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MASTER Mathématiques et Applications SPÉCIALITÉ: SYSTÈMES DYNAMIQUES ET SIGNAUX Année 2014/2015 Adrien BELLAICHE Soutenu le 26/08/2015 Au sein de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Ingénieurs d'Angers TITRE Interceptions de drones par une meute de drones Président : L. Hardouin Professeur Université d'Angers Examinateurs : L. Jaulin Professeur ENSTA Bretagne M. Lhommeau MCF Université d'Angers S. Lagrange MCF Université d'Angers N. Delanoue Professeur Université d'Angers Encadrants : L. Jaulin, B.Zerr, F. Le Bars

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MASTER Mathématiques et Applications

SPÉCIALITÉ: SYSTÈMES DYNAMIQUES ET SIGNAUX

Année 2014/2015

Adrien BELLAICHE

Soutenu le 26/08/2015

Au sein de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Ingénieurs d'Angers

TITRE

Interceptions de drones par une meute de drones

Président : L. Hardouin Professeur Université d'AngersExaminateurs : L. Jaulin Professeur ENSTA Bretagne

M. Lhommeau MCF Université d'AngersS. Lagrange MCF Université d'AngersN. Delanoue Professeur Université d'Angers

Encadrants : L. Jaulin, B.Zerr, F. Le Bars

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Résumé

La démocratisation des drones volants pose de nombreux problèmes,

essentiellement sur des questions de sécurité. Les événements récents l'ont

prouvé, avec des survols aux intentions douteuses au dessus du palais de

l'Elysée et de la base nucléaire de l'Île Longue.

Ce stage se positionne donc en réponse à cette menace, avec l'objectif de

déterminer une solution robotique permettant d'intercepter des drones

malveillants.

Compte tenu de l'immaturité des systèmes de détection qui sont tous au stade

de concept, de projet, ou au mieux au stade expérimental, nous avons choisi de

travailler dans l'hypothèse qu'un tel système pourrait nous donner à tout instant

la position de l'intrus.

Dans ce cadre, nous avons pu concevoir plusieurs algorithmes utilisant une

meute de drones aériens intercepteurs. Ces algorithmes d'abord été testés

sous Matlab, puis seul un algorithme basé sur le risque de fuite par un espace

entre intercepteurs a été conservé, les autres ayant été considérés comme trop

faibles.

Cet algorithme a ensuite été testé dans des conditions réalistes via le moteur

de simulation robotiques MORSE. Ce test a permis de valider notre algorithme,

en mesurant ses limites.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 2/38

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Organics do not choose to fear us,

it's a function of your hardware.

- Légion, à propos des relations organiques/robotiques.

Mass Effect 2

Remerciements

Ce stage a été l'occasion pour moi de m'attaquer à un sujet complexe et

d'actualité, et pour cela, je tiens déjà à remercier toutes les personnes qui ont

rendu ce stage possible.

Je tiens à remercier l'essentiel de mes professeurs, avec une mention spéciale

pour messieurs Zerr et Jaulin pour la formation robotique, et messieurs

Osswald, Moitié, et Ninin pour la formation en algorithmique, et l'introduction à

la complexité algorithmique qui a été, si non déterminante pour ma formation,

au moins très utile dans le cadre de ce stage et pour, je le prévois, la suite de

ma carrière.

Concernant le stage en lui-même, je tiens à remercier le lieutenant Le Breton et

plus généralement le GFM Brest qui nous a chaleureusement accueillis pour

discuter de la problématique drones à laquelle ils sont confrontés, et de la

doctrine actuelle envers les UAV intrus. Leur point de vue m'a en effet permis

de réaliser les nombreuses contraintes que cette problématique, mais

également la solution proposée, posent.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 3/38

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Table des matièresRésumé..............................................................................................................................2Remerciements..................................................................................................................3Acronymes.........................................................................................................................6Notations............................................................................................................................71 Introduction....................................................................................................................82 Contraintes d'interception.............................................................................................11

2.1 Résultat de l'entretien avec le GFM Brest.............................................................112.2 Etat de l'art des méthodes de détection.................................................................122.3 Discussion des méthodes d'interception...............................................................14

3 Choix d'une meute de robots........................................................................................184 Discussion préliminaire sur l'interception....................................................................21

5 Calcul des performances maximales attendues........................................................225.1.1 Nombre de robots nécessaires.......................................................................225.1.2 Zones d'interception certaine.........................................................................25

5.2 Approche par champs de potentiel........................................................................275.2.1 Principe des champs de potentiels.................................................................275.2.2 Simulation Matlab.........................................................................................285.2.3 Critique de l'approche...................................................................................29

5.3 Approche par arbre de décision.............................................................................305.3.1 Implémentation.............................................................................................305.3.2 Critique de l'approche...................................................................................31

5.4 Choix de l'algorithme............................................................................................326 Implémentation.............................................................................................................337 Tests..............................................................................................................................34

7.1 Simulation réaliste................................................................................................347.2 Passage au réel......................................................................................................35

8 Conclusion....................................................................................................................37Bibliographie...................................................................................................................38

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 4/38

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Index des illustrationsIllustration 1: Hubsan X4, exemple de quadricoptère commercial, 50€...........................9Illustration 2: Phantom, drone de prise de vue, 880€........................................................9Illustration 3: Exemples de tutoriels (source Instructables.com)....................................10Illustration 4: Quadrirotor armé amateur (USA).............................................................11Illustration 5: Antenne radiogoniométrique VHF H-Adcock à 8 éléments.....................13Illustration 6: Radar Holographique d'Aveillant, filliale d'Altran...................................14Illustration 7: Munitions anti-drones vendues aux USA. Utilisées avec un fusil à pompe et à base d'uranium appauvri...........................................................................................15Illustration 8: YAL-1, Boeing 747 modifié embarquant un laser antimissile..................16Illustration 9: Le vol IFR (vol aux instruments) requiert de nombreux instruments différents et un entrainement complet.............................................................................17Illustration 10: BattleBot 2015, Ghost Raptor vs Complete Control. Ce dernier a totalement immobilisé la lame du premier avec son filet................................................18Illustration 11: Exemple de collaboration de meute de robots........................................19Illustration 12: Fourmis Allomerus (en orange) capturant un taon.................................20Illustration 13: X3 d'Eurocopter. Prototype d'hybride avion/hélicoptère........................21Illustration 14: Erreur relative d'approximation de cercle par un polygone régulier.......24Illustration 15: Robots nécessaires à la capture en fonction de Tp et du ratio de vitesses..........................................................................................................................................25Illustration 16: Illustration des disques de non-capture.En rouge les cercles, en vert l'intrus, en bleu les intercepteurs......................................................................................26Illustration 17: Echec d'interception, l'intrus est rentré dans un disque de non-capture..27Illustration 18: Exemple de pathfinding par champs de potentiels sur un mini-jeu 2D. .28Illustration 19: Tableau de décision.................................................................................32Illustration 20: Communication au sein de la meute.......................................................34Illustration 21: Robot Jog................................................................................................36Illustration 22: Machine à état fini permettant de connaitre la direction d'une roue pour un odomètre ne fonctionnant que dans un sens...............................................................37

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 5/38

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Acronymes

GSM : Global System for Mobile. Réseau/fréquences utilisées pour la

communication des téléphones portables.

MORSE : Modular OpenRobots Simulation Engine. Moteur physique dont la

fonction principale est la simulation de comportements de robots dans un

environnement simulé.

PID : Proportionnel Intégral et Dérivé. Type d'asservissement prenant en

compte l'écart entre la consigne et la valeur réelle (P), l'intégrale de cet écart (I)

et la dérivée de cet écart (D).

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 6/38

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Notations

O : centre de la zone

R : rayon de la zone

0 : numéro de l'intrus

1 .. n : numéro d'intercepteur

Di : distance entre l'intercepteur i et l'intrus

Di,j : distance entre les intercepteurs i et j

Mi : maille i, constituée des intercepteurs i et i+1. Aussi le milieu des

intercepteurs i et i+1.

Dmi : distance entre l'intrus et la maille i.

Ri : distance entre l'intercepteur et O

Tp : taux de pénétration dans la zone, soitR−RiR

Vi : vitesse de l'intercepteur

Vt : vitesse de l'intrus (Trespassor)

Rv : Rapport des vitesses VtVi

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 7/38

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1 Introduction

Depuis le 10 septembre 2014, 200 drones volants intrus ont été signalés, 60

procédures judiciaires ont été déclenchées, et seules 13 affaires ont été

résolues. Le secrétariat générale de la défense et de la sécurité nationale a

recensé 29 survols de sites à composante nucléaire, 8 au dessus de sites

militaires, et plusieurs autours de monuments tels que la tour Eiffel, les

Invalides, ou l'ambassade américaine à Paris.

Pendant longtemps, ce genre de robot

n'a été que construits de manière

industrielle, ce qui a toujours permis de

maîtriser le contenu du robot, mais

également ses fonctionnalités. Ainsi, un

jouet télécommandé n'a jamais été

capable d'embarquer plus de quelques dizaines de grammes de matériel

supplémentaire sans modification poussée, et ce sur un vol d'environ 10min.

De l'autre côté, les robots personnalisés

pour des tâches bien précises

demandaient des compétences très

élevées que seuls des industriels ou de

gros centres de recherches pouvaient se

permettre d'acquérir, essentiellement à

cause de leur prix prohibitif.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 8/38

Illustration 1: Hubsan X4, exemple de quadricoptère commercial, 50€.

Illustration 2: Phantom, drone de prise de vue, 880€.

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Cette période est maintenant révolue, essentiellement en raison de la

démocratisation des composants d'une part, mais également d'un accès

toujours plus aisé à de nombreux tutoriels sur Internet. Des sites tels que

Instructables permettent à n'importe quel internaute de récupérer en quelques

minutes des plans de robot. Il est désormais possible en moins d'une heure,

sans avoir la moindre compétence en électronique ou en aérodynamique

d'apprendre à fabriquer un drone aérien télécommandé capable d'emporter au

moins 500g de charge utile.

Certains se réjouissent de ne pas avoir besoin de suivre des cours d'école

d'ingénieur pour pouvoir concevoir, ou au moins construire, par eux-mêmes un

petit drone dont le seul objectif sera de rouler/voler pour le plaisir des yeux.

Cependant, d'autres craignent, à juste titre au regard des événements récents,

que comme toute technologie, celle-ci soit utilisée à mauvais escient.

En effet, un drone aérien amateur de type quadricoptère a une portée radio

d'environ 500m. Équipé d'une petite caméra, il peut voir sans souci au-delà de

200m. Étant donné qu'à 200m, un drone est déjà quasiment inaudible et

invisible à cause de sa petite taille, il est excessivement difficile de se protéger,

en particulier les infrastructures militaires et/ou sensibles qui sont dès lors

totalement exposées jusqu'à 700m dans leur intérieur.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 9/38

Illustration 3: Exemples de tutoriels (source Instructables.com)

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Récemment aux États-Unis, un

amateur a par exemple monté un

pistolet sur un quadricoptère, et

contrôlait le tir avec un

servomoteur supplémentaire.

Cette menace étant relativement

nouvelle, il n'existe pas, pour

l'instant de solution technique qui pallie à cette menace, et c'est dans ce cadre

que mon stage de fin d'études se positionne, avec le sujet d'interception de

drones malveillants par une meute de drones.

Pour proposer une solution à cette menace, nous allons tout d'abord étudier les

contraintes que cette problématique pose, avant d'expliquer le choix d'une

meute de drone intercepteurs, puis enfin la conception d'un algorithme

permettant l'interception.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 10/38

Illustration 4: Quadrirotor armé amateur (USA)

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2 Contraintes d'interception

Afin de nous rendre compte des problèmes que les drones posent aux

militaires, nous nous sommes entretenus avec des officiers du Groupement des

Fusiliers Marins de la base navale de Brest.

Ceux-ci nous ont permis d'expliciter les nombreuses contraintes qu'un tel

système doit satisfaire, explicitées ci-après.

2.1 Résultat de l'entretien avec le GFM Brest

Nous avons pu mettre en avant quatre parties essentielles du problème :

- Tout d'abord, un drone est difficile à détecter par un être humain, aussi bien

visuellement qu'acoustiquement. En effet, au delà de 100m, un drone est

quasiment indifférenciable d'un oiseau, et devient inaudible dès 200m en

campagne.

- Ensuite, la doctrine actuelle consiste à tenter d'abattre le drone avec de la

grenaille tirée au fusil de chasse. Cette méthode, très efficace à courte portée,

devient au mieux aléatoire dès 70m, et totalement inefficace au-delà de 100m.

Ceci est principalement dû à, d'une part la difficulté de viser un élément mobile

de moins de 80cm de large à une telle distance, mais également à la dispersion

de ce type de munition.

- Troisième point, la destruction du drone pose deux problèmes. Tout d'abord, le

manque de maîtrise du point de chute du drone provoque des risques de

dommages humains et matériels, accrus en cas d'équipement embarqué

explosif.

- Enfin, tout ceci n'est envisageable que dans les cas où le drone a déjà

pénétré dans le périmètre protégé, ou alors en est sur le point.

Or ceci est déjà, dans une certaine mesure, un aveu d'échec de protection du

secteur.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 11/38

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Il faut donc d'abord détecter l'intrus loin avant son intrusion, et trouver un

moyen de l'intercepter avant l'intrusion.

2.2 Etat de l'art des méthodes de détection

Tout d'abord, à cause de la difficulté à détecter un drone visuellement par un

garde humain, il faut un système de détection automatique. Plusieurs

technologies ont été testées, tels que des caméras haute définition ou

infrarouge, des radars actifs et passifs, dispositifs de détection acoustiques, ...

Parmi ces éléments, il est intéressant de noter leurs avantages et inconvénients

majeurs :

- Les dispositifs de détection acoustiques sont passifs, et donc ne nuisent pas à

leur environnement, cependant leurs performances se dégradent en milieu

bruyant, tel qu'une ville, et dépassent difficilement quelques centaines de

mètres.

- La plupart des drones sont

télécommandés, leur pilote émet donc

un signal radio. Les robots en question

émettent un retour vidéo à leur pilote.

Thalès dispose déjà de radio-

goniomètres qui permettent donc de

repérer à la fois le drone et le pilote.

Cependant, cette technique est

totalement inefficace contre les drones

qui sont programmés pour suivre un plan de vol.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 12/38

Illustration 5: Antenne radiogoniométrique VHF H-Adcock à 8 éléments.

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- Les caméras stéréoscopiques tels que celle de Cerbair permettent de détecter

un drone dans un rayon de 50m. L'Onera travaille de son côté à un imageur

laser qui fonctionnerait à environ 1km. Cependant, ces deux techniques basées

sur l'optique pure nécessitent un angle de vue dégagé, ce qui n'est que

rarement possible, en particulier en milieu urbain.

- Les moteurs électriques de drones chauffent, et émettent donc une signature

thermique très caractéristique (2 à 3 points chauds bougeant ensemble), et en

particulier de nuit. Cependant, le signal peut être brouillé en milieu urbain par

les rayonnement secondaires (façades, parkings, …).

- Bien que les radars conventionnels ne soient pas adaptés, (les calibrer pour

détecter des quadricoptères détecte

également les oiseaux) il est important

de noter que la société Aveillant a

présenté au salon du Bourget un

prototype de radar holographique

spécialisé pour la détection de drones,

actuellement en cours de test au

Royaume-Uni, et qui, selon les

premiers résultats détecte 100 % des

drones dans un rayon de 8km, en

déclenchant cependant de nombreux faux positifs.

Le problème principal, comme nous pouvons le voir, reste et demeure que la

menace est toute nouvelle, et donc que les technologies de détection adaptées

sont toutes au stade de concept ou de prototype.

Nous limiterons donc notre étude au cadre de l'interception sous l'hypothèse

qu'un système extérieur à notre méthode d'interception nous donne à tout

instant la position de l'intrus.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 13/38

Illustration 6: Radar Holographique d'Aveillant, filliale d'Altran.

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2.3 Discussion des méthodes d'interception

Ensuite, il faut intercepter le drone malveillant. Pour l'interception, il y a cinq

possibilités :

- La doctrine actuelle consiste à détruire le drone avec un fusil à grenaille. Cette

méthode n'est efficace qu'à environ 60m

compte tenu de la vitesse d'un tel véhicule.

Outre cette très faible portée, cette méthode

pose le problème secondaire, déjà souligné,

de s'assurer des risques venant de la chute.

Entre autres, il faut s'assurer qu'aucun

personnel n'est sous la zone dans laquelle des

débris totalement incontrôlables vont tomber à

grande vitesse. Il faut également supposer que

le drone ne va pas s'enflammer en tombant

dans une zone inflammable ou pire, explosive.

Ensuite, dans l'hypothèse où le pilote a équipé son drone d'une charge

explosive ou NRBC, il faut également s'assurer qu'aucun personnel n'est dans

la zone d'explosion ou de contamination.

Enfin, la destruction du drone ne permet pas d'effectuer de la rétro-ingénierie

dessus, pour récupérer au moins les missions, éventuellement le point de

départ du vol, voire l'identité du pilote.

De tout cela, il est clair que la destruction, malgré sa simplicité, soulève plus de

problème qu'elle n'en résout.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 14/38

Illustration 7: Munitions anti-drones vendues aux USA. Utilisées avec un fusil à pompe et à base d'uranium appauvri.

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- La perforation laser, issue d'une

méthode anti-missile américaine,

permettrait d'endommager la

structure suffisamment pour rendre le

drone incontrôlable et provoquer sa

chute. Si cette méthode est déjà

éprouvée dans le cadre antimissile,

elle ne résout absolument pas les

problèmes, déjà maintes fois évoquées, liés à la chute du drone. Il est

intéressant de noter qu'elle empire même cette problématique secondaire.

En effet, au moins une partie du drone est à une température suffisante pour

faire fondre la structure, et potentiellement faire exploser les batteries

embarquées.

De plus, en se basant sur les résultats des tests effectués par l'US Air Force,

une peinture blanche sur le drone réduit intensément l'efficacité du laser (90 %),

sans compter les risques de dommages oculaires en cas de réflexion si la

peinture est métallisée.

- Il est tentant de vouloir brouiller le drone intrus. Ce brouillage peut se faire

selon deux axes :

Le brouillage GPS, si utilisé en ville, risque d'être plus gênant qu'utile.

D'autre part, il est difficile de prévoir le comportement du drone s'il ne reçoit

plus de signal GPS : immobilité en vol jusqu'à ce que les batteries tombent en

panne et entraînent la chute du drone ? Conservation de la direction de vol

actuelle jusqu'à la panne de batterie puis encore la chute ?

Tout ceci n'est viable que dans l'hypothèse où le drone est automatisé et

fonctionne au GPS.

Le brouillage radio permettrait, dans le cadre d'un drone télécommandé,

d'en prendre le contrôle.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 15/38

Illustration 8: YAL-1, Boeing 747 modifié embarquant un laser antimissile.

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Cependant, compte tenu du nombre de protocoles différents, que ce soit de

communication ou de sécurité, il paraît peu probable d'arriver à rapidement

prendre le contrôle de manière fiable. Le cas le plus probable est clairement de

simplement empêcher le pilote de contrôler son drone. Vraisemblablement, ce

dernier va soit continuer sur ses ordres actuels jusqu'à panne de batterie, soit

passer ses ordres au neutre, et tomber immédiatement.

- En aveuglant les optiques du drone

(caméra), il est possible de forcer le pilote

à télécommander son drone en aveugle. A

moins d'un équipement équivalent aux

avions de loisir prévus pour le vol de nuit

(centrale inertielle, boussole, gps, etc) et

d'un pilote de bon niveau, il est à peu près

certain que le drone va se crasher à court

terme, ce qui continue à poser la même

question.

Un inconvénient secondaire au développement de cette méthode est lié aux

risques inconnus de dommages oculaires au pilote s'il utilise un dispositif de vol

immersif

- La capture du drone, dans un filet par exemple, permet de maîtriser, au moins

dans une certaine mesure, la zone de chute de l'intrus.

En effet, comme on a récemment pu le voir lors du premier match Ghost Raptor

contre Complete Control pour BattleBot 2015, un filet, même simpliste, arrête

toute forme de rotation d'une lame attachée sur un moteur, tel qu'une hélice.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 16/38

Illustration 9: Le vol IFR (vol aux instruments) requiert de nombreux instruments différents et un entrainement complet.

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L'intrus pris dans un filet devient alors une masse inactive, donc en chute libre.

Il est cependant tout à fait possible de conserver un lien avec le filet, un peu

comme une chasse au harpon, afin de contrôler la chute de l'intrus.

Il apparaît dès lors la nécessité d'avoir un élément en l'air, capable de

conserver ce lien, vraisemblablement un autre drone, celui-ci étant alors un

intercepteur équipé d'un lance-filet. Cette méthode requiert cependant de ce

dernier une capacité d'emport importante, équivalente à sa propre masse.

Toujours autour de la chute du robot, il est important de noter que certains

endroits tels qu'une base navale, ont une partie de leur surface couverte d'eau,

et donc que vis à vis des différents types de zone d’atterrissage, il est

nécessaire d'avoir une solution pour que le duo intercepteur-intrus soit

récupérable. Typiquement, un système de type airbag qui déclenche des

flotteurs pour un amerrissage.

En conclusion sur les méthodes d'interception, il faut noter que seule la

méthode d'interception au filet permet de contrôler, dans une certaine mesure,

la chute de l'intrus, et nous étudierons donc cette technique.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 17/38

Illustration 10: BattleBot 2015, Ghost Raptor vs Complete Control. Ce dernier a totalement immobilisé la lame du premier avec son filet.

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3 Choix d'une meute de robots

Quelle que soit l'application, l'utilisation d'une meute de robots a certains

avantages et inconvénients par rapport à l'utilisation d'un robot unique.

Chaque robot de meute coûte moins cher qu'un robot unique. En effet, dans

une meute, chaque robot n'a pas besoin de l'intégralité des actionneurs et/ou

capteurs, puisque les informations et capacités sont partagées au sein de la

meute.

Cependant, la meute a, au total, plus d'actionneurs et de capteurs, ce qui la

rend, au final, plus chère.

Le choix d'une meute est cependant justifiable, essentiellement lorsque les

robots sont dans des conditions dans lesquelles ils peuvent être abîmés voire

être mis complètement hors-service lors d'une mission. En effet, si la perte d'un

robot unique compromet totalement la mission, la perte d'un robot de meute ne

fait que rendre la mission partiellement plus difficile, surtout dans le cadre d'une

meute homogènes.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 18/38

Illustration 11: Exemple de collaboration de meute de robots.

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En effet, il existe deux types de meutes de drones :

Les meutes hétérogènes comportement au moins deux types de drones

différents, qui se coordonnent pour optimiser leurs compétences particulières.

Ceci est comparable à un match de base-ball, où le lanceur est immobile et fait

au mieux pour que ses alliés lui renvoie la balle au plus vite.

Les meutes homogènes sont

constituées de plusieurs instances du même

robot. Les algorithmes qui y seront

implémentées utiliseront dès lors la quantité

de robots afin d'être plus efficace qu'un robot

unique. Un exemple naturel permettant de

comprendre ce concept est la technique de

chasse des fourmis Allomerus, qui arrivent à

capturer des insectes pesant près de 1500

fois leur masse.

Nous verrons ainsi par la suite comment nous pouvons capturer des robots

deux fois plus rapides que nos intercepteurs en nous inspirant de ces fourmis.

Il est également notable, sur ce point, qu'un robot unique ne peut pas capturer

un intrus plus rapide que lui. Or selon toute vraisemblance, le système

d'interception ne rencontrera que des robots adverses plus récent, et donc

vraisemblablement plus performants, ne serait-ce qu'en terme de vitesse de

pointe.

Un second avantage, spécifique à notre application, est la possibilité pour notre

meute d'intercepter plusieurs intrus à la fois. En effet, il est possible, dans

certaines limites que nous déterminerons plus tard, d'affecter seulement une

fraction de la meute à la capture d'un seul intrus, ce qui permet dès lors de

contrer plusieurs drones malveillants à la fois.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 19/38

Illustration 12: Fourmis Allomerus (en orange) capturant un taon.

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Il faut maintenant considérer le type d'intercepteurs. En effet, s'il est tentant au

premier abord d'utiliser des quadricoptères, il n'est pas impossible d'utiliser une

autre technologie, tels que les drones avions.

En effet, si l'on regarde ce qui se

passe dans les formats de véhicules

volants avec pilotes, le record de

vitesse des hélicoptères est tenu par

le X3 d'Eurocopter à la vitesse

impressionnante de 472km/h, or ce

prototype est déjà un véhicule

hybride entre un avion bimoteur et un

hélicoptère. De l'autre côté, si l'on

regarde des vitesses de croisière

d'avion de ligne, on tombe fréquemment sur des valeurs autour de 900km/h

(Boeing 747).

De tout ceci, il est envisageable de considérer l'utilisation de quelques drones

de type avion pour intercepter à haute vitesse les intrus. Cependant ceci

demanderait une conception très précise des intercepteurs. En effet, ceux ci

vont passer, lors de l'interception, brutalement de leur propre masse à une

masse beaucoup plus importante, avec un poids mort les ralentissant

instantanément (conservation de la quantité de mouvement), et probablement

les faisant décrocher et chuter.

De tout cela, il est important de retenir que :

- Une meute présente de nombreux avantages par rapport à un robot unique,

essentiellement par sa plus grande compétence, mais également par sa plus

grande survivabilité.

- L'utilisation d'un drone avion n'est pas recommandée.

- On choisira d'utiliser une meute de quadricoptères plutôt qu'un robot unique

pour notre problématique.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 20/38

Illustration 13: X3 d'Eurocopter. Prototyped'hybride avion/hélicoptère.

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4 Discussion préliminaire sur l'interception

Avant de rentrer dans la conception d'un algorithme de meute pour

l'interception, il faut positionner le contexte de l'interception, à savoir les

conditions techniques de l'intrusion.

Concernant le positionnement initial de nos robots, il est aisé de se transposer

en 3D ce qui se fait aisément en 2D pour des voitures. Comme il est logique de

positionner des gardes à chaque entrée goudronnée d'un périmètre, il est tout

autant logique de se positionner en cercle sur le périmètre de la zone à

protéger des drones. En effet, pour un drone, tout le périmètre d'un secteur est

une entrée potentielle. Un peu comme un bateau pêcheur, nous allons faire

prépositionner un filet de nos robots. Il suffira de fermer une seule maille (c'est

à dire faire converger uniquement deux robots) du filet pour arrêter l'intrus.

Nous déterminerons dans un chapitre suivant le nombre de robots nécessaires

en fonction du périmètre et de la vitesse du robot adverse.

Pour la suite des raisonnements, nous choisirons une zone circulaire à

protéger.

S'il est logique d'essayer d'empêcher l'intrus de rentrer dans la zone, il faut

également être capable de s'assurer qu'il n'en ressorte pas. Nous

déterminerons également les zones dans laquelle nous pouvons intercepter un

drone avant qu'il ne rentre dans le périmètre.

Nous considérerons donc une meute d'intercepteurs de type quadricoptères,

prépositionnés sur un périmètre circulaire d'une zone à défendre.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 21/38

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5 Calcul des performances maximales attendues

5.1.1 Nombre de robots nécessaires

Suivant l'approche que nous avons choisi, il est important de noter

qu'une maille de filet (deux intercepteurs) peut bloquer l'intrus si elle est

capable de se refermer en moins de temps qu'il n'en faut pour que l'intrus ne la

passe. Une maille pouvant se refermer des deux côtés à la fois (chaque

intercepteur de la maille peut en effet rejoindre le centre), elle se referme à une

vitesse 2*Vi, tandis que l'intrus sort à sa vitesse Vt.

Autrement dit, Mi peut capturer 0 si :

(i)Dm i

Vt≥Di ,i+12×V i

D'autre part, dans le cas d'un cercle, les intercepteurs formeront un polygone

régulier. Il est donc aisé de calculer Di,i+1. Ainsi :

(ii) Di ,i+1=2×R×sin ( πn)

Dmi est plus complexe à calculer dans le cas général, il est important cependant

de noter que la seule maille importante pour une interception est celle

minimisant Dmi. On l'approximera ici à R-R0.

Cette approximation se justifie par le fait qu'à partir d'un nombre conséquent de

robots, le polygone est très proche du cercle. En effet, comme on le voit sur

l'illustration 14 à partir de 10 côtés, l'erreur en question est inférieure à 5%,

tandis qu'à partir de 16 côtés, on tombe sous les 2% d'erreur.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 22/38

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Il vient donc aisément qu'il y a capture si :

Tp×1

sin( πn)≥VtVi où Tp=

R−R0R

Tp correspond au taux de pénétration dans la zone. Il est à 100% lorsque

l'intrus est au centre de la zone, à 0% lorsqu'il est sur le périmètre, et diminue

sans limite en dehors de la zone à protéger.

Il découle de cette dernière formule que le nombre de robots nécessaires à la

capture dépend du ratio de vitesses Vt/Vi, mais également du taux de

pénétration que l'on autorise dans le périmètre, comme visible sur l'illustration

15

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 23/38

Illustration 14: Erreur relative d'approximation de cercle par un polygone régulier

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Ainsi, si l'on refuse totalement l'intrusion, il faudra évidemment un nombre de

robots considérables, tandis que si l'on accepte que l'intrus puisse rentrer

jusqu'à 20% dans le périmètre, alors il suffit d'une vingtaine de robots pour

assurer la capture d'un drone 3 fois plus rapide que les intercepteurs.

Ceci ne signifie pas que 20 drones devront se jeter sur l'intrus, mais que 20

drones assurent que quelque soit le secteur par lequel l'intrus tente de sortir, il

sera intercepté.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 24/38

Illustration 15: Robots nécessaires à la capture en fonction de Tp et du ratio de vitesses.

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5.1.2 Zones d'interception certaine

Il est intéressant de noter que les calculs précédents n'ont été, qu'exploités

dans le cas où l'intrus est rentré dans la zone avant de lever le filet.

Il est en effet possible d'étendre le raisonnement précédent à une interception

pendant la tentative d'intrusion, c'est à dire avant même que l'intrus ne rentre

dans la zone. Avant de continuer dans cette logique, il est important de

remarquer que si l'intrus décide, en voyant le filet se lever, de faire demi-tour,

l'interception ne peut se faire que si l'intrus est plus lent que les intercepteurs.

L'équation (i) peut enfin s'interpréter d'une autre manière :

Chaque maille génère autour de son centre un disque dont le rayon est

proportionnel au rapport Rv et à la distance Di,i+1. Seuls les intrus entrés dans

ce disque peuvent traverser la maille sans être arrêté, tandis que la maille a

définitivement la possibilité de bloquer toute cible qui n'est pas dans ce disque

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 25/38

Illustration 16: Illustration des disques de non-capture.En rouge les cercles, en vert l'intrus, en bleu les intercepteurs.

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Tout l'objectif d'un algorithme sera donc de s'assurer que la cible reste hors de

tous les disques de non-capture, en diminuant la taille de ces disques par la

réduction de la distance Di,i+1, afin de ne pas se retrouver dans la situation

d'échec visible sur l'illustration 17.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 26/38

Illustration 17: Echec d'interception, l'intrus est rentré dans un disque de non-capture.

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5.2 Approche par champs de potentiel

5.2.1 Principe des champs de potentiels

Le principe du controle par champs de potentiels est inspiré des lois

d'interaction magnétiques. De manière générale, un tel algorithme permet en

une seul ligne de calculs (deux pour un robot évoluant sur un plan, trois pour

une évolution en 3D) de définir un comportement continu. En effet, un tel

comportement est obtenu par l'addition de plusieurs sous-champs, chacun

ajoutant un sous-comportement.

Prenons l'exemple d'un robot évoluant en deux dimensions et devant atteindre

une position donnée en évitant des obstacles :

- Un premier sous-comportement est celui d'être attiré par l'objectif. Ceci se

réalise en ajoutant une force attractive constante orienté vers l'objectif, soit un

potentiel proportionnel à l'éloignement à l'objectif. Il est important de garder une

force constante, puisqu'il s'agit d'un objectif/comportement constant.

- Un second sous-comportement est l'évitement d'obstacles. Le plus simple ici

est évidemment de considérer qu'un obstacle nous repousse plus fort lorsque

l'on est plus près de lui. Ainsi il est généralement intéressant d'utiliser une force

répulsive inversement proportionnelle à la distance (ou à son carré) à l'obstacle.

Il suffit ensuite de descendre le

potentiel, et on obtient instantanément

d'une part le trajet que le robot va

suivre, mais également la direction

instantanée à suivre, comme on peut le

voir sur l'illustration 18.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 27/38

Illustration 18: Exemple de pathfinding parchamps de potentiels sur un mini-jeu 2D

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D'autres champs de potentiels permettent d'autres comportements. L'industrie

du jeu vidéo a énormément développé ces champs, permettant ainsi d'obtenir

des comportements comme l'attraction à une distance donné d'un objet,

l'encerclement de plusieurs objectifs, l'attraction à une ligne tout en se

déplaçant le long de celle-ci, etc.

L'avantage principal de cette technique est la rapidité de calcul (un seul calcul

par dimension du champs de potentiels), mais également la prédictibilité du

comportement. En effet, puisque les forces/potentiels sont essentiellement

inspirées de phénomènes naturels, il est aisé de prédire le comportement

résultant.

Un autre avantage est la réactivité du robot. Pour un pathfinding avec des

obstacles mobiles, il n'est plus nécessaire de dérouler l'intégralité d'un

algorithme de type Djisktra ou A*, un seul calcul suffit pour obtenir un

déplacement local.

L'inconvénient principal de cette technique est que de nombreux cas peuvent

bloquer le robot en le faisant tomber dans un minimum local de potentiel. Bien

qu'il existe des solutions, elles requièrent souvent l'intégration d'un obstacle

faible virtuel poursuivant le robot, la fermeture morphologique des obstacles

(les rendre convexe), et devient dès lors plus complexe à implémenter.

On peut noter que, dans notre cas, tout ceci ne rentre pas en compte. En effet,

nous n'avons que très peu d'obstacles, vraisemblablement uniquement des

immeubles, et ceux-ci sont déjà morphologiquement fermés.

5.2.2 Simulation Matlab

Comme expliqué plus haut, il faut considérer plusieurs sous-comportements

dans notre cas, du point de vue de notre robot :

- Tout d'abord un comportement attractif constant vers l'intrus.

- Un second sous comportement attractif vers les deux mailles dont fait partie le

robot, proportionnel à la distance entre chaque centre de maille et l'intrus.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 28/38

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5.2.3 Critique de l'approche

Il est intéressant de noter que si dans les premières secondes de

l'interception, l'ensemble de la meute se rapproche de l'intrus, le

comportement devient très erratique dès que l'intrus se rapproche d'une

maille en particulier.

Alors que d'après les calculs précédents l'intrus ne devrait pas être en

mesure de passer, en général la simulation se finit sur une évasion, et ce

malgré les variations des intensités des différents comportements.

En analysant l'évolution des différents Di,i+1, on voit que le comportement

continu n'assure pas la conservation de la condition (i), et laisse donc rentrer

l'intrus dans au moins un disque de non-capture.

On n'a donc pas retenu cet algorithme, et compte tenu des raisons de son

échec, il paraît dès lors plus logique de rechercher un algorithme ayant un

comportement à hystérésis, à choix finis, c'est à dire un arbre de décision.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 29/38

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5.3 Approche par arbre de décision

5.3.1 Implémentation

L'algorithme étant distribué, il suffit de considérer la situation du point de

vue de chaque robot. Chaque robot doit s'assurer que la condition de capture

est vérifiée pour les deux mailles dont il fait partie. Chaque robot fait partie des

deux mailles constituées des deux robots les plus proches de lui et de lui-

même.

Il faut, pour chaque maille, considérer si elle est risquée. Une maille est

considérée comme risquée si et seulement si l'intrus, considérant qu'il est

capable de monter instantanément à sa vitesse maximale connue dans la

direction actuelle de son déplacement, peut à très court terme (une seconde)

annuler la condition de capture.

Si un robot décide de resserrer une maille, il faut nécessairement que l'autre

robot de la maille agisse au moins de manière neutre vis à vis de ce

comportement. Il est donc capital que le comportement soit identique, sinon au

moins non contradictoire.

On définit dès lors quatre comportements, en fonction du risque des deux

mailles :

- Si aucune des deux mailles n'est risquée, alors il suffit de s'approcher de

l'intrus. Ainsi la maille va globalement se rapprocher de l'intrus et donc

augmenter sa sécurité.

- Si une seule maille est risquée, alors il faut resserrer la maille en question en

se dirigeant vers l'autre robot de la maille.

- Si les deux mailles sont risquées, alors il faut considérer la position relative de

l'intrus par rapport aux mailles et se rapprocher de la maille qui est elle-même

la plus proche de l'intrus.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 30/38

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Mi-1 \ Mi Non risquée Risquée

Non risquée 0 i+1

Risquée i-1 Maille la plus

risquée

Illustration 19: Tableau de décision

Il est intéressant de noter que dans tout les cas, les comportements de deux

robots d'une maille ne peuvent pas être contre-productifs. En effet :

- Si la maille n'est pas risquée, les deux robots vont :

- soit essayer de s'approcher de l'intrus (si les deux mailles autour ne

sont pas risquées non plus), comportement cohérent donc.

- soit chacun essayer de resserrer leur autre maille si celle-ci est risquée.

Ce qui n'est pas incohérent non plus.

- Si la maille est risquée, les deux robots vont :

- soit tous les deux se rapprocher pour resserrer la maille, si leur autre

maille n'est pas risquée.

- soit un seul va se rapprocher pour resserrer la maille, si une seule autre

maille consécutive est risquée.

- soit les deux autres mailles consécutives sont également risquées,

auquel cas la volonté de fermeture va se déployer jusqu'à des mailles non

risquées.

5.3.2 Critique de l'approche

Il est important de noter que, quelque soit l'algorithme, très peu de mailles

peuvent effectivement se fermer. En effet, si une maille tente de se fermer, elle

le fera, à priori, à vitesse maximale, et au moins par un robot.

Ainsi, l'autre maille dont fait partie ce robot est en train de s'ouvrir à quasiment

cette même vitesse (pondérée d'un cosinus d'un angle faible), et l'autre robot de

cette autre maille ne peut quasiment pas resserrer la maille, n'ayant lui même

pas beaucoup plus de rapidité.

Les résultats de cet algorithme sont présentés dans la partie suivante.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 31/38

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5.4 Choix de l'algorithme

Outre les deux algorithmes précédemment cités, d'autres algorithmes ont

été testés, mais très vite abandonnés devant leur claire incapacité à résoudre la

problématique posée. Essentiellement, plusieurs arbres de décision basés non

pas sur le risque des mailles mais sur la proximité à la cible ont donné des

résultats systématiquement mauvais. Une méthode prédictive basée sur l'idée

que le drone adverse conservait son vecteur vitesse suffisamment longtemps

permettait une fuite quasi certaine dans tous les cas.

L'algorithme basé sur les champs de potentiels, bien qu'ayant un début de

scénario crédible, échouait lamentablement lorsque l'intrus arrivait aux bords du

cercle des intercepteurs.

De son côté, l'arbre de décision s'avérait être beaucoup plus interessant, bien

que non parfait :

En effet, celui-ci est tout à fait fonctionnel dans le cadre réaliste d'un

intrus qui, soit par sa programmation soit par la réaction d'un pilote humain en

panique, va fuir dans une direction globalement fixe. Cependant, il est possible,

en ayant une excellente connaissance de la situation (position des intercepteurs

et connaissance des disques de non-capture) de feindre une fuite par une

maille i, et à la dernière seconde de passer par la maille i+1 ou i-1 qui est

souvent risquée.

D'autre part, autant l'algorithme de potentiels que l'arbre de décisions

interceptent très bien l'intrus avant son intrusion, dans l'hypothèse où celui-ci

maintient sa volonté d'intrusion.

Compte tenu de tout cela, l'algorithme le plus performant est l'arbre de décision

basé sur le risque des mailles, et a donc été sélectionne pour la suite.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 32/38

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6 Implémentation

Pour le moment, l'intégralité de notre simulation d'algorithme a été effectuée

sous matlab en ignorant totalement les questions de réalisme de comportement

des drones. Ainsi, les intercepteurs simulés pouvaient, jusqu'à présent, avoir

une accélération infinie, changer brutalement leur vecteur vitesse etc.

Afin de tester l'algorithme sur un système réaliste, nous avons décidé d'utiliser

le simulateur MORSE. Celui-ci offrait en effet des modèles d'équations d'états

de drones, y compris de quadricoptères, et permet de tester les algorithmes

testés dans des environnements réalistes.

Le principe de base de l'algorithme a été utilisé, à savoir que chaque robot

décidait seul de son action. Pour cela, les communications entre éléments ont

été implémentées ainsi que visible sur l'illustration 20.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 33/38

Illustration 20: Communication au sein de la meute

Serveur

Système de détection

Intercepteur

Positions des drones

Position personnellePosition de l'intrusPositions des 2 alliés les plus proches

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7 Tests

7.1 Simulation réalistePasser à la simulation a permis de passer à une situation dans laquelle le drone

avait un comportement réaliste, et nous souhaitions savoir si ceci impactait les

performances de l'algorithme, essentiellement sur la situation standard dans

laquelle l'intrus fuyait de manière paniquée le plus vite possible dans une

direction figée.

Au premier abord, le résultat était relativement serré, 60 % du temps vers une

capture, 40 % vers une fuite réussie. Nous avons cependant pu améliorer ceci

vers un résultat de 100 % de capture, grâce à l'ajout d'une marge de sécurité

dynamique.

En effet, comme vu précédemment, les comportements choisis par les

intercepteurs regardaient si la maille était ou non risquée. Ce risque était défini

comme la possibilité que, dans la seconde, l'intrus, conservant son vecteur

vitesse actuel, entre dans un disque de non capture. Ceci était alors suffisant

car autant les intercepteurs que l'intrus avaient la possibilité d'inverser

totalement leur vecteur vitesse en une fraction de seconde.

Ici, en rajoutant cette marge dynamique dans le calcul du risque,

proportionnelle à l'accélération maximale de l'intrus, nous pouvons ainsi

permettre aux intercepteurs d'anticiper les changements de trajectoire, dans

une certaine mesure tout du moins.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 34/38

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7.2 Passage au réelNous avons ensuite envisagé de faire un essai en

réel de cet algorithme, mais compte tenu du temps

qu'il nous restait, nous avons préféré utiliser des

drones existants JOG, de type char, plutôt que de

concevoir des quadricoptères et de les faire

fabriquer dans un délai beaucoup trop serré.

Cependant, même avec l'utilisation des robots Jog, nous avons du recoder from

scratch une bibliothèque de contrôle, et nous nous sommes heurtés à de

nombreux problèmes, parmi lesquels deux dysfonctionnements majeurs des

odomètres qui ont beaucoup trop retardé le projet pour être fini dans les temps.

Tout d'abord, concernant les odomètres, nous nous sommes aperçus

d'un problème majeur en testant des asservissements de type PID en vitesse.

En effet, si pendant un certain temps le PID convergeait vers la consigne, de

temps en temps, un odomètre effectuait un « saut en arrière », puis revenait à

son évolution normale. Ceci faisait cependant exploser l'erreur intégrale, et

donc rendait le comportement de la roue complètement incohérent avec la

réalité. Après une étude approfondie, il s'est avéré que ce problème venait du

fait que le registre FPGA de l'odomètre en question était accédé à la fois en

lecture et en écriture. Ce double accès induisait une erreur très simple : une

partie du nombre binaire correspondait à la nouvelle valeur, tandis qu'une autre

partie de ce nombre correspondait à l'ancienne valeur.

Afin de résoudre ce problème, il a été très simple d'introduire une détection de

ces sauts, et dans le cas où le saut en arrière était détecté, de ne pas effectuer

la routine d'asservissement. Il suffisait ensuite de prévenir la routine suivante

qu'elle aurait non pas dt mais 2xdt de temps sur lequel asservir pour résoudre

ce problème.

Mais ce n'était que le premier gros problème.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 35/38

Illustration 21: Robot Jog

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En effet, le second problème s'est posé lorsque nous avons tenté de

faire tourner le robot sur lui-même : les odomètres nous ont encore une fois

trahis. En effet, lorsque le robot tourne sur lui-même dans le sens horaire, étant

un robot de type char, la roue droite recule tandis que la roue gauche avance. Il

est donc tout naturel de supposer que les variations des compteurs

odométriques allaient être opposés. Or, malheureusement, les deux odomètres

ne font qu'augmenter. N'ayant pas le temps de recoder un FPGA from scratch, il

a fallu implémenter une machine à états fini permettant de conserver

l'information du sens de déplacement de chaque roue qui est explicité sur

l'illustration 22.

Ceci se comprend aisément lorsque l'on regarde ce que l'odométrie partielle

voit par rapport à la réalité : l'odométrie ne faisant qu'augmenter, on ne peut pas

lire la vitesse de la roue mais seulement sa valeur absolue.

Lorsque l'on est dans l'état Avant, la seule manière de passer à l'état Arrière est

de donner une consigne négative. Mais cela, seul, ne nous dit pas quand la

roue va effectivement passer en rotation Arrière. Cette date va nous être

donnée par l'augmentation de la valeur absolue de l'accélération.

En effet, la roue va d'abord ralentir jusqu'à atteindre 0, puis ensuite passer en

négatif et donc, en valeur absolue, accélérer.

Un raisonnement similaire explique également le passage de Arrière à Avant.

L'initialisation de cette machine peut se faire dans n'importe quel sens, pourvu

que la roue soit, initialement à l'arrêt.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 36/38

Illustration 22: Machine à état fini permettant de connaitre la direction d'une roue pour un odomètre ne fonctionnant que dans un sens.

Sens = ArrièreSens = Avant

ordre < 0 & d|v|/dt >0

ordre > 0 & d|v|/dt >0

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8 Conclusion

Nous avons pu établir les contraintes que posaient la problématique

d'interception de drones malveillants, essentiellement tournées autour des

risques humains liés à la chute d'un intrus neutralisé.

La question principale pour le moment est la sous-problématique de la

détection qui ne peut se faire à l’œil nu, et pour lequel les moyens traditionnels

de détection et de contrôle aérien sont inefficaces.

Nous avons, malgré cette inconnue importante, pu déterminer une

solution viable via l'interception par une meute de drones prépositionnés autour

du secteur à protéger, et effectué une simulation sur MORSE, permettant ainsi

d'évaluer l'efficacité de l'algorithme dans des conditions réalistes.

Nous avons pu déterminer les limites de cette solution, comprenant donc

les cas d'échec dans lesquels l'intrus arrive à fuir, mais également les situations

dans lesquels l'intrus sera intercepté à coup sûr.

Enfin nous avons tenté de passer à un test en réel d'une capture mais,

par manque de temps et par émergence de dysfonctionnements majeurs, nous

n'avons pas pu terminer cette partie. Cependant, cette dernière partie n'a pas

été inutile puisqu'a permis d'obtenir un algorithme stable permettant de

conserver une odométrie efficace malgré un capteur mal conçu.

Adrien BELLAICHE – Rapport de projet de fin d'études – 2015 – 37/38

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