Spiritualité et santé : un pont thérapeutique · 2012. 6. 5. · spirituel. L’esprit comme en témoignent les expériences mystiques révèle des potentialités parfois inouïes

Claude BerghmansJean-Louis Torres

Spiritualité et santé :Spiritualité et santé :un pont thérapeutiqueun pont thérapeutique

Préface de Jean-Marie Pelt

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© InterEditions, Paris, 2012ISBN 978-2-7296-1204-7

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SOMMAIRE

Préface de Jean-Marie Pelt V

Introduction 1

1. SPIRITUALITÉ ET SANTÉ : DES PENSÉES QUI

ACCOMPAGNENT 7Claude Berghmans

2. SPIRITUALITÉ ET RELIGION : DE NOUVELLES VOIES

THÉRAPEUTIQUES 49Claude Berghmans

3. LA MÉDITATION : LE RENOUVEAU D’UNE ANCIENNE

PRATIQUE DE SANTÉ 101Claude Berghmans

4. DES PENSÉES POUR PANSER OU LA PHILOSOPHIE

ANTIQUE COMME PRATIQUE THÉRAPEUTIQUE 149Jean Louis Torres

5. LE CHAMANISME : LA REDÉCOUVERTE D’UN SYSTÈME DE

SOIN ANCESTRAL 199Jean-Louis Torres

6. CHAMPS DISCIPLINAIRES INNOVANTS : LA PSYCHOLOGIE

TRANSPERSONNELLE, LA PSYCHOLOGIE POSITIVE ET LA

PHYSIQUE QUANTIQUE 235Claude Berghmans et Jean Louis Torres

Conclusion 277

Bibliographie 283

Table des matières 287

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Préface

Jean-Marie Pelt

La prière et la méditation sont-elles comme beaucoup le pensentfavorables à la santé ? Selon Claude Berghmans et Jean Louis Torres,la réponse à cette question est incontestablement : oui. Une réponsequ’ils appuient sur un grand nombre d’études scientifiques menéesavec rigueur depuis quelques décennies, notamment aux États-Unis.

L’argumentaire développé par les auteurs est d’une impression-nante précision. Nous ne sommes plus dans ces terrains vaguessouvent explorés par le New Age, car la démonstration se fondeici sur des analyses méthodologiques irréfutables où chaque mot estjudicieusement pesé et où les concepts sont définis avec une granderigueur. Aussi les conclusions s’imposent-elles comme une évidence.Oui, répétons-le, la prière et la méditation sont bien des facteursessentiels à la santé.

Une telle manière de voir ne peut que heurter la vision matéria-liste et réductionniste si caractéristique des sociétés contemporaineset de la France en particulier. Ne sommes-nous pas les enfants dela Révolution et peut-être, pour cette raison, parmi les grandesdémocraties occidentales, celle qui compte le pus de personnes sedéclarant athées. Et nous sommes en même temps les plus grosconsommateurs de psychotropes comme si la déchristianisation sirapide en Europe et plus rapide encore en France nous poussaità soulager les peines du corps, de l’esprit et du cœur par les

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artifices de la chimie. Pourtant comme toutes les enquêtes entémoignent, le recours aux médecines complémentaires et alter-natives désignées par la commission européenne comme des méde-cines non conventionnelles, ne cesse de progresser. De plus en plusnombreux sont nos concitoyens qui sans toutefois abandonner lesmédecines conventionnelles consultent d’autres spécialistes dont lespratiques se démarquent de l’allopathie : homéopathie, acupunctureet médecine chinoise, phytothérapie, naturopathie, ostéopathie,médecine quantique, etc. Cette quête discernable dans l’ensembledes milieux sociaux est mise en relation par les auteurs avec le « mixculturel » si caractéristique de notre temps où se confrontent, voirese confondent, les spiritualités d’Orient et d’Occident, du mondedéveloppé et des sociétés traditionnelles.

Claude Berghmans et Jean Louis Torres exposent bon nombred’arguments de recherches scientifiques menées sur les rapportsbénéfiques entre la santé, la prière, et la méditation. Ainsi, leneurologue américain Richard Davidson a pu montrer, preuvesà l’appui, que la méditation, longtemps promue comme unetechnique visant à réduire l’anxiété et le stress produit des effetsbiologiques qui améliorent la résistance des personnes. Elle conduità la production d’anticorps dans les groupes de méditants suiviset étudiés, induisant un réel bénéfice pour ces derniers en termesd’immunité. Les auteurs montrent aussi comment dans l’antiquité laphilosophie était considérée comme une démarche thérapeutique.Le regain d’intérêt pour ces disciplines qui tendent comme lesreligions à donner un sens à la vie n’est sans doute pas étranger àla curiosité portée à la philosophie parallèlement au mouvementcontemporain de sécularisation. Les auteurs s’attachent aussi auxnombreuses études effectuées sur le chamanisme lesquelles ontbeaucoup à nous apprendre sur les liens entre le corps et l’esprit.La connaissance des plantes médicinales et une vision holistique dela personne malade sont au cœur de sa démonstration. Et pourdonner dans la modernité la plus pointue, ils s’interrogent surles données nouvelles découlant de la physique quantique lorsquecelle-ci s’applique à la biologie et à la médecine.

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Préface VII

J’ai été frappé à la lecture de cet ouvrage, par les qualités depédagogue des auteurs, par leurs connaissances impressionnantesdans des domaines aussi divers que la médecine, la biologie maisaussi l’anthropologie et à l’ethnologie et enfin par la qualité limpidedu style. Je n’avais jamais eu jusqu’ici entre les mains dans undomaine auquel je me suis pourtant intéressé depuis de nombreusesannées un ouvrage aussi didactique, aussi complet et aussi pertinent.C’est une véritable somme en quelque sorte, un livre qui nemanquera pas de faire référence et qui nous rappelle opportunémentcombien il est dangereux de réduire la personne humaine à sa seulematérialité, de laisser des patients sans secours psychologique etspirituel. L’esprit comme en témoignent les expériences mystiquesrévèle des potentialités parfois inouïes qu’il convient de considérercomme les facteurs importants de guérison.

Dans la profusion et la confusion qui caractérisent notre époquel’ouvrage de Claude Berghmans et de Jean Louis Torres apparaîtracomme un point fort de référence qui orientera la conscience denos contemporains vers une spiritualité religieuse ou laïque, en nousrapprochant de nature pour réenchanter le monde dans la joie devivre dans la beauté, la bonté et l’amour.

Jean-Marie PeltPrésident de l’Institut Européen d’Écologie

Professeur Honoraire de l’Université de Metz

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Introduction

« Le vrai voyage n’est pas de trouver un nouveaupaysage, mais de nouveaux regards ».

Marcel Proust

Spiritualité et santé : deux termes chargés de sens et d’un lourd passéhistorique, qui ont accompagné l’homme depuis ses débuts. Deuxtermes qui ont fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs siècleset n’ont pas fini d’inspirer les chercheurs, puisqu’ils reviennent à lamode dans notre pensée contemporaine.

La spiritualité a été étudiée de multiples façons par nombre dedisciplines des sciences humaines, depuis les débuts de la penséeoccidentale et orientale jusqu’aux domaines des sciences expérimen-tales, tentant de mieux saisir ce concept qui interpelle, frustre ouémerveille. La santé, quant à elle, a toujours représenté l’un desaspects primordiaux de notre existence, tandis que la recherche dela prolongation de la vie reste une question fondamentale, au cœurde nos préoccupations actuelles.

Peu nombreuses aujourd’hui sont les recherches visant à fairele lien entre spiritualité et santé. Pourtant, dès le Xe siècle, lephilosophe Perse Razi parlait déjà de médecine spirituelle. Untel lien a été également abordé par les pères de l’église. Toutefois,depuis l’avènement des Lumières, le rapport entre notre santé etnotre spiritualité n’a suscité que peu d’interrogations, sans doute en


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2 SPIRITUALITÉ ET SANTÉ : UN PONT THÉRAPEUTIQUE

raison de l’essor exponentiel des sciences médicales via le dévelop-pement scientifique et technique, mettant ainsi l’accent sur la visionbiologique et matérialiste de l’être humain. L’amélioration de notresanté tant physique que psychologique est passée essentiellement parune analyse de l’Homme dans son fonctionnement biologique, ainsique du rapport qu’il entretient avec son milieu. D’où sans doute lamoindre prise en considération de l’hypothèse d’une influence del’esprit sur le corps.

Cela étant, dans une sphère plus subjective, la spiritualité atoujours fait partie de notre histoire, accompagnant l’Homme dansson évolution personnelle et sociale, reposant sur un rapport ausacré. La spiritualité a joué un rôle de guide, permettant de faireface à l’incertitude, au mystère et à l’inexplicable. Face à l’invisibleet à la solitude existentielle dans l’immensité de l’univers, il fallaitcréer les dieux, invoquer une transcendance évocatrice de sens etgardienne des valeurs traditionnelles.

Spiritualité et santé : deux orientations bien différentes donc,devenues presque antagonistes. L’une basée sur la vérification etl’analyse de fait objectifs et reproductibles, l’autre reposant sur lacroyance et la perception subjective. D’un côté le monde est devenumatériel, et rien de ce que nous ne pouvons voir par nos sens ouleur extension technologique n’a d’intérêt, et de l’autre il reste lesvestiges d’un monde fait de mystères, de croyances, de magie, danslequel des êtres transcendants et des arrière-mondes ont leur place etsont souvent utilisés pour expliquer certains évènements. Ce mondeperdure encore aujourd’hui dans des sociétés traditionnelles et dansl’Orient, qui d’ailleurs suit progressivement le chemin évolutif del’occident.

Depuis la fin du XXe siècle toutefois, les esprits se sont tournés ànouveau vers le spiritualisme au sens large, par l’intermédiaire d’uneinvestigation directe de la pensée orientale et traditionnelle. Désir detrouver autre chose, ailleurs, qui pourrait combler ce que beaucoupqualifient de manque existentiel ? Toujours est-il qu’une sorte deré-enchantement du monde s’est développé depuis quelques années,permettant à la science et au domaine spirituel de trouver des pointsde liaison, d’établir des ponts entre ces champs complexes de lapensée.


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Introduction 3

Etablir des ponts : tel est le mot d’ordre de cet ouvrage qui sepropose d’étudier ces rapprochements entre la santé et la sphèredu spirituel, avec les approches thérapeutiques nouvelles qui endécoulent. Cela nécessite une ouverture d’esprit certaine de lapart des chercheurs, compte tenu du fait qu’un grand nombrede phénomènes indéniables ne s’expliquent pas encore dans uneoptique scientifique. Mais si la science ne sait pas expliquer certainesexpériences de vie, ce n’est pas pour autant que ces dernières nedoivent pas susciter de l’intérêt !

Notre société occidentale nous offre un monde matériel danslequel la pensée, les sentiments et l’esprit se réduisent à des processusbiologiques prenant place dans notre cerveau et mettant en évidenceune conscience liée à notre corps. Dans ce monde matériel, la magiedes choses a disparu et elle ne subsiste plus que dans les légendeset les mythes, qui bien souvent ne perdurent pas après l’enfance.Pourtant, n’y avait-il pas autrefois un monde peuplé de mystères, dephénomènes que l’on peut qualifier aujourd’hui d’extraordinaireset qui dépassent notre compréhension ? N’y avait-il pas un mondedans lequel la conscience se manifestait différemment, voire endehors du corps physique ?

La perception de cet ancien monde tend depuis quelques annéesà se réveiller, du moins à susciter l’intérêt de chercheurs issusde diverses disciplines. Aussi proposons-nous, dans une démarched’ouverture et d’innovation mais aussi de prudence et de senscritique, un tour d’horizon de ces nouveaux liens mis au jour entrela santé et la spiritualité. Il ne s’agira pas de disserter sur l’existenced’une dimension transcendante ou d’entités non matérielles, maisseulement de montrer en quoi nos croyances peuvent avoir deseffets positifs sur notre santé.

Le continent de la spiritualité a toujours fait partie de notre mondeet de nos cultures, c’est pourquoi il constitue un vivier d’adaptationnous permettant de faire face aux maux rencontrés dans la vie. Ets’il peut avoir un impact positif sur notre santé, alors il est intéressantd’inviter les patients et les thérapeutes à le prendre en considérationdans la mesure du possible.

Ces explorations nous amèneront à nous interroger sur les diversesfaçons possibles de concevoir notre réalité, l’étude de ces différentes

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grilles de lecture permettant d’appréhender le monde de manièreplus globale. Nous nous proposons ainsi de guider le lecteur surla base d’une approche multiple, notamment scientifique, philoso-phique et anthropologique. Car c’est uniquement avec l’alliance deplusieurs disciplines qu’il sera possible de naviguer dans la recherchede la connaissance.

Dans un premier temps, dans une perspective sociologique, nousétudierons le courant émergeant des alternatives thérapeutiques qui,dans certains cas, sont fort proches du champ de la spiritualité,pour ensuite proposer quelques cadres conceptuels à notre étude,permettant de pousser plus loin nos investigations.

Dans un second chapitre, nous aborderons le domaine du lienentre la santé et la religion, dans ses aspects individuels et collectifs,en termes de pratique, de support social et de rite, en présentantau lecteur certaines recherches scientifiques menées sur les rapportsentre la santé et la prière.

Dans un troisième temps, nous développerons la thématique de laméditation comme exercice de santé, en montrant les effets positifsde cette pratique sur notre corps et notre esprit, attestés par denombreuses recherches.

Dans le chapitre suivant, nous aborderons dans un esprit pluridis-ciplinaire le champ ardu de la philosophie antique, considérée entant que démarche thérapeutique. Il s’agira de rappeler qu’elle étaitdéjà considérée ainsi du temps des penseurs grecs, et de soulignerqu’elle reste pertinente comme facteur de bien-être.

Le cinquième chapitre nous emmènera sur les rives des sociétéstraditionnelles, eu égard à l’importance croissante des études effec-tuées sur le chamanisme notamment. Que pouvons-nous apprendredes sociétés traditionnelles et de leurs méthodes de guérison ? Sansdoute beaucoup !

Enfin, nous aborderons l’impact de la spiritualité sur notresanté psychique, avec des cadres disciplinaires nouveaux commela psychologie transpersonnelle ou la psychologie positive, qui parexemple mettent en avant l’aspect thérapeutique de nos émotions.

La conclusion, sous forme d’une réflexion ouverte et candide surl’apport des interrogations philosophiques et métaphysiques issues


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Introduction 5

de la physique quantique, nous invitera à appréhender la réalité demanière bien différente.

Cet ouvrage, espérons nous, aura démontré que l’appropriationde la dimension spirituelle dans notre vie quotidienne, tant par despratiques personnelles que par des interactions sociales, peut nouspermettre d’améliorer notre vie et fournir des ressources adaptativesface aux aléas de l’existence. D’où l’intérêt de promouvoir lapoursuite des recherches quant aux effets sur notre santé de laspiritualité et des pratiques religieuses. Nous invitons donc le lecteurà aller à la découverte des nouveautés propres à cette question, dansun esprit d’ouverture et de bienveillance.


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SPIRITUALITÉ ET SANTÉ : DESPENSÉES QUI ACCOMPAGNENT

Claude Berghmans

« La vraie spiritualité consiste à être conscient

du fait que, si une relation d’interdépendance

nous lie à chaque chose et à chaque être,

la moindre de nos pensées, paroles ou actions

aura de réelles répercussions dans l’univers entier. »

Sogyal Rinpoché

L’humanité depuis ses origines a toujours été confrontée à la question de lamaladie, de la préservation de la santé et de la fin de vie. Comment vivredans de meilleures conditions, plus longtemps et en bonne santé, afin depermettre à l’être humain de jouir au mieux de sa vie en savourant chaqueinstant pleinement ? Les conditions d’une bonne santé physique et mentalesont primordiales et l’humanité se doit de les développer, de les préserver et deles faire perdurer. Les avancées technologiques et conceptuelles de la science,de la médecine et des multiples thérapies ont certes permis à l’Homme devivre dans de meilleures conditions et sur une plus longue durée. Mais il resteencore de nombreuses améliorations à apporter, tandis que le chemin d’unehomogénéité mondiale des ressources, des pratiques et des accès aux soins pourtous est parsemé d’obstacles multiples - culturels, économiques, sociaux, etc.

Face à la question de l’amélioration de la santé, la science moderneet sa lecture matérialiste de la vie nous ont orientés vers une voiedans laquelle l’Homme est perçu comme un être subissant lesagressions de son environnement, les sciences médicales luttant


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d’une manière segmentée en traitant une symptomatologie précisesans toujours voir l’être humain dans sa globalité. Cette approchede la médecine a fait passer au second plan les savoirs des culturestraditionnelles dans la lutte contre la maladie, d’où l’insuffisanceactuelle de recherches sérieuses et reconnues positionnées sur lesthérapeutiques traditionnelles telles que les médecines chamaniques,ayurvédiques ou encore qualifiées d’énergétiques.

Depuis quelques années cependant, un regain d’intérêt se mani-feste pour les approches qualifiées d’alternatives, de complémen-taires ou de parallèles. On ne peut plus nier l’existence de cesdomaines périphériques de la thérapeutique au prétexte qu’ils nesont pas reconnus scientifiquement, d’où la nécessité aujourd’huide les étudier avec soin.

Dans ces approches alternatives, il est souvent question du poten-tiel de prévention, de soin et de guérison que l’individu possède enlui-même. Les médecines traditionnelles font en effet référence à lacapacité que possèderait un individu de favoriser sa guérison par sonesprit, ses aptitudes cognitives, ses croyances, ses états d’âme, bref,ses pensées. Des disciplines comme la psycho-neuro-immunologieou les neurosciences se positionnent désormais plus finement sur cesquestions afin de mettre en lumière les liens entre le corps et l’esprit.L’individu, de par ses croyances et ses pensées, peut-il jouer un rôledans sa santé ? L’effet placebo n’est désormais plus considéré commeune anomalie mais comme la preuve d’une réelle influence de lapensée sur le corps. On parle ainsi de pensées positives pouvantfavoriser la guérison et le bien-être, de l’influence du mental surle corps. Qu’en est-il réellement ? L’homme doit-il continuer àconsommer de manière exponentielle des remèdes extérieurs, oudoit-il apprendre à puiser dans ses ressources intérieures, souventinconnues ?

En 20061, la France était dans le peloton de tête des consom-mateurs européens de médicaments. Selon une étude comparativeréalisée par la Direction de la Recherche des Etudes de l’Evaluation

1. Source : DSS/6B – données IMS Health.


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et des Statistiques (DREES1), la vente de médicaments en phar-macie a atteint en 2004 près de 70 milliards d’euros dans les cinqprincipaux marchés européens : Allemagne, Italie, France, Espagneet Royaume-Uni. Parmi eux, c’est la France qui a enregistré lesventes pharmaceutiques par habitant les plus élevées, avec 284 €.De ce fait, le chiffre d’affaire de la vente de médicaments dansl’hexagone est 40 % supérieur à celui observé en Espagne, en Italieet au Royaume-Uni. Une différence qui s’explique logiquementpar une consommation supérieure à la moyenne européenne de40 %, avec près de 1500 comprimés par habitant et par an.

Si le potentiel intérieur d’équilibre, de guérison et de soin propreà l’individu peut exercer un effet sur sa santé, la question deson étude se pose clairement face à ce constat. Etudié depuisde nombreuses années aux États-Unis, le champ des médecinesalternatives et complémentaires est extrêmement vaste et varié, c’estpourquoi il convient de rester prudent quant à des conclusionssystématiques de guérison et d’effets sur la santé.

Dans ce domaine en ébullition, la question de l’influence dudomaine religieux et de la spiritualité au sens large a attiré notreattention, notamment de par le nombre important et croissant derecherches publiées, avec environ 2500 recherches d’ores et déjàréférencées dans Medline2. La spiritualité est-elle un facteur pouvantfavoriser le bien-être et agir comme un mode préventif face à lamaladie, voire curatif dans certains cas ?

Telle est la question au cœur de cet ouvrage et sur laquellenous allons nous positionner plus précisément dans ce premierchapitre, en commençant par inviter le lecteur à se familiariseravec le domaine des médecines et des thérapies alternatives, pourensuite analyser la place de la spiritualité dans la société actuelle ettenter de mieux cerner ses notions et ses dimensions. Nous mettronsalors en évidence le rôle d’une discipline nouvelle en évolution, lapsychologie de la santé, qui est bien placée aujourd’hui pour étudier

1. Etude comparative de la Direction de la Recherche des Etudes de l’Evaluation etdes Statistiques (DREES) du 17 juillet 2006.2. Base de données médicale : US. National Library of Medicine , National Institutesof Health.

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http://www.novia-sante.fr/Alerte-sur-les-medicaments-contrefaits-proposes-sur-Internet_n66.html

http://www.novia-sante.fr/Les-medicaments-tres-couteux-pour-l-assurance-maladie_n52.html

http://www.nlm.nih.gov/

http://www.nih.gov/


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cette question d’un possible « pont thérapeutique » entre la santéet cette notion qui a accompagné l’Homme depuis ses origines : laspiritualité.

LES THÉRAPIES ALTERNATIVES ET COMPLÉMENTAIRES :D’ANCIENNES APPROCHES REVISITÉES

La recherche actuelle démontre que les comportements humainssont influencés par des processus implicites non observables (Bargh& Chartrand, 1999 ; Kirsch & Lynn, 1999). La santé, par exemple,subit l’influence de facteurs culturels, sociaux et philosophiquesnombreux, qui incluent l’existence de sens et de but dans la vieainsi que le niveau de qualité des relations interpersonnelles (Ryff& Singer, 1998).

La médecine contemporaine

La médecine contemporaine, dite allopathique, a permis dans ledomaine de la santé de faire sortir l’humanité des âges sombres.Grâce aux progrès constant effectués par les milliers de chercheursdans toutes les disciplines médicales, nos connaissances s’étoffentde jour en jour et les avancées sont considérables. Les progrèstechnologiques, génétiques et bientôt nano-technologiques ouvrentdes voies prometteuses afin que des solutions puissent être trouvéesà la plupart des maux qui accablent, dans certains cas, l’humanitédepuis ses débuts. Dans notre société occidentale, presque tous lesindividus peuvent bénéficier d’un accompagnement médical sérieuxafin de les aider à faire face à la maladie et à la souffrance qu’elleengendre, qu’elle soit physique ou psychique.

Toutefois, l’individu est aussi acteur de sa santé, c’est pourquoila médecine tente de plus en plus de nous sensibiliser à notrepropre rôle dans notre équilibre de vie et dans le maintien denotre capital-santé. Que ce soit par des campagnes valorisant lesbienfaits du sport, de la relaxation ou d’une diététique de vie, lamédecine nous offre aussi des moyens de nous prendre en mainde manière préventive afin d’éviter que la maladie puisse s’installer.Bien sûr, ce n’est pas toujours facile, et dans certains cas, même


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les meilleurs types de préventions ne peuvent aller à l’encontrede maux parfois inconnus auxquels l’homme doit faire face. À ceniveau, c’est l’aspect curatif des techniques médicales qui peuventnous aider. Il est donc clair que les sciences médicales ont faitde nombreux progrès, voire des avancées bouleversantes au coursdu XXe siècle, contribuant au bien-être et à l’évolution future del’humanité.

Les médecines complémentaires et alternatives (CAM)

Cependant, malgré ces avancés certaines, on constate tout de mêmeque l’individu est attiré par d’autres formes de soins et de guérison,des formes plus traditionnelles qui avaient leur place dans notrepassé et qui parfois refont surface. Je veux parler des médecinescomplémentaires et alternatives (CAM, Complementary and Alterna-

tive Medecine, dans son terme anglais d’origine), que l’on retrouveaussi sous le terme de « médecine non conventionnelle », vocableretenu par la Commission européenne pour qualifier ces médecinesalternatives qui font l’objet d’une reconnaissance progressive enEurope depuis les années 1990. Les termes de « médecine douce »,« médecine naturelle », « médecine parallèle » ou quelquefois de« médecine holistique » (puisque certaines prétendent traiter l’hu-main dans sa globalité) sont également utilisés.

Le terme de « médecine parallèle» semble signifier qu’il y auraitdeux conceptions de la médecine, impliquant deux approches desoins fonctionnant indépendamment l’une de l’autre. Les patientsauraient par conséquent le choix entre deux thérapeutiques, qu’ilspourraient soit envisager comme alternatives et concurrentes, soitcomme complémentaires l’une de l’autre. L’appellation «médecinedouce» semble dénoncer les pratiques thérapeutiques reconnuescomme agressives de la médecine conventionnelle, par oppositionà celles que proposent et développent ces autres voies de soins.

Le terme de «médecine complémentaire», que nous allons déve-lopper, privilégie plutôt l’idée d’associer des traitements impliquantdes «philosophies thérapeutiques» différentes, mais capables decoopérer dans l’intérêt du malade. Reposant sur des traditions quel-quefois séculaires ou sur des pratiques ayant émergé au XIXe siècle,

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_europ%25C3%25A9enne

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ann%25C3%25A9es_1990

http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%25C3%25A9rapeutique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tradition

http://www.impressionnisme.wikibis.com/xixe_siecle.php


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généralement avant l’avènement de la médecine fondée sur les faits(evidence-based medicine), ces médecines non conventionnelles sontpour cette raison reconnues comme non scientifiques, bien quede plus en plus, elles commencent à être appréhendées de manièrescientifique et proposent dans certains cas des résultats intéressants.La méditation, considérée en tant qu’approche thérapeutique com-plémentaire, illustre ainsi abondamment l’influence de nos étatsmentaux sur notre santé.

La méditation en pleine conscience comme exemple

En 2003, le neurologue Richard Davidson, associé au laboratoirede neurosciences affectives de l’Université du Wisconsin, a étudiédans le cadre d’une recherche contrôlée comment la méditationen pleine conscience, qui se caractérise par le maintien d’uneattention focalisée sur un objet comme la respiration, et cecidans un état d’esprit d’ouverture, d’acceptation bienveillante etde non-jugement, peut influer sur l’état de santé de l’organisme.Des recherches précises ont été effectuées avec le concours demoines bouddhistes, qui mettent en lumière pour la premièrefois qu’un programme court de méditation en pleine conscience(MBSR, Mindfulness Based Stress Reduction1) développé par JonKabat-Zinn (2009), produit des changements positifs durables surle cerveau et le fonctionnement du système immunitaire.

Les résultats suggèrent que la méditation, longtemps promuecomme une technique pour réduire l’anxiété et le stress, produiraitdes effets biologiques importants qui améliorent la résistance d’unepersonne. Avec des mesures relevées avant et après l’intervention,puis à 4 mois, les résultats indiquent que la pratique de la MBSRcontribue à une augmentation de l’activité cérébrale de l’hémisphèregauche associée à une baisse de l’anxiété et de l’affect négatif, et àune amélioration de l’affect positif. Les données obtenues quant à laréponse immunitaire montrent aussi une fabrication d’anticorps plus

1. MBSR : Mindfulness based stress reduction : gestion du stress par la pleineconscience.

http://fr.wikipedia.org/wiki/M%25C3%25A9decine_fond%25C3%25A9e_sur_les_faits

http://www.parapsyko.com/pseudo-science.php


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rapide chez le groupe des méditants. Davidson conclut que les émo-tions positives engendrées par la pratique méditative induisent unréel bénéfice immunitaire. C’est un exemple-type d’une influencedirecte de nos activités cognitives sur notre corps, dans une optiquede soins et guérison.

Prégnance des médecines traditionnelles

De manière descriptive, comment ces approches impactent-elles lespatients en termes d’usages ? Rappelons déjà avec Jean Marie Pelt,dans une conférence à Angers en 2003, que seulement 25 % de lapopulation mondiale est soignée par notre médecine occidentale.Les trois quarts de la population font donc appel à ces autresmédecines, bien évidemment plus pratiquées dans les pays en déve-loppement que dans les pays industrialisés. L’usage des médecinescomplémentaires et alternatives, dites « traditionnelles », est ainsi trèsrépandu et revêt une importance sanitaire et économique croissantedans le monde.

Bien que les données statistiques ne soient pas très développéesdans ce domaine, on constate en se référant aux études de l’OMS1

qu’en Afrique, jusqu’à 80 % de la population utilise la médecinetraditionnelle pour répondre à ses besoins de soins de santé. EnAsie et en Amérique latine, les populations continuent d’utiliser lamédecine traditionnelle en raison de circonstances historiques etde convictions culturelles. En Chine, la médecine traditionnellereprésente 40 % des soins de santé administrés.

Dans le même temps, dans de nombreux pays développés, lamédecine traditionnelle gagne en popularité. Une étude réaliséepar le gouvernement américain en 2004 montre que 36 % de lapopulation recourt aux thérapies alternatives et/ou complémentaires(Barnes & al., 2004). Au Canada, le nombre de patients quiconsultent régulièrement des praticiens des « médecines alternativeset complémentaires » a plus que doublé en dix ans. Il est évalué à48 % en Australie et à 65 % au Japon. En Europe, une étude a estiméque la proportion des consommateurs de soins alternatifs pouvait

1. Organisation Mondiale de la Santé (2002). Stratégie de l’OMS pour la médecinetraditionnelle pour 2002-2005. OMS, Suisse.

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varier de 20 % à 50 % selon les pays de la communauté européenne(Fischer & Ward, 1994). Aux États-Unis, Eisenberg & al. (1993),montrent que 42 % de la population utilise des remèdes issus d’autresmédecines ou consulte ces nouveaux professionnels de la santé.Pour Mac Lennan & al, (1996) la proportion serait de 50 % pourl’Australie. On constate donc une réelle augmentation d’individusqui consultent des praticiens de la médecine complémentaire etalternative (Harris & Rees, 2000).

Dans de nombreuses parties du monde, les dépenses liées au CAMsont ainsi non seulement considérables mais en hausse rapide. EnMalaisie, il est estimé que 500 millions de dollars sont dépenséschaque année pour ce type de soins de santé, contre 300 millionsde dollars pour l’allopathie. Aux États- Unis, le total des déboursconsacrés aux CAM pour 1997 est estimé à 2700 millions de dollars.En Australie, au Canada et au Royaume-Uni, les dépenses annuellessont respectivement estimées à 80 millions de dollars, 2400 millionsde dollars et 2300 millions de dollars.

En France, nous ne disposons que de peu de données sur cesujet. Cependant, selon un article du journal Le Figaro du moisd’août 2004, il apparaît que 75 % de la population a eu recoursau moins une fois à une thérapie alternative ou complémentaire,principalement pour des problèmes d’anxiété, de dépression etde douleurs dorsales. Longtemps marginalisées, les CAM sontdésormais prises au sérieux par la Commission européenne, quisouhaite harmoniser les législations comme elle l’a déjà fait pour lesmédicaments. Les praticiens, quant à eux, demandent un véritablestatut et veulent être intégrés à part entière dans le programme Santéeuropéen.

Face à une médecine allopathique de plus en plus pertinente,et apportant des résultats incontestables, pourquoi sommes-nousdonc attirés vers d’autres formes de soins qualifiés d’alternatifs oude complémentaires ? Qu’est ce qui pousse l’Homme à ne plus sesatisfaire de la médecine classique, à aller rechercher des pratiquesqui semblent plus séduisantes et qui apporteraient dans certains cas,des résultats tout aussi pertinents ? La question est de taille. Est-ceun désir d’être plus autonome dans le processus thérapeutique, unsouhait de trouver une oreille différente, autrement attentive aux


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maux qui jalonnent notre vie ? Est-ce la recherche de l’espoirdans des domaines issus des traditions et nimbés de mystère, oula recherche de nouvelles solutions face à des pathologies quela médecine conventionnelle ne peut encore traiter de manièresatisfaisante ?

Ces questions se doivent d’être étudiées, afin de développer despistes de recherches intéressantes et innovantes. Notre objectif estici de rappeler l’existence d’une constellation d’approches thérapeu-tiques différentes qui suscitent de l’intérêt tant des consommateursque des chercheurs, et de pointer une des ces approches qui traiteplus précisément de l’influence de la spiritualité et de la religion surla santé, en termes de croyances, de représentations et de médiations.

Définition des CAM

Toutefois, avant d’aller plus loin, il est souhaitable de clarifierce que l’on entend par « médecines alternatives et complémen-taires ». L’O.M.S. (Organisation Mondiale de la Santé) les définitcomme « un ensemble de pratiques où les patients sont considérés dans leur

globalité, au sein de leur contexte écologique. Ces thérapies insistent sur le

fait que la maladie ou l’état de mauvaise santé n’est pas seulement causé

par un agent extérieur ou une disposition pathologique particulière, mais est

avant tout la conséquence du déséquilibre d’une personne par rapport à son

système écologique » (Wetzel & al., 2003).Les thérapies alternatives et complémentaires tiennent compte

de plusieurs dimensions de l’être humain : une dimension phy-sique, caractérisée par le corps et le mouvement, une dimensionémotionnelle mettant l’accent sur les émotions, les sentiments etles sensations, une dimension intellectuelle soulignant le rôle despensées et de nos aptitudes cognitives, et une dimension spirituellequi se manifeste par la relation aux aspects transcendants de notrevie, notre relation aux divin, au monde en général et au type derelation que nous entretenons avec ces sphères.

L’état de « bonne santé » se définit comme une relation d’équilibreentre le corps, les émotions et les pensées de l’individu au sein deson environnement. Les thérapies issues des CAM préconisent unecommunication effective entre ces différents aspects de la personneet des rapports intelligents entre l’individu, ses semblables et son

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milieu de vie. On parle alors d’une approche intégrative, globale etholistique. Cette approche médicale prend en compte le patient dansson ensemble, envisageant en même temps les troubles somatiqueset psychologiques. Elle s’intéresse à l’histoire du sujet et au contextedans lequel survient le trouble ou la maladie.

Le terme de CAM nous invite aussi à nous interroger sur ladifférence entre les notions d’alternativité et de complémentarité,qui souvent sont confondues. Dans la littérature anglo-saxonne parexemple, les médecines complémentaires sont souvent associées auxmédecines alternatives. Or, alternativité et complémentarité sontdeux approches différentes, dont les conséquences thérapeutiquespour un patient peuvent varier. Pour beaucoup de cliniciens,c’est un traitement classique orthodoxe qui est presque toujoursindispensable en cas de maladie ayant une base organique connue,tandis que des médecines alternatives sont souvent envisagées pourdes pathologies fonctionnelles. Cependant, si l’on considère quetoute maladie présente à la fois des aspects organiques et fonc-tionnels, n’est-il pas impossible de considérer ces deux approchescomme complémentaires ? Face à une pathologie précise, est-ilenvisageable de coupler soins classiques et soins complémentaires ?Autre questionnement : est-il toujours de bon augure, lorsque celaest possible, de coupler soins classiques et approches alternatives ?Cela pourrait-il, paradoxalement, se révéler dangereux pour lepatient ?

Distinction entre les thérapies complémentaires et les thérapiesalternatives

La British Medical Association1 propose une distinction entre lesthérapies complémentaires et les thérapies alternatives. Les premièressont celles qui peuvent opérer « le long de ou en conjonction avec »les traitements de la médecine conventionnelle. On trouve au seinde cette catégorie différentes thérapies comme le yoga ou le taichi, dites thérapies d’auto-aide, des thérapies ré-éducationnellescomme la technique Alexander, des thérapies non invasives comme

1. http://www.bma.org.uk/


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le massage et des approches comme l’acupuncture ou l’ostéopathie,qui s’inscrivent dans une tradition médicale. Ces thérapies sontune forme additionnelle ou complémentaire du traitement, qui apriori ne vont pas à l’encontre du traitement classique, d’où leurcomplémentarité. Dans la pratique clinique de l’ostéopathie parexemple, la formation basique est largement fondée dans les sciencesmédicales orthodoxes et les praticiens de ces disciplines sont capablesd’avoir un dialogue soutenu avec leurs collègues médicaux, basésur un langage commun. Les modules de formation à ces pratiquessoulignent de plus en plus un rôle de conjonction et de liaisonavec les professionnels de la santé. Mais est-ce le cas dans toutes lesCAM ?

À l’opposé, les thérapies alternatives peuvent être vues commedes thérapies qui sont prescrites « à la place de » la médecineconventionnelle. L’exemple de la phytothérapie est souvent cité :elle est dans certains cas prescrite à la place d’un traitementconventionnel, comme les médicaments allopathiques alternatifs.Dans certaines situations, on trouve des patients qui face à unemaladie envisagent immédiatement des approches alternatives sanspasser par la médecine classique. Or, face à des thérapies alternativesnon efficaces ou inappropriées, le recours trop tardif à la médecineclassique peut s’avérer parfois catastrophique. Il convient donc derester prudent et de savoir guider au mieux le patient.

Au regard des approches thérapeutiques classiques, une réflexionsur les thérapies alternatives et complémentaires nous invite à nousinterroger d’une part sur la question de l’intégration de différentesapproches de soins, et d’autre part sur l’efficacité scientifique desCAM. En termes d’intégration, il est aisé de constater le réelenrichissement de notre savoir thérapeutique par des approchesdifférentes issues d’autres traditions, souvent bien plus anciennesque la médecine moderne. Comment ne pas songer à la médecinechinoise ou ayurvédique, qui placent l’individu dans une optiquetotalement différente, holistique et intégrative, dans son rapport àune écologie globale de vie.

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Spiritualité et santé : un pont thérapeutique · 2012. 6. 5. · spirituel. L’esprit comme en témoignent les expériences mystiques révèle des potentialités parfois inouïes