21
ÉDITION SPÉCIALE MAI 2014 spécial Agri-Agro En partenariat avec ON SAIT PRODUIRE MAIS ON NE SAIT PAS VENDRE

spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

  • Upload
    vuthuy

  • View
    216

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

é d i t i o n s p é c i a l e

MAI 2014spécial Agri-Agro

En partenariat avec

On sait prOduire mais On ne sait pas vendre

Page 2: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

Grand anGle

115

Zero commercial!La polémique sur l’exportation des fruits et légumes à l’UE a mis à nu la fragilité de notre agriculture. A force d’avoir trop misé sur le Vieux Contient et de ne pas avoir suffisamment diver-sifié ses marchés, le secteur se voit aujourd’hui menaçant cessation, car à la merci d’un seul gros acheteur. Dans ce sens, les agrumes qui font la fierté du pays avec le célèbre label Maroc ne représentent en fait que 2% du mar-ché international! On se rend compte ainsi que produire en quantité et qualité suffisantes n’est plus l’élément décisif mais plutôt la commercialisa-tion. Or, pour relever ce challenge, il y a du chemin! A commencer par les ressources humaines. Cet hors-série Economie&Entreprises, consacré aux secteurs agricole et agro-industriel, nous apprend qu’il n’existe aucune formation dédiée à ce métier pour le secteur. On forme des techniciens, voire des ingénieurs pour les usines et les plantations mais pas de com-merciaux! Ce qui est pour le moins curieux pour ne pas dire grave. Ainsi, pour décrocher de nouveaux marchés, généralement le fondateur de l’entre-prise y va en solitaire, comptant sur son talent naturel, forgé par l’expé-rience. Or, on ne peut, voire on ne doit pas tout faire. Et le président ferait mieux de déléguer cette fonction pour se concentrer sur le développement produit et R&D, seul gage de péren-nité à long terme.

[email protected]

118 Grand anGlele terroir se

vend mieux que l’aGroindustriel

132 Formationcommercial

une denrée rare

136 entreprisesdari couspate

la saGa continue

142 acteursce n’est pas le tout

de produire

144 entretiennajib mikou

dG maroc taswik

Responsable des Editon Spéciales Nabil Taoufik Réalisé par Wafaa Mellouk Conception et maquette Abderrahmane Haddad

SOMMAIREAGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

édito

Page 3: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

spécial Agri-Agro

5Près de 70% des

exploitations agricoles marocaines ont une

superficie inférieure à 5 hectares.

10%Le secteur Agro-Agri représente 10% du

volume des exportations et emploie environ 44% de la

population.

80%En milieu rural le secteur

concentre 80% des emplois et constitue une

source de revenus pour 14 millions d’habitants.

50%Le secteur de la pêche assure 10% des exportations totales

et 50% des exportations agroalimentaires du pays.

16%Le secteur agricole

contribue à hauteur de 16% dans le PIB national contre 4% pour le secteur

agroalimentaire.

Page 4: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

118

Grand anGle

L ’agriculture marocaine se porte bien. Pourtant le pays a du mal à écouler ses produits

à l’international. Prenons l’exemple des agrumes. «Le Maroc ne repré-sente que 2% des ventes d’agrumes à l ’international», précise Ahmed Darrab, directeur général de l’AS-PAM (Association des producteurs d’agrumes du Maroc). Malgré «la forte présence du produit dans plus d’une trentaine de pays, il ne repré-sente pas grand-chose dans l ’ensemble des ventes à l ’international», sou-ligne-t-il. La présence de plusieurs pays qui concurrencent fortement le Maroc à ce niveau fait que la commercialisation des produits nationaux se doit de bénéficier de plus d’attention, d’organisation et d’ordre de la part de toutes les par-ties prenantes.Amine Khalil, directeur dévelop-

pement de Dari Couspate, sou-ligne à cet effet que «la concurrence à l ’international est très rude et accrue et constitue donc un obstacle au développement des produits ma-rocains à l ’export». Au-delà de la

concurrence, «les coûts de transport et d’énergies» sont aussi mis en avant par Philippe Charot, Dg d’Agro-food indurtie. Autre point, souligné par Aziz Bouhartan, dg d’Infrigo, concerne

Sources: Maroc Taswik - DEPF

Le Maroc compte 8.000 coopératives agricoles

déjà autorisées, dont 5000 ont été créées

de 2007 à 2012 sous l’impulsion de l’INDH.

8.000En moyenne, la part

des exportations agro-alimentaires dans le total des

exportations marocaines

20%A fin mars, les

importations alimentaires représentent 12% du total à 12 milliards de

dirhams

12,3%Au terme du

premier trimestre, la performance boursière du secteur a bondi de 0,6% par rapport à fin

2013

0,6%

Le terroir s’en sort mieux que L’agro-industrieLToutes les mesures pour dynamiser le secteur agricole et agroalimentaire ont porté leurs fruits. Toutefois, la commercialisation de ces derniers laisse encore à désirer. La prise de conscience est bel est bien au rendez-vous, encore faut-il trouver le mode d’emploi adéquat.

«Le Maroc ne représente que 2% des ventes

d’agrumes à l’international»

commercialisation

Page 5: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

120

Grand anGle

«la vente des produits à l ’état brut et par conséquent sans réelle valeur ajoutée pour le pays». Des handi-caps majeurs au développement des produits à l’international. Si cette situation est valable pour les produits agricoles tels les fruits et légumes, ceci n’est absolument pas le cas pour les produits du terroir qui eux trouvent un écho favorable à l’international. Mieux encore, les consommateurs à l’export sont friands de ce genre de produit. Dans ce sens, tous les moyens ont été mis à la disposition des consommateurs du monde pour pouvoir accéder à ces produits du terroir marocain (voir interview). D’un organisme dédié tel que Ma-roc Taswik, aux mécanismes mis en place par l’ADA (Agence pour le développement agricole), plusieurs chantiers sont lancés en parallèle pour mener au mieux ce chantier. Dans ce sens, l’ADA a lancé un programme de mise à niveau de groupements des produits du ter-roir (Coopératives, Unions, GIE et Associations), sélectionnés en concertation avec les DRA et ciblant de manière prioritaire les groupements bénéficiant de projets piliers II et/ou offrant des produits labélisés ou des produits de ter-roir phares identifiés dans le cadre

d’études régionales. Ce programme présente des solutions aux groupe-ments de producteurs des produits du Terroir dans l’organisation et la gouvernance, la production amont, la valorisation, le marketing et la finance.

maSSifiER lES flux«Il est également à signaler qu’un programme de mise en place de pla-teformes logistiques et commerciales dédiées aux produits du terroir est lancé par l ’ADA afin de regrouper l ’offre de ces produits et de massifier les flux pour une meilleure valorisa-tion et commercialisation dans le but d’assurer une distribution optimisée» déclare Mohammed El Guerrouj, directeur général de l’ADA. Tou-jours selon ce dernier, «pour appuyer la vente des produits du terroir, notre agence lance des opérations promo-tionnelles au sein de plusieurs maga-sins des GMS moyennant différentes techniques, notamment la réalisation de campagnes d’animation et de dé-gustation des produits du terroir sur les lieux de vente dans les GMS avec distribution des flyers et de brochures promotionnelles, la réalisation de marchés des produits du terroir dans des centres commerciaux et la réalisa-tion de campagnes de communication institutionnelle média et hors média

au sujet des produits du terroir».Conscient de l’importance du sec-teur et de l’urgence de dynamiser le volet commercial, le ministère de l’Agriculture et de la pêche mari-time a pris ces dispositions pour développer au mieux ce volet. Dans ce sens, Aziz Akhannouch, dans une déclaration officielle faite à la MAP, a fait savoir que «la valori-sation des produits agricoles est une réelle priorité pour le Maroc sur les prochains mois espérant aller de l ’avant et très vite grâce à la mul-tiplication des partenariats avec des investisseurs étrangers».Le ministre a aussi relevé que « les investisseurs disposent d’un interlo-cuteur unique, une banque d’affaires qu’est l ’ADA qui accompagne les in-vestisseurs et porteurs de projets dans leur entreprise, depuis l ’élaboration de leur business plan à la commercialisa-tion de leur production». Aussi, «les investisseurs bénéficient également d’une gamme de subventions agres-sives, à travers le Fonds de Dévelop-pement Agricole», a-t-il dit notant que ces subventions favorisent les investissements dans une logique intégrée selon toute la chaîne de valeur d’une filière donnée, des in-trants agricoles aux unités de trans-formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation.

«La valorisation des produits agricoles est

une réelle priorité pour le Maroc sur les

prochains mois»

grande valeur ajoutée, fort impact social

21 milliards d’exportations

Source: DEPF Source: Bourse de Casablanca

27 milliards de capitalisation en Bourse

Source: Ofppt

Stagiaires du secteur

2001/02 2010/11 2012/13 2013/14

16361400

960

60

Explosion de 2.626% des laurétas Ofppt

6%20%

AgroalimentaireStagiaires Ofppt Reste de l’économie

AgroalimentaireReste de l’économie

Communiqué de presse29 Avril 2014

Changement de Présidence – Alstom MarocNomination de Mme Thi-Mai TRAN

Après de longues années chez Alstom Transport, en tant que Directeur du Développement Europe du Sud et Moyen Orient/Afrique, Mme TRAN a pris les fonctions de Présidente d’Alstom au Maroc.

Mme TRAN succède à M. Thierry de Margerie qui a été confi rmé Vice-Président Afrique d’Alstom International. Mme TRAN continuera d’occuper sa fonction de Directeur Général Alstom Transport Maroc.

Thi-Mai TRAN a eu dès 2007 un rôle commercial éminent pour Alstom au Maroc, quand ont été lancés les projets du Tramway de Rabat puis de Casablanca et de la Ligne Grande Vitesse Maroc, devenant l’interlocutrice privilégiée de l’Agence de l’Amé-nagement de la Vallée du Bouregreg (AAVB) puis de la STRS, de Casa Transports et de Casa Tram ainsi que de l’ONCF, dans le cadre du développement du secteur ferroviaire du royaume. Elle a été nommée Directeur Général d’Alstom Transport Maroc le 1er juillet 2010.

Aujourd’hui, Thi-Mai TRAN élargit ses compétences à tous les secteurs d’activités d’Alstom au Maroc.

Sa vision: « Notre cap est de fi gurer parmi les pionniers : nous vivons au Maroc une ère de mutations : celle du boom urbain, celle du mix énergétique, et celle de la politique industrielle. Nous devons vivre ces évolutions, d’abord grâce à nos innovations techniques, mais aussi et surtout par la mise en œuvre de solutions durables et inclusives, qui génèrent des emplois et favo-risent le partage du savoir–faire. Nous devons aussi nous adapter et apprendre à savoir être au Maroc, aux côtés de clients et partenaires».

A propos d’AlstomAlstom est un des leaders mondiaux dans les infrastructures de production et de transmission d’électricité, ainsi que dans celles du transport ferroviaire. Le Groupe sert de référence avec ses technologies innovantes et respectueuses de l’environne-ment. Alstom construit les trains les plus rapides au monde et les métros automatiques offrant la plus grande capacité. Alstom fournit des centrales intégrées clés en mains, des équipements et services associés pour l’ensemble des sources d’énergie, dont hydro, nucléaire, gaz, charbon et éolien. Alstom propose une vaste gamme de solutions pour la transmission d’électricité, en particulier dans le domaine des réseaux « intelligents » (smart grids). Alstom emploie 93 000 personnes dans une centaine de pays, a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards d’euros et enregistré pour près de 24 milliards d’euros de com-mandes en 2012/13.

A propos d’Alstom TransportPromoteur de la mobilité durable, Alstom Transport développe et propose la gamme de systèmes, d’équipements et de services la plus complète du secteur ferroviaire. Alstom Transport gère l’intégralité des systèmes de transport, dont le matériel roulant, la signalisation, les infrastructures, la maintenance et la modernisation, et propose à ses clients des solutions clé en main. Alstom Transport a enregistré un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros pour l’exercice 2012-2013. Alstom Transport est présent dans plus d’une soixantaine de pays et emploie environ 26 700 personnes.

Contact presseSalima Rahmaoui, Tel : 00212 5 22 46 50 00E-mail : [email protected] Web : www.alstom.com

Page 6: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires
Page 7: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

124

Supplément EE Mai 2014

Grand anGle

125

Grand anGle

Filières

a la source de la richesse

HuilE d’olivELa place de l’huile d’olive dans l’agriculture marocaine est d’une grande importance. Il n’y a qu’à voir les différents plans mis en place afin de développer ce seg-ment et rendre l’huile marocaine aussi meilleure que ses concur-rentes d’autres pays. En effet, «érigée depuis 2008, à la faveur du lancement du plan Maroc Vert, en priorité agricole natio-nale et secteur stratégique pour le développement économique, l’oléiculture marocaine a enregis-tré en l’espace d’un quinquennat un véritable bond quantitatif», précise-t-on auprès du ministère de l’Agriculture. Dans ce sens, la superficie consacrée aux oliviers a atteint en 2013 un million d’hectares, alors qu’en termes de production, la filière oléicole a connu une nette croissance passant de 850.000 tonnes en

2009 à 1,5 million de tonnes en 2013/14. «Le Maroc est donc en bonne voie pour atteindre, voire dépasser l’objectif initial de 1,2 million d’hectares d’oliveraies et 2.500.000 tonnes de produc-tion annuelle à l’horizon 2020», relève le ministère de tutelle. Rappelons que le secteur oléi-cole national participe à hau-teur de 5 % dans la formation du PIB agricole et de 15% dans les exportations agroalimen-taires. Pour atteindre l’ensemble de ces objectifs, le département Akhannouch déploie un impor-tant effort financier en allouant d’importantes enveloppes bud-gétaires pour l’encouragement de la plantation d’oliviers dans les différentes régions/terroirs du Maroc. L’objectif étant de posi-tionner à court et moyen terme le Royaume comme un produc-teur mondial incontournable d’huile d’olive.

PRoduCtion laitièRELa stratégie de développement de la filière laitière, telle que définie dans le cadre du plan Maroc Vert, table sur une pro-duction de 5 milliards de litres à l’horizon 2020. En 2012, la production a avoisiné les 2,5 milliards de litres, soit la moitié de cet objectif. Le Maroc dispose

de 8 ans pour doubler sa produc-tion. Un challenge ambitieux. Pour concrétiser ces objectifs, le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (Fimalait) ont signé un contrat-programme qui s’étend sur la période 2010-2014. Ce contrat représente un cadre de référence pour le développement et la mise à niveau de la filière. Le programme a pour princi-pale mission l’augmentation massive de la production à des coûts compétitifs. L’objectif est de produire 3 milliards de litres en 2014 et 5 milliards de litres à l’horizon 2020, pour un inves-tissement global de 12 milliards de dirhams, soit une croissance annuelle de 15%. En signant ce contrat-programme, le gouver-

nement cherchait in fine à assu-rer l’autosuffisance nationale en lait et contribuer à favoriser un meilleur accès aux produits lai-tiers. A ce jour, la consommation demeure très faible: à peine 100 grammes par jour et par habi-tant, soit 50% par rapport aux besoins nutritionnels.

ElEvagEL’élevage se place parmi les sec-teurs clés de l’agriculture maro-caine en générant un chiffre d’af-faires de près de 35 milliards de dirhams par an, soit plus de 44% du chiffre d’affaires agricole. La contribution de la viande bovine,

Huile d’olive, lait, sucre, élevage...aucun métier ne doit être négligé dans l’agricole. Cela d’autant plus que c’est l’amont à une agro-indsutrie qui nourrit tout un pays.

En grammes, la quantité moyenne de lait consommée par un marocain par jour

100

ovine et caprine est de 67% du chiffre d’affaire total. Ce secteur contribue aussi au développe-ment économique du pays à travers la création d’emploi avec plus de 2,5 millions de postes. La production laitière a connu une croissance de 12% entre 2010 et 2013 et ce grâce aux efforts d’amélioration génétique du cheptel bovin par l’insémination artificielle et les importations des vaches de race pure.Quant à la production avicole, elle a connu une quasi-stagna-tion durant les 3 campagnes agricoles. En effet, cette filière avait déjà dépassé les objectifs de production prévus dans le cadre du contrat-programme. En 2013, la production s’est établie autour de 560.000 tonnes, ce qui a couvert plus de 100% des be-soins de consommation. En cette année-là, le secteur a bénéficié de conditions climatiques favo-rables, une bonne production

céréalière, un couvert végétal satisfaisant au niveau des prin-cipales zones de parcours et une exonération des droits et taxes à l’importation des aliments pour bétail depuis janvier 2013. Ainsi, l’offre alimentaire s’est chiffrée à près de 18 milliards d’unités fourragères, ce qui s’est traduit d’une part par une baisse des prix des aliments allant jusqu’à 10% et d’autre part par la bonne tenue

des prix des animaux vifs.

CultuRE SuCRièRE La campagne agricole 2012-2013 s’est caractérisée par des conditions climatiques adé-quates et des disponibilités en eau dans les grands périmètres d’irrigation, ce qui a favorisé un bon déroulement de la campagne sucrière. S’ajoute à cela l’applica-tion de la deuxième tranche de l’augmentation du prix de la bet-

terave à sucre (+35 DH/t) et du prix la canne à sucre (+25 DH/t), ce qui a permis une nette amé-lioration des rendements. Ainsi, la production de la betterave à sucre au titre de la campagne 2012-2013 est de 2,2 millions de tonnes, soit 38% de plus par rap-port à la campagne précédente grâce à la fois à une augmenta-tion de la superficie de près de 20% et à l’amélioration du ren-dement de 8% (60 t/ha contre 55 t/ha). Quant à la production de la canne à sucre, elle est de l’ordre de 559.000 tonnes contre 541.000 tonnes en 2011-2012, soit une augmentation de près de 3%. La superficie program-mée pour la campagne 2013-2014 a été totalement couverte, soit 15.560 ha contre 12.611 ha au cours de la campagne précé-dente.Par ailleurs, le département de l’Agriculture a mis en place, depuis le lancement de la cam-pagne 2013-2014, une subven-tion pour le renouvellement des plantations de canne à sucre avec un rythme annuel de 5.000 ha. Le montant de cette subvention est estimé à 6.000 DH/ha. Une enveloppe de 250 millions de di-rhams a été réservée à cet effet .

Page 8: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Kantari, Leader de La région de L’orientaL

Le Groupe Kantari a été témoin et acteur de L’évoLution de L’aGricuLture marocaine depuis 50 ans. Que pouvez-vous nous dire sur cette évoLution?Le secteur des agrumes au Maroc a traversé des étapes importantes depuis la création de l’Office de Commercialisation et d’Export (OCE) en 1965. Cet organe étatique assurait pour le compte des producteurs et stations de conditionnement la logistique et la commercialisation vers ce qu’on appelait des marchés à contrat (Russie, Canada, Scandinavie, Moyen Orient, Europe, etc). Après la libéralisation du secteur par feu Sa Majesté le Roi Hassan II en 1985, L’année 1987 a connu la création d’un groupement national d’exportateurs AFB (Atlas Fruit Board). Dix ans plus tard, AFB disparaissait et en 1998 d’autres groupes exportateurs se sont formés et assuraient leur propre logistique et commercialisation. 2008 a été marquée par le lancement du Plan Maroc Vert (PMV), qui vise la mise à niveau du secteur agrumicole à travers le Contrat Programme axé sur la croissance, la valorisation et la compétitivité du secteur agrumicole. Dans ce cadre, le Groupe Kantari était parmi les premiers signataires du projet d’agrégation. Vu la concurrence mondiale féroce à laquelle est confronté le produit Maroc et les contraintes que connaissait la filière (atomisation de la production, absence d’encadrement, manque de recherche, retard de mise à niveau des vergers et stations de conditionnement, faible valorisation des produits, manque de promotion, etc.). Aujourd’hui le Plan Maroc Vert a le mérite d’être un projet ambitieux qui a créé une vraie dynamique qui pourrait permettre de repositionner le Maroc comme un acteur majeur au niveau mondial.

au deLà de La production, Le Groupe est aujourd’hui un des principaux exportateurs de La réGion de BerKane. QueLLes sont vos réaLisations dans ce sens et vers QueLs pays exportez-vous ?Basé dans la région de Berkane, connue pour son terroir exceptionnel et sa variété de clémentine protégée (IGP), le Groupe Kantari compte plus de 4500 ha d’agrumes, 15 stations de conditionnement, une capacité de stockage frigorifique de 30.000 T et un terminal fruitier sur le port de Nador. Groupe Kantari représente à lui seul plus de 90% de la région de l’oriental. Les produits du Groupe Kantari sont exportés vers les pays de l’Union Européenne, Scandinavie, Russie, Amérique du Nord et moyen Orient, Afrique, etc. Depuis 2010, le Groupe Kantari a marqué une rupture avec un système globalisant qui avait montré ses limites dans la valorisation des agrumes. En instaurant un système basé sur la « Qualité » comme objectif final, le Groupe Kantari, s’est engagé à offrir aux consommateurs des produits de grande qualité dans le respect des bonnes pratiques agricoles. Certification des vergers (GlobalGap) et des stations de conditionnement (HACCP et BRC), traçabilité, autocontrôle et respect de l’environnement, sont autant de chantiers que le Groupe a entrepris pour satisfaire aux exigences et normes internationales. L’année 2010, c’est aussi la distinction de la Clémentine de Berkane qui a obtenu le Label de qualité et d’origine IGP (Indication Géographique Protégée). Groupe Kantari, qui en était l’initiateur, a eu l’honneur de recevoir le label IGP des mains de sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du SIAM 2010.

Les conditions européennes ne durcissent-eLLes pas au fiL des années ?C’est un marché qui est dominé par la grande distribution où les exportateurs espagnols sont très présents. C’est aussi un marché très exigeant en matière de qualité, régularité et normes phytosanitaire. Vu sa proximité géographique et la notoriété historique dont jouissent nos agrumes auprès des consommateurs, l’Europe

demeure un marché très important avec un fort potentiel de développement. Notre groupe exporte plus de 20% de son volume vers ce marché.

comment s’annonce cette année 2014?La saison agrumicole 2013-14 s’annonce très difficile pour notre secteur. Cela est dû en pre-mier lieu à une production importante de 2.2 millions de tonnes contre 1.5 millions en 2012-13, soit une augmentation de 47%. Les condi-tions climatiques défavorables (forte chaleur de septembre à novembre, manque de pluie), les problèmes qualitatifs (retard de coloration, dessèchement du fruit) ou encore le démarrage précoce avec des volumes importants de cer-tains exportateurs, sont autant d’éléments qui ne sont pas de bon augure. Ajoutez à cela une forte concurrence d’autres origines, Afrique du Sud, Égypte, Turquie qui sont très compéti-tifs en matière de prix avec une bonne qualité. Tout cela a causé un encombrement des mar-chés, extérieurs et intérieurs, et une baisse des prix.

QueLs sont vos projets de déveLoppement ?Dans le cadre de sa stratégie de développe-ment, Groupe Kantari compte renforcer ses positions sur les marchés où il est déjà présent et approcher de nouveaux marchés en fédé-rant ses producteurs autour d’un système de valorisation et de qualité. Les difficultés que connaît notre secteur aujourd’hui risquent de s’aggraver dans les prochaines années si rien n’est fait. C’est une période transitoire qui était prévisible. Elle nécessite une mobilisation de toute la filière pour une meilleure organisation et la mise en place des chantiers prioritaires, à savoir: Production et recherche, Conditionne-ment et logistique, Export et Promotion, Mar-ché local et Transformation.

PUbLI REPORTAGE

Kamal Kantari,Directeur Général du Groupe kantari.

Page 9: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

128

Grand anGle

champions nationaux

le secteur bien représenté

L e secteur agroalimen-taire a décidément la cote puisqu’il regroupe à lui

seul 99 entreprises des 500 plus grandes entreprises du pays ver-sion 2013 contre 83 seulement en 2011. Aussi, le secteur cumule près de 16% du chiffre d’affaires 2012 des 500 réunies, soit un total de près de 85 milliards de dirhams contre 74 milliards dans l’édition précédente. Comme à

l’accoutumée c’est la Société Ma-rocaine des Tabacs qui figure en haut de la liste. La star du secteur garde jalousement sa 6ème place. Elle représente à elle seule près de 16% du chiffre d’affaires des 99 entreprises du secteur, soit un chiffre d’affaires 2012 de près de 13,7milliards de dirhams. Etant l’unique débouché de la filière de la tabaculture marocaine, l’entre-prise ne lésine pas sur les inves-

tissements pour renforcer ses capacités industrielles et se loger donc parmi les stars du classe-ment général. Suivie de Centrale Laitière qui occupe la deuxième place du secteur agroalimentaire (11ème dans les 500). Du haut de ses 6,7 milliards de dirhams, Centrale Laitière a relativement atténué l’effet du ralentissement de la croissance des marchés et a continué à jouer son rôle de leader à travers l’innovation, le support commercial et l’anima-

C’est une belle semence dans le classement des 500, version 2013. Le secteur de l’agriculture-agroalimentaire ne cesse de croître tant par le nombre que par le chiffre d’affaires. Détails.

En 2013, on ne dénombre pas

moins de 99 du secteur parmi les 500 plus grandes

entreprises marocaines.

Elles génèrent 16% du CA

global

tion média. Cosumar (14ème dans les 500) prend le relais à la 3ème position, une autre sommité du secteur qui a enregistré une performance de 5,9 milliards de dirhams de CA en 2012 malgré des conditions peu favorables. L’ONP lui emboîte le pas à la 4ème position, du haut des 5,1 mil-liards de dirhams de CA l’office joue désormais dans la cour des grands. La 5ème place est occupée

avec le tabac, Smt se place premier du secteur dans les 500 en 6ème position avec 13,7 milliards de Ca.

Page 10: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

130

Grand anGle

par Lesieur Cristal. Avec près de 4,14 milliards de CA, soit 5,27% du CA du secteur, Lesieur Cristal est certes considéré comme leader du secteur agroalimentaire, n’em-pêche que le marché a vu nette-ment mieux de la part du groupe. Copag n’est pas en reste. 36ème dans les 500, la star marocaine à la constante ascension occupe la 6ème position des entreprises du secteur. Elle affiche un CA en 2012 de l’ordre de 3,1 milliards de dirhams, suivie de Alf Sahel (37ème), North Africa Bottling Company (38ème) et clôt ainsi la barre des 3 milliards de chiffres d’affaires. Toutefois d’autres mil-liardaires suivront. On retrouve ainsi, Fandy Copragri (45ème), SBM (48ème), S.c.b.g (49ème) qui affichent respectivement des CA

de l’ordre de 2,63 milliards, 2,39 milliards et 2,39 milliards de dirhams. Suivies de Stock Pra-lim (63ème avec 1,6 Md), Cargill Maroc (69ème avec 1,3 Md) So-ciété Agro-industrielle Al Atlas (88ème avec 1,08 Md) ou encore Nestlé Maroc (91ème avec 1,06 Md). Un constat ressort de cette première partie du classement: le groupement des 15 milliardaires du secteur est composé essen-tiellement de sommités. Celles qui suivent ne le sont pas moins. Chacune est une star dans son propre domaine. Dans ce sens on se retrouve donc tout naturel-lement avec Sonacos (97ème) qui enregistre près de 998 millions de dirhams, en augmentation par rapport au CA de 2011, la com-pagnie des Boissons Gazeuses

du Sud (99ème) avec 943 millions. El Alf (105ème) prend le relais avec un CA de 853 millions de dirhams. Pour ce qui est des derniers du classement et non du secteur on retrouve Forafric (481ème) qui enregistre un CA 82 millions de dirhams. Les Mou-lins El Baraka de Fès (496ème), une minoterie industrielle spé-cialisée principalement dans les céréales et la semoulerie qui affiche des performances de 72 millions de dirhams. Et enfin Firm S.A, spécialiste des four-nitures industrielles, boucle le secteur dans les 500 à la 499ème place. L’entreprise enregistre tout de même un CA de plus de 71 millions de dirhams.Un exploit en soi pour une entreprise de cette taille.

n accès libre, à toutUnoment, aux archivesmomied’Econom Entreprises pour

consulter nosers phares, enquêtesdossiertinentes et interviewper

inédites

SULTEZCONSNOS CHIVES@RC *

DISPONIBLESDISPOEN LIGNE

Le premier mensuel de l’économie

www.economie-entreprises.com * D

epui

s 20

05

Page 11: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

132

Grand anGle

commercial

peu de diplômes dédiés

A ctuellement le com-mercial dans le secteur agroalimentaire est un

profil sortant d’une école de com-merce et qui peaufine sa forma-tion au sein de l’entreprise. Ceci est principalement dû au fait que les formations commerciales pures et dures principalement dédiées au secteur se font rares. Certes, certains établissements comme l’OFPPT ou encore des établissements privés comme Supagro dispensent certaines de ces formations, mais elles ne cor-respondent que partiellement aux besoins du marché. Conscient

de cette réalité, «l ’OFPPT est en train de mettre en place un Centre de Développement des Compétences Agroalimentaires ayant pour objec-tif d’améliorer les compétences des ressources humaines dans le do-maine de l ’Agro-industrie et des ac-tivités agricoles à forte valeur ajou-tée (Transformation des produits, valorisation, conditionnement,…) et d’assurer des formations dans les domaines technique et managérial». Ce dernier verra bientôt le jour à Boulknadel. L’OFPPT n’est pas le seul à s’intéresser aux besoins des professionnels. Des écoles spécialisées se lancent aussi sur ce

créneau et offrent ainsi une for-mation sur mesure. Du côté du marché, un constat général res-sort: le cadre commercial se doit d’intégrer les valeurs de l’entre-prise dans sa démarche globale. Dans ce sens, des formations sont accordées aux personnels cadres de chaque entreprise. Philippe Karim Charot, dg d’Agrofood industrie, précise à cet effet que «l ’ASMEX (Association marocaine des exportateurs) les accompagne régulièrement pour la formation de collaborateurs ou l ’accompagnement sur certains marchés». En effet, le marché international exigeant certaines connaissances poin-tues, tout est mis en œuvre pour valoriser le produit marocain sur le marché international. Et jus-tement en faisant référence aux spécificités nécessaires pour atta-quer le marché international plu-sieurs qualités ressortent.

valEuRS indiSPEnSablESLe DG d’Agrofood identifie certaines valeurs indispensables telles que «la persévérance, le sé-rieux, la réactivité et bien sûr par-ler au moins 3 langues telles que le français, l ’arabe et l ’anglais». Si cela paraît une tâche facile, Cha-rot assure qu’il a du mal à trouver ces profils sur le marché. Il affirme dans ce sens: «Nous avons mis plus de 6 mois pour trouver notre directeur export et sommes toujours en recherche de notre directeur des ventes nationales après plus de 4 mois!». Autre connaissance néces-saire celle concernant le marke-ting. Le dg d’Agrofood précise que «le marketing est omniprésent: de l ’emballage, aux affiches, au site internet, en passant par la mise en avant des produits sur les linéaires. Sans marketing, pas de vente d’au-tant plus avec une concurrence mon-diale».

Devenir commercial dans le secteur de l’agroalimentaire n’est pas une tâche facile surtout en l’absence de centres de formation dédiés.

décrocher des marchés pour les produits agroindustriels est une tâche qui demande beaucoup d’expertise

Page 12: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

134

Grand anGle

Comment l’ofPPt accompagne-t-il le Plan maroc vert et l’industrie agroalimentaire? Il faut d’abord savoir que l’OFPPT a été précur-seur dans le domaine de l’industrie agroalimen-taire puisqu’il a créé, dès 2004, un Etablisse-ment sectoriel à Casablanca dédié à ce secteur, avec une très forte implication des Profession-nels de la FENAGRI. Actuellement, l’OFPPT accueille 1630 sta-giaires, grâce à un dispositif de formation porté à 4 Etablissements spécialisés dans les métiers de l’Agroalimentaire et des techniques agri-coles, à savoir :- l’Institut Spécialisé en Fabrication de Produits Agroalimentaires de Casablanca,- l’Institut dédié à la Formation dans la Mino-terie, réalisé en partenariat avec la Fédération Nationale de la Minoterie, - 2 Etablissements orientés vers les techniques agricoles et la transformation des produits agri-coles à bouknadel, mis en place en partenariat avec la Fondation Mohammed V pour la Solida-rité, et le Complexe de formation de Figuig pour la mise en valeur des produits dattiers. Sans oublier les filières «Emballage et condi-tionnement» à berkane, «Conserve Métallique» à Agadir, et «Valorisation des dattes» à Zagora.Pour ce qui est du Plan Maroc Vert et dans le cadre de notre Plan de Développement à l’hori-zon 2017, l’OFPPT a lancé 6 nouveaux chantiers d’Etablissements sectoriels dans les régions de Meknès, Agadir et berkane, beni Mellal, Kelaa des Sraghnas, et Kénitra, pour doter les projets d’agropoles en ressources qualifiées.

Quelles sont les filières enseignées à l’ofPPt? Les filières couvrent l’industrie agroalimentaire (procédés, fabrication, maintenance), l’exploi-tation logistique, la meunerie, la Valorisation des dattes, l’exploitation logistique, l’embal-lage…. De nouvelles filières sont implémen-tées au Complexe de bouknadel, en l’occur-rence l’Horticulture et Concepteur/Décorateur Fleuriste.

L’OFPPT forme également des hygiénistes qua-liticiens en industrie agroalimentaire (Forma-tion Initiale et Formation qualifiante), chargés de veiller au respect des normes et de procé-der au contrôle Qualité de toute la chaîne de fabrication depuis la matière première jusqu’au produit fini. L’objectif est d’améliorer les compétences des ressources humaines dans le domaine de l’Agro-industrie et des activités agricoles à forte valeur ajoutée (transformation des produits, valorisation, conditionnement, …) et d’assurer des formations dans les domaines technique et managérial.

Ces profils sont-ils adaptés aux besoins du secteur de l’agro-industrie? L’action de l’OFPPT pour ce secteur est menée dans le cadre des préconisations du Pacte National pour l’Emergence Industrielle ; les be-soins en Ressources Humaines ont été estimés à 24.000 profils à former entre 2009 et 2015, dont 8.500 techniciens et 4.500 opérateurs. De plus, nous adhérons parfaitement aux pré-visions des professionnels des secteurs de l’Agroalimentaire et de l’Agro-industrie, avec lesquels nous travaillons en concertation pour la formation des compétences adaptées aux besoins de cette industrie. En effet, l’OFPPT œuvre, en étroite concertation avec les partenaires Institutionnels, les opéra-teurs économiques … sur différents volets tels que l’ingénierie, les cursus implantés, les effec-tifs à former…Pour renforcer l’adéquation Emploi/formation, nous sommes actuellement en phase de mise en place d’un Centre de Développement des Compétences Agroalimentaires, qui constituera un pôle de veille technologique, en charge des actions d’ingénierie de formation des filières et d’élaboration des contenus, en plus de la for-mation et du perfectionnement des formateurs, et ce, tenant compte de l’évolution technolo-gique du secteur et des exigences techniques et de qualité exprimées par les professionnels.

nous collons aux prévisions des professionnels

mohammed El guerrouj DG-ADA

Pour doter les projets

d’agropoles, l’OFPPT a lancé

6 nouveaux chantiers

d’Etablissements sectoriels dans

les régions de Meknès, Agadir

et Berkane, Beni Mellal, Kelaa

des Sraghnas, et Kénitra, en

ressources qualifiées.

Page 13: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

136

L’entreprise

C ’est l’histoire inédite d’une entreprise pas comme les autres. En

l’espace de quelques années seule-ment Dari Couspate a su s’impo-ser sur le marché tant national qu’international comme étant une référence dans le secteur du cous-cous et des pâtes alimentaires. Les débuts relèvent de l’aventure, celle du père fondateur Mohamed Kha-lil. A 52 ans, un âge où tous ses compagnons de route décident de prendre une retraite bien méritée après des années de dur labeur, ce dernier se lance dans l’entre-preneuriat. Et le choix du secteur d’activité n’est pas fortuit. Loin de

le nouveau site de production dari 2 à Salé.

Une saga familiale hors normes qui a su imposer son nom partout dans le monde. Le couscous, où qu’on aille, c’est Dari. Détails d’un parcours hors du commun.

dari couspate

la chenille devenue papillon

Résultat net 21 millions

de DH en 2013

CA406 millions

EffectifEntre 100 et

200 employés

Page 14: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

138

L’entreprise

là, c’est là où le père a bercé des années auparavant. En effet, après une carrière bien remplie en Mauritanie au sein de FAMO, groupe agroalimentaire marocain spécialisé dans le domaine des pâtes et de la biscuiterie, Kha-lil décide de rentrer définitivement au Maroc, en 1995, et de fonder sa propre entreprise de production de couscous et de pâtes alimentaires. Ainsi commence l’aventure. «Les dé-buts ont été assez difficiles», nous confie Amine Khalil, fils du PDG mais également directeur développement de l’entreprise. Car, en plus d’être performante, il faut souligner que

l’entreprise est aussi familiale. Gérée par le père fondateur et talonné de très près par ses trois enfants, chacun occupant un poste stratégique pour le développement de Dari Couspate. Chacun selon sa formation a su mettre son expérience au profit de l’entreprise. La recette pour en arri-ver là : un pari osé certes mais surtout un mélange de travail acharné et une participation massive à tous types de salons et rencontres qui puissent im-pacter d’une manière ou d’une autre le développement de la structure.Dari c’est aujourd’hui 25% du chiffre d’affaires à l’export dans plus de 35 pays. Allant de l’Asie, l’Europe, pas-

sant par l’Afrique, Couscous Dari a su s’imposer à chaque escale. En effet, plus de 90% des produits à l’export sont exportés sous le nom Dari, s’adaptant à chaque fois aux spécificités de chaque pays. «Nous avons mis en place une approche mar-keting adaptée pour chaque pays», pré-cise amine Khalil. Pour comprendre cet engouement pour le marché international, il faut se pencher sur les valeurs de l’entreprise. En effet, le développement de la structure repose sur trois piliers, «la qualité, l ’export et l ’innovation». Cette même culture doit être partagée par tout le person-nel de l’entreprise, allant du simple ouvrier aux grands chefs, les Khalil se plient aux règles qu’eux-mêmes se sont imposées.

innovation Amine Khalil tient à préciser que l’entreprise familiale a été «la première entreprise marocaine à industriali-ser le couscous d’orge». Pas seulement, d’autres variantes telles que le cous-cous de maïs destiné aux personnes intolérantes au gluten a aussi vu le jour et connu un franc succès. Cet état de fait a poussé l’entreprise à innover davantage et à fournir des produits de qualité. Une qualité qui a su conquérir le consommateur et poussé la struc-ture à s’agrandir. Ainsi, à partir de 2004, Dari Couspate s’est vue dans l’obligation de faire face à la satura-tion de ses capacités de production et est amenée à investir dans une nou-velle unité de production. Une ini-tiative qui lui a permis de «tripler de taille en 5 ans». Dans ce sens, la PME familiale a dû s’introduire en bourse et lever 30 millions de dirhams pour financer la nouvelle structure estimée à 45 millions. Dari Couspate dispose aujourd’hui de deux usines basées à Salé Dari 1 et Dari 2, disposant d’une capacité globale de production de 52.000 t/an, ce qui fait de Dari le leader du secteur au Maroc.

Conditionnement de couscous en paquets de 1 Kg et 500 g

Conditionnement du couscous en vrac dans les sacs de 25 Kg

Page 15: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

140

L’entreprise

Quel bilan pour 2013? L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 406 millions de dirhams, en hausse de 15,2%. Une performance due principalement à l’engouement du marché international pour le produit Dari et la mise en marche de la nouvelle ligne de production qui a permis de répondre aux be-soins de l’entreprise de plus en plus croissants. Aussi, l’innovation commerciale a permis d’atteindre nos ob-jectifs. En effet, l’équipe Dari a étoffé son canal de distri-bution qu’il soit à proximité ou en ligne. Le produit dari peut arriver jusqu’aux portes du consommateur partout dans le monde sur un simple clic.

vous avez révolutionné l’industrie du Couscous. du nouveau dans ce sens?Oui. Dans le cadre de notre stratégie basée essentiel-lement sur la qualité et l’innovation, nous avons mis en place dernièrement le couscous bio principalement destiné au marché de l’export. En effet, vu l’engouement

des consommateurs pour ce type de produits et le franc succès des produits bio à l’étranger, Dari Couspate a pris les devants en lançant le premier couscous bio sur le marché, de quoi satisfaire la demande sur ce seg-ment. La mise en place de ce type de produit nécessite un lourd investissement et le respect strict de règles in-ternationales allant de la production à l’emballage final.

vos projets futurs? De l’export, toujours de l’export ainsi que la mise en place de nouveaux produits toujours aussi innovants et qui répondent au mieux à la demande des consom-mateurs du monde. Aussi, d’autres projets d’investisse-ment et d’augmentation de capacité de production sont au menu du jour pour faire face à la demande grandis-sante que connaît le secteur. Pour le moment, nous nous focalisons surtout sur le prochain déménagement de notre siège vers la nouvelle unité de production.

flatter la demande latente pour réussir

amine Khalil Dari Couspate

*

*Abo

nnem

ent à

l’ét

rang

er: 4

00 d

irham

s

*

Page 16: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

142

Acteurs

avis d’experts

ce n’est pasle tout de produireEn matière de commercialisation, beaucoup d’efforts sont consentis, néanmoins beaucoup reste à faire. Les solutions diffèrent selon les domaines des uns et des autres. Panorama.

a fond les salons

P our commercialiser nos produits, il faut avouer que nous sommes

toujours aussi dynamiques en partici-pant aux plus grands salons interna-tionaux de l’Agroalimentaire tel que l’Anuga en Allemagne ou le GulfFood à Dubaï. Ces salons ou celui du Halal de Paris ou le MIHAS à Kuala Lumpur en Malaisie nous permettent de rencon-trer de nouveaux clients et de décro-cher de nouveaux contrats. D’ailleurs notre groupe est beaucoup plus fort à l’export que sur le marché marocain. L’export représente plus de 80% de notre chiffre d’affaires réparti sur plus de 22 pays. Notre objectif 2014 est d’assurer une meilleure présence sur le marché local et principalement sur le marché traditionnel. Toutefois il faut souligner que nous sommes pénalisés par des coûts de transport et d’éner-gies très importants qui ne nous per-mettent pas toujours d’être compétitifs sur certains marchés internationaux. Mais sachez qu’en règle générale, nos tarifs sont assez compétitifs car nous anticipons les éventuels dysfonction-nements qui pourraient impacter défa-vorablement nos coûts. Dans ce sens, il est indispensable d’être toujours à l’affût des innovations et ne pas hésiter à investir dans de nouveaux matériels tels que les outils de production ou les outils informatiques.

Philippe Charot Agro-Food

transformer plus

insuffisance partout

a mon avis, le déve-

loppement de c h a m p i o n s nationaux sur le marché maro-cains permettra à notre pays de passer de l’exportation de nos produits de

l’état brut à l’étranger à une expor-tation avec une plus-value impor-tante, surtout avec le Plan Maroc Vert s’il atteint ses objectifs. Aussi je trouve qu’une orientation vers d’autres marchés, en l’occurrence subsahariens, reste une piste sé-rieuse à développer.D’après mon expérience, je pense que le problème réside dans le choix des marchés qui sont très contraignants, comme les mar-chés européen, américain ou même russe et qui imposent à nos produits de respecter des quotas et d’être envoyés à l’état brut ou presque. Dans ce sens il devient nécessaire de doper le marché local de champions nationaux puis viser les marchés émergents «moins contraignants» et s’inspi-rer du modèle turc avec leur chaîne de distribution bIM pour écouler leur produits et à titre d’informa-tion le produit turc en général n’a pas eu la même qualité qu’il a aujourd’hui sans la stratégie de champions nationaux et le circuit de distribution qui favorise le pro-duit local.

l a commer-cia l isat ion

est le parent pauvre du plan Maroc vert. La stratégie a certes eu un franc suc-cès dans le sens où les objectifs ont été largement atteints pour cette année, tou-

tefois, les producteurs ont du mal à écouler leurs récoltes tant sur le mar-ché international que sur le marché local. Il faut savoir que la production pour cette année est de 2,2 millions de tonnes contre 1,5 million en 2013, soit une augmentation de 47% et 600.000 tonnes pour le marché de l’export contre 390.000 en 2013, en progres-sion aussi de 60%. Dans ce sens le marché local se retrouve avec près de 1,6 million de tonnes soit 70% de la production à absorber. Or comment peut-on écouler toute cette marchan-dise alors que le circuit de distribu-tion est désorganisé. La multitude d’intermédiaires rend la marchandise plus chère et du coup plus difficile à écouler, sans parler des marchés de gros qui ne sont pa bien équipés pour recevoir cette quantité importante de marchandise.

aziz bouhartan Infrico

ahmed darrab Aspam

Page 17: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

l’ambassadeur des produits de terroir

Que pèse aujourd’hui le secteur de l’économie solidaire ?Nous comptons 1 million de tonnes de figues de barbarie, 1 million d’hectares d’oliviers, 850 mille hectares d’arganiers, 60 millions de quintaux de céréales, des millions d’hectares d’espaces d’élevage des abeilles, dont des bassins biologiques, 350.000 tonnes de dattes, d’amandes et de figues, 350.000 tonnes de pom-miers de montagne et 250.000 tonnes de condiments. Tous ces chiffres sont la preuve tangible que nous sommes aujourd’hui devant un très grand secteur de l’économie nationale. Un secteur à forte valeur ajoutée avec une réelle différenciation en termes de com-pétitivité et d’importance écono-mique. Cela d’autant plus que ces produits sont peu consommateurs en eau. Ce qui fait que ce genre d’économie cadre parfaitement avec le stress hydrique que connaît le pays dernièrement. Aussi, leur étendue géographique et le fait qu’ils soient à proximité du monde rural font de ces produits un réel levier de développement territorial.

Pourquoi miser sur de la mi-cro-agriculture au moment où d’autres pays misent sur les économies d’échelles que per-mettent des productions en grandes quantités ?Nous nous inscrivons plutôt dans une tendance mondiale. Les USA, la France ou encore l’Angleterre, des pays développés mais qui parient sur l’économie solidaire et la micro finance pour relancer la machine économique. Et nous, pays en pays en voie d’émergence, nous avons mis du temps finalement à nous rendre compte de l’importance de ce type de cultures et d’organisation

Le défunt OCE a cédé la place à Maroc Taswik. Ce dernier semble s’être trouvé une nouvelle vocation qui lui va comme un gant: commercialiser les produits de terroir issus de l’éco-nomie solidaire. Le background étant vieux d’un demi-siècle, c’est le cadrage politique qui faisait défaut. Avec l’INDH, son travail se voit sublimer. Témoignage du DG, Najib Mikou.

Supplément EE Mai 2014

AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE INTERVIEW

144

www.infrico.com

Distributeurs exclusifs

El Arte de Conservar

Page 18: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE INTERVIEW

146

Supplément EE Mai 2014

considération beaucoup plus sécuritaire qu’économique et so-ciale. L’INDH a donné un sens à la notion de l’espoir, à la notion de visibilité pour le lendemain. Les Marocains se sont regroupés en coopératives.

Que représentent aujourd’hui les coopératives ?Depuis 2007 a été créé 1,5 fois le nombre de coopératives créées en 50 ans. C’est dire l’effet cata-lyseur de l’INDH. Entre 2007 et 2012, on a mis en place pratique-ment 6.000 coopératives. Ce qui est en soi une chose remarquable, puisque la coopérative est une plateforme de convergence des forces, de synergie de moyens, de production, d’expression de l’es-poir et de l’engagement. L’INDH a réconcilié le monde rural avec la vocation séculaire de ce pays.

Pour des petites coopératives en montagne, n’est-il pas très com-pliqué de vendre ses produits de terroir ?Effectivement, il ne suffit pas de produire. La commercialisa-tion est un autre chapitre tout aussi important si ce n’est le plus important et la finalité même de la production de ces produits. Et justement, le hic réside dans le fait que ces coopératives n’ont pas les moyens ni la possibilité d’at-teindre le marché, notamment ce-lui à l’international. Et c’est là que Maroc Taswiq intervient. Cela fait pratiquement deux ans que le premier magasin de vente des produits solidaires a vu le jour. J’ai commencé pour ce magasin avec 20 coopératives qui appartiennent à 3 régions et 37 références de produits. Après 2 ans, j’en suis à 800 coopératives, qui relèvent des 16 régions du pays pour plus de 2.500 références produits.

de l’économie et de leurs bien-faits. Il est plus que jamais temps de s’y mettre, d’autant plus que cela concerne une grande frange de la population.

comment vous êtes-vous inté-ressé à l’économie solidaire ?Ce qui a déclenché l’intérêt chez moi pour ce secteur et son développement ce n’est autre que l’INDH. Une belle initia-tive humaine pour l’aide des plus démunis de ce pays. D’ailleurs, j’ai moi-même sillonné plus de 150.000 kilomètres afin de com-prendre et de cerner au mieux les besoins de cette frange de la so-ciété que représentent les pauvres et les plus vulnérables. Ce qui fait qu’aujourd’hui je suis à même d’affirmer que je connais parfai-

tement mon pays, le monde rural et ses besoins. Et je peux vous affirmer que là où je suis allé je me suis retrouvé face à des per-sonnes en train d’embouteiller l’huile d’argan cosmétique ou du miel en y imposant des étiquettes. Et à chaque fois que je leur posais la question sur comment ils se sont inscrits dans ce type d’entre-preneuriat, la réponse était sys-tématiquement «Al Moubadara» ou «Sidna». C’est dire tous les bienfaits du programme lancé par Sa Majesté. Je dirais même que le roi n’a pas donné la charité mais les moyens de la dignité au peuple notamment celui du monde rural. Le Maroc a créé de l’indépen-dance à 2007, 4.000 coopératives dont une bonne partie ne marche pas et une partie était dans une

nous sommes aujourd’hui devant un secteur avec une réelle différenciation

Entre 2007 et 2012, on a mis en place 6.000 coopératives,

soit 1,5 fois ce qui a été créé

depuisl’indépendance.

Page 19: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

148

AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE INTERVIEW

Quel est le business model de maroc Taswiq ?Maroc Taswiq a développé un modèle économique appelé Mo-dèle des trois Z. Il coûte zéro aux coopératives, zéro à l’Etat et zéro aux partenaires privés. Maroc Taswiq fait de la mutualisation des achats pour toutes les coo-pératives, concernant les intrants dont ils ont besoin. Exigence qualité, prix inférieur de 10% à 25% que ce que la coopérative payait seule et un délai de paie-ment de 3 à 4 mois. Le choix émane des coopératives. Nous ne faisons que les informer et les orienter sur les nouveautés du marché international. On fixe au préalable un prix convenu d’avance en prenant en considé-ration les spécificités du marché. Fini le temps des intermédiations négatives. Ce modèle a été inspiré du modèle des sogochocha japo-nais. J’ai réfléchi universel avec une application locale par rap-port à ce que nous pouvons faire. Dans ce sens nous avons créé une chaine des magasins solidaires et équitables. On est aujourd’hui à 7 magasins. A fin juin nous serons à 10. Trois nouveaux magasins verront le jour à Rabat, Beni Mellal et Marrakech. Nous avons aussi créé 4 sites e-commerce, 2

au Maroc et 2 à l’international (Bladelkhir.ma, Authenticmaroc.com, cosmeticmaroc.com, etc.) Pour toucher l’international, nous avons élaboré des partenariats avec des partenaires étrangers, avons opéré parfois de l’exporta-tion en direct ou encore recruté des commerciaux payés en % du CA. Mieux, un appel d’offres va être lancé pour une franchise à l’international.

Qu’en est-il de la qualité ?Au-delà du fait que les produits de terroir, de par leur caractère bio, sont quasi naturellement de qualité, nous nous appuyons également sur les mécanismes de contrôle institutionnel. A ce propos, aujourd’hui au Maroc nous avons ce potentiel, avec des actions de contrôle qualité réguliers effectué avec l’Onssa et l’Eacce.

xx

Organisme opérationnel, l’Agence pour le développement Agricole (ADA) contribue au développement des synergies et à la consolidation des efforts nécessaires pour l’intégration progressive de l’agriculture solidaire dans l’économie du marché.

L’ADA contribue et veille à la mise en place et à l’amélioration du climat et des plates-formes requises pour l’encouragement de l‘investissement dans le secteur agricole.

l’ADA est disposée, à travers ses ressources humaines, à vous écouter, vous aider et vous accompagner durant les différentes étapes de conception et de réalisation de vos projets agricoles

AGENCE POUR LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE

POUR UNE AGRICULTURESOLIDAIRE ET DURABLE

Espace les Patios, Angle Avenues Annakhil et Mehdi Benbarka Bâtiment 2 et 3 - 3ème Etage - Hay Riad - Rabat

Tél : (212) 537 57 38 01 - Fax : (212) 537 57 38 04www.ada.gov.ma

maroc taswiq fait de la mutualisation des achats pour toutes les coopératives

Page 20: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

150

Cette édition du salon de Meknès a tenu ses promesses. A un moment où le secteur agricole est appelé à se moderniser, l’accent mis sur les produits du terroirs ancre cet objectif au plus profond de notre agriculture.

siam 2014

encore une réussite

U n sujet de fierté non dissimulée». C’est en ces termes que Jawad

Chami, commissaire du SIAM commente le succès grandis-sant du Salon international de l’agriculture de Meknès. Cette année encore, l’évènement a tenu ses promesses. C’est ainsi que la 9ème édition attire 53 pays participants, 1.200 expo-sants et aurait drainé pas moins de 1 million de visiteurs. Mais, paradoxalement, «ce succès nous impose aussi de relancer constam-ment le défi de mieux faire pour mieux réussir», insiste Chami. Car «les enjeux sont désormais trop importants pour se laisser aller à une autosatisfaction et de sombrer ainsi dans le piège de la routine et de la banalisation. De

ce fait, il est impératif d ’innover», explique-t-il. La ligne qu’il se fixe est que chaque édition doit être un jalon de plus sur la voie de l’excellence et pas seulement une réplique de l’édition la pré-cédant. Lors de cette édition, ont été mis en avant les pro-duits de terroir, véritable levier de développement pour les territoires ruraux, mais aussi vecteur de la culture maro-caine vis-à-vis de l’internatio-nal. Aussi, l’Union européenne, premier partenaire commercial du Royaume, a été à l’honneur. Ainsi, l’édition a connu le lan-cement d’un centre de Conseil agricole maroco-allemand, dont l’accord de partenariat a été signé en 2010. Concré-tisé après près de 16 sessions

de formation au profit de 459 participants, ce projet consiste à améliorer le savoir-faire des agriculteurs marocains en faci-litant leur accès à la technolo-gie allemande. La France a été, pour sa part, particulièrement à l’honneur avec une journée qui lui a été dédiée. Elle constitue une occasion rare pour tous les professionnels marocains et français de dresser un état des lieux de la filière semencière, de débattre des problématiques et des enjeux. C’est également un moment privilégié pour préciser les orientations futures en ma-tière d’offre et de partenariats entre le Maroc et la France, afin d’appuyer la dynamique des réformes agricoles initiée par le Plan Maroc Vert.

AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE ACTU

Page 21: spécial Agri-Agro - economie-entreprises.com€¦ · 0,6% par rapport à fin 2013 ... formation, en passant par l’irriga-tion et la mécanisation. ... Source: Ofppt Stagiaires

Supplément EE Mai 2014

152

AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE ACTU

rseLesieur et Cosumar primées Les deux stars du secteur agroa-limentaire tiennent leur place dignement auprès des leaders d’autres secteurs. Dans ce sens, Vigeo, leader international de l’audit et du rating de la RSE, a désigné courant avril 2014 les 8 tops performers en responsabi-lité sociale parmi les entreprises cotées au Maroc et qui ne sont autre que BMCE Bank, Cosu-mar, Lafarge, Lesieur Cristal, Lydec, Managem, Maroc‐Tele-com et SMI. Selon l’analyse de Vigeo, «la performance de Lesieur Cristal est une des plus probantes de la place en matière de sécurité des produits». Quant à Cosumar, elle a été distinguée d’une part pour sa démarche de réduction des consommations d’eau et de protection de la ressource hy-drique, l’une des plus avancées du Maroc, et pour la sécurité du produit d’autre part.

Yoplait a La reConquête du maroC

Le dévelop-pement de la marque de produits lai-

tiers frais Yoplait au Maroc va être assuré par l’industriel laitier SLCN. Celui-ci consacre un budget de 9 millions d’euros à ce projet de relance face au leader incontesté Danone via sa filiale Centrale Laitière. «La tentative en a déjà été faite à plusieurs reprises ces dernières années mais cette fois sera peut-être la bonne... la marque Yoplait va faire son retour au Maroc au plan national», lit-on auprès du l’Usine nouvelle. Le groupe lai-tier Société laitière centrale du nord (SLCN) devenu titulaire de la franchise Yoplait vient d’afficher ses ambitions pour la marque à la petite fleur lors d’une conférence de presse voilà quelques jours à Casablanca. Ba-sée à Fès et propriétaire notam-ment de la marque Saïss Lait, SLCN déclare vouloir investir au total 100 millions de dirhams (9 millions d’euros) dans le projet de développement de la marque de produits laitiers frais. Son usine s’étend sur 2 hectares avec une capacité de traitement de 100.000 litres de lait par jour pour une trentaine de références, selon Nourredine Bahir, direc-teur général de SLCN, cité par le quotidien L’Economiste. De même source, le groupe ambi-tionne de multiplier cette année son chiffre d’affaires par 2,5 pour atteindre 200 millions de dirhams (18 millions d’euros).

CAM lAnCe sA strAtégIe 2016Le Crédit Agricole du Maroc se dote d’un nou-veau plan stratégique à l’horizon 2016. Intitulé CAP 2016, ce dernier vise «la consolidation de

la performance opérationnelle de la banque, la sécuri-sation de ses fondamentaux et la maitrise de ses risques ainsi que le développement de son activité commerciale avec une croissance soutenue du nombre de ses clients», déclare le groupe dans un communiqué. Le CAM, qui domicilie aujourd’hui près d’un million de clients, prévoit en effet de doubler ce chiffre en trois ans avec un effort particulier sur la popula-tion rurale et les petits agriculteurs. Le plan CAP 2016 prévoit également de renforcer de manière significative le soutien à l’agriculture et au monde rural notamment par l’accompagnement du Plan Maroc Vert dans toutes ses composantes. Il s’agira d’accompagner les principales filières agricoles ainsi que le financement de l’agriculture solidaire et la contribution au développement de nouvelles niches. Le groupe bancaire entend aussi accom-pagner les stratégies nationales de développement rural (hors agriculture) et lancer de nouveaux pro-jets en milieu rural.

label vie-53,2% de résuLtat en 2013Le spécialiste de la grande distribution Label’Vie a réalisé en 2013 un résultat net de 54,6 millions de dirhams, en baisse de 53,2% par rapport à 2012. «Cette baisse s’explique essentiellement par le recul du résultat non courant du groupe qui est passé de 68,6 millions à 40,9 millions de DH», selon le groupe. Le résultat brut d’exploitation a, quant à lui, baissé de 6,5% à 301,6 millions de dirhams à cause de «la fermeture des magasins Métro pour conversion», souligne la société cotée. Toutefois, le chiffre d’affaires s’améliore de 2,1% à 5,78 milliards de DH.

oNPlA pêChe ArtIsAnAle en perte de vItesseLes débarquements des produits de la pêche côtière et artisanale se sont élevés à plus de 1,13 milliard de dirhams à fin mars, soit 216 586 tonnes, accusant ainsi une baisse de 13 % en termes de poids et de 18 % en valeur par rapport à fin mars 2013, selon l’Office national des pêches (ONP). Quant aux pélagiques, les débarquements ont atteint plus de 473,74 millions de dirhams à fin mars 2014 contre plus de 523,09 millions une année auparavant, soit une baisse de 9 % en valeur et 11 % en poids. Au niveau des ports, les entrées portuaires méditerranéennes ont augmenté de 11 % en termes de valeur et ont connu un recul de 22 % en termes de poids à fin mars par rapport à une année auparavant, soit 37,55 millions de dirhams contre environ 33,77 millions. Les débarquements de la pêche côtière et artisanale de l’Atlan-tique ont régressé de 10 % en termes de poids et de 11 % en valeur, soit plus de 436,19 millions de dirhams, contre près de 489,32 millions, une année auparavant.