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Stratégie nationale - FAO

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Page 1: Stratégie nationale - FAO
Page 2: Stratégie nationale - FAO

Royaume du MarocMinistère de l’Aménagement du Territoire,

de l’Eau et de l’Environnement

Secrétariat d’Etat chargé de l’Environnement

Stratégie nationalepour la conservation et l’utilisation durable

de la Diversité Biologique

Illustrations :Dahssi H., Dakki M., E.F., El Agbani M., Falaki H., Revue des FAR, Ibn Tattou M., Jaafar B., Maghnouj M., G.E.M.

2004

Page 3: Stratégie nationale - FAO

PréfacePréfacePréfacePréface

Depuis le "Sommet de la terre" à Rio, la protection de l'environnement a été hissée au rang des priorités stratégiques internationales pour accompagner le développement socio-économique. La Biodiversité, composante vivante de cet environnement, et plus particulièrement la menace qui pèse sur cette diversité biologique, a été l'une des principales questions négociées lors de ce sommet et qui a abouti à l’adoption, entre autres, de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). La signature, par le Maroc, de cette convention lors de ce sommet, témoigne de l'importance capitale qu'accorde notre pays à son patrimoine vivant et à ses ressources biologiques, écosystémiques et paysagères. Ces ressources constituent, en effet, les piliers de son développement économique et social puisque, le Maroc, pays agricole, avec un taux de boisement de 8%, dispose d'un espace maritime estimé à près de 3500 km de côtes et d'un million de Km² de superficie. L’agriculture, les forêts et les ressources halieutiques, avec les phosphates (eux-mêmes d'origine "biodiversitaire") et le tourisme (diversité paysagère) constituent l'assise sur laquelle repose pratiquement toute la politique économique et sociale du Royaume. Le Maroc, privilégié par sa position géographique, par son histoire climatique et géologique et par la très grande diversité de ses écosystèmes, constitue une partie de la mémoire universelle. Le Maroc est aussi un refuge pour plusieurs formes de vies ayant disparu de nombreuses régions du monde (Exemple : le Phoque moine de la Méditerranée, l’Ibis chauve, l’Arganier, etc.). C’est dans un souci d’équilibre écologique de la durabilité pour les besoins nationaux, mais aussi pour contribuer à l’effort international de conservation des espèces et des écosystèmes, que le Maroc a initié une stratégie et un plan d’action national pour la préservation durable de ses ressources biologiques. Cette stratégie et ce plan d’action national pour la conservation de la diversité biologique marocaine ont pour principal objectif d’identifier les voies et moyens pour protéger ce patrimoine biologique et écologique en tenant compte des pratiques sociales, les conditions économiques des usagers de ce patrimoine, mais aussi de la capacité de sa régénération.

A ce travail, préparé sous l'égide du Secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement, ont contribué tous les départements ministériels concernés par les ressources biologiques au Maroc, ainsi que des organisations non gouvernementales et des représentants du secteur privé. Le but étant de donner à cette approche une dimension nationale et permettre à chacune des institutions concernées d’intégrer ses préoccupations et ses propositions pour harmoniser les points de vues et concilier les intérêts pour assurer la pérennité des ressources vivantes nationales et améliorer la qualité de vie de leurs utilisateurs.

Mon souhait est que ce présent travail puisse, informer sur l'état de la biodiversité nationale, mais aussi aider, à travers les objectifs définis, les orientations formulées et, surtout ses nombreuses actions, divers gestionnaires, décideurs, utilisateurs ou simples citoyens, à une meilleure conservation et une meilleure utilisation de ce patrimoine.

Page 4: Stratégie nationale - FAO

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La stratégie pour la conservation et l’utilisationdurable de la biodiversité marocaine constitueune deuxième phase dans le processus de lamise en oeuvre, à l’échelle nationale, de laConvention sur la Divesité Biologique signéepar le Maroc en 1992 et ratifiée en 1995. Cettestratégie est fondée sur une multititude d’infor-mations provenant d’analyses, de diagnostics etde stratégies nationales et sectorielles relativesaux ressources naturelles du pays. La premièreétape correspondait à l’Etude Nationale sur laBiodiversité, supervisée par le Département del’Environnement et réalisée, en 13 rapports thé-matiques, par une équipe d’experts nationaux.

Ces rapports se rapportent aux domaines de:

- la Microbiologie, biotechnologie et transfert detechnologie ;

- les Algues et phytoplanctons marins ;- la Botanique ;- la Faune Marine ;- la Faune aquatique continentale ;- les Invertébrés terrestres ;- les Reptiles et amphibiens ;- les Oiseaux ;- les Mammifères ;- l’Ecologie et gestion des ressources naturelles ;- l’Evaluation économique de la biodiversité ;- les Institutions et législation ;- le Rapport de synthèse .

La stratégie et le plan d’action ont été réalisésen quatre étapes correspondant à quatre rap-ports thématiques différents que sont :

- La Biodiversité terrestre .- La Biodiversité marine et côtière - La Biodiversité des zones humides- Les Indicateurs de surveillance

Cette étude stratégique a été financée par leFonds de l’Environnement Mondial (FEM)avec l’appui du Programme des Nations Uniespour l’Environnement (PNUE). Elle a étéélaborée par Monsieur MENIOUI Mohamed,consultant dans le cadre du projet GEF/1200-96, et supervisé par : Monsieur JâafarBOULEJIOUCH, directeur du projet et MessieursM. MADBOUHI et H. FALAKI, chargés de la coor-dination du projet.

Le Département de l’Environnement a été assis-té, tout au long de ce processus de réalisation decette stratégie et du plan d’action, par un ComitéNational sur la Biodiversité constitué d’un cer-tain nombre de départements, d’institutions etd’ONG. Ce comité comporte les Départementsde l’Environnement, des Eaux et Forêts, del’Agriculture, des Pêches Maritimes, del’Enseignement Supérieur, de l’EducationNationale, de l’Equipement (Eau), des AffairesCulturelles, de l’Intérieur, du Tourisme et desAffaires Etrangères. Il comporte également cer-taines institutions que sont l’Institut Scientifique,l’IAV Hassan II, l’INRA, l’ENFI, le CNRF,l’INRH, le CNCPRST et le CDER ainsi quedeux ONG que sont la SPANA et l’AMAB.

Les priorités nationales en matière de conserva-tion et d’utilisation durable, les objectifs, lesorientations ainsi que les actions pour atteindreces objectifs ont été présentés, analysés, dis-cutés et validés lors d’ateliers auxquels ont par-ticipé tous les départements concernés par lesressources naturelles du pays. Ces ateliers ontété organisés dans les villes de Rabat(Biodiversité terrestre), Casablanca(Biodiversité marine et côtière) et Marrakech(Biodiversité des zones humides et indicateurs).

PREAMBULE

Page 5: Stratégie nationale - FAO

2

ABOUELABBAS B. Eaux et forêts AÏT BEN OUISSADEN A. Département de l'EnvironnementALAOUI M. MADRPM/DEALAOUI MHAMDI M. Fac.Sc. Dhar El Mehraz FèsALIFRIOUI M. Fac.Sci MarrakechAMANE A. CRRF Marrakech (CRRF)AMRAOUI A. Département de l'IndustrieARAHOU M. Institut Scientifique de RabatATERE M. Faculté des Sciences de TétouanAZZIOUI S. DATBALALI A. MCEF/DRE Haut AtlasBANI AMEN F. Faculté des Sciences d'AgadirBARRADA M. Gendarmerie RoyaleBASSO M. MAECBAYED A. Instiut ScientifiqueBAZAIRI H. Fac. Sc. Aïn Chock CasablancaBEKKOUCHE J. Département de TourismeBELMLIH A. SPANABEN DAANOUNN M. M.A.D.R.P.MBEN RAHMOUNE M. ENFIBEN SOUDA M. MADRPMBENBRAHIM S I.N.R.HBENHADDOUCH M. Ministère de l'IndustrieBENHIBA A. MCEF/ Direction Régionale, MarrakechBENHISSOUN S. Fac. Sc. AgadirBENJALLOUN F. Département de l'EnvironnementBENRADI F. ESI Salé BENZAHRA M. Département de l'Environnement BERNICHI M. Gendarmerie RoyalBERRAHO A. INRHBIROUK A. IAV Hassan II BOUAB R.E. Institut Scientifique de RabatBOUAHIA M. El Likae EssiassiBOUALAM M. Brig. Env. Gendarmerie RoyaleBOUAZZA F. MCC / Direction du PatrimoineBOUCHAFRA A. SPANABOUKILI M. MAEC/DCMBOULEJIOUCH J. Département de l'EnvironnementBOULNAOUR Z. IGCBOUYA D. Faculté des Sciences de FèsCHAIR A. Wilaya de CasablancaCHAOUI A. Département Environnement CHARROUF M. F.S Benmsik CasaCHAVOIN O GEME CHELOUATI M. DAT/MATEUHCHERKAOUI I. SPANACHETOU S. Ministère du TourismeCHIAHOU B. Faculté des Sciences El JadidaCHIHAB .B. A. Département de l'environnementCHILLASSE L Fac. Sc. MeknèsDAKKI M. Institut Scientifique/GREPOMDAKKINA A. CDERDMNATI-ADIB N. Département de l'EnvironnementDOUMI M. Département de l'EnvironnementDOUXIB M. L'EconomisteEL AGBANI M..A. Institut Scientifique GREPOMEL AYACHI S. IAV Hassan IIEL AYOUBI A. A.T.O.D RabatEl BACHA E. Pêches MaritimeEL BAKKARI M. Département de l'EnvironnementEL BEKKAOUI R. ONP de CasaEL BOURI A. Gendarmerie RoyaleEl HAMOUMI R. Fac.Sci.Ben Msik CasablancaEL MOUHTADI M. Faculté des Sciences d'AgadirEL MOUNIR M. MESFCRSELOUAIRI M. INRHFAHIM A. ONEP MarrakechFALAKI H. Département de l'EnvironnementFEKHAOUI M. Institut Scientifique de RabatFELLAT F. MAEEC/DCMFRANCHIMONT J. GOMACGHAMIZI M. Fac Sc Semlalia MarrakechGHAZI A. DATGHAZI M. Fac Sc. Ain Choc CasaGIVERNAUD Th SetexamGMIRA N. Fac. Sc. KénitraHABIBI L. MEH/SGHADDANE B. ASMAPE/Parc zoologiqueHADDAOUI A. Marine RoyaleHADDOU Z. Pêches Maritime

HAFFANE M. Ministère chargé des Eaux et ForêtsHAFID M. IAV Hassan IIHAJIB S. Ministère chargé des Eaux et ForêtsHAMIDI S. Fac Sci-Oujda-GREPOMHAMMADA S. Fac. Sc. Technique Beni Mellal HANNOM M. MATEUH/ DATHARDOUZA M. MATEUHHASSAN M. UNESCOHDIDOU B. Gendarmerie RoyaleHILIMI K. INRHHURDUS H. USAIDIBN TATTOU M. Institut ScientifiqueJAAFAR B. Département de l'EnvironnementJAZIRI H. Fac Science Rabat KACIMI M. MPM Aquaculture KADIRI A. Ministère de l'Education NationaleKADIRI ATAY Z. Faculté des Sciences de RabatKAHOUAJI S.M. Département de l'EnvironnementKESSA R. DREF-HAKHEYYALI D. IAV Hassan II LAGHZAOUI A. Département de l'EnvironnementLAKHMILI K. Ministère de l'Intérieur / DARLAMRINI A. IAV Hassan IILEBBAR N. SetexamLEMSEFFER H. AgricultureLJOUAD L. Ministère de l'Agriculture / AGR/DAFLOTFI M. Parc ZoologiqueLOUDIKI M. Fac. Sc. MarrakechMAAROUF R. Département de l'EnvironnementMADBOUHI M. Département de l'EnvironnementMAGHNOUJ M. CNRF.Eaux et fôrets RabatMAMOUNI S. DGHMARRAHA M. MCEFMELLAS H. INRAMENIOUI M. Institut ScientifiqueMERZOUK A Essada EssiassiMESBAH H. MCEFMESFIOUI A. INRHMESSOULI M. Fac. Sc. MarrakechMOHATTANE M. IAV Hassan IIMOUNA M. Institut Scientifique de RabatMOURADI A. F.S.KénitraMZIBRI M. DPUCTRENACIRI L. PMF/FEM/PNUDNAGGAR M. Ministère chargé des Eaux et ForêtsNAJI M. IAV Hassan IINAJI S. M.E.S.F.C.R.SNAZIH R. Département de l'EnvironnementNEHNAHI L. DAT ORBI A. INRHOUHAMMOU A. Fac. Sc. Semlalia MarrakechQNINBA A. Fac Sc Kénitra (GREPOM)RADI M. GREPOMRAISSOUNI B. Université Al AkhawainRATTAL A. Environnement RAYMOND C. MCIREGRAGUI A. Département de l'EnvironnementRETTAL A. Département de l'EnvironnementRHAZI L. Fac.Sc Aïn Chak CasablancaSAADI A. Fac.Sc.SemlaliaSAGHI M. Institut. Scientifique RabatSBAI L. Ministère des Pêches MaritimesSBAY M CNRF-AMABSEBBATA D. Ministère de la Justise / MarrakechSERATI M. AESTV, Maroc SGHIR TALEB M. CNRF - Eaux et ForêtsSKALI S. C.N.C.P.R.S.TTAI I. INRHTALEB S. INRHTALIBI H. Ministère de l'EquipementTIJANI N "LARATES" Gendarmerie-RoyaleYAHYAOUI A. Dép. Biologie Fac. Sc. RabatYOUSMI H. IRGCZAID E. Fac.Siences RabatZARBAT M. PresseZEJLI D. C.N.C.P.R.S.TZIDANE H. INRHZINE .E. Fac-Sc.Meknès ZINE ELABIDINE F. INRA, Rabat

LISTE DES PARTICIPANTS

Page 6: Stratégie nationale - FAO

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PNB : Produit National Brut

GEM : Grande Encyclopédie du Maroc

MAROST : Société Marocained’Ostréiculture

SAM : Société d’Aquaculture de la Moulouya

INRA: Institut National de RechercheAgronomique

ICARDA : Centre internationl de la recherheagricole dans les zones arides

UNESCO : Organisation des nations uniespour l’éducation, la science et la culture.

Dh : Dirham

WRI : Institut Mondial des Ressources

PAM : Plan d’Action pour la Méditerranée

EA : Extrait aromatique

SIBE : Site d’Intérêt Biologique et Ecologique

CNUED : Conférence des Nations Unies pourl’Environnement et le Dévelopement

ONCF : Office National des Chemins de Fer

MAB : Man and Biosphere

ENFI : Ecole Nationale Forestière desIngénnieurs

ENA: Ecole Nationale d’Agriculture

IAV : Institut Agronomique et Vétérinaire

CITES : Convention Internationale sur leCommerce des Espèces Sauvages menacéees

IUCN : Union Internationale pour laProtection de la Nature

ONG : Organisations Non Gouvernementales

IS : Institut Scientifique

CNRF : Centre National de la RechercheForestière

CNCPRST : Centre National de Coordinationet de Planification de la RechercheScientifique et Technique (actuel CNRST)

CDER : Centre de Développement desEnergies Renouvelables

SPANA : Société de Protection des Animauxet de la Nature

MedWetCoast : Projet Zones humidesMéditerranéennes Côtières

AMAB : Association Marocaine deBiodiversité

PNUE : Programme des Nations Unies pourl’Environnement

PNUD : Programme des Nations Unies pour leDéveloppement

FEM : Fonds Mondial pour l’Environnement

EF : Haut Commissariat aux Eaux et Forêts etla lutte conte la Désertification

ACRONYMES

Page 7: Stratégie nationale - FAO

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PREAMBULE 1

LISTE DES PARTICIPANTS 2

ACRONYMES 3

SOMMAIRE 4

INTRODUCTION 7

ORIGINALITÉS DE LA BIODIVERSITÉ MAROCAINE 9BESOIN NATIONAL EN MESURES DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ 10LE MAROC ET LA CONVENTION SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE 11

PARTIE I : CONTEXTES GEOMORPHOLOGIQUE, BIOCLIMATIQUE ET BIOGEOGRAPHIQUE 13

I-A. CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE 15I-B. CONTEXTE GÉOMORPHOLOGIQUE 15I-C. CONTEXTE PÉDOLOGIQUE 15I-D. CONTEXTE GÉOLOGIQUE 16I-E. CONTEXTES CLIMATIQUE ET BIOCLIMATIQUE 17I-F. CONTEXTE BIOGÉOGRAPHIQUE 18

PARTIE II : DONNEES SUR LA BIODIVERSITE AU MAROC 21

II.A - ETAT DE LA BIODIVERSITE AU MAROC 23II.A -1 DIVERSITE ECOSYSTEMIQUE 23

II.A -1-1 Ecosystèmes forerstiers et steppiques 23II.A -1-2 Ecosystèmes sahariens 24II.A -1-3 Ecosystèmes marins et côtiers 24II.A -1-4 Ecosystèmes des zones humides continentales 25II.A -5-5 Ecosystèmes des grottes 26

II.A -2 DIVERSITE SPECIFIQUE 26IIA-2-1 Flore 26IIA-2-2 Faune 26II.A-2-3 Microorganismes 28II.A-2-4 Flore cultivée et faune domestiquée 28

II.A -2-4-a Flore cultivée 28II.A -2-4-b Faune domestiquée 28

IIA-2-5 Endémisme 32II.A-3 DIVERSITE GENETIQUE 33

II.A-3-1 Flore 33II.A-3-2 Faune 35

II.A-4 DIVERSITE CULTURELLE 35

II.B - IMPORTANCE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA BIODIVERSITE AU MAROC 37

II.C - BIODIVERSITE MENACEE DU MAROC 44II.C-1 COMPOSANTES MENACEES DE LA BIODIVERSITE DU MAROC 44

II.C-1-1 Flore 44II.C-1-2 Faune 45II.C-1-3 Plantes cultivées et espèces animales élevées 45II.C-1-4 Habitats 46

SOMMAIRE

Page 8: Stratégie nationale - FAO

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II.C-2 MENACES QUI PESENT SUR LA BIODIVERSITE MAROCAINE 46II.C-2-1 Déforestation 47II.C-2-2 Littoralisation, urbanisation et industrialisation 47II.C-2-3 Agriculture 49II.C-2-4 Elevage et surpâturage 49II.C-2-5 Surpêche 50II.C-2-6 Introductions d’espèces exotiques 51II.C-2-7 Incendies 52II.C-2-8 Tourisme 52II.C-2-9 Transport 52

II.D - EFFORTS ACTUELS DE LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE 54II.D -1 PROGRAMMES DE CONSERVATION IN SITU 54II.D -2 PROGRAMMES DE CONSERVATION EX SITU 57II.D -3 RESTAURATION / REHABILITATION 59II.D -4 PRATIQUES TRADITIONNELLES DE CONSERVATION 59

II.E - CONTEXTES LEGISLATIF ET INSTITUTIONNEL 60II.E -1 CADRE LEGISLATIF 60

II.E -1-1 Espèces réglementées 61II.E -1-1-a Flore 61II.E -1-1-b Faune 61

II.E -1-2 Espaces protégés 62II.E -2 CADRE INSTITUTIONNEL 63

II.E -2-1 Organes de décision 63II.E -2-2 Organes de consultation 65II.E -2-3 Organisations non gouvernementales 65

PARTIE III : PRIORITES NATIONALES 67

PARTIE IV : STRATEGIE NATIONALE 73

IV-.A - PRESENTATION DE LA STRATEGIE NATIONALE 75

IV-.B - OBJECTIFS DE LA STRATEGIE NATIONALE 76

IV-.C - INSTRUMENTS DE LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE NATIONALE 78IV-C.1 - INSTRUMENTS DE GESTION 79

IV-C.1.1 - Conservation in situ 79IV-C.1.2 - Conservation ex situ 81IV-C.1.3 - Intégrer conservation et utilisation durable de la biodiversité 83

IV-C.1.3.a - Approche participative 83IV-C.1.3.b - Approche préventive et écologique : bio-agriculture 84

IV-C.1.4 - Préservation des ressources génétiques 84IV-C.1.5 - Aquaculture 87

IV-C.2 - INSTRUMENTS SCIENTIFIQUES 89IV-C.2.1 - Recherche ciblée et performante 89IV-C.2.2 - Compétences humaines suffisantes et spécialisée 91IV-C.2.3 - Information scientifique accessible et utilisable 92

IV-C.3- INSTRUMENTS DEL’IEC (INFORMATION-EDUCATION-COMMUNICATION) 93IV-C.3.1 - Programmes spécifiques des populations - cibles 93IV-C.3.2 - Programmes d’éducation adaptés aux conditions locales 93IV-C.3.3 - Structures et moyens de sensibilisation / éducation adéquats 94

IV-C.4 - INSTRUMENTS ECONOMIQUES 94IV-C.4.1 - Projets alternatifs incitatifs 94

IV-C.4.1.a - Cultures et élevages alternatifs 95IV-C.4.1.b - Pratiques traditionnelles 95

IV-C.4.2 - Mesures fiscales incitatives 95

Page 9: Stratégie nationale - FAO

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IV-C.5 - INSTRUMENTS FINANCIERS 96IV-C.6 - INSTRUMENTS INSTITUTIONNELS ET LEGISLATIFS 96

IV-C.6.1 - Législation actualisée et textes dissuasifs 96IV-C.6.1.a - Textes dissuasifs 96IV-C.6.1.b - Textes préventifs : Biosécurité 97

IV-C.6.2 - Législation répondant à l’engagement international du Maroc 97IV-C.6-3 - Institutions spécifiques et autonomes 97

IV-C.7 -INSTRUMENTS DE COOPERATION 98IV-C.7.1 - Coopération et partenariat 98IV-C.7.2 - Coopération pour la sauvegarde du patrimoine international 99

IV-C.8 -INSTRUMENTS DE SURVEILLANCE (INDICATEURS) 100IV-C.8.1 - Généralités sur les indicateurs 100IV-C.8.2 - Indicateurs adoptés pour la stratégie marocaine 104

PARTIE V : LE MAROC ET LA CNUED - BILAN ET SYNERGIE 114

V-.A - BILAN DES INVESTIGATIONS DU MAROC DANS LE CADRE DE LA CNUED 116

V-A.1 - CONVENTION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE 116V-A.2 - CONVENTION SUR LA DESERTIFICATION 117V-A.3 - CONVENTION CADRE SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 118V-A.4 - DECLARATION DE PRINCIPE SUR LA PROTECTION DES FORETS 119

V-.B - SYNERGIES ENTRE LA CONVENTION SUR LA BIODIVERSITEET LES AUTRES ACCORDS DE RIO 119

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE 121

Page 10: Stratégie nationale - FAO

INTRODUCTION

Page 11: Stratégie nationale - FAO

La Diversité Biologique ou Biodiversité cor-respond à une grande multitude de formes de

vie (microorganismes, végétaux et animaux), deleurs variabilités génétiques ainsi que des conditionsqui façonnent leurs habitats et leurs écosystèmes.Les principaux mots clés de cette notion sont, donc,les gènes, les espèces et les écosystèmes. L’étatactuel de ces trois composantes, aussi bien dansnotre pays qu’ailleurs, constitue la résultante, d’unepart, de plusieurs millions d'années de spéciation,d'évolution et d'adaptation aux différents change-ments climatiques et géologiques qu'a connue laterre et, d’autre part, des changements récents plusou moins délibérés dus aux activités humaines régiespar leurs diversités culturelles et de traditions.

La dégradation des écosystèmes, la fréquence de ladisparition des espèces et l’appauvrissement de lavariabilité génétique de nombreuses formes de vie, enparticulier celles exploitées, ont sucité une prise deconscience, aussi bien chez les utilisateurs que chez lesdécideurs. La Convention sur la Diversité Biologiqueest venue traduire ces préoccupations nationales, sousforme d’une réplique internationale à la dégradation etla disparition de plus en plus fréquentes d'habitats,d'espèces et de variabilité génétique. Le cas des forêtsest certainement le plus médiatisé; mais, les ressourceshalieutiques, les espèces-gibiers, les plages, lescoraux, les herbiers marins, les zones humides nesont que quelques uns des exemples, parmi desmilliers d'autres, pouvant être cités. Le Maroc,comme partout dans le monde, a vu ses ressources bio-logiques se dégrader à cause, principalement, des acti-vités humaines et de la surexploitation de ces res-sources.

Cette réplique a commencé vers la fin des années80 lorsque le World Ressources Institute(WRI), le Programme des NationsUnies pour l'Environnement (PNUE)et l'Alliance Mondiale pour laNature (IUCN) avaient établiun programme conjoint sur laDiversité Biologique; pro-gramme qui a abouti, avec un certain nom-bre d'organismes, à l'élaboration d'une stra-tégie mondiale sur la biodiversité et, enfinde compte, à l'élaboration de la Conventionsur la Diversité

Biologique. Cette dernière a été signée lors duSommet de Rio (1992), par plus de 157 pays et estrentrée en vigueur le 29 septembre 1995. Le Marocl'a signée en 1992 et l'a ratifiée en 1995.

ORIGINALITES DE LA BIODIVERSITE MAROCAINE

La situation géographique privilégiée du Marocentre l'Europe et l'Afrique et entre la

Méditerranée et l'Atlantique, ainsi que son histoirepaléobiogéographique (mélange et brassage entre lafaune éthiopienne et européenne) ont en fait unerégion singulière, à plus d’un titre, et plus particu-lièrement sur le plan biodiversitaire. Les événe-ments géologiques et climatiques qui s'y sont succé-dés l'ont façonné en une mosaïque, très hétérogèneet complexe, d'écosystèmes et d’habitats, allant deshautes montagnes couvertes de forêts et de neigeaux fins confins du désert apparemment pratique-ment azoique, en passant par les vastes plaines allu-viales, les cours d'eaux, les lacs, les milieux para-liques, les eaux marines, les régions steppiques.Mais, il y a aussi des "néo-écosystèmes" que cons-tituent les retenues artificielles des barrages ayantun impact important dans l'évolution récente de labiodiversité nationale, en particulier celle des zoneshumides continentales et côtières.

C'est donc, autant de caractéristiques abiotiques, bio-tiques et écologiques particulières qui ont permis la

mise en place et l’épanouissement d'une floreet d'une faune très diversifiées et, pour unebonne partie, endémiques. Dans le Regnevégétal, à titre d'exemple, parmi 27 espèces

d’Avena connues dans le monde, 20 sont pré-sentes au Maroc avec des caractéristiques agri-

coles particulières contribuant à l’a-mélioration génétique des espè-

ces fourragères dans de nom-breux autres pays. Toujours

parmi les végétaux qui comptentquelques 7000 espèces, 930 sont

endémiques. Chez les animaux,parmi les 92 espèces de reptiles que

compte le Maroc, 21 y sont endémiques;nombre considéré comme étant le plus

important de toute la zone paléarctique occi-dentale (8 pour l'Italie, 3 pour l'Algérie etl'Espagne, etc.). Les invertébrés terrestres,ne manquent pas non plus d’originalitéspuisqu’ils comportent également un nom-bre considérable d'endémiques; nombreestimé à plus de 2280 espèces si on ne

tient compte que des 15293 espèces recensées dans lecadre de l'Etude Nationale sur la Biodiversité et qui,dans tous les cas, est considéré comme une sous-estimation dans la mesure où de nombreux écosys-tèmes restent encore à explorer.

9

Page 12: Stratégie nationale - FAO

Dans l'Etude Nationale sur la Biodiversité relativeaux zones humides continentales, on peut lire que"Parmi les 1575 taxa connus du Maroc, 136 espèceset sous-espèces sont endémiques du pays, soit untaux moyen d'environ 8,63%. Une aussi forte pro-portion donne certainement une originalité et ungrand intérêt à la faune des eaux continentales duMaroc".

Le domaine marin est certainement l'un des milieuxles moins étudiés à l'échelle nationale. Pourtant, unepremière compilation bibliographique fait état de236 espèces statuées comme inféodées aux seuleseaux marocaines; chiffre appelé à être revu en haus-se avec les études en cours et celles en projet. Sur leplan régional, L'Etude Nationale sur la Biodiversitéa montré que si on s'intéresse à certains groupes étu-diés aussi bien au Maroc qu'en Méditerranée, la listedes espèces recensées le long des côtes marocainesserait bien plus longue que celle de toute laMéditerranée y compris la mer Noire. Le rapportentre le nombre des espèces identifiées dans leseaux marocaines et celui de l'ensemble de laMéditerranée serait supérieur à 30%. De plus, leMaroc dispose encore, avec la Mauritanie, de la plusgrande colonie mondiale de phoque moine grave-ment menacée à l’échelle planétaire.

Le Maroc présente également un intérêt capital pourcertaines espèces à distribution mondiale extrême-ment réduite. En effet, parmi les oiseaux, par exem-ple, bien qu'aucune espèce n'est naturellement endé-mique du Maroc, au sens strict, nombreuses cellesqui y trouvent des conditions propices pour une sta-bilité relative et le maintien de leurs populations.Ces conditions, particulières, leur permettent undéveloppement préferentiel, parfois unique. Dans cecadre, le très rare Ibis chauve (Geronticus eremita)qui ne semble nicher, à l'état naturel, qu'au Maroc,Le Milan royal (Milvus milvus), la Sarcelle marbrée(Marmaronetta angustirostris), l'Outarde houbara(Chlamydotis undulata), etc. sont des espèces,parmi bien d'autres, qui, rares à l'échelle planétaire,

disposent encore de populations plus ou moinsimportantes au Maroc.

Dans les zones humides continentales et selon tou-jours l'Etude Nationale sur la Biodiversité, “les lis-tes des espèces rencontrées ne reflètent pas, toutesles originalités de la faune de nos eaux continenta-les; les endémiques nord-africaines et ouest-médi-terranéennes sont également bien représentées auMaroc et certains sites nationaux seraient parmi lesderniers refuges de celles-ci".

BESOIN NATIONAL EN MESURES DECONSERVATION DE LA BIODIVERSITE

C’est cette originalité même de la biodiversitémarocaine qui impose, en premier lieu, la

nécessité et le besoin de protéger ce patrimoine siprécieux, qu’est la diversité biologique nationale, dele conserver et de planifier sa gestion rationnelle,son utilisation et son développement durables et ce,non seulement parce qu’il fait partie du patrimoinenational; mais aussi parce que sa rareté, fait partiedu patrimoine biologique mondial.

Le Maroc a également besoin de protéger certainesespèces qui, sans être rares ni endémiques, sont soitd’un certain intérêt socio-économique (et il faut alorsles préserver pour pourvoir en profiter de façon dura-ble), soit parce que ce sont des espèces jouant un rôleécologique primordial (et, dans ce cas, il faut lesconserver pour préserver notre environnement).

Les mesures de conservation sont également unepriorité stratégique dans la mesure où l’essentiel del'économie du pays repose sur diverses composantesde la biodiversité nationale dont :

- le secteur des phosphates(d'origine biodiversitaire,bien qu'extrait du sol) estun important pour-voyeur de devises etgénérateurs d'emplois;

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Le phoque moine Monachus monachus, espèce gravement menacée dans le monde, constitue au Maroc l’une de ses plus importantes colonies.

Page 13: Stratégie nationale - FAO

11

- les secteurs de la foresterie, de l'agriculture etde la pêche sont stratégiques pour les équili-bres socio-économiques et assurent nourritu-re, devises, emplois et stabilité sociale;

- le secteur du tourisme, fondé essentielle-ment sur un capital naturel; de paysageset d’écosystèmes; etc.

Sur le plan écologique, la situation est tellequ’un très grand nombre d’espèces estactuellement menacé. Certaines sont mêmeau bord de l’extinction. En effet, dans lerègne végétal, 21 algues (de 489 espèces) et1641 taxa de plantes vasculaires (de près de7000 espèces) sont plus ou moins gravementmenacées. Dans le monde animal, et à titred’exemple seulement, 137 des 1575 espècesvivant dans les eaux douces sont menacées et21 endémiques. Parmi les 92 espèces de reptilesrecensées à l’échelle nationale, 17 sont menacées.

Concernant les mammifères terrestres, on peut liredans l’Etude Nationale sur la Biodiversité que “laplupart des espèces qui survivent encore sur notreterritoire se sont considérablement raréfiées”. Lescauses en sont nombreuses; pression démogra-phique, déforestation, urbanisation anarchique, pol-lution, surexploitation des ressources et insuffisancede contrôle et de textes législatifs spécifiques et dis-suasifs en sont les principales; mais, il ne faut pasminimiser le rôle de certains autres facteurs tels quele taux d’analphabétisme, le manque de program-mes de sensibilisation et d’éducation, etc.

LE MAROC ET LA CONVENTION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE

L'intérêt que porte le Maroc à cette convention,ainsi qu'aux autres accords proposés lors de la

Conférence des Nations Unies sur l'Environnementet le Développement, s’est traduit, tout d'abord, parl'importance de la délégation nationale représentantle Maroc au Sommet de Rio; délégation qui étaitprésidée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, alorsPrince Héritier. Juste après le retour de cette déléga-tion au pays, un Département d'Etat (Secrétariatd'Etat) a été crééd’une part pour gérer les problèmesenvironnementaux au Maroc et, d’autre part, pour lamise en œuvre des diverses conventions signées lorsde ce sommet, dont celles des changements clima-tiques, de la désertification ou les principes sur les

forêts. Pour l’ensemble de ces accords, et commeconvennu, le Maroc a réalisé ses rapports nationaux.Dans le cadre de la Convention sur la DiversitéBiologique, le Maroc a accompli la première phasede sa mise en oeuvre qui consiste en la réalisationd'une Etude Nationale sur la Biodiversité. Cette der-nière, achevée en 1997, a permis l'élaboration de 14documents sur divers domaines de la biodiversité.La deuxième et la troisième phases, correspondant àl'élaboration de la stratégie et le plan d'action natio-naux, ont été entamées juste après la restitution desdocuments relatifs à l'Etude Nationale sur laBiodiversité. Ces deux phases, élaborées en parallè-le, avaient, cependant, été réalisés en 4 étapes cor-respondants à 4 thèmes différents (Stratégie et Pland'Action pour la Biodiversité terrestre; Stratégie etplan d'Action pour la Biodiversité Marine et côtière;Stratégie et Plan d'Action pour la Biodiversité desZones Humides; et enfin, Indicateurs de surveillan-ce de la biodiversité nationale). La présenteStratégie et le présent Plan d'Action, constituent unesynthèse, en un document national, de ces 4 straté-gies et de ces 4 plans d'actions thématiques.

Andryala marrocana endémique marocaine de la région des Trois Fourches(Ibn Tattou)

Page 14: Stratégie nationale - FAO

CONTEXTES GEOMORPHOLOGIQUE,BIOCLIMATIQUE ET BIOGEOGRAPHIQUE

PARTIE I

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Page 15: Stratégie nationale - FAO

I.A - CONTEXTE GEOGRAPHIQUE

Le Maroc occupe une position géostratégique toutà fait particulière sur le plan régional et interna-

tional. Imprégné par les conditions méditerranéennesau nord, océanique à l'ouest, saharienne au sud et sub-saharienne à l'est, le Maroc est en même temps, unpays méditerranéen, océanique et saharien. C'est, deplus, le pays le plus proche, géographiquement del'Europe puisqu'il n'en est séparé que par quelques 14kilomètres à travers le détroit de Gibraltar.

I.B - CONTEXTE GEOMORPHOLOGIQUE

Le Maroc comporte une grande diversité d'unitésgéomorphologiques qui pourraient, cependant,

être regroupées en cinq unités majeurs :

- Une unité montagneuse comportant les troischaînes de l’Atlas (Haut, Moyen et Anti Atlas) etdu Rif qui occupent, ensemble, quelques 100000km². Le Haut Atlas s'étire sur près de 700 Km.avec un sommet culminant à 4165m au niveau deJbel Toubkal. Le Moyen Atlas est formé principa-lement de hauts plateaux dont le sommet culmineà 3340m au niveau de Jbel Bou Naceur; alors quel'Anti-Atlas, ne dépassant guère les 2712 mètresd'altitude à Jbel Amoulou n'mansour, comporte deschaînes arides bordant le désert. Quant au Rif, ilculmine à 2456m au niveau de Jbel Tidighine.

- L’unité atlantique, comporte des plaines côtièresainsi que des reliefs plats ou tabulaires surélevésentre 100 et 1500m.

- Une unité aride faite des hauts plateaux et de vas-tes espaces sahariens et pré-sahariens dont lesgrands hamadas, les regs, les ergs, les gours,les Sebkhas, les oasis.

- Un domaine maritimequi s'étire sur près de3450 km surdeux façadesatlantique(2850 km)et médi-ter-

ranéenne (600 km.). La côte atlantique, plus oumoins sinueuse, comprend des plages sableuses, desplatiers rocheux ainsi que des falaises plus ou moinsabruptes. En Méditerranée, la côte est relativementrectiligne avec des Caps plus ou moins proéminents.

- Un réseau hydrographique constitué de lacs per-manents, essentiellement concentrés au Moyen Atlasdont certains atteignent les 300 hectares de superficie(Aguelmane Sidi Ali) et 92 mètres de profondeurs(lac Isly), des Marais côtiers, des Merjas et de vastesmarécages asséchés. Il comporte également des lacsde barrages, correspondant à des écosystèmes artifi-ciels, des zones humides temporaires, concentréesprincipalement dans les zones arides, des cours d'eau,ainsi que des sources qui sont les plus abondantes auMoyen Atlas, du Haut Atlas et du Rif.

I.C - CONTEXTE PEDOLOGIQUE

Les sols marocains sont très diversifiés et dépen-dent, dans leurs origines et leurs évolutions, de

plusieurs facteurs tels que la nature de la roche mère,les étages bioclimatiques, l'histoire géologique, l'actionanthropique, etc..Cependant, on distin-gue, globalement,quatre grands typesde sols :

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Carte géomorphologique du Maroc (GEM)

Page 16: Stratégie nationale - FAO

- Les sols calcaires couvrant à peine la roche et quicaractérisent les surfaces structurales, les fortespentes et de nombreux replats de zones calacaro-dolomitiques.

- Les sols rouges avec des composés oxydés de feret qui sont relativement abondants dans pratique-ment tout le Maroc depuis les hautes montagnesjusqu'aux plaines alluviales.

- Les sols noirs (tirs) couvrent de grandes surfacesdans les principales plaines marocaines et dans leszones planes ou faiblement ondulées de certainsbassins versants.

- Les sols salés s'étendent le long des côtes, dans lesbasses plaines littorales, à proximité des com-plexes laguno-estuariens; mais, aussi, dans leszones arides présahariennes et sahariennes dupays.

I.D - CONTEXTE GEOLOGIQUE

On distingue trois grands ensembles que sont: - l'arcmontagneux; - les plaines et plateaux du Maroc

atlantique central et; - les vastes zones présahariennes etsahariennes.

Le Rif, essentiellement d'âges secondaire et tertiai-re, comporte un domaine interne issu de phénomè-nes de compression et comportant une phase méta-morphique d’empilements de nappes. Son domaineexterne se caractérise par deux phases de déforma-tion. Le domaine interne est en coulissage importantsur le domaine externe.

Le domaine atlasique comprend plusieurs grandsensembles structuraux : les chaînes atlasiques(Haut-Atlas et Moye-Atlas), les dépressions subat-lasiques (et accidents bordiers sud et nord-atla-siques), la Meseta occidentale et la Meseta orienta-le. La géologie du Sud s'organise autour de deuxunités principales à matériel très ancien: la chaînede l'Anti-Atlas et la dorsale reguibate, qui appar-

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Carte géologique du Maroc (GEM)

une grande diversité hydrogéologique

Page 17: Stratégie nationale - FAO

tiennent à la plate-forme africaine dont la structura-tion s'est achevée à la fin du Précambrien supérieur.La chaîne de l'Anti-Atlas correspond à un grand bom-bement de l'écorce terrestre ("pli de fond") formé endeux temps au Carbonifère puis au Miocène. L'axe dela chaîne comporte des boutonnières découvrant desmatériaux Précambrien et Cambrien inférieur.

Le domaine du Sud se distingue par sonPrécambrien et son association aux mouvementsorogéniques ayant structuré le socle panafricain. Ilse prolonge vers l'ouest africain jusqu'en Mauritanievia la dorsale Reguibate, partie intégrante du cratonouest-africain.

I.E - CONTEXTE CLIMATIQUE ETBIOCLIMATIQUE

Fondamentalement, le climat au Maroc est detype “méditerranéen” caractérisé par un été

chaud et sec et un hiver froid et humide. Cependant,les conditions particulières qui règnent dans larégion marocaine font du Maroc l'unique pays detous ceux à climat méditerranéen qui offre unegamme aussi complète et complexe de nuances;

mais, qu'il est possible de regrouper en 4 grandstypes: - un climat atlantique, adouci par l'humiditéde l'océan; - un climat montagnard comportant lesprincipaux sommets caractérisés par le froid, lapluie, le gel, la neige et les orages coexistent; - unclimat oriental, très continental, comportant le sudintérieur et les hauts plateaux et; - un climat saha-rien où le total annuel des précipitations n'excèdepas 200 mm et avec des écarts thermiques trèsimportants.

On distingue au Maroc six étages bioclimatiquesque sont les étages: Saharien, Aride, Semi-aride, deHaute montage, Subhumide et Humide.

L'étage saharien s'étend sur tout le sud et sud-est dupays où la végétation, pérenne, n’est jamais dense.L'étage aride s'étend sur tout le Maroc oriental, lespiémonts sud des chaînes de l'Atlas et, aussi, dans leHaouz. C’est un étage qui est occupé essentielle-ment par les steppes; mais, aussi, par certaines for-mations forestières telles que l'arganeraie. L'étagesemi-aride couvrirait toutes les plaines atlantiquesentre Rabat et Agadir, ainsi que les piémonts de tou-tes les chaînes de montagnes; il est essentiellement

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Carte climatique du Maroc (GEM)

La diversité géo-graphique, géo-morologique et clima-tique au Maroc a généréune grande diversité bio-climatique

Page 18: Stratégie nationale - FAO

à base de formations préforestières de Thuya,Genévrier, Oléastre, etc. Le Bioclimat de Hautesmontagnes, froid ou très froid, occupe les sommetsdes hautes montagnes, surtout atlasiques, avec desxérophytes, des thuyas et des Genévriers rouge etthurifère. Quand aux étages sub-humide et humide,ils correspondent aux espaces qu'occupent les forêtsdans les Atlas et le Rif.

I.F - CONTEXTE BIOGEOGRAPHIQUE

La grande diversité des caractéristiques physiquesdu Maroc a engendré, une tout aussi grande diver-

sité de milieux, d'écosystèmes et, surtout, d'habitats.

Dans le milieu terrestre, en se basant sur les formationsvégétales, le Maroc a été subdivisé en 11 grandes uni-tés biogéographiques que sont le Maroc atlantiqueNord (Man), le Maroc atlantique moyen (Mam), leMoyen Atlas (MA), le Haut Atlas (HA), l'Anti-Atlas(AA), le Maroc saharien (Ms), l'Atlas saharien (As),les Plaines et Plateaux du Maroc oriental (Op), lesMonts du Maroc Oriental (Om), le LittoralMéditerranéen (LM) et le Rif. (R).

En ce qui concerne les invertébrés des milieuxcontinentaux, peu d'études ont été consacrées à leurbiogéographie et, à l'intérieur du Maroc, il ne sem-ble pas qu'il est possible, du moins à l'état actuel desconnaissances, de pouvoir y discerner des zonesbiogéographiques bien individualisées, sinon les

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Subdivision biogéographique du domaine terresre du Maroc (Fennane M. & Ibn Tattou M. 1998.)

Man : Maroc atlantique nordMan-1 : Prérif et Moyen SebouMan-2 : RharbMan-3 : Maâmora-Zemmour-ZaërMan-4 : ZaïaneMam : Maroc atlantique moyenMam-1 : Chaouïa et DoukkalaMam-2 : Abda et HahaMam-3 : SoussMam-4 : Haouz et RehamnaMam-5 : Moyen Oum-RbiâMA : Moyen AtlasMA-1 : Tazekka

MA-2 : MA nord orientalMA-3 : MA centralMA-4 : MA sud-occidentalHA : Haut AtlasHA-1 : Ida-ou-TananeHA-2 : SeksaouaHA-3 : HA centralHA-4 : MgounHA-5 : AyachiHA-6 : HA orientalAA : Anti AtlasAA-1 : AA occidentalAA-2 : Kest

AA-3 : AA centralAA-4 : SirouaAA-5 : Saghro (AA oriental)Ms : Maroc saharienMs-1 : est désertiqueMs-2 : ouest désertiqueMs-3 : SaharaAs : Atlas saharienOp : Plaines et plateaux du Maroc orientalOp-1 : basse MoulouyaOp-2 : haute MoulouyaOp-3 : Hauts PlateauxOm : Monts du Maroc oriental

Om-1 : Bni SnassèneOm-2 : JeradaOm-3 : DebdouLM : Littoral de la MéditerranéeLM-1 : Boccoya - NekkorLM-2 : Triffas - MoulouyaR : RifR-1 : TangéroisR-2 : Rif centro-occidentalR-3 : Rif oriental

Page 19: Stratégie nationale - FAO

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hautes montagnes qui, chacune, dispose d'un cortè-ge plus ou moins important d'espèces endémiques.Cependant, certains avis s'accordent sur la prédomi-nance, au sein des communautés d'arthropodes, (quisont, de loin, les mieux représentés sur le plan qua-litatif) de la composante lusitanienne (méditerra-néenne et atlanto-méditerranéenne) qui constitue,chez certains groupes tels que les coléoptères, prèsde 50% du total des espèces. Cet élément lusitanienest suivi, qualitativement, par l'élément paléarctiqueou eurosibérien, réparti en Europe, en Asie septen-trionale et en Afrique du Nord, puis, de l'élémentpontique ou méditerrano-asiatique.

Malgré la prépondérance de ces groupements d'espè-ces à distribution plus ou moins large, la faune desinvertébrés continentaux du Maroc est caractériséepar un endémisme relativement fort. Selon l’EtudeNationale sur la Biodiversité, "La faune actuelle du

Maroc serait ainsi issue, en grande partie, des for-mes nordiques (Eurasie) dont certains ont évoluésous des climats différents aboutissant à l'apparitiondes espèces méditerranéennes. Le fort taux d'endé-misme enregistré en Afrique du Nord reflète unetelle évolution. Certaines espèces européennes etpaléarctiques, reliques glacières, se sont bienconservées en hautes altitudes".

Pour la faune et la flore marines marocaines, il a étéétabli que celles-ci sont essentiellement dominées parl'élément à large répartition géographique, puis cellesà répartition atlantico-méditerranéenne. La zone sud

marocaine (Sahara) constituerait pour la faune marinemarocaine, un centre important de “spéciation”. LeMaroc se trouve ainsi au carrefour de trois régionsbiogéographiques: la région méditerranéenne, larégion marocaine et la région ouest africaine.

Subdivision biogéographique du domaine marin du Maroc (Menioui 1988.)

Page 20: Stratégie nationale - FAO

DONNEES SURLA BIODIVERSITE AU MAROC

PARTIE II

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Page 21: Stratégie nationale - FAO

II.A -1 DIVERSITE ECOSYSTEMIQUE

La diversité écosystémique du Maroc est consti-tuée par cinq unités majeures :

II.A -1-1 - LES ECOSYSTEMES FORESTIERSET STEPPIQUES

Ils sont formés principalement de formations natu-relles de feuillus (chêne vert, chêne liège, chêne tau-zin, arganier, etc.) et de résineux (Pin, thuya, cèdre,

etc.), mais, aussi, de steppes d'Alfa qui occupentd’importantes étendues (3.186.000ha). Les 21essences constituant les principaux écosystèmesforestiers du Maroc seraient: les Cédraies, lesPinèdes, les Tétraclinaies, les Oxycédraies, lesJunipéraies rouges, les Thuriféraies, les Sapinières,les Cupressaies, les Chênaies vertes, les Subéraies,les Chênaies caducifoliées, les Cocciféraies, lesOléastraies, les Cératoniaies, les Pistaciaies, lesArganeraies, les Acaciaies, les Rétamaies etAdénocarpaies, les Steppes à xerophytes épineux,les Steppes à Alfa et, enfin, les Steppes à armoise.

Ce sont des milieux dont les cortèges floristiques etfaunistiques diffèrent, parfois considérablement,avec les conditions du milieu, en particulier, la tem-pérature, les précipitations, l’altitude, etc.

II.A -1-2 - LES ECOSYSTEMES SAHARIENS

Constitués principalement de regs et d'ergs, les écosys-tèmes sahariens, de par leurs formations végétales, sonttrès souvent rattachés aux écosystèmes forestiers etsteppiques. Les formations végétales arborées y sont àbase d'Acacia (A. radiana, A.ehrensbergiana, A.albi-da). Les regs, qui sont des reliefs plats caillouteux, sontsouvent occupés par des Chaméphytes très clairseméset plus particulièrement des Chénopodiacées (Hamada,Anabis, Nucula, etc.). Quant aux ergs, formés essentiel-lement de dunes de sables, ceux-ci sont plutôt pauvres,aussi bien en espèces végétales qu’animales.

PRINCIPALES ESSENCESFORESTIERES DU MAROC

(5 813 860 HECTARES)

CONIFERESCèdre de l’Atlas 131 800 hectaresPins 95 100 hectaresThuya de Berbie 607 900 hectaresGenévrier rouge et thurifère 326 100 hectaresCyprès de l’Atlas 6000 hectaresSapin du Maroc 6000 hectaresTOTAL DES RÉSINEUX 1 172 960 HECTARES

FEUILLUESChêne liège 384 200 hectaresLe chêne à feuilles caduques 25 000 hectaresLe chêne vert 1 364 100 hectaresl’Arganier 828 300 hectaresAcacias sahariens 1 000 000 hectaresEssences secondaires 10 640 900

TOTAL DES FEUILLUES 4 640 900 HECTA-RES

II.A - ETAT DE LA BIODIVERSITE AU MAROC

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Page 22: Stratégie nationale - FAO

II. A -1-3 - ECOSYSTEMES MARINS ET COTIERS

C'est un milieu qui compte près de 3.450 kilomètress'étendant sur deux façades : une atlantique avecenviron 2.850 km. de longueur et une méditerra-néenne (près de 600 km).

Les études consacrées au domaine maritime maro-cain, et plus particulièrement à sa composante éco-systémique sont relativement peu nombreuses.

Certes, un grand nombrede campagnes scienti-fiques y a été organisé, etce , depuis le 18ième siè-cle; mais c'étaient, souventdes études ponctuellessystématiques ou hydrolo-giques. Ce n'est querécemment, qu'on commençait à s'intéresser aufonctionnement des eaux du large et de leurs rela-tions avec les richesses biologiques en particulierles ressources halieutiques.

Selon ces études, très ponctuelles, toutes les compo-santes biotiques (pratiquement tous les groupes zoo-logiques, différents types d'algues, phanérogamesmarines, etc.) et abiotiques (fonds sableux, vaseuxrocheux, avec ou sans métaphytes, coralligènes,etc.) seraient présents et même très développés.L'Etude Nationale sur la Biodiversité a, d'ailleurs,montré que les côtes marocaines seraient plus diver-sifiées et plus riches que la Méditerranée touteentière y compris la mer noire. L'origine de cesrichesses vivantes des eaux marocaines résideraitprincipalement dans le phénomène de remontéesd'eaux profondes riches en sels nutritifs dites"Upwellings". La région marocaine est l'une descinq principales zones influencées par le phénomè-ne d'upwelling produit, maintenu et entretenu parcertaines particularités géomorphologiques et cli-matiques.

Les milieux paraliques, autrement dit les zonescôtières plus ou moins piégées entre terre et mer,

saumâtres, fermées ou adoucies par des eaux conti-nentales (estuaires et lagunes, principalement), fontégalement partie, malgré leurs particularités, desécosystèmes côtiers. Un grand nombre d’espècesviennent s’y développer, s’y reproduire, s’y nourrirou tout simplement s’y abriter ou s’y reposer.

Les estuaires du Maroc sont ceux de l'Oued(Rivière) Moulouya, sur la côte méditerranéenne, etles Oueds Sebou et Oum-Er-Rbiâ, sur la côte atlan-tique. Sur la façade méditerranéenne, d'autresoueds (Oueds Martil, Laou, Ghis, Nkor et Kert) secomportent plutôt en torrents; ils reçoivent peud'affluents et drainent des bassins versants dedimensions modestes. Sur la façade atlantique, lesautres principaux cours d'eau sont le Loukkos, leBou Regreg, le Tensift et le Souss. D'autres coursd’eau (Massa, Draâ, etc.), beaucoup moins impor-

tants, sont assezsouvent fermés àleurs embouchurespar des bouchonssablonneux, commebeaucoup d'autresoueds sahariens.Ce sont des milieuxtrès peu étudiés, à

l'exception de celui de l'Oued Bou Regreg. Ils sontgénéralement peu profonds (une dizaine de mètres,environ); mais, qui s'avèrent d'une grande richessefloristique et faunistique (plus de 400 espèces déter-minées dans l'esuaire du Bou Regreg) et, surtout,d'un grand intérêt socio-économique pour les popu-lations locales (pêche, ramassage de coquillages,etc.).

La côte marocaine abrite également de nombreuseslagunes et merjas dont les plus importantes sont lalagune de Nador (115 km²) prolongée vers l'Est parles salines de Qariat Arekmane, et la lagune deRestinga-Smir. Sur le littoral atlantique, les plusimportantes sont la lagune de Moulay Bousselham,la Merja de Sidi Bougnaba, le complexe lagunairede Oualidia-Sidi Moussa, la lagune de Khnifiss et la

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Ecosystèmes marin et côtier: Cap desTrois Fourches.

Ecosystèmes marin et côtier:Estuaire de la Moulouya

Ecosystèmes marin et côtier: Lagune de Nador.

Page 23: Stratégie nationale - FAO

baie de Dakhla. Cette dernière, qui s'étire sur près de37 km. de long et 10 à 12 km. de large dispose d'unpotentiel extraordinaire de production biologiquenon seulement pour le Maroc; mais, pour la régiontoute entière.

II.A -1-4 - ECOSYSTEMES DES ZONES HUMIDESCONTINENTALES

Le Maroc est le pays qui possède les rivières et lesfleuves permanents les plus importants du Maghreb.Il s'individualise également, en Afrique du Nord, parl'existence des seuls vrais lacs permanents avec deslacs naturels permanents concentrés essentiellementdans le Moyen Atlas et dont le plus grand est celuide l'Aguelmame Sidi Ali, atteignant 300 ha desuperficie et 40 m de profondeur. Certains lacs duHaut Atlas sont encore plus profonds, atteignant parexemple 61 mètres au moins pour le lac d'Ifni et92m. pour le lac d'Isly.

Aux zones humides naturelles, on peut associer, desmilieux créés artificiellement que sont les retenuesdes barrages. Ces derniers ont été créés essentielle-ment pour des fins agricoles, hydro-électriques, oupour l'alimentation en eau potable des populations.

L'intérieur du pays comporte également un grandnombre de zones humides temporaires localiséessurtout en bioclimats aride, semi-aride et subhumi-de. La durée de mise en eau est comprise entre 4 et11 mois, débutant en général dans la seconde moi-tié de l'automne avec les premières pluies, parfoismême plus tardivement.

En ce qui concerne les cours d'eau, les chaînes demontagnes en constituent des châteaux dont le plusimportant reste le Moyen Atlas, qui donne naissan-ce aux trois principaux cours d'eau du pays (OuedsMoulouya, Oum-er-Rbiâ et Sebou).

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Carte des zones humides du Maroc(Dakki et Hamzaoui, 1998)

Page 24: Stratégie nationale - FAO

Le Haut Atlas donne naissance aux Oueds Dadès,Ghériss, Guir, Souss, Tensift et Ziz, et en partie Draâ.Il alimente également les grands affluents de l'Oum-er-Rbiâ (Oueds Abid, Lakhdar et Tassaout); et lesaffluents du Souss (Aoulouz, Assif n'Aït Moussa, Assifn'Ait AI Haj) et du Tensift (Chichaoua, N'fis, Ourika),ainsi que certains affluents de la Moulouya.

Le Rif alimente, entre autres, les Oueds Ghiss, Kert,Laou, Loukkos, Nkor et Oueea. Oued Beht, affluentdu Sebou, et Oued Bou Regreg et ses affluents pren-nent naissance dans le Plateau Central.

Les sources, connues pour leur fraîcheur et la stabi-lité de leurs températures sont les plus abondantesau Moyen Atlas, puis au Haut atlas et au Rif.Pratiquement chaque source a ses propres particula-rités physico-chimiques, ce qui explique les cortè-ges d'espèces endémiques, inféodées à chacune d'el-les. Sur le plan biodiversitaire, les sources les plusimportantes au point de vue faunistique sont : - au Moyen Atlas : Aghbalou Abekhbakh, Aïn

Soltane, Aïn Taoutaou, Sources de l'Oued lfrane,Ras El Ma d'Azrou et Ras El Ma de Taza;

- au Rif : Beni Snassen: Bou Abdel et leurémissaire; El Anacer.

II.A -1-5 - ECOSYSTEME DES GROTTES

Les Grottes constituent un autre type d'écosystèmeshumides particulier qui enrichit le paysage écolo-gique du Maroc. Plus de 60 grottes existent au Maroc,plusieurs d'entre elles présente un intérêt préhisto-rique, en plus de leur intérêt bioécologique. Cesmilieux, caractérisés par la stabilité de leurs paramè-tres abiotiques (faibles températures, faibles quantitésde lumière, etc.), comportent une faune particulièreconstituée, essentiellement, à base d'invertébrés. Despoissons, des mammifères (chauves souris essentiel-lement) peuvent y être des composantes stables.

II.A -2 DIVERSITE SPECIFIQUE

La biodiversité marocaine est riche et diversifiée.Le nombre total d’espèces inventoriées dépasse

les 32000 taxa et on pense que c’est un chiffre quireste bien en deça de la richesse spécifique réelle duMaroc, au vue du nombre important de régions nonencore explorées et, aussi, du nombre de groupessystématiques très peu ou pas étudiés.

II.A -2-1- FLORE

La flore marocaine comporte, à l'état actuel desconnaissances, quelques 8000 espèces et ce n'est

encore qu'une sous estimation dans la mesure où laflore, aussi bien terrestre qu'aquatique, n'est pasconnue dans ses caractéristiques géographiques etbiologiques. Même pour certains groupes de grandintérêt écologique et socio-économique, tel que lephytoplancton, par exemple, très peu d'informationssont disponibles,. De plus, de nombreux sites tels quele sud du Maroc n'ont presque jamais été prospectés.

La structure de la flore marocaine, illustrée par lafigure ci-dessous, montre une nette prédominancedes phanérogames terrestres avec près de 4500espèces; les espèces marines ne comptent que 4espèces dont une (Posidonia oceanica) semble avoirdisparu de nos côtes.

Les champignons et les lichens sont également rela-tivement bien représentés avec, respectivement,près de 820 et 700 espèces.

L'un des groupes végétaux également les mieuxreprésentés du Maroc est constitué par les algues plu-ricellulaires dont près de 700 espèces ont été recen-sées, avec 489 macro-algues et près de 200 espècesappartenant au phytoplancton.

II.A -2-2-FAUNE

La faune marocaine, comparée à celles d'autrespays voisins peut être considérée comme relati-

vement riche et diversifiée. 24602 espèces ont étéidentifiées jusqu'à présent, mais, on pense que ce chif-fre demeure bien en deça de ce qui s’y trouve réell-ment et ce pour trois raisons principales :

- les études concernant la majorité des écosystèmesrestent, malgré tout, relativement peu nombreuses(en raison du manque de moyens matériels ou decompétences nationales);

- de nombreux groupes systématiques sont très peuconnus, sinon jamais étudiés au Maroc;

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Grotte des Chameaux au Beni Snassen(MedWetCoast)

Page 25: Stratégie nationale - FAO

- nombreuses régions du Maroc restent encore àexplorer et à étudier aussi bien sur les plans systé-matique qu'écologique.

Le graphique ci-dessus montre que la faune nationaleest très largement dominée par les arthropodes quiconstituent 73 % du total des espèces recensées, soit17893 espèces. Parmi ces 17893 arthropodes, 13461

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Structure, par grands types de milieux, de la biodiverité specifique du Maroc

Structure, par groupes systématiques, de la flore du Maroc

Page 26: Stratégie nationale - FAO

sont des insectes, soit un pourcentage de près de 75%.Très loin derrière les arthropodes, se situent les mol-lusques et les vertébrés, qui, avec 2249 et 1718 espè-ces, constituent respectivement 9% et 7% du total dela biodiversité spécifique nationale.

II.A -2-3-MICROORGANISMES

C 'est l'un des groupes qui, malgré sonimportance capitale sur les plans écolo-

gique, scientifique et socio-économique, esttrès mal connu et très peu étudié au Maroc.

On estime à près de 1.120.000 espèces dans lemonde dont 143.000 espèces recensées.L'étude Nationale sur la Biodiversité a révéléla présence de 226 espèces au Maroc; maisavec des centaines d'isolats. C'est un chiffrequi montre l'importance de la lacune quicaractérise les études microbiologiques dansnotre pays. De cet inventaire, très sommaire,il semble que les microorganismes sont étu-diés dans notre pays essentiellement pour leurimpacts socio-économiques (phytopathogè-nes, agro-alimentaires, agricoles, etc.).

II.A -2-4- FLORE CULTIVEE ET FAUNEDOMESTIQUEE

II.A -2-4-a- FLORE CULTIVEE

L’agriculture est une activité stratégique dans lepays. Elle occupe près de 50 % de la population

active, mais sa part dans le PNB n’est que de 17 %(en 1994). Deux formes de cultures se juxtaposent:- un secteur traditionnel de consommation, tournévers les cultures de subsistance et; - un secteurmoderne, mécanisé et industrialisé orienté vers l'ex-portation.

Cultures de consommation : L’art culinaire duMaroc, fait appel à une multitude de combinaisonscomplexes d'épices, de légumes et de fruits. Certainssont autochtones et d’autres “exotique”.

Les végétaux entrant dans les habitudes de consom-mation des marocains servent dans des préparationsliquides (thé, café, jus, menthe, thyms, verveine,etc.). L'une des boissons les plus communes et appré-ciées au Maroc reste le "thé” (à la menthe), produitdans notre pays et dont la recette consiste à préparerune boisson chaude à base de Camellia sinensisqu'onaromatise, à la fin de la préparation, par de la menthe.Cultures industrielles : Les principaux végétaux fai-

sant partie des cultures dites industrielles sont, entreautres, les plantes sucrières, dont la culture est trèsancienne dans notre pays (déjà au XVIième siècle pourla canne à sucre à Chichaoua et Sous ). Les deux espè-ces concernées par cette industrie sont la canne à sucre(Saccharum officinarum) et la betterave à sucre (Betavulgaris). Le coton (Gossypium arboreum), les oléagi-neux, surtout le tournesol (Helianthus annuus), leColza (Brassica Rapa), le Carthame (Carthamus tinc-torius), etc., sont également cultivées régulièrementdans certaines régions du pays, alors que“l’Arachidiculture” peut être considérée comme relati-vement récente au Maroc.

La tabaculture est également pratiquée dans certainesrégions au Nord du Maroc par la Régie de Tabacnotamment le tabac noir et, certains essais, semblentindiquer que le tabac blond pourrait y être introduitavec succès.

l’Horticulture est une autre activité agricole qui a prisun grand essort ces dernières décénnies puisque,actuellement, elle occupe quelques 10% de la SurfaceAgricole Utile (SAU), juste derrière la céréaliculture.

De nombreuses autres espèces de variétés végétales(légumes et fruits essentiellement), non autochtones,sont actuellement cultivées au Maroc soit pour leurrentabilité soit encore pour des besoins alimentaires.

II.A -2-4-b- FAUNE DOMESTIQUEE

La faune domestiquée au Maroc correspond essen-tiellement à des espèces de consommation (vian-

des, laits, œufs, etc.); mais aussi, à certaines formesayant leurs valeurs historique et/ou culturelle (che-veaux). Parmi les principales espèces domestiquées.

Bovins : Le cheptel bovin compte dans le pays 2.383.113têtes répartis en :- 1.450.101 têtes du type “beldi”, autrement dit, “dupays” ou “de la ferme” et qui correspondent doncaux races locales (60.84%). C'est le type le plusdominant au Maroc avec 80% des effectifs et peu-vent se rencontrer partout dans le pays. On y comp-te deux races plus ou moins bien identifiées: - lablonde d'Oulmès avec une zone de dispersion trèsrestreinte autour du cercle d'Oulmès et qui comptequelques 80 000 têtes et la Brune de l'Atlas trèsrépandue dans le pays.

- 661.496 du type croisé (27.76%) qui sont des for-mes améliorées entre des races pures (mâles) et desfemelles locales.

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Page 27: Stratégie nationale - FAO

- 271.516 têtes de race pure (11.39%). Les princi-pales races pures exploitées au Maroc sont: laFrisonne Pie-Noire (Europe occidentale), laHolstein (Etats Unis et Canada), la Tarentaise, laMontbéliarde (France), la Fleckviech ouSimmental (Allemagne), la Santa Gertrudris(Etats Unis) et, aussi, la Charolaise et laLimousine (France).

Ovins : Les ovins exploités au Maroc comptent16726675 têtes, essentiellement des races locales,dont :

- Sardi, avec 2.154.194 têtes soit 12.88% répartisdans les plateaux du Chaouia, Settat, Khouribga etEl Kalâ;

- Timahdite avec 1.910.881 têtes soit 11.42% et quise trouvesnt dans les régions du Moyen Atlas,Meknès, Khenifra, Ifrane et Khémisset;

- Beni Guil avec 1.500.881 têtes (8,.97%); race connuedes plateaux de l'oriental, Oujda, Figuig, Boulmane,Guercif, Taza;

- D'Man qui compte 616.966 têtes (3.69 %) qui estspécifique des oasis du sud (Draâ, Ouarzazate etTafilalt);

- Beni Hsein, avec 385.390 têtes (2.3%) restreints àla région de la Maâmora et du Gharb;

- Boujaade, qui compte quelques 237.219 têtes(1.4%) et qui est également restreinte dans sa dis-tribution au seul cercle de Boujaade;

- Oulad Jellal, avec 718.767 têtes (4.3%) répartiesdans la région de Oulad Jellal;

- Atlas, race répartie aux Moyen et Haut Atlas et quiest représenté par 2018 364 têtes (12.07%).

Le cheptel ovin national compte quelques 7.184.011autres têtes peu identifiées et qui sont dispersées unpeu partout au Maroc.

D’autres races non locales ont également été récem-ment introduites dans le pays pour des fins d’amé-liorations de production. Il s’agit, entre autres, desraces “Ile de France”, “Merinos précoce” et“Lacaune”.

Caprins : L'effectif total des caprins s'élève à5.703.509 têtes.

L'appréciation du matériel génétique caprin reste àfaire dans la mesure où, jusqu'à présent, on est pasencore arrivé à identifier, de façon précise, les diffé-rentes races du pays. Cependant, selon les données

existantes les principales popu-lations caprines au Maroc sont:la population locale dite ausside montagne et de parcours.Elle est répartie surtout dans lesmontagnes de l'Atlas. Elle estexploitée essentiellement pourla production des viandes. Onnote deux variétés à savoir lavariété Yahiaouia et la variétéAttaouia.

La seconde population est ditedu Nord ou d'Andalousie. Elleest issue d'un croisement avec

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Quelques races bovines utilisées au Maroc(GEM)

Santa Gertrudis

Blonde d’Oulmès

Brune de l’Atlas

TarentaisePie-Noire

Quelques races ovines, camélines et caprinesutilisées au Maroc

D’manTimahdite

Sardi Race caprine locale

Rguibi

Page 28: Stratégie nationale - FAO

les variétés espagnoles introduites depuis le protec-torat dans les provinces du Nord. On remarque troisvariétés : la Murcie, la Grenada et la variétéMalaga.

La troisième population est dite D'mane, la seulerace standardisée et dont l’élevage est connu danstoute la vallée du Draâ (Province de Ouarzazate).D'autres races ont été introduites au Maroc tellesque la race Maltaise et la race Alpine.

Races camélines : L'effectif total de la race cameli-ne s'élève à 149.406 têtes. On y distingue deuxgrands types (Jebli et Sahraoui) et quelques racestelles que : l’Aît Khebbach, connue dans les plaines,qui est de grande taille et qui y est utilisée commeanimal de trait; Rguibi, Rahali et Mamya qui sontdes races saharienne de selle; - la race Gerzini est,essentiellement saharienne, de bât.

Equidés : Les effectifs des équidés sont de 139 845têtes pour les chevaux, 516 357 têtes de mulets et de1 026 303 têtes pour les ânes.

- Cheval : Les races chevalines exploitées au Marocsont: - Le Pur-Sang Arabe, introduit au Marocdepuis plus de 14 siècles; - le Barbe, connu duMaroc depuis l'antiquité; - L'Arabe Barbe, cor-respondant à un croisement entre le Pure-SangArabe et le Barbe (près de 90% de l'effectif total);- le Pure-Sang Anglais qui n'a fait son apparition auMaroc qu'au début du siècle dernier et qui semblecomporter parmi ses ancêtres un Pure-Sang Arabed'origine marocaine; - l'Anglo-Arabe-Barbe fruit decroisement clandestin entre le Pure-Sang Anglais etl'Arabe-Barbe.

- Mule : C'est une race sobre et rustique dont les servi-ces sont très sollicités dans les zones de montagnes.

- Âne : C'est également une race très utilisée dans lemonde rural pour des traits ou pour les déplacements.

Races canines : Il esxiste au Maroc deux principa-les races canines autochtones :L'Aïdi, ou “Berger de l’Atlas” est une race naturelleautochtone des régions montagneuses de l’Atlas duMaroc qui en détient le standard de la race. Si lephénotype de cette race est d'une remarquablehomogénéité, son éventail génétique, par contre, esttrès ouvert comme l'ont prouvé les premières étudesréalisées sur ce sujet.Le Sloughi est un descendant des lévriers royaux égyp-tiens. Sa terre natale est l'Afrique du Nord. On le trou-ve surtout au Maroc, où les nomades l'emploient à lachasse au lièvre et à la gazelle, ainsi qu'à la garde.

Avifaune : Les principales espèces de volailles uti-lisées dans le pays sont les poulets et les dindes. Ony distingue essentiellement trois variétés de poulet(“beldi” de ferme, croisé ou “blanc” ou industriel”)et deux variétés de dinde (“beldi” ou de ferme et le“blanc”. Cela n’empêche pas que d’autres élevagespour des buts particuliers y sont pratiqués commepour les cailles ou les pintades.

La production industrielle des viandes blanches(essentiellement le poulet, et à un plus faible degré ladinde) est passé de moins de 17.500 tonnes en 1960à plus de 230.000 tonnes en 1999 et celle des œufs de232 millions à 3 milliards 200 millions. Le secteurtraditionnel a toujours gardé une place importantedans le milieu rural.Récemment, il s’est instalée dans la région deTémara, une unité d’élevage d’autruches. Quelquesraces locales de pigeons sont également élevées parde nombreux particuliers.

Lapins : L'élevage du lapin au Maroc relève princi-palement du secteur traditionnel rural; puisque lelapin, comme le poulet et la dinde beldis, ont toujoursfait partie de la basse-cour rurale. Malgré la prolifici-té de cette espèce, il y a très peu de tentatives d'in-dustrialisation du secteur de la production lapine.

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Quelques races de chevaux élevéesau Maroc Pure-Sang Arabe

Pure-Sang Anglais

El Aidi (gauche) et le Sloughi (droite),deux races canines locales

Barbe

Barbe

Page 29: Stratégie nationale - FAO

Abeilles : L'espèce utilisée en élevage au Maroc estl'Apis mellifera, la seule d'ailleurs du genre existantau Maroc, cependant elle compte trois races indigè-nes que sont: - Apis mellifera intermista; - A. melli-fera sahariensis et A.mellifera major. De nom-breues autres races ont été également importées , enparticulier de l'Europe. La région du Gharb (près dekenitra) constitue le principal centre mellifère duMaroc, se basant sur la variété A.m.intermista et,comme nourriture, principalement sur les deuxespèces d’Eucalyptus: E. camaldulensis et E. gom-phocephala.

Poissons : Les poissons domestiqués au Maroc sontsoit marins soit dulcicoles. Parmi ces espèces :- Thon rouge (Thunnus thynnus), ayant fait l'objet,

d'un projet d'élevage de repeuplement au large deM'diq.

- Daurade ( Sparus aurata), élevée dans la lagune deNador;

- Loup (Dicentrarchus labrax), domestiqué dans lalagune de Nador;

- Sar (Puntazzo puntazzo), domestiqué dans la mêmelagune;

- Anguille (Anguilla anguilla), faisant l’objet seule-ment d’un grossissement en race-ways; dans lalagune de Nador;

- Carpe argentée (Hypophthalmichthys molitrix),produite dans la station de Deroua à Beni Mellalpour lutter contre l’eutrophisation et pour promou-voir la pêche dans les eaux douces, surtout les rete-nues des barrages et les canaux d’irrigation;

-Carpe herbivore (Ctenophar-yngodon idella) pré-disposée à constituer une espèce de choix pour luttercontre la prolifération des végétaux dans les canauxd’irrigation et, aussi, pour promouvoir la pêche et laconsommation du poissondans les milieux ruraux;

- Carpe commune (Cyprinuscarpio), également domesti-quée pour des fins écolo-giques (lutte contre l’eutro-phisation) et socio-écono-miques (promotion de laproduction et la consomma-tion du poisson);

* Brochet (Esox lucinus)développé à Amghass pourdes fins de pêche sportive,pêche commerciale et, pourla régulation des populationsdes autres espèces. - Black-Bass (Micropterus

salmoides), introduit pour la promotion de lapêche sportive dans les lacs d’Afoughal, sidi ali etahouli. Il s’est, par la suite, acclimaté;

- Sandre (Lucioperca lucioperca), introduite dans leslacs du Moyen Atlas, des rivières et retenues debarrages;

- Truite fario (Salmo fario) dont l’élevage est trèsancien au Maroc;

- Truite Arc en Ciel (Salmo irideus), introduite en1934 et utilisée en pisciculture de repeuplementdans la station d’Azrou;

- Truite verte (Salmo macrostigma), domestiquéedans le but de maîtriser son cycle de reproductionet l’utiliser pour diversifier la valorisation piscico-le de certains écosystèmes aquatiques. C’ est éga-lement le cas des barbeaux (Barbus sp.) et de laperche Perca fluvialtilis.

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Apiculture, activité propre et lucrative. Ruchs dans la forêt de la Maamora

Aquaculture à Nador, l’un des principaux centres aquacoles du Maroc

Apiculture moderne apiculture traditionnelle

Année1986

GharbNationalPart-Gharb

1998GharbNationalPart-Gharb

220558

40%

8131.60051%

25.77765.677

40%

59.20080.000

74%

72124.216

3%

32025.400

1%

25.303282.283

9%

7.419320.000

2%

Nbapiculteurs

Nbruches

Nbapiculteurs

Nbruches

Page 30: Stratégie nationale - FAO

- la Gambusie, Gambusia affinis et Brachidarniorerio sont deux poissons exploités pour leur vora-cité et sont utilisés pour la lutte contre les mous-tiques.

Mollusques : La conchyliculture est une activité quiconcerne quelques espèces seulement :- les Huitres : C'est l'huître creuse Crassostrea gigas

qui, pour sa rentabilité, constitue l'essentiel de l'os-treiculture marocaine. D'autres huîtres (Ostreaedulis, Crassostrea angulata, C. rhizophorae) ontété domestiquées dans le passé mais sans résultats.Une autre huître, la perlière (Pinctada martensis),a été élevée, à titre d'expérimentation, dans lalagune de Oualidia.

- la Palourde : Il n'existe pas de vénériculture pro-prement dite et l’élevage de cette espèce estactuellement au stade expérimental dans de nomb-reux sites;

- les Moules : Il s'agit de M. galloprovincialis et P.picta actuellement élevées dans des conditionsexpérimentales en Atlantique et Méditerranée;

- les coquilles Saint Jacques: Deux espèces sontactuellement domestiquées au Maroc: la formeindigène (Pecten jacobensis) dans la baied'Agadir et l'espèce japonaise (Pectinopecten yes-soensis) dans la lagune de Khnifiss.

Crustacés : L’élevage des crustacés au Marocconcerne essentiellement les espèces suivantes :-Crevette japonaise : Penaeus japonicus est la seuleespèce de crevette qui était mise en culture dans lesdeux sociétés MAROST (à Nador) et SAM (estua-ire de la Moulouya). C'est une activité actuellementabandonnée par insufisance d'investisse-ment et de rentabilité.

- l’Ecrevisse à pieds rouges Astacus astacusa été introduite au Maroc dès 1914 dans leMoyen Atlas. Son élevage n’est qu’austade expérimental.

II.A -2-5-ENDEMISME

L e taux d'endémisme au Marocpourrait être considéré comme

relativement important. En effet, 3624espèces endémiques ont été recensées,ce qui représente 14.68% du total desespèces; ce qui place le Maroc parmiles pays ayant un taux d’endémismerelativement fort.

L'endémisme par milieu montre une nettedominance des formes terrestres, puisque15% des organismes recensés dans le milieuterrestre (3252 espèces d'entre 21741) sontendémiques. Ce taux, relativement fort, reflè-te la particularité et l'originalité biogéogra-phique des hautes altitudes marocaines quicomptent un grand nombre de végétaux et d'a-nimaux inféodés aux sommets des montagnes.

Le nombre relativement important (930 espè-ces) de formes végétales strictement inféo-dées au Maroc (sur un total de 7619 espèces,soit 12,20%) permet de mettre en évidencel'origine autochtone de ces plantes, essentiel-lement méditerranéennes ou mésogéennes.Elle permet également de mettre en relief,d'une part, l'importance de l'endémisme desvégétaux parmi les pays méditerranéens etd'autre part, la particularité biogéographiquedu Haut Atlas considéré comme l'un des prin-cipaux refuges aux taxa holarctiques.

En ce qui concerne la faune, ce sont principa-lement les arthropodes, et plus particulière-ment les insectes, qui montrent le plus forttaux d'endémisme. Ce dernier, semble égale-ment trouver son explication dans la grandediversité des écosystèmes terrestres maro-cains et les limites, souvent franches entreleurs composantes, ne permettant ainsi pas ànombreuses espèces, de s'étendre vers d'aut-res aires biogéographiques.

32

Milieu marin Zones Humides continentales Milieu terrestre

Page 31: Stratégie nationale - FAO

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II.A -3 DIVERSITE GENETIQUE

II.A -3-1- FLORE

L e Maroc comporte des ressources phyto-génétiques et génétiques animales impor-

tantes. Il est, en effet, considéré comme uncentre important de diversité génétique pourun grand nombre d'espèces cultivées et leursformes sauvages apparentées. A titre d’exem-ple, le Maroc comporte 20 des 27 espècesfourragères, connues dans le monde, du genreAvena, . Cette diversité phytogénétique setrouve actuellement compromise à cause,essentiellement, des activités anthropiquesqui occasionnent des disparitions d'habitats.En effet, l’érosion génétique est manifeste auMaroc, puisque, par exemple, des 18 espècesde Medicago recensées en 1959, on ne retro-uve plus que 14 , ce qui suggère la disparitionou, du moins, la raréfaction de certaines res -sources phytogénétiques nationales. Même lerendement de certaines espèces, celui-ci adiminué considérablement, ce qui est expli-qué, selon certains spécialistes, comme étantun signe d’érosion génétique. Ainsi, si nosmarchés regorgent de fruits aux parfums etaux odeurs exotiques, ce n'est malheureuse-ment pas un signe de bonne santé pour la bio-diversité nationale dans la mesure où il s’agitd’espèces/ races/ variétés qui prolifèrent audépens du patrimoine phytogénétique autoch-

tone, délaissé en faveur de formes plus lucra-tives. Pourtant, le patrimoine biologiquemarocain est recherché par de nombreux pays;c’est ainsi que quelques unes de nos luzernes,par exemple, donnent certaines de leurs carac-téristiques écologiques, très appréciées, à desvariétés américaines, canadiennes ou austra-liennes.

Pour les ressources phytosylvatiques, laconservation se fait principalement in situ etporte sur des formes aussi bien indigènesqu'exotiques sous forme de 40 arboreta, sur400 ha, comportant 114 populations.

En ce qui concerne les plantes cultivées etfourragères, la conservation ex-situ et la col-lection du germoplasme ont débuté dès lesannées 1920, mais ne se sont intensifiées quelors de ces dernières décades. L’InstitutNational de Recherche Agronomique (INRA),par exemple, dispose d’un patrimoine phyto-génétique de près de 2720 variétés, 13219populations et 1318 clones, l’ensemble repré-sentant quelques 317 espèces. Ceci qui estextrêmement peu par rapport à la richesse denotre pays en ressources phytogénétiques etau vue des menaces qui pèsent sur ce patri-moine. La cause incombe principalement à laquasi-inexistence d’infrastructures adéquatesde conservation (espèces annuelles), et mêmequand les infrastructures existent, celles ci

Page 32: Stratégie nationale - FAO

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demeurent aléatoires. Les collec-tions sont, donc, maintenues pardes semis périodiques, souventannuelles qui, non seulementreviennent trop chers en temps et encoût, mais peuvent aussi être sour-ces de contamination par des croi-sements exterieurs, de pressions desélections indésirables et d’erreursdurant les manipulations.

La qualité du patrimoine génétique marocainest reconnu à l’échelle internationale et denombreuses missions ont été effectuées, pardivers laboratoires européens, australiens,etc. pour faire profiter des cultures de cespays, des particularités écologiques des varié-tés marocaines. C’est ainsi que, par exemple,110 populations d’orge marocain sont stoc-kées depuis les années 1970 à Montpelier etnombreuses duplicata d’orge et de blé tendresont maintenues à l’ICARDA et à Bari(Italie). La variété d’orge Barlis628 est utili-sée à travers le monde comme exemple devariété fourragère et est une bonne source derésistance aux rouilles, alors que les variétésRabat071 et Merzaga077 ont montré unegrande tolérance au Cystnématode enAustralie.

Les grandes performances écologiques despopulations fourragères et pastorales duMaroc sont essentiellement dues à leurs

importantes potentialitésd’adapatation aux caractéris-tiques difficiles du milieu,en particulier le climat, dontla dormance estivale permet-tant aux espèces de passer laperiode d’été, sèche et chau-de sans grands dangers.C’est ainsi qu’en Australie,par exemple, la survie deplantes de fétuque cultivée aété de 97% pour des popula-tions d’origine marocaine etseulement 59% pour celleseuropéennes.

Un autre exemple d’adapta-tion à la secheresse est celuide la dureté des graines

marocaines des légumineuses annuelles, tellesque les trèfles souterrains et les luzernesannuelles qui sont également utilisés, enAustralie, comme source de dureté des grai-nes.

Plusieurs autres caractères d’interêt écolo-gique ou agronomique sont associés au maté-riel génétique marocain, comme les écotypesmarocains de fétuque qui, comparés a ceuxeuropéens, s’en distinguent par une bonnecroissance hivernale, une dormance élevée enété et une plus grande résistance aux maladiescryptogamiques.

Une bonne croissance hivernale et une dor -mance estivale caractérisent aussi les écoty-pes marocains de Dactylis, Phalaris etMedicago sativa. Des populations de luzernede Draa ont montré, aux USA par exemple, unniveau de tolérance à la salinité équivalent àcelui du matériel le plus tolérant.

Species Varieties Clones/Genotypes- Canne à sucre 1 133 -- arbres fruitiers 12 665 172- Oliviers 1 200 15- agrumes 11 250 -- palmier 1 42 1131- ptes fourragères 20 5 -- espèces sauvages 100Total 146 1295 1318

NombreEspèces Variétés Populations Total (accessions) Type de collection

INRA- Winter Cereals 4 64 4800 4864 MT- Spring Cereals 3 1009 152 1161 MT- plantes fourragères 270 27 8130 8157 MT, LT- espèces textiles 6 6 - 6 MT- plantes oléagineuses 4 36 52 88 MT- légumineuses 4 18 2134 2152 MT

IAV Hassan II - Cereals (DW, BW, Wild sp.) 5 30 370 400 MT- Forages (Alfalfa,..) 7 55 835 890 MT, LT- Food legumes 1700 1700 MT- Vegetables 5 - 104 104 MT

Direction de l'Elevage (CPSP)- Forage & past. plants 322 154 1200 1354

ENA MEKNES- Cereals (Durum Wh) 1 500 500 MTDPVCTRF (Ref.) 700 - 700 MT, LTTotal 630 2 099 19 977 22 076

Conservation ex-situ des ressources phytosylvatiquesSpecies Arboreta + collection Provenance Test

Nb. Populat. Surface (ha) Nb. Populat. Surface (ha)

Introduced speciesAcacia sp 9 40 - -Eucalyptus sp. 38 180 4 30Pinus pinea 8 15 4 9Pinus canariensis 14 22 2 5

Indigenous speciesPinus maritima 13 35 6 32Pinus halepensis 14 28 4 19Cupressus atlantica 4 8 1 2Cedrus atlantica 1 .5 - -Abies pinsapo 7 15 - -Quercus suber 2 1 - -Tetraclinis articulata 4 2 1 1Total 114 346.5 22 98

Page 33: Stratégie nationale - FAO

II.A -3-2-FAUNE

En ce qui concerne les ressources animales, leMaroc recèle un patrimoine génétique d'une

grande importance, adapté, presque chacune, à desconditions particulières. C’est ainsi que, par exem-ple, pour le cheptel ovin, le Maroc dispose de plus de8 races locales cantonnées, chacune, dans une régionplus ou moins restreinte et, par conséquent, adaptéesaux conditions souvent rigoureuses de la région àlaquelle elles appartiennent. De plus, certaines de nosraces disposent de caractéristiques presque uniques àl'échelle mondiale.

C'est le cas, pae exemple, la race D'Man, parfaite-ment adaptée et résistante aux conditions rigoureu-ses de sécheresse des oasis du sud marocain. Elleest l'une des races ovines les plus prolifiques dans lemonde, pouvant donner naissance à six agneauxviables lors de la même portée.

Chez les oiseaux, certaines races de pigeons ont étéstandardisées et sont reconnues actuellement commedes races locales. Il s’agit, entre autres, des racesBeldi, Guendi, El yamani, Taoussi, voyageur, etc.

II.A -4 - DIVERSITE CULTURELLE

De par son passé millénaire, le Royaume duMaroc a cumulé une richesse historique et cul-

turelle d’une grande diversité et d’une singulièreoriginalité. L’"homme de Rabat" (première tracehumaine au Maroc - 50000 ans) a dû s’adapter àdivers modes de viede diverses civilisa-tions préhistoi-riques : berbère,phénicienne,Carthaginoise,Sicilienne,Romaine, Vandale,Byzantine, arabo-muslmane avec lesIdrissides, lesAlmoravides, lesAlmohades, lesMérinides, les wat-tassides, lesSaadiens, puis les Alaouites.

L’un des aspects culturelsqui caractérisent le Marocest l’outil de communica-tion, la langue. L’arabe estla langue officielle; mais,

dans la pratique, elle est substituée dans certainesrégions, par l’hassania, Rifia, Tachlhit ouTamazight. Comme langues étrangères, le françaisest parlé par une bonne partie de la population.L'espagnol est encore utilisé dans le Nord du pays,surtout par des personnes âgées. L'anglais s’imposecomme langue étrangère de communication techno-logique et scientifique, alors que l’allemand, le russe,etc. sont des langues proposées dans diveres institu-tions d’enseignement et dans des centres étrangers.

La musique est également une autre forme d’ex-pression très diversifiée. Le Melhoun, l’Andaloussi,Cheikhats, Gnawa, Ghiwane, Hassani, Chaabi,Assri, et bien d’autres, sont des “couleurs” venuesd’ailleurs ou des fins fonds de la tradition marocai-ne et où la nature et ses composantes sont les sujetsde chants. Les instruments utilisés sont tous aussidiversifiés allant des Qraqeb (Crotales) à la guitarreélectrique en passant pas Rbab, El oud, Gambri,etc., et dont nombreux sont confectionnés à partir decertains élements de la biodiversité (Carapaces,peaux, bois spécifiques, etc.).

L'artisanat a, de tous les temps, été lié à l'histoire duMaroc du fait de la richesse culturelle de cette der-nière et, pratiquement, chaque ville ou région, a saculture artisanale: Safi (Poterie), Fès (Tapis et cuir),

Essaouira (Bois),etc...C'est ainsi que,depuis des siècles, hom-mes et femmes, s'inspirantde leurs héritages tradi-tionnels respectifs, tra-vaillent des matériaux telsque le bois, le cuivre, lemétal, la laine ou la pierre,pour acquérire un savoir-faire unique où se mêlentamour des traditions,

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Une diversité culturelle fondée en grande partie surla nature et ses composantes

Page 34: Stratégie nationale - FAO

idéalisation de l'artisa-nat et qualité aux fini-tions irréprochables.Ces métiers artisanauxont, d’ailleurs, fait decertaines villes unrayonnement civilisa-tionnel. Le classement,par exemple, de la villede Fès par l'UNESCOcomme “patrimoineuniversel” est uneréelle reconnaissancede la communautéinternationale de lavaleur des apports decette cité au patrimoi-ne universel dans ledomaine des arts traditionnelset, aussi, des œuvres architectu-rales qui abondent dans la capi-tale spirituelle et culturelle duRoyaume. Cette architecture est,en fait, une synthèse originaledes influences andalouse etorientale ayant produit un patri-moine fait des plus beaux monuments de l'art isla-mique; une richesse qui se déploie également enmilieu rural, avec une architecture berbère basée surla pierre et la terre crue, se matérialisant, entre aut-res, par les ksours, villages fortifiés de la vallée duDraa, et les greniers collectifs du Haut Atlas.

L’art culinaire du Maroc est une autre particularitéet une autre forme d’expression et de culture, derenommée internationale. Nombreux de ses platstypiques sont, en effet, retrouvés actuellement dansles rayons des magasins occidentaux. Cette cuisine

reflète également toute unehistoire, un passé, un certainart de vivre et un art de rece-voir des invités. Le lait et lesdattes, les cornes de gazelle,ghoriba (sablé), le thé sucréau kaleb (sucre en cône), lem'semmen (crêpes feuille-tées), le beghrir, arrosés debeurre frais fondu et de miel,la harira, la pastilla, le cou-scous, les divers tajines, etc.constituent une identitémarocaine qui s'est forgée etindividualisée tout au longdes siècles passés.

La littérature estune importantecomposante dela culture maro-caine faited’une littératureberbère trèsvivante, maisessentiellementdans les contes,les légendes oules chants poé-tiques, d’une lit-térature arabe

écrite qui s'est développée plus tardivement ainsi qued’une littérature écrite, rédigée en langue française,ayant acquis, avec certaines oeuvres (Ahmed Sefrioui,Driss Chraïbi, Abdellatif Laabi, Tahar Ben Jelloun,etc.) une renommée internationale.

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Page 35: Stratégie nationale - FAO

Les ressources naturelles vivantes nationalesjouent un rôle vital dans le développement

socio-économique du Maroc. Cet intérêt réside,pour la biodiversité marine dans les faits que :

- la mer assure une grande partie des protéines d'o-rigine animale;

- elle assure des emplois directs et des revenus plusou moins stables pour un grand pourcentage de lamain d'œuvre nationale (marins, ramasseurs, fonc-tionnaires, investisseurs, etc.);

- elle fournit une grande part de matière premièrepour certaines industries (engrais, conserverie depoisson, farine de poisson, produits pharmaceu-tiques, aliments pour bétail, etc..);

- malheuresement, la mer sert aussi d’exutoire deplus d’un milliard de mètre cube d’eau usée nontraitée.

L'espace maritime national, plus vaste que celui ter-restre, joue un rôle stratégique sur les plans écono-mique et social. Sa façade atlantique joue aujourd'-hui le rôle de pôle structurant de l'économie natio-nale, compte tenu de son poids démographique,économique et de sa fonction dans l'organisation del'espace national (61% de la population urbaine desgrandes villes, 80% des effectifs permanents desindustries, 78% de l’ensemble des investissements

industriels du pays, 67% de la valeur ajoutée, 53%de la capacité touristique, 92% du trafic maritime,etc.). Elle concentre les principales agglomérationsdu pays (Casablanca, Rabat, Kénitra, Agadir, Safi,Tanger, Tan Tan, Laâyoune, Dakhla, etc.), les densi-tés démographiques urbaines et rurales les plus éle-vées, les réseaux d'infrastructures et de communica-tion les plus denses, ainsi que les principales activi-tés économiques. Cependant, la forte littoralisationque connaît le Maroc depuis ces dernières décades ya engendré un important dysfonctionnement et deprofondes dégradations de l'environnement marin.En effet, la population urbaine du littoral atlantiquequi ne représentait que 19,4% en 1936, est passée à29% en 1960, 35% en 1971 et 42,8% en 1982 pouratteindre 49,8% en 1998 et environ 54% en l'an2000. La population marocaine atteindra 60 à 80millions en l’an 2025 et l’urbanisation seraitde 75 à 77%.

Dans ce grand espace maritime national, le potentielbiologique exploitable a été estimé à 500.000 tonnespour les espèces demersales et 1.500.000 tonnespour les espèces pélagiques. La production halieu-tique du Maroc a atteint en 1999 plus de 758000tonnes; correspondant à une valeur de 4.884Milliards de Dirhams dont 1.818 Milliards deDirhams pour la pêche côtière et 2.888 Milliards deDirhams pour la pêche hauturière.

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II.B - IMPORTANCE SOCIO-ECONOMIQUEDE LA BIODIVERSITE AU MAROC

Page 36: Stratégie nationale - FAO

Cette production a dépassé les 1000000 de tonnesen l’an 2000. La pêche côtière qui constitue la princi-pale composante de la production halieutique du Maroc(85%) est essentiellement dirigée vers l'exploitation dela sardine; alors que la pêche hauturière est orientéeprincipalement vers les prises céphalopodières. Pourcette dernière, bien qu'elle ne représente que moins de15% de la production nationale, son importance résideessentiellement dans le chiffre d'affaire qu'elle permetde réaliser et qui dépasse les 50%. L'évolution de l'ef-fort de pêche côtière par ports, depuis 1988 jusqu'en1997, montre qu'il y a une migration des activités depêche vers le sud du Royaume. C'est ainsi que, d'unepart, le port d'Agadir a perdu de son intérêt depuis l'an-née 1988 au profit des ports du sud en particulier TanTan, puis Laâyoune et, d'autre part, l'effort de pêchedurant cette décennie a augmenté de près de 50%.

Il est extrêmement difficile de se prononcer surl’impact du non renouvellement des accords depêche entre le Maroc et la communauté européenne.Déjà en 2001, date d’expiration de cet accord, lesproduits de la pêche ont dépassé, pour la premièrefois, la barre d'un million de tonnes, avec une crois-sance de 22 %; mais rien ne permet de confirmer,qu’en si peu de temps, la nature a repris ses droits.

La restructuration du secteur et sa modernisationétaient des préoccupations majeurs du départementde tutelle. Aussi, Une enveloppe de 200 M.DH a étéallouée sur 5 ans (1997-2001) au secteur de la pêchemaritime pour le financement du programme de miseà niveau de sa flottille (préservation des ressources,redéploiement des unités, équipement en système deréfrigération des cales, amélioration des techniquesde manutention du poisson à bord; remplacement desnavires âgés de plus de 15 ans, etc.). Le plan quin-

quennal 1999-2003 s'est fixé comme principal objec-tif de placer le Maroc parmi les I5 puissances mon-diales sur le plan halieutique en oeuvrant pour :

- une production halieutique de 1,5 millions de ton-nes; avec un taux de croissance moyen de I7%;

- une valeur ajoutée de 13 milliards de dirhams,avec un taux de croissance annuel moyen de 11%;

- un chiffre d'affaire à l'export de 14 milliards de dir-hams, avec un taux de croissance moyen de 14%;

- une consommation nationale de12 kg de pois-sons/hab/an;

-7,7 milliards de dirhams d’investissements;- la création de 40.000 nouveaux emplois. - la création de 5 villages de pêche (300 millions de

dirhams) et 60 points de débarquement (600millions de dirhams).

L'aquaculture, bien qu'elle possède de réelles poten-tialités de développement, n'a actuellement qu'unepart infime dans le développement des ressourceshalieutiques nationales (0.1% en tonnage et 1.6% envaleur). Cette activité a permis de produire quelques1200 tonnes en 1998 correspondant à près de 87millions de Dirhams.

A côté des pêches côtière et hauturière et de l'aquacul-ture, il existe d'autres activités littorales telles que leramassage des algues, ou de certaines autres espècesanimales telles que les moules, les palourdes, lescoques et les pieds de biches. L'exploitation de ces res-sources reste souvent intensive et non contrôlée. Pourles algues, par exemple, le ramassage a permis l'exploi-tation de 8600 tonnes en 1998; alors que pour le corail,la production était de 3000 Kg. en 1998 pour une valeurde 80 Millions de Dirhams, contre 7000 Kg. en 1992.

Quant aux autres espèces, il est quasimentimpossible d'estimer la production, et ce, àcause de l’insuffisance des données.

Un autre indice socio-économique estcelui du niveau des exportations des res-sources halieutiques à l'état brut (pois-son frais) ou transformées. Ces exporta-tions ont, en effet, augmenté de façonnotable pour constituer actuellementprès de 15% du total des exportationsmarocaines globales et environ la moitiédes produits agro-alimentaires. Parmices exportations, les mollusques, trèslargement dominés par les céphalopo-des, constituent un peu plus de la moitiéet sont destinés au marché japonais,

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L’écosystème marin, pourvoyeur d’emplois, source de protéines et espace de loisirs,

Page 37: Stratégie nationale - FAO

essentiellement, alors que les poissons, en partiesous forme de conserves prennent plutôt le cheminde l'Europe.

De l'analyse, de l'évolution de la pêche et de la des-tinée de ses produits, l'enseignement majeur pou-vant être tiré est que l'essentiel de cette pêche va auxsous produits, non valorisants, ce qui sous entend,donc, qu'une valorisation de ces produits est plusque nécessaire. En effet, malgré l'importance straté-gique de ce secteur dans la vie socio-économique etculturelle du Maroc, le secteur maritime et ses res-sources ne sont malheureusement pas encore appré-ciés à leur juste valeur puisque :

- un important pourcentage (60%) de la productioncôtière est voué à une transformation en sous pro-duits destinés à nourrir d'autres animaux certaine-ment de moindre valeur alimentaire et économique;

- la presque totalité de la pêche hauturière est "expé-diée" sans aucune valeur ajoutée;

- le faible taux de consommation nationale expri-mant un certain désintéressement de la populationdont chaque membre ne consomme en moyenne

que 7.4 kilogrammes de produits de la mer par an.Sur le plan social, le secteur des pêches maritimesgénère un volume important d'emplois directs etindirects de près de 400000 personnes.

En ce qui concerne l’écosystème forestier, bien quecelui-ci n'occupe que 12%, environ, du territoirenational, il est stratégique en raison de ses diversrôles économique (recettes, matière première, res-sources énergétiques, etc.), écologique (lutte contrel'érosion, l'envasement des barrages, puit de carbo-ne, etc.) et social (source de revenus pour plus de114000 familles, etc.). L'importance de l'impactsocio-économique de l'écosystème forestier résidedans ses deux principales fonctions: - protectrice(écologique) et, - productrice (socio-économique).

Sa fonction productrice réside dans les quantités debois d'œuvre et d'industrie (600 000 m3), de bois defeu (10 500 000 m3, soit 30% du bilan énergétiquenational), de bois de liège (19.000 tonnes) et d'uni-tés fourragères (plus de 1.500.000.000 annuelle-ment, soit 11% du bilan fourrager national). La pro-duction non marchande de bois ramassé est évaluéeà quelques 4 415 000 Dh, alors que celle du charbonde bois à 29.350.000 Dh. La forêt fournit également15.000 emplois permanents (donc des ressourcesfinancières pour, au moins, autant de familles) et des40 millions de jours de travail; ce qui peut se tra-duire par quelques 114.000 personnes actives dansce domaine. On estime, ainsi, que plus de 17% de lapopulation active dans le domaine rural vit entière-ment ou partiellement de la forêt et de ses produits.La forêt marocaine contribue pour 2% au PIB agri-cole et 0.4% au PIB national; mais, sa contributionréelle serait de près de 10% du P.I.B. agricole, si on

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Quantités et valeurs du bois prélevées entre 1994 et 1999

Diverses utilisations de laforêt marocaine

Page 38: Stratégie nationale - FAO

prend en considération du pâturage, du bois combus-tible et de menus produits. La déforestation fait perd-re annuellement au Maroc quelques 119 millions deDirhams, soit 0,03% du PIB, somme colossale qu'ilest possible d’investir, au moins en partie pour laconservation et le développement de ce secteur.

Sa fonction protectrice se traduit, entre autres, par l'a-bri que la forêt offre à: - plus de 4700 espèces végé-tales dont nombreuses sont endémiques; - près de 90mammifères; - plus de 320 espèces d'oiseaux; un trèsgrand nombre d'invertébrés, etc.; mais, aussi, par sacontribution dans la lutte contre l'érosion, la régula-tion du régime des eaux, la protection des barragescontre l'envasement, etc.. La forêt constitue, de plus,une solution idéale et naturelle pour les problèmes del'érosion éolienne et, donc, la désertification. En effet,rien que dans la région de 250 000 ha sont menacéspar la désertification qui "dévore" les cultures, lespalmerais, les voies de communications, etc. etanéantit, donc, des efforts considérables d'investisse-ments. La fprêt est considérée également comme unremède idéal contre l'érosion hydrique et, donc, laperte du sol; ce qui entraîne, entre autres, la baisse dela fertilité, l'envasement des barrages et réduit, parconséquent, les surfaces arables, etc., sans parler dufait que la forêt englobe des aires naturelles pour laconservation in situ de la biodiversité sauvage et unmoyen pour l'amélioration des conditions de l'envi-ronnement et la lutte contre la pollution.

D'autres rôles écologico-économiques sont assurés parla forêt dont l'épuration des eaux et la régulation du cli-mat. "Elle constitue l'équipement essentiel du châteaud'eau qu'est la montagne en économisant l'eau, en amé-liorant sa qualité, en régularisant les débits des rivières,en protégeant le bas-pays des crues et en en protégeantles sols et les infrastructures, sans parler du fait qu'elleconstitue un conservatoire naturel et un réservoirirremplaçable de ressources génétiques".

Au milieu forestier, proprement dit, on a souvent arti-culé les parcours qui couvrent quelques 53 millionsd'ha. C'est une très importante ressource fourragèrepour un cheptel d'environ 25080000 têtes. Ces par-cours assurent, en moyenne, 26% des besoins fourra-gers (90% dans certaines régions). En fait, la couver-ture des besoins du cheptel national est passée de60% les années 70 à moins de 26% aujourd'hui. Lesdéfrichements, l'augmentation du cheptel sur les par-cours, l'extension de la durée de pacage et l'arrachagedélibéré des essences ligneuses ont fait, qu'actuelle-ment, tous nos parcours sont dégradés: 12% sont for-tement dégradés, 81% moyennement dégradés et lereste, seulement 6,6%, faiblement dégradés. Cettedégradation se traduit, entre autres, par: - le rempla-cement de la végétation pérenne par une autre annuel-le peu appétable; - des sols dénudés; - l'apparition desables et dunes et; - en terme de biodiversité, la raré-faction/disparition d'espèces.

L’agrosystème national est également un domaineprioritaire, non seulement en tant que principalpourvoyeur de notre nourriture; mais, aussi, en tantqu'élément stratégique de l'économie nationale. Eneffet, dès l'indépendance, le Maroc a assigné à l'a-griculture un rôle déterminant comme secteur d'a-justement et de financement de la croissance écono-mique nationale et, aujourd'hui encore, elle restel'un des secteurs déterminants de cette économie.

Cependant, il importe de préciser que la majorité desformes utilisée dans cette agriculture n’est malheureu-sement pas autochtone et est constituée par des espèces,variétés et races introduites pour leur intérêt lucratif.

L’ importance de l’agrosystème ne se limite pas seu-lement à ses rôles de "grenier" (cultures) et d'"éta-ble" (élevage), mais, aussi, à ses vocations d'em-ployeur de la main d'œuvre, de fournisseur de devi-ses et d'important secteur productif, sachant que prèsde la moitié de la population marocaine est rurale etque l'agriculture est son activité principale. LeMaroc est, en effet, un pays agricole dont 11,8%(8456 000 ha) de sa superficie est cultivable. Plus du1/3 de la population active du Maroc (4,8 millions)travaille dans le secteur agricole, 2,2 millions deménages dépendent de l'agriculture et 50% d'entreeux vivent des cultures pluviales associées à l'éleva-ge. La production agricole constituait au début desannées 60 près de 30% du Produit Intérieur Brut etne dépassait plus les 17% en 1993. Les revenus decette production finançaient environ la moitié desimportations totales jusque en 1973; mais, ce tauxn'a cessé de régresser, depuis, pour atteindre à peineles 11% en 1990.

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Agriculture et élevage, principales utilisations de l’agroécosystème

Page 39: Stratégie nationale - FAO

L'apport en devises des produits de l’écosystèmeagricole était, par exemple, de 8 milliards deDirhams en 1994, correspondant à 20% du totaldes exportations, soit le deuxième rang après lesphosphates et avant les pêches maritimes. Les sur-faces irriguées contribuent à 90% des exportationsagricoles proviennent des surfaces irriguées.

L'écosystème agricole avec ses espèces cultivableset ses ressources génétiques constitue donc un élé-ment clé pour le développement socio-économiquede notre pays. La mise en place d'une stratégie poursa conservation, son développement la réalisationde l'autosuffisance alimentaire économiserait auMaroc quelques 9 milliards de Dirhams dépenséspour l'importation de denrées alimentaires (16% desimportations), diminuerait, ou du moins, stabilise-rait l'exode rurale, garantirait davantage d'emplois etde sécurité socio-économique pour la population,surtout rurale, et, aussi, garantirait la conservationpour une utilisation durable de nos ressources géné-tiques végétales et animales.

L'élevage comptant pour près du 1/3 du PIB agricole,fait travailler quelques 40% de la population activerurale, pour un cheptel de plus de 22000000 têtes debétail qui fournit 90% des besoins en produits laitiers.

On estime actuellement à 130 milliards de DH, lecoût de perte dû à l'érosion du sol arable, chiffre qui,avec la célérité de la dégradation du sol ne faitqu'augmenter.

Les zones humides n'ont, certes, pas de grandessuperficies ni les productions des écosystèmesmarin, forestier ou agricole; mais elles sont dotéesd'autres richesses, réelles ou occultes, qui leurconfèrent des rôles social et économique local d'uneimportance capitale. Les zones humides du Marocconstituent, en effet, une source de revenues de sub-sistance très importante pour un grand nombre defamilles riveraines; mais, aussi, de richesses nonnégligeables pouvant contribuer au développementsocio-économique des zones et des régions où ellessont situées. Parmi ces secteurs, les zones humidesse prêtent parfaitement bien à l'écotourisme et à l'a-quaculture du fait de leurs accessibilités et de l'a-bondance de l'eau nécessaire pour le développementde l'une ou de l'autre de ces activités.

D'autres avantages socio-économiques sont offertspar les zones humides dont : - avantages récréatifs (chasse, pêche, planche à

voile, sports nautiques, randonnées, pique-niqueset promenades, baignade, etc.;

- avantages agricoles du fait qu'elles constituent d'ex-cellentes zones de pâturages et, aussi, d'agriculturesurtout dans les sites déjà asséchés où les rende-ments sont importants. Ce sont des zones qui four-nissent également de nombreuses plantes utilisées àdiverses fins;

- avantages piscicoles et conchylicoles en fournis-sant, via les activités aquacoles, des poissons et descoquillages; donc des protéines d’origine animale;

- avantages énergétiques par l'utilisation du bois ou laproduction de méthane (fermentation de végétaux);

- avantages éducatifs en fournissant d'excellents instru-ments d'illustration pédagogique pour les enseigne-ments primaires, secondaires et universitaires.

En dehors des extractions effectuées directement dansdivers écosystèmes nationaux, la diversité de la fauneterrestre engendre une importante activité de chassequi prélève, chaque année, près de 500 000 unités degibier constitué principalement du lièvre, du lapin, dusanglier, du renard, de la caille, de la bécasse, la bécas-sine, la tourterelle, etc.. Cependant, l'évolution desressources cynégétiques se caractérise par une tendan-ce inquiétante de régression due, au moins pour lesespèces terrestres, à l'extension des terres arables audétriment de la végétation arbustive servant d'abris augibier; mais, aussi, au braconnage (piégeage, ramassa-ge des œufs, etc.), sans compter l'augmentation rapidedu nombre de chasseurs. Une autre nuisance généréepar le secteur de la chasse est “la régulation des popu-lations des espèces prédatrices des espèces-gibiers”.C’est ainsi, par exemple, que lors de la saison 2000-2001, 889 renards, 259 chacals, 37 corbeaux et 36 piesont été tués “officiellement” pour protéger le gibier(qui, dans tous les cas, allait être tué.).

Pour le secteur de la pêche dans les eaux intérieures,chaque année, près de 25 000 tonnes de poissons sontprélevés des eaux douces nationales. La pêche contrô-lée devient de plus en plus régie par des accords entrel'administration et le privé, soit sous forme d'amodia-

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Quelques services fournis par les zones humides nationales

Page 40: Stratégie nationale - FAO

tions visant une pêche sportive organisée, soitencore pour la mise en place d'activités aquacolesde type industriel. C'est une activité qui se pratiqueaussi bien dans les cours d'eau naturels que dansles retenues artificielles des barrages.

Les plantes aromatiques, les épices et les huilesessentielles (HE) constituent d’autres ressourcesjouant également un rôle important sur les planséconomique et social. Les plantes aromatiquesspontanées fournissent plus de 100 produits dontcertains sont relativement peu connus comme lestiges des menthes et les feuilles d'oliviers. En faitil n'y a que 5 ou 6 produits essentiels qui sontcueillis au Maroc: Le romarin, le thym, la sauge,l'armoise, la feuille de laurier-sauce et l'origan.Cette matière première est exploitée par envi-ron 15 unités d'extraction des HE et de prépa-ration de plantes séchées. Les activités detransformation et de valorisation des PlantesAromatiques et Médicinales permettent uneexportation de plus de 1.000 tonnes d'HE etd'extraits divers et, environ, 400 tonnes d'her-bes séchées pour une valeur totale d'environ300 millions de Dh. Au niveau de l'emploi,ces activités pourraient créer annuellementenviron 500.000 journées de travail pour despopulations locales. Ce pendant, lors de cettedernière décennie, les exportations marocai-nes en HE et extraits aromatiques (EA) n'ontcessé de baisser: 47 % en 1994, 35 % en 95 et, seu-lement, 29 % en 1996, 32 % en 1998. Les recettesdes exportations classées dans la catégorie des épi-ces, notamment les piments rouge et doux et leursdérivés, la coriandre, le safran et le fenouil grec, ontpassé de 169 millions de Dh/an pour la campagne

1990-1993 à 128 millions entre 1994 et 1998, ce quisemble dû à des difficultés de production. Pour cer-tains produits tels que l'armoise blanche, le Marocest l’un des premiers fournisseur du marché mondialen huile essentielle avec près de 30 tonnes (soit9000 tonnes de matière verte) et un apport de1 300 000 Dh de recettes et 37 000 jours de travail.

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Espèces 1988 1989 1990 1991 1992 1993Thym entier 445 568 375 486 377Laurie entier 140 146 152 39 199Origan 156 95 169Romarin 305 438 188Sauge 124 139 82Racine d'Iris 96 112 199Feuilles d'oranges 173 99 180Feuilles niora 25 43 24Feuilles diverses 74 86 77Racines diverses 130 196 179Fleurs diverses 157 220 91Graines diverses 85 26 201Plantes diverses 1000 1596 877

Exportation des plantes aromatiques (office des changes)

Espèces 1987 1988 1989 1990 1991Coriandre 11.6 11.9 8.3 7.9 8.3Fenugrec 1.5 2.9 922 617 920Cumin 47 105 6 5Fenouil 3 52anis 18 2.3

Exportation de graines entières (tonnes)

Espèces 1988 1989 1990 1991 1992Romarin 55 58 69.5 48 57.7Menthe 48 116 5 39 84Myrthe 5 9 7 17.4 3.5pouillot 23.1 18.5 15 8.5 16.5

Exportation huiles essentielles(tonnes)

Espèces 1988 1989 1990 1991 1992Néroli 47 151 137 238 189Géranium 595 760 552 504 240Jasmin 1309 770 434 564 684Huil de rose 42 95 11 39 200Concentré 4632 1184 736 1525 1333Orange (tonnes) 17.2 137 364 329

Microorganismes d’intérêt économique du Maroc

Page 41: Stratégie nationale - FAO

Pour la rose, surtout de la vallée de Dades, elle estexploitée pour la préparation des absolus (extrait desolvant). En 1991, la quantité traitée était de 3000tonnes, soit 186 000 jours de travail.En ce qui concerne le romarin, il est surtout produitdans la région de l'oriental, avec 60 tonnes d'huilesessentielles (équivalent de 20 000 tonnes de matièreverte), nécessitant 86 000 jours de travail.Les semences non spontanées et, donc, cultivées quicomprennent l'anis, le cumin, la coriandre, l'aneth et lefenouil, ceux ci poussent en grande partie en zonesarides. Les autres plantes comprennent la verveine, lesafran, la menthe, le persil et la caroube. Le Marocexporte également des extraits de fleurs (néroli,Géranium, Jasmin, Huile de rose et des concentrés etde l'orange en particulier).

Une autre composante de la biodiversité nationale,les microorganismes, bien qu’insuffisamment étudiés au Maroc, elle revêt un intérêt particulier,puisque les applications de la microbiologie s’éten-dent actuellement sur plusieurs domaines dont lesindustries de fermentation, pharmaceutique, chimique, médicale, agro-alimentaire, agricole, production des alcools et des biogazs, la lutte contre la pollution et le traitement des minéraux.

Il n’existe pas de données chiffrées de l’impact decette catégorie de patrimoine vivant sur les planséconomique et sociale, mais, selon les formes recensées au Maroc, celles ayant un intérêt économique, commercial ou social ont été hierarchi-sées selon le modèle suivant du graphique ci-dessus.

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Page 42: Stratégie nationale - FAO

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Bien que plusieurs espèces végétales et animales,ainsi que des ressources phytogénétiques et

zoogénétiques soient plus ou moins gravementmenacées, il n’existe pas, à l’échelle nationale, deliste rouge officielle reconnue comme telle.

II.C-1- COMPOSANTES MENACEES DE LABIODIVERSITE DU MAROC

II.C-1-1- FLORE

La flore marocaine comporte un grand nombred’espèces menacées. Parmi la flore algale, la

principale espèce menacée demeure Gelidium ses-quipedale, exploitée (surexploitée) un peu partoutdans la région d'El Jadida-Safi (et actuellement dansla région de Dakhla) et ce, malgré sa grande capaci-té de régénération. La menace qui pèse sur cetteespèce consiste à sa surexploitation, le mode de sonarrachage, la pollution qui sévit dans la principalezone où elle se développe (El Jadida-Safi); mais,aussi, le non respect, par les exploitants et les popu-lations locales, de certains programmes d'interdic-tion de ramassage conçus pour permettre à l'espècede reconstituer ses stocks.

D'autres espèces, en particulier les laminaires(Laminaria sp., Sacchoriza sp. et Phyllariopsis sp.),commencent à se faire rares dans les zones où elles

pullulaient auparavant. Ce sont des espèces indica-trices des eaux pures et la réduction de leurs champsest expliqué par la dégradation de la qualité deseaux le long du littoral atlantique marocain.

Peut on parler, enfin, de menace pour une phanéro-game marine ayant disparu de nos côtes, et qui est laPosidonie ?. C'est, en tout cas, l'une des rares espè-ces qui contribue à l'auto-épuration du milieu et qui,en même temps, constitue un abris pour un grandnombre d'espèces animales et végétales.Pour les végétaux terrestres, 1641 plantes parmi lesquelques 4500 espèces vasculaires du Maroc sontconsidérées comme rares ou menacées. Les deux

Structure, par groupes, de la flore menacée du Maroc

II.C - BIODIVERSITE MENACEE AU MAROC

Page 43: Stratégie nationale - FAO

tiers de ces 1641 espèces sont même considéréescomme très rares, autrement dit, que le nombre delocalités où elles ont été rencontrées dans tout leMaroc sont inférieures à 5. Ces 1641 espèces serépartissant sur 1141 espèces très rares, 421 espècesrares, 28 espèces vulnérables et 51 espèces soup-çonnées rares (selon la classification donnée dansl'Etude Nationale sur la Biodiversité). Les foyersmenacés ne sont pas encore connus avec précision;cependant, il s'agit principalement des hautes mon-tagnes et les plaines atlantiques, autrement dit, queles raisons des menaces qui pèsent sur cette floreseraient très vraisemblablement liées à la déforesta-tion et à la dégradation du couvert végétale dues ausurpâturage, aux défrichements, aux incendies, àl’érosion, etc..

II.C-1-2- FAUNE

La faune menacée du Maroc, qui comptequelques 590 espèces et sous espèces, est carac-

térisée par la grande dominance de trois groupessystématiques que sont :

- les arthropodes, avec 239 espèces (40.5%) dont123 dulcicoles (51%), 93 lépidoptères terrestres(38%) et 23 crustacés marins (9%). Le taux relati-vement fort des espèces menacées des eaux doucesest principalement formé d'insectes (63.5%) puisdes crustacés (20.4%). La menace qui pèse sur cesespèces est essentiellement due à leur vulnérabilitéen tant qu'endémiques, pour leur grande majorité et,par conséquent, disposant d'un habitat et d'un espa-ce vital très réduits.La quasi totalité des lépidoptères listés en tant quemenacés le sont à cause de leur endémisme et leurvulnérabilité. La liste donnée dans l'Etude Nationale

sur la Biodiversité n'est que provisoire et d'autresespèces pourraient y être adjointes.Quand aux crustacés marins, la principale menacequi pèse sur eux, c'est essentiellement leur surex-ploitation.- les vertébrés, avec 212 espèces (36% de toutes cel-les menacées), sont réparties sur 112 vertébrésmarins (dont 85 poissons, 6 tortues et 21 mammifè-res marins), 11 poissons d'eaux douces (8.5%), 13reptiles (6.1%) dont les fameux Varan du désert, latortue grecque et le fouette-queue, 58 oiseaux(27.5%) dont l'Ibis Chauve, de nombreux rapaces,l'Outarde houbara, etc. et 18 mammifères terrestres(8.5%) avec comme principaux représentants desgazelles, l'Hyène, etc.- les coraux, avec 108 espèces, comptent près de18% du total de la faune menacée. Ce sont des espè-ces pratiquement toutes menacées à l'échelle mon-diale et le sont également sur nos côtes. Le corailrouge, seule espèce exploitée dans nos eaux, a vuses statistiques de pêche chuter de façon dramatique(Cf. Etude Nationale sur la Biodiversité).

Ces trois groupes constituent l'essentiel de la faunemenacée du Maroc, puisqu'ils constituent, ensemble,près de 95 % du total des espèces menacées. Les aut-res groupes sont relativement peu représentés.

II.C-1-3- PLANTES CULTIVEES ET ESPECES ANIMALES ELEVEES

La proliération des animaux actuellementdomestiqués, la diversité, l’abondance et la

disponibilité des légumes et des fruits dans nos mar-chés, ne sont forcement pas synonymes de“Biodiversité en bonne santé” car, une grande par-tie des espèces/variétés produites ne font pas partie

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Structures, par groupes, de la faune menacée du Maroc

Quelques exemples d’éléments menacés de la biodiver-sité nationale: Orques, Lions, Tortues

Page 44: Stratégie nationale - FAO

de notre patrimoine et proviennent de “parents”introduits pour leurs particularités lucratives et ce,au dépend d’une large gamme de variétés et de raceslocales. En effet :

- on ne voit pratiquement que des vaches “tâchetéesen noir et blanc” (Pie-noire) aussi bien dans lesélevages traditionnels que modernes;

- “les poules blanches” ou “croisées” ont inondé lemarché avien;

- tous nos fruits “beldis” moins gros, certes, et moinsjuteux, mais cultivés naturellement ont, pour la plu-part, cédé le marché à une multitude de variétés plusproductives et plus attrayantes.

Un grand nombre, donc, de variétés végétales et deraces animales locales, ont tendance à disparaitrepar le manque d’intérêt; phénomène aggravé par l’i-nadéquation de nos structures agraires, par la suc-cession des périodes de sécheresse, par la faiblesseet, parfois, l’inexistence des liaisons entre la recher-che scientifique, la valorisation et la vulgarisation /sensibilisation/ éducation et, aussi, par le fort tauxd’analphabétisme qui sevit dans les populationsrurales principales concernées par l’agriculture etl’élevage.

II.C-1-4- HABITATS

Comme pour les espèces et certains éléments dupatrimoine génétique national, de nombreux

biotopes sont également plus ou moins gravementaltérés. Cependant, par rapport aux autres compo-santes de la biodiversité marocaine, les écosystèmesmenacés ont fait l’objet de nombreux inventaires

dont le plus important reste celui des “aires proté-gées” qui a inventorié 158 Sites d’Intérêt Biologiqueet Ecologique (SIBE) à protéger dont 48 de priorité“1”, 50 sites de priorité “2” et 60 autres de priorité “3”.Il s’agit d’une liste de milieux plus ou moins grave-ment menacées par les activités anthropogéniques quise situent aussi bien dans le milieu terrestre, dans leseaux continentales que sur le littoral. Certains autreshabitats ont également été listés dans l’Etude Nationalesur la Biodiversité. Le paragraphe suivant énumèrecertaines des causes de ces menaces.

II.C-2- MENACES QUI PESENT SUR LABIODIVERSITE MAROCAINE

Le Maroc est un pays jouissant, de par son his-toire géologique et climatique, d'un patrimoi-

ne biodiversitaire exceptionnel à l'échelle de laMéditerranée qui, elle même, s'in-dividualise à l'échelle mondialepar la particularité de sa faune etsa flore. Cependant, comme par-tout ailleurs, les activités humai-nes (pression démographique,urbanisation, littoralisation, sur-exploitation, etc.) ont fait que lacélérité de dégradation des taxa aconsidérablement augmenté,compromettant leur pérennité.

En effet, on pense qu'au moins une dizaine d'espè-ces d'oiseaux ont disparu du Maroc depuis le

début du siècle et une trentaine d'autres (près de 10 %de l'avifaune nationale) est menacée de disparition.

La situation des mammifères n'est guère plus brillan-te puisque six espèces terrestres et deux marines ontdisparu: l'Oryx, l'Addax, la Gazelle leptocère, le buba-le, le légendaire Lion de l'Atlas et le Serval sont des

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Quelques formes de labiodiversité de grande

consommation provenantde parents exotiques

Quelquesaspects de ladestruction

d’habitats dansles régions dElJadida (Bas) etNador (Haut)

Page 45: Stratégie nationale - FAO

mammifères qu'on est sûr de ne plus rencontrer dansla nature et, parmi les mammifères marins, la grandebaleine bleue et la baleine franche (qui se reproduisaitpourtant dans nos eaux) font partie de l’histoireancienne. Un simple calcul montre que le taux dedisparition des mammifères du Maroc a été multipliépar près de 200% lors de ce dernier siècle que lors des139 siècles passés.

Dans le monde végétal, il suffit de savoir que, parmiles quelques 6900 espèces de végétaux vasculairesprésentes sur le territoire national, près de 1000 sontmenacées, pour se rendre compte de la gravité de lasituation. Parmi les principales menaces qui pèsent surla diversité biologique nationale.

II.C-2-1 LA DEFORESTATION

L'un des facteurs majeurs contribuant à l'érosionde la biodiversité terrestre est la perte des forma-

tions forestières. Les prélèvements du bois de feu etles défrichements sont des pratiques très couranteschez les populations locales riveraines et, ce, au pro-fit des extensions des cultures, en particulier dans leszones où les terres de culture sont rares. Ce phéno-mène s'est particulièrement aggravé lors des derniè-res décennies, surtout dans les régions isolées où lasurveillance par les services forestiers est insuffisan-

te. Il s'agit de zones de développement d'une agro-culture traditionnelle au détriment de formationspréforestières de près de 31.000 ha qui disparaissentchaque année. Ces défrichements délictueux n'af-fectent pas les seules écosystèmes forestiers, maisbien d'autres milieux tels que ceux des dunes(régions d'Essaouira) ou des zones humides (surex-ploitation de joncs, roseaux, etc. sur les bords deslacs, merjas, lagunes, rives des cours d'eau de mon-tagne, etc. ). En plus, la forêt doit satisfaire, aumoins en partie, aux besoins en énergie des popula-

tions. Les prélèvements en bois de feu s'évaluent à11.000.000 m3, soit 30% des besoins énergétiquesdu pays, ce qui dépasse largement les possibilités deregéniration de la forêt marocaine.

Ces mises à nue des espaces forestiers et ces utilisa-tions abusives des ressources forestières entraînentsouvent de graves perturbations du fonctionnementde cet écosystème (absence de régénération, fragili-sation des espèces, etc.); mais, aussi, sur d'autresécosystèmes tels que l'agro-système (perturbationdu cycle de l'eau, érosion du sol, pollution des eauxsouterraines, inondations et mort du cheptel, etc.).Cependant, ce qui est encore plus grave dans cespratiques de déforestations, c'est :

• la perte d'habitats pour les milliers d'espèces anima-les et végétales, parfois endémiques, qu'héberge laforêt, et par conséquent la perte de ces espèces;

• la fragilisation écologique et physiologique desessences forestières qui, devenant vulnérables, peu-vent facilement être attaquées par des ravageurs, tou-chées par les conséquences de la sécheresse, etc.

Un exemple de destruction d'écosystème forestierentier peut être observé dans le Rif Central où l'éco-système à Chêne-liège a été pratiquement anéanti,ce qui est également le cas de la suberaie de la plai-ne du Ghrab, très gravement menacée par les activi-tés humaines.

II.C-2-2- LITTORALISATION, URBANISATION ETINDUSTRIALISATION

La population urbaine du littoral marocain n'a cesséd'augmenter depuis l'indépendance. Celle de

l'Atlantique, par exemple, est passée de 19.4% en 1936à 54% en l'an 2000. Ces populations sont, de plus,concentrées dans un nombre réduits d'agglomérations.Les deux wilayas de Casablanca et de Rabat-Salé-

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La déforestation une cause majeure de la dégradation de la biodiversité et de la perte des habitats

Page 46: Stratégie nationale - FAO

Zemmour-Zair accumulent, à elles seules, près de 62%de la population littorale nationale.

En Méditerranée, la population littorale a égalementconnu, ces dernières décennies, un rythme de crois-sance assez rapide (2.3%), surtout en milieuxurbains (4.1%); alors qu’à l'échelle nationale, cespourcentages ne sont respectivement que de 2.1% et3.6%. Les quatre grandes villes de Tanger, Tétouan,Oujda et Nador concentrent à elles seules les 2/3 detoute la population urbaine de la zone Nord.

Pour des raisons de commodité, et plus particulière-ment pour les facilités qu'offre le littoral pour l'éva-cuation des eaux usées, la côte marocaine compor-te l'essentiel de ses activités industrielles. Le littoralatlantique concentrait, en 1990, 77% des unités d'in-dustries et 80% des emplois, surtout dans l'axeCasablanca-Kénitra considéré comme l'espacestructurant qui façonne le tissu industriel national etqui a contribué, en 1990, pour plus de la moitié desl'investissement au Maroc.

En Méditerranée, ce sont les deux villes de Tanger etNador qui sont les plus industrialisées de la régionNord, notamment par l'industrie sidérurgique, textile,et par les moyennes et petites entreprises.

Les pollutions et les nuisances constituent les signesles plus manifestes et proviennent des rejets, directsou indirects, de déchets industriels, urbains ou agri-coles, sans parler des accidents de navires transpor-tant des substances potentiellement polluantes

((2000 chimiquiers, 5250 pétroliers, etc. transitentannuellement par le détroit de Gibraltar). Lesquelques 100.000 tonnes de matières oxydablesdéversées chaque année en milieu marin, les 68.000tMO/an reçues par les cours d'eau (surtout Sebou,Oum Er Rbia et Moulouya), les quelques 50.000 tMO/an reçues par le sol et le sous-sol et la nappephréatique, etc., ne peuvent être sans conséquencessur la diversité biologique et la santé humaine.

A l'échelle du littoral atlantique, trois zones sontparticulièrement concernées : - l'embouchure deOued Sebou qui draine tous les rejets des industrieslocalisées dans les principales villes situées sur lesdeux rives de son cours d’eau: Fès, Meknès, SidiKacem, Sidi Slimane, Sidi Yahya, Kénitra; - le litto-ral allant de l'agglomération de Rabat-Salé à Safi,comportant les complexes industriels deMohammédia, Jorf Lasfar, industries du phosphateet conserveries de Safi et; - la ville d'Agadir en rai-son de son importante activité portuaire.

Au niveau du littoral méditerranéen, il s'agit de: - laville de Tanger, où les effluents de la zone indus-trielle située sur la route Tanger-Tétouan, des rejetsindustriels de la zone de Moghorha, du quartierMoulay Ismail, et de Oued Lihoud, sont déversés enmer sans aucun traitement préalable; - la ville deTétouan, avec l'oued Martil qui sert de déversoir àtoutes les usines situées dans sa vallée; - la ville d'AIHoceima dont la station d’épuration demeure insuf-

fisante pour le traitement des eauxde la ville et, enfin; - la ville deNador où la Mar Chica reçoit la

majorité des effluents industriels et urbains.

Un seul exemple, parmi bien d'autres, des répercus-sions de cette littoralisation sur la biodiversité enMéditerranée, est la lagune de Smir, autrefois un

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Une démographie galopante à l’origine des principauxproblèmes environnementaux

L’urbanisation, la littoralisation, l’industrialisationsont à l’origine des principales sources de pollution

au Maroc

Page 47: Stratégie nationale - FAO

milieu des plus riches du pays, est irrémédiablementperdue. Il s'agissait d'un lieu de haltes migratoiresdu rarissime Courlis à bec grêle (Numenitis tenui-rostris), espèce d'intérêt mondial aujourd'hui quasi-ment éteinte. Avec la perte de ce patrimoine, larégion de Tétouan perd un espace écologique, maisaussi récréatif, éducatif, social et touristique, d'unequalité unique.

II.C-2-3- AGRICULTURE

La pollution d'origine agricole, autre activitéanthropique nuisible pour la biodiversité, bien

qu'elle soit relativement limitée au Maroc et que lesquantités d'intrants utilisées actuellement restentrelativement faibles par rapport aux niveaux atteintsdans les pays développés, il est attendu qu'avec l'in-tensification de l'agriculture, leur emploi connaisseun développement certain (Rapport NationalCNUED, 1992). On estime actuellement que 8 à10% de la quantité d'azote utilisée comme engraisen agriculture migre vers les nappes par lessivageou vers les eaux superficielles sous l'effet du ruis-sellement, soit une quantité de l'ordre de 10 760 à13500 t/an dont 6 150 t/an proviendraient des zonesirriguées.

Les régions des grandes plaines ont connu depuis lesannées 1930 le développement d'une agriculturemoderne avec de nouvelles cultures orientées versl'industrie, l'élevage intensif, le ravitaillement desgrandes villes du Maroc ou l'exportation (canne àsucre, betterave à sucre, plantes fourragères, fruits etlégumes de primeurs, notamment ). Ces régions ontconnu l'introduction de techniques modernes qui ont,certes, permis des augmentations très importantes dela productivité du secteur agricole, mais qui ont,malheureusement, également appauvri la biodiversi-té, en particulier la diversité génétique.L'introduction de nouvelles variétés, plus lucrative etgénéralement plus fragiles, a, en outre, entraîné uneutilisation souvent anarchique de produits phytosani-taires, ce qui a engendré un certain nombre de pro-

blèmes tels que l'apparition de parasites résistants.L'application de doses de plus en plus fortes a engen-dré des effets néfastes sur les ressources naturelles etspécialement les ressources biologiques.L'usage d'engrais et de pesticides est appelé à aug-menter durant les années à venir, ce qui ne manque-ra pas d'augmenter le degré de pollution des sols etdes eaux, et par conséquent, d'aggraver la détériora-tion des ressources naturelles et d'une manière géné-rale de la biodiversité. De telles catastrophes ont enfait déjà eu lieu, par exemple, dans la plaine duSouss où, du fait de l'extension des cultures moder-nes (avec irrigation), l'écosystème à Arganier a ététrès altéré; le sol, complètement détruit, a été aban-donné à l'érosion éolienne; les niveaux de la nappephréatique qui ont baissé d’une manière spectacu-laire.

Nombreux autres problèmes affectant la biodiversi-té sont inhérents aux activités agricoles: - l'exten-sion des terres cultivées; exemples de zones tou-chées forêts, marais de Chararba sur le littoral médi-terranéen, complexe lagunaire Sidi Moussa-Oualidia sur le littoral atlantique, etc.; - les infras-tructures agricoles: drainage de zones humides(Gharb), irrigation, constructions de bassins, cap-tage des sources pour alimenter les villes et les péri-mètres de cultures, etc; - les constructions des bar-rages, empêchent les migrations, entre autres, desaloses et anguilles entre les eaux douces et la mer.

II.C-2-4- ELEVAGE ET SURPATURAGE

Les effectifs des troupeaux (bovins, ovins etcaprins) au niveau national connaissent de très

importantes fluctuations qui sont dues principale-ment aux aléas climatiques. Mais, en règle générale,il y a unanimité sur l'importance et la gravité desdégâts causés par le surpâturage aux niveaux desécosystèmes sylvo-pastoraux et de leur biodiversité,surtout dans les régions qui connaissent de fortesconcentrations de cheptel. Ses prélèvements directsou par émondage, les piétinements des semis, etc.,réduisent considérablement le taux de recouvrementdu sol et empêche la régénération naturelle de lavégétation, ce qui contribue à la dénudation des solset entame les processus de désertification. Le problè-me du surpâturage est aggravé par la réduction pro-gressive des surfaces laissées en jachères et des terrainsde parcours (collectifs et forestiers), conséquence debesoins sans cesse croissants en céréales nécessitantl'extension des terres cultivées. Le problème du sur-pâturage est aggravé durant les années de sécheres-se pendant lesquelles les ventes massives du chepteldes zones où sévit la sécheresse viennent alourdir

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Pollution des zones humides par les intrants

Page 48: Stratégie nationale - FAO

une charge déjà excessive pour les régions relative-ment arrosées. Le surpâturage est donc une menacegrandissante qui constitue la principale cause dedégradation des écosystèmes forestiers, car le chep-tel prélève, directement ou indirectement par émon-dage effectué par les bergers, une quantité trèsimportante de biomasse, et empêche, par le broutageou le piétinement des semis, toute régénérationnaturelle des essences sylvatiques. Le surpâturageengendré se traduit, ainsi, par la disparition ou laréduction considérable d'un grand nombre d'espè-ces appétées. Il finit par déclencher les processusd'érosion qui ont déjà atteint une surface importan-te des montagnes dénudées.

Pour le Maroc, le surpâturage, constitue actuelle-ment l'une des préoccupations fondamentales desaménagistes sylvo-pastoraux et des gestionnairesdes aires protégées. Et, de toutes les espèces anima-les composant le cheptel, la chèvre, qui est la plusrustique, est la plus nuisible puisqu'elle se nourrit dufeuillage des arbres et arbustes qui constituent l'ossa-ture des structures et architectures des écosystèmessylvo-pastoraux.

II.C-2-5- SURPECHE

Les ressources halieutiques connaissent partoutune quasi-stagnation, sinon une diminution des

captures, même dans les zones réputées les plus pois-sonneuses du monde comme nos côtes. En effet, tousles spécialistes sont unanimes, que les ressourcesmarines naturelles, partout dans le monde, sont à pré-sent pleinement exploitées et que tout effort de pêchene peut se faire qu'au dépend de la pérennité de cesressources. Au Maroc, pays maritime par excellence,même si ses eaux sont considérées parmi les plus pois-sonneuses du monde, plusieurs indices montrent queses ressources ne sont pas inépuisables comme ons'entendait à considérer; mais qu'elles souffrent,comme toute autre ressource biologique, des réper-cussions des activités anthropiques. Parmi ces indices:

- la translation de l'effort de pêche du nord vers le sud.En effet, c'était tout d'abord la pêcherie du Nord(Tanger-El Jadida) qui a démarré au début du siècle etavait comme principal port, celui de Casablanca. Aulendemain de la deuxième guerre mondiale, c'est lazone Safi-Sidi Ifni qui a pris la relève, atteignant desprises de 300 000 tonnes en 1973 et seulement 50 000tonnes en 1991-1992. Ensuite, les pêcheries se sontdéplacées vers la zone Sidi Ifni Laâyoune où elles ontdébuté vers les années 60 avec un maximum de 130000 tonnes en 1977 et, seulement, 100 000 en 1990-1992 et puis on est actuellement dans l'extrême sudoù de nombreuses flottes (nationale, européenne,russe, asiatique, etc.) opéraient.

En dehors des espèces visées par la pêche, de nom-breuses ressources marines sont au bord de l'extinc-tion ou complètement disparues. La baleine bleueou la baleine franche (qui se reproduisait sur noscôtes) ont complètement disparu du Maroc. Le

phoque moine survit très difficilement au suddu Maroc et le mérou constitue la cible dechasseurs sous marins qui s'approvisionnent, àvolonté, en toute impunité; les grandes nacres

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Le surpâturage,un fléau pour la biodiver-

sité forestière et agricole surtout quand lebétail ne se contente pas

de brouter au sol.

La surpêche contribue à la dégradation de la biodiversité marineet de l’appauvrissement de sa variabilité génétique.

Page 49: Stratégie nationale - FAO

menacées dans toute la Méditerranée sont égale-ment la cible de ramasseurs armées de scaphandresautonomes dans la lagune de Nador; les algues, enparticulier Gelidium sesquipedale, malgré la régle-mentation qui la régit, est également récoltée entoute saison et toute impunité. Et pour ne donnerqu'un chiffre, la palourde qui était, il y a quelquesannées, très abondante dans la baie de Dakhla (suddu Maroc), elle n'y est actuellement présente quedans quelques sites et avec des tailles très réduite;en trois années les prises ont diminué de plus de 150tonnes à moins de 30 tonnes.

II.C-2-6- INTRODUCTIONS D'ESPECESEXOTIQUES

De nombreux végétaux et animaux ont été introduitsau Maroc pour diverses raisons: rentabilité, lutte

contre des espèces ou des conditions nuisibles, orne-mentation, etc.

Parmi les arbres, nombreux ont été importés et nom-breux sont encore à l'essai dans des arboretum. Plusde 200 arbres, surtout des Eucalyptus, ont été intro-duites de l'Australie et utilisées soit comme arbresd'alignement, soit des arbres d'ornement soit encorede reboisement. Parmi ces espèces les plus impor-tantes sont: Eucalyptus camaldulensis, E. gompho-cephala, E. globulus, E. grandis, E. saligna, E.sideroxylon, E. cladocalyx, E. occidentalis, E.astringens, E. sargenti, E.torquata, E. brockwayi,E.salmonophloia, E. salubris, Acacia cyanophylla,

A. cyclops, A. mollissima, Pinus pinaster maritima,P. canariensis, P. pinea, etc.).

Dans le domaine agricole, un grand nombre d’espè-ces et variétés (céréales, légumes, fruits, etc.) a éga-lement été introduit et produit au Maroc et ce essen-tiellement dans un but lucratif ; exemple : les bana-nes, les Kiwis, les avocats, etc.

Parmi les espèces animales terrestres ce sont princi-palement les bovins qui sont concernés, importantessentiellement surtout pour s’assurer une certaineauto-suffisance en lait et en viandes.

Le milieu aquatique n’échappe pas à cet engouement“vers l’exotique”. Aussi, dans les eaux douces conti-nentales de nombreuses espèces sont introduites à desfins aquacoles soit de production, soit d’aquariophilie,soit de lutte contre l’eutrophisation ou la proliférationd’espèces nuisibles. Il s’agit principalement de la Carpeargentée (Hypophthal-michthys molitrix), la Carpe her-bivore (Ctenophar-yngodon idella), la Carpe commune(Cyprinus carpio), le Brochet (Esox lucinus), le Black-Bass (Micropterus salmoides), les Sandres (Luciopercalucioperca), la Truite Arc en Ciel (Salmo irideus), l’Ecrevisse à pieds rouges Astacus astacus, etc.

Dans le milieu marin, les introductions concernentquelques espèces dont les Huitres, principalementl'huître creuse Crassostrea gigas, les coquilles SaintJacques (Patinopecten yessoensis) et les crevettes telleque la Crevette japonaise (Penaeus japonicus).

Si ces introductions peuvent, en effet, per-mettre des bénéfices financiers (de plusgrandes productions et de meilleurs reve-nus) ou écologiques (lutte contre l’eutro-phisation) immédiats, elles peuvent, néa-moins, causer deux grands types de mena-ce pour la biodiversité du pays :

- supplantation des espèces indigènesqui, à la longue, peuvent disparaître ou,du moins s’appauvrir génétiquementpar insuffisance de brassage, ce qui estobservé pour de nombreuses variétés/races dites “beldi” (légumes, fruits,bovins, poulets, etc.);

- un risque de pollution génétique de cettebiodiversité. L’érosion génétique pouvantêtre due à une manque d’intérêt du pro-duit national pourrait être aggravé par unepollution génétique due à des croisementsinvolontaires et incontrôlés des espècesautochtones avec des variétés introduites.

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Pour des raisons de rentabilité, de nombreusesespèces, variétés ou races ont été introduites au

Maroc dans les domaines du sylvopastoralisme oude l’aquaculture.

Page 50: Stratégie nationale - FAO

II.C-2-7- INCENDIES

Bien que relativement rares, les incendies, quandils se déclarent provoquent des dégâts considé-

rables et en un temps très réduit. Il est certain queles essences forestières réagissent différemment aufeu; mais, il n'en demeure pas moins que, chaqueannée, les espaces forestiers perdus s'estiment àquelques 2000 ha et, avec ces superficies, un nomb-re considérable de microhabitats. C'est essentielle-ment la région nord (Rif) qui est la plus touchée parces incendies.

II.C-2-8- TOURISME

Si le tourisme est une activité sociale relativementrécente, il a pris très vite une dimension mon-

diale créant des échanges culturels. Les recettesqu'il engendre en a fait un secteur stratégique pourle développement socio-économique de certainspays, dont le Maroc. Développer ce secteur, aumoins dans sa philosophie classique, suggère plusd'infrastructures d'accueil, dans des sites naturels etattrayants; autrement dit,au détriment de milieuxnaturels souvent riche en faune et flore indispensa-bles pour l'équilibre écologique local et régional.

Par l'ancienneté de son histoire et de ses traditions, labeauté et la diversité de sa nature, le Maroc, attire denombreux touristes en provenance du monde entier.Le balnéaire reste une des principales catégories dutourisme national, cependant, les particularités histo-riques, culturelles et le potentiel paysager du Marocattirent d'autres catégories de touristes développantd'autres pôles touristiques en particulier culturel,sportif et, plus recemment, naturel et écologique.

C'est un secteur stratégique dans le développementsocio-économique du Maroc puisqu'il constitue de 3à 4% du P.I.B. et de 7 à 10% des recettes en devises.

Le tourisme assure également plus de 260.000emplois et, dans le mouvement de reprise de l'activi-té touristique, on prévoit 6 millions de touristes enl'an 2005 et 10 millions en 2010, ce qui l’amène àjouer un rôle de plus en plus important et, de touteévidence, générer de plus en plus de nuisances pourl'environnement et la biodiversité. Cependant, si letourisme, au moins dans sa philosophie actuelle, peutavoir des effets nuisibles (fragmentation et perted'habitats, pollutions, etc.), il ne mérite pas pourautant d'être diabolisé car c'est, en grande partie, lacarence de gestion qui est la cause des dégâts décou-lant de la fréquentation touristique. Le Maroc estdoté d'importantes potentialités naturelles, suscepti-bles d’être mises à profit du tourisme écologiquequ’il faut protéger.

II.C-2-9- TRANSPORT

Le secteur des transports constitue un maillon clédans le développement socio-économique du

Maroc. En effet, en 1995 :

- le secteur des transports apporte environ 6% de lavaleur ajoutée du P.I.B. ;

- il participe à hauteur de 15% aux recettes du budgetde l'Etat. ;

- il absorbe 26% de la consommation nationale d'é-nergie. ;

- il assure environ 9% des emplois de la populationactive.

Le réseau routier était en 1995 de 60.449 km dont30. 374 km revêtus. Il comporte des routes princi-pales (10.888 km dont 9.575 km revêtus), des routessecondaires (9.494 km dont 6.587 km revêtus) etdes chemins tertiaires (40.067 km dont 14.212 kmrevêtus).

Le parc automobile global encirculation comptait, en 1995quelques 1.295.999 véhicules

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Le tourisme, surtout de masse, peut parfois por -ter préjudice à divers éléments de

la biodiversité nationale

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dont 944.021 voitures de tourisme, 332.124 véhicu-les utilitaires et 19.854 motos. Le parc des autocars,destinés au transport en commun de voyageurs, faitl'objet de 5.000 autorisations d'autocars offrant unecapacité de 300.000 places.

Toutes ces nuisances ont des effets directs ou indirectssur la biodiversité mais les plus spectaculaires restentcertainement les fragmentations et les disparitionsd'habitats qu'occasionnent les constructions de routes.

L'ONCF (l'Office National des Chemins de Fer)gère et exploite un réseau de 1.907 km de lignes,dont 1.003 km électrifiés et 271 km à double voie.Ce réseau relie le sud ( Marrakech) à l'est (Oujda) etva vers le nord (Tanger). Cependant, 98% deséchanges commerciaux du Maroc avec l'étrangersont assurés par mer (27 ports), un chiffre qui mon-tre l'importance du transport maritime pour le pays.en effet, hormis les quelques échanges par voieaérienne ou terrestre, tous les produits empruntent lamer, pour une portion au moins de leur trajet, neserait-ce que pour franchir le détroit de Gibraltar.Le transport aérien est assuré par une trentaine d'ap-pareils qui lui ont permis d'effectuer en 1995 près de7.000 heures de vol, de transporter 2,2 millions depassagers et 27.000 tonnes de fret. Le Maroc possè-de actuellement 11 aéroports de dimension interna-tionale et 8 aéroports de dimension nationale.

Ce secteur a trois principales incidences sur l'envi-ronnement de par ses émissions : - il est responsabledes émissions de composés actifs ; - il entraîne desémissions de composés qui appauvrissent la couched'ozone stratosphérique et provoquent l'infiltrationdommageable de rayons ultraviolets et, - il pro-voque la production de polluants organiques qui ontdes effets nuisibles sur les systèmes biologiques. Cesecteur contribue également, malgré ses nombreuxavantages sur le plan économique et social, à la pol-lution atmosphérique, aquatique et acoustique . Toutun éventail d'activités, donc, qui exercent des pres-sions sur l'environnement dans diverses opérationsde construction d'infrastructures, d'exploitation etd'entretien.

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Comme partout dans le monde, et en particulierdans les pays en voie de développement, les

besoins sans cesse croissants en ressources biolo-giques, l'industrialisation, l'urbanisation, l'ancienne-té, l'inadéquation et l'inefficacité du système législa-tif, l'absence de surveillance et de contrôle, etc. ontindubitablement un impact sur la santé de l'environ-nement, en général, et la viabilité de la diversité bio-logique, en particulier. Il en résulte que la majoritéde nos écosystèmes et de nos ressources biologiquesse trouvent, à un degré ou à un autre, dégradées; cer-taines de nos espèces et nos ressources génétiquesse sont même éteintes.

Satisfaire nos besoins et ceux des générations futu-res tel que stipulé par les conventions internationa-les que le Maroc a ratifié, en particulier celle relati-ve à la diversité biologique qui exige la planificationet l'utilisation de ces ressources pour en assurer l'é-quilibre et la pérennité. Il importe, donc, d'adopterdes approches et des mécanismes de prévention,d’utilisation rationnelle et promouvoir la restaura-tion et la réhabilitation des ressources détruites, leurvalorisation; - la mise en place et en œuvre de mesu-res incitatives et recueillir la participation et l’enga-gement de la population.

Les deux grands axes stratégiques peuvent être soitin-situ (prioritaire), soit ex-situ. Cependant, l'une oul'autre des approches ne peut se montrer efficienteque s’elle est accompagnée de mesures de sensibili-sation / éducation, de recherche / développement, decoopération, etc.

II.D -1. PROGRAMMESDE CONSERVATION IN SITU

Les principaux efforts consentis par le Maroc enmatière de conservation in situ peuvent être

résumés en :

PARCS NATIONAUX ET PARCS NATURELS

Comme l'indique leur nom, ce sont des sites dont lesvaleurs biodiversitaires (espèces endémiques, mena-cées, etc.) imposent une plus ou moins grande res-triction des activités humaines pour permettre laconservation, sur place (in situ), de ces valeurs. C'estune approche qui ne date pas d'aujourd'hui au Maroc.En effet, les principales disposions, en particulierlégislatives, ont été mises en place dès le début dusiècle dernier (1917, pour la conservation des forêts,1922 pour la pêche, 1923 pour la police de chasse,etc.) pour la conservation de certaines composantesde ceux qui allaient être qualifiés dès 1934 de "parcsnationaux". C'est, en effet, à partir du 11 septembre1934 que la création de ces espaces est devenue pos-sible grâce aux procédures fixées par le Dahir portantla même date et, dès les années 1942 et 1950, onassiste déjà à la création de deux parcs nationaux :"Toubkal" et "Tazekka".

Sur le plan international, le Maroc a également pristôt ses dispositions et a signé plusieurs accords etconventions (La Convention Africaine pour laConservation de la Nature, 1968; la Convention surle Commerce International des Espèces Sauvages

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II.D - EFFORTS ACTUELS DE LACONSERVATION DE LA BIODIVERSITE

Page 53: Stratégie nationale - FAO

Menacées d'Extinction ou CITES, 1973; LaConvention du Patrimoine Mondial Culturel etNaturel de l'UNESCO, 1975; la Convention deRAMSAR sur la Conservation des ZonesHumides, 1980; la Convention sur la Biodiversité,1992; etc.) qui permettent au Maroc l’accès ausoutien financier et scientifique pour la mise enplace de telles structures de conservation.

Créés par décret dans des régions naturellementattrayantes sur les plans biologique, scientifique,touristique ou social, les parcs nationaux “doiventêtre maintenus dans leur état initial et préservéscontre toutes les formes d'atteintes” (dahir de 1934et textes d'application). Dans ces zones, sont doncinterdites toutes sortes d'opérations susceptibles detransformer ou de dégrader les lieux. La chasse et lapêche peuvent y être prohibées, en vue de garantir lapréservation et, si possible, la reconstitution de lafaune.Il existe au Maroc 8 Parcs Nationaux et 2 ParcsNaturels, dont certains déjà mis sur pied et d'autresen prévision. Parmi ceux ci :

• Parc National du Toubkal créé dès 1942 sur38 000 ha dans le Haut Atlas;

• Parc National du Tazekka créé en 1950 sur 680ha pour protéger la cédraie du sommet de cettemontagne;

• Parc National du Souss-Massa créésur 34000 ha pour protéger de nombreu-ses formations du sud marocain;

• Parc National de Talassemtane créé sur60000 ha, avec les uniques sapinièresmarocaines.

• Parc National d'Al Hoceima seul ParcNational méditerranéen du Maroc et leseul couvrant une partie marine, avec 47000 ha de superficie.

• Parc Naturel d'Ifrane avec plus de 53 000ha de cédraie.

Certains parcs sont toujours en projetdont:• Parc National du Haut Atlas Oriental

prévu sur 49 000 ha de massifs monta-gneux pour la réintroduction deMouflons à manchettes, des Gazelles deCuvier et de Panthères.

• Parc National d'Iriqui représentant l'écosystèmesubdésertique avec une steppe arborée autour dulac Iriqui;

• Parc du Bas Draâ. Situé dans la vallée du Draâ,ce parc offre une grande diversité d'habitats où sejuxtaposent sable, roche, oasis, forêts d'acacia, etc.

• Parc National de Dakhla. Situé à l'extrême suddu Maroc, il est destiné à la regéniration de lafaune saharienne.

RESERVES BIOLOGIQUES

Le Maroc compte également un certain nombre deRéserves dont :• Réserve Biologique de Takherkhort. Elle a été créée

en 1967 sur 1230 ha dans une forêt de Chêne vert duHaut Atlas où sont protégés des Mouflons à manchettes;

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La lagune de Moulay Bousselham, l’un des quatre sites RAMSAR

Réseau d’aires protégées du Maroc (EF)

Parc nationaux

1 Toubkal2 Tazekka3 Souss-Massa4 Al Hoceima5 Talassemtane*6 Ifrane*7 Haut-Atlas oriental*8 Iriqui9 Bas Draa*10 Dakhla côte des

phoques*10 bis Dakhla Sahara*

*En projet

Page 54: Stratégie nationale - FAO

• Réserve Biologique de Sidi Chiker ouM'sabih Talaâ créée dès 1952 sur 1237 hapour préserver la dernière population deGazelles dorcas des plaines du Haouz(quelques 200 têtes);

• Réserve Biologique de Bouârfa datant de 1967sur 22 000 ha pour la protection de l'Outardehoubara et la Gazelle dorcas des Hauts Plateauxde l'Oriental.

• Réserve Biologique de l'Archipel d'EssaouiraCréée en 1962 autour de l'îlot du Pharaon sur 28ha pour conserver une importante colonie deFaucons d'éléonore.

RESRVES RAMSAR

Quatre zones humides marocaines ont été classéssites RAMSAR en 1980. Il s’agit de :

• Réserve de Merja Zerga Créée en 1978 sur 3500ha, elle a été inscrite sur la liste RAMSAR en1980;

• Réserve de Sidi Bou Ghaba instituée RéservePermanente dès 1946 et établie RéserveBiologique sur 150 ha; mais dans une réserve per-manente de 5.600 ha;

• Réserve de la lagune de Khnifiss: Créée en 1962sur 6.500 ha;

• Réserve du lac Aguelmame Afenourir de 380 hainstituée "Réserve permanente" depuis 1948 dansle Moyen Atlas.

Actuellement les potentialités d’une vingtaine d’au-tres sites sont en cours d’études dans l’objectif deles inscrire sur la liste Ramsar.

RESEAU SIBE’sSites d'Intérêt Biologique et Ecologique

Ce sont des milieux identifiés par l’Etude Nationalesur les Aires Protégées pour leurs valeurs écologique,scientifique, socio-économique ou patrimoniale. Ilssont au nombre de 160 SIBE's dont 48 considérés"de priorité 1", 50 "de priorité 2" et 62 "de priorité 3".Ceux classés "priorité 1", comportant des écosystè-mes originaux, les plus représentatifs et les plusriches en biodiversité, qui doivent être rapidementplacés sous un statut de protection (type réserve natu-relle) dans un délai ne dépassant pas 5 ans; alors queles autres dans un délai ne dépassant pas 10 ans.

PARCELLES PORTE-GRAINES

Près de 837 hectares sont couverts par des forma-tions génétiques forestières autochtones qui sontrépartis sur 137 parcelles classées en guise de peu-plements porte-graine in situ pour des espèces dontle pin d'Alep, le pin maritime du Maghreb, le cèdre

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Sites d’Intérêt Ecologique etBiologique: SIBE’s (AEFCS

1996)

Quelques richesses protégéesdu Maroc: Sebkha de sidiBoughaba, lagune de khni-

fiss et l’arganeraie

Page 55: Stratégie nationale - FAO

de l'Atlas, le Cyprès de l'Atlas et le sapin du Maroc.Mais à côté de ces ressources génétiques autochto-nes, il y a, bien sûr, l'Arganeraie, le chêne liège et leThuya. Moins nombreux sont les cultivars où sontprotégées les cultures des variétés locales.

RESERVES MAB

Deux écosystèmes patrimoniaux plus ou moins grave-ment menacés à l’échelle nationale ont été programméspour constituer des réserves MAB (Man andBiosphere). Le premier, l’arganeraie, du sud marocaina déjà bénéficié recemment de ce statut; alors que lasecond (palmeraie) est en cours de négociations.

II.D -2 PROGRAMMESDE CONSERVATION EX SITU

FLORE

Acôté des dispositions visant la conservation insitu de ses ressources vivantes, le Maroc est

doté de nombreuses institutions essayant, dans leslimites de leurs moyens, de soutenir animaux etvégétaux dans leurs efforts de survie. Cependant, endehors d'espèces pastorales et fourragères ayant atti-ré l'attention de certains améliorateurs, la conserva-tion ex-situ de la biodiversité des espèces sauvagesreste peu développée :

• Jardins botaniques : qui concernent principalementles collections d'espèces exotiques et ornementales.Les jardins exotique de Salé et d'essaie de Rabat peu-vent être pris comme exemples. Certains autres jar-dins, plutôt pédagogiques tels que ceux de l'ENFI oul'IAV Hassan II comportent également un certainnombre d'espèces rares ou menacées du Maroc.

• Arboreta : Il s'agit d'une quarantaine de sites-testde comportement d'espèces végétales indigènes et

exotiques qui datent de près de 60 ans et qui sontdispersés sur pratiquement l'ensemble du territoirenational.

• Banques de semences : Certaines "banques" desemences sont entretenues par des institutions derecherche botanique telles que l'Ecole NationaleForestière des Ingénieurs, l'Institut Agronomique etVétérinaire Hassan II, l'Institut National deRecherche Agronomique, l'Administration des Eauxet Forêts et de la Conservation des Sols, etc.); mais, ils'agit essentiellement de collections de recherchesdans des buts d'amélioration. Faute de moyenshumains et matériels permettant l'entretien de plusvastes collections et de l'ensemble du patrimoinevégétal du Maroc, on ne peut parler de véritablesbanques de semences au Maroc.

FAUNE

• Jardins zoologiques: La principale collectiond'espèces marocaines conservées en captivité estmaintenue au Parc Zoologique National de Témara,les autres jardins zoologiques du Maroc n'hébergeantque des collections fort modestes; mais la contribu-tions de ces parcs zoologiques dans la conservationdes espèces indigènes reste très limitée dans la mesu-re où le milieu naturel où ces espèces devraient êtreintroduites n'en profite que très peu.

• Banque de sperme: Ce sont des infrastructuresprincipalement destinées à l’amélioration géné-tique des animaux domestiques, en particulier lecheptel ovin, et bovin.

COLLECTIONS

Ce sont essentiellement des animaux et des végé-taux morts, témoins de leur appartenance marocai-ne, stockés sous forme de collections de rechercheou d'expositions. Il s'agit, certes, d'un patrimoinebiologique, mais qui ne peut être utilisé pour desopérations de reproduction, de repeuplement, derestauration et de réhabilitation. L’une des plusgrandes collections du Maroc et de l’Afrique est

domiciliée actuelle-ment à l’InstitutScientifique de Rabat;elle comporte desmilliers de spécimensd’animaux de référen-ce, 25 armoires deSpongiaires, deCœlentérés,Echinodermes,

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Jardins botaniques et parcs zoologiques, les deux principales approches de la conservation ex situ

Page 56: Stratégie nationale - FAO

Mollusques, Myriapodes, Poissons, Oiseaux (25armoires), Coléoptères, Lépidoptères et Orthoptères(2462 boites), Coccidés, Insectes divers et galles (1armoire) ainsi que 65 boites de lames et lamellesd'entomologie agricole.

De par son ancienneté, cette institut a pu constituerégalement une importante collection de plantes qu'ilconserve sous forme d'herbier (champignons,lichens, algues, plantes vasculaires), le plus impor-

tant au Maroc (presque 95% de toutes les plantesvasculaires du Maroc).

D'autres institutions, telles que l'ENFI, l'ENA, l'IAVHassan II, l'INRA détiennent également des herbiers;mais ceux ci sont beaucoup plus réduits en nombre eten diversité.

Il importe également de préciser que des spécimensappartenant à la faune et la flore du Maroc sontmaintenus dans des collections de nombreuxmusées à travers le monde (Royaume Uni, Espagne,France, Allemagne, Irlande, Japon, etc.).

MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRENATURELLE

Hébergé à l'Institut Scientifique (UniversitéMohammed V, Rabat), Ce musée des sciences natu-relles comporte un grand nombre de collections d'a-nimaux, de végétaux et de roches. C'est une collec-tion destinée à la sensibilisation et l'éducation(grand public, élèves, étudiants, etc.) et comporte:139 spécimens de végétaux, 292 spécimens d'inver-tébrés marins, plus de 43 boites d’arthropodes ter-restres (papillons, coléoptères, etc.), 194 spécimensde poissons, 9 spécimens d'amphibiens, 55 spéci-mens de reptiles, 37 spécimens de mammifèresempaillés, 283 spécimens d'oiseaux, 86 fossiles etossements de tortues et mammifères marins et ungrand nombre de roches volcaniques, sédimentaires,etc., provenant de diverses régions du pays.

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PRINCIPAUX GROUPES/ESPECES ENTRETENUSDANS LE PARC ZOOLOGIQUE NATIONAL (TEMARA)

Reptiles: Testudo graeca graeca, Varanus griseus griseus,Acanthodactylus spp. (diverses espèces), Eumeces algerien-sis, Lacertidae (diverses espèces), Coluber monspessulanus,Naja haje legionis, Macrovipera mauritanica, Cerastes ceras-tes, Cerastes vipera.

Oiseaux: Struthio camelus, Phalacrocorax carbo, Bubulcusibis, Ciconia ciconia, Geronticus eremita, Phoenicopterusruber, Anser anser, Tadorna tadorna, Tadorna ferruginea,Anas penelope, Anas platyrhynchos, Anas strepera, Anasacuta, Anas clypeata, Anas crecca, Marmaronetta angusti-rostris, Aytha ferina, Milvus migrans, Neophron percnopte-rus, Gyps fulvus, Torgos tracheliotus., Circaetus gallicus,Circus aeruginosus, Buteo buteo, Buteo rufinus cirtensis,Aquila chrysaetos, Hieraetus fasciatus, Falco tinnunculus,Numida meleagris, Alectors barbara, Coturnix coturnix,Francolinus bicalcaratus, Gallinula chloropus, Fulica atra,Fulica sp., Anthropoides virgo, Chlamydotis undulata,Burhinus oedicnemus, Himantopus himantopus,Recurvirostra avosetta, Pluvialis squatarola, Arenaria inter-pres, Calidris alpina, Limosa sp., Numenius arquata, Tringasp., Larus cachinnans, Larus ridibundus, Columba palum-bus, Streptopelia turtus, Streptopelia senegalensis, Oenacapensis, Tyto alba, Bubo (bubo) ascalaphus, Asio capensis.Strix aluco, Turdus merula, Pycnonotus barbatus, Pica picamauretanica, Corvus corax tingitanus, Coccothraustes coc-cothraustes, Loxia curvirostra.

Mammifères: Macaca sylvanus, Hystrix cristata,Atlantoxerus getulus, Canis aureus, Vulpes vulpes, Vulpesrueppeli, Fennecus zerda, Mustele putorius, Genetta genetta,Hyaena hyaena, Felis caracal, Panthera leo, Panthera par-dus, Sus scrofa, Oryx dammah, Addax nasomaculatus,Gazella dorcas, Gazella cuvieri, Ammotragus lervia, Cervuselaphus barbarus.

Museums d’histoire naturelle, mémoire dupassé et témoin des répercussions des acti -

vités anthropiques

Les jardins zoologiques, une approche scientifique pour aider les animaux, sur-tout les plus menacés, à assurer leur pérennité.

Page 57: Stratégie nationale - FAO

II.D-3 RESTAURATION / REHABILITATION

La réintroduction, qui consiste à replacer uneespèce animale ou végétale dans le lieu d'où

elle a disparu est une approche également utilisée auMaroc pour restaurer ou réhabiliter certains élé-ments de la biodiversité nationale ayant disparu denotre pays. Il s'agit particulièrement du Cerf deBerbérie (Cervus elaphus barbarus), disparu duMaroc au Néolithique et qui a été importé deTunisie où il est encore relativement abondant etréintroduit dans le Parc National du Tazekka et dansla Réserve Naturelle d'AïnLeuh qui fera partie du ParcNational d'Ifrane.

Il s’agit aussi de la Gazelledama (Gazella dama),l'Oryx (Oryx dammah),l'Addax (Addax nasomacu-latus), et l'Autruche(Struthio camelus) dont lestrois premières proviennet

de parcs zoologiques allemands et dont la dernièreprovient du Tchad. Ces quatre espèces ont été réin-troduites dans le Parc National du Souss-Massa, quiest perçu comme réservoir pour les Parcs Nationauxen prévision des zones sahariennes (Bas Draâ etDakhla). Des essais d’introduction du moufflon àmanchettes sont également en cours dans le SIBEdes Beni Snassen.

II.D -4 PRATIQUES TRADITIONNELLES DE LA CONSERVATION

L’usage de la biodiversité est très ancré dans lestraditions sociales au Maroc. En effet, il n’y a

pas un seul “Medina” où on ne trouve pas des her-boristes exposant “mille et une plantes” desséchéeset de nombreuses espèces animales, surtout terrest-res allant de la petite mouche verte (cantharide) ou“Debbana Hendya” jusqu’aux peaux ou cornes degrands mammifères, en passant par les tortues, lesserpents, les rongeurs, les lézards, etc. presque tou-

tes aussi menacées les unesque les autres; certainesmême inscrites dans deslistes rouges internationa-les. C’est dire, combienl’utilisation de la biodiver-sité est ancrée dans les pra-tiques traditionnelles culi-naire, médicinales ducitoyen marocain.

Parfois pour assurer lescroyants des esprits

malifiques les éléments dela biodiversité sont utilisés

dans la Cependant, il ne faut pasnégliger, par ailleurs, les infor-mations, les connaissances,l’expériences et les traditionsdétenues par des populationslocales et qui pourraient êtrecapitalisées pour des fins deconservation et d’utilisationdurable de la biodiversité. C’est,entre autres, le cas de la végéta-tion naturelle maraboutique etde sa faune associée, conservéegrâce au respect de ces lieux

saints et où le ramassage des espèces, même d’in-térêt socio-économique, sont moralement interdits.C’est l’exemple aussi d’une formation végétaled’Accacia radiana dans la région Sud Est deZagora; les populations riveraines ont instauré, defaçon spontanée, une réglementation qui interditles coupes des branches (50 dh d’amende pour unebranche coupée) et des arbres (500 dh pour unarbre coupé).

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Les marabouts et les cimetières constituent des lieux sacrés où sontconservées, de façon naturelle, nombreuses espèces et races

autochtones

Repeuplements et réhabilitations sont des approches largementutilisées pour sauver des espèces et leurs habitats.

Page 58: Stratégie nationale - FAO

II.E-1 CADRE LEGISLATIF

Sur le plan environnemental, ce ne sont pas les tex-tes législatifs qui font défaut au Maroc puisque l'ar-

senal juridique national est bien fourni et ce, depuisdéjà le début du siècle dernier. Il s'agit, entre autres, duDahir de 1917 sur l'exploitation et la conservation de laforêt ou encore le Dahir de 1934 sur les parcs natio-naux. Cependant, la pertinence de ces textes est tou-jours restée proportionnelle à l'intérêt accordé, à l'é-poque, à chacune des composantes de la biodiversiténationale et, aussi, au degré de compréhension et deperception de la problématique biodiversitaire. Lestextes concernaient donc davantage la chasse, la pêchefluviale, la protection du gibier, les paysages, la créa-tion d'espaces (pour la détente), etc. Les problèmesétaient peu aigûs et les dispositions législatives, enconséquence, étaient peu agressives et peu dissuasi-ves comparées, bien sûr, aux risques qu'encourentactuellement aussi bien les espèces que les espaces.L'Etude Nationale sur la Biodiversité a recensé plusde 240 textes législatifs relatifs à la diversité biolo-gique nationale; les plantes (végétaux, semences etforêts) y paraissent les plus réglementées (138 des243 textes répertoriés, soit près de 47%), ce qui neveut absolument pas dire que les plantes sont lesplus protégées puisque, effectivement, aucune desespèces végétales n'est réglementée par aucun textelégislatif national. Paradoxe !.

C'est, en fait, un armada de textes qui ne consti-tuent pas une réelle protection pour la biodiversitémarocaine; cependant, avec la surexploitation desressources biologiques, aussi bien continentalesque marines, avec la disparition de nombreusesespèces qui faisaient la renommée de notre pays,avec la raréfaction de nombreuses espèces et laréduction de nombreux espaces (forestiers, agrico-les, etc.), avec l'industrialisation et les polluantsqu'elle génère, avec la croissance démographiqueet les besoins sans cesse croissants en nourriture,etc. et, aussi, avec l'engagement international etrégional du Maroc, pour sa contribution dans laconservation et l'utilisation durable du patrimoinemondial, il a été procédé progressivement à certai-nes modifications de textes nationaux régissantnotre environnement.

Récemment, un processus de refonte et d'actualisa-tion de l'arsenal juridique a été entamé en concer-tation avec divers départements et nombreux pro-jets de lois ont été initiés, développés ou mêmeadoptés et qui sont relatifs aux domaines suivant:le littoral, la lutte contre la pollution marine, pland'urgence national, la lutte contre la pollutionatmosphérique, la pollution de l'air dans le secteurcimentier, gestion des déchets et leur élimination,l'eau, les aires protégées, etc.

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II.E - CADRES LEGISLATIFET INSTITUTIONNEL

Page 59: Stratégie nationale - FAO

A côté de ces textes de loi, le Maroc a signé et/ouratifié un certain nombre de conventions et d'ac-cords bilatéraux, régionaux et internationaux se rap-portant, pour nombreux d'entre eux, au domaine dela biodiversité, sa protection et sa conservation. Oncompte actuellement une cinquantaine d'accords etde conventions dont la plus spécifique et la plusappropriée reste la Convention sur la DiversitéBiologique qu'il a signée en 1992 et qu'il a ratifiée,trois ans plus tard, en 1995.

II.E -1-1 ESPECES REGLEMENTEES

II.E -1-1-a FLORE

La flore marine du Maroc compte une seuleespèce réglementée qui est l'algue rouge

Gelidium sesquipedale, et ce, par des arrêtés duDépartement chargé des pêches maritimes quiimposent des restrictions, dans le temps, de l'exploi-tation de cette espèce.

Pour la flore terrestre, malgré le grand nombred'espèces menacées et malgré le grand nombre deformes ayant un intérêt socio-économique qui sont,pour certaines, surexploitées, aucune autre n'est pro-tégée, et par aucun texte national. Cependant, denombreuses espèces présentes au Maroc figurentdans des listes à protéger sur le plan international(annexe II de la CITES).

II.E -1-1-b FAUNE

La répartition, par groupes systématiques, de lafaune réglementée du Maroc montre que cette

dernière est très largement dominée par les oiseaux(333 espèces, soit 52% du total des espèces régle-mentées). Elles sont réglementées aussi bien par destextes nationaux qu'internationaux. La législationrelative aux oiseaux est focalisée autour de quatretextes majeurs: - le dahir de 1923 sur la police dechasse; l'arrêté de 1962 sur la réglementation per-manente de la chasse; - le dahir de 1922 sur l'expor-tation des œufs de gibiers et; - l'arrêté annuel sur

l'ouverture et la clôture de la chasse.Quant aux textes internationaux, ce sont essentielle-ment des listes d'espèces à protéger proposées danscertaines conventions (CITES, IUCN, Bonn) aux-quelles adhère notre pays. Ce sont principalementdes espèces migratrices faisant partie d'un patrimoi-ne international que tous les pays se doivent de pro-téger lors des "escales" effectuées par ces oiseaux-dans lesdits pays.

Le deuxième groupe important du patrimoine natio-nal vivant légiféré est celui des coraux (106 espèces,16%) qui n'est malheureusement régi par aucuntexte national, sauf pour le corail rouge, dont laseule protection correspond à une limitation dunombre de licences délivrés aux corailleurs. Pourcette dernière, ainsi que pour le reste des coraux, laprotection est surtout internationale (CITES etIUCN).

Les poissons réglementés (85 espèces, 13%), pourla plupart marins (seulement 3 amphihalines et 1d'eau douce), sont principalement régis par des tex-tes nationaux: les Arrêtés du département despêches de 1936, 1988, 1996, 1995 et le rapportannuel du département de l'agriculture relatif auxaloses et l'anguille. Il s'agit, soit d'une interdictiontotale (grande alose), temporaire (anguille, mérou)ou de fixation des tailles de capture et de commer-cialisation (espèces marines). Les espèces figurantdans des réglementations internationales auxquellesadhère le Maroc sont au nombre de 3: Acipensersturio, Cethorinus maximus et Carcharodon carcha-rias; figurant toutes les trois dans la liste de l'IUCN.

Les mammifères (21 marins et 17 terrestres, soit 6%au total) sont tous considérés comme menacés etfigurent dans des listes internationales de protectionen particulier la CITES pour les formes terrestres etIUCN, CITES, Bonn, pour celles marines (à l'ex-ception de Balaenoptera edeniqui ne fait partie quedes listes CITES et Bonn).

La réglementation nationale relative à la protectiondes mammifères est extrêmement réduite, limitée àl'arrêté de 1993 pour la protection du phoquemoine et les espèces de mammifères marins dansla région du sud et, pour les espèces terrestres, àcertains textes encourageant la production animale(1975, 1991, 1992), la restriction de l'abattage defemelles camélines et bovines (1939, 1993,) ou lacréation de zones dites "berceaux de races” (1984).Pour le phoque moine, en plus des conventionssus-citées, celui-ci figure dans la liste de laconvention d'Alger.

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Espèces réglementées de la flore marocaine

Page 60: Stratégie nationale - FAO

Les reptiles comptent 28 espèces légiférées (22 ter-restres et 6 tortues marines, soit 4%) et les amphi-biens 8 (1%). Aucune de ces espèces n'est régie paraucun texte national. Toutes les tortues marinesfigurent dans les conventions de Bonn, CITES,IUCN et d'Alger. Tous les amphibiens figurent dansles listes de l'IUCN, ce qui est également le cas des22 reptiles terrestres; cependant, certains d'entre eux(Testudo graeca, Hemidactylus turcicus, Tarentolamauritanica, Eryx jaculus, Coluber hippocrepis),figurant dans celle de la CITES.

Les mollusques (tous marins) et les échinodermes,représentés respectivement par 17 et 1 espèces, nesont régis que par des textes nationaux limi-tant leurs tailles de capture ou rédui-sant la durée de leur pêche,surtout au sud duMaroc.

Les six éponges n'étaient "protégées" que par l'ac-cord de pêche entre le Maroc et l'Union Européennequi interdisait leur récolte à des profondeurs situéesentre la surface et 6 mètres.

Quant aux arthropodes, ils comptent 21 crustacésmarins, une araignée (Macrothele calpetana), deuxcoléoptères (Calosoma sycophanta, Cerambyxcerdo) et deux lépidoptères (Saturnia pyri,Proserpinus proserpina). Les crustacés sont pour laplupart régis par le dahir de 1973 réglementant lapêche maritime. Les homards et langoustes sontrégis par le texte de 1924 interdisant leur capturedurant les mois d'octobre, novembre, décembre etjanvier; mais, sont, en plus, inscrits dans la liste del'IUCN ou, du moins, pour les deux espècesHommarus gammarus et Nephrops norvegicus.

Pour les formes terrestres, toutes les espèces régle-mentées le sont par le fait qu’elles figurent sur laliste rouge établie par l'IUCN en 1990, et ne sontrégies par aucun texte législatif national.

II.E -1-2 ESPACES PROTEGES

L'arsenal juridique national, est riche et diver-sifié mais insuffisant. Il a permis de créer

des parcs nationaux, des réserves biologiques,des réserves de chasse, des SIBE’s, etc. ets’enrichira davantage avec la loi sur les aires

protégées en cours de ‘gestation”. Cet arsenals'est enrichi, également, avec la signature par leMaroc de nombreux accords et conventions régio-

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Espèces réglementées de la faune marocaine

Parc National Sous Massa

Page 61: Stratégie nationale - FAO

nales et internationales se rapportant, d'une façon oud'une autre, à la protection du patrimoine naturel. Cesont des instruments complémentaires, variés et quitendent vers l'exhaustif en ce qui concerne diversescomposantes du monde vivant, en particulier, etl'environnement, en général. Ils concernent, en effet,la forêt, la biosécurité, le sol, la désertification, l'at-mosphère, le domaine maritime, etc. et pourraientcontribuer, s'ils sont pris en considération, à unemeilleure protection et une meilleure conservationde notre diversité biologique.

II.E - 2 CADRE INSTITUTIONNEL

La diversité biologique nationale est gérée parune multitude de départements ministériels et

leurs organes spécifiques. C’est, en fait, une gestionpolycéphalique qui a, certes, des avantages; mais,souvent, des inconvénients entravent la mise enplace rapide et la réalisation d'actions deconservation urgentes.

Parmi les avantages :

• l'implication et la responsabilisation de pratique-ment tous les départements d'état et, par conséquent,toutes les administrations nationales;

• la mise en commun des moyens et des compéten-ces pour résoudre les problèmes complexes et pluri-disciplinaires de la conservation et de l'utilisationdurable de la biodiversité.

Quant aux inconvénients, ils sont plus nombreux,mais, les plus importants sont :

• le désengagement des responsabilités;

• le temps, parfois trop long, que prennent les décisionspour la concrétisation d’actions de conservation;

• les discordances et la mltiplicité des intervenantsdans les actions de consevation et de réhabilitation.

La diversité biologique nationale est également sou-mise à la gestion de plusieurs types d'utilisateurs /gestionnaires dont la perception des notions de "bio-diversité", de "conservation", de "l'utilisation dura-ble", etc., n'est toujours pas la même et n'est tou-jours pas compatible avec la pérennité des écosystè-mes, des espèces et des ressources génétiques.

Parmi ces intervenants dans la gestion de la biodi-versité nationale, citons, entre autres:

II.E -2-1 ORGANES DE DECISION

Les instances gouvernementales constituent, àpriori, les principaux acteurs dans la gestion des

ressources naturelles du pays (exploitation, préser-vation et conservation, planification, etc.). Ellessont pratiquement toutes, à un degré ou un autre,concernées par la gestion des ressources biologiquesdu pays. En effet :

• le Ministère chargé de l'Aménagement duTerritoire, de l'Eau et de l'Environnement, et plusparticulièrement le Secrétariat d’Etat chargé del’Environnement, est responsable de la coordina-tion des actions relatives à l’Environnement engénéral et la diversité biologique, en particulier.Ce Ministère comporte d'autres départements(Eau, aménagement du territoire) qui sont égale-ment concernés par la conservation des paysages,des écosystèmes naturels, etc. et, par conséquent,des espèces et des ressources vivantes que com-portent ces paysages et ces écosystèmes. Danscette dernière tâche est associé le Ministère chargédu logement et de l’urbanisme;

• le Ministère des Affaires Etrangères et de laCoopération, est dépositaire de la souveraineténationale vis à vis de l’étranger. Il constiue le point

focal de la CDB au Maroc et est habilité à suivre, aunom du Maroc, les décisions prises à l'échelle inter-nationale. Il est habilité, aussi, à veiller à la partici-pation et la contribution de notre pays, chaque foisqu'il l'estime opportun, aux rencontres internationa-les ayant, pour le Maroc, un certain intérêt;

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Garde forestière montée (EF)

Page 62: Stratégie nationale - FAO

• le Ministère de l'Agriculture et du DéveloppementRural, l'un des ministère - clés dans la gestion dela biodiversité agricole nationale.

• Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et la luttecontre la Désertification avec ses diverses unitéstechniques et institutions de recherche et de for-mation (ENFI, CNRF, etc.), il est l'un des départe-ments les plus concernés par la gestion et laconservation de la diversité biologique, surtoutcontinentale;

• le Ministère des Pêches maritimes est le plushabilité à élaborer des programmes/plans et despolitiques de la conservation et l'utilisationdurable de la biodiversité marine (exploitationrationnelle des ressources halieutiques, aména-gements des pêcheries, protection del'environnement marin, etc.);

• le Ministère de l'Equipement et du Transportdont les spécificités (climatologie, édificeshydrauliques, milieux portuaires, domainepublic national, grands travaux comme les auto-routes, les aéroports, etc.) ont, d'une manière oud'une autre, un impact sur les ressourcesbiologiques marines;

• le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de laRecherche Scientifique dont la tâche est fonda-mentale pour une meilleure connaissance et, donc,une meilleure conservation de la biodiversiténationale, surtout que la composanteRecherche/Formation qui relève de leurs préroga-tives est l'une des priorités dans la stratégie natio-nale sur la conservation de notre biodiversité;

• le Ministère de l'Education Nationale et de laJeunesse est incontournable dans les program-mes de sensibilisation-éducation, surtout avecsa dimension géographique (présent dans tout leterritoire national) et structurelle (enseignants etjeunes générations aptes à recevoir et à réagir);

• les Ministères de l'Industrie, du Commerce, desTélécommunications ainsi que ceux de l’Artisanat,de l'Energie et des Mines et de l'Economie Socialesont des départements chargés de gérer des sec-teurs potentiellement pollueurs. Ils sont, parconséquent, appelés à surveiller aussi bien enamont qu'en aval, la conformité de leurs diversesunités de production avec les normes nationales etinternationales;

• le Ministère des Finances et de la Privatisation quia toutes les compétences pour développer des pro-grammes d'incitation à la conservation de la natu-re et de l'environnement, et ce, par des facilités fis-cales au profit de personnes physiques ou moralescontribuant d'une façon efficace à protéger l'envi-

ronnement en général et la biodiversité en particu-lier. C'est aussi de ce département que relève l’or-gane de contrôle (Douanes), département et instru-ment vital dans le domaine de la biosécurité et ducontrôle du commerce international illicite desespèces menacées;

• le Ministère du Tourisme appelé à jouer un rôleprimordial dans la valorisation de la biodiversiténationale. En effet, les infrastructures touristiquesmises en place et les déchets qu'elles génèrentaffectent de façon directe aussi bien les écosystè-mes/paysages que les espèces. Son rôle ne se limi-te pas à veiller sur la sauvegarde et le respect detous les paramètres naturels dans tout projet d'in-vestissement touristique; mais devrait promouvoirdes options génératrices d'activitésécotouristiques;

• le Ministère de la Culture qui est d'une grandeimportance pour la sauvegarde et la conservationdu patrimoine naturel, en particulier biodiversitai-re. Il est chargé de préserver et mettre en valeur lepatrimoine culturel et, en liaison avec d'autresadministrations, est appelé à contribuer à la pré-servation de l'environnement et notamment auclassement des sites naturels;

• le Ministère de la Communication. Ce départe-ment gère également l'un des outils les plus répan-dus et les plus efficace dans les opérations de sen-sibilisation/éducation qu'est le secteur audio-visuel; secteur qui pourrait être capitalisé pour desprogrammes visant l'information, la sensibilisationet l'éducation;

• le Ministère de la Santé. C'est un Ministère qui,gérant les problèmes épidémiologiques et d'hy-giène, est appelé à contribuer, avec d'autresadministrations, à assainir des écosystèmesinfectés ou à lutter contre certaines formes devie nuisibles pour la santé humaine. Ce départe-ment est également connu pour ses divers rejets,réputés “très nocifs” pour l'environnement et labiodiversité (produits radio-actifs, substanceshautement toxiques, etc.) et dont la gestionserait une contribution importante dans laprotection de l'environnement en général et dela biodiversité en particulier;

• le Ministère de l'Intérieur qui joue, via les collec-tivités locales, un rôle déterminant dans la gestiondes ressources naturelles et aura un rôle certaine-ment encore plus important dans les divers program-mes de régionalisation de la décision, en particulierenvironnementale;

• le Secrétariat général du gouvernement. Même sison "intitulé" ne reflète aucun lien avec le domaine

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Page 63: Stratégie nationale - FAO

de la biodiversité ni de l’environnement, c'est undépartement-clé jouant un rôle également détermi-nant en assurant, d'une manière continue, un suivide la législation nationale, de sa conformité avecles principes généraux du droit interne marocain etdu droit international, de l'harmonie entre ces deuxniveaux et de l'harmonie avec différents lois etrèglements proposés par chaque département etpar les membres du parlement;

• le Ministère de la Justice. C'est au niveau des tri-bunaux que sont déposées les demandes de créa-tion d'associations y comprises celles relatives àl'environnement, que sont jugés les braconniers,que sont jugés les différents de propriétés de ter-rains forestiers, etc. En s'adaptant aux nouvellesdonnes environnementales et en spécialisant cer-taines de ses sections, ce Minitère pourrait jouerun rôle plus efficient dans la protection de notreenvironnement et notre patrimoine naturel;

• le Ministère des Habous et des Affaires isla-miques. Son rôle est loin d'être négligeable dans laconservation du patrimoine naturel si, d'une part,on tient compte des terrains, donc despaysages/écosystèmes (legs) qui sont sous saresponsabilité et dont la gestion nécessite sonapprobation et, d'autre part, du rôle qu'il pourraitjouer en matière de sensibilisation;

• les Administrations militaires et paramilitaires. LaMarine Royale, la Gendarmerie Royale, laProtection Civile, les Gardes Forestiers, lesDouaniers, etc. jouent un rôle décisif dans la pro-tection et la conservation du patrimoine vivantnational. La surveillance du littoral, les"patrouillages", le contrôle routier, les contrôlesdouaniers, la maîtrise des incendies de forêts, lecontrôle et la surveillance des braconnages, etc.sont des mesures utiles et nécessaires pour sanc-tionner toute action qui porte préjudice à l'envi-ronnement, en générale, et sa composante biodi-versitaire, en particulier.

II.E -2-2 ORGANES DE CONSULTATION

Acôté des différents départements d'état chargés deprendre des décisions fondées sur des avis scien-

tifiques de leurs organes de recherche, il existe denombreux organes de réflexions correspondant auxconseils nationaux comportant des administrateurs,des scientifiques et, aussi, des professionnels-opéra-teurs. Cet enrichissement qualitatif, sans stress hiérar-chiques, conduit souvent grâce à la liberté des opi-nions, à des discussions plus sereines et des avis plusfondés. Les résultats des assises de ces conseils consti-tuent, d'ailleurs souvent, des bases pour des stratégies

ou des actions relatives au domaine concerné et setransforment, par la même occasion, à de véritablesdécisions politiques. Les Conseils Nationaux en matiè-re de ressources biologiques naturelles sont :

n le Conseil Supérieur de l'Eau;

n le Conseil National des Forêts;

n le Conseil National de l'Environnement;

n le Conseil Supérieur de la Culture;

n le Conseil Supérieur de la Chasse;

n le Conseil Supérieur pour la Sauvegarde etl'Exploitation du Patrimoine Halieutique;

n le Conseil National de la Sélection des Semenceset des Plantes;

n le Comité Consultatif des Parcs Nationaux;

n la Commission de Distraction du RégimeForestier;

n le Conseil National de la Chasse;

n le Conseil National de l'Energie Nucléaire;

n la Commission Interministérielle de Coordinationdes problèmes concernant les Eaux Alimentaires.

n le Comité Marocain de l'IUCN;

n le Comité National de la biodiversité;

n le Comité National des zones humides;

n le Comité National de la pêche.

Certains de ces organes disposent de représentantsrégionaux à l’échelle de chaque région administrativedu pays.

II.E -2-3 ORGANISATIONS NONGOUVERNEMENTALES

Les ONG’s ou Organisations Non Gouvernementales,constituent de nos jours de véritables "pseudo-

institutions" et des acteurs déterminants dans lapolitique de leurs pays. Au Maroc, le développe-ment de telles organisations n'est encore qu'à sesdébuts et l’insuffisance de moyens, de compétences,d'objectifs précis et clairs, de stratégies de dévelop-pement et, parfois, de bonnes volontés, font qu'ungrand nombre de ces ONG meurent avant leur nais-sance effective et, pour la grande majorité, sont trèslimités dans leurs actions. Ces associations sontaujourd'hui au nombre d'une soixantaine et la signa-ture, en 1996, entre le département d'Etat chargé del'environnement et certaines ONG, d'une conventionde coopération pourrait peut être aider à soutenir cesassociations dans leurs actions et à encourager d'au-tres volontés à en créer d'autres.

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Page 64: Stratégie nationale - FAO

PRIORITES STRATEGIQUES NATIONALES

PARTIE III

Page 65: Stratégie nationale - FAO

La stratégie nationale du Maroc en matière debiodiversité devrait tenir compte et prendre en

considération trois faits importants :

1- le besoin des populations en matière de biodiver-sité qu’il faut œuvrer pour satisfaire);

2- l'état dénaturé et délabrée de nombreuses de nosressources biologiques; tel qu’il ressort ce qui a ététraduit par les conclusions de l'Etude Nationalesur la Biodiversité, celle des Aires Protégées et denombreuses autres études sectorielles;

3- le Maroc est l'un des signataires de la Conventionsur la Diversité Biologique et qu'il est censé appli-quer les différentes clauses de cette dernière, biensûr "dans la mesure du possible ;

De l'analyse de ces faits, il découle qu'il faut œuvrerpour CONSERVER NOS RESSOURCES BIOLO-GIQUES pour pouvoir les UTILISER de façonDURABLE et les transmettre aux générations futu-res dans un état aussi INDEMNE que possible.

En effet, toute la stratégie socio-économique duRoyaume du Maroc repose, en tout premier lieu, surle système agro-sylvatique et sur la pêche maritime,en tant que ressources vivantes et, sur le phosphate,en tant que ressource minière, elle aussi, d'origineorganique et biodiversitaire. Le tourisme est aussiun secteur stratégique qui prend de plus en plusd’intérêt dans les programmes de développementsocio-économique du pays. C’est un secteur qui uti-lise comme matière première la diversité des paysa-ges et des écosystèmes. C'est dire combien le déve-loppement socio-économique du Maroc est tributai-re de ses végétaux, animaux, micro-organis, quenotre pays se doit, par conséquent, de conserver etd'en assurer la pérennité, tout en continuant, biensûr, à profiter de leurs avantages.

Mais, comment s'y prendre quand nous ignoronsquasiment tout sur ces éléments constitutifs de labiodiversité nationale? Certes, de nombreuses étu-des systématiques et écologiques ont été réalisées auMaroc; mais, de nombreuses questions se rapportantà ces éléments et leurs fonctionnements restent sansréponses. En effet, que savons nous sur l'écologie etles interactions entre les quelques 30000 espècesrecensées jusqu'à présent?; que savons nous desinteractions entre ces espèces et leurs habitatsrespectifs ?; que savons nous des fonctionnementsdes différents écosystèmes terrestres?. Il faut recon-naître que notre savoir sur ces aspects est extrême-ment limité. Pourtant, c'est dans les éléments deréponse à ce genre de questions que réside la clé du

succès de toute approche de conservation puisque,protéger une espèce ou un écosystème, suggère laconnaissance de leurs exigences écologiques et,donc, de leurs autoécologies et de leurs synécolo-gies. La stratégie nationale en matière de conserva-tion devrait donc avoir parmi ses priorités: L'AME-LIORATION DES CONNAISSANCES" sur cesressources biologiques terrestres; connaissancessans lesquelles aucune préservation ni aucune actionne seraient efficientes.

D’un autre côté, il est actuellement communémentadmis que rien ne peut se faire dans le domaine dela préservation des ressources naturelles sans la par-ticipation, la contribution et l’intégration des popu-lations locales et que tout investissement de conser-vation resterait infructueux sans l'appui des utilisa-teurs. En effet, comment persuader, par exemple, unpaysan d'arrêter des pratiques jugées illicites dedéfrichement si celui-ci n'a aucune idée, même sim-plifiée, des répercussions de ses actes sur la qualitéde sa vie future, sur celle de sa famille et celle de sesenfants, sur l'environnement du pays et son avenirsocio-économique. Et ce qui est valable pour ledéfrichement l'est aussi pour les autres nuisances etcauses de dégradation du milieu dont la pollution, ledéboisement, la chasse, le braconnage, etc.

Il faut donc mettre à la disposition de divers utilisa-teurs, toute L'INFORMATION disponible, maissimplifiée pour pouvoir les SENSIBILISER à ceproblème crucial et pouvoir leur prodiguer uneEDUCATION environnementale et biodiversitaire.

La sensibilisation de la population et son informa-tion sur les répercussions néfastes de la perte de labiodiversité ne peuvent suffire pour la conservationde la biodiversité, surtout quand les éléments decette dernière, constituent des besoins vitaux pourcette population. En effet, comment persuader desruraux, même avertis et sensibilisés, de se priver du

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Des besoins de subsistance à satisfaire

Page 66: Stratégie nationale - FAO

ramassage du bois de feu, de se passer des parcourspour les quelques têtes de bétail dont ils disposent,de s'abstenir de collecter et de vendre les tortues, lesrenards, les fouette-queues, grecques",, etc., si onne les met pas à l'abri de ces besoins, si on ne leuroffre rien en échange et si on ne leur propose pas deprojets incitatifs leur permettant de subvenir à leursbesoins et ceux de leurs familles. Une stratégie,pour être efficace, devrait donc TENIR COMPTEDES BESOINS DES POPULATIONS et des com-munautés locales en biodiversité et, en même temps,de la nécessité de préservation et de conservation decette biodiversité.

Chaque élément de la biodiversité est le centre d'in-térêt d'un certain nombre d'utilisateurs. La forêt, parexemple, même si sa gestion relève du départementdes Eaux et Forêts, ses acteurs sont nombreux, avecdes intérêts convergents mais souvent antagonistes:les usagers correspondant aux populations localesont un droit d'usage pour prélever ce dont ils ontbesoin. Les communes locales ont droit à une partiedes recettes conformément à la loi. Les industrielsexploitants et entrepreneurs, les promoteurs touris-tiques ou immobiliers, payent des droits d’exploita-tion, etc. Il en découle que pour une seule ressource,voir une seule essence, les intérêts et les interve-nants sont multiples et, pour conserver cette res-source, il s’impose une concertation, une COORDI-

NATION et le concours desdifférents intervenantspublics et privés. Et ce qui estvalable pour la forêt l'estaussi pour l'agriculture, pourla pêche ou, à une plus faible échelle, pour des espè-ces tels que des oiseaux, des serpents, etc.

Le Maroc pourrait profiter des expériences des aut-res pays pour améliorer et renforcer ses capacitésfinancières et scientifiques, ses ressources géné-tiques pour améliorer les siennes, etc., d'où la néces-

sité du développement de la coopération internationa-le avec d'autres pays et des organismes internationaux.

Tous ces efforts devront être capitalisés et optimi-sés; mais sans des cadres juridiques adéquats et dis-suasifs, ils resteraient inefficaces. On n'irait pas jus-qu'à dire que nous n'avons pas de lois régissant ledomaine des ressources naturelles; bien au contrai-re, des lois existent, et depuis le début de ce siècle,et touchent à divers domaines de la nature; mais, pasen terme de biodiversité telle qu'elle est perçueactuellement. Cependant, usés par le temps et parl'évolution des approches, nombreux de ces textesont perdu de leur efficacité.Un arsenal législatif actualisé et dissuasif devraitfaire partie de la stratégie globale visant la conser-vation et l'utilisation durable des ressources biolo-giques de notre pays; des textes qui devraient êtresouples pour faciliter la mise en œuvre de cette stra-tégie de conservation; mais, en même temps, agres-sifs et dissuasifs pour en assurer l'efficience.

Cependant, allons nous attendre jusqu'à former lenombre suffisant de spécialistes, avoir suffisammentde connaissances, avoir sensibilisé divers concer-nés, actualisé notre arsenal juridique, etc. pour com-mencer à protéger nos ressources biologiques et lamise en œuvre de la Convention sur la DiversitéBiologique?. Il est certain, que d'ici là, avec la

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Des écosystèmes et des ressources à conserver

Page 67: Stratégie nationale - FAO

cadence actuelle de l'érosion de la biodiversiténationale, il sera trop tard pour bon nombre de res-sources génétiques, d'espèces et d'écosystèmes vul-nérables, surtout que nombreux éléments (reptiles,oiseaux, mammifères, invertébrés, algues, herbiers,etc.) figurent déjà dans des listes rouges internatio-nales d'espèces menacées et que nombreux, aussi,sont candidats pour ces listes.

La sagesse veut que soient capitalisés "les moyensde bord", aussi minimes soient-ils, pour s'attaqueraux sources de dégradation en intégrant “la conser-vation de la biodiversité” et “développement dura-ble” et, ce, en adoptant une approche large et pré-ventive visant la conservation d'un maximumd'espèces et d'écosystèmes et en assurer la pérenni-té pour une utilisation durable de leurs avantages.La meilleure approche actuellement recommandéeest celle de la Conservation in-situ aussi bien à l'in-térieur de zones protégées qu'à l'extérieur de celles-ci. La conservation ex-situ pourrait être envisagéedans certains cas extrêmes, surtout pour des multi-plications et reproductions assistées visant la restau-ration d'une espèce au bord de l'extinction ou laréhabilitation d'un écosystème fortement dégradé.

Ces approches devraient être accompagnés demesures incitatives qui consistent à intégrer enamont des projets de préservation et de conserva-tion, la dimension socio-économique. Cette inté-gration peut se traduire selon différentes formespour intéresser la population matérialement et fairede sorte que le maintien et la valorisation de la bio-diversité lui deviennent rentable (projet de tourismeécologique; etc.).

Ces différents points sus cités méritent d’être clas-sés au rang des priorités stratégiques, et hiérarchiés.Il est, en effet, impossible de prétendre pouvoirconserver simultanément toutes les espèces et tousles écosystèmes ni d'établir des stratégies spéci-fiques pour chacune des quelques 30000 espèces

animales et végétales recensées dans le pays et dontnombreuses sont menacées. Aussi, des différentesétudes consultées, des besoins socio-économiquesdu pays en matière de biodiversité et de dévelop-pement, certaines priorités se dégagent :

1 - Les ESPECES ENDEMIQUES. Elles sonthautement prioritaires parce que :

- ce sont des espèces qui existent au Maroc et pasailleurs, ce qui signifie un important patrimoinemondial et, - aucune possibilité d'introduction n'estpermise, ni possible, au cas d'une éventuelle perte;

- des formes sur lesquelles très peu de choses sont-connues;

- toute perte serait définitive et irréversible.

2 - les ESPECES SAUVAGES MENACEES. Lapriorité parmi les espèces menacées devrait êtredonnée à celles qui sont au bord de l'extinction.Elles sont moins prioritaires que les endémiquesparcequ'elles peuvent, éventuellement, être intro-duites. Elles sont prioritaires parce que :- leur perte serait une perte d'une partie du patrimo-

ne national, et mondial par la même occasion;- on ne pourra jamais prévoir l'impact écologique de

leur disparition sur le fonctionnement de l'écosys-tème dans lequel elles ont vécu;

- la restauration et la réintroduction coûtent sou-venttinfiniment plus cheres que l'entretien et lapréservation;

- même après la réintroduction d'une espèce donnée,et avec une population viable, les individus intro-duits auraient vécu toute leur vie dans un microcli-mat différent de celui où ils seront introduits. Cecilaisse toujours une marge d'incertitude quant ausuccès de l’opération de réintroduction.

3 - Certains ECOSYSTEMES TRES FRAGILISESpar les activités humaines tels que :- L'ensemble des FORMATIONS FORESTIERES,

en commençant par les autochtones (du PinMaritime du Maghreb, le Pin d'Alep, le Cèdre del'Atlas, le Cyprès de l'Atlas, le Sapin du Maroc;l'Arganeraie, le Chêne-liège et le Thuya), puis lesautres formations naturelles, avant les autresforêts. La priorité donnée aux forêts est amplementjustifiée par le fait :

- qu'elles recèlent de grandes diversités biologiquesaussi bien animales, végétales que microbiennes;

- la plupart des espèces menacées terrestres duMaroc y vivent et la protection de ces forêts seraitune protection in situ, simultanée pour l'ensemblede ces espèces;

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Des connaissances à améliorer

Page 68: Stratégie nationale - FAO

- une grande partie des espèces endémiques et deressources phytogénétiques qui y vivent;

- les forêts ont un intérêt socio-économique majeurdans notre pays;

- les forêts ont également un intérêt écologique etenvironnemental protecteur capital pour notre pays.

Leur protection permet la protection des ressourcesen terres, en sol et en eau; trois éléments détermi-nants pour la conservation et le développement de labiodiversité terrestre.

- les ZONES HUMIDES INTERIEURES en parti-culier en tant que mileiux pourvoyeurs d'eau pota-ble et d'irrigation; mais, aussi, en tant que réservoi-res de richesses biologiques.

- les ZONES AGRICOLES en tant qu'écosystèmepourvoyeur d’aliments aux populations humaineset en tant qu'habitat et abris pour de nombreusesespèces de la faune et la flore nationale.

- les ZONES MARINES ET COTIERES, égale-ment en tant que milieuxcomportant de grandesrichesses biologiques .

4 - DIVERSITE DES RES-SOURCES GENETIQUESDES PLANTES CULTIVEESET DES RACES ANIMALESLOCALES, DES POISSONSDES EAUX DOUCES ETDES RESSOURCESHALIEUTIQUES. Ces res-sources sont prioritairespuisque :- pour les plantes, les variétés traditionnelles ainsi

que les espèces spontanées apparentées aux plan-tes cultivées continuent d'être la source de nou-veaux caractères recherchés pour l'amélioration dela production agricole, sylvatique et pastorale;

- pour les races animales locales, c'est un patrimoinebiologique et culturel national que, dans tous les cas,il faudrait protéger;

- pour les poissons des eaux douces, c'est une res-source très gravement menacée par la pollution, lasurpêche, l'introduction d'espèces exotiques et lasécheresse, etc.

- alors que pour les ressources halieutiques, malgrél'immensité de l'espace maritime national, on com-mence à sentir l'impact des activités humaines surces ressources et sur leur diversité.

5 - ECOSYSTEMES SOUS CLIMAX STEP-PIQUE: Ils sont également prioritaires parce qu'ilsjouent un double rôle écologique et socio-écono-mique extrêmement important:- ils couvrent des surfaces très étendues du territoire

national et sont constitués par une végétation par-faitement adaptée aux conditions extrêmes dumilieu et, de ce fait, constituent le moyen idéal pourlutter contre la perte du sol et la désertification;

- ils abritent une faune et une flore moins diversifiées,certes, que les milieux forestiers, mais très spéci-fique et caractérisée par un grand endémisme;

- ils constituent d'excellents terrains de parcours oùabondent les plantes fourragères.

De l’analyse de l’état de la diversité biologique natio-nale, des problèmes encourus par cette biodiversité etdes menaces qui pèsent sur elle, il découle que :- le Royaume du Maroc dispose d’une diversité bio-

logique d’une grande importance écologique etéconomique sur les plans national et international;diversité qu’il faut préserver et, surtout, valoriser;

- la biodiversité nationale est dégradée, parfoismême menacée par desactivités anthropiques oudes conditions climatiquesdéfavorables (sécheresseprincipalement);- les conditions écono-

miques et sociales précai-res des populations loca-les sont souvent identi-fiées comme principalecause et handicap pour laconservation et la préser-vation de la biodiversité;

- les connaissances sur l’état de la diversité biolo-gique nationale sont, pour la majorité des groupes,lacunaires;

- il est très peu ou pas tenu compte de l’intérêt de ladiversité biologique pour la sensibilisation despopulations par les aménageurs de l’espace;

- une approche de conservation, de pérservation etde valorisation doit concilier entre les réalités éco-nomiques et sociales et les besoins écologiques.Ainsi, elle peut avoir plus de chances d’être sup-portée par les pouvoirs publics, mais aussi soute-nue par la population usagères;

- la stratégie doit permettre de promouvoir à la foisla connaissance de la biodiversité, les cadres régle-mentaire et institutionnel chargés de son applicationet les conditions économiques.

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Des utilisateurs à éduquer et à sensibiliser

Page 69: Stratégie nationale - FAO

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PARTIE IV

STRATEGIE NATIONALE

Page 70: Stratégie nationale - FAO

La stratégie nationale en matière de conservationet d’utilisation durable de la biodiversité repo-

se sur certaines logiques dont : - le souci de protéger les ressources biologiques

nationales, en intégrant conservation, utilisation etdéveloppement durables de ces ressources;

- la volonté de contribuer à la protection du patri-moine international via la conservation de sa bio-diversité national, parfois unique dans le monde .

- le souci de concilier entre les réalités économiqueset sociales et les besoins écologiques; seul moyende la rendre supportable aussi bien les investis-seurs dans le domaine de la protection que les util-isateurs traditionnels pouvant se transformer en“conservateurs”;

- le souci de développer des mesures d’accompag-nement telles que la promotion, entre autres, de laconnaissance de la biodiversité, des cadres régle-mentaire et institutionnel chargés de son applica-tion, de a sensibilisation, etc.

Le besoin de sauvegarder nos ressources écosysté-miques, spécifiques et génétiques, se fait de plus enplus sentir, surtout avec l’ampleur des impacts desactivités anthropiques de plus en plus alarmante àcause, essentiellement, des activités anthropiques.

C'est ainsi que, par exemple: - des 7000 espèces environ de plantes connues du

Maroc, près de 1000 sont menacées de disparition;- les ressources halieutiques sont surexploitées; - 6 espèces de grands mammifères ont disparu entre

les années 1925 et 1956; rythme qui s’est multipliépar 32 le siècle dernier , pour les ongulés (par rap-port aux 139 siècles passés) et par 182 pour lescarnivores;

- 31000 ha de forêts disparaissent chaque année; etc.

Les raisons sont, en fait, plus nombreuses et sontexposées, en détail, dans chacun des documentsthématiques de cette stratégie et dans les stratégiessectorielles.

La volonté de contribuer à la sauvegarde du patri-moine vivant mondial est également l’une despriorités nationales sachant que le Maroc disposeencore de populations d'espèces (Ibis Chauve,Arganeraie, phoque moine, corail rouge, alose,anguille, loutre, etc.), très gravement menacées àl'échelle régionale et/ou mondiale. le Maroc setrouve, de ce fait responsable de la protection d'unbien international.

Cependant, si ces deux logiques constituent lesprincipales raisons qui ont animé le Maroc àsigner, dès 1992, la Convention sur la DiversitéBiologique et à la ratifier dès 1995, ses spécificitésécologiques et culturelles et le rôle socio-écono-mique joué par la biodiversité ont fait que lesobjectifs stratégiques entérinés par divers spécia-listes et les orientations et les priorités choisiespour atteindre l’objectif de conservation du patri-moine national et international.

Il importe de préciser que les objectifs et les orien-tations adoptées dans cette stratégie pour laconservation et l’utilisation durable et rationnellede sa biodiversité ont été arrêtées lors d’ateliersthématiques auxquels ont participé tous les dépar-tements publics concernés par le problème de labiodiversité marocaine, mais, aussi, le secteurprivé, des opérateurs économiques et des ONG.Ces objectifs et ces orientations, fixés pour chacundes grands types d’écosystèmes (milieux terrest-res, milieux marins et côtiers et les zones humides)figurent dans le paragraphe qui suit

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IV.A - PRESENTATION DE LA STRATEGIE NATIONALE

Page 71: Stratégie nationale - FAO

BIODIVERSITE TERRESTRE

OBJECTIF I: Conservation et utilisation durable dela Biodiversité.

ORIENTATION I.1: Conserver en donnant lapriorité à l’approche in situ.

ORIENTATION I.2: Renforcer les capacitésnationales de conservation ex situ.

ORIENTATION I.3: Intégrer conservation et utili-sation durable de la Biodiversité.

OBJECTIF II: Amélioration des connaissances. ORIENTATION II.1: Promotion de la recherche

scientifique - formation.ORIENTATION II.2: Organisation et gestion de

l’information scientifique.ORIENTATION II.3: Formation de scientifiques

et de techniciens spécialisés.

OBJECTIF III: Sensibilisation - Education.ORIENTATION III.1: Elaboration d’une véritable

politique nationale de sensibilisation.ORIENTATION III.2 : Elaboration de program-

mes de sensibilisation pour des population-cibles.

OBJECTIF IV: Renforcement des cadres législatifet institutionnel.

ORIENTATION IV.1: Acualisation des texteslégislatifs nationaux pour répondre aux nouveauxbesoins du pays.

OBJECTIF V: Renforcement de la coordination inter-ne et de la coopération internationale.

ORIENTATION V.1: Elaboration d’une politique decoopération internationale en matière de biodiversité.

BIODIVERSITE MARINE

OBJECTIF I: Gestion rationnelle des ressourcesbiologiques marines.

ORIENTATION I.1: Conserver en donnant la priorité àl’approche écosystémique (in situ).

ORIENTATION I.2: Développer les capacités nationa-les de conservation ex situ.

ORIENTATION I.3: Intégrer conservation et utilisationdurable de la Biodiversité.

ORIENTATION I.4: Préservation de la variabilité génétique.OBJECTIF II: Recherche scientifique et formation.

ORIENTATION II.1: Promotion de la recherche scientifique. ORIENTATION II.2: Formation de scientifiques et de

techniciens spécialisés.ORIENTATION II.3: Gestion de l’information scientifique.OBJECTIF III: Sensibilisation - Education.

ORIENTATION III.1: Renforcement des programmesde sensibilisation.

ORIENTATION III.2 : Réalisation de programmes édu-catifs relatifs à la conservation et l’utilisation durable de laBiodiversité.OBJECTIF IV: Aquaculture.

ORIENTATION IV.1 : Faire un dioagnostic des poten-tialités aquacoles des eaux marocaines.

ORIENTATION IV.2 : Développer l’aquaculture de pro-duction.

ORIENTATION IV.3 :Promouvoir l’aquaculture de soutien.ORIENTATION IV.4 :Promouvoir l’aquaculture préventive

OBJECTIF V: Législation - Institutions .ORIENTATION V.1: Actualisation des textes législatifs enmatière de Biodiversité.

ORIENTATION V.2: Harmonisation entre la législationnationale et l’engagement international du Maroc.OBJECTIF VI: Coopération internationale.

ORIENTATION VI.1: Renforcement des liens decoopération sur la biodiversité entre le Maroc et les autrespays et organismes internationaux.

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IV.B - OBJECTIFS DE LA STRATEGIE NATIONALE

Page 72: Stratégie nationale - FAO

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BIODIVERSITE DES ZONES HUMIDES

OBJECTIF I : Amélioration des connaissances.• Orientation I.1 : Promotion de la recherche scientifique.• Orientation I.2 : Gestion de l’information scientifique. • Orientation I.3 : Formation des chercheurs et des techni-

ciens spécialisés.

OBJECTIF II : Gestion rationnelle de la biodiver-sité des zones humides.• Orientation II.1 : Faire participer les populations loca-

les dans les processus de conservation.• Orientation II.2 : Elaborer des projets incitatifs pour

les populations locales.• Orientation II.3 : Surveillance et suivi.• Orientation II.4 : Conservation in-situ.• Orientation II.5 : Réhabilitation / Restauration des

zones humides.OBJECTIFIII : Sensibilisation et Education.• Orientation III.1 : Elaborer et renforcer les program-

mes de sensibilisation pour des populations-cibles. • Orientation III.2 : Renforcer les structures et les pro-

grammes pédagogiques d'éducation environnementalesur les zones humides.

• Orientation III.3 : Renforcer les moyens humainsnationaux en sensibilisateurs qualifiés.

OBJECTIF IV : Renforcement des cadres législatif etinstitutionnel.• Orientation IV.1 : Mise en place d’une structure insti-

tutionnelle unique chargée de la gestion des zoneshumides.

• Orientation IV.2 : Analyse périodique et régulière de lalégislation nationale pour en améliorer l’efficience.

• Orientation IV.3 :Création et adoption de nouveauxtextes pour une meilleure protection des zones humi-des.

• Orientation V.4: Inscription de nouveaux sites dansles listes internationales.

• Orientation V.5: Se doter des structures institutionnel-les (conservatoire) et textes legislatifs adéquats pour l’u-tilisation de politique foncière d’aquisition et de maîtrised’usage des zones humides.

OBJECTIF V : Renforcement de la coopérationinternationale.• Orientation V.1 : Développer les échanges avec

d’autres pays dans le but d’améliorer les connaissan-ces, les compétences et les expériences des scienti-fiques nationaux.

• Orientation V.2 : Développer des programmes etcontribuer aux initiatives scientifiques internationalesde protection des espèces migratrices.

INDICATEURS DE LA SURVEILLANCEDE LA BIODIVERSITE NATIONALE

INDICATEURS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUEFORESTIERE

*Indicateurs de la Biodiversité. *Indicateurs des paramètres écologiques.*Indicateurs de la productivité.*Indicateurs socio-économiques.

INDICATEURS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUEAGRICOLE

*Indicateurs de la Biodiversité. *Indicateurs des paramètres écologiques.*Indicateurs de la productivité.*Indicateurs socio-économiques.

INDICATEURS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUEDES ZONES ARIDES

*Indicateurs de la Biodiversité. *Indicateurs des paramètres écologiques.*Indicateurs de la productivité.*Indicateurs socio-économiques.

INDICATEURS DE LA DIVERSITE BIOLO-GIQUE MARINE ET COTIERE

*Indicateurs de la Biodiversité. *Indicateurs des paramètres écologiques.*Indicateurs de la productivité.*Indicateurs socio-économiques.

INDICATEURS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUEDES ZONES HUMIDES

*Indicateurs de la Biodiversité. *Indicateurs des paramètres écologiques.*Indicateurs de la productivité.*Indicateurs socio-économiques.

INDICATEURS RELATIFS AUX ESPECES VULNERABLES

INDICATEURS RELATIFS A LA SENSIBILISA-TION - EDUCATION

INDICATEURS RELATIFS A LA RECHERCHE

INDICATEURS RELATIFS A LA LEGISLATION

INDICATEURS RELATIFS A LA COOPERATION

AUTRES INDICATEURS

Page 73: Stratégie nationale - FAO

La stratégie marocaine en matière de conservationet d’utilisation de la diversité biologique devrait

prendre en considération trois faits importants :

1- le besoin des populations humaines (aussi bien lespopulations actuelles que celles des générationsfutures) en matière de biodiversité et il faut œuvrerpour satisfaire ces besoins),

2- l'état dégradé, sinon délabré de nombreuses denos ressources biologiques; état traduit par lesconclusions de nombreuses études sectoriellesd'évaluation sur les différentes composantes del'environnement au Maroc;

3- le Maroc a signé et ratifié la Convention sur laDiversité Biologique et qu'il est censé "dans lamesure du possible et selon qu'il conviendra", d’ap-pliquer les différentes clauses de cette dernière.

De l'analyse de ces trois faits, il s’impose l’adoptiond’une approche intégrée visant la protection de cesressources et leur conservation. Les réunions et lesateliers thématiques ayant été organisés autour dessujets “Biodiversité terrestre”, “Biodiversité marineet côtière”, “Biodiversité des zones humides” et“indicateurs de surveillance” ont abouti à l’élabora-tion de quatre stratégies thématiques relatives à cha-cune de ces composantes de la biodiversité nationale.

Ces approches stratégiques pourraient cependantêtre traduites en une stratégie nationale fondée surun certain nombre de dispositifs et d’instrumentspermettant d’atteindre les divers objectifs et orienta-tions entérinés par les institutions nationales concer-nées par la biodiversité, et ce, lors de divers ateliers

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“Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont le droit à une vie saine etproductive en harmonie avec la nature.”

Déclaration de Rio - Principe 1

ARTICLE 6 : MESURES GENERALES EN VUE DE LA CONSERVATION ET DE L'UTILISATION DURABLEChacune des parties contractantes, en fonction des conditions et des moyens qui lui sont propres :a- Elabore des stratégies, plans ou programmes nationaux tendant à assurer la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique ou adap-te à cette fin ses stratégies, plans ou programmes existants qui tiendront compte, entre autres, des mesures énoncées dans la présente Conventionqui la concernent.

b - Intègre dans toute la mesure possible et comme il convient, la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique dans ses plans, pro -grammes et politiques sectoriels ou intersectoriels pertinents.

ARTICLE 8 : CONSERVATION IN SITUChaque partie contractante, (…) :i - S'efforce d'instaurer les conditions nécessaires pour assurer la compatibilité entre les utilisations actuelles et la conservation de la diversité biologique etl'utilisation durable de ses éléments constitutifs;

ARTICLE 10 : UTILISATION DURABLE DES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUEChaque partie contractante, (…) :a- protège et encourage l'usage coutumier des ressources biologiques conformément aux pratiques culturelles traditionnelles compatibles avec lesimpératifs de leur conservation ou de leur utilisation durable;b- intègre les considérations relatives à la conservation et à l'utilisation durable des ressources biologiques dans le processus décisionnel national;c -adopte des mesures concernant l'utilisation des ressources biologiques pour éviter ou atténuer les effets défavorables sur la diversité biologique;d- aide les populations locales à concevoir et à appliquer des mesures correctives dans les zones dégradées où la diversité biologique a été appauvrie;

Convention sur la Diversité Biologique (CDB)

I.V.C - INSTRUMENTS DE LA MISE ENŒUVRE DE LA STRATEGIE NATIONALE

Page 74: Stratégie nationale - FAO

thématiques (Biodiversité terrestre, Biodiversitémarine et côtière, Biodiversité des zones humides,Indicateurs de surveillance). Parmi ces instruments :

- instruments de gestion;- instruments scientifiques;- instruments de l’IEC;- instruments économiques;- instruments financiers;- instruments législatifs et institutionnels ;- instruments de coopération;- instruments de surveillance.

IV-C.1- INSTRUMENTS DE GESTION

Ce sont des dispositifs, des approches et desinstruments essentiellement destinés à assurer

“la conservation, la gestion et l’utilisation ration-nelle des ressources biologiques”. Ils permettaientl’atteinte de l’un des principaux objectifs mis enexergue dans diverses stratégies thématiques. Eneffet, l’essentiel de la stratégie socio-économique duRoyaume du Maroc repose sur les ressources biolo-giques qu’elles soient minéralisées tel le phosphateou vivantes des systèmes agro-sylvatique et marin.Un autre écosytème, les zones humides, bien qu’iln’ait pas l’envergure spatiale des autres écosystèmesnationaux, il joue un rôle déterminant dans cette stra-tégie socio-économique en fournissant inestimablesservices tels que l’eau, les protéines, le pâturage, desemplois, etc., à des populations riveraines, souventdémunies.

Le développement socio-économique du Marocparaît, donc, tributaire des végétaux, des animaux etdes micro-organismes qui y vivent; éléments biodi-versitaires qu’il faudrait protéger, conserver, gérer defaçon rationnelle et, donc, en assurer la pérennité, touten continuant, bien sûr, à profiter de leurs avantages.

Parmi ces dispositifs pouvant permettre d’atteindrecet objectif.

IV-C.1.1 - CONSERVATION IN SITU

La conservation in situ est un moyen, un instru-ment de gestion et, aussi, une mesure préventi-

ve permettant d’appréhender des mesures deconservation au moindre risque pour des espèces /populations souvent menacées. Une analyse des dif-férentes études sur la biodiversité nationale auMaroc montre, en effet, que nos connaissances res-tent, malgré tout ce qui a été fait, très limitées. Onne connaît par exemple que très peu de choses sur :- les exigences de la majorité des formes de vie vul-nérables et du patrimoine endémique de notre pays;- le fonctionnement des principaux écosystèmes; etc.- pour certaines espèces ou écosystèmes surexploi-tées, il manque encore des informations déterminan-tes, comme la dynamique de population, la migra-tion, l'impact de l'action anthropique sur cette dyna-mique, etc.; des lacunes importantes pour l'élabora-tion de stratégies et d'actions de conservation fon-dées et efficaces.

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ARTICLE 8: CONSERVATION IN SITU

Chaque partie contractante (…) :d- Favorise la protection des écosystèmes et deshabitats naturels ainsi que le maintien de populationsviables d'espèces dans leur milieu naturel;

ARTICLE 8: CONSERVATION IN SITU

Chaque partie contractante (…) :a- Etablit un système de zones protégées ou dezones ou des mesures spéciales doivent être prisespour conserver la diversité biologiques;b- Elabore si nécessaire, des lignes directrices pourle choix, la création et la gestion de zones protégéesou de zones où des mesures spéciales doivent êtreprises pour conserver la diversité biologiques;

CDB

Un milieu d’une exceptionnelle richesse biologique, la baie de Dakhla

Page 75: Stratégie nationale - FAO

Dans le milieu terrestre, si on prend, par exemple,les milieux forestiers et steppiques, nous connais-sons peut être assez bien la biologie, la production,l'état de conservation des principales essences entant qu'espèces de production; mais, on ne peut endire autant sur ces essences en tant qu'éléments del'écosystème forestier, sur les interactions entre cha-cune de ces essences et toutes les autres formesvégétales, animales ou microbiennes appartenant àla même biocœnose, ni encore sur les actions desproduits chimiques et des polluants sur l'éco-physiologie de ces essences.

Un autre exemple, d'un autre écosystème, est celuidu phoque moine de la Méditerranée, espèce grave-ment menacée à l'échelle mondiale. Les informa-tions relatives à cette espèce dans notre pays sontvétustes ne permettant pas de planifier la protectiond’un patrimoine si menacé figurant même dans pra-tiquement toutes les listes rouges de pratiquementtoutes les organisations internationales protectricesde l'environnement et dans pratiquement toutes lesconventions.

Pour les ressources génétiques, dans le milieu marinpar exemple, 99% des produits de la mer sont préle-vés directement des populations sauvages, ce quiconstitue, de toute évidence un élément importantd'érosion génétique; mais on ne dispose pas d’unseul indice nous permettant d’estimer cette érosion.

Il en découle que, pour la grande majorité des éco-systèmes, nos connaissances sur l'aspect synécolo-gique de la biodiversité nationale se réduisent sou-vent au fait que "notre patrimoine génétique résidedans nos espèces et notre patrimoine spécifique rési-de dans nos écosystèmes". De là, la prudence restede mise et toute conservation devrait, en premierlieu, être préventive jusqu'à avoir toutes les infor-mations nécessaires pour passer à la phase curative.Cette mesure préventive réside essentiellement dansl’approche écosystémique (in situ) de la conserva-tion qui aurait au moins un triple avantage :

1- permettre aux espèces d'évoluer dans leurs cadresnaturels;

2- conserver un nombre maximum de taxa; et3- permettre également de conserver des espèces

peu connues, mal connues ou pas connues et quivivent au sein du même habitat.

Si ces instruments de conservation in situ sont rela-tivement faciles à mettre en oeuvre dans un écosys-tème terrestre ou pour certaines zones humides, lasituation est toute différente pour le milieu marin où

il est moins évident de délimiter les zones à conser-ver et de les surveiller, où les espèces sont plusmobiles et sans "points d'attache”, où l’accès estplus difficile et demandant des moyens spécifiqueset honereux aussi bien sur les plans humain quematériel. Ce pendant, c'est une approche qui ydemeure la meilleure même s'elle est transposée dudomaine terrestre et si le pourcentage de sonefficience y est moindre.

A quelques exceptions près, la conservation in situreste la seule alternative et constitue une évidencequi ne nécessite même pas d'être évoquée en tantqu'objectif. En effet, les espèces des zones humides,par exemple, surtout celles les plus menacées enparticulier, ont des exigences très rigoureuses et tel-lement particulières qu'il est difficile, sinon impos-sible, dans l'état actuel des choses, de faire reconsti-tuer dans les conditions expérimentales et à petiteséchelles. Parmi ces espèces, la grande alose, parexemple, ou l'anguille, sont des espèces migratriceset la migration est une composante intégrante deleurs cycles biologiques respectifs. On peut, parexemple, faire le grossissement des anguilles; maison pourra pas dans l'état actuel des connaissances enassurer la multiplication.

L’autre exemple est celui des oiseaux migrateurs quitransitent par notre pays et qui caractérisent nom-breuses zones humide. Ceux ci ont également descycles marqués par cette phase cruciale dans leur viequ’est la phase migratoire. C'est, de plus, un patri-moine partagé et qui, dans tous les cas, difficile àmettre sous acclimatation pour le faire proliférer.

Au Maroc, l'approche écosystémique, autrement ditla conservation in-situ, est une ancienne pratique auMaroc; puisque déjà en 1917, une loi a été adoptéesur la conservation des forêts et que, quelquesannées plus tard, en 1922, 1923 et 1934, d'autres loissur la pêche continentale, la police de chasse et lacréation des parcs nationaux ont également été adop-tées. Aujourd'hui, 168 Sites d’Intérêt Biologique etEcologique (continentaux, littoraux, et humides) ontété institués “aires protégées” ou proposés pour leurprotection, et où est visée la conservation d'écosystè-mes entiers bien que, évidemment, les espèces qui ysont ciblées, les procédures de création et de gestionvarient avec la diversité de leurs raisons d'être. Mais,l'analyse de cette étude montre que l'identification dela grande majorité de ces sites, s'est faite selon uneapproche "mégascopique" établie presque exclusive-ment sur les statuts d'espèces de grandes tailles dontdes plantes, des mammifères, des oiseaux, des repti-les et des batraciens.

80

Page 76: Stratégie nationale - FAO

La conservation in situ des éléments prioritaires dela biodiversité nationale, devrait permettre la miseen fonction des aires protégées déjà instituées, derenforcer ces dernières; mais, aussi, d'en créer d'au-tres, proposées par l'Etude Nationale sur laBiodiversité, qui n'ont peut être pas l'envergure decelles identifiées par l'Etude des Aires Protégées.Elles sont localisées autour d'habitats d'invertébrésendémiques ou en péril, "des petites forêts uniques"menacées de disparition, de sols productifs pour l'é-cosystème les espèces agricoles, des plantes sauva-ges apparentées aux plantes cultivées, des gisementsnaturels d’espèces marines ou côtières, des poissonsendémiques des eaux douces, des sources uniquesen leur genre, etc.

L’utilisation de cet insrument de conservation in-situdevrait être basée sur une hiérarchisation des sites etdes espèces à conserver. Le degré de dégradationn’est effectivement pas le même pour l’ensemble descomposantes de la biodiversité nationale, ni même àl’intérieur d’une même composante. Aussi, faut-ilétablir des priorités pour optimiser les approches, lesmoyens et l’efficience.

C’est ainsi que de nombreux milieux sont encore plusou moins épargnés et protégés, de part leurs situationsgéographiques (trop loin ou inaccessibles) ou de partleurs intérêt socio-économiques (retenues de barra-ges, etc.) et il importe que leur soit donnée la prioritépour les préserver et éviter qu'ils subissent les mêmesperturbations que la grande majorité des autres sites.

Pour certaines espèces , certains stades de la vie sontplus vulnérables que d’autres (Anguilles / civelles)et il devrait y avoir une hiérarchisation aussi biendans le choix des espèces / écosystèmes cibles oudans les actions à mener.

Par quoi commencer alors?. Un certain nombred’espèces / sites prioritaires ont été définis dansl'Etude sur les Aires Protégées, l’Etude Nationale surla Biodiversité ou certaines stratégies sectorielles;mais on ne dispose pas encore d'une liste nationalehiérarchisée montrant le degré de priorité des sitespar rapport aux autres.

Pour les zones humides, par exemple, l’étude natio-nale sur la biodiversité propose, par exemple, la pré-servation, en priorité (priorité 1), des sources, descours d'eau froides d'altitudes, des eaux phréatiques,des ruisseaux temporaires de montagne, des rivièreschaudes et des lacs et mares naturels, et ce, en sebasant sur le nombre d'espèces endémiques ou vul-nérables ainsi que sur les lacunes persistantes en

matière d'inventaires. Mais, ce degré de prioritépourrait être complètement inversé si on utilise d'au-tres critères. Ceci montre la difficulté qui s'imposequant au choix et la hiérarchisation des prioritésdans la conservation des espèces/espaces nationaux.

D'autres sites sont dans un état plus ou moins avancéd'altération et doivent, en vertu de l'article 8, alinéa fde la convention sur la diversité biologique, êtreremis en état, leur biodiversité dégradée restaurée etleurs espèces réhabilitées. De nombreuses forêts,côtes, lagunes, estuaires, etc., font parties de ce caset méritent que des plans de restauration et de réhabi-litation soient mis en place et réalisés en leur faveur.Pour ne citer que quelques exemples de zones humi-des et côtiers, parmi tant d’autres, il importe de signa-ler que les sites d'Iriqui, les Merjas du Gharb, l'es-tuaire du Sebou, la lagune de Nador, etc. sont dessites rentrant tous dans ce cadre de milieux à reconsi-dérer dans la mesure où ils peuvent être remis en état.

Parmi les espèces des eaux douces, il y a lieu de citeressentiellement des poissons tels que l'alose, l'an-guille, la truite, voire des barbeaux endémiques et desTilapies; mais aussi certains mollusques des zoneshumides littorales (palourdes, grandes nacres, etc.)dont les stocks ont brusquement chuté à cause de lasurexploitation ou d’autres activités humaines.Certains végétaux sont également à placer dans cecas; il s’agit, entre autres, des posidonies connuesjadis de la lagune méditerranéenne de Nador et quin'y sont plus aujourd'hui. De nombreux oiseaux ontégalement souffert des assèchements prolongés et del'intensité des activités humaines. cinq sont considé-rées comme prioritaires dans des actions de réhabili-tation / restauration; il s'agit, entre autres, de l'Ibischauve, de la Sarcelle marbrée, de la poule sultane etde l'Erismature à tête blanche et le balbuzard pêcheur.

IV-C.1.2 - CONSERVATION EX SITU

L’un des principaux instruments utilisés poursoustraire des espèces gravaement menacées à

l’extinction est la conservation ex situ.Reproduction assistée, réduction de l’intensité de laprédation, enrichissement de la diversité génétique,etc. autant d’approches qui nécessitent la mise enplace d’infrastructures spécialisées où les conditionssont adaptées au mode de vie de l’espèce considéréeet qui permettent dans tous les cas d’aider l’espèceà subsister et à reconstituer ses populations. La fina-lité, en est de "mettre de l'ordre dans le milieu", c'està dire "remettre" les espèces là où elles étaient avantleur raréfaction ou leur disparition et "arranger" au

81

Page 77: Stratégie nationale - FAO

mieux les conditions du milieu pour que ces espècespuissent s'y reproduire et s'y épanouir.

Les défrichements, la surexploitation des forêts etdes espaces pastoraux, l'érosion, la désertification,la surpêche et les déséquilibres écologiques et tro-phiques, les dessèchements et les détournements dessources et des cours d'eau, etc. ont fait que de nom-breuses espèces ne trouvent plus d'abris et d’habitatsnaturels pour maintenir des populations viables etévoluer convenablement. Les dernières statistiquesont montré, par exemple, que la forêt marocaine arégressé de 245350 ha au cours des 10 dernièresannées et que la moyenne de disparition du couvertvégétal de l'écosystème forestier à cause des défri-

chements illicites et la surexploitation, serait actuel-lement d'environ 31000 ha chaque année. Quant auxterres agricoles, on estime déjà à 90% le pourcen-tage des sols menacés au Maroc.

Dans le domaine marin, même si la mise en eau est de100%, sa “désertification” est d'un autre genre et gagnedu terrain à cause de la surexploitation des ressourcesmarines (un effort de pêche considérable, ramassageanarchique des fruits de mer, pollution incontrôlée pardes émissaires industriels et urbains, chasse sous mari-ne illicite des espèces, arrachage inadéquat des algueset d'autres espèces par un personnel non qualifié, etc.).Il en découle que le milieu a été privé, dans certaineszones, de plusieurs maillons de sa chaîne écologique,et certaines espèces sont actuellement incapables derégénérer ce qu'elles avaient perdu. La quantité ramas-sée de la palourde, par exemple, est passée de plus de150 tonnes en 1997 dans la baie de Dakhla à moins de30 tonnes deux années après, en 1999; et ce n’est paspar diminution de l’effort de pêche; mais parcequ’il lesstocks ont été anéantis.

Dans les zones humides, la problématique est touteautre, et la conservation ex-situ ne revêt pas lamême importance. Chaque zone humide revêt sou-vent un caractère stratégique local sur le plan socio-économique (en tant que source d'eau potable, sour-ce de revenus et d'emplois pour des milliers de rive-rains, etc.). La solution ne peut être donc trouvéeque dans un cadre global intégrant tous les utilisa-teurs et tous leurs besoins. L'approche écologiquede la gestion demeure presque souvent la seulealternative. De plus de nombreuses espèces y sontendémiques qu’on ne peut élever dans des milieuxartificiels. Nombreuses également sont migratriceset le gestionnaire doit tenir compte de cette étapecruciale de leur cycle de vie.

L’approche ex situ s’impose donc pour améliorerles statuts :

82

ARTICLE 9: CONSERVATION EX SITU

Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu'ilconviendra, et au premier chef afin de compléter les mesures deconservation in situ:a-adopte des mesures pour conserver ex situ des éléments constitutifsde la diversité biologique, de préférence dans le pays d'origine de ceséléments;b-Met en place et entretient des installations de conservation ex situ etde recherche pour les plantes, les animaux et les micro-organismes depréférence dans le pays d'origine des ressources génétiques;c-Adopte des mesures en vue d'assurer la reconstitution et la régéné-ration des espèces menacées et la réintroduction de ces espèces dansleur habitat naturel dans de bonnes conditions;d-Réglemente et gère la collecte des ressources biologiques dans leshabitats naturels aux fins de la conservation ex situ de manière à évi-ter que soient menacés les écosystèmes et les populations d'espècesin situ, excepté lorsque des mesures ex situ particulières sont tempo-rairement nécessaires, conformément à l'alinéa c) ci dessus;e-Coopère à l'octroi d'un appui financier et autre pour la conservationex situ visée aux alinéas a) à d) ci dessus et à la création et au main-tien de moyens de conservation ex situ dans les pays en développe-ment.

CDB

Diverses moyens pour aider les espèces menacées à reconstituer leurs populations

Page 78: Stratégie nationale - FAO

- des espèces endémiques qui, si elles disparaissentne sont plus jamais récupérables;

- des espèces gravement menacées qui , s'elles sontperdues demandent des budgets colossaux pourleur introduction, leur maintien et leur entretien;

- des races locales qui, s'effacent au profit d'autres varié-tés importées plus productives et plus lucratives et;

- des variétés végétales sauvages apparentées auxplantes cultivées qui, chez nous comme ailleurs,sont la source de nouveaux caractères recherchéspour l'amélioration de la production agricole et,donc, de notre sécurité alimentaire.

Les méthodes in situ devraient être privilégiées pourdes populations viables; mais, en parallèle, il faut fairerecours à tous les moyens y compris la conservation exsitu, pour assister leurs populations à se reconstituer.Nombreux exemples pourraient être cités.

Pour les invertébrés, par exemple, et plus particulière-ment les papillons à caractère esthétique, certains, dontPolyommatus escheri ahmar, Pieris mannii haroldi ouPieris napi atlantis, sont complètement éteints alorsque nombreux sont déjà au bord de l'extinction.

Les reptiles, autre exemple, constituant dans notrepays l'un des groupes favoris en médecine tradition-nelle, souffrent d'une pression anthropique telle, quede nombreuses espèces sont déjà au bord de l'ex-tinction. A titre d'exemple, la tortue mauresque, aété exportée à 75000 spécimens durant les années65-67 et, même figurant dans les listes de la CITESet de l'IUCN, elle continue d'être proposée et expo-sée en nombres considérables aux routiers et auxtouristes. Les oiseaux comptent pas moins de 92espèces menacées dont certaines comme l'Ibis chau-ve sont au bord de l'extinction.

Quant aux mammifères, il semble que c'est le groupequi a souffert le plus de l'action anthropique et, ce quiest certain, c'est que jamais la cadence de leur dispa-rition n'a été aussi élevée.

Dans les zones humides, de nombreux milieux ont étécomplètement desséchés et leurs espèces disparues etmême si rares sont les espèces des eaux continentalesqui sont inscrites sur des listes rouges internationalesnombreuses sont celles qui sont gravement menacéesà l'échelle nationale.

Pour ces éléments de la biodiversité nationale, il estévident que la conservation in situ n'est plus suffisan-te pour assurer leur pérennité et il est capital de faireappel à des technologies plus avancées de reproduc-

tion assistée ou de réintroduction (Conservation exsitu) pour améliorer la viabilité de ces espèces et pouren repeupler le milieu naturel; encore faut-il que lesconditions écologiques soient favorables dans lemilieu récepteur.

IV-C.1.3 - INTEGRER CONSERVATIONET UTILISATION DURABLE

DE LA BIODIVERSITE

IV-C.1.3.a - APPROCHE PARTICIPATIVE

La conservation était souvent interprétée par lespopulations locales comme une "mise en

conserve" et non pas comme une "mise en réserve"d’une ressource visée par des programmes de pro-tection qu’on cherche à utiliser de façon rationnelleet durable. C’est ainsi que la création d'une "aireprotégée" pour soustraire une espèce ou une res-source à l’extinction était souvent synonymed"interdiction de l'accès à cette ressource et, parfoismême, le "transfert" des populations locales versd'autres sites.

Les nouvelles approches veulent que toute conser-vation intègre la prise en considération des besoinsdes populations locales et, donc, l'utilisation, biensûr, concertée et maîtrisée, des ressources par cespopulations, ce qui évite bien des actes de “ven-geance” dont les répercussions ne peuvent avoirqu'un impact négatif sur la conservation.

En effet, si le monde tout entier se donne tant "depeine" pour évaluer les ressources biologiques, pourétablir des programmes souvent coûteux de conser-vation, de restauration et de réhabilitation d'espèceset d'écosystèmes, c'est pour pouvoir continuer à pro-fiter des avantages de cette biodiversité.

83

L’intégration des populations locales dans divers processus de la conservation consti-tue une étape incontournable dans tout projet d’utilisation durable de la biodiversité

(GEM)

Page 79: Stratégie nationale - FAO

IV-C.1.3.b - APPROCHE PRÉVENTIVE ETÉCOLOGIQUE :

BIO-AGRICULTURE

Dans le cas de la biodiversité nationale, il s'agitprincipalement de l'utilisation des produits agro-syl-vatiques, des parcours, des ressources halieutiques,des fruits de mer ramassées sur le littoral, de certai-nes plantes des zones humides comme le jonc et, àune plus "faible échelle", de certaines espèces sauva-

ges souvent menacées telles que des tortues, renards,varans, serpents, papillons, etc.) et qui, dans tous lescas, ont leurs rôles à jouer dans l’équilibre de leursécosystèmes respectifs. Ceux qui profitent de ces res-

sources sont soit de grands utilisateurs (grands agri-culteurs, industriels dans le secteur du bois, grandséleveurs, des mareyeurs, des sociétés d'exportationdes produits de la mer, etc.) soit des petits utilisateurs(populations locales) et qui sont bien plus importantspar leurs effectifs et, souvent, par l’impact de leursactivités souvent anarchiques et non organisées.Pour les premiers (grands utilisateurs), il est impé-ratif que soit prise en considération, dans tout pro-jet d’investissement et dans toute mise en placed’infrastructures socio-économique, l'intégration dela biodiversité, son utilisation et son développe-ment durable, autrement dit, tenir compte de l'im-pact desdits projets sur la pérennité de la ressourceet des écosystèmes voisins et c'est à dire, aussi, inci-ter les autorités gouvernementales à se doter desmoyens législatifs et institutionnels pour imposer àtout projet, public ou privé, une étude d’impact desrépercussions sur la diversité biologique. Ce qui estvalable pour les projets proposés, l'est égalementpour ceux en cours ou déjà mis en place pour lesquels il faut mettre en place des mécanismes d'éva-luation environnementale permettant d’éliminer oudu moins, atténuer, dans des proportions raisonna-bles, d'éventuels impacts négatifs sur la biodiversité.

Pour des fins de conservation de la biodiversitéet préservation de la santé humaine, les effortsinvestis dans les études d’impacts (visant lacaractérisation d’une source de nuisanes), pour-raient être capitalisés, rentabilisés et renforcéspar des pratiques d’exploitation plus saines,visant la réductiion ou l’élimination de ces nuis-sances à la source. La bioagriculture, l’aquacul-ture extensive sans aliments synthétiques ajoutéset l’élevage “sans hormones” sont certaines deces pratiques qui font éviter de nombreuses nuis-sances à l’environnement et prévoient de nom-breuses maladies et atteintes à la santé humaines.

IV-C.1.4 - PRESERVATION DESRESSOURCES GENETIQUES

Pratiquement tous nos écosystèmes souffrent de cefléau, qu'est la perte et la dégradation de la varia-

bilité génétique, et dont on connaît pas les réelles

84

QUELQUES UTILISATIONS TRADITIONNELLES DE LA BIODIVERSITE TERRESTRE

Animaux:Caméléon: Sa chaire est très appréciée pour les furonculo-ses. On lui confère également un rôle surnaturel chassant lesmauvais esprits;Cantharide: Pourtant toxique à cause de sa teneur enCanthéride, est réduite en poudre et mélangée au miel pourses "vertus" aphrodisiaques;Chouette: a un grand intérêt magico-sorcellaire, utilisée entreautres contre les perseccusions des Djinn;Chauve-souris: utilisées en poudre pour jeter les mauvaissorts;Corbeau: Utilisé pour attirer les pires nuisance à un ennemi;Hyène: Sa cervelle est très "réputée" pour rendre docile unepersonne;Lézard: préparé, il est utilisé comme pendentif contre les mau-vais Djinns;

Végétaux:Henné: très connu pour décorer les mains et pieds des fem-mes, mais aussi contre des dermatoses;Osceille: utilisée comme apéritif et laxatif;Coloquinte: ses graines sont prescrits comme un puissant"raticide" les ratsStramoine: Très connue des sorciers;Dentelaire: préscrite contre les maux de tête;

etc.

ARTICLE 14: ETUDE D'IMPACT ET REDUCTION DES EFFETS NOCIFS

Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu'il conviendra :a- adopte des procédures permettant d'exiger l'évaluation des impacts sur l'environnement des projets qu'elle a proposés et qui sont susceptible de nuiresensiblement à la diversité biologique (…);b- prend les dispositions voulues pour qu'il soit dûment tenu compte des effets sur l'environnement de ses programmes et politiques susceptibles denuire sensiblement à la diversité biologique;d- dans le cas d'un danger (…) menaçant la diversité biologique (…), prend les mesures propres à prévenir ce danger (…) ou en atténuer autant quepossible les effets;e- facilite les arrangements nationaux aux fins de l'adoption de mesures d'urgence au cas où des activités ou des événements, d'origine naturelle ouautre, présenterait un danger grave ou imminent pour la diversité biologique.

CDB

ARTICLE 10: UTILISATION DURABLE DESELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA DIVERSITE

BIOLOGIQUE

d-aide les populations locales à concevoir et à appliquer des mesurescorrectives dans les zones dégradées où la diversité biologique a étéappauvrie;

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Page 80: Stratégie nationale - FAO

conséquences à long terme. En effet, chaque espèce etchaque individu est un patrimoine en soi. Chaque spe-cimen est, en effet, une association de gènes ayantévolué dans les conditions environnementales maro-caines et c’est, aussi, une association complexe departicularités morphométriques, physiologiques, com-portementales, etc. Chacun de ces individus constituedonc un patrimoine génétique inestimable potentielle-ment apte à s'adapter, à influencer les autres organis-mes et être influencé et ce, en parfaite harmonie et enparfait équilibre avec les changements des conditionsdu milieu. Diminuer le nombre des individus à l'inté-

rieur d'une même population équivaut une diminutiondu pouvoir d'adaptation et de résistance de l’espècetoute entière aux changements que subit l'habitat. Il endécoule qu'à un certain seuil, l'espèce, étant incapablede résister / s'adapter, aux changements naturels ou,souvent anthropiques, de l'écosystème, finit par dispa-

raître et, par "effet de chaîne",entraîne le déséquilibre écolo-gique de son écosystème et éven-tuellement la disparition d'autresespèces.

Sur le plan national, la déforestation, ladésertification, le surpâturage, la surex-ploitation des ressources halieutiques,etc., font disparaître, chaque année, desmilliers d'hectares couverts d'espècesvégétales, de ressources phytogénétiques,de ressources zoogénétiques, de gènes

halieutiques sauvages, donc, un patrimoine ayant misdes milliers d’années pour atteindre ce qu’il estactuellement.

Pour les écosystèmes aquatiques, et indépendammentdu manque incontestable de connaissances sur leurscaractéristiques génétiques, ces dernières sont bienplus exposées à l'érosion que le domaine terrestre. Eneffet, si la production agricole, par exemple, reposeessentiellement sur un petit nombre d'espèces cultivéessouvent "exotiques", ne faisant donc pas partie de notrepatrimoine biodiversitaire, près de 85% de la produc-tion des secteurs des pêches dans le monde provien-nent de populations sauvages; ce pourcentage est deprès de 99% à l'échelle nationale, sachant que l'aqua-culture ne représente que près de 1% de la productionaquatique (moins de 2000 tonnes). De plus, la diversi-té génétique aquatique est soumise à toute une série denuisances anthropogéniques (pollution, destructiond'habitats, "hybridations forcées", etc.), souvent inter-dépendantes qui sont générées sur la terre ferme, maispour lesquelles on utilise l’élément “eau” pour lesvéhiculer loin du lieu où elles ont été produites.

Même les organismes aménagés aux fins de l'aquacultu-re de production ou de repeuplement (soutien) desstocks naturels, ceux ci ont tendance à souffrir tôt ou tardde la consanguinité, de la dérive et de la pollution géné-tique, surtout quand ces opérations se font sans étudesd'impacts et sans mesures des conséquences.

Le patrimoine génétique nationalcompte aujourd'hui plus de 4100espèces endémiques, dominées àplus de 90% par des formes ter-restres constituant un pool géné-

tique considérable; mais,aussi, par un importantnombre d’espèces éle-vées et de variétés culti-vées utilisées pour leursspécificités génétiques

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SUR LE MAROC

"L'érosion génétique en général et particulièrement pour le blé a été plusélevée que nous avions pensé" (Perrino et al, 1984)"La pression de pâturage est en train de causer de l'érosion génétiqueparticulièrement pour les espèces vulnérables telles que Lupinus et Vicia"(Francis, 1987)"L'équipe de collecte a conclu que le potentiel pour l'érosion génétiquedes légumineuses au Maroc est élevée" (Bouselank et al. 1989)."En dépit de la prise de conscience croissante quant à la nécessité de sau-vegarder les ressources naturelles marocaines et des efforts entrepris dansce sens (…), le patrimoine fourrager et pastoral autochtone est loin d'êt-re totalement échantillonnée et à l'abris de perte qui serait dommagea-ble" (Bounejmate, 1997)

Entre formes exotiquesimportées pour leurs

particularités lucrativeset les formes indigènes,parfaitement adaptées

aux conditions locales, lacompétion est rude.

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aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. En effet, leMaroc est considéré comme l'un des centres de ladiversité génétique pour plusieurs plantes cultivéeset leurs espèces sauvages apparentées, en particulierfourragères et pastorales. Certaines d'entre ellesappartenant, par exemple, aux genres Medicago,Lupinus, etc., et qui étaient décrites dans le passé sesont raréfiées ou même disparues de certaineszones. Les efforts d'amélioration agro-génétique,entrepris au Maroc, ont abouti à la création et l'ins-cription, au Catalogue officiel des plantes cultiva-bles, de 152 variétés appartenant aux différentesespèces économiquement et socialement importan-tes dont certaines sont actuellement utilisées à l'é-chelle internationale. Mais, une trentaine seulement(23 de grandes cultures et une dizaine d'arbres frui-tiers) sont considérées comme des espèces ciblespour la conservation de leurs patrimoines géné-tiques et pour leur valorisation. Il s'agit de l'orge, leblé dur, le blé tendre, le Maïs, le Soghro, la luzerne,l'avoine, Vesce, Lathyrus, Maïs fourrager, Soghrofourrager, Fève, Pois - chiche, petits pois, lentille,haricots, carotte, navet, aubergine, oignon, chou,fleur local, rosier local, safran, menthe, palmier dat-tier, amandier, prunier, abricotier, olivier, figuier,grenadier, vignes, ainsi que leurs espèces sponta-nées sauvages apparentées. Près de 837 hectaressont couverts par des formations génétiques fores-tières autochtones qui sont répartis sur 137 parcellesclassées en guise de peuplement porte-graine in situ.Il s’agit du pin d'Alep, le pin maritime du Maghreb,le cèdre de l'Atlas, le Cyprès de l'Atlas et le sapin duMaroc; mais à côté de ces ressources génétiquesautochtones, il y a, bien sûr, l'Arganeraie, le chêneliège et le Thuya.

En milieu aquatique, les populations de poissons, parexemple, qui sont aménagées aux fins de la produc-tion alimentaire ou de la reconstitution des stocksnaturels ont tendance à souffrir tôt ou tard de consan-guinité et de la dérive et pollution génétique qui seproduisent lorsque la sélection initiale de stocks dereproducteurs dans une écloserie n'est pas représenta-tive de toute la variabilité génétique disponible enmilieu naturel. Lorsque ces stocks de géniteur sontsur-utilisés en tant que reproducteurs, la consanguini-té qui en résulte érode encore plus la valeur adaptati-ve. Les effets de cette "contraction du stock de "repro-ducteurs" en pisciculture et en élevage extensif dansl'océan sont progressifs mais dévastateurs et ils sontparticulièrement difficiles à évaluer dans les program-mes de reconstitution des stocks qui libèrent en milieunaturel des nombres considérables d'alevins produitsen écloseries.

Il est primordial, donc, que la conservation des res-sources génétiques aussi bien terrestres qu’aquatiquessoit considérée comme un dispositif national straté-gique et prioritaire. Les moyens sont divers (banquesde graines, banques de sperme, cryoconservation,amélioration des races, etc.) et il importe que cesdiverses approches soient explorées et/ou exploitéespour améliorer la viabilité de notre patrimoine vivant.

Conserver et utliser de façon durable, c’est aussipréserver contre les sources de pollution génétiqueet les nuisances provenant d’autres milieux et d’au-tres pays. En effet, l'introduction d'espèces exo-tiques sans contrôle et sans quarantaine peut êtreconsidéré non seulement comme une mesure, maiscomme une approche et une orientation susceptiblesde contribuer à la protection des ressources nationa-les surtout face à l’engouement et la ruée vers l'im-portation de races animales et végétales allochtonesimportées pour leurs prolificité, leur grande produc-tivité et, donc, pour leurs particularités lucratives. Ilimporte donc d'élaborer des programmes de contrô-le et de l’évaluation de l’impact de toutes les espè-ces exotiques importées et le risque qu'elles pour-raient engendrer pour les races, les variétés, lesespèces et les écosystèmes indigènes, mais, aussipour leur risque de nocivité vis à vis de l'environne-ment et de santé humaine. En effet, si l'introductionau Maroc d'espèces exotiques date de 1929(Ooencyrtus kuwanae et Ageniaspis citricol, etc.) aété plus ou moins bénéfique pour lutter contre desravageurs du chêne liège et des agrumes; les désast-res causés par les introductions dans différentesrégions du monde incite à une plus grande vigilanceet la prise de mesures de contrôle et de surveillancede l'entrée d'éventuels ravageurs dans les denrées

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ARTICLE 8: CONSERVATION IN SITU

Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu'ilconviendra:g - Met en place ou maintient des moyens pour réglementer, gérer oumaîtriser les risques associés à l'utilisation et la libération d'organis-mes vivants et modifiés résultant de la biotechnologie qui risquentd'avoir sur l'environnement des impacts défavorables qui pourraientinfluer sur la conservation et l'utilisation durable de la diversité biolo -gique, compte tenu également des risques pour la santé humaine;h - empêche d'introduire, contrôle ou éradique les espèces exotiquesqui menacent des écosystèmes, des habitats ou des espèces;

ARTICLE 19: GESTION DE LA BIOTECHNOLOGIE ET REPARTITIONDE SES AVANTAGES

3- les parties examinent s'il convient de prendre des mesures (…)définissant les procédures appropriées dans le domaine de transfert,de la manutention et de l'utilisation en toute sécurité de tout organis-me vivant modifié (…);

CDB

Page 82: Stratégie nationale - FAO

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alimentaires, le bois importé, des animaux domesti-quées d'élevage, sans oublier, les formes modifiéesgénétiquement.

En milieu marin ces introductions peuvent être dés-astreuses pour les populations et les peuplementsautochtones. En effet, non loin de nos côtes, l'alguetueuse Caulerpa taxifolia continue toujours degagner du terrain et d'étouffer les espèces animaleset végétales locales pour les supplanter.

Les introductions, sans études d'impact, par exem-ple, des coquilles saint Jacques japonaises(Tarfaya), des huîtres (Dakhla), etc. pourraient s'a-vérer lourdes de conséquences sur les plans écolo-gique et biodiversitaire.

Dans les eaux continentales, si l'introduction d'espè-ces exotiques (carpes chinoises en particulier) dansles retenues de barrages, semble avoir donné desrésultats intéressants dans l’effort de la lutte contrel'eutrophisation et dans la valorisation de ces rete-nues (production de poissons pour la consommationet la pêche sportive), cela n'empêche qu'une retenuede barrage est elle même un milieu artificiel et toutesles précautions doivent, par contre, être prises pourd'éventuelles introductions dans des milieux naturels.

IV-C.1.5 - L’AQUACULTURE

Il est évident que cette approche et cet instrumentde conservation ne concerne que les milieux

aquatiques, plus le marin que le continental.

C’est un instrument stratégique pour un pays aussimaritime que le Maroc. Il est d’autant plus important

que, d’une part, l’essentiel des espèces aquatiquescontinentales sont plus ou moins gravement menacéeset, d’autre part, la pression sur les ressources halieu-tiques est telle qu’il faut recourire à des mesures pré-ventives.

L’aquaculture est justement une activité qui peut êtreavantageusement utilisée comme moyen de préven-tion; mais aussi comme paramètre d’incitation et dedéveloppement socio-économique. Elle n'a pratique-ment que des avantages dont :

- l'approvisionnement en protéines d'origine animalqui contribuent à améliorer la nutrition et la santé;

- la création de revenus et d'emplois;- la diversification de la production primaire;- l'augmentation des recettes en devises grâce à l'ex-

por-tation de produits à valeur élevée;- la compensation du faible taux de croissance des

pêches de capture; le repeuplement des eaux côtièrespar des organismes en provenance d'écloseries;

- la prévention et la réduction de la pollution aquatiquedans la mesure où elle ne peut être basée qu'en eau debonne qualité;

- l'élevage de mollusques et d'algues peut, dans cer-tains cas, lutter contre l'eutrophisation et, inverse-ment, des zones comportant des eaux oligotrophespeuvent être améliorées par les éléments nutritifset les déchets organiques en provenance desinstal-lations aquacoles.

Quant à ses inconvénients, par contre, elles sont limi-tés pratiquement à des risques de pollution de l'envi-ronnement par les produits utilisés ou produits parcette aquaculture (fertilisants, aliments, excréments,antibiotiques, antifoulings, etc.).

Le développement de l’aquaculture est également unepriorité parce que nos ressources aquatiques sont plei-nement exploitées et qu'il faudrait, d’une part, trouverd'autres alternatives pour s'assurer l'approvisionne-ment en protéines animales d'origine aquatique et,aussi, pour assurer la pérennité des espèces.Actuellement, la production ne dépasse souvent pas1% de la production nationale totale, pourtant, leMaroc dispose de nombreux sites (lagunes, estuaires,retenues de barrages, lacs intérieures, cours d'eau, etc.)où des activités aquacoles peuvent être pratiquées. Del'ensemble de ces sites potentiels, très peu sont exploi-tés (lagunes de Oualidia, lagune de Nador, etc.).

L'aquaculture constitue également une approche lar-gement utilisée dans le monde pour assister artifi-ciellement et sauver, de l'extinction, des espèces

Crustacés, mollusques ou arbres, certaines de ces espèces, importées pour leurvaleur lucrative, finiront peut être par supplanter leurs homolgues autochtones

Page 83: Stratégie nationale - FAO

menacées ou en voie de disparition. Actuellement,l'aquaculture ou, plus précisément, la mariculturepermet d'assurer une importante production de res-sources halieutiques (19 millions de tonnes sur 110millions de tonnes produites environ en 1994, soitprès de 17% de la production totale en ressourceshalieutiques). Pour certains pays comme la chine, laproduction aquacole constitue l'essentiel de touteleur production en ressources aquacoles.

L'importance de l’instrument aquacole dans ledomaine de la sécurité alimentaire et comme moyenpour la protection de l'environnement marin et de sadiversité biologique en a fait une priorité de la FAO(Organisation des Nations Unies pourl'Alimentation et l'Agriculture), de la Conventionsur la Diversité Biologique, de la Conférence deCOFI, de la déclaration de Kyoto et bien d'autresconventions et organismes internationaux. Pourtant,malgré, l'importance accordée à cette aquaculturesur les plans socio-économique et environnemental,les activités aquacoles restent focalisées sur unnombre réduit d'espèces, très largement dominées,quantitativement, par les poissons (68%), puis lesmollusques (25%) et les crustacés (7%).

Au Maroc, les espèces pour lesquelles l'aquaculturepeut être considérée comme maîtrisée et pratiquéesont le loup et la daurade (pour les poissons), l'huît-re et la palourde (pour les mollusques) et la crevettejaponaise (pour les crustacés); une diversité extrême-ment limitée, qualitativement, compte tenu des gran-des richesses biologiques marines de notre pays et,quantitativement, puisque la production ne dépassesouvent pas le 1% de la production nationale totale.Pourtant, le Maroc ne manque pas d'atouts et d'avan-tages naturels (la longueur des côtes marocaines et dela diversité de ses caractéristiques environnementa-les, un faible marnage, etc.) pour séduire les promo-teurs nationaux et étrangers et les inciter à investirdans un domaine aussi intéressant et aussi peu déve-loppé dans notre pays que l’aquaculture.

Trois principaux axes pourraient être privilégiésdans cet objectif :

DIAGNOSTIC DU POTENTIEL AQUACOLEDES EAUX ET DES ESPECES

MAROCAINES

Toute action stratégique et toute gestion intégréedans le domaine de l'aquaculture ne peuvent êtreefficientes que si elles sont basées sur des donnéesrécentes, suffisantes et fiables. Aussi, il faut, pourchaque activité aquacole disposer de données sur :

a - la physico-chimie des milieux récepteurs;b - leur caractéristiques biotiques; c - les données socio-économiques et culturelles;d - les mécanismes juridiques et institutionnels

nationaux, régionaux et locaux etc. et répondre,avec précision, à la question “quel site pourquelle espèce?”.

Mais, avant tout, il faut connaître avec précision lespotentialités des eaux marocaines, en particulier leslagunes, les estuaires, les baies et les calanques, leszones basses en bordure de mer, sans oublier l'Offschore où l'aquaculture pourrait être pratiquée.

Il importe également, dans cette orientation, demener des études biologiques, pour connaître laliste des espèces qui se prêtent le mieux à des acti-vités aquacoles, les potentialités et les performancesde ces espèces, ainsi que les sites les mieux adaptésà chacune des espèces.

DEVELOPPER L’AQUACULTURE DEPRODUCTION

Au Maroc, l'aquaculture produit annuellementmoins de 2000 tonnes; production dominée par deuxpoissons (loup et daurade) en milieu marin et prin-cipalement la truite et les carpes dans les eaux dou-ces. La conchyliculture (élevage des mollusques)est pratiquement limitée à la vénériculture (palour-de) et l'ostréiculture (huîtres). Alors que l'algocultu-re, la coralliculture, la crevetticulture, la carcino-culture (crustacés) ne sont pour la majorité qu’à desstades d’expérimentation. Le développement de l’a-quaculture de production permettrait de diversifierla production aquacole, la diminution de la pressionde prise sur certaines espèces classiques, résoudrede grands problèmes socio-économiques locaux etrégionaux, valoriser nombreux sites et nombreuseszones humides nationales et contribuer au dévelop-pement de certaines régions du pays sur les planséconomique et social.

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Exemples d’activitésaquacoles dans

les eaux marocaines

Page 84: Stratégie nationale - FAO

PROMOTION DE L’AQUACULTURE DEREPEUPLEMENT (OU DE SOUTIEN)

L'aquaculture de soutien ou "aquaculture de repeu-plement" est une activité aquacole qui vise plus oumoins urgente qu'il faut mener pour réhabiliter uneespèce ou/et un écosystème réellement menacés.Dans ce sens, un certain nombre d'espèces marineset dulcicoles est plus ou moins gravement menacésur nos côtes, dans les zones humides ou dans leseaux intérieures et pour lequel des mesures urgentesde multiplication assistée sont à prendre en considé-ration pour pouvoir le soustraire à l'extinction.

Le corail rouge, les posidonies, les aloses, lesanguilles, les palourdes, les barbeaux endémiques,les tilapies, etc. sont parmi de nombreuses espèceslistées dans l’Etude Nationale sur la Biodiversité (etautres études sectorielles) très menacées. Pour cesespèces, il urge de mener des actions aquacolespour reconstituer les stocks ou en repeupler lesmilieux. Il est évident que, pour certaines espèces,en particulier les amphihalines migratrices (alose,anguilles, etc), il est moins évident de parler d’a-quaculture dans la mesure où une partie de leurscycles de développement se fait dans des conditionsdifficiles à reconstituer artificiellement; cependant,et dans ces cas le terme aquaculture peut désigner“lassistance” de ces espèces à mener une partie deleurs cycles dans les meilleures conditions.

PROMOTION DE L’AQUACULTUREPREVENTIVE

L'aquaculture préventive est souvent préconiséepour maîtriser l'élevage de certaines espèces qui,actuellement exploitées, pourraient, éventuellement,avoir des difficultés d'existence. Il s’agit de menerdes recherches scientifiques dans le domaine de l'a-quaculture relative à des espèces exploitées, soumi-ses à une quelconque pollution, dont les populationssont vulnérables et qui pourraient, dans le futur, êtremenacées. A titre d'exemple, le corail rouge étaitdans le temps relativement abondant se rencontrantà moins de 15 mètres de profondeur; actuellementc’est à plus de 80 mètres qu’on peut le récolter. Il esttrès menacé et rien ne peut être fait pour le sauver àpart la mise en défens. Or si des recherches avaientété menées et l’élevage maîtrisé, nous serionsactuellement en mesure de mener des actions aqua-coles pour le sauver et reconstituer ses populations.

Et ce qui est valable pour le corail, l’est égalementpour toutes les espèces menacées des eaux douces,

pour les nacres, les posidonies, etc. un grand nomb-re d’espèces dont certaines sont devenues très rares,alors que d’autres ont disparu. Toutes ces espècesont un rôle essentiel à jouer dans leurs milieuxrespectifs et la disparition de l’une d’entre elles cau-serait certainement des dégâts écologiques irrémé-diables dont on ne peut évaluer l'ampleur.

L'aquaculture préventive devrait également concer-ner des espèces prédatrices ou parasites qui, de partleurs actions nuisibles vis à vis des ressourceshalieutiques, pourraient avoir un impact socio-éco-nomique négatif sur les populations (exploitants etutilisateurs). Des études approfondies de ces espèceset des élevages devraient permettre de connaître,avec précision, leurs cycles de développement, leursfaiblesses et, par conséquent, les moyens appropriéspour lutter contre leurs nuisances.

IV-C.2- INSTRUMENTS SCIENTIFIQUES

IV-C.2.1- RECHERCHE CIBLEE ETPERFORMANTE

Le domaine de la biodiversité, bien qu'il comportecertains aspects classiques de la biologie et de l'é-

cologie, peut être considéré, dans sa philosophiemoderne et dans sa perception de l'espèce et de sonenvironnement, comme un domaine relativementrécent, auquel il faut donner une attention particulièrepour pouvoir être mieux compris et, donc, mieux géré,surtout qu'il comporte toutes les composantes vitalespour notre existence (espèces, écosystèmes, ressour-ces génétiques, environnement, etc.) et pour toutdéveloppement socio-économique.

L'Etude Nationale sur la Biodiversité, l'Etude sur lesAires Protégées ainsi que de nombreux travaux secto-riels ont fourni, certes, une quantité inestimable d'in-formations sur la biodiversité marocaine; mais, lamajorité de ces études ne constitue qu'une approchemacroscopique de l'un ou l'autre élément de cette bio-

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ARTICLE 12: RECHERCHE ET FORMATION

Les parties contractantes, tenant compte des besoins particuliers dupays en développement :

b-favorisent et encouragent la recherche qui contribue à conserver ladiversité biologique et ses éléments constitutifs et en assurer l'utilisa-tion durable, en particulier dans les pays en développement en seconformant entre autres aux décisions de la Conférence des Partiesfaisant suite aux recommandations de l'organe subsidaire chargé defournir des avis scientifiques, techniques et technologiques;

c- Conformément aux dispositions des articles 16, 18 et 20, encoura-geant l'exploitation des progrès de la recherche scientifique sur ladiversité biologique pour mettre au point des méthodes de conserva-tion et d'utilisation durable des ressources biologiques, et coopèrent àcet effet.

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Page 85: Stratégie nationale - FAO

diversité et la majorité ne permet pas, non plus, d'avoirdes données directement utilisables pour la conserva-tion et l'utilisation durable de cette biodiversité. Eneffet, si pour de nombreux groupes systématiques il ya une quasi-absence de recherches et de données, et side nombreux milieux restent à explorer, en particuliermarins, la plupart des recherches récentes ont un carac-tère "fondamental" (systématique, typologique, etc.).Ces derniers ne permettent donc pas de mettre enrelief, des problématiques qu'encourt cette biodiversitéou de donner des précisions (dynamique, productivité,etc.) permettant de comprendre la fonction de chacundes éléments de cette biodiversité. Il reste alors, unegrande lacune relative au fonctionnement de la biodi-versité, avec ses peuplements et ses populations, ainsique son rôle dans l'équilibre des écosystèmes naturelsdont toutes les formes de vie, y compris celle de l'espè-ce humaine, restent étroitement tributaires.

C'est cette méconnaissance des ces éléments fondamen-taux de la biodiversité qui a incité les instances nationa-les et internationales, pour se manifester dans le but delever ces incertitudes et pour donner une plus grandechance de succès aux projets de protection prévus dansdes stratégies de conservations "la Conservation in situ"ou "Conservation écosystémique".

Les informations scientifiques sur les formes endé-miques sont encore plus rares, se limitant pratiquementaux seuls noms de ces espèces, ceux de leurs descrip-teurs, les dates de leurs descriptions et les lieux de leursdécouvertes. Quant aux espèces menacées, on les clas-se ainsi parce qu'elles n'ont pas été signalées, pour uneraison ou pour une autre, pendant une certaine pério-de donnée ou parce que lors d'un recensement un cer-tain pourcentage de leurs effectifs n'y est plus; cepen-dant, les données les concernant sont très limitées.

Même pour les espèces les plus exploitées, en parti-culier marines, on manque cruellement de donnéesrelatives à la dynamique de population, de migration,de variabilité génétique, etc. qui sont toutes des infor-mations aussi importantes les unes que les autres pourdes stratégies harmonieuses, fiables et efficientes.

La question qui s'impose alors c'est "Commentgérer efficacement Ce patrimoine vivant avec sipeu d'informations ?". Il est, certes, plus sage decommencer avec ce dont on dispose, mais, il estprioritaire de chercher à en savoir plus aussi biensur l'état de la biodiversité elle même (recherchefondamentale) que sur les technologies nouvellespour améliorer la viabilité de la biodiversitéet la nôtre (recherche appliquée).

L’Etude Nationale sur la Biodiversité" et celle des"Aires Protégées", entre autres, ont permis, certes,d'inventorier un très grand nombre d'espèces anima-les, végétales et microbiennes et de préciser les statutsd'un certain nombre d'écosystèmes marocains; mais,d'autres travaux bibliographiques, de laboratoire et deterrain, sur des groupes peu étudiés et dans des régionspeu explorées, permettraient très certainement demieux connaître notre patrimoine biodiversitaire etavoir plus de données pour pouvoir mieux le gérer.

Dans la perspective d'avoir plus de précisions sur lesinteractions entre différentes composantes de la bio-diversité, il s'impose de poursuivre ce travail d'éva-luation. Mais, si la première étape de l'évaluationréalisée principalement dans les cadres de l'Etude surles Aires Protégées et l'Etude Nationale sur laBiodiversité", consistait à chercher les informationsde base pour une meilleure compréhension et unepremière approche gestionnaire de la diversité biolo-gique, il est, fondamental d'établir des programmesanalytiques et de surveillance de l'évolution des indi-cateurs de cette biodiversité pour en connaître lestendances. Ceci permet d’ajuster, chaque fois quenécessaire, les mesures gestionnaires et conservatri-ces de ses composantes.

Pour le domaine marin et côtier, la situation estmoins évidente car le Maroc, depuis 1982, a héritéde la gestion et la conservation des ressources mari-nes se trouvant dans les 200 miles marins de sa ZoneEconomique Exlusive (ZEE). Le nombre de scienti-fiques nationaux extremement limité, l’informationreste trop insuffisante pour une planification effi-ciente de la préservation des ressources biologiquesmarines nationales.

Une attention particulière dans l'élaboration des pro-grammes de recherche scientifique devrait êtreaccordée à :

- l'actualisation des informations sur les espècesendémiques puis les espèces menacées, (répartitiongéographique, densité, etc.) et, aussi, à certains aut-res aspects de leur écologie, en particulier la dyna-mique de leurs populations, les interactions avecles divers paramètres de leurs environnements,ainsi que sur les possibilités d'une éventuelle repro-duction assistée et un éventuel repeuplement deleurs habitats. La priorité parmi ces espèces endé-miques (puis menacées) devrait être donnée auxformes les moins abondantes, les plus vulnérablesainsi que celles dotées d'un intérêt socio-écono-mique ou écologique et qui sont exploitées;

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- l’élaboration de vastes programmes de recher-che, pluridisciplinaires et multisectoriels sur labiologie des différentes essences, des différen-tes ressources halieutiques, etc., leurs exigen-ces écologiques, leurs dynamiques, les impactsdes diverses activités anthropiques, les impactsspécifiques des produits chimiques;mais, surtout;

- mener des études précises sur les espèces nuisi-bles (espèces ravageuses et pathogènes) quidétruisent les principales sources de nourritures,qui ruinent les forêts, les parcours et les espècesaquacoles.

Il s'agit, entre autres, du criquet pèlerin, des tordeu-ses, des processionnaires, des xylophages, des para-sites des poissons et des crustacés, etc. qui consti-tuent de véritables hantises pour les agriculteurs, lesaquaculteurs et les forestiers et de véritables fléaux.Ces ravageurs et ces parasites constituent souventun facteur biotique limitant pour la production agro-sylvatique, pastorale et aquacole ainsi que pour ledéveloppement socio-économique (près du 1/3 de laproduction agricole mondiale est perdue chaqueannée à cause des ravageurs).

Mais, il ne faut pas négliger, non plus, de nombreuxvecteurs de maladies chez les animaux et chezl'Homme, dont la bilharziose, la gale, les myiases, letyphus, les dermatoses, etc.; ainsi que des araignéeset, surtout des scorpions dont, les piqûres, parfoismortelles, causent chaque année des dizaines demilliers de victimes. Les serpents constituent égale-ment une hantise, là où elles abondent, pour lespopulations.

A côté des ravageurs, animaux, on dénombre pasmoins de 578 espèces de plantes nuisibles, particu-lièrement des "mauvaises herbes" qui nuisent auxproductions des cultures et de l'écosystème sylvo-pastoral.

Des programmes de recherche sur les écosystèmessylvo-pastoraux, agricoles, marins et des zoneshumides devraient, en principe, fournir des préci-sions sur une autre importante composante de labiodiversité terrestre nationale, à savoir les espècescultivées et domestiquées et des espèces sauvagesapparentées. C'est une composante si décisive dansnotre stratégie socio-économique, qu'elle devraitprendre la place qu'elle mérite dans la politiquenationale de la recherche scientifique et dans la stra-tégie nationale sur la conservation dela biodiversité.

IV-C.2.2- COMPETENCES HUMAINESSUFFISANTES ET SPECIALISEES

L'une des principales lacunes évoquées dans pra-tiquement tous les rapports relatifs à la gestion

de l'environnement et des ressources biologiques,c'est l'insuffisance des compétences nationales et despécialistes en matière de biodiversité et de laconservation de cette dernière. A titre d'exemple, etpour ne parler que de l'un des domaines prioritaires,en l'occurrence celui des forêts, nous reprenons laphrase mise en relief dans le Programme ForestierNational qui cite: "100 chercheurs, c'est peu euégard à la grande étendue de l'espace, à ses diversi-tés multiples et à ses contraintes spécifiques". Cenombre correspond, environ, à 10 000 à 20 000 hapar ingénieur, alors que les normes internationalessont respectivement de 3000 à 6000 ha. Cette cita-tion pourrait être appliquée, avec peut être plus d'a-cuité, aux autres domaines prioritaires dont celuides invertébrés terrestres où le nombre de spécialis-tes est extrêmement réduit pour plus de 15 000 taxa

identifiées jusqu'à présent (dont plus de 2200 d'ent-re eux sont endémiques et sur les quelles rien n'estpratiquement connu).

La situation dans le domaine marin n'est guèremeilleur, puisque, à l'exception des équipes de l'InstitutNational de Recherche Halieutiques qui sont organisésautour des quelques espèces d'intérêt socio-écono-mique et de certains milieux d'intérêt aquacole, onrecèle très peu de compétences nationales en matièrede biodiversité marine eu égard à l'importance de sonespace maritime et la richesse de ses ressources consi-dérables, mais, surtout, l'ampleur des problèmes qu'en-court la biodiversité marine, côtière et des zones humi-des dans notre pays.

Pour les zones humides, si le nombre de spécialistes estassez important, on manque toujours de spécialistes enconservation, gestion, restauration, réhabilitation, et decertains systématiciens spécialisés.

Cataloguer toutes les potentialités humaines suscep-tibles de contribuer à la conservation de la biodiver-sité marine est donc un premier pas à franchir.

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ARTICLE 12: RECHERCHE ET FORMATION

Les parties contractantes, tenant compte des besoins particuliers du pays endéveloppement:

a- Mettent en place et poursuivent des programmes d'éducation et de formationscientifiques et techniques pour identifier et conserver la diversité biologique etses éléments constitutifs et en assurer l'utilisation durable, et apportent un appuià l'éducation et à la formation répondant aux besoins particuliers des pays endéveloppement.

CDB

Page 87: Stratégie nationale - FAO

Se basant sur cette évaluation, sur les résultats del'Etude Nationale sur la Biodiversité, ceux del'Etude des Aires Protégées, des stratégies établiespar divers départements gérant ou s'intéressant auxdifférents domaines de la biodiversité terrestre, etsur les autres études mettant en évidence les problè-mes encourus par la biodiversité marocaine sous sesdifférents aspects, il est possible de déterminer avecprécision les besoins pour les quels des formationssont nécessaires et le nombre de scientifiques ettechniciens qu'il est nécessaire de former pourrépondre à ces besoins.

Connaissant les besoins en moyens humains, leslacunes en matière de connaissances en biodiversiténationale et le potentiel national en matière de for-mateurs; il est possible d'organiser et d'autoriser parles différents départements compétents (Ministèrede l'Enseignements supérieur, Ministère del'Agriculture, etc.) des formations doctorales visantle "ravitaillement" et le renforcement du secteur dela recherche scientifique biodiversitaire en moyenshumains spécialisés. Ces formations pourraient éga-lement être organisées dans le cadre de coopérationentre le Maroc et d'autres pays avancés dans cedomaine.

Cependant, en moyens humains, le Maroc a besoinégalement de techniciens spécialisés dont le rôle esttout aussi déterminant que celui des scientifiques.C'est ainsi que le soutien au scientifique, l'animationde rencontres de sensibilisation, l'éducation desfutures générations en matière de conservation dedivers écosystèmes, le contrôle aussi bien sur le ter-rain que transfrontalier, la verbalisation, etc. suggè-rent un personnel "formateur" qualifié, compétent,connaisseur en biodiversité nationale, expérimentéet maîtrisant, d'une part, les principes de la commu-nication et, d'autre part, de la conservation, de l'uti-lisation durable et de la Convention sur laBiodiversité en général. Cela suggère également desprogrammes de formation hautement spécifiques etde grande qualité.

IV-C.2.3- INFORMATION SCIENTIFIQUEACCESSIBLE ET UTILISABLE

L'organisation et la gestion de l'information est labase de toute recherche scientifique efficiente

et fiable pouvant être valorisée dans des program-mes de conservation et d'utilisation durable.

A l'échelle nationale, pratiquement chaque départe-ment dispose de son propre stock d'informations

(bases de données, banques de données, collectionsscientifiques, etc.); un ensemble, donc, d'informa-tions sectorielles dont les contenus pourraient êtrecapitalisés pour la constitution d'une base de donnéenationale sur la biodiversité, base susceptible deprofiter à tous les utilisateurs et qui, de plus, aideraitet faciliterait la réalisation d'actions de sauvegarde,de protection et de conservation d'espèces et d'espa-ces plus ou moins gravement menacés. En effet, leDépartement des Eaux et Forêts a, durant desdécennies, compilé des statistiques et des donnéessur les milieux forestières et sur la biodiversiténationale.

Le Département chargé de l'Environnement, mal-gré sa relative jouvence, a commandité de nom-breuses études stratégiques sur l'environnementdont l'Etude Nationale sur la Biodiversité. leDépartement de l'Agriculture a, à son actif, d'ines-timables renseignements sur la biodiversité agrico-le, sur les espèces cultivées et les races amélioréesélevées. Le Département chargé de la RechercheScientifique empile, depuis les années 20, de nom-breuses études sur les écosystèmes naturels maro-cains et leur écologie. Les données sur différentescomposantes de la biodiversité marocaine, bienque lacunaires, sont donc nombreuses et complé-mentaires, mais devraient être mises en commun,gérées et capitalisées pour le grand intérêt de labiodiversité nationale, sa conservationet son utilisation durable.

Dans le cadre de l'Etude Nationale sur laBiodiversité, une base de données "BIODIV" a étéégalement réalisée; cependant, nombreux facteursont fait que cette base de données n'ait pu être ali-mentée, même pas par les informations de basecompilées par l'Etude Nationale sur la Biodiversité.Néanmoins, c'est une base de données qui pourraitêtre hissée au rang de "Base de Données Nationalesur la Biodiversité" (BDNB), mise à la dispositiondes différents utilisateurs, complétée et alimentéepar différents départements concernés.

Actuellement, un autre instrument d’information surla biodiversité est en cours d’élaboration (phasefinale) au sein du Secrétariat d’Etat àl’Environnement. Il s’agit du CHM, le Clearing-House Mechanism, correspondant à une base dedonnées sur la biodiversité. C’est une base de don-nées où sont stockées, classées et hierarchisées, tou-tes les données relatives à la biodiversité marocaine;des données sur les espèces, les ressources; mais,aussi, divers rapports stratégiques élaborés dans lecadre de la Convention sur la Diversité Biologique.

92

Page 88: Stratégie nationale - FAO

IV-C.3 - INSTRUMENTS DE SENSIBILISA-TION IEC (INFORMATION-EDUCATION-

COMMUNICATION)

IV-C.3.1- PROGRAMMES SPECIFIQUESPOUR DES POPULATIONS-CIBLES

La sensibilisation est une composante essentielledans toute stratégie relative à la protection des res-

sources biologiques vivantes. En effet, la Biodiversitéest un concept nouveau; nouveau par sa conception,nouveau par sa perception des éléments vivants de lanature et nouveau par ses approches de leur conserva-tion. Il est tout a fait logique à ce qu'il soit accompa-gné, dans son exercice, de programmes d'informa-tions, d'explications, de vulgarisations, etc. Ce sont desprogrammes d'une importance vitale au le Maroc dansla mesure où, le niveau d’analphabétisme, de plus de50%, ne permet pas à la moitié donc de la populationune assimilation facile de ces nouveaux . D’autre part,la plus grande partie des ressources biologiques (forêts,agro-systèmes, hydro-systèmes, ressources phytogé-nétiques et zoogénétiques, zones humides, ressour-ces halieutiques, etc.) se trouve entre les mains et àla portée de populations locales rurales et consti-tuant l’essentiel de leurs moyens de subsistance.

Même pour les plus instruits et les plus avisés (scienti-fiques, gestionnaires, animateurs, sensibilisateurs, déci-deurs, etc.), la Convention sur la Diversité Biologique,dans sa philosophie, préconise une nouvelle façon devoir les espèces et les espaces, de nouvelles approchesd'utilisation et, surtout, de nouvelles recettes de gestion.Une contrainte imposant des programmes de sensi-

bilisation est que, chaque élément de la biodiversitéest le centre d'intérêt d'un certain nombre d'utilisa-teurs. Pour la forêt, par exemple, même si celle ci relè-ve, pour sa gestion, du département des Eaux et Forêts,les acteurs sont nombreux, avec des intérêts souventantagonistes: les usagers correspondant aux popula-tions locales qui ont un droit d'usage pour prélever cedont elles ont besoin, les communes locales qui ontdroit à une partie des recettes conformément à la loi,les industriels exploitants et entrepreneurs, les promo-teurs touristiques ou immobiliers, etc. Il en découleque pour une seule ressource, voir une seule espèce, lesintérêts et les intervenants sont multiples et, pourconserver cette ressource, il faut une concertation, unecoordination et le concourt des différents intervenantspublics et privés. Et ce qui est valable pour la forêt l'estaussi pour l'agriculture, la pêche maritime, les zoneshumides, etc. Il s'impose alors l’élaboration de pro-grammes d'information / sensibilisation "taillés surmesure" pour chacune de ces populations-cibles.

Pour les zones humides, le problème se pose avecencore plus d’acuité dans la mesure où :- ce sont des milieux d’une grande vulnérabilité;- ce sont souvent des milieux loin des zones urbai-

nes, donc de l’administration et du contrôle;- c’est le gagne-pain d’un grand nombre de

populations rurales souvent démunies;- chaque année, ces zones reçoivent un patrimoine bio-

logique d’intérêt international constitué par desoiseaux migrateurs. La conservation de ces zones nepeut se faire, donc, qu’à travers ces populations utili-satrices rurales et à travers leur participation et, pourcelà, il faut qu’elles soient informées et sensibilisées.

IV-C.3.2- PROGRAMMESD’EDUCATION ADAPTES AUX

CONDITIONS LOCALES

Si la sensibilisation d'une population est une sorted'invitation à l'adhésion à une cause donnée (ici

la conservation et l'utilisation durable de la biodiver-sité), l'éducation vise l'ancrage de ses principes dans laculture de cette population et dans celle de ses généra-

tions futures. L'importance desproblèmes est actuellementtelle que, outre les program-mes de sensibilisation quidevraient être conçus pourchaque catégorie de popula-tion, il est capital d'enracinerles notions de la lutte contre ladégradation des forêts, dessols, des ressources génétiques

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ARTICLE 13: EDUCATION ET

SENSIBILISATION DU PUBLIC

Les parties contractantes :

a- favorisent et encouragent une prise de conscience del'importance de la conservation de la diversité biologiqueet des mesures nécessaires à cet effet et en assurent la pro-motion par les médias, ainsi que la prise en compte de cesquestions dans les programmes d'enseignement.

b- coopèrent, selon qu'il conviendra, avec d'autres états etdes organisations internationales, pour mettre au point desprogrammes d'éducation et de sensibilisation du publicconcernant la conservation et l'utilisation durable de ladiversité biologique

CDB

Exemples d’activités éducativeset de sensibilisation pour diver-

ses populations-cibles

Page 89: Stratégie nationale - FAO

menacées, de la protection des ressources halieutiques,des ressources en eau, du patrimoine et héritage natu-rels, etc. dans le savoir et l'acquis des générations futu-res. Ceci pourrait se réaliser par l'intégration de cesnotions dans les systèmes éducatifs scolaires, parasco-laires, universitaires, etc.

Cependant, un programme éducatif, scolaire ou uni-versitaire, ne pourrait être efficient que s’il tiennecompte aussi bien du niveau de l’instruction de lapopulation-cible que du cadre local. Il est, en effet,peu utile, par exemple, de proposer un programmeéducatif, même bien élaboré et financé, sur l’éco-système marin, pour des élèves vivant dans unemontagne ou prédominent des forêts.

IV-C.3.3- STRUCTURES ET MOYENS DE SENSIBILISATION /

EDUCATION ADEQUATS

Informer les usagers de l’importance de la biodi-versité est, certes, une étape importante pour une

approche participative visant l’adhésion des popula-tions locales à la conception et la réalisation desprogrammes de conservation et d’utilisation durablede la biodiversité. Cependant, les différences deniveaux d’instruction et d’assimilisation des problè-mes, la dispersion spatiale de ces populations, lesdifférences d’intérêt, l’insuffisance des moyensdisponibles pour la mise en place des programmesde sensibilisation etc. font que ces programmes nepeuvent permettre l’atteinte de leurs objectifs que siles structures existantes (nombre d’ONGs, centreséducatifs, moyens pédagogiques, etc.) sont renfor-cés. Faciliter et encourager la création davantaged’organisations non gouvernementales spécialiséesdans l’environnement pour encadrer les populationslocales, assurer la formation continue et l’encadre-ment de ces ONGs, multiplier les centres éducatifs,au moins à l’échelle de la région, si non dans cha-cune des provinces, équiper ces centres par des

moyens didactiques et pédagogiques, concevoir etproduire des dépliants ou brochures relatifs à chacu-ne des principales composantes de notre biodiversi-té, etc. sont certaines des actions à entreprendredans le sens d’un reonforcement des moyenslocaux, régionaux et nationaux, permettant demieux informer, pour mieux sensibiliser et, parconséquent, pour mieux intégrer les populationslocales dans les processus de conservation et d’uti-lisation durable de la biodiversité nationale.

Le renforcement des compétences nationales et la for-mation d'un personnel suffisant qualifié aussi biendans les administrations (centrales, régionales et loca-les) concernées que sur le terrain (sensibilisateurs) estune nécessité vitale et primordiale pour atteindre lesobjectifs de conservation et d'utilisation durable desressources biologiques et des valeurs des zones humi-des nationales.

IV-C.4- INSTRUMENTS ECONOMIQUES

IV-C.4.1- PROJETS ALTERNATIFSINCITATIFS

Rallier les usagers à des causes de conservation,suggère, logiquement, leur intégration dans tou-

tes les étapes de l’élaboration du projet. L’importancede cette approche est d’autant plus vitale quand lesusagers correspondent à des populations riveraines etlocales pour lesquels les prélèvements effectués ausein des espèces animales ou végétales sont générale-ment faits soit dans un but de subsistance, soit encoreà la recherche de recettes et de sources de revenus,facilitant et améliorant leurs conditions d’une vie rura-le très précaire.Mettre à contribution ces populations dans les proces-sus de conservation et d’utilisation durable de la bio-diversité, c’est tout d’abord les mettre à l'abris de cesbesoins soit :1 - Quand l'état de la ressource à conserver le permet,intégrer ces populations, après leur organisation, en tantque partenaires, à part entière, dans la conception desprogrammes de conservation, dans la gestion et la réali-sation de ces derniers et dans l'exploitation rationnelleet l'utilisation durable des ressources à protéger.Autrement dit, responsabiliser ces populations pourleur bien être et celui de la biodiversité;

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Les enfants, les décideurs de demain: l’investissement dans l’éducation

ARTICLE 11: MESURES D'INCITATION

Chaque partie contractante adopte, dans la mesure du possible et selon qu'ilconviendra, des mesures économiquement et socialement rationnelles incitantà conserver et à utiliser durablement les éléments constitutifs de la diversitébiologique.

CDB

Page 90: Stratégie nationale - FAO

2 - Parfois, le degré de dégradation d'un écosystèmeou d'une ressource est tel que s'imposent des mesu-res plus rigoureuses de conservation. Cela a souventdes répercussions socio-économiques négatives surles populations locales; mais, il faut y remédier parla mise en place de projets incitatifs générateurs derecettes. C'est faire en sorte que les populations loca-les qui supportent le coût des mesures de conserva-tion bénéficient de projets de développement enéchange du respect de la réglementation appliquée àces écosystèmes ou ressources à protéger.

IV-C.4.1.a - CULTURE ET ELEVAGEALTERNATIFS

Les pouvoirs publics doivent axer leur stratégie sur larecherche et la promotion d’avtivités alternatives pourminimiser la pression sur les ressources biodivérsitaireset en asuurer leur utilisation durable; et en mobilisant lesmoyens financiers, institutionnels et législatifs encoura-geant ces populations à ne plus détruire la forêt et les ter-res agricoles, à préserver les espèces menacées et endé-miques, à développer les races locales et les ressourcesgénétiques des plantes, etc. Dans ce sens, le secteur privés'impose donc comme un partenaire incontournable avecqui il faut concerter des conditions incitatives lui permet-tant de contribuer avec efficience à la protection, laconservation, la valorisation, le développement et l'utili-sation durables de nos ressources biologiques (contratsd'exploitations de parcelles boisées, reboisées par euxmême pour les besoins énergétiques de populations loca-les, contrats d'aménagements touristiques de la forêt, desentreprises de développement des produits sous utilisés,des stocks de palourdes ou autre espèce à gérer et renta-biliser dans le cadre de coopératives, etc.).

Orienter ce secteur, le développer et l'organiser autourde ressources animales (escargots, abeilles, volaille,bétail, gibier, reptiles d'intérêt pharmaceutique), végi-tales (plantes médicinales, espèces aromatiques, plan-tes ornementales, etc), ou paysagers (itinéraires éco-touristiques, itinéraires éducatifs, randonnées, etc.)serait de nature à: - diminuer la pression de la surex-ploitation sur les essences forestières classiques etleurs diversités biologiques; - valoriser ces ressources;- créer des emplois et des revenus pour de nombreu-ses familles rurales; avoir la confiance des populationset leur adhésion aux programmes de conservation; etc.

IV-C.4.1.b - PRATIQUES TRADITIONNELLES

Pour encourager l'approche participative des popula-tions locales aux projets de conservation, laConvention sur la Diversité Biologique a égalementrelevé, entre autres, l'importance de capitaliser les uti-

lisations traditionnelles et locales dans les processusde conservation et de l'utilisation durable de la biodi-versité. Cette dernière et son usage sont, en effet, trèsancrés dans les traditions sociales au Maroc et, il n'ya pas un seul "Médina" où on ne trouve pas des her-boristes exposant "mille et une" espèces de plantesdesséchées et de nombreuses espèces animales, sur-tout terrestres allant de la petite mouche verte (can-tharide) ou "Debbana Hendiya" jusqu'aux peaux oucornes de grands mammifères en passant par les tor-tues, les serpents, les rongeurs, les grands lézards,etc., presque toutes aussi menacées les unes que lesautres et dont certaines sont même inscrites dans deslistes rouges internationales. C'est dire combien l'uti-lisation de la biodiversité est ancrée dans les pra-tiques traditionnelles médicinales, culinaires, etc ducitoyen marocain. Mais, il y a "pratiques" et "pra-tiques" et, en dehors de nombreux charlatans utili-sant des éléments de la biodiversité dans leurs char-lataneries ou leurs sorcelleries, bien d'autres person-nes sont détenteurs de pratiques, d'informations, deconnaissances, d'expériences et de traditions pouvantêtre capitalisées dans la conservation et l'utilisationdurable de la biodiversité. C'est le cas de la végéta-tion naturelle maraboutique et de sa faune associéeconservée grâce au respect de ces lieux saints où leramassage des espèces, même d'intérêt socio-écono-mique, est généralement interdit. C'est l'exempleaussi, d'une formation végétale à Acacia raddiana,dans la région sud est de Zagora. Les populationsriveraines ont instauré de manière spontanée uneréglementation qui interdit les coupes des branches(50 DH d'amende pour une branche coupée) et desarbres (500 DH pour un arbre coupé).

IV-C.4.2- MESURES FISCALESINCITATIVES

Dans la gestion de toute ressource et de toutpatrimoine communs, faire recours à des règles

d’exploitation, de protection, etc., est toujours denature à optimiser et rationnaliser l’utilisation decette ressource ou ce patrimoine. C’est, en premierlieu, le rôle des textes législatifs; cependant, d’autres

95

Des financements par desmicrocrédits, peuvent per-mettre à des populations

de subvenir à leurs besoinset d’aider à une gestion

rationnelle des ressourcesvivantes

Page 91: Stratégie nationale - FAO

mesures, incitatives ou repressives, nature écono-mique ou fiscale pourraient contribuer à atteindrecet objectif.

La fiscalité est, en effet, un outil d’une grande impor-tance et d’une grande efficacité à mettre à contributionpour limiter la pression sur des ressources à protégerou sur leurs environnements. Ce sont des approchespouvant être utilisées, par exemple, pour des activitésd’exploitation des ressources biologiques (surpêche,surpâturage, surexploitaion des ressources forestières,etc.), des activités de production polluantes (industriel-les ou artisanales), des aménagements urbains et tou-ristiques (créations d’espaces verts, boisements, cons-tructions), etc.. Il s’agit, donc, d’activités anthropiquespouvant avoir un impact sur les écosytèmes, sur lesespèces ou sur la variabilité génétique de ces dernières.

Imposer des écotaxes contre des unités polluantesou, au contraire, alléger les charges fiscales sur lesentreprises valorisant les ressources biologiques ouutilisant des approches “écologiques” rationnellesd’exploitation devrait, comme il a été prouvé dansde nombreux pays, aider à une meilleure prise deconscience de la valeur écologique et socio-écono-mique de la biodiversité et à encourager à une plusgrande utilisation des méthodes protectrices de l’en-vironnement et de la nature.

IV-C.5- INSTRUMENTS FINANCIERS

La conservation in situ ou ex situ, les projets alter-natifs ou incitatifs, la valorisation des ressources

biologiques, les programmes de sensibilisation oud’éducation, la recherche, la formation, etc., nécessi-tent tous des infrastructures, des moyens matériels,des compétences humaines, etc. Tous ces procédésrequièrent des moyens financiers permettant de tra-duire les stratégies, les programmes et les plans d’ac-tions en projets concrets et harmonieux intégrantconservation et utilisation durable et rationnelle dediverses composantes de la biodiversité nationale. Lessources de financement sont diverses :

- le budget de l’état qui devrait être essentiellementconsacré au financement des grands projets struc-turels et organisationnels (formation, éducation,infrastructures, etc.).

- les budgets des collectivités locales qui pourraient êtreinvestis, au moins en partie, dans des opérations deréhabilitation et de restauration, surtout que les bud-gets de certaines de ces collectivités proviennent derecettes de ressources biologiques, entre autres fores-tières. Les financements de ces opérations, constitue-raient, en fait, des investissements permettant à ces

collecvtivités locales de s’assurer des revenus plus oumoins permanents à travers le développement de cesressources pour des fins d’exploitation durable.

- investissements du secteur privé, surtout dans certai-nes opérations de valorisation de la biodiversité(écotourisme, aquaculture, reboisements, élevagesde races locales, etc.). Ces projets, s’ils permettentde créer des emplois, d’augmenter la consommationd’espace et de ressources, etc. favorisent aussi ledéveloppement des espèces, des races et des écosys-tèmes visés dans ces investissements.

- les budgets extérieurs, sous forme de dons ou de cré-dits, devraient, de par leur nature et leur importance,être destinés au financement des “grandes oeuvres”de conservation dont des études de grandes envergu-res, la mise en place de sanctuaires, d’aires protégées,la mise en place d’actions associatives ciblées, etc.

IV-C.6- INSTRUMENTS LEGISLATIFS ETINSTITUTIONNELS

IV-C.6-1- LEGISLATION ACTUALISEE ETTEXTES DISSUASIFS

IV-C.6.1.a - TEXTES DISSUASIFS

Disposer d’un arsenal juridique national actualisépour répondre aux nouveaux besoins de protection

et de conservation des ressources biologiques forestiè-res, agricoles, marines, des zones humides, etc., c’estdisposer d’un instrument qui est actuellement non seu-lement stratégique mais urgent et vital. C’est un dispo-sitif qui est susceptible de contribuer à une meilleureconservation et à une meilleure gestion et utilisationdes espèces et des espaces. En effet, pratiquement tou-tes les études relatives aux ressources biologiquesnationales, aussi bien continentales que marines, sontunanimes sur l'ancienneté d’un grand nombre de texteslégislatifs, sur leur dépassement par l’évolution del’impact des activités anthropiques, sur leur inadéqua-tion et leur incompatibilité avec le contexte actuel, surleur passivité, leur manque d'agressivité et de dissua-sion, sur le manque de textes d'applications, sur lemanque de rigueur dans le contrôle, etc. Certains

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ARTICLE 8: CONSERVATION IN SITU

Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu'ilconviendrac- Réglemente ou gère les ressources biologiques présentant une impor-tance pour la conservation de la diversité biologique à l'intérieur commeà l'extérieur des zones protégées afin d'assurer leur conservation et leurutilisation durable;k- formule ou maintient en vigueur les dispositions législatives et autresdispositions réglementaires nécessaires pour protéger les espèces etpopulations menacées;l-lorsqu'un effet défavorable important sur la diversité biologique a étédéterminé conformément à l'article 7, réglemente ou gère les processuspertinents ainsi que les catégories d'activités;

CDB

Page 92: Stratégie nationale - FAO

de ces textes sont même considérés comme complète-ment dépassés et fortement érodés.

IV-C.6.1.b - TEXTES PREVENTIFS :BIOSECURITE

Si les organismes génétiquement modifiés consti-tuent de nouveaux produits dont les enjeux

socio-économiques, d'une importance capitale, sus-citent des débats à l'échelle planétaire, leur impactécologique sur l'environnement, sur la biodiversitéet sur la santé humaine, reste presque totalementinconnu. En effet, abstraction faite de leur prolifici-té, leur résistance aux maladies, leur plasticité adap-tative à des conditions climatiques rigoureuses, quien font des produits plus rentables et plus compéti-tifs vis-à-vis des formes autochtones dont ils pour-raient induire la disparition et, aussi, hormis lesrisques d'apparitions de formes nouvelles dont on nepeut contrôler d'éventuelles proliféra-tions, on ne connaît aux OGM, prati-quement aucun autre impact négatif.

Cependant, si ces OGM constituent,certes, une avancée notable dans ledomaine de l'agro-alimentaire, il n'endemeure pas moins qu'ils posent denombreuses questions fondamentalesqui nécessitent la recherche de répon-ses appropriées. Aussi, face auxrisques divers qu'ils sont susceptiblesd'induire, la vigilance doit rester demise et des textes réglementaires etjuridiques doivent prémunir le paysd'éventuelles nuisances.

IV-C. 6-2- LEGISLATIONREPONDANT A L’ENGAGEMENT

INTERNATIONAL DU MAROC

Avoir de textes legislatifs actuali-sés, spécifiques, agressifs et effi-

cient est, certes une étape vitale pour laréduction de l’impact des activitésanthropiques nuisibles sur diversescomposantes de la biodiversité natio-nale. Cependant, il est tout aussi pri-mordial de s’armer de textes d’ampleurinternationale, permettant de protégercertains éléments de la biodiversiténationale ayant un intérêt internationalet, en même, temps rester en harmonieavec divers engagements internatio-naux du Maroc dans le domaine del'environnement, en général, et de la

biodiversité en particulier. L'ancienneté des texteslégislatifs marocains en matière de protection desressources biologiques, témoignent que la prise deconscience au Maroc de la conservation des élé-ments de la nature ne date pas d'aujourd'hui, mais, laratification, entre autres, de la Convention sur laDiversité Biologique, la Convention de Ramsar, etbien d’autres, suggère un effort national supplémen-taire de mise au diapason et à niveau de nos textespar rapport à l'évolution internationale des conceptsenvironnementaux, en général, et en matière de bio-diversité, en particulier.

IV-C.6-3- INSTITUTIONSSPECIFIQUES ET AUTONOMES

La polycéphalie qui régit la gestion administra-tive / scientifique, etc. de la biodiversité natio-

nale, l’insufisance des moyens humains et de com-pétences nationales,déjà dispersées entreplusieurs départe-ments, l’insuffisancedes moyens decontrôle, la lenteurdans la prise de déci-

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Plusieurs types de menaces qui pèsent sur la biodi -versité nationale et qui ont besoin d’une législation

actualisée et dissuasive.

Prélévement de sable

Défrichements

Surexploitation de la végétationdes zones humides

Pollutions diverses

Gaspillage de l’eausurpâturage

Mauvaise utilisation des ressources

Braconnage: tortues grecques

Dérangements des espèces dansleurs habitats

Page 93: Stratégie nationale - FAO

sions qui demande une multitude de relais admi-nistratifs, l’état parfois délabré de nombreusescomposantes de la biodiversité nationale, l’urgen-ce des actions à prendre, etc. imposent certainesrestructurations et réorganisations administratives.En effet, si on prend l’exemple les zones humidesnationales, les chenaux intertidaux (eau de surface)font partie du domaine maritime, une partie desvasières dépendent du département de l'équipe-ment, la flore et la faune ainsi que le sol ne peuventêtre gérés que par les Eaux et Forêts, la majoritédes terres agricoles entourant la lagune dépendentde l'administration de l'Intérieur, certaines terresappartiennent au département des Habbous et desAffaires Islamiques,d’autres à des particuliers, etc.Il en découle que même si des plans de gestiond'une zone humide existent ce qui est le cas, parexemple, de la Merja Zerga, la multitude d'interve-nants rend pratiquement impossible toute interven-tion urgente de conservation, pourtant ce milieu esttouché par toutes sortes de nuisances, pour la plu-part, d'origines anthropiques.La solution résiderait dans l'institution d'une struc-ture administrative unique habilitée à statuer (avecun comité restreint) sur les mesures à prendre pourchacune des zones humides nationales. Et ce quiest le cas pour les zones humides l’est égalementpour les autres écosystèmes et ressources naturelles.

D’autre part, s’il urge de procéder à des réorganisa-tions institutionnelles pour faire face à la dégrada-tion de plus en plus prononcée de certains élémentsde la biodiversité, il est tout aussi urgent, de s’ar-mer d’instruments institutionnels spécifiques etefficients dans d’autres domaines tout aussivitaux tels que la recherche scientifique, la sensi-bilisation, le financement, etc.

L’un des exemples est celui de la recherche scien-tifique dans le domaine de la biodiversité marine:près de 3500 km de côtes, un secteur stratégiquesur le plan socio-économique, un nombre extrê-mement réduit de spécialistes, des compétencesdispersées dans diverses institutions et dansdiverses villes, des moyens rédimentaires répar-tis, en plus, sur diverses institutions, etc.; autantd’anomalies qui vont à l’encontre d’une recher-che ciblée et efficace pour une meilleure connais-sance et une meilleure gestion de la biodiversitémarine nationale. La solution résiderait, là égale-ment, dans l’institution d’un Centred’Océanographie National regroupant les diver-ses compétences nationales et optimisant lesefforts humains et financiers.

D’autres exemples pourraient être égalementcités du domaine terrestre, mais l’objectif demeu-re le même, c’est à dire mieux s’organiser pourmieux optimiser les moyens et mieux cibler lesobjectifs de conservation et d’utilisation durablede la biodiversité.

IV-C.7- INSTRUMENTS DE COOPERATION

IV-C.7.1-COOPERATION ET PARTENARIAT

La coopération est un instrument méthodolo-gique international et primordial pour l'acquisi-

tion de l'expérience, de la compétence, des nouvel-les technologies et des soutiens financiers en matiè-re de conservation, de gestion et d’utilsation durablede la biodiversité, de l'appui scientifique et finan-cier, etc.. C’est un moyen d’acquisition, donc, desmoyens indispensables pour la réalisation des pro-grammes de protection des ressources génétiques,des espèces et des espaces.

L'article 5 de la Convention sur la DiversitéBiologique est, d'ailleurs, très explicite dans ce sens.De plus, la perte de la biodiversité dans un paysdonné à des incidences non seulement sur ses systè-mes écologiques et économiques, mais sur ceux dumonde entier. Aussi, conscient de l’internationalitédes problèmes environnementaux, en général, etbiodiversitaires en particulier, et de l'importance dela coopération dans la réalisation de ses stratégies deconservation de son patrimoine naturel, le Maroc asigné plus de 30 accords internationaux (conven-tions, protocoles, accords, etc.) et 19 autres régio-

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PRINCIPE 7

Les états doivent coopérer dans un esprit de partenariat maondial en vue deconserver, de protéger et de rétablir la santé et l'intégrité de l'écosystème terrestre

PRINCIPE 9

Les Etats doivent coopérer en vue d'accentuer le renforcement des capacitésendogènes aux fins du développement durable en améliorant la compréhen-sion scientifique et technologiques en et en facilitant la mise au point, l'adap-tation , le diffusion et le transfert de techniques y compris de techniques nou-velles et novatrices

Déclaration de Rio

ARTICLE 18: COOPERATION SCIENTIFIQUE ET TECH-NIQUE

1-Les parties contractantes encouragent la coopération technique etscientifique internationale dans le domaine de la conservation et l'u-tilisation durable de la diversité biologique (…);2-Chaque partie encourage la coopération technique et scientifiqueavec d'autres parties contractantes (…);3-La conférence des parties (…) pour encourager et faciliter lacoopération technique et scientifique;4-Conformément à la législation (…) les parties contractantesencouragent (…) des modalités de coopération (…);Les parties contractantes encouragent (…)l'établissement de pro-grammes de recherche conjoints (…).

CDB

Page 94: Stratégie nationale - FAO

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naux, se rapportant, d'une manière ou d'une autre, audomaine de la biodiversité.

Encourager la coopération scientifique et techniquepourrait aider notre pays à former des spécialistes, às'informer sur les expériences des autres et les tech-niques nouvelles, à profiter des ressources géné-tiques des autres pays, etc.

La communauté internationale, de par laConvention sur la Diversité Biologique, convoiteégalement un profit équitable international desavantages des ressources génétiques mondiales et,dans ce sens, et pour ne parler que des groupes ter-restres très largement dominés par les ressourcesvégétales, il importe de signaler que le Maroc asigné plusieurs conventions internationales dont "laConvention Internationale pour la Protection desObtentions Végétales", dite UPOV, et a des coopé-rations bilatérales avec de nombreux organismesspécialisés dont l'ICARDA, l'IPGRI, le RoyalBotanic Garden, etc.). Il fait également partie deréseaux phytogénétiques régionaux dont celui del'Afrique du Nord et de l'Asie. Le résultat de cettecoopération est, par exemple, que des ressourcesgénétiques nationales sont utilisées par un grandnombre de pays étrangers dont l'Australie, les EtatsUnis d'Amérique, etc.).

Le Royaume du Maroc a également signé un accordavec la FAO portant création de collections phyto-génétiques de base placées sous les auspices de cette

dernière et qui intègre le réseau international d'é-changes de collections de base conservées dans desbanques génétiques.

IV-C.7.2- COOPERATION POUR LA SAUVE-GARDE DU PATRIMOINE

INTERNATIONAL

Les espèces migratrices constituent un patrimoinemondial ou, du moins international, et sa conser-

vation et son utilisation durable et rationnelle nécessi-tent des efforts internationaux, une coopération et unecollaboration de tous les pays ou du moins ceux “visi-tés” par ces espèces. Les aloses ou les anguilles qui,selon le stade de leurs vies, se rencontrent en mer ou eneaux douces dans diverses régions différentes dumonde ou encore les oiseaux migrateurs qui survolentdes continents et des pays qui se nourrissent, se repro-

duisent et se reposent dans des pays différents, sont cer-tains de ces exemples d'espèces autour desquelles unecoopération internationale devrait être développée,d'une part, pour assurer la pérennité de leurs espèces et,d'autre part, pour en assurer l’utilisation rationnelle etdurable (pêche chasse, etc.).

ARTICLE 7: IDENTIFICATION ET SURVEILLANCE

Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu'ilconviendra, notamment, aux fins des articles 8 à 10:

d-Conserve et structure à l'aide d'un système de données résultantdes activités d'identification et de surveillance entreprises conformé-ment aux alinéas a), b) et c) ci dessus.

CDB

ARTICLE 5: COOPERATION

Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu'il conviendra, coopère avec d'autres parties contractantes, direc-tement ou, le cas échéant, par l'intermédiaire d'organisations internationales compétentes, dans des domaines ne relevant pas de lajuridiction nationale et dans d'autres domaines d'intérêt mutuel, pour la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique.

ARTICLE 14: ETUDE D'IMPACT ET REDUCTION DES EFFETS NOCIFS

Chaque partie contractante, dans la mesure du possible te selon qu'il conviendra:c - Encourage sur une base de réciprocité, la notification, l'échange de renseignenemt et les consultations au sujet des activités rele-vant de sa juridiction ou de son autorité et susceptibles de nuire sensiblement à la diversité biologique d'autres états ou de zonessituées hors des limites de la juridiction nationale, en encourageant la conclusion d'accords bilatéraux, régionaux ou multilatéraux,selon qu'il conviendra.

ARTICLE 17: ECHANGE D'INFORMATIONS

1 - les parties contractantes facilitent l'échan,ge d'informations, provenant de toutes les sources accessibles au public, interessantla conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique en tenant compte des besoins spéciaux des pays en développement.

2 - Cet échange comprend l'échange d'informations sur les résultats des recherches techniques, scientifiques et socio-économiquesainsi que d'informations sur les programmes de formation et d'études, les connaissances spécialisées et les connaissances autoch-tones et traditionnelles en tant que telles ou associées aux technologies visées au paragraphe 1 de l'article 16. Cet échange com-prend aussi, lorsque c'est possible, le rapatriement des informations.

ARTICLE 19: GESTION DE LA BIOTECHNOLOGIE ET REPARTITION DE SES AVANTAGES

1 - chaque partie contractante prend les mesures législatives, administratives et politiques voulues pour assurer la participationeffective aux activités de recherche biotechnologique des parties contractantes, en particulier les payys en développemment, quifournissent les ressources génétiques pour ces activités de recherche, si possible dans ces parties contractantes.

CDB

Page 95: Stratégie nationale - FAO

IV-C.8- INSTRUMENTS DE SURVEILLANCE(INDICATEURS)

IV-C.8.1- GENERALITES SUR LESINDICATEURS

IV-C.8.1.1- “Surveillance” et “Suivi”

Maintenir la diversité des êtres vivants dans unpays ou dans un écosystème donné, nécessite

des instruments méthodologiques de base, d'unepart, pour suivre, pas-à-pas, les changements de l'é-tat de son patrimoine vivant et, d'autre part, pour lecontrôle de l'efficacité aussi bien de l'utilisation decette biodiversité que des instruments et dispositifsadoptés pour sa conservation et sa protection. Cesinstruments méthodologiques correspondent géné-ralement au "suivi" et la "surveillance" (communé-ment appelée Monitoring) de la biodiversité.

Ce sont, en fait, deux approches différentes qui, s'el-les ambitionnent toutes les deux à se procurer del'information, la qualité requise de cette dernièren'est pas la même. En effet, on parle de "suivi" qandles objectifs sont précis. Le suivi se trouve, ainsi,appliqué à des activités à but spécifique et est, parconséquent, étroitement lié à des programmes, desmesures et des projets concrets (Ex: dégâts causéspar un ravageur dans une forêt donnée).

Quant à la surveillance, elle consiste plutôt en desobservations, régulières et à long terme, du compor-tement de l'une des composantes de l'environnementpour en déceler les tendances. Contrairement ausuivi, le monitoring n'est forcément pas lié à un pro-jet précis limité dans le temps; il permet, surtout, àtravers une observation continue, de déceler à unephase précoce, des problèmes écologiques quidevraient, par la suite, être analysés et résolus parles méthodes appropriées qui s'imposent. La sur-veillance est d'ailleurs un volet clairement stipulédans l'article 7 de la Convention sur la DiversitéBiologique.

Cependant, dans la mesure où, en raison desmoyens souvent limités et de la grande diversité desfacteurs interagissant dans un écosystème donné, ilest impossible de surveiller toutes les composantesde cet écosystème. On a ainsi toujours fait recours àun monitoring se basant essentiellement sur le sys-tème des "indicateurs" qui sont des indices choisispour déceler les réactions biologiques, physiques ouchimiques quantifiables à un stress particulier, pré-cédant éventuellement l'apparition d'effets défavo-rables sur le système concerné.

Dans le contexte de l'engagement du Maroc pourla mise en œuvre de la Convention sur laBiodiversité, et dans le cadre de l'élaboration desa stratégie et son plan d'action nationaux poursa conservation et son utilisation durable, l'i-dentification d'indicateurs permettant de rendrecompte des changements de l'état du patrimoinevivant, ne peut que contribuer à mieux gérer cepatrimoine. Ces indicateurssont indispensables pour :

IV-C.8.1.1- Intérêts de la surveillance

MIEUX RENDRE COMPTE DE L'EVOLUTIONDES ELEMENTS DE LA BIODIVERSITE

Faire une évaluation globale de la richesse bio-logique d'un écosystème donné est un travail

de base pour l'élaboration de toute approche deconservation. Mais, aussi précise que soit cetteévaluation, la nature du système, fait d'espèces etde peuplements, dynamiques et mouvants dans letemps et dans l'espace, ainsi que l'action anthro-pique de plus en plus croissante, imprévisible etaléatoire, suggèrent des approches préventivesqui visent l'évaluation temporelle des tendancesde cette dynamique et, par conséquent, unemeilleure connaissance de ces tendances et unemeilleure orientation des approchesde conservation.

L'exemple des quantités de thonidés capturéesannuellement (1986 à 1995) le long des côtesmarocaines montre l'importance de la sur-veillance pour d'éventuelles nouvelles approchesdans l'exploitation normale de cette ressource oud'éventuels problèmes intrinsèquesaux populations.

En effet, les thonidés, ont vu leur taux de capturequadrupler en une dizaine d'années, ce qui veutdire soit que le nombre de pêcheurs et/ou la qua-lité d'infrastructures a augmenté soit, encore, quel'effectif des thonidés a augmenté dans notre payset que les mêmes moyens ont permis d'en captu-rer de plus grandes quantités. L'indicateur "quan-tité pêchée annuellement", comme tout indica-teur, donne des informations précieuses, mais quirestent toujours insuffisantes pour résoudre unproblème donné. Il permet surtout de se poser uncertain nombre de questions sur le devenir d'uneressource et trouver, en utilisant d'autres indica-teurs complémentaires, des éléments de réponseset des scénarios pratiques pouvant réduire lamenace qui pèse sur une ressource donnée.

100

Page 96: Stratégie nationale - FAO

CONSTITUER DES BASES SCIENTIFIQUES FIA-BLES POUR LA PRISE DES DECISIONS

Prendre une décision claire, et au moment oppor-tun, nécessite, logiquement, des informations

précises, fiables et actualisées. Cependant, uneinformation, aussi précise soit elle, ne peut permett-re d'élaborer une stratégie à moyen et long termessans un cumul historique de données.

Les informations cumulées lors de la surveillanceconstitue un outil précieux pour l'élaboration d'unepolitique générale (ou sectorielle), harmonieuse etintégrée pour la conservation et la gestion rationnel-le des ressources biologiques naturelles du pays. Et,de tous les secteurs de l'environnement (eau, sol,pollutions diverses, etc.), le domaine de la biodiver-sité est celui où le manque en données scientifiqueshistoriques se fait le plus sentir. Il y a, certes, desstatistiques des pêches, par exemple, la quantité degibier chassé, la quantité de jonc prélevé dans unezone humide, etc.; mais, dans la majorité des cas, cesont des informations relatives à une seule espèce(ou un groupe limité d'espèces), ne provenant pasd'observations directes, mais de recensements, par-fois sous évalués, et sur lesquels une stratégierationnelle ne peut être fondée.L'autre exemple simple, traduisant la quantité d'uneespèce de mollusque récoltée dans une lagune maro-caine, montre que même si les données ne concer-nent que trois années, l'espèce est soumise à unecharge anthropique intense qui menace son existen-ce dans ce milieu. Les données sur cette espèce, etsur bien d'autres espèces et d'autres milieux,devraient constituer une base d'informations per-mettant d'évaluer, de façon directe, et à chaquemoment l'état de la ressource et l'ampleur des effortsinvestis en faveur du maintien de ses populations etla durabilité de sa production.

EVALUATION DE LA POLITIQUE DE LA CONSER-VATION ET DES APPROCHES ADOPTEES

Même quand on dispose d'informations histo-riques suffisantes, qu'on utilise d'autres

indicateurs complémentaires pour élaborer unestratégie et des actions jugées cohérentes, rien negarantit la pertinence et l'efficience des approchesadoptées pour conserver une composante mena-cée donnée de la biodiversité nationale. Observerla réaction de cette composante et surveiller sestendances constitue le moyen le plus sûr pourvérifier, sur le terrain, l'efficience des méthodes etles moyens mis en œuvre pour la conservationde cet élément.

C'est aussi le moyen le plus sûr pour vérifier l'har-monie entre les résultats obtenus sur le terrain et lesobjectifs fixés. C'est ainsi que la poursuite de ladégradation de cette composante, par exemple,après lui avoir appliqué des scénarios et des actionsde protection, témoignerait que l'approche adoptéen'est probablement pas la plus appropriée (soit qued'autres éléments n'ont pas été pris en considérationdans la stratégie soit encore que la méthode ellemême n'est pas adaptée au problème considéré).

Dans ce cas, on ne peut que se mettre à l'évidence etêtre résigné à constater et à conclure que les objec-tifs arrêtés ne peuvent être atteints et, s'imposeraalors, une reconsidération et une réorientation plusintégrée des approches.

IV-C.8.1.1- Indicateurs et contextes

CONTEXTE INTERNATIONAL

Le Maroc était parmi les premiers pays signatai-res de la Convention sur la Diversité

Biologique (PNUE, 1992). Trois ans après, (août1995), il a ratifié cette convention et a, par consé-quent, a pris l'engagement de tenir en considérationla composante biodiversitaire dans ses plans dedéveloppement durable, de concevoir et de réaliserdes stratégies et des actions nationales pour laconservation et l'utilisation durable de son proprepatrimoine faunistique, floristique, écosystémiqueet génétique, considéré également comme un patri-moine mondial. L'article 7 de cette convention, trèsclair dans ses propos, énonce l'engagement desdiverses parties signataires quant à la surveillancede la biodiversité et les activités connexes.

Le Maroc est également signataire de plusieurs aut-res conventions et accords internationaux (Ramsar,Bonn, Alger, etc.) l’engageant à prendre en considé-ration la composante environnementale dans sapolitique de développement socio-économique.Cependant, la CDB, de par l’éventail de son champsd’action, constitue le cadre idéal pour répondre àune grande partie de cet engagement.

CONTEXTE NATIONAL

Réponse officielle du Maroc à la Convention,l'Etude Nationale sur la Biodiversité, la Stratégie

et le Plan d'Action nationaux, dans leurs orientationsstratégiques, insistent sur l'importance de poursuivrel'évaluation, et ce de façon continue, des statuts desespèces, des tendances de leurs populations ainsi queles causes des changements des peuplements. C'est,

101

Page 97: Stratégie nationale - FAO

d'ailleurs, la seule façon de pouvoir élaborer des stra-tégies judicieuses, scientifiquement et statistiquementvalables, pour la conservation de la biodiversité et l'u-tilisation durable de ses diverses composantes.Certaines de ces orientations, précisées implicitementou explicitement dans la stratégie, sont particulière-ment importantes.

Parmi ces orientations :· L'amélioration des connaissances sur la biodiversi-

té, l'élaboration et la réalisation de programmes derecherche pour mieux comprendre les fonctionne-ments des écosystèmes, mieux évaluer la réussiteou l'échec des politiques et programmes de conser-vation et d'utilisation durable et mieux intégrer lasurveillance des paramètres biologiques et autres;

· La poursuite de l'évaluation pour l'améliorationdes approches de la collecte, la mise en commun,l'analyse et la diffusion de l'information requise;

· L'élaboration et l'utilisation des indicateurs de labiodiversité qui sont susceptibles de rendre comp-te des changements de la biodiversité nationale etde l'impact des différents facteurs anthropogé-niques sur les espèces, les écosystèmes et le patri-moine génétique national.

CONTEXTE CONCEPTUEL

DISPOSITIONS GENERALESDE LA SURVEILLANCE

La surveillance est une approche et une méthodo-logie engageant tous les pays signataires de la

Convention sur la Diversité Biologique; cependant,les éléments à surveiller et les problèmes suggérantcette surveillance diffèrent considérablement d'unpays à l'autre, voir même à l'intérieur du même paysd'une région à l'autre ou d'un écosystème à l'autre.Cependant, l'approche reste la même et consiste àobserver et à analyser les différents éléments de cettebiodiversité pour en extraire les tendances.

L'Etude Nationale sur la Biodiversité et les différen-tes stratégies sectorielles élaborées par divers dépar-tements concernés (Eaux et Forêts, Pêche maritime,Environnement, etc.), ont permis de mettre en évi-dence la grande richesse, l'originalité et la diversitédes ressources biologiques vivantes du Maroc.Cependant, on ne peut prétendre pouvoir utilisertoute cette masse de données pour des fins deconservation et d'utilisation durable.

Ainsi, s'il est quasiment impossible de pouvoir com-prendre et mesurer toutes les relations et interactions

à l'intérieur d'un seul écosystème donné; alors, quandil s'agit d'un complexe d'écosystèmes, constituanttout un pays comme le Maroc, façonné par des fac-teurs climatiques, géologiques, historiques, culturel-les, etc., tous aussi diversifiés que riches, la tâche estencore plus difficile. En effet, la diversité de ces para-mètres concepteurs de cette mosaïque de paysages, etla diversité de leurs interactions, se sont traduites auniveau biodiversitaire par une multitude d'écosystè-mes, très différents les uns des autres, allant des habi-tats désertiques, arides et presque azoïques, aux forêtsd'altitudes, denses, humides et très riches en faune etflore, en passant par des plaines, des zones humidescontinentales, des estuaires, des lagunes et, environ,un million de km2 d'eaux marine.

C'est une véritable mosaïque paysagère qui caracté-rise notre pays et qui explique la diversité et l'origi-nalité de sa faune et sa flore. Cette diversité demilieux et de cultures s'est traduite également parune diversité de comportements et de traditions dansl'utilisation de divers éléments de la biodiversité parles populations locales.

Il en découle que, tout en tenant compte des parti-cularités de la diversité biologique nationale et desnormes utilisées à l'échelle internationale, il fautfaire un choix, d'entre les données existantes, d'in-formations ou de groupes d'informations, pouvantrefléter aussi fidèlement que possible, les tendancesde la santé de notre patrimoine vivant. Il s'agit des"indicateurs" qui, surveillés sur un certain laps detemps, devraient renseigner, indirectement, aussibien sur l'état de l'écosystème, que sur l'efficacitédes approches et des politiques suivies dans les pro-cessus de conservation.

Toutefois, le domaine de la biodiversité ayant un carac-tère national, plurirégionale, multisectoriel et géré parpratiquement tous les départements d'Etat, suggère lamobilisation de moyens humains et matériels apparte-nant à toutes les régions du pays et requiert une infor-mation comparable dans le temps et dans l'espace.

Il est donc vital qu'avant le démarrage des program-mes de surveillance, que trois éléments de base soientdéjà mis en place :

- des groupes d'experts, d'observateurs, de techni-ciens régionaux et/ou de bénévoles, travaillantsous l'égide d'un réseau national, pour assurer lasurveillance des changements de divers élémentsde la biodiversité nationale;

- des protocoles standards pour le plan des études,des méthodes d'échantillonnage, d'analyse des

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Page 98: Stratégie nationale - FAO

échantillons et des données ainsi que la communi-cation des résultats. Ceci sous entend la préparationde méthodes de surveillances adaptées à notre bio-diversité, à nos problèmes environnementaux et ànotre contexte socio-économique.

Ces approches doivent être :- utilisables sur une grande échelle dans notre pays; - généralement simples à utiliser (avec peu de forma-

tion), mais si nécessaire, faire appel à des approchesnécessitant des compétences spécialisées;

- applicables non seulement à une seule espèce,mais au moins à des groupements d'espèces; saufpour des espèces particulières;

- mesurent des attributs indiqués explicitement parles gestionnaires et les populations locales.

DISPOSITIONS PARTICULIERESDE LA SURVEILLANCE.

Une fois les réseaux constitués et les méthodes etles procédures de surveillance arrêtées et

adoptés, il faudrait que soient :

- définis pour chacun des groupes ses "raisons de sur-veillance", c'est à dire, la délimitation de la zone et deséléments de la biodiversité à surveiller (il est évidentque "l'Etude Nationale sur la Biodiversité" et "l'EtudeNationale sur les Aires Protégées" constitueraient desoutils majeurs pour la définition de ces raisons);

- élaborés des calendriers précis d'exécution dansdiverses régions du Maroc;

- définies, avec précision, clairement et définitivement,les tâches de chacun des acteurs participant à cesopérations de surveillance.

CONSIDERATIONS DANS LE CHOIX DESINDICATEURS

Quand on sait qu'il est difficile, du fait desinteractions entre ses diverses composantes

de la biodiversité (diversité écosystémique, diver-sité spécifique, diversité génétique, aspects socio-économiques, etc.), d'établir à l'intérieur d'unmême écosystème des indicateurs fiables de sur-veillance des changements de la biodiversité, onest en droit de penser qu'il doit être bien plus dif-ficile de trouver des paramètres communs, dansun pays comme le Maroc, fait d'écosystèmes trèsdifférents les uns des autres (désert, forêts de hau-tes montagnes, fonds marins, retenues de barra-ges, etc.) pour rendre compte des changementssubis et des risques encourus par les uns et lesautres de ces écosystèmes.

Ainsi, au lieu d'utiliser des indicateurs communs àtous les types d'écosystèmes, comme il a été le casdans certains pays, nous avons cru opportun et utilede donner des indicateurs correspondant à chacunde divers niveaux de la biodiversité, sachant, évi-demment, que la biodiversité se situe à des échellesmultiples et elle doit, par conséquent, être mesuréeselon une gamme d'échelles. Nous avons ainsi pro-posé des indicateurs pour les unités suivantes :- chacun des quatre grands types d'écosystèmes

nationaux (forestier et steppique, marin, agricole,aride, et celui des zones humides);

- l'ensemble des espèces menacées, endémiques, envoie de disparition, etc., c'est à dire, les espèces àrisque qui nécessitent des interventions urgentes,des approches différentes et une attention particu-lière. Ces formes de vie constituent, effectivement,la pièce maîtresse dans la Convention sur laDiversité Biologique;

- les mesures d’accompagnement correspondant auxaspects scientifiques, législatifs, etc. et qui, dans l'un oul'autre des écosystèmes, exprimeraient la même natured'informations, c'est à dire évaluer l'intérêt que porte lepays à divers aspects de la biodiversité et, enfin;

- certains autres facteurs environnementaux qui,s'ils ne dépendent pas directement de la diversitébiologique peuvent avoir des effets sur cette der-nière (pollution, pauvreté, démographie, etc.

Aussi, et afin que les indicateurs soient comparablesavec ceux utilisés par la communauté scientifiqueinternationale, nous avons adopté le système "PSR"(Pressure-State-Response), fréquemment employédans les programmes de surveillance et qui consisteà subdiviser les indicateurs en trois grands types :

• les indicateurs d'état qui renseignent sur la situa-tion d'un élément biodiversitaire donné, tel estl'exemple de la "densité d'une espèce";

• les indicateurs de pression qui rendent compte dela pression naturelle (sécheresse, ravageurs, etc.)ou anthropique (surpêche, pollution, etc.) exercéespar les activités humaines sur la biodiversité, tellesque la quantité de métaux lourds dans un égoutindustriel d'une usine;

• les indicateurs de réponse qui rendent compte desefforts consentis pour répondre à une problématiquedonnée (exemple de crédits alloués au reboisement).

CARACTERISTIQUES D'UN INDICATEUR

Une fois que les critères de choix des indicateursdéfinis, il faut que ces derniers répondent à des

normes requises de fiabilité et d'efficacité. Ainsi

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Page 99: Stratégie nationale - FAO

pour qu'un indicateur soit efficace, il faut qu'il soit :• facile à mesurer pour pouvoir être utilisé par des

observateurs, volontaires non spécialistes;• correspondant à une procédure normalisée réputée fia-

ble, avec une grande précision;• facile à comprendre même par un profane;• prévisionnel, fournissant une indication d'un effet

défavorable quelconque avant que l'environne-ment ne subisse un dommage grave;

• sensible aux faibles perturbations ou aux premiè-res étapes du problème;

• diagnostique, donc suffisamment spécifique à unproblème pour augmenter la certitude de mettre enévidence la cause d'un effet;

• opportun et d'un bon rapport coût-efficacité, c'est àdire, doit fournir des informations assez rapide-ment pour que l'on puisse prendre des mesures degestion avant qu'il n'y ait des répercussions gravessur l'environnement et doit être également peucoûteux à mesurer tout en fournissant le plus pos-sible d'informations par unité d'effort;

• non destructif, autrement dit, que sa mesure ne doitpas être destructive pour l'élément biodiversitaire àévaluer.

IV-C.8.2- INDICATEURS ADOPTES POURLA STRATEGIE MAROCAINE

IV-C.8.2-1- Indicateurs de la Biodiversité forestière

INDICATEURS DE LA DIVERSITEBIOLOGIQUE

INDICATEURS D'ETATF1-DB - Variation de la superficie de la forêt marocaine.F2-DB - Variation de la superficie de chaque essence par

rapport à la superficie totale de la foret marocaine.

F3-DB - Variation de la structure, par classes d'âge, de la forêt marocaine et de ses différentes essences.

F4-DB - Variation de la richesse spécifique totale (Flore et Faune) de la forêt marocaine.

F5-DB - Variation de la richesse spécifique dans chacune des formations forestières nationales etle pourcentage de chacune de ces listes par

rapport à la liste forestière nationale.F6-DB - Variation de la densité de l'essence principale

dans chacune des forêts marocaines.F7-DB - variation du nombre, par essence forestière, des

espèces endémiques et leurs densités.F8-DB - variation des superficies destinées à la

conservation des ressources génétiquesforestières autochtones.

INDICATEURS DE PRESSIONF9-DB - Variation, par formation forestière, du nombre et

de la densité d'espèces ayant un intérêt socio-économique.

F10-DB- Variation, par formation forestière, de la quantité prélevée par espèce d'intérêt socio-économique.

F11-DB -Variation par formation du nombre des espècesanimales et végétales menacées.

INDICATEURS DES FACTEURS ECOLOGIQUES DE LA FORET

INDICATEURS D'ETATF12-FA - variation du QIS (Indice de Qualité Inhérente

au sol).F 13-FA -Variation de la quantité de sol.F14-FA -Variation du bilan hydrique.

INDICATEURS DE PRESSIONF15-FA -Variation de l'érosion hydrique.F16-FA -Variation de l'érosion éolienne.F17-FA-Variation de la superficie des sols forestiers

dégradés.F18-FA-Variation du niveau de la nappe phréatique.F19-FA -Variation de la qualité des eaux.

INDICATEURS DE LA PRODUCTIVITE DE LA FORET

INDICATEURS D'ETATF20-P- Variation du pourcentage et du taux de

régénération des essences forestières et des peuplements boisés.

F21-P- Variation de la biomasse par essence forestière etpar classe d'âge.

F22-P- Variation de la densité du tapis végétal(indice foliaire).

F23-P- Variation du taux de recouvrement du sol.

104

L’état de santé d’une forêt se mesure,entre autres, à son étendue, sa densité, ladiversité de ses composantes et son inté-

rêt socio-économique

Page 100: Stratégie nationale - FAO

INDICATEURS DE PRESSIONF24-P- Variation du pourcentage de la superficie

forestière avec un sol dégradé.F25-P- Variation du nombre et de la densité des ravageurs.F26-P- Variation, par essence, du nombre et de l'ampleurdes maladies (exprimée en %).F27-P - Variation de la fréquence annuelle des incendie

et des superficies forestières brûlées.F28-P- Variation de la charge pastorale, par formation

forestière.F29-P- Variation, par formation, de la superficie anthropisée.F30-P- Variation du degré de fragmentation de la forêt.

INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUESDE LA FORET

INDICATEURS D'ETAT

F31-SE- Variation de la contribution au produit intérieurbrut du secteur forestier.

F32-SE- Variation de la superficie destinée pour la productionde bois.

F33-SE- Variation du nombre d'espèces et de la densitédes populations d'intérêt économique.

F34-SE- Variation des bénéfices tirés des ressourcesforestières au profit des populations riveraines.

F35-SE- Variation du nombre d'emplois généré par lesecteur forestier.

F36-SE- Variation de l'importance de l'industrie en rapport avec les ressources forestières.

INDICATEURS DE PRESSIONF37-SE- Variation du bénéfice net.F38-SE- L'utilisation de la forêt pour les biens et les

services non commerciaux.F39-SE- Variation du nombre de personnes / familles

bénéficiant effectivement des droits d'usage oudont l'économie s'appuie largement sur la forêt.

F40-SE- Variation des superficies forestières utilisées àdes fins de culture par rapport à la surface de la formation forestière concernée.

INDICATEURS DE REPONSE DE LABIODIVERSITE FORESTIERE

F41-FR- Variation du nombre d'espèces et de variétés animales et végétales appartenant à l'écosystèmeforestier qui sont conservées.

F42-FR - Variation de la nature et de la qualité des structures désignées pour la conservation des germoplasmes et des ressourcesphytogénétiques.

F43-FR- Variation du nombre de taxa présents dans desstructure de conservation ex-situ (jardins botaniques, parcs zoologiques, etc.) sujets à des plans de réhabilitation / restauration.

F44-FR- Variation de la superficie protégée de la forêtet de son pourcentage par rapport à la surfaceforestière totale.

F45-FR- Mesures prises pour la conservation de la quantité et la qualité des sols et des eaux.

F46-FR- Variation du pourcentage d'utilisation desénergies autres que le bois.

F47-FR - Variation de la superficie des terres reboisées paran pour remplacer le bois de feu et d'industrie utilisé.

F48-FR- Variation des superficies réhabilitées et reconstituées des zones forestières dégradées.

F49-FR- Degré de l'engagement de l'état dans desprogrammes d'introduction des énergies desubstitution.

F50-FR- L'existence, promulgation, et révision par les pouvoirs publics de lois / textes d'application sur la gestion du domaine forestier.

F51-FR- Variation des dépenses consacrées à la surveillance, à l'aménagement, au développementet à la mise en valeur du domaine forestier.

F52-FR- Variation du budget annuel consacré à la recherche sur la biodiversité dans le domaineforestier

F53-FR- Participation du Maroc aux conventions relativesau domaine forestier.

V-C.8.2-2-Indicateurs de la Biodiversité agricole

INDICATEURS DE LA DIVERSITEBIOLOGIQUE AGRICOLE

INDICATEURS D'ETATA1-DB- Variation de la superficie des terres arables.A2-DB- Variation de l'occupation du sol.

105

L’évolution de la biodiversité agri-cole dépend d’un grand nombre defacteurs dont la surface de la SAU,

les précipitations, etc.

Page 101: Stratégie nationale - FAO

A3-DB- Variation de la richesse spécifique non domestiquée de l'écosystème agricole et de l'abondance relative.

A4-DB- Variation de la liste des espèces endémiques.A5-DB- Variation du nombre de variétés cultivées et de

races animales.A6-DB- Variation du nombre de variétés et de races

introduites et améliorées génétiquement.A7-DB- Variation du nombre et des densités des espèces

sauvages apparentées aux espèces cultivées.A8-DB- Variation des superficies occupées par les

variétés locales.

INDICATEURS DE PRESSIONA9-DB- Variation du nombre et des densités des espèces

sauvages menacées.A10-DB- Variation du nombre de races animales et

variétés locales menacées.A11-DB- Variation du nombre des races et variété intro-duites utilisées aux dépens de races locales.A12-DB- Variation du nombre et des densités des

ravageurs / maladies et l'ampleur de leursdégâts sur les variétés et races locales.

A13-DB- Taux de réduction des rendements dus àl'extension des espèces envahissantes.

INDICATEURS DES FACTEURS ECOLOGIQUES DE L'AGRO-SYSTEME

INDICATEURS D'ETATA14-EA- Variation du bilan hydrique du sol.A15-EA - Variation de la quantité d'eau emmagasinée dans

des barrages.A16-EA- Variation de la qualité des eaux.A17-EA- Variation des données climatiques.A18-EA- Variation de la QIS (Qualité Inhérente au Sol).

INDICATEURS DE PRESSIONA19-EA - Variation du taux d'érosion éolienne.A20-EA- Evolution du niveau pieziométrique dans les

nappes phréatiques.A21-EA- Variation de la quantité de nitrates et des

autres sels dans l'eau et le sol suite à l'utilisation excessive des engrais.

A22-EA- Variation de la quantité de pesticides utilisée parunité de surface et surface des terres traitées parles pesticides.

INDICATEURS DE LA PRODUCTIVITEDE L'AGRO-SYSTEME

INDICATEURS D'ETATA23-P- Variation de la richesse spécifique, des densités

et des organismes vivants dans le sol.A24-P- Variation des rendements annuels des variétés et

races locales.A25-P- La production animale par race/production

végétale par variété (par unité de bétail).

INDICATEURS DE PRESSIONA26-P- Variation du pourcentage de la

superficie dégradée dans la SAU.A27-P- Variation des effectifs du cheptel

pâturant dans les agro-systèmes.A28-P- Evolution du ratio des terres à

agriculture intensive dans la SAU.

INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES DE L'A-GRO-SYSTEME

INDICATEURS D'ETATA29-SE- Variation de la contribution du

secteur agricole au Produit Intérieur Brut national.

A30-SE- Variation de la superficie cultivée par rapport à la SAU.

A31-SE- Variation des effectifs par catégories de bétail.A32-SE- Variation de la production animale/végétale par

région et pourcentage par rapport aux besoinsdu pays.

A33-SE- Variation du nombre d'emplois généré par lesecteur agricole.

A34-SE- Variation du nombre des espèces améliorées.A35-SE- Variation du nombre d'occasions de loisirs

offertes aux populations et aux touristes.

INDICATEURS DE PRESSIONA36-SE- Variation du bénéfice net du secteur agricole.A37-SE- Variation du nombre de personnes / familles

dont l'économie ou la subsistance s'appui surl'agriculture / élevage.

106

Ensablement, rareté des précipi-tations, dégradation du sol, etc.sont certaines des particularités

des zones arides.

Page 102: Stratégie nationale - FAO

A38-SE- Evolution du degré d'implication du secteurprivé dans le secteur agricole.

INDICATEURS DE REPONSE DE LA BIODIVERSI-TE AGRICOLE

A39-AR- Variation de la quantité utilisée de fumiers parunité de surface et des superficies des terres

cultivées amendées avec des fumiers.A40-AR- Variation du nombre et de la qualité des

structures désignées pour la conservation desressources phytogénétiques.

A41-AR- Variation de la superficie des terres agricolesaménagées par rapport au potentiel des terres

agricoles menacées.A42-AR- Variation de la superficie concernée par les

opérations de lutte intégrée.A43-AR- Variation des superficies concernées par les

projets d'amélioration pastorale.A44-AR- Evolution du nombre des campagnes engagées

en matières de santé animale au profit desraces locales.

A45-AR- Evolution des superficies concernées par des programmes de lutte contre l'érosion des sols.

A46-AR- Evolution des investissements publiques ou privés, consacrés au développement des raceslocales menacées et des cultivars.

A47-AR- Evolution des investissements dans la recher-che-développement et dans l'information surl'agro-système.

A48-AR- Evolution des budgets alloués au domaine de lasensibilisation / éducation / Formation.

V-C.8.2-3-Indicateurs de la Biodiversité deszones arides

INDICATEURS DE LA DIVERSITEBIOLOGIQUE

INDICATEURS D'ETATD1-DB- Evolution de l'indice de végétation. D2-DB- Evolution de la surface occupée par la

végétation/à la surface totale du pays.D3-DB- Evolution de la surface occupée par la

végétation par rapport à la superficie des zonesarides.

D4-DB- Evolution de la richesse spécifique et desabondances relatives (floristique et faunistique).

D5-DB- Evolution des effectifs d'espèces de mammifères,de reptiles, d'oiseaux terrestres et de certainsinvertébrés d'intérêt écologique majeur.

INDICATEURS DE PRESSIOND6-DB- Evolution du taux de prélèvement de bois de

feu par les populations locales.D7-DB- Evolution du taux des prélèvements de certaines

espèces animales et végétales.

D8-DB- Evolution de la charge animale par catégorie de bétail et par grandes zones de parcours.

D9-DB- Variation du nombre total des espècesmenacées.

INDICATEURS DES FACTEURSECOLOGIQUES DES ZONES ARIDES

INDICATEURS D'ETATD10-EA- Evolution des paramètres climatiques.D11-EA- Evolution de L' Indice de Qualité Inhérente

au sol.

INDICATEURS DE PRESSIOND12-EA-Variation du taux d'érosion éolienne.D13-EA- Taux d'ensablement exprimé par les surfaces

couvertes par les sables annuellement.D14-EA- Evolution du niveau piezométrique des nappes

phréatiques.D15-EA- Qualité des eaux des nappes phréatiques.

INDICATEURS DE PRODUCTIVITE DES ZONESARIDES

INDICATEURS D'ETATD16-P - Evolution de l'indice de végétation .D17-P- Variation de la richesse spécifique et de la densité

des espèces ligneuses.D18-P- Variation du taux de fertilité du sol.

INDICATEURS DE PRESSIOND19-P- Evolution de la surcharge animale.D20-P- Evolution des pertes des superficies des terres de

parcours.D21-P- Diminution des surfaces des terres producti-

ves par l'érosion, l'ensablement oul'urbanisation.

D22-P- Evolution du nombre d'espèces ravageuses et del'ampleur des maladies.

INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES DE LABIODIVERSITE DES ZONES ARIDES

INDICATEURS D'ETATD23-SE- Evolution de la superficie utilisée pour l'agri-

culture et l'élevage.D24-SE- Evolution de la part des revenus tirés de l'ex-

ploitation des ressources naturelles dans lerevenu des ménages.

D25-SE- Evolution du nombre de têtes de bétail parménage.

D26-SE- Nombre et densités des espèces d'intérêt socio-économiques.

INDICATEURS DE PRESSIOND27-SE- Variation des quantités de produits ligneux

extraits du milieu par habitant.

107

Page 103: Stratégie nationale - FAO

108

D28-SE- Variation du nombre et densité et d'habitants par km2 vivant de l'agriculture / élevage dansces zones arides.

INDICATEURS DE REPONSE DE LA BIODIVER-SITE DES ZONES ARIDES

D29-DR- Evolution des superficies aménagéesdans le cadre de la lutte contrel'ensablement.

D30-DR- Evolution des quantités d'eau de ruissellement régularisées.

D31-DR- Evolution des superficies traitées dansle cadre de la conservation des eaux et des sols.

D32-DR- Evolution des surfaces boisées / reboisées.

D33-DR - Evolution du nombre de projets etd'actions incitatifs générateurs derevenus.

D34-DR- Engagement des pouvoirs publicspour lutter contre la pauvreté.

IV-C.8.2-4-Indicateurs de la Biodiversité marine

INDICATEURS DE LABIODIVERSITE MARINE

INDICATEURS D'ETATM1-DB - Variation de la Richesse spécifique des peuplements.M2-DB- Variation de la Structure des peuplements.M3-DB- Stocks des différentes espèces exploitées et leur

structure par âge.M4-DB- Superficie des sites et la production aquacole.M5-DB- Nombre d'espèces endémiques.

INDICATEURS DE PRESSIONM6-DB- Quantité des ressources halieutiques

extraites par espèce et par an.M7-DB- Nombre d'espèces introduites et

nuisibles.M8-DB- Nombre de bateaux/embarcations /

ramasseursM9-DB- Nombre et densités des espèces mena-

cées et vulnérables.M10-DB- Taux de dégradation des habitats

disponibles.

INDICATEURS DES FACTEURSECOLOGIQUES DE LA

BIODIVERSITE MARINE

INDICATEURS D'ETATM11-FA- Variation de la salinité.M12-FA- Variation de la température de l'eau.M13-FA- Variation de la teneur en

chlorophylle a.

M14-FA- Variation de la granulométrie et de la qualité dusédiment.

M15-FA- Variation de l'étendue de la zone côtière.M16-FA- Variation de la durée de la mise en eau.M17-FA- Niveau piézometrique des nappes phréatiques.M18-FA- Matière en suspension.

INDICATEURS DE PRESSIONM19-FA- Quantité du sable extrait /site /an..M20-FA- Quantité d'azote et de phosphore.M21-FA- Qualité bactériologique de la zone littorale (eaux,

sédiments et organismes).M22-FA- Concentration des métaux lourds (eau,sédi-

ments et organismes).M23-FA- Contaminants organiques (hydrocarbures,

phénols, pesticides et détergents).M24-FA- Qualité et quantité des Déchets des Activités de

Soin (DAS).

INDICATEURS DE PRODUCTIVITE DEL'ECOSYSTEME MARIN

INDICATEURS D'ETATM25-P - Stocks (en biomasse) des ressources halieutiques par

espèce.M26-P- Structure démographique par espèce et par

stock.M27-P- Biomasse du phytoplancton.

INDICATEURS DE PRESSIONM28-P- Capacité de pêche (flotte/flottille, ramasseurs,

etc, dans la zone immergée et ramasseurs dansla zone côtière) exerçant le long des côtesmarocaines.

M29-P- Intensité et prévalence des parasites/maladies etampleur des dégâts causés par des espècesnuisibles.

Les prises, le taux de pollution, les mesures de sensibilisation et d’encouragement, la littoralisation, etc. sontcertains des indicateurs permettant de suivre l’évolution de la biodiversité marine nationale.

Page 104: Stratégie nationale - FAO

INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES DE LABIODIVERSITE MARINE

INDICATEURS D'ETATM30-SE- Contribution du secteur des pêches maritimes

au PIB national.M31-SE- Superficie destinée à la production halieutique.M32-SE- Liste et densités relatives des espèces ayant un

intérêt socio-économique.M33-SE- Nombre d'emplois généré par le secteur des

pêches maritimes.M34-SE- Diversité de l'industrie halieutique locale.

INDICATEURS DE PRESSIONM35-SE- Rythme annuel d'extraction des produits

halieutiques relativement au volume jugédurable.

M36-SE- Bénéfice net.M37-SE- Nombre d'espèces menacées.M38-SE- Utilisation des biens et services non

commerciaux de la mer.M39-SE- Nombre de pêcheurs/familles vivant du secteur

des pêches maritimes et de l'aquaculture.M40-SE- Nombre de bateaux opérant dans la ZEE.

INDICATEURS DE REPONSEDE LA BIODIVERSITE MARINE

M41-MR- Nombre d'espèces menacées effectivementprotégées/nombre total des espèces menacées.

M42-MR- Nombre et superficie de zones marines effecti-vement protégées.

M43-MR- Diversification des produits valorisés de lapêche.

M44-MR- Valorisation des espèces et des espaces peu oupas utilisés ou utilisés de façon inadéquate .

M45-MR- Taux de consommation des produits de lapêche par habitant/an.

M46-MR- Programmes et budgets relatifs à la réhabili-tation / restauration de la biodiversité mari-ne.

M47-MR- Valorisation de certains milieux fermés pourl'élevage.

M48-MR- Mesures pour limiter l'impact des rejetsdomestiques et industriels sur l'environnementmarin et ses milieux connexes

M49-MR- Mesures pour diminuer la pression de pêchesur les ressources halieutiques.

M50-MR- Mesures pour limiter les pratiques illicites enmatière d'utilisation de divers éléments de labiodiversité marine.

M51-MR- Mesures pour renforcer le contrôle des cir-cuits informels de commercialisation des pro-duits de la pêche, aussi bien en mer qu'enterre.

M52-MR - Budgets consacrés à la recherche-développe-ment dans le domaine de la biodiversité mari-ne y compris celui de l'aquaculture (ayant unrôle socio- économique).

M53-MR- Budgets consacrés à la sensibilisation / édu-cation/écotourisme.

M54-MR- Mesures d'urgence en matière de protection dela biodiversité marine.

109

Les pressions exercées sur les zones humides nationales sont si diversifiées et intenses que la majorité se trouve dans un état très avancé de dégradation. La surveillanceet le suivi s’imposent comme des approches stratégiques pour toute mesure de gestion, de conservation et d’utilisation durable.

Page 105: Stratégie nationale - FAO

IV-C.8.2-5-Indicateurs de la Biodiversité deszones humides

INDICATEURS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUEDES ZONES HUMIDES

INDICATEURS D'ETATH1-DB- Variation de la richesse spécifique.H2-DB- Variation de la structure des peuplements.H3-DB- Variation du nombre d'espèces autochtones

et endémiques.H4-DB- Etendue des aires de répartition des espèces.

INDICATEURS DE PRESSIONH5-DB- Variation de la superficie anthropisée par

rapport à celles restées naturelles.H6-DB- Variation de la liste des espèces utilisées et

l'évolution de leurs abondances.H7-DB- Variation du nombre et des densités des espè-

cesmenacées, vulnérables, en voie dedisparition, disparues, endémiques.

H8-DB- Variation de la liste des espèces introduites dansles zones humides.

INDICATEURS DES FACTEURS ECOLOGIQUESDES ZONES HUMIDES

INDICATEURS D'ETATH 9-FA- Variation de la salinité.H10-FA- Variation de la température de l'eau.H11-FA- Variation de la teneur en chlorophylle a. Variation

de la granulométrie et de la qualitédu sédiment.H13- FA- Variation de l'étendue de la zone humide.H14-FA- Variation de la durée de la mise en eau.H15-FA- Niveau piézometrique des nappes phréatiques.H16-FA- Matière en suspension.H17-FA- Précipitations atmosphériques.

INDICATEURS DE PRESSIONH18- FA- Teneur en métaux lourds (eau, sédiments et

organismes).H19- FA- Teneur en azote et en phosphore (eau, sédiments) .H20-FA- Qualité bactériologique (eau, sédiments,

organismes).H21-FA- Nombre et débit des effluents se déversant dans

les zones humides.H22-FA- Variation du taux des prélèvements d'eau.H23-FA- Variation du taux de sédimentation.

INDICATEURS DE LA PRODUCTIVITE DESZONES HUMIDES

INDICATEURS D'ETATH24-P- Variation de la richesse spécifique et densités

des oiseaux.H25-P- Variation de la richesse spécifique et densités

des amphibiens .H26 -P- Richesse spécifique et densités des poissons.H27-P- Variation de la biomasse du phytoplancton.

H28-P- Variation de la biomasse, par unité de surface etpar site, de la végétation terrestre.

H29-P- Variation de la biomasse par unité de surface etpar site des principales espèces pilotes.

INDICATEURS DE PRESSIONH30-P- Variation des superficies drainée des zones humides. H31-P- Variation du taux de croissance démographiqu-

des populations riveraines des zones himides.H32-P- Variation du nombre de touristes/an et par site

(ou par unité de surface).H33-P-Variation du nombre de tête de cheptel utilisant

ceszones humides pour le pâturage ou pourl'abreuvement.

H34-P - Variation des surfaces de terres agricoles adjacentes.H35-P- Variation de la fragmentation et de la perte

de l'habitat.H36-P- Variation du nombre de barques/pêcheurs,

ramasseurs exploitant le site.

INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES DESZONES HUMIDES

IINDICATEURS D'ETATH37-SE - Variation du nombre d'emplois générés par

leszones humides.H38-SE - Variation de la liste et des densités des

populations de diverses espèces exploitées.

INDICATEURS DE PRESSIONH39-SE- Variation du rythme annuel d'extraction des produits

des zones humides relativement au volume jugé durable.H40-SE- Variation du Bénéfice net.H41-SE- Utilisation des biens et services non commer-

ciaux des zones humides.

INDICATEURS DE REPONSEDE LA BIODIVERSI-TE DES ZONES HUMIDES

H42-HR- Nombre et surface totale des zones humideseffectivement protégées par rapport à lasurface totale de ces milieux.

H43-HR- Nombre et abondance des espèces menacéeseffectivement protégées par une quelconqueréglementation.

H44-HR- Mesures prises pour la conservation de la qua-lité et de la quantité des eaux et des sédiments.

H45-HR- Superficie des zones humides restaurées.H46-HR- Nombre des espèces aquatiques réhabilitées.H47-HR- Statut international des zones humides

marocaines.H48-HR- Participation marocaine aux conventions rela-

tives aux zones humides.H49-HR - Dépenses consacrées à la conception et à la

mise en œuvre de plans d'aménagement deszones humides.

H50-HR- Dépenses consacrées à la recherche - dévelop-pement dans les zones humides.

110

Page 106: Stratégie nationale - FAO

H51-HR- Dépenses consacrées à la sensibilisation /éducation.

H52-HR- Investissements en matière de développementécotouristique dans et autour des zoneshumides.

IV-C.8.2-6- Indicateurs des espècesvulnérables

INDICATEURS D'ETATV1- Variation de la liste des espèces considérées comme

menacées ou vulnérables au Maroc.V2- Variation du nombre d'espèces menacées à l'échelle

internationale présentes au Maroc et leursabondances.

V3- Variation de la liste des espèces considérées commemenacées ou vulnérables et la nature et le degrédes menaces.

V4- Variation de l'abondance.V5- Variation de la densité.V6- Variation de la superficie occupée par l'espèce.V7- Variation du rapport Natalité/mortalité ou taux de

recrutement.V8- Variation de la Fécondité-fertilité.V9- Variation du sex-ratio.V10- Variation de la structure par âge de la population.V11- Variation de la taille de l'individu .V12- Variation des effectifs des espèces migratrices

transitant par le Maroc.V13- Variation des effectifs, par espèce, des population

nicheuses au Maroc.V14- Variation de la structure génétique des populations

de l'espèce concernée.V15- Degré de sensibilité à la présence humaine.V16- Degré de sensibilité aux facteurs du milieu.V17- Variation du niveau de compétition interspécifique

concernant les espèces vulnérables.V18 - Variation des paramètres de reproduction des

espèces vulnérables cohabitant avec une espèceexogène congénérique.

INDICATEURS DE PRESSIONV19- Fragmentation du milieu de vie d'une espèce

considérée.V20- Taux de fréquentation d'un milieu. V21- Variation de la liste et de la densité des prédateurs/

compétiteurs dans un site donné.V22- Variation de la liste et de la quantité d'agents

pathogènes et du degré des dégâtsV23- Variation du taux de prélèvements effectués au sein

des populations des espèces exploitées.V24- Le niveau d'âge d'exploitation d'une espèce donnée.V25- Prélèvements sélectifs liés au sexe.V26- Variation du niveau des prélèvements effectués

parmi les populations sauvages d'une espèce par-rapport à celles provenant de l'élevage.

V27- Nombre d'autorisations (licence et droit d'usage)pour la chasse/pêche des espèces menacées.

V28- La valeur marchande de l'espèce exploitée.

INDICATEURS DE REPONSEV29- Nombre de textes rédigés et d'application en faveur

de la protection des espèces vulnérables.V30- Efficacité des contrôles d'exploitation des espèces

vulnérables .V31- Nombre de conventions internationales signées /

ratifiées relatives aux espèces vulnérables.V32- Superficie totale consacrée à la conservation,

restauration et réhabilitation.V33- Responsabilité de la société civile et des popula-

tions locales à l'égard du développement de labiodiversité nationale.

V34- Taux de fixation des communautés autochtones.V35- Budgets consacrés à la conservation, restaur

ationet réhabilitation.V36- Taux de réussite de la conservation, la réhabilita-

tion et la restauration d'une espèce menacée oud'un écosystème.

V37- Budget total consacré à la sensibilisation /éducation.

V38- Nombre d'études (budgets de recherche)consacrées aux espèces vulnérables.

IV-C.8.2-7-Indicateurs des mesuresd’accompagnements

SENSIBILISATION / EDUCATION

S1-MA- Nombre d'espaces (musées, parcs zoologiques,aquariums, etc.) destinés à la conservation descollections, la sensibilisation et l'éducation dupublic en matière d'environnement/biodiversité.

S2-MA- Taux de fréquentation des institution de sensibi-lisation/éducation.

S3-MA- Qualité des moyens offerts aux institutions des-tinés à la sensibilisation et l'éducation du publicen matière d'environnement/biodiversité.

S4-MA- Qualité des programmes des institutions desti-nées à la conservation des collections, la sensi-

111

De nombreuses espèces ou races, endémiques ou rares sont encore cantonnéesdans certains écosystèmes marocains. Le suivi de leurs populations serait de

nature à assurer leur pérennité.

Page 107: Stratégie nationale - FAO

112

bilisation et l'éducation du public en matièred'environnement/biodiversité.

S5-MA- Nombre et qualité des animateurs / éducateurs.S6-MA- Fréquence des manifestations (conférences,

expositions, séminaires, etc.) éducatifs, scienti-fiques, etc. assurées par ces institutions.

S7-MA- Qualité des programmes scolaires et parasco-laires destinés à la sensibilisation /éducationdes jeunes.

S8-MA- Adéquation entre la nature des populations/cibles et celle des programmes de la sensibilisa-tion éducation.

S9-MA- Diversité des moyens utilisés pour la réalisation-des actions de sensibilisation/éducation pro-grammées et l'efficacité des procédures adop-tées/compatibilités avec chaque groupe cible.

S10-MA- Nombre d'organisations non gouvernementales(ONG) œuvrant dans le domaine delabiodiversité.

S11-MA- Nombre de personnes (physiques/morales)adhérant à une organisation visant la protec-tion de l'environnement et de la biodiversité.

S12-MA- Nombre/qualité des prix et des mesures d'en-couragements.

RECHERCHE

R1-MA- Nombre et qualité des publications/an dans ledomaine de la diversité biologique et du pour-centage de publications produites dans ledomaine de la biodiversité par an et par rapportaux autres domaines de l'environnement.

R2-MA- Pourcentage de publications produite dans chacun des éléments biodiversitaires par rapport au nombre total des publications surla diversité biologique nationale.

R3-MA- Nombre de thèses soutenues/an dans le domaine de la diversité biologique et son pourcentage par rapport aux autres domainesde l'environnement.

R4-MA- Le nombre de thèses soutenues dans chacun desdomaines de la biodiversité.

R5-MA- Nombre de revues/ périodiques où les scientifiquesnationaux ont fait paraître des articles sur le domaine de la biodiversité

R6-MA- Nombre de scientifiques (chercheurs, enseignants, ingénieurs, etc.) et de techniciens spécialisés travaillant dans le domaine de la diversité biologique et pourcentage par rapport au total des scientifiques nationaux.

R7-MA- Dépenses consacrées/an à la recherche dans ledomaine de la biodiversité et son pourcentagepar rapport à ceux consacrés à d'autres

domaines nationaux.R8-MA - Nombre de projets de conservation montés sur

la base de résultats de la recherche scientifiquenationale.

LEGISLATION / INSTITUTION

L1-MA- Ancienneté des textes relatifs à la biodiversité.L2-MA- Nombre d'espèces/espaces menacés non

réglementés.L3-M - Nombre d'infractions/fraudes/braconnage, etc.,

enregistré chaque année.L4-MA- Nombre de contraventions par rapport au

nombre d'infractions.L5-MA- Nombre de verbalisateurs par rapport à l'espce

protégéL6-MA- Moyens (qualité et quantité) mis à la disposition

des législateurs/gestionnaires/verbalisateurs.

COOPERATION

C1-MA- Nombre de conventions internationales relatives à la biodiversité signées / ratifiées parle Maroc.

C2-MA- Nombre de projets relatifs à la biodiversité réalisés en commun et en coopération avec deséquipes étrangères.

PARTENARIAT

P1- Nombre de conventions de recherche entre instituts,universités à l'échelle nationale.

P2- Nombre de conventions de partenariat entre les ser-vices extérieurs administratifs gestionnaires de labiodiversité et les acteurs de la société civile auniveau national.

IV-C.8.2-8-Autres indicateurs

IE1- Taux d'émission des gaz à effet de serre.IE2- Taux de pollution atmosphérique.IE3- Taux de pollution de la nappe phréatique.IE4- Quantités de déchets générées par les

agglomérations urbaines.IE5- Quantités de déchets générées par le secteur

industriel.IE6- Quantités de déchets récoltées et recyclées /

quantités générées.IE7- Quantités de polluants dans les eaux usées générées

par les agglomérations urbaines.IE8- Quantités de polluants dans les eaux usées générées

par les activités industrielles.IE 9- Taux de traitement des eaux usées.IE10- Taux de populations n'ayant pas accès à l'eau

potable.IE11- Taux de la croissance démographique.IE12- Taux d'extensions urbaines.IE13- Taux d'extensions des aménagements hydro-

agricoles. IE14- Etat de pauvreté/Revenu moyen par habitant.IE15- Superficies des sites miniers restaurées.IE16- Taux d'alphabétisation.

Page 108: Stratégie nationale - FAO

LE MAROC ET LA CNUDBILAN ET SYNERGIE

PARTIE V

Page 109: Stratégie nationale - FAO

V.A - BILAN DES INVESTIGATIONS DUMAROC DANS LE CADRE DE LA CNUED

Depuis le sommet de Rio, le Maroc a entrepris denombreuses initiatives pour la mise en œuvre

de diverses conventions proposées à la discussionlors de la Conférence des Nations Unies pourl'Environnement et le Développement. Chacun despoints focaux des divers accords signés à Rio, aconsitué ses équipes de travail et engagé ses consul-tants pour la réalisation des études et rapportsrequis. Le Maroc a également participé et contribuéà toutes les réunions relatifs à ces accords. L'une desplus importantes de ces contributions reste, sansdoute, l'organisation à Marrakech, du 29 octobre au9 novembre 2001, de la septième session de laConférence des Parties de la Convention Cadre surles Changements Climatiques. Le bilan des investi-gations du Maroc pour la mise en œuvre des troisprincipales conventions peut être résumé ainsi :

V.A.1- CONVENTION SUR LA DIVERSITEBIOLOGIQUE

C'est l'une des principales conventions signées àRio. Elle traduit les préoccupations internatio-

nales quant à la disparition des habitats naturels, desespèces, ainsi que l'appauvrissement génétique denombreuses populations, aussi bien naturellesqu'exploitées (domestiquées). Cette convention aété signée par le Maroc en 1992 et ratifiée en 1995.Dans ce cadre, le Maroc a réalisé une EtudeNationale sur la Biodiversité ayant abouti à l'élabo-ration de 14 documents relatant les statuts systéma-tiques, écologiques, socio-économiques, juridiques,etc. des diverses espèces présentes sur le territoirenationale.

De l'ensemble de ces études, il découle que :- le Maroc comporte près de 30000 espèces et variétés;- il comporte une grande diversité d'écosystèmes et

d'habitats, ce qui est dû à sa diversité et ses particu-larités géomorphologiques, géologiques, climatiques,bioclimatiques, etc.;

- près de 1640 espèces végétales et 590 espèces ani-males y sont plus ou moins gravement menacées;

- près de 3624 espèces y sont endémiques;- un certain nombre d'espèces menacées à l'échelle

régionale ou internationale s'y trouvent encoreavec des populations, plus ou moins, viables ;

- sur le plan socio-économique, la quasi-totalité dutissu socio-économique du pays repose sur divers-es composantes de la biodiversité nationale(forêts, agro-système, pêche maritime, tourisme,phosphates, etc.).

D'autres documents ont été élaborés dans le cadre decette convention et sont relatifs à la deuxième et latroisième étapes de sa mise en œuvre. Il s'agit plusparticulièrement des stratégies et des plans d'actionssur la biodiversité terrestre, la biodiversité marine etcôtière et la biodiversité des zones humides,

ainsi qu'une étude relative aux indicateurs de sur-veillance de toute la biodiversité nationale.

Les stratégies et les plans d'actions proposés reposentprincipalement sur les problèmes particuliers de cha-cun de ces " méga-systèmes"; cependant, une syn-thèse de ces documents montre que l'approche deconservation et d'utilisation durable de la biodiversiténationale repose essentiellement sur :- une meilleure connaissance de cette biodiversité

par la recherche scientifique, la formation de spé-cialistes et une meilleure gestion de l'informationscientifique;

- la conservation de ce qui existe en adoptant depréférence des mesures préventives (in situ), puis, sinécessaire, curatives (ex situ, restauration,réhabilitation);

- une gestion rationnelle de diverses ressourcesnaturelles aussi bien écosystémiques, spécifiquesque génétiques;

- la sensibilisation et l'éducation, en particulier desusagers;

- le renforcement des cadres législatif et institution-nel par l'adoption de nouveaux textes, l'actualisa-

115

Documents sur la stratégie et le plan d’action sur

la biodiversité marocaine

Page 110: Stratégie nationale - FAO

tion d'autres textes et, aussi, la mise à niveau inter-nationale de la législation nationale;

- le renforcement des cadres de coopération pour leséchanges des expériences, des compétences, etc.;

V.A.2- CONVENTION SUR LADESERTIFICATION

L'un des problèmes majeurs encourus par l'envi-ronnement, et plus particulièrement dans le

continent africain, est celui de la sécheresse, de ladésertification et de l'avancée des sables sur des ter-res plus ou moins fertiles. Ce problème, égalementdébattu lors du sommet de la planète à Rio, a faitl'objet d'une convention internationale "Conventiondes Nations Unies sur la lutte Contre laDésertification" qui a été signée par le Maroc en1994 et ratifiée en 1996.

L'importance de cette convention pour le Marocréside dans le cadre de coopération régionale et

internationale qu'elle offre pour notre pays car, enfait, le Maroc, de par sa position à proximité dugrand désert africain, de par son climat en grandepartie (93%) aride ou semi-aride et de par l'impor-tance stratégique de l'agriculture (près de 50% de lamain d'œuvre active nationale), a toujours octroyé àces problèmes de sécheresse et de désertification uneimportance capitale. La politique des barrages, del'irrigation d'un million d'hectares, de la fixation des

dunes, de reboisement et la création d'un ConseilSupérieur de l'Eau, etc., ne sont que quelques exem-ples, parmi tant d'autres programmes nationaux, ousectoriels, traduisant la consience du Maroc quant àl'importance et l'acuité de ce problème et des effortsconsentis par notre pays pour lutter contre l'érosion,la sécheresse et la désertification.

Dans le cadre de cette convention, le Maroc arédigé, conformément aux articles 9 et 10 de cettedernière, son Plan d'Action National, appelé "Pland'Action National de Lutte Contre la Désertificationet d'atténuation des effets de la sécheresse". CePAN, dans son analyse bibliographique, a mis enexergue d'importantes menaces qui pèsent sur lesterres agricoles et les bassins versants :- une pluviométrie caractérisée par sa variabilité et

sa faiblesse;- cinq des vingt millions d'hectares de bassins ver-

sants situés en amont des barrages montrent unimportant risque d'érosion hydrique;

- près de 2000 tonnes par Km² de sol sont perdueschaque année dans certaines régions;

- l'ensablement qui menace habitations, terres agri-coles et infrastructures de développement, men-ace, par exemple, près de 250000 ha dans la régiond'Errachidia et 30000 ha dans les régions deOuarzazate et Zagora.;

Les causes majeurs de cette désertification auMaroc :-les changements climatiques que connaît le Marocces dernières décennies et que connaît également lemonde en général. Cependant, ces changementss'expriment dans notre pays d'avantage par de lasécheresse que par des "inondations";

-les impacts des activités anthropiques et des usagesincompatibles avec la vocation et les aptitudes d'unsol, déjà fragile et pauvre en matière organique ettrès vulnérable.

Dans la stratégie proposée pour lutter contre leseffets de la sécheresse, plusieurs orientations ont étéadoptées, mais dont les plus importantes sont :- le renforcement des actions d'appui à la lutte

contre la désertification;- l'appui des initiatives génératrices de revenus;- le renforcement des actions de lutte contre la

désertification et l'atténuation des effets de lasécheresse;

- le renforcement des connaissances de base etdéveloppement de systèmes d'observations desressources naturelles.

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Document national sur la désertification

Page 111: Stratégie nationale - FAO

V.A.3- CONVENTION CADRESUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

C'est la troisième Convention débattue lors dusommet de Rio. Elle a été signée par le Maroc

en 1992 et ratifiée en1995. C'est un thèmeégalement crucialpour le pays dans lamesure où, du cli-mat, dépend l'agri-culture et de l'agri-culture dépend, engrande partie, ledéveloppementdes tissus écono-mique et socialdu Maroc, entant que paysagricole, enpremier lieu.

Des change-ments clima-tiques sont également tribu-taires l'état des principaux écosystèmes maro-cains (sylvo-pastoral, agricole et celui des zoneshumides) ainsi que les phénomènes de sécheresse,d'érosion, de désertification, d'inondations, derisques naturels, etc. et, par conséquent, des pertesdes habitats, des espèces et, en partie, des ressourcesgénétiques.

Selon les articles 4 et 12 de cette convention, leMaroc devrait, comme tous les autres pays sig-nataires, fournir un rapport détaillé comportantessentiellement :

- un inventaire des gaz à effet de serre;- la vulnérabilité du Maroc aux changements

climatiques;- les moyens réduire la production de ces gaz.

Depuis la signature du Maroc de cette convention, etpour répondre à ces trois requêtes, celui ci a menéplusieurs études ayant abouti à de nombreux élé-ments de réponses. En ce qui concerne la productiondu Maroc en gaz à effet de serre, ces études ontmontré que notre pays produit près de 32 millionsde tonnes en CO², 350 milles tonnes de CH4, 20milles tonnes de NO2, alors que pour les autres gaz,en particulier le HFC, le PFC et le SF6 figurant tousdans la liste de Kyoto, ils ne semblent pas produitsau Maroc, dans la mesure où il n'y existe pas d'in-dustries utilisant ces gaz.

En ce qui concerne la vulnérabilité du Maroc auxchangements climatiques, il a été montré que nom-breux domaines pourraient être affectés par cephénomène, en particulier :- l'eau, aussi bien superficielle que sous terraine et

dont le niveau diminuerait entre 10% et 15%;- les ressources énergétiques, en particulier celles

produites par les barrages, qui dimin-ueraient également avec la diminution des

eaux produisant cette énergie;- les ressources agricoles, qui diminueraient

également entre 10% et 50%;- le sol, qui se dégradera davantage;- la santé, en particulier les épidémies, qui trou-

veraient un champ plus fertile pour leurdéveloppement;

- le domaine industriel, qui souffrira de l'aug-mentation du prix de l'eau et de la rareté desmatières premières;

Quant à l'atténuation de la production des gaz àeffet de serre, de nombreuses approches sont pro-posées dont les plus importantes sont :- la Maîtrise de l'énergie;- la substitution des combustibles;- les énergies renouvelables;- le développement des formations forestières;- la récupération des biogaz des déchets;- la substitution de matériaux en particulier dans lesdomaines de la cimenterie et des phosphates;

117

Page 112: Stratégie nationale - FAO

V.A.4-DECLARATION DE PRINCIPE SUR LAPROTECTION DES FORETS

Parmi les appels lancés lors du sommet de Rioaux divers pays présents, l'établissement et la

mise en œuvre de programmes visant la protectionet la conservation des espaces forestiers. Le Maroc,conscient de l'enjeu stratégique de la forêt pour lepays et de la vitalité de ses espaces forestiers pourl'équilibre de son environnement et son développe-ment socio-économique, a élaboré un ProgrammeForestier National pour atténuer les impacts dediverses pressions exercées sur la forêt marocaine etdont les plus importantes sont :

- un faible taux de reboisement (8% au lieu de 15-20% d'optimum);

- une perte de 31 000 ha de forêts chaque année;- la dégradation du sol;- l'atténuation de la fonction protectrice de la forêt;- l'atténuation du rôle socio-économique des espaces

forestiers, en particulier pour les populationsrurales.

L'ambition de ce PNF est d'inverser le processus dedégradation et pour atteindre cette ambition, il s'estproposé un certain nombre d'actions qui concernentplus particulièrement :

- la foresterie rurale et de montagne;- la gestion et la substitution du bois-énergie en

milieu rural;- la gestion des parcours;- la gestion de l'eau;- la gestion des ressources humaines;- la communication;- la déconcentration et la décentralisation;- la participation des populations et la contractualisation;- l'actualisation de la législation et la fiscalité.

V.B - SYNERGIE ENTRE LACONVENTION SUR LA BIODIVERSITE ET

LES AUTRES ACCORDS DE RIO

D'une manière générale, les trois principalesconventions de Rio exhortent, toutes, une col-

laboration plus ou moins étroite entre elles; mais,elles prônent aussi, une synergie d'actions avec d'au-tres conventions relatives à la conservation, la pro-tection et l'utilisation rationnelle et durable des res-sources naturelles telle que les conventions deRamsar, Bern, Bonn, CITES, Alger, ChangementsClimatiques, etc. L'objectif est, de toute évidence,

d'optimiser les moyens nationaux et internationauxpour une meilleure protection de l'environnement dela terre et de ses ressources naturelles.

La situation géographique du Maroc, son climat trèsdiversifié mais plutôt sec, ses particularités et sonoriginalité floristiques et faunistiques, etc. font decette synergie entre les trois principales conventionsde Rio (Désertification, Changements Climatiqueset Biodiversité) ainsi que des principes concernantles forêts, un élément vital susceptible de contribuerà l'équilibre écologique de son environnement et ladurabilité de ses ressources naturelles.

En effet, l'augmentation de la fréquence des annéesde sécheresse, due aux changements climatiques,certes, accentuent la perte du sol, la désertification,l'avancée des sables en particulier dans le sud dupays, la fréquence des incendies des forêts,l'assèchement de certaines zones humides et la dis-parition de leurs composantes vivantes, la réductiondu patrimoine phytogénétique et zoogénétiquenational telles que les espèces sauvages apparentéesaux formes d'intérêt socio-économique ou encoreles races locales du cheptel ovin, bovins, etc.

Toutes ces interactions, entre divers phénomènes(sécheresse, perte de sol, perte de la biodiversité,etc. ayant fait l'objet de conventions (ChangementsClimatiques, Déséerification, Biodiversité) nécessi-tent des actions intégrées tenant compte de l'ensem-ble de ces interactions et, donc, une synergie entreles approches de leurs mises en œuvre.

Une analyse des grands traits de la stratégie et duplan d'action nationaux élaborés dans le cadre de laConvention sur la Diversité Biologique répondent,aussi dans une large mesure, aux préoccupationsmajeures et aux principales recommandations etarticles des accords discutés lors de la Conférenceau sommet de Rio. Les raisons en sont nombreuses,mais les plus importantes sont :

- la majorité des composantes de la biodiversiténationale, en particulier celles des zones humides,forestière et agricole, est profondément influencéepar la pluviométrie et, donc, par le climat et leschangements climatiques. Les représentants de cescomposantes, se trouvant dans le sud du pays,souffrent, de plus, de la proximité du désert, de lasécheresse et de l'ensablement. Il y a, donc, uneinteraction simultanée, dans le même espace géo-graphique, entre ces divers facteurs ayant fait l'ob-jet, séparément, des trois conventions de laCNUED;- les problèmes de la forêt marocaine

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Page 113: Stratégie nationale - FAO

119

sont également au cœur des préoccupations desautoritéscompétentes à cause de l'importancestratégique des ressources forestières sur les plansécologique, économique et social.

Il en découle que si, à l'échelle internationale, ilexiste une synergie entre diverses conventions deRio, les conditions climatiques du Maroc ont faitque sécheresse, ensablement, désertification, surpâ-turage, dégradation de la forêt, assèchements deszones humides, etc. constituent une multitude defacettes d'un même problème environnemental.

Celui-ci, qui se manifeste surtout dans ses régionssud et où il contribue à la dégradation de son sol etde ses ressources forestières à cause, justement, deces aléas climatiques; mais, aussi des activitéshumaines incompatibles avec les normesécologiques.

Les approches proposées dans la stratégie et le pland'action sur la conservation et l'utilisation durablede la biodiversité et qui peuvent être mises en syn-ergie avec les actions des autres accords de Rio sontrésumées dans le tableau suivant :

Conservation in situ ou aires protégéesConservation ex situApproche participativePréservation des ressources génétiquesRechercheFormationInformationSensibilisation/EducationLégislation/InstitutionCoopérationSurveillancePlans d’Actions Nationaux

Art.8Art.9Art.6a/iii-Art.12bArt.12aArt.7/Art.18Art.13Art.8kArt.17Art.7“stratégies” Art6a et 6b

--Art.19.4-Art.17 et 19bArt.19Art.18Art.5d/Art19/Art6Art.5eArt.16Art.16Art.9 et Art10

--Art.9-Art.5Art.6 Art7 Art12-Art.6PréambuleArt.7, Art 2b-Art4.1.a

Pr7b, Pr 8f-Pr2d, Pr 5a-Pr 12aPr 3a, Pr 11, Pr 12bPr 2c Pr 12aPr 12dPr 8f, Pr 13d/ePr 1b, Pr 2c, Pr11, Pr12c-Pr 3a, Pr 4b; Pr5a, Pr6b,Pr8d/h, Pr 9c

DiversitéBiologique

Désertification Changementsclimatiques

Principes sur les forêts

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