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DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE DES SPORTS ET DE LA COHESION SOCIALE D’ILE DE FRANCE MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETAT DE MASSEUR KINESITHERAPEUTE 2011 Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée : Quelles conséquences sur la prise en charge ? Stage hospitalier temps plein COUDON Anaïs

Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

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Page 1: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE DES SPORTS ET DE LA COHESION

SOCIALE D’ILE DE FRANCE

MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DU

DIPLOME D’ETAT

DE

MASSEUR KINESITHERAPEUTE

2011

Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la

personne âgée :

Quelles conséquences sur la prise en charge ?

Stage hospitalier temps plein COUDON Anaïs

Page 2: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée
Page 3: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

RESUME

Une patiente de 81 ans souffrant d’un syndrome du psoas a bénéficié d’un changement de

cupule prothétique.

Suite à la reprise de sa prothèse totale de hanche, j’ai eu à prendre en charge cette personne

qui présentait des déficits articulaires, musculaires ainsi que d’importantes douleurs au niveau

du pli de l’aine.

La rééducation fut principalement axée sur un objectif fonctionnel et a permis à la patiente de

retrouver une autonomie satisfaisante mais toutefois limitée par des douleurs persistantes.

Le facteur lésionnel à l’origine du syndrome du psoas a été supprimé lors de l’intervention

chirurgicale : le débord antérieur du cotyle sur la paroi acétabulaire exposait le tendon de

l’ilio-psoas à des microtraumatismes répétés, cela pendant plus d’un an. Il en résulte

un « tendon aplati, élimé, parfois délaminé » et une algie persistante limitant la récupération.

Ce mémoire consiste en une recherche à posteriori de moyens thérapeutiques applicables dans

le cas d’une tendinopathie du muscle ilio-psoas chez la personne âgée porteuse d’une prothèse

totale de hanche.

La prise en charge des déficits fréquemment retrouvés après la reprise d’une prothèse totale

de hanche devra donc s’accompagner d’une rééducation ciblée sur la tendinopathie du psoas.

Elle comprendra des étirements, des exercices de type excentrique et l’utilisation de

techniques antalgiques telles que la neurocryostimulation et l’électrothérapie.

Mots clés

Français Anglais

-Ilio Psoas

-Tendinopathie

-Douleur

-Sujet âgé

-Prothèse de

hanche

-Ilio psoas

-Tendinopathy

-Pain

-Older patient

-Hip prosthesis

Page 4: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée
Page 5: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

SOMMAIRE

I/ Introduction ......................................................................................................................... 1

II/ La patiente ........................................................................................................................... 2

1. Présentation de la patiente .......................................................................................... 2

2. Histoire de la maladie .................................................................................................. 2

3. Antécédents ................................................................................................................... 2

III/ Description de la pathologie et du traitement ................................................................. 3

IV/ Bilans initiaux ..................................................................................................................... 4

1. Synthèse du compte-rendu opératoire ........................................................................ 4

2. Bilans initiaux ............................................................................................................... 4

V/ Bilan diagnostique kinésithérapique ................................................................................. 7

VI/ Rééducation ........................................................................................................................ 8

1. Objectifs ........................................................................................................................ 8

2. Principes de rééducation .............................................................................................. 8

3. Prise en charge kinésithérapique ................................................................................ 9

4. Bilans finaux ............................................................................................................... 13

VII/ Problématique ................................................................................................................ 15

VIII/ Discussion ...................................................................................................................... 16

1. Vieillissement et cicatrisation du muscle psoas ....................................................... 16

1-1 Le vieillissement du complexe muscle tendon .................................................................. 16

1-2 La cicatrisation tendineuse ................................................................................................. 17

1-3 L’ilio-psoas ........................................................................................................................ 17

2. Actions kinésithérapiques .......................................................................................... 18

2-1 Cicatrisation musculo tendineuse et kinésithérapie ........................................................... 18

2-2 Moyens d’action contre les douleurs ................................................................................. 25

3. Conclusion ................................................................................................................... 28

Références

Annexes

Page 6: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée
Page 7: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 1 -

I/ Introduction :

La prothèse totale de hanche (PTH) est une arthroplastie de remplacement de

l’articulation coxo-fémorale, elle est constituée :

- D’une pièce fémorale avec tête, col et queue qui est implantée, et

éventuellement cimentée dans la diaphyse fémorale,

- D’une partie acétabulaire en forme de cupule dans l’os coxal [1].

L'implantation de PTH est une intervention fréquente : elle représenterait environ cent

milles actes par an en France [1].

Parmi les complications de la PTH (luxations récidivantes, ruptures de la prothèse et

usure), le descellement cotyloïdien se trouve être l’une des plus fréquentes. Il oblige à

une reprise chirurgicale [2].

C’est dans ce cadre de reprise chirurgicale que la patiente présentée a développé un

syndrome rare représentant moins de 5% des cas [3, 4] : le syndrome du psoas ou

impingement Ilio-psoas.

Le traitement médical n’ayant donné que peu d’améliorations chez la patiente, elle a

bénéficié d’un remplacement de son cotyle par un autre de plus petite taille, ce qui a

permis d’éliminer le facteur responsable des lésions sur le tendon du psoas. Cependant,

celles-ci n’ont pas disparu et sont source de douleurs limitant la rééducation.

La question de ce mémoire est donc de savoir s’il est possible d’agir sur la cicatrisation

tendineuse et la sédation des douleurs de l’ilio-psoas chez une personne âgée porteuse

d’une prothèse totale de hanche ?

Page 8: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée
Page 9: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 2 -

II/ La patiente :

1. Présentation de la patiente :

La patiente est âgée de 81 ans, elle mesure 1m62 pour 60kg (IMC=22.8 kg/m2).Elle est

divorcée et vit seule dans un pavillon à un étage, cependant son entourage est très présent.

Elle exerçait le métier d’antiquaire et est actuellement retraitée.

Elle pratique régulièrement la marche à pied et la danse de salon.

Opérée pour un changement de cotyle sur PTH le 19/02/2010, elle est hospitalisée dans

l’établissement depuis le 26/02/2010.

2. Histoire de la maladie :

- 1993 : pose d’une PTH droite sur dysplasie de hanche.

- 2008 : apparition de douleurs en rapport avec un descellement cotyloïdien.

- Mai 2008 : reprise chirurgicale

- Novembre 2008 : apparition de douleurs à l’aine droite qui perdurent

- Suspicion de syndrome du Psoas.

- Février 2010 : changement d’implant cotyloïdien.

3. Antécédents :

Médicaux :

- Cancer du sein droit en 1992 traité par tumorectomie, puis radiothérapie, puis

Tamoxifène pendant 5ans, actuellement en rémission.

- Hypertension artérielle sous trithérapie.

- Hypercholestérolémie.

- Infections urinaires à répétitions sur cystocèle.

Chirurgicaux :

- PTH gauche en 1991.

- Prothèse totale de genou droite en 2005.

- Appendicectomie.

Page 10: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Dessin 1 : Conflit psoas-cotyle

Page 11: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 3 -

III/ Description de la pathologie et du traitement :

Le syndrome du psoas est responsable de douleurs persistantes qui sont antéro-médiales

et situées dans la région inguinale. Elles sont la traduction d’un conflit entre le tendon

du Psoas passant devant le cotyle au niveau de l’éminence ilio-pectinée et un élément

étranger pouvant être : des vis trop longues, des particules de ciment descellées, ou

comme dans le cas présent, une saillie de la partie antéro-inférieure du cotyle qui irrite le

tendon (dessin 1) [3, 4, 5].

Ces douleurs sont principalement décrites lors du passage de la station assise prolongée

à la station debout, lors de la montée et descente des escaliers et également lors de la

marche pour la patiente [3, 4, 5]. C’est-à dire lors de la flexion active de la hanche.

Le délai de survenue des symptômes est très variable (de 1 à 48 mois), par contre leur

durée moyenne d’évolution avant prise en charge est assez constante (7,5 mois) [4].

Différents traitements existent : les infiltrations de corticoïdes, la ténotomie de la partie

basse de l’ilio-psoas et le changement d’implant cotyloïdien.

Les infiltrations n’ayant donné que peu d’améliorations chez la patiente, elle a bénéficié

d’un remplacement de son cotyle par un autre de plus petite taille, ce qui a permis

d’éliminer le dépassement responsable des lésions sur le tendon du psoas.

Page 12: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée
Page 13: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 4 -

IV/ Bilans initiaux :

1. Synthèse du compte-rendu opératoire : (annexes I et II)

La patiente présentait un syndrome du psoas suite à la reprise de sa PTH. Pour pallier à

ce problème, elle a bénéficié d’un changement d’implant cotyloïdien.

La voie d’abord utilisée par le chirurgien est postéro latérale de Moore.

Le cotyle mis en place est un cotyle double mobilité 48/28.

Concernant les suites post-opératoires, l’appui immédiat est autorisé entre deux béquilles

et la patiente est sous antibiotiques et anticoagulants.

2. Bilans initiaux :

Connaissance de la prophylaxie :

La patiente connaît les mouvements luxant et les précautions à prendre, cependant ces

gestes ne sont pas systématiquement utilisés.

Au niveau algique :

Spontanément la patiente ne présente aucune douleur, cependant elle décrit des douleurs

mécaniques importantes : EVA=8/10 au niveau du pli de l’aine droite lors de la flexion

active de la hanche.

La mobilisation passive de la coxo-fémorale en extension déclenche ces douleurs.

La patiente présente également des douleurs aux niveaux :

- Du genou droit lors de la flexion : EVA=6/10.

- Lombaire lors de l’hyperlordose du rachis : EVA=4/10.

Les douleurs sont calmées par la mise au repos, l’application de froid pour l’aine et le

genou, et par de la thermothérapie chaude pour les lombaires.

La patiente bénéficie d’un traitement antalgique par : MORPHINE ORALE LP 30 MG

(Skenan) = 2 gélules/j et TETRAZEPAM 50 MG (myolastan) = 1 gélule/j.

Page 14: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Tableau I : Bilan articulaire de la hanche

AMPLITUDES

PASSIF

ACTIF

Droite

Gauche

Droite

Gauche

FLEXION

90°

120°

50°

110°

EXTENSION

15°

10°

ABDUCTION

15°

45°

10°

30°

Tableau II : Bilan musculaire hanche droite

Quantitatif

(type

testing)

Qualitatif

Moyen

Fessier

2-

Amyotrophié

Grand

Fessier

3

Amyotrophié

Psoas

2+

Supposé

amyotrophié

Adducteurs

4

Contractures

Quadriceps

4

Amyotrophié

Hypotonique

Ischio-

jambiers

4

RAS

Page 15: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 5 -

Au niveau articulaire :

Les amplitudes de la coxo-fémorale droite sont diminuées par rapport au côté sain en :

- Flexion : 90° en passif et 50° en actif.

- Extension : 0° en passif et en actif.

- Abduction : 15° en passif et 10° en actif

Les amplitudes du côté non pathologique sont physiologiques (tab. I).

En ce qui concerne la cheville et le genou droits, les amplitudes sont comparables au côté

opposé.

Au niveau musculaire :

Les muscles Fessiers et Ilio-Psoas droits présentent un déficit de force:

- Moyen Fessier : coté à 2-.

- Grand Fessier : coté à 3.

- Ilio-Psoas : coté à 2+.

Les adducteurs, le quadriceps et les ischio-jambier droits sont fonctionnels (tab. II).

A gauche tous les muscles sont cotés à 5.

De plus, une amyotrophie du moyen fessier droit est visible par la saillie du grand

trochanter.

Au niveau cutané trophique et vasculaire :

L’œdème au niveau de la cuisse droite est objectivé à +3cm au niveau de la base de la

patella.

La cicatrice est située au niveau postéro latéral de la hanche, sur la cicatrice précédente,

et mesure environ 10 cm. Elle présente une trophicité normale. Elle est non

inflammatoire et non douloureuse, mais légèrement adhérente au plan sous-jacent ce qui

n’entraîne pas de restriction de mobilité de la coxo-fémorale.

Au niveau morpho statique :

La patiente présente un genu valgum bilatéral de 30°.

En décubitus dorsal, les membres inférieurs sont spontanément en rotation médiale.

Il n’y a pas d’inégalité de longueur des membres inférieurs.

Debout la patiente présente un bassin horizontal.

Page 16: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée
Page 17: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 6 -

Au niveau fonctionnel :

Les transferts : allongé/assis, assis/debout, monter et descendre d’une voiture sont

réalisés difficilement du fait de la douleur. Une aide est nécessaire pour la toilette et

l’habillage.

La patiente a le droit à l’appui total. Elle se déplace avec un déambulateur.

D’un point de vue spatio-temporel, elle présente lors de la marche : une inégalité de

longueur et une esquive du pas côté opéré.

Son périmètre de marche est de 30m.

Les escaliers ne sont pas testés.

Il est à noter que ses activités sont également limitées dans le temps car la patiente a des

fuites urinaires et présente une importante fatigabilité.

Au niveau proprioceptif :

La patiente supporte la station assise sans difficulté si elle n’est pas prolongée. Dans ce

cas la patiente devient algique.

L’équilibre bipodal est maintenu sans effort 10s les yeux ouverts et 6s les yeux fermés.

L’équilibre unipodal :

- Coté sain : est tenu 6s les yeux ouverts, 3s les yeux fermés.

- Côté opéré : est tenu 3s les yeux ouverts, non tenu les yeux fermés.

Au niveau psychologique :

La patiente ne présente pas de troubles cognitifs. Elle arrive à l’heure tous les jours et

participe activement à sa rééducation, cependant lors des phases algiques elle s’investit

moins dans la prise en charge et demande des exercices passifs, voire du repos.

Page 18: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Problèmes de Santé

Séquelles de Syndrome du

Psoas et changement

d’implant cotyloïdien.

Déficiences

- Douleurs

musculaires de l’Ilio-

Psoas.

- Diminutions de

mobilité de la hanche

droite.

- Déficit de force

musculaire de l’Ilio-

Psoas et des Fessiers

du même côté.

- Une amyotrophie du

Moyen fessier droit.

- Déficit proprioceptif.

Facteurs

environnementaux

- Vit seule dans une

maison à un étage où elle

souhaite retourner.

- A son permis de

conduire.

Modélisation de la classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé

appliquée à la patiente

Participation

- Difficultés pour la toilette

et l’habillage.

- Souhaite reprendre ces

activités de loisir

notamment la marche.

- Limitations de

communication et de vie

sociale liées à son

hospitalisation.

Activités

Capacités Incapacités

- Transferts

et

déambulation.

- Diminution

du périmètre

de marche.

- Escaliers

impossibles.

Facteurs personnels

- Veuve, a un nouveau

compagnon.

- Famille présente (un

fils, un frère).

- Peut subvenir

économiquement seule à

ses besoins.

Page 19: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 7 -

V/ Bilan diagnostique kiné : à J 21

Selon la CIH : Classification internationale du Handicap.

1. Déficiences :

La patiente présente :

- Des douleurs musculaires de la flexion active de la hanche.

- Des diminutions de mobilité principalement en Flexion, Abduction et Extension

de la hanche droite.

- Un déficit de force musculaire de l’Ilio-Psoas et des Fessiers du même côté.

- Une amyotrophie du Moyen fessier droit et des Quadriceps

Ces déficits semblent interdépendants et pourraient s’expliquer par la réaction

inflammatoire du corps du tendon du Psoas aux microtraumatismes répétés. Ce

phénomène a entraîné des douleurs persistantes, ce qui peut expliquer une sous

utilisation de son membre inférieur qui serait à l’origine d’un déficit de force musculaire,

de raideurs et d’amyotrophies de non utilisation.

2. Activités et limitations :

La patiente est capable de marcher seule uniquement avec un déambulateur sur de

courtes distances (inférieures à 30m), ce qui la rend incapable d’utiliser les escaliers.

Les transferts cités précédemment sont acquis mais restent difficiles du fait de la douleur.

Une aide est nécessaire pour l’habillage et la toilette.

En conséquence, il lui est impossible pour l’instant de rentrer chez elle et de reprendre

ses activités sereinement. Ce qui entraine une restriction de vie sociale.

3. Restriction de participation :

Du fait de son hospitalisation, la patiente est limitée socialement et ne peut plus vivre sa

vie normalement. Ces relations affectives s’en trouvent perturbées.

Page 20: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée
Page 21: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 8 -

VI/ Rééducation :

1. Objectifs :

Les objectifs de la patiente :

A court terme, la patiente souhaite une disparition complète des douleurs.

A long terme, elle veut être autonome, pouvoir marcher sans aides techniques ni

boiteries, rentrer chez elle et reprendre ses activités sexuelles.

Les objectifs de rééducation :

A court terme, la prise en charge se fixera comme buts à atteindre de :

- Diminuer les douleurs.

- Regagner en mobilité, principalement en Flexion et en Abduction de coxo-fémorale.

- Renforcer les muscles déficitaires.

- Améliorer l’équilibre.

Ces différents axes de rééducation ont pour but commun de retrouver une marche

physiologique et sans boiteries.

A long terme, la rééducation aura pour objectif une sédation complète des douleurs du

psoas et une restauration de ses qualités musculaires, afin d’obtenir une autonomie totale

dans ses activités de la vie quotidienne.

2. Principes de rééducation :

Respecter les consignes liées à la voie d’abord chirurgicale, à savoir :

- Pas de mouvement d’hyper flexion.

- Pas de mouvement combiné de flexion / adduction / rotation médiale.

Respecter la douleur.

Etre progressif et trouver la bonne intensité pour la rééducation :

- Ni trop forte au risque d’augmenter les lésions de l’Ilio-Psoas et par conséquent

les douleurs.

- Ni trop faible au risque de décourager la patiente et créer un désengagement de sa

part lors des séances.

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Page 23: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 9 -

3. Prise en charge kiné : à J21

Prévention de la luxation de la PTH :

Bien que la patiente semble avoir connaissance des mouvements luxant liés à cette voie,

il paraît important durant les trois premiers mois, de lui rappeler les positions à

proscrire et les précautions à prendre :

- Ne pas croiser les cuisses.

- Ne pas s’asseoir trop bas, préférer les assises hautes (rehausseur pour les W-C)

- Mettre un coussin entre les jambes lorsqu’elle se trouve en latérocubitus.

- Réaliser des transferts monoblocs : elle ne doit pas dissocier ses ceintures

notamment lors des levers, des changements de direction lors de la marche…

- Ramasser un objet au sol : se servir du balancier en se tenant à un élément fixe

(table) par son membre supérieur.

- Le chaussage se fait en position assise, genoux écartés, par l’intérieur. Jamais en

allant chercher le pied par derrière.

Dominante cutanée, trophique et vasculaire :

Des bas de contention sont mis en place pour lutter contre l’œdème et les troubles

orthostatiques.

Ces bas sont retirés afin d’effectuer des massages circulatoires associés à une déclive,

qui ont pour but de drainer l’œdème.

Pour lever les dernières adhérences, des massages sont réalisés sur la cicatrice [6].

Page 24: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Figure 1. Figure 2.

Travail de l’ilio-psoas

Figure 3. Figure 4.

Exercice de triple flexion en suspension

Page 25: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 10 -

Dominante antalgique :

Les douleurs ressenties par la patiente sont principalement décrites au niveau du pli de

l’aine, lors de la flexion active de la hanche. Le muscle ilio-psoas étant difficilement

accessible, un massage décontracturant est réalisé quotidiennement autour de cette zone :

sur le moyen fessiers, le quadriceps et les adducteurs.

Des séances d’électrothérapie antalgique de type TENS (avec modulation automatique

pour éviter les phénomènes d’accoutumance) sont également réalisées tous les jours en

fin de séance [7].

A cela s’ajoute de la cryothérapie par application : 20min en fin de séance, la patiente

renouvelle seule cette application à raison de : 3 X 20 min par jour [8].

Au niveau lombaire, les douleurs sont levées par des massages lents décontracturants,

associés à de la thermothérapie d’application [8].

Dominante articulaire :

Des mobilisations passives douces sont réalisées quotidiennement en extension, en

flexion et en abduction.

Elles sont suivies de postures en abduction associées à des massages décontracturants

des adducteurs. Ces derniers ont tendance à être hypo extensibles.

En complément, la patiente réalise des automobilisations en abduction de la hanche : par

son membre supérieur grâce à l’intermédiaire d’un système filin/poulies.

De plus, elle réalise en complément des mouvements de flexion extension de la hanche

par des mobilisations actives proximo-distales en antéversion et rétroversion du bassin.

Dominante musculaire :

Le muscle Ilio-Psoas étant douloureux, les exercices analytiques sont réalisés en

décharge, sans résistance surajoutée :

-Flexion des deux membres inférieurs en décubitus dorsal avec un gros ballon de Klein

sous les jambes (fig. 1 et 2).

-Triple flexion du membre inférieur droit seulement : en décubitus dorsal et en

suspension (fig. 3 et 4).La triple flexion permettant également d’entretenir les releveurs

et le schéma de marche.

Page 26: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Figure 5.

Exercice d’abduction en suspension

Figure 6. Figure 7.

Travail du moyen fessier en charge

Page 27: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 11 -

-Puis Flexion sans suspension : en décubitus dorsal, faire glisser le talon en remontant

sur la table. Cet exercice a l’avantage de solliciter un travail musculaire contrôlé

totalement par la patiente et d’attirer son attention sur le bon alignement de son membre

inférieur avec son tronc (rappel sur la prophylaxie).

Le moyen fessier est renforcé :

-tout d’abord en décharge sans résistance : en décubitus dorsal associé à une suspension

(fig. 5).

-puis dans la même position avec des résistances croissantes en utilisant différents

élastiques.

-ensuite en charge : marche latérale sans résistance surajoutée, puis avec un palet en bois

à pousser avec le bord latéral du pied, puis avec un poids supplémentaire de 500g, puis

1Kg (fig. 6 et 7). Le fait de faire travailler la patiente debout a l’avantage de la

revaloriser et de la motiver pour la rééducation.

Le grand fessier est travaillé en bilatéral : en décubitus dorsal avec un gros ballon de

Klein sous les jambes : la patiente doit alors rétroverser son bassin.

Il sera ensuite sollicité lors du travail fonctionnel (marche…)

Dominante fonctionnelle :

La marche :

-Entre les barres parallèles : (afin de sécuriser la patiente)

Marche sans obstacles face à un miroir, ce qui permet à la patiente de s’auto corriger.

Marche « genoux en haut » qui permet de solliciter l’ilio-psoas et demande un effort

simultané d’étirement axial actif.

Marche avec des obstacles de tailles croissantes.

Exercice d’alternance d’appuis entre le talon et la pointe du pied (sur place).

Correction des boiteries par la mise en place de repères visuels permettant d’apprécier

certains paramètres tels que l’angle ou la longueur du pas.

-Apprentissage marche avec 2 cannes anglaises, les 2CA facilitant les déplacements

principalement dans les petites pièces.

Page 28: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Figure 8. Figure 9.

Travail de la montée et descente des escaliers

Figure 10. Figure 11.

Travail de l’équilibre lors de la marche

Page 29: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 12 -

-Passage à une canne : entraînement dans les barres parallèles avec une seule main puis

marche avec une seule canne face à un miroir pour que la patiente puisse se corriger

seule.

Les escaliers :

Lorsque les exercices de marche avec obstacles furent réalisés correctement, la montée et

la descente des escaliers ont été abordées :

-avec des marches de tailles croissantes.

-en asymétrique puis en symétrique (Fig. 8 et 9).

-enfin avec des marches de hauteur standard.

L’augmentation progressive de la hauteur des marches a permis d’éviter de mettre la

patiente en échec et ainsi de lui redonner confiance dans ses capacités fonctionnelles.

Dominante proprioceptive :

Cette phase de la rééducation est très importante chez les personnes âgées du fait des

risques accrus de chute.

L’équilibre bipodal est travaillé : sur plan stable, puis sur un carré mousse, ces deux

exercices se faisant en diminuant progressivement le polygone de sustentation.

Le travail de l’équilibre unipodal est réalisé entre les barres parallèles : avec l’aide de la

main controlatérale au membre portant, puis sans aide.

Lorsque ces exercices sont acquis par la patiente, débute le travail de l’équilibre lors de

la marche :

- Sur une poutre mousse (Fig. 10 et 11).

- Par des parcours d’obstacles en terrain varié (mou, dur...)

Page 30: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Tableau III : Bilan articulaire.

AMPLITUDES

PASSIF

ACTIF

Droite

Gauche

Droite

Gauche

FLEXION

11O°

120°

70°

110°

EXTENSION

10°

15°

10°

10°

ABDUCTION

25°

45°

20°

30°

Tableau IV : Bilan musculaire (côté droit).

Quantitatif

(type testing)

Qualitatif

Moyen Fessier

3+

Amyotrophié

Grand Fessier

4

RAS

Psoas

3+/4

RAS

Adducteurs

5

RAS

Quadriceps

5

RAS

Ischio-jambiers

5

RAS

Page 31: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 13 -

4. Bilans finaux :

Connaissance de la prophylaxie :

La patiente connaît les mouvements luxant et a intégré les précautions à prendre dans les

gestes usuels.

Au niveau algique :

Les douleurs au niveau du pli de l’aine droite ont légèrement diminué : EVA=6/10. Elles

sont décroissantes au cours de la journée, en effet elles sont cotées : EVA=4/10 en fin de

journée.

Les douleurs du genou droit sont toujours présentes (mais en lien avec un phénomène

arthrosique) : EVA=5/10. Cependant, elles sont diminuées temporairement par de la

cryothérapie d’application.

La patiente déclare ne plus ressentir de douleurs lombaires.

Le traitement antalgique est diminué.

Au niveau cutané trophique et vasculaire :

L’œdème au niveau de la cuisse a disparu et la cicatrice est souple et non adhérente.

Au niveau articulaire : (tab. III)

Les amplitudes de l’articulation coxo-fémorale droite ont augmenté :

-Flexion : 110° en passif et 80° en actif

-Extension : 10° en passif et en actif

-Abduction : 25° en passif et 20° en actif

La rotation latérale est comparable au côté opposé.

Au niveau musculaire : (tab. IV)

Les muscles Fessier et Ilio-Psoas ont augmenté en force :

-Moyen Fessier : coté à 3+

-Grand Fessier : coté à 4

-Ilio-Psoas : coté à 3+/4.

Les muscles adducteurs, quadriceps et ischio-jambier droits sont comparables au côté

opposé.

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Page 33: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 14 -

Au niveau morpho statique : le bilan est identique.

Au niveau fonctionnel :

La patiente se déplace seule avec une canne simple, les boiteries ont été corrigées.

Son périmètre de marche est de 100m.

Elle monte et descend les escaliers en symétrique.

Les transferts sont réalisés plus aisément mais restent douloureux.

La patiente est autonome pour l’habillage et la toilette.

Ses fuites urinaires sont toujours présentes.

Au niveau proprioceptif :

L’équilibre bipodal est maintenu sans effort 10s les yeux ouverts et les yeux fermés.

L’équilibre unipodal :

- Coté sain : est tenu 8s les yeux ouverts, 6s les yeux fermés.

- Côté opéré : est tenu 7s les yeux ouverts, 5s les yeux fermés.

Au niveau psychologique :

La patiente se dit anxieuse à l’approche de son retour à domicile (sortie prévue dans une

semaine).

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Page 35: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 15 -

VII/ Problématique :

Au terme de la prise en charge : les douleurs du psoas ont diminué, mais elles restent

cependant importantes. En effet la patiente cote ses douleurs à 6/10 le matin et 4/10 en

fin de journée. Cette algie persistante a été un frein considérable à sa progression lors de

la rééducation et ceci principalement au niveau du renforcement musculaire et de la

marche.

Au final, les amplitudes articulaires obtenues et les muscles sont fonctionnels et

permettent une marche sans boiterie. Cependant la sédation des douleurs n’a pas été

suffisante pour permettre l’ablation de la canne simple et son périmètre de marche reste

réduit.

Le constat émergeant de ce tableau clinique est que les lésions musculaires ont un impact

non négligeable sur l’autonomie fonctionnelle, en particulier chez le sujet âgé. Elles

entraînent des douleurs, des déficits musculaires qui à terme seront susceptibles

d’engendrer des raideurs, des amyotrophies de non utilisation et une diminution de son

indépendance.

Le sujet de ce mémoire sera donc de s’intéresser aux moyens kinésithérapiques

disponibles et applicables pour favoriser l’indolence et la réparation du complexe

musculo tendineux chez la personne âgée.

Dans la première partie seront abordées les caractéristiques du vieillissement musculaire

et tendineux, puis sera envisagé le cas particulier du muscle ilio-psoas.

La seconde partie concernera la prise en charge des douleurs musculo tendineuses chez

la personne âgée.

Enfin la dernière partie sera consacrée à une recherche de moyens favorisant la

réparation musculo tendineuse de l’ilio- psoas, applicables à la patiente.

Page 36: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Définitions :

-Un protéoglycane est la combinaison d'une protéine et d'un glycosaminoglycane. Ce sont

des pièges à eau.

-Les glycoprotéines sont un groupe de protéines conjuguées constituées de protéines et de

glucides.

-L'élastine est une protéine de la famille des protéines fibreuses de type structural.

(SOURCE : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal)

Page 37: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 16 -

VIII/ Discussion :

1 Vieillissement et cicatrisation du muscle Psoas :

1-1 : Le vieillissement du complexe muscle tendon

Le vieillissement musculaire touche aussi bien le corps charnu que le tendon, mais il n’a

pas les mêmes effets sur ces deux éléments.

Les conséquences sur le corps charnu vont être triples.

Il y aura une diminution du volume et de la masse musculaire. Ce phénomène est du à un

abaissement significatif de la taille et du nombre de fibres musculaires. En effet ces

fibres décroisseraient de 50% entre 20 et 80 ans [9].

Le vieillissement musculaire va également engendrer une diminution significative de la

force (« jusqu’à 50% chez le sujet d’un âge avancé » [9]) et de l’endurance du muscle.

Concrètement ces différentes conséquences sont le résultat d’une baisse de la synthèse

globale des protéines musculaires.

En ce qui concerne le tendon, le vieillissement va entraîner une diminution de son

élasticité et de sa résistance [10, 11]. Le renouvellement de la matrice tendineuse baisse

ce qui entraîne une diminution de la quantité d’eau, de protéoglycanes*, glycoprotéines*

et d’élastines*. (*=définition en page de gauche)

La quantité de collagène reste similaire mais sa qualité décroît largement [11].

Cependant l’exercice physique peut limiter de manière significative cette dégénérescence

physiologique liée au vieillissement et améliorer les différentes qualités musculaires et

tendineuses [9, 10]. La kinésithérapie est donc susceptible d’agir non seulement sur le

volume, la force et l’endurance du muscle à proprement parler, mais également sur

l’élasticité et la résistance tendineuses.

Page 38: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Dessin 2 : Les muscles ilio-psoas

SOURCE : http://www.fightermag.se/blogg/joelherrey/2010-10-13/jag-kan-inte-trana-thai

Page 39: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 17 -

1-2 : La cicatrisation tendineuse

Du fait de sa « pauvre » vascularisation, la cicatrisation du tendon est lente. Elle se

déroule en trois grandes étapes.

La première, la phase inflammatoire, dure quelques jours. Pendant cette période, les

cellules inflammatoires se rassemblent rapidement vers le site lésionnel et sécrètent des

facteurs vasoactifs et chimioactifs qui vont permettre de passer à l’étape suivante.

La seconde est la phase de réparation. Les fibroblastes stimulés précédemment vont

synthétiser le collagène et les éléments de la matrice extra cellulaire.

Au bout de six semaines, débute la troisième étape à savoir la phase de remodelage. A

partir de la dixième semaine, le tissu cicatriciel néoformé se modifie pour devenir du

tissu tendineux, puis il continue à se transformer pour se rapprocher au maximum de la

morphologie et des propriétés mécaniques du tendon initial [10].

1-3 : L’ilio-psoas (dessin 2)

Qu’en est-il de la cicatrisation pour le tendon du muscle ilio-psoas ?

Il faut prendre en compte plusieurs éléments, notamment le fait que ce tendon réalise une

poulie de réflexion au niveau du bord antérieur de l’os coxal entre l’épine iliaque antéro

supérieure et l’éminence ilio pubienne [12, 13, 14].

Cette zone subit des contraintes plus importantes ce qui peut nuire ou du moins ralentir le

processus de cicatrisation.

D’autre part ce muscle intervenant lors de la déambulation, il est continuellement

sollicité.

Enfin pour conclure sur la difficulté que représente l’ilio- psoas, abordons sa situation

anatomique : profond et difficile à palper, il rend obsolète une partie des moyens

kinésithérapiques disponibles (Annexe III).

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Page 41: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 18 -

2 Actions kinésithérapiques :

La patiente étant prise en charge à J21, ce sont les actions kinésithérapiques applicables

en phases 2 et 3 de cicatrisation tendineuse qui seront abordées.

2-1 : cicatrisation musculo tendineuse et kinésithérapie

Face à un patient présentant une tendinopathie, de nombreuses techniques peuvent être

employées : la mise au repos, le massage transversal profond, les étirements, le travail

excentrique, ... [15]

Cependant une partie des moyens disponibles ne sont pas applicables dans le cas de ma

patiente et ceci du fait de plusieurs variables : la localisation du tendon, le port d’un

matériel prothétique, et l’âge avancé de ma patiente. [16].

A priori un des premiers moyens favorisant la cicatrisation serait l’immobilisation du

muscle lésé.

Si on se réfère à COUDREUSE et BRYAND [17], la mise au repos complète d’un

muscle nuirait à l’objectif visé. Celle-ci entraînerait une augmentation du nombre de

fibres lésées, diminuerait la maturation du tissu cicatriciel, favoriserait une orientation

anarchique des néo-fibres et engendrerait une amyotrophie. D’autre part, cette éventuelle

atrophie musculaire serait augmentée du fait de l’âge de ma patiente.

A l’inverse, la mobilisation précoce d’un tendon lésé accélèrerait la différenciation

musculaire et permettrait une meilleure orientation des nouvelles fibres. De plus, le néo-

collagène formé serait de meilleure qualité [10, 17].

C’est pourquoi mon choix s’orienterait pour une mobilisation douce et précoce tout en

évitant d’aggraver l’hématome initial.

Dans cet objectif de mobilisation précoce les étirements musculaires sembleraient être

une solution permettant de favoriser de surcroît la cicatrisation musculaire.

En effet, selon COMETTI [18] les étirements permettraient un remaniement et une

réorganisation des protéines responsables de la transmission des tensions au sein du

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Page 43: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 19 -

tendon. Ce remodelage se fait en 2 étapes : une phase de destruction puis une phase de

reconstruction à un niveau supérieur. Lorsque la cicatrisation tendineuse est visée, ces

étirements ne doivent pas être réalisés plus d’une fois par jour, à la différence d’un

objectif de gain d’amplitude articulaire.

Les étirements musculaires participent donc à l’adaptation et à la normalisation du

muscle et du tendon lésés et même effectués de façon passive, ils ont une action active

sur les structures du tissu conjonctif.

Parmi les différentes modalités d’étirements existantes on distingue deux grandes

catégories : les étirements actifs et les étirements passifs.

J’ai réalisé durant la prise en charge de ma patiente des étirements passifs une fois par

jour selon le protocole suivant :

La patiente est installée en décubitus dorsal, le genou controlatéral au membre à étirer est

fléchi. Par une prise en berceau du membre inférieur, le kinésithérapeute effectue une

extension de la hanche. L’épine iliaque antéro-supérieure est maintenue par une contre

prise pour éviter une compensation d’antéversion du bassin. L’étirement était maintenu

entre 20 et 30 secondes en fonction de ses réactions. Les étirements ne sont jamais

réalisés en début de séance, mais après un échauffement fonctionnel ou analytique du

muscle afin que celui-ci soit plus détendu. Par conséquent l’étirement sera plus efficace

et probablement moins traumatisant pour le complexe muscle-tendon.

Cependant ce type d’étirement a l’inconvénient d’engendrer une réaction de défense

involontaire du fait du stress occasionné et des antécédents de la patiente vis-à-vis de la

douleur : en effet, j’ai constaté que durant nos séances d’étirements la patiente se

contractait et avait du mal à se relâcher.

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Page 45: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 20 -

Cette méthode n’était peut être pas la plus indiquée et il aurait sûrement été intéressant

de la faire participer afin qu’elle gère elle-même sa douleur.

Ce constat m’amène à penser que les étirements actifs auraient pu être une alternative

intéressante.

Les étirements faisant intervenir l’ilio-psoas en concentrique en fin d’amplitude

d’extension tels que le contracter-relâcher ne seront pas abordés car ils me semblent

susceptibles de déclencher des douleurs pour la patiente.

Une autre technique d’étirement semble plus adaptée à notre cas : celle faisant intervenir

la contraction du muscle antagoniste, le grand fessier.

En effet selon la loi d’innervation réciproque de Sherrington (annexe IV) la contraction

d’un muscle entraîne le relâchement du muscle antagoniste. Cela aurait permis à la

patiente de se relâcher et donc de bénéficier d’un étirement plus efficace. De plus elle

aurait aussi pu gérer elle-même sa douleur.

F. Dahdouh et R. Nicault proposent notamment deux exercices s’appuyant sur la théorie

de Sherrington [19].

Un premier serait d’installer la patiente en décubitus dorsal, les genoux fléchis. On lui

demande alors une contraction isométrique contre résistance du grand fessier

homolatéral au psoas à étirer et de l’ilio psoas controlatéral.

La réalisation de cet exercice se fait genoux fléchis, le psoas n’est donc pas en course

externe. Afin d’étirer le muscle, il aurait été nécessaire d’adapter l’exercice en mettant

simplement le membre inférieur homolatéral sur la table.

Page 46: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée
Page 47: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 21 -

Un deuxième exercice serait de placer la patiente en décubitus dorsal, le genou

controlatéral au psoas à traiter en flexion. On lui demande une contraction isométrique

contre résistance du psoas controlatéral. Cet exercice est en fait un tenu-relâché en

course externe.

Concrètement ce type d’exercices aurait sans doute été plus efficace car mieux supporté

par la patiente.

Si on se réfère à COMETTI cette réorganisation du tissu conjonctif est bien présente lors

des étirements mais « le travail excentrique est plus efficace pour obtenir cette

modification ».

Le travail musculaire excentrique est un mode de contraction où la production de force

du muscle est associée à un allongement de ce même muscle : c’est un travail freinateur.

Certains auteurs décrivent une difficulté du tendon lésé à entrer dans le processus de

cicatrisation, le travail excentrique agirait comme un stimulus mécanique à l’activation

de ce processus [20].

Son effet sur la vascularisation du tendon est double. Certains [21] pensent qu’il

engendrerait lors de l’exercice, une interruption du flux sanguin en périphérie des

cellules tendineuses endommageant les micros capillaires et les nerfs. Ceci entraînant

une diminution de la douleur.

D’autres suggèrent une augmentation de cette vascularisation suite à l’exercice

excentrique et par conséquent une amélioration des échanges entre les tissus et le milieu

interstitiel [22].

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Page 49: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 22 -

Concrètement, il est reconnu pour ses effets bénéfiques sur la cicatrisation tendineuse :

amélioration de l’alignement des fibres nouvellement formées selon l’axe de traction et

stimulation de la synthèse de collagène [15, 23]. De plus, il améliore davantage la

résistance tendineuse à l’étirement que les modes de contraction concentrique ou statique

[20].

Cependant, il faut tenir compte de ses conséquences sur le corps charnu du muscle. Il

entraînerait des microlésions, celles-ci étant responsables de « douleurs musculaires à

effet retardé ». A cela succèderait des processus de régénération des structures

musculaires et tendineuses, d’où l’intérêt des effets du travail excentrique répété [20] et

son utilisation dans le traitement des tendinopathies.

Lors de la rééducation, ce type de contraction était intégré au travail fonctionnel,

notamment lors de la marche. En effet, lors du décollement du talon, le muscle iliaque

entre en action pour limiter l’extension de hanche. Le psoas ne participe qu’à l’équilibre

statique.

Au vu de ces effets, il aurait été intéressant de mettre en place des exercices de travail

excentrique plus ciblés et plus analytiques de l’ilio-psoas. Cela aurait permis d’arriver à

un travail fonctionnel dans de meilleures conditions et donc plus efficace.

Un travail excentrique isotonique de l’ilio-psoas réalisé quotidiennement aurait eu, outre

ses effets sur le tendon, l’avantage d’être simple à réaliser et à mettre en place.

On aurait pu proposer, par exemple, trois exercices de difficulté croissante. Le passage

de l’un à l’autre se faisant en fonction de la douleur.

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Page 51: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 23 -

Un premier où la patiente serait en décubitus dorsal, les membres inférieurs en flexion de

genoux et de hanches. Une contraction excentrique dynamique de ilio-psoas à travailler

lui serait demandé afin de freiner la descente du membre inférieur à travailler jusqu’au

niveau de la table.

Ensuite, un second exercice installerait la patiente debout, en bout de table. Le thérapeute

amène passivement le membre à étirer en flexion de hanche et de genou, puis la patiente

freine la descente du membre par un travail excentrique, éventuellement aidée par le

kinésithérapeute en fonction des douleurs.

En progression, cet exercice aurait pu être réalisé contre résistance du kinésithérapeute,

cette résistance étant placée face antérieure de la cuisse. Puis avec des charges

croissantes attachées à la cheville.

Guilhem et Cornu et al [20] se sont intéressés aux différentes manières de pratiquer le

travail excentrique. Il apparaît que le travail excentrique isotonique aurait un effet plus

important sur l’augmentation du volume musculaire que le travail excentrique iso

cinétique (à vitesse constante). Ce dernier entraînerait une augmentation de force deux

Page 52: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

Tableau V : Iso cinétisme en mode cicatriciel

1- La vitesse angulaire initiale est de 5°/sec, l’amplitude du mouvement autorisé équivaut à

45% de l’amplitude maximale et l’intensité est égale à 35% du moment de force maximale.

2- Lorsque le moment de force maximal est égal à 75% de la valeur du muscle homologue, la

vitesse angulaire est de 10°/sec.

3- Lorsque le moment de force maximale est égal à 90%, on passe à une vitesse de 15°/sec,

cette vitesse restant la même jusqu’à la disparition des asymétries bilatérales.

4- Ensuite, le travail se fait à des vitesses angulaires supérieures en fonctions des patients.

Page 53: Séquelles d’un syndrome du Psoas chez la personne âgée

- 24 -

fois plus importante et une amélioration de l’activation neuro musculaire plus importante

que le travail isotonique.

Aucune précision n’a été apportée sur les différences d’effets pour le tendon.

Il semble donc judicieux de combiner les deux pour un maximum d’efficacité.

L’utilisation d’un dynamomètre iso cinétique par exemple, a l’avantage de permettre un

dosage très fin de la vitesse d’exécution du mouvement, de l’intensité, de l’amplitude et

de la durée, ce qui offre un travail sécuritaire à la patiente. De plus il quantifie

précisément la force musculaire permettant ainsi un suivi précis de l’évolution de la

patiente.

C.Queiros Da Silva, T.Cotte, L.Vicard, L.Chantelot et J-M.Ferret font part dans une

étude prospective d’un protocole sur dynamomètre dans le traitement des tendinopathies

calcanéennes et des lésions musculaires de la cuisse [23].

Ce protocole prévoit pour les fléchisseurs de hanche :

-une installation en décubitus dorsal, le membre controlatéral sanglé.

-une évaluation initiale de la force musculaire en excentrique côté sain.

-un travail restant infra douloureux.

-Chaque séance est précédée d’un échauffement suivi d’une récupération et d’étirements

musculaires passifs.

-3 séances d’iso cinétisme par semaine sur une période de 4 à 6 semaines.

-la rééducation commence par un travail sur mode cicatriciel (tab. V).

Rappelons que la patiente est âgée (81ans) et porteuse d’une PTH reprise il y a 21 jours

lors de ma prise en charge.

Bien que très intéressant ce type de travail nécessite d’une part une machine iso cinétique

coûteuse, dont on ne dispose pas toujours et qui lorsqu’elle est à disposition est souvent

monopolisée par les patients plus jeunes.

Il m’apparaît donc plus réaliste d’imaginer un protocole de travail isotonique réalisable

plus aisément d’un point de vue matériel et plus accessible pour les personnes âgées.

Outre ses effets sur la cicatrisation, il apparaît qu’un travail excentrique du membre

controlatéral sain renforcerait le membre opposé lésé et ce de manière plus significative

que pour un travail en concentrique [20].

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- 25 -

Lors des phases algiques, il aurait été intéressant de travailler le membre controlatéral en

excentrique.

De plus, les contractions excentriques par leur rôle freinateur interviennent dans les

réactions d’équilibration. Ceci est d’autant plus intéressant que nous avons à traiter une

personne âgée, par conséquent une personne plus susceptible de chuter.

Il a été reconnu que la stratégie d’équilibration de la personne âgée se centre au niveau

du bassin, avec notamment l’intervention de l’ilio psoas [24].

L’utilisation du travail excentrique aurait donc présenté plusieurs intérêts, le premier

étant de favoriser le processus cicatriciel. Il permet également d’augmenter les qualités

musculaires et de travailler l’ilio-psoas lésé à partir du membre controlatéral lors des

phases algiques importantes. Et, avantage non négligeable chez la personne âgée,

préparer le travail proprioceptif, celui-ci étant crucial pour la prévention des chutes.

2-2 : Moyens d’action contre les douleurs

Avant de s’intéresser aux techniques kinésithérapiques antalgiques, commençons par

redéfinir la typologie de la douleur chez cette patiente.

Nous ne sommes plus dans le cadre d’une douleur chronique puisque le facteur lésionnel

a été supprimé. Cette patiente souffre de douleurs aigues.

En effet, la démarche thérapeutique curative permettra la guérison de la pathologie

entraînant une disparition des douleurs-symptômes.

De plus, ces douleurs sont de types nociceptives, inflammatoires avec des

caractéristiques non neurologiques, locales au niveau lésionnel et à prédominance

matinale nécessitant un long dérouillage. Elles sont aggravées par le mouvement et à

recrudescence nocturne [25].

Le siège de la douleur étant au niveau du tendon, l’algie sera augmentée par la palpation,

la contraction et les étirements.

Nous devons donc mettre en place des techniques antalgiques pour lutter contre des

douleurs aigues, nociceptives et inflammatoires.

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- 26 -

La cryothérapie est un des moyens de lutte contre la douleur. L’antalgie obtenue pourrait

s’expliquer par une diminution de l’excitabilité des corpuscules tendineux, un

ralentissement de la conduction du message nerveux et une libération d’endomorphines

[15, 26].

Certains auteurs décrivent même une capacité à diminuer le phénomène de destruction

cellulaire et le temps de cicatrisation [27].

Lors des séances de rééducation, la patiente bénéficiait de cryothérapie par application de

froid, 20 min en regard de la douleur, au niveau de l’aine a été utilisée.

Bien que ces effets soient décrits principalement à un niveau superficiel, la patiente

exprimait un soulagement notable des douleurs à la suite des applications ; d’où leur

utilisation pluriquotidienne.

La neurocryostimulation est la projection sur la peau de microcristaux de carboglace à

très basse température sous une pression d’environ deux bars.

Elle offrirait deux grands avantages qui sont d’abaisser fortement et rapidement la

température cutanée. En effet elle passerait à 2°C en moins de 45s ! En comparaison, la

cryothérapie d’application mettrait environ 20min pour obtenir une température cutanée

entre 13 et 15°C, or l’antalgie est obtenue en dessous de 13,6°C.

De plus elle permet de suivre la température cutanée au cours de la projection et de

programmer la durée d’application, évitant ainsi les risques de brûlures.

La neurocryostimulation se fait sur « une peau sèche par un mouvement de balayage lent

et régulier sur la zone douloureuse (…) à une distance de sept à dix centimètres de la

surface cutanée. ».

Le temps d’application varie entre 30 et 90 secondes en fonction de l’étendue de la zone

à traiter et de l’épaisseur du pannicule adipeux.

De plus son efficacité antalgique est significative et durable [28].

A posteriori, le choix d’une cryothérapie de projection me semble donc plus adapté à la

patiente.

La patiente n’a bénéficié que tardivement d’électrothérapie antalgique. De basse

fréquence, type TENS avec modulation automatique pour éviter les phénomènes

d’accoutumance. D’une durée de 30 min, ces séances étaient réalisées avant de

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- 27 -

commencer la rééducation. La durabilité de leur effet est variable, mais croissante avec le

nombre de séances [26, 29].

Au vu de ces résultats positifs sur l’algie, cette technique aurait du être employée dès le

début de la prise en charge.

Cela aurait permis à la patiente outre l’antalgie, d’appréhender les séances suivantes avec

moins de stress.

Ce stress, cette peur d’avoir mal n’est pas à mettre de côté, en effet il ne faut pas oublier

la composante psychogène de la douleur qui influe grandement sur le ressenti des stimuli

nociceptifs.

La douleur chez la personne âgée peut être multi étiologique, il faut prendre en compte

la dégénérescence physiologique des éléments avoisinant la lésion, des éléments

auxquels s’attache le muscle ilio psoas, mais aussi du corps tout entier.

Par exemple la patiente présentait des douleurs aux niveaux d’un genou arthrosique, du

rachis lombaire et de façon inconstante aux niveaux des épaules et du rachis cervical.

Ces douleurs surajoutées agissaient comme des « épines irritatives » et augmentaient

l’algie globale ressentie par la patiente. En effet lorsque la patiente présentait toutes ces

localisations douloureuses, parallèlement l’EVA au niveau de l’aine été augmentée.

Au niveau lombaire, des massages décontracturants et de la thermothérapie ont permis

d’éliminer l’algie.

Au niveau du genou, l’application de cryothérapie diminuait temporairement les douleurs.

Cependant, les autres sièges algiques n’ont pas été traités.

Soulager ces douleurs localement aurait pu diminuer la quantité de douleur globale.

En conclusion, peu de techniques étant applicables, le rôle du kinésithérapeute sera

d’autant plus axé sur l’évaluation de la douleur et son suivi évolutif. Cela permettra

d’apporter un complément d’informations au médecin qui pourra, par le traitement

médical, avoir un effet antalgique important.

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- 28 -

3 Conclusion :

Avant toute prise en charge d’un patient, faire des bilans complets, sans idées préconçues

des résultats attendus, me semble la meilleure manière de ne pas passer à côté de déficits

ou lésions qui doivent être traités.

Dans le cas d’une personne ayant bénéficié d’une reprise de prothèse totale de hanche, il

ne faut pas oublier la raison de l’intervention chirurgicale. Dans ce cas : un syndrome du

psoas. La rééducation ne peut donc se limiter à la prise en charge des déficits

fréquemment rencontrés dans le cas d’une prothèse totale de hanche et devra comporter

une rééducation spécifique à une tendinopathie du psoas.

En effet, aider à la bonne cicatrisation tendineuse et à la sédation des douleurs ne peut

qu’améliorer l’autonomie future du patient. Celle-ci serait sûrement acquise plus

précocement.

Pour favoriser une bonne cicatrisation, les étirements et le travail excentrique semblent

une bonne solution.

Les étirements actifs, plutôt que passifs, permettent à la patiente de gérer sa douleur, de

se rendre compte de ses possibilités et de s’investir dans la rééducation.

Le travail excentrique outre son effet sur le tendon, offre l’avantage d’avoir un moindre

cout énergétique ce qui n’est pas négligeable chez la personne âgée. Effectué de façon

isotonique, ce travail est plus simple à mettre en place et peut être réalisé seule par la

patiente. Cependant l’utilisation d’appareil iso cinétique permet un dosage très fin des

différents paramètres de travail, offrant une sécurité supplémentaire.

Pour lutter contre l’algie, l’utilisation de la neurocryostimulation parait plus efficace que

l’application de poches de glace, que ce soit à court ou moyen terme.

Enfin la mise en place quotidienne de séances d’électrothérapie antalgique contribuerait

à l’obtention de l’indolence.

Ce mémoire s’est concentré sur l’identification de techniques utilisables dans le cas

précis de ma patiente. Cependant il parait important de différencier les douleurs dues à

l’intervention chirurgicale des douleurs spécifiques engendrées par le syndrome du psoas.

On peut donc se demander s’il existe des bilans évaluant les étiologies douloureuses et

leur retentissement fonctionnel.

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REFERENCES

[1] : Evaluation des prothèses de hanche : révision des descriptions génériques de la liste

de produits et prestations remboursables « implants articulaires de hanche »

HAS, septembre 2007.

[2] : Darnault A, Nizard R, Guillemain J-L. Rééducation de la hanche opérée. EMC

(Elsevier SAS, Paris), Kinésithérapie-Medecine physique-Réadaptation, 26-293-A-05, 2005

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ANNEXES

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Annexe I : Radiographies

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NB : toutes ces radiographies ont été réalisées après l’intervention chirurgicale, les

radiographies antérieures à l’intervention n’étaient pas disponibles.

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Annexe II : Compte rendu opératoire

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Annexe III : Anatomie du muscle ilio-psoas

L’ilio-psoas est composé de deux muscles : l’iliaque et le psoas.

L’iliaque est un muscle pair, symétrique, il s’étend de l’os coxal au fémur et est en forme

d’éventail.

Il prend son origine aux niveaux :

- De l’os coxal, sur les 2/3 antérieur de la face iliaque.

- De la base du sacrum.

Il se dirige ensuite en bas et en avant, puis fait réflexion sur le bord antérieur de l’os

coxal et se dirige en bas et en arrière.

Il se termine sur le Fémur au niveau du petit trochanter en un tendon commun avec le

psoas.

Il est innervé par le nerf fémoral (racines L2, L3).

L’iliaque a pour action principale de fléchir la hanche. Il est également antéverseur du

bassin et en mode statique il est stabilisateur antérieur de la coxo-fémorale.

Le psoas est un muscle profond, pair, symétrique, de forme triangulaire allongée.

Situé dans la région lombo-pelvi-fémorale, il prend son origine par deux plans:

- Le plan corporéal (le plus important) qui s’insère sur les faces latérales des corps

vertébraux, des disques intervertébraux et des arcades tendineuses de T12 à L5.

- Le plan transversaire qui s’insère sur la face antérieure des processus transverses (au

niveau de l’apex) des quatre premières vertèbres lombaires et sur le bord inférieur de la

douzième cote. Selon Rouvière une insertion est également présente sur L5.

Ces deux plans se rejoignent en un corps charnu au niveau de L5, cette masse commune

descend en dehors et en avant, se jette sur un solide tendon qui va faire une poulie de

réflexion au niveau du bord antérieur de l’os coxal entre :

- L’épine iliaque antéro-supérieure

- L’éminence ilio-pubienne.

Ensuite le tendon se dirige sur le fémur pour se terminer à l’apex du petit trochanter.

Au niveau de la hanche le psoas est stabilisateur antérieur et fléchisseur. Au niveau du

rachis lombaire, il est stabilisateur dans le plan sagittal (participe à la poutre composite),

dans le plan transversal (équilibre rotatoire en statique) et dans le plan frontal (hauban

latéral). De plus il est rotateur controlatéral du rachis.

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Ce muscle est innervé par une partie du nerf fémoral et par les nerfs supérieur et inférieur

du psoas (racines L1, L2 et L3).

Annexe IV : Loi d’innervation réciproque de Sherrington

L’innervation réciproque est un mécanisme de double innervation qui met en jeu des

interneurones excitateurs et inhibiteurs.

Lorsque le message sensoriel arrive à la moelle épinière, il se distribue :

- aux interneurones excitateurs qui sont en relation avec les muscles agonistes

par exemple les extenseurs de la hanche.

- aux interneurones inhibiteurs qui sont en relation avec les muscles antagonistes

par exemple les fléchisseurs de la hanche.

Le même message permet donc de réaliser une contraction des extenseurs de la hanche

en inhibant les fléchisseurs qui se relâchent.

Cette loi correspond donc à l’innervation coordonnée de deux groupes musculaires

antagonistes où la contraction d’un groupe s’accompagne du relâchement de l’autre.

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