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N- 30 - Douzième année OINGi - ' CTENTIME Mardi 9 Février 1892 IN SOCIALISTE y tes ^-y -ir b AKONNKMKNT8 „:uJ-v,Vi«r ai «5 DèfEïUrnentB I!mUro»h!ï'... « S A , , «tins Dêï«rt«m«nt» ....... ï . "S «r. „ s- (Mtrsnger : U port m mt) + | Ls* «feoiuhinMrt» * » r t » » da 1 » •» dtr d* efi*cjne moif ; m M «aine «'avMMrj A ; «zniratioa fsur »boE»«m«»t, la» p»rsoxn» oui dèxjrcsf ps> «ejfeft i ••m «r journal. Le» manuscrit» non inttré» ne seront pat rendu». Bns nés l O 6r. » » * tm m MO 19 M*S 19. A U /Adresser Lettres ©t Communications D I « EC T E U R D U U O U R M A L Rue delParisr—} -i T. — Saisit-Etienne (Loire) A N N O iNI O m ~ ~" A fAIMT-lTIXKXH : Àgenss V. Fournier, «, rea SaiBt*-C*th«rn« 6 A 1Y©« : Àfenet V. F o u r n i e r , 44, ni* Confort, «t i sei luccamlfii G oble, Mâcon et Dijon. * X ?A£IS : Agença H a ^ a s , 8, plac* la Bourse/' ^ n ' 1 >f - ..Cv r-T»».--i. »' " A partir' du jour de la' rentréa des Chambres JeSTÉPHANQIS sera complètement imprimé en caractères neufs. Son service télégraphique sera Considérable- ment augmenté. , , Ce sont les difficultés de cette organisation nouvelle qui, seules, empêchent le STEPHANOIS de donner à ses lecteurs les deux feuilletons annoncés : l'œuvre si connue d'Alexandre D UMAS, LES de Paris ET UN GRAND Roman local La publication de ces deux romans commencera, pour éviter toute confusion, le jour même le STEPHANOIS sera imprimé en caractères neufs. LE Livre Jaune C'est ainsi, n'est ce pas? qu'on dé- nomme en France les fascicules que le gouvernement distribue de temps en temps aux députés pour leur communiquer les pièces relatives aux négociations diplomatiques. Pour les différencier des autres communications ministérielles, ces fascicules sont revêtus d'une cou- verture jaune, délicate et trop exacte allusion. aux déceptions que notre diplomatie un peu molle et hésitante nous a trop souvent réservées. Le Livre jaune, qui a été distribué aux députés, d'ailleurs absents en ce moment, contient un certain nombre de pièces se rapportant aux n égociations auxquelles les nouveaux tarifs de douane ont donné-lieu en- tre le gouvernement français et les gouvernements étrangers. Disons-le tout de suite, on ne peut se défendre d'un certain sentiment de satisfaction en constatant, par l'examen de ces pièces, l'habileté et l'énergie avec lesquelles les intérêts de la France ont été défendus. Malheureusement, cette impres- sion favorable se trouve presque aussitôt effacée par la manifestation des animosites que nos tarifs pro- tecteurs ont soulevées contre nous à l'étranger et dont chaque page de ce recueil nous apporte le témoi- gnage. Ce Livre j aune est un terrible acte d'accusation contre le protection- nisme. Jl faudrait qu'il passât sous les yeux de tous les citoyens français pour leur faire voir à quelle lamen- table situation les insanités prohibi- tives de MM. Méline et Ferry ont ré- duit la France industrielle .et com- merciale vis à vis des nations étran- gères. partout, en Europe, c'est le refus formellement exprimé de traiter avec Ja France sur la base de nos nouveaux tarifs : partout, ce tont des représailles annoncées et dé- cidées contre nos produits auxquels tous les marchés sont fermés. Et l'on peut suivre, dans leg divers documents que contient le Livre jaune, la trace des efforts, trop sou- vent infructueux, prodigués par notre ministre des affaires étrangè- res et par nos agents diplomatiques pour éviter, dans l'attente de temps meilleurs, la suspension complète de toutes nos relations économiques avec les nations étrangères! On peut dire,d'une manière géné- rale, que notre tarif minimum s'a été accepté par quelques-unes de ces nations, qu'à titre absolument provisoire, et sur la promesse for : melle du gouvernement français d'engager, à bref délai, des négo- ciations qui laisseraient complète- ment en dehors,«. comme nulles et non avenues, Jes prescriptions Jin- seasées de nos nouveaux tarifs. Les protectionnistes peuvent se vanter d'avoir fait de belle besogné: pour rester en pourparlers avec l'Eu rope, qui, en attendant, ne s'en coalise pas moins contre nous, le gouvernement français a dû positi- vement désavouer leurs élucubra- tions. En présence de cette attitude de l'Europe qui lui a été connue dès les premiers jours, ainsi qu'en font foi les documents insérés au Livre jaune, on se demande comment il se fait que le ministère n'ait pas plus énergiquement résisté aux en- traînements protectionnistes dé la i Chambre, et n'ait pas hautement exposé à la tribune, devant le pays, les redoutables conséquences inter- nationales qui allaient résulter pour la France de l'adoption des folies préparées par la secte Méline. Si les documents publiés aujour- d'hui seulement avaient pu être lus à la Chambre il y a six mois, il y aurait eu parmi les députés un réveil de patriotisme qui les eût arrêtés au moment de déchaîner ainsi, par un vote dont ils porteront longtemps la responsabilité, l'Europe tout entière contre notre industrie et notre com- merce. Si le ministère eût déployé à la tri- bune la moitié de l'énergie dont il a fait preuve dans ses négociations avec l'étranger pour atténuer les dangers de nos tarifs protecteurs, il eût bien certainement empêché la Chambre de commettre cette énorme faute. ; Mais pour cela il eût fallu risquer des portefeuilles, ce qui est contraire au nouveau dogme de la stabilité mi- nistérielle si particulièrement en honneur parmi les membres du ca- binet. On a mieux aimé laisser faire, se réservant, comme on le déclarait aux représentants des nations étran- gères, de tourner, aussitôt que faire se pourrait, la loi douanière votée par le Parlement français. Assurément cette déclaration est très constitutionnelle, et nous comp- tons bien qu'elle sera promptement suivie d'actes conformes. Mais n'est il pas singulier de voir un gouvernement s'associer, comme l'a fait le nôtre, à l'élaboration d'une loi douanière par le Parlement, en prendre même l'initiative, en ima- giner les traits les plus ciitiyuables, tel le tarif minimum, et dire en même temps aux représentants des gouvernements étrangers ou leur faire dire par nos agents diploma- tiques, que cette loi n'aurait pas pour effet de lier le gouvernement, qui resterait libre de négocier des traités sur une base tout à fait diffé- rente? La France mise au ban de l'Eu-, rope, son industrie et son commerce ruinés si les tarifs sont appliqués ; s'ils ne sont pas appliqués, le Parle- ment bafoué et désavoué, comme il l'est déjà d'ailleurs par le Gouver- nement, devant les nations étran- gères.. Voilà la situation que nous ont' faite MM. Méline et Jules Ferry, te'le qu'elle résulte des pièces con- tenues dans le Livre Jaune. Ajoutez à cela que les conventions : relatives à la propriété littéraire, à la situation de nos nationaux à l'é» tranger, aux prérogatives de nos consuls, que le ministère s'était efforcé de sauver du naufrage en les distinguant des conventions pure-; ment commerciales, sont dangereu- ; ment menacées par les gouverne- ments étrangers qui, par manière de représailles, annoncent l'intention ; de les considérer comme caduques; ii telle, notamment, la Suisse, ainsi qu'en le verra d'autre part. ^ -i Il est temps que la Chambre ren- tre : le Livre jaune est un formidable réquisitoire contre la majorité pro- tectionniste f nçus sommes curieux 1 bu de savoir comment elle s'y prendra pour se disculper aux yeux du pays déjà mis à la gêne par les funestes effets des tarifs qu'elle a votés. Echos de Partout Un remède contra l'influenza Voici Pasteur éclipsé! - L'archevêque de Ganterbury, primat d'Angleterre, vient, paraît-il, de compo- ser une prière contre le microbe de l'in- fluenza. ' Il suffit de réciter trois Cois par jour, en se frappant le front et la poitrine, cette oraison miraculeuse, pour mettre, en un rlea de temps, le vilain mal en déroute : plus de microbe, plus de bacille, plus d'influeuza 1 Ce n'est pas plus difficile que cela. En attendant, l'archevêque de Canter-> ry, qui est atteint lui-même de l'affec- tion à la mode, vient de partir pour l'Ai- Hô! Hé! Il paraît que M. l'archbischop n'a pas grande confiance dans l'efficacité de son remède. la dêcouuerte d'Edison Un journal de New-York apporte les détails suivants sur la dernière décou' verte d'Edison : Il s'agit d'un moteur électrique encore inconnu, qui fonctionnera sans le bruit et les autres inconvénients de la locomotive La vitesse qu'il déploiera sur les rails donnera une moyenne de 160 kilomètres à l'heure. Vous voyez que les 1,600 mètres qu'on met aujourd'hui une minute à faire, ne seront plus qu'un eanui et un tour- ment pour le voyageur affairé, lorsque l'univers sera gratifié de l'incomparable véhicule. Et ee n'est pas tout, les villes bénéficie- ront du nouveau système : plus de che- naux sur les tramways, plus de traction par câble ou par chaîna sans fin, pas même de ces appareils encombrants qui mettent en mouvement les tramways électriques. C'est donc une nouvelle révo- lution qui va s'opérer. , Une invasion de souris Oa écrit de Breitenbach au Journal de Colmar : Les souris se sont tellement multipliées dans nos montagnes, qu'elles forment un véritable danger pour l'agriculture, aussi le conseil municipal a-t-11 décidé de payer une prime de dix pfennig pour chaque souris qu'on lui apporterait. Ca été une bonne aubaine pour les pauvres, qui se sont aussitôt mis en chasse, et déjà 3.000 rongeurs ont été cap- turés et tués. Un noueeaa champ d'or On annonce de Nertschlnsck (Sibérie orientale) qu'on vient de découvrir, dans le bassin du fleuve Bomm, d'immenses champs d'or avec de la poudre d'or en abondance. . 11 paraît que cette contrée est trois fois plus riche en or que l'Australie et la Ca- lifornie. Des milliers de gens sans aveu se sont immédiatement rendus dans cette région, à la recherche du précieux métal. Trouvant l'oren abondance, ils y avaient formé une petite république dans le genre de la république de Scheltouga, qui fut anéantie il y a sept ans par les Chinois. Le gouverneur général du district Prla- mourskl Kraj, le baron Korff, vient d'en- voyer quelques régiments de cosaques qui ont chassé tous les chercheurs d'or de cet heureux pays. Le bassin aurifère du fleuve Bomm est entouré en ce moment d'un cordon de co- saques, et c'est le gouvernement impérial russe qui exploitera lui-même ces ri- Guillaume le névrosé L'autre jour, nous racontions que l'em- pereur Guiilaume 11, dans sa manie de fourrer son nez partout, ne dédaignait pas de visiter ses cuisines. Ce dernier goût se développe de plus en plus. Tout récemment, en inspectant la caserne des hussards de la garde, à Post- dam, il voulut visiter la cantine. Dès son entrée, il fut attiré vers la cuisine par une bonne odeur de saucisses qui s'en échappait. Pris tout à coup d'une de ces fantaisies qHi lui sont familières, Guillaume II ex- prima le désir de goûter à ces saucisses. Comme on s'empressait d'aller chercher une assiette et un couvert : « Laissez donc! s'écria-t-il, les saucisses sont meilleures mangées sur le pouce ! » Et, prenant déli- catement entre ses doigts la saucisse qu'on lui présentait, il la mangea de fort bon appétit, non sans l'arroser de deux verres de cognac, pour faciliter la digestion. —r ijfr- UNE «ÉTRANGE AVENTURE Paris, T février. Ce matin, vers 8 heures l\2, un jeune homme se précipitait d'une fenêtre si- tuée au troisième étage d'une maison du boulevard Bonne-Nouvelle et tom- bait sur le. store d'une boutique et de là sur 1@ trottoir. Les gardiens de la paix relevèrent le pauvre diable et le trans- portèrent dans une pharmacie du voisi- nage.. . . , Interrogé sur les causes de sa chute l e jeune homme fit le récit suivant y « Je me trouvais hier soir chez ma maîtresse une femme mariée, lorsque tout à coup, celle ci s'écrie : « Mon mari vient, cache-toi. » Puis elle me poussa dans usa petit pabinel don) elle ferma la porte à oief. « Je passai toute la nuit, et, ce> ma- tin, j'entendis une clef grincer dans la serrure. Je pensai que c'était ma maî- tresse qui venait me délivrer : erreur ! c'était le mari qui m'ouvrait. Je restai tout penaud devant lui ; mais, furieux, il s'écria : « Vous êtes l'amant de ma femme, je vais vous tuer. » J'ai perdu la tête et j'ai sauté par la fenêtre. » Le malheureux garçon est un nommé Maurice V . . . , employé de commerce, âgé de 17 ans ; ses parents habitent Asaiôres. Dans sa chute il s'est seuie- lement fracturé le bras gauche. U N S Ghansonfrâncâise EN BELGIQUE L'Etoile belge donne des rensei- gnements sur un curieux incident qui vient de se produire à Bruxel- les : Jeudi, dans la journée, M. Morales artiste du concert de la Scala, rece- vait une lettre portant l'estampille de la Sûreté publique, au ministère de la Justice, et le priant de passer dans les bureaux le même jour, dans l'après-midi. M. Morales s'y rendit. On l'introduisit dans un cabinet où un monsieur entre deux âges, poivre et sel, très aimable, lui tint à peu près ce langage : Vous avez beaucoup de talent, monsieur Morales... Monsieur... Ne vous défondez pas. Je le sais. Dimanche passé, vous avez eu beaucoup de succès dans une ro- mance : l'Enfant chantant la « Mar- seillaise... » —- En effet, monsieur, beaucoup. -— Eh bien ! monsieur Morales, vous me feriez un sensible plaisir en ne la chantant plus. ^Stupéfaction de M. Morales, qui avait été tellement accablé sous les flatteries du fonctionnaire, qu'il s'imaginait que ce dernier se dispo- sait à lui demander de venir la chan- ter en soirée chez lui. —s Pourquoi donc," monsieur ? fit-il? Je me borne à vous dire, M. Morales, continua l'autre, que vous me feriez plaisir en ne chantant plus cette chanson. M. Morales ne put obtenir d'au- tre réponse. Pas même l'ombre d'une raisoD, d'une explication. Finale- ment, il salua et partit. Après avoir donné ces détails, VEtoile belge fait les réflexions sui- vantes : « Cette romance, qu'on interdit, se chante depuis vingt ans à Bruxel- les et en province, non seulement dans tous les établissements publics, mais encore dans tous les concerts de Sociétés. Le ministre de la justice, en fai- sant faire cette démarche saugre- nue, n'a-t-il pas réfléchi qu'en in- tervenant de cette manière pour em- pêcher de chanter une romance d'allures patriotiques françaises, qui a TAlsace-Lorraine pour sujet, il exposait le gouvernement au repro- che de subir dans cette circonstance une pression étrangère ? N'a-t-il pas réfléchi,, non plus, à l'incident qu'il pouvait amener en transformant en événement politi- que une romance qui, jusqu'ici, n'a- vait soulevé la moindre observa- tion ». le Crime è h rue C'est M. Poncet, juge d'instruction, qui a été commis par le parquet pour procéder à l'enquête relative au crime de la rue Rambuteau. La concierge de la maison, au cours de l'interrogatoire qu'on lui a fait subir, a déclaré que Guichou était entré dans sa loge à deux heures un quart et qu'il y avait signé le congé que lui avait si- gniflô la veille le gérant de la maison. M. Edmond, neveu de la victime, garçon de bureau dans un journal, nous a fourni quelques renseignements sur la vie privée de la victime tet il nous a in- diqué les différentes adresses Mar- guerite Fourcaut a habité avec Claude jGuichou. C'est l'année même de sa sé- paration avec son mari, actuellement ouvrier tailleur, 140, rue Amelot, que la victime alla habiter avec Claude Gui- chou, Ils firent l'acquisition d'un fonds d'épi- cerie, rue de Lonchamps, qui ne pros- péra point. Guichou crut rétablir ses affaires en installant ensuite dans la même maison une rôtisserie ; mais, au bout de quelque temps, \\ M obligé de se retirer. "Guichou et sa maîtresse se mirent à travailler chacun de leur côté et ils vin- rent habiter rue Geoftroy-Maiie, où ils occupèrent pendant trois ans, jusqu'en 1891, un appartement de mille francs, composé de quatre pièces, dont ils sous- louaient une partie. Ils en furent expul- sés et leurs meubles furent vendus. Ils allèrent ensuite habiter rue Rambu- teau. Une voisine, Mlle BirckeJ, habitant l'immeuble situe en face de la maison du crime, a aperçu de sa fenêtre, vers trois heures un quart, un homme et une femme qui se disputaient dans l'appar- tement du sixième étage, occupé par Marguerite Fourcaut. Au même instant elle vit un carreau de la fenêtre voler en éclats. Quelques instants après, elle aperçut un individu qui sortait de la maison et qui s'éloignait rapidement dans la di- rection du boulevard Sébastopol. Tou- fois Mlle Birckel, mise en présence de Guichou, n'a pas reconnu en lui l'hom- me qui est sorti de la maison le jour de l'assassinat. Claude Guichou, interrogé par M. Poncet, n'a pu fournir l'emploi exact de son temps. Il a prétendu être sorti vers les deux heures de l'après-midi le jour du crime et s'être rendu dans quatre bu- reaux de placement et de là à l'Môtel des ventes. Répondant â une question posée par le juge d'instruction, il a dit qu'il n'était entré que quelques minutes dans les bu- reaux où il n'avait « pu pénétrer à cause de la foule ». A la suite de ces interrogatoires, Gui- chou a été mis en état d'arrestation hier soir, à six heures, et conduit au Dépôt. Ce matin, à la première heure, Gui- chou a été amené à la Morgue. Il était accompagné de M. Goron, chef de la sûreté, et du brigadier Jaume. Il a été mis en présencedu cadavre de Margue- rite Fourcaut, puis il a été conduit rue Rambuteau, où M. Poncet, juge d'ins- truction, a procédé a de nouvelles cons- tatations. -Guichou a continué à garder le plus grand calme, et il se défend énergique ment d'être l'auteur de l'assassinat. Le docteur Vibert, médecin légiste a procédé ce matin à l'autopsie da cada vre de Marguerite Fourcaut. I0DTUJMIQDEii Mouvement Commercial à la frontière AR'ASF* ,a st aWstiqae de l'administration des douanes, il est entré d'Espagne dans les Pyrénées Orientales, pendant le cou- mriA"^? 18 d ? Jaav - ier ' ° n z e millions de litres de vin et quatre millions de kilo- grammes d'oranges.ll a exporté en EspL $?L l L mm \?ï s d e kI t?grammes de honffîe ment m l l l l o n s d e kilogrammes de cl- Une conférence socialiste . Une conférence socialiste a eu lieu hier soir, à Calais, salle de l'Elysée, 2821 per- sonnes y assistaient. ' p PtS/Q- 2 " 6 ' D e l o y ' Guesde > DeleclHze MSJ^S^ 7 OAT PRLS SUCCESS1 ^ nn L !SS2?a2^ a a ? o p i é ' p a r acclamation, un ordre du Jour tendant a la senar»»inn ^ g l i s e , e t d e 1>Etat età rLoimonÏÏ droits sur les denrées alimentaires. , Mise en accusation des ministres por- tugais La Chambre des députés a renvoyé â une commission spéciale la proposition tendant à la mise en accusation de M nno ? a / v ,? lh0 ' a n c l e n ministre des finances, et à l'ouverture d'une enquête sur la question de savoir si d'autres mi- nistres doivent répondre des mêmes faits qui lut sont reprochés et, en conséquence, être également mis en accusation. Drame dans un poste de police Vienne, 7 février. Un drame sanglant s'est passé dans un poste de police du quartier Favori ten. L'inspecteur de police Reninîger adres sa des reproches au sergent de ville Fchlag, qui rentrait de sa tournée do nuit. >* •>• Il l'accusa d'avoir abandonné son ptfete pour aller boire. Fchlag, indigné de ce reproche, sortit son revolver et, en présence de ses ca- marades réunis pour le rapport, brûla la cervelle à son supérieur. I! fut immédiatement désarmé et con- duit à la prison. Une Femme... à réméré Extrait des souvenirs d'un lieutenant de marine. Une coutume du Gabon, peu connue à Marseille, mais dont tous les employés de factoreries, d'après ce que nous ra- conte un officier de marine, usent dès qu'ils sont arrivés là-bas, est celle qui consiste à prendre chez les Pahouins une femme... à réméré. On connaît généralement les familles indigènes où se trouvent des jeunes filles mariables, lisez ayant environ douze ans. Quand le père vieni à la factorerie, on lui fait comprendre qu'il est un brave homme et qu'on aimerait l'avoir comme beau-père. On lui offre un bon verre d'eau-de-vie, et, le lendemain, il revient avec safillequ'il vous remet très digne- ment. De votre côté, vous lui donnez en or, une somme de 160 francs, qu'il empoche non moins dignement. Vous emmenez votre femme chez vous, et vous avez le droit de vous figu. rer que c'est un oiseau en cage, car elle saute, babille et chante toute la journée. Puis, un jour, vous devez partir, soif rappelé, soit pour cause de maladie. On prévient le père qui rapporte les 150 fr .7 reprend sa fille, reboit un verre d'eau- de-vie, et tout est en règle... Sauf le petit oiseau, qui est très atta- chant et qui pleure bien ou peu en s'en allant. -, Ao Grand-TItêâtre^do Montpellier Montpellier, 7 février. " La représentation qui a été donnéhier au Grand-Théâtre de Montpellier a été de nouveau orageuse. On jouait le Docteur Crispin. Le maire ayani interdit le pupitre à M. Luigini, le deuxième chef d'orches- tre, M. Amalou est chargé provisoire- ment de le remplacer. v 1 H f i6 Ef S °, ir \ par exce P t i o ^ 10 troisième chef, M. de Loeuw, devait conduire l'or- chestre. Dès l'ouverture des portes, un bruit infernal, des siflets et des hurlements sa sont fait entendre. * Au lever du rideau, une pluie pom- mes de terre, de hari ^uf d'oranges et de plâtras est tombée sur scène. Les musiciens sa sont dispersés. La police a expu sé les étudiants et a dressé Foges 8 " V C ° n l r e 168 ab0QQ és S coSô? 068 meSUr6S * le v a c a r m e * La foulfc a menacé de tout casser v A dix heures, le tumulte a recommencé de plus belle. Les projectilesetf STÏSr les musiciens, dont deux ont été léeèrS- ment blessés. A dix heures un quart représentation, a fini tant bien que niai oar la plupart des tableaux ont été omis A ce moment, la foule refuse, çuer la salle, réclamant que l'on rende 1 argent. Les agents et le commissaire de police essayent vainement de refou- ler les spectateurs vers la sortie. II v » alors des scènes inoubliables. Quand une parti» des spectateurs est expulsée d un coté, elle revient de l'autre Cela dure jusqu'à onze heures. A cette heure-là, un détachsment gendarmes et deux compagnies dugônie arrivent et prennent position sur la pS de a Comédie, contenant la foule et re- foulant les spectateurs, que trente aot fhéltre. a U C a Q 0 Q , C h a s s e n t La, foule se forme en cortège et sa rend devant les domiciles dumaire et du directeur du théâtre, faisant un chl- nvari épouvantable. i ?K û -^ o i f qu ' a l a suit e ces scènes le théâtre sera fermé provisoirement. * PENSÉES & MAXIMES On a remarqué que les temps les plus désas- treux ont produit les plus grands esprits. Le métal le plus pur sort de la fournaise la plus ardente :Téclair le plus brillant jaillit des nua- ges les plus noirs. ^ CHATEAUBRIANS, Le génie est essentiellemeïit sileHoleux YlLMERS DE LiSLE-ADAM, Ce monde ne yaut pas qu'on daigne lui men- * ir < Edmond HARAUCOXIRÏ, Lugubrejléprise Saint-Flour, 6 février, soir Il y a quelques jours, dans une maison de la rue de la Boucherie, m o i i S R vieillard qui, depuis quelque temps/était tombé en enfance. Dans la chambre il venai de rendre le dernier soup°r couchait son gendre, atteint par l'inl fluenza, e qu'une crise d'asthme retenait cloué au ht. La veille de l'enterremSt au déclin du jour, le menuisier cWô de la confection du cercueil entra Sa la chambre pour procéder à la misÏÏn bière. Cemenuisier estabsolument sourd En l'entendant monter les escal ers is gendre ramena les couvertures sur son visage, pour ne pas assister à la pénible opération. L'ouvrier, en voyant sur S ht de ce dernier une forme humaine se dessiner sous te drap, n'hésite p a Su S û seul instant, et s'approche du lit du vi- vant au heu d'aller vers celui du moS Il dépose la lugubre boîte et, d'un Sui- de main, enlève les couvertures. A sà vue, le malade pousse un cri de frayeS et se met a 1m dire : "<»J«UT «Ce n'est pas moi qui suis le mort » Peine mutile, le sourd n'entendi rien' et se. met en mesure de le déposer dan! la caisse qui est à ses pieds;VfraveS? paralyse les mouvements de l'astfamaK que un cri rauque s'échappe de sa g o r g ï encore un peu, et il va lire cloué viS dans la bière,,. Heureusement, des 7vW sins ont entendu, d'une pièceSoisine m aocQurt, et on l'arrache des mains dd

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G oble, Mâcon et Dijon. * X ?A£IS : Agença H a ^ a s , 8, plac* d« la Bourse/'

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A partir' du jour de la' rentréa des Chambres JeSTÉPHANQIS sera complètement imprimé en caractères neufs. Son service télégraphique sera Considérable­ment augmenté. , ,

Ce sont les difficultés de cette organisation nouvelle qui, seules, empêchent le STEPHANOIS de donner à ses lecteurs les deux feuilletons annoncés : l'œuvre si connue d'Alexandre D U M A S ,

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de Paris ET UN GRAND

R o m a n local La publication de ces deux

romans commencera, pour éviter toute confusion, le jour même où le STEPHANOIS sera imprimé en caractères neufs.

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Livre Jaune C'est ainsi, n'est ce pas? qu'on dé­

nomme en France les fascicules que le gouvernement distribue de temps en temps aux députés pour leur communiquer les pièces relatives aux négociations diplomatiques.

Pour les différencier des autres communications ministérielles, ces fascicules sont revêtus d'une cou­verture jaune, délicate et trop exacte allusion. aux déceptions que notre diplomatie un peu molle et hésitante nous a trop souvent réservées.

Le Livre jaune, qui a été distribué aux députés, d'ailleurs absents en ce moment, contient un certain nombre de pièces se rapportant aux n égociations auxquelles les nouveaux tarifs de douane ont donné-lieu en­tre le gouvernement français et les gouvernements étrangers.

Disons-le tout de suite, on ne peut se défendre d'un certain sentiment de satisfaction en constatant, par l'examen de ces pièces, l'habileté et l'énergie avec lesquelles les intérêts de la France ont été défendus.

Malheureusement, cette impres­sion favorable se trouve presque aussitôt effacée par la manifestation des animosites que nos tarifs pro­tecteurs ont soulevées contre nous à l'étranger et dont chaque page de ce recueil nous apporte le témoi­gnage.

Ce Livre j aune est un terrible acte d'accusation contre le protection­nisme.

Jl faudrait qu'il passât sous les yeux de tous les citoyens français pour leur faire voir à quelle lamen­table situation les insanités prohibi­tives de MM. Méline et Ferry ont ré­duit la France industrielle .et com­merciale vis à vis des nations étran­gères.

partout, en Europe, c'est le refus formellement exprimé de traiter avec Ja France sur la base de nos nouveaux tarifs : partout, ce tont des représailles annoncées et dé­cidées contre nos produits auxquels tous les marchés sont fermés.

Et l'on peut suivre, dans leg divers documents que contient le Livre jaune, la trace des efforts, trop sou­vent infructueux, prodigués par notre ministre des affaires étrangè­res et par nos agents diplomatiques pour éviter, dans l'attente de temps meilleurs, la suspension complète de toutes nos relations économiques avec les nations étrangères!

On peut dire,d'une manière géné­rale, que notre tarif minimum s'a été accepté par quelques-unes de ces nations, qu'à titre absolument

provisoire, et sur la promesse for :

melle du gouvernement français d'engager, à bref délai, des négo­ciations qui laisseraient complète­ment en dehors,«. comme nulles et non avenues, Jes prescriptions Jin-seasées de nos nouveaux tarifs.

Les protectionnistes peuvent se vanter d'avoir fait de belle besogné: pour rester en pourparlers avec l'Eu rope, qui, en attendant, ne s'en coalise pas moins contre nous, le gouvernement français a dû positi­vement désavouer leurs élucubra-tions.

En présence de cette attitude de l'Europe qui lui a été connue dès les premiers jours, ainsi qu'en font foi les documents insérés au Livre jaune, on se demande comment il se fait que le ministère n'ait pas plus énergiquement résisté aux en­traînements protectionnistes dé la

i Chambre, et n'ait pas hautement exposé à la tribune, devant le pays, les redoutables conséquences inter­nationales qui allaient résulter pour la France de l'adoption des folies préparées par la secte Méline.

Si les documents publiés aujour­d'hui seulement avaient pu être lus à la Chambre il y a six mois, il y aurait eu parmi les députés un réveil de patriotisme qui les eût arrêtés au moment de déchaîner ainsi, par un vote dont ils porteront longtemps la responsabilité, l'Europe tout entière contre notre industrie et notre com­merce.

Si le ministère eût déployé à la tri­bune la moitié de l'énergie dont il a fait preuve dans ses négociations avec l'étranger pour atténuer les dangers de nos tarifs protecteurs, il eût bien certainement empêché la Chambre de commettre cette énorme faute. ;

Mais pour cela il eût fallu risquer des portefeuilles, ce qui est contraire au nouveau dogme de la stabilité mi­nistérielle si particulièrement en honneur parmi les membres du ca­binet.

On a mieux aimé laisser faire, se réservant, comme on le déclarait aux représentants des nations étran­gères, de tourner, aussitôt que faire se pourrait, la loi douanière votée par le Parlement français.

Assurément cette déclaration est très constitutionnelle, et nous comp­tons bien qu'elle sera promptement suivie d'actes conformes.

Mais n'est il pas singulier de voir un gouvernement s'associer, comme l'a fait le nôtre, à l'élaboration d'une loi douanière par le Parlement, en prendre même l'initiative, en ima­giner les traits les plus ciitiyuables, tel le tarif minimum, et dire en même temps aux représentants des gouvernements étrangers ou leur faire dire par nos agents diploma­tiques, que cette loi n'aurait pas pour effet de lier le gouvernement, qui resterait libre de négocier des traités sur une base tout à fait diffé­rente?

La France mise au ban de l'Eu-, rope, son industrie et son commerce ruinés si les tarifs sont appliqués ; s'ils ne sont pas appliqués, le Parle­ment bafoué et désavoué, comme il l'est déjà d'ailleurs par le Gouver­nement, devant les nations étran­gères..

Voilà la situation que nous ont' faite MM. Méline et Jules Ferry, te'le qu'elle résulte des pièces con­tenues dans le Livre Jaune.

Ajoutez à cela que les conventions : relatives à la propriété littéraire, à la situation de nos nationaux à l'é» tranger, aux prérogatives de nos consuls, que le ministère s'était efforcé de sauver du naufrage en les distinguant des conventions pure-; ment commerciales, sont dangereu- ;

ment menacées par les gouverne­ments étrangers qui, par manière de représailles, annoncent l'intention ; de les considérer comme caduques; ii telle, notamment, la Suisse, ainsi qu'en le verra d'autre part. ^ -i

Il est temps que la Chambre ren­tre : le Livre jaune est un formidable réquisitoire contre la majorité pro­tectionniste f nçus sommes curieux 1

bu

de savoir comment elle s'y prendra pour se disculper aux yeux du pays déjà mis à la gêne par les funestes effets des tarifs qu'elle a votés.

Echos de Partout Un remède contra l'influenza

Voici Pasteur éclipsé! -L'archevêque de Ganterbury, primat

d'Angleterre, vient, paraît-il, de compo­ser une prière contre le microbe de l'in­fluenza. '

Il suffit de réciter trois Cois par jour, en se frappant le front et la poitrine, cette oraison miraculeuse, pour mettre, en un rlea de temps, le vilain mal en déroute : plus de microbe, plus de bacille, plus d'influeuza 1

Ce n'est pas plus difficile que cela. En attendant, l'archevêque de Canter-> ry, qui est atteint lui-même de l'affec­

tion à la mode, vient de partir pour l'Ai-

Hô! Hé! Il paraît que M. l'archbischop n'a pas grande confiance dans l'efficacité de son remède.

la dêcouuerte d'Edison Un journal de New-York apporte les

détails suivants sur la dernière décou' verte d'Edison :

Il s'agit d'un moteur électrique encore inconnu, qui fonctionnera sans le bruit et les autres inconvénients de la locomotive La vitesse qu'il déploiera sur les rails donnera une moyenne de 160 kilomètres à l'heure. Vous voyez que les 1,600 mètres qu'on met aujourd'hui une minute à faire, ne seront plus qu'un eanui et un tour­ment pour le voyageur affairé, lorsque l'univers sera gratifié de l'incomparable véhicule.

Et ee n'est pas tout, les villes bénéficie­ront du nouveau système : plus de che­naux sur les tramways, plus de traction par câble ou par chaîna sans fin, pas même de ces appareils encombrants qui mettent en mouvement les tramways électriques. C'est donc une nouvelle révo­lution qui va s'opérer. ,

Une invasion de souris Oa écrit de Breitenbach au Journal

de Colmar : Les souris se sont tellement multipliées

dans nos montagnes, qu'elles forment un véritable danger pour l'agriculture, aussi le conseil municipal a-t-11 décidé de payer une prime de dix pfennig pour chaque souris qu'on lui apporterait.

Ca été une bonne aubaine pour les pauvres, qui se sont aussitôt mis en chasse, et déjà 3.000 rongeurs ont été cap­turés et tués.

Un noueeaa champ d'or On annonce de Nertschlnsck (Sibérie

orientale) qu'on vient de découvrir, dans le bassin du fleuve Bomm, d'immenses champs d'or avec de la poudre d'or en abondance. .

11 paraît que cette contrée est trois fois plus riche en or que l'Australie et la Ca­lifornie.

Des milliers de gens sans aveu se sont immédiatement rendus dans cette région, à la recherche du précieux métal.

Trouvant l'oren abondance, ils y avaient formé une petite république dans le genre de la république de Scheltouga, qui fut anéantie il y a sept ans par les Chinois.

Le gouverneur général du district Prla-mourskl Kraj, le baron Korff, vient d'en­voyer quelques régiments de cosaques qui ont chassé tous les chercheurs d'or de cet heureux pays.

Le bassin aurifère du fleuve Bomm est entouré en ce moment d'un cordon de co­saques, et c'est le gouvernement impérial russe qui exploitera lui-même ces ri-

Guillaume le névrosé L'autre jour, nous racontions que l'em­

pereur Guiilaume 11, dans sa manie de fourrer son nez partout, ne dédaignait pas de visiter ses cuisines.

Ce dernier goût se développe de plus en plus. Tout récemment, en inspectant la caserne des hussards de la garde, à Post-dam, il voulut visiter la cantine. Dès son entrée, il fut attiré vers la cuisine par une bonne odeur de saucisses qui s'en échappait.

Pris tout à coup d'une de ces fantaisies qHi lui sont familières, Guillaume II ex­prima le désir de goûter à ces saucisses. Comme on s'empressait d'aller chercher une assiette et un couvert : « Laissez donc! s'écria-t-il, les saucisses sont meilleures mangées sur le pouce ! » Et, prenant déli­catement entre ses doigts la saucisse qu'on lui présentait, il la mangea de fort bon appétit, non sans l'arroser de deux verres de cognac, pour faciliter la digestion.

— r • ijfr-

UNE «ÉTRANGE AVENTURE Paris, T février.

Ce matin, vers 8 heures l\2, un jeune homme se précipitait d'une fenêtre si­tuée au troisième étage d'une maison du boulevard Bonne-Nouvelle et tom­bait sur le. store d'une boutique et de là sur 1@ trottoir. Les gardiens de la paix relevèrent le pauvre diable et le trans­portèrent dans une pharmacie du voisi­nage.. . . ,

Interrogé sur les causes de sa chute l e jeune homme fit le récit suivant y

« Je me trouvais hier soir chez ma maîtresse une femme mariée, lorsque tout à coup, celle ci s'écrie : « Mon mari vient, cache-toi. » Puis elle me poussa dans usa petit pabinel don) elle ferma la porte à oief.

« Je passai là toute la nuit, et, ce> ma­tin, j'entendis une clef grincer dans la serrure. Je pensai que c'était ma maî­tresse qui venait me délivrer : erreur ! c'était le mari qui m'ouvrait. Je restai tout penaud devant lui ; mais, furieux, il s'écria : « Vous êtes l'amant de ma femme, je vais vous tuer. » J'ai perdu la tête et j'ai sauté par la fenêtre. »

Le malheureux garçon est un nommé Maurice V. . . , employé de commerce, âgé de 17 ans ; ses parents habitent Asaiôres. Dans sa chute il s'est seuie-lement fracturé le bras gauche.

U N S

Ghansonfrâncâise EN BELGIQUE

L'Etoile belge donne des rensei­gnements sur un curieux incident qui vient de se produire à Bruxel­les :

Jeudi, dans la journée, M. Morales artiste du concert de la Scala, rece­vait une lettre portant l'estampille de la Sûreté publique, au ministère de la Justice, et le priant de passer dans les bureaux le même jour, dans l'après-midi.

M. Morales s'y rendit. On l'introduisit dans un cabinet

où un monsieur entre deux âges, poivre et sel, très aimable, lui tint à peu près ce langage :

— Vous avez beaucoup de talent, monsieur Morales...

— Monsieur... — Ne vous défondez pas. Je le

sais. Dimanche passé, vous avez eu beaucoup de succès dans une ro­mance : l'Enfant chantant la « Mar­seillaise... »

—- En effet, monsieur, beaucoup. -— Eh bien ! monsieur Morales,

vous me feriez un sensible plaisir en ne la chantant plus. ^Stupéfaction de M. Morales, qui avait été tellement accablé sous les flatteries du fonctionnaire, qu'il s'imaginait que ce dernier se dispo­sait à lui demander de venir la chan­ter en soirée chez lui.

—s Pourquoi donc," monsieur ? fit-il?

— Je me borne à vous dire, M. Morales, continua l'autre, que vous me feriez plaisir en ne chantant plus cette chanson.

M. Morales ne put obtenir d'au­tre réponse. Pas même l'ombre d'une raisoD, d'une explication. Finale­ment, il salua et partit.

Après avoir donné ces détails, VEtoile belge fait les réflexions sui­vantes :

« Cette romance, qu'on interdit, se chante depuis vingt ans à Bruxel­les et en province, non seulement dans tous les établissements publics, mais encore dans tous les concerts de Sociétés.

Le ministre de la justice, en fai­sant faire cette démarche saugre­nue, n'a-t-il pas réfléchi qu'en in­tervenant de cette manière pour em­pêcher de chanter une romance d'allures patriotiques françaises, qui a TAlsace-Lorraine pour sujet, i l exposait le gouvernement au repro­che de subir dans cette circonstance une pression étrangère ?

N'a-t-il pas réfléchi,, non plus, à l'incident qu'il pouvait amener en transformant en événement politi­que une romance qui, jusqu'ici, n'a­vait soulevé la moindre observa­tion ».

le Crime è h rue C'est M. Poncet, juge d'instruction,

qui a été commis par le parquet pour procéder à l'enquête relative au crime de la rue Rambuteau.

La concierge de la maison, au cours de l'interrogatoire qu'on lui a fait subir, a déclaré que Guichou était entré dans sa loge à deux heures un quart et qu'il y avait signé le congé que lui avait si-gniflô la veille le gérant de la maison.

M. Edmond, neveu de la victime, garçon de bureau dans un journal, nous a fourni quelques renseignements sur la vie privée de la victime tet il nous a in­diqué les différentes adresses où Mar­guerite Fourcaut a habité avec Claude jGuichou. C'est l'année même de sa sé­paration avec son mari, actuellement ouvrier tailleur, 140, rue Amelot, que la victime alla habiter avec Claude Gui-chou,

Ils firent l'acquisition d'un fonds d'épi­cerie, rue de Lonchamps, qui ne pros­péra point. Guichou crut rétablir ses affaires en installant ensuite dans la même maison une rôtisserie ; mais, au bout de quelque temps, \\ M obligé de se retirer.

"Guichou et sa maîtresse se mirent à travailler chacun de leur côté et ils vin­rent habiter rue Geoftroy-Maiie, où ils occupèrent pendant trois ans, jusqu'en 1891, un appartement de mille francs, composé de quatre pièces, dont ils sous-louaient une partie. Ils en furent expul­sés et leurs meubles furent vendus. Ils allèrent ensuite habiter rue Rambu­teau.

Une voisine, Mlle BirckeJ, habitant l'immeuble situe en face de la maison du crime, a aperçu de sa fenêtre, vers trois heures un quart, un homme et une femme qui se disputaient dans l'appar­tement du sixième étage, occupé par Marguerite Fourcaut. Au même instant elle vit un carreau de la fenêtre voler en éclats.

Quelques instants après, elle aperçut un individu qui sortait de la maison et qui s'éloignait rapidement dans la di­rection du boulevard Sébastopol. Tou-fois Mlle Birckel, mise en présence de Guichou, n'a pas reconnu en lui l'hom­me qui est sorti de la maison le jour de l'assassinat.

Claude Guichou, interrogé par M. Poncet, n'a pu fournir l'emploi exact de son temps. Il a prétendu être sorti vers les deux heures de l'après-midi le jour du crime et s'être rendu dans quatre bu­reaux de placement et de là à l'Môtel des ventes.

Répondant â une question posée par le juge d'instruction, il a dit qu'il n'était entré que quelques minutes dans les bu­reaux où il n'avait « pu pénétrer à cause de la foule ».

A la suite de ces interrogatoires, Gui­chou a été mis en état d'arrestation hier soir, à six heures, et conduit au Dépôt.

Ce matin, à la première heure, Gui­chou a été amené à la Morgue. Il était accompagné de M. Goron, chef de la sûreté, et du brigadier Jaume. Il a été mis en présencedu cadavre de Margue­rite Fourcaut, puis il a été conduit rue Rambuteau, où M. Poncet, juge d'ins­truction, a procédé a de nouvelles cons­tatations.

-Guichou a continué à garder le plus grand calme, et il se défend énergique ment d'être l'auteur de l'assassinat.

Le docteur Vibert, médecin légiste a procédé ce matin à l'autopsie da cada vre de Marguerite Fourcaut.

I0DTUJMIQDEii Mouvement Commercia l à l a frontière AR'ASF* , a staWstiqae de l'administration des douanes, il est entré d'Espagne dans les Pyrénées Orientales, pendant le cou-mriA"̂ ?18 d ? J a a v - i e r ' ° n z e millions de litres de vin et quatre millions de kilo­grammes d'oranges.ll a exporté en EspL $?LlLmm\?ïs d e k It?grammes de honffîe ment m l l l l o n s d e kilogrammes de cl-

Une conférence socialiste . Une conférence socialiste a eu lieu hier

soir, à Calais, salle de l'Elysée, 2821 per­sonnes y assistaient. ' p

P t S / Q - 2 " 6 ' D e l o y ' G u e s d e > DeleclHze M S J ^ S ^ 7 OAT PRLS S U C C E S S 1 ^ nn L ! S S 2 ? a 2 ^ a a ? o p i é ' p a r acclamation, un ordre du Jour tendant a la senar»»inn ^ g l i s e , e t d „ e 1 > E t a t età r L o i m o n Ï Ï droits sur les denrées alimentaires. ,

Mise en accusation des ministres por­tuga i s

La Chambre des députés a renvoyé â une commission spéciale la proposition tendant à la mise en accusation de M K« n n o ? a / v , ? l h 0 ' a n c l e n ministre des finances, et à l'ouverture d'une enquête sur la question de savoir si d'autres mi­nistres doivent répondre des mêmes faits qui lut sont reprochés et, en conséquence, être également mis en accusation.

Drame dans un poste de police Vienne, 7 février.

Un drame sanglant s'est passé dans un poste de police du quartier Favori ten.

L'inspecteur de police Reninîger adres sa des reproches au sergent de ville Fchlag, qui rentrait de sa tournée do nuit. >* •>•

Il l'accusa d'avoir abandonné son ptfete pour aller boire.

Fchlag, indigné de ce reproche, sortit son revolver et, en présence de ses ca­marades réunis pour le rapport, brûla la cervelle à son supérieur.

I! fut immédiatement désarmé et con­duit à la prison.

Une Femme... à réméré

Extrait des souvenirs d'un lieutenant de marine.

Une coutume du Gabon, peu connue à Marseille, mais dont tous les employés de factoreries, d'après ce que nous ra­conte un officier de marine, usent dès qu'ils sont arrivés là-bas, est celle qui consiste à prendre chez les Pahouins une femme... à réméré.

On connaît généralement les familles indigènes où se trouvent des jeunes filles mariables, lisez ayant environ douze ans.

Quand le père vieni à la factorerie, on lui fait comprendre qu'il est un brave homme et qu'on aimerait l'avoir comme beau-père. On lui offre un bon verre d'eau-de-vie, et, le lendemain, il revient avec sa fille qu'il vous remet très digne­ment. De votre côté, vous lui donnez en or, une somme de 160 francs, qu'il empoche non moins dignement.

Vous emmenez votre femme chez vous, et vous avez le droit de vous figu. rer que c'est un oiseau en cage, car elle saute, babille et chante toute la journée.

Puis, un jour, vous devez partir, soif rappelé, soit pour cause de maladie. On prévient le père qui rapporte les 150 fr.7 reprend sa fille, reboit un verre d'eau-de-vie, et tout est en règle...

Sauf le petit oiseau, qui est très atta­chant et qui pleure bien ou peu en s'en allant. - ,

Ao Grand-TItêâtre^do Montpellier Montpellier, 7 février. "

La représentation qui a été donnéhier au Grand-Théâtre de Montpellier a été de nouveau orageuse.

On jouait le Docteur Crispin. Le maire ayani interdit le pupitre à

M. Luigini, le deuxième chef d'orches­tre, M. Amalou est chargé provisoire­ment de le remplacer.

v 1

H

f

i 6 E f S ° , i r \ p a r e x c e P t i o ^ 10 troisième chef, M. de Loeuw, devait conduire l'or­chestre.

Dès l'ouverture des portes, un bruit infernal, des siflets et des hurlements sa sont fait entendre. *

Au lever du rideau, une pluie dé pom­mes de terre, de hari^uf d'oranges et de plâtras est tombée sur lâ scène.

Les musiciens sa sont dispersés. La police a expu sé les étudiants et a dressé Foges8"V C ° n l r e 1 6 8 a b 0 Q Q é s S

c o S ô ? 0 6 8 m e S U r 6 S * l e v a c a r m e * La foulfc a menacé de tout casserv

A dix heures, le tumulte a recommencé de plus belle. Les projectilesetf STÏSr les musiciens, dont deux ont été léeèrS-ment blessés. A dix heures un quart fâ représentation, a fini tant bien que niai oar la plupart des tableaux ont été omis

A ce moment, la foule refuse, çuer la salle, réclamant que l'on rende 1 argent. Les agents et le commissaire de police essayent vainement de refou­ler les spectateurs vers la sortie. II v » alors des scènes inoubliables. Quand une parti» des spectateurs est expulsée d un coté, elle revient de l'autre

Cela dure jusqu'à onze heures. A cette heure-là, un détachsment d «

gendarmes et deux compagnies dugônie arrivent et prennent position sur la p S de a Comédie, contenant la foule et re­foulant les spectateurs, que trente a o t

fhéltre. a U C a Q 0 Q , C h a s s e n t * « La, foule se forme en cortège et sa

rend devant les domiciles dumaire et du directeur du théâtre, faisant un chl-nvari épouvantable. i ? K û - ^ o i f q u ' a l a s u i t e ces scènes le théâtre sera fermé provisoirement. *

P E N S É E S & M A X I M E S

On a remarqué que les temps les plus désas­treux ont produit les plus grands esprits. Le métal le plus pur sort de la fournaise la plus ardente :Téclair le plus brillant jaillit des nua-ges les plus noirs. ^ CHATEAUBRIANS,

Le génie est essentiellemeïit sileHoleux YlLMERS DE LiSLE-ADAM,

Ce monde ne yaut pas qu'on daigne lui men-* i r< „ Edmond HARAUCOXIRÏ,

Lugubrejléprise Saint-Flour, 6 février, soir

Il y a quelques jours, dans une maison de la rue de la Boucherie, m o i i S R vieillard qui, depuis quelque temps/était tombé en enfance. Dans l a chambre où il venai de rendre le dernier soup°r couchait son gendre, atteint par l'inl fluenza, e qu'une crise d'asthme retenait cloué au ht. La veille de l'enterremSt au déclin du jour, le menuisier c W ô de la confection du cercueil entra S a la chambre pour procéder à la misÏ Ïn bière. Cemenuisier estabsolument sourd En l'entendant monter les escal ers is gendre ramena les couvertures sur son visage, pour ne pas assister à la pénible opération. L'ouvrier, en voyant sur S ht de ce dernier une forme humaine se dessiner sous te drap, n'hésite p a S u

S û seul instant, et s'approche du lit du vi­vant au heu d'aller vers celui du moS Il dépose la lugubre boîte et, d'un Sui­de main, enlève les couvertures. A sà vue, le malade pousse un cri de frayeS et se met a 1m dire : " < » J « U T

«Ce n'est pas moi qui suis le mort » Peine mutile, le sourd n'entendi rien'

et se. met en mesure de le déposer dan! la caisse qui est à ses pieds;VfraveS? paralyse les mouvements de l'astfamaK que un cri rauque s'échappe de sa g o r g ï encore un peu, et il va lire cloué v i S dans la bière,,. Heureusement, des7vW sins ont entendu, d'une pièceSoisine • m aocQurt, et on l'arrache des mains dd