Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
UNICEF/2019/EB/2
Distr. générale
10 décembre 2018
Français
Original : anglais
Anglais , espagnol et français
seulement
Pour information
Fonds des Nations Unies pour l'enfance Conseil d’administration
Première session ordinaire de 2019
5-7 février 2019
Point 5 de l’ordre du jour provisoire*
Note de synthèse de rapport oral
Suite donnée par l’UNICEF aux recommandations et
décisions formulées lors des quarante-et-unième et
quarante-deuxième réunions du Conseil de coordination
du Programme commun des Nations Unies sur le
VIH/sida
I. Introduction
1. Le présent rapport constitue une mise à jour concernant les progrès et les actions
réalisés par l’UNICEF à la suite des discussions qui se sont déroulées lors des
quarante-et-unième et quarante-deuxième réunions du Conseil de coordination du
Programme (CCP) du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida
(ONUSIDA), et des décisions prises lors de ces réunions, conformément aux
exigences du CCP. Les réunions du CCP se sont tenues du 12 au 14 décembre 2017
et du 26 au 28 juin 2018.
2. Le rapport porte sur trois questions présentant un intérêt particulier pour les
activités de l’UNICEF :
a) Prévention du VIH à l’horizon 2020 : un partenariat mondial pour
l’exécution ;
b) élimination de la stigmatisation liée au VIH et de la discrimination envers
les personnes vivant avec le VIH et envers les membres d’autres populations très
vulnérables au VIH (« populations clefs ») dans le cadre de l’initiative accélérée
d’ONUSIDA et des cibles associées, y compris l’éradication de la discrimination dans
les milieux de soins de santé ;
c) mise en œuvre du plan d’action du Programme commun ONUSIDA.
3. L’annexe présente en détail l’état de l’épidémie du VIH chez les enfants et les
adolescents, y compris les résultats obtenus et les difficultés rencontrées.
* E/ICEF/2019/1.
UNICEF/2019/EB/2
2/23
II. Question 1 : Prévention du VIH à l’horizon 2020 – un
partenariat mondial pour l’exécution
4. Comme le veut la répartition des tâches d’ONUSIDA, l’UNICEF coorganise les
activités liées à la prévention du VIH chez les jeunes, et ce, avec l ’Organisation des
Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Fonds des
Nations Unies pour la population (UNFPA). Conformément à ce mandat, dans le
cadre de ses activités de soutien à la prévention du VIH, l ’UNICEF s’efforce de faire
progresser les interventions comportementales, structurelles et biomédicales,
notamment pour les adolescents et les populations jeunes clefs, ainsi que pour les
adolescentes et les jeunes femmes, comme l’indique la Feuille de route de la
prévention du VIH pour 2020 d’ONUSIDA.
5. Dans une grande partie du monde, notamment dans de nombreux pays
lourdement touchés par le VIH et dans lesquels les jeunes ont un risque plus élevé de
contracter le VIH, la portée et l’impact des programmes de prévention destinés aux
adolescents restent limités par le cloisonnement des financements, la verticalité de
programmes mal intégrés au sein des principales plateformes au service des jeunes et
une collaboration inadaptée entre les principaux partenaires et secteurs. Tout ceci
entraîne une mise en œuvre fragmentée et peu efficace. C’est pourquoi le déploiement
à grande échelle de programmes conséquents fondés sur des données factuelles s’est
révélé peu fructueux.
6. En étroite collaboration avec l’UNFPA, le Programme des Nations Unies pour
le développement (PNUD), l’UNESCO et ONUSIDA, l’UNICEF dirige les activités
permettant d’identifier et de déployer les principales actions stratégiques visant à
surmonter les difficultés et les obstacles uniques liés à la jeunesse. Pour réussir, il
s’agira notamment d’utiliser de manière créative les nouveaux médias1, les
programmes numériques et les approches globales de marché pour toucher les jeunes
vulnérables, mal desservis et cachés.
7. La dynamique d’accélération des actions de prévention chez les adolescents et
les jeunes s’accentue, avec des investissements importants en faveur des adolescentes
et des jeunes femmes dans les endroits les plus touchés, investissements réalisés
notamment dans le cadre du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte
contre le sida (PEPFAR) et par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose
et le paludisme (Fonds mondial). Les interventions de l’UNICEF appuient ces efforts,
mais vont au-delà pour mettre l’accent sur la sensibilisation, l’analyse et le soutien
technique afin de renforcer et de déployer à grande échelle les actions de prévention
visant des segments clefs des populations adolescentes et jeunes risquant d ’être
marginalisées. Il s’agit notamment des adolescents des populations clefs, des
adolescentes et des jeunes femmes enceintes ou mères, et des adolescentes et jeunes
femmes vivant dans des endroits peu touchés mais présentant néanmoins un risque
élevé de contracter le VIH.
8. Grâce à ses centres d’intervention communs, l’UNICEF a identifié des outils et
des conseils programmatiques et opérationnels qui peuvent être adaptés par les
programmes nationaux et les partenaires de mise en œuvre afin de déployer à grande
échelle les bonnes pratiques validées des interventions de prévention combinée qui
visent plusieurs vulnérabilités des adolescentes et des jeunes femmes ainsi que des
adolescents et populations jeunes clefs. (La prévention combinée désigne la
superposition d’interventions biomédicales, comportementales et structurelles, par
1 L’expression « nouveaux médias » désigne ici les médias accessibles sur ordinateur.
UNICEF/2019/EB/2
3/23
exemple l’amélioration de l’accès aux antirétroviraux pour la prophylaxie avant
l’exposition, les actions visant les normes sociales et luttant contre la violence sexiste,
et les activités s’efforçant de donner des moyens d’action aux filles et d’assurer leur
sécurité grâce à la scolarisation.) Ces outils et conseils sont principalement destinés
aux autorités nationales et locales, et doivent fournir un éventail d’instruments pour
l’ensemble du cycle de programmation. Ils visent à améliorer la planification, la
conception, l’analyse, la mise en œuvre, la supervision et le financement de
programmes de prévention de pointe, adaptés au contexte, et les plus pertinents
possible pour la vie et les réalités des jeunes. Certaines des principales actions sont
résumées ci-dessous.
A. En 2018, l’UNICEF a travaillé à l’élaboration de protocoles et
d’analyses plus performants afin d’améliorer les estimations de
taille et la définition de cibles pour les principales populations
adolescentes et d’assurer l’intégration de ces analyses dans les plans
nationaux
9. Les plans stratégiques nationaux de lutte contre le VIH sont indispensables pour
articuler l’action d’un pays dans ce domaine et pour orienter le financement ainsi que
les ressources humaines et autres. Cependant, dans la majorité des cas, les
informations concernant les adolescents et populations jeunes clefs âgés de 15 à
24 ans, sur lesquelles les plans pourraient s’appuyer, sont peu nombreuses, voire
inexistantes. Pourtant, quel que soit le contexte, il s’agit du groupe présentant le
risque d’infection à VIH le plus élevé. (Aux fins du présent rapport, les populations
clefs intègrent les adolescents et jeunes hommes ayant des relations sexuelles avec
des hommes, les adolescents transgenres, les adolescents exploités dans le cadre du
travail sexuel et les adolescents consommant des drogues injectables.)
10. L’UNICEF a apporté son soutien à l’extraction des données disponibles
concernant la taille des populations et le VIH pour les adolescents et populations
jeunes clefs, données ventilées selon deux groupes d’âge : de 15 à 19 ans et de 20 à
24 ans. Ce travail a permis de recueillir des données sur l’âge de début des
comportements à risque et la prévalence du VIH ainsi que d’autres indicateurs clefs
liés au VIH. En outre, les estimations de taille des populations ont été rassemblées
pour 25 pays ciblés en priorité par l’initiative « Tous inclus » pour mettre fin à
l’épidémie de sida chez les adolescents en Afrique (Afrique du Sud, Botswana,
Cameroun, Côte d'Ivoire, Éthiopie, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie,
Nigéria, Ouganda, République démocratique du Congo, République-Unie de
Tanzanie, Rwanda, Eswatini [anciennement Swaziland], Zambie et Zimbabwe), en
Amérique latine et aux Caraïbes (Brésil et Haïti), en Asie (Inde, Indonésie et
Thaïlande), au Moyen-Orient (République islamique d’Iran) et en Europe de l’Est
(Ukraine). On estime que 86 % de l’ensemble des nouvelles infections à VIH chez
les adolescents ont lieu dans ces 25 pays. Ces analyses ont été étendues à huit pays
supplémentaires (Angola, Chine, Djibouti, Ghana, Myanmar, Philippines,
République dominicaine et Viet Nam) afin d’affiner les composantes liées aux
adolescents de leurs plans stratégiques nationaux de lutte contre le VIH.
11. Au Pakistan, où l’épidémie du VIH chez les adolescents et les jeunes adultes
concerne essentiellement les populations clefs, l’UNICEF a aidé le Ministère de la
santé à mener des analyses secondaires des données issues de la dernière enquête
biocomportementale sur le VIH afin de générer des estimations pour le groupe des
15-24 ans. Les résultats, conclusions et recommandations ont été communiqués aux
décideurs au sein du gouvernement et du milieu universitaire, à l ’Équipe commune
UNICEF/2019/EB/2
4/23
des Nations Unies pour la lutte contre le sida, aux organisations de la société civile
et aux réseaux de populations clefs. Cette activité essentielle d’amélioration des
données a permis d’obtenir une base de données pour la sensibilisation, et d’élargir
les possibilités pour affiner la prévention et les programmes de traitement axés sur
les adolescents au Pakistan.
B. L’UNICEF apporte un soutien technique pour améliorer l’impact,
l’alignement et la pérennité des principaux investissements en
faveur des interventions de prévention du VIH à fort impact visant
les adolescentes et jeunes femmes ainsi que leurs partenaires sexuels
12. En collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF
apporte une assistance et un soutien techniques pour la mise en œuvre de
l’investissement à effet catalyseur du Fonds mondial, une initiative de financement
ciblée concernant 13 pays et destinée à stimuler et à institutionnaliser les actions de
prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes.
13. En Afrique de l’Est et en Afrique australe, l’UNICEF appuie les autorités
nationales, les autorités locales et les communautés. Ainsi, c ’est le cas au Botswana,
au Cameroun, en Eswatini, au Lesotho, en Namibie, en République démocratique du
Congo, en République-Unie de Tanzanie et au Zimbabwe. La priorité de ce travail est
d’affiner les programmes de prévention du VIH axés sur les filles qui associent
interventions et produits biomédicaux et de soutien pour répondre aux multiples
dimensions du risque et de la vulnérabilité chez les filles et les jeunes femmes âgées
de 10 à 24 ans, et de prévenir le VIH. Les principaux objectifs sont les suivants :
appuyer les cibles et dispositifs ambitieux de prévention, renforcer les structures
nationales de coordination pour garantir l’harmonisation de la mise en œuvre par les
parties prenantes mondiales et locales, combler les lacunes en matière de
renforcement des capacités, et élaborer des méthodes de communication propres à
modifier les comportements et les stratégies qui font appel à la puissance des
nouveaux médias.
14. Au Nigéria, l’UNICEF collabore avec d’autres parrains d’ONUSIDA (l’UNFPA
et l’UNESCO) afin d’apporter un soutien technique à l’Agence nationale pour le
contrôle du sida, au Ministère fédéral de la santé et aux groupes de la société civile
dans la conception et le déploiement d’une campagne nationale de prévention
multimédia ciblant les adolescents et les jeunes (âgés de 15 à 24 ans). L’objectif de
cette campagne est d’augmenter la connaissance des services de dépistage du VIH,
de promotion des préservatifs et de violence sexiste, la demande relative à ces
services, la sensibilisation à ceux-ci et l’orientation vers ces derniers, et ce, dans
quatre États prioritaires.
C. Depuis 2014, l’UNICEF s’efforce d’élargir et de multiplier les
services de protection sociale qui tiennent compte du VIH pour les
adolescents à risque au sein des programmes nationaux de
protection sociale, apportant une assistance technique pour établir
un lien entre les adolescents exposés des ménages éligibles et les
services sociaux et sanitaires
15. Les approches spécifiques sont les suivantes : promotion d’informations
complètes sur la santé et le VIH, appui aux actions d’éducation et aux orientations
relatives au VIH et à la santé sexuelle et procréative dans son ensemble, collaboration
sur les activités visant à fournir une aide éducative et des connaissances financières,
UNICEF/2019/EB/2
5/23
identification des voies d’accès à l’emploi et soutien pour améliorer d’autres
ressources de protection sociale et faciliter leur accès. Dans toutes ces approches, la
prise en charge attentive aux adolescents et aux questions de genre a constitué un
principe de coordination central. Pour réaliser ce travail, il a fallu établir des liens
entre différents secteurs, notamment ceux de la santé, de la protection sociale, de la
justice, de la protection de l’enfance et du développement social, afin de mettre en
œuvre des interventions simultanées. Les pays soutenus dans le cadre de ce
programme étaient le Kenya, le Lesotho, le Malawi, la République-Unie de Tanzanie,
la Zambie et le Zimbabwe.
16. En République-Unie de Tanzanie, l’UNICEF apporte un soutien technique au
Fonds tanzanien d’action sociale, à la Commission tanzanienne de lutte contre le sida
et à d’autres partenaires afin qu’ils élaborent, mettent en œuvre et évaluent une
intervention spécialisée en matière de protection sociale et d ’émancipation
économique dans le cadre du programme national du Filet de sécurité sociale
productive. Cette intervention devrait toucher plus de 10 000 ménages figurant parmi
les plus vulnérables du pays. En outre, le soutien de l ’UNICEF est prioritairement
axé sur l’amélioration de l’accès aux services de prévention du VIH et de santé
sexuelle et procréative, aux espaces sûrs et aux services d’éducation. Au moment de
la rédaction du présent document, l’évaluation était en cours, mais l’intervention a
déjà permis de mobiliser 16 millions de dollars des États-Unis supplémentaires
auprès du Fonds mondial pour élargir les programmes de protection sociale à l ’échelle
nationale.
17. Au Zimbabwe, l’UNICEF, en coopération avec le partenariat DREAMS pour le
Zimbabwe du PEPFAR, a étroitement collaboré avec le Ministère de la fonction
publique, du travail et de la protection sociale dans plusieurs domaines importants
pour la prévention du VIH et la protection sociale des adolescentes et des jeunes
femmes. Dans le cadre de ce partenariat, les efforts étaient axés sur le soutien à
l’amélioration de la prise en charge pour la prévention du VIH chez les adolescentes
et les jeunes femmes ; sur le renforcement des services d’orientation communautaires
et la coordination des dossiers entre les secteurs de l’éducation, de la santé, de la
justice, de la protection et de la protection sociale ; sur l’amélioration du ciblage pour
que davantage d’adolescentes et de jeunes femmes soient concernées par les
mécanismes de protection sociale ; et sur l’élargissement des possibilités d’accès à la
justice pour les survivants des violences sexistes et des violences faites aux enfants.
En collaboration avec le PEPFAR, l’UNICEF a touché plus de 20 000 adolescentes
et jeunes femmes grâce au système national intégré de prise en charge e t au
Programme harmonisé de transferts monétaires sociaux dans six districts du
Zimbabwe où le taux de prévalence du VIH est élevé (à savoir Chipinge, Mutare,
Makoni, Mazowe, Gweru et Bulawayo).
D. L’UNICEF met en œuvre des interventions programmatiques de
pointe afin d’améliorer les services de prévention destinés aux
adolescents et aux populations jeunes clefs
18. En Chine, dans le cadre de l’initiative « Tous inclus », l’UNICEF soutient
l’Association chinoise de lutte contre les maladies sexuellement transmiss ibles/de
prévention du sida et de lutte contre cette maladie, le Centre de prévention et de
contrôle des maladies de Guanzhou et « Super Young », un réseau communautaire
pour adolescents, afin de procéder à une expérience pilote sur un modèle original
« online to offline » (d’en ligne à hors ligne) permettant de « fermer la boucle » des
services relatifs au VIH et à la santé sexuelle fournis aux hommes qui ont des relations
sexuelles avec des hommes. Le modèle comprend différentes composantes, à savoir
UNICEF/2019/EB/2
6/23
des activités de mobilisation, des méthodes faisant appel aux pairs, le dépistage du
VIH dans des lieux précis et l’autodépistage, l’orientation vers des services
compétents et des interventions visant à instaurer un environnement favorable. Ce
modèle a été intégré au Manuel des services de lutte contre le VIH pour les
adolescents, conçu par l’UNICEF et les partenaires publics afin de former les équipes
des organisations communautaires et les soignants locaux, dernièrement lors de la
Conférence nationale 2018 sur le sida. Depuis sa création, le modèle a été déployé
dans la province du Guangdong et il est actuellement mis en place dans d ’autres
provinces, notamment dans le Sichuan, la province où le nombre de cas de VIH
signalés est le plus élevé.
E. L’UNICEF a entamé un travail innovant pour établir un lien entre
les programmes de lutte contre le VIH et les programmes de santé
sexuelle et procréative afin d’améliorer la prévention du VIH et le
résultat des traitements pour les adolescentes et les jeunes femmes
19. L’UNICEF dirige la composante adolescente d’un programme commun des
Nations Unies financé par la Suède (une nouvelle collaboration entre l ’UNFPA,
ONUSIDA, l’UNICEF et l’OMS) visant à réduire les grossesses non désirées, les
infections sexuellement transmissibles (IST), les nouvelles infections à VIH, la
mortalité maternelle, la violence sexuelle et les violences sexistes en Afrique de l ’Est
et en Afrique australe. Les activités ont débuté au troisième trimestre 2018, et bien
qu’il soit trop tôt pour qu’un impact concret puisse être observé, la collaboration a
déjà fait naître des méthodes de travail innovantes dans les quatre organismes des
Nations Unies pour appuyer un programme multipays unique. Dans le cadre de ce
programme, l’UNICEF apporte son soutien aux pouvoirs publics du Lesotho, du
Malawi, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe afin qu’ils élargissent et
fournissent des services de lutte contre le VIH et des services de santé sexuelle et
procréative de qualité aux adolescentes et aux jeunes femmes vivant avec le VIH ainsi
qu’aux adolescents à risque et à ceux qui ne bénéficient pas de ces services. Dans ce
programme, les activités de l’UNICEF visent à stimuler l’utilisation insuffisante des
traitements et des services de prévention, notamment en levant les obstacles à
l’information et aux services proposés en cas de violences sexistes, et en améliorant
l’accès à ces informations et à ces services.
III. Question 2 : Élimination de la stigmatisation liée au VIH
et de la discrimination envers les personnes vivant avec
le VIH et envers les populations clefs dans le contexte
d’une initiative accélérée de lutte contre le VIH, et
éradication de la discrimination dans les milieux de soins
de santé
20. L’UNICEF soutient les efforts visant à réduire la stigmatisation e t la
discrimination liées au VIH dans les milieux de soins de santé dans le cadre de sa
mission : améliorer l’accès équitable aux services élémentaires et l’utilisation de ces
services pour les mères, les enfants et les adolescents. L’UNICEF saisit les
possibilités de travailler à différents niveaux, de l’échelle nationale au niveau des
communautés locales, afin de proposer et de mettre en œuvre diverses interventions
ciblant les décideurs politiques et les agents de première ligne. Ces interventions
visent prioritairement à améliorer les connaissances, les comportements et les
pratiques des prestataires à tous les niveaux de la prestation de services ; à favoriser
UNICEF/2019/EB/2
7/23
le changement sous l’impulsion des personnes vivant avec le VIH grâce à des
plateformes de communication s’appuyant sur la technologie qui permettent de faire
entendre leur voix ; à créer une demande pour des services non discriminants ; et à
favoriser les évolutions en faveur de politiques et d’environnements juridiques
propices, ainsi que de leur institutionnalisation. Certaines des principales actions sont
résumées ci-dessous :
A. L’UNICEF favorise la participation des communautés à la
prestation de services dans l’objectif premier d’améliorer la qualité
des soins et de stimuler la coopération dans les soins
21. En 2017, l’UNICEF a adopté l’initiative « Optimisation de l’accès aux services
de traitement du VIH (OHTA) pour les femmes enceintes et allaitantes », un projet
pluriannuel visant à identifier les stratégies qui permettent d ’améliorer le recours aux
services et la continuité des soins pour les femmes enceintes vivant avec le VIH dans
quatre pays d’Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, République démocratique du
Congo, Malawi et Zimbabwe). L’un des principaux axes de travail était le
renforcement des liens entre les communautés et les établissements : il s’agissait de
désigner comme mentores de mères récemment diagnostiquées des femmes vivant
avec le VIH et ayant participé aux programmes de prévention de la transmission
mère-enfant (PTME). Ainsi, des femmes vivant avec le VIH ont été intégrées au
personnel et sont devenues des collègues et des professionnelles appréciées. Des
données empiriques montrent que cela a contribué à réduire la stigmatisation liée au
VIH au sein des établissements où les mères mentores travaillaient ainsi que
l’autostigmatisation chez les nouvelles usagères. En outre, en se présentant comme
des modèles aux usagères, les mères mentores ont encouragé d’autres femmes à
devenir elles aussi actrices du changement.
22. En Chine, l’UNICEF est présent dans la ville côtière de Nanjing pour appuyer
un modèle de mobilisation des adolescents durable et déployable à grande échelle
afin de promouvoir un accès aux services sans stigmatisation. Nanjing a connu une
très forte augmentation des nouvelles infections à VIH, notamment chez les
adolescents et les jeunes, en particulier les étudiants. Plus de 800 nouvelles infections
ont été signalées à Nanjing en 2015, la majorité (plus de 90 %) d’entre elles
concernant des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes ; ce chiffre
a été multiplié par plus de 10 au cours de la dernière décennie. Dans le cadre de
l’initiative « Tous inclus », l’UNICEF a soutenu plusieurs innovations introduites par
des jeunes visant à promouvoir l’accès des adolescents et des populations jeunes clefs
à des services de lutte contre le VIH/de santé sexuelle et procréative de qualité élevée.
L’une de ces innovations – une application mobile baptisée « Usager secret » – cible
les adolescents et populations jeunes clefs. Son objectif est de réduire la
stigmatisation du dépistage du VIH, de promouvoir le recours aux services chez les
jeunes et de lutter contre les obstacles à l’utilisation des services existants liés au VIH
par les jeunes. L’application permet de réaliser des enquêtes grâce auxquelles il est
possible de déterminer dans quelle mesure les services de dépistage sont adaptés aux
jeunes.
UNICEF/2019/EB/2
8/23
B. L’UNICEF s’efforce d’intégrer la sensibilisation des prestataires de
soins de santé à la réduction de la stigmatisation grâce à
l’élargissement des initiatives de renforcement des capacités pour
les services de santé procréative, maternelle, néonatale, infantile et
adolescente, notamment pour les soins prénatals et obstétriques et
dans les dispensaires pour enfants et adolescents
23. Au Pakistan, l’UNICEF accompagne les pouvoirs publics dans leurs efforts
visant à réduire la discrimination dans les milieux de soins de santé grâce au
renforcement des capacités et à la sensibilisation des prestataires de soins de santé.
La réduction de la stigmatisation est intégrée aux lignes directrices concernant le
traitement du VIH, la PTME et les soins pédiatriques ainsi qu’à toutes les formations
dispensées aux agents du secteur de la santé procréative, maternelle, néonatale,
infantile et adolescente. La formation comprend une séance distincte sur la
stigmatisation, la discrimination et leurs conséquences sur la lutte contre le VIH.
C. La plateforme unique U-Report de l’UNICEF permet de mettre en
évidence la stigmatisation au sein des communautés et de donner
les moyens d’agir aux femmes, aux enfants et aux adolescents vivant
avec le VIH, y compris aux populations jeunes clefs, en amplifiant
leurs voix sur la scène mondiale
24. Lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2017, le PACT et Youth
Voices Count (YVC), deux réseaux au service des jeunes, sont allés vers ces derniers
pour mieux comprendre quelles étaient leurs connaissances et leurs représentations
concernant les services de lutte contre le VIH et de santé sexuelle et procréative dans
leur communauté. Le PACT et YVC ont établi un partenariat avec l ’UNICEF afin de
réaliser un sondage U-Report, puis YVC a mené une enquête en ligne approfondie en
guise de suivi. L’enquête a touché 270 000 adolescents et jeunes âgés de 10 à 24 ans
dans 21 pays. Tous les répondants devaient commenter la disponibilité,
l’accessibilité, l’acceptabilité et la qualité des services de lutte contre le VIH et de
santé sexuelle et procréative adaptés aux jeunes, en précisant notamment s ’ils étaient
exempts de stigmatisation. Cette enquête a montré que la stigmatisation était
omniprésente dans les établissements de santé et dans les communautés en général.
Les résultats du sondage sont utilisés par les groupes de jeunes à différents niveaux
pour des campagnes de sensibilisation et des actions.
D. L’UNICEF mobilise d’autres partenariats pour aider les pays à
mettre en place à grande échelle des programmes non stigmatisants
de lutte contre le VIH pour les adolescents et les jeunes
25. L’éradication de la stigmatisation et de la discrimination constitue une priorité
de l’initiative « Tous inclus » dans le contexte de l’amélioration de la lutte contre le
VIH chez les adolescents et les populations jeunes clefs ainsi que chez les
adolescentes et les jeunes femmes présentant un risque d’infection à VIH, et chez les
adolescents vivant avec le VIH. Dans les pays, au sein du cadre de collaboration, les
partenaires de l’initiative « Tous inclus » mènent une série d’activités de prévention
et de traitement, guidées par les adolescents eux-mêmes, pour mettre fin à la
stigmatisation et à la discrimination afin d’améliorer l’accès des adolescents à ces
services.
UNICEF/2019/EB/2
9/23
26. Comme le veut la répartition des tâches d’ONUSIDA, l’UNICEF, l’UNFPA, le
PNUD, l’UNESCO et d’autres parrains d’ONUSIDA élaborent une trousse à outils
en quatre parties destinée à renforcer la mise en œuvre des programmes de prévention
et de traitement pour les adolescents, y compris les adolescentes et les jeunes femmes,
les populations clefs ainsi que les adolescentes enceintes, et ce, en partenariat avec
les réseaux de populations clefs et d’autres parties prenantes. Tous les modules de
cette trousse contiennent des outils destinés tout particulièrement à promouvoir des
services non stigmatisants adaptés aux jeunes et à favoriser la mobilisation des
adolescents et des jeunes pour la surveillance de la qualité des soins.
E. L’UNICEF participe à des actions de plaidoyer pour promouvoir
un environnement juridique et politique favorable, réduire la
stigmatisation et améliorer l’accès aux services en mettant l’accent
sur les lois définissant l’âge du consentement et sur les politiques
concernant les services de santé procréative et sexuelle pour les
adolescents
27. L’UNICEF et le PNUD ont soutenu l’examen systématique des lois et politiques
définissant l’âge du consentement sur la période 2016-2017, dans le cadre de
l’initiative « Tous inclus ». D’après cet examen, les pays devraient, au minimum, a)
prévoir spécifiquement des lois définissant l’âge du consentement qui soient non
contradictoires et qui tiennent compte de l’évolution des capacités, de l’âge et de la
maturité de l’adolescent ; b) s’assurer que l’âge du consentement s’applique à tous
les adolescents, quels que soient leur sexe, leur genre, leur orientation sexuelle ou
leur identité de genre ; et c) envisager la possibilité qu’un adolescent n’ayant pas
encore atteint l’âge défini par la loi puisse donner son consentement en fonction de
différents facteurs tels que l’évolution de ses capacités, de son âge et de sa maturité,
le risque d’infection à VIH et son indépendance ou l’absence de protection parentale
ou autre.
28. S’appuyant sur cet ensemble d’actions, l’UNICEF fait progresser l’effort
collectif mené à l’échelle des Nations Unies pour élaborer une position commune
ainsi que pour délivrer des messages publics et des messages de promotion des
politiques afin de mettre en place une initiative de sensibilisation visant à remédier
au manque d’uniformité en matière d’âge du consentement et à lever les obstacles
dans ce domaine. Ces actions ont également lieu au niveau national. Aux Philippines,
l’UNICEF s’efforce d’intégrer les services de santé pour adolescents et de santé
procréative à la prévention du VIH. En étroite collaboration avec les organismes
publics et les autres partenaires du développement, l ’UNICEF participe à
l’élaboration d’une politique nationale sur le consentement par procuration et sur la
prise en charge des mineurs vivant avec le VIH. Ces efforts s’appuient sur les
enseignements tirés du projet pilote de consentement par procuration, une initiative
menée dans six villes pour sensibiliser les prestataires au concept de consentement
par procuration pour les mineurs grâce à des formations pratiques et à des outils de
mise en œuvre.
IV. Question 3 : Mise en œuvre du plan d’action du
Programme commun ONUSIDA
29. Le budget 2018-2019 d’ONUSIDA et le nouveau modèle d’allocation des
ressources approuvés lors de la quarantième réunion du CCP prévoient une réduction
importante des sommes attribuées aux coparrains et la création d’enveloppes
UNICEF/2019/EB/2
10/23
financières nationales. Avec ce nouveau modèle d’allocation, sur les 184 millions de
dollars É.-U. récoltés pour le Cadre unifié du budget, des résultats et des
responsabilités 2018, 140 millions de dollars ont été attribués au secrétariat
d’ONUSIDA, 2 millions de dollars ont été attribués à chacun des coparrains et
22 millions de dollars ont été affectés aux enveloppes financières nationales pour
33 pays prioritaires et pour soutenir les populations les plus vulnérables au VIH dans
28 pays non prioritaires.
30. Les coparrains travaillent avec ONUSIDA sur des activités supplémentaires
communes de mobilisation des ressources. Le Programme d’investissement des
propositions communes constitue l’une de ces initiatives. Son objectif est de combler
les lacunes des programmes, des domaines dans lesquels les financements sont
insuffisants. Afin de combler les lacunes en matière de traitement pour les enfants et
les adolescents, l’UNICEF a ajouté une proposition conçue avec l’OMS pour le
renforcement des systèmes et des services afin d’orienter les échanges continus avec
les pouvoirs publics nationaux, le Fonds mondial, et les bailleurs de fonds, y compris
les fondations, les clients privés très fortunés, les entreprises et le secteur public.
31. Une stratégie de collecte de fonds a été mise en place. Elle est axée sur le
déploiement à grande échelle des innovations et sur une approche programmatique
qui comble les principales lacunes au niveau national.
32. L’enveloppe nationale constitue un nouveau mécanisme de financement du plan
d’action du Programme commun ONUSIDA. Sur les 22 millions de dollars de
financement attribués à l’enveloppe nationale dans le budget annuel du Programme
commun, les bureaux de pays de l’UNICEF ont mobilisé et reçu 4 924 100 dollars en
2018, soit 22,4 % du budget annuel total de l’enveloppe nationale. La prise de
décisions concernant l’attribution des ressources de l’enveloppe nationale a lieu au
niveau du pays, en fonction de paramètres fixés par le secrétariat d ’ONUSIDA sur les
conseils des régions et des pays.
33. Cependant, malgré ces dispositifs mis en place au niveau des pays, une missio n
menée en Afrique du Sud par le CCP en octobre 2018 a exprimé des préoccupations
quant à la manière dont les ressources sont allouées. Dans certains cas, les organismes
des Nations Unies recommandent que les fonds leur soient attribués, et le financement
est simplement réparti entre les différents organismes et non entre les domaines
prioritaires. D’après le CCP, pour l’instant, le processus de l’enveloppe nationale a
soulevé des préoccupations plus qu’il n’a permis d’atteindre des résultats
stratégiques.
34. La répartition des tâches d’ONUSIDA a été modifiée. Désormais, l’UNICEF est
coresponsable de deux domaines stratégiques de résultats : le domaine 2
(l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et le maintien en vie des mères,
des enfants et des adolescents) avec l’OMS, et le domaine 3 (prévention du VIH chez
les jeunes) avec l’UNESCO et l’UNFPA. Les trois organismes chargés du domaine 3
collaboreront pour faire progresser la gestion des connaissances, les actions
communes de sensibilisation et de communication, la gestion des données et le
soutien technique coordonné apporté aux pays.
UNICEF/2019/EB/2
11/23
V. Activités menées dans le cadre des deux domaines
stratégiques de résultats dont l’UNICEF est responsable :
a) élimination de la transmission mère-enfant du VIH et
maintien en vie des mères, des enfants et des adolescents
et b) prévention du VIH chez les jeunes
A. Traitement pédiatrique et diagnostic précoce chez le nourrisson en
Afrique de l’Ouest et centrale
35. En Afrique de l’Ouest et centrale, la couverture du diagnostic précoce chez le
nourrisson et des traitements pédiatriques figure parmi les plus faibles du monde :
21 % pour le diagnostic précoce et 26 % pour les traitements pédiatriques. Après le
lancement du plan de rattrapage pour l’Afrique de l’Ouest et centrale par ONUSIDA
en 2016, 18 pays ont intensifié leurs programmes afin de tripler le nombre de
personnes bénéficiant d’un traitement antirétroviral d’ici à décembre 2018. L’analyse
de ces plans de rattrapage par l’UNICEF a mis en évidence l’absence d’objectifs aussi
ambitieux pour les traitements pédiatriques. Pour combler ces lacunes, des méthodes
à fort impact visant à identifier les enfants vivant avec le VIH, par exemple le
dépistage dans les familles, sont mises en œuvre en Guinée équatoriale, au Ghana, au
Mali et au Tchad consécutivement à des missions de pays communes des Nations
Unies.
36. L’installation de machines dans les établissements de soins mal desservis
constitue l’une des solutions les plus prometteuses pour améliorer l ’accès aux
traitements pédiatriques en généralisant les services de diagnostic précoce rapide
chez le nourrisson. Lorsque le diagnostic précoce chez le nourrisson est réalisé sur le
lieu des soins, les résultats sont communiqués le jour même au pourvoyeur de soins
et les nourrissons atteints du VIH peuvent rapidement commencer un traitement
antirétroviral. L’UNICEF et ses partenaires de mise en œuvre (African Society for
Laboratory Medicine, Clinton Health Access Initiative et la Fondation Elizabeth
Glaser pour la lutte contre le sida pédiatrique) s’efforcent de mettre en place et de
déployer à grande échelle le diagnostic précoce chez le nourrisson sur le lieu des soins
dans 15 pays pionniers. En outre, Unitaid a engagé plus de 150 millions de dollars
É.-U. depuis 2015. Les premières études pilotes et recherches en matière de mise en
œuvre ont montré une réduction considérable des délais d’obtention des résultats du
dépistage, qui est réduit à zéro jour, ainsi qu’une amélioration significative des taux
de mise en route des traitements antirétroviraux. Ainsi, au Mozambique, le diagnostic
précoce chez le nourrisson réalisé sur le lieu des soins a permis de multiplier par sept
la part de nourrissons démarrant un traitement antirétroviral dans les deux mois. Afin
de réunir des partenaires et des cofinancements supplémentaires pour la mise en place
et le déploiement du diagnostic précoce du VIH chez le nourrisson sur le lieu des
soins en Afrique de l’Ouest et centrale, l’UNICEF réalise des investissements à effet
catalyseur sur son budget 2018-2019 dédié aux innovations déployables à grande
échelle.
B. Mettre définitivement fin à la transmission mère-enfant
37. À l’échelle mondiale, la PTME connaît une évolution considérable. Ainsi,
récemment, l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis a
été confirmée en Malaisie. Toutefois, dans de nombreux pays très touchés par le VIH,
l’élimination de la transmission mère-enfant reste difficile à atteindre. Le taux global
d’absence de couverture de 20 % masque des disparités régionales importantes ainsi
UNICEF/2019/EB/2
12/23
que des difficultés liées aux programmes entre les pays et au sein de ceux-ci. C’est
pourquoi les programmes doivent être adaptés à l’épidémie de VIH et à la lutte contre
cette maladie dans le pays. Pour cela, l’UNICEF conduit avec ses principaux
partenaires un processus encourageant les pays à adopter une approche différenciée
des programmes en fonction des études scientifiques les plus récentes et des dernières
données issues des programmes afin de combler les lacunes et d ’atteindre l’objectif.
Un guide de programmation est en cours d’élaboration et devrait être prêt en 2019.
En Afrique du Sud, une initiative fait ainsi appel aux adolescentes vivant avec le VIH
qui ont participé aux programmes de PTME. Elles deviennent mentores des femmes
récemment identifiées afin d’augmenter leur recours aux soins prénatals et aux
services de PTME, et d’améliorer la continuité des soins et du suivi par les services.
C. Estimations de la taille des populations et principaux indicateurs
liés au VIH pour les adolescents et les populations jeunes clefs
38. Les plans stratégiques nationaux de lutte contre le VIH sont indispensables pour
planifier l’action d’un pays dans ce domaine et pour orienter le financement, les
ressources et les moyens humains. Toutefois, il est fréquent que ces plans ne tiennent
pas compte d’informations importantes concernant les adolescents (âgés de 15 à
19 ans) et les populations jeunes clefs (personnes âgées de 20 à 24 ans) présentant un
risque plus élevé d’infection à VIH. L’UNICEF a encouragé l’extraction de données
relatives à la taille des populations et au VIH chez les adolescents et les populations
jeunes clefs afin d’identifier les lacunes, de développer les connaissances et de guider
l’action des programmes.
D. Analyse des projections concernant l’épidémie
39. L’UNICEF a récemment établi des projections à l’horizon 2030 concernant
l’épidémie de VIH chez les enfants et les adolescents. Compte tenu de l’augmentation
de la population mondiale et du rythme de prévention actuel, environ deux millions
d’adolescents pourraient être infectés par le VIH entre 2018 et 2030. Par rapport à ce
que l’on observe chez les enfants, l’incidence du VIH chez les adolescents décroît
plus lentement, voire montre des signes d’augmentation dans certaines régions. En
outre, entre 2018 et 2030, les nouvelles infections à VIH chez les adolescents
devraient baisser à un rythme beaucoup plus lent (23 %) que chez les enfants (45 %).
L’UNICEF a annoncé les premières projections et les premiers résultats de l ’analyse
lors de la Conférence internationale sur le sida qui s’est déroulée à Amsterdam en
juillet 2018, et a dévoilé l’analyse complète à l’occasion de la Journée mondiale de
lutte contre le sida, le 1er décembre 2018. Cette analyse renforce les arguments de
l’UNICEF et rassemble des données sur lesquelles appuyer son travail continu de
sensibilisation quant à la nécessité urgente d’intensifier les efforts et les
investissements en faveur de la prévention du VIH chez les adolescents.
UNICEF/2019/EB/2
13/23
Annexe
État de l’épidémie du VIH chez les enfants et action de
l’UNICEF sur les deux décennies de l’enfance pendant la
période 2017-2018
I. État de l’épidémie chez les enfants et les adolescents
1. Les activités visant à éradiquer le sida chez les enfants et les adolescents restent
au centre du programme de l’UNICEF contre le VIH et sont conformes aux objectifs
du Plan stratégique 2018-2021, notamment au groupe d’objectifs 1 : Chaque enfant
survit et s’épanouit. L’approche est axée sur trois interventions programmatiques : a)
veiller à ce que les enfants soient protégés contre une infection par le VIH grâce à
une prévention efficace de la transmission mère-enfant (PTME) ; b) veiller à ce que
les enfants et les adolescents vivant avec le VIH reçoivent le traitement, les soins et
le soutien dont ils ont besoin pour que leur charge virale reste indétectable ; et c)
prévenir les nouvelles infections à VIH chez les adolescents et les jeunes femmes,
notamment parmi les populations clefs. La stratégie d’accélération 2016-2021
d’ONUSIDA, adoptée par l’Assemblée générale lors de la réunion de haut niveau sur
l’élimination du sida en 2016, définit les buts et les cibles pour chacun de ces trois
groupes d’objectifs.
II. Réduction des nouvelles infections chez les enfants et les
adolescents
2. Malgré les progrès réalisés en matière de réduction des taux de transmission
mère-enfant du VIH, les estimations du Programme commun des Nations Unies sur
le VIH/sida, réalisées à partir de modèles actualisés, montrent que 180 000 enfants
(0-14 ans) ont été contaminés par le VIH en 2017. De plus, 89 % de ces infections
ont eu lieu en Afrique subsaharienne (voir Figure I).
UNICEF/2019/EB/2
14/23
Figure I
Pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH recevant le traitement
antirétroviral le plus efficace pour la prévention de la transmission mère-
enfant et nombre d’infections nouvelles chez les enfants (0-14 ans), 2000−2017
Source : Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et estimations du Programme commun des Nations
Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) pour 2018.
3. Désormais, presque tous les pays à revenu faible et intermédiaire ont adopté les
traitements antirétroviraux à vie pour toutes les femmes enceintes et allaitantes. En
2017, grâce à la mise en œuvre des programmes à grande échelle, la couverture des
traitements antirétroviraux atteignait 80 % pour cette population. Cependant,
l’évolution de la couverture des traitements antirétroviraux et de leur impact sur la
prévention de la transmission aux enfants a atteint un palier. Les résultats sont
variables selon les pays, mais les efforts menés actuellement à l ’échelle mondiale ne
permettront pas d’atteindre les objectifs, à savoir une couverture des traitements
antirétroviraux de 95 % chez les femmes enceintes vivant avec le VIH et un nombre
de nouvelles infections chez les enfants inférieur à 20 000 à l’horizon 2020.
4. En outre, toutes les régions ne progressent pas au même rythme (voir Figure II).
Ainsi, en Afrique de l’Ouest et centrale, la couverture des traitements antirétroviraux
chez les femmes enceintes est inférieure à 50 %. Ces régions prioritaires et d’autres
font l’objet d’une attention particulière dans les stratégies de l’UNICEF visant à
augmenter le dépistage du VIH et la couverture des traitements antirétroviraux chez
les femmes enceintes et allaitantes.
UNICEF/2019/EB/2
15/23
Figure II
Pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH recevant le traitement
antirétroviral le plus efficace pour la prévention de la transmission mère-
enfant, par région et dans les pays visés par le programme Start Freea, 2017
Source : Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et estimations d’ONUSIDA pour 2018.
a Start Free est le premier des trois volets du Cadre pour une accélération accrue élaboré par ONUSIDA et le Plan
d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida afin d’éradiquer la maladie chez les enfants, les
adolescents et les jeunes femmes à l’horizon 2020. Ce cadre vise à éliminer la transmission mère-enfant du VIH
(Start Free), à réduire le nombre de nouvelles infections à VIH (Stay Free) et à fournir des traitements
antirétroviraux aux enfants et aux adolescents (AIDS Free). Les pa ys prioritaires du volet Start Free sont les
suivants : Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Eswatini, Éthiopie, Ghana, Inde,
Indonésie, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Nigéria, Ouganda, République démocratique d u Congo,
République-Unie de Tanzanie, Tchad, Zambie et Zimbabwe.
5. Ces différences régionales en matière de couverture des traitements
antirétroviraux se traduisent par de fortes variations dans la réduction des nouvelles
infections. À l’échelle mondiale, les nouvelles infections chez les enfants ont diminué
de 35 % entre 2010 et 2017, mais dans certaines parties du monde (par exemple au
Moyen-Orient et en Afrique du Nord), ce chiffre est peut-être en augmentation, bien
que cette estimation s’appuie sur une petite quantité de données (voir Figure III). Cela
s’explique principalement par le faible taux de dépistage prénatal, mais aussi par
l’absence de diagnostic des nouvelles infections chez les femmes en âge de procréer.
UNICEF/2019/EB/2
16/23
Figure III
Évolution (en pourcentage) du nombre estimé de nouvelles infections à VIH
chez les enfants (0-14 ans), par région, 2010-2017
Source : estimations d’ONUSIDA 2018.
6. Bien qu’elle ne soit pas optimale, la baisse du nombre de nouvelles infections à
VIH chez les enfants reste bien supérieure à celle observée chez les adultes et les
adolescents. Ce « retard en matière de prévention » a été porté à l’attention du monde
entier, notamment grâce à la création de la Coalition mondiale pour la prévention du
VIH par ONUSIDA et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) en
octobre 2017. Au sein de cette coalition, l’UNICEF et le PEPFAR sont les principaux
partenaires techniques pour faire évoluer la prévention auprès des adolescentes et des
jeunes femmes. Ils collaborent avec l’UNFPA et l’Organisation des Nations Unies
pour l’éducation, la science et la culture afin de développer la prévention auprès des
jeunes, notamment auprès des populations clefs souvent marginalisées.
7. La Coalition mondiale pour la prévention du VIH a adopté les objectifs du Cadre
pour une accélération accrue définis dans les trois volets « Free » (notamment les
objectifs du volet « Stay Free »). L’un de ces objectifs est une réduction de plus de
75 % du nombre de nouvelles infections chez les adolescentes et les jeunes femmes
à l’horizon 2020, ce qui correspondrait à une diminution de 100 000 cas par an,
puisque le nombre de nouvelles infections par an s’élevait à 440 000 en 2010. En
2017, on a recensé 340 000 nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les
jeunes femmes, soit une réduction de 22 % par rapport à 2010. Pour atteindre cet
objectif du Cadre d’accélération accrue, il faudra donc accroître considérablement la
prévention (voir Figure IV).
8. L’UNICEF estime que l’accès aux services de prévention du VIH constitue un
droit fondamental de tous les adolescents et de tous les jeunes. Dans toutes les régions
du monde, les populations clefs présentent un risque d’infection à VIH plus élevé, et
ceci est particulièrement vrai pour les adolescents de ces populations clefs. D ’après
les données avancées par ONUSIDA, en 2017, 47 % des nouvelles infections à VIH
dans le monde concernaient les adolescents des populations clefs et leurs partenaires1.
1 Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Un long chemin reste à parcourir :
combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices, mise à jour des données mondiales du sida
2018 (Genève, ONUSIDA, 2018).
UNICEF/2019/EB/2
17/23
Pour mettre un terme à la propagation de l’épidémie de VIH, il est essentiel de toucher
ces adolescents vulnérables et en situation d’exclusion.
Figure IV
Nombre estimé de nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les jeunes
femmes (15-24 ans), évolution de 2010 à 2017, projections et objectifs pour
2017-2020
Source : analyse des estimations d’ONUSIDA 2018 par l’UNICEF.
III. Mortalité liée au VIH et accès aux traitements antirétroviraux
9. L’accès au traitement des enfants (0-14 ans) continue à progresser lentement
mais de manière continue. En 2017, un peu plus de la moitié (52 %) des enfants de
ce groupe d’âge vivant avec le VIH avait accès à un traitement antirétroviral. Quant
aux adultes séropositifs, ils étaient 59 % à bénéficier d’un traitement. En termes de
nombre de personnes sous traitement, cet écart entre adultes et enfants est le plus
important depuis 2010 (voir Figure V).
UNICEF/2019/EB/2
18/23
Figure V
Couverture des traitements antirétroviraux (en pourcentage) chez les enfants
(0-14 ans) et les adultes âgés de 15 ans et plus, 2010−2017
Source : Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et estimations d’ONUSIDA pour 2018.
10. Pour les enfants, les conséquences de ce faible accès au traitement sont
dramatiques. Le VIH est une infection agressive chez les enfants, notamment lorsque
ceux-ci sont infectés à la fin de la grossesse ou pendant le travail et l ’accouchement.
Sans traitement, 30 % d’entre eux décèdent avant l’âge de 1 an, 50 % avant 2 ans et
80 % avant 5 ans.
11. Heureusement, les traitements réduisent considérablement le risque de
mortalité, et la mortalité liée au VIH connaît une baisse constante depuis la mise en
place des programmes de traitement par antirétroviraux (voir Figure VI).
UNICEF/2019/EB/2
19/23
Figure VI
Évolution de la couverture des traitements antirétroviraux, nombre de
nouvelles infections et nombre de décès liés au sida chez les enfants (0-14 ans),
monde entier, 2000-2017
Source : Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et estimations d’ONUSIDA pour 2018.
12. Les informations concernant l’accès des adolescents aux traitements
antirétroviraux sont rares, mais dans les pays communiquant des données sur les
adolescents ventilées par âge, la couverture médiane des traitements antiré troviraux
est beaucoup plus faible que pour les adultes. La situation est particulièrement
préoccupante pour les adolescents âgés de 15 à 19 ans. Les garçons adolescents,
notamment, ont très peu accès aux traitements antirétroviraux (voir Figure VII).
Comme le montre ce graphique, les estimations et les chiffres en matière de
couverture du traitement sont un peu plus élevés pour les adolescents âgés de 10 à
14 ans dont la plupart ont contracté le VIH par transmission mère-enfant. Ils sont
ainsi identifiés de manière précoce et reçoivent un traitement à un jeune âge.
Toutefois, le VIH reste l’une des principales causes de mortalité chez les adolescents
en Afrique subsaharienne, et ces données soulignent la nécessité d ’améliorer l’accès
de ces populations aux services de dépistage et de traitement.
UNICEF/2019/EB/2
20/23
Figure VII
Pourcentage d’adolescents (10-19 ans) vivant avec le VIH et recevant un
traitement antirétroviral, données de 40 pays, 2017
Source : analyse du Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et des estimations d’ONUSIDA pour
2018 par l’UNICEF.
13. Dans le cadre de l’initiative « Tous inclus », l’UNICEF apporte une assistance
technique aux pays de toutes les régions afin d’inciter les partenaires nationaux à
examiner les données concernant les adolescents et à repérer les lacunes dans les
actions de lutte contre le VIH. Ces données montrent que les nouvelles infections
chez les adolescents constituent un problème dans toutes les régions et que 75 % de
ces infections ont lieu en Afrique subsaharienne (voir Figure VIII).
UNICEF/2019/EB/2
21/23
Figure VIII
Proportion de nouvelles infections à VIH chez les adolescents (15-19 ans), par
région de l’UNICEF
Source : estimations d’ONUSIDA 2018.
IV. L’action de l’UNICEF pour répondre aux difficultés
actuelles
A. Prévention de la transmission mère-enfant du VIH
14. Le décalage observé entre l’augmentation rapide de la couverture des
traitements antirétroviraux pour les femmes enceintes séropositives et la di minution
relativement faible du taux de transmission mère-enfant au niveau des populations
indique des défaillances graves en matière de lutte contre le VIH chez les femmes
enceintes et allaitantes, notamment des taux élevés de discontinuité du suivi et
d’infections incidentes. Ces lacunes des services complets de prévention de la
transmission mère-enfant continuent de favoriser les nouvelles infections chez les
enfants. Pour résoudre ces difficultés, de nouvelles approches et de nouveaux outils
seront nécessaires. En outre, il est essentiel de réfléchir autrement aux actions
possibles et souhaitables pour éliminer la transmission mère-enfant du VIH.
15. L’UNICEF encourage l’adoption d’une approche différenciée des programmes
de PTME, c’est-à-dire une approche qui examine plus attentivement les facteurs
favorisant les transmissions à l’échelle nationale et locale. Avec l’Organisation
mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires internationaux clefs, l’UNICEF
s’efforce de rendre systématique cette approche différenciée en décrivant la
couverture, la portée géographique et la qualité des soins ainsi qu’en modifiant les
UNICEF/2019/EB/2
22/23
activités des programmes pour combler des lacunes spécifiques et répondre aux
nouveaux besoins. Il est clair qu’une couverture élevée des services de traitement
antirétroviral est nécessaire mais pas suffisante. La continuité des soins est elle aussi
indispensable. Les personnes qui débutent un traitement doivent le poursuivre. Un
trop grand nombre de malades abandonnent leur traitement ou ne font pas l’objet d’un
suivi continu, ce qui augmente les risques de transmission du VIH à leurs partenaires
ou à leurs nourrissons. En l’absence d’actions visant à remédier aux faibles taux de
continuité des soins et à la transmission du VIH pendant la grossesse et l’allaitement
dans un plus grand nombre de pays, les progrès seront insuffisants pour atteindre les
cibles ou même les objectifs mondiaux du Plan stratégique de l ’UNICEF.
16. Il est urgent de cibler les pays et les régions du monde où la couverture de
traitement est faible et où les femmes enceintes séropositives ne sont pas
suffisamment identifiées. Ainsi, en Afrique de l’Ouest et centrale, malgré une
prévalence du VIH relativement faible, il existe des lacunes importantes dans la
couverture de traitement et les systèmes et services publics de santé sont faibles.
L’UNICEF aide les pouvoirs publics à employer des stratégies de renforcement des
systèmes de santé afin de faire évoluer durablement l’accès aux traitements
antirétroviraux pour les femmes enceintes. Il s’agit d’intégrer les services liés au VIH,
y compris le dépistage, la prévention et le traitement des femmes vivant avec le VIH,
aux programmes de soins prénatals de routine.
17. L’initiative « Optimisation de l’accès aux services de traitement du VIH
(OHTA) pour les femmes enceintes », d’une durée de cinq ans, soutenue par les
Gouvernements norvégien et suédois, a montré que la mobilisation de la communauté
était essentielle pour améliorer l’accès aux services. La création de liens entre les
femmes bénéficiaires de la PTME et des mères mentores formées vivant dans la même
communauté augmente considérablement la probabilité de recours aux soins et de
continuité des soins. S’appuyant sur cette expérience, l’UNICEF collaborera avec les
principaux partenaires de mise en œuvre (par exemple mothers2mothers), avec les
organisations à but non lucratif (par exemple l’Organisation des Premières dames
d’Afrique contre le sida) et avec les gouvernements nationaux pour déployer les
interventions communautaires à grande échelle, en mettant l ’accent sur
l’augmentation du nombre de mentores rémunérées et supervisées pour les femmes
vivant avec le VIH.
B. Traitements antirétroviraux pédiatriques
18. L’accès aux traitements pour les enfants stagne. Bien que la couverture continue
d’augmenter, les progrès sont faibles. Environ la moitié (52 %) seulement des enfants
séropositifs ont accès à un traitement, et la situation est encore plus grave pour les
adolescents. Cette stagnation à l’échelle mondiale s’explique en partie par le fait que
la couverture varie énormément dans les différentes régions du monde. La situation
de l’Afrique de l’Ouest et centrale en matière d’accès pédiatrique est particulièrement
préoccupante puisque seuls 26 % des enfants vivant avec le VIH y reçoivent un
traitement antirétroviral. L’absence de services et d’outils de diagnostic est l’un des
principaux facteurs contribuant à cette situation.
19. Il est urgent d’améliorer les capacités de dépistage dans la région. L’UNICEF
collabore avec l’OMS et ONUSIDA pour améliorer la couverture des traitements
antirétroviraux en favorisant l’utilisation d’antirétroviraux optimaux dans toutes les
régions et en s’efforçant d’augmenter l’accès au dépistage du VIH chez les enfants,
notamment grâce au déploiement rapide du diagnostic chez le nourrisson sur le lieu
des soins. Ces activités sont notamment axées sur l’Afrique de l’Ouest et centrale où
l’UNICEF apporte un soutien technique ciblé aux Ministères de la santé et aux
UNICEF/2019/EB/2
23/23
partenaires de neuf pays afin qu’ils adoptent des stratégies innovantes visant à
identifier les enfants qui vivent avec le VIH, y compris grâce au dépistage dans les
familles.
20. Grâce au déploiement réussi d’interventions de PTME à fort impact telles que
le traitement antirétroviral universel pour toutes les femmes enceintes et allaitantes,
le nombre de nourrissons exposés au VIH effectivement contaminés par le virus a
considérablement diminué. Le dépistage permettant d’identifier les enfants
séropositifs doit désormais concerner d’autres points d’entrée permettant de toucher
un grand nombre de personnes, au-delà des programmes de PTME. Dans plusieurs
pays, notamment le Cameroun, le Gabon, le Ghana, le Libéria, le Nigéria, la
République démocratique du Congo et le Tchad, l’UNICEF adopte une méthode axée
sur la famille qui cible les adultes et les enfants participant déjà à des programmes de
traitement et propose un dépistage aux membres de leur famille, en particulier aux
enfants et aux adolescents dont le statut VIH est inconnu. Les études pilotes montrent
que cette méthode est très efficace, notamment en Afrique de l’Ouest et centrale où
les services de PTME ont toujours été faibles et où les enfants dont la mère est
séropositive et qui n’ont pas bénéficié d’un dépistage courent plus de risques
d’infection. Dans l’année à venir, ces études pilotes seront déployées à grande échelle
en Afrique de l’Ouest et centrale dans le but de doubler le nombre d’enfants traités
dans cette région au cours des deux prochaines années.
21. L’accès à des outils de diagnostic précoce chez le nourrisson sur le lieu des soins
doit être amélioré. Avec le soutien d’UNITAID et en partenariat avec la Clinton
Health Access Initiative, l’UNICEF a accéléré le déploiement du diagnostic précoce
chez le nourrisson sur le lieu des soins dans les deux régions d’Afrique subsaharienne.
À présent, grâce aux fonds initiaux de l’initiative de l’UNICEF dédiée aux
innovations déployables à grande échelle, les activités menées en Afrique de l ’Ouest
et centrale concerneront 10 pays supplémentaires de la région dans le cadre d’une
approche intégrée du dépistage de la tuberculose et du VIH.
C. Prévention auprès des adolescents
22. En Afrique subsaharienne, les nouvelles infections concernent en grande partie
les adolescentes et les jeunes femmes. Dans d’autres parties du monde, les
adolescents des populations clefs présentent un risque élevé d’infection à VIH, sont
généralement mal desservis par les services de santé et bénéficient d ’un accès limité
aux informations de prévention. Bien que de nouvelles stratégies fondées sur des
données probantes permettent d’endiguer ces nouvelles infections, les progrès restent
lents. D’après l’UNICEF, l’augmentation du nombre de jeunes sera supérieure à la
lente diminution de l’incidence, ce qui entraînera une augmentation du nombre annuel
de nouvelles infections chez les adolescents.
23. Au niveau national, l’UNICEF met en œuvre une série de programmes différents
aux objectifs semblables. Il s’agit de mettre en place une protection sociale qui tient
compte du VIH et des plateformes numériques s’adressant aux jeunes hommes qui
ont des relations sexuelles avec des hommes afin de s’assurer qu’ils ont accès aux
services de dépistage et aux informations de prévention concernant le VIH.
24. À l’échelle mondiale, l’UNICEF met au point un ensemble d’indications et de
conseils destinés à faciliter le déploiement des programmes de prévention du VIH
axés sur les adolescents et les jeunes. Ces outils concerneront toutes les populations,
y compris les adolescentes et les jeunes femmes, ainsi que les jeunes des populations
clefs. Ils aborderont l’ensemble des besoins des programmes, de l’estimation de la
taille au suivi en passant par la planification et la mise en œuvre.