92
République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université d’Oran Es-Sénia Faculté des Sciences Département de Biologie Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Magister en Biologie Option : Biochimie végétale appliquée Thème Présenté par : M me BENAHMED Fatiha. Soutenu le : 14 /12 / 2010 devant le jury: Mr BELKHODJA Moulay Prof. Université d’Oran Président M me BENNACEUR Malika M.C. Université d’Oran Examinatrice M me IGHIL-HARRIZ Zohra M.C. Université d’Oran Examinatrice Mr MAROUF Abderrazak Prof. Université d’Oran Rapporteur Année universitaire : 2010 – 2011 Stress oxydatif chez des plantules de Vicia faba L. soumises à différentes contraintes abiotiques (stress salin, stress hydrique et stress aux métaux lourds)

Stress oxydatif chez des plantules de Vicia faba L. soumises à … · 2015. 5. 5. · beaucoup de réussite, peut être un prix Nobel à partager) à Amine BENGAG et Belkheir , on

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • République Algérienne Démocratique et Populaire

    Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

    Université d’Oran Es-Sénia

    Faculté des Sciences

    Département de Biologie

    Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Magister en Biologie

    Option : Biochimie végétale appliquée

    Thème

    Présenté par :

    Mme BENAHMED Fatiha.

    Soutenu le : 14 /12 / 2010 devant le jury:

    Mr BELKHODJA Moulay Prof. Université d’Oran Président

    Mme BENNACEUR Malika M.C. Université d’Oran Examinatrice

    Mme IGHIL-HARRIZ Zohra M.C. Université d’Oran Examinatrice

    Mr MAROUF Abderrazak Prof. Université d’Oran Rapporteur

    Année universitaire : 2010 – 2011

    Stress oxydatif chez des plantules de Vicia faba L. soumises à

    différentes contraintes abiotiques (stress salin, stress hydrique

    et stress aux métaux lourds)

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • Remerciements

    Au terme de ce travail, je voudrai remercier mon directeur de thèse Professeur

    Abderrazak MAROUF et lui exprimer ma gratitude pour sa très grande disponibilité, son

    soutien scientifique, son excellent sens critique et sa rigueur scientifique.

    Je tiens également à remercier le Professeur Moulay BELKHODJA de l’Université

    d’Oran pour sa grande disponibilité et d’avoir aimablement accepter de présider ce jury; qu’il

    me soit permis de lui témoigner mon sincère et profond respect.

    Mon sentiment profond va à Madame Malika BENNACEUR, maître de conférences au

    Département de Biologie d’Oran, Université Es-Sénia, qui a eu l’amabilité en me faisant

    l’honneur d’examiner ce mémoire.

    Je tiens à remercier Madame Zohra IGHIL-HARIZ, maître de conférences au Département de

    Biologie d’Oran, Université Es-Sénia, qui a bien voulu faire part, de ce jury et examiner mon

    travail.

    Je remercie vivement Madame le Professeur Fatima zohra ELKEBIR ma Directrice de

    Laboratoire de Biologie du Développement et de la Différenciation qui m’a encouragé et qui

    m’a beaucoup aidé tout au long de ce mémoire, qu’elle trouve dans ces quelques mots

    l’expression de ma sincère gratitude.

    A tous les membres du Laboratoire de Biologie du Développement et de la Différenciation :

    Tewfik SAHRAOUI, Rachid SENHADJI, Dalia DERKAOUI, Mme Farida MESLI et

    Mohcen GHALEK et Mme Ould Kadi Houria de m’avoir aidé tout au long de ce travail .

    A Mme le Maitre de conférence Luisa BOUABDELLAH pour tous ces précieux conseils tout

    au long de ma vie professionnel.

    A Monsieur Omar KHAROUBI maitre de conférence à au Département de Biologie à

    l’université d’Oran qui m’a beaucoup encouragé.

    Je tiens à remercier tous mes collègues du Département de BIOLOGIE : Fatiha ATTOU,

    Houria AMEZIANE, Khadidja BELHADJ, Nacéra , Oumria et Kheira ,Abdelkader, Ahmed.

    Mes remerciements les plus sincères à Mme Maya.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • Je voudrais exprimer ma gratitude à Madame Farida BOUKORT, maitre de conférences au

    Département de Biologie à l’université d’Oran qui m’a beaucoup encouragé et aidé à mener à

    terme ce sujet ainsi qu’à Mme le professeur Ait YAHIA Dalila.

    Je voudrais remercier toutes les personnes qui n’ont en aucun cas douté de mes compétences :

    Mme Zoubida EL-HADJ et son mari et Monsieur KARKACHI et sa femme et Nadia AIT-

    HAMADOUCHE.

    Je veux remercier du fond du cœur mes meilleurs amis avec qui je n’oublierai jamais cette

    expérience humaine très enrichissante pour moi : Fatima kerrroum meilleur amie avec

    laquelle j’ai partagé les moments les plus difficiles (,t’as été toujours là quand j’avais besoin

    tu es la personne qui m’a toujours soutenu) à Wahiba RACHED (, je sais que t’iras loin) ,

    Faiza CHAIB (j’ai appris à te connaître j’en suis ravi, t’es plein de qualités).

    Les autres personnes indispensables à la vie du laboratoire sont bien entendu les étudiants et

    les thésards je voudrais remercier :

    Nawel FASLA ( je ne sais pas quoi dire de toi, tu le sais…) ; Fatimus ZEGHADA (je suis ravi

    et très heureuse de ta connaissance et de ton amitié, …), Houari BENAMAR (je te souhaite

    beaucoup de réussite, peut être un prix Nobel à partager) à Amine BENGAG et Belkheir , on

    ne t’oublieras jamais.

    A la mémoire de Madame Malika KHOUAIDJIA, toujours présente dans notre cœur.

    Ce travail n’aurait pu être mené à bien sans l’aide et la sympathie de mes collègues

    enseignants et ingénieurs de l’Université d’Oran , Saliha MELIANI, Amina TEHARI (je te

    souhaiterai beaucoup de réussite).

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • DEDICACES

    Avant de dédier ce travail Je tiens d’abord à remercier الله, , le Tout Puissant, qui nous a permis de mener à

    bien ce modeste travail.

    A la mémoire de mes parents

    A la mémoire de ma sœur Khadidja

    A mon mari.

    A mes deux enfants Djamel Eddine et Kawtar.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • Liste des abréviations

    1O2 = oxygène singulet

    ADN= Acide Désoxyribonucleique.

    AFNOR= Association Française de Normalisation.

    AOX = Oxydase Alternative

    APX = Ascorbate Peroxydase

    ASC = Ascorbate ou Acide L Ascorbique

    ATP = Adénosine Tri Phosphatase

    ATP = Adénosine Tri Phosphate

    CAT = Catalase

    CTE = Chaine de Transport d’Electrons

    CuAo = Amine oxydase à cuivre

    CuZnSOD = SOD à cuivre et à zinc

    DHA = Dehydroascorbate

    DHAR = Déhydroascorbate Reductase

    ERA = Espèces Réactives à l’azote

    ERO = Espèces Réactives à l’oxygène

    H2O2 = Peroxyde d’hydrogène

    HgCl2= Chlorure de mercure

    IM = Indice Mitotique

    LH = acide gras polyinsaturés

    LOO’ = lipoperhydoxyle

    LOOH = Hydroxyperoxyde lipidique

    LOX = Lipoxygénase

    MDA = Malondialdehyde

    MDHA = radical mondehydroascorbate

    MDHAR = mondehydroascorbate réductase

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • MN = Micronoyaux

    MnSOD = SOD à manganèse

    NaCl = Chlorure de Sodium

    NAD (P) = Nicotinamide Adenine Dinucléotide phosphate

    NADH (P) = Nicotinamide Adenine Dinucléotide réduite phosphate

    NADH déshydrogénase = Nicotinamide Adenine Dinucléotide réduite déshydrogénase

    NOX = NADPH Oxydase

    O2 .- = Anion radical superoxyde

    O2- = ion oxyde

    O2 = Oxygène

    O2 2- = Ion peroxyde

    OH - = anion hydroxyle

    OH . = radical hydroxyle

    OxO = Oxalate oxydase

    PAO = Polyamine Oxydase

    PEG= polyéthylène glycol

    POX = Peroxydase

    SOD = Superoxyde Dismutase

    TBARS = Thiobarbituric Reactive Species

    XOD = Xanthine Oxydase

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • Figure 1 : Schématisation de la balance entre les espèces réactives oxygénées (ERO) et les

    antioxydants.

    Figure 2 : Produits de la réduction du dioxygène.

    Figure 3 : Sites de production intra-organites des formes réactives de l’oxygène dans la

    cellule végétale .

    Figure 4 : Les différentes étapes de la peroxydation lipidique.

    Figure 5 : Réaction entre le MDA et l’acide thiobarbiturique.

    Figure 6 :. Les trois principaux points d’intervention des antioxydants phénoliques dans la

    protection des lipides contre la dégradation oxydative.

    Figure 7 : les polyphénols face aux stress biotiques et abiotiques

    Figure 8 : Chélation des radicaux libres par les flavonoïdes.

    Figure 9 : Feuilles de Pistacia atlantica Desf.

    Figure 10 : Teneurs en polyphénols dans la partie hypocotylédones et épicotylédones chez

    les plantules V. faba soumis à différents stress.

    Figure 11 : Teneurs en flavonoides dans les parties hypocotylédone et épicotylédone chez

    les plantules V. faba soumis à différents stress.

    Figure 12 : Teneurs en polyphénols au niveau des hypocotylédones et des épicotylédones

    des plantules de V. faba exposées au chlorure de mercure à 15 mg/L et traitées

    par l’extrait aqueux de Pistacia atlantica.

    Figure 13 : Teneurs en flavonoides au niveau des hypocotylédones et des épicotylédones

    des plantules de V. faba exposées au chlorure de mercure à 15 mg/L et traitées

    par l’extrait aqueux de Pistacia atlantica.

    Figure 14 : Apex racinaire de Vicia faba avec micronoyaux coloré au réactif de Feulgen au

    grossissement x100.

    Figure 15 : Nombre de micronoyaux (MN ‰ ± ES) des cellules méristématiques de Vicia

    faba exposées à une solution au chlorure de mercure (HgCl2) à 15 mg/L et

    traitées par l’extrait aqueux des feuilles de Pistacia atlantica à 1%.

    Figure 16 : Teneurs en polyphénols totaux et en flavonoïdes exprimées en mg/g de poudre

    lyophilisée.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • INTRODUCTION CHAPITRE I: ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE 1. Définition du stress oxydatif 2. Définition des espèces réactives de l’oxygène

    2.1. Radicaux libres 2.2. Formation des espèces réactives de l’oxygène

    2.2.1. Anion superoxyde (°O2-) 2.2.2. Peroxyde d’hydrogène (H2O2) 2.2.3. Radical hydroxyle (°OH)

    2.3. Sources des espèces réactives de l’oxygène dans la cellule végétale 2.3.1. Chloroplastes et l’appareil photosynthétique 2.3.2. Peroxysomes

    2.3.2.1. β-oxydation 2.3.2.2. Photorespiration

    2.3.3 Mitochondries et chaîne respiratoire 3. Conséquences du stress oxydatif

    3.1. Peroxydation lipidique (lipoperoxydation) 3.1.1. Phase d’initiation 3.1.2. Phase de propagation 3.1.3. Phase de terminaison

    3.2. Marqueurs de la lipoperoxydation 3.2.1. Intérêts du dosage du malondialdéhyde (MDA)

    3.3. Oxydation des protéines 3.4. Oxydation de l’ADN

    3.4.1. Test de micronoyaux 4. Mécanismes de défense contre le stress oxydatif

    4.1. Systèmes de défense par des enzymes antioxydants 4.1.1. Superoxyde dismutase (EC : 1.15.1.1) 4.1.2. Catalase (EC 1.11.1.6) 4.1.3. Peroxydase (POX) (EC 1.11.1.x)

    4.2.. Les composés phénoliques et la détoxification des formes activées de l’oxygène

    4.2.1. Flavonoïdes 4.2.1.1. Capture directe de radicaux libres 4.2.1.2. Inhibition enzymatique

    5. Principaux stress environnementaux auxquels les plantes sont confrontées 5.1. Stress biotique 5.2. Stress abiotique

    5.2.1. Stress par déficit hydrique 5.2.2. Stress salin par le chlorure de sodium (NaCl) 5.2.3. Stress par le chlorure de mercure (HgCl2)

    CHAPITRE II : RAPPEL BOTANIQUE

    1 4 5 5 6 7 7 7 7 8 8 9 9 9 10 10 11 11 11 12 12 12 12 13 14 15 15 15 16 16 18 19 19 19 20 20 20 20 20

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • 1. Description de la famille des Anacardiacées 2. Genre de Pistacia (Pistachier) 3. Monographie de Pistacia atlantica Desf.

    3.1. Position systématique de Pistacia atlantica Desf. selon APGII (2005) 3.2. Noms vernaculaires 3.3. Description botanique 3.4. Aire de répartition géographique 3.5. Phytochimie et propriétés thérapeutiques 3.6. Utilisations traditionnelles et propriétés pharmaceutiques

    CHAPITRE III:MATÉRIEL ET MÉTHODES 1. Modèle expérimentale

    1.1. Choix du modèle expérimentale 1.2. Culture et échantillonnage

    2. Application des stress 3. Mesure de la défense antioxydante

    3.1. Dosage des polyphénols et des flavonoïdes 3.1.1. Dosage des polyphénols totaux 3.1.2. Dosage des flavonoïdes

    4. Effet antioxydant de Pistacia atlantica (Desf.) 5.1. Préparation de l’extrait aqueux de Pistacia atlantica 5.2. Identification des principaux constituants de l’extrait aqueux lyophilisé de

    Pistacia atlantica par chromatographie sur couche mince (CCM) 5.2.1. Préparation des échantillons 5.2.2 Révélation

    6. Évaluation de l’activité antioxydante de l’extrait aqueux des feuilles de Pistacia atlantica sur Vicia faba stressée au chlorure de mercure (HgCl2) 7. Test de micronoyaux 8. Analyse statistique CHAPITRE IV: RÉSULTATS

    1. Défense antioxydante

    1.1. Teneurs en polyphénols dans les différents organes 1.1.1. Plantes stressées au NaCl à 100 mM 1.1.2. Plantes stressées au stress hydrique (PEG 10 %) 1.1.3. Plantes stressées au chlorure de mercure (HgCl2)

    1.2. Teneur en flavonoïdes 1.2.1. Plantes stressées au NaCl à 100 mM 1.2.2. Plantes stressées au stress hydrique (PEG à 10 %) 1.2.3. Plantes stressées au chlorure de mercure (HgCl2) à différentes

    concentrations 2. Évaluation de l’activité antioxydante de l’extrait aqueux des feuilles de Pistacia atlantica à 1 % sur les plantules de Vicia faba stressées par le chlorure de mercure (HgCl2 à 15 mg/L)

    2.1. Teneur en polyphénols 2.2. Teneur en flavonoïdes

    3. . Test des micronoyaux 4. Analyse phytochimique de l’extrait aqueux de Pistacia atlantica 5. Teneur en polyphénols totaux et en flavonoïdes chez Pistacia atlantica

    24 24 24 24 25 25 25 25 26 28 28 28 28 29 29 29 30 30 30 31 31 31 32 33 33 35 35 35 35 35 36 36 36 36 37 37 37 38 39

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE V : DISCUSSION

    CONCLUSION ET PERSPECTIVES

    RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQU ES

    ANNEXES

    41 50 52

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • INTRODUCTION

    1

    Le stress oxydatif désigne l’ensemble des perturbations physiologiques, métaboliques

    ou provoquées dans un organisme par des agents biotiques (parasites, pathogènes) ou

    abiotiques (salinité, sécheresse, température, pollution, etc.) (Marouf & Reynaud, 2007).

    Dans les systèmes biologiques le stress oxydant est la conséquence d’un déséquilibre

    entre la production d’espèces réactives oxygénées (ERO) et leur destruction par des systèmes

    de défense antioxydants (Bonnefont-Rousselot et al., 2003).

    Le stress oxydatif est à l’origine de plusieurs stress abiotiques (salinité, métaux lourds,

    stress hydrique…), d’où la mise en œuvre par la cellule végétale de plusieurs systèmes de

    détoxification tels que les métabolites secondaires, qui jouent un rôle crucial dans la

    détoxification des espèces réactives de l’oxygène.

    Comme chez le règne animal, les plantes possèdent également de nombreux composés

    et enzymes capables d’empêcher la production des ERO ou de la contrôler. Parmi ces

    composés, nous nous somme intéressés particulièrement aux polyphénols et plus

    particulièrement aux flavonoïdes, connus pour leur fort pouvoir à piéger les radicaux libres.

    La problématique de notre travail s’inscrit dans une thématique plus générale,

    développée au sein du Laboratoire de Biochimie Végétale et des Substances Naturelles, visant

    à caractériser un extrait de plante et à évaluer son impact sur la protection contre les effets

    néfastes des radicaux libres chez une plante modèle, Vicia faba.

    Cette étude s’est effectuée en parallèle et en complément des travaux des autres

    membres du laboratoire notamment ceux portant sur l’évaluation du potentiel antioxydant et

    l’activité anticholenestérase des plantes médicinales qui nous ont permis de sélectionner, à

    partir d’un screening réalisé sur 56 échantillons, une espèce à fort pouvoir antioxydant, en

    l’occurrence, Pistacia atlantica.

    Dans ce contexte, la base de notre projet est d’évaluer l’impact de différents stress

    abiotiques à générer un stress oxydatif sur une plante modèle Vicia faba, d’où l’objectif s’est

    développé sur deux volets :

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • INTRODUCTION

    2

    Ø Dans un premier temps, il s’agit d’étudier, à l’aide de plusieurs biomarqueurs de

    stress, l’état physiologique des plantules de Vicia faba soumises à différents stress au

    stade juvénile,

    Ø Dans un second temps, notre hypothèse était de mettre en évidence le rôle joué par

    Pistacia atlantica après un stress au chlorure de mercure (HgCl2), à une concentration

    de 15 mg/L, à piéger les espèces réactives de l’oxygène.

    Quatre parties composent ce mémoire. La première partie présente une synthèse

    bibliographique sur les principaux aspects inhérents au stress oxydatif chez les plantes. Une

    présentation du matériel végétal et des techniques utilisées pour répondre à nos objectifs font

    l’objet de la seconde partie. La troisième partie présente nos résultats suivis de leur discussion

    La dernière partie du manuscrit propose une conclusion sur l'ensemble des résultats et suggère

    quelques perspectives à ce travail.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • INTRODUCTION

    1

    Le stress oxydatif désigne l’ensemble des perturbations physiologiques, métaboliques

    ou provoquées dans un organisme par des agents biotiques (parasites, pathogènes) ou

    abiotiques (salinité, sécheresse, température, pollution, etc.) (Marouf & Reynaud, 2007).

    Dans les systèmes biologiques le stress oxydant est la conséquence d’un déséquilibre

    entre la production d’espèces réactives oxygénées (ERO) et leur destruction par des systèmes

    de défense antioxydants (Bonnefont-Rousselot et al., 2003).

    Le stress oxydatif est à l’origine de plusieurs stress abiotiques (salinité, métaux lourds,

    stress hydrique…), d’où la mise en œuvre par la cellule végétale de plusieurs systèmes de

    détoxification tels que les métabolites secondaires, qui jouent un rôle crucial dans la

    détoxification des espèces réactives de l’oxygène.

    Comme chez le règne animal, les plantes possèdent également de nombreux composés

    et enzymes capables d’empêcher la production des ERO ou de la contrôler. Parmi ces

    composés, nous nous somme intéressés particulièrement aux polyphénols et plus

    particulièrement aux flavonoïdes, connus pour leur fort pouvoir à piéger les radicaux libres.

    La problématique de notre travail s’inscrit dans une thématique plus générale,

    développée au sein du Laboratoire de Biochimie Végétale et des Substances Naturelles, visant

    à caractériser un extrait de plante et à évaluer son impact sur la protection contre les effets

    néfastes des radicaux libres chez une plante modèle, Vicia faba.

    Cette étude s’est effectuée en parallèle et en complément des travaux des autres

    membres du laboratoire notamment ceux portant sur l’évaluation du potentiel antioxydant et

    l’activité anticholenestérase des plantes médicinales qui nous ont permis de sélectionner, à

    partir d’un screening réalisé sur 56 échantillons, une espèce à fort pouvoir antioxydant, en

    l’occurrence, Pistacia atlantica.

    Dans ce contexte, la base de notre projet est d’évaluer l’impact de différents stress

    abiotiques à générer un stress oxydatif sur une plante modèle Vicia faba, d’où l’objectif s’est

    développé sur deux volets :

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • INTRODUCTION

    2

    Ø Dans un premier temps, il s’agit d’étudier, à l’aide de plusieurs biomarqueurs de

    stress, l’état physiologique des plantules de Vicia faba soumises à différents stress au

    stade juvénile,

    Ø Dans un second temps, notre hypothèse était de mettre en évidence le rôle joué par

    Pistacia atlantica après un stress au chlorure de mercure (HgCl2), à une concentration

    de 15 mg/L, à piéger les espèces réactives de l’oxygène.

    Quatre parties composent ce mémoire. La première partie présente une synthèse

    bibliographique sur les principaux aspects inhérents au stress oxydatif chez les plantes. Une

    présentation du matériel végétal et des techniques utilisées pour répondre à nos objectifs font

    l’objet de la seconde partie. La troisième partie présente nos résultats suivis de leur discussion

    La dernière partie du manuscrit propose une conclusion sur l'ensemble des résultats et suggère

    quelques perspectives à ce travail.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    4

    1. Définition du stress oxydatif

    Le stress oxydatif chez les plantes fait l’objet de très nombreuses revues

    bibliographiques (Bartosz, 1997; Bolwell et Wojtaszek, 1997; Van Breusegem et al.,

    2001; Potters et al., 2002; Schutzendubel et Polle, 2002; Blokhina et al., 2003; Apel et

    Hirt, 2004; Foyer et Noctor, 2005; Pitzschke et al., 2006; Wormuth et al., 2007) et de

    plusieurs livres (Inze et Montagu, 2001; Smirnoff et al., 2005).

    Dans les systèmes biologiques, le stress oxydant est la conséquence d’un

    déséquilibre entre la production d’espèces réactives oxygénées (ERO) et leur destruction

    par des systèmes de défense antioxydants (Bonnefont-Rousselot et al., 2003).

    Les espèces réactives oxygénées (ERO) peuvent engendrer des dommages

    importants dans la structure et le métabolisme cellulaire en dégradant de nombreuses

    cibles : protéines, lipides et acides nucléiques (Cadenas & Davies, 2000 ; Pincemail &

    al., 1999).

    Dans les conditions quotidiennes normales, les espèces réactives oxygénées (ERO)

    sont produites en faible quantité comme des médiateurs tissulaires ou des résidus des

    réactions énergétiques ou de défense, et cela sous le contrôle de systèmes de défense

    adaptatifs par rapport au niveau de radicaux présents. Dans ces conditions, on dit que la

    balance pro-oxydant/anti-oxydants est en équilibre. Cette dernière peut être rompue pour

    diverses raisons en faveur du système pro-oxydant, et est alors à l’origine d’un stress

    oxydant (Favier, 2003) (Figure 1).

    Figure 1 : Schématisation de la balance entre les espèces réactives oxygénées (ERO) et

    les antioxydants (Pourrut, 2008).

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    5

    2. Définition des espèces réactives de l’oxygène

    Les espèces réactives de l’oxygène (ERO) est utilisé pour la description des formes

    d’oxygène qui sont énergétiquement plus réactives que l’oxygène moléculaire. Parfois,

    elles sont appelées espèces oxygénées actives (EOA). Elles regroupent l’ensemble des

    dérivés radicalaires de l’oxygène mais également d’autres composés non radicalaires très

    réactifs (Asada, 2000 ; Foyer et Noctor, 2003 ; Edreva, 2005).

    Certaines espèces réactives de l’azote (ERA ou RNS en anglais pour Reactive

    Nitrogen Species) sont parfois mentionnées comme appartenant à cette classification

    puisqu’elles possèdent un atome d’oxygène et qu’elles se comportent de manière similaire

    (espèces généralement radicalaires, pouvoir oxydant important, générées et régulées par

    l’organisme) aux ERO vis-à-vis du stress oxydant (Smirnoff, 2005).

    2.1. Radicaux libres :

    Les radicaux libres sont des espèces chimiques (atomes ou molécules) qui possèdent

    un ou plusieurs électrons célibataires (électron non apparié) sur leurs couches externes et

    capables d’existence indépendante (Halliwell et Gutteridge, 1999).

    Ils peuvent être dérivés de l’oxygène (ERO) ou d’autres atomes comme l’azote

    (ERN). La présence d’un électron célibataire confère aux radicaux libres une grande

    réactivité (demi-vie courte) et ils peuvent être aussi bien des espèces oxydantes que

    réductrices. Cette instabilité rend difficile leur mise en évidence au niveau des différents

    milieux biologiques (Bonnefont-Rousselot et al., 2003) (Tableau 1).

    Tableau 1: Espèces réactives de l’oxygène radicalaire et non radicalaire (Halliwell,

    2006).

    ERO (radicalaire) Formule chimique Oxygène moléculaire 3O2 Dioxygène singulet 1O2 Anion superoxyde °O2-

    Radical hydroxyle OH Radical hydroperoxyde HOO° Radical peroxyle ROO° Radical alkoxyle RO° Radical oxyde nitrique NO° Peroxinitrite ONOO°

    ERO (non radicalaires) Formule chimique Hydroperoxyde ROOH Hypochlorite ClOH Ozone O3 Peroxyde d’hydrogène H2O2

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    6

    2.2. Formation des espèces réactives de l’oxygène :

    Le métabolisme cellulaire chez les végétaux produit à l’état physiologique plusieurs

    variétés d’ERO (Figure 2). Dans le cas d’un stress oxydatif, ces ERO peuvent être

    modulés qualitativement et quantitativement. Tous les ERO ne sont pas extrêmement

    réactifs, cette réactivité étant très variable selon la nature du radical. Parmi les radicaux

    formés chez les végétaux on distingue (Smirnoff, 2005) :

    Ø Anion superoxyde (°O2-) ;

    Ø Peroxyde d’hydrogène (H2O2) ;

    Ø Radical hydroxyle (°OH).

    Figure 2 : Produits de la réduction du dioxygène (R. Heller et al., 1998).

    2.2.1. Anion superoxyde (°O2-) :

    La source principale de la production de l’anion superoxyde est la chaîne

    respiratoire mitochondriale. Il résulte de l’addition d’un électron à l’oxygène moléculaire

    qui est catalysée par le cytochrome oxydase (réaction1).

    Cytochrome oxydase O2 + e- O2- Réaction (1)

    Il existe généralement deux sources de l’anion superoxyde : le système enzymatique

    xanthine/xanthine oxydase et le système non enzymatique comme le phénazine

    méthosulphate-NADH ou potassium superoxyde selon les réactions 2 et 3.

    Xanthine oxydase Xanthine + 2O2 + H2O Acide urique + 2O2°- + 2H+ Réaction (2) NADPH oxydase 2O2 + NADPH 2O2°- + NADP+ H+ Réaction (3).

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    7

    2.2.2. Péroxyde d’hydrogène (H2O2) :

    La combinaison du radical superoxyde avec deux protons (H+) conduit à la

    formation du peroxyde d’hydrogène (H2O2).

    H2O2 n’est pas un radical libre mais une molécule avec tous ses électrons appariés

    qui présente une toxicité par l’intermédiaire des réactions de type Fenton (5) (présence de

    cations métalliques comme Fe2+ ou Cu2+) (Wardman et Candeias, 1996).

    SOD 2O2- + 2 H H2O2 ·- + O2 Réaction (4) Fe 2+ + H2O2 Fe 2++ OH-+°OH Réaction (5)

    2.2.3. Radical hydroxyle (°OH):

    Le radical hydroxyle (°OH) est très réactif, il se forme soit par la dégradation du

    peroxyde d’hydrogène en présence de métaux de transition sous leur forme réduite

    (réaction 5), ou par son action avec le radical superoxyde selon la réaction de Haber

    Weiss (Réaction 6).

    HO-OH + O2°- O2+-OH+°OH Réaction (6)

    2.3. Sources des espèces réactives de l’oxygène dans la cellule végétale

    Chez les plantes, il existe plusieurs sources cellulaires d’espèces réactives de

    l’oxygène localisées à divers endroits de la cellule (figure 3, tableau 2), et qui sont

    produites de façon permanente durant le métabolisme normale et durant les périodes de

    stress. Ces sources incluent :

    Ø Les chaînes de transport d’électrons (CTE) des chloroplastes;

    Ø Les chaînes de transport d’électrons (CTE) des mitochondries;

    Ø La photorespiration dans les peroxysomes ;

    Ø Certaines enzymes comme les glycolate oxydases, la xanthine oxydase et les

    enzymes de l’oxydation des acides gras dans le peroxysome ;

    Ø L’amine oxydase et l’oxalate oxydase dans l’apoplaste ;

    Ø Les molécules photosensibilatrices comme la chlorophylle.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    8

    Tableau 2: Origines et localisations des espèces réactives de l’oxygène (Smirnoff ,

    2005).

    Origine Localisation ERO

    Photosynthèse, PSI ou PSII Chloroplaste O2° Respiration (transport d’électrons) Mitochondrie O2° Glycolate oxydase Peroxysome H2O2 Chlorophylles excitées chloroplaste O2° NADPH oxydase Membrane cellulaire O2° β-oxydation des acides gras Peroxysome H2O2 Oxalate oxydase Apoplaste H2O2 Xanthine oxydase Peroxysome O2° Peroxydases, Mn2+ et NADH Membrane cellulaire H2O2 Amine oxydase Apoplaste H2O2, O2°

    2.3.1. Chloroplastes et l’appareil photosynthétique

    Le chloroplaste est souvent considéré comme étant la principale source d’ERO chez

    les organismes photosynthétiques (Foyer & Noctor, 2003; Edreva, 2005; Asada, 2006).

    En effet, de nombreuses situations de stress abiotiques entraînent une inhibition de la

    photosynthèse et les électrons qui ne participent plus à la fixation du CO2 vont entraîner la

    production et l’accumulation de ROS. Durant les conditions de photoinhibition, la

    carboxylation du ribulose 1,5-biphosphate (RuBP) est inhibée, favorisant son oxygénation

    et entraînant la production de phosphoglycolate. Celui-ci est transporté vers le

    peroxysome où il est converti en glyoxylate par la glycolate oxydase, produisant ainsi le

    peroxyde d’hydrogène. Les chloroplastes et les peroxysomes sont ainsi considérés comme

    « capteurs » des changements environnementaux (figure 3). Les ROS se comportent donc

    comme signaux « rédox », dérivés des chloroplastes, et sont susceptibles de réguler

    l’expression de gènes de la réponse et de l’adaptation au stress (Parent & al., 2008).

    2 .3.2.Peroxysomes

    Les peroxysomes sont des vésicules cytoplasmiques minuscules (0,5 µm de

    diamètre) entourées d’une membrane simple contenant des oxydases et des enzymes

    spécifiques du métabolisme du peroxyde d’hydrogène (Marouf & Reynaud, 2007). Ils

    sont le siège d’une forte activité métabolique très centrée sur le métabolisme oxydatif

    (Corpas & al., 2001; Nyathi & Baker, 2006), et ils possèdent de nombreux systèmes

    antioxydants et prooxydants.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    9

    Les deux principales sources d’espèces réactives oxygénées peroxysomales sont la

    β-oxydation des acides gras et la photorespiration (Corpas & al., 2001; Nyathi & Baker,

    2006).

    2.3.2.1. β-oxydation

    La β-oxydation est un processus fondamental et commun chez les animaux, les

    levures et les plantes. Les composés dérivés de la β-oxydation sont impliqués dans un très

    grand nombre de processus cellulaires parmi lesquels l’oxydation de l’acyl CoA par la

    l’acyl CoA-oxydase qui entraîne la réduction du FAD en FADH2 (Baker et al., 2006). La

    régénération du cofacteur s’effectue par la réduction d’une molécule d’O2 entraînant la

    formation d’H2O2 (Foerster & al., 1981; Baker & al., 2006).

    Acyl CoA + FAD 2-trans-enoyl CoA + FADH2 Réaction (7) O2 + FADH2 H2O2 + FAD Réaction (8)

    2.3.2.2. Photorespiration :

    La photorespiration est une réaction étroitement liée à la photosynthèse et qui chez

    les végétaux supérieurs, conduit à la fixation enzymatique de l’oxygène (O2) et au rejet de

    dioxyde de carbone (CO2), interférant avec le processus photosynthétique et diminuant

    son efficacité (Marouf & Reynaud, 2007). La photorespiration est un processus vital

    pour les plantes. Bien qu’il apparaisse comme un mécanisme coûteux en énergie et peu

    rentable, ce mécanisme physiologique remplit le rôle de « soupape de sécurité » du

    photosystème, en évitant la saturation de la CTE chloroplastique (Wingler & al., 2000).

    La photorespiration est un processus complexe illustrant bien les échanges de métabolites

    entre les différents composants cellulaires. Elle se déroule dans quatre compartiments

    cellulaires : chloroplastes, peroxysomes, mitochondries (figure 3), auxquels s’adjoint le

    cytosol en tant que milieu de transit (Foyer et Noctor, 2000).

    2.3.3 Mitochondries et chaîne respiratoire :

    Chez les animaux, les mitochondries constituent la source principale de ROS. Chez

    les plantes, la production de ROS par les mitochondries a été historiquement minimisée

    par rapport à celle des chloroplastes. Cependant, avec l’identification de l’alternative

    oxydase (AOX), la mitochondrie pourrait devenir un acteur important dans la régulation

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    10

    du stress oxydatif chez les plantes. En effet, cette enzyme agit comme une « soupape de

    sécurité », contrôlant la réduction du pool d’ubiquinone, source importante de ROS. Pour

    cette raison, la mitochondrie a été proposée comme médiateur entre les changements

    métaboliques, la production de ROS et l’induction de gènes. Cependant, la contribution de

    la mitochondrie à la production de ROS lors de la réponse au stress reste encore mal

    définie (Parent et al., 2008).

    Figure 3: Sites de production intra-organites des formes réactives de l’oxygène dans la

    cellule végétale (Bolwell, 2002). APX: ascorbate peroxydase; PSI: photosystème I; PSII : photosystème II ; AOX : alternative oxydase ; Fd : ferodoxyne (RuBP) ribulose 1,5-biphosphate.

    3. Conséquences du stress oxydatif :

    Lors d’un stress oxydant, les espèces réactives oxygénées endommagent les

    macromolécules dans les cellules, notamment les lipides, les protéines et l’ADN.

    3.1. Peroxydation lipidique (lipoperoxydation):

    Les lipides et, principalement, les acides gras polyinsaturés de la membrane

    cellulaire représentent la première ligne attaquée par les ERO induisant des processus de

    péroxydations lipidiques et conduisant à la formation de plusieurs produits : aldéhydes,

    alkènes, hydroxyalkenols et d’autres incluant des composés utilisés comme marqueurs de

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    11

    la lipopéroxydation. C’est le cas du malondialdehyde (MDA) et du 4-hydroxynonénal

    (4HNE). Ce processus se déroule en trois phases (Spiteller, 1998) (figure 8):

    Ø Phase d’initiation ;

    Ø Phase de propagation ;

    Ø Phase de terminaison.

    3.1.1. Phase d’initiation :

    Cette phase consiste en la formation d’un composé radicalaire (radical lipidique)

    très réactif activé par un initiateur radicalaire comme l’oxygène singulet (réaction (1)).

    Initiateur (I) RH IH+R° Réaction (9)

    3.1.2. Phase de propagation :

    Au cours de cette phase le radical hydroxyle arrache un atome d’hydrogène entre

    deux doubles liaisons est oxydé en radical peroxyle (réaction). Cette réaction forme une

    réaction en chaîne car le radical peroxyle formé se transforme en peroxyde au contact d'un

    autre acide gras qui forme un nouveau radical (réaction 2).

    R° + O2 ROO° Réaction (10)

    ROO°+ RH ROOH + R° Réaction (11)

    3.1.3. Phase de terminaison :

    Cette phase correspond à une rencontre entre deux composés radicalaires pour la

    formation des composés stables (réactions 12, 13 et 14).

    ROO° + ROO° Réaction (12)

    ROO° + R° Produits non radicalaires. Réaction (13)

    R° + R° Réaction (14)

    Figure 4: Les différentes étapes de la peroxydation lipidique (Spiteller, 1998).

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    12

    3.2. Marqueurs de la lipoperoxydation:

    Intérêts du dosage du malondialdéhyde (MDA):

    Le dosage du malondialdéhyde (MDA), ou des substances réagissant à l’acide

    thiobarbituriques (TBARS) est utilisé depuis les années cinquante pour estimer la

    péroxydation des lipides dans les membranes et les systèmes biologiques (Roussselot &

    al., 2003).

    Le MDA est formé à partir d’une auto-oxydation et d’une dégradation

    enzymatique des acides gras polyinsaturés dans les cellules, lors d’un stress oxydatif. Le

    dosage permet donc de mettre en évidence les stress environnementaux pouvant induire

    une variation de ce niveau d’oxydation des lipides

    Figure 5 : Réaction entre le MDA et l’acide thiobarbiturique.

    3.3. Oxydation des protéines :

    Les ERO sont en effet capables de réagir avec différents acides aminés des

    chaînes de protéines, altérant également leur fonction. Les protéines les plus touchées sont

    celles comportant un groupement sulphydryle (-SH), comme c’est le cas pour de

    nombreuses enzymes et protéines de transport (Stadtman & Levine, 2000). Le peroxyde

    d’hydrogène, mais surtout le radical hydroxyle sont capables d’oxyder ces groupements,

    conduisant à l’inactivation de certaines enzymes. En particulier, la présence de radicaux

    hydroxyles est à l’origine de dégradations irréversibles des protéines, par la formation de

    groupements carbonyles sur la chaîne latérale de certains acides aminés.

    3.4. Oxydation de l’ADN :

    L’ADN, qu’il soit nucléaire ou mitochondrial, est également une cible majeure des

    ERO. Ceux-ci peuvent en effet interagir avec les désoxyriboses de l’ADN mais aussi avec

    ses bases puriques et pyrimidiques. L’atteinte de l’ADN implique le franchissement

    préalable de toutes les barrières de défense mises en place par les végétaux, la potentialité

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    13

    de détoxication des cellules ou de l’organisme et enfin du potentiel des systèmes de

    réparation de l’ADN de l’organisme. Plusieurs altérations ont été observées :

    Ø Une formation de bases oxydées ;

    Ø Des sites abasiques qui sont une partie de l’ADN dépourvue d’une base purique

    ou pyrimidique et ayant perdu l’information génétique par rupture de la liaison entre une

    base et le désoxyribose.

    Ø Des cassures au niveau des brins d’ADN, qui peuvent être double ou simple

    brin.

    Ø Une Apparition d’adduits à l’ADN. Ils correspondent à la formation de produits

    d’addition entre le polluant et les nucléotides (adduits pour addition et produits), suite à

    la peroxydation des lipides.

    Ø Des pontages « ADN-protéines ».

    Ces lésions au niveau de l’ADN entraînent des ruptures de chromosomes en

    fragments acentriques générant des micronoyaux lors de la division cellulaire. Ce sont des

    entités nucléaires indépendantes qui se retrouvent hors du noyau, dans le cytosol

    (Lagadic & al., 1997). Ils apparaissent sous forme de petits noyaux à côté du noyau

    principal.

    Les micronoyaux peuvent aussi résulter d’un dysfonctionnement au cours de la

    division cellulaire gênant la migration chromosomique (Cotelle & Ferrard, 2001). Ils

    proviennent alors de chromosomes entiers ou de fragments et qui, du fait de leur

    migration incomplète, se retrouvent hors du noyau.

    Les lésions au niveau de l’ADN peuvent également provoquer des aberrations

    chromosomiques, c'est-à-dire un nombre ou une structure anormale des chromosomes,

    mais également des échanges de chromatides soeurs, qui consistent en un échange

    symétrique entre le matériel chromosomique entre deux chromatides sœurs.

    Les agents capables de générer des dommages sur l’ADN sont dits génotoxiques.

    3.4.1. Test de micronoyaux :

    Des tests de génotoxicité ont été fondés sur la détection des micronoyaux. Chez

    les végétaux, elle a été utilisée comme bioessai chez une macrophyte des eaux douces,

    Tradescantia, afin d’étudier divers mutagènes et cancérogènes potentiels présents en

    milieu aquatique à travers l’étude des anomalies méiotiques se rencontrant dans les

    tétrades lors de la méiose dans les inflorescences de cette phanérogame (Ma & al., 1995).

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    14

    Le test de numération des micronoyaux a été proposé comme marqueur biologique

    d’effets génotoxiques (Knasmüller & al., 1998). C’est un test ancien, car l’analyse des

    micronoyaux était déjà utilisée par Evans et al. dès 1959 pour évaluer des dommages

    génétiques chez Vicia faba (Bekaert, 1999). Actuellement, c’est un biomarqueur

    régulièrement utilisé en écotoxicologie.

    Il a été d’abord mis au point sur le triton (Jaylet, 1986), normalisé en 1992 par

    l’AFNOR. Ce test a ensuite été étendu au Xénope par Zoll et al. en 1988 et a obtenu une

    norme AFNOR en 2000 (Chenon, 2001). Pour le réaliser, on expose les organismes aux

    substances que l’on veut tester, puis on laisse croître pendant une période suffisante pour

    permettre la formation des micronoyaux dans les cellules en interphase par la

    fragmentation chromosomique.

    Les végétaux supérieurs sont également de bons systèmes génétiques pour évaluer

    et surveiller les polluants environnementaux (Missini & al., 1997). C’est un test simple,

    reproductible, demandant peu de matériel. De plus, il détecte des effets mutagènes très

    faibles.

    El Hajjouji et al. (2007) ont quant à eux montré la génotoxicité de résidus de

    fabrication d’huile d’olive, qui contiennent de nombreux composés phénoliques.

    Fasla (2009), a montré l’effet antimitotique et génotoxique d’extraits aqueux de

    cinq plantes médicinales : Tetraclinis articulata (Vahl) Masters (feuilles); Withania

    frutescens Pauquy (feuilles); Peganum harmala L. (graines); Ruta chalepensis L (feuilles)

    et Haloxylon scoparium Pomel (parties aériennes) en utilisant des cellules

    méristématiques d’apex racinaires d’Allium cepa L.

    4. Mécanismes de défense contre le stress oxydatif :

    La plante réagit au stress en mettant en œuvre diverses stratégies de défense,

    constitutives ou induites. La plante perçoit un stimulus qui engendre l’émission de

    signaux. Ceux-ci sont transmis à l’intérieur de la cellule déclenchant l’activation de gènes

    codant pour des enzymes du métabolisme secondaire pour synthétiser diverses molécules

    de défense. (Kangasjarvi & al., 1994; Pell et al., 1997; Noctor & al., 1998).

    Cette ligne de défense est constituée principalement de trois enzymes : la

    superoxyde dismutase (SOD), la catalase et les peroxydases (POX). Ces enzymes agissent

    directement sur les espèces réactives, mais leur action est parfois insuffisante. Des

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    15

    systèmes plus complexes entrent alors en jeu faisant intervenir, outre des enzymes

    spécialisées, des composés connus sous le nom d’antioxydants non enzymatiques.

    4.1. Systèmes de défense par des enzymes antioxydants :

    Les enzymes antioxydantes ont une action complémentaire sur la cascade

    radicalaire au niveau du superoxyde et du peroxyde d’hydrogène, conduisant finalement à

    la formation d’eau et d’oxygène moléculaire.

    4.1.1. Superoxyde dismutase (EC : 1.15.1.1)

    Ainsi nommée parce qu’elle opère une dismutation, c'est-à-dire une oxydoréduction

    entre deux molécules identiques, dont l’une oxyde (O2-→O2) et l’autre se réduit (O2-

    →H2O2) selon la réaction suivante (Bowler & al., 1994; Arora & al., 2002):

    SOD

    2O2°- + 2H+ H2O2 + O2. Réaction (15)

    Il existe plusieurs SOD, qui se différencient par la nature du métal qu’elles

    contiennent et leur localisation intracellulaire (Tableau 3).

    Tableau 3 : Les types de superoxyde dismutase.

    Superoxyde dismutase

    localisation intracellulaire référence

    Cu/Zn-SOD cytosol Duke & Salin, 1983; Bowler & al., 1994

    Fe-SOD chloroplastes, (détectable dans mitochondries et le cytosol)

    Salin, 1988; Bowler & al., 1994; Asada, 2000

    Mn-SOD exclusivement mitochondriales Bowler & al., 1994; Del Rio et al., 2003

    4.1.2. Catalase (EC 1.11.1.6)

    Les catalases sont des enzymes majoritairement peroxysomales catalysant la

    dismutation du peroxyde d'hydrogène (Arora & al., 2002). Elles sont formées de quatre

    chaînes polypeptidiques d’environ 500 acides aminés, comportant chacune un groupe

    héminique comprenant un atome de fer. Pour catalyser la réaction, l’atome de fer réalise

    une coupure hétérolytique de la liaison O-O du peroxyde d'hydrogène, créant de ce fait

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    16

    une molécule d’eau et un groupement Fe(IV)=O hautement oxydant. Ce dernier peut

    ensuite oxyder une autre molécule de peroxyde d'hydrogène pour donner du dioxygène et

    de l’eau.

    Le rôle principal de la CAT est de détoxiquer le peroxyde d’hydrogène produit à

    proximité par la CTE chloroplastique, et surtout par les processus peroxysomaux de

    β–oxydation et de photorespiration (Smirnoff, 1998).

    2 H2O2 2 H2O + O2 Réaction (16)

    4.1.3. Peroxydase (POX) (EC 1.11.1.x)

    Les POX sont une large famille multigénique d’enzymes héminiques catalysant la

    réduction d’un substrat oxydé en utilisant de nombreux co-substrats comme donneurs

    d’électrons. Pour la majorité de ces enzymes, le substrat optimal est le peroxyde

    d’hydrogène, mais elles peuvent facilement réduire des hydroperoxydes organiques ou

    des peroxydes lipidiques.

    4.2.. Les composés phénoliques et la détoxification des formes activées de l’oxygène

    Une des originalités majeures des végétaux réside dans leurs capacités à produire

    des substances naturelles très diversifiées. En effet, à côté des métabolites primaires

    classiques (glucides, protides, lipides et acides nucléiques), ils accumulent fréquemment

    des métabolites dits « secondaires ». Ces métabolites jouent souvent un rôle de défense de

    la plante qui les fabrique (figure 7).

    Une des caractéristiques des composées phénoliques, qu’ils partagent avec

    l’ensemble des métabolites secondaires ; est de montrer une répartition très inégale chez

    les différentes espèces, et, pour une même espèce, selon la variété et le stade d’évolution

    physiologique.

    De nombreuses données in vitro montrent que les flavonoïdes et de nombreux autres

    composés phénoliques sont des antioxydants pouvant neutraliser les formes activées et

    toxiques de l’oxygène.

    Ils jouent à ce titre un rôle dans la santé humaine, soient en tant que composant de

    la ration alimentaire, soit en entrant dans la composition de médicaments.

    Bien que les antioxydants phénoliques puissent protéger diverses molécules

    biologiques de la dégradation oxydative, en particulier l’ADN, une de leur intervention

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    17

    majeur concerne les lipides (Shahidi & al., 1992), qu’il s’agissent des lipides cellulaires

    ou de ceux que l’on trouve dans les produits dérivés de plantes ou des animaux.

    Le caractère antioxydant des composés phénoliques se manifeste à différents

    niveaux de cette chaîne, par leur action réductrice, leur capacité à piéger et neutraliser les

    formes toxiques de l’oxygène, et les formes radicalaires des lipides par la chélation

    possible des ions métalliques. Par ailleurs, certains d’entre eux peuvent également inhiber

    la lipooxygénase : une enzyme qui catalyse l’oxydation des acides gras (Figure 6).

    Figure 6 : Les trois principaux points d’intervention des antioxydants phénoliques dans la

    protection des lipides contre la dégradation oxydative (Shahidi & al., 1992).

    Dégradation oxydative des lipides (RH)

    O2, lumière, ions métallique, lipooxygénase

    Radicaux libres d’origine lipidique (R°, ROO°)

    Propagation de l’oxydation des lipides et attaque des autres constituants fragiles

    1. Blocage ou ralentissement de l’initiation de l’oxydation

    Formes lipidiques non radicalaires (ROH, ROOH)

    Produits finaux de dégradation des lipides (Couleurs et saveurs souvent désagréables)

    2. Réduction des radicaux libres en forme non radicalaire moins agressifs

    3. Réduction de certains produits de dégradation

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    18

    Figure 7 : les polyphénols face aux stress biotiques et abiotiques. (Paiva et Dixon, 1999).

    4.2.1. Flavonoïdes

    Les flavonoïdes, classe importante des polyphénols, sont reconnus pour leurs

    nombreuses activités biologiques telles que: les activités antivirales, anti-inflammatoires

    et anticancéreuses. Ces activités sont attribuées, en partie, à la capacité de ces composés

    naturels à piéger les radicaux libres. Leur activité antioxydante en tant que piégeurs de

    radicaux libres et également en tant qu'inhibiteurs d’enzymes responsables de la formation

    de ces espèces nocives (Favier, 2005).

    Les flavonoïdes peuvent agir de différentes façons dans les processus de régulation

    du stress oxydant par :

    Ø Capture directe des espèces réactives de l’oxygène,

    Ø Chélation de métaux de transition comme le fer (empêchant ainsi la réaction de

    Fenton),

    Ø Inhibition de l’activité de certaines enzymes responsables de la production des

    ERO.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    19

    4.2.1.1. Capture directe de radicaux libres :

    C’est la structure chimique aromatique qui confère aux flavonoïdes leurs potentiels

    anti-radicalaires, c’est pourquoi les propriétés antioxydantes des flavonoïdes sont souvent

    associées à leurs potentiels antiradicalaires, c'est-à-dire leur capacité à piéger les espèces

    réactives de l’oxygène.

    Figure 8: Chélation des radicaux libres par les flavonoïdes (Pokorny, 2001).

    4.2.1.2. Inhibition enzymatique :

    La xanthine oxydase (XO) catalyse l’oxydation de l’hypoxanthine et de la xanthine

    en acide urique.

    Plusieurs études ont montrés la relation entre la structure chimique des flavonoides

    et leur activité inhibitrice de la xanthine oxydase.

    5. Principaux stress environnementaux auxquels les plantes sont confrontées :

    De nombreuses situations de stress biotique ou abiotique peuvent être à l’origine de

    l’introduction ou de la production des ERO dans la cellule végétale :

    5.1. Stress biotique :

    De nombreux agents pathogènes pénètrent dans la plante, soit par voie mécanique

    en forçant la résistance physique des barrières histologiques, soit par l’excrétion

    d’enzymes dégradant la cuticule. Le végétal attaqué peut alors répondre par des réactions

    qui limitent la pénétration du parasite, par exemple lignification des parois, ou en

    sécrétant diverses substances chimiques ; soit toxiques pour le parasite (polyphénols,

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    20

    phytoalexines, dérivés de phénylalanine, etc.), soit inhibitrices de protéases, amylases,

    cellulases, etc., qui privent le parasite de la possibilité de se nourrir en dégradant la plante

    hôte (Laval-Martin et Mazliak, 1995).

    5.2. Stress abiotique :

    Plusieurs stress abiotiques peuvent à l’origine du stress oxydatif, parmi ces stress, le

    stress aux UV, le stress thermique, le stress par déficit hydrique, le stress aux métaux

    lourds, etc.

    5.2.1. Stress par déficit hydrique :

    En cas de stress hydrique, on note une accumulation de radicaux libres et une

    peroxydation de lipides membranaires intenses. (Sreenivasulu et al., 1999 ; Chen et al.,

    2007), une dégradation de protéines (Jiang et Zhang, 2001) et des dommages au niveau

    de l’ADN (Hagar et al., 1996), d’où apparition d’un stress oxydatif.

    Une conséquence importante des réductions de photosynthèse en cas de sécheresse

    est la synthèse de composés toxiques oxydants dans les cellules. Si l'énergie solaire captée

    par les photosystèmes de la feuille n'est plus utilisée entièrement par la photosynthèse, des

    formes toxiques de l'oxygène peuvent apparaître, radicaux superoxydes (O2-), peroxyde

    d'hydrogène (H2O2) et radicaux hydroxyles (OH°) (Apel et Hirt, 2004).

    Différents mécanismes permettent de contrecarrer cette accumulation de radicaux

    toxiques. Les caroténoïdes sont impliqués dans ce mécanisme via le cycle des

    xanthophylles (Munné-Bosch et Alegre, 2000).

    5.2.2. Stress salin par le chlorure de sodium (NaCl)

    La salinité constitue l’un des stress abiotiques les plus répandus au niveau de la

    planète et limite fortement les rendements.

    Les ERO sont produites au cours du stress salin qui change la perméabilité

    sélective des biomembranes en produisant une fuite membranaire qui change l’activité

    enzymatique (ZhongQun et al., 2007).

    5.2.3. Stress par le chlorure de mercure (HgCl2)

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    21

    Les métaux lourds (dont la masse atomique et supérieure à 50), présents dans

    l’environnement à l’état de traces (oligoéléments), sont très toxiques lorsque, absorbés par

    la plante, leur concentration endocellulaire dépasse un certain seuil. (Heller et al., 1998).

    Parmi l’ensemble des métaux lourds, une vingtaine d’entre eux sont indispensables

    aux processus physiologiques majeurs, en particulier la respiration, la photosynthèse ou

    l’assimilation des macronutriments (ex. azote, soufre, etc.) (Kabata-Pendias et Pendias,

    2001). Nombre de ces métaux, Cu, Zn, Ni, Fe, Co, Se et Ba sont aussi impliqués au

    niveau de processus moléculaires tels que le contrôle de l’expression des gènes ; la

    biosynthèse des protéines, des acides nucléiques, des substances de croissance, de la

    chlorophylle et des métabolites secondaires ; le métabolisme lipidique ou la tolérance au

    stress (Rengel, 1999).

    En outre, certains éléments trace peuvent se présenter sous différents états

    d’oxydation. En effet, les cations comme Fe, Cu, Cr ou Mn sont capables de céder un ou

    plusieurs électrons susceptibles de réduire l’oxygène et ses dérivés. La plus connue de ces

    réactions est la réaction de Fenton qui se produit en présence de fer ferreux et qui conduit

    à la réduction du peroxyde d’hydrogène (H2O2) en radical hydroxyle (°OH) et en anion

    hydroxyle (OH-) :

    Cu2+ + e- Cu+ Ils jouent ainsi un rôle d’accepteurs ou de donneurs d’électrons, très importants

    dans les multiples systèmes enzymatiques mettant en jeu des réactions d’oxydoréduction

    (Chaignon, 2001).

    Les métaux lourds n’ont pas tous une fonction connue à ce jour dans le métabolisme

    de la plante, et malgré la grande diversité des besoins et des niveaux de tolérance aux

    métaux lourds chez les plantes, certains restent considérés comme des poisons cellulaires

    pour lesquels les doses admissibles sont très faibles. On retrouve parmi les plus toxiques,

    Hg, Cr, Ni, Pb et Cd (Kabata-Pendias et Pendias, 2001).

    Plusieurs travaux ont montré la sensibilité de Vicia faba, aux métaux lourds, donc

    c’est une espèce sensible non accumulatrice de métaux.

    Parmi ces travaux, Pourrut et al. (2008) montrent la production des ROS, lors du

    stress au plomb, ainsi que la génotoxicité du mercure chez la même espèce montrée par le

    test de micronoyaux.

    Certaines plantes accumulent des quantités inhabituelles d’éléments métalliques ;

    100 mg/kg de matière sèche pour le Cd, 1000 mg/kg pour le Ni, le Cu, le Co ainsi que 10

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    22

    000 mg/kg. Pour le Zn et le Mn. Ces espèces sont alors qualifiées de plantes

    «hyperaccumulatrices » (ex. Alyssum bertolonii, Sebertia acuminata, Silene cobalticola,

    Thlaspi caerulescens, Brassica napus, Pteris vittata) (Brooks, 1998). Ainsi, plus de 400

    espèces hyperaccumulatrices sont recensées, dont plus de 300 pour le nickel et seulement

    une pour le cadmium.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    4

    1. Définition du stress oxydatif

    Le stress oxydatif chez les plantes fait l’objet de très nombreuses revues

    bibliographiques (Bartosz, 1997; Bolwell et Wojtaszek, 1997; Van Breusegem et al.,

    2001; Potters et al., 2002; Schutzendubel et Polle, 2002; Blokhina et al., 2003; Apel et

    Hirt, 2004; Foyer et Noctor, 2005; Pitzschke et al., 2006; Wormuth et al., 2007) et de

    plusieurs livres (Inze et Montagu, 2001; Smirnoff et al., 2005).

    Dans les systèmes biologiques, le stress oxydant est la conséquence d’un

    déséquilibre entre la production d’espèces réactives oxygénées (ERO) et leur destruction

    par des systèmes de défense antioxydants (Bonnefont-Rousselot et al., 2003).

    Les espèces réactives oxygénées (ERO) peuvent engendrer des dommages

    importants dans la structure et le métabolisme cellulaire en dégradant de nombreuses

    cibles : protéines, lipides et acides nucléiques (Cadenas & Davies, 2000 ; Pincemail &

    al., 1999).

    Dans les conditions quotidiennes normales, les espèces réactives oxygénées (ERO)

    sont produites en faible quantité comme des médiateurs tissulaires ou des résidus des

    réactions énergétiques ou de défense, et cela sous le contrôle de systèmes de défense

    adaptatifs par rapport au niveau de radicaux présents. Dans ces conditions, on dit que la

    balance pro-oxydant/anti-oxydants est en équilibre. Cette dernière peut être rompue pour

    diverses raisons en faveur du système pro-oxydant, et est alors à l’origine d’un stress

    oxydant (Favier, 2003) (Figure 1).

    Figure 1 : Schématisation de la balance entre les espèces réactives oxygénées (ERO) et

    les antioxydants (Pourrut, 2008).

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    5

    2. Définition des espèces réactives de l’oxygène

    Les espèces réactives de l’oxygène (ERO) est utilisé pour la description des formes

    d’oxygène qui sont énergétiquement plus réactives que l’oxygène moléculaire. Parfois,

    elles sont appelées espèces oxygénées actives (EOA). Elles regroupent l’ensemble des

    dérivés radicalaires de l’oxygène mais également d’autres composés non radicalaires très

    réactifs (Asada, 2000 ; Foyer et Noctor, 2003 ; Edreva, 2005).

    Certaines espèces réactives de l’azote (ERA ou RNS en anglais pour Reactive

    Nitrogen Species) sont parfois mentionnées comme appartenant à cette classification

    puisqu’elles possèdent un atome d’oxygène et qu’elles se comportent de manière similaire

    (espèces généralement radicalaires, pouvoir oxydant important, générées et régulées par

    l’organisme) aux ERO vis-à-vis du stress oxydant (Smirnoff, 2005).

    2.1. Radicaux libres :

    Les radicaux libres sont des espèces chimiques (atomes ou molécules) qui possèdent

    un ou plusieurs électrons célibataires (électron non apparié) sur leurs couches externes et

    capables d’existence indépendante (Halliwell et Gutteridge, 1999).

    Ils peuvent être dérivés de l’oxygène (ERO) ou d’autres atomes comme l’azote

    (ERN). La présence d’un électron célibataire confère aux radicaux libres une grande

    réactivité (demi-vie courte) et ils peuvent être aussi bien des espèces oxydantes que

    réductrices. Cette instabilité rend difficile leur mise en évidence au niveau des différents

    milieux biologiques (Bonnefont-Rousselot et al., 2003) (Tableau 1).

    Tableau 1: Espèces réactives de l’oxygène radicalaire et non radicalaire (Halliwell,

    2006).

    ERO (radicalaire) Formule chimique Oxygène moléculaire 3O2 Dioxygène singulet 1O2 Anion superoxyde °O2-

    Radical hydroxyle OH Radical hydroperoxyde HOO° Radical peroxyle ROO° Radical alkoxyle RO° Radical oxyde nitrique NO° Peroxinitrite ONOO°

    ERO (non radicalaires) Formule chimique Hydroperoxyde ROOH Hypochlorite ClOH Ozone O3 Peroxyde d’hydrogène H2O2

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    6

    2.2. Formation des espèces réactives de l’oxygène :

    Le métabolisme cellulaire chez les végétaux produit à l’état physiologique plusieurs

    variétés d’ERO (Figure 2). Dans le cas d’un stress oxydatif, ces ERO peuvent être

    modulés qualitativement et quantitativement. Tous les ERO ne sont pas extrêmement

    réactifs, cette réactivité étant très variable selon la nature du radical. Parmi les radicaux

    formés chez les végétaux on distingue (Smirnoff, 2005) :

    Ø Anion superoxyde (°O2-) ;

    Ø Peroxyde d’hydrogène (H2O2) ;

    Ø Radical hydroxyle (°OH).

    Figure 2 : Produits de la réduction du dioxygène (R. Heller et al., 1998).

    2.2.1. Anion superoxyde (°O2-) :

    La source principale de la production de l’anion superoxyde est la chaîne

    respiratoire mitochondriale. Il résulte de l’addition d’un électron à l’oxygène moléculaire

    qui est catalysée par le cytochrome oxydase (réaction1).

    Cytochrome oxydase O2 + e- O2- Réaction (1)

    Il existe généralement deux sources de l’anion superoxyde : le système enzymatique

    xanthine/xanthine oxydase et le système non enzymatique comme le phénazine

    méthosulphate-NADH ou potassium superoxyde selon les réactions 2 et 3.

    Xanthine oxydase Xanthine + 2O2 + H2O Acide urique + 2O2°- + 2H+ Réaction (2) NADPH oxydase 2O2 + NADPH 2O2°- + NADP+ H+ Réaction (3).

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    7

    2.2.2. Péroxyde d’hydrogène (H2O2) :

    La combinaison du radical superoxyde avec deux protons (H+) conduit à la

    formation du peroxyde d’hydrogène (H2O2).

    H2O2 n’est pas un radical libre mais une molécule avec tous ses électrons appariés

    qui présente une toxicité par l’intermédiaire des réactions de type Fenton (5) (présence de

    cations métalliques comme Fe2+ ou Cu2+) (Wardman et Candeias, 1996).

    SOD 2O2- + 2 H H2O2 ·- + O2 Réaction (4) Fe 2+ + H2O2 Fe 2++ OH-+°OH Réaction (5)

    2.2.3. Radical hydroxyle (°OH):

    Le radical hydroxyle (°OH) est très réactif, il se forme soit par la dégradation du

    peroxyde d’hydrogène en présence de métaux de transition sous leur forme réduite

    (réaction 5), ou par son action avec le radical superoxyde selon la réaction de Haber

    Weiss (Réaction 6).

    HO-OH + O2°- O2+-OH+°OH Réaction (6)

    2.3. Sources des espèces réactives de l’oxygène dans la cellule végétale

    Chez les plantes, il existe plusieurs sources cellulaires d’espèces réactives de

    l’oxygène localisées à divers endroits de la cellule (figure 3, tableau 2), et qui sont

    produites de façon permanente durant le métabolisme normale et durant les périodes de

    stress. Ces sources incluent :

    Ø Les chaînes de transport d’électrons (CTE) des chloroplastes;

    Ø Les chaînes de transport d’électrons (CTE) des mitochondries;

    Ø La photorespiration dans les peroxysomes ;

    Ø Certaines enzymes comme les glycolate oxydases, la xanthine oxydase et les

    enzymes de l’oxydation des acides gras dans le peroxysome ;

    Ø L’amine oxydase et l’oxalate oxydase dans l’apoplaste ;

    Ø Les molécules photosensibilatrices comme la chlorophylle.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    8

    Tableau 2: Origines et localisations des espèces réactives de l’oxygène (Smirnoff ,

    2005).

    Origine Localisation ERO

    Photosynthèse, PSI ou PSII Chloroplaste O2° Respiration (transport d’électrons) Mitochondrie O2° Glycolate oxydase Peroxysome H2O2 Chlorophylles excitées chloroplaste O2° NADPH oxydase Membrane cellulaire O2° β-oxydation des acides gras Peroxysome H2O2 Oxalate oxydase Apoplaste H2O2 Xanthine oxydase Peroxysome O2° Peroxydases, Mn2+ et NADH Membrane cellulaire H2O2 Amine oxydase Apoplaste H2O2, O2°

    2.3.1. Chloroplastes et l’appareil photosynthétique

    Le chloroplaste est souvent considéré comme étant la principale source d’ERO chez

    les organismes photosynthétiques (Foyer & Noctor, 2003; Edreva, 2005; Asada, 2006).

    En effet, de nombreuses situations de stress abiotiques entraînent une inhibition de la

    photosynthèse et les électrons qui ne participent plus à la fixation du CO2 vont entraîner la

    production et l’accumulation de ROS. Durant les conditions de photoinhibition, la

    carboxylation du ribulose 1,5-biphosphate (RuBP) est inhibée, favorisant son oxygénation

    et entraînant la production de phosphoglycolate. Celui-ci est transporté vers le

    peroxysome où il est converti en glyoxylate par la glycolate oxydase, produisant ainsi le

    peroxyde d’hydrogène. Les chloroplastes et les peroxysomes sont ainsi considérés comme

    « capteurs » des changements environnementaux (figure 3). Les ROS se comportent donc

    comme signaux « rédox », dérivés des chloroplastes, et sont susceptibles de réguler

    l’expression de gènes de la réponse et de l’adaptation au stress (Parent & al., 2008).

    2 .3.2.Peroxysomes

    Les peroxysomes sont des vésicules cytoplasmiques minuscules (0,5 µm de

    diamètre) entourées d’une membrane simple contenant des oxydases et des enzymes

    spécifiques du métabolisme du peroxyde d’hydrogène (Marouf & Reynaud, 2007). Ils

    sont le siège d’une forte activité métabolique très centrée sur le métabolisme oxydatif

    (Corpas & al., 2001; Nyathi & Baker, 2006), et ils possèdent de nombreux systèmes

    antioxydants et prooxydants.

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    9

    Les deux principales sources d’espèces réactives oxygénées peroxysomales sont la

    β-oxydation des acides gras et la photorespiration (Corpas & al., 2001; Nyathi & Baker,

    2006).

    2.3.2.1. β-oxydation

    La β-oxydation est un processus fondamental et commun chez les animaux, les

    levures et les plantes. Les composés dérivés de la β-oxydation sont impliqués dans un très

    grand nombre de processus cellulaires parmi lesquels l’oxydation de l’acyl CoA par la

    l’acyl CoA-oxydase qui entraîne la réduction du FAD en FADH2 (Baker et al., 2006). La

    régénération du cofacteur s’effectue par la réduction d’une molécule d’O2 entraînant la

    formation d’H2O2 (Foerster & al., 1981; Baker & al., 2006).

    Acyl CoA + FAD 2-trans-enoyl CoA + FADH2 Réaction (7) O2 + FADH2 H2O2 + FAD Réaction (8)

    2.3.2.2. Photorespiration :

    La photorespiration est une réaction étroitement liée à la photosynthèse et qui chez

    les végétaux supérieurs, conduit à la fixation enzymatique de l’oxygène (O2) et au rejet de

    dioxyde de carbone (CO2), interférant avec le processus photosynthétique et diminuant

    son efficacité (Marouf & Reynaud, 2007). La photorespiration est un processus vital

    pour les plantes. Bien qu’il apparaisse comme un mécanisme coûteux en énergie et peu

    rentable, ce mécanisme physiologique remplit le rôle de « soupape de sécurité » du

    photosystème, en évitant la saturation de la CTE chloroplastique (Wingler & al., 2000).

    La photorespiration est un processus complexe illustrant bien les échanges de métabolites

    entre les différents composants cellulaires. Elle se déroule dans quatre compartiments

    cellulaires : chloroplastes, peroxysomes, mitochondries (figure 3), auxquels s’adjoint le

    cytosol en tant que milieu de transit (Foyer et Noctor, 2000).

    2.3.3 Mitochondries et chaîne respiratoire :

    Chez les animaux, les mitochondries constituent la source principale de ROS. Chez

    les plantes, la production de ROS par les mitochondries a été historiquement minimisée

    par rapport à celle des chloroplastes. Cependant, avec l’identification de l’alternative

    oxydase (AOX), la mitochondrie pourrait devenir un acteur important dans la régulation

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    10

    du stress oxydatif chez les plantes. En effet, cette enzyme agit comme une « soupape de

    sécurité », contrôlant la réduction du pool d’ubiquinone, source importante de ROS. Pour

    cette raison, la mitochondrie a été proposée comme médiateur entre les changements

    métaboliques, la production de ROS et l’induction de gènes. Cependant, la contribution de

    la mitochondrie à la production de ROS lors de la réponse au stress reste encore mal

    définie (Parent et al., 2008).

    Figure 3: Sites de production intra-organites des formes réactives de l’oxygène dans la

    cellule végétale (Bolwell, 2002). APX: ascorbate peroxydase; PSI: photosystème I; PSII : photosystème II ; AOX : alternative oxydase ; Fd : ferodoxyne (RuBP) ribulose 1,5-biphosphate.

    3. Conséquences du stress oxydatif :

    Lors d’un stress oxydant, les espèces réactives oxygénées endommagent les

    macromolécules dans les cellules, notamment les lipides, les protéines et l’ADN.

    3.1. Peroxydation lipidique (lipoperoxydation):

    Les lipides et, principalement, les acides gras polyinsaturés de la membrane

    cellulaire représentent la première ligne attaquée par les ERO induisant des processus de

    péroxydations lipidiques et conduisant à la formation de plusieurs produits : aldéhydes,

    alkènes, hydroxyalkenols et d’autres incluant des composés utilisés comme marqueurs de

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    11

    la lipopéroxydation. C’est le cas du malondialdehyde (MDA) et du 4-hydroxynonénal

    (4HNE). Ce processus se déroule en trois phases (Spiteller, 1998) (figure 8):

    Ø Phase d’initiation ;

    Ø Phase de propagation ;

    Ø Phase de terminaison.

    3.1.1. Phase d’initiation :

    Cette phase consiste en la formation d’un composé radicalaire (radical lipidique)

    très réactif activé par un initiateur radicalaire comme l’oxygène singulet (réaction (1)).

    Initiateur (I) RH IH+R° Réaction (9)

    3.1.2. Phase de propagation :

    Au cours de cette phase le radical hydroxyle arrache un atome d’hydrogène entre

    deux doubles liaisons est oxydé en radical peroxyle (réaction). Cette réaction forme une

    réaction en chaîne car le radical peroxyle formé se transforme en peroxyde au contact d'un

    autre acide gras qui forme un nouveau radical (réaction 2).

    R° + O2 ROO° Réaction (10)

    ROO°+ RH ROOH + R° Réaction (11)

    3.1.3. Phase de terminaison :

    Cette phase correspond à une rencontre entre deux composés radicalaires pour la

    formation des composés stables (réactions 12, 13 et 14).

    ROO° + ROO° Réaction (12)

    ROO° + R° Produits non radicalaires. Réaction (13)

    R° + R° Réaction (14)

    Figure 4: Les différentes étapes de la peroxydation lipidique (Spiteller, 1998).

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    12

    3.2. Marqueurs de la lipoperoxydation:

    Intérêts du dosage du malondialdéhyde (MDA):

    Le dosage du malondialdéhyde (MDA), ou des substances réagissant à l’acide

    thiobarbituriques (TBARS) est utilisé depuis les années cinquante pour estimer la

    péroxydation des lipides dans les membranes et les systèmes biologiques (Roussselot &

    al., 2003).

    Le MDA est formé à partir d’une auto-oxydation et d’une dégradation

    enzymatique des acides gras polyinsaturés dans les cellules, lors d’un stress oxydatif. Le

    dosage permet donc de mettre en évidence les stress environnementaux pouvant induire

    une variation de ce niveau d’oxydation des lipides

    Figure 5 : Réaction entre le MDA et l’acide thiobarbiturique.

    3.3. Oxydation des protéines :

    Les ERO sont en effet capables de réagir avec différents acides aminés des

    chaînes de protéines, altérant également leur fonction. Les protéines les plus touchées sont

    celles comportant un groupement sulphydryle (-SH), comme c’est le cas pour de

    nombreuses enzymes et protéines de transport (Stadtman & Levine, 2000). Le peroxyde

    d’hydrogène, mais surtout le radical hydroxyle sont capables d’oxyder ces groupements,

    conduisant à l’inactivation de certaines enzymes. En particulier, la présence de radicaux

    hydroxyles est à l’origine de dégradations irréversibles des protéines, par la formation de

    groupements carbonyles sur la chaîne latérale de certains acides aminés.

    3.4. Oxydation de l’ADN :

    L’ADN, qu’il soit nucléaire ou mitochondrial, est également une cible majeure des

    ERO. Ceux-ci peuvent en effet interagir avec les désoxyriboses de l’ADN mais aussi avec

    ses bases puriques et pyrimidiques. L’atteinte de l’ADN implique le franchissement

    préalable de toutes les barrières de défense mises en place par les végétaux, la potentialité

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    13

    de détoxication des cellules ou de l’organisme et enfin du potentiel des systèmes de

    réparation de l’ADN de l’organisme. Plusieurs altérations ont été observées :

    Ø Une formation de bases oxydées ;

    Ø Des sites abasiques qui sont une partie de l’ADN dépourvue d’une base purique

    ou pyrimidique et ayant perdu l’information génétique par rupture de la liaison entre une

    base et le désoxyribose.

    Ø Des cassures au niveau des brins d’ADN, qui peuvent être double ou simple

    brin.

    Ø Une Apparition d’adduits à l’ADN. Ils correspondent à la formation de produits

    d’addition entre le polluant et les nucléotides (adduits pour addition et produits), suite à

    la peroxydation des lipides.

    Ø Des pontages « ADN-protéines ».

    Ces lésions au niveau de l’ADN entraînent des ruptures de chromosomes en

    fragments acentriques générant des micronoyaux lors de la division cellulaire. Ce sont des

    entités nucléaires indépendantes qui se retrouvent hors du noyau, dans le cytosol

    (Lagadic & al., 1997). Ils apparaissent sous forme de petits noyaux à côté du noyau

    principal.

    Les micronoyaux peuvent aussi résulter d’un dysfonctionnement au cours de la

    division cellulaire gênant la migration chromosomique (Cotelle & Ferrard, 2001). Ils

    proviennent alors de chromosomes entiers ou de fragments et qui, du fait de leur

    migration incomplète, se retrouvent hors du noyau.

    Les lésions au niveau de l’ADN peuvent également provoquer des aberrations

    chromosomiques, c'est-à-dire un nombre ou une structure anormale des chromosomes,

    mais également des échanges de chromatides soeurs, qui consistent en un échange

    symétrique entre le matériel chromosomique entre deux chromatides sœurs.

    Les agents capables de générer des dommages sur l’ADN sont dits génotoxiques.

    3.4.1. Test de micronoyaux :

    Des tests de génotoxicité ont été fondés sur la détection des micronoyaux. Chez

    les végétaux, elle a été utilisée comme bioessai chez une macrophyte des eaux douces,

    Tradescantia, afin d’étudier divers mutagènes et cancérogènes potentiels présents en

    milieu aquatique à travers l’étude des anomalies méiotiques se rencontrant dans les

    tétrades lors de la méiose dans les inflorescences de cette phanérogame (Ma & al., 1995).

    http://www.pdfcomplete.com/cms/hppl/tabid/108/Default.aspx?r=q8b3uige22

  • CHAPITRE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

    14

    Le test de numération des micronoyaux a été proposé comme marqueur biologique

    d’effets génotoxiques (Knasmüller & al., 1998). C’est un test ancien, car l’analyse des

    micronoyaux était déjà utilisée par Evans et al. dès 1959 pour évaluer des dommages

    génétiques chez Vicia faba (Bekaert, 1999). Actuellement, c’est un biomarqueur

    régulièrement utilisé en écotoxicologie.

    Il a été d’abord mis au point sur le triton (Jaylet, 1986), normalisé en 1992 par

    l’AFNOR. Ce test a ensuite été étendu au Xénope par Zoll et al. en 1988 et a obtenu une

    norme AFNOR en 2000 (Chenon, 2001). Pour le réaliser, on expose les organismes aux

    substances que l’on veut tester, puis on laisse croître pendant une période suffisante pour

    permettre la formation des micronoyaux dans les cellules en interphase par la

    fragmentation chromosomique.

    Les végétaux supérieurs sont également de bons systèmes génétiques pour évaluer

    et surveiller les polluants environnementaux (Missini & al., 1997). C’est un test simple,

    reproductible, demandant peu de matériel. De plus, il détecte des effets mutagènes très

    faibles.

    El Hajjouji et al. (2007) ont quant à eux montré la génotoxicité de résidus de

    fabrication d’huile d’olive, qui contiennent de nombreux composés phénoliques.

    Fasla (2009), a montré l’effet antimitotique et génotoxique d’extraits aqueux de

    cinq plantes médicinales : Tetraclinis articulata (Vahl) Masters (feuilles); Withania

    frutescens Pauquy (feuilles); Peganum harmala L. (graines); Ruta chalepensis L (feuilles)

    et Haloxylon scoparium Pomel (parties aériennes) en utilisant des cellules

    méristématiques d’apex racinaires d’Allium cepa L.

    4. Mécanismes de défense contre le stress oxydatif :

    La plante réagit au stress en mettant en œuvre diverses stratégies de défense,

    constitutives ou induites. La plante perçoit un stimulus qui engendre l’émission de

    signaux. Ceux-ci sont transmis à l’intérieur de la cellule déclenchant l’activation de gènes

    codant pour des