyros mannii couvre les zones tropicales humides ayant une saison sèche prolongée.

Dans ces 2 types de forêt, Sodefor (1977 [281) a recensé de nombreuses essences commercialisables en Côte d'Ivoire.

Signalons que les comptages d'arbres effectués par l'I.R.H.O. au Libéria [15] semblent indiquer que les zones à très forte pluviosité (3 900 mm) ont moins de gros arbres (diamètre égal ou supérieur à 60 cm) que celles ayant une pluviométrie annuelle voisine de 2 000 mm (Tabl. IX).

TABLEAU IX. - Comptage des arbres classés suivant leur diamètre

(Count of /rees classified by diame/er)

Nbre d'arbres/ha de forêt (No. trees/ha rn forest)

Diamètre

(cm)

10- 29 30- 59 60- 89 90-119

120+

Total arbres (trees) 0>10 cm

Buto, Libéria 2.4 mois secs (dry months)

3 911 mm pluies/an

(rarn!year) (1)

243 53 15 7

13,2

331,2

Dube, Libéria 4,4 mois secs Rapport (dry months) (Ratio)

2 111 mm pluies/an

(rain!year) (2) 2/1

554 2,3 75 1,4 44 2,9 12 1,7 Il 0,8

696 2,1

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190 -

3. - Sols. Le substratum de la quasi-pénéplaine de l'Afrique de

l'Ouest est constitué principalement de gneiss, de schistes, de migmatites, de quartzites, de granites, et, à un moindre degré, de diorites, d'amphibolites, de roches vertes, etc.

Les cycles climatiques, provoquant l'alternance des périodes sèches et pluv:euses durant les deux derniers mil­liards d'années, sont responsables des processus de pédoge­nèse dont dérivent les 3 éléments suivants :

- les particules fines de sol ayant souvent une texture sablo-argileuse à argileuse,

- les cailloux de quartz et les gravillons ferro­manganiques ou ferro-aluminiques souvent appelés gravil­lons latéritiques,

- les morceaux ou blocs de roches en voie de décompo­sition et de défoliation, et les morceaux ou carapaces de latérite indurée.

a) Classes agronomiques et nomenclature.

En fonction de la teneur des trois [3] principaux élé­ments précédents (colluvionnaires et/ou collo-alluvion­naires), et en fonction du degré d'hydromorphie de la localité, on différencie 4 classes agronomiques (CA) princi­pales :

Très bon sol ou sol de classe agronomique 1 (CA 1) (1).

Sol sain, couche superficielle humifère, sableuse à argilo­sableuse, sous-sol sablo-argileux à argile-sableux peu ou pas gravillonnaire jusqu'à 110 cm, et signe d'hydromor­phie absent juqu'à 80 cm.

Bon sol ou sol de classe agronomique 2 (CA 2).

Sol sain comme celui de la classe agronomique 1, sauf la dernière profondeur, de 80 à 110 cm, qui peut être indurée ou cuirassée.

Sol moyen ou sol de classe agronomique 3 (CA 3).

Sol ayant les caractéristiques de la classe agronomique l, sauf:

- le degré gravillonnaire qui atteint plus ou moins 30 p. IOO:CA3g;

- les signes d 'hydromorphie qui apparaissent à partir de 60 cm : CA 3 h ; ces sols, après un drainage ménagé, se classent dans les bons ou même très bons sols.

Mauvais sols de classe agronomique 4 (CA 4).

Sont groupés dans cette classe, tous les sols formés de sables lessivés et les sols plus gravillonnaires ou plus hydro­morphes que les précédents :

- « 4 a » ou « 4 b » : pour les sols gravillonnaires ayant 50 p. 100 ou plus de gravillons ;

- « 4 h » : pour les sols ayant des signes d'hydromor­phie dans les premiers 50 cm. Ces sols peuvent être amélio­rés par le drainage si les conditions topographiques le per­mettent.

Sont aussi groupés dans cette classe :

- les sols ayant une texture de sable lessivé ou d'argile compact,

- les gleys à hydromorphie permanente et les pseudo­gleys à hydromophie semi-permanente ou temporaire.

(1) Très bons sols ou bons sols principalement du point de vue physique des sols. Leur pauvreté chimique éventllelle peut être corrigée économique­ment par l'apport de fumures st cette déficience n'est pas excessive.

Oléagineux, Vol. 39, n° 4 - Avril 1984

Le tableau X donne les caractéristiques physico­chimiques de quelques sols plantés en palmiers ou en coco­tiers, tandis que le tableau XI donne l'équivalence entre les classes agronomiques et les différentes classifications.

b) Propriétés physiques et chimiques (Tabl. X).

• Propriétés physiques.

Les sols dérivés de roches basiques ont une couche superficielle argile-sableuse brun-gris à brun rougeâtre (5YR 4/8), une structure grumeleuse moyenne à polyédri­que fine, friable, et un sous-sol argile-sableux à très argi­leux (20-50 p. 100 d'argile), rouge à ocre (2,5 - 5YR 4-5/6-8), de structure polyédrique fine à moyenne, peu dure à assez dure (sol N° 21). Leur capacité de rétention d'eau est en général satisfaisante.

Les sols dérivés de roches acides comme le quartzite ont une couche superficielle sablo-argileuse gris brunâtre (lOYR 3-4/2), une structure particulaire, friable, et un sous-sol argilo-sableux jaune à jaune brunâtre (10 YR 6-8/6-8), de structure polyédrique angulaire peu développée, peu dure à assez dure (sols N°s 27 et 28). Leur capacité de rétention d'eau est en général plus faible que celle des sols dérivés des roches basiques.

Les sols formés de colluvions se trouvent surtout aux bas des pentes et ils ont des profils pédologiques semblables à ceux des sols développés sur place au niveau des plateaux. Leur couche superficielle a néanmoins une texture plus légère que celle des sols situés à des positions topographi­ques plus élevées.

Les colluvions provenant des roches basiques ont une couleur rouge et une texture lourde avec 30-60 p. 100 d'argile (sols Nos 29, 30, 33 et 34).

Les colluvions provenant des roches acides ont des tein­tes plus pâles - ocres ou brunâtres à jaunâtres - et une texture plus légère dont la teneur en argile varie de 10 à 30 p. 100 (sols Nos 31, 32, 35, 36, 37, 39, 40, 41, 42 et 43).

Les sols formés à partir de matériaux volcaniques à l'intérieur du socle ancien sont peu représentés, ils sont situés essentiellement dans le Cameroun de l'Ouest près du Mont Cameroun. Ils ont une couche superficielle argilo­sableuse noire à gris brunâtre foncé (10 YR 2-3/1-2), une structure grumeleuse fine, friable, et un sous-sol argileux à argilo-sableux brun jaunâtre à jaune brunâtre (lOYR 4-6/4-8) de structure massive, cassant en polyèdres subangulaires moyens, onctueuse et peu dure. Ils sont meubles et ont une bonne capacité de rétention d'eau (sols Nos 44 à 48).

• Propriétés chimiques.

Les sols du socle ancien ont des teneurs variables en N et en P mais souvent faibles. En outre, les carences potassi­que et magnésienne peuvent être observées sur des sols de différents types de roches parentales. Les teneurs en K échangeables sont le plus souvent faibles. Les teneurs en Mg sont variables (Tabl. III, pe Partie).

Les sols développés sur les cendres volcaniques ont en général des teneurs élevées en N, K, Ca et Mg. Leur teneur en P est par contre faible (sols N°s 44 à 48 et Tabl. III).

4. - Aménagement.

L'effet conjugué d'un drainage interne lent des sols à tex­ture plus lourde et des pluies torrentielles pendant une cer­taine période de l'année, favorise le ruissellement en sur­face et la formation d'un réseau dense de cheminements

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Oléagineux, Vol. 39, n° 4 - Avril 1984

d'eau, de cours d'eau et de marécages. Les parcelles planta­bles sur les sols du socle sont donc plus morcelées, plus réduites et plus dispersées que celles des plantations sur les sédiments tertiaires. Leur délimitation nécessite des études pédologiques et topographiques beaucoup plus détaillées que sur les formations précédentes.

Le déforestage et l'andainage sur les terrains du socle s'effectuent avec les mêmes équipements que ceux utilisés dans la zone des sédiments tertiaires. Ces travaux ne doi­vent être exécutés que pendant la saison sèche ou, tout au moins, pendant les périodes les moins pluvieuses, afin de préserver le mieux possible la bonne structure du profil cultural.

L'aménagement du réseau routier est identique à celui des plantations sur sédiments tertiaires, mais il faut sou­vent adapter ce réseau au modelé du terrain. Les pistes secondaires seront interrrompues au niveau des cours d'eau et marécages importants. Les routes principales devront être implantées de façon à désenclaver toutes les parcelles et elles devront suivre de préférence les lignes de crête pour réduire les travaux de terrassement. Des drains latéraux assureront le ressuyage de la chaussée.

Par ailleurs, notons que plus l'étendue des sols très gra­villonnaires ne convenant pas aux palmiers est grande, plus réduite sera la surface plantable. En outre, la présence importante des sols gravillonnaires augmente le degré de morcellement et de dispersion des parcelles de plantation.

La figure 2a illustre le cas d'un terrain occupé principa­lement par les sols gravillonnaires. Notons la forme étroite des parcelles K et J. A l'inverse, la figure 2b montre un terrain constitué en grande partie de sols peu ou pas gravil­lonnaires. Remarquons la forme plus ample de la parcel­le Q.

Le taux élevé des sols gravillonnaires diminue aussi le rapport des surfaces plantables (SP) aux surfaces étudiées (SE) (Tabl. XII).

Echelle (Scale) = J : 20 000t.

- 191

5. - Fertilisation.

Les sols formés sur le socle, du fait de leur faible teneur en phosphore, nécessitent souvent un apport de fumure phosphatée, tant pour le palmier à huile que pour le coco­tier. Les besoins sont néanmoins peu élevés et les doses annuelles nécessaires sont comprises entre 0,5 et 2 kg de phosphate supersimple (20 p. 100 P 20 5) par arbre pour des plantations adultes.

Comme pour les sédiments tertiaires, les besoins en engrais azotés sont limités aux toutes premières années et les doses annuelles nécessaires ne dépassent pas quelques centaines de grammes d'urée/arbre.

La fertilisation potassique est, comme pour les sols sédi­mentaires, un facteur clef de la production. Les doses annuelles nécessaires sont aussi comprises le plus souvent entre 1 et 2 kg de chlorure de potassium/arbre adulte. Pen­dant les premières années de plantation, les besoins sont faibles ou nuls. Cette analogie entre les deux formations de sol s'explique par les caractéristiques communes de leur complexe absorbant (argile kaolinitique, pH acide, faible C.E.C.).

Les besoins en engrais magnésiens sont faibles et n'excè­dent pas, en général quand ils existent, 500 à 1 000 g de kiésérite/ arbre/ an.

La mise en valeur de la Moyenne Côte d'Ivoire a été entreprise depuis 1973 en développant les plantations fami­liales de cocotiers hybrides sur les sols colluvionnés des bas de pente des dépressions. Dans cette région à pluviométrie faible et à longue saison sèche, les expériences de nutrition minérale ont montré que :

- le chlorure de potassium est toujours l'engrais essen­tiel pour la production et aussi pour la résistance à la sécheresse. Des doses annuelles qui augmentent de 0,2 kg au moment de la plantation pour atteindre 1 à 1,5 kg à partir de la 4e année, suffisent ;

- les besoins en kiésérite sont limités aux six premières années, le système racinaire des arbres plus âgés explore ensuite suffisamment le sol ;

- les besoins en urée et en engrais phosphatés sont limi­tés aux trois premières années et des doses annuelles de quelques centaines de grammes suffisent.

Les sols dérivés des matériaux volcaniques sont assez peu exigeants en engrais. En se basant sur des résultats expéri­mentaux, Ochs [18] a pu conseiller des doses peu élevées de sulfate d'ammoniaque et de chlorure de potassium pour les premières années de plantation (Tabl. IV - 1re Partie).

FIG. 2. - Conséquence des élmrinations des sols gravillonnaires sur la fürme et la dimension des parcelles plantables en palmiers (Effect of elimi­nation of grave/Jy soiJs on shape and size of plots p/antable in oil palm).

Extrait d'un plan d'aménagement de la région de Guig]o, Côte d'Ivoire (Source : land use planning for Guiglo region, Ivory Coast),

Ô Borne de repérage (Marker).

IZ'Z2] Elimination sols squelettiques (Elrmination skeletal so1/s). -----U,.Q1 Layons d'observation Nord-Sud N° WlS (N-S eut lrne WJS).

W 1 S Layons d'observation Est-Ouest W 105 (E-W eut line 105).

Route nationale et piste forestière (Marn road and forest track). Bas-fond, largeur du cours d'eau : 2 m (Valley bottom, width of watercourse: 2 m).

(a) (Penmeter path), (b) (Grave/ly for coffee and food crops}, (c) (Little or no gruvel. for or[ pa/m), ,(d) (Servrce road}, (e) (Collection road).

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192 - Oléagineux, Vol. 39, n° 4 - Avril 1984

TABLEAU X. - Caractéristiques physico~cltimiques de quelques sols formés sur roches cristallines et volcaniques

(Physico-chemica/ properties of a few soils formed on crystal/ine and volcanic rocks)

N° d' Prof. ordre (Depth)

Granulométrie % (Gram s1ze distribution)

C N P total Bases échangeables (Exchangeable bases) (me/100 g)

pH

'"" Classif1cations Roche-mère

20

21

22

23

24

25

26

-------------(wa/erl--------------

cm A L Stf Sf s, %

0-15 31,5 7,5 3,8 18,8 37,2 ],42

40-60 51,5 7,8 3,8 8,9 25,6

0-15 40,3

40-60 57,8

S,3

4,8

2,4

1,5

28,0 2,60

23,7

0 /o• ppm K Ca Mg NA S CEC Française (French)

227 0,09 0,48 0,80 0,01 l,38 4,42 4,4 SFMD T/R

1,76 200

0,09 0,14 0,24

0,09

0,03

0,15

0,03

0,23 O,o3

0,06 0,01

0,43 4,33 4,4

0,50

0,13

7,95 4,2

4,54 4,3

SFFD R/M

F

F

0-15 20,0 5,1 2,9 47,7 21,5 1,78 1,10 310 0,16 l,12 1,22 0,03 2,53 6,04 4,7 SFMD T/R F

40-60 5],0 9,0 3,1 21,7 16,5 0,05 0,51 1,43 0,02 2,04 3,95 4,9

0-15 25,5 9,0 25,3 36,2 2,25 1,40 244 0,19 1,33 0,B8 0,03 2,43 6,40 5,l SFMD R/M F

40-60 45,8 7,8 12,3 29,9 0,09 0,16 0,17 0,02 0,44 4,02 4,8

0-15 14,8 4,8 27,l 50,7 0,81 0,85 297 0,08 0,76 0,35 0,02 1,21 4,57 4,1 SFMD T/R F

40-60 25,8 8,0 15,6 45,7 0,04 0,6B 0,57 0,05 1,34 4,40 4,4 TIM

0-15 15,8 4,2 16,4 60,0 l,46 0,14 249 0,15 0,39 0,55 0,02 l,ll 5,87 4,4 SFFD TIR F

40-60 45,5 4,8 1,0 29,5 5,3

' 0-15 32,8 15,0 33,6 12,3 2,32 2,00 306 0,13 0,7B 0,90, 0,05 1,86 6,56 4,8 SFMD T!M F

40-60 39,5 15,5 33,0 10,5 0,03 0,08 0,15 0,03 0,29 4,70 4,6

F.AO

y

p

p

p

p

p

migmatite

m1casch1s1e

gneiss

nugmat1te

détritus diorite

diorite

arnphibolite

40-60 28,5 8,3 20,6 40,7 0,0L 0,04 0,10 0,L5 2,37 4,5 t à

0-15 17,3 6,0 26,0 45,6 2,00 l,80 297 0,08 0,43 0,51 0,02 l,04 6,26 4,2 SFFD T/M f l ---0--1-5_3_3-,3--16-,-,----28-,9--8-,5--2,-17--2-,6-0----0-,1-0-1-,3-9--0-,9-1-0-,04--2,-4-4-6-,-,,--,-,6--S-FM-D--T-/M---F----,-- ~:::Le

28

40-60 49,3 L6,0 20,3 3,9 4,6

0-20 22,4 11,4 1,17 l,03 250 0,10 0,79 0,34 0,01 1,27 29

30-50 30,3 13,0 290 0,04 0,37 0,22 O,Ql 0,66 5,90 4,8 T/M Il

6,20 4,5 SFMD-SFFD F j ---.-0--3-0_2_0-,0--10-,-,----69-,-,----1,-09--0-,9-3--22-7--0-,0-5-0-,3-1--0-,1-6-0-,1-4--0,-6-6-6-,-20--4-,4--S-F-F-D--R/M---F----p-- r::g:v;::J

30

30-50 29,5 10,B 59,7 0,75 0,64 252 0,02 0,27 O,ll 0,01 0,41 5,15 4,7

0-30 19,4 B,9 70,8 1,10 0,82 256 O,OB 0,65 0,27 0,26 1,25 5,25 4,4 SFMD R/r F 31

30-50 27,2 9,B 64,0 0,76 0,72 282 0,04 0,42 0,21 0,26 0,92 4,15 4,7

0-30 22,5 12,2 65,3 1,20 0,97 230 0,06 0,24 0,16 0,04 0,52 6,50 4,2 SFFD T/J F 32

30-50 26,6 13,2 60,2 0,74 0,61 261 0,03 0,16 0,12 0,04 0,35 5,40 4,5

0-20 33,0 10,0 20,0 35,0 0,92 1,22 0,15 5,10 0,10 5,35 8,10 5,4 SFMD T/M F 33

20-50 52,0 1B,O 15,0 24,0

0-30 2B,9 13,7 10,6 21,6 25,0 l,82 2,00 276 0,27 5,80 1,70 0,03 7,80 10,14 5,2 SFFD T/M F 34

30-50 42,9 10,9 8,7 14,3 23,2

0-24 16,0 11,0 5,0 25,0 43,0 3,43 3,20 500 0,11 1,10 0,37 l,72 8,06 5,7 SFFD R/M F

" 24-51 17,0 11,0 8,0 22,0 42,0

0-29 10,0 7,0 5,0 23,0 50,0 1,70 1,72 350 0,09 0,43 0,14 0, 72 4,20 6, L SFFD R/M F 36

30-52 9,0 B,O 9,0 28,0 46,0

0-24 13,0 ft,0 4,0 27,0 48,0 2,87 3,00 350 0,05 0,75 0,25 1,19 4,70 6,0 SFFD T/R F 37

24-50 13,0 11,0 9,0 26,0 41,0

0-30 28,2 2,7 17,3 51,8 1,68 2,10 423 0,07 0,62 0,27 l,02 5,10 5,8 SFFD T et R F 38

30-50 32,8 12,3 JR? 4~9

0-30 ti,O 12,B 36,7 43,9 2,42 1,83 290 0,09 1,71 0,39 2,25 4,55 6,4 SFMD Tet R F 39

30-50 18,0 14,B 36,~ 40,4

0-30 16,9 3,B 45,3 33,8 l,B4 1,45 206 0,08 1,12 0,39 l,63 3,43 6,2 SFMD T/J F 40

30-50 19,8 4,1 42,4 33,5

'

'

,p

,p

,,

,p

,,

,,

colluvion

brun (brown)

colluvion

Jaune (Yellow)

colluvion

rouge (red)

colluvion

ocre (ochre)

colluvion

brun (brown)

colluvion

jaune (yellow)

colluvion

rouge (rerl)

colluvion

brun (brown)

colluvion

jaune (yellow)

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C

Oléagineux, Vol. 39, n° 4 - Avril 1984 - 193

TABLEAU X (suite).

N° d' Prof. Granulomi!lr1e Ille C N R tolal Bases échangeables (Exchan~eable bases) pH Classifications Roche-mère

ordre (Depth) (Grain size distnbution) {me/100 g) ~" (water

4L

42

43

44

45

46

47

48

+

+

cm A L sr sr Sg % 0 /oo ppm K c, Mg NA s CEC Française (French) F.A.O.

0-30 13,6 10,0 30,3 46,2 2,20 2,08 410 0,07 0,50 0,28 0,92 5,30 5.5 SFFD Rel T F ,, colluvmn

30-50 11.5 9,9 34,4 44,3 1,41 1,42 425 0,03 0,23 0,12 0,42- -4,70 5,8 ocre (ochre)

0-30 12,6 B,9 30,6 47,9 2,14 2,08 435 0,05 0,30 0,16 0,55 5,95 5,8 SFFD Tet R F ,, colluvion

30-50 11,4 9,4 35,9 43,3 1,35 J,45 455 0,03 0,25 0,13 0,42 5,50 5,B brun (brown)

0-30 11,5 Ll,7 29,9 46,7 2,04 1,98 446 0,04 0,22 0,16 0,47 5,73 5,8 SFFD Tet R F ,p colluvion

30-50 10,5 11,1 3[,9 46,5 1,30 l,32 446 0,03 0,[5 O,ll 0,34 4,73 5,9 jaune (yellow)

0-10

--1 C' 3,11 3,80 148 0,28 6,25 L,89 8,42 6,0 APT volcanique

0-10 48 % d'argile et hmon Rop 13 2,54 2,20 25 0,60 3,65 1.11 5,36 18,70 5,2 (volcamc)

0-10 68 % (c/ay and srlt) Rop 9 1,16 1,60 25B 0,38 1,63 0,93 2,94 5,2 Jaune (yelfow)

0-10 73 % Rop 12 1,08 2,30 99 0,41 3,15 J,85 5,41 12,30 5,1

( ~oyenne de sol de surface (meun of topso11) 0,16 l,63 0,93 2,72

APT Andosols des pays tropicaux (Trop1co/ 1rndosofs) J Jaune (Yeflow)

SFFD Sols fem1fütiques fortement désaturés F Ferralsols SFMD Sols ferralhtiques moyennement dtsaturés ' Xanthie T Typiques (Typir:ol) Rhod1c

M Modaux (Modal) y Helvic ou (or) orthic

R Remamés (Reworked) p Plinth1c

N° d'ordre Pays (Country) Localitês (Localtty) Normale des pluies Nombre de mois secs/an (Normal rabifall) (mm) (No. of dry months!year)

20 à 22 Sassandra l 600 7

23 à 32 Côte d'Ivoire (Ivory Coast) Tabou 2 <00 3

34 Abengourou 13110 5

35 à 37 Decoris (Gneiss) 23110 38 à 40 L1béna Dube (Gneiss) 2100 41 à 43 Buto {Gneiss) 3 900

44 et 45 Cameroun (Cameroon) Ekona 2 400 0

46 à 48 Mabeta 41110 0

TABLEAU XI. - Rapport entre classes agronomiques (CA) et nomenclature des principaux sols

(Correspondance between Land Use Class - LUC - and nomenclature of principal soi/s)

CA Classification Française (French) Classification FAO Classification USDA [7]

CA l S.F. faib. désaturé Typique modal Rhodic Ferralsols Rhodic Paleudult Typique appauvri Xanthie Ferralsols Arenic Paleudult Typique faib. rajeuni Eutric Cambisols Oxic Eutropept

S.F. moy. désaturé Typique modal Rhodic Ferralsols Typic Palcudult Typique appauvri Xanthie Ferralsols Arenic Dystropept Typique faib. rajeuni Rhodic Ferralsols Oxic Dystropept

S.F. fort. désaturé Typique modal Orthic Ferra1sols Typic Paleudult Typique appauvri Xanthie Ferralsols Arenic Dystropept Typique faib. rajeuni Rhodic Ferralsols Oxic Dystropept

APT. Andosol des pays tropicaux, peu à très désaturés Humie & Vitric Andosols Udie Eutrandept Dystrandept

CA 2 S.F. faib. désaturé Typique remanié Plinthic Ferralsols Plinthic Paleudult Remanié avec recouvrement Xanthie Ferrals ois Arenic Paleudult

S.F. moy. désaturé Typique remanié Plinthic Ferralsols Plinthic Dystropept Remanié avec recouvrement Xanthie Ferralsols Arenic Dystropept

S.F. fort. désaturé Typique remanié Plinthic Ferralsols Typic Acrorthox Remanié avec recouvrement Xanthie Ferralsols Arenic Acrorthox

CA 3 S.F. faib. désaturé Remanié modal Plinlhic Ferralsols Eutric Plinthudult

CA 4 Remanié appauvri Xanthie Ferralsols Arenic Plinthudult S.F. moy. désaturé Remanié modal Plinthie Ferralsols Dystric Plinthudult

Remanié appauvri Xanthie Ferralsols Arenic Plinthudult

S.F. fort. désaturé Remanié modal Plinthic Fcrralsols Plinthic Acrorthox Remanié appauvri Xanthie Ferralsols Plintharenic Acrorthox

CA 2h S.F. faib. désaturé Typique jaune Aquie Ferralsols Aquic Eutropept

CA 3 h S.F. moy. désaturé Typique jaune Aquic Ferralsols Aquic Paleudult

S.F. fort. désaturé Typique jaune Aquic Ferralsols Aquic Acrorthox

Faib. faiblement (weakly) ; Moy. = moyennement (moderately) ; Fort. = fortement (stron.g/y).

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194 - Oléagineux, Vol. 39, n° 4 - Avril 1984

TABLEAU XII. - Quelques exemples de rapports entre la surface plantable (SP) et la surface étudiée (SE) pouf des terrains formés sur le socle cristallin

(Some examples of ratios between plantable areas - SP - and areas surveyed - SE - for land Jormed on the basement complex rocks)

Localités et déficits Sols gravillonnaires Marécages (Swamps) Rapport (Ratio) : hydriques annuels (mm) (Gravelly soifs) OJo de SE 0Jo de SE % SP/SE (Localities and annual water deficit)

Côte d'Ivoire (Ivory Coast)

Tabou, 172 (1945/80) 14 14 46 Bolo, 459 (1967 /82) 24 20 37 Guig]o, 245 (1945/80) 58 16 27

Libéria

Gd Cape Mount, 214 (1'954/63) 31 18 30 New Cess, 284 40 45 Buto, 34 (1961/81) 48 23 48

Nota. - Le taux de 48 p. 100 pour Buto s'explique par le fait que seulement 32 p. 100 des sols sont très gravillonnaires. Par ailleurs, le faible déficit hydrique permet de supporter une proportion relativement éJevée de sols gravillonnaires à moindre capacité de rétention d'eau (The score of 48 p. 100 for Buto results from the foct that only 32 p. 100 of the sorls are very grave/ly, In other respects, the smalJ water deficit means that a relative/y high proportion of grave li y soifs with a lower water-holding capacity con be planted).

------....

1

F1G. 3. - Morphologie et végétation (Morpho/ogy and vegetation).

- -

1 3a/3b

4 5

- - -

-- .,,,... -- -1

Foret sous-bois dense (Forest, dense undergrowth) Maranthacée - Recrû ancien (Maranthaceae - old regrowth) Culture annuelle (Annual crop) Culture pérem1e (Perennial crop)

Marécage (Swamp)

Pente (Slope)

D 0-9p.100

B 10-14 p. 100

G 15-19 p. 100

0 20-24 p. 100

G 2,p.100

Echelle (Scale) = 1 : 20 (){}ty,

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Oléagineux, Vol. 3 9, n ° 4 - Avril 1984

6. - Potentiel.

Pour le cocotier hybride, le potentiel de production est de l'ordre de 5, 5 tonnes de coprah/ha/ an pour les zones ayant un déficit hydrique annuel inférieur à 100 mm. Dans les zones ayant des déficits hydriques annuels variant de 400 à 100 mm, la production annuelle est comprise entre 3 et 5 tonnes de coprah/ha. Un champ de comporte­ment à Daloa en Côte d'Ivoire, planté sur des sols rouges argileux, a produit 2,5 t de copra/an à l'âge de 8 à 9 ans, malgré un déficit hydrique annuel moyen de 520 mm.

Pour le palmier à huile, les productions sont fonction des déficits hydriques annuels (comme déjà indiqué au tableau VIII, 1re Partie).

IV. - ALLUVIONS FLUVIATILES DE LA TAMABO EN CÔTE D'IVOIRE

L'étendue des plaines d'alluvions fluviatiles dans les zones à écologie favorable est souvent faible et il y a peu

FIG. 4. - Pédologie (Pedology).

Echelle (Scale) = 1 : 20 OO<r. X X

SFFD, rouge, rouge-ocre et brun-rouge, peu ou pas gravillonnaircs à moyennement gravillonnaircs, bien drainés (Red, ochre.red, red­brown, little or no grave! /o moderately grave[Jy, well drained). USDA : Typic plinthudult rouges oxic dystropept rouges.

SFFD, ocres et ocre-jaune, peu ou pas gravillonnaircs, drainage 3 bon ou moyen (Ochre and yellow--ochn, liJtle or no grl111el, good

to average drainage). USDA : Aquoxic dystropepts.

SFFD, brun pâle à jaune pâle, peu ou pas gravillonnaires, me.l 4 drainés (Pale brown to pale yel/ow, little or no grave/, poor

drainage). USDA : Aquic dystropepts.

- 195

de programmes importants de développement du palmier et du cocotier sur ce type de terrain. La plaine alluviale de la rivière Tamabo - un tributaire du fleuve Bandama en Côte d'Ivoire - représente un cas exceptionnel car elle a une superficie de près de 10 000 ha. L'utilisation de gran­des zones alluviales situées dans d'autres pays, vallées de l'Ouémé et du Mono (Bénin), et plus particulièrement le delta du Niger (Nigeria), où il serait possible d'obtenir des rendements plus élevés que sur les plateaux voisins, se heurte actuellement aux coûts des travaux spéciaux d'amé­nagement (endiguement par exemple).

1. - Physiographie.

La topographie générale est plate et s'incline très légère­ment suivant la direction d'écoulement du cours d'eau principal. Les cours d'eau secondaires et les cheminements d'eau sont nombreux et peuvent être utilisés ultérieurement comme drains pour évacuer 1' excès d'eau pendant la période des fortes pluies.

SFFD, hydromorphcs à glcy d'ensemble entourant quelques col­lines isolées (Hydromorph~ à gley d'ensemble, surrounding a few isolated hüls). USDA : Typic tropaquepts, typic thermaquods.

SFFD, gravillonnairc à très gravillonnaire (Gravelly to very gravelly). USDA : Plinthoxic dy.stropcpts, typk: pal.eudults.

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196 -

La dénivellation entre le niveau général et le lit du cours d'eau principal est environ de 5 à 10 mètres, sur une lar­geur moyenne du bassin· versant de 8 000 mètres. La pente générale est donc de 1 à 2 pour mille (! à 2/1000) et permet un drainage efficace.

2. - Végétation.

Trois types de végétation occupent cette plaine allu­viale :

• la forêt marécageuse à Symphonia g/obulifera et Mitragyna ciliata couvre les sols hydromorphes à gley et pseudogley ;

• la forêt sempervirente à Eromospatha macrocarpa et Diospyros mannii prédomine sur les zones exondées pro­ches de l'océan ;

• la forêt sempervirente à Diospyros spp et Mapania spp couvre les zones exondées situées en amont du cours d'eau.

La forêt marécageuse a peu de gros arbres, moins de 160 arbres/ha de diamètre supérieur à 30 cm. Par ailleurs, les arbres ont souvent des racines à échasses. Sur les terres humides défrichées et actuellement sous jachère, les Marantacées prédominent.

X 239 ha X

913

X

X

Elimination pour cause (Eliminated because of} :

Oléagineux, Vol. 39, n° 4 - Avril 1984

3. - Sols.

En général, 3 groupes de sols peuvent être différenciés :

- les sols ferrallitiques fortement désaturés SFFD, typi­ques ou remaniés, occupent les anciennes buttes-témoins et sont déjà décrits au § III-3 ;

- les SFFD appauvris hydromorphes en profondeur qui couvrent la zone de transition entre les buttes-témoins et la plaine alluviale qui les entoure ;

- les sols hydromorphes minéraux à pseudogley de la plaine alluviale proprement dite.

Dans les zones à faibles déficits hydriques, on peut obte­nir de bons rendements pour les palmiers et cocotiers sur ces 3 groupes de sols s'ils sont correctement aménagés. Par contre, dans les zones à forts déficits hydriques, les sols des buttes-témoins donnent des rendements beaucoup plus faibles que les sols hydromorphes dans lesquels il existe une nappe phréatique, située entre 1 et 3 mètres de profon­deur, qui alimente la plante pendant une grande partie de la saison sèche.

35\

C 13L, ha

1 F 59h a 165

281 X ',, -

\

FIG. 5. - Plan d'aménagement (Land use planning).

2 Borne de repérage (Market monument)

X Sol très gravillonnaire (Very gravelly soi/)

Echelle (Scale) = 1 : 20 oooe.

Ê?----:1 1·;\-";:·'.\i

d'hydromorphie (hydromorphtsm) LJ Parcelle favorable à la plantation (Plantation plot).

de mauvaise topographie (bad topography) - Plantation pérenne (Perennial plantation)

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Oléagineux, Vol. 39, n° 4 - Avril 1984

a) Nomenclature.

Les sols des buttes-témoins et des bas de pentes font par­tie de ceux dérivés du socle cristallin déjà mentionnés au § III-3.

Les sols hydromorphes minéraux à gley et pseudogley d'origine fluviatile sont appelés « fluvisols gleyiques » et « fluvisols dystriques » d'après la nomenclature FAO­UNESCO.

b) Propriétés physiques et chimiques.

Les pseudogleys (fluvisols gleyiques) ont un sol de sur­face brun-gris foncé à brun-jaune foncé, de structure gru­meleuse moyenne et friable. La texture est moyenne à lourde et la teneur en argile varie de 20 à 30 p. 100.

Le sous-sol est gris avec des taches rouges à ocres. Il a une structure massive cassant en polyèdres angulaires peu durs. La texture y est plus lourde ; la teneur en argile varie de 30 à 40 p. 100. La kaolinite et, à un moindre degré, la montmorillonite et 1 'illite, constituent les principaux miné­raux argileux.

Les sols ont une porosité satisfaisante et une bonne capacité de rétention d'eau. Le domaine d'eau utile situé entre la capacité au champ et le point de flétrissement est généralement supérieur à 10-15 p. 100.

Les sols ont en général un pH acide, variant de 4,4 à 5,8. Leurs teneurs en matière organique, carbone, azote et phosphate sont moyennes à faibles. Le rapport C/N varie de 7 à 12 et indique une bonne minéralisation de la matière organique. Les teneurs en cations échangeables sont moyennes à faibles et la capacité d'échange des cations est satisfaisante (Tabl. III - l" Partie).

4. - Aménagement.

La couche superficielle des sols alluviaux a une bonne porosité et un bon drainage interne. La préparation du ter­rain pour le palmier doit être faite avec des engins légers pour ne pas détruire la bonne structure des sols.

L'abattage pourra être effectué par des tracteurs à che­nilles (modèle large) de moyenne puissance, équipés de lame KG. On utilisera des tronçonneuses pour les gros arbres de 60 cm et plus de diamètre, et les souches seront laissées sur place. L'andainage se fera de préférence avec des râteaux du type Fleco pour éviter les déplacements de terre de surface.

- 197

Les dimensions recommandées pour les parcelles plan­tées en palmiers sont toujours de 252 mètres dans le sens Nord-Sud et 1 006 mètres dans le sens Est-Ouest. Toutes les chaussées des pistes de collecte et de desserte doivent être, d'une part rechaussées d'une épaisse couche de latéri­tes, et d'autre part accompagnées de drains latéraux. On peut placer également des vannes-déversoirs amovibles sim­ples vers la fin de la saison des pluies pour retenir l'eau dans les drains et retarder ainsi la baisse de la nappe phréatique durant la saison sèche suivante.

5. - Fertilisation.

Les essais de nutrition minérale et de fertilisation déter­mineront les types et les quantités d'engrais qui s'avèrent nécessaires pour les palmeraies établies sur les plaines allu­viales aménagées.

6. - Potentiel,

Les palmiers qui seront plantés sur les sols alluviaux bénéficiant d'une alimentation en eau par la nappe phréati­que pendant une grande partie de la saison sèche, auront un rendement supérieur d'environ 20 p. 100 à celui obtenu dans les plantations avoisinantes sur plateau (13 tR/ha/an en moyenne).

CONCLUSION

Les sols de l'Afrique de l'Ouest offrent donc de vastes zones aptes à la culture du palmier à huile et du cocotier, qui s'étendent depuis la Guinée jusqu'au Cameroun. L'extension de ces cultures est plus limitée par les condi­tions climatiques que par les conditions édaphiques. Dans les zones à écologie favorable, le palmier et le cocotier se classent parmi les cultures plus rentables et de nombreux Etats ont entrepris depuis une vingtaine d'années des pro­grammes importants de développement, qui comprennent souvent en même temps des plantations centrales et des plantations familiales, afin de pouvoir répondre, dans la plupart des cas, aux besoins croissants de leurs marchés nationaux.

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[18] OCHS R. (1977). - Arwlvses des problèmes posis par la fertilisation ~ palmier d huile. Note CDC-1.R.H.O. dactylographiée, 16 p.

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198 -

[19] OCHS R. (1977). - Les contraintes écologiques du développement de~ oléagineux pérennes (palmier et cocotier) en Afrique occi­dentale et centrale. Oléagineux, 32, N° 11, p. 441-468.

[20) OLIVIN J. et OCHS R. (1978). - Propriétés hydriques des sols et alimentation en eab des oléagineux pérennes en Afrique de l'Ouest. 0/éagmeux, 33, N° 1, p. 1-12.

[21] OLLAGNIER M., OCHS R. et I\11ARTIN G. (1970). - La fumure du palmier à huile dans le monde, Fertilité, N° 36, p. 56.

[22] ORSTOM (1963). - Carte des sols du Dahomey au 1/100 ooo•. Nole explicative. Rapport Annuel, 67 p.

[23] ORSTOM (1964). - Etude pédologrque de la région Sassandro­San Pedro, Doc. N° 6500/274, 44 p.

[24] ORSTOM (1964). - Etude pédofogrque des régions Tabou et Béréby. Rapport polycopié, 178 p.

[25] OUVRIER M. (1983). - Communication personnelle. [26] POMIER M. (1979). - Feasibi/ity study for the coconut project

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Oléagineux, Vol. 39, n° 4 - Avril 1984

[27] QUENCEZ P. et DUFOUR F. (1982). - La lutte chimique contre les mauvaises herbes en palmeraies. Oléagineux, 37, N° 3, p. 107-113.

[28] SODEFOR (1977). - Inventaire forestier national, fiches dactylo­graphiées individuelles.

[29] SOIL RESEARCH INSTITUTE (Ghana) (1980). - Report on the semi-detailed Soif Survey of the Coconut Project Areo'LS', Western Region, Technical Report N" 124, 56 p.

[30] TRAN T. C. (1972). - Etude comparative des sols sous forêt et sous hévéa sur sables tertiaires à Anguédédou. Rapport ORSTOM, 155 p.

[31] TAFFIN G. de, OCHS R. (1973). - La fumure potassique du palmier à huile au Dahomey. Oléagineux, 28, N" 6, p. 269-273.

[32] OLIVIN J. (1980). - Relation entre l'écologie et l'agriculture de plan­tation. Oléagineux, 35, N" 2, p. 65-78.

[33] CALVEZ C., OLIVIN J., RENARD J.-L. (1976). - Etude d'une déficience en soufre sur jeunes palmiers à huile en Côte d'Ivoire. Oléagineux, 31, N" 6, p. 251-257 .

Oil palm and coconut soils in West Africa

NGUYEN HUGO VAN (1), J. OLIVIN (2) and R. OCHS (3)

In the previous number (4) we presented the soils formed on quatemary sands and tertiary sediments. In the pages wluch follow we describe other soils developed on the basement complex rocks and volcanic and river deposits.

Part Il. - Basement complex rocks. - Volcanic and river deposits.

m. - BASEMENT COMPLEX ROCKS

The basement complex rocks is below the quaternary sands and tertiary sediments. For more than two milliard years its crystalline and metamorphic rocks have undergone many processes of sol formation such as weathering, decomposition, leaching desaturation, truncation, redeposition, etc ... These processes have worn down the peaks of the mountains and ancient bills and filled hollows and valleys. It is in this way that the South of West Africa bas become a guasi-peneplain slightly inclined towards the coast.

1. - Physiography.

The quasi-peneplain ot the basement complex rocks is composed of flattened bills surrounded by valleys. The width of the hills and the density of the more or less swampy valleys depend partly on the permeability of the soils and partly on the local rainfall regime. Thus, for the same rainfall, a region with permeable soils of medium texture bas wider usable interfluves than one with fine-textured, almost impermeable ones ; in the first case, the width of plan.table land may be as much as 1,000-2,000 m or more, whilst in the second the bills or interfluves are rarely more than 500-700 m wide.

The influence of the type of parent rock on topography and hydrography is clearly illustrated by the contrast between shaly and granitic zones. In general, land made up of granite material forms a large plain of wide, flattened hummocks surrounded by broad valley bottoms, whereas that composed of schists often has low bill chains doser together and eut up by numerous deep valleys. One of the consequences of this soil formation is a very great variety in the relief and morphology of the profiles.

(l) Director of Pcdology Department. I.R.H.O., 07 B.P. 13, Abidjan 07 (Ivory Coast).

(2) Agropedologist in I.R.H.0. Agmnomy Department ('1').

(3) lJtrector of I.R.H.O. NJ:ronomy Depanment ("'). (4) Oléaf!meux. 39, N° 3, p. 117-I..L9. ("') LR.H.0.-GERDAT, B.P. 5035 - 34032 Montpellier Cedex (France).

In other respects, the annual rainfall and its distribution are dominant factors determining the surface relief. For example, an annual rainfall of 1,500-2,000 mm evenly distributed usually goes with a landscape which is very little eut up. On the other band, a region which gets the same rainfall but bas one or two very rainy months (nearly 1,000 m) will be be excessively carved up and make rational plantation Jay-out impossible.

The altitude of the lands on the base ranges from about 20 m close to the coast to nearly 200 m inland.

The topography of areas chosen for plantations, on the base is generally fiat to gently rolling, with slopes of less than 10 p. 100 in most cases.

2. - Vegetation.

Evergreen forest of Diospyros spp and Mapania spp covers the hum.id tropical zones with a short dry season, whilst that of Eremospatha macrocarpa and Diospyros mannii occupies the humid tropics with a long dry season. In both types Sodefor (1977 [28]) has inventoried many marketable species in the Ivory Coast.

Tree counts made by the I.R.H.O. in Liberia [15] suggest that areas with a very high rainfall (3,900 mm) have fewer big trees with a diameter of 60 cm or over than where annual rainfall is close to 2,000 mm (Table IX).

3. - Soils

The substratum of the West African quasi-peneplain consists chiefly of gneiss, schists, migmatites, quartzites, granites and, to a lesser degree, of diorites, arnphibolites, green rocks, etc.

The climatic cycles of alternate dry and wet periods in the last two milliard years have been responsible for the pedogenesis from which the following three elements are derived :

- fine soil particles often with a clay sand ta clay texture ; - quartz pebbles and ferro-manganese or ferro-aluminium

concretions, frequently called laterite gravels ; - pieces or blocks of decomposing and exfoliating rocks, and

pieces or crusts of indurated laterite.

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Oléagineux, Vol. 39, n° 4 - Avril 1984

a) Land use classes and nomenclature.

Depending on the proportions of the above three elements [3] (colluvial and/or collo-alluvial), and the degree of hydromorphism of the locality, four Land Use Classes are distinguished :

Very good soi/ - Land Use CJass J (LUC J) (1).

Healthy soil, hum1ferous topsoil, sandy to sandy clay, subsoil clay sand ta sandy clay, little or no gravel down to 110 cm and no signs of hydromorphism before 80 cm.

Good soi/ - Land Use Class 2 (LUC 2).

Healthy soil as in LUC 1, except for the 80-110 cm horizon, which can be indurated or cemented.

Medium soli - Land Use C/ass 3 (LUC 3).

Sail with the characteristics of LUC 1 except for :

the proportion of gravel, which is about 30 p. 100: LUC 3g;

signs of hydromorphism starting 60 cm deep : LUC 3h ; with suitable drainage these soils can be classed with the good or even very good ones.

Poor soifs - Land Use Class 4 (LUC 4).

In this claSs are found all the soils formed of leached sands and those more gravelly or more hydromorphous than the above ;

- 4 a or 4 b ; 50 p. 100 grave! or more ; - 4 h : signs of hydromorphism in the first 50 cm ; these soils

can be improved by drainage of the topography perm1ts. Also in thîs class are :

- soils with a leached sand or compact clay texture ; - permanently hydromorphic gleys and temporarily or semi-

permanently, hydromorphic pseudogleys.

Table X gives the physico-chemical characteristics of a few soils planted in oil palm and coconut, and Table XI the equivalence between the LUC and the different classifications.

b) Physical and chemical properties (Table X).

• Physical properties.

The soils derived from the basement complex rocks have a silty clay loam topsoil, grey-brown to reddish brown (5YR 4/8), structure medium crumb to fine subangular blocky, brittle, and a very clayey to silty clay loam subsoil (20-50 p. 100 clay), red to ochre (2.5-5YR 4-5/6-8), fine to medium blocky structure, slightly ta fairly hard (Sail No. 21). Their water-holding capacity is usually satisfactory.

Soils derived from acid rocks such as quartzite have a grey­brown clay sand topsoil (lOYR 34/2), granular structure, brittle, and a silty clay loam subsoil, yellow to brownish yellow (lOYR 6-8/6-8), lightly developed angular blocky structure, slightly to fairly bard (Soils No. 27 and 28). Their water-holding capacity is usually lower than that of soils derived from base rocks.

Soils formed of colluvial mellow deposits are mainly found on the foot slopes and have profiles similâr to' those developed in situ on the plateaux. However, their topsoil is lighter than m soils at a higher altitude.

The colluvions derived from the base rocks are red and have a heavy texture, with 30-60 p. 100 clay (Soils No. 29, 30, 33 and 34),

The colluvions from acid rocks are paler - ochre or brown to yellow - and have a lighter texture with 10-30 p. 100 clay (Soils No. 31, 32, 35-37, 39-43).

Soils formed from volcanic deposits within the basement complex are few ; they are mainly to be found in West Cameroon, near Mount Cameroon. Their topsoil is black to dark grey­brown silty clay loam (IOYR 2-3/1-2), the structure fine crumb, friable, and a clay to silty clay loam subsoil, brownish yellow to yellowish brown (lOYR 4-6/4-8), breaking into medium subangular blacks, greasy and slightly firm. They are mellow and have a good water-holding capacity (Soils No. 44-48).

• Chemicol properties.

The N and P levels in the soils of the basement complex are variable but often low. Moreover, there are K and Mg deficiencies

(1) Soils which are good or very good chiefly from the physlCal standpoint. Any chemical di:ficiency can b~ corrected economically by manuring, if this defic1ency is not excessive.

- 199

in soils derived from different types of parent rock. Exchangeable K levels are mostly low. Mg levels vary (Table III, Part 1).

Soils formed on volcanic ash generally have high N, K, Ca and Mg levels, but P, on the other band, is low (Soils No. 44-48 and Table Ill).

4. - Management practices.

The combination of slow internai drainage in soils of heavier texture and torrential rains during part of the year favour overland flow and formation of a dense network of gullies, water courses and swamps. Therefore the plantable plots on soils of the basement are smaller and more eut up and scattered than on tertiary sedirnents. Mapping them requires much more detailed soil and topographical surveys than on the other formations.

Clearing and windrowing of land on the base is done with the same equipment as in the tertiary sediment zones. These operations should take place dunng the dry season only, or at least during the least rainy periods, so as to preserve the good structure of the surface soil as far as possible.

Construction of the road network is the same as on tertiary sediments, but the network has often to be adapted to the relief. Secondary roads stop at the watercourses and large swamps. Main roads must be laid so as to disenclose ail the plots, and should preferably follow the skyline to reduce embanking. Side drains will dry the road surface.

lt should be borne in mind that the greater the area of very gravelly soils unsuitablc for oil palm, the smaller the plantable area ; also, if there is a high proportion of gravelly soils, the plots will be much more eut up and scattered.

Figure 2a shows the case of a terrain in which the soils are chiefly gravelly. Note the long, narrow shape of plots K and J.

In Figure 2b, on the contrary, most of the soils in the area have little or no grave!. Plot Q is larger and more compact.

The high proportion of gravelly soils also reduces the ratio (< plantable areas (SP)/areas studied (SE) » (Table XII).

5. - Fertilization.

Because of their low P level soils formed on the base often require phosphate manuring, both for oil palm and for coconut. Even then, not much is needed, and the annual rates are between 0.5 and 2 kg single superphosphate (20 p. 100 P20 5)/tree at maturity.

As on tertiary sediments, N manuring is limited to the first years and annual rates do not exceed a few hundred g of urea/tree.

K fertilization is a key factor in yield, as it is on sedimentary soils. The annual rates required are mostly 1-2 kg KCl/mature tree. In the early years of planting, little or nothing is needed. This similarity between the two soi! formations is due to the common characteristics of their absorbant complex (kaolin, acid pH, low C.E.C.).

Where there is a need for Mg manuring, it rarely exceeds 500-1,000 g Kieserite/tree/year.

The development of the middle Ivory Coast was undertaken in 1973, with the promotion of hybrid coconut smallholdings on colluvial soils on the foot slopes and in hollows. This regi.on bas a low rainfall and a long dry season, and minerai nutrition experiments have shown that :

- KCI is always essential for yield and also for drought resistance ; annual rates starting at 0.2 kg at field planting to reach 1-1.5 kg by the fourth year are sufficient ;

- Kieserite is needed for the first six years only ; the root system of adult trees can explore the soit sufficiently after that ;

- urea and phosphate are limited to the first three years, and a few hundred g/year are enough.

Volcanic soils are not very demanding of fertilizer. On the basis of experimental results, Ochs 118] advises smalt doses of ammonium sulphate and KCI in the early years of planting (Table IV - Part I).

6. - Poteotial.

The potential yield of hybrid coconut is about 5.5 t/copra/ha/year for zones with an annual water deficit below 100 mm. Where the deficit is 400-100 mm/year, yield is between 3 and 5 t copra/ha. A performance trial at Daloa, Ivory Coast,

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200 -

planted on red clay soils, produced 2.5 t copra/year at 8~9 years in spite of a mean annual deficit of 520 mm.

With oil palm, yields depend on annual water deficit, as shown already in Table VIII (Part I).

IV. - TAMABO RIVER ALLUVIAL PLAIN IN THE IVORY COAST

Alluvial plains in zones of favourable ecology are often smalt, and there are few large oil palm and coconut development projects on this type of land. The alluvial plain of the Tamabo river (a tributary of the Bandama River) is exceptional in that it covers nearly 10,000 ha. At the present time the development of large alluvial zones in other countries, i.e. the Oueme and Mono valleys in Benin and especially the Niger delta in Nigeria, where higher yields could be obtained than on the neighbouring plateaux is blocked by the cost of the special improvement required (diking, for example).

1. - Physiography.

The topography is fiat, slightly tilted in the direction of flow of the main waterway. There are many secondary watercourses and gullies which can be used later to drain excess water during heavy rains.

The difference between the overall level and that of the bed of the main watercourse is about 5-10 m, and the average width of the drainage basin is 8,000 m. The slope is therefore 1-2/1,000, sufficient for proper drainage,

2. - Vegetation.

The alluvial plain is occupied by three types of vegetation :

- swamp forest, with Symphonia globulifera and M1tragyna ciliata, covers the gleys and pseudogleys ;

- evergreen forest with Eromospatha macrocarpa and Diospyros mannii predominates in the areas of emergent land near the ocean ;

- evergreen forest with Diospyros spp and Mapania spp covers the emergent zones upstream.

There are few large trees in the swamp forest ; fewer than 160 per ha have a diameter over 30 cm. In other respects, the trees often have aerial roots. On wet lands which have been cleared and are now fallow, Marantaceae predominate.

3. - Soils.

Generally speaking, there are three groups of soils - SFFD typiques or remaniés (helvic ferralsols), occupying the

old outliers, already described in para. 111-3 ;

- SFFD appauvris, hydromorphes (dystric gleysols) covering the transitional zone between the outliers and the alluvial plain which surrounds them ;

- Sols hydromorphes mineraux à pseudogley (ochric gleysols) of the alluvial plain itself.

Where the water deficit is low, good yields can be obtained from both oil palm and coconut on ail these soils on condition that they are correctly improved. On the other hand, with a high water deficit the soils of the outliers produce much lower yields than the hydromorphic soils in which there is a water table 1-3 m down which will feed the plant during a large part of the dry season.

Oléagineux, Vol. 39, n" 4 - Avril 1984

a) Nomenclature

The soils of the outliers and foot slopes are among those derived from the basement complex rocks already mentioned in para. 111-3.

The hydromorphic minerai gleys and pseudogleys of river origin are called << gleyic fluvisols »and<< dystric fluvisols » in the FAO­UNESCO classification.

b) Physical and chemical properties

The pseudogleys (gleyic fluvisols) have a dark grey-brown to dark yellow-brown topsoil, medium crumb structure, friable. The texture is medium to heavy and the clay content from 20 to 30 p. 100.

The subsoil is grey with red to ochre stains. Its structure is massive, breaking into slightly bard angular blocks. The texture is heavier, the clay content ranging from 30 to 40 p. 100. Kaolinite and, to a lesser degree, montmorillonite and illite, are the chief clay minerais.

Porosity is satisfactory and there is a good water-holding capacity. The effective water reserve between the field capacity and wilting point is usually more than 10-15 p. 100.

The pH is generally acid, 4.4-5.8. The organic matter, C, N and P contents are middling to low. The C/N ratio is from 7 to 12 and indicates good mineralization of the organic matter. The exchangeable cation contents are medium to low, and the C.E.C. satisfactory (Table III).

4. - Management practices.

The topsoil of alluvial soils is of good porosity and well drained internally. Land preparation for oil palm must be done with light machmes so as not to destroy the good soil structure.

Felling can be done by wide-track, medium h.p. caterpillar tractors fitted with Rome plows. Chain saws will be used for trees of more than 60 cm diameter, the stumps being left in place. It is preferable to windrow with Fleco-type rakes to avoid shifting the topsoil.

The recommended dimensions for oil palm plots are always 252 m N-S and 1,006 m E-W. The roadways of ail the collection and service roads should be raised with a th1ck layer of laterite as well as bordered by side drains.

It is also possible to install simple sluices towards the end of the rainy season to dam the water in the drains and slow down the fall of the water table during the dry season which follows.

5. - Fertilization.

Fertilizer trials determine the types and quantities of fertilizers necessary for oil palm plantations on reclaimed alluvial plains.

6. - Potential.

Oils palms planted on alluvial soils are pro11ided with water from the water table during most of the dry season, and will have a yield about 20 p. 100 higher than that of plantations on the neighbouring plateaux (13 t B/ha/year on an average).

CONCLUSION

It will be seen that West African soils offer vast areas of land suitable for oil palm and coconut stretching from Guinea to Cameroon. The extension of these crops is limited more by climate than by edaphic conditions. Where the ecology is favourable, oil palm and coconut are among the most profitable crops, and many countries have undertaken large development programmes in the last 20 years, often in the form of a nucleus plantation surrounded by smallholdings, so as to meet their growing domestic needs.