5
Epreuve orale d’histoire des arts 2011/2012 sujet : Peinture Sujet : Frida KALHO « La colonne brisée », 1944 peinture à l’huile

Sujet : Frida KALHO « La colonne brisée », 1944 peintureàl ...Elledoit porter un corset defer (quel’on retrouvedans LaColonne brisée). En juin 1946, elle subit une opération

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Sujet : Frida KALHO « La colonne brisée », 1944 peintureàl ...Elledoit porter un corset defer (quel’on retrouvedans LaColonne brisée). En juin 1946, elle subit une opération

Epreuve orale  d’histoire des arts – 2011/2012

sujet : Peinture

Sujet : Frida KALHO « La colonne brisée », 1944  peinture  à  l’huile

Hélène Bertrand
Hélène Bertrand
Hélène Bertrand
Hélène Bertrand
2014
Page 2: Sujet : Frida KALHO « La colonne brisée », 1944 peintureàl ...Elledoit porter un corset defer (quel’on retrouvedans LaColonne brisée). En juin 1946, elle subit une opération

Frida Kahlo, née le 6 juillet 1907 à Coyoacán au Mexique et morte le 13 juillet 1954, est une artiste peintre mexicaine qui a joué un rôle important dans le mouvement artistique mexicain de son époque. À l'âge de 6 ans, Frida est atteinte  par  la  poliomyélite.  Le  symptôme  principal  est  que  sa  jambe  droite  s’atrophie  et  son  pied  ne  grandit plus. Il n'atteindra jamais la taille qu'il devrait avoir. C'est ce qui lui vaudra le surnom de « Frida-la-boiteuse » par ses camarades de classe. En 1922, à l'âge de 16 ans, elle intègre l'Escuela Nacional Preparatoria, considérée comme  le  meilleur  établissement  scolaire  du  Mexique.  Elle  souhaite  alors  devenir  médecin.  Malgré  l’intérêt  qu’elle  porte aux beaux-arts,  elle  n’envisage  pas  de  se  lancer  dans une carrière artistique. Le  17  septembre  1925,  Frida  prend  le  bus  pour  rentrer  chez  elle  après  ses  cours.  Soudain,  l’autobus  sort  de  la  route  et  percute  un  tramway.  Plusieurs  personnes  trouvent  la  mort  lors  de  l’accident.  Frida,  elle,  est  grièvement  blessée. Son abdomen est transpercé par une barre de métal qui transperce egalement son vagin et l'empêche donc de donner la vie, sa jambe gauche subit un grand nombre de fractures, onze au total. Son pied droit est également cassé. Le bassin, les côtes et la colonne vertébrale sont eux aussi brisés. L'épaule n'est que démise. Elle reste alitée pendant  trois  mois,  dont  un  mois  à  l’hôpital.  Mais  environ  un  an  après  l’accident,  elle  doit  retourner  à  l’hôpital,  car  on  remarque  qu’une  de  ses  vertèbres  lombaires  est  fracturée.  Frida  sera  alors contrainte de porter durant neuf long mois  des  corsets  en  plâtre.  C’est  alors  qu’elle  commence  à  peindre.  Pour  l'aider,  ses  proches  placent  un  baldaquin  au-dessus de son lit avec un miroir pour ciel. Elle peut alors se servir de son reflet comme modèle, ce qui est probablement l'élément déclencheur de la longue série d'autoportraits qu'elle réalisera, sur 143 tableaux, 55 sont des autoportraits. Elle doit subir de nombreuses interventions chirurgicales qui l'obligent à rester couchée sur un lit d'hôpital. En  1928,  Frida  Kahlo  s’inscrit  au  Parti  communiste  mexicain.  Elle  s’intéresse  particulièrement  à  l’émancipation  de  la femme dans la société mexicaine qui est encore très machiste. Elle a un désir de voyage, d'étudier, elle veut la liberté et le plaisir. Cette même année, Frida rencontre Diego Rivera (1886-1957) dans l'auditorium de son école (celui-ci y faisait une murale). En décembre 1938, Frida et Diego divorcent. Elle ressent de grandes douleurs dans la colonne vertébrale et contracte une mycose aiguë à la main droite. En septembre 1940, elle se rend à San Francisco pour être soignée par le docteur Eloesser. Pour le remercier de ses soins, elle peint pour lui Autoportrait dédié au Dr. Eloesser. En  1943,  elle  dirige  une  classe  de  peinture  à  l’académie  des  Beaux-Arts. Mais sa mauvaise santé l'oblige à  enseigner  chez  elle.  Des  douleurs  permanentes  dans  le  pied  droit  et  dans  le  dos  l’empêchent  de  marcher  correctement. Elle  doit  porter  un  corset  de  fer  (que  l’on  retrouve  dans  La  Colonne  brisée).  En  juin  1946,  elle  subit  une opération de la colonne vertébrale qui lui laisse deux immenses cicatrices dans le bas du dos. Atteinte  d’une  grave  pneumonie,  Frida  Kahlo  meurt  dans  la  nuit  du  13  juillet  1954,  sept  jours  après  son  quarante-septième anniversaire. Les derniers mots de son journal furent « J'espère  que  la  sortie  sera  joyeuse…  et  j’espère  bien  ne  jamais  revenir…  Frida  ».  Pourtant,  en  travers  de  son  dernier  tableau,  peint  juste avant de mourir, elle a écrit « Viva la Vida » (« Vive la Vie »).

Page 3: Sujet : Frida KALHO « La colonne brisée », 1944 peintureàl ...Elledoit porter un corset defer (quel’on retrouvedans LaColonne brisée). En juin 1946, elle subit une opération

Correction : 1) Introduction – Présentation de la peinture

→ C’‛est une image présentant une œuvre intitulée « la colonne brisée » .  C’est une peinture créée par l'artiste mexicain Frida Kalho. Elle  est  réalisée  à  la  peinture  à  l’huile.  La  date  d’exécution  de  l’œuvre  est  1944, date qui nous rappelle bien évidemment l’approche  de  la  sortie  de  la  seconde  guerre  mondiale. Cette date nous rappelle aussi le débarquement en Normandie fin 1944 tournant décisif de la seconde guerre mondiale. Frida Kalho est reconnue pour  ses  œuvres  qui témoignent de sa vie, ses pensées, de ses ruptures. Il ne faut pas oublier que Frida se mit à la peinture après un accident qui lui laissera des séquelles à vie, une colonne vertébrale brisée. Elle dut palier aux longues heures de convalescence et de souffrance, allongées sur son lit, en pratiquant la peinture comme un moyen d’expression  avec  un  sujet  récurrent  l’autoportrait.  « La colonne brisée » est peint en 1944 lorsque son état de santé empira  et  qu’il  lui  fallut  porter  un  corset  de  métal.

2) Description et analyse Cette peinture est un autoportrait, figurative où l’‛on reconnait Frida aisément. Ce tableau représente une femme fendue au milieu d'elle- même qui laisse voir ce qui semble être sa colonne vertébrale, représenté par une colonne antique fissurée symbolisant une grande fragilité. Elle semble retenue par une sorte de corset en fer (on le remarque bien grâce aux reliures) ; ce maintien est également représenté par les clous omniprésents sur l'ensemble de son corps. Ce corset met en valeur sa poitrine et donc sa féminité. Elle retient son vêtement en lui donnant un forme comme si elle allait se mettre en mouvement ce qui est impossible vue l'immense faille au milieu de son corps et sa posture extrêmement droite et immobile. Ses yeux, mis en valeur par ses sourcils, expriment de la souffrance accentuée par ses pleurs (ce n’‛est pas de la tristesse). L'arrière- plan représente une sorte de désert déchiré. C'est un horizon monotone. Les couleurs choisies n'attirent pas l'oeil mais la mettent extrêmement bien en valeur.

Frida Kahlo est paralysée de la colonne vertébrale, elle peignit cet autoportrait lorsque son état de santé empira et qu'il lui fallut porter un corset de métal. Ce qui explique son « vêtement ». Une colonne ionique brisée en plusieurs endroits symbolise sa colonne vertébrale blessée. La fente dans son corps et les sillons du paysage déchiré, monotone deviennent le symbole de sa souffrance et de sa solitude. Dans les années 1930, après l'arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne, Frida écrit son nom « Frieda », de «Frieden », « paix » en allemand. Le 9 janvier 1937, le président Lázaro Cárdenas del Río accorde, conformément à ses pouvoirs constitutionnels, l'asile politique à Léon Trotski. Lui et sa femme sont accueillis par Frida et Diego, à La Casa Azul (La Maison bleue). Une brève liaison que l'on dit passionnée se développa entre Trotski et Frida. À la fin de cette aventure, l'artiste lui offre « affectueusement » pour son anniversaire, le 7 novembre 1937, Autoportrait dédié à Léon Trotski où elle se montre sous son meilleur jour avec une dédicace : « Pour Léon Trotski, je dédicace cette peinture avec tout mon amour… » « La colonne brisée » , d’‛un point de vue plastique, montre une utilisation de la couleur très lisse et en surface. Le Bleu du ciel , en arrière- plan, contraste fortement avec la couleur chair, chaude et lumineuse du corps de la femme. D’‛ailleurs, il semblerait que la lumière émane du corps de manière autonome. Elle est indépendante du paysage désertique en arrière- plan. Mais nous pouvons très bien envisager un deuxième type de lumière qui viendrait d’‛au- dessus comme si la représentation de Frida était sous un rayon de soleil malgré le ciel froid et pesant de l’‛arrière- plan. Enfin nous pouvons apercevoir une lueur lumineuse par un dégradé léger en bas à gauche du ciel. Frida y déposait la lumière de manière très subjective (selon ces trois sources lumineuses) et invite le spectateur à pénétrer dans un monde onirique (comme dans un rêve). D’‛autre part, à travers une composition basée sur des lignes de construction, l’‛artiste nous montre qu’‛il souhaite accorder plus d’‛importance à la terre qu’‛au ciel. En effet la ligne d’‛horizon est placé très haute dans

Hélène Bertrand
Page 4: Sujet : Frida KALHO « La colonne brisée », 1944 peintureàl ...Elledoit porter un corset defer (quel’on retrouvedans LaColonne brisée). En juin 1946, elle subit une opération

le tableau et prend ¼ de la surface totale. La tête se trouve dans le ciel et la posture de son corps permet à la colonne vertébrale, antique d’‛être sur la ligne médiane verticale du tableau, traçant ainsi une composition en croix. De plus notre regard circule de haut en bas dans ce tableau découpant ainsi l’‛espace de la toile en 4 : Une bande bleu avec le visage, une bande jusqu’‛à la médiane horizontale qui inclut la poitrine symbole de la féminité, une bande qui va de la poitrine au drapé qui montre un bassin brisé, l’‛impossibilité d’‛avoir des enfants et une bande qui inclut les mains et le vêtement blanc qui cache le reste du corps. L’‛espace de l’‛œuvre fonctionne très simplement. Au premier plan, l’‛autoportrait, le sujet du tableau ; le second qui montre un désert fissuré, blessée qui montre des irrégularités et de la matière (peinture plus épaisse) qui contraste avec la frontalité du corps de Frida et enfin l’‛arrière-plan du ciel bleu. La profondeur du désert symbolise la grande solitude et souffrance de Frida Kalho. Frida utilise une technique de glacis pour déposer la peinture (de fines couches de peinture transparente superposées les unes sur les autres), un peu moins visible dans le traitement du désert. Le modelé du corps y est très peu nuancé qui montre une sérénité du geste. D’‛ailleurs de la peau est en fort contraste avec les clous noirs et pointus qui recouvrent une grande partie du corps. 3) Interprétation L’‛œuvre s’‛appuie beaucoup sur des principes narratifs symboliques. Les clous, présent sur une grande partie du corps, varie de taille selon les endroits. Nous pouvons supposer que Frida souffre plus à la hanche, à la colonne vertébrale mais aussi « au cœur » par rapport à leur taille donc par rapport à leur importance. Si on trace la ligne de l’‛angle en bas à gauche jusqu’‛à l’‛angle haut droite nous nous apercevons que les clous les plus gros sont sur cette ligne. De ce fait Frida voulait offrir par cette diagonale une vision de la souffrance se terminant par « le cœur brisé ». De plus par son oeuvre, Frida exprime ce qu'elle endure et la souffrance dû au corset en fer qu'elle va devoir porter. Son handicap l'a fait souffrir mais elle affirme malgré tout rester une femme. Le corset, serrant le corps et donc privé le corps de toute liberté y est significatif par le blanc. Cela renvoie au blanc du drapé renvoyant au fait que Frida doit se résoudre à porter ce corset comme seul vétement. Frida a porté de l’‛importance à montrer sa féminité mais en même temps sa poitrine se trouve pris au piège entre deux ossatures de son corset. Nous pouvons interpréter le choix de la composition en croix comme une allusion à la crucifixion du christ ou, associer l’‛image de Frida à l’‛image de Saint Sébastien, les clous remplaçant les flèches, les clous cause des stigmates du christ. Est-ce une allusion biblique ? Frida se présente-elle comme une martyre ? Frida Kalho nous présente à travers cet autoportrait sa pensée, son état d’‛âme. Dans un état de souffrance et dans un univers onirique voire, pour certains, cauchemardesque, elle montre à travers sa représentation sa condition féminine privée de liberté. Frida était une femme qui s’‛était toujours battu pour être libre, nier en bloc la société machiste mexicaine de l’‛époque et vivre intensément. Cet représentation de la souffrance physique nous amène à penser qu’‛elle offre au spectateur une souffrance morale privé de liberté. Ne serait-ce pas une réflexion sur le monde de l’‛époque qui vit destruction, guerre et dictature ? Ou la quête de retrouver un jour la liberté soumis par l’‛oppression (ici, représenté par le corset) ? 4) Conclusion – Impact de l’‛œuvre L’‛œuvre de Frida Kalho a profondément marqué les esprits par sa sincérité. Elle a participé à réveiller les consciences féminismes qui a droit à toutes les distinctions les plus égalitaires. Partout dans le monde, la dictature recule et perd du terrain, laissant place à des événements historiques qui respire la liberté comme la libération de Paris en août 1944. Malgré tout, Frida continue de souffrir physiquement et moralement, œuvre qui exprime toute la fragilité de la femme.

Page 5: Sujet : Frida KALHO « La colonne brisée », 1944 peintureàl ...Elledoit porter un corset defer (quel’on retrouvedans LaColonne brisée). En juin 1946, elle subit une opération