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VISION DE L’OMS POUR LE CONGO : UN DÉVELOPPEMENT SANITAIRE MAÎTRISÉ, À MÊME DE PRODUIRE DES SERVICES PERFORMANTS À MOINDRE COÛT, EN PARTICULIER POUR LES POPULATIONS CONGOLAISES LES PLUS PAUVRES ET LES PLUS VULNÉRABLES. EDITION SPECIALE SEPT. 2007 BULLETIN D’INFORMATION DU BUREAU DE LA REPRESENTATION DE L’OMS EN REPUBLIQUE DU CONGO Les articles publiés dans ce bulletin d’information n’engagent que leurs auteurs. En aucun cas ils ne traduisent un point de vue officiel de l’Organisation Mondiale de la Santé en République du Congo. I l y a 7 ans déjà, les Ministres de la Santé des États mem- bres de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afri- que réunis en 50 ème session du Comité Régional à Oua- gadougou, au Burkina Faso, ont adopté une résolution sur « La promotion du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé : Stratégie de la Région africaine ». Cette résolution instituait la Journée africaine de la Méde- cine Traditionnelle (JAMT) qui fut célébrée pour la première fois par l’ensemble des pays membres le 31 août 2003. Pour cette cinquième année, la célébration de la JAMT coïncide avec la mi-parcours de la « Décennie de la mé- decine traditionnelle africaine » (2001-2010) décrétée par les Chefs d’États en juillet 2001 à Lusaka, en Zambie. Le thème retenu cette année est : « Médicaments issus de la médecine traditionnelle dans la Région africaine de l’OMS : Recherche-Développement ». Les activités officielles prévues à cet effet par le gouvernement congolais seront exceptionnellement organisées les 18, 19 et 20 septembre 2007 à Brazzaville.

SPECIALE SEPT. 2007 - WHO · SEPT. 2007 BULLETIN D’INFORMATION DU BUREAU DE LA REPRESENTATION DE L’OMS EN REPUBLIQUE DU CONGO Les articles publiés dans ce bulletin d’information

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Page 1: SPECIALE SEPT. 2007 - WHO · SEPT. 2007 BULLETIN D’INFORMATION DU BUREAU DE LA REPRESENTATION DE L’OMS EN REPUBLIQUE DU CONGO Les articles publiés dans ce bulletin d’information

VISION DE L’OMS POUR LE CONGO : UN DÉVELOPPEMENT SANITAIRE MAÎTRISÉ, À MÊME DE PRODUIRE DES SERVICES PERFORMANTS À MOINDRE COÛT,

EN PARTICULIER POUR LES POPULATIONS CONGOLAISES LES PLUS PAUVRES ET LES PLUS VULNÉRABLES.

E D I T I O N S P E C I A L E

S E P T . 2 0 0 7

B U L L E T I N D ’ I N F O R M A T I O N D U B U R E A U D E L A R E P R E S E N T A T I O N D E L ’ O M S E N R E P U B L I Q U E D U C O N G O

Les articles publiés dans ce bulletin d’information n’engagent que leurs auteurs. En aucun cas ils ne traduisent un point de vue officiel de l’Organisation Mondiale de la Santé en République du Congo.

I l y a 7 ans déjà, les Ministres de la Santé des États mem-bres de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afri-que réunis en 50ème session du Comité Régional à Oua-

gadougou, au Burkina Faso, ont adopté une résolution sur « La promotion du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé : Stratégie de la Région africaine ». Cette résolution instituait la Journée africaine de la Méde-cine Traditionnelle (JAMT) qui fut célébrée pour la première fois par l’ensemble des pays membres le 31 août 2003. Pour cette cinquième année, la célébration de la JAMT

coïncide avec la mi-parcours de la « Décennie de la mé-decine traditionnelle africaine » (2001-2010) décrétée par les Chefs d’États en juillet 2001 à Lusaka, en Zambie. Le thème retenu cette année est : « Médicaments issus de la médecine traditionnelle dans la Région africaine de l’OMS : Recherche-Développement ». Les activités officielles prévues à cet effet par le gouvernement congolais seront exceptionnellement organisées les 18, 19 et 20 septembre 2007 à Brazzaville.

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Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle

2 EDITION SPECIALE SEPTEMBRE 2007

Bulletin d’information du Bureau de la Représentation de l’OMS pour le Congo B.P. 2465 Brazzaville Tél. : +242 663 83 29 Fax:+242 81 34 47 Brazzaville - Congo EDITION SPECIALE SEPTEMBRE 2007 Directrice de Publication : Dr Fatoumata NAFO-TRAORE, Représentante de l’OMS Congo. Rédacteur en Chef : Franck BITEMO, Assistant/Information, HIP a.i. Comité de Rédaction : Jérémie MOUYOKANI, Conseiller MPN Dr Ray MANKELE, Conseiller EDM Dr Amédée MOLAMOU, Conseiller DPC Dr Norbert BIDOUNGA, Conseiller HIV Jean-de-Dieu KONONGO, Conseiller EHO Dr Richelot AYANGMA, Conseiller PEV Dr Lambert NZOUTANI, Conseiller FHP Jean-Claude MOUSSOKI, Assistant Documentaliste, Jean NGAMOUNA, Assistant Administratif Ignace BATSIMOUKA, Assistant A/PER/LOG Francis ELENGA, Assistant Informatique Franck BITEMO Photographies : Franck BITEMO Dr Ray MANKELE Jean-Claude MOUSSOKI Conception et Réalisation : Franck BITEMO

Cette édition de la Missive a été réalisée avec l’aimable collabo-ration de : Dr Jérôme MPATI, Chef de Service de la Médecine Traditionnelle (MSASF) Mme Margueritte HOMB, Présidente du Réseau Espace Créateurs et Coordonnatrice de l’Association « Santé & Na-ture »

Dans ce numéro spécial de la Missive consacrée à cette journée : Page 3. Allocution de Madame la Représentante de l’OMS Congo à l’occasion de la célébration de la 5ème Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle. Pages 4-6. Mise en œuvre de la décennie de la médecine tradition-

nelle 2001-2010 : où en est le Congo ? Page 7&8. Stratégies de l’OMS pour la protection des savoirs médi-

caux traditionnels africains. Page 9. Déclaration sur la médecine traditionnelle : engagement

des Ministres de la Santé participant à la cinquante sep-tième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique.

Pages 8&9. Classification des médicaments traditionnels améliorés. Page 10. Programme officiel de célébration de la 5ème Journée

Africaine de la Médecine Traditionnelle. Extrait du code de déontologie des tradipraticiens du

Congo.

A la Une 31 août 2007 5ème Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle : Thème : « Médicaments issus de la méde-cine traditionnelle dans la Région africaine de l’OMS : Recherche-Développement ».

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Allocution de Madame la Représentante de l’OMS Congo à l’occasion de la célébration de la 5ème Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle

M adame la Ministre de la Santé, des Affaires Socia-les et de la Famille, Mesdames, Messieurs les Représentants des Agen-

ces du Système des Nations Unies, Mesdames, Messieurs les Représentants des Agences de Coopération bi et multilatérale, Monsieur le Recteur de l’Université Marien NGOUABI, Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et Cen-traux, Mesdames et Messieurs les tradipraticiens, Distingués invités, Mesdames, Messieurs. Depuis des temps immémoriaux, la médecine et la pharma-copée traditionnelles sont utilisées pour la prise en charge d’un ensemble de problèmes de santé. Une enquête me-née dans le cadre du programme « Faire reculer le Palu-disme » a montré qu’en Afrique, on utilise à domicile des médicaments à base de plantes comme traitement de pre-mière intention pour soigner plus de 60% des enfants souf-frant d’une forte fièvre. D’autres enquêtes ont montré qu’en Afrique, en Amérique du Nord, et en Europe, plus des trois quarts des malades du Sida ont recours à la médecine traditionnelle pour soulager leurs souffrances. C’est ainsi que lors de sa Cinquantième session tenue en l’an 2000, le Comité régional de l’OMS pour l’Afrique a adopté une Stratégie régionale pour la Promotion du rôle de la médecine traditionnelle dans le système de santé. Cette stratégie a pour but de contribuer à la réalisation de la Santé pour tous dans la Région africaine de l’OMS à tra-vers l’optimisation de l’usage des médicaments tradition-nels. A cet effet, les États Membres ont été invités à renforcer leurs institutions de recherche en vue d’entreprendre les recherches appropriées permettant d’apporter la preuve de l’innocuité, de l’efficacité et de la qualité des médica-ments traditionnels et d’en diffuser les résultats. Cinq mala-dies prioritaires à savoir : le VIH/Sida, le paludisme, la drépa-nocytose, le diabète, et l’hypertension artérielle devaient faire l’objet d’une attention particulière. Des lignes directrices pour l’étude clinique des médica-ments traditionnels pour la prise en charge de ces maladies prioritaires ont été élaborés en 2004 à l’intention des établis-sements de santé qui mènent des recherches, y compris les centres collaborateurs de l’OMS, les organismes et sociétés impliqués dans la mise au point des médicaments tradition-nels dans la Région africaine mais également des tradipra-ticiens, pharmacologues, pharmaciens, experts, et autres professionnels. L’application de ces lignes directrices permettra d’établir les preuves d’efficacité et d’innocuité des médicaments traditionnels et leur enregistrement en vue de leur utilisation dans les programmes des soins de santé primaire et leur

Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle

inclusion dans les listes de médicaments essentiels. Madame la Ministre, Mesdames, Messieurs, Nombreuses sont les recettes médicinales congolaises qui ont apporté un mieux être à nos populations. Nous pouvons citer en passant le Moringa Oleifera, l’Aloes, le Bulukutu ou Lippia, le Ndudi Ndudi ou Ndolé, le Tetra, le Kongo bololo ou Morinda morindoides que les tradipraticiens nous ont présenté au cours du premier salon de l’invention technolo-gique au mois de mai 2006. Quelques études sont entrain d’être menées sur ces recet-tes et je tiens à saluer ici les institutions de recherche impli-quées, l’Université Marien NGOUABI à travers la Formation Doctorale « Valorisation des plantes aromatiques et médici-nales, le Centre des Ressources Végétales (CERVE), le Labo-ratoire National de Santé Publique (LNSP) et aussi des asso-ciations telles que Santé Nature. Les résultats de ces recherches devraient aboutir à la mise au point de médicaments traditionnels améliorés (MTA). Le soutien de l’OMS à la promotion de cette recherche reste constant. Outre le soutien aux chercheurs, des missions de terrain sont appuyées en vue d’identifier et de collecter les différentes plantes et recettes médicinales utilisées dans les différents départements du pays. Ces missions de col-lecte ont déjà été menées dans les Plateaux, la Likouala et la Lékoumou. Dans le Kouilou, la mission de collecte se dé-roulera au cours du mois d’octobre 2007. Les plantes collec-tées sont conservées au Jardin botanique du Centre Natio-nal de Médecine Traditionnelle (CNMT). Madame la Ministre, Mesdames, Messieurs La médecine traditionnelle africaine est notre héritage ; nos ancêtres l’ont utilisée avec succès et aujourd’hui encore, chacun de nous y a recours d’une manière ou d’une autre. Il est donc de notre devoir de la développer, de la valoriser en établissant les preuves de son efficacité, son innocuité et sa qualité. La mise au point de médicaments traditionnels de qualité permettra non seulement d’améliorer l’accès aux médica-ments essentiels mais aussi de développer des secteurs éco-nomiques générateurs d’emploi et de revenus. Chacun pourra trouver un rôle à jouer, que ce soit dans la culture des plantes, la conservation, la transformation, la recherche que dans la promotion de l’utilisation desdits médicaments. Je vous remercie.

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Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle

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Mise en œuvre de la décennie de la médecine traditionnelle 2001-2010 : où en est le Congo ?

- la sensibilisation et la vulgarisation de la médecine tradi-tionnelle dans tous les États membres ; - l’adoption de politiques nationales en matière de méde-cine traditionnelle ; - la mise en place de bases juridiques et d’une législation sur la médecine traditionnelle par tous les États membres ; - l’adoption par les États membres de l’OMS/AFRO et EMRO d’outils indispensables à l’institutionnalisation de la méde-cine traditionnelle dans les systèmes de soins de santé ; - la mise en place d’une structure permanente au sein du Ministère de la Santé permettant de mettre en œuvre des programmes de la médecine traditionnelle dans tous les États membres ; - l’inauguration des Conseils nationaux de la médecine tra-ditionnelle pour réglementer la pratique et les produits de la médecine traditionnelle ; - l’adoption de la politique nationale sur l’accès à la biodi-

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L e rôle de la médecine traditionnelle en matière de prestations de soins de santé dans les pays en déve-loppement et notamment en Afrique est bien connu et

admis. Dans nombre d’États de cette région, elle demeure le pilier des soins de santé primaire. Face à cette situation, les chefs d’État et de Gouvernement des pays membres de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), réunis à Lusaka en juillet 2001 ont adopté la décision AHG/DEC.164 (XXXVII) déclarant la période 2001-2010 comme Décennie de la médecine traditionnelle africaine. Un engagement politique a été pris par les Chefs d’État et de Gouvernement à travers un plan d’action dont l’objectif essentiel était la reconnaissance, l’acceptation, le dévelop-pement et l’intégration de la médecine traditionnelle par tous les États membres, dans leur système de soins de santé publique, d’ici à 2010. Pour atteindre cet objectif, 13 actions devraient être prises au niveau régional :

Jardin botanique du Centre National de Médecine Traditionnelle (CNMT) à Brazzaville (photo d’archives).

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versité et la protection des connaissances de la médecine traditionnelle (loi-type de l’UA) ; - la mise en place de Centres d’excellence/Centres colla-borateurs de l’OMS pour la recherche et le développement des médicaments traditionnels utilisés dans la thérapie des maladies prioritaires ; - l’institution au sein de tous les États membres d’une se-maine nationale de la médecine traditionnelle ; - la création d’un environnement politique, économique et de réglementation favorable au développement de la pro-duction locale, de la culture et de la préservation des plan-tes médicinales et aromatiques ; - la promotion de l’évaluation, du développement des la-boratoires et des cliniques, de la production locale et de la commercialisation des médicaments Traditionnels normali-sés ; - l’enregistrement des médicaments traditionnels normalisés sur la liste nationale essentielle des médicaments tradition-nels ; - l’utilisation judicieuse et le suivi des médicaments tradition-nels normalisés dans les systèmes de soins de santé aussi bien du secteur privé que publique. La République du Congo, qui a entrepris l’intégration de la médecine traditionnelle dans son système de santé depuis 1979 avec la création d’une Antenne de médecine tradi-tionnelle au sein du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, a souscrit à cette décision. Des actions ont été entreprises, et 6 ans après l’adoption du plan d’action, la situation se présente comme suit : Intégration de la médecine traditionnelle dans le système national de santé :

En la matière, la priorité a été accordée à la mise en place d’un cadre réglementaire propice à l’expression de cette médecine, une organi-sation des tradipraticiens et un renforcement de leur ca-pacité afin de garantir que les actes qu’ils posent ne soient pas de nature à nuire à la santé des populations. C’est ainsi que la Politique Nationale de Médecine Tra-ditionnelle a été adoptée en avril 2006, fixant les orienta-tions du Gouvernement dans ce domaine.

Le Ministère de la Santé en a confié la mise en œuvre à 4 structures et organes : - la Direction générale de la santé à travers la Direction des services sanitaires et principalement le Service de la méde-cine traditionnelle, assure l’élaboration des normes d’orga-nisation et de fonctionnement des structures, la réglemen-tation de l’exercice de la médecine traditionnelle et l’enre-gistrement des tradipraticiens ; - le Centre National de la Médecine Traditionnelle réalise les

Mise en œuvre de la décennie de la médecine traditionnelle 2001-2010 : où en est le Congo ?

activités de recherche et le développement de l’herbier et du droguier national ; - l’Inspection générale de la santé est l’institution de contrôle de l’exercice et de l’application des normes ; - le Conseil national de la médecine traditionnelle est l’or-gane consultatif et d’aide à la décision de la Direction gé-nérale de la santé dans la mise en œuvre de la politique nationale de médecine traditionnelle. De ces 4 entités, seul le Service de médecine traditionnelle est opérationnel mais avec de faibles capacités de fonc-tionnement. Le Centre National de Médecine Traditionnelle détruit en 1997 lors des événements malheureux que le pays a connus, est en cours de réhabilitation. Le Conseil National n’a pas encore été mis en place et les actions de contrôle du secteur sont inexistantes. Le projet de cadre d’exercice de la médecine tradition-nelle a été élaboré et adopté par les principaux interve-nants du secteur en décembre 2006. Ce projet attend d’ê-tre promulgué pour sa mise en application. Il fixe les condi-tions d’exercice et défini les structures de soins ainsi que les institutions de médecine traditionnelle. Il sera donc l’un des principaux outils de travail de l’Inspection Générale de la Santé.

Dans le souci d’assurer un niveau élevé de cons-cience et de pratique chez les tradipraticiens, de favori-ser les bonnes relations en-tre les tradipraticiens, les malades et les autres prati-ciens, un code de déonto-logie des tradipraticiens a été adopté en décembre 2006. Les tradipraticiens œuvrant en association se

Dr Jérôme MPATI, Chef de Service de la Médecine Traditionnelle au MSASF devant le bâtiment du Centre National de Médecine Tradition-nelle (CNMT) en cours de réhabilitation.

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Mise en œuvre de la décennie de la médecine traditionnelle 2001-2010 : où en est le Congo ?

pharmacopée du Congo. On peut citer l’activité des plan-tes telles que le lippia multiflora moldenké appelé Boulou-koutou sur l’activité cardiaque, le Morinda morindoides ap-pelé Kongo bololo sur le système immunitaire ou d’autres nombreuses plantes à activité antipaludique, antidiabéti-que, antiasthéniques ou autres, etc. Il faut signaler de nombreuses recherches réalisées en indivi-dualité par les tradipraticiens eux-mêmes ou d’autres cher-cheurs isolés notamment sur le paludisme, la drépanocy-tose, le diabète et l’hypertension artérielle. Mécanismes de protection des droits de la propriété intellec-tuelle des tradipraticiens et des médicaments traditionnels. Sur le plan de la protection des droits de propriété intellec-tuelle, le Congo n’a pas encore révisé sa législation afin d’y inclure les sauvegardes contenues dans l'Accord sur les as-pects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Toutefois, les tradipraticiens congolais ont bénéficié de plusieurs modules d’information et de sen-sibilisation sur la protection de leur savoir par l’Antenne na-tionale de la propriété intellectuelle. Trois tradipraticiens ont ainsi obtenu des brevets pour leurs recettes médicinales. L’absence de mécanisme de protection de leur savoir en-tretien la réticence des tradipraticiens à partager leur connaissance sur l’efficacité des plantes médicinales. Perspectives Le Congo a fait des progrès certains. Ils ne doivent cepen-dant pas occulter les contraintes ci après : - l’insuffisance en ressources humaines au niveau du service de médecine traditionnelle ; - la non clarification des attributions du service de méde-cine traditionnelle et de la Direction des Pharmacies, des Laboratoires et du Médicament en matière de réglementa-tion du médicament traditionnel amélioré (MTA) ; - l’insuffisance des ressources financières pour la promotion de cette médecine ; - l’insuffisance de l’information notamment la valorisation des résultats de la recherche ; - l’absence d’un centre de référence pour la médecine traditionnelle ; la réhabilitation du Centre national de mé-decine traditionnelle entrepris depuis quelques années n’é-tant toujours pas achevée ; - Le faible intérêt des partenaires pour la promotion du sec-teur. Ainsi, l’élaboration d’un plan directeur de la médecine tra-ditionnelle 2008-2012 devra tenir compte de ces contraintes et proposer des stratégies à même de contribuer à relever les défis tout en garantissant une implication plus grande du Gouvernement et des autres partenaires. En outre, l’adoption de critères nationaux d’homologation des médicaments traditionnels et le renforcement du cen-tre de médecine traditionnelle pour en faire un centre de référence, faciliteront l’inclusion de médicaments tradition-nels améliorés dans la liste nationale des médicaments es-sentiels.

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sont organisés en fédérations départementales. Deux fédé-rations ont déjà vu le jour, celles de Brazzaville et de Pointe-Noire. La fédération de la Likouala est en préparation. Pour le renforcement de leurs capacités des séminaires ont été organisés, pour l’amélioration de leurs connaissances en soins de santé primaires d’une part et d’autre part en bonnes pratiques de récolte, de conservation et de trans-formation des plantes et recettes médicinales. Sensibilisation sur la médecine traditionnelle : Faisant suite à la recommandation du Comité régionale de l’OMS pour l’Afrique, le Congo célèbre chaque année la journée Africaine de médecine traditionnelle le 31 août. Cette journée est consacrée à la sensibilisation des acteurs, des partenaires et des populations sur la situation et les avancées de la médecine traditionnelle au Congo et ail-leurs. Des expositions sont organisées notamment lors du salon de l’innovation technologique en juin 2006. Des émis-sions radiotélévisées sont également organisées pour la sen-sibilisation des populations. Culture et conservation des plantes médicinales : Plusieurs missions d’identification et de collecte de plantes médicinales notamment dans les départements de la Li-kouala, des Plateaux et de la Lékoumou ont permis de re-lancer les activités du jardin botanique du centre national de médecine traditionnelle. Ces missions vont se poursuivre et permettront l’élaboration d’un lexique des plantes médi-cinales du Congo. Des ONGs ont entrepris la culture de certaines plantes mé-dicinales afin de garantir leur présence suffisante sur le mar-ché. C’est le cas des plantations de Moringa oleifera dans la banlieue sud de Brazzaville. Production locale des médicaments traditionnels améliorés : De nombreux prototypes de médicaments traditionnels amé-liorés (MTA) sont produits par les tradipraticiens, mais l’absence de cadre pour leur enregistrement n’a pas facilité leur produc-tion et leur mise sur le marché. Toutes fois, trois (3) autorisations de mise sur le marché ont été délivrées par la Direction des Pharmacies, des Laboratoires et du Médicament. De nom-breux laboratoires de conditionnement de médicaments tradi-tionnels ont vu le jour. L’unique laboratoire pharmaceutique du pays apporte son appui dans la mise en forme galénique de médicaments traditionnels améliorés. Recherche/développement sur les plantes médicinales : Les principales institutions de recherche sur les plantes médi-cinales sont le Centre d’Etudes des Ressources Végétales (CERVE) et l’Université Marien NGOUABI qui héberge la For-mation doctorale « Valorisation de Plantes Aromatiques et Médicinales ». De nombreux travaux conduits par ces insti-tutions ont abouti à des résultats probant sur l’efficacité et l’innocuité des plantes et recettes médicinales issues de la

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Stratégies de l’OMS pour la protection des savoirs médicaux traditionnels africains

L ’OMS a mis au point une stratégie pour le développement de la

médecine traditionnelle (2002 – 2005) qui a été lan-cée en 2002 lors de la cin-quante cinquième Assem-blée mondiale de la santé. La stratégie a été adoptée par la cinquante sixième Assemblée mondiale de la santé par sa résolution AMS 56.31 relative à la méde-cine traditionnelle en 2003. Le résultat attendu de cette stratégie globale est la four-niture d’une assistance ap-propriée visant à promou-voir l’innocuité, l’efficacité, la qualité et l’utilisation ra-tionnelle de la Médecine traditionnelle, complémen-taire et la médecine paral-lèle. La région africaine de l’OMS a élaboré une straté-gie intitulée, « Promotion du Rôle de la Médecine Tradi-tionnelle dans le Système de Santé : Stratégie pour la Région Africaine ». Cette stratégie a été adoptée par le Comité régional pour l’Afrique qui est composé par les 46 ministres de la santé de la région africaine de l’OMS à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 31 août 2000, à travers sa résolution de promouvoir le rôle de la mé-decine traditionnelle dans les systèmes de la santé (AFR/RC50/R3). L’objectif de la stratégie régionale est de contribuer à la réalisation de la santé pour tous dans la région par le re-cours optimal à la médecine traditionnelle. La résolution a invité les États Membres à « promouvoir activement, en col-laboration avec les autres partenaires, la protection des droits de propriété intellectuelle et du savoir médical tradi-tionnel dans le domaine de la médecine traditionnelle ». La résolution a prié le Directeur régional de « mettre en place des mécanismes de protection des droits de propriété intel-lectuelle et culturelle ». La stratégie régionale vise également l’intégration dans les systèmes de santé de pratiques médicales et de remèdes traditionnels qui ont donné la preuve de leur efficacité, de leur innocuité et de leur qualité ainsi que la production de cette preuve quand celle-ci fait défaut. De nombreux ou-tils, pour faciliter cette intégration, ont été élaborés et adoptés dans différents pays de la région africaine.

La protection du savoir médi-cal traditionnel devrait per-mettre de rendre plus visibles les potentialités industrielles de la biodiversité locale et amener les investisseurs à cultiver les variétés médicina-les des plantes, à les récolter, les transformer, les manufac-turer et en commercialiser les produits finis en Afrique et ailleurs. Ce qui aboutirait non seulement à l’amélioration de l’accès à des soins et ser-vices de santé pour les popu-lations mais aussi à la créa-tion d’emplois pour les habi-tants des campagnes et des villes, avec des effets multipli-cateurs sur le développe-ment socio-économique des communautés concernées et de la nation. C’est ainsi que l’OMS s’est engagée à sensibiliser les détenteurs de savoir médi-cal traditionnel africain, ain-si que les chercheurs en la matière sur le rôle de la pro-priété intellectuelle dans la valorisation de la médecine et de la pharmacopée tra-ditionnelle. Des ateliers ont été organisés sur les Aspects des droits de propriété intel-lectuelle touchant au com-merce (ADPIC), la Mise en œuvre des mesures de pro-

tection des ADPIC liés aux Produits pharmaceutiques dans la Région africaine de l’OMS, la Recherche-Développement des médecines traditionnelles, les Droits de propriété intellectuelle de la Biodiversité. Le principal résultat de ces ateliers régionaux est l’élabora-tion des lignes directrices concernant les politiques nationa-les pour la promotion et la protection des droits de proprié-té intellectuelle, le savoir médical traditionnel et la législa-tion de l’accès à la biodiversité en Afrique. Les directives contenues dans ces lignes directrices aideront les pays de la région à formuler des politiques, élaborer des règlements et promulguer des lois sur la protection des connaissances autochtones et de la médecine tradition-nelle. Elles sont destinées aux Ministères de la Santé et aux organisations qui s’intéressent à la médecine traditionnelle, aux associations de santé professionnelles, y compris les associations de tradipraticiens et autres organismes concer-

L’Organisation Mondiale de la Santé s’est engagée à valoriser la méde-cine et la pharmacopée traditionnelles.

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Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle

7 EDITION SPECIALE SEPTEMBRE 2007

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Stratégies de l’OMS pour la protection des savoirs médicaux traditionnels africains laboration des partenaires, en faveur de la conserva-tion des plantes médicina-les, du développement de la production locale des médicaments traditionnels et la protection des droits de propriété intellectuelle et du savoir indigène dans le domaine de la médecine traditionnelle. Dans cette œuvre de pro-motion et de protection du savoir médical traditionnel africain, l’OMS nourrit un partenariat étroit avec les institutions de l’Union Afri-caine, l’Organisation Mon-diale de la Propriété intel-lectuelle (OMPI) et les blocs de protections régionaux que sont la Communauté de Développement de l’A-frique Australe (SADC), l’Or-ganisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), et l’Organisation Régionale Africaine de la Propriété Intellectuelle (ARIPO). L’engagement du Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique va consister entre autre à : - faire campagne/plaidoyer auprès des décideurs et encourager l’élaboration et la mise en œuvre de la rè-glementation nationale pour la protection et la pro-motion du savoir médical traditionnel ; - œuvrer avec les partenai-res appropriés pour aider les pays à documenter et à protéger les savoirs médi-caux traditionnels ; - organiser des campagnes de sensibilisation sur l’impor-tance de la biodiversité au-près de tous les interve-nants ; - collaborer avec les parte-naires appropriés à savoir: l’OMPI, l’OAPI, ARIPO et l’Union Africaine (UA), PRO-METRA (Promotion de la Médecine Traditionnelle) et THETA (Traditionnal and Mo-dern Health Practitioners Together Against Aids) pour

diffuser les messages essentiels sur les propriétés intellectuel-les.

nés par le développement et l’utilisation de la méde-cine traditionnelle. Les défis particuliers qui se rapportent à la protection du savoir médical tradition-nel en général, sont notam-ment : - L’absence de politique et de cadre juridique adéquat dans les différents pays de la région Africaine de l’OMS ; - La faible coordination en-tre les institutions impliquées dans les questions relatives au savoir traditionnel et à la médecine traditionnelle ; - L’absence de mesures de protection des droits de propriété intellectuelle et des savoirs médicaux tradi-tionnels ; - L’Absence d’uniformité de vision et d’approche de l’accès aux ressources gé-nétiques ; - La mauvaise connais-sance des droits de proprié-té intellectuelle par les dé-tenteurs de la connaissance traditionnelle eux-mêmes ou les chercheurs et les profes-sionnels non seulement en Afrique mais également ailleurs ; - Seuls quelques pays (Erythrée, Afrique du Sud, Ouganda et Zimbabwe) ont élaboré ou révisé leur légi-slation afin d’y inclure les sauvegardes contenues dans l'Accord sur les as-pects des droits de proprié-té intellectuelle qui tou-chent au commerce (ADPIC) ; - Les régimes insuffisants de protection des droits de propriété intellectuelle et des savoirs médicaux tradi-tionnels. L’OMS s’appuie sur les auto-rités compétentes pour met-tre en place des systèmes relatifs aux droits de proprié-té intellectuelle qui s’occu-pent des différents aspects du savoir traditionnel. Il devrait y avoir une promotion active par les gouvernements et les parties prenantes, avec la col-

Vendeuse de plantes médicinales dans un marché de Brazzaville.

Dr Innocent HOMBESSA, Pharmacien (à l’arrière plan) et son assistant au Laboratoire Saint Michel spécialisé dans l’extraction, l’isolement et le conditionnement des médicaments à base de plantes.

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Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle

8 EDITION SPECIALE SEPTEMBRE 2007

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DECLARATION SUR LA MEDECINE TRADITIONNELLE

ENGAGEMENT DES MINISTRES DE LA SANTE PARTICIPANT A LA CINQUANTE-SEPTIEME SESSION DU COMITE REGIONAL DE L 'OMS POUR L’AFRIQUE

NOUS, MINISTRES DE LA SANTE de la Région africaine de l'OMS, réunis a Brazzaville a l'occasion de la cin-quante-septième session du Comité régional de l'Afrique ; Notant que ce jour, 31 août 2007, marque la célébration de la Cinquième Journée africaine de la Médecine traditionnelle ; Reconnaissant que des progrès ont été accomplis depuis l'adoption de la Stratégie régionale sur la Promotion du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé ; Notant que Ie thème retenu pour l'édition de 2007 de la Journée africaine de la Médecine traditionnelle : Mé-dicaments issus de la médecine traditionnelle dans la Région africaine de l'OMS : Recherche-développement est conforme aux diverses résolutions adoptées par les Ministres de la Santé au cours des sessions du Comite régional et lors des sommets et d'autres forums de haut niveau ; Rappelant que la Déclaration d'Alma-Ata de 1978 sur les Soins de Santé primaires reconnaît Ie rôle de la mé-decine traditionnelle dans les gains de santé ; Se félicitant des progrès substantiels réalisés par certains pays dans la promotion de la recherche-développement s'intéressant a la médecine traditionnelle et dans l'élaboration de politiques nationales et la mise en place de cadres règlementaires pour la pratique de la médecine traditionnelle ; Notant avec préoccupation qu'en dépit des résultats positifs obtenus par certains pays de la Région, les liens entre la recherche sur la médecine traditionnelle, les services de santé et les instances de prise de décisions demeurent faibles ; PRENONS SOLENNELLEMENT L'ENGAGEMENT DE :

1. Intensifier nos efforts visant a traduire la Stratégie régionale en politiques et plans nationaux sur la médecine traditionnelle, y compris des législations appropriées ;

2. Élaborer des mécanismes et mettre en place des institutions pour renforcer les aspects positifs de

la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé et améliorer la collaboration entre les pra-ticiens de la médecine conventionnelle et les tradipraticiens ;

3. Intensifier nos efforts pour recenser les pratiques efficaces et les bases factuelles sur l'innocuité,

l'efficacité et la qualité des médicaments issus de la médecine traditionnelle, et entreprendre la recherche pertinente ;

4. Promouvoir activement, en collaboration avec les autres partenaires, la conservation des plantes

médicinales, Ie développement de la production locale des médicaments issus de la médecine traditionnelle, et la protection des droits de propriété intellectuelle et des connaissances sur la médecine traditionnelle ; et

5. Promouvoir la collaboration a l'échelle régionale et sous-régionale dans Ie domaine de

l'échange d'informations, et mobiliser et allouer des ressources suffisantes pour appuyer les activi-tés de la médecine traditionnelle.

Fait à Brazzaville, Ie 31 août 2007

Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle

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Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle

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L a classification des médicaments traditionnels amélio-rés présentés dans cet article a été adoptée au cours de la première réunion du Comité régional d’experts

de l’OMS sur la médecine traditionnelle tenue à Harare au Zimbabwe en novembre 2001. Elle tient compte du mode de préparation, des indications thérapeutiques et du degré d’innovation des médicaments en fonction des méthodes de la médecine traditionnelle. Elle classe les médicaments traditionnelle en 4 catégories : les remèdes préparés par les tradipraticiens, les médica-ments traditionnels issus de la communauté, les médica-ments traditionnels issus de la recherche scientifique ; et les médicaments venant d’autres continents. Catégorie 1 : Médicaments préparés par un tradipraticien pour un malade Les médicaments de la Catégorie 1 ont les caractéristiques suivantes : - Ils sont préparés de manière improvisée. - Ils sont préparés d’après des méthodes traditionnelles de standardisation. - Ils sont préparés par le tradipraticien pour un malade spé-cifique. - Leur innocuité et leur efficacité sont supposées du fait qu’ils sont utilisés de longue date.

Classification des médicaments traditionnels améliorés

- Les matières premières utilisées sont bien connues du prati-cien et peuvent être à l’état frais ou sec. - Ils ont une durée de conservation relativement courte. - Ils sont prescrits et administrés par une personne initiée (tradipraticien, personnes âgées ou bien informées). Catégorie 2 : Médicaments issus de la communauté mais ayant des applications commerciales Un médicament de la Catégorie 2 a les caractéristiques suivantes : - Il est traditionnellement utilisé dans une localité donnée et est bien connu par la population qui en maîtrise aussi bien la composition que les indications. - Il peut être fabriqué par des procédés industriels ou semi industriels. - Il est standardisé et produit dans le respect des directives de bonnes pratiques de fabrication. - Sa formule peut ou ne pas être connue et peut ou ne pas être dans le domaine public. - Il est utilisé dans le traitement des maladies qui peuvent ne pas nécessiter de prescription. - Son innocuité et son efficacité doivent être établies (par des preuves ethno médicales reposant sur l’utilisation de

Un échantillon de produits médicaux à base de plantes disponibles au salon d’exposition de l’Association Santé & Nature à Brazzaville.

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Classification des médicaments traditionnels améliorés

longue date ou des études d’observation clinique ou des études cliniques ouvertes) par l’autorité compétente. - Le médicament peut être préparé à partir d’une ou plu-sieurs plantes. - Les molécules responsables de l’activité biologique du médicament ne sont pas isolées et sont généralement in-connues. - Il est vendu ouvertement. Catégorie 3 : Produits issus des institutions de recherche et des établissements sanitaires Les médicaments de la Catégorie 3 ont les caractéristiques suivantes : - Ils émanent de la recherche scientifique. - Ce sont des médicaments à base de plantes ayant des propriétés biologiques, de nouvelles indications thérapeuti-ques, une forme galénique et des spécifications posologi-ques appropriées ; ils peuvent contenir des produits phyto-chimiques bioactifs connus. - Ils sont préparés à l’avance, conditionnés et étiquetés. - Ils ont une durée de conservation déterminée d’avance, généralement d’un an au moins. - Ils sont produits selon des procédés industriels ou semi in-dustriels. - Ils sont standardisés et produits dans le respect des directi-ves des bonnes pratiques de fabrication. - Ils sont passés par des études pré cliniques et des essais cliniques. - Les indications thérapeutiques sont précises. Catégories 4 : Médicaments venant d’autres continents que l’Afrique Un médicament de la Catégorie 4 a les caractéristiques suivantes : - Le médicament vient d’un pays extérieur à l’Afrique. - Ce doit être un médicament à base de plantes. - Les molécules responsables de son activité biologique peuvent ou ne pas être connues. - Les étiquettes doivent porter les indications spécifiques d’administration. - Identité(s) des matériaux de la (des) plante(s) médicinale(s) utilisée(s) et de tout excipient du pays d’origine. - Données sur l’innocuité et l’efficacité du médicament. - Certificat de vente libre délivré par le pays d’origine. - Recommandation ou certificat du laboratoire de contrôle qualité du pays de destination. - Données sur les essais pré cliniques et cliniques dans les pays d’origine. - Données sur les essais pré cliniques et cliniques dans les pays de destination. - Recommandation ou certificat délivré(e) sur le médica-ment à l’autorité de contrôle pharmaceutique par le Conseil des tradipraticiens. - Certificat délivré au postulant par l’Autorité de contrôle pharmaceutique.

Quelques plantes couramment utilisées dans la fabrication des médica-ments de catégories 1.

Un échantillon de médicaments de catégorie 2.

Un échantillon de médicaments traditionnels de catégorie 3.

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Extrait du code de déontologie des tradipraticiens du Congo

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L e tradipraticien doit : - s’abstenir de s’attribuer le titre de « Docteur » qui est exclusivement

réservé au médecin, pharmacien, chirur-gien dentiste et vétérinaire ; - porter secours à toute personne en dan-ger ou victime d’un accident même si d’autres soins ne peuvent pas être assu-rés ; - informer les patients des méthodes et techniques à utiliser pour l’administration des soins ; - éviter tout acte d’escroquerie financière et matérielle ; - respecter l’intimité des patientes et pa-tients lors des traitements ;

- s’abstenir dans le cadre des soins de demander aux malades de commettre des actes attentatoires à la pudeur ; - s’abstenir d’utiliser des instruments ou des techniques à risque de transmission et de contamination des maladies infec-tieuses ; - s’abstenir de faire de fausses promesses de guérison de maladies ; - s’abstenir du colportage et de la vente ambulatoire des médicaments tradition-nels ; - s’abstenir de toute publicité à caractère mercantile relative à l’efficacité de sa pratique et de ses remèdes.

Le tradipraticien qui accepte de livrer une recette ou formule pour des besoins de recherche scientifique, doit signer un contrat conforme et sa recette protégée par des dispositions juridiques. Le tradipraticien ne doit : - prescrire ou administrer l’activité sexuelle comme forme de traitement d’une affection quelconque, physique ou spirituelle ; - demander ou exiger au cours du traite-ment, qu’un patient se déshabille ou soit exposé d’une manière jugée indécente sans la présence d’un parent, d’un conjoint ou d’un assistant.

Thème : Médicaments issus de la médecine tradi-

tionnelle dans la Région africaine de l’OMS : Recherche-Développement.

Objectif : Promouvoir les médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle dans la région africaine de l’OMS. Description des activités : Mardi 18 septembre 2007 : Journée Thématique. Lieu : Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) 9h30-10h30 : Ouverture

- Accueil. - Mot de bienvenue du Directeur Général de la Santé. - Coupure de ruban de l’exposition par la Direc-trice de Cabinet de la Ministre de la Santé, des Affaires Sociales et de la Famille. - Visite des expositions par les officiels. - Poursuite de la manifestation en salle de confé-rence. - Mot du présentateur. - Présentation de la journée et la méthodologie par le responsable scientifique de la journée thé-matique (Coordonnateur scientifique de la jour-née). - Allocution de la Représentante de l’OMS Congo - Mot d’ouverture par Directrice de Cabinet de la Ministre de la Santé, des Affaires Sociales et de la Famille. - Apéritif. - Fin de cérémonie.

10h30-14h00 : Travaux Scientifiques.

10h30-11h00 : Communication N° 1 : CERVE. 11h00-12h00 : Communications N° 2 et 3 : Tradi-praticiens. 12h00-13h00 : Communications N° 4 et 5 : Univer-sité Marien NGOUABI (FS, FSS, ENS). 13h00-13h30 : Communication N° 6: Médecine traditionnelle et développement durable. 13h30-14h00 : Synthèse des travaux.

Mercredi 19 septembre 2007 : Visites des sites.

9h30-10h30 : Visite du jardin de Moringa à Loua. 11h00-11h30 : Visite du jardin des plantes médici-nales du Centre National de Médecine Tradition-nelle. 11h45-12h15 : Visite du laboratoire de condition-nement des médicaments traditionnels. 12h30-13h00 : Visite du centre thérapeutique Ngonito.

Jeudi 20 septembre 2007 : Journée de la Célébration. Lieu : Laboratoire National de Santé Publique (LNSP)

- Visite de l’exposition par Madame la Ministre de la Santé, des Affaires Sociales et de la Famille. - Rapport de la journée thématique par le Coor-donnateur scientifique de la journée. - Mot du Président de la fédération départemen-tale des tradipraticiens. - Mot de la Représentante de l’OMS Congo. - Allocution de clôture par Madame la Ministre de la Santé, des Affaires Sociales et de la Famille - Apéritif de clôture. - Fin de la journée.

Programme officiel de célébration de la 5ème Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle

les 18, 19 et 20 septembre 2007 à Brazzaville