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1Séquence 9 – HG11
Séquence 9
France et Europe dans le monde
Sommaire
1. L’Union européenne dans la mondialisation A L’Union européenne, acteur et pôle majeur de la mondialisation
B Une façade maritime mondiale : la « Nothern Range »
C Une aire de relation de l’Union européenne : la Méditerranée
2. La France dans la mondialisation A La présence française dans le monde
B La France, une puissance économique mondialisée
C La France, pôle touristique mondial
D Paris, ville mondiale
2. Lexique
Géographie
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2 Séquence 9 – HG11
France et Europe dans le monde
Comprendre la place et le rayonnement de l’Union européenne
(et de la France) dans la mondialisation et comprendre les
connexions au monde pour ses deux territoires.
Problématique
Plan : traitement
de la problématiqueNotions clés Repères
1. L’Union européenne dans la mondialisation
A. L’Union européenne,
acteur et pôle majeur de
la mondialisation
Exportations, importations, IDE,
place financière, rayonnement
Analyse de documents : gra-
phiques, tableaux, cartes et
anamorphoses
B. Une façade maritime
mondiale : la « Nothern
Range »
Ports, trafics, conteneurs, inter-
face, espace rhénan, hinter-
land, avant-pays, inter modalité
Analyse de documents : cartes,
photographies aériennes,
images satellites, documents
promotionnels portuaires
C. Une aire de relation de
l’Union européenne :
la Méditerranée
Inégalités de développement,
UPM, pétrole, tourisme, migra-
tions
Analyse de 6 cartes à diffé-
rentes échelles
2. La France dans la mondialisation
A. La présence française
dans le monde
Francophones, expatriés,
coopération, présence militaire
Analyse de 3 cartes à diffé-
rentes échelles
B. La France, une puis-
sance économique
mondialisée
Balance commerciale,
exportations,
hypermarchés Carrefour
Analyse de documents : gra-
phiques et cartes
C. La France, pôle touris-
tique mondial
Touristes Analyse de documents :
tableaux statistiques, gra-
phique, cartes
D. Paris, ville mondiale Lieux touristiques à Paris,
Tour Eiffel
Analyse de documents : photo-
graphie et cartes
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3Séquence 9 – HG11
1 L’Union européenne dans la mondialisation
Introduction
N mondialisation comme l’« intégration croissante des économies dans le monde entier », cause et
conséquence de l’augmentation des échanges internationaux à l’échelleplanétaire, qu’ils soient d’ordre économique et financier (flux commer-ciaux d’importation et d’exportation, investissements directs à l’étran-ger, etc.), migratoire (mouvements de population entre pays) et culturel(influences culturelles réciproques). Vous avez déjà pu approcher les en-jeux de la mondialisation dans les questions de votre programme rela-tives aux « Dynamiques de localisation des activités et mondialisation »et aux « Mobilités, flux et réseaux de communication dans la mondiali-sation ». À l’occasion de l’étude de « La connexion inégale du territoirefrançais à l’Europe et au monde par les réseaux de transport et le nu-mérique », vous avez pu mesurer que l’Union européenne est l’un descarrefours du monde.
La question de « L’Union européenne dans la mondialisation » vise à ap-précier la place et le rayonnement de l’Union européenne dans la mon-
dialisation ainsi qu’à évaluer sa connexion au reste du monde et ses relations avec son voisinage.
Trois thèmes, à travers trois chapitres de cette séquence, vous sont pro-posés pour aborder ces enjeux :
▶ « L’Union européenne, acteur et pôle majeur de la mondialisa-
tion » : il s’agit de mesurer le rôle joué par l’UE dans l’interdépen-dance croissante entre grandes régions du monde ; en quoi l’UEfavorise-t-elle la mondialisation (elle en est un des « acteurs »), dequelle manière y participe-telle ? Quel est son degré d’insertion dans les échanges mondiaux, en est-elle un des carrefours, un descentres d’impulsion des flux de marchandises, de capitaux, de mi-grations, bref en quoi est-elle un « pôle » de la planète ?
▶ « Une façade maritime mondiale : la « Northern Range » » : l’unedes manifestations les plus évidentes des échanges de l’Union eu-ropéenne avec le reste du monde et de sa contribution à la mondia-lisation est l’existence d’une grande façade maritime en Europe duNord-ouest où s’aligne sur la « Rangée du Nord » quelques-uns des plus grands ports du monde, du Havre (France) à Hambourg (Alle-magne), qui contribuent à l’intensité des échanges de biens entrel’UE et les autres régions du monde ; on prendra la mesure de l’im-
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4 Séquence 9 – HG11
portance de cet alignement de ports dans les échanges maritimes mondiaux et pour l’UE ;
▶ « Une aire de relation de l’Union européenne : la Méditerranée » : une puissance politique, commerciale et industrielle et un espace àhaut niveau de vie fortement inséré dans la mondialisation commel’UE entretient logiquement d’importantes relations avec son voisi-nage ; la Méditerranée, qui met en contact l’espace communautaireavec l’Afrique du Nord, le Proche et le Moyen-Orient et, au-delà,avec l’Asie et l’Afrique, est donc une aire de relation (c’est-à-dire une zone d’échanges) importante entre l’Union européenne et sesvoisins du Sud. Il s’agira d’identifier le volume et la forme de cesflux dans la mer Méditerranée et les relations entre l’UE et les pays méditerranéens extracommunautaires.
Votre programme est centré sur la mondialisation, et donc sur les échanges économiques, migratoires et culturels. Votre question n’im-plique donc pas de connaissances spécifiques sur l’UE comme puis-sance politique, diplomatique, stratégique ou militaire. On vous de-mande néanmoins de savoir en quoi l’Union européenne participe et contribue à la mondialisation.
L’Union européenne : acteur et pôle majeur de la mondialisation
L’Union européenne est incontestablement la première puissance com-merciale du monde (A) et le principal carrefour des échanges de toute nature (marchandises, capitaux, passagers aériens, touristes, etc.) (B). Sa richesse et son rayonnement en font en effet une « région » très at-tractive pour le reste du monde (C). Cela favorise son rôle comme acteur de la mondialisation (D).
1. Le premier pôle commercial du monde
L’Union européenne se singularise d’abord comme la première puis-
sance commerciale du monde. On peut la considérer comme une seule et même entité dans la mesure où c’est le marché le plus intégré du
globe, les dispositions de l’Union économique et monétaire n’opposantaucun obstacle de principe aux échanges de marchandises, de capitaux et de services entre les États membres. De ce point de vue, l’UE équivaut à un seul pays puisqu’elle forme un seul marché, de sorte qu’on peut légitimement comparer son poids à celui de grandes nations comme les États-Unis, la Chine ou le Japon (doc. 1).
A
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5Séquence 9 – HG11
Les principaux acteurs du commerce extérieur (2008) r (en milliards d’Euros)
Source : Commission européenne, L’Europe en chiffres, L’annuaire 2010,
Eurostat.
On constate sur le document 1 que l’Europe des 27 est à la fois le pre-
mier exportateur et ler premier importateur du monde, alors même quece graphique ne prend en compte que ses échanges avec le reste duglobe sans intégrer les flux commerciaux entre les États membres de l’UE. La somme des exportations et des importations de l’UE avec lereste du monde a représenté en 2008 (dernière statistique disponible)2 860 milliards d’Euros, soit un cinquième des échanges planétaires.
Les documents 2 et 3 indiquent le poids respectif des différentes puis-sances dans le commerce mondial.
Répartition géographique des exportations sur le marché mondial
(2007) (en pourcentage des exportations mondiales)
Source : Commission européenne, L’Europe en chiffres, L’annuaire 2010,
Eurostat.
Document 1
1600
1200
800
400
0UE-27(1) États-Unis(2) Chine
(sauf Hong-Kong)(2)Japon(2) Canada(2) Suisse Norvège
(1)Flux du commerce extérieur hors UE-27(2)2007 au lieu de 2008
importations
exportations
Document 2
UE-27
17,4%
CHINE
(sauf Hong-Kong)
17,4%
ÉTATS-UNIS
11,9%
CA
NA
DA
4,3
%
Reste du
monde
46,6%
JAPON
7,3%
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6 Séquence 9 – HG11
On voit (doc. 2) qu’en 2007 l’Union européenne a pesé à elle seule pour plus de 17 % des exportations du monde (soit plus que la Chine ou les États-Unis). Sa capacité exportatrice est supérieure à celle de l’Amérique du Nord (16,2 %) et 2,4 fois plus élevée que celle du Japon.
La part de l’Union européenne dans les importations mondiales est en-core plus élevée puisqu’elle dépasse les 19 %, soit presque autant que les États-Unis (doc. 3). C’est une proportion trois fois plus élevée que celle du Japon, qui passe pourtant pour une très grande puissance com-merciale.
Répartition géographique des importations sur le marché mondial
(2008) (en pourcentage des importations mondiales)
UE-27
19,1%
CHINE
(sauf
Hong-Kong)
9,3%
ÉTATS-UNIS
19,6%
CA
NA
DA
4,3
%
Reste du
monde
42,3%
6%
JAPON
Source : Commission européenne, L’Europe en chiffres, L’annuaire 2010,
Eurostat.
Encore ces chiffres ne prennent-ils pas en compte, comme on l’a pré-cisé, le commerce réalisé entre États membres de l’UE, dans ce qu’on ap-pelle le marché intérieur, puisque depuis 1993, il n’y a plus de droits dedouanes entre pays de l’Europe des 27. Or, ces derniers ont exporté les
uns vers les autres pour 2 701 milliards d’Euros de marchandises, soitplus du double de la valeur des exportations de l’Europe des 27 vers le
reste du monde ! L’UE est donc bien de très loin le premier pôle mondial
des échanges de marchandises.
De plus, l’UE a des relations commerciales avec toutes les régions du
monde (doc. 4).
Document 3
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7Séquence 9 – HG11
Les relations commerciales de l’Union européenne avec le reste
du monde (2010)
Source : Commission européenne, Rapport général sur l’activité de l’Union
européenne (année 2010), 2011.
Ces statistiques ne portent que sur une partie de l’année 2010 mais ellesont l’avantage d’être les plus récentes disponibles. États-Unis, Chine et Russie sont les trois principaux partenaires commerciaux de l’Union eu-ropéenne. On constate aussi que l’Espace économique européen (EEE)et la Suisse jouent un rôle non négligeable puisque ce pays et la Nor-vège sont des partenaires commerciaux de premier ordre pour les États membres (près de 11 % des échanges extracommunautaires), ce qui est logique étant donné l’absence de barrières commerciales avec l’UE.De même, la Turquie, pays candidat à l’adhésion ayant signé dès 1995une union douanière pour supprimer les taxes dans ses échanges avec l’UE, en est d’ores et déjà le 7e partenaire commercial. L’essentiel des échanges européens a lieu avec les pays industriels mais c’est avec laChine qu’ils ont le plus augmenté récemment, notamment à l’importa-tion, et d’une manière générale avec les grands pays émergents compo-sant le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).C
La suprématie de l’UE est aussi flagrante dans les échanges mondiaux
de services. Services aux entreprises, tourisme et transports sont lestrois principaux secteurs à l’origine de ces flux. L’Union européenne pèsepour près de 40 % du total mondial, dont un quart pour les échanges in-tracommunautaires. Les flux de services extracommunautaires (relationsavec des pays tiers) se réalisent principalement avec l’Amérique du Nordet l’Asie orientale.
Document 4
États-Unis
11,43%
Chine
18,93%
Russie
10,37%
Suisse
5,71%Norvège
5,22%
Japon
4,39%
Turquie
2,83%
Autres
41,11%
États-Unis
18,15%
Chine
8,34%
Russie
6,35%
Suisse
7,78%
Norvège
3,10%Japon
3,27%
Turquie
4,49%
Autres
48,52%
Part des importations de l’UE,
de janvier à octobre 2010
Part des exportations de l’UE,
de janvier à octobre 2010
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8 Séquence 9 – HG11
L’Union européenne est aussi le premier pôle mondial pour les Investis-
sements directs à l’étranger (IDE) (définis au Chapitre 2, dans la ques-r
tion « Les dynamiques des espaces productifs ») (doc. 5).
Investissements directs à l’étranger et Union européenne (2009)
(en milliards d’Euros)
*Données 2008. ** Données 2009.
Source : Eurostat et CNUCED.
Bien que la crise économique l’ait frappée davantage que les pays émergents, l’Union européenne a encore représenté en 2009 un tiers
des investissements extérieurs du monde, qu’il s’agisse des flux d’IDE sortants (ceux réalisés par des entreprises de l’Europe des 27 hors del’UE) ou entrants (ceux effectués dans l’UE par des firmes extracommu-nautaires), soit une part sans commune mesure avec son poids démo-graphique dans le monde (7,3 %). Le total des montants détenus par des entreprises de l’Europe communautaire en dehors de son territoireet ceux possédés par des firmes extérieures à l’UE sur le marché com-munautaire représentent des sommes faramineuses : 5 674 milliardsd’Euros en 2008. En 2009, ces actifs représentaient près de 44 % du
total mondial, faisant de l’UE le centre incontesté des investissements
planétaires (et cela encore une fois sans tenir compte des IDE échangésentre pays membres de l’UE, qui représentent plus des trois quarts de leurs investissements directs à l’extérieur).
Cette grande ouverture de l’économie de l’Europe communautaire sur le monde et sa participation spectaculaire à la mondialisation deséchanges de biens, de capitaux et d’investissements n’est pas sansdanger. La Commission européenne reconnaît les risques d’exposition
des firmes européennes à la concurrence résultant de la libéralisation des échanges décidés dans le cadre des accords de l’Organisation mon-diale du commerce (OMC) qui cherche à réduire les barrières douanières.C’est pour compenser les possibles impacts négatifs sur le territoire de l’Europe communautaire que cette dernière a créé un Fonds européen
d’ajustement à la mondialisation (FEM), effectif en 2007. Il s’agit d’une aide personnalisée à la reconversion ou à la mobilité des travailleurs li-cenciés par suite d’une libéralisation des échanges. Pour en bénéficier, ilfaut avoir comptabilisé au moins 500 suppressions d’emplois dans uneentreprise d’un État membre en quatre mois ou dans des PME en neuf
Document 5
VolumeVolume Part mondialePart mondiale
Flux d’IDE sortants de l’UEFlux d’IDE sortants de l’UE 348 32,5 %
Flux d’IDE entrants dans l’UEFlux d’IDE entrants dans l’UE 199
Stock détenu à l’extérieur par les entreprises de l’UEStock détenu à l’extérieur par les entreprises de l’UE 3 253* 43,7 %**
Stock d’origine extracommunautaire investi dans l’UEStock d’origine extracommunautaire investi dans l’UE 2 421*
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9Séquence 9 – HG11
mois dans une ou deux régions voisines ou plus généralement faire valoir que des licenciements ont eu un impact grave sur l’emploi et l’économielocale. L’entreprise ou le bassin d’emploi doit faire la preuve du lien entre
la mondialisation et les licenciements, en montrant par exemple que de nouveaux accords commerciaux mondiaux ont entraîné une hausse desimportations d’un pays tiers (par exemple des vêtements en provenance de Chine). L’aide peut aussi être accordée aux travailleurs ayant perduleur emploi en raison des effets de la crise mondiale (doc. 6).
Nombre de dossiers de candidature au FEM par mois et par motif
(crise ou accord commercial), 2007-2010
Source : Commission européenne, Portrait statistique du FEM, 2007-2010.
On voit que la crise a nettement accru les demandes à partir de la mi-2009 puisqu’une trentaine de dossiers ont été déposés. Cela signifie qu’une trentaine d’entreprises ou de bassins d’emploi ont été grave-ment affectés par des licenciements sur une courte période depuis 2008 (le délai d’observation conduisant à des dépôts de dossiers 4 à 9 moisplus tard). L’industrie automobile a été la principale branche concer-née. C’est la preuve que l’Union européenne est une économie ouverte sur le monde dont elle subit par conséquent les variations cycliques deconjoncture. Les demandes antérieures avaient été principalement pro-voquées par le démantèlement de barrières protectionnistes à l’entréede l’Union européenne, conduisant à des suppressions d’emplois dans les secteurs et les bassins d’activité les moins préparés à l’irruptionsoudaine de produits importés plus compétitifs. Il s’agit généralement d’industries de main-d’œuvre à faible valeur ajoutée (confection-habille-ment, chaussure-cuir). On observe toutefois que, rapporté à la puissanceéconomique de l’Union européenne, le nombre de dossiers déposés estrelativement faible, à la fois parce que son économie est compétitive etparce que le seuil exigé (500 pertes d’emplois) sur une courte période
Document 6
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Nom
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mar
07
mai
07
juill
07
sept
07
nov
07
jan
08
mar
08
mai
08
juill
08
sept
08
nov
08
jan
09
mar
09
mai
09
juill
09
sept
09
nov
09
jan
10
mar
10
mai
10
crise
accord commercial
© Cned – Académie en ligne
10 Séquence 9 – HG11
(quelques mois) et dans un cadre limité (une grande entreprise, une ou deux régions contiguës) est élevé.
L’Union européenne n’est toutefois pas suicidaire. Si elle accepte de signer des accords commerciaux libéralisant les échanges mondiaux dans le cadre de l’OMC, c’est qu’elle considère que la mondialisation lui est profitable. De même qu’elle a supprimé les freins aux transac-tions commerciales en son sein, l’Union européenne croit aux vertus du libre-échange avec le reste du globe, non sans raisons. En effet, l’Union
européenne est gagnante dans ses échanges avec le monde : ses retours
sur investissement à l’international hors UE (ses profits réalisés à l’ex-t
térieur) sont plus élevés que les bénéfices revenant aux entreprises depays tiers ayant investi dans l’Union européenne. C’est ce que le suggère le document 5, qui montre que les flux d’investissement sortants de l’UE sont plus élevés que ceux qui y entrent, de même que ses stocks d’IDE extérieurs sont plus importants que ceux détenus par des firmes extra-communautaires sur son territoire. La raison d’être d’un investissement étant le profit, plus les IDE sont élevés, plus les retours sur investisse-ment (les bénéfices) ont de chances de l’être. C’est pourquoi l’UE est un
acteur majeur dans le cadre de l’OMC, qui régit le commerce mondial en faisant en sorte que des accords équilibrés soient signés, pour éviter que des pays en profitent pour exporter sans ouvrir leur propre marché aux produits et aux investissements étrangers, conduisant à des guerres commerciales et à d’éventuelles mesures de rétorsion dangereuses pour les affaires et pour la paix (cf. § 4 ci-dessous).
Ces investissements croisés entre UE et autres régions du monde se réa-lisent essentiellement avec les deux autres pôles d’impulsion de la mon-dialisation qui constituent, avec l’Union européenne, la Triade : l’Amé-rique du Nord et l’Asie (doc.7).
Répartition géographique des stocks d’Investissements directs étrangers
investis dans l’UE (ci-dessous) et par l’UE (page suivante) (état fin 2007)
Amériquedu Nord48,8%
Amériquecentrale14,2%
Amériquedu Sud1,9%
Asie10%
Océanie1,1%
Afrique0,7%
Reste dumonde23,2%
Document 7
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11Séquence 9 – HG11
Amériquedu Nord37,2%
Amériquecentrale10,6%
Amériquedu Sud6,3% Asie
13,2%
Océanie2,3%
Afrique4,7%
Reste dumonde25,8%
Source : Commission européenne, Eurostat.
On observe que l’Amérique du Nord est le principal investisseur dans l’Union européenne dont il détient près de la moitié des IDE (graphiquedu haut), l’Asie (essentiellement le Japon et la Corée du Sud) en possé-dant 10 %. Avec l’Amérique centrale, ces trois régions possèdent prèsdes trois quarts des avoirs extérieurs présents dans l’UE. Le graphiquedu bas indique où les entreprises de l’Europe des 27 investissent ailleurs dans le monde. On retrouve les mêmes zones, dans des proportionsmoindres (61 % du total des actifs détenus).
2. Au carrefour du globe
L’importance des échanges de marchandises, de services et d’investis-sements font de l’Union européenne l’un des pôles de la Triade. Le do-cument 8 montre que l’UE se manifeste aussi par le poids de ses placesfinancières et de ses flux internationaux de passagers d’avions. Bref, c’est clairement l’un des carrefours majeurs du globe.
L’Union européenne au centre du monde :
places financières et flux aériens internationaux
Pour réaliser cet exercice, vous consulterez la carte en couleurs dans
l’annexe cartographique (doc.9, p.14)
� Qu’appelle-t-on « place financière » ?
� Qu’est-ce que la « capitalisation moyenne » ?
Document 8
Questions
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12 Séquence 9 – HG11
� Quel est le poids de l’Union européenne dans cette géographie finan-cière ?
� Quelle est la place de l’UE dans la géographie des flux aériens ?
� Quelles données non figurées montreraient que son poids dans les déplacements aériens est encore plus grand ?
� Toute l’Union européenne est-elle intégrée de manière égale dans la mondialisation ?
� Une place financière est une ville disposant d’une bourse où s’achè-tent et se vendent les actions des plus grandes entreprises et les prin-cipales devises monétaires. New York (« Wall Street »), Londres et To-kyo disposant des trois plus grandes bourses du monde, on considère que ce sont les trois principales places financières.
� La capitalisation désigne la somme des capitaux détenus par les en-treprises cotées à la bourse. Autrement dit, c’est la valeur de marché de l’ensemble des sociétés présentes sur cette place boursière. Cela correspond au montant que devrait payer un investisseur qui voudrait acheter la totalité des actions détenues par ces entreprises en fonc-tion de leur valeur marchande. Compte tenu des fluctuations de cesmontants au gré des ventes et des achats, des spéculations et descrises, la moyenne a été calculée pour une période assez longue. La capitalisation moyenne désigne ici la valeur de marché moyenne des entreprises cotées dans chacune des places financières telle qu’elle aété observée sur la période 2000-2008.
� L’Union européenne apparaît comme l’un des trois pôles de la Triade financière et boursière, derrière l’Amérique du Nord. L’Asie orientalefait jeu égal avec elle.
� L’UE occupe également un rôle essentiel dans la circulation aérienne du monde : elle est située entre les deux autres pôles mondiaux du trafic aérien de passagers : l’Amérique du Nord et l’Asie de l’Est. Ce n’est pas un hasard si ces trois pôles sont les mêmes dans la mesure où les hommes d’affaires constituent la principale clientèle des aéro-ports. Les déplacements de ces businessmen est donc un indicateur
précieux de la mondialisation. La place essentielle tenue par l’Unioneuropéenne témoigne de son rôle central dans ce processus d’inté-gration du monde.
� Les auteurs n’ont pas figuré les voyages en avion comptabilisés entre pays de l’Union européenne, qui auraient rendu la carte illisible. Or, ce trafic non négligeable s’ajoute aux mouvements enregistrés avec le reste du monde. Le classement des aéroports mondiaux en fonction de leur trafic international (toutes destinations confondues) (doc. 9)
Réponses
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13Séquence 9 – HG11
montre que l’Union européenne compte cinq des dix premiers aéro-ports internationaux du monde, et même les deux plus fréquentés, ce qui prouve son haut niveau de participation aux échanges planétaires
de voyageurs. Nous avons déjà vu que l’Union européenne comptait des « villes-portes » d’envergure mondiale, autrement dit des placesaéroportuaires à fort trafic international et permettant d’atteindre fa-cilement le monde entier.
Trafic international de passagers : les premiers aéroports du monde
(2009)
Rang mondialRang mondial AéroportAéroport Nombre de passagers (milliers)Nombre de passagers (milliers)
LONDRES 60 651
2 PARIS 53 032
3 HONG KONG 44 979
4 FRANCFORT 44 521
5 AMSTERDAM 43 521
6 DUBAI 40 104
7 SINGAPOUR 36 089
8 TOKYO 30 895
9 MADRID 29 066
En italiques : aéroports de l’Union européenne.
Source : Airports Council International (ACI) :
Conseil international des aéroports.
� Toute l’Union européenne ne participe cependant pas au même degréà la mondialisation. Les cinq principaux aéroports internationaux sonttous situés en Europe de l’Ouest tandis que la carte des aéroportseuropéens mentionnée à l’instant confirme la faible insertion de l’Eu-rope centrale et orientale aux flux planétaires de passagers aériens.Le document 8 montre aussi qu’on ne compte qu’une quinzaine deplaces financières d’envergure en Europe : cela exclut les nouveaux États membres, qui ne disposent d’aucune bourse significative. Sil’Union européenne occupe une place enviable dans la mondialisa-tion, elle le doit pour l’heure presque exclusivement aux performances
des pays membres de l’ancienne Europe des 15.
Le trafic aéroportuaire international est l’un des indicateurs du rayonne-
ment des grandes métropoles mondiales. L’analyse de la hiérarchie des villes mondiales, c’est-à-dire d’influence planétaire, confirme les classe-ments des agglomérations du globe, comme l’indique le document 57 de la question « La France dans la mondialisation ». Ces cartes mon-trent bien l’existence d’un archipel métropolitain dont les pôles échan-gent surtout entre eux. La carte du bas (classement de la Fondation MoriMemorial) montre que près de la moitié des villes mondiales retenues sont dans l’Union européenne (9 sur 19). On relève aussi que seules
Document 9
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14 Séquence 9 – HG11
des villes de l’ancienne Europe des 15 figurent parmi les métropoles de l’Union européenne à fort rayonnement international, quel que soit le classement choisi, confirmant la hiérarchie fondée sur les aéroports in-ternationaux. À l’exception de Moscou (en haut) et de Genève (en bas), toutes les villes d’Europe appartenant à ce club envié des métropoles mondiales font partie de l’Union européenne (l’aéroport de Genève-Cointrin possède une partie de son espace en territoire français et des vols sont considérés comme français donc, ressortissants de l’UE).
L’Europe n’est pas seulement bien placée dans les flux aériens ou sur la carte des villes mondiales. Elle est également au centre du trafic mari-
time planétaire de conteneurs. Nous avons également vu que la France était parfaitement insérée dans le réseau Facebook, qui est une forme de mondialisation par un réseau d’échanges d’informations entre indivi-dus. Ce qui vaut pour la France est également valable pour l’Union euro-péenne dont les frontières orientales apparaissent bien sur le document14 du chapitre consacré à « La connexion inégale du territoire français à l’Europe et au monde ». Le contraste est faible avec les pays candidats (Balkans, Turquie) mais il est spectaculaire avec le voisinage oriental : Ukraine, Biélorussie et Russie apparaissent infiniment moins connectés que l’Union européenne, qui est au contraire l’espace le mieux inséré
dans ce réseau social qui figure l’une des formes les plus contempo-raines et spectaculaires de la mondialisation.
La planète Internet confirme la place éminente de l’Union européenne
sur la Toile mondiale (doc. 10).
Géographie des internautes (2010)
*L’Union européenne est également comptabilisée avec l’Europe.
Document 10
Région du mondeRégion du mondeNombre d’internautes Nombre d’internautes
(milliers)(milliers)
Proportion des Proportion des
internautes du monde (%)internautes du monde (%)
Taux de pénétration Taux de pénétration
(%)(%)
Amérique du Nord 266 225 13,5 77,4
Union européenne 319 932 17,7 65,3
Océanie 21 264 1,1 61,3
Europe (continent)* 475 069 24,2 58,4
Amérique du Sud 204 690 10,4 34,5
Moyen Orient 63 241 3,2 29,8
Reste de l’Asie 825 095 42 21,5
Afrique 110 932 5,6 10,9
Monde 1 966 515 100 28,7
© Cned – Académie en ligne
15Séquence 9 – HG11
Le taux de pénétration est la proportion de la population utilisant l’Inter-net. On a comptabilisé à part l’Union européenne, mais ses internautes sont également inclus parmi ceux de l’Europe. Ainsi considérée, l’UE ap-paraît comme la deuxième zone du monde la mieux connectée au Webderrière l’Amérique du Nord, avec près de deux habitants sur trois ha-bitués à surfer. En valeur absolue, l’UE est également la deuxième plus
grande concentration d’internautes du monde, avec 17,7 % du total, derrière l’Asie beaucoup plus peuplée, mais devant l’Amérique du Nord. C’est donc de ce point de vue là encore un des lieux les mieux branchéssur le monde.
L’Union européenne est aussi la principale destination touristique du
monde (doc. 11).
Les destinations touristiques en 2008 et leur évolution depuis 1995
Pour réaliser cet exercice, vous consulterez le lien suivant :
http://prepasciencespo.canalblog.com/archives/2011/04/18/20923241.html
� Qu’appelle-ton « arrivées internationales » ?
� Quelle est la place de l’Union européenne comme destination du tou-risme international ?
� Comment a-t-elle évolué en quinze ans ?
� Pourquoi ?
� On appelle arrivées les lieux de destination des touristes : cela in-dique les pays de leurs séjours. Ne sont comptabilisés ici que lesmouvements internationaux, entre pays différents. Il faut noter queles statistiques appellent touriste international tout individu effec-tuant un séjour dans un autre pays que le sien, quel qu’en soit le mo-tif. Les hommes d’affaires constituent une part non négligeable de ces « touristes » en plus des vacanciers.
� L’Union européenne apparaît nettement comme la première desti-nation du tourisme international, devant les deux autres pôles de laTriade. Cela s’explique par son excellente insertion dans l’économiemarchande mondiale comme l’ont montré les documents précédents,mais aussi par son attractivité proprement touristique grâce à sonpatrimoine historique, ses attractions culturelles, l’attrait de ses lit-toraux et de ses montagnes, la qualité de ses paysages, l’ampleur etla diversité de son parc hôtelier, la renommée de sa gastronomie, leprestige de certaines villes ou encore le privilège du climat méditer-ranéen, aux étés ensoleillés, chauds et secs. La France qui cumuletous ces atouts est d’ailleurs le premier pays touristique du mondeen termes de fréquentation des étrangers ; elle dispose en outre de la
Document 11
Questions
Réponses
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16 Séquence 9 – HG11
première ville de congrès du globe (Paris, de très loin) et d’une ville mondiale au cœur du système économique. Mais nombre d’autres pays de l’Union européenne figurent parmi les toutes premières des-tinations. L’Espagne et l’Italie disputent ainsi la première place à laFrance. On devine aussi l’importance du Royaume-Uni. L’Allemagne, l’Autriche et la Grèce comptent parmi les autres grands pays d’accueil.L’ensemble de l’Union européenne se montre cette fois à la hauteur, même si l’Europe du Nord capte une moindre proportion des flux touristiques mondiaux. En 2010, le continent européen a accueilli 473 millions de touristes internationaux, soit plus de la moitié de la
fréquentation mondiale.
� En termes d’évolution, on constate cependant un tassement de la part de marché des principales destinations européennes. La France, le Royaume-Uni et l’Italie voient ainsi leur poids relatif s’effriter. Cela ne signifie pas que le tourisme européen régresse en valeur absolue : l’Union européenne n’a jamais accueilli autant de touristes interna-tionaux car leur nombre a spectaculairement crû au niveau mondial.
� La baisse relative tient à la diversification des lieux de séjour et no-tamment à la montée de l’Asie : la Chine et Hong-Kong (comptabilisé à part) ont spectaculairement progressé en raison de leurs échanges réciproques et de la montée de la Chine au premier rang des paysémetteurs. L’effacement relatif de l’Union européenne n’est donc qu’un indicateur de plus de la mondialisation.
Si l’Union européenne occupe une place aussi enviable dans les échanges mondiaux, avec des flux massifs de biens, de services, d’in-vestissements, de passagers aériens et de « touristes » internationaux,etc., c’est parce qu’elle est l’un des trois lieux de la concentration mon-
diale de richesses (doc. 12).
Le revenu national brut (RNB) : carte par anamorphoseDocument 12
Réalisation: Loïc Rivault
France
Espagne
AllemagneRoyaume
Uni
Italie
Pologne
Russie
Chine
Coréedu
Sud Japon
Inde
Australie
Afriquedu Sud
ArabieSaoudite
Etats-Unis
Brésil
Mexique
Canada
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17Séquence 9 – HG11
Le Revenu national brut (RNB) est un indicateur des richesses d’un pays. Il est obtenu par la somme des revenus (salaires et revenus financiers)perçus, pendant une période donnée, par les personnes résidant dans un pays, qu’il s’agisse de sources provenant du territoire national ou del’étranger. La carte est une anamorphose (ou cartogramme) : la superfi-e
cie des pays ne correspond pas à leur surface réelle, mais elle est pro-portionnée à une autre valeur, en l’occurrence leur RNB. Plus un pays estgrossi sur la carte, plus il est riche. On identifie parfaitement sur cettecarte d’un genre spécial, les grands États européens, les États-Unis, leJapon apparaît plus difficilement. L’Afrique et l’Amérique du Sud sont réduites à la portion congrue.
On s’aperçoit que l’Union européenne, en particulier l’ancienne Europedes 15, est bien l’un des trois pôles de richesse du monde avec l’Amé-rique du Nord et l’Asie orientale (Japon et Corée). Les PECO (les États de l’Europe de l’Est) jouent un rôle beaucoup plus modeste.
L’Indice de développement humain corrobore l’appartenance de l’Unioneuropéenne à la partie la plus développée de la planète.
L’indice de développement humain en 2004
Pour réaliser cet exercice, vous consulterez la carte en couleurs dans
l’annexe cartographique (doc.11, p. 16)
� Quels sont les quatre ensembles géographiques majeurs où l’IDH dé-passe 0,8 ?
� Quelle différence observe-t-on au sein de l’Union européenne ?
� En quoi l’UE se distingue-t-elle cependant de son voisinage ?
� L’IDH dépasse 0,8 dans les trois pôles de la Triade (Amérique du Nord, Union européenne, Asie orientale : Japon et Corée du Sud) et en Aus-tralie-Nouvelle-Zélande.
� La partie orientale de l’Union européenne (à savoir les PECO) et l’ex-Yougoslavie sont moins développés que les États membres les plus anciens. Les nouveaux États membres figurent au même rang que de grands pays émergents comme le Mexique ou l’Argentine. Ils ne sont pas aussi avancés qu’un Nouveau pays industrialisé comme la Corée du Sud. Ils appartiennent donc bien à un des ensembles les plus dé-veloppés du monde, mais un ton en-dessous. Nous avons vu aussi qu’ils prenaient nettement moins part à la mondialisation que l’Eu-rope occidentale. La carte date cependant.
� En dépit des retards des nouveaux États membres en 2004, l’Union européenne actuelle se distingue déjà nettement des pays voisins par
Document 13
Questions
Réponses
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18 Séquence 9 – HG11
son niveau de développement, du moins à l’est et au sud, car l’Is-lande, la Norvège et la Suisse sont aussi développés. Seuls les Bal-kans occidentaux sont au même niveau que l’UE. En Europe orientale, au Proche et au Moyen-Orient comme en Afrique du Nord, le niveau atteint est bien inférieur.
Ce haut niveau de développement et de concentration de richesses joint à une excellente connexion au monde font de l’Union européenne une
des zones les plus attractives pour les populations des autres régionsdu monde.
3. Un territoire attractif
Une enquête a été menée auprès d’étudiants de 41 villes universitaires localisées dans 18 pays du monde pour évaluer dans quels pays ils ai-meraient (ou n’aimeraient pas) vivre dans un futur proche. Le document14 donne les résultats.
L’attractivité de l’Union européenne aux yeux des étudiants du monde
Vous consulterez la carte en couleurs dans l’annexe cartographique
(doc.12)
Il s’agit d’une carte mentale, c’est-à-dire d’une carte qui montre une re-
présentation subjective du monde tel qu’il est perçu par un individu ou un groupe. Il s’agit aussi d’une anamorphose. Ici, la surface d’un pays est d’autant plus grande qu’il a été fréquemment cité par les étudiants enquêtés. C’est un indicateur de notoriété. On voit de ce point de vueque la plupart des pays de l’Union européenne sont connus (ainsi que la Suisse), du moins les plus anciens et les plus riches. C’est le signe de leur réputation. Mais la carte montre surtout que cette partie de l’Union européenne, la plus développée et la plus précocement intégrée à l’Eu-rope communautaire, est également la partie du monde la plus univer-
sellement attractive avec le Canada et l’Océanie. Le reste de l’ancienne Europe des Quinze est également bien connue et bien perçue. Les PECO sont à la fois moins bien identifiés et moins attirants. C’est certainement dû à leur caractère récent comme État-nation pour les pays nés après 1990, à leur moindre niveau de développement et peut-être à leur inté-gration plus tardive à l’UE. On constate donc que l’Union européenne se montre séduisante, notamment sa partie occidentale qui symbolise le plus la réussite de la construction européenne. Il aurait été intéressant d’interroger les étudiants du monde en proposant l’Union européenne comme un tout. Celle-ci aurait sans doute obtenu de très bons résultats tant en termes de connaissance que d’attractivité.
De fait, l’Union européenne est une des destinations majeures choisies par les étudiants dès leurs études (doc. 15).
Document 14
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19Séquence 9 – HG11
Les migrations étudiantes dans le monde
Vous consulterez la carte en couleurs dans l’annexe cartographique
(doc.13, p. 8).
On observe que l’Europe occidentale est le principal lieu d’accueil des
étudiants étrangers, avec trois grosses flèches dont l’épaisseur est fonc-tion du nombre d’étudiants concernés. Le principal courant concerne leséchanges entre pays de l’Europe de l’Ouest. Les flux depuis les PECO versl’ex-Europe des Quinze sont importants, celle-ci attirant également uneffectif important d’étudiants asiatiques et africains. L’attractivité mon-diale de l’UE est même supérieure à celle de l’Amérique du Nord, aveclaquelle les échanges sont faibles. C’est le signe des limites des uni-versités européennes : elles ne parviennent pas à attirer des étudiantsnord-américains. Au contraire, l’Amérique du Nord capte une partie de lapopulation étudiante ouest-européenne.
Les étudiants ne sont pas les seuls à vouloir vivre dans l’Union euro-péenne : celle-ci est même la région du monde qui compte le plus d’im-
migrés (c’est-à-dire de personnes nées dans un autre pays, qu’elles soient étrangères ou qu’elles aient pris la nationalité du pays d’accueil par naturalisation). Représentant 5,5 % de la population de l’Europe des27, ces immigrés sont 25 millions, avec un flux d’entrées de l’ordre de 3 à 4 millions d’immigrants par an, soit davantage que l’Amérique duNord. Mais l’originalité de l’Union européenne par rapport à l’Amérique est de comporter une part très élevée de mouvements internes, qui s’ex-pliquent par les facilités de circulation offertes par l’Espace Schengen.Sur les quelques 31 millions d’étrangers vivant dans l’un des pays del’Union européenne en 2008, près des deux tiers (63,3 %) sont origi-naires d’un autre État membre.
Parmi les étrangers extracommunautaires, les zones d’origine sont assezvariées, ce qui est un indice de rayonnement à l’échelle mondiale. LesEuropéens constituent toutefois encore plus de deux personnes sur cinq(38 %). Afrique du Nord et de l’Ouest, Amérique du Sud et Asie du Sud (monde indien) et de l’Est (Chine…) représentent l’essentiel des autres régions de provenance, avec un poids comparable pour chacune de ces différentes zones d’origine.
Le document 16 donne les principaux pays dont sont originaires les ci-toyens d’une autre nationalité que celles de l’Union européenne.
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Document 15
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20 Séquence 9 – HG11
Principaux pays d’origine des étrangers de l’Europe des 27 (2009)
(millions)
Source : Eurostat.
On voit que les Turcs sont les plus nombreux, en particulier en Allemagne.Les nationalités des citoyens d’autres États membres de l’Europe des 27 (Roumains, Polonais, Italiens, Portugais) font jeu égal avec celles des ressortissants de pays tiers (Marocains, Albanais).
Le document 17 propose une synthèse du poids de l’Union européenne et de ses États-membres dans la mondialisation à partir d’un indice in-génieux.
L’Union européenne, championne de la mondialisation :
indice de mondialisation des pays du monde
Source : A.T. KEARNEY, Globalization index 2008, Foreign Policy in MARTENS y
et al., Globalization and Health, 2010, vol. 6, n° 16.
Document 16
2,5
2
1,5
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0
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Citoyens de pays membres de l’UE Citoyens de pays hors UE
Document 17
+ de 60
de 51 à 60
de 41 à 50
de 31 à 40
de 21 à 30
moins de 20
pas de donnée
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21Séquence 9 – HG11
L’indice de mondialisation cherche à mesurer l’intensité avec laquelleles 62 pays du monde produisant 96 % du PIB mondial participent à lamondialisation. Pour évaluer dans quelle mesure chacun de ces pays est« mondialisé », l’auteur a élaboré cet indicateur composite à partir dequatre dimensions :
▶ économique : commerce international, IDE ;
▶ personnelle : contacts personnels via le téléphone, les voyages, les transferts de fonds ;
▶ technologique : nombre d’internautes, d’hébergeurs de sites, de serveurs ;
▶ politique : nombre d’organisations internationales, implication dans les opérations de paix de l’ONU, les traités internationaux et l’aide gouvernementale au développement.
Plus la valeur de l’indice est élevée, plus le pays est « mondialisé ».
La carte résultant des calculs révèle de manière indiscutable le lea-dership de pays de l’Union européenne (en plus de la Suisse) qui sont les seuls à atteindre les valeurs maximales (60 et plus). Les deux autresclasses supérieures (50 à 59) sont également marquées par la préémi-nence de pays de l’UE. Le reste de l’Europe communautaire s’en tire ho-norablement et ne paraît pas moins mondialisé selon cet indice synthé-tique que l’Amérique du Nord. Les pays de l’Union européenne dans leur ensemble sont donc les plus engagés dans la mondialisation.
Mais l’Union européenne en tant qu’organisation internationale n’estpas en reste : elle apparaît aussi comme l’un de ses acteurs majeurs.
4. Un acteur vertueux de la mondialisation
L’Union européenne est d’abord ce qu’on appelle une puissance norma-
tive : cela veut dire qu’elle joue un rôle pilote dans la fixation de normes(règles juridiques ou standards de fabrication) non seulement et bien entendu, à l’intérieur de l’Europe communautaire, pour en favoriser l’in-tégration, mais aussi au niveau international. Dans un contexte de mon-dialisation, l’UE ne peut en effet faire cavalier seul et adopter des normespropres qui la placeraient en difficulté par rapport à la concurrence depays moins regardants sur le travail des enfants par exemple, ou moinsscrupuleux en matière de qualité des produits. C’est pourquoi l’UE joueun rôle très actif dans la négociation puis la fixation de normes mon-diales dans de nombreux domaines clés : protection de l’environnement,lutte contre le réchauffement climatique, protection du consommateur,normes industrielles et technologiques (les téléphones portables, par exemple), sécurité alimentaire, normes sanitaires, droit du travail, etc.Elle s’efforce aussi d’agir dans le sens d’une régulation des échanges
mondiaux au sein de l’OMC, préférant une libéralisation négociée des x
échanges aux risques de guerres commerciales.
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22 Séquence 9 – HG11
L’Union européenne est donc un acteur non négligeable d’une mondiali-
sation positive qui tire le reste du monde vers le haut. Même quand ellene peut faire accepter son point de vue aux autres nations, l’UE n’hésite pas à montrer la voie la plus vertueuse. Par exemple, elle a maintenu des objectifs de réduction des émissions des gaz à effet de serre (causesdu réchauffement climatique) pour 2020 plus ambitieux que le reste du monde.
Les efforts de l’Union européenne font partie intégrante de la stratégie
de développement durable qu’elle a adopté, « Europe 2020 » (doc. 18).
Les trois priorités de la stratégie « Europe 2020 »
Une croissance
intelligente consiste à
développer une économie
fondée sur la croissance
et l’innovation
Une croissance
durable promeut une
économie plus efficace
dans l’utilisation de
ressources, plus verte
et plus compétitive
Une croissance
inclusive encourage
une économie à fort
taux d’emploi favorisant
la cohésion sociale
et territoriale
Source : Commission européenne, in Panorama Inforegio,
n° 36, hiver 2010-2011.
L’Union européenne vise une croissance durable car fondée sur l’innova-tion et la formation (« l’intelligence »), soucieuse d’inclusion sociale (lecontraire de l’exclusion du marché du travail des groupes et des indivi-dus des plus fragiles) et de cohésion économique et territoriale (moins d’écarts entre États membres et entre régions européennes) et écolo-gique. L’Union européenne entend par exemple accroître ses efforts de recherche en matière d’énergie renouvelable et d’industries propres.
Document 18
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23Séquence 9 – HG11
Elle s’efforce aussi de préserver un modèle socio-économique : l’écono-
mie sociale de marché tente de combiner vertus du marché et souci de la cohésion sociale, ce que l’ancien président de la Commission euro-péenne Jacques Delors avait résumé par la formule : « la concurrence qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit ».
L’Union européenne agit aussi pour défendre ses valeurs à travers lemonde : les droits de l’homme, la démocratie, la coopération et le mul-
tilatéralisme (c’est-à-dire le contraire de la prédominance d’une seule puissance) auquel l’Euro contribue face à la domination historique dudollar américain. Au-delà de la promotion de son modèle, elle contri-bue directement au développement des pays du Sud en tant que premier donateur mondial d’aide. Elle devrait faire évoluer la Politique agricole commune dans un sens plus favorable aux agricultures des pays pauvresen rapprochant les prix agricoles du marché européen, très soutenus, des prix mondiaux et en abaissant les barrières douanières protégeantles exploitations européennes des importations de pays tiers.
Elle vient au secours des régions du monde en crise : Haïti (séisme), ter-ritoires palestiniens et Darfour (guerre et sous-développement). Elle sou-tient les processus de paix dans le monde (Géorgie, Liban…), elle défend la démocratie par des missions d’observation électorale (Côte d’Ivoire,Burundi, Soudan…), elle soutient les droits de l’homme (prix Sakharov),elle assure la stabilisation de son environnement géopolitique par la Po-litique européenne de voisinage.
L’Union européenne n’est toutefois pas exempte de faiblesses sur la
scène internationale : elle reste très dépendante sur le plan énergétique (hydrocarbures du Moyen-Orient, gaz russe). Malgré la désignation d’unprésident du Conseil européen (Herman Van Rompuy) et d’une hautereprésentante de l’UE à la tête d’un nouveau service diplomatique (Ca-therine Ashton), l’Union européenne ne parle pas toujours d’une seulevoix et peine parfois à faire prévaloir ses vues face aux grandes puis-sances (Etats-Unis, Chine, Russie). Ce n’est pas non plus une puissancemilitaire. Face aux États-Unis et à la Chine, l’UE reste une puissance desecond ordre sur le plan des relations internationale.
Le document 19 présente une vue synthétique de l’intensité et desformes du rayonnement de l’Union européenne dans le monde.
L’influence planétaire de l’Union européenne
(+ la Norvège et la Suisse) (2000)
Vous consulterez la carte en couleurs dans l’annexe cartographique
(doc.14, p. 19).
L’indice de rayonnement mondial établi par les auteurs prend en considé-ration les facteurs suivants : bonne accessibilité à l’Union européenne ;partage d’une langue et d’une histoire communes ; forte dépendance visà vis de l’UE pour les échanges commerciaux et la desserte aérienne ;moindre développement et moindre vieillissement que l’UE. Les pays
Document 19
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24 Séquence 9 – HG11
remplissant la majorité de ces critères ont un indice positif, les autres un score négatif.
On peut voir que d’après cet indice l’Union européenne rayonne parti-
culièrement en Afrique du Nord et de l’Ouest, en Turquie, en Russie et dans les Balkans occidentaux (ex-Yougoslavie). D’une façon générale, l’Afrique est le continent qui a la plus forte proximité relationnelle et la plus grande dépendance à l’égard de l’Union européenne et notamment avec les anciennes puissances coloniales. En revanche, les liens avec la Chine et plus largement avec l’Asie orientale et l’Océanie sont ténus. Curieusement, l’Amérique du Nord et du Sud sont éloignés de l’Union européenne d’après cet indice composite, alors que les relations écono-miques et les flux de marchandises sont forts. Mais l’indicateur donne avant tout une image des régions sur lesquelles l’Union européenne exerce son influence, d’où la place des pays du Sud.
Une façade maritime mondiale : la « Northern Range »
L’expression « Northern Range » (en français, « Rangée septentrionale (du Nord) ») désigne la succession majeure de ports de fort tonnage sur le littoral de l’Europe du Nord-ouest, depuis Le Havre dans l’estuairede la Seine jusqu’à Hambourg au débouché de l’Elbe, en Allemagne, g
long chapelet s’égrenant sur la Manche et la Mer du Nord. La carte des transports de marchandises dans l’UE montre que c’est de loin la prin-
cipale concentration portuaire de l’Union européenne (et du continent européen), bien plus puissante que la façade maritime de Méditerranéeoccidentale, d’Algésiras (Espagne) à Gênes (Italie). Le document 20, de source portuaire vous permet de localiser les principaux ports de l’Union européenne d’après leur trafic de marchandises.
Localisation des plus grands ports de l’Union européenne
B
Document 20
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25Séquence 9 – HG11
1. Une façade maritime d’enverguremondiale
Le document 21 permet de mesurer la place éminente de la Rangée duNord dans la hiérarchie portuaire de l’Union européenne.
Le trafic des douze premiers grands ports de l’Union européenne et de
Dunkerque en 2010 (millions de tonnes)
Source : Port de Rotterdam.
Dunkerque occupe la 16e place.
� Parmi les plus importants ports de l’UE, quels sont ceux faisant partiedu Northern Range ?
� À quelle place se situent les ports de la Rangée du Nord ?
� Que vous inspire la comparaison entre le trafic de Rotterdam (près de430 millions de tonnes) et celui de Marseille, premier port méditerra-néen de l’Union européenne (86 millions de tonnes) ?
� Sont localisés sur la façade du Northern Range les ports suivants, dusud vers le nord : Le Havre et Dunkerque (France), Zeebruges et Anvers (Belgique), Rotterdam et Amsterdam (Pays-Bas), Brême et Hambourg (Allemagne). Chacun de ces pays dispose donc de deux grands ports.
Document 21
500
450
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Anvers
Hambourg
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Marseille
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Questions
Réponses
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26 Séquence 9 – HG11
� Les ports de la Rangée du Nord occupent les premiers rangs : les quatre premiers, avec Rotterdam figurant loin devant les autres, mais aussi le 7e et le 8e (Le Havre et Brême). Six des dix plus grands ports de l’Europe des 27 sont ainsi situés sur cette côte longue d’un millier de kilomètres environ.
� Rotterdam surclasse les autres ports européens. Son trafic est exacte-ment cinq fois supérieur à celui de Marseille, premier port de l’Union européenne en Méditerranée. Ce rapport symbolise l’écart entre les ports du Northern Range et leurs rivaux de l’Europe méditerranéenne.
Mais les différences sont également importantes entre les ports de la Rangée du Nord eux-mêmes (doc. 22).
Répartition du trafic entre les principaux ports du Northern Range
(2010)
Rotterdam 37%
An
vers 1
6%
Le Havre 6%
Brême 6%
Amsterdam 8%
Ham
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11
%
Zeebruge 4%
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2%
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ven
2%
Gro
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%
Dunkerque 4%
ouest, sachant que le trafic cumulé des principaux ports du Northern Range s’est élevé à 1 137 millions de tonnes en 2010. Rotterdam, long-temps premier port du monde, conserve le 4e rang au niveau planétaire.Le trafic par pays se répartit de la façon suivante : 49 % pour les Pays-Bas, 22 % pour la Belgique, 19 % pour l’Allemagne et 10 % pour la France. Nous avons déjà constaté le faible poids des ports français au chapitre « La connexion inégale du territoire français à l’Europe et au monde ».
Mais c’est le trafic de conteneurs, le plus rémunérateur, qui est le plus si-
gnificatif pour hiérarchiser les ports. Les écarts sont beaucoup plus nets.f
Document 22
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27Séquence 9 – HG11
Répartition du trafic de conteneurs entre les principaux ports
du Northern Range (2010)
Hambourg
20%
Brême
13%
Le Havre
6%Zeebruge
7%
Anvers
26%
Rotterdam
28%
Le trafic de six ports (dont Dunkerque avec 1,6 million de tonnes et Ams-terdam avec 0,8 million de tonnes) est insignifiant ou nul, de sorte qu’ilsn’ont pas été représentés. devient ici négligeable. On s’aperçoit que le trafic est cette fois clairement dominé par les quatre premiers qui réali-sent 87 % du total. Rotterdam et Anvers effectuent à eux seuls 54 % du tonnage et les trois quarts avec Hambourg. Le Havre, pourtant bien placéà proximité de Paris au débouché d la vallée de la Seine, ce qui en faitle principal port maritime français, ne réalise qu’une part modeste deséchanges conteneurisés. Les chiffres du port de Rotterdam sont le refletde son avancée sur ses concurrents européens (doc. 24).
Le port de Rotterdam en chiffres (2010)
Source : Port de Rotterdam.
Cela dit, la Rangée du Nord n’est plus la première façade maritime du
monde : son trafic est désormais largement dépassé par la Chine dont les deux premiers ports, voisins l’un de l’autre, Shanghai et Ningbo-Zhous-
Document 23
Document 24
Nombre d’employésNombre d’employés 1 200
SuperficieSuperficie10 500 hectares (un hectare couvrant à peu près la superficie
d’un stade de football)
LongueurLongueur 40 km environ
Emplois directement induits Emplois directement induits
par l’activité portuairepar l’activité portuaire90 000
Fréquentation annuelleFréquentation annuelleenviron 34 000 navires de mer et 100 000 péniches ou convois
poussés sur les voies navigables
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28 Séquence 9 – HG11
han, manipulent à eux seuls un tonnage supérieur de 140 millions de tonnes au sien. Les ports chinois trustent d’ailleurs 10 des 15 premières places portuaires du monde. Anvers, 2e port européen, n’est pour sa partque 19e port au niveau mondial. Ces chiffres montrent la mondialisation
du commerce maritime et relativisent la place du Northern Range.
Cela étant, l’alignement portuaire reste impressionnant : cette façademaritime reste la seconde du monde et elle entretient des relations avec toutes les autres, comme l’indique les zones avec lesquelles commerce le port de Rotterdam (doc. 25).
Répartition géographique du trafic de Rotterdam (2009)
On observe qu’aucune région du monde n’est délaissée par le port deRotterdam, que ce soit pour les produits arrivant de l’extérieur (à gauche) ou ceux qu’il expédie (à droite). Asie (orientale surtout et Moyen-Orient)et Afrique sont en bonne place. Mais si l’Europe représente l’essentiel
du trafic, c’est parce que le port de Rotterdam redistribue dans le monde des marchandises qui lui arrivent d’autres ports maritimes et fluviaux européens de même qu’il réexpédie par cabotage (trafic maritime cô-tier) et par voies navigables intérieures les biens qui lui arrivent depuisle reste du monde. Ce port a donc une fonction de hub, c’est-à-dire de plaque tournante réacheminant vers d’autres ports européens une partie des marchandises lui arrivant du reste du globe et collectant des biens envoyés par d’autres ports d’Europe pour qu’il les expédie ensuite vers d’autres continents. Le port de Rotterdam peut ainsi se prévaloir d’être la « porte d’entrée » de l’Europe (doc. 26).
Document 25
EUROPE44,8%
EUROPE48,2%
AFRIQUE12,9%
AMÉRIQUE19,1%
OCÉANIE1,8%
ASIE17,1% ASIE
29,3%
AMÉRIQUE12,3%
AFRIQUE5,7%
4,2%4,4%
OCÉANIE0,3%
Entrées Sorties
Redistribution intercontinentale
Redistribution intercontinentale
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29Séquence 9 – HG11
Rotterdam, porte d’entrée de l’Europe
Cette carte simplifiée a été réalisée à des fins publicitaires par les entre-prises implantées dans le port de Rotterdam. Elle cherche à montrer que ce dernier est le point d’aboutissement des grandes routes maritimes
en provenance de Méditerranée et de l’Atlantique (et au-delà de la Mer Rouge, de l’Océan indien et du Pacifique). C’est donc la principale porte
d’accès des marchandises arrivant dans l’Union européenne, qu’elledistribue ensuite sur le continent, notamment vers les régions les pluspeuplées (en gris). Le cercle gris cherche à montrer que Rotterdam est capable de desservir le cœur de l’Union européenne ainsi que la Banane
bleue (la mégalopole européenne), également figurée.
La prééminence du Northern Range s’explique donc à travers cet exemplepar sa situation à l’interface entre le monde et la partie la plus active de l’Union européenne, à savoir l’espace rhénan (région située le long du Rhin, de son débouché sur la mer du Nord aux Pays-Bas jusqu’à la Suisse) et, plus largement, la partie continentale de la mégalopole, cœur de l’Europe la plus développée, qui court de l’Angleterre du Nord au nordde l’Italie.
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Document 26
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30 Séquence 9 – HG11
2. Un arrière-pays considérable
Le document 27, provenant également du port de Rotterdam, fait valoir son excellente situation en Europe.
« Rotterdam, porte d’entrée de l’Europe »
Son titre – « Le port de Rotterdam, principal port de l’Europe » – trouvesa justification dans la photographie qui montre une superbe voie d’eau dédoublée, très large, l’étendue des terrains de stockage disponibles et la longueur des quais. La carte complète la précédente en figurant, outre la Banane bleue et les zones peuplées, les principales métropoles ouest-européennes et en précisant les populations desservies dans un rayon donné. On voit que 160 millions de personnes vivent à moins de 500 km et 730 millions en deçà de 1 300 km. C’est évidemment un mar-
ché énorme pour Rotterdam.
L’argument semble être valable pour l’ensemble des autres ports du Nor-thern Range (doc. 28).
Document 27
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31Séquence 9 – HG11
Hinterlands possibles des principaux ports européens
Sur cette carte, on identifie les arrière-pays (ou hinterlands) théorique-ment envisageables pour un certain nombre de ports européens, c’est-à-dire les zones de redistribution des marchandises débarquées et de collecte des produits expédiés par mer. Les figurés indiquent ainsi leszones terrestres situées dans un rayon de 500 km autour de ces ports,ils mentionnent également les densités de population qui permettentd’évaluer les marchés correspondants et rappellent les modes de trans-port terrestre de marchandises les plus économiques en fonction de la distance à parcourir. Les différents ports du Northern Range apparais-sent sensiblement aussi bien situés les uns que les autres compte tenu de leur grande proximité géographique, notamment entre Dunkerque et Amsterdam, distants de seulement 300 km. Cette carte confirme doncque les ports du Northern Range sont bien placés pour desservir le
Centre de l’Union européenne, l’arrière-pays des ports méditerranéens paraissant moins densément peuplé, sauf pour les ports italiens. Dis-poser d’un volume de clientèle à proximité ne suffit cependant pas pour assurer un trafic portuaire important. Encore faut-il être bien relié à son
hinterland. Ce sont les deux arguments de Rotterdam pour vanter sonport (docs. 29 et 30).
Document 28
Mer
du
Nord
Océan
Atlantique
Mer
Méditerranée
LE HAVREANVERSROTTERDAM
BRÊME
MARSEILLEGÊNES
LA SPEZIA
BARCELONE
HAMBOURG
30 65 120 240 400
Densité de population (hab./km2)
Aires d’influence des ports (500 km)
Nord
250 km
avantage route < 500km
avantage fer > 500km
avantage fleuve > 300km
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32 Séquence 9 – HG11
Les atouts du port de Rotterdam
Rotterdam, la voie d’accès idéale au marché européen
Rotterdam dessert un arrière-pays de plus de 150 millions de consom-
mateurs vivant dans un rayon de 500 kilomètres autour de Rotterdam, et
500 millions de consommateurs dans toute l’Europe. C’est un marché gi-
gantesque, représentant un pouvoir d’achat de 600 milliards de dollars.
Le marché européen est accessible à partir de Rotterdam par cinq modes
concurrents : la route, le rail, la navigation fluviale, la navigation côtière
et par conduite (canalisation souterraine comme les oléoducs pétroliers
ou les gazoducs). Les marchandises arrivant le matin à Rotterdam peu-
vent être, par exemple, acheminées l’après-midi même en Allemagne, en
Belgique, en France ou en Grande-Bretagne. À partir de Rotterdam, tous
les grands centres industriels et économiques d’Europe occidentale peu-
vent être atteints en moins de 24 heures.
L’un des principaux avantages de Rotterdam est son emplacement sur
l’estuaire de la Meuse et du Rhin. Cela permet un transport efficace et
économique par voie navigable jusqu’au cœur de l’Europe. L’axe de la
Betuwe est une nouvelle ligne de fret ferroviaire de 160 km de long qui
relie directement Rotterdam à l’Allemagne. Des feeders et autres bateaux
de cabotage connectent Rotterdam par la mer à plus de 200 ports euro-
péens, souvent avec plusieurs départs par jour. Le cabotage constitue
une alternative de plus en plus importante au transport de marchandises
sur les routes encombrées d’Europe. Sous terre, Rotterdam a des liens
directs avec les principaux centres industriels d’Europe du Nord-Ouest.
La conduite est un mode de transport idéal pour les produits chimiques
en vrac, le pétrole brut et produits pétroliers. Malgré tout cela, le camion
reste indispensable, en particulier quand il s’agit de transport à courte
distance et pour la livraison porte-à-porte.
Source : Port de Rotterdam http://www.portofrotterdam.com/en/Port/port-in-
general/Pages/hinterland-connections.aspx
� Dans quel but ce document a-t-il été rédigé ?
� Quel est le premier atout du port mis en avant ?
� Cet argument est-il valable ?
� Quel est le second grand argument développé ?
� Ce texte provient du site Internet des autorités portuaires de Rotter-dam. Il vise à assurer la promotion du port en en montrant les avan-tages pour d’éventuels utilisateurs. C’est donc un document à carac-tère promotionnel.
Document 29
Questions
Réponses
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33Séquence 9 – HG11
� Le premier atout mis en avant est celui de la clientèle : proche (150 mil-lions à moins de 500 km), nombreuse et riche (pouvoir d’achat).
� Cet argument est valable d’une façon générale car beaucoup de pro-duits consommés sont importés, essentiellement par mer. Il est per-tinent dans le cas de Rotterdam comme on a pu le constater sur les documents 18 et 19. On pourrait ajouter que cette population abon-dante produit également des biens exportables également par mer. Letexte mentionne d’ailleurs l’accessibilité de « tous les grands centresindustriels et économiques d’Europe occidentale ». Les documents 27 et 29 montrent que Rotterdam est effectivement proche des régionsles plus actives de l’Union européenne.
� L’autre argument majeur avancé porte sur la qualité de la dessertede cette clientèle. Cet argument se décompose en plusieurs points :la rapidité de la distribution, grâce à la faiblesse des distances ; ladiversité des modes de transport disponibles ; la concurrence entreeux, ce qui sous-entend la possibilité de choisir le plus performant et de faire baisser les prix en faisant jouer cette concurrence ; le faiblecoût de certains de ces modes et leur vitesse (« transport efficace etéconomique » à propos du rail) ; leur fiabilité, notamment pour le railet le cabotage par rapport aux routes congestionnées ; enfin, la flexibi-lité et la souplesse pour le mode routier. En somme, on présente Rot-terdam comme un port géographiquement très bien placé au cœur dumarché européen et assurant de bonnes liaisons avec cet hinterland.Ces éléments sont particulièrement valides dans le cas de Rotterdammais ils sont pertinents aussi, à un moindre degré, pour les autresports de la Rangée du Nord.
Reste à vérifier si les atouts mentionnés dans ce texte sont effectifs, enparticulier la qualité de la desserte de l’hinterland (doc. 30).
Cet autre document de source portuaire permet de vérifier que le port deRotterdam est excellemment relié à l’un des plus imposants réseaux de
canaux du monde. La plupart des voies d’eau figurées sur la carte sont à grand gabarit. Ce gabarit européen permet la circulation des pénichesde 1 350 tonnes et de gros convois poussant des barges (voir le chapitre« La connexion inégale du territoire français à l’Europe et au monde »).Certains de ces itinéraires navigables empruntent de grandes vallées flu-viales : Rhin, Meuse, Escaut, Danube, Main, Elbe, Ems, Moselle, etc. Onpeut même rejoindre la Mer Noire à partir de Rotterdam et des ports du Northern Range par des canaux à gabarit européen et par le Danube.
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34 Séquence 9 – HG11
Les voies navigables reliées au port de Rotterdam
Source : Port de Rotterdam.
Le document 31 donne l’exemple d’un autre port de la Rangée du Nord, Hambourg, très bien servi par l’accessibilité d’un vaste hinterland et d’un important avant-pays.
La desserte de l’arrière-pays et de l’avant-pays du port de Hambourg
Document 30
Rotterdam
Document 31
Paris
Zürich
Munich
Salzbourg
VienneBratislava
Krakovie
Budapest
Belgrade
Sofia
Bucarest
Sarajevo
ZagrebLubjana
Londres
BruxellesAnvers
Rotterdam
Amsterdam Brême
Rostock
Kiel
Arhus
Kopenhague
Kaliningrad
Vilnius
Danzig
Memel
Berlin
Dresde
Bâle
Milan
BologneNice
Toulouse
Helsinki
Tallinn
Riga
Stockholm
Göteborg
Malmoe
Oslo St. Petersbourg
Moscou
Minsk
Brest
Kiev
Prague
FrankfortNuremberg
CologneDüsseldorfDuisbourg
Hambourg
Varsovie
Trains directs
Lignes de cabotage
Voies navigables intérieures
Liaisons transbaltiques
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35Séquence 9 – HG11
L’avant-pays désigne l’espace maritime de redistribution des marchan-dises par cabotage vers d’autres ports voisins (le feedering ou « alimen-tation » par des navires de petite mer appelés feeders). On constatequ’Hambourg réachemine les marchandises qui lui arrivent d’outre-Europe vers des ports secondaires de la Mer Baltique qui alimententégalement en retour son trafic intercontinental de haute mer et l’ache-minement terrestre des produits qu’ils y débarquent. Hambourg assuredonc l’interface entre l’Europe du Nord et le reste du monde. Il dispose également d’un arrière-pays ferroviaire impressionnant couvrant toutel’Europe centrale et une large partie de l’Europe occidentale et orientale,au-delà des limites de l’Union européenne.
Cet exemple confirme l’avantage décisif que constitue une bonne si-
tuation géographique exploitée par des infrastructures de transport
denses et efficaces, comme le montre le cas des convois ferroviaires de fret reliant directement les villes mentionnées plusieurs fois par jour.
Le document du cours « La connexion inégale du territoire français àl’Europe et au monde » avait montré aussi combien les ports de la Ran-gée du Nord induisent un trafic international de poids lourds dans toute la partie centrale de l’Europe, avec une circulation intense sur les axesnord-ouest/sud-est et nord-sud.
Le document suivant montre à son tour à quel point les ports du NorthernRange polarisent les communications dans toute l’Union européenne etsur l’ensemble du continent (doc. 32).
3. Les défis de l’expansion portuaire
Le formidable accroissement du commerce maritime mondial pousse lesgrands ports du globe à s’agrandir (doc. 33).
Comment le succès portuaire exige de nouvelles surfaces :
le port d’Anvers par lui-même
Anvers : Un port de classe mondiale
Anvers est le deuxième plus grand port en Europe pour le fret maritime
international et le dixième dans le monde. Sa position centrale dans le
Nord-ouest de l’Europe et ses excellentes connexions avec les plus im-
portants centres d’industrie et de consommation en Europe en ont fait
un maillon très important dans la chaîne du commerce international. (...)
Le port est le leader européen pour l’acier, les fruits, le bois, le café et le
tabac. Plus de 200 entreprises de transport (sont) basées à Anvers (…).
De nombreuses sociétés de manutention assurent chaque année le trafic
(…) de plus de 14 800 navires de mer et de 57 000 barges qui font escale
dans le port, où 160 km de quais sont disponibles pour leur chargement
et déchargement. Le port compte plus de 5,4 millions de mètres carrés
d’espaces de stockage couvert, plus que tous les ports voisins réunis.
(...) le port est beaucoup plus qu’un simple point de chargement et de
Document 32
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36 Séquence 9 – HG11
déchargement : ici, les marchandises sont également stockées, recon-
ditionnées, distribuées et mises à disposition pour le transport vers leur
destination finale.
Grâce à son énorme capacité de stockage, le port est comme le « super-
marché de l’Europe », où tous les types de produits disposent de la ma-
nutention et du stockage spécialisés dont ils ont besoin.
� Ce texte est-il de même nature que le document 19 ?
� Quels sont les arguments de promotion analogues à ceux développés par Rotterdam ?
� Quel avantage spécifique font valoir les autorités portuaires anver-soises ?
� Oui, ce document extrait du site Internet du Port d’Anvers a égale-ment une fonction promotionnelle ; il s’agit d’attirer investisseurs, chargeurs et armateurs (ceux qui affrètent les navires) à Anvers plutôt qu’ailleurs.
� Les avantages mis en avant par Anvers sont analogues à ceux de Rot-terdam : situation géographique au cœur de l’Europe, proximité des centres industriels et des lieux de consommation, qualité des liaisons, ampleur du trafic comme témoin de l’attractivité internationale d’un port qualifié de « classe mondiale ».
� Le texte insiste sur l’importance des surfaces disponibles pour la ma-nutention des produits (longueur des quais), pour l’entreposage et plus généralement pour la manutention et la transformation des pro-duits transitant par le port. C’est une façon de montrer que le port a les capacités de développement nécessaires pour répondre à une de-mande croissante. Le port suggère que ses possibilités foncières (les surfaces disponibles) sont bien supérieures à celles des concurrents voisins. Présentée comme une spécificité, cette disponibilité en ter-rains susceptibles de satisfaire tout besoin d’expansion laisse donc entendre que c’est loin d’être le cas dans les autres ports du Northern Range.
Le document 33 permet de confronter le discours promotionnel des res-ponsables portuaires d’Anvers à la configuration actuelle du port.
Questions
Réponses
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37Séquence 9 – HG11
Vue aérienne d’une partie du port d’Anvers
Source : Port d’Anvers.Source Port d’Anvers
La photographie aérienne frappe d’abord par l’importance des surfacesvouées à la manipulation et au stockage des marchandises, en l’occur-rence des conteneurs. La vue suggère aussi une organisation très ration-nelle et efficace : alignement méthodique, grandes grues montées sur rail pour glisser d’un navire à l’autre, intermodalité (voies ferrées et wa-é
gons à droite permettant le passage du transport maritime au rail), suc-cès (nombre de navires). L’entrée du port est très large et donne direc-tement sur la mer. Enfin, des surfaces importantes restent disponibles pour tout agrandissement des surfaces d’entreposage.
D’autres ports de la Rangée du Nord ne disposent pas des mêmes atouts.C’est le cas apparemment de Rotterdam, le grand concurrent d’Anvers(doc. 25 et 26).
4. Une concurrence très vive pour l’espace
Un trafic d’une telle envergure géographique et d’une telle intensité ne va pas sans difficultés, d’autant que la mondialisation accroît sans cesseles échanges mondiaux et donc le trafic maritime international. Le pro-blème majeur du port de Rotterdam est le manque d’espace et la com-pétition face aux espace urbanisés, agricoles et aux réserves naturelles.
Activités agro-alimentaires et portuaires sont donc en compétition pour un sol rare, mais les unes comme les autres envoient circuler sur lesroutes néerlandaises nombre de camions délestant le port de Rotterdamet exportant tomates ou fleurs vers le reste de l’Europe. De toutes lesmarchandises entrant dans le port de Rotterdam, la moitié est traitée et transformée par les industries et centrales thermiques (pour l’électricité)
Document 33
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38 Séquence 9 – HG11
sur place. Le reste est distribué par toutes sortes de modes de transport figurés sur cette carte. La diversité des modes de transport disponibles et l’étendue des réseaux terrestres jusqu’aux limites de l’Europe sont tout à fait frappantes. La densité des lignes de cabotage ne l’est pas moins.
La vocation logistique des Pays-Bas est donc soumise à rude épreuve.
Le document 34 révèle les inquiétudes des autorités du port de Rotter-dam à cet égard.
Les craintes de saturation du port de Rotterdam
Source : Bas Janssens, S B J The Port of Rotterdam : challenges and opportunities Th P f R d h ll d i i
in the hinterland, document cité.
Document 34
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39Séquence 9 – HG11
« Où en sommes-nous maintenant ? », s’interroge Bas Janssens. « En pleine congestion ! », répond ce responsable portuaire, illustrant par une photographie éloquente les difficultés de circulation dues aux en-combrements. Non seulement les routes et autoroutes censées desservir l’immense port de Rotterdam, situé dans un petit pays très dense et dans une agglomération de six millions d’habitants (la Randstad Holland qui compte aussi Amsterdam, La Haye et Utrecht), sont paralysées par les embouteillages chroniques qui le menacent d’asphyxie, mais le port lui-même, victime de son succès, manque de surfaces nécessaires à son expansion. On voit en effet sur la photographie aérienne l’importance des superficies qu’exige un port de cette dimension : port charbonnier à gauche, port à conteneurs au centre, dépôt pétrolier à droite. La vue donne pourtant l’impression de disponibilités foncières, notamment dans le fond à droite. C’est effectivement le cas puisque la photographie est vraisemblablement prise à la sortie du port actuel, à l’ouest de Hoek van Holland, tout à l’extrémité ouest du port, dans une extension appe-lée Maasvlakte (doc. 28).
Maasvlakte (qui signifie « plaine de la Meuse ») est la réponse du port de Rotterdam à ses perpétuels besoins en surfaces nouvelles qui exigent de procéder constamment à l’aménagement de nouvelles installationspour éviter l’engorgement. Ce n’est pas un polder (terrain conquis sur r
la mer situé sous le niveau marin, à l’abri de digues et dont l’eau estpompée en permanence pour éviter l’inondation et la submersion). Ici, il s’agit d’atterrissements, c’est-à-dire qu’on comble la mer pour aménager de nouveaux terrains par-dessus. Maaslvlakte s’avérant déjà insuffisant, une nouvelle extension a été programmée, Maasvlakte 2, plus à l’ouestencore et plus avant sur la mer.
L’agrandissement pharaonique du port de Rotterdam sur la mer :
Maasvlakte I et II
Source : Port de
Rotterdam.
Document 35
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40 Séquence 9 – HG11
La photographie donne une idée de l’énormité des travaux de terrasse-ment engagés au prix d’investissements gigantesques (3 milliards d’Eu-ros) justifiés par le maintien de la compétitivité du port de Rotterdam. On voit à droite le débouché de la pénétrante navigable formant l’axe principal du port hollandais. Au second plan à droite, l’avant-port Maas-vlakte 1. Si on compare cette vue avec la photo du bas du document 34 sans doute antérieure, on constate que l’espace est déjà largement occupé par des dépôts pétroliers et des zones industrielles. À gauche, Maasvlakte 2, la seconde génération de ce futur port entièrement ar-tificiel dont l’entrée en service est programmée pour 2013 et qui seraentièrement opérationnel en 2030. On en devine les futurs bassins amé-nagés sur un substrat sableux qui exigera des dépenses considérables, en particulier, la protection contre les tempêtes et les fortes marées de la mer du Nord. Les terrains sont d’ores et déjà affectés aux entreprises industrielles et logistiques, ce qui montre l’importance de la demande. Les noms prévus pour les futurs bassins illustrent l’ambition mondiale de cette nouvelle infrastructure (port du Yang Tsé, port du Mississippi).
Enfin, pour remédier à la saturation prévisible d’un réseau routier déjà congestionné et tendre vers un développement plus durable écologique-ment, une réorientation modale est envisagée (doc. 36).
La réorientation modale désigne la programmation d’un changementde mode de transport, par exemple au profit du plus économique. Ici, l’objectif affiché par les responsables portuaires de Rotterdam répond à d’autres préoccupations : il s’agit de soulager des voies routières su-rencombrées au profit de modes de fret également plus écologiques :la navigation intérieure par barge et la voie ferrée. Les objectifs affichés peuvent paraître modestes vu l’horizon considéré (un quart de siècle), mais l’inertie est forte en la matière : modifier les usages suppose de lourds investissements ainsi qu’une meilleure attractivité en termes de coût alors que le camion a pour lui son faible prix et sa flexibilité. De plus, le document 28 indique que la voie d’eau n’est concurrentielle pour le moment que pour des trajets supérieurs à 300 km et le rail au-delà de 500 km. Encourager un report de trafic de la route vers les autres modessans décourager les utilisateurs potentiels du port est donc un défi de premier ordre que Rotterdam entend relever, démontrant un dynamisme et une capacité d’anticipation qui explique son avance, au-delà des atouts partagés avec les autres ports du Northern Range.
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41Séquence 9 – HG11
L’objectif d’une réaffectation modale du transport terrestre
des conteneurs débarqués à Rotterdam
Source : Bas Janssens, The Port of Rotterdam : challenges and opportunities
in the hinterland, document cité.
��
Document 36
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42 Séquence 9 – HG11
Une aire de relation de l’Union européenne : la MéditerranéeDepuis le 1er janvier 2007, L’Union Européenne est composée de 27r
pays. Si l’Union s’est d’abord constituée avec des pays du Nord de l’Eu-rope, elle s’est ensuite élargie vers le Sud et donc vers des pays riverains de la Méditerranée. On compte ainsi 7 pays méditerranéens dans l’Unionactuelle : La France (1957), l’Italie (1957), la Grèce (1981), l’Espagne (1986), la Slovénie, Chypre et Malte (2004). Parmi les pays officielle-ment candidats : trois sont des pays riverains de la méditerranée : la Tur-quie, la Croatie et le Monténégro. Si c’est trois pays entrent dans l’Union,il ne restera plus que la Bosnie-Herzégovine et l’Albanie pour que tous les pays riverains de la rive nord méditerranéenne soient inclus dans l’Union. C’est dans ce sens que l’on peut parler d’aire ou de territoire. Ici c’est la Méditerranée qui va être le lien entre les pays de la rive Nord et ceux de la rive Sud. L’aire méditerranéenne est une des aires où les hommes se sont le plus affrontés. Cette histoire guerrière débute avec les Égyptiens de Ramsès II qui affrontent les Hittites à la bataille de Qa-desh treize siècles avant notre ère. C’est la première bataille officielle-ment enregistrée, elle a eu lieu à la frontière actuelle de la Syrie et de la Turquie. La Méditerranée est encore aujourd’hui une zone de combats avec le Kosovo ou la bande de Gaza. Elle reste toujours une poudrière, avec le conflit israélo-palestinien.
La Méditerranée fait partie du patrimoine commun de l’humanité. C’est le berceau des trois grandes religions monothéistes (religions juive, chrétienne et musulmane). C’est sur ses rives que sont nés, ainsi que les grands principes du droit, la démocratie, l’urbanisme, l’art occidental, ou plus prosaïquement, l’établissement du crédit bancaire…
Les relations ou les échanges sont donc très importants dans cette aire et l’Union européenne souhaiterait que les liens économiques mais éga-lement culturels, politiques soient renforcés entre les deux rives de la Méditerranée.
1. L’aire méditerranéenne et l’Union européenne
Grâce aux deux prochains documents, nous allons comprendre les en-jeux de ces relations.
Discours de Nicolas Sarkozy, président de la République française
(Tanger 23 octobre 2007)
Mesdames et Messieurs les Ministres
Mesdames et Messieurs,
Je suis venu adresser au Maroc, le salut de la France et redire au peuple
marocain l’indéfectible amitié du peuple français (…) C’est ici que j’ai sou-
C
Introduction
Document 37
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43Séquence 9 – HG11
haité lancer à tous les peuples de la Méditerranée l’appel pressant et so-
lennel à s’unir autour du plus beau et du plus grand des idéaux humains.
En Méditerranée, se décidera une forte décision de l’avenir de l’Europe
et l’avenir de l’Afrique. Car l’avenir de l’Europe, je n’hésite pas à le dire,
il est au Sud. (…)
Ils ont compris qu’à Barcelone en 1995, l’Europe avait pris conscience de
ce qui se jouait pour elle et pour le monde en Méditerranée. Ils ont compris
que le processus de Barcelone, la politique de voisinage de l’Union Euro-
péenne, les coopérations qui se sont tissées entre les pays de la Méditerra-
née occidentale, le Forum Méditerranéen, et toutes les initiatives qui, dans
la recherche, dans l’université, dans l’économie, dans la culture, dans la
santé, dans la lutte contre le terrorisme contribuent à réunir les deux rives
de la Méditerranée, sont les signes qu’une volonté existe. (…)
L’Union de la Méditerranée doit être pragmatique : elle sera à géométrie
variable selon les projets. Comme l’Europe avait commencé avec le char-
bon et l’acier et avec le nucléaire, l’Union de la Méditerranée commen-
cera avec le développement durable, l’énergie, les transports, l’eau. Mais
au contraire de l’Europe qui les avait longtemps oubliés derrière l’écono-
mie, l’Union de la Méditerranée mettra d’emblée au rang de ses priorités
la culture, l’éducation, la santé, le capital humain. Elle mettra au rang de
ses priorités la lutte contre les inégalités et la justice sans lesquelles il n’y
a pas de paix possible.
Le projet que la France propose aujourd’hui à tous les peuples de la Mé-
diterranée de construire ensemble, ce n’est pas un rêve de conquête,
c’est un projet porté par un rêve de paix, de liberté, de justice, un projet
qui ne sera imposé à personne parce qu’il sera voulu par chacun. (…)
Je vous remercie.
Les inégalités de développement dans l’espace méditerranéen en 2009Document 38
250 km
Réal
isat
ion
: Loï
c Ri
vaul
tRé
alis
atio
n : L
oïc
Riva
ult
Nord
79 40 8
Nombre d’habitants(en millions)
Indice de Développement Humain (IDH)
PIB en PPA par habitanten millers de $
24 000 - 33 700 (6)11 500 - 20 000 (7) 4 300 - 11 500 (8)
0.902 - 0.961 (8)0.803 - 0.902 (8)0.654 - 0.803 (6)
© Cned – Académie en ligne
44 Séquence 9 – HG11
� Que propose le Président de la République française aux pays rive-rains de la Méditerranée ?
� En vous aidant du document n° 31, essayez de dégager une typologie qui montre les écarts de développement entre les pays de cette aire.
� Le Président de la République française propose à l’ensemble des pays riverains de s’unir et de travailler sur des dossiers concrets comme l’énergie, l’eau, les transports, la culture… Il propose à ces pays de s’unir, à la manière des pays de l’Union Européenne à partir de 1957(Traité de Rome). Nicolas Sarkozy insiste dans son discours de Tanger sur l’unité du monde méditerranéen. En effet quand on regarde une carte cette unité semble facile à faire (voir le document n° 31). En effet la mer est au milieu des terres, et donc les échanges devraient être facilités entre les pays ou les villes par bateau. Il suffit de penser au voyage d’Ulysse (l’Odyssée) pour comprendre que les hommes de ce territoire peuvent facilement être mis en relation.
� On distingue plusieurs groupes de pays :
Groupe 1 : France, Espagne, Italie, Grèce, Israël et Slovénie. Ces six pays ont un PIB par habitants supérieur à 24 000 $ en PIB/habitant en 2009. Leur IDH est proche de 1 (0,961 pour la France) ce qui témoigned’une bonne santé sociale (systèmes éducatifs et de santé opérants). Dans ce bloc on peut y ajouter deux petits États : Malte et Chypre.
Groupe 2 : Turquie, Croatie, Monténégro, Libye, Liban et éventuel-lement Bosnie Herzégovine, Macédoine et Albanie (qui ont un IDH moyen). Ces 5 premiers pays ont un PIB par habitant compris entre 11 000 et 24 000 $ par habitant. (Turquie : 11 765 ; Croatie : 18 700). On peut mettre dans ce groupe la Bosnie Herzégovine, la Macédoine et l’Albanie car leur IDH est proche de ce groupe (Albanie : 0,818 ; Croatie : 0,875 et Turquie : 0,812)
Groupe 3 : Algérie, Maroc, Tunisie, Égypte, Syrie. Ces 5 pays sont en retard par rapport à l’autre rive. En effet leur PIB/habitant est inférieur à 11 500 $ par habitant et un IDH de seulement 0,600 ou 0,700 ce qui les classent dans les 100e à l’échelle de la planète et montre que les systèmes de santé et éducatifs ne sont pas au niveau des standards européens.
Groupe 4 : Un territoire à part : la Palestine qui n’est pas encore un État constitué.
Grâce à cette typologie on comprend qu’il existe une opposition NordSud entre les deux rives de la Méditerranée. Un Nord avec des pays développés et un Sud en retard. Il existe néanmoins tout un ensemble de pays qui sont entre ces deux blocs, comme la Libye qui grâce au pé-trole dispose d’un PIB par habitants supérieur à ses voisins (14 325 $ par habitant) mais cela ne concerne que 6 millions d’habitants.
Questions
Réponses
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45Séquence 9 – HG11
En 1995, l’UE organise une grande conférence à Barcelone en mettant enavant les thèmes des droits de l’homme, de la lutte contre le terrorismeou de libre-échange avec l’Union Européenne. Plus de 10 ans après cetteconférence, les avancées sont modestes, quelques politiques sont lan-cées dans ce que l’on appelle le processus de Barcelone, comme par exemple dans le domaine de l’environnement (Plan Bleu ou PAM : Pro-gramme d’Action pour la protection et le développement de la régionMéditerranéenne).
C’est pourquoi face à ce maigre bilan, à peine élu Président de la Répu-blique française, Nicolas Sarkozy essaye de relancer la coopération entreles pays riverains de la Méditerranée (Discours de Tanger du 23 octobre2007 : voir le document n° 37) grâce à la construction de l’Union Médi-terranéenne.
Le projet français tel qu’il transparaît dans le discours de Tanger est d’in-viter tous les pays riverains de la Méditerranée à une conférence à Parisen juin ou juillet 2008. L’idée du Président français est de soumettre des projets à cette nouvelle structure et d’avancer sur des cas concrets encopiant les premiers projets de la CEE.
Les pays de l’UE non riverains de la Méditerranée s’étonnent de l’ini-tiative non concertée de la France et des tensions apparaissent entre laFrance et l’Allemagne. Après plusieurs rencontres franco allemandes,la conférence de Paris est organisée le 13 juillet 2008 mais avec tousles membres de l’Union Européenne. C’est la victoire de la diplomatieallemande. La Libye refuse d’y participer à part entière, car Israël seraprésente à cette conférence.
À cette conférence l’UPM est créée. L’appellation officielle est « Proces-
sus de Barcelone : Union Pour la Méditerranée ». Elle compte donc 44membres les 27 de l’UE + 16 pays riverains (voir la carte 32) avec la Ligue arabe en tant que telle (regroupement de 22 pays arabes). Les buts del’UPM sont d’ordre énergétique et environnemental : eau, développe-ment de l’énergie solaire, dépollution de la Méditerranée…
Le siège de l’UPM est installé à Barcelone, en échange le secrétaire gé-néral de l’organisation est issu d’un pays du Sud, le premier secrétaire général est un diplomate jordanien : Ahmad Massa’deh.
Mais l’intervention israélienne dans la bande de Gaza fin 2008 et dé-but 2009, va bloquer le processus d’Union. Les activités sont gelées,de nombreuses réunions ne peuvent se tenir car les pays arabes boy-cottent celles-ci. Face à cet immobilisme, le secrétaire général AhmadMassa’deh démissionne en janvier 2011.
L’UPM semble mal partie, et l’idée de liens politiques entre les deux rives de la Méditerranée est peut être prématurée. Pour autant les gou-vernements de plusieurs pays arabes sont en train de changer avec « leprintemps arabe » et le processus de Barcelone pourrait alors être re-lancé. L’histoire nous dira si cette nouvelle structure pourra contribuer à construire la démocratie et la paix comme a pu le faire l’Union Euro-péenne.
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46 Séquence 9 – HG11
Si les rapprochements politiques sont compliqués entre les pays de larive Nord et ceux de la rive Sud, cela n’empêche pas les relations éco-nomiques ou culturelles de se développer comme nous allons le voir maintenant.
L’Union pour la Méditerranée (UPM) le 13 juillet 2008Document 39
AlgérieMaroc
Mauritanie
Libye
Égypte
IsraëlPalestine Jordanie
Liban
Syrie
Turquie
Chypre
Grèce
Albanie
Monténégro
CroatieBosnie-Herzégovine
Slovénie
Italie
France
Monaco
Espagne
Réal
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Loï
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Les 27 états membres de l’Union Européenne
Les autres états riverains
État observateur
500 km
Mauritanie
Algérie Pays riverains de la Méditerranée
Autres pays
Nord
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47Séquence 9 – HG11
2. Les enjeux Nord-Suddans l’aire méditerranéenne
a. Le pétrole
La découverte de pétrole autour de la Méditerranée va permettre dedévelopper les échanges notamment entre la rive Sud et la rive Nord, comme le montre la carte ci-dessous.
Le pétrole dans l’aire méditerranéenne
La production cumulée des 5 pays producteurs de pétrole est de 213Mt en 2009 (Algérie : 77,6 ; Libye : 77,1 ; Égypte : 35,3 ; Syrie : 18,7 etTunisie : 4,1) et les réserves estimées à 8 300 Mt en 2009. À cela s’ajoutedu gaz avec une production de 149 millions de tonnes équivalent pé-trole (Mtep) et des réserves évaluées à 8 510 Gm3 (milliards de mètrescubes). Ces chiffres représentent seulement 4,7 % des réserves mon-diales de pétrole et 5,6 % de celles du gaz. L’essentiel de la productionpétrolière est issue de la péninsule arabique et de l’Iran (voir sur la carteci-dessus, les oléoducs qui arrivent de cette région et débouchent dansun port méditerranéen : Tripoli au Liban, Ceylan, Adana ou Merzin enTurquie). Même si la production semble modeste par rapport à l’échellemondiale, certains territoires s’individualisent comme le sud de l’Algérie ou encore la Libye. L’avantage de ces sites est leur proximité avec les grands marchés du nord (Espagne, Italie, France, Suisse, Allemagne…)et permettent des exportations faciles (transports par conduites : oléo-ducs, gazoduc puis transports par bateaux : pétroliers ou méthaniers)vers les raffineries européennes.
Document 40
Nord
Hassi Messaoud
Hassi Rmel
Razzak
ArzewSkikda
Tripoli
Ras-al-Arouf
Tobruk
Alexandrie
Haïfa
Tripoli
Ceylan
Adana
Merzin
Casablanca
Séville
Barcelone
Marseille
Trieste
Athènes
Salonique
Hassi Messaoud
Hassi Rmel
Razzak
ArzewSkikda
Tripoli
Ras-al-Arouf
Tobruk
Alexandrie
Haïfa
Tripoli
Ceylan
Adana
Merzin
Casablanca
Séville
Barcelone
Marseille
Trieste
Athènes
Salonique
Champ pétrolifère Raffineries et pétrochimie (>20 Mt)
Exportations d'hydrocarbures
250 kmRéalisation: Loïc Rivault
Oléoduc
Gazoduc
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48 Séquence 9 – HG11
Pour trois pays, le pétrole est devenu vital pour leur économie au point de dépendre fortement des cours de celui-ci et des investissements des multinationales européennes ou américaines : c’est l’Algérie, la Libye et l’Egypte. Mais les zones industrielles liées au pétrole n’ont créé que très peu d’emplois, et les politiques d’industrialisation à partir de l’industrie lourde ont été un échec que ce soit en Égypte ou en Turquie.
Depuis la fin 2010, dans cette aire Sud, de nombreuses protestations, manifestations se sont succédées pour déboucher sur ce que l’on ap-pelle « le printemps arabe de 2011 » avec la révolution en Tunisie qui ont conduit les présidents Ben Ali en Tunisie et Hosni Moubarak en Égypte à quitter le pouvoir. En Libye, le conflit est devenu une guerre civile dou-blée d’une intervention militaire étrangère. Ces trois États sont produc-teurs de pétrole ou de gaz. L’essentiel de leur production est exportée vers le Nord mais les populations civiles n’ont pas vu les « retombées » économiques de ces échanges. C’est sans doute une des raisons des manifestations et protestations.
Mais les principales relations concernent les échanges humains comme on peut le voir avec ces deux exemples.
b. Le tourisme
Cette région méditerranéenne accueille de plus en plus de touristes car le climat est attrayant notamment l’été qui est chaud et sec. Des régions touristiques apparaissent avec un avantage très net aux régions litto-rales.
Le tourisme et ses infrastructures débutent sur le littoral Nord au XIXe siècle comme par exemple sur la Côte d’azur avec l’arrivée des an-glais autour de Nice. C’est au début un tourisme hivernal qui profite de la douceur des températures pendant cette saison. La deuxième vague d’infrastructures se situe à partir de la fin des années 50 et le début des années 60, où les États favorisent des stations touristiques capables d’accueillir des milliers de touristes (voir les exemples de la Grande Motte en Languedoc, Benidorm en Espagne, Rimini en Italie, Djerba en Tunisie…). La saison touristique devient alors l’été et c’est essentielle-ment un tourisme balnéaire qui se développe. En nombre de vacanciers, l’Office Mondial du Tourisme (OMT) estime qu’il y aurait eu 220 millions de touristes dans le bassin méditerranéen en 2009 : 165 millions dans le nord (Espagne, Sud France, Italie…) 17 millions dans le Sud (Tunisie, Ma-roc…) et 41 au Moyen Orient (Egypte, Liban, Syrie, Turquie…). La progres-sion a été fulgurante car l’OMT estime qu’en 1950 les touristes n’étaient que 10 millions.
Ce sont les pays de la rive Nord qui accueillent le plus de touristes no-tamment la France (74 millions de touristes en 2009), l’Espagne (52 mil-lions) et l’Italie (43 millions). Mais depuis plusieurs années le tourisme se développe de plus en plus dans les pays de la rive Sud ; Tunisie : 6,9 millions de touristes en 2009 ou encore l’Egypte avec 11,9 millions en 2009. Ce sont souvent des touristes venant d’Europe du nord (France,
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49Séquence 9 – HG11
Allemagne, pays scandinaves…). Ce tourisme est évidemment dépen-dant des crises politiques de ces pays.
Le tourisme dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée
Le tourisme est devenu un élément essentiel pour l’économie fragile deces pays, ainsi le tourisme rapporte 2,7 milliards de $ à la Tunisie et plusde 10 milliards de $ à l’Egypte en 2009.
L’arrivée du tourisme a bouleversé les paysages. De grandes stationsbalnéaires apparaissent sur le littoral, avec une concentration d’hôtelsimportante : à Hammamet (Tunisie), Charm el Cheikh (Égypte), Antalya (Turquie) ou encore Djerba (Tunisie) comme on peut le voir sur le croquispage suivante.
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Document 41
Mer
MéditerranéeFès
Istanbul
Le Caire
Ankara
Alexandrie
Alep
Damas
Kusadasi
Bodrum
Antalya Alanya
Eilat
Charmel Cheikh
Hurghada
DjerbaMonastirHammamet
Tunis
Kairouan
Rabat
Meknes
Marrakech
Essaouira
Agadir
MAROC
ALGERIETUNISIE
LIBYE
EGYPTE
JORDANIE
SYRIE
TURQUIE
Union Européenne
250 km Ré
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Littoral touristique
Sites et centres d'intérêt culturelà forte fréquentation touristique
Grandes stations balnéaires
1. Arrivées de touristes internationaux par pays
en 2009 (en millions)
25 12 3
2. Les sites touristiques
Flux Nord Sud
Nord
Izmir
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50 Séquence 9 – HG11
La mise en tourisme de l’île de Djerba (sud tunisien)
Djerba est une petite île (514 km²) située au sud de la Tunisie. Elle compte 140 000 habitants. L’île accueille environ un million de tou-ristes par an, dans 135 hôtels qui sont essentiellement concentrés sur les plages orientales de l’île d’Aghir à Houmt Souk au Nord. Les hôtels sont construits face à la mer et ont accès directement à la plage. Face au boom immobilier de la construction d’hôtels (48 hôtels uniquement en1987), on voit apparaître une seconde rangée d’hôtels en retrait de la route et donc plus éloignée de la mer.
Vous pouvez aller observer Djerba et rechercher les sites hôteliers sur la côte Nord et Est de l’île, en allant sur le planisphère virtuel Google Earth, en écrivant Djerba dans la barre de recherche.
Ce secteur du tourisme emploie 76 000 personnes, soit trois fois plus qu’en 1987, mais ce sont en grande majorité des emplois précaires, car saisonniers.
Document 42
Nord
Golfe de Boughrara
Golfe de Gabès
M e r M é d i t é r r a n é e
Plage deSidi Mahrès
Plage dela Seguia
Houmt souk
Ajim
El Kantara
Taguermess
Aghir
Midoun
Cedriane
Mahboubine
Sedouikech
Guellala
El Mey
Er-Riadh
Mellita
Abarda
Mazrane
Jorf
Hassi Jerbi
Sidi Chammakh
53 m
10 km
Ville
Village
Route principale
Hôtel
Golf
Site de plongée
Aéroport international
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51Séquence 9 – HG11
Les infrastructures touristiques continuent de se développer pour ac-cueillir toujours plus de touristes comme les terrains de golf (voir la carteci-dessus), les spas ou la thalassothérapie, les ports de plaisance oumarinas, c’est-à-dire des lotissements ayant un accès direct à la mer. Cesmarinas se transforment souvent en « gated communities », c’est-à-dire en lotissements fermés dont l’accès est contrôlé et où les résidents sont donc des personnes aisées venant de toute l’Europe.
Djerba comme d’autres îles de la Méditerranée : les Baléares (Majorque,Minorque ou Ibiza) ou la Crète, Chypre, est devenue un isolat touristique.C’est un territoire qui dépend d’un autre au point de vue économique. Sidemain les touristes européens sont moins nombreux à partir à Djerba et, par exemple, à profiter de prix cassés vers la Turquie ou la Thaïlande, Djerba perdra des emplois et de la richesse.
Le nouveau gouvernement de Tunisie, issu de la Révolution du Jasmin,essaye de relancer ce secteur qui a beaucoup souffert de l’absence decalme pendant plusieurs mois.
c. Les migrations Sud-Nord
Les écarts économiques et sociaux entre les populations (notammentpar rapport à l’âge et au niveau de développement) sont à l’origine d’unmouvement migratoire entre les deux rives de la Méditerranée. Ce mou-vement est ancien, il dure depuis plus d’un siècle du fait de la domi-nation coloniale imposée par l’Europe à la rive Sud de la Méditerranée.L’Europe a eu un besoin de migrants pendant la Première Guerre mon-diale, dans les années de la reconstruction des années 1920, surtout àpartir de la fin du Second conflit mondial avec la reconstruction d’uneEurope dévastée par la guerre et dans les années des Trente glorieuses.
Plusieurs motivations peuvent donc expliquer le départ de populationsd’un territoire à un autre.
▶ Migration pour trouver un travail
▶ Migration de fuite par rapport à la misère
▶ Migrations forcées : guerres, nettoyages ethniques…
Mais souvent plusieurs causes sont mêlées comme le montre lesexemples récents de migrations forcées de populations originaires duProche-Orient et du Maghreb. Les événements en Libye ont eu pour conséquence de relancer l’immigration clandestine des travailleursd’Afrique subsaharienne fuyant les combats. Une partie de ces migrantsa opté pour tenter sa chance en Europe.
Les migrations se font maintenant clandestines, par les principaux dé-troits et par les routes terrestres depuis l’Asie et les PECO, en contour-nant la Méditerranée.
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52 Séquence 9 – HG11
Les migrations internationales en Méditerranée en 2009
Cette carte résume les principaux courants migratoires vers l’Union européenne. Ces courants sont essentiellement de direction Sud Nord (exemple : Marocains ou Algériens en France, Turcs en Allemagne…) Ce sont souvent des migrations de travail. Ces flux migratoires se font
Document 43
Espace Shengen en 2009
Nombre de morts aux frontièresentre 1997 et 2009
Plus de6 000
Migrations vers l'espace Shengen
de pays riverains de la méditerranée
de l'Afrique subsaharienne
d'Asie du Sud et du Sud Est
Réal
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500 km
Nord
1 500 400
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53Séquence 9 – HG11
dans des conditions périlleuses, ce qui explique le nombre important demorts dans la zone d’interface, notamment dans le détroit de Gibraltar, ou dans le détroit de Sicile entre la Tunisie et la Sicile.
Actuellement La rive sud de la Méditerranée (Maroc, Algérie, Tuni-sie…) sert également d’espace de transit pour les migrants clandestinsd’Afrique noire qui essayent d’entrer dans l’espace Schengen, lequel fonctionne de plus en plus comme une forteresse difficile d’accès.
Les migrants viennent de plus en plus loin : Moyen-Orient, Asie et ilsveulent trouver un emploi dans l’espace Schengen ou au Royaume-Unice qui explique les tensions autour de Calais, ville portuaire française, laplus proche des îles britanniques.
Les conséquences spatiales et sociales de ces migrations sont forcé-ment importantes :
▶ Dans les pays du Nord : ces immigrés et leurs enfants sont souventlogés dans des quartiers défavorisés. Cette mise à l’écart est forcé-ment mal vécue, lorsque le chômage s’installe et que l’absence de perspectives pour les jeunes est la règle, des violences peuvent dé-boucher sur de véritables émeutes urbaines, comme celles de Clichy en octobre 2005.
▶ Dans les pays de départ au Sud : Les revenus des migrants permet-tent de faire vivre une part importante de la population restée au pays.(Un migrant fait vivre entre 7 et 10 personnes restées au pays). Vouspouvez retourner voir sur Google Earth l’île de Djerba, en vous intéres-sant cette fois à l’intérieur de l’île. Vous serez frappé par l’importancedes constructions dans les parcelles agricoles, ce sont des maisonsconstruites par les émigrés. Mais cette migration a un coût pour le paysnotamment quand il s’agit de la migration d’un jeune diplômé. L’Étatlui a financé cinq ou six années d’études supérieures pour le voir partir travailler en France ou en Allemagne. De ce fait, son pays d’origine seretrouve en manque de médecins, de professeurs, d’ingénieurs… C’estle cas notamment en Égypte, où la fuite des cerveaux est très forte versles pays du Golfe arabo-persique.
Ces migrations ont donc souvent pour origine des inégalités de dévelop-pement locales.
L’arrivée de quelques milliers de Tunisiens en Italie et en France au cours de l’année 2011, suite à la « Révolution du jasmin » et à la guerre civilelibyenne montre bien l’acuité des problèmes de voisinage entre les deux rives de la Méditerranée. Pour les migrants, la nouvelle frontière à passer se situe au milieu de la mer, avec tous ses dangers et ses drames. Arriver aujourd’hui en Italie c’est entrer dans l’espace Schengen avec la possibi-lité de trouver un emploi et espérer d’autres conditions de vie.
L’Union Européenne pourra-t-elle continuer à prospérer en laissant de côté les pays de la rive sud ? Ce voisinage entre les deux rives doit tenir
Conclusion
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54 Séquence 9 – HG11
compte de la croissance démographique des pays du Sud, du décalage entre les aspirations des jeunes adultes, éduqués et le plus souvent sans travail. Leur avenir se trouve-t-il dans la perpétuation de l’émigra-tion à destination de l’Europe ou dans un avenir stable dans leur propre pays ? Aider à la stabilité financière, économique et sociale des pays du sud méditerranéen doit être l’une des priorités de l’Union Européenne.
Alors qu’à l’Est de la Méditerranée, un géant régional se réveille, la Tur-quie, avec ses 75 millions d’habitants et sa croissance économique su-périeure à 10 %. État laïc à la population de religion musulmane, déçue de frapper sans succès à la porte de l’Union Européenne, la Turquie,héritière de l’empire ottoman a désormais les moyens économiques et financiers de jouer un rôle majeur dans les Balkans, au Proche et Moyen-Orient.
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55Séquence 9 – HG11
2 La France dans la mondialisation
Introduction
Lobservable. La vie quotidienne est en effet peuplée d’éléments qui rappellent que l’environnement actuel s’apparente désormais à un vaste« village planétaire » : que ce soit l’alimentation (denrées provenant desquatre coins du globe), le transport (voitures japonaises, allemandes,etc.) ou encore l’habillement (« made in China »), les exemples ne man-quent pas.
Cette réalité est la conséquence d’un processus croissant d’intégrationdes territoires à l’échelle mondiale. Autrement dit, la mondialisation s’ap-parente à une démarche d’ouverture des pays aux échanges internatio-naux de biens, de capitaux et de population. Pour autant ce phénomènene peut être cantonné à son aspect économique, il faut y ajouter l’aspectsocial à savoir une certaine « occidentalisation du monde » (uniformisa-tion des comportements, des normes, des valeurs, des cultures…).
Face à ce « nouvel » environnement, la France conserve son statut de puis-sance économique mondiale (au 5e rang mondial). Elle compte parmi les pays les plus attractifs aux investissements étrangers (IDE) engendrantainsi de nombreuses créations d’entreprises. À ce titre, près de 15 % des emplois français sont générés par des filiales industrielles de groupes étrangers. De plus, la France compte onze entreprises dans le groupe des 100 premières entreprises transnationales en 2010. À cet égard,la France est devant le Japon ou la Grande Bretagne et possède autantd’entreprises dans le classement que l’Allemagne. Autre fait marquant,le classement des 500 premières entreprises mondiales classe la Franceà la quatrième place avec 39 entreprises, derrière les USA, le Japon etla Chine. Sur le plan politique et militaire, la France occupe égalementun rôle de premier ordre que ce soit en politique internationale ou ausein d’organisations mondiales (ONU, G8, OMC, OTAN). Enfin, la France s’appuie sur un patrimoine culturel (patrimoine historique, paysage, artde vivre…) qui fait d’elle la première destination touristique mondiale depuis plusieurs années, et ce, devant l’Italie, les USA et l’Espagne.
Au regard de ces données, la France semble avoir tiré le meilleur parti de la mondialisation, profitant des possibilités nouvelles qui s’offraient àelle. Néanmoins la mondialisation engendre des effets contrastés sur laplace de la France dans le monde et rend la réalité bien plus complexe.Les nouvelles contraintes économiques et l’émergence de puissances
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56 Séquence 9 – HG11
politiques telles que la Chine, l’Inde ou le Brésil pourraient mettre à mal le système français et relayer ce pays au second plan de la scène inter-nationale. Aussi, afin de resituer la France au sein de la mondialisation, nous allons privilégier trois axes principaux d’analyse qui mettent en évi-dence les forces de la France au sein de ce « village planétaire » :
� la présence française dans le monde ;
� la France, une puissance économique mondialisée
� la France, pôle touristique mondial.
Nous étudierons un dossier complémentaire : Paris, ville mondiale.
La présence française dans le monde
1. De solides bases territorialesdans le monde
Nous avons vu que la France compte Outre-mer (en-dehors de l’Hexa-gone) un important ensemble territorial hérité de son passé colonial, les DOM-TOM (Départements et Territoires d’Outre-Mer). Près de 2,5 millions de personnes vivent dans ces territoires outre-mer : Réunion, Guade-loupe, Martinique, Guyane, Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Fu-tuna, Mayotte ou Saint Pierre et Miquelon. Il existe également quelques petites îles sur le canal du Mozambique, l’îlot de Clipperton ou les Terres Australes et Antarctique Françaises. Ces territoires extra-métropolitains fournissent à la France une assise géographique dans tous les grands océans du globe, et ce dans plusieurs secteurs clés :
Intérêt potentiel des ZEE (Zone Économique Exclusive) de 10 millions dekm2, ce qui lui confère le rang de troisième puissance maritime mondiale (après les USA et le Royaume-Uni).
Intérêt stratégique et géopolitique, notamment pour les tirs nucléairesjusqu’en 1996 ou la localisation des forces armées françaises en-dehors de la métropole.
Territoire proche de l’Équateur permettant le lancement des navettes spatiales européennes (base de Kourou).
Relais culturel de par le monde et étape préférentielle pour les vols au long cours de la compagnie Air-France-KLM.
A
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57Séquence 9 – HG11
La place du français et de la coopération française
dans le monde en 2010
À ces possessions territoriales françaises à l’étranger, il faut égalementajouter plus de 2 millions de français vivant à l’étranger. La moitié d’entreeux sont des résidents temporaires pour une durée moyenne de 4 ans d’expatriation.
Ces expatriés sont principalement des cadres et/ou des techniciensd’entreprises transnationales françaises, des agents de l’Etat ou desmembres d’organisations humanitaires. L’autre moitié d’entre eux sont des résidents permanents à l’étranger. C’est un premier facteur limitantqui évoqué ici, car contrairement à d’autres États de l’U.E., (Royaume-Uni, Italie, Espagne, Portugal, Grèce…), l’influence française dans lemonde ne peut reposer sur l’existence d’une diaspora, le nombre derésident permanent étant bien trop limité. Les résidents permanents vi-vaient autrefois en Afrique francophone, cette population vieillissanten’a pas été remplacée.
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Document 44
Vanuatu
Dominique
Ste-Lucie
Cap-Vert
St-Thomaset Prince
SeychellesComores
Maurice
1,06
0,4
0,3
0,180,12
Espaces régionaux où viventles ressortissants français
Nombre de ressortissants français(en millions de personnes)
Le français langue officielle ou co-officielle
Le français langue officielle
Le français langue co-officielle
Les français dans le monde Une solide politique de coopération
Etats membres de plein droit
Etats associés
Etats observateurs
Îles membres de plein droit
L’organisation internationalede la Francophonie
Réal
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2,2
Nord
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58 Séquence 9 – HG11
La diplomatie française dans le monde
sources : ONU et Ministère des Affaires étrangères.
2. Une solide politique de coopération
Près de 175 millions de francophones vivent dans le monde. Le français est langue officielle ou co-officielle dans 28 États. Dans ces pays, bien qu’il ne soit pas la langue maternelle de tous les citoyens, le français, grâce à son statut officiel, y occupe une position privilégiée puisqu’il y est souvent la langue de l’administration, de l’enseignement, de la justice et des médias (la Côte d’Ivoire par exemple). Cette présence du français dans le monde a favorisé l’émergence d’une organisation internationale faisant la promotion du français dans le monde et favorisant les poli-tiques de coopération, notamment dans l’enseignement et la recherche, entre ces pays. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 75 États et gouvernements qui la composent (56 membres et 19 observateurs). Plus spécifiquement, d’autres institutions sont au service de la diffusion de la langue française : les centres culturels ou les lycées français à l’étran-ger, les établissements de « l’Alliance française » qui enseignent depuis 1883 le français dans le monde. Enfin, l’émergence des technologies del’information et la communication a permis de mettre en place de nou-veaux supports de diffusion du français avec Radio France Internationale ou TV5. L’inquiétude aujourd’hui repose sur les moyens donnés à ces
Document 45
L’influence internationale française
Membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU
De solides bases territoriales dans le monde
Ambassade à missions élargies
Ambassade à missions prioritaires
Poste de présence diplomatique
Pays n’accueillant aucune représentation
Les territoires français
Une puissance diplomatique internationale
Siège de l’UNESCO
L’influence culturelle française
Les Zones Economiques Exclusives (ZEE)
Ré
ali
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Les ZEE
KerguelenCrozet
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Réunion
Mayotte
Eparses NouvelleCalédonie
Wallis etFutuna
Polynésiefrançaise
Clipperton
St Pierreet Miquelon
GuadeloupeMartinique
Guyane
France
Royaume-UniRussie
Chine
France
Nord
Etats-Unis
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59Séquence 9 – HG11
outils de la francophonie dans le cadre de la baisse des subventions etautres dotations, ce qui laisse planer beaucoup d’interrogations sur lapoursuite de l’efficacité d’une politique culturelle pérenne.
De plus, depuis les indépendances, la France a toujours conservé desliens étroits avec les pays d’Afrique. Longtemps surnommé le « pré carré africain de l’Elysée », les pays africains reçoivent une aide économiqueet financière. La convention de Lomé de 1975 leur a offert une ouverturesur le marché européen. De plus, les anciennes colonies appartiennentpour la plupart à la « zone franc », où la monnaie est le franc CFA.
La France conserve également un rôle essentiel dans la géopolitique africaine en disposant d’une force militaire importante dans 6 pays, en établissant 8 accords de défenses et 20 d’assistance.
Les forces militaires françaises en présence
dans la géopolitique africaine
Document 46
Accords de défense
Accords d’assistancemilitaire techniques
Bases françaises
Bases navales
Présence de forces françaises
Présence sous mandat international
Force de souveraineté 500 km
Ré
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Nord
Comores
24
1200
1100
1800
240
90
15
2900
980
1460
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60 Séquence 9 – HG11
Cela permet de participer à une certaine stabilité de l’Afrique, laquelle ré-pond également aux intérêts économiques de la France. Au sein de ce dispositif géopolitique, la base de Djibouti a un rôle stratégique majeur, permettant un relais entre la métropole et les îles des océans Pacifique et Indien. De plus, la plupart des bateaux approvisionnant l’Europe en pétrole passant par la Mer Rouge et le canal de Suez, les récentes activités de pira-terie dans la région en font l’une des zones les plus surveillées du monde.
3. L’influence politique et militaire de la France
La France, à l’échelle internationale, est aujourd’hui une puissancemoyenne, mais elle parvient tout de même à maintenir son rang de grande puissance politique. En effet, la France possède un des cinq sièges permanents au conseil de sécurité des Nations Unies et un des huit sièges du G8. Le groupe des huit est un groupe de discussion et de partenariat économique pays parmi les plus puissants économique-ment du monde : États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada et Russie. Le siège de plusieurs organisations internatio-nales comme l’OCDE ou l’Unesco se trouve également à Paris. La France est aussi une des grandes puissances initiatrices du projet européen et joue un rôle prépondérant dans les processus de décisions de l’Union Européenne. Enfin, lors des grandes crises politiques internationales, la France participe activement aux discussions et aux processus de déci-sions, parfois même dans le rôle de médiateur ou d’acteur directement impliqué militairement (conflit ivoirien, intervention en Libye…). Enfin, la France est le « pays des Droits de l’Homme » et à ce titre la France conserve l’image d’un pays d’accueil des réfugiés politiques ou des im-migrants. Cependant, cela tend à se réduire considérablement depuis les années 1990, le flux d’immigrés au titre du regroupement familial a fortement diminué. De même, la lutte contre l’immigration, clandestine ou non, alimente les crispations avec nos voisins (exemple de l’Italie en2011). À ce titre, la politique menée par les différents gouvernements depuis 2000 tend à brouiller l’image de la France comme patrie des Droits de l’Homme, que ce soit envers les immigrés ou envers certains ressortissants européens.
De plus, la doctrine militaire française est fondée sur l’indépendance na-tionale, la dissuasion nucléaire et l’auto-suffisance militaire. À l’échelle mondiale, la France est donc une puissance militaire importante dotée de 250 000 hommes et du troisième budget militaire mondial. De plus, la France possède l’arme nucléaire : « une ultime assurance tous risques pour des circonstances, à ce jour, imprévisibles » (Alain Minc). Les forcesfrançaises sont réparties dans les principales régions du globe, notam-ment grâce à la présence de territoires outre-mer. Cette présence militaire assure une participation française à la plupart des grands enjeux géopo-litiques des dernières années et participe à l’implication internationale du pays. En 2010, près de 33 000 hommes se trouvent hors métropole.
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61Séquence 9 – HG11
Afin d’asseoir ce rôle, la France a rejoint l’organisation militaire intégréede l’OTAN en 2009. Récemment, elle a activement travaillé avec ses alliésà adapter ses forces (intérieurement et extérieurement) au nouvel envi-ronnement international et aux nouveaux types de conflits susceptiblesd’être rencontrés (notamment la lutte contre le terrorisme). Elle est aussimembre de l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Endehors de l’OTAN, la France participe activement à diverses opérations demaintien de la paix en Afrique, au Moyen-Orient ou dans les Balkans.
La France, une puissance économique mondialisée
La France, 5e puissance économique mondiale en terme de PIB (produit intérieur brut et donc de richesses créées) est un acteur majeur du mar-ché international. Pour s’en convaincre, la présentation de cette écono-mie sera axée sur les caractéristiques qui témoignent de son intégration dans l’économie monde. Ainsi, l’analyse de ses performances écono-miques se fera au travers de sa capacité à participer aux échanges mon-diaux (de biens et de capitaux) puis par la présentation des entreprisesqui occupent la scène internationale.
1. Une économie intégréeau marché mondial
Comprendre les résultats de l’économie française nécessite en amontd’entrevoir les principales modifications économiques qui ont participé au processus de mondialisation. L’un des faits économiques majeurs,survenu à la fin du XXe siècle, est la libéralisation des mouvements de capitaux et l’émergence d’un marché financier mondialisé. Cette globa-lisation financière signifie qu’il n’existe aucune frontière, aucune régle-mentation qui empêche un acteur, quelque soit sa nationalité, d’investir dans un pays donné. Ainsi, la circulation des capitaux entre les pays aconsidérablement augmenté et notamment au sein des membres de laTriade (USA, Japon et Europe).
Cette nouvelle réglementation a entraîné un afflux massif d’investis-sements directs étrangers en France (IDE). Sous l’appellation IDE, sontcompris les investissements du type création d’entreprise ou rachatd’une partie ou de la totalité d’une entreprise déjà existante (ex. des fusions-acquisitions, achat d’action). Or, en 2010, la France est la qua-trième destination du monde des IDE, dépassée uniquement par les États-Unis, la Chine et le Japon. Selon les Nations Unies, les flux d’IDEmondiaux vers la France entre 2000 et 2006 sont de 382 milliards de dol-lars, contre 397 milliards de dollars pour la Chine. Ces données démon-trent que la France profite de cette manne financière pour développer
B
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62 Séquence 9 – HG11
des activités sur le territoire et dans le même temps, elles témoignent un réel dynamisme du marché français considéré par les investisseurs comme lucratif.
La France en tant qu’investisseur n’est pas en reste. Depuis les années 90, les investissements français à l’étranger sont en constante crois-sance, notamment en direction de l’Asie. En 2010, dans le classement des pays investisseurs, le pays se situe à la seconde place, derrière les USA. Cette donnée démontre que les entreprises françaises inves-tissent sur les marchés étrangers qu’ils soient développés (Alle-magne, Royaume-Uni) ou émer-gents (Chine, Brésil). L’objectif de ces investissements est de s’implanter sur les marchés étran-gers afin de capter une demande étrangère.
Les flux d’investissements fran-
çais à l’étranger et étrangers
en France en 2008
Stocks en2008 (en milliards d’euros)
Document 47
Allemagne
Belgique
Espagne
Irlande
Italie
Luxembourg
Pays-Bas
PologneRépublique TchèqueRoumanie
SuèdeBrésilChine
Etats-Unis
Inde
Japon
Suisse
Autres
Flux des investissements directsfrançais à l'étranger
Flux des investissements directsétrangers en France
Allemagne
Belgique
Espagne
Irlande
Italie
Luxembourg
Pays-Bas
Autres de l'UE
Royaume-Uni
Royaume-Uni
Etats-Unis
Suisse
Autres
7,6
45,3
4,12
2,1
20,8
11,6
1,80,70,9
-10,2
4,51,7
1,1
11,9
0,3
1,15,4
23,5
5,6
9,6
1,5
15,3
8,2
3,44,6
7,5
4,5
-1,8
8,1
-1,9
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63Séquence 9 – HG11
Clef de lecture du graphique :
� Les investissements directs provenant d’Allemagne s’élèvent en
2008 à 5.6 milliards d’euros.
� Les entreprises françaises se sont désengagées de projets (vente
d’action, vente d’entreprise) au Royaume-Uni à hauteur de 10.2
milliards d’euros.
Ce graphique présente les mouvements de capitaux (IDE) entre la Franceet l’étranger durant l’année 2008. Il permet notamment d’observer que :
1. Les investissements entrants en France proviennent en majoritéde l’U.E.
2. Les investissements sortants sont plus importants que ceux en-trants.
3. Les entreprises françaises investissent principalement en U.E.
L’ensemble de ces mouvements traduit une accélération de l’intégrationde la France dans l’économie mondialisée.
2. Un pays ouvert aux échanges de biens
Malgré l’essor de nouvelles puissances commerciales comme le Brésil,l’Inde ou la Chine, la France demeure l’un des acteurs exportateurs de premier ordre. En effet, la France est le 5e exportateur mondial de biens et de services en 2006. Cependant, la part des exportations mondialesde la France affiche une tendance à la baisse depuis les 15 dernières années. Ce phénomène est partagé par de nombreux pays qui ont vu les exportations diminuer en raison de la croissance de la productionde biens dans les pays en développement. De ce fait, les exportationsmondiales se dispersent car davantage de pays sont capables d’exporter des marchandises. La balance commerciale de la France s’est donc dété-riorée ces dernières années
Balance commerciale, en dollars courant, de la France 1987 et 2007
60
40
20
0
-20
-40
-60 19
87
19
89
19
93
19
95
19
99
20
01
20
05
20
07
19
91
19
97
20
03
source : INSEE.
Document 48
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64 Séquence 9 – HG11
Ce document qui retrace l’évolution de la balance commerciale entre 1987 et 2007, permet de constater que depuis 2005, les importations sont su-périeures aux exportations (balance commerciale négative). En 2010, le déficit de la balance commerciale s’élevait à 51,4 milliards d’euros. Sur cette même période, les exportations d’un montant de 392,5 milliards d’euros ont pourtant augmenté de 13,5 % mais le montant des importa-tions est resté bien supérieur (443,9 milliards d’euros).
Le déficit de la balance commerciale est un réel problème pour l’écono-mie française. Il est le résultat d’un ensemble de facteurs tels que le prix de pétrole, une présence insuffisante sur les marchés émergents (Chine,Inde, Brésil), un euro fort ou encore un tissu industriel non adapté à l’in-ternational.
Ce déséquilibre démontre que la France, bien qu’elle soit intégrée à l’économie monde, ne parvient pas à capter suffisamment la demande mondiale. Rétablir un excédent commercial sera la clef de la sauvegarde de son rang de puissance économique mondiale.
3. Une réussite centrée sur certainssecteurs clés
L’industrie française connaît de nombreux succès à l’exportation dans certains secteurs clés, que l’on peut hiérarchiser en trois groupes : le secteur traditionnellement fort de la France, des réussites dans les sec-teurs clés de l’économie mondialisée et quelques réussites récentes et innovantes.
L’industrie hexagonale compte des points forts traditionnels parmi les-quels se trouvent des entreprises emblématiques de la « réussite à la française ». En premier lieu, les industries du luxe, avec des marques comme LVMH (1er groupe mondial) ou l’Oréal (plus de 90 % de son r
chiffre d’affaire est réalisé à l’étranger). Les entreprises du bâtiment sont aussi l’un des points forts traditionnels de l’industrie française. Deux groupes français se distinguent particulièrement à l’international, et ce malgré un fort éclatement du secteur en France métropolitaine avec près de 250 000 entreprises recensées en 2010 : Vinci, première entreprisetransnationale au monde et Bouygues, deuxième entreprise mondiale. Vinci et Bouygues connaissent un très fort développement de leurs acti-vités en Asie ces dernières années.
La construction automobile est également un secteur clé de l’industrie française avec deux groupes nationaux majeurs internationalement : Re-nault et PSA. La production automobile française se trouve dans le top 10 mondial avec une production clairement tournée vers l’exportation et la conquête de certaines régions en développement (par exemple le Bré-sil ou la Turquie pour Renault). Plus particulièrement, avec 2,6 millions de véhicules vendus en 2010, le groupe Renault enregistre un volumerecord de ventes, ce qui place le groupe au dixième rang mondial en vo-
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65Séquence 9 – HG11
lume de véhicules vendus. Cette performance repose sur une forte crois-sance hors Europe. Le groupe Renault atteint ainsi son objectif d’aug-menter sa part de marché mondiale (cf. document 49).
Ventes de véhicules Renault par région en 2010
Le groupe PSA se situe à la sixième place mondiale, avec près de 3,1 mil-lions de véhicules vendus en 2010. Enfin, deux autres secteurs sont historiquement puissants à l’échelle mondiale : le complexe agro-ali-mentaire (Danone est la 5e entreprise mondiale) et l’armement (3e rang mondial).
En-dehors de ces activités traditionnelles, certains secteurs de l’écono-mie, parmi les plus dynamiques aujourd’hui, tendent à percer interna-tionalement. L’expérience de la France dans le domaine du nucléaire permet à EDF de remporter aujourd’hui de nombreux appels d’offre et d’être l’un des leaders international de ce secteur, que ce soit dans la construction ou le démantèlement de centrales vieillissantes. De plus,AREVA place la France au premier rang mondial dans le traitement et l’en-richissement de l’Uranium. L’explosion mondiale du secteur de l’énergie ces dix dernières années assure à la France un rôle d’acteur clé dansce secteur (troisième rang mondial pour l’entreprise GDF Suez dans lesecteur de l’énergie en 2009). Le secteur de l’environnement, surfant sur la vague du développement durable et de l’émergence de nouvelleséconomies, est également en plein développement. Ce secteur comptede nombreuses entreprises françaises (Veolia, Vivendi environnement…) reconnues et aux premiers rangs mondiaux. Enfin, l’aéronautique et lestélécommunications sont également des secteurs clés du développe-ment économique français à l’étranger. EADS constitue une entreprise complètement intégrée à l’échelle européenne et préfigure ce que pour-rait être une industrie européenne. La réputation internationale de laFrance tient également dans la maîtrise de la mise en orbite d’une large
Document 49
Europe1 642 065
Euro-Méditerranée272 748
Amériques317 028
Asie-Afrique287 421
Eurasie106 534
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66 Séquence 9 – HG11
gamme de satellites via Ariane. Dans le marché des télécommunica-tions, trois entreprises françaises sont de rang international avec France Télécom, Alcatel-Lucent et Vivendi (SFR). Ces entreprises rencontrent de beaux succès en Chine ou en Inde et sont particulièrement actives dans la construction des « autoroutes de l’information ».
Enfin, l’économie française rencontre quelques réussites récentes et in-novantes. Le secteur financier, des banques et des assurances, est bien implanté à l’étranger : 4 banques se retrouvent parmi les 10 premières mondiales et facilitent la pénétration des marchés étrangers aux PME/PMI nationales (Dexia, BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agri-cole). Les compagnies d’assurance françaises sont les premières en Eu-rope avec 18 des 50 premières sociétés. Le marché est de plus en plus ouvert vers l’international, le numéro 1 français et deuxième mondial (AXA) mise sur l’Asie en rachetant le numéro 2 Australien en 1995, Na-tional Mutual Life, principale plate-forme de départ pour l’Asie. De plus, le secteur du commerce et de la distribution est en plein essor et les lea-ders mondiaux comptent quelques entreprises françaises. L’ouverture des premiers centres commerciaux à la fin des années 1960 a permis à la France de devenir le numéro un mondial de la grande distribution. Car-refour, le groupe Casino et Auchan ont investi l’international et se sont imposés dans le monde avec leur principal concurrent WallMart. Les en-seignes telles que les galeries Lafayette ou le Printemps se sont égale-ment imposées sur le marché international, représentant désormais plus de 50 % de leur revenu.
4. L’exemple d’une réussite récente :l’enseigne Carrefour
Carrefour est une enseigne d’hypermarchés créée en 1960 à Annecy et appartenant au groupe Carrefour. Le millième hypermarché du groupe a été inauguré en Chine en 2006, ce qui marque la très forte internatio-nalisation du groupe depuis les années 1990 (cf. document 50). À fin décembre 2010, il existe 1 401 hypermarchés Carrefour dans le monde :
� 292 en France ;
� 494 en Europe (168 en Espagne, 78 en Pologne, 69 en Italie, 57 enBelgique…) ;
� 303 en Amérique du Sud (162 au Brésil, 74 en Colombie et 67 enArgentine) ;
� 292 en Asie (134 en Chine, 59 à Taiwan, 43 en Indonésie, 7 auJapon…).
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67Séquence 9 – HG11
Le groupe Carrefour, un groupe transnational français
Aujourd’hui, Carrefour est le deuxième groupe mondial et emploie prèsde 409 092 personnes à travers le monde en 2007, ce qui en fait le neu-vième employeur privé mondial. Les prochaines pistes de développe-ment de l’entreprise envisagent de s’implanter sur les marchés russes et indiens (interview de J.-L. Duran en 2007, Le Figaro). Le format hypermar-ché représente le cœur de métier historique du groupe et compte encoreen 2006 pour près de 60 % du chiffre d’affaires total. Le groupe structureses activités en quatre zones géographiques : la France, le reste de l’Eu-rope, l’Amérique du Sud et l’Asie.
��
Document 50
Aucun magasin Carrefour en 2010
De 0 à 20 magasins
De 20 à 80 magasins
De 80 à 330 magasins
De 330 à 2920 magasins
De 2920 à 3580 magasins
Pays partenaires
Nombre de magasins Carrefour par pays(discrétisation par la méthode de Jenks)
Ré
ali
sati
on
: J
oh
an
Osz
wa
ld
Chiffre d'affaires des magasins Carrefour(en millions d’euros)
1241
4490
511
180
628
Mexique
Brésil
Colombie
Argentine
Japon
Coréedu Sud
Chine
MalaisieSingapour
Indonésie
Thaïlande
Taiwan
Pologne
Grèce
Italie
Suisse
France
Espagne
Belgique
Portugal
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68 Séquence 9 – HG11
La France, pôle touristique mondial
1. Le tourisme mondial :une nouvelle manne économique
Le tourisme est devenu aujourd’hui un phénomène de civilisation. « L’am-pleur qu’il a acquise l’a fait passer du plan limité d’un plaisir élitaire au plan général de la vie sociale et économique » (Organisation Mondiale du Tourisme, 1980). Malgré quelques fluctuations du nombre de touristes et des recettes ces dernières années (2001 suite aux attentats du World Trade Centre ou plus récemment en 2009 suite à la crise financière inter-nationale et à l’incertitude liée à la pandémie de grippe A (H1N1), aux révolutions dans le monde arabe avec le retrait des voyagistes d’Egypte en 2011), le tourisme international est en nette progression.
Progression du tourisme mondial entre 1960 et 2002 (en arrivées de
touristes internationaux et en recettes du tourisme mondial)
800
600
400
200
0
19
60
19
65
19
70
19
75
19
80
19
85
19
90
19
95
20
00
Arrivées en millions
Recettes en milliardsde dollars
En effet, la croissance de l’économie du tourisme est stimulée par les marchés émergents et par les économies en développement (notam-ment la Chine et l’Inde). Les marchés établis de longue date comme la France, l’Espagne, l’Italie ou les États-Unis restent les principaux bénéfi-ciaires de cette progression. L’Europe, plus grande région de destination du monde avec plus de 50 % de toutes les arrivées de touristes inter-nationaux, enregistre en 2007 une croissance supérieure à la moyenne mondiale avec un total de 480 millions de touristes.
C
Document 51
© Cned – Académie en ligne
69Séquence 9 – HG11
2. La France : une puissance touristiqueà affirmer
La France accueille principalement deux types de touristes, ceux voulant découvrir les atouts culturels français et ceux voulant découvrir certainssites naturels. Les premiers se cantonnent souvent à des visites urbaines,en premier lieu Paris et sa région ; les seconds se consacrent essentielle-ment à des vacances balnéaires. En 2007, la France a accueilli le chiffre record de 81,9 millions de touristes, contre 74 millions en 2009. Cetteattractivité très forte de la France à l’international en fait le premier paysvisité du monde, devant l’Espagne (59,2 millions), les États-Unis (56 mil-lions) ou la Chine (54,7 millions). La France tire ainsi parti de ses propresattraits comme la variété de ses paysages, sa richesse patrimoniale, culturelle ou architecturale, ou sa large ouverture sur la Méditerranée. Laposition géographique centrale, entre l’Europe du Nord, principal foyer émetteur de touristes et l’Europe méditerranéenne explique la fonction de transit du territoire français par les grands axes routiers.
Touristes internationaux en France en 2009Document 52
1. Un touriste est un voyageur qui passe au moins une nuit hors de son lieu de résidence habituel.
2. Un excursionniste est un voyageur effectuant l’aller et le retour dans la même journée
Arrivées de touristesArrivées de touristes1 Arrivées d’excursionnistesArrivées d’excursionnistes2
Nombre total de touristes (en millions)Nombre total de touristes (en millions) 76,8 115,7
Pays de résidence (en %)Pays de résidence (en %)
Royaume-UniRoyaume-Uni 15,9 3,9
Belgique et LuxembourgBelgique et Luxembourg 14,2 30,4
AllemagneAllemagne 13,9 19
ItalieItalie 9,4 9,5
Pays-BasPays-Bas 9,4 3,3
SuisseSuisse 7,1 19,1
EspagneEspagne 6,4 9,4
Autres pays européensAutres pays européens 1,4 0,2
Etats-UnisEtats-Unis 4 1
CanadaCanada 1,1 0,5
Autres pays d’AmériquesAutres pays d’Amériques 2 0,5
ChineChine 1 0,2
Autres pays d’Asie/OcéanieAutres pays d’Asie/Océanie 3,4 0,5
AfriqueAfrique 2,4 0,6
Proche et Moyen-OrientProche et Moyen-Orient 1,1 0,2
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70 Séquence 9 – HG11
De plus, la France connaît de très fortes disparités régionales de distribu-tions des touristes sur le territoire, les régions urbaines attirant nombre de touristes voulant découvrir les atouts culturels de la France. De plus,les régions littorales, notamment, bénéficiant d’un fort héliotropisme, sont largement favorisées par les flux de touristes (cf. document 53).
Nuitées des touristes internationaux par région française en 2009
Nord
Ré
ali
sati
on
: J
oh
an
Osz
wa
ld
150 km Mer Méditerranée
OcéanAtlantique
Manche
de 8,6 à 17,4
de 2,6 à 8,6
Pourcentage de nuitées par région en 2009
(discrétisation par la méthode de Jenks)
de 1,1 à 2,6
de 0,6 à 1,1
La France reçoit essentiellement des touristes européens, près de 90 %des étrangers accueillis en France sont européens, pour 65 % des re-cettes. Les touristes originaires des Îles Britanniques constituent la pre-mière clientèle de la France avec 18 % des arrivées. L’Allemagne est la deuxième clientèle française avec 16 % de part, ensuite les touristes belges et luxembourgeois occupent la troisième place (12 %). Les États-Unis sont les premiers clients non européens de la France avec 4,5 % des arrivées, même si les touristes chinois voient leur part augmenter trèsrapidement ces dernières années.
Cependant, malgré cette attractivité très forte, la France ne tire pas com-plètement profit de cette manne. En effet, la France n’est qu’au troisième
Document 53
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71Séquence 9 – HG11
rang mondial des recettes nationales issues du tourisme, et ce malgréla première place en terme de nombre de touristes internationaux. LesÉtats-Unis sont la première puissance mondiale en terme de profit tou-ristique avec près de 97 milliards de dollars de recettes en 2007. L’Es-pagne est deuxième avec 58 milliards de dollars, la France n’enregistrantque 54 milliards de dollars de chiffre d’affaire. Ainsi, malgré la position flatteuse de la France, l’activité touristique présente deux points faibles :elle progresse moins rapidement que l’activité mondiale et la France adu mal à fixer les touristes et à les inciter à dépenser.
Paris, ville mondiale
Paris, capitale de la France est également une ville mondiale. Paris estl’un des principaux centres d’affaires mondiaux, un des pôles culturels parmi les plus importants du monde : un pôle patrimonial, artistique etarchitectural. Cette ville mondiale, de par la pluralité de ses atouts etde ses activités, attire des millions de visiteurs internationaux. Comme d’autres villes mondiales, Tokyo, New York ou Londres, Paris est profon-dément marquée par ses fonctions au rayonnement international.
Une ville mondiale est une ville qui exerce des fonctions urbaines d’in-térêt stratégique à l’échelle internationale. Une ville mondiale est égale-ment un centre qui organise les flux et s’inscrit dans des réseaux, notam-ment dans ceux de la mondialisation et de la Triade.
1. La domination de Paris :un pôle croissant en France
Le pôle parisien compte plus de 10 millions d’habitants, soit près de20 % de la population française totale. L’Île-de-France concentre une grande partie des acteurs de l’économie française, notamment au traversde la concentration des sièges sociaux des grandes firmes françaises.À cet égard, le quartier de la Défense regroupe près de 3 600 sociétés,dont 15 sièges sociaux des 50 premières entreprises transnationales. Paris joue également un rôle très important à l’échelle française commeeuropéenne dans les activités de formation et de recherches, notam-ment dans l’enseignement supérieur (voir le document 54).
��
D
Définition
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72 Séquence 9 – HG11
Paris, pôle mondial
Marne-la-ValléeChessy
Roissy-CDG
Pleyel
Rueil
St-Cloud
SaclayMassy
Villejuif
Orly
Descartes-Noisy
Clichy-Montfermeil
Versailles
Les bases de la puissance parisienne Les lieux de la puissance
Ré
ali
sati
on
: J
oh
an
Osz
wa
ld
Nord
5 km
Le BourgetLe Bourget
Paris intra-muros
Espace urbanisé continu en dehors de Paris
Les aéroports parisiens
Les quartiers d’affaires
Ambassades et sièges d’organisation internationale
Concentration d’industries de haute technologie
Musées et lieux à forte concentrationtouristique
Activités de recherche etde formation universitaire
Palais des congrès et parcs d’exposition
Installations sportives internationales
La Défense
L’Île-de-France est également une grande région industrielle qui re-groupe des activités de haut niveau technologique liées à la proximité des sièges sociaux et des laboratoires de recherches. Cette domination à l’échelle hexagonale est principalement influencée par une situation historique de carrefour et une organisation fortement centralisée (voir le document 55).
Document 54
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73Séquence 9 – HG11
Paris, carrefour de la France
TGV Nord
TGVMéditerranée
TGV Atlantique
A15
A13
A104A6
A10
A4
A1
Massy
Marnela Vallée
Roissy Charles-de-Gaulle
A104
Orly
Gares SNCF (1-Nord, 2-Est,3-Lyon, 4-Montparnasse)
Gares d'interconnexion
Aéroports
Lignes TGV
Lignes ferroviaired'interconnexion
Autoroutes Le Bourget
1 2
34
TGV Est
Nord
Réal
isat
ion
: Joh
an O
szw
ald
125 km Mer Méditerranée
OcéanAtlantique
Manche
Grandes villes( +150 000 habitants)
Principaux ports français
Principaux réseauxde communication
Axe de communicationTGV, renforcé par le LGV
Dunkerque
Le Havre
Nantes
Paris
Marseille
5 km
St Nazaire
Document 55
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74 Séquence 9 – HG11
2. Paris, un pôle culturel mondial,mais concurrencé
a. Une ville attractive
Paris revêt dans l’inconscience collective l’image d’une ville plurielle et d’un idéal de lieu de vie. En effet, Paris, tout au long des siècles, a été privilégié par de nombreuses personnalités internationales comme lieu de résidence. La réputation de la capitale française est attestée dans denombreux médias, notamment dans la littérature ou le cinéma, au même titre que New York, Londres ou Tokyo. Cet intérêt est d’ailleurs souvent véhiculé par l’emblème du monument parisien le plus connu dans le monde, la tour Eiffel.
Des touristes venus du monde entier font la queue pour monter
au sommet du plus célèbre des monuments parisiens
Photo : CnedPh t C d
Cette réputation parisienne fait de cette ville le premier centre de congrèsinternationaux. Ses visiteurs viennent y renforcer leurs réseaux tout en jouissant des multiples avantages offerts : nombre de musées mondia-lement connus comme le Louvre, qui est le plus grand musée du monde,deux opéras et de nombreux théâtres de renommés internationales, des restaurants étoilés dirigés par des chefs mondialement reconnus…
b. Paris, une ville mondiale concurrencée
Les villes mondiales constituent de plus en plus nettement un réseau depoints forts de la mondialisation. Cet « archipel mégalopolitain mondial » est « formé d’ensembles de villes contribuant à la direction du monde.S’y exerce la synergie entre les diverses formes du tertiaire supérieur et du « quaternaire » (recherches, innovations, activités de direction) »(O. Dollfus, La mondialisation, 1997). Au sein de ce réseau, l’agglomé-ration parisienne connaît un recul de sa place relative, notamment par
Document 56
© Cned – Académie en ligne
75Séquence 9 – HG11
la concurrence des agglomérations des pays du Sud. Avec 9,3 millionsd’habitants, Paris se situe aujourd’hui au 25e rang mondial.
Toutefois, cette croissance démographique de la plupart des grandesvilles des pays du Sud ne peut guère inquiéter Paris en ce qui concerne sa place dans la mondialisation. Son statut de ville mondiale reste entier pour les pouvoirs de décision, la puissance économique ou la renom-mée internationale. Néanmoins, certaines mégapoles peuvent présenter des concurrents sérieux à l’agglomération parisienne de par leur rôle decentres de très haut niveau, notamment dans la ceinture qui entoure lePacifique (Séoul, Shanghai, Los Angeles, Pékin…).
Il est certain que la concurrence sera rude à l’avenir pour Paris face aux mégapoles émergentes.
Paris, une ville mondiale fortement concurrencée
��
Document 57
New-York
Londres
Paris
Los Angeles
Singapour
Tokyo
Hong Kong
Chicago SéoulToronto
Washington
Pékin
Bruxelles
MadridSan Francisco
Sidney
BerlinVienne
Moscou
Shanghai
New-York Tokyo
Singapour
Hong Kong
Séoul
Los Angeles
Sidney
TorontoBoston Londres
Paris
Berlin
Vienne
Amsterdam
Zurich
Madrid Francfort
Copenhague
Genève
Classement de Foreign Policy
Classement de la Mori Memorial Foundation
Rang 1
Rang 6
Rang 11
Rang 16
Rang 20Ré
alis
atio
n : J
ohan
Osz
wal
d
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76 Séquence 9 – HG11
c. Analyse des forces et faiblesses de Paris comme ville mondiale
Pour répondre aux nouveaux enjeux de la mondialisation, Paris s’assure de son développement par une vaste politique de restructuration dans les quinze prochaines années, que ce soit en termes de transports, de la carte universitaire ou de l’insertion dans le processus de mondialisation (cf. document 58). L’objectif est de garantir à Paris ce statut de ville mon-diale en corrigeant les faiblesses préalablement citées.
Les projets pour le développement du futur Grand Paris
Le secrétaire d’État chargé du développement de la région capitale a pré-
senté une communication sur les projets pour le Grand Paris. Pris dans
sa dimension économique, le projet proposé pour la région capitale
vise à instaurer, en s’appuyant plus spécifiquement sur une dizaine de
territoires, une nouvelle dynamique fondée sur les principes suivants :
concentration pour atteindre une taille critique au plan international ;
développement fondé sur l’innovation dans l’industrie et les services ;
spécialisation par territoire mais entraînant l’ensemble du tissu régio-
nal ; synergies entre acteurs territoriaux ; recherche interdisciplinaire en
vue d’une plus grande innovation. Cette organisation doit avoir un ef-
fet d’entraînement à l’échelle de la région capitale et sur l’ensemble de
l’économie du pays. C’est l’articulation entre Paris « ville monde » et les
métropoles urbaines régionales qui permettra à l’économie française de
retrouver son dynamisme.
Au-delà des enjeux économiques, les dix équipes d’architectes-urba-
ForcesForces FaiblessesFaiblesses
Capitale mondiale de la mode et du luxe Faible capitalisation boursière
(Bourse de Paris)
Ville la plus visitée au monde Absence d’interface maritime directe
Premier centre de congrès nationaux 5e rang de destination des investissements
internationaux
Rayonnement culturel
(patrimoine, art, gastronomie…)
Eloignée des régions riches des pays voisins
Capitale politique et économique du territoire Faible attraction de Paris pour les sièges
des entreprises étrangères
Présence de grandes écoles nationales
et d’universités
Isolement vis-à-vis de certaines régions
françaises
Productivité et qualification de la main d’œuvre 7e centre d’affaire mondial
Qualité de vie (10e rang mondial)
Document 58
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nistes, sollicitées au travers de la consultation internationale du « Grand
Pari(s) » ont souligné la nécessité de repenser en profondeur le déve-
loppement des villes à l’ère « post Kyoto ». La nouvelle approche doit
articuler étroitement l’ensemble des dimensions de la politique urbaine
– habitat, mobilité, écologie, culture, économie… – pour renforcer leur
caractère durable, leur attractivité, et pour améliorer significativement
la qualité de la vie urbaine. Ils ont insisté sur la nécessité de s’appuyer
sur des lieux emblématiques, d’intégrer la nature dans la ville, et sur-
tout, d’assurer en même temps la densification du tissu urbain et la mixi-
té de ses fonctions. Les territoires emblématiques de la région ont été
identifiés, mais l’action doit porter sur l’ensemble de la métropole. Des
programmes ambitieux d’urbanisme et d’éco-villes y seront engagés ou
poursuivis.
Dans le domaine des transports, une nouvelle politique de mobilité sera
mise en œuvre. La création d’un réseau de métro automatique à grande
capacité permettra de désencombrer le cœur de Paris et de desservir les
territoires de la région capitale, qui seront ainsi reliés entre eux ainsi
qu’avec Paris et connectés aux gares TGV et aux aéroports. Ce réseau
desservira également des territoires qui feront l’objet d’une restructura-
tion urbaine ambitieuse. La technologie employée, rapide, sécurisée et
susceptible de fonctionner jour et nuit, assurera un service, dont la qua-
lité permettra la concentration et la densification des populations et des
emplois autour des polarités desservies. Le nouveau réseau sera entière-
ment connecté au réseau existant et à des réseaux secondaires assurant
les dessertes de proximité. Les engagements déjà pris par l’Etat, notam-
ment dans le cadre du contrat de projet 2007-2013 et de la dynamique
« espoir banlieues », seront poursuivis. La mise en œuvre rapide de ce
projet ambitieux implique une adaptation du cadre législatif.
Conseil des ministres du 29 avril 2009.
Conclusion : les atouts et faiblesses de Paris, ville mondiale
À l’aide des documents ci-dessus et de vos connaissances personnelles,répondez aux questions suivantes.
� Donner pour chacune des caractéristiques d’une ville mondiale, lesarguments qui permettent à Paris de prétendre à ce titre. (Complétezle tableau, page suivante.)
Questions
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78 Séquence 9 – HG11
� À partir du document 58, identifier les faiblesses qui ont incitées les pouvoirs publics à mettre en œuvre le projet du grand Paris.
�
Caractéristiques d’une ville mondialeCaractéristiques d’une ville mondiale ParisParis
Ville multimillionnaire (nombre d’habitants)Ville multimillionnaire (nombre d’habitants)
Concentre des fonctions de commandement Concentre des fonctions de commandement
économique, politique et financier : sièges économique, politique et financier : sièges
de FMN, institutions internationales…de FMN, institutions internationales…
Rassemble des infrastructures de transport Rassemble des infrastructures de transport
et de communication permettant une bonne et de communication permettant une bonne
accessibilité à l’échelle mondialeaccessibilité à l’échelle mondiale
Rayonnement culturelRayonnement culturel
Réponses
Caractéristiques d’une ville mondialeCaractéristiques d’une ville mondiale ParisParis
Ville multimillionnaire (nombre d’habitants)Ville multimillionnaire (nombre d’habitants) Plus de 10 millions d’habitants.
Concentre des fonctions de commandement Concentre des fonctions de commandement
économique, politique et financier : sièges économique, politique et financier : sièges
de FMN, institutions internationales…de FMN, institutions internationales…
Sièges de : Unesco, OCDE, Agence spatiale euro-
péenne (ESA) et des ambassades étrangères.
Quartier de la Défense (15 sièges sociaux de FMN,
3 600 société).
Bourse de Paris.
Rassemble des infrastructures de transport Rassemble des infrastructures de transport
et de communication permettant une bonne et de communication permettant une bonne
accessibilité à l’échelle mondialeaccessibilité à l’échelle mondiale
2 aéroports internationaux (Roissy CDG, Orly), 4
gares ferroviaires, autoroutes et enfin navigation
fluviale.
Rayonnement culturelRayonnement culturel Premier centre de congrès internationaux, ville la
plus visitée au monde, musée du Louvre, opéras,
art de vivre (gastronomie)…
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�
Points faiblesPoints faibles Projet du grand ParisProjet du grand Paris
Faiblesses économiquesFaiblesses économiques
� Stimuler le tissu industriel et de service en
favorisant l’innovation et la recherche. Les
liens entre entreprises et centres de recherche
seront développés.
� Restructurer des zones habitées en quartier
d’affaire.
Faiblesses liées à l’aménagement urbainFaiblesses liées à l’aménagement urbain
Superficie insuffisante Intégrer de nouveaux territoires périphériques
afin d’atteindre la taille critique face à Londres.
Qualité de vie (sens large) Prendre en compte les nouvelles attentes des
citadins : espaces verts, bâtiments écologiques,
éco-ville.
Faiblesses liées aux infrastructures de transportFaiblesses liées aux infrastructures de transport
Saturation du cœur de la ville � Étendre et améliorer le réseau de métro et
couvrir un plus grand nombre de territoires,
augmenter sa capacité de transport.
� Connecter les « nouveaux territoires » de Paris
entre eux et avec les gares et les aéroports par
un réseau de transports plus efficace.
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Lexique
collectivité intervenant dans son epace dédié. Opérateurs privés (entre-prise) ou plublics (société d’aménagement du territoire…), organismes non gouvernementaux finançant des infrastructures, des aménagements fonciers, la protection d’un milieu naturel fragile, la réhabilitation d’unquartier urbain sensible…
statut d’un territoire d’un État qui obtient le droit de se gouverner danscertains domaines par ses propres lois.
(ou foreland) : zone d’influence et relations économique d’un port avec des territoires situés au-delà des mers.
compte qui retrace la valeur des biens exportés et la valeur des biensimportés par un État.
morcellement politique d’un territoire d’origine en plusieurs États, leterme provient du démembrement de l’empire ottoman dans les Balkansau XIXe siècle.
navigation marchande le long des côtes.
somme des capitaux détenus par les entreprises cotées à la bourse.
population active à la recherche d’un emploi et sans emploi.
moyenne des conditions atmosphériques dans une région, pendant uncertain nombre d’années ; généralement, les mesures s’analysent sur trente ans.
Climat avec des saisons contrastées, hivers froids et étés chauds.
Climat avec un été chaud et sec et des hivers doux et humides.
AActeur spatial
Autonomie
Avant-pays
BBalance
commerciale
Balkanisation
CCabotage
Capitalisation
Chômage
Climat
Climat continental
Climatméditerranéen
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Climat avec des saisons peu contrastés : hivers doux et humides, été frais.
caissons métalliques de forme parallélépipède, conçus pour le trans-port des marchandises par différents types de transport. Ils ont permis la révolution des transports maritimes avec la généralisation des porte-conteneurs.
système de compensation financière mis en place par les États en contre-partie des surcoûts liés à l’éloignement de territoires insulaires. L’État subventionne les transports de personnes et de marchandises entre la Corse, les Antilles et la métropole, par exemple.
prodution agricole destinée au marché international (café, sucre…), ces produits agricoles font l’objet de cotations sur le marché international, échappant au contrôle des producteurs.
période de productions économiques sur un territoire.
processus historique par lequel un pays passe d’une économie agricole à une économie d’échanges de biens et de services. Cette transforma-tion s’opère dans les territoires urbains. Le but du développement est de procurer de meilleures conditions de vie aux populations.
Bras de mer entre deux portions d’espace continental. Les grands dé-troits sont des enjeux géostratégiques, contrôlés par les puissances mi-litaires. Ces détroits peuvent être des lieux à haut risque, vulnérables au terrorisme ou à la piraterie.
dispersion d’une communauté ethnique ou d’un peuple à travers le monde.
inégalités.
caractérise les espaces insulaires tropicaux avec des monocultures fruitières à destination des métropoles (café, cacao, banane, canne à sucre…).
personne ayant franchi une frontière internationale, quittant son paysd’orgine dans le but de s’installer dans un autre pays soit sur une longue durée, soit définitivement. Un touriste n’est pas un émigré.
entreprise réalisant l’essentiel de son chiffre d’affaires en dehors de son pays d’origine.
région située le long du Rhin, de son débouché sur la mer du Nord aux Pays-Bas jusqu’à la Suisse.
Climtat océanique
Conteneurs
Continuité territoriale
Culture d’exploitation
Cycle économique
DDéveloppement
Détroit
Diaspora
Disparités
EÉconomie
de plantation
Émigré
Entreprise transnationale
Espace rhénan
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lieu dont les potentialités sont exploitées dans le cadre de la mondiali-sation. Ses atouts font l’objet de stratégies de valorisation, des filièresd’excellence sont identifiées et mises en avant. Des aménagements spé-cifiques reçoivent des financements publics ou privés. Un espace pro-ductif peut être régional : l’espace productif de la région Nord-Pas-de-Calais, il peut être spécifique : l’espace productif viticole français, il peutêtre lié à une entreprise : l’espace productif d’Areva dans le nucléaire.Un espace productif peut être abandonné et devenir un espace marginal,une ancienne exploitation minière par exemple, voire répulsif : une usinechimique abandonnée.
personne qui a quité son pays volontairement ou par obligation profes-sionnelle. Un expatrié est généralement une personne sous contrat quientend retourner dans son pays d’origine.
action de vendre à l’étranger une partie de sa production de biens ou de services d’un pays.
interface entre l’espace continental et océanique, composé de ports quipermettent les échanges au point de rupture.
navire de petit tonnage permettant le cabotage entre les ports.
transport des camions sur wagons de chemin de fer. Le tunnel sous laManche est l’exemple le plus célèbre de ferroutage de l’UE.
volume de capitaux, marchandises, biens et services circulant entre ré-gions ou entre pays.
subventions et aides accordées par la Commission européenne aux ré-gions en difficultés. Le Fonds social européen (FSE) s’adresse aux po-pulations en recherche d’emploi et de formation, le Fonds européende développement finance les infrastructures comme les autoroutes, ports, aéroports permettant d’insérer des territoires périphériques dans l’Union.
personne qui parle français.
ligne imaginaire qui sépare deux territoires (deux États).
frontière extérieure d’un pays (exemple en France : frontière franco-es-pagnole).
frontière à l’intérieur d’un pays (exemple en France : frontières régio-nales).
frontière passant par la mer. Avec l’afflux d’émigrés depuis les côtes afri-caines, la Méditerranée est devenue une frontière maritime pour l’Unioneuropéenne.
Espace productif
Expatrié
Exportations
FFaçade maritime
Feeders
Ferroutage
Flux
Financements européens
Francophone
Frontière
Frontière externe
Frontière interne
Frontière maritime
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canaux et cours d’eau pouvant accueillir des péniches de 1 350 tonnes.
végétation basses sur sols calcaires des climats méditerranéens.
porte d’entrée entre un espace maritime et un hinterland. Cette plate-forme portuaire permet la redistribution des marchandises entre l’es-pace mondial et un espace national ou régional par les réseaux de com-munications.
habitat spontané (bidonville) qui s’est transformé sur place (mur en briques ou parpaing à la place de la tôle).
Arrière-pays. Zone d’influence économique d’un grand port, dans l’es-pace continental, sa taille est fonction de la qualité, de la diversité des réseaux de communication.
modèle d’organisation qui offre aux passagers ou aux marchandises la possibilité de transiter d’un point à l’autre de la planète en passant par une seule plate-forme de correspondance.
magasins dont la surface commerciale est supérieure à 2 500 m2.
investissements directs étrangers : mouvements internationaux de ca-pitaux en vue de créer ou développer une filière à l’étranger pour uneentreprise.
personne ayant franchi une frontière internationale et venant s’installer dans un autre État.
entrée dans un pays de biens ou de services provenant d’un autre pays.
population qui n’a pas d’activité professionnelle et ne cherche pas d’em-ploi.
territoire qui s’affranchit des décisions de son centre de décision (mé-tropole).
inégalités entre des groupes sociaux selon l’espace.
zone limitrophe entre deux territoires qui sert à des échanges commer-ciaux, culturels…
GGabarit européen
Garrigue
Gateway
HHabitat durcifié
Hinterland
Hub
Hypermarchés
iIDE
Immigré
Importation
Inactifs
Indépendance
Inégalités socio-spatiales
Interface
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plusieurs modes de transports pour un voyage.
stratégie des entreprise qui visent le marché international, un partena-riat avec d’autres entreprises étrangères et une implantation à l’interna-tional.
étroite bande de terre séparant deux vastes espaces maritimes. AuXIXe siècle, les isthmes de Panama et de Suez ont été coupés par des canaux interocéaniques. La Turquie a pour projet de doubler le détroit duBosphore par un canal percé à travers l’isthme d’Istambul.
non intervention des Églises dans les affaires publiques.
végétation basse des climats océaniques.
végétation basse sur sols non calcaire en climat méditerranéen.
L’U.E. est un marché unique pour les entreprises qui ont la liberté de s’implanter et pratiquer leurs activités. L’U.E. est un espace de libre cir-culation des biens, services, capitaux et personnes depuis 1993.
ensemble résidentiel construit juste en arrière d’un port, permettant unaccès au bateau directement.
éléments du biotope (végétation, sols, eaux, climat…) entourant une so-ciété humaine.
groupe humain qui se différencie de la majorité de la population de sonpays par sa langue, son origine ethnique, son appartenance religieuse.
espace urbanisé formé de plusieurs agglomérations dont les banlieueset les couronnes périurbaines s’étendent et finissent par se rejoindre,formant un immense espace urbain.
ville principale d’un territoire. Désigne également le territoire centrald’un État qui possède des territoires extérieurs.
changement de résidence principale avec franchissement de frontières.
forme de relief aux altitudes élevées (supérieures à 1 000 m) et aux fortes pentes. On garde la terme Haute montagne pour des régions dont l’altitude est supérieure à 2 000 mètres et moyenne montagne pour des régions comprises entre 1 000 et 2 000 mètres.
coopération d’au moins trois États dans le but d’instaurer des règlescommunes.
Intermodalité
Internationalisation
Isthme
LLaïcité
Lande
MMaquis
Marché unique
Marina
Milieu
Minorité
Mégalopole
Métropole
Migration
Montagne
Multilatéralisme
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86 Séquence 9 – HG11
pays encore en phase de rattratpage économique, à forte croissance et s’intégrant rapidement à la mondialisation.
Produit intérieur brut : somme de toutes les richesses produites par un pays.
ville disposant d’une bourse où s’achètent et se vendent les actions des plus grandes entreprises et les principales devises monétaires.
surface plus ou moins plane où les vallées ne sont pas encaissées.
surface plus ou moins ondulée où les vallées sont encaissées.
structure logistique mettant en relation, dans un même lieu, plusieurs types de transports.
terres conquises sur la mer.
part de la population totale sur le marché du travail, qu’elle occupe ou non un emploi.
ligne de circulation partant d’un centre vers une périphérie. Le systèmeferroviaire français est l’exemple type de radiales de Paris vers les fron-tières.
région d’outre-mer intégrée à l’Union européenne. Ces régions reçoi-vent des aides structurelles de la Commission européenne à Bruxelles en fonction des contraintes dans lesquelles vivent leurs populations :exposition aux risques naturels, éloignement de l’Europe, insularité ou enclavement, niveau de développement économique.
ensemble des lignes matérialisées (routes, voies ferrées…) ou imma-térielles (routes aériennes, réseaux Internet) reliées entre elles par despôles fixes (gares, aéroport, relais de téléphonie mobile…). La densité et l’extension des réseaux est l’un des critères du niveau de développe-ment d’un pays et de son intégration à l’économie monde.
ensemble de villes hiérarchisées, interconnectées, du centre bourg à la grande métropole.
adjectif qualifiant un espace séparé du reste d’un ensemble géogra-phique plus vaste. Ces régions sont généralement plus pauvres et dé-laissées.
PPays émergent(les émergents)
PIB
Place financière
Plaine
Plateau
Plateforme multimodale
Polders
Population active
RRadiale
Région ultraphéri-phérique (RUP)
Réseau de communication
Réseau urbain
SSégrégué
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désigne les atouts d’un pays ou d’un ensemble régional comme l’Union européenne par son influence culturelle, linguistique. Cette « puissance douce » devient un indicateur du rayonnement dans le monde.
forêt de conifères en climat continental. La taïga est le plus vaste espaceforestier au monde.
végétation rase des milieux froids et/ou montagnards de haute latitude.
voyage dans un but professionnel. Ce type de tourisme concerne lescongrès nationaux et internationaux, les foires et les salons. Son impor-tance est croissante dans le monde du tourisme et la France est en com-pétition pour conserver son rang dans ce type de tourisme.
tout individu effectuant un séjour dans un autre pays que le sien. LaFrance reste la première destination du tourisme international avec Pa-ris, la Côte d’Azur, les domaines skiables des Alpes.
signé le 13 décembre 2007, les 27 chefs d’État signataires s’engagentà réformer les institutions de l’UE et à en améliorer le fonctionnement.
lignes de circulation entre deux périphéries sans passer par un centre. L’autoroute Bordeaux-Lyon est une transversale.
végétation caractéristique de la montagne, qui s’adapte en fonction de l’altitude.
suppression des taxes douanières entre des pays. Cette mesure favoriseleurs échanges de marchandises.
espace maritime de 200 miles marins situé au-delà de la mer territoriale,sur lequel un État côtier exerce des droits souverains en matière d’explo-ration et d’usage des ressources.
espace industriel voué à l’industrie lourde (sidérurgie sur l’eau, raffine-rie, cimenterie, complexe chimique) au sein d’un ensemble portuaire.Les produits de ces industries sont exportés vers l’hinterland par un ré-seau de canaux, de voies ferrées, d’autoroutes.
Soft power
TTaïga
Toundra
Tourisme d’affaires
Touriste internationnal
Traité de Lisbonne
Transversales
VVégétation étagée
ZZone de
libre-échange
Zone économique exlcusive (ZEE)
Zone industrialo-portuaire
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88 Séquence 9 – HG11
partie d’une agglomération où les marchandises entrent et ressortent sans payer de droits de douane. Aussi un espace urbain en difficultés où les entreprises qui s’y implantent paient des charges sociales et fis-cales plus faibles qu’ailleurs, en contrepartie, elles recrutent de la main-d’œuvre locale.
section de la surface de la Terre essentiellement située dans l’hémis-phère Nord entre le cercle arctique et le tropique du Cancer, et de manière anecdotique entre le cercle antarctique et le tropique du Capricorne. Caractérisée par un climat tempéré c’est-à-dire par des températures douces, modérées donc ni chaudes, ni froides.
■
Zone franchce
Zone tempérée
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